Dim 11 Avr - 12:49
@Zuicher Torsdag
Il grogne alors qu’il descend de son fidèle destrier, confiant les rênes à l’écuyer sur place. Un long soupir accompagne ses premiers pas vers les jardins royaux alors qu’il peste silencieusement contre son frère aîné. Qui d’autre que lui pour être à l’origine de cette ridicule mise en scène ? Le forcer à aller à ce genre d’événement dans l’espoir de lui faire retrouver l’amour ou, à défaut, une autre épouse pour faire perdurer la lignée des de Balsac. N’y a-t-il donc pas assez de marmots pour ça au domaine familial ?
L’ours se masse la nuque, raide en raison de son voyage. Il n’a guère envie d’être là et n’a qu’une idée en tête : se présenter pour expliquer qu’il ne compte pas le moins du monde assister à cette pittoresque manifestation aux allures de rencontres pour mariage arrangé.
Mais c’est sans compter sur Madame Lorient qui explique, sans attendre, que les binômes ont été constitués dans un hasard absolu. Le chevalier la toise un long moment avant de se résigner et de la suivre. Les explications qu’elle fournit ensuite lui font lever les yeux au ciel : en tant que chevalier, il a déjà juré devant Dieu de protéger les autres. Que faut-il de plus ? C’est parfaitement ridicule.
Et il ne peut guère se dérober.
Si le hasard est bel et bien à l’œuvre dans cette mise en scène, les probabilités pour qu’il tombe sur un noble sont élevées. Et bien qu’Abel ne soit pas friand de mondanités, il ne peut prendre le risque de planter une personne de la Cour. Sans quoi son frère ne le lâchera plus d’une semelle pour le punir de cet affront.
Le voilà donc coincé.
Encore plus lorsqu’il réalise qu’il est le premier sur place. Et donc voué à protéger une personne durant toute une année. Un peu plus que les autres, un peu moins que la famille royale. Mais une personne qu’il protégera le reste de sa vie, comme il l’a toujours fait pendant toutes ces années. Il secoue la tête, déjà dépassé par la situation.
Il est trop vieux pour ces conneries.
Abel s’avance un peu sur la pierre, contemplant les jardins devant lui. Un peu surélevé, et avec sa grande taille, il aperçoit quelques têtes, les plus proches. Mais il est bien incapable d’en reconnaître un seul, ou même d’entendre quoi que ce soit. De toute évidence, en étant sourd d’une oreille et avec la vue qui baisse, il ne faut pas s’attendre à un quelconque miracle.
Il finit par entendre, néanmoins, quelqu’un arriver. Une jeune femme dont le visage ne lui rappelle rien de particulier. Espérons qu’il ne l’ait jamais rencontré parce que, dans le cas contraire, il ne se remémore absolument pas de son nom. Il hoche la tête pour la saluer, courbant légèrement l’échine tant par respect que par galanterie. Le minimum syndical pour être sûr de ne froisser personne. Puis il se redresse, désignant les jardins éclairés à la bougie.
« Sacré travail. Pourvu que rien ne prenne feu. »
Joyeuse manière d’entamer la conversation, Abel.
@Zuicher Torsdag
Jeu 15 Avr - 1:13
Elle n’avait pas revu Johanna du reste de la journée ou même en ce début de soirée. Elle espérait simplement que sa protégée aille bien. Il lui fallait rester calme. Paniquer et couver la jeune femme ne l’aiderait pas à prendre confiance en elle où en sa nouvelle nature.
Ainsi, Zuicher attendait, sens à l'affût, de voir sur qui elle allait bien pouvoir tomber. Une personne pour la protéger durant une année complète, qu’elle drôlerie que voici. Elle n’avait pas besoin d’être protégée, même si sa carrure laissait entendre le contraire. Enfin bon, c’était toujours un bon moyen d’élargir son panel de clientèle, ce genre d’évènements.
Elle se laissa guider par cette femme, probablement humaine, jusqu’à l’endroit où l’attendait déjà une silhouette aussi haute que large. Son protecteur, donc. Bien bien, elle avait visiblement écopé d’un vieillard. Rassurant. Ou pas.
Mais Zuicher chasse cette pensée d’un mouvement de tête. Elle ne devait pas juger sur la simple apparence, peut-être était-ce une créature, comme elle ? Elle pourrait peut-être le deviner. « Bonsoir cher monsieur. Mon nom est Zuicher Torsdag. J’espère ne pas contrarier les plans de votre soirée. » Une révérence féminine et tout était achevée pour sa présentation. Du vrai mimétisme.
A sa mention au sujet des choses qui prendraient feu, Zuicher n’a qu’un rire sarcastique. Léger, mais présent tout de même. Oops.
“Et si tant est qu’une chose arrive, monsieur, n’êtes vous pas le plus qualifié de nous deux pour résoudre le problème ? Un grand gaillard, comme vous, ça ne doit pas avoir peur d’une simple petite flammèche, pas vrai ?”
@Abel de Balsac
Sam 17 Avr - 11:48
@Zuicher Torsdag
Elle se présente sous le nom de Zuicher Torsdag, et il arque un sourcil. Quel prénom bien étrange. Mais ce n’est pas tant sur ça qu’il arrête son attention, mais plutôt sur cette différence de taille qui lui fait déjà mal à la nuque.
Il hausse un sourcil lorsqu’elle le qualifie de grand gaillard. Ses yeux toisent ce visage juvénile alors que ses bras croisés ne semblent pas avoir envie de se desceller. Il la quitte finalement des yeux pour mieux les lever au ciel, inspirant profondément et expirant ensuite le plus silencieusement possible.
Il ne veut pas paraître agacé puisque ce n’est pas le cas. Abel est simplement las de cette génération qui frise l’insolence. A son âge, probablement la trentaine à vue de nez, il n’aurait pas osé lui.
Mais les temps changent, et il n’est pas une référence.
« Je suis chevalier, pas pompier. »
Abel pose de nouveaux son regard sur la jeune femme, ses bras se dénouant finalement. L’un le long de son corps, et le poignet de l’autre posé sur la garde de son épée, l’ours observe Zuicher. Les femmes dans son genre ne lui inspirent rien de plus que de la lassitude.
« Parce que je suis un grand gaillard je ne devrais posséder aucune peur, quelle qu’elle soit ? Sachez qu’une simple flammèche, comme vous la qualifiez, peut rapidement devenir un brasier ardent et destructeur. Probablement n’avez-vous jamais vu les dégâts causés par un incendie. »
Il réalise, sans doute tardivement, qu’il fait une leçon de morale à une femme qu’il ne recroisera peut-être jamais avant la fin de ses jours. Un jour proche, sans nul doute. Il sait déjà qu’il ne sera jamais aussi vieux que ce bougre qu’il a croisé dans la forêt il y a quelques temps.
Il soupire, secouant la tête avant d’incliner la tête.
« Pardonnez mes propos, je n’ai guère le talent de mes frères pour la conversation. Mon nom est Abel de Balsac. » Il regarde les jardins de nouveaux. « Mais pour en revenir à vos paroles, si telle tragédie devait avoir lieu, j’ose imaginer que je ferai ce qui est en mon pouvoir pour protéger le plus de vies. Si Dieu le veut. »
@Zuicher Torsdag
Dim 25 Avr - 16:55
Sa première pensée est qu’elle doit garder constance, mur de rigueur face à ce spectacle désolant qui prend racine devant elle. Qu’il est ennuyeux, cet homme. Vraiment.
Si c’est un vampire, il a l’air encore plus vieillot qu’elle peut l’être – et pourtant elle est l’incarnation même de la première génération vampirique.
Si c’est un lycan, il a l’air de vouloir être achevé, ce qui est bien dommage vu le fort potentiel de cette espèce – mais en soit si une main généreuse doit se dévouer, elle pourrait en tirer parti.
Si c’est un humain, elle n’envie pas son existence. Vraiment, dans un tel cas de figure, elle pourrait aisément le tuer avec simplement le plat de sa main et lui, il se prenait de grands airs de moralisateur. Pourquoi être seulement venu si c’était pour tenir ce genre de vain discours ? Cette façon de faire étonnera toujours Zuicher.
Elle l’entend mais ne l’écoute pas pour autant. Ou plutôt, elle choisit sciemment de ne plus l’écouter, ses pensées voguant çà et là. Même son pauvre chat avait davantage de conversation, avant cette maudite guerre qui monta lycans et vampires les uns contre les autres. Finalement, puisqu’il termine son monologue, elle croise des mains dans son dos et arc un fin sourire. « Et sinon, vous aimez les chapeaux ? »
L’heure était toujours au négoce.
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