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Catherine
HUMAINE - PLEUPLE

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Inventaire : Une broche usée.
Pièces : 2067

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Catherine
Inventaire : Une broche usée.
Pièces : 2067
Dim 29 Aoû - 19:28
Elle marchait aussi droite que possible dans cette robe blanche et de trop mauvaise qualité pour que l’on puisse la croire de la noblesse ou même d’une maison de nobles en qualité de servante. Catherine avait été conseillée par une jeune femme habituée de Notre-Dame et qui l’avait vu, une fois de plus servir la soupe aux plus pauvres. Cette dernière avait entendu parler d’un noble nouvellement arrivé en ville et qu’il serait de bon augure de rencontrer pour tenter de rentrer à son service. Les Ducs payaient bien, paraissait-il et, même si Catherine n’était pas une femme vénale, elle devait reconnaître que la vie à Paris s’était révélée bien plus chère qu’elle ne l’avait imaginé au départ.

Ça lui apprendra à trop rêver, avait-elle dit à sa camarade. D’ailleurs, cette dernière l’avait accompagnée jusqu’au pied du bâtiment le Ruban Saphir et lui disant que le Duc concerné y résidait normalement. Elles profitèrent d’un instant où les gardes étaient distraits pour passer outre leur surveillance et parvenir jusqu’au grands escaliers de colimaçons.

« Bon, ma maîtresse m’a dit que le Duc habitait au cinquième étage ! »
« Cinquième ? »
« Ah, oui, tu ne sais pas lire… Euh, je crois que c’est quand il n’y a plus d’escaliers pour monter ensuite. Tu peux le faire, Catherine, je crois en toi ! »

Quelle ferveur ! Catherine en fut retournée, l’espace d’un instant. Sa consœur la laissa là et elle n’eut plus qu’à monter les étages un à un, jusqu’à arriver à la fin de l’escalier. Bon… C’était bien de savoir qu’elle était surement arrivée au bon endroit mais… A quelle porte devait-elle toquer ?

Oups.
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Dim 29 Aoû - 20:38
Entrer dans ce monde

Avoir un Duché à lui, c’était un plaisir. Mais quel bonheur d’apprendre qu’il avait également un joli pied à terre à Paris pour faire des allers-retours et mettre en place son plan vis-à-vis de Sa Majesté. La nouvelle lui était parvenue après ses débuts à la cour. La cerise sur le gâteau, vraiment. Et puis on ne parlait pas d’un cabanon au fond d’un jardin, mais bien d’appartements à la hauteur de son rang de Duc, idéalement situés dans Paris. Le gratin. La crème de la crème. Et évidemment, il voulut s’y rendre pour constater à quel point le précédent Duc de Bourgogne n’avait pas de goût en matière de décorations d’intérieurs. Et il ne fut pas déçu du voyage. Mais bon, ce n’étaient que des tableaux et autres babioles immondes. Au moins, il avait sa demeure à Paris et il pourrait s’isoler de la populace, trouver un point de repère rassurant. Et il en avait bien besoin. Guillaume avait une vive envie de se ressourcer pour mieux affronter les autres, plus tard.

Un brin de nettoyage s’imposait, car la dernière visite de son prétendu cousin commençait à remonter. Mais cela n’était pas la tâche de Guillaume, mais celle de ses domestiques. Il leur donna pour seule instruction l’ordre d’arranger les appartements pour qu’ils puissent éventuellement recevoir du monde sans la moindre once de honte. Quant à lui, il s’enferma dans sa nouvelle chambre. Il y découvrit une tête de sanglier empaillée. Il rouvrit avec fracas la porte pour demander à ce qu’on enlève, range, brûle, revende, qu’importe, cette horreur. Puis de nouveau, il s’enferma entre quatre murs et se permit même de retirer sa veste et de déboutonner sa chemise. Ses domestiques ne viendraient pas l’importuner au vue de son humeur. Et puis il suffoquait. L’été était vraiment une épreuve pour lui.

Le Duc avait trouvé un peu de repos, réussissant à ignorer les bruits des domestiques qui s’affairaient pour satisfaire de le maître des lieux. La chaleur combinée à ses insomnies chroniques, lui provoquaient bien trop souvent à son goût des somnolences en journée. Et il avait décidé de ne plus lutter contre cette envie de fermer les yeux, de faire taire le brouhaha incessant dans sa tête, de sombrer, un peu plus…

Tais-toi et dors, tu réfléchiras à tes pions sur l’échiquier plus tard…

Une dizaine de minutes plus tard, il n’était plus Guillaume, mais Édouard sans le sou.

Ses parents étaient morts, on l’avait dépossédé de tous les biens qui auraient dû lui revenir. A la rue, avec pour seules possessions les vêtements qu’il portait. Il faisait très souvent ce même rêve. Il revivait ce passé qu’il tentait d’anéantir. Cette première nuit à la rue, découvrant le froid, la faim au creux de son ventre, le doute, la peur, les jugements, les rires moqueurs, les propositions douteuses en échange d’une miche de pain et d’un peu de foin en guise de lit. Son orgueil et sa prétendue destinée exceptionnelle l’avaient empêché de se réduire à ces fameuses propositions pour subsister. Il passait ses nuits à marcher, pour ne pas avoir froid et par crainte qu’on attente à sa vie. Le jour, il trouvait du repos adossé aux murs d’un bâtiment censé être la maison d’un Dieu auquel il ne croyait pas. Jamais il ne tendait la main pour réclamer de la nourriture ou quelques pièces. Et évidemment, cela ne remplissait pas son ventre ni ne lui permettait d’avoir un toit sur la tête. Donc il changea de stratégie et commença par vendre son corps. Son esprit était rarement présent dans ces moments. C’était plus facile de passer outre lorsque l’on se détachait de ses chaires. Il n’était actif que lorsque cela était nécessaire et son dégoût était tel qu’il agissait machinalement, mais surtout efficacement. Ainsi, ses nuits, il les passait dans un lit, mais rarement le même. Il bougeait constamment, s’inventait des prénoms, des accents, des personnalités. Écoutait ses clients évoquer leur propre vie pour s’en inspirer pour ses prochains rôles. N’estimant jamais être assez payé pour son l’honneur de sa présence, il dérobait ici et là de quoi lui assurer une ascension. Et puis ses songes continuèrent leur chemin dans ses souvenirs, encore et encore, mais tout allait si vite… Il était plus âgé, plus manipulateur encore et bien plus doué. Il avait amassé une certaines richesses, des secrets, commis bien des actes qui lui vaudraient une place en enfer, mais qu’est-ce qu’il était fière de son ascension et d’avoir anéanti ce petit Édouard...

On toqua à la porte. Il ouvrit les yeux avec lenteur. On toqua une nouvelle fois, plus fort encore. Cela avait le don de l’agacer et sans réfléchir il se leva d’un bond prêt à en découdre avec celui qui avait l’audace de perturber son sommeil.

- M… Monsieur… une jeune… femme... se promenait près de vos appartements… J’ai jugé que… vous voudriez être tenu au courant…

Était-ce l’aura glaciale qui entourait Guillaume qui le faisait bégayer ? Ou bien était sa tenue bien plus décontractée que ce qu’il avait l’habitude de montrer ? Encore un peu groggy, il n’était pas autant dans le contrôle qu’à l’accoutumée. D’un air passablement énervé, il ordonna :

- Moi, elle, le salon, tout de suite.

Ne jamais réveiller Guillaume du mauvais pied, si tant est qu’il ait un bon pied… Avait-il reboutonné sa chemise ? Non. Allait-il se détester d’avoir pris le risque que trop de mortels découvrent son torse de toute beauté ? Oui. Mais il était fatigué, si fatigué par ses rôles à tenir...
Catherine
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Catherine
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Dim 29 Aoû - 22:35
Elle avait à peine fait quelques pas dans ce long et majestueux couloirs tout de marbre recouvert qu’une voix l’interpella.

« Vous, là ! Qui êtes-vous et que faites- vous ici ?! »

L’homme ressemblait à un domestique de bonne famille, Catherine joignit les mains devant elle et baissa la tête, ne voulant pas faire de vague outre mesure. « Je… Toute mes excuses, je cherche le Duc de Bourgogne. »

Son vis-à-vis paru surprit mais elle fut conduite sans bien comprendre vers un immense appartement – quelle pièce immense ! – et laissée là sans un mot de plus. « Mais… »

Qu’était-elle supposée faire, maintenant ? Lorsqu’un autre homme, plus jeune que le précédent, pénétra les lieux, elle détourna le regard vers le sol, ne souhaitant, une fois de plus, froisser personne. Après tout, elle n’était rien ici, elle le savait mieux que personne. Il n’y avait de brillant sur elle que sa chevelure dorée qui lui descendait en boucles cascadeuses dans son dos, pareille à une toison d’or légendaire.
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Lun 30 Aoû - 19:22
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Il traversait d’un pas déterminé les pièces qui se succédaient. Au saut du lit, avec encore des pensées troublées et un sens du contrôle pas tellement en alerte. Il avait envie d’en découdre, car on avait osé le réveiller, lui qui ne dort que très peu, tant la petite machine dans son crâne ne parvient pas à trouver le calme et le repos nécessaire pour qu’il s’endorme dans les bras de Morphée. En soit, il n’avait rien contre cette femme qui s’était pointée près de ses appartements, selon les dires de son domestique. Non, c’était ce dernier qu’il avait envie d’incendier, d’humilier, de rabaisser. Le bougre avait toqué à la porte de sa chambre, alors que tout le monde sait qu’il ne vaut mieux pas le faire, surtout après avoir trouvé une fichue tête de sanglier empaillée au mur. Mas le pire, c’est qu’il s’y était repris à plusieurs reprises, n’ayant pas de réponse du Duc. Il méritait la mort par pendaison, au moins, sans exagération.

Les voilà donc réunis dans le salon. Au milieu de la pièce, il découvre une jeune femme dont il ne peut même pas voir les yeux. Elle fixait ses pieds, comme s’ils étaient plus intéressant à admirer que le visage du Duc. Il allait pour s’asseoir sur l’un des fauteuils, prêt à interroger cette mystérieuse jeune femme sur la raison de sa présence à son étage, quand le fameux domestique se permis de le couper dans son élan.

- M… Monsieur le Duc… Vous… Vous n’êtes pas comme d’habitude…

Mais qu’est-ce qu’il me bave celui-là ?

Les deux prunelles de glace se posèrent sur le domestique, visiblement gêné d’intervenir une nouvelle fois. Le Duc ne comprenait pas un broc de ce qu’il sous-entendait et fit un geste de la main, agacé, pour lui demander de reformuler.

- Non, d’habitude je ne suis pas réveillé pour des futilités, en effet. Qu’est-ce que vous tentez de me dire, enfin, levez les yeux, vous ne vous transformerez pas en pierre en me regardant !

Il entendit les petits pas hésitants d’une autre domestique qui n’avait visiblement aucune envie de venir soutenir son collègue et préférait fuir. Durant tout ce temps, la demoiselle inconnue était là, à attendre. Peut-être à admirer ses petites chaussures, peut-être à observer la scène. Finalement, le domestique réussit à bégayer la raison de sa remarque.

- Et bien… Disons que votre tenue dénote…

Le Duc fronça les sourcils et traversa la pièce pour se découvrir dans un grand miroir, au dessus d’une commode.

Merde.

Ses cheveux étaient en bataille, bien que cela lui donnait un petit air rebelle. Mais le pire était bien évidemment la vue de son torse. Non pas qu’il soit répugné par son corps, il était bien le seul qu’il tolérait dans sa vie, encore heureux. Mais il n’avait pas envie de le montrer à n’importe qui et très clairement, il était entouré d’une belle ribambelle de personnes qui ne méritaient pas tant d’honneur. Il refoula une grimace et se mit aussitôt à boutonner sa chemise, à elle seule, elle protégerait suffisamment sa peau si pâle, pas le temps de quémander sa veste. Dans le miroir, il observa les réactions de son domestique, yeux baissés, mains tremblantes, attendant probablement d’être renvoyé pour avoir osé lui parler. A la place, le Duc se racla la gorge pour attirer son regard et lui dire :

- Vous pouvez disposer. Merci.

Non content de ne pas subir ses foudres, l’homme ne se fit pas prier, baissa la tête et quitta le salon. Le Duc n’allait pas lui hurler dessus plus tard, il était relativement content qu’il ait eu l’audace de lui rappeler qu’il n’a pas pour habitude d’apparaître très décontracté. Un bougre, mais un brave bougre.

- Bien. Il fit un demi tour, le torse maintenant caché par sa chemise boutonnée jusqu’au cou. Apparemment vous traîniez non loin de mes appartements, pouvez-vous me dire pour quelles raisons, Mademoiselle… ?

Et il prit tout naturellement place sur le fauteuil sur lequel il avait jeté son dévolu juste avant. Comme si de rien n’était. Le contrôle était revenu, il n’allait pas afficher de honte ou de surprise.

Tu es Guillaume de Bourgogne, tu es bien au-dessus de tout ça.
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Catherine
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Lun 30 Aoû - 22:44
Elle est timide, Catherine et n’ose pas contrarier le noble qui se trouve non loin d’elle. Elle sait que certains de ses confrères du peuple ont déjà eu de bien courtes vies rien qu’en ayant regardé de la mauvaise façon un homme bien-né qui passait par là. Catherine ne veut pas finir au billot pour une bêtise.

Alors elle obéit. Ses yeux, bleus d’eau, se pose sur le noble sans ciller même si ses joues rougissent un peu. Immédiatement, ses lèvres charnues, voluptueuses –elle ne sait pas ce que cela veut dire mais un troubadour lui à un jour fait ce compliment – s’entrouvrent pour délivrer quelques paroles qui se veulent suffisantes et correctes aux attentes du sang-bleu en face d’elle.

« Je cherche un travail, Monsieur. Une amie qui travaille parfois à l’église avec moi m’a dit que vous seriez peut-être à la recherche d’une nouvelle domestique, alors me voici. » Elle lui offre une révérence supplémentaire.
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Ven 3 Sep - 19:11
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La demoiselle debout en face du Duc avait cette attitude qu’il connaissait fort bien pour l’avoir beaucoup utilisée par le passé. Ce petit air timide, ces joues rosies par l’excitation et le stresse, le regard fuyant et qui parfois ose croiser les prunelles de son interlocuteur, en prenant garde de ne pas trop relever la tête pour montrer sa modestie... Sa petite révérence, dont l’exécution n’avait aucun défaut, la rendait parfaitement charmante. Si elle n’avait pas été en face d’un homme qui ne regarde avec envie ni les femmes, ni les hommes, peut-être aura-t-elle pu lui tirer un petit sourire, satisfait par la beauté de cette jeune servante. Mais Guillaume, lui, y était bien évidemment insensible, totalement imperméable. Par contre, une information dans son discours eu le mérite d’attirer son attention.

- Vous travaillez pour l’Église ? En quoi consiste ce travail ?

Non pas qu’il veuille s’attirer les grâces du Seigneur en donnant à l’une de ses fidèles un salaire. Dieu n’existe que pour les imbéciles et les peureux qui souhaitent justifier une quelconque sécheresse ou le moindre grondement de tonnerre par une punition divine pour punir leurs pêchés. Par contre, s’attirer de la sympathie et du soutien pour ses ambitions, voire même quelques piécettes ou autres arrangements en sa faveur, là, le Duc n’est pas du tout fermé… Elle avait même eu le don de se mettre en avant et de provoquer un léger engouement chez Guillaume. A noter que cela n’arrive pas tous les jours...

- Travailler pour un Duc est une lourde tâche et cela demande un investissement et une loyauté totale. Avez-vous conscience que vos activités pour l’Église deviendraient difficiles, voire impossibles ?

Ce n’était pas parce qu’elle lui avait légèrement tapé dans l’œil, juste parce qu’elle pourrait lui permettre de gratter des points au niveau des représentants religieux, que pour autant il n’allait pas la cuisiner. En plus, elle s’était permis de venir fureter près de chez lui, autant la faire mariner à petit feu et voir ce qu’elle a dans le ventre. Sera-t-elle digne de lui et de toutes ses exigences parfois… ridicules et démesurées ? Et puis, Guillaume était un sacré sadique, alors s’il pouvait provoquer bien des émotions à cette jeune femme, il s’en serait que plus satisfait. Après tout, par sa faute, on l’avait extirpé de sa sieste… Une petite vengeance, en somme. Un petit amusement, même.

- Pourquoi devrai-je vous donner du travail, à vous, dont je ne sais rien et qui a été surprise à traîner près de mes appartements, plutôt que de demander une audience comme le font les bien élevés ?

Est-ce que c’était gratuit et piquant ? Oui. Néanmoins, il fallait bien réussir à survivre à ce genre de comportements récurrents de la part du Duc pour le servir. Il avait déjà suffisamment d’incapables qui l’entouraient car ne il s’était pas du tout préoccupé du recrutement de ses domestiques en personne, n’en ayant ni le temps, ni l’envie. Là, il avait l’occasion d’éventuellement se dégoter une demoiselle un minimum vive d’esprit et qui pourrait lui apporter du positif sans lui coûter cher… Autant s’assurer qu’il ne se trompera pas sur la personne et voir si elle pourra suivre le rythme ?

- Vous ne vous êtes même pas présentée, Mademoiselle.

C’était le petit coup pour éventuellement l’achever. Ou peut-être que c’était là une occasion pour elle d’user d’une pirouette et de s’en sortir avec dignité. En tout cas, la voix de Guillaume demeurait assez neutre mais son regard, lui, était de glace. Est-ce que la jeune femme perdrait toute contenance et fondrait en larme en présentant ses plus plates excuses ? Est-ce qu’au contraire elle garderait la tête haute et rentrerait dans son jeu en ne glissant aucune émotion dans ses réponses ? Ou peut-être qu’elle tenterait de le séduire ? Tant de possibilités…

C’est presque drôle, finalement.
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Catherine
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Sam 4 Sep - 13:30
Elle fit une nouvelle révérence, comprenant ses erreurs. « Mes excuses, Monseigneur. Je me nomme Catherine. Je ne possède ni nom de famille ni quoi que ce soit d’autres à part cette robe et le prénom que m’ont donné les sœurs de l’Eglise d’Evreux, lorsqu’elles m’ont recueillie sur le parvis de leur saint bâtiment. »

Elle se redresse ensuite, ses yeux ne devant pas laisser place au doute. Elle savait qu’elle visait haut. Catherine ne savait peut-être pas lire mais au moins elle avait la conscience de bien d’autres choses. « J’aide à distribuer la nourriture aux plus démunis, Monseigneur. L’un des frères, d’une modeste chapelle, organise régulièrement des distributions. Je sais que je ne pourrais sans doute plus y participer aussi activement si je rentre à vos services, toutefois, j’aimerais si cela est possible et avec votre accord uniquement m’y rendre une fois par semaine par la suite. »

Elle prend une inspiration. Sa gorge la brûle et le regard de ce noble est difficile à soutenir. « Je… m’excuse auprès de vous pour ma négligence, cela ne se reproduira plus. »
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Sam 4 Sep - 19:53
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Cette jeune demoiselle avait le mérite de comprendre lorsqu’on lui tapait sur le bout des doigts. Elle semblait être plutôt docile et savait reconnaître ses erreurs. Ou alors elle avait tout à fait conscience qu’elle s’était aventurée dans l’antre d’une créature redoutable et qu’il lui faudrait s’armer de courage, plier l’échine, pour s’en sortir relativement dignement. C’est après donc une seconde révérence qu’elle se présenta enfin. Guillaume pouvait maintenant mettre un prénom sur ce visage. Il aurait pu tout aussi bien lui trouver un surnom dégradant, mais quitte à se servir de cette demoiselle pour s’attirer un peu de sympathie, il fallait qu’il se limite dans les mauvais traitements : son aura glaciale et ses paroles cinglantes seraient tout ce qu’il pourrait se permettre, comme avec le reste de ses domestiques.

Catherine était donc une orpheline sans le sou. Il y avait comme un parfum de déjà vu dans le salon, bien que le Duc refusa catégoriquement de faire le moindre lien avec son propre passé.

J’ai effacé Édouard, il n’est qu’un vague souvenir. Personne ne le connaît, personne ne sait qu’il n’était rien. Je suis Guillaume à présent.

Donner une telle chance à une pareille miséreuse, est-ce que ce ne serait pas faire preuve d’altruisme et s’attirer de bons commentaires si cela s’ébruite ? Ou est-ce qu’il ne voulait pas au fond donner un petit coup de pouce à cette sans le sou dont les parents ont bouleversé la vie par leurs erreurs ?

Arrête de penser à Édouard, il est mort, c’est un souvenir, il disparaît. Regarde droit devant l’avenir, Guillaume.

Il se concentra sur la suite de son discours et sur ses explications quant à son travail pour l’église. Rien d’extraordinaire, cela devait être barbant. Il connaissait ce genre de distributions pour les pauvres et autres malades nécessiteux. Il les avait vues de loin au tout début de sa disgrâce et avait toujours refusé d’en profiter ne serait qu’un peu, quand bien même son ventre hurlait de faim. Il en déduit donc qu’il avait face à lui ce qu’on appelle une belle âme, dévouée au service des autres, vivant humblement pour servir et apporter un peu de joie à ceux qui sont encore plus appauvris par la vie qu’elle. Ou alors, elle jouait fort bien son petit rôle…

Et voilà qu’elle présentait des excuses. Ces dernières n’étaient pas complètes au goût du Duc qui ne manqua pas de lui faire remarquer de son petit air suffisant et supérieur.

- Non seulement vous vous invitez chez moi pour demander du travail, mais vous avez une condition. Vous ne manquez pas de culot, Mademoiselle.

Il laissa ses paroles faire leur effet avant de décrocher un petit sourire. On ne voyait pas ses dents, car cela n’était pas non plus la blague du siècle, mais cela faisait déjà un contraste impressionnant avec l’expression qu’il avait eu jusqu’ici. Après tout, n’était-il pas le roi du culot ? Il avait presque envie de rire à ce moment, néanmoins il se retint, ne souhaitant pas passer pour un fou.

- J’ai bien l’intention de faire des allers-retours réguliers entre le Duché de Bourgogne et mes appartements à Paris. Il me faut des domestiques pour entretenir ce lieu même durant mes absences, des personnes en qui je pourrai avoir confiance pour être serein.

Comme s’il avait confiance en quiconque sur Terre à part lui-même. Quel acteur, il aurait fait partie d’une troupe de gens du voyage ou de troubadours, il aurait sans aucun doute eu un succès monstre. Il fit mine pendant plusieurs secondes de réfléchir, le regard lointain, en se frottant son menton dépourvu de barbe tant il exécrait les poils et les saletés qui peuvent s’y loger, avant d’ajouter :

- Si je vous engageais ici, vous pourriez continuer vos petits passe-temps pour l’église et les pauvres. Avec autant de privilèges, je ne doute pas que vous glissiez ici et là quelques commentaires positifs au sujet du Duc de Bourgogne, de sa charité et du plaisir de travailler pour lui. Je me trompe ?
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Dim 5 Sep - 12:53
Catherine fit une révérence courtoise devant ce grand seigneur. « Je suis prête à vous montrer que j’ai en moi la volonté de bien faire et de vous servir correctement. »

Catherine avait pourtant compris que c’était là un marché déguisé que le Duc lui proposait. Et elle était prête à s’y mouiller, si cela pouvait lui permettre d’avoir un emploi bien rémunéré. « Bien entendu, quel genre de domestique serais-je si je ne faisais pas publicité de mon maître et de sa générosité à me laisser poursuivre de temps à autre mes activités auprès de l’Eglise ? »

Elle se redressa, les yeux droits dans ceux du noble. Elle risquait gros, mais ne devait pas flancher.
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Lun 6 Sep - 15:41
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La demoiselle devait avoir beaucoup de motivations pour laisser le Duc ainsi se moquer de ses manières et lui répondre avec une révérence. Elle semblait capable de passer outre son comportement pour ce travail. L’argent ? Le prestige ? La protection ? L’espoir de gravir des échelons ? Il ne savait rien de ses désirs qui l’avaient amenée à venir postuler ici plutôt qu’ailleurs. En tout cas, il voyait en elle du bonus à bas prix, pourquoi s’en priver au final ? Et si elle lui faisait défaut, d’une façon ou d’une autre, il pourrait bien s’en débarrasser, la renvoyer, ou pire encore. C’est plutôt courant chez les nobles, il a eu bien des occasions de s’en rendre compte dans ses nombreuses vies volées et, dorénavant, il a les moyens de faire comme bon lui semble, tant que cela ne s’ébruite pas…

- Je ne peux pas vous promettre le travail de vos rêves, ni qu’il sera facile, ni que vous ne serez pas éreintée. Il faudra directement voir avec les autres domestiques et notamment l’intendant là où vous pourrez être utile.

C’était le début d’une réponse positive, mais juste pour le plaisir sadique de la laisser planter comme un piquet en plein milieu de son salon, il ne lui dit pas directement. C’était bien plus drôle ainsi. Elle semblait si encline à vouloir répondre parfaitement à tout pour lui montrer sa détermination, il voulait continuer ce petit jeu. Et puis ses petites révérences à tout va avaient le mérite d’être bien maîtrisées et gracieuses, une qualité que toutes ses domestiques n’avaient pas… Et il est bien connu que Guillaume aime ce qui est élégant, maîtrisé, parfait, contrôlé.

- Il y aura des règles à respecter. Les transgresser vous feront perdre votre emploi et j’ai une légère tendance à être rancunier. Mais la fidélité et le travail parfaitement accompli sont récompensés chez moi.

Rarement, aurait-il dû lui préciser. Néanmoins, elle avait assisté à une scène qui était l’exemple même de ce qu’il attendait de ses domestiques : celui qui avait osé braver son maître et son ignoble caractère pour lui rappeler qu’il n’était pas tout à fait lui-même se verrait récompenser d’un petit extra sur son salaire. Il n’était juste pas encore au courant et était à ce moment-même en train de raconter la scène à d’autres domestiques, cherchant du réconfort car il s’imaginait déjà être violemment renvoyé pour son audace.

- Si je m’enferme dans une pièce, il faut impérativement attendre ma réponse pour y entrer. Je ne supporte pas que l’on m’interrompe dans ce que j’entreprends ou que l’on tente de me prendre par surprise. J’apprécie grandement le respect des horaires, des ordres, des conventions. Tout doit toujours être propre et à sa place. N’en déplaise aux autres nobles affolés par la présence d’eau chez eux, je prends un bain tous les jours et il doit être prêt au moment où je le désire, ni avant, ni après. Dans ma coupe il n’y aura jamais de vin ou d’alcool, je le réserve uniquement à mes invités. Et mes domestiques ont pour ordre de ne pas y toucher également, en dehors de leurs congés. Ce qui se passe entre les murs du Duc de Bourgogne ne doit pas en sortir, à moins que je vous autorise à en parler. J’aime globalement le silence et les bavardages inutiles ont la légère tendance à m’agacer. Ne m’approchez pas à moins d’un mètre, à moins que je vous ordonne du contraire.

Il passa une main dans ses boucles d’or et lui laissa le temps de digérer toutes ces informations, avant de conclure :

- Si vous avez des doutes quant à vos capacités à respecter ces quelques règles, inutile d’aller plus loin. Ce n’est qu’un échantillon, pour vous prévenir. Alors, Mademoiselle, vous en sentez vous capable ?
Catherine
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Catherine
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Lun 6 Sep - 23:05
Une première victoire. Mais Catherine n’ourla pas les lèvres malgré tout. Elle devait conserver cet air neutre pour ne pas tout gâcher. Elle savait que les nobles pouvaient avoir la sadique tendance à faire miroiter le Paradis pour jeter dans la gueule des Enfers.

Elle hocha la tête à chaque consignes, l’apprenant par cœur. « Je pense m’en sentir capable, Messire. Si vous le souhaitez, vous pouvez me mettre à l’épreuve pendant une semaine. Si je vous conviens, je resterais, si pas, je partirais et vous n’aurez même pas à me payer. Qu’en pensez-vous ? »

Si elle montrait patte blanche, peut-être que…
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Mer 8 Sep - 9:43
Entrer dans ce monde

Probablement pour faire bonne figure, la jeune femme dodelinait de la tête pour montrer qu’elle comprenait chaque ordre. Néanmoins, comme d’autres de ses domestiques, elle aurait peut-être besoin de se les remémorer à l’avenir afin de ne pas les oublier, tant le Duc de Bourgogne s’avérait… difficile à vivre.

Voilà même qu’elle proposait un petit accord, censé séduire le Duc et être totalement en sa faveur. Mettre à l’épreuve Catherine ? Mais il avait déjà débuté et elle ne s’en rendait pas compte. Depuis le moment même où il avait commencé à la regarder, il ne faisait que la juger pour savoir si oui ou non elle ferait l’affaire. Quelle naïveté de sa part ! En ce moment-même il était en train de la sonder, assez durement, et cela se ressentit dans son regard, un sourcil légèrement arqué, donnant ce petit côté pédant absolument insupportable et typique de la noblesse qui se sent supérieure.

- Vous êtes très naïve Catherine. Ou bien alors, vous avez assez peu d’estime de vous-même. Qui accepterait de travailler sans toucher la moindre solde à l’issue de sa période d’essai ?

Avait-il prit des pincettes précédemment ? Non. Allait-il en prendre maintenant ? Pourquoi faire ? Jusqu’ici elle n’avait pas cillé, ce qui avait eu le don de rendre la conversation plutôt agréable, pour Guillaume bien entendu. Il n’était pas dans la tête de cette jeune femme et ne désirait pas s’y trouver pour être envahie de sentiments et de ces choses que les autres humains faibles ressentent.

- Quand bien même je ne serais pas satisfait de vous, je ne suis pas un homme de la haute noblesse pour rien, je sais reconnaître le travail des autres et le payer. Même pour une semaine.

C’était simplement pour se cirer lui-même les chaussures et se faire mousser, parce que cela ne fait jamais de mal de se gonfler l’ego. Et celui de Guillaume a besoin d’être constamment entretenu pour ne pas laisser la moindre place à cet Édouard sans le sou dont le souvenir traîne trop souvent dans son esprit.

Dans un soupire, il donna sa réponse finale, tant attendue par la demoiselle :

- J'ai horreur de perdre mon temps et mon énergie dans des bavardages inutiles. Bien sûr que vous travaillerez pour moi. Ne cassez rien dans votre immense joie, j’ai horreur du bruit de la porcelaine qui se brise et des multiples excuses que cela entraîne ensuite.

Toujours le bon mot pour ne pas briser les rêves et les émotions des autres. Le Duc se releva de son fauteuil, estimant qu’il avait déjà accordé bien assez de son temps à cette demoiselle. De toute sa hauteur, il la jugea une dernière fois du regard, sans commenter ce qu’il regardait. Elle savait se tenir, avait un minois charmant selon les critères des autres, cela ferait l’affaire.

- N’oubliez pas vos autres travaux pour l’Église, je m’en voudrais de vous priver de votre bonne foi.

Quel mensonge. Lui-même ne se rendait dans la maison de Dieu que s’il ne pouvait éviter un tel ennui. Ses croix et autres chapelets ne représentaient rien pour lui, si ce n’est une couverture pour montrer patte blanche aux yeux des autres. Alors la foi des autres, très franchement...

- Cherchez un autre domestique et débrouillez-vous pour vous trouver une tenue et un rôle.

Et sans ajouter quoique ce soit, il lui tourna le dos et passa de nouveau devant le grand miroir pour admirer son reflet. Son beau reflet. Et le Duc quitta la salon.
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