Sam 18 Déc - 21:37
Entre le chat et sa présence – du moins elle se plaisait à le croire -, Johanna était devenue un peu moins renfermée, dernièrement.
Zuicher avait cru comprendre qu’elle osait sortir plus régulièrement sans qu’elle ne doive l’accompagner, ce qui était encourageant également. Emmery n’oserait pas s’approcher de cette jeune femme après ce qu’il s’était passé et en sachant que Zuicher veillait sur elle, même de loin. La vampire en était persuadée.
Ceci étant dit, la confiance n’exclue pas le contrôle et Zuicher préférait être prévoyante. Elle espérait, bien sûr, que Johanna n’ait jamais à en arriver là – et aussi, peut-être (sans doute) parce qu’elle-même ne pouvait se résoudre à en vouloir à Emmery malgré tout, malgré tout ça. La situation de Johanna découlait de son incapacité à avoir tenu les ardeurs du jeune homme. Parce qu’il lui semblait toujours être le jeune garçon qu’elle avait pris sous son aile, parce qu’elle ne se voyait pas le punir après tout ce qu’il avait vécu, parce que…
Parce qu’il était son fils.
Son enfant à elle.
Mais même en sachant d’où venait le problème, Zuicher n’était pas sotte au point de penser que les choses pouvaient être arrangées simplement, désormais. Alors il fallait prévoir le pire pour espérer le meilleur.
Dans ses mains, un arc et à ses pieds, une arme similaire. Deux arcs conçus selon les rites vikings de son enfance. En bois d’orme pour qu’ils ne pourrissent pas. La corde constituée de lin – comme les robes de Johanna – mais également de quelques cheveux de la demoiselle que Zuicher a pu se procurer sur sa brosse pour perfectionner la puissance du tir et sa précision sans rendre l’exercice pénible. Et puis, par symbolisme, lancer une flèche avec cet arc reviendrait à compter sur soi. Johanna serait à même de se protéger seule.
« As-tu déjà tiré à l’arc, ma chère ? » Son sourire est bienveillant et perceptible malgré cette nuit sans lune mais avec beaucoup d’étoiles. Les bois seraient les seuls témoins de l’exercice.
|
|