Ses origines

Au début du XVème siècle, suite à un nombre important de disparitions inquiétantes ayant eu lieu à plusieurs endroits du Saint-Empire Romain Germanique, l’Eglise fut mandatée par le Pape en poste au moment des faits, Martin V pour mener des enquêtes de terrain.

Sur les seize équipes envoyées en enquêtes, seules deux revinrent. Les membres survivants présentaient tous les mêmes symptômes de folie furieuse apparente et psalmodiaient des choses étranges, parlant de créatures à peaux de loups qui pouvaient prendre l’apparence des hommes, ou de cannibalisme par des personnes aux crocs démesurés.

Pourtant, alors que les religieux de l’époque s’accordaient à dire que ce n’étaient là que de malheureux hasards, le pape Martin V décida d’agir différemment. Dans le plus grand secret, il fit convoquer les survivants jusqu’à sa résidence privée où il les interrogea longuement et personnellement, en dépit de sa santé vacillante.
Pour lui, ces personnes ne mentaient pas. Elles avaient vu des choses, des individualités hors du commun des mortels. Parmi les survivants se trouvaient deux noms d’importance pour l’histoire : Ludovico Colonna et Gabriele Condulmer.

Le premier s’était déjà illustré par ses talents de guerrier assez hors du commun, même pour un combattant de l'époque. Il savait se battre comme un chevalier aguerri et entrainé, ses ancêtres ayant servi bien longtemps les armoiries de Jeannes de Naples.
Le second n’était autre que l’amant de Ludovico Colonna, en plus d’être son homme de confiance. Craignant d’abord les foudres de Martin V pour cette découverte, il fut soulagé d’apprendre que les faits autours des disparitions intéressaient davantage le religieux que le reste. Gabriele n’était pas un fin combattant mais un excellent stratège.

Après plusieurs semaines de discussions dans le plus grand secret, Martin V décida de créer une unité d’élite au sein même de l’Église, coupée de cette dernière. Le secret devait rester absolu, tout comme l’entente entre les trois hommes. Martin V réussit à leur fournir matériels, lieux secrets et tout ce dont ils pourraient avoir besoin pour mener à bien leurs nouvelles missions dont nul ne savait rien sinon eux.

Récupérant les autres survivants des enquêtes, ils fondèrent ainsi une unité de combattants pour l’église souterraine qu’ils nommèrent en 1427 « La Rose Mystique ». Si ce nom est aujourd’hui abandonné la plupart du temps, il n’est pas rare de voir des membres de l’Église souterraine arborer un bouton de manchette ou tout autre accessoire représentant une rose sur lui ou son arme de prédilection.

Pour s’assurer la fidélité de la papauté, une entente fut mise en place entre Martin V, Ludovico Colonna et Gabriele Condulmer. Au décès du vieux pontife, Gabriele Condulmer serait élu par des moyens détournés pour lui succéder au rôle de Pape et ainsi continuer à fournir l’Église souterraine en ressources nécessaires pour sa pérennisation. Il devrait en être ainsi également pour les prochains papes à venir. La stratégie de Gabriele Condulmer ne semblait pas connaître de limites, ce qui fut d’une grande aide pour mettre en marche ce projet d’envergure.

Devenu régent religieux sous le nom d'Eugène VI, il laissa Ludovico Colonna s’occuper de recruter de nouvelles têtes, entrainer les recrues et poursuivre les recherches sur le terrain dans la plus grande discrétion. Ces efforts ne furent pas vains puisqu’ils confirmèrent ainsi pour de bon l’existence des vampires et des lycanthropes. Par la même occasion et totalement par hasard, ils découvrirent que certaines des personnes que l’on brûlait sur les bûchers pour sorcellerie possédaient réellement des facultés inhumaines et que ces pouvoirs leur conféraient une bien meilleure résistance face à ce qu’ils se mirent à appeler « les créatures de la nuit ». En même temps que la lutte contre les engeances fut déclarée par l’ordre de la Rose Mystique, une vaste campagne de recrutement de sorciers et sorcières fut lancée.

Si au départ l'ordre ne forçait pas les gens à le rejoindre, le ton se durcit rapidement en 1429. A partir de cette date, les enlèvements de sorciers et sorcières se firent plus courants, pour ne pas dire systématiques.

Lorsque les capturés étaient trop revêches, ils étaient exécutés en place publique pour brouiller leurs liens avec l’Ordre et les recherches reprenaient de plus belle. Une division scientifique vit par ailleurs le jour cette année-là, permettant des expérimentations diverses et variées, amenant l’Ordre à enrichir ses connaissances tant à propos des créatures que des humains sorciers.

L’église souterraine n’a fait que croitre en influence jusqu’à aujourd’hui et désormais, la noblesse italienne est très certainement le vecteur même de cette pieuvre invisible, volontairement ou non.

À savoir

- Du fait d'informations uniquement détenues par lui et son ordre, Martin V put au cours de son mandat mettre fin au grand schisme d'Occident en fomentant la chute de son concurrent : la papauté d'Avignon. Établissant de nouveau un pouvoir papal unique à Rome, il s'assura que son successeur ait les pleins pouvoirs sur les catholiques d'Europe. Ceci ne pouvait présager que du bon pour l'Ordre de la Rose Mystique. La stabilité alors offerte facilita grandement les voyages des agents de l'Église souterraine tandis que celle-ci s'enfonçait toujours plus dans le secret. Depuis lors, tous les papes sont mis dans la confidence en montant sur le trône papal et tiennent parfaitement le secret.

- Contrairement à ce que l’on peut penser, au sein de l’église souterraine, les distinctions de genre n’existent pas. Les rangs évoluent surtout aux preuves de fidélité et à la méritocratie. Ironiquement, on peut dire que l’église souterraine est engagée de façon bien plus progressiste que sa jumelle, l’Église catholique commune.

- Si les personnes telles que les sorciers et sorcières peuvent s’y retrouver enfermés, ce ne sera jamais dans des geôle d’entrée de jeu. Comme dit plus haut, si les recrutés de force ne se font pas revêches, ils peuvent même finir par jouir d’un certain niveau de confort – tout relatif mais présent malgré tout – et de libertés appréciables. La seule chose demandée à ces personnes est de rentrer à l’endroit qui leur a été désigné si i.elles ne sont pas en mission de terrain. Ceci étant dit, au plus une personne se montrera récalcitrante et au plus les punitions seront distribuées. Les plus incapables de comprendre l’intérêt de se faire docile peuvent finir par périr en place publique au motif de sorcellerie. Et personne ne sera là pour les sauver...

- Au sein de l’église souterraine, vous ne serez pas mis en défaut pour manque de croyance envers le Seigneur. La doctrine est effectivement que les pouvoirs viennent du Christ et de son Père, le Très-Haut, mais les agissements pieux de chacun ne seront pas surveillés. Ils ont mieux à faire.

- Le réseau de l’Église souterraine est vaste et, s’il prend racines au Vatican, c’est désormais au cœur de toute l’Europe, de l'Afrique du Nord, du Moyen-Orient et de quelques parties de l’Asie que se trouvent ses ramifications. Le nouveau monde est aussi un terreau fertile pour eux.

- Les créatures décidant de se mettre au service de l’église sont utilisées comme des produits, certes. Toutefois, pour leur dévotion, elles sont au moins respectées suffisamment pour recevoir un lieu où dormir et de la nourriture régulière – comprendre des proies pour les lycans et du sang pour les vampires. L’Église souterraine apprécie la dévotion sous toute ses formes et peut fermer les yeux sur la nature d’un agent si ce dernier les sert avec loyauté. Toutefois, si cet agent venait à périr en mission, il ne serait, bien évidemment, pas pleuré et remplacé rapidement. Une créature reste une créature.

- C’est l’Église souterraine qui a percé à jour la faiblesse des créatures pour l’argent et le cuivre. La Milice Française a ni plus ni moins copié des armes qu’elle avait réussi à récupérer lors de missions mal menées par des membres de l’Église.

- Leur domaine scientifique, très étendu, s’enrichit chaque jour.

- La patience de l’Église souterraine connait ses limites et n’apprécie pas la trahison.