Sam 30 Jan - 22:02
Elle avait espéré se tromper. Que toutes ces coïncidences ne soient que le fruit du hasard et rien de plus. C’est en cet état d’esprit que Zuicher avait franchi les portes de ce bordel, le mieux protégé de tout Paris. Et le seul légalement autorisé, surtout.
Lorsqu’on l’aborda, ses yeux vairons se posèrent sur la silhouette lui faisant face. Elle sortit un rubis de sa poche et l’autre examina longuement la pierre, comme si c’était possiblement une fausse. Mais non. C’était là une part de la vieille fortune de son clan, qu’elle gardait sans trop savoir quoi en faire. La voici au moins déchargé de cette pierraille-ci, c’était un bon début.
« Je passerai autant de temps que je veux avec elle. » Normalement, un rubis aurait même dû pouvoir lui permettre d’acheter la concernée par ses propos. Elle était cliente, après tout. Elle pouvait se le permettre, ici l’identité de la clientèle était scrupuleusement gardée après tout. Enfin, il valait mieux pour sa tranquillité.
Zuicher parcouru donc les couloirs tapissés avant d’arriver devant une porte fermée. Ses doigts trouvèrent rapidement l’emplacement de la serrure et dérouillèrent de la sorte les lieux. Elle n’eut même pas besoin de rentrer dans la pièce pour comprendre qu’elle avait eu raison dès le départ.
Un soupir passa ses lèvres. Rentrée dans la pièce, elle referma scrupuleusement la porte et fit quelques pas vers le centre des lieux. Là, elle croisa les bras sur sa menue poitrine et fixa l’objet de ses espoirs envolés avec un sourcil haussé. « De tous les noms que tu aurais pu prendre pour te dissimuler, tu aurais au moins pu me faire la faveur de ne pas souiller celui de ma mère, tout de même. » Freyja lui rappelait tant de chose.
Dont le sang sur ses mains.
Dim 31 Jan - 18:45E n cette morne soirée, Freyja s'ennuyait. La péripatéticienne qu'elle était n’avait reçu la visite que de clients barbants, au mieux d'une terrible banalité : quelques artisans et un ou deux petit nobles. Ils avaient été sur tous les plans d'une médiocrité affligeante : que cela relève de leur performance sexuelle comme de leur personnalité. Freyja s'était efforcée de bien réaliser ce pour quoi elle était payée, mais non sans ouvertement leur exprimer son désintérêt le plus total. Certains en avaient encore été plus excités, appréciant le charme froid d'une femme se insensible à leurs avances. Mais d’autres s’en étaient tout de même plaint à Madame Rolland, la maquerelle, qui s'était empressée de rendre une petite visite à l'originelle.
“Toi et tes sautes d’humeur franchement ! T’as bien de la chance que je t’aime bien, parce que crois-moi que si ça avait été d’autres filles ça ferait déjà un moment que je les aurais viré…
-Vous dites toujours ça...
-Tututu ! Ne t’avises pas de me répondre ! Contentes toi de faire quelques efforts, parce que crois-moi ma fille, ce soir tu m’as pas rapporté grand chose et y’a intérêt que ça change !”
Sur ces mots, la porte se ferma. Freyja soupira, mi-agacée, mi-amusée. Elle savait bien que quoi qu'elle en dise, cette vieille Madame Rolland l’appréciait. Et puis, le bilan de la soirée ne devait pas être si catastrophique que cela. Freyja avait après tout l'habitude des plaintes de certains clients, étonnés de ne pas trouver une petite chose docile. Bon, peut-être ce soir y était-elle allée un peu fort, et que quelques efforts de sa part ne feraient pas non plus de mal à sa sulfureuse réputation... Bon, pour ce soir, elle tiendrait sa langue. Au moins un peu plus qu'à son habitude.
Mais il ne s'était même pas écoulé une dizaine de minutes que déjà, Madame Rolland rentrait de nouveau dans la petite chambre qu'elle occupait ce soir.
“Bon Freyja t’as intérêt à faire attention, une dame vient de payer cher pour passer tout le reste de la nuit avec toi. Si tu fais bien les choses, tu auras un peu plus d’argent sur ton solde.
-Une dame ? Toute la nuit ?
La maquerelle ne prit pas même le temps de lui répondre.
-Bon elle arrive, je compte sur toi ma belle !” finit-elle, regardant avec insistance la vampire, comme pour la convaincre de bien se comporter.
Qu'elle n'ait cependant pas de craintes ; dès que la porte se ferma, Freyja, toute excitée, ne put s’empêcher de faire les quatre cent pas dans sa chambre -époussetant par la même occasion ses draps et ses très-légers atours. Il faut dire qu’ici, la clientèle n’était pas la plus fortunée ; le bordel de Madame Rolland était surtout fréquenté par une classe plutôt “moyenne”, composée en majorité de nobles désargentés, d’étudiants, d’artisans et de petits marchands. Un client riche, capable d'acheter une fille pour toute la nuit n'était clairement pas monnaie courante. Et puis cette clientèle était avant tout masculine, même s’il arrivait à quelques femmes de venir discrètement profiter d’une nuit auprès de la vampire. Mais ces clientes demeuraient bien plus rares que ces messieurs. Aussi, le simple fait que ce soit une femme intriguait l’originelle. Non pas que que Freyja en soit repoussée -elle partageait après tout, ce même goût du sexe faible-, mais plutôt que cela était suffisamment rare dans son quotidien de prostituée de bas-étage pour attirer sa curiosité. Par ailleurs, cette dame n'était pas n'importe qui ; elle devait avoir payé très grassement, au vu de l’état quelque peu euphorique de Madame Rolland. De quoi rompre à coup sûr l'ennui.
Soudain, la vampire se figea. Lentement, elle prit place dans son lit, vêtue d'à peine une robe de nuit, dans une position clairement suggestive. Elle avait entendu sa cliente arriver.
Pourtant, quand la porte s'ouvrit, le regard euphorique de Freyja s’assombrit. Non.. L’originelle affalée dans son lit en bondit aussitôt, son visage trahissant sa surprise, mais aussi son horreur. Se dressait face à elle un fantôme de son passé : une autre Fantast, d’une famille rivale à celle qui fut le sienne. Freyja pensait avoir tout oublié, tout enterré de sa première existence. Mais comme un aveu cuisant de cet échec, elle se rappelait même du nom de sa cliente.
“Torsdag...Zuicher… souffla-t-elle, tout en affichant un sourire crispé.
-De tous les noms que tu aurais pu prendre pour te dissimuler, tu aurais au moins pu me faire la faveur de ne pas souiller celui de ma mère, tout de même.
-De ta mère ? Ah, quelle ironie ! s’exclama-t-elle, tout en faisant de grands gestes, incapable de masquer l’anxiété qui lentement, la gagnait.
Il faut dire que Freyja pensait ne jamais être retrouvée ; elle s’était persuadée qu’à mesure que ses longues années d’exil passaient, les visages capables de la reconnaître finiraient par disparaître, définitivement. Que le nom de Liv Adelfelt finirait par ne plus rien évoquer à personne. Elle avait eu tort. Et pire encore, cette première vie et ces regrets qu’elle espérait avoir définitivement enterré lui revenaient en plein dans la figure.
“ Que me veux-tu ? Elle... elle marqua une pause, déglutissant difficilement “Liv Adelfelt n’est plus. J’en ai plus rien à foutre des autres vampires et des guerres avec les lycans. Je ne demande qu’à vivre en paix, dans mon coin, seule. Elle marqua un temps d’arrêt, avant de lancer, ironique “A moins que tu sois effectivement venue me baiser !, pour couvrir d’un vernis de cynisme et de fausse assurance le doute et l’effroi qui, lentement, s’immisçaient.
Truth against monsters
Ft Zuicher
HRP ❘❘ J'espère que ma réponse t'ira ! Hâte de voir le drama généré par cette confrontation hihi
“Toi et tes sautes d’humeur franchement ! T’as bien de la chance que je t’aime bien, parce que crois-moi que si ça avait été d’autres filles ça ferait déjà un moment que je les aurais viré…
-Vous dites toujours ça...
-Tututu ! Ne t’avises pas de me répondre ! Contentes toi de faire quelques efforts, parce que crois-moi ma fille, ce soir tu m’as pas rapporté grand chose et y’a intérêt que ça change !”
Sur ces mots, la porte se ferma. Freyja soupira, mi-agacée, mi-amusée. Elle savait bien que quoi qu'elle en dise, cette vieille Madame Rolland l’appréciait. Et puis, le bilan de la soirée ne devait pas être si catastrophique que cela. Freyja avait après tout l'habitude des plaintes de certains clients, étonnés de ne pas trouver une petite chose docile. Bon, peut-être ce soir y était-elle allée un peu fort, et que quelques efforts de sa part ne feraient pas non plus de mal à sa sulfureuse réputation... Bon, pour ce soir, elle tiendrait sa langue. Au moins un peu plus qu'à son habitude.
Mais il ne s'était même pas écoulé une dizaine de minutes que déjà, Madame Rolland rentrait de nouveau dans la petite chambre qu'elle occupait ce soir.
“Bon Freyja t’as intérêt à faire attention, une dame vient de payer cher pour passer tout le reste de la nuit avec toi. Si tu fais bien les choses, tu auras un peu plus d’argent sur ton solde.
-Une dame ? Toute la nuit ?
La maquerelle ne prit pas même le temps de lui répondre.
-Bon elle arrive, je compte sur toi ma belle !” finit-elle, regardant avec insistance la vampire, comme pour la convaincre de bien se comporter.
Qu'elle n'ait cependant pas de craintes ; dès que la porte se ferma, Freyja, toute excitée, ne put s’empêcher de faire les quatre cent pas dans sa chambre -époussetant par la même occasion ses draps et ses très-légers atours. Il faut dire qu’ici, la clientèle n’était pas la plus fortunée ; le bordel de Madame Rolland était surtout fréquenté par une classe plutôt “moyenne”, composée en majorité de nobles désargentés, d’étudiants, d’artisans et de petits marchands. Un client riche, capable d'acheter une fille pour toute la nuit n'était clairement pas monnaie courante. Et puis cette clientèle était avant tout masculine, même s’il arrivait à quelques femmes de venir discrètement profiter d’une nuit auprès de la vampire. Mais ces clientes demeuraient bien plus rares que ces messieurs. Aussi, le simple fait que ce soit une femme intriguait l’originelle. Non pas que que Freyja en soit repoussée -elle partageait après tout, ce même goût du sexe faible-, mais plutôt que cela était suffisamment rare dans son quotidien de prostituée de bas-étage pour attirer sa curiosité. Par ailleurs, cette dame n'était pas n'importe qui ; elle devait avoir payé très grassement, au vu de l’état quelque peu euphorique de Madame Rolland. De quoi rompre à coup sûr l'ennui.
Soudain, la vampire se figea. Lentement, elle prit place dans son lit, vêtue d'à peine une robe de nuit, dans une position clairement suggestive. Elle avait entendu sa cliente arriver.
Pourtant, quand la porte s'ouvrit, le regard euphorique de Freyja s’assombrit. Non.. L’originelle affalée dans son lit en bondit aussitôt, son visage trahissant sa surprise, mais aussi son horreur. Se dressait face à elle un fantôme de son passé : une autre Fantast, d’une famille rivale à celle qui fut le sienne. Freyja pensait avoir tout oublié, tout enterré de sa première existence. Mais comme un aveu cuisant de cet échec, elle se rappelait même du nom de sa cliente.
“Torsdag...Zuicher… souffla-t-elle, tout en affichant un sourire crispé.
-De tous les noms que tu aurais pu prendre pour te dissimuler, tu aurais au moins pu me faire la faveur de ne pas souiller celui de ma mère, tout de même.
-De ta mère ? Ah, quelle ironie ! s’exclama-t-elle, tout en faisant de grands gestes, incapable de masquer l’anxiété qui lentement, la gagnait.
Il faut dire que Freyja pensait ne jamais être retrouvée ; elle s’était persuadée qu’à mesure que ses longues années d’exil passaient, les visages capables de la reconnaître finiraient par disparaître, définitivement. Que le nom de Liv Adelfelt finirait par ne plus rien évoquer à personne. Elle avait eu tort. Et pire encore, cette première vie et ces regrets qu’elle espérait avoir définitivement enterré lui revenaient en plein dans la figure.
“ Que me veux-tu ? Elle... elle marqua une pause, déglutissant difficilement “Liv Adelfelt n’est plus. J’en ai plus rien à foutre des autres vampires et des guerres avec les lycans. Je ne demande qu’à vivre en paix, dans mon coin, seule. Elle marqua un temps d’arrêt, avant de lancer, ironique “A moins que tu sois effectivement venue me baiser !, pour couvrir d’un vernis de cynisme et de fausse assurance le doute et l’effroi qui, lentement, s’immisçaient.
Mar 2 Fév - 19:33
@Freyja
Zuicher leva immédiatement les yeux au plafond en se détournant vers la fenêtre la plus proche. « Epargnes-moi ton petit numéro d’enfant colérique, on sait toutes les deux que tu n’es plus en âge d’agir de la sorte. » La blanchâtre posa son regard vers l’extérieur, appréciant de voir la vie qui se dégage encore à cette heure de la nuit dans les rues de Paris. « Rassures-toi je ne suis pas venue ici pour te faire la morale ou pour te juger. J’ai simplement eut vent de rumeurs au sujet d’une très belle jeune femme qui semble intemporelle tellement elle est belle. En plus de porter un nom qui n’évoque pas le terroir français. Je suis venue voir par curiosité, rien de plus. »
Qu’elle reste prostituée si elle le voulait, si c’était ce qu’elle souhaitait. Zuicher ne voyait aucun mal à cela. Tout le monde trouvait son plaisir ou il le souhaitait tant que c’était une démarche consentie et pas une contrainte. « Ça fait longtemps que je ne t’avais pas revu. Ça doit dater de bien… Trois cent ans maintenant, non ? » Et encore, si se « croiser vaguement » pouvait être considéré de la sorte.
Son regard vairon persista à se figer vers l’extérieur, comme si c’était là un moyen de s’ancrer à la réalité du moment. « De toute manière, je n’ai jamais aimé Liv, alors tant mieux. » Mensonge ou réalité, c’était quelque chose de difficile à définir, dans les faits. Il n’y avait bien que Zuicher pour avoir le fin mot de cette histoire.
@Freyja
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