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Adam de Harcourt
VAMPIRE - COMTE

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Inventaire : + Une rapière en cuivre avec un pommeau en forme de rose.
+ 2x coupons pour la boutique de May.
Espèce : Vampire (sang pur)
Emploi : Comte de Harcourt
Situation maritale : Récemment veuf
Pièces : 3653
DC : Constantin ☾ Mordeuse ☾ Hélène ☾ Hildegard ☾ Titi ☾ Mélusine

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Adam de Harcourt
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Jeu 3 Juin - 23:29
I move the stars for no one


Il n'y aura pas de salut à sa porte ce soir lorsqu'Eve fera glisser le loquet de l'entrée. Non ce soir, ce ne sera pas le silence et les ombres d'une maison assoupie qui accueilleront le Maréchal quand ce dernier en franchira le seuil. Cette nuit-là, bien après l'heure du couvre-feu de Sophie, toutes les bougies seront allumées. Il flottera dans l'air comme un léger parfum de néroli car c'est l'odeur d'Adam, une vague effluve fleurie pour cacher une âme vaguement flétrie. Au centre de la salle de vie, à la lueur de l'âtre mourant de la cheminée, il sera là. Tout sourire, d'un sourire qui montre les crocs à travers lesquels s'échappe un rire qu'Eve pourra entendre depuis le couloir.
Oh pourtant Adam ne rit plus. Ne rit plus depuis des années. Il fait semblant. Il sait très bien faire semblant. Comme il sait très bien baisser les yeux en prenant les mains ridées de cette très chère, de cette très fragile Sophie avec un regard qui se veut débordant d'amour quand c'est pourtant un orage d'indifférence qui flotte réellement dans ses prunelles bordées d'azur. Adam est un comédien, il sait que son adelphe vient de rentrer, couvre même le son de ses pas d'un nouvel éclat de rire cristallin, vient serrer les paumes de cette vieille femme en train de lui brosser les cheveux.

▬ Oh douce Sophie, il ne fallait pas te faire un sang d'encre pour moi. Tu vois, je suis bien rentré en chair et en os pour prendre soin de toi. Sa tête se pose sur les genoux de la doyenne, une cascade de mèches blondes s'y répand et vient frôler le sol. Et son regard est fixe, fixé jusqu'à l'entrée où se tient Eve. Eve qui saura reconnaitre la fausseté dans la tendresse de son regard.
Il n'y a rien de tendre chez Adam. Pas même quand il reprend en ronronnant presque à la façon d'un chat heureux : Ne suis-je pas après tout ton dévoué enfant ? Parole d'Eve, je veillerai toujours sur toi. Il imite, mimique la douceur, la chaleur même de son adelphe, de sa moitié dont il vient de grossièrement voler la place, voler l'affection, là, lové contre cette petite mortelle qui ne se doute pas que le matou qu'elle enlace a les griffes sorties, toutes prêtes à être plantées dans sa gorge. En effet, sa main glisse jusqu'au fourreau de son épée, en caresse le pommeau un instant du bout des doigts comme un avertissement.

La tête toujours tournée dans la direction d'Eve, il cligne tout doucement des yeux. En langage félin c'est un baiser. Mais en langage de monstre qu'en est-il ? Car il faudrait vraiment être un monstre pour s'en prendre à cette chère Sophie, n'est-ce pas ? Alors l'imposteur se redresse, prend le visage de la doyenne entre ses paumes blanches avec une délicatesse que l'on réserve aux objets précieux et friables et souffle en apposant un baiser délicat sur son front :

▬ Mais n'est-il pas l'heure de dormir ma Sophie ? Allez file, je te dirais demain où j'ai découché. La doyenne acquiesce non sans rouspéter à nouveau contre ce qu'elle croit être son aimé, puis disparait dans une pièce voisine sans même un regard pour la véritable Eve qui n'existe plus. Du moins plus qu'à travers lui.

Et même lorsque la porte se referme derrière elle, Adam ne bouge pas d'un pouce. Il est droit, les jambes croisées sur sa chaise avec ce sourire faux, détestable. Le sourire qu'il s'est forgé à l'image de celui de sa moitié.

▬ Bienvenue à la maison mon coeur.

L'appellation est juste. Dans ce duo meurtrier et sauvage qu'ils forment tout les deux, c'est Eve qui joue le rôle du coeur. Adam, lui, tient celui de la tête. Ou du couteau. Rien ne bat plus sous sa poitrine et dans ses veines il n'y coule plus qu'un long flot rouge d'indifférence. Et d'ennui aussi.




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Dim 6 Juin - 23:01
Everything I’ve done I’ve done for you

Jamais son ombre n’avait-elle été si parfaite. Journée sans fin, encore et encore, et il n’est que trop peu d’endroits où les masques peuvent tomber. Aujourd’hui, ils l’en avaient convaincue. Combien de temps faut-il pour demander pardon à ceux qui inlassablement nous ont rattrapé ? Ceux qui, sans jamais le moindre relâche, seront là et ne perdront rien de leur force d’esprit. Eve regrette. Regrette de ne pas avoir été à la hauteur. D’avoir laissée seule celle à qui elle avait il y a si longtemps promis d’être sa nouvelle famille.

Mais notre famille est dysfonctionnelle. Comment donner un modèle sain lorsque tout ce qui t’entoure n’est qu’une démonstration du grand feu de Prométhée ? Comme le soleil brûle votre peau au zénith venu, l’heure tourne et les années passent. Sophie s’essouffle et toi tu n’as plus le cœur de mentir ou trahir.

Pourquoi avaient-ils réussi à la renvoyer ici ? Comme se réveiller d’un mauvais rêve où tout est à sa place, mais rien ne ressemble pourtant à son sanctuaire. La nuit est épaisse, et les commerces se sont tus. La rue des Compagnons n’aura pas emporté avec elles les récalcitrants des rues bordant le Temple n’est qu’un rêve futur. Il n’y a que la Seine pour couvrir les rires et les chants des plus jeunes fuyant jusqu’à l’église du quartier pour prendre le souper tardif des enfants de chœur. L’herboristerie est encore ici, et l’irréductible librairie de Sophie aussi…

A-t-elle seulement le courage de s’y confronter ? La lumière, au travers des carreaux salis de la pluie des jours passés filtre d’une lueur chaleureuse. Eve au cœur noué regrette d’avoir refusé d’être accompagnée. Peut-être aurait-elle dû… Une autre fois… Oui…

Non. Il n’est plus question de reculer. Tu as déjà blessé suffisamment de gens par ta lâcheté.

Maréchal à l’uniforme fraîchement pressé, le dos droit ne cache pas le tremblement incertain de ses doigts alors qu’elle ouvre la porte. L’odeur des vieux livres est toujours là. Et contre la chaise à laquelle Sophie aime toujours lire, elle se tient là, aussi belle qu’au premier jour. Aussi douce qu’un rayon de soleil chassant les nuits d’hiver.

Mais à ses cuisses, un chat tout autre que l’habituel se tient. Félin perfide et doux, Eve observe sans un bruit son reflet voler la chaleur de ce qui est sien. Le cœur à l’arrêt, là où prunelles jumelles s’embrassent et s’embrasent. Eve à la gorge sèche ne sait plus respirer quand il souffle son nom comme s’il était le sien. Adelphe volage, voleur de sens et de vies. Adam dans son habit d’elle devient Eve en une nuit tâchée du péché. Le nectar ne coulera pas ce soir. Soit-il sucré où aux effluves cuivrés. Et Sophie, sa douce et tendre Sophie restera l’ingénue d’une divine comédie aux atours de frasque infernale.

Sa voix à lui ne retentit que dans le silence d’eux deux, et Eve pourrait s’effondrer de soulagement et peine mêlés. Fière comme la justice. Fière comme il lui a appris, elle n’ose expirer le prochain souffle de peur d’effacer le mirage éternel qu’elle craint s’être affligée. Lacérée de rouge, ses entrailles à vif et ses pensées brûlées des tisons d’une crainte qui ne répond qu’à son nom, elle chuchote son nom sans oser y croire.

« Andrei… »

Eve devrait s’inquiéter. Comprendre qu’il n’est pas ici pour elle, mais pour tout ce qui l’entoure. Ou bien au contraire, n’est-il pas ici pour elle et effacer ce qui l’entoure ? L’interrogation ne l’effleure pas quand elle sent son tout s’ébranler face à lui. Fracasser à la glace l’iceberg submergé par des eaux glacées. Eve fait un pas puis deux et se tient face à lui, perdue et pourtant, jamais n’a-t-elle été davantage à sa place, pense-t-elle idiote au cœur trop tendre.

Du bout des doigts elle effleure sa joue et repousse des boucles aux couleurs des siennes. Azur d’abysse et nuit d’été, l’une glacée et l’autre incendiaire. Eve sent ses jambes céder alors qu’elle se laisse choir face à lui, incrédule et blessée. Terrifiée à l’idée qu’il est le présage répété du passé. Mais avant tout ceci… avant tout ceci, c’est un sourire tremblant aux lèvres qu’elle laisse cette fissure incandescente la briser. Qu’importe les cassures et les bris, leurs jonctions imparfaites ne sont vouées qu’à se retrouver, encore et encore, en un cycle sans fin. Eve est Ivana, fragile et brisée devant celui qui sans cesse l’a rattrapée.

A ses yeux, une larme vient luire, et elle ploie devant lui, comme les fleurs se reposent face à la lune, bras croisés contre ses jambes, et visage enfoui au creux de ses propres bras. Est-elle le chat d’elle-même, ou une ombre invisible à la nuit ? Dans le miroir, leurs reflets ne sont qu’un, quand elle souffle d’une voix qui serait la sienne autant que la leur.

« Bienvenue à la maison mon aimé. »

Un écho lointain d’une époque qu’elle ne pensera jamais révolue. Quand il était tout pour elle, et elle tout pour lui. Quand il n’y avait que lui pour la sauver de tout.

Alors qu’aujourd’hui tout est déjà fini.
❤
Adam de Harcourt
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Dim 13 Juin - 1:55
You've run so long, you've run so far


Cela fait si longtemps quand cela ne fait pourtant que quelques mois que les deux jumeaux ne sont pas revus. Pas même adressés la parole. Les lettres d'Ivana ont été jetées dans le feu, repêchées sur un coup de tête, déchiffrées à la hâte avec des doigts pleins de cendres et de cloques puis jetées de nouveau avec une grimace aussitôt effacée par la présence de sa défunte épouse. Quelques mois ce sont des années pour eux, eux qui n'ont que rarement vécu aussi longtemps et surtout aussi éloignés l'un de l'autre. D'une distance qui se mesure en non-dits plutôt qu'en kilomètres.
Alors c'est avec la chaleur désintéressée qu'il réserve d'ordinaire aux mortels autour de lui qui l'ennuient profondément qu'il a salué sa moitié. Il ne sait pas quelle sera réaction après cet outrage à son affection, il attend, il guette derrière la muraille faussement atone qu'il dresse entre lui et le reste du monde. Son apathie est à la fois l'armure qui le préserve encore du monde qui l'a rendu obsolète et le cercueil dans lequel il s'est enfermé depuis des années sinon des décennies. C'est tranquille chez lui. C'est mort aussi. Tout est mort ici.

Toutefois, quand il entend son nom - son véritable nom, le sourire qui orne ses lèvres semble soudainement s'éclaircir comme mû d'une tendresse surgie de nulle part. Sa posture se fait moins raide. Il est déjà prêt à baisser les armes. Parce que son adelphe lui a tant manqué. Parce que sans sa présence, son cercueil lui semble bien trop vaste. Et sombre aussi.

▬ Ivana. Qu'il murmure ainsi en écho en l'entourant déjà de ses bras sans plus se poser de questions.

Et alors que les deux jumeaux se retrouvent enfin, il croit entendre lentement, faiblement un lointain battement dans sa poitrine quand il entend celui dans celle d'Eve. Le corps de son reflet contre le sien, il lui semble être vivant tandis que son parfum remplit ses narines et que lui enfonce son visage dans cette cascade de boucles dorées si pareilles aux siennes tant et si bien que de ces deux silhouettes il n'en reste désormais plus qu'une. Personne ne sait où commence Eve et où s'arrête Adam car les deux ne forment qu'un tout complet et parfait. Comme un cercle qui vient de se fermer. Ou un cycle infini.

Mais dans l'immensité de l'univers, même eux finissent pas s'heurter aux délires d'un temps qui passe et ne s'arrête jamais. À leur ronde pourtant si bien synchronisée d'apparence, Adam sent son souffle lui manquer. Il existe une aspérité, une faille entre les deux moitiés. D'abord infime, indétectable et puis grandissante, inarrêtable. Pire, assoiffée. Terrifiante. Il ne comprend d'où elle vient cette anomalie, s'il avait compris il l'aurait traquée et éradiquée sans pitié avant même qu'elle n'ait eu le temps de prendre forme. Seulement il est trop tard maintenant. Elle est là. Elle le regarde. Dans ces yeux si bleus qu'on croirait être au ciel. Et elle regarde Ivana aussi. Un frisson lui parcourt alors l'échine. Il n'a pas froid pourtant. Ou plutôt il n'a jamais eu chaud, lui qui est né des entrailles glacées d'un sang damné.
Ainsi, son sourire se crispe l'espace d'une demi-seconde. Il fait semblant de ne pas voir, replace une mèche derrière l'oreille de sa moitié dans un geste symétrique au sien et se risque même à lui ouvrir le fond de sa tendresse dans la langue de leur enfance :

▬ Je me suis languis de toi. Adam est aveugle. Il ne voit pas bien que la vraie anomalie est tapie en lui-même, dans le simple fait qu'il vient de lui faire un aveu là où il n'y aurait normalement pas besoin de mots et là où il n'y aurait certainement aucune hésitation à avoir. Quoi de plus normal que de se languir de l'absence d'une partie de soi-même ? Et la voilà que c'est elle qui prend la parole. L'anomalie. C'est elle qui gronde sous la voix pourtant alanguie comme un sanglot : Où étais-tu passé mon coeur ?

Parce qu'à l'arrière de ses mots sonne l'intonation légère mais définitivement présente du reproche.
La question est en réalité : Avec qui étais-tu mon coeur ? Car qui oserait tenir son coeur hors de sa portée ? Certainement pas Sophie et ses rides. Qui donc alors ?
Sa gorge lui parait brusquement étrangement sèche. Adam a soif. De vengeance uniquement. Sa hargne, elle, ne s'est jamais effritée.




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Sam 19 Juin - 18:53
Everything I’ve done I’ve done for you

En faut-il davantage pour briser les chaînes qui ont si longtemps entravées sont cœur ? Son nom contre la voix de son aimé délie chaque nœud qui jusque-là l’avait entravée. Ivana aux doigts pâles laisse ses caresses filer contre les boucles d’or de sa moitié. Replace une anglaise comme on recoiffe la poupée de son enfance. Chérie et dorlotée. Rien ne pourrait faire son pareil. Jamais quiconque ne saurait égaler Andrei, qu’importe son nom, ses rêves et ses espoirs. Car ses bras se referment sur elle. Car son sourire n’est qu’à elle. Car dans la langue de leur naissance, il est des secrets qui à tout jamais n’appartiendront qu’à eux. Alors c’est avec cette attache au désespoir qu’elle s’agrippe à lui. Qu’elle lui rend son étreinte sans pouvoir même éprouver le moindre doute. Peu importe l’absence et le silence. Elle pardonnerait tant de choses à celui qui l’avait vue grandir. Pardonnerait, elle le pense naïvement, tout si cela signifiait de le garder à ses côtés.

Eve innocente au cœur encore trop tendre pour les griffes acérées de ce qui s’est figé dans la roche, pétrifié sous le regard d’une Méduse qui ne porte que le nom des années. Entre ses bras elle retrouve ce que les ans ne pourront jamais altérer ni effacer. Qu’importe les torts et les accrocs, Ivana aux bras d’Andrei restera éternellement la moitié plus douce d’un tout qui ne se retrouve plus en ses propres affres. Blond contre blond, arctique contre antarctique, chaleur brisée heurte les confins d’une vie qu’ils n’auraient jamais cru séparée. Pourtant ici se tient la preuve qu’ils ne sont plus un mais les moitiés brisées de ce qui avait jusque-là été. Adam amer au atours corrosifs. Eve perdue en marge de la justice.

Qu’importe cependant que la fissure soit béante, et que l’obscurité y règne. Silence n’est plus, et l’encre brûlée au feu du fiel de son adelphe n’est qu’un nectar pacifique contre ses lèvres tremblantes. Eve aux yeux pâles retrouve l’odeur de sa seule maison là où Adam protège ce qui n’a toujours été qu’eux. Tendresse est un mot brodé de violence quand il n’est question que du malin devenu vil, et du vice devenu sage. Espoir confronté à perdition, là où l’un vit pour la nuit éternelle, et l’autre pour l’aube d’un demain plus heureux.

« Il me tardait aussi de te retrouver… »

Sans jamais relâcher sa prise sur lui, l’envie est si présente qu’elle ne se retient pas. Prend les mains de son aimé et se redresse, l’incitant à suivre. Retrouve dans toute la hauteur de sa moitié quelque chose de si rassurant qu’elle ne peut réprimer le désire de l’étreindre à nouveau. Le miroir de leurs traits un mensonge lorsqu’elle niche son visage contre sa gorge. Oublie tout car ici il n’y a que lui. Rien d’autre ne saurait compter lorsqu’elle relève les yeux sur lui et lui sourit timidement.

« Viens. J’ai tant de choses à te raconter, et tant de questions à te poser. »

Eve adolescente contre le cœur glacé d’Adam. Jamais ne pourra-t-elle lui trouver le moindre défaut, tant elle ne voit que son immense perfection. Frère et protecteur. Adelphes possédant le cœur l’un de l’autre et ne reculant devant rien. Doigts liés, elle l’entraîne doucement à sa suite, pas silencieux, à l’instar de toutes leurs nuits et toutes leurs fuites. Il existe un univers parallèle où les jumeaux Petrova est ce que personne ne pourra jamais séparer.

Mais jamais personne ne leur aura avoué qu’il n’y a meilleure menace qu’eux-mêmes au jeu d’une vie désunie.

Le cliquetis de la porte se suit d’un tour de clé. Les rideaux tirés ne laissent filer qu’un seul rayon d’une lune rongée par la nuit. Ici, elle se sent en sécurité. Ici, les armes n’ont plus à être levées. Sûrement est-ce là sa première erreur. Faiblesse, pourtant, n’est pas une chose qu’elle aura un jour craint de révéler à son altérité idéale. Croisant l’azur de ses yeux, Eve laisse le poids de ses responsabilités retomber alors qu’elle murmure doucement.

« Aux quartiers militaires… Bien des affaires demandent ma présence. »

Mais elle ne dit rien de ceci avec fierté. Se souvient sans peine de la promesse qu’ils s’étaient échangés. Aucune excuse ne trouvera la suite de ses mots. Celles-ci, elle les lui avait adressées bien hâtivement après avoir appris la nouvelle… Mais jamais il n’avait répondu…

« Andrei… Est-ce que… Tu es fâché après moi ? »

Une phrase si innocente. Si propre à ce qui se nourrit de leurs deux vies. Ivana n’est pas une adulte, n’est pas maréchal. Ivana n’est rien, lorsqu’elle se trouve sous la férocité de ses yeux.

Rien de plus qu’à lui.
❤
Adam de Harcourt
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Dim 27 Juin - 2:11
Your eyes can be so cruel


Et s'ils ne sont plus tout à fait l'un à l'autre ou l'un et l'autre, si ce soir il ne reste que les cendres d'un feu commun si brillant, si destructeur, Adam se perd dans l'étreinte d'Eve, peut s'y sentir couler, sombrer dans l'éclat blond de ses cheveux. Il n'existe vraiment que pour et par sa moitié. Coquille vide, une enveloppe de pierre pour un coeur amorphe et un esprit fatigué, il n'y a qu'elle pour le voir réellement, pour rallumer la flamme au fond de sa poitrine.

Alors quand elle lui dit de venir, bien sûr qu'il vient. Il se laisse guider, docile, heureux même. Eve peut l'emmener jusqu'aux sentiers de l'enfer - ne les ont-ils pas déjà traversés ? qu'Adam lui emboiterait la marche les yeux fermés. Combien de malheurs ont-ils semé ensemble ? De la peine et des chaines pour construire leur monde à eux, leur monde rien qu'à eux. Cette bulle désormais terne mais pas encore vidée de douceur dans laquelle seuls les jumeaux ont le droit de s'aventurer, là où ils ont grandi ensemble à partager les mêmes jeux, les mêmes repas, les mêmes phrases, les mêmes pensées.
Là où ils mourront ensemble. Songe-t-il, bercé par le souvenir devenu amer d'un siècle où tout paraissait bien plus simple et bien moins exténuant.

Lorsque la porte de la chambre grince derrière eux, Adam fait le tour de la pièce sans rien toucher, tel un félin qui prend ses marques dans sa nouvelle antre avec des œillades pleines de jugement et de médisance. Il grimace de la vétusté des lieux, de ce lit sans draps de satins, de cette absence d'or et d'argent, de la couche de poussière sur les meubles et le plancher et même de la couleur usée des murs. N'est-elle pas à l'image de leur relation cette chambre que l'âge a terni ?

▬ C'est donc là que tu as choisi de vivre ? C'est loin du palais que mérite son reflet.

Osant avec un air de dégoût écarter le tissu des rideaux pour jeter un coup d'oeil dehors et hausser un sourcil en se souvenant qu'ils sont dans les quartiers modestes de la ville, le Comte ne sait pas cacher son mécontentement. Ce n'est pas comme s'il pouvait cacher quoi que ce soit à son adelphe de toutes façons.

▬ Fâché ? Non. Mensonge. La moue boudeuse qui plane sur ses traits indique tout du contraire. Simplement déçu.

En voilà une phrase d'adulte bien taciturne. Ils ne sont plus adolescents tout les deux. Un problème qu'il n'est pas, plus capable de pouvoir régler. Cela l'épuise plus que cela l'enrage. On arrête pas le monde de tourner.

▬ Je pensais que nous étions supposés faire profil bas, Maréchal. Le titre est prononcé avec juste ce qu'il faut de rancoeur. Et la suite est dite lentement, comme une complainte : Je pensais que tu viendrais. Une voix percée de douleur. De celle qu'on veut garder pour soit en serrant si fort les dents qu'on finit par la rendre plus évidente encore. Et il croise les bras, semble s'agiter sans même bouger. Ça bouillonne à l'intérieur, ça cogite, ça cherche à comprendre, à savoir. Qu'est-ce qui te garde si loin de moi ?

Égoïste c'est ce qu'il est. C'est ce que l'on devient quand on n'existe pendant si longtemps que pour soi-même et que justement son soi-même est en train de se dérober. Il le retiendra de toutes ses forces. Car il ne sait pas faire sans.




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Ven 9 Juil - 18:40
Everything I’ve done I’ve done for you

Eve ne s’attendait pas à noter l’appréciation d’Adam quant aux lieux. En réalité, Eve avait depuis longtemps abandonné l’idée de présenter ces lieux à Adam. Après tout, depuis quand ne s’était-il pas présenté à elle ? Depuis combien de temps avait-il laissé planer ce silence qui l’avait tant étouffée ? Étouffée au point que ses sens avaient cédé à la pression. Au point où elle ne se sentait, parfois, même plus maîtresse de son propre corps. La blonde fronce légèrement les sourcils et chuchote doucement.

« Tous les autres endroits me semblaient bien trop vides pour ma seule âme… »

Il n’y a aucun reproche dans sa voix. Bien au contraire, à la façon qu’elle a de détourner les yeux, il semble même évident qu’elle pourrait être blessée de cet aveu. Qu’elle n’aurait que demandé à partager un nid qui n’aurait été qu’à eux deux. Car c’était dans ses bras qu’elle avait toujours trouvé la quiétude de ses plus douces nuits. Mais aujourd’hui…

Aujourd’hui tout a changé.

Pourtant elle ne dira rien. Ne fera que se rapprocher de lui et timidement lier ses doigts aux siens. Elle capte son regard et ne cherche pas à se défendre. Du moins, pas avant qu’il ne lui souffle être déçu. Les années n’y auront rien fait. Il est le premier capable de lui asséner les coups les plus mortels. Une mise à mort qu’il lui adresse avec les airs de leur enfance et c’est d’un geste tout aussi puéril qu’elle finit par baisser les yeux, resserrant sa main sur la sienne, comme pour se rassurer. Comme une enfant.

« Tout ceci fut un malheureux concours de circonstances duquel je n’ai pu m’extirper… Sa Majesté… M’a confondu pour le titre de chef des armées avec le Duc de Normandie… » Et celui-ci était depuis profondément furieux à son égard. « Je n’aurai su me soustraire à sa demande sans apporter la disgrâce sur ce nom… Sans ternir les efforts que tu as toi-même tant travaillé à mettre en œuvre pour réaliser tes desseins. »

La stricte vérité. Et quand bien même elle n’avait aucune idée de ce que son frère avait passé ces derniers mois à faire… Elle ne l’en juge pas. Ne demande pas de comptes. Lui fait aveuglément confiance alors qu’elle presse lentement sa joue contre lui, glissant sa main libre contre le flanc de son adelphe en soupirant, paupières closes. Qu’il était bon de le retrouver. Qu’il était bon d’être à nouveau complet.

« Victoire n’est pas une souveraine en pleine possession de ses moyens. Elle représente une liberté que ce monde refuse d’accepter. Une femme, Andrei… Je – je ne pouvais pas abandonner la charge qu’elle m’a confiée… Pardonne-moi mon aimé. »

Son cœur est lourd. Lourd de ne pas être entendue, de la crainte de persister dans cette incompréhension qui les a jusque-là éloignés. Eve inspire lentement et se laisse aller contre lui. Priant pour que son étreinte lui soit rendue. Priant pour que tout entre eux deux ne soit pas brisé, à l’instar de ces masques qu’ils se sont trop souvent imposés de revêtir.

« Je ne veux plus de ce silence… Houspille-moi s’il en va gré de ton cœur… Mais ne pars plus… Je t’en conjure. »

Qu’importe que les choses se soient arrangées. Qu’importe qu’elle ait trouvé auprès d’un loup tout ce qu’Adam lui a subtilisé en disparaissant de sa vie. Son adelphe est encore à ses pensées la seule chose nécessaire à sa pérenne survie.

Qu’elle est sotte de ne pas réaliser combien les choses ont déjà trop changé pour pouvoir être un jour réparées.

❤
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Mar 13 Juil - 0:41
Just as I can be so cruel


La main d'Eve est froide dans la sienne. Tout comme son adelphe, Adam baisse le regard. Pudique ? Résigné ? Contrarié ? Les trois à la fois. Il est enfant également, un enfant qui boude, qui doit concilier colère de la séparation et joie des retrouvailles. Un exercice qu'il trouve bien difficile ce soir.
Mais sa paume elle aussi, serre celle de son reflet. Peu importe ce qu'il ressent, il sera toujours à ses côtés, ils seront toujours liés. C'est la seule certitude qu'il a sur cette terre, sa seule consolation aussi ? Son point d'attache. Plus le temps passe, moins il trouve sa place dans ce monde devenu étranger.

Ainsi c'est avec les paupières mi-closes qu'il entend les explications de sa moitié. Qu'il les entend sans les comprendre. Il entend juste comme le craquement infime d'une fissure s'élargissant entre eux deux, nonobstant leurs doigts entremêlés. Et de cette fissure c'est une cohorte de pensées sombres qui s'échappent et viennent siffler jusqu'à ses oreilles pour lui susurrer des mots de rancoeur, des mots furieux.

▬ Quelle liberté ? La question est sincère. Tout autant que l'éclat de rage dans sa voix. Adam se penche sur son vis-à-vis, regarde droit dans les yeux son adelphe à la moue pourtant si contrite et si honnête elle aussi. Quel monde ? Quelle femme ? S'indigne-t-il sans lâcher la main. Il hausse la voix et feule d'une drôle de façon parce que son exaspération est froide et elle est pourtant bien présente. Comme un animal à la fois mécontent d'être acculé et triste d'être retranché dans son coin. Tu n'es pas une femme ! Tu n'es pas une humaine ! Ce monde ce n'est pas le tien, cette Reine ce n'est pas la tienne ! Son autre main effleure sa joue, en saisit le menton sans force et sans douceur en même temps. Tu es une Petrova. Tu es moi. La liberté tu l'as déjà. Tout ce que tu désires t'appartiens de droit. Nous appartiens de droit. Au Diable Victoire ! Au Diable tous les autres !

Son regard soutient celui d'Eve. Leurs yeux partagent le même bleu, se noient tous les deux dans les nuances de l'un et l'autre. Cependant ils n'ont plus rien de similaire. C'est horrifiant. Dans le reflet des pupilles de son adelphe, Adam s'est justement perdu. Il ne se reconnait plus. Ce n'est pas un miroir qu'il a en face de lui, c'est un mur. Un mur contre lequel il a beau se cogner, il ignore comment passer de l'autre côté. Du côté de la clarté, là où tout est chaud, tout palpite. Là ou tout est...

▬ Mortel. Le mot lui racle la bouche, plante une lame dans sa poitrine. Tu parles comme les mortels. Dieu que ça lui fait du mal de l'admettre.  Que le temps a eu raison d'eux, de leur vie à deux et rien qu'à deux là où personne ne pouvait les atteindre, là où ils étaient définitivement au-dessus de tout le reste parce que tout le reste n'a jamais eu autant d'importance que leur amour à eux.
Dès lors, le Comte tourne la tête, souffle par le nez pour ravaler une émotion qui remonte jusqu'à ses pupilles et déborde tout de même en une larme unique et orpheline. Je ne partirai pas. Je ne peux pas. Je ne sais pas. Murmure-t-il tout bas. Mais tu marches sur un sentier sur lequel je suis incapable de te suivre...

Comme dans ses pires cauchemars, il se voit seul, derrière ce mur, à regarder son autre s'éloigner sur un chemin de lumière. Sur l'exténuant chemin des vivants.
Là où lui, s'enfonce petit à petit dans son cercueil de ténèbres, dans le silence rassurant et paisible d'un univers figé et sans remous à contrario de cette France bouillante de tumultes et d'orages pour laquelle Eve a prêté serment. Comment faire pour que deux reflets puissent se retrouver du même côté ?




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Dim 18 Juil - 18:35
Everything I’ve done I’ve done for you

Idiote. Elle avait été une bien belle idiote. Le silence qu’il avait instillé entre eux, Eve s’en était progressivement accommodée. La douleur qui l’accompagnait une brûlure constante au fond de son âme, là où la place d’Adam avait toujours été. Là où son absence persistait à vouloir ravager le peu restant de leurs convictions. Oh, comment n’aurait-elle pas pu savoir que ses choix ici-bas auraient provoqué un tel ouragan… Mais les bourrasques violentes sont celles du reste du monde. Ivana et Andrei sont deux Petrova. Perpétuellement pris au cœur du plus violent des cyclones.

Bleu contre bleu, ce sont les doigts d’Adam sur son visage qui la font froisser les sourcils, là où une caresse devient les griffes étreignant déjà son cœur. Là où elle voudrait tant lui avouer. Tant lui dire.

As-tu seulement lu toutes ces lettres que j’ai pu t’envoyer… ? As-tu seulement réalisé que tous mes repères se sont effacés en ton absence ?

Mais s’il ne sait pas. S’il n’a pas su, ses réprimandes sont le tranchant de toutes les lames de papier perdues au bûcher de son ignorance. Non, ses paroles n’auront pas la force de la blesser, mais Ivana est telle devant Andrei. Baisse les yeux d’un embarras qu’elle ne saurait conjurer à la simple certitude que les palabres de son adelphe sont la plus pure des vérités. Jugée par le miroir d’une conscience partagée, Eve mord sa lèvre pour garder le silence là où son cœur tout entier lui hurle de défendre la fragile vertu de Victoire. Là où le monde tente d’avancer en marge d’eux deux. Là où Eve, bienpensante et bien croyante, avait voulu user de sa propre liberté pour affranchir ce qui ne tient pas d’elle. Non, elle ne serait pas blessée. Mais quelque chose au fond d’elle sonne désespérément creux. L’écho de tout ce qu’elle a jusqu’ici cru. L’écho de ce silence qu’il impose à leurs mœurs écorchées.

Dans quel monde pourrait-elle lui avouer que ces autres qu’il exècre sont ceux qui l’ont maintenue à flot pendant ces mois d’absence. Comment lui avouer que –

« Mortel. Tu parles comme les mortels. »

L’insulte ne devrait pas ainsi peser contre ses sens. Mais lorsqu’elle relève enfin les yeux sur le reflet de ses propres prunelles, la peine est évidente. Il ne comprend pas. Il ne veut pas entendre ou même essayer de saisir ce qui lui a traversé l’esprit. Depuis quand les adelphes Petrova ne s’entendaient-ils plus ? Depuis quand ne parvenaient-ils plus à deviner la pensée de l’autre. A prédire sans la moindre hésitation les prochaines paroles et les prochains gestes de l’autre. Eve au cœur blessé referme timidement ses doigts sur ceux d’Adam et ne veut pas briser le peu qui existe encore entre eux. N’ose justifier de ses faits et gestes et réduit au silence ses idéologies, ses désirs et ses plus intimes pensées.

« Pardonne-moi… Je serai sage, désormais… »

Une enfant sous le regard accusateur de son seul parent. Doucement, elle cherche la caresse de cette paume assassine contre elle et en baise la peau, chuchotant, le cœur en sang.

« Je ne veux plus être sans toi. » Une pause et c’est d’un regard implorant tenant davantage d’un caprice que d’une plainte qu’elle chuchote. « Rejoignons mes appartements aux quartiers de la noblesse… Le lieu y était trop imposant sans toi… » Mais tout sera différent maintenant, n’ose-t-elle pas ajouter.

Qu’importe, pense-t-elle naïvement. Si elle doit changer certaines de ses habitudes pour garder son adelphe près d’elle, elle le ferait…

Idiote. Elle avait été une bien belle idiote, de croire qu’Andrei, un jour, comprendrait qu’Ivana se soit éprise d’un autre.

❤
Adam de Harcourt
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Adam de Harcourt
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Dim 18 Juil - 23:51
Oh I do believe in you


Devant lui, Eve capitule, baisse les yeux, baisse encore plus la voix. Son adelphe ne cherche même pas à se défendre, à se débarrasser de l'accusation lancée comme un verre d'eau à son visage. Alors Adam comprend tristement qu'il a raison.
Il n'est plus que question de temps encore une fois. De mois, d'années, d'un siècle ? Combien de jours leur reste-t-il encore avant que le miroir ne se brise ? Eve loin vers la lumière et Adam tout aussi loin vers les tréfonds. Les jumeaux sont comme ça : ce qu'ils ne font pas ensemble, il faut le faire de façon symétrique. Dès lors, si l'un s'élève, l'autre doit fatalement s'abaisser et vice-versa. Une balance cruelle en guise de nouvelle harmonie.
Décidément, ce monde ne lui réussit pas.

Et s'il ne montre rien, s'il s'efforce de garder ces traits renfrognés, Adam sent son coeur couler au fond de sa poitrine. Lourd, lourd, lourd. Mais il doit rester droit, il doit rester là. Il n'a pas là de se morfondre, pas plus que de baisser les bras. Il y croit, croit encore pouvoir lutter contre l'implacabilité de cet univers qui veut lui ôter une moitié de son être. Après tout, ils ont déjà si ardemment combattu à deux leur destin, s'il le faut il le fera seul. Il lui faut simplement trouver comment, qui ou quoi tire Eve vers le haut car il se doute que si cette terre lui est inhospitalière, il existe bien un élément déclencheur. Reste à savoir quoi.

▬ Oui. Comment refuser ? Puisque l'horloge tourne pour eux à présent, il faut chérir chaque seconde qui passe. Il faut taire la colère, le chagrin, tout ce qui n'a jamais eu de place entre eux deux et également se faire sage. Attrapant le bras d'Eve, le jumeau l'entraine déjà vers les escaliers sur la pointe des pieds, discret comme un félin. Et dans un murmure, il ajoute : Mes appartements sont voisins aux tiens. Mais... Il s'arrête, secoue lentement la tête, agitant quelques cascades blondes devant ses yeux qui se brouillent l'espace d'un instant. Dans sa voix, un curieux pincement, comme s'il ravalait quelque chose. Mais c'est trop vide sans toi. Sans Héloïse. La demeure est d'une tristesse grotesque, toute poussiéreuse et vidée de la plupart de ses affaires car ils sont partis à la va-vite juste après le mariage, soit-disant trop pressés de savourer leur lune de miel. C'était pourtant son idée à lui.

Sa main glisse alors encore une fois jusqu'à celle d'Eve. Cette fois-ci c'est à lui de se faire petit, de se faire désolé. De supplier. La voix comme le miaulement plaintif d'un enfant alors qu'il serre sa paume froide :

▬ Je peux dormir avec toi ? Comme avant. Avant la France et même avant ce monde. Comme ils l'ont toujours fait, du berceau jusqu'à récemment, lovés l'un contre l'autre, deux petits chats siamois et identiques qui dorment à poings fermés et crocs rangés. J'ai encore des affaires à régler suite à la mort de mon épouse, je partirai tôt au matin. Ajoute-t-il, sur un ton redevenu bien plus dur. Il sait de toutes façons que sa moitié ne lui refusera pas non plus

Et en rejoignant le rez-de-chaussée, son regard s'attarde un long instant sur la chambre de Sophie. Faut-il qu'elle disparaisse elle aussi pour qu'Eve se souvienne de qui ils sont ? Pour qu'ils se retrouvent enfin. S'il n'a plus d'Héloïse, il n'y a pas de raisons pour qu'Eve ait de Sophie. Cruelle balance.
Il se promet alors de revenir pour elle lorsque l'occasion s'y prêtera...




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Mer 21 Juil - 22:57
Everything I’ve done I’ve done for you

La peur est à leur trait un masque si connu qu’ils ont un jour décidé de l’oublier. L’effroi n’est plus à leur lexique un terme autorisé, non. Aujourd’hui ils n’ont plus le droit de craindre, car rien ne peut les effrayer. Rien à ce monde n’est plus grave que l’union d’eux deux. Rien au monde ne saurait les séparer. Pas vrai ?

Pas vrai… ? Semblent pleurer les azures craintifs d’Eve alors qu’ils cherchent le pardon dans l’océan contraire aux siens.

Il suffit d’un mot. Un unique mot pour que les larmes débordent presque à ses prunelles blessées. Un mot pour qu’elle ne demande qu’à souffrir de tous les maux dans l’étroite étreinte des bras de celui qui jusqu’à jamais sera son aimé et sien.

Tirée à sa suite, c’est en volutes d’or qu’ils tracent leur chemin, au bras l’un de l’autre. Eve voudrait tant lier ses doigts aux siens. Chasse son regard et frémit, inquiète… Inquiète de ne pas être à la hauteur. D’avoir trop déçu celui qui pour rien au monde ne l’aurait abandonnée…

Mais ne l’a-t-il pas déjà fait ?

Pourtant rien n’a changé. Comme en un livre ouvert, Adam lit Eve sans manquer le moindre son, le moindre silence. Paume contre paume, leurs doigts entrelacés comme deux amants se volent l’éternité, c’est bleu contre bleu qu’elle sourit enfin, l’air angélique. Que peut-elle lui refuser ? Comment ne pas succomber à l’appel de toute une vie, formulé par la voix que depuis toujours l’a bercée ? Combien de fois ont-ils prononcé ces mots, tantôt l’un, tantôt l’autre. Elle n’a pas à répondre. Aucun mot ne signifiera jamais assez le bonheur qui brûle tendrement son cœur. Qui donc pourrait lui refuser ? Oh non, Eve n’est pas celle qui brisera leur félicité retrouvée. Presse ses lèvres contre le coin des siennes en un simple baiser, une promesse. Elle, toute lovée contre son adelphe. Si longtemps perdu, et désormais retrouvée.

C’est lui, cependant, qui brise leur quiètes retrouvailles. Lui qui rappelle à Eve tout ce qu’il ne lui a pas dit. Lui qui, tout ce temps, a muré ces tours de silence qui les entourent, mirador d’une guerre ouverte à laquelle elle n’a pas été conviée. Cœur béant aux plaies si bien ancrées qu’il serait le seul apte à les lui infliger. Sait-il, la peine qu’elle éprouve pour son âme déchirée ?

Sait-il qu’à l’idée de perdre sa moitié, il n’est pas le nom d’Adam qui résonne à ses pensées.

Comment mieux comprendre que de resserre les liens qui les unissent. Nul mariage ne saura les séparer. Nulle chose n’est trop grande pour à nouveau les éloigner. Eve refuse de perdre ce qu’elle vient de réconcilier. Tire à sa suite sa moitié et lui chuchote, là où la nuit les protège. Là où à l’arrière-cour de cette maisonnée, nul ne saurait les retrouver.

« Viens. Envole-moi. » Fredonne-t-elle comme ils l’ont si souvent fait par le passé.

Deux félins à la nuit noire, d’or brodés et de saphirs parés. Bondissent d’aise sur les toits obscurcis par l’ombre d’une lune nouvelle. Qui tire l’un ou traîne l’autre, nul ne le saurait. L’harmonie au tempo désuni le saurait se rompre. Pas lorsqu’ils filent au vent d’une bise qui jamais ne saura glacer ce sang bouillonnant qui les lie. Paris s’enfuit sous leurs pieds, et dans leur silence, il est des jeux d’enfant qu’ils ne sauraient oublier. Comme d’autres sautent d’un carreau à l’autre.

Et toi, sauteras-tu jusqu’à la lune ? M’emmèneras-tu là où les étoiles brillent dans tes yeux ?

Bien trop vite les voilà au rebord de leurs quartiers. Eve d’un rire muet laisse l’allégresse embraser ses sens. Voisins, ils l’étaient. Le carreau s’ouvre sans résistance, et là où nul ne saurait reconnaître l’ombre du jour, c’est elle qui le laisse franchir l’entrée de ce sanctuaire le premier. Rieuse, heureuse, elle ne saurait oublier.

« Rattrape-moi. » Chantonne-elle avant d’à ses bras se laisser tomber.

❤
Adam de Harcourt
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Sam 31 Juil - 0:36
Yes I do


Alors que son regard quitte la porte de la chambre de Sophie et avec elle la myriade de plans macabres qui fourmille dans sa tête, sa moitié l'entraine vers l'extérieur, là où la nuit les ravale dans son manteau d'obscurité. Là où ils sont à leur juste place. Ensemble et par-dessus le monde. Ainsi les deux jumeaux à la requête d'Eve s'envolent, gravitent d'un toit à l'autre sur la capitale, battant les tuiles de leurs semelles et franchissant sans mal le vide qui sépare les bâtiments les uns des autres. Elles sont parfaitement à leur aise ces deux ombres là, se suivant l'une et l'autre comme deux une même entité avec des mouvements identiques, l'une poursuivant l'autre pour ensuite tenter de la semer et inversement.
Dans leur ballet aérien, Adam oublie la maison sale, la chambre miteuse, la vieille Sophie, les jours qui passent, les mois qui filent, le titre de Maréchal, la France, Héloïse, le vide, le rien, le tout. Il n'y a plus qu'Eve et lui et leur rire léger comme une brise qui s'échappe sous les étoiles. Il n'a pas besoin de repères, pas besoin de penser : d'instinct l'un et l'autre se suivent et se guident à la fois, trouvant sans mal la grande bâtisse du Lys Écarlate et l'étage où ils sont supposés loger.

C'est sans un bruit que la fenêtre de l'appartement s'ouvre et que s'engouffre Adam dont la botte fait à peine grincer le parquet. Ses boucles blondes s'agitent, virevoltent autour de lui-même alors qu'il fait volte-face à son reflet et affiche un sourire triomphal :

▬ Bienvenue chez nous ! Et Eve n'a pas le temps de finir sa phrase, qu'Adam lui ouvre déjà les bras pour l'attraper sans mal. L'un contre l'autre, les deux vampires se livrent à un autre genre de danse curieuse dont eux seuls peuvent entendre la musique, Adam balançant tendrement Eve contre lui en tournant sur lui-même, étrange tourbillon de mèches claires et de peaux pâles. Ils sont tout deux étrangement lumineux pour deux créatures des ténèbres. Étrangement enfantins pour deux créatures de presque 400 ans.

Puis, sans prévenir, le ballet s'interrompt quand Adam se laisse tomber sur le lit, entrainant sa moitié avec lui. Les deux s'échouent sur le matelas, rebondissent même dessus avant que le Petrova n'envoie valdinguer ses bottes à l'autre bout de la pièce pour mieux se faufiler sous la couette où il rampe jusqu'à l'oreiller sans toutefois sortir des couvertures. Là, enfoui dans le duvet, il attrape d'une main son reflet pour mieux se blottir contre elle, recroquevillé comme un animal dans son terrier avant de murmurer.

▬ Dors bien mon coeur. Les r roulent dans sa gorge comme le ronronnement d'un chat heureux, contenté quand bien même il lâche tout de même un plaintif miaulement tout faible avec les paupières closes. J'aimerais que cette nuit dure pour toujours avec toi. Que le temps qui les éparpille s'arrête enfin, qu'Eve dorme toujours à ses côtés, que ses nuits ne soient partagées qu'avec lui et qu'il soit seul dans ses rêves.
Pour l'éternité. Parce que c'est long la fin sans sa moitié.




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Sam 18 Sep - 20:31
Everything I’ve done I’ve done for you

Qui d’Andrei ou d’Ivana a le premier aimé danser ? D’aussi loin qu’elle se souvienne, chaque pas tracé à ses côtés était un ballet à la mesure de leurs deux cœurs. L’harmonie parfaite a toujours existé pour eux deux. Là où le monde entier peut s’arracher et s’écorcher, il est des choses qui jamais ne peuvent se briser. Ce lien qui les retient l’un à l’autre. Siamois d’une histoire misérable qu’ils ont d’eux-mêmes rendue fabuleuse.

Miséricorde est un mot qui n’appartient qu’à eux deux. Enfants aux passés de ruines. Aux existences brodées de tant de mensonges qu’à ce jour, nul autre que l’adelphe aimé ne saurait reconnaître la simple vérité. Un cordon qui jamais n’aura su être coupé. Celui-là même qui relie ces deux cœurs glacés d’une chaleur qui est unique à chaque valse et sonnet qu’ils ont choisi de s’accorder.

Les bras d’Eve au cou d’Adam sont l’étreinte d’un amour éternel. Rien ni personne ne saurait les séparer. Pas lorsqu’à son cœur il est sa seule réalité. Il n’est rien qu’elle désire plus que le retrouver. Rien de plus qu’elle puisse espérer que de le garder.

Chez nous ça n’a pas de sens, pense-t-elle sans un bruit, les yeux fermés. Là où leurs poitrails se rencontrent et ne sauraient se séparer. Chez nous n’a pas d’endroit. Chez moi c’est au creux de tes bras.

Qu’importe les ans et les histoires. L’encre et le sang ont coulé, et déjà depuis longtemps ses larmes ont séché. Pourquoi se sont-ils même séparés ? Avait-elle failli à son rôle ? Lui en voulait-il de ne pas être la moitié dont il avait tant rêvé ? Ses doigts contre son reflet, elle rit pourtant pour oublier ce qu’il ne dit pas, ce qu’il n’avouera pas. La déception d’Andrei une griffe unique contre son cœur. Là où tout repose entre ces mains protectrices. Là où sous les draps il n’y a plus qu’un tout et un seul endroit.

Mais elle ses yeux elle ne les ferme pas. Dans l’obscurité elle cherche son visage, reconnait chaque trait, les siens ou les leurs. L’histoire ne le dit pas. Entrelace un peu plus leurs doigts et cherche son contact comme l’on cherche la chaleur du ciel. Eve aux bras d’Adam est une enfant au cœur qui ne sera jamais assez grand.

« Je t’aime tellement. »

Dort-il seulement ? Elle s’en moque. Elle ne regrette rien. Elle l’a regretté quelques mois au goût d’une vie pourtant. Cherche sa peau et caresse sa joue. Perd ses arpes contre ses boucles et se cache au creux de ses bras. Il n’y a pas de mensonge contre un cœur qui bat. Elle répète ses mots contre son âme et chuchote à ce cocon d’eux, ce cocon à deux.

« Si c’est un rêve, je t’en prie, ne me réveille pas. »

❤
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