Mar 8 Juin - 10:53
- Est-ce mon frère ?
Les mots avaient dépassé ses lèvres sans même qu’elle y songe un seul instant. Elle entendit le prénom Charles et tout le reste n’avait déjà plus d’importance. Essoufflé, la sueur perlant sur son visage, le jeune page s’humecta les lèvres avant de rassurer Diane.
- Il s’agit du fils du Comte de Chamfleury, Charles. Cette note vous parvient de sa sœur, Arthemys de Chamfleury.
Les sourcils de la blonde se tordirent d’incompréhension tandis qu’elle tendait la main vers la petite note scellée. Alternant entre le visage rougi du page et la cire de la lettre qu’elle essayait de proprement détacher, elle se demanda pour quelle raison on s’adressait à elle. Diane avait eu l’occasion de rencontrer celle que l’on nomme la Dame écarlate à la cour. Un moment bref, mais qui avait laissé suffisamment de souvenirs à Diane pour que son visage lui revienne aussitôt à l’esprit. Une jeune femme gracieuse, au port de tête élégant, assurée, qui ne manquait pas d’attirer les regards, bien que des rumeurs de mariage traînaient dans des conversations, ici et là.
Lorsqu’elle découvrit la teneur de la lettre, Diane fut à demi surprise que l’on fasse appel à ses services de physicienne. Bien que ses capacités ne soient plus à démontrer, l’opinion publique n’était pas tout à fait favorable au fait de voir une femme voler le travail d’un homme. Même si depuis quelques temps déjà on admettait bien volontiers qu’elle était plutôt douée, on ne pouvait se résoudre à la demander qu’en cas de dernier recours.
- Bien. Dit-elle simplement, attrapant alors de quoi écrire une note à l’attention de la reine Victoire. En tant que dame de compagnie et cousine, il lui était quasiment impossible de quitter la cour sans l’informer. Je vous confie ce mot pour Sa Majesté. Et demandez un repas et de quoi vous désaltérer en mentionnant mon nom. Ces derniers jours, la chaleur commence à nous accabler.
Avec un sourire sincère, elle fit signe au page de partir tandis qu’elle-même devait se mettre en route. La lettre était plutôt concise, mais elle mentionnait tout de même une très vilaine chute de cheval, ce qui ne manqua pas de donner des frissons à Diane, une fois seule. Cela faisait bien trop écho avec sa propre histoire : la chute de son père, le prénom de son frère. Un sentiment de malaise l’envahit. Elle se permit quelques instants d’angoisse, avant de se reprendre et de chasser l’image de feu son père de son esprit. Il fallait partir au plus vite.
L’air était déjà chaud dans sa voiture, tirée par deux chevaux, mais qu’importe. L’été s’annonçait lourd et éprouvant. Ses pensées allèrent vers les paysans, forcés de travailler peu importe les conditions, sous un soleil de plomb, la peau brunie et éprouvée par tant d’exposition. Elle en conclue donc qu’à l’ombre avec son éventail, elle n’avait aucune légitimité à se plaindre. Le voyage jusqu’au domaine des Chamfleury se déroula sans encombre, bien qu’il lui parut assez long. Lorsque la portière s’ouvrit et qu’on lui tendit une main pour l’aider à descendre, elle demanda que l’on sorte au plus vite son matériel du coffre, alors même qu’une voix l’interpella.
Des destins liés |
- Est-ce mon frère ?
Les mots avaient dépassé ses lèvres sans même qu’elle y songe un seul instant. Elle entendit le prénom Charles et tout le reste n’avait déjà plus d’importance. Essoufflé, la sueur perlant sur son visage, le jeune page s’humecta les lèvres avant de rassurer Diane.
- Il s’agit du fils du Comte de Chamfleury, Charles. Cette note vous parvient de sa sœur, Arthemys de Chamfleury.
Les sourcils de la blonde se tordirent d’incompréhension tandis qu’elle tendait la main vers la petite note scellée. Alternant entre le visage rougi du page et la cire de la lettre qu’elle essayait de proprement détacher, elle se demanda pour quelle raison on s’adressait à elle. Diane avait eu l’occasion de rencontrer celle que l’on nomme la Dame écarlate à la cour. Un moment bref, mais qui avait laissé suffisamment de souvenirs à Diane pour que son visage lui revienne aussitôt à l’esprit. Une jeune femme gracieuse, au port de tête élégant, assurée, qui ne manquait pas d’attirer les regards, bien que des rumeurs de mariage traînaient dans des conversations, ici et là.
Lorsqu’elle découvrit la teneur de la lettre, Diane fut à demi surprise que l’on fasse appel à ses services de physicienne. Bien que ses capacités ne soient plus à démontrer, l’opinion publique n’était pas tout à fait favorable au fait de voir une femme voler le travail d’un homme. Même si depuis quelques temps déjà on admettait bien volontiers qu’elle était plutôt douée, on ne pouvait se résoudre à la demander qu’en cas de dernier recours.
- Bien. Dit-elle simplement, attrapant alors de quoi écrire une note à l’attention de la reine Victoire. En tant que dame de compagnie et cousine, il lui était quasiment impossible de quitter la cour sans l’informer. Je vous confie ce mot pour Sa Majesté. Et demandez un repas et de quoi vous désaltérer en mentionnant mon nom. Ces derniers jours, la chaleur commence à nous accabler.
Avec un sourire sincère, elle fit signe au page de partir tandis qu’elle-même devait se mettre en route. La lettre était plutôt concise, mais elle mentionnait tout de même une très vilaine chute de cheval, ce qui ne manqua pas de donner des frissons à Diane, une fois seule. Cela faisait bien trop écho avec sa propre histoire : la chute de son père, le prénom de son frère. Un sentiment de malaise l’envahit. Elle se permit quelques instants d’angoisse, avant de se reprendre et de chasser l’image de feu son père de son esprit. Il fallait partir au plus vite.
L’air était déjà chaud dans sa voiture, tirée par deux chevaux, mais qu’importe. L’été s’annonçait lourd et éprouvant. Ses pensées allèrent vers les paysans, forcés de travailler peu importe les conditions, sous un soleil de plomb, la peau brunie et éprouvée par tant d’exposition. Elle en conclue donc qu’à l’ombre avec son éventail, elle n’avait aucune légitimité à se plaindre. Le voyage jusqu’au domaine des Chamfleury se déroula sans encombre, bien qu’il lui parut assez long. Lorsque la portière s’ouvrit et qu’on lui tendit une main pour l’aider à descendre, elle demanda que l’on sorte au plus vite son matériel du coffre, alors même qu’une voix l’interpella.
Mar 8 Juin - 22:00
Le soleil audacieux vient caresser les murs aux teintes chaudes de la chambre de la dame écarlate avant d'effleurer délicatement son minois de cristal reposé. Les rayons de l'astre solaire éblouissent péniblement ses mirettes. Les cérulés s'ouvrent, s'adaptant doucement à la lumière timorée, mais d'ores et déjà handicapante. Avec une nonchalance empreinte d'une grâce naturelle et indéniable, Arthemys se redresse et ses interminables mèches dorées tombent en cascade sur ses fines et graciles épaules, puis le long de son dos dans une course immodérée qui ne s'achève qu'au creux de ses reins. Elle s'extirpe délicatement du lit, humant l'exquis parfum floral qui embaume sa chambre. Les pieds sont chaussés et la robe de chambre de soie est enfilée pour dissimuler une chemise de nuit de lin. La main est passée dans la soyeuse chevelure qu'elle rabat sur le côté juste quand de récurrents heurts à la porte happent son attention.
-Oui?
Une voix presque étouffée dans son timbre fait écho derrière la porte.
-Damoiselle c'est Marisa pour votre bain.
Les sourcils arqués pour marquer sa stupéfaction, Arthemys croise les bras en réduisant à petits pas la distance qui la sépare du battant de bois richement ouvragé.
-Pourquoi n'est-ce pas Yvette qui se charge de mon bain aujourd'hui?
Le silence plane, ce qui angoisse d'autant plus la jeune femme. Méfiante de nature, son ouïe à l'affût peut faiblement ouïr une agitation dans la cour arrière non loin de sa chambre. Chambre qui offre une vue magnifique sur l'étendue verdoyant qui encercle le manoir et permet aux heureux propriétaires quelques fantastiques et fougueuses courses de chevaux. Naturellement elle se rapproche de la fenêtre et là instant choc! Elle aperçoit les rescapés du personnel de maisonnée transporter prudemment le frère aîné de la jeune femme. Son cœur s'emballe, ses doigts fuselés aux ongles de nacre se crispent férocement au rebord de la fenêtre et sa voix, usuellement cristalline, se brise d'effroi.
-CHARLES!! Ô DE GRÂCE PAS LUI!!
Sans s'octroyer un instant de réflexion, c'est avec une célérité prononcée qu'elle s'élance vers la porte vêtue légèrement. Elle renverse avec rudesse le seau que lui porte Marisa pour descendre l'escalier hâtivement. Le vent danse allégrement dans ses boucles blondes, soulève impunément les pans de sa robe de chambre dont la dame écarlate en fait peu cas. Quand elle atteint la porte arrière où toute la maisonnée s'y engouffre pour conduire le frère inconscient jusqu'à sa chambre, ses orbes s'écarquillent de torpeur. Elle entend son père marmonner machinalement: "Comment allons-nous payer ses soins?". Le cœur de la dame écarlate se brise.
Si la jeune femme se sent tout d'abord impuissante, sa sagacité ainsi que sa mémoire s'éveillent d'un même assaut. Elle se souvient alors de cette dame aimable au Palais avec qui elle a devisé sans artifice, cette femme capable de lui venir en aide à cet instant. Les pas d'Arthemys martèlent frénétiquement le parquet qui recouvre le sol qui conduit à sa chambre. La porte ouverte dans un grand fracas, Arthemys s'empresse de souiller un vélin de l'encre de sa plume. Elle qui a une écriture soignée, celle-ci se révèle tremblante et alarmiste. Le page auquel elle confie la lourde tâche de porter ce pli à sa destinataire, est tout aussi agité que la dame écarlate, mais il presse le pas au possible pour délivrer son message.
Arthemys est à faire les cent pas avec son père, quand l'arrivée de la bonne âme leur est annoncée. Père et fille se précipitent pour l'accueillir.
-Dieu soit loué vous êtes là Votre Grâce! S'exclame le père d'Arthemys affolé.
-Je suis navrée de vous presser ainsi, mais l'heure est grave. Suivez-nous je vous en conjure, il est dans sa chambre, inconscient.
-Oui?
Une voix presque étouffée dans son timbre fait écho derrière la porte.
-Damoiselle c'est Marisa pour votre bain.
Les sourcils arqués pour marquer sa stupéfaction, Arthemys croise les bras en réduisant à petits pas la distance qui la sépare du battant de bois richement ouvragé.
-Pourquoi n'est-ce pas Yvette qui se charge de mon bain aujourd'hui?
Le silence plane, ce qui angoisse d'autant plus la jeune femme. Méfiante de nature, son ouïe à l'affût peut faiblement ouïr une agitation dans la cour arrière non loin de sa chambre. Chambre qui offre une vue magnifique sur l'étendue verdoyant qui encercle le manoir et permet aux heureux propriétaires quelques fantastiques et fougueuses courses de chevaux. Naturellement elle se rapproche de la fenêtre et là instant choc! Elle aperçoit les rescapés du personnel de maisonnée transporter prudemment le frère aîné de la jeune femme. Son cœur s'emballe, ses doigts fuselés aux ongles de nacre se crispent férocement au rebord de la fenêtre et sa voix, usuellement cristalline, se brise d'effroi.
-CHARLES!! Ô DE GRÂCE PAS LUI!!
Sans s'octroyer un instant de réflexion, c'est avec une célérité prononcée qu'elle s'élance vers la porte vêtue légèrement. Elle renverse avec rudesse le seau que lui porte Marisa pour descendre l'escalier hâtivement. Le vent danse allégrement dans ses boucles blondes, soulève impunément les pans de sa robe de chambre dont la dame écarlate en fait peu cas. Quand elle atteint la porte arrière où toute la maisonnée s'y engouffre pour conduire le frère inconscient jusqu'à sa chambre, ses orbes s'écarquillent de torpeur. Elle entend son père marmonner machinalement: "Comment allons-nous payer ses soins?". Le cœur de la dame écarlate se brise.
Si la jeune femme se sent tout d'abord impuissante, sa sagacité ainsi que sa mémoire s'éveillent d'un même assaut. Elle se souvient alors de cette dame aimable au Palais avec qui elle a devisé sans artifice, cette femme capable de lui venir en aide à cet instant. Les pas d'Arthemys martèlent frénétiquement le parquet qui recouvre le sol qui conduit à sa chambre. La porte ouverte dans un grand fracas, Arthemys s'empresse de souiller un vélin de l'encre de sa plume. Elle qui a une écriture soignée, celle-ci se révèle tremblante et alarmiste. Le page auquel elle confie la lourde tâche de porter ce pli à sa destinataire, est tout aussi agité que la dame écarlate, mais il presse le pas au possible pour délivrer son message.
Arthemys est à faire les cent pas avec son père, quand l'arrivée de la bonne âme leur est annoncée. Père et fille se précipitent pour l'accueillir.
-Dieu soit loué vous êtes là Votre Grâce! S'exclame le père d'Arthemys affolé.
-Je suis navrée de vous presser ainsi, mais l'heure est grave. Suivez-nous je vous en conjure, il est dans sa chambre, inconscient.
Mouette / Icon : tumblr / Citation : Marylin Monroe
Mer 9 Juin - 10:51
Le Comte de Chamfleury ne manqua pas de lui faire savoir son soulagement de la voir arriver, enfin. Reconnaissant facilement la peur, l’attente, l’angoisse, qui déformaient son visage, Diane voulut être la plus chaleureuse possible dans son sourire. La jeune Arthemys, sa fille, ne lui laissa pas le temps de brasser du vent avec des paroles vaines, qu’elle la conjurait déjà de se rendre au chevet du blessé et de constater son état. Sans plus attendre, elle les suivit à l’intérieur.
- Hâtez vous mon brave, je vais peut-être devoir agir au plus vite. Ordonna-t-elle à l’homme qui portait son matériel et fermait la marche.
Sans se soucier de futilités comme de la décoration intérieure, ou de demander si le temps exceptionnellement chaud en ce début d’été n’avait pas trop incommodé les propriétaires, Diane alla droit au but, s’adressant à la fois au Comte et à sa fille.
- Vous avez mentionné une chute à cheval... Quand était-ce exactement ? Était-il conscient lorsque vous l’avez ramené dans ses appartements ?
Luttant pour ne pas comparer la situation à celle de feu son père, il y a bien des années, il fallait tout de même à Diane des éléments pour comprendre l’état actuel de Charles de Chamfleury. Peut-être qu’il ne subissait qu’un contre coup de sa chute, une grande fatigue et qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter outre mesure. Ou peut-être alors qu’il avait été plongé dans cet état d’inconscience dès lors qu’il avait frappé le sol.
Malgré tous ses efforts, elle ne put s’empêcher de penser à l’angoisse de sa famille, découvrant peu à peu les effets secondaires d’une telle chute, s’aggravant parfois avec le temps. Il lui était très difficile de ne pas avoir d’hallucinations et de se retrouver projeter dans son propre passé. Pire encore, elle se projetait dans l’esprit d’Arthemys. Toutes les deux avaient eu, à des années d’intervalle, le même genre de regard effrayé par la mort…
Lorsqu’elle arriva dans la chambre du blessé, la pièce était plongée dans la pénombre, si bien qu’elle s’adressa à l’un des domestiques présents.
- Ouvrez un pan de ce volet que j’y vois clair sans trop incommoder mon patient.
Prononcer ces mots « mon patient » lui semblait toujours un peu déplacé. Et elle n’était pas la seule à penser ainsi. Bien qu’il y ait une nette différence de rang social entre elle et le domestique en question, elle ne put s’empêcher de noter la courbure du sourcils de l’homme. Sans aucun doute, elle avait encore affaire à un homme mécontent de voir une femme physicienne. Mais Diane n’avait ni le temps ni l’envie de défendre son rôle et d’exposer le nombre de fois où l’on avait reconnu ses capacités.
- Je vais tout de suite prendre son pouls. Dit-elle à haute voix, comme pour justifier la proximité qu’elle se permit avec Charles de Chamfleury, en s’asseyant tout au bord de son lit et en attrapant avec beaucoup de délicatesse son poignet.
Pendant ce qui pouvait sembler être un éternité, mais en vérité une petite minute tout au plus, elle compta chaque battement de son cœur. Il était un peu faible, c’était indéniable. Mais son corps ainsi au repos et son âme plongée dans l’inconscience, cela n’était pas non plus alarmant.
Elle s’approcha davantage pour examiner sa tête. Sans vraiment savoir comment s’y prendre, quelqu’un avait placé un linge humide sur son front. Elle le dégagea pour constater que sa peau était éraflée, mais étonnamment, la blessure n’avait pas l’air trop profonde, ce qui la rassura sur le pronostic vital du patient. Pour autant, elle ne laissa rien transparaître. Et tandis qu’elle fit signe au second domestique de lui approcher la petite bassine remplie d’eau pour commencer à nettoyer la plaie, elle posa une nouvelle question aux Chamfleury.
- Hormis sur sa tête, avez-vous constaté d’autres blessures ?
Des destins liés |
Le Comte de Chamfleury ne manqua pas de lui faire savoir son soulagement de la voir arriver, enfin. Reconnaissant facilement la peur, l’attente, l’angoisse, qui déformaient son visage, Diane voulut être la plus chaleureuse possible dans son sourire. La jeune Arthemys, sa fille, ne lui laissa pas le temps de brasser du vent avec des paroles vaines, qu’elle la conjurait déjà de se rendre au chevet du blessé et de constater son état. Sans plus attendre, elle les suivit à l’intérieur.
- Hâtez vous mon brave, je vais peut-être devoir agir au plus vite. Ordonna-t-elle à l’homme qui portait son matériel et fermait la marche.
Sans se soucier de futilités comme de la décoration intérieure, ou de demander si le temps exceptionnellement chaud en ce début d’été n’avait pas trop incommodé les propriétaires, Diane alla droit au but, s’adressant à la fois au Comte et à sa fille.
- Vous avez mentionné une chute à cheval... Quand était-ce exactement ? Était-il conscient lorsque vous l’avez ramené dans ses appartements ?
Luttant pour ne pas comparer la situation à celle de feu son père, il y a bien des années, il fallait tout de même à Diane des éléments pour comprendre l’état actuel de Charles de Chamfleury. Peut-être qu’il ne subissait qu’un contre coup de sa chute, une grande fatigue et qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter outre mesure. Ou peut-être alors qu’il avait été plongé dans cet état d’inconscience dès lors qu’il avait frappé le sol.
Malgré tous ses efforts, elle ne put s’empêcher de penser à l’angoisse de sa famille, découvrant peu à peu les effets secondaires d’une telle chute, s’aggravant parfois avec le temps. Il lui était très difficile de ne pas avoir d’hallucinations et de se retrouver projeter dans son propre passé. Pire encore, elle se projetait dans l’esprit d’Arthemys. Toutes les deux avaient eu, à des années d’intervalle, le même genre de regard effrayé par la mort…
Lorsqu’elle arriva dans la chambre du blessé, la pièce était plongée dans la pénombre, si bien qu’elle s’adressa à l’un des domestiques présents.
- Ouvrez un pan de ce volet que j’y vois clair sans trop incommoder mon patient.
Prononcer ces mots « mon patient » lui semblait toujours un peu déplacé. Et elle n’était pas la seule à penser ainsi. Bien qu’il y ait une nette différence de rang social entre elle et le domestique en question, elle ne put s’empêcher de noter la courbure du sourcils de l’homme. Sans aucun doute, elle avait encore affaire à un homme mécontent de voir une femme physicienne. Mais Diane n’avait ni le temps ni l’envie de défendre son rôle et d’exposer le nombre de fois où l’on avait reconnu ses capacités.
- Je vais tout de suite prendre son pouls. Dit-elle à haute voix, comme pour justifier la proximité qu’elle se permit avec Charles de Chamfleury, en s’asseyant tout au bord de son lit et en attrapant avec beaucoup de délicatesse son poignet.
Pendant ce qui pouvait sembler être un éternité, mais en vérité une petite minute tout au plus, elle compta chaque battement de son cœur. Il était un peu faible, c’était indéniable. Mais son corps ainsi au repos et son âme plongée dans l’inconscience, cela n’était pas non plus alarmant.
Elle s’approcha davantage pour examiner sa tête. Sans vraiment savoir comment s’y prendre, quelqu’un avait placé un linge humide sur son front. Elle le dégagea pour constater que sa peau était éraflée, mais étonnamment, la blessure n’avait pas l’air trop profonde, ce qui la rassura sur le pronostic vital du patient. Pour autant, elle ne laissa rien transparaître. Et tandis qu’elle fit signe au second domestique de lui approcher la petite bassine remplie d’eau pour commencer à nettoyer la plaie, elle posa une nouvelle question aux Chamfleury.
- Hormis sur sa tête, avez-vous constaté d’autres blessures ?
Ven 11 Juin - 9:46
En ce jour les cils ombrageux de la dame écarlate laissent place à des iris embués d'angoisse où se reflète sans peine une insolite lueur qu'on ne connait pourtant pas à la jeune femme. Depuis la veille, elle avait un mauvais pressentiment. De ceux qui vous paralysent, car vous sentez que de leur manifestation découleront des évènements marquants, voire irréversibles. C'est donc alourdie, assaillie de crainte que la jeune blonde unit ses petons au parquet qui mène à la chambre de son frère. La crainte que son frère soit emporté par un ouragan de notes funèbres qui dissimulent la fragile mélodie de la vie d’un fil qui n’est point encore coupé. Du moins le désire-t-elle ardemment.
-Il a chuté ce matin Votre Grâce. Le palefrenier nous a dit qu'il l'a trouvé déjà inconscient. Informe le Comte de Chamfleury d'une tonalité ponctuée par la nervosité.
Les semelles martèlent le sol avec vigueur et empressement. Lorsqu'ils pénètrent enfin dans la chambre, étrangement le corps de la dame écarlate commence à se consumer de l'intérieur dans une douleur asphyxiante et effroyable. Comme si on venait de lui arracher les entrailles. Elle prend quelque peu appui sur le battant de la porte et détourne un moment les mirettes de ce lit où repose son frère bien aimé. Elle a l'impression que sa tête et tout son être vont exploser. L'impression que son âme disparait à petit feu. C'est un supplice de savoir un des siens dans cet état. Quand Diane avise les présents qu'elle va s'enquérir du pouls de son frère, Arthemys retient bien malgré elle son souffle déjà bien éprouvé et avant que leur invitée d'infortune n'en est terminée avec son examen, la voix de la jeune soeur s'exclame dans un élan spontané.
-Il respire Votre Grâce?
Le Comte saisit fermement le bras de sa fille pour l'enjoindre de retrouver contenance et laisser la physicienne dans l'exécution de son art. Mais Arthemys réalise bien vite que son père est tout aussi agité, si elle en juge par les spasmes qui jaillissent de sa poigne. La jeune femme en est meurtrie dans sa chair. Elle se sent impuissante et elle a horreur de cela. Soudainement une voix résonne derrière eux. Arthemys se retourne dans un sursaut.
Derrière un domestique qui leur glisse subtilement la présence de l'ami du Comte dans son bureau. C'était à prévoir. Puisque le Duc a juré de veiller sur leur famille, les Chamfleury s'attendaient à sa venue. Le Comte tapote donc doucement le bras de sa fille pour l'encourager tendrement, puis se recule avant de s'effacer pour rejoindre son bureau. Arthemys fronce les sourcils. Une autre dette à venir? Une situation qui ne fait que sceller son sort un peu plus. Instinctivement la dame écarlate croise les bras autour de sa taille et porte sur son frère et Diane un regard emplit de désespoir. C'est là que cette dernière l'interpelle pour l'interroger. Arthemys s'approche doucement.
-Sa jambe gauche, je crois bien que le tissu est teinté de...
Avant qu'elle n'ait pu terminer sa phrase, son frère ouvre les yeux mollement, ce qui ravit la soeur à n'en point douter. Mais à ce soulagement s'associe la frayeur, car son frère se redresse légèrement en hurlant:
-Je ne sens plus mes jambes! Pourquoi je ne sens plus mes jambes Diantre!
-Il a chuté ce matin Votre Grâce. Le palefrenier nous a dit qu'il l'a trouvé déjà inconscient. Informe le Comte de Chamfleury d'une tonalité ponctuée par la nervosité.
Les semelles martèlent le sol avec vigueur et empressement. Lorsqu'ils pénètrent enfin dans la chambre, étrangement le corps de la dame écarlate commence à se consumer de l'intérieur dans une douleur asphyxiante et effroyable. Comme si on venait de lui arracher les entrailles. Elle prend quelque peu appui sur le battant de la porte et détourne un moment les mirettes de ce lit où repose son frère bien aimé. Elle a l'impression que sa tête et tout son être vont exploser. L'impression que son âme disparait à petit feu. C'est un supplice de savoir un des siens dans cet état. Quand Diane avise les présents qu'elle va s'enquérir du pouls de son frère, Arthemys retient bien malgré elle son souffle déjà bien éprouvé et avant que leur invitée d'infortune n'en est terminée avec son examen, la voix de la jeune soeur s'exclame dans un élan spontané.
-Il respire Votre Grâce?
Le Comte saisit fermement le bras de sa fille pour l'enjoindre de retrouver contenance et laisser la physicienne dans l'exécution de son art. Mais Arthemys réalise bien vite que son père est tout aussi agité, si elle en juge par les spasmes qui jaillissent de sa poigne. La jeune femme en est meurtrie dans sa chair. Elle se sent impuissante et elle a horreur de cela. Soudainement une voix résonne derrière eux. Arthemys se retourne dans un sursaut.
Derrière un domestique qui leur glisse subtilement la présence de l'ami du Comte dans son bureau. C'était à prévoir. Puisque le Duc a juré de veiller sur leur famille, les Chamfleury s'attendaient à sa venue. Le Comte tapote donc doucement le bras de sa fille pour l'encourager tendrement, puis se recule avant de s'effacer pour rejoindre son bureau. Arthemys fronce les sourcils. Une autre dette à venir? Une situation qui ne fait que sceller son sort un peu plus. Instinctivement la dame écarlate croise les bras autour de sa taille et porte sur son frère et Diane un regard emplit de désespoir. C'est là que cette dernière l'interpelle pour l'interroger. Arthemys s'approche doucement.
-Sa jambe gauche, je crois bien que le tissu est teinté de...
Avant qu'elle n'ait pu terminer sa phrase, son frère ouvre les yeux mollement, ce qui ravit la soeur à n'en point douter. Mais à ce soulagement s'associe la frayeur, car son frère se redresse légèrement en hurlant:
-Je ne sens plus mes jambes! Pourquoi je ne sens plus mes jambes Diantre!
Mouette / Icon : tumblr / Citation : Marylin Monroe
Sam 12 Juin - 18:11
Ses gestes étaient précis, sans le moindre tremblement, alors qu’elle épongeait petit à petit la plaie au front de son patient. L’eau de la bassine devint très rapidement troublée, un mélange de sang et de crasse, s’alliant parfaitement avec l’atmosphère anxiogène de la pièce. Ses occupants irradiaient d’angoisse, tout naturellement lorsqu’un être aimé se trouve dans cet état. Rien que ne pouvait reprocher la physicienne.
- Il respire, mon amie, faites de même. Dit-elle en quittant des yeux son patient pour couvrir de chaleur de son regard l’intendante du manoir qui venait d’approcher.
La voir ainsi était un déchirement et elle préféra ne pas trop longtemps fixer ses pupilles, de peur de perdre ses moyens. Elle n’était pas ici pour vivre et subir des émotions, on comptait sur ses aptitudes pour soigner et rassurer. Tout naturellement, ses iris se déplacèrent sur la position d’une blessure que lui indiquait Arthemys. Sa main droite toujours sur le front du patient avec le linge, elle se servit de la gauche pour relever le drap de coton fin qui recouvrait le blessé. Alors qu’elle aperçu en effet une tâche de sang séché, Charles de Chamfleury choisit le meilleur moment pour se réveiller de son étrange sommeil et s’époumoner qu’il ne pouvait plus sentir ses jambes.
- N’empirez pas votre condition, je vous en conjure, restez allongé !
Son sursaut l’avait tant surprise qu’elle en avait lâché le tissu imbibé d’eau de sang pour plaquer ses deux mains au niveau de ses épaules et le forcer à rester bien sagement allongé. Il était tout à faite hors de question qu’il essaye de se redresser si tôt après son éveil. Diane n’avait pas toutes les données en main pour prendre le risque de voir son patient paniquer et aggraver sa situation. Elle imagina sans peine la surprise de se réveiller dans ces conditions, avec des souvenirs flous et de vives douleurs.
- Votre sœur est ici, voyez. Vous êtes bien entouré. Vous avez fait une chute à cheval et jusqu’ici étiez inconscient. Vous devez impérativement vous calmer le temps que je vous ausculte.
Allait-il la regarder d’un mauvais œil ? Se moquer ? Rire ? Après tout, il avait en face de lui une femme qui prétendait être sur le point de faire le travail d’un homme. Ou alors, tout au contraire, il était au courant de ses pratiques par sa sœur et, sans forcément les approuver, reconnaissait son utilité. Comme avec le domestique quelques minutes auparavant, elle préféra ne pas tendre une perche menant à un quelconque débat. Le réveil de Charles de Chamfleury était tout ce qu’il y a de plus alarmant, notamment parce qu’il s’était écrié ne plus sentir ses jambes.
- Votre corps subit peut-être le contre-coup de votre chute. Il préserverait ses forces pour mieux vous aider à vous rétablir. Votre accident est encore trop frais pour en déduire quoi que ce soit.
Sa voix se voulait aussi neutre que possible. A ce stade, elle ne voulait pas combler d’espoir le frère et la sœur en les rassurant outre mesure. Diane ne savait pas si cet homme ne ressentait plus ses membres inférieurs pour un temps ou pour longtemps. Et puis il fallait qu’elle inspecte sa blessure à la jambe au plus vite.
- Ma chère, pouvez-vous continuer de nettoyer le front de votre frère pendant que je m’attelle à vérifier sa jambe blessée ?
Sans lui laisser le temps de la réflexion, Diane mit entre les mains de la jeune femme le linge humide. C’était un moyen de détourner l’attention d’eux deux pendant qu’elle aurait l’occasion de se concentrer sur l’autre blessure. Et puis, elle ne doutait pas de sa capacité à adresser quelques mots tendres et rassurant qui calmeraient la surprise de son frère et faciliteraient ainsi la tâche à tout le monde.
Le tissu ne présenta aucune difficulté entre les mains de Diane lorsqu’elle le déchira pour inspecter le membre de Charles. C’était vilain et l’odeur n’était pas franchement plaisante. Un mélange de sang séché, de pu, de terre et de petits gravillons, le tout formant une croûte informe. Lorsqu’il pourrait de nouveau marcher, il lui faudrait du temps pour retrouver la forme et la force nécessaire avant même de pouvoir songer remonter à cheval.
Elle quitta la couche de son patient pour trouver son matériel. Il lui fallait une pince en fer, pour extraire tous les corps étrangers qui s’étaient mêlés à sa plaie. A un domestique elle demanda du linge pour éponger grossièrement la plaie, une bassine d’eau froide pour rincer, mais également une bassine d’eau suffisamment chaude pour faire infuser du thym, mais pas assez pour brûler le peau. A l’aide de tissus préparés en amont et disposés dans sa malle dans l’idée de faire des compresses, Diane imaginait faire un genre de cataplasme au thym, connu pour aseptiser les plaies. Elle revint à la jambe de son patient et commença à la nettoyer avec sa pince en enlevant tout ce qui n’avait pas lieu d’être présent.
- Si la douleur est insurmontable, je peux vous donner du lait de pavot.
Elle se garda bien de dire que si douleur il y avait, conscience de ses jambes il y avait également, ne souhaitant pas l’influencer.
Des destins liés |
Ses gestes étaient précis, sans le moindre tremblement, alors qu’elle épongeait petit à petit la plaie au front de son patient. L’eau de la bassine devint très rapidement troublée, un mélange de sang et de crasse, s’alliant parfaitement avec l’atmosphère anxiogène de la pièce. Ses occupants irradiaient d’angoisse, tout naturellement lorsqu’un être aimé se trouve dans cet état. Rien que ne pouvait reprocher la physicienne.
- Il respire, mon amie, faites de même. Dit-elle en quittant des yeux son patient pour couvrir de chaleur de son regard l’intendante du manoir qui venait d’approcher.
La voir ainsi était un déchirement et elle préféra ne pas trop longtemps fixer ses pupilles, de peur de perdre ses moyens. Elle n’était pas ici pour vivre et subir des émotions, on comptait sur ses aptitudes pour soigner et rassurer. Tout naturellement, ses iris se déplacèrent sur la position d’une blessure que lui indiquait Arthemys. Sa main droite toujours sur le front du patient avec le linge, elle se servit de la gauche pour relever le drap de coton fin qui recouvrait le blessé. Alors qu’elle aperçu en effet une tâche de sang séché, Charles de Chamfleury choisit le meilleur moment pour se réveiller de son étrange sommeil et s’époumoner qu’il ne pouvait plus sentir ses jambes.
- N’empirez pas votre condition, je vous en conjure, restez allongé !
Son sursaut l’avait tant surprise qu’elle en avait lâché le tissu imbibé d’eau de sang pour plaquer ses deux mains au niveau de ses épaules et le forcer à rester bien sagement allongé. Il était tout à faite hors de question qu’il essaye de se redresser si tôt après son éveil. Diane n’avait pas toutes les données en main pour prendre le risque de voir son patient paniquer et aggraver sa situation. Elle imagina sans peine la surprise de se réveiller dans ces conditions, avec des souvenirs flous et de vives douleurs.
- Votre sœur est ici, voyez. Vous êtes bien entouré. Vous avez fait une chute à cheval et jusqu’ici étiez inconscient. Vous devez impérativement vous calmer le temps que je vous ausculte.
Allait-il la regarder d’un mauvais œil ? Se moquer ? Rire ? Après tout, il avait en face de lui une femme qui prétendait être sur le point de faire le travail d’un homme. Ou alors, tout au contraire, il était au courant de ses pratiques par sa sœur et, sans forcément les approuver, reconnaissait son utilité. Comme avec le domestique quelques minutes auparavant, elle préféra ne pas tendre une perche menant à un quelconque débat. Le réveil de Charles de Chamfleury était tout ce qu’il y a de plus alarmant, notamment parce qu’il s’était écrié ne plus sentir ses jambes.
- Votre corps subit peut-être le contre-coup de votre chute. Il préserverait ses forces pour mieux vous aider à vous rétablir. Votre accident est encore trop frais pour en déduire quoi que ce soit.
Sa voix se voulait aussi neutre que possible. A ce stade, elle ne voulait pas combler d’espoir le frère et la sœur en les rassurant outre mesure. Diane ne savait pas si cet homme ne ressentait plus ses membres inférieurs pour un temps ou pour longtemps. Et puis il fallait qu’elle inspecte sa blessure à la jambe au plus vite.
- Ma chère, pouvez-vous continuer de nettoyer le front de votre frère pendant que je m’attelle à vérifier sa jambe blessée ?
Sans lui laisser le temps de la réflexion, Diane mit entre les mains de la jeune femme le linge humide. C’était un moyen de détourner l’attention d’eux deux pendant qu’elle aurait l’occasion de se concentrer sur l’autre blessure. Et puis, elle ne doutait pas de sa capacité à adresser quelques mots tendres et rassurant qui calmeraient la surprise de son frère et faciliteraient ainsi la tâche à tout le monde.
Le tissu ne présenta aucune difficulté entre les mains de Diane lorsqu’elle le déchira pour inspecter le membre de Charles. C’était vilain et l’odeur n’était pas franchement plaisante. Un mélange de sang séché, de pu, de terre et de petits gravillons, le tout formant une croûte informe. Lorsqu’il pourrait de nouveau marcher, il lui faudrait du temps pour retrouver la forme et la force nécessaire avant même de pouvoir songer remonter à cheval.
Elle quitta la couche de son patient pour trouver son matériel. Il lui fallait une pince en fer, pour extraire tous les corps étrangers qui s’étaient mêlés à sa plaie. A un domestique elle demanda du linge pour éponger grossièrement la plaie, une bassine d’eau froide pour rincer, mais également une bassine d’eau suffisamment chaude pour faire infuser du thym, mais pas assez pour brûler le peau. A l’aide de tissus préparés en amont et disposés dans sa malle dans l’idée de faire des compresses, Diane imaginait faire un genre de cataplasme au thym, connu pour aseptiser les plaies. Elle revint à la jambe de son patient et commença à la nettoyer avec sa pince en enlevant tout ce qui n’avait pas lieu d’être présent.
- Si la douleur est insurmontable, je peux vous donner du lait de pavot.
Elle se garda bien de dire que si douleur il y avait, conscience de ses jambes il y avait également, ne souhaitant pas l’influencer.
Lun 14 Juin - 9:33
Charles de Chamfleury est un gaillard vigoureux, encore dans la fleur de l'âge, mais surtout un officier émérite comme étaient ses aïeux. S'il n'a pas pu apporter un secours salutaire à sa famille, c'est parce que lui-même a quelques préoccupations financières dans un autre domaine. En effet Charles de Chamfleury a malheureusement engrossé une fille de joie et celle-ci n'hésite pas à le faire chanter sinon l'affaire sera connue de tout le gratin du Royaume que le futur Comte de Chamfleury aura un bâtard avec une catin. Il revenait justement d'une autre journée harassante de négociation avec cette infamie pour qu'elle cesse ses manigances quand il a eu sa chute, l'humeur que trop échaudée. Mais lorsqu'on tient dans ses filets un aussi gros pigeon, on ne le lâche plus. Il pourrait se débarrasser d'elle et de son enfant discrètement. En tant qu'officier, il serait aisé pour lui d'ôter la vie. Seulement en tant qu'officier justement, c'est son honneur et sa santé mentale qui seraient sévèrement éprouvés s'il commettait une telle barbarie. Alors il subit dans le mutisme total. Même sa soeur n'est pas au fait des tourments qui assaillent son existence depuis quelques mois.
Alors rester calme comme le recommande la Duchesse, Charles a du mal à suivre cette prescription médicale. Tout son être est mis à rude épreuve, d'autant plus que maintenant il craint de perdre l'usage de ses jambes. En tant que cavalier expérimenté, puisque voilà des générations que sa famille se spécialise dans la vente de pur-sangs, ce n'est pas la première chute de cheval du jeune homme. Bien au contraire. Cependant c'est la première fois que ses jambes sont entravées. Ses orbes dévient de l'observation de la physicienne pour se braquer sur sa jeune soeur dont l'anxiété est à son paroxysme. Il lui tend la main.
-Venez chère soeur. Souffrez un instant que je puise ma force en votre étrein...
L'attention de Charles est captée par la Duchesse qui lui prodigue des soins et des conseils. Il pourrait être méprisant et dédaigneux, dénigrant ouvertement et outrageusement les connaissances de son interlocutrice sur le sujet. Mais il n'en est rien. Comme Arthemys, Charles a hérité du respect d'autrui, mais aussi de la tolérance et l'ouverture d'esprit qui l'empêchent de cataloguer les hommes et les femmes d'un côté selon la fonction qu'ils occupent. En outre, Arthemys lui avait déjà conté la profession de cette femme et avait été émerveillée par cette singularité. Il en était de même pour Charles.
-Bien Docteur, je suivrais vos recommandations.
Les mirettes de Charles roulent pour se loger sur sa soeur qu'on venait de convier à ses soins. Celle-ci s'approche avec empressement, la compresse à la main. Elle pose délicatement son séant sur le bord du lit et s'applique à nettoyer prudemment la blessure de son frère. Sa main valide serrant celle de son frère avec une vive affection.
-Tout va bien se passer Charles. J'ai confiance en elle.
Arthemys regarde derrière elle pour observer l'avancé du travail de Diane. Celle-ci agit avec précaution et il est clair pour la dame écarlate que son amie connait parfaitement son métier. Puis soudainement, tandis qu'elle retire des objets étrangers dans la jambe de Charles, elle est surprise de sentir ce dernier tressauter d'une vive douleur passagère à l'extraction d'un des corps étrangers. Pour Arthemys c'est signe que sa jambe est encore sensible à la douleur et qu'il y a de grandes chances qu'il remarche. Comme l'a dit Diane, certainement le contrecoup de la chute. Arthemys regarde Diane.
-C'est grave selon vous Votre Grâce? Je ne sais si vous l'avez senti bouger pendant votre ouvrage. Mais s'il ressent la douleur c'est bon signe non?
Les yeux fraternels rivés sur Diane, ils attendent son verdict avec appréhension. C'est à ce moment que son père entre dans la chambre et fait signe à Arthemys d'approcher. Celle-ci opine du chef et dépose la compresse dans une bassine prévue à cet effet. Elle se rince les mains, puis regarde Diane.
-Je ne serais pas longue. Prenez grand soin de mon frère chère amie.
La dame écarlate dépose un prompt baiser sur la joue de son frère, puis rejoint son père à la porte.
-Comment va-t-il? Interroge le Comte.
-C'est prometteur Père, rassurez-vous.
-Bien, bien...Euh Arthemys. Introduit le Comte avec prudence.
-Il souhaite s'entretenir avec vous un instant. Annonce-t-il le regard hagard.
Arthemys fronce les sourcils. Au lieu de s'exécuter, elle rebrousse chemin et retourne auprès de son frère et de son amie. Sa décision est sans appel. Elle ne souhaite pas le voir pour le moment. Elle sait parfaitement à quoi s'attendre et elle n'est aucunement d'humeur pour ces niaiseries insupportables.
-Dites bien à Sa Grâce que j'ai d'autres préoccupations Père.
Alors rester calme comme le recommande la Duchesse, Charles a du mal à suivre cette prescription médicale. Tout son être est mis à rude épreuve, d'autant plus que maintenant il craint de perdre l'usage de ses jambes. En tant que cavalier expérimenté, puisque voilà des générations que sa famille se spécialise dans la vente de pur-sangs, ce n'est pas la première chute de cheval du jeune homme. Bien au contraire. Cependant c'est la première fois que ses jambes sont entravées. Ses orbes dévient de l'observation de la physicienne pour se braquer sur sa jeune soeur dont l'anxiété est à son paroxysme. Il lui tend la main.
-Venez chère soeur. Souffrez un instant que je puise ma force en votre étrein...
L'attention de Charles est captée par la Duchesse qui lui prodigue des soins et des conseils. Il pourrait être méprisant et dédaigneux, dénigrant ouvertement et outrageusement les connaissances de son interlocutrice sur le sujet. Mais il n'en est rien. Comme Arthemys, Charles a hérité du respect d'autrui, mais aussi de la tolérance et l'ouverture d'esprit qui l'empêchent de cataloguer les hommes et les femmes d'un côté selon la fonction qu'ils occupent. En outre, Arthemys lui avait déjà conté la profession de cette femme et avait été émerveillée par cette singularité. Il en était de même pour Charles.
-Bien Docteur, je suivrais vos recommandations.
Les mirettes de Charles roulent pour se loger sur sa soeur qu'on venait de convier à ses soins. Celle-ci s'approche avec empressement, la compresse à la main. Elle pose délicatement son séant sur le bord du lit et s'applique à nettoyer prudemment la blessure de son frère. Sa main valide serrant celle de son frère avec une vive affection.
-Tout va bien se passer Charles. J'ai confiance en elle.
Arthemys regarde derrière elle pour observer l'avancé du travail de Diane. Celle-ci agit avec précaution et il est clair pour la dame écarlate que son amie connait parfaitement son métier. Puis soudainement, tandis qu'elle retire des objets étrangers dans la jambe de Charles, elle est surprise de sentir ce dernier tressauter d'une vive douleur passagère à l'extraction d'un des corps étrangers. Pour Arthemys c'est signe que sa jambe est encore sensible à la douleur et qu'il y a de grandes chances qu'il remarche. Comme l'a dit Diane, certainement le contrecoup de la chute. Arthemys regarde Diane.
-C'est grave selon vous Votre Grâce? Je ne sais si vous l'avez senti bouger pendant votre ouvrage. Mais s'il ressent la douleur c'est bon signe non?
Les yeux fraternels rivés sur Diane, ils attendent son verdict avec appréhension. C'est à ce moment que son père entre dans la chambre et fait signe à Arthemys d'approcher. Celle-ci opine du chef et dépose la compresse dans une bassine prévue à cet effet. Elle se rince les mains, puis regarde Diane.
-Je ne serais pas longue. Prenez grand soin de mon frère chère amie.
La dame écarlate dépose un prompt baiser sur la joue de son frère, puis rejoint son père à la porte.
-Comment va-t-il? Interroge le Comte.
-C'est prometteur Père, rassurez-vous.
-Bien, bien...Euh Arthemys. Introduit le Comte avec prudence.
-Il souhaite s'entretenir avec vous un instant. Annonce-t-il le regard hagard.
Arthemys fronce les sourcils. Au lieu de s'exécuter, elle rebrousse chemin et retourne auprès de son frère et de son amie. Sa décision est sans appel. Elle ne souhaite pas le voir pour le moment. Elle sait parfaitement à quoi s'attendre et elle n'est aucunement d'humeur pour ces niaiseries insupportables.
-Dites bien à Sa Grâce que j'ai d'autres préoccupations Père.
Mouette / Icon : tumblr / Citation : Marylin Monroe
Ven 18 Juin - 11:14
La tendresse et les échanges de regards entre le frère et la sœur lui rappelaient sa propre relation avec Charles, son Charles, son propre frère. Les deux femmes semblaient avoir pour point commun d’être attentives au bien être de leurs proches et de les aimer sans limite. Arthemys et le patient s’adressaient des mots encourageants pour ne pas perdre espoir. Leur conversation prit fin lorsqu’en manipulant sa pince Diane provoqua une vive douleur dans la jambe de son patient. Aussitôt, elle repoussa sa main, sait-on jamais qu’un mouvement brusque de Charles n’empire sa condition. Sa sœur ne manqua pas de lui confier ses espoirs. Bien qu’elle ne veuille toujours pas se prononcer en faveur d’un rétablissement très probable, elle lui répondit tout de même :
- Si l’usage de vos jambes était définitivement perdu, il me semblerait peu probable que vous ressentiez à ce point l’effet de mes soins.
La physicienne prit garde de bien choisir ses mots pour ne pas laisser la moindre certitude transparaître. Cette attitude prudente était une garantie, une sécurité. Non seulement, une femme médecin n’était jamais vu d’un très bon œil, mais si elle se permettait de promettre des miracles qui n’arriveraient jamais, ce serait tout simplement offrir aux autres la possibilité de la dépouiller de son statut et de l’offrir à un cellule, ou pire, à un bûcher.
Le père, qui s’était éclipsé sans que cela ne perturbe Diane, réapparu dans la chambre et fit signe à sa fille de s’approcher. Cette dernière obtempéra, non sans rassurer la physicienne de son retour le plus rapide possible. Après un délicat baiser sur la joue de son frère, elle s’éloigna, laissant tout le loisir à Diane de s’exprimer sans artifice, à voix basse.
- Permettez moi de réitérer mon offre. Je ne doute pas de votre bravoure et de votre force face à la douleur, mais un lait de pavot, même dilué, vous serait bénéfique pour ne pas souffrir des tressautements de votre jambe.
En aucun cas, elle ne se permettrait de le forcer à en boire. Lorsqu’elle pratiquait sa science, il était assez rare qu’elle se fasse violence et qu’avec fermeté elle impose un protocole strict à suivre. Mais le bien du patient étant toujours sa priorité, cela était parfois nécessaire. Ici, elle laissa le choix à Charles, mais l’air de rien, elle lui fit comprendre l’importance de céder pour son bien. Alors qu’Arthemys revenait auprès de son frère, congédiant son père et annonçant avec fermeté qu’il fallait l’excuser auprès de Sa Grâce, Diane s’affaira à préparer ledit lait de pavot. Voulant laisser le choix à son patient, à son chevet elle déposa deux coupes, l’une médicinale, l’autre simplement remplie d’eau fraîche.
- Buvez, par ce temps, vous devez contrer la déshydratation. Votre corps à d’autres combats à mener.
Ainsi elle laissa libre choix à Charles quant au breuvage qui le désaltérerait. Elle reprit le nettoyage de sa blessure, épongea parfois lorsque cela suintait, s’arrêtait lorsqu’elle comprit que la douleur dans la jambe ne lui laissait plus l’opportunité d’agir, puis reprenait lorsque le calme revenait. S’armant des compresses qu’elle avait préparé pour faire des cataplasmes sur la blessures, Diane demanda une nouvelle fois l’assistance de l’intendante du manoir.
- Ma demande pourrait vous surprendre, mais pourriez-vous chatouiller le dessous de l’autre pied de votre frère ? Elle laissa la surprise passer sur le visage de la Dame écarlate. A son réveil, votre frère s’est plaint de ne plus sentir ses deux jambes. Elle avait bien cru voir des mouvements involontaires dans son autre mollet, mais elle voulait laisser la joie à sa sœur de constater que son frère n’avait pas perdu l’usage de ses jambes. A moins que vous ne soyez attendue ailleurs, par Sa Grâce ? Dit-elle en faisant référence à… Et bien elle ne savait pas du tout à qui, pour être honnête.
Des destins liés |
La tendresse et les échanges de regards entre le frère et la sœur lui rappelaient sa propre relation avec Charles, son Charles, son propre frère. Les deux femmes semblaient avoir pour point commun d’être attentives au bien être de leurs proches et de les aimer sans limite. Arthemys et le patient s’adressaient des mots encourageants pour ne pas perdre espoir. Leur conversation prit fin lorsqu’en manipulant sa pince Diane provoqua une vive douleur dans la jambe de son patient. Aussitôt, elle repoussa sa main, sait-on jamais qu’un mouvement brusque de Charles n’empire sa condition. Sa sœur ne manqua pas de lui confier ses espoirs. Bien qu’elle ne veuille toujours pas se prononcer en faveur d’un rétablissement très probable, elle lui répondit tout de même :
- Si l’usage de vos jambes était définitivement perdu, il me semblerait peu probable que vous ressentiez à ce point l’effet de mes soins.
La physicienne prit garde de bien choisir ses mots pour ne pas laisser la moindre certitude transparaître. Cette attitude prudente était une garantie, une sécurité. Non seulement, une femme médecin n’était jamais vu d’un très bon œil, mais si elle se permettait de promettre des miracles qui n’arriveraient jamais, ce serait tout simplement offrir aux autres la possibilité de la dépouiller de son statut et de l’offrir à un cellule, ou pire, à un bûcher.
Le père, qui s’était éclipsé sans que cela ne perturbe Diane, réapparu dans la chambre et fit signe à sa fille de s’approcher. Cette dernière obtempéra, non sans rassurer la physicienne de son retour le plus rapide possible. Après un délicat baiser sur la joue de son frère, elle s’éloigna, laissant tout le loisir à Diane de s’exprimer sans artifice, à voix basse.
- Permettez moi de réitérer mon offre. Je ne doute pas de votre bravoure et de votre force face à la douleur, mais un lait de pavot, même dilué, vous serait bénéfique pour ne pas souffrir des tressautements de votre jambe.
En aucun cas, elle ne se permettrait de le forcer à en boire. Lorsqu’elle pratiquait sa science, il était assez rare qu’elle se fasse violence et qu’avec fermeté elle impose un protocole strict à suivre. Mais le bien du patient étant toujours sa priorité, cela était parfois nécessaire. Ici, elle laissa le choix à Charles, mais l’air de rien, elle lui fit comprendre l’importance de céder pour son bien. Alors qu’Arthemys revenait auprès de son frère, congédiant son père et annonçant avec fermeté qu’il fallait l’excuser auprès de Sa Grâce, Diane s’affaira à préparer ledit lait de pavot. Voulant laisser le choix à son patient, à son chevet elle déposa deux coupes, l’une médicinale, l’autre simplement remplie d’eau fraîche.
- Buvez, par ce temps, vous devez contrer la déshydratation. Votre corps à d’autres combats à mener.
Ainsi elle laissa libre choix à Charles quant au breuvage qui le désaltérerait. Elle reprit le nettoyage de sa blessure, épongea parfois lorsque cela suintait, s’arrêtait lorsqu’elle comprit que la douleur dans la jambe ne lui laissait plus l’opportunité d’agir, puis reprenait lorsque le calme revenait. S’armant des compresses qu’elle avait préparé pour faire des cataplasmes sur la blessures, Diane demanda une nouvelle fois l’assistance de l’intendante du manoir.
- Ma demande pourrait vous surprendre, mais pourriez-vous chatouiller le dessous de l’autre pied de votre frère ? Elle laissa la surprise passer sur le visage de la Dame écarlate. A son réveil, votre frère s’est plaint de ne plus sentir ses deux jambes. Elle avait bien cru voir des mouvements involontaires dans son autre mollet, mais elle voulait laisser la joie à sa sœur de constater que son frère n’avait pas perdu l’usage de ses jambes. A moins que vous ne soyez attendue ailleurs, par Sa Grâce ? Dit-elle en faisant référence à… Et bien elle ne savait pas du tout à qui, pour être honnête.
Lun 21 Juin - 10:14
Charles n'est pas homme à s'entêter ou à jouer la carte de la bravoure face à la douleur. Et cette dernière a la morsure vorace, si bien que dans un sursaut, il opine gravement du chef en direction de la physicienne.
-Je veux bien un lait de pavot Votre grâce. Je m'en voudrais de broyer les mains de ma jeune soeur si la douleur se fait trop présente. Alors agissez à votre guise Votre Grâce.
Arthemys qui avait suivi distraitement la conversation, s'approcha de son frère pour saisir le hanap de lait de pavot. Un doux sourire à l'attention de Charles, elle glisse sa main sous sa nuque pour le redresser légèrement afin de l'aider à boire la mixture médicinale. La mimique de son frère qui n'a jamais été friand de plantes médicinales, amuse grandement la dame écarlate. Mais elle se garde bien d'en rire pour ne pas offenser son égo ou paraître inconvenante face à son amie. Quand Charles en a terminé, Arthemys dépose délicatement le hanap sur la table de chevet et assiste son frère pour qu'il s'allonge avant de reporter ses cérulés sur son amie Diane qui avait besoin de son aide. Arthemys hoche mollement de la tête.
Si la jeune adolescente n'a jamais été autorisée à travailler en dehors du manoir, elle a toutefois lu quelques ouvrages qui ont su lui apprendre deux ou trois choses. Et là elle n'est nullement surprise par la demande de Diane. Elle sait que c'est un moyen de savoir si son frère est sensible à ses chatouilles, ou s'il ressent encore de la sensibilité. Enfin du moins le croit-elle. Alors elle se lève et retire la botte de son frère, ainsi que son bas pour chatouiller doucement la plante du pied de Charles. Celui-ci n'est pas très expressif, mais elle voit bien qu'il remue légèrement la jambe, signe qu'il est incommodé avec cocasserie de cette intrusion dans son intégrité corporelle. Arthemys observe alors Diane.
-Qu'est-ce que cela signifie?
Arthemys s'éloigne pour rincer ses mains, tout en écoutant Diane.
-Je vous parlerais un autre jour de cet homme. Pour le moment concentrons-nous sur le plus important. Grâce à vous cette journée s'annonce moins funeste ou dramatique. Avez-vous besoin de moi pour autre chose Diane?
-Je veux bien un lait de pavot Votre grâce. Je m'en voudrais de broyer les mains de ma jeune soeur si la douleur se fait trop présente. Alors agissez à votre guise Votre Grâce.
Arthemys qui avait suivi distraitement la conversation, s'approcha de son frère pour saisir le hanap de lait de pavot. Un doux sourire à l'attention de Charles, elle glisse sa main sous sa nuque pour le redresser légèrement afin de l'aider à boire la mixture médicinale. La mimique de son frère qui n'a jamais été friand de plantes médicinales, amuse grandement la dame écarlate. Mais elle se garde bien d'en rire pour ne pas offenser son égo ou paraître inconvenante face à son amie. Quand Charles en a terminé, Arthemys dépose délicatement le hanap sur la table de chevet et assiste son frère pour qu'il s'allonge avant de reporter ses cérulés sur son amie Diane qui avait besoin de son aide. Arthemys hoche mollement de la tête.
Si la jeune adolescente n'a jamais été autorisée à travailler en dehors du manoir, elle a toutefois lu quelques ouvrages qui ont su lui apprendre deux ou trois choses. Et là elle n'est nullement surprise par la demande de Diane. Elle sait que c'est un moyen de savoir si son frère est sensible à ses chatouilles, ou s'il ressent encore de la sensibilité. Enfin du moins le croit-elle. Alors elle se lève et retire la botte de son frère, ainsi que son bas pour chatouiller doucement la plante du pied de Charles. Celui-ci n'est pas très expressif, mais elle voit bien qu'il remue légèrement la jambe, signe qu'il est incommodé avec cocasserie de cette intrusion dans son intégrité corporelle. Arthemys observe alors Diane.
-Qu'est-ce que cela signifie?
Arthemys s'éloigne pour rincer ses mains, tout en écoutant Diane.
-Je vous parlerais un autre jour de cet homme. Pour le moment concentrons-nous sur le plus important. Grâce à vous cette journée s'annonce moins funeste ou dramatique. Avez-vous besoin de moi pour autre chose Diane?
Mouette / Icon : tumblr / Citation : Marylin Monroe
Ven 25 Juin - 23:00
Suite à sa demande, la dame écarlate s’exécuta et déchaussa son frère. Comme convenu, elle chatouilla lentement le dessous de son pieds pour constater sa réaction. Rien de remarquablement visible, mais il était impossible de nier qu’il réagissait tout de même. Avec un petit sourire confiant, Diane annonça simplement pour réponse à la question d’Arthemys :
- Cela signifie que ces jambes marcheront de nouveau après une convalescence.
Dans les yeux du patient elle lut le soulagement. Être un homme de son jeune âge et perdre l’usage de ses jambes, perdre sa mobilité et son indépendance, inutile de préciser que cela serait l’enfer sur Terre. L’ambiance et les énergies dans la pièce évoluèrent et les ondes négatives semblaient peu à peu disparaître. Diane aurait tant aimé que cela ait été aussi simple avec son père. Bien évidemment, Charles n’était pas totalement tiré d’affaire et il lui faudrait repos et patience durant sa convalescence. Néanmoins, un lourd poids s’éloignait de lui. Et puis, le lait de pavot commençait à faire effet, ses pupilles n’étaient plus aussi actives et sa respiration un peu plus lente déjà.
- Ne luttez pas davantage et reposez-vous. A votre réveil, votre sœur vous chatouillera de nouveau si cela peut vous rassurer.
Même s’il avait voulu rester éveillé plus longtemps, il n’aurait pas pu : le lait de pavot était puissant pour atténuer les douleurs et endormir quiconque en consommerait. Elle remarqua que son patient jeta un dernier coup d’œil aimant vers sa sœur, certainement pour se rassurer et voir le soulagement sur son visage, avant de sombrer pour un sommeil sans rêve. La voix de Diane se fit plus basse, pour ne pas troubler la quiétude de son patient.
- Je vais terminer de bander la jambe de votre frère et également appliquer un petit cataplasme sur son front. Si vous avez d’autres préoccupations, je comprendrais que vous deviez me laisser seule pour terminer les soins… Elle s’arrêta net dans son mouvement et se tourna vers Arthemys, essayant de sonder son expression, et chuchota : A moins peut-être qu’il me faille absolument une assistance vous obligeant à rester auprès de moi… ?
Un pressentiment, l’instinct féminin, on ne saurait nommer exactement quel était ce sentiment qu’elle ressentait. Elle essaya de trouver le moindre indice sur le visage de la jeune dame écarlate. Ce n’étaient certainement pas ses affaires, mais elle était attentive aux détails. Son sixième sens lui intima de garder auprès d’elle un peu plus longtemps la jeune femme et elle trouva un prétexte pour cela :
- Je vous montrerai comment préparer un lait de pavot pour votre frère. Sait-on jamais que la douleur reste vive un certain temps, cela ne sera pas un luxe pour lui. Qu’en dites-vous ?
Des destins liés |
Suite à sa demande, la dame écarlate s’exécuta et déchaussa son frère. Comme convenu, elle chatouilla lentement le dessous de son pieds pour constater sa réaction. Rien de remarquablement visible, mais il était impossible de nier qu’il réagissait tout de même. Avec un petit sourire confiant, Diane annonça simplement pour réponse à la question d’Arthemys :
- Cela signifie que ces jambes marcheront de nouveau après une convalescence.
Dans les yeux du patient elle lut le soulagement. Être un homme de son jeune âge et perdre l’usage de ses jambes, perdre sa mobilité et son indépendance, inutile de préciser que cela serait l’enfer sur Terre. L’ambiance et les énergies dans la pièce évoluèrent et les ondes négatives semblaient peu à peu disparaître. Diane aurait tant aimé que cela ait été aussi simple avec son père. Bien évidemment, Charles n’était pas totalement tiré d’affaire et il lui faudrait repos et patience durant sa convalescence. Néanmoins, un lourd poids s’éloignait de lui. Et puis, le lait de pavot commençait à faire effet, ses pupilles n’étaient plus aussi actives et sa respiration un peu plus lente déjà.
- Ne luttez pas davantage et reposez-vous. A votre réveil, votre sœur vous chatouillera de nouveau si cela peut vous rassurer.
Même s’il avait voulu rester éveillé plus longtemps, il n’aurait pas pu : le lait de pavot était puissant pour atténuer les douleurs et endormir quiconque en consommerait. Elle remarqua que son patient jeta un dernier coup d’œil aimant vers sa sœur, certainement pour se rassurer et voir le soulagement sur son visage, avant de sombrer pour un sommeil sans rêve. La voix de Diane se fit plus basse, pour ne pas troubler la quiétude de son patient.
- Je vais terminer de bander la jambe de votre frère et également appliquer un petit cataplasme sur son front. Si vous avez d’autres préoccupations, je comprendrais que vous deviez me laisser seule pour terminer les soins… Elle s’arrêta net dans son mouvement et se tourna vers Arthemys, essayant de sonder son expression, et chuchota : A moins peut-être qu’il me faille absolument une assistance vous obligeant à rester auprès de moi… ?
Un pressentiment, l’instinct féminin, on ne saurait nommer exactement quel était ce sentiment qu’elle ressentait. Elle essaya de trouver le moindre indice sur le visage de la jeune dame écarlate. Ce n’étaient certainement pas ses affaires, mais elle était attentive aux détails. Son sixième sens lui intima de garder auprès d’elle un peu plus longtemps la jeune femme et elle trouva un prétexte pour cela :
- Je vous montrerai comment préparer un lait de pavot pour votre frère. Sait-on jamais que la douleur reste vive un certain temps, cela ne sera pas un luxe pour lui. Qu’en dites-vous ?
Lun 28 Juin - 9:43
Diane rassure la dame écarlate tandis que son frère plonge dans l'inconscience. Un peu inquiète de prime abord, son amie a pour son frère des mots qui la tranquillisent automatiquement. Ensuite à mi-voix, Diane lui confie la suite de ses soins. Arthemys l'écoute avec grande attention. Elle trouve l'art que pratique son amie tout à fait fascinant. Et même si c'est totalement contre les moeurs qui régissent la société, Arthemys en reste fascinée et curieuse. Mais très vite cette lueur d'enthousiasme dans ses cérulés s'éteint à l'évocation de cette obligation dont son père a fait mention. Arthemys baisse la tête, les doigts crispés sur la couverture du lit de son frère.
-Si vous avez déjà gagné ma gratitude en sauvant la vie et les jambes de mon frère, m'offrir l'opportunité d'échapper à cet entretien ne fera que vous octroyer ma gratitude éternelle.
Arthemys sait bien ce qui l'attend si elle rejoint le Duc dans le bureau de son père. Non seulement elle sera mal à l'aise en sa présence, parce qu'elle sentira son regard perçant se fondre sur elle. Mais elle subira aussi le poids du magnétisme de la race de cet homme. Sans parler de la pression qu'il lui mettra pour avoir une réponse. Heureusement pour elle, elle a trouvé en Diane une issue de secours. Une raison pour ne pas consentir à cette obligation. Certes ce n'est pas parce qu'ils ont peu se passer de lui cette fois-ci qu'ils sont tirés d'affaires. Elle se doute bien que son père finira par la presser aussi pour qu'elle donne une réponse à son fidèle ami. Alors l'aide de Diane est une nouvelle bouffée d'oxygène qu'elle ne compte aucunement bouder. Elle s'approche doucement de son amie et effleure sa manche avant de souffler à mi-voix:
-Merci.
Elle s'éloigne ensuite, le sourire aux lèvres.
-Je ne refuse jamais une occasion d'en apprendre plus sur les secrets de ce monde. Et celui de la médecine m'est totalement inconnu. Alors cela sera plaisant de le découvrir à vos côtés. Permettez juste un instant que je hèle un domestique pour qu'il avise mon père de l'état de santé de mon frère.
Arthemys se rince une fois de plus les mains et sort.
-Si vous avez déjà gagné ma gratitude en sauvant la vie et les jambes de mon frère, m'offrir l'opportunité d'échapper à cet entretien ne fera que vous octroyer ma gratitude éternelle.
Arthemys sait bien ce qui l'attend si elle rejoint le Duc dans le bureau de son père. Non seulement elle sera mal à l'aise en sa présence, parce qu'elle sentira son regard perçant se fondre sur elle. Mais elle subira aussi le poids du magnétisme de la race de cet homme. Sans parler de la pression qu'il lui mettra pour avoir une réponse. Heureusement pour elle, elle a trouvé en Diane une issue de secours. Une raison pour ne pas consentir à cette obligation. Certes ce n'est pas parce qu'ils ont peu se passer de lui cette fois-ci qu'ils sont tirés d'affaires. Elle se doute bien que son père finira par la presser aussi pour qu'elle donne une réponse à son fidèle ami. Alors l'aide de Diane est une nouvelle bouffée d'oxygène qu'elle ne compte aucunement bouder. Elle s'approche doucement de son amie et effleure sa manche avant de souffler à mi-voix:
-Merci.
Elle s'éloigne ensuite, le sourire aux lèvres.
-Je ne refuse jamais une occasion d'en apprendre plus sur les secrets de ce monde. Et celui de la médecine m'est totalement inconnu. Alors cela sera plaisant de le découvrir à vos côtés. Permettez juste un instant que je hèle un domestique pour qu'il avise mon père de l'état de santé de mon frère.
Arthemys se rince une fois de plus les mains et sort.
Mouette / Icon : tumblr / Citation : Marylin Monroe
Lun 28 Juin - 11:32
Son sixième sens ne lui faisait donc pas défaut. Le visage d’Arthemys semblait se décrisper alors que Diane lui proposait une alternative pour rester plus longtemps dans cette chambre auprès de son frère, avec une excuse toute trouvée pour ne pas être disponible pour quiconque la demanderait. La physicienne pressa doucement sa main, comme pour lui signifier que le service n’était vraiment que le minimum de ce qu’elle pouvait faire. La dame écarlate s’éloigna pour faire passer un message à son père via le biais d’un des domestiques de Chamfleury. Diane, quant à elle profita de ce moment de silence pour prendre une nouvelle fois le poux de son patient. Rien d’anormal. Son visage n’exprimait plus de souffrance et son sommeil semblait s’être installé pour un moment.
- Votre père au courant, fermez la porte Arthemys je vous prie. Nous ne voulons pas troubler le sommeil de votre frère avec le passage de domestiques ou des bruits de vie et de conversations.
Ce n’était pas faux, mais ce n’était pas l’unique raison à laquelle Diane pensait pour ainsi s’isoler avec la jeune Arthemys. Toutes les deux seules dans les appartements d’un Charles de Chamfleury endormi, elles pourraient converser sans filtre. Il fallait d’ailleurs qu’elle l’avertisse des risques de la fréquenter et de s’intéresser à un art normalement réservé à la gente masculine.
- Vous n’êtes pas sans savoir que l’on n’apprécie que très peu mes capacités. Je ne pourrai prendre le risque de vous enseigner ce que j’ai pu apprendre, vous êtes jeune, ne gâchez pas votre vie avec le lourd fardeau des bruits de couloirs à votre égard. Ma simple présence ici pourrait donner lieu à bien des conversations au sujet des Chamfleury, j’espère que vous en avez bien conscience ?
Alors même qu’elle lui parlait, ses mains continuaient doucement de s’activer pour nettoyer et protéger au mieux la blessure à la jambe du blessé. Ses gestes étaient minutieux, comme si ses mains savaient parfaitement quoi faire, sans avoir à y songer. Ce qui n’était pas totalement inné, étant donné qu’elle avait eu bien des fois l’occasion de s’entraîner sur des blessures similaires sur des miliciens attaqués par des créatures…
- De même, fréquenter une femme de mon rang, mais surtout de mon âge qui n’a pas encore pris d’époux devant Dieu pour accomplir ce que l’on attend d’elle…
Y avait-il besoin d’ajouter quoique ce soit ? Non. Et puis, bien que cela soit son choix, c’était également une souffrance. En silence donc, elle termina de panser la blessure à la jambe. Après s’être longuement rincer les mains et les avants bras pour se débarrasser du sang notamment, elle prépara de quoi protéger la blessure, certes peu profonde, sur le front de Charles.
- Sachez simplement que l’on peut entendre bien des choses à mon égard et la plupart sont fausses. Mais ce qui est vrai et je le dis persuadée que Dieu nous écoute et me foudroiera si je mens, c’est que je suis dévouée aux autres et sincère dans mes amitiés.
Des destins liés |
Son sixième sens ne lui faisait donc pas défaut. Le visage d’Arthemys semblait se décrisper alors que Diane lui proposait une alternative pour rester plus longtemps dans cette chambre auprès de son frère, avec une excuse toute trouvée pour ne pas être disponible pour quiconque la demanderait. La physicienne pressa doucement sa main, comme pour lui signifier que le service n’était vraiment que le minimum de ce qu’elle pouvait faire. La dame écarlate s’éloigna pour faire passer un message à son père via le biais d’un des domestiques de Chamfleury. Diane, quant à elle profita de ce moment de silence pour prendre une nouvelle fois le poux de son patient. Rien d’anormal. Son visage n’exprimait plus de souffrance et son sommeil semblait s’être installé pour un moment.
- Votre père au courant, fermez la porte Arthemys je vous prie. Nous ne voulons pas troubler le sommeil de votre frère avec le passage de domestiques ou des bruits de vie et de conversations.
Ce n’était pas faux, mais ce n’était pas l’unique raison à laquelle Diane pensait pour ainsi s’isoler avec la jeune Arthemys. Toutes les deux seules dans les appartements d’un Charles de Chamfleury endormi, elles pourraient converser sans filtre. Il fallait d’ailleurs qu’elle l’avertisse des risques de la fréquenter et de s’intéresser à un art normalement réservé à la gente masculine.
- Vous n’êtes pas sans savoir que l’on n’apprécie que très peu mes capacités. Je ne pourrai prendre le risque de vous enseigner ce que j’ai pu apprendre, vous êtes jeune, ne gâchez pas votre vie avec le lourd fardeau des bruits de couloirs à votre égard. Ma simple présence ici pourrait donner lieu à bien des conversations au sujet des Chamfleury, j’espère que vous en avez bien conscience ?
Alors même qu’elle lui parlait, ses mains continuaient doucement de s’activer pour nettoyer et protéger au mieux la blessure à la jambe du blessé. Ses gestes étaient minutieux, comme si ses mains savaient parfaitement quoi faire, sans avoir à y songer. Ce qui n’était pas totalement inné, étant donné qu’elle avait eu bien des fois l’occasion de s’entraîner sur des blessures similaires sur des miliciens attaqués par des créatures…
- De même, fréquenter une femme de mon rang, mais surtout de mon âge qui n’a pas encore pris d’époux devant Dieu pour accomplir ce que l’on attend d’elle…
Y avait-il besoin d’ajouter quoique ce soit ? Non. Et puis, bien que cela soit son choix, c’était également une souffrance. En silence donc, elle termina de panser la blessure à la jambe. Après s’être longuement rincer les mains et les avants bras pour se débarrasser du sang notamment, elle prépara de quoi protéger la blessure, certes peu profonde, sur le front de Charles.
- Sachez simplement que l’on peut entendre bien des choses à mon égard et la plupart sont fausses. Mais ce qui est vrai et je le dis persuadée que Dieu nous écoute et me foudroiera si je mens, c’est que je suis dévouée aux autres et sincère dans mes amitiés.
Mar 29 Juin - 9:32
La jeune dame écarlate ferme la porte sur les recommandations avisées de son amie. Assises dans la chambre de Charles, son amie peut aisément admirer la décoration de celle-ci. La chambre se compose d'un grand lit à la polonaise et son baldaquin relevé, une cheminée, tables de chevet, armoire, commode, et une table d'écriture. Les murs sont recouverts d'une tapisserie verte émeraude, le sol constitué d'un parquet, lui-même recouvert d'un grand tapis. Les rideaux sont d’un blanc cassé et bordés de boiseries de chêne accrochées aux fenêtres. Quelques plantes ici et là, des tableaux et des armes sont accrochés à la tapisserie. La chambre est spacieuse et éclairée. Arthemys occupe donc une des chaises de la table de lecture et observe son amie qui tient à l'avertir sur les dangers qu'elle court en la fréquentant. Arthemys secoue la tête pour marquer la négation.
-Croyez-moi Diane, votre profession ne serait pas la seule cause de notre disgrâce au sein de la société. Si vous saviez les tourments que traversent ma famille et les alliances qui se font, vous en seriez horrifiée et craintive de la réputation de VOTRE famille, plutôt que la mienne. C'est pourquoi vous savoir ici est une source de reconnaissance pour moi chère amie. Nous nous connaissons peu, mais vous prenez pour moi déjà un grand risque.
Les cérulés observent la physicienne terminer son art, puis porter sur elle un regard affable à la suite de ses confidences.
-Vous savez Diane, je ne me soucie que très peu des cancans. Il est vrai que contrairement à vous, mon père envisage déjà de me marier à un homme que je ne porte pas dans mon coeur. Mais même si ce mariage rétablira la réputation de ma famille en surface. Dans le fond, elle souillera notre nom d'une manière irréversible. Heureusement que Charles est encore présent pour sauver l'honneur de la famille. Lui fera une bonne union.
Elle a pour son frère un regard tendre. Ignorant que son frère est lui-même sur le point d'éclabousser la famille après avoir engrossé une fille de joie.
-Tout cela pour vous dire que le mariage n'apporte pas toujours le bonheur Diane. Certes cela empêche les autres de médire à votre propos. Mais si vous êtes une femme de votre rang sans époux, belle comme vous êtes. Et si vous exercez cette profession, sachant que cela peut nuire à votre famille, j'ose croire que c'est votre choix et que vous en avez pleinement conscience. Mais pourtant vous en prenez le risque. Moi je n'ai pas vraiment le choix. Mais comme vous, j'ai le sens du dévouement et que moi aussi mes amitiés sont sincères, peu importe ce que la personne qui a su gagner mon affection a pu perpétrer comme faute. Comprenez-vous chère amie?
Elle se lève pour se rapprocher d'elle et poser sur son épaule une délicate main.
-Même dans la tempête, sachez dès aujourd'hui que vous pourrez toujours compter sur la famille Chamfleury, mais surtout sur moi. Je suis jeune certes, mais pas dénuée de vaillance et détermination.
-Croyez-moi Diane, votre profession ne serait pas la seule cause de notre disgrâce au sein de la société. Si vous saviez les tourments que traversent ma famille et les alliances qui se font, vous en seriez horrifiée et craintive de la réputation de VOTRE famille, plutôt que la mienne. C'est pourquoi vous savoir ici est une source de reconnaissance pour moi chère amie. Nous nous connaissons peu, mais vous prenez pour moi déjà un grand risque.
Les cérulés observent la physicienne terminer son art, puis porter sur elle un regard affable à la suite de ses confidences.
-Vous savez Diane, je ne me soucie que très peu des cancans. Il est vrai que contrairement à vous, mon père envisage déjà de me marier à un homme que je ne porte pas dans mon coeur. Mais même si ce mariage rétablira la réputation de ma famille en surface. Dans le fond, elle souillera notre nom d'une manière irréversible. Heureusement que Charles est encore présent pour sauver l'honneur de la famille. Lui fera une bonne union.
Elle a pour son frère un regard tendre. Ignorant que son frère est lui-même sur le point d'éclabousser la famille après avoir engrossé une fille de joie.
-Tout cela pour vous dire que le mariage n'apporte pas toujours le bonheur Diane. Certes cela empêche les autres de médire à votre propos. Mais si vous êtes une femme de votre rang sans époux, belle comme vous êtes. Et si vous exercez cette profession, sachant que cela peut nuire à votre famille, j'ose croire que c'est votre choix et que vous en avez pleinement conscience. Mais pourtant vous en prenez le risque. Moi je n'ai pas vraiment le choix. Mais comme vous, j'ai le sens du dévouement et que moi aussi mes amitiés sont sincères, peu importe ce que la personne qui a su gagner mon affection a pu perpétrer comme faute. Comprenez-vous chère amie?
Elle se lève pour se rapprocher d'elle et poser sur son épaule une délicate main.
-Même dans la tempête, sachez dès aujourd'hui que vous pourrez toujours compter sur la famille Chamfleury, mais surtout sur moi. Je suis jeune certes, mais pas dénuée de vaillance et détermination.
Mouette / Icon : tumblr / Citation : Marylin Monroe
Mar 29 Juin - 17:31
Diane n’avait rien révélé d’extraordinaire à son propos. Elle n’avait fait que lui parler de tout ce que tout le monde à la cour de France sait déjà : elle ose pratiquer la science des hommes en agissant tel un médecin et n’est toujours pas mariée malgré sa trentaine entamée et son rang dans la haute noblesse. Mais c’était suffisant pour que sa réputation soit affaiblie aux yeux de la cour et de ses nobles, malgré sa bonne image de dame de compagnie de la reine. A aucun moment elle n’avait l’intention d’évoquer des sujets plus sombres sur sa famille. Il fallait protéger Arthemys de ce monde sombre dans lequel elle a parfois affaire avec la milice et les créatures…
Alors qu’Arthemys insistait à propos du risque que prenait Diane pour sa famille en la fréquentant, bien évidemment cette dernière ne se doutait pas à quel point en effet, cela pourrait être problématique… Néanmoins, cette affirmation ne la fit pas fuir. En soit, l’une pouvait porter préjudice à l’autre et inversement. Ce ne serait pas intentionnel, c’était évident. Les deux femmes avaient très certainement un bon fond et voyaient dans cette nouvelle amitié un moyen de se confier et de trouver la compassion dont elles avaient toutes les deux besoin. Chacune avait des problèmes et des peines et chacune pouvait trouver une oreille attentive.
- Merci pour votre sincérité Arthemys. Peu de femmes se comportent de la sorte avec moi et j’ai plus souvent affaire à l’hypocrisie de la cour.
Elle se trouva un peu décontenancée après que les deux demoiselles se soient ainsi parler sans fard. L’authenticité qui se dégageait de leur conversation était annonciatrice d’une belle amitié, à n’en point douter. Il lui fallut une bonne minute pour retrouver ses esprits. Pendant qu’elle terminait de s’occuper de la dernière blessure moins grave du frère de la dame écarlate, elle continua de se confier.
- Prenez soin de votre famille Arthemys, ne cessez jamais de vous préoccupez d’eux. Mais ne vous oubliez pas également. Ne vous interdisez pas de vivre pour votre bon plaisir. Ou bien alors vous aurez trente ans et un vide dans votre cœur, tout comme moi. Je n’ai jamais cessé de vivre pour et par les autres. C’était mon choix, évidemment. J’ai décidé de chérir ceux que la peste, la guerre ou bien la mort tout simplement, n’ont pas raflé. Je me réfugie dans la médecine pour avoir un but, une utilité. Mais je ne suis pas heureuse pour autant. J’ai fait le choix d’être seule, car l’attachement n’est que souffrance, mais si vous saviez combien cela me rend triste.
Ne voulant pas l’encourager à céder à la pression d’un mariage qu’elle ne désire pas, elle se reprit bien vite avant de semer le trouble dans les pensées de la jeune intendante.
- Il y a toujours une solution pour chaque problème. Celle de votre père n’est sans doute pas la meilleure et peut-être n’a-t-il pas la possibilité de s’en rendre compte ? Gagnez du temps. Et puis vous êtes encore jeune… Vos charmes sont multiples, vous trouverez un bon parti qui tirera de son infortune votre famille et ravira votre cœur. Votre frère vous soutient-il ? Il a l’air de n’être que tendresse envers vous, comme mon Charles
Son travail sur le patient terminé, Diane était plutôt satisfaite. Elle tira le drap pour recouvrir le corps du blessé pendant son repos et puis elle se nettoya une dernière fois les mains avec précaution pour se débarrasser définitivement du sang, même jusque sous ses ongles qu’elle brossa. La physicienne prépara ensuite de quoi faire un lait de pavot, sous les yeux de la dame écarlate. C’était une tâche facile, il suffisait simplement d’être précis dans les doses, rien qui qui ne serait pas dans les cordes d’une jeune femme de bonne famille à vrai dire.
- Il faudra changer matin et soir les compresses sur la jambe de votre frère, vous en sentirez-vous capable ? Ce n’est pas plaisant à regarder, mais je ne doute pas que fait par vous, cela aide à la bonne convalescence de votre frère. Et puis, vous devrez probablement rester le plus possible auprès de lui afin de surveiller son état. Un bon moyen de vous soustraire à vos obligations… Lui dit-elle avec un sourire entendu. Je vous laisse de quoi continuer les soins pour plusieurs jours, mais je n’ai pas davantage dans ma malle. Néanmoins, vous trouverez sans peine en ville ce dont vous aurez besoin pour la suite. Et faites de nouveau appel à moi si son état se dégrade, ou pour tout autre chose, Arthemys.
Avant de quitter le manoir, elle s'assura une nouvelle fois qu'Arthemys avait bien retenu les instructions pour surveiller l'état de son frère. Elle lui rappela également qu'elle pourrait faire le déplacement si le doute planait sur la santé du blessé. Et puis, son travail terminé, elle quitta le domaine des Chamfleury.
Des destins liés |
Diane n’avait rien révélé d’extraordinaire à son propos. Elle n’avait fait que lui parler de tout ce que tout le monde à la cour de France sait déjà : elle ose pratiquer la science des hommes en agissant tel un médecin et n’est toujours pas mariée malgré sa trentaine entamée et son rang dans la haute noblesse. Mais c’était suffisant pour que sa réputation soit affaiblie aux yeux de la cour et de ses nobles, malgré sa bonne image de dame de compagnie de la reine. A aucun moment elle n’avait l’intention d’évoquer des sujets plus sombres sur sa famille. Il fallait protéger Arthemys de ce monde sombre dans lequel elle a parfois affaire avec la milice et les créatures…
Alors qu’Arthemys insistait à propos du risque que prenait Diane pour sa famille en la fréquentant, bien évidemment cette dernière ne se doutait pas à quel point en effet, cela pourrait être problématique… Néanmoins, cette affirmation ne la fit pas fuir. En soit, l’une pouvait porter préjudice à l’autre et inversement. Ce ne serait pas intentionnel, c’était évident. Les deux femmes avaient très certainement un bon fond et voyaient dans cette nouvelle amitié un moyen de se confier et de trouver la compassion dont elles avaient toutes les deux besoin. Chacune avait des problèmes et des peines et chacune pouvait trouver une oreille attentive.
- Merci pour votre sincérité Arthemys. Peu de femmes se comportent de la sorte avec moi et j’ai plus souvent affaire à l’hypocrisie de la cour.
Elle se trouva un peu décontenancée après que les deux demoiselles se soient ainsi parler sans fard. L’authenticité qui se dégageait de leur conversation était annonciatrice d’une belle amitié, à n’en point douter. Il lui fallut une bonne minute pour retrouver ses esprits. Pendant qu’elle terminait de s’occuper de la dernière blessure moins grave du frère de la dame écarlate, elle continua de se confier.
- Prenez soin de votre famille Arthemys, ne cessez jamais de vous préoccupez d’eux. Mais ne vous oubliez pas également. Ne vous interdisez pas de vivre pour votre bon plaisir. Ou bien alors vous aurez trente ans et un vide dans votre cœur, tout comme moi. Je n’ai jamais cessé de vivre pour et par les autres. C’était mon choix, évidemment. J’ai décidé de chérir ceux que la peste, la guerre ou bien la mort tout simplement, n’ont pas raflé. Je me réfugie dans la médecine pour avoir un but, une utilité. Mais je ne suis pas heureuse pour autant. J’ai fait le choix d’être seule, car l’attachement n’est que souffrance, mais si vous saviez combien cela me rend triste.
Ne voulant pas l’encourager à céder à la pression d’un mariage qu’elle ne désire pas, elle se reprit bien vite avant de semer le trouble dans les pensées de la jeune intendante.
- Il y a toujours une solution pour chaque problème. Celle de votre père n’est sans doute pas la meilleure et peut-être n’a-t-il pas la possibilité de s’en rendre compte ? Gagnez du temps. Et puis vous êtes encore jeune… Vos charmes sont multiples, vous trouverez un bon parti qui tirera de son infortune votre famille et ravira votre cœur. Votre frère vous soutient-il ? Il a l’air de n’être que tendresse envers vous, comme mon Charles
Son travail sur le patient terminé, Diane était plutôt satisfaite. Elle tira le drap pour recouvrir le corps du blessé pendant son repos et puis elle se nettoya une dernière fois les mains avec précaution pour se débarrasser définitivement du sang, même jusque sous ses ongles qu’elle brossa. La physicienne prépara ensuite de quoi faire un lait de pavot, sous les yeux de la dame écarlate. C’était une tâche facile, il suffisait simplement d’être précis dans les doses, rien qui qui ne serait pas dans les cordes d’une jeune femme de bonne famille à vrai dire.
- Il faudra changer matin et soir les compresses sur la jambe de votre frère, vous en sentirez-vous capable ? Ce n’est pas plaisant à regarder, mais je ne doute pas que fait par vous, cela aide à la bonne convalescence de votre frère. Et puis, vous devrez probablement rester le plus possible auprès de lui afin de surveiller son état. Un bon moyen de vous soustraire à vos obligations… Lui dit-elle avec un sourire entendu. Je vous laisse de quoi continuer les soins pour plusieurs jours, mais je n’ai pas davantage dans ma malle. Néanmoins, vous trouverez sans peine en ville ce dont vous aurez besoin pour la suite. Et faites de nouveau appel à moi si son état se dégrade, ou pour tout autre chose, Arthemys.
Avant de quitter le manoir, elle s'assura une nouvelle fois qu'Arthemys avait bien retenu les instructions pour surveiller l'état de son frère. Elle lui rappela également qu'elle pourrait faire le déplacement si le doute planait sur la santé du blessé. Et puis, son travail terminé, elle quitta le domaine des Chamfleury.