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Jean d'Hostun
HUMAIN - CHEVALIER

inventaire

Inventaire : Son attirail de chevalier
1 onguent
1 lettre signée d'un H.
Espèce : sorcier
Emploi : chevalier errant
Situation maritale : célibataire, non promis
Histoire : www
Ses liens : www
Pièces : 3216
DC : Vlad / Noah / Hermance / Mihnea / Bénédicte

badges


Jean d'Hostun
Inventaire : Son attirail de chevalier
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Espèce : sorcier
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Situation maritale : célibataire, non promis
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Dim 11 Juil - 0:43
Grâce à une missive provenant de sa mère, Jean avait appris que son maître avait eu une promotion. Ce n’était pas rien. Et surtout, c’était amplement mérité. Cet homme avait inculqué à Jean plein de valeurs importantes. Et pour cela il lui en était éternellement reconnaissant. Si l’idée de départ était de féliciter Aimable, Jean ne cachait pas son désir de lui faire part d’une autre nouvelle : la missive mystère reçue il y avait un mois. Ça ne présageait rien de bon pour personne.
Jean avait bon nombre de secrets. Et si l’un d’eux était découvert, les autres le seraient rapidement. Malheureusement il ne serait pas le seul impacté par les conséquences de leur découverte. Sa famille risquait beaucoup d’ennuis aussi.

Après des jours de voyage, Jean arrivait enfin au domaine d’Aimable. Cela lui rappelait bien des souvenirs. Les entraînements, les jeux avec les enfants, Beryl, Eleanor. Cette vie insouciante lui paraissait si loin, alors qu’elle ne l’était pas tant.
En posant pied à terre, il se saisit des rênes pour faire les quelques pas restant vers la propriété des De Bayard. Il a toujours trouvé l’endroit reposant. Ou peut-être était-ce simplement parce qu’il se considérait comme chez lui. Croisant les premiers domestiques, il les salua joyeusement. Un palefrenier lui demanda s’il pouvait le débarrasser. Jean prit deux minutes pour récupérer quelque chose dans une de ses sacoches. Il fourra le papier au fond de sa poche et confia enfin sa monture.

— Merci.

Il adressa un sourire et s’avança jusqu’à ce qu’une femme vienne à lui dans le but de connaître le motif de sa visite. Elle le reconnut et lui demanda de ses nouvelles. Ce fut ainsi qu’il se retrouva à discuter avec les gens de maison. Il a toujours été un jeune homme simple et s’adressant à tout le monde comme son égal. Enfin presque. Il ne se le permettait pas avec les personnes de plus haut rang que lui.
La conversation se poursuivit jusqu’à ce qu’une voix d’enfant se fasse entendre. Jean tourna les yeux et vit le petit Isabeau. Il avait bien grandi depuis la dernière fois. Mettant un genou en terre, le jeune chevalier sourit au garçon.

— Bonjour, Isabeau. Ça faisait longtemps.

Il lui ébouriffa les cheveux avant de l’interroger sur la présence de son père. Après tout c’était lui qu’il était venu voir, même si voir le reste de la famille était aussi important à ses yeux.
Aimable E. De Bayard
HUMAIN - CHEVALIER

inventaire

Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
- Bon pour un item chez May
- 1 Onguent
Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
Pièces : 4297

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Aimable E. De Bayard
Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
- Bon pour un item chez May
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Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
Pièces : 4297
Mar 27 Juil - 15:57
Assis au bord du lit, Aimable réfléchit.

Ses coudes sont posés sur ses genoux. Sa tête, inclinée vers le sol.

Entre ses mains blessées, couvertes de cor et de cicatrices, les anneaux d’acier glissent, inlassablement, entre ses doigts. La croix d’argent suit ses gestes, reflétant parfois l’éclat solitaire d’un rayon égaré. Ses sourcils broussailleux ne sont pas même froncés. Une triste résignation écrase ses épaules, sa nuque, un poids dont il n’arrive pas à se débarrasser.

Depuis la réception de cette missive, il réfléchit, sans comprendre, sans trouver. Comment a-t-on appris pour son secret ? Qui s’est chargé d’en parler ? Ses lèvres se serrent, ses mâchoires s’écrasent l’une contre l’autre. L’Ouroboros frémit, sous sa peau, c’est une ombre qu’il tapit derrière ses paupières, une menace que ses muscles retiennent, ils se contractent pour retenir son mouvement. La Voix s’apaise, il soupire, ses épaules se relâchent alors qu’il lève les yeux vers le ciel. Dieu va-t-il répondre à ses prières ? Il ne veut pas sa rédemption et à dire vrai, il n’a pas tant d’espoir à son sujet ; tout ce qu’il demande, c’est qu’on laisse sa famille en paix.

Qu’il puisse les voir.

Un mouvement attire son regard. Eleanor pousse légèrement la porte entrebâillée et le cherche quelques secondes du regard. Lorsqu’elle le voit, son visage s’éclaire.

Et quand elle sourit, elle chasse tous les nuages qui obscurcissaient sa vue. Il reprend courage, assez pour se redresser avec dignité, reposant ses mains sur ses cuisses.

_ Tout va bien ?

_ Je me demandais où tu étais.

Elle le rejoint de son pas léger et récupère doucement la croix entre ses doigts. Docilement, il la lui laisse. Elle l’observe longuement, jusqu’à faire refléter les rayons du soleil sur l’argent. Puis elle passe la croix autour du cou de son amant, ses mains potelées venant se saisir de son visage. Elle caresse ses pommettes saillantes de la pulpe de ses doigts, recueillant précieusement ses mâchoires au creux de ses paumes. Ses lèvres se déposent, chastement, sur celles de son époux.

_ Je suis heureuse de t’avoir. Toutes mes félicitations pour ta promotion, mon bel Instructeur.

Aimable se sent rougir et, timidement, se contente de baisser humblement les yeux, le visage éclairé d’un sourire.

_ D’ailleurs, j’ai une bonne surprise pour toi. Devine qui est arrivé ?

Surpris, Aimable lève les yeux vers elle…

Pendant ce temps, Isabeau se tient près de Jean, son épée en bois fièrement accrochée à sa hanche. L’enfant, d’une poignée d’années, affiche un grand sourire à Jean.

_ Tu sais un jour j’serais assez grand pour être plus grand que toi. Et un jour j’serais chevalier comme toi. On ira bouter du brigand ! Affirme –t-il avant que la question de Jean ne le prenne au dépourvu. L’enfant doit abandonner quelques secondes ses rêves de justice pour s’accorder le temps de la réflexion – n’ayant pas de réponses, Isabeau se tourne aussitôt à la recherche de son grand frère. Richard s’approche à son tour. Plus posé que son petit frère, Richard incline légèrement le buste pour saluer Jean.

_ Chevalier d’Hostun. Cela fait longtemps que nous ne nous avons pas reçu. Père est en train de prier, il ne devrait guère tarder, j’ai annoncé votre venue à Mère.

D’ailleurs, quelques secondes plus tard, des craquements de plancher annoncent l’arrivée du couple. Surpris, Aimable descend les premières marches de l’escalier, avant de les avaler en quelques pas rapides. S’approchant de Jean, il abat une de ses mains derrière son crâne, cognant la tête de Jean contre son torse dans un salut bourru. Affectueux, Aimable frotte son dos de son autre main avant de le repousser maladroitement, un rare sourire aux lèvres.

_ Jean. Je suis content de te voir.

Il est rare qu’Aimable sourie de la sorte. Assez pour que ses traits paraissent… relâchés, plus détendus, pour plisser le coin de ses yeux et dessiner le creux de ses joues. Une certaine chaleur apaise l’acier de ses prunelles, ses épaules se relâchent et une fois de plus, sa main tapote lourdement l’épaule de Jean comme pour évaluer sa force.

_ Comment vas-tu, depuis tout ce temps ? As-tu trouvé un Seigneur à qui prêter allégeance ?

_ Aimable, allons, commençons déjà par l’accueillir comme il se doit !

Eleanor se faufile de derrière son mari. La petite femme aux courbes généreuses s’approche, un sourire malicieux aux lèvres, offrant sa main à Jean pour qu’il y dépose un baisemain. Le geste est plus espiègle que sincère, d’ailleurs, si Jean s’exécute, elle lâche un rire bref et se recule d’un pas.

_ Tu as bien grandi… Installez-vous, je vais vous chercher du jus de pommes.

Elle s’éloigne vers la cuisine, suivie par ses deux enfants impatients qui espèrent en profiter pour bénéficier d’un goûter… Aimable, lui, détaille Jean avec attention. Jean a été un de ses rares écuyers. Un jeune homme au sourire solaire, à l’humeur chaleureuse, avec qui il a passé de très bonnes années. Oh il se souviendrait toujours de cette fois où alors que Jean le devançait, il lui avait lancé une boule de neige ! Il avait fallu de 4 boules de neige pour qu’il comprenne qu’en réalité, ce n’était pas une branche, mais bien le Chevalier austère qui se montrait taquin pour une des rares fois de sa vie…

Il lui avait appris ses valeurs, son sens de la justice, ses devoirs pour la veuve et l’orphelin. Pour Dieu et ses préceptes. Il s’était attaché à lui, plus qu’il n’aurait crû.

Et à sa plus grande surprise, c’est avec la fierté et le soulagement d’un père qu’il voit l’enfant revenir au nid. Ce n’est plus un gamin, c’est un homme, qui ne dépend plus de lui. Et pourtant… Aimable est un homme farouche, tapi derrière ses murailles, son regard d’acier, sa dureté ; un cœur loyal auquel il faut beaucoup de patience pour se lier. Mais les plus persévérants gagnent un ami que la vie, le temps et la distance ne sauront jamais vaincre.

_ ... Content de te voir, répète-t-il simplement, repris par sa timidité, préférant reprendre son allure austère. Sans grande réussite, le voilà qui dandine un peu d'un pied sur l'autre avec l'impatience d'un jeune étalon, préférant se rassoir pour convier Jean à l'imiter, La route n'a pas été trop difficile ?
Jean d'Hostun
HUMAIN - CHEVALIER

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Inventaire : Son attirail de chevalier
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Espèce : sorcier
Emploi : chevalier errant
Situation maritale : célibataire, non promis
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Pièces : 3216
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Jean d'Hostun
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Mer 4 Aoû - 17:14
Le petit garçon qui lui faisait face était rigolo. Ce bonhomme se voyait déjà mener une vie de justicier. Il fallait avouer qu’avec l’exemple d’Aimable droit comme un i, la relève était assuré. Jean espérait bien pouvoir discuter joyeusement et jouer comme l’enfant plus tard. Lorsqu’il aurait réglé les affaires importantes.
À côté d’Isabeau, son aîné semblait beaucoup plus cérémonieux. C’en était presque dommage. Mais il se comportait comme on pouvait l’attendre de la part d’un aîné. Jean était lui aussi le premier né, il aurait à apprendre de Richard.

— Merci. Isabeau, nous parlerons de tout ça plus tard, d’accord ? J’ai des choses urgentes à voir avec ton père.

Et avec Jean, une parole était une parole. Le petit pouvait être sûr qu’il en serait ainsi avant que Jean ne reprenne la route.
L’apparition du maître de maison fit fleurir un immense sourire sur le visage du jeune chevalier. Et sa manière de le saluer comme on retrouvait un fils absent depuis longtemps eut le mérite d’évaporer un peu ses inquiétudes. Il n’hésitait pas à passer un bras dans le dos d’Aimable pour le tapoter gentiment avant d’être écarté. Il aimait voir son maître sourire.

— Cela faisait longtemps.

Il répondit au geste d’Aimable d’une tape sur son bras.

— Ça va, ça va, essayait-il de s’en convaincre. Non, Monsieur. Toujours aucun Seigneur à servir. Mais durant mon voyage, j’ai servi un tas de gens…

Il n’eut pas le temps de s’étendre sur ses expériences que la dame de Bayard intervint. Il prit sa main docilement et par un jeu bien huilé lui fit un baisemain sans que ses lèvres ne la touchent. Heureusement que Jean y était bien entraîné.

— Ma dame. Vous savez que vous n’avez pas besoin d’être aussi cérémoniale avec moi. Je ne suis qu’un homme humble.

Il était étonnant d’apprendre qu’il avait grandi. Il n’avait pas eu besoin de changer ses vêtements dernièrement. Mais peut-être s’en était-il pas rendu compte. Jean suivit le mouvement en s’asseyant. Des souvenirs lui revenaient en mémoire depuis qu’il était arrivé sur ces terres. Il se rappelait des jeux dans la neige avec Beryl et les enfants, les entraînements ardus, les farces de son maître… Car oui, cet homme n’en avait pas l’air mais il avait déjà fait tourner Jean en bourrique.

— Moi aussi, très content, ajouta-t-il toujours en souriant. Vous savez. Depuis que je voyage sans arrêt, je suis habitué à tout. La pluie, la chaleur, les routes en mauvais état… Je commence à avoir vu beaucoup du pays.

Bien que cela ne lui trouvait pas de Seigneur à servir. Jean n’avait peut-être pas envie de se mettre au service de quelqu’un. Parfois il se demandait s’il n’était pas mieux à bourlinguer. Au moins il n’aurait jamais à se soucier de fonder une famille. Ayant déjà abandonné ses droits de succession sur les biens de son père, il n’avait plus rien d’un bon parti.

— Je suis venu, car Mère m’a prévenu pour votre promotion. Félicitations, vous ferez des merveilles.

Et il parlait en connaissance de cause, persuadé qu’Aimable avait fait du très bon travail avec lui.
Aimable E. De Bayard
HUMAIN - CHEVALIER

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Aimable E. De Bayard
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Dim 22 Aoû - 23:01
Les De Bayard sont d’une nature peu loquace. Peut-être est-ce la rareté de leurs mots qui pousse Isabeau à prendre avec grand sérieux les propos de Jean : à la mention « d’urgence », Isabeau hoche gravement la tête avant de tourner les yeux vers son aîné. Richard, en réponse, prend tendrement sa main dans la sienne et les deux enfants s’éloignent, bien qu’Isabeau se tourne une fois vers Jean pour le saluer de la main.

Aimable, quant à lui, se détache comme à contrecœur de Jean. De ses yeux clairs, il étudie le moindre de ses traits – son sourire, ses yeux, oh oui ses yeux. Pour l’une des rares fois, il laisse ses prunelles célestes se fondre dans celles cuivrées de son élève : Jean a été son page, son écuyer, jusqu’à devenir Chevalier… Il est assez fier : à ses yeux, ce garçon a su prendre sa vie en mains. Et bien qu’elle ne soit pas des plus tendres, il trouve toujours la force de sourire. Un cœur chaleureux comme le sien a su vaincre ses méfiances et même, à passer ses défenses, assez pour qu’il accepte d’offrir un peu d’affection à ce garçon. Une affection qui s’est développée au fur et à mesure des années. Aimable s’était senti seul, le jour où Jean était parti. Il n’entendait plus sa voix derrière lui, ne sentait plus sa présence à ses côtés. Il n’y avait plus ce sourire chaleureux, ce regard malicieux levé vers lui, cette fougue bien différente de la sienne, une énergie solaire comme il les appréciait. Aux côtés d’âmes comme la sienne, Aimable se sentait soulagé d’un poids – soulagé de cette obscurité dans laquelle son esprit s’empêtrait.

Ils s’étaient complétés. Lui, le garçon plein de vie qui ne demandait que d’un cadre pour s’épanouir. Lui, le vieux croulant sous ses fardeaux, qui ne demandait qu’un peu de liberté pour vivre. Avec Jean, l’apprentissage s’était fait simplement : le garçon apprenait vite, il était volontaire et appliqué. Il était déterminé : il avait suffi de lui enseigner ses valeurs pour qu’il se les approprie et les défende bec et ongles. Ce garçon irait loin et parfois, Aimable s’inquiétait de savoir qu’il n’avait offert sa loyauté à personne. Qu’attendait-il ? Les années passaient et bientôt, il serait en âge d’avoir une famille, un logis. N’était-il pas fatigué de parcourir les routes sans cesse ? Enfin. Ce n’est pas comme si Jean n’avait nulle part où aller : les portes de leur demeure lui resteront toujours ouvertes.

Eleanor, quant à elle, pouffa de joie au baisemain esquissé. Les yeux pétillants de malice, elle abandonne une caresse maternelle le long de la joue de Jean, jusqu’à se reculer d’un pas en reposant ses mains nouées contre son ventre rond.

_ De temps en temps, j’aime être saluée comme une Dame de la Cour ! Je me sens importante, s’amuse-t-elle en se glissant dans la cuisine.

_ Tu l’es, pour moi, souffle Aimable, par pur réflexe, en s’installant face à Jean. Eleanor revient vers eux pour leur verser un grand verre de jus de pommes.

_ Je sais, sourit-elle, avec tendresse, Je vais vous laisser discuter… Je repasserai plus tard.

Eleanor s’évade pour leur laisser un peu d’intimité. Aimable prend son verre et en boit une gorgée. Le jus date d’il y a quelques mois : son goût est sucré, un fond aigre, il commence à pétiller. Aimable observe songeusement le liquide : or, cuivre et rouille mêlés. Jean fait mention de ses voyages et, en réponse, le Chevalier unit ses yeux à ceux de son comparse. Les yeux de Jean… lui rappellent tant le verre qu’il tient en main. Il y persiste cette innocence pétillante et pourtant, ces lointains reflets d’usure. Derrière ce cœur si bon, ces sourires éclatants, il y a cette pénombre : une froideur, une blessure, quelque chose qu’il n’explique pas et qu’il ne comprend pas. Quelque chose qu’il a appris à accepter et à aimer. Après tout… Lui-même a sa part d’obscurité. Et pas des moindres.

Parfois, il aimerait que cette malédiction l’aide à comprendre les ombres que les autres renferment. Pour mieux les chasser. Mais l’Ouroboros est une créature de cauchemar. Les seules choses qu’elle chasse… Ce sont les rêves, les vies, les espoirs. Il voulait être chevalier pour protéger – mais que protège-t-il au final ? Enfin. Quand il voit ce que devient Jean… Il se dit qu’il a réussi, d’une façon ou d’une autre, à en protéger certains. Car malgré la rouille logée dans ses yeux, son sourire brille toujours, avec la même force. Sans faillir. Il devrait avoir le courage de lui dire… qu’il était fier de lui. Mais est-ce là sa place ? Peut-il se le permettre ? N’est-ce pas… Enfin… déplacé ? Pudiquement, Aimable baisse les prunelles, préférant retourner à la contemplation de son verre.

_ Hm... Les voyages épuisent comme ils nourrissent. Je n’aurais jamais crû que tu apprécierais ainsi voyager. Quand tu étais jeune et que nous montions les sommets, je t’entendais traîner les pieds, constate Aimable, esquissant un sourire du coin des lèvres, Enfin, en quelques années, tu as su me dépasser. Après, c’était à moi de te demander de ralentir le pas !

Et parfois, malicieux, Aimable s’arrêtait et prenait un raccourci, ou se contentait d’attendre à ce que le jeune homme revienne jusqu’à lui.

_ Certains oiseaux sont faits pour vivre librement. Et n’ont besoin que d’une branche pour se reposer, de temps en temps. Sache que ma demeure t’accueillera toujours, si tu en as le désir. N’hésite jamais à revenir.

A ses félicitations, Aimable répond par un haussement d’épaules et esquisse un sourire.

_ Merci. J’espère que je serais à la hauteur de ce que l’on attend de moi. Bien que je ne sois pas certain… du bienfondé d’une telle promotion, reconnaît-il dans une petite moue, Tu n’es pas sans savoir qu’une attaque a été menée à l’encontre de l’armée… Malheureusement, il ne nous a pas été possible d’arrêter les coupables. Et au vu des circonstances de cette promotion, je ne sais guère s’il s’est agi d’une punition ou d’une récompense concernant mes compétences, avoue-t-il en redressant légèrement les yeux vers Jean.

_ Depuis ma promotion, il m’est plus complexe de venir jusqu’ici voir ma famille. Je dois être attentif… à tout ce qu’il se dit, à tout ce que je fais. Je forme de jeunes recrues, tout en étant… dans une meute dont je suis loin d’être l’alpha. Je ne me sens pas serein. Je m’inquiète… Des erreurs que je pourrais faire et de l’attention… que l’on dirige vers moi. Vers nous.

Son regard s’est assombri, alors qu’il fixe, longuement, Jean. Son verre entre ses doigts. L’or souillé de cuivre. Un homme incapable de s’attacher : un autre attaché de toutes parts, qui ne demande qu’à un peu de liberté.

_ Sois prudent, Jean. As-tu vu… ou entendu quoi que ce soit de suspect ?

Quel loup rôde, dans la bergerie ?

Aimable – la Voix – retiennent un grondement sourd. L’heure viendra. Où les biches dévoreront les loups.

Lui et Jean sont si différents : l’un froid et austère, l’autre, simple et chaleureux. Pourtant, tous deux ont les poings liés. Tous deux sont prisonniers.

Jean erre, mais les chaînes restent. Et si l’Ouroboros sait bien faire une chose, c’est rompre les chaînes qui l’enchaînent.

Jean d'Hostun
HUMAIN - CHEVALIER

inventaire

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Jean d'Hostun
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Jeu 16 Sep - 22:45
Jean trouvait ce couple adorable malgré les années qui passaient. Ils s’aimaient toujours autant. Quelle chance ! Ce n’était pas donné à tout le monde. Au mieux certains pouvaient s’apprécier comme ses parents, mais c’était loin d’être de l’amour. Admiratif, Jean ne pouvait s’empêcher de sourire. Et malgré sa propre affection pour Eleanor, il était content qu’elle les laisse seuls. Une fois les nouvelles échangées, ils auraient des choses bien moins drôles à se dire.
Malgré sa gorge nouée, Jean avalait une gorgée de jus. On le sentait passer celui-là ! C’était toutefois un goût familier. Il avait appris à l’aimer durant tout ce temps. Il se rappellerait toujours du visage de Beryl quand il buvait du jus de pomme trop vieux.

Épuiser ? Il n’en avait pas l’impression. Bien au contraire ! C’était une telle évasion d’aller où bon lui semblait sans avoir de compte à rendre, sans être surveillé constamment.
Jean se souvenait bien de ses randonnées en montagne. C’était l’enfer et ennuyeux même, voilà pourquoi il traînait tant des pieds. Et puis il avait changé d’état d’esprit et se disait que plus vite il grimpait, plus vite il redescendait pour faire autre chose de plus intéressant.
Aimable lui rappelait que les portes de sa demeure lui étaient ouvertes et Jean ne pouvait que l’en remercier. Il n’avait pas à craindre pour lui. Jean pouvait aussi retourner chez ses parents, bien que ceux-ci le presseraient un peu plus de choisir un seigneur. Et son père lui reparlerait mariage. Si Jean avait été moins aventureux, il aurait coupé court au problème en entrant dans les ordres. Tout aurait été si simple…

Comme il pouvait s’y attendre, Aimable doutait de tout. Voici une sacrée manie que Jean lui connaissait bien.

— Ne soyez pas si négatif ! Je comprends que ce soit difficile pour vous qui êtes si aimant. Autrement c’est une très bonne chose, j’en suis certain. Et puis vous n’êtes pas encore habitué à vos nouvelles fonctions, je suppose que c’est normal de douter.

Il souriait comme à son habitude, réellement convaincu par ses propres mots cette fois-ci.

— Comme je vous l’ai dit, vous avez fait du bon travail avec moi. Je suis sûr qu’il en sera de même pour vos recrues. Leur éducation se fait juste dans un cadre plus formel.

Difficile de convaincre cet homme qui semblait toujours mal à l’aise hors de sa zone de confort. Jean avalait une nouvelle gorgée plus longue cette fois. Face au regard insistant du plus âgé, le jeune baissait les yeux sur ses doigts. Il ignorait si ses mots auraient l’effet escompté. Mais au moins c’était dit. Aimable pouvait en faire ce qu’il voulait.
Le silence s’installait désormais. Pouvait-il aborder le véritable motif de sa visite ? Pour une fois qu’il réfléchissait, il le fit trop longuement. Aimable semblait lire ses pensées et présentait le sujet de façon détournée. Relevant les yeux vers lui, Jean faisait taire ses idées. Sa main se glissait alors dans sa poche pour récupérer la lettre un peu cornée et froissée. Il la dépliait prudemment et la glissait lentement vers son ancien maître. Son regard se faisait plus fuyant.

— J’ai reçu ceci. Il y a… longtemps. Je n’ai pas voulu y prêter attention. Mais ça a fini par m’empêcher de dormir. Comprenez-vous de quoi il s’agit ?

Jean tentait un nouveau regard vers Aimable pour essayer de trouver une réponse. Il aimerait tellement entendre que cette lettre n’avait rien de sérieux, mais…

— Je connais quatre des noms de cette liste, dont une de nom uniquement. Penser que c’est une plaisanterie me rassurerait grandement.

Il n’était pas sûr que la Lisbeth mentionnait était celle qu’il avait rencontré à Paris. Cependant ce n’était pas un nom répandu. Et puis il y avait le nom de cette princesse, l’aînée de la reine. Dire qu’elle était anormale, comme Jean l’était, c’était une accusation grave. Et pas des moindres. Il serait impossible pour lui de l’approcher et d’en vérifier les dires. L’auteur de la lettre était bien gentil, mais on n’approchait pas une princesse n’importe comment. Et il n’existait pas de répertoire avec lequel on pouvait retrouver des inconnus.
Le sourire de Jean avait disparu depuis un moment. Il serrait ses mains sur la table, les doigts entrecroisés. On aurait dit qu’il priait Aimable de démentir.
Aimable E. De Bayard
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Aimable E. De Bayard
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Ven 17 Sep - 11:38
Les encouragements de Jean portent leurs fruits.

Etonné, Aimable finit par esquisser un sourire attendri et baisse humblement les yeux. A se demander qui a été l’écuyer de l’autre ! Enfin, Jean est un Chevalier à présent, son égal. Et il ressent, il est vrai, une certaine fierté d’avoir cheminé à ses côtés. Jean n’est peut-être que le premier parmi d’autres recrues ? Et peut-être que seules ses compétences ont été récompensées par cette promotion.

_ Tu as raison,
concède-t-il, Merci.

Peu loquace, les mots qu’ils prononcent sont toujours réfléchis – et pensés. Apparaissant bien plus fermé que son ancien élève, Aimable est en réalité bien moins secret que ne l’est Jean. S’il n’est pas bavard, son corps parle pour lui ! Par des douleurs, des tensions musculaires, des gestes raides. Ainsi, Aimable s’est déjà interposé pour protéger Jean d’un danger, sans même avoir à y réfléchir. Comme il le faisait pour ses fils.

Attentif, il remarque que le silence prend ses aises. Tiens, c’est peu habituel. Même lors de leurs randonnées, Jean trouvait toujours le moyen de parler alors que le souffle lui manquait ! Aimable s’était amusé à le faire courir ou à accroître l’effort pour voir s’il allait se taire et encore, ça ne suffisait pas toujours. Il l’entendait râler dans son dos, ou demander s’il n’y avait pas un raccourci. Ces souvenirs lui arracheraient presque un sourire, si Jean ne gardait pas les yeux baissés.

Ce geste, aussi simple soit-il, l’inquiète. Ses sourcils se froncent, discrètement, creusant les rides sur son front et celles au coin de ses yeux. A-t-il vu juste ? La lettre que Jean glisse vers lui répond à ses questions. Sa main se referme sur cette dernière pour l’étudier soigneusement. Ses yeux sont des armes qu’il utilise peu souvent. Ses prunelles détaillent attentivement le papier, l’écriture, l’encre… Il est semblable au courrier qu’il a reçu. Finalement, il le repose sur la table et le rend à son légitime propriétaire. Jean lui adresse un regard. Ce même regard quand Hildegard le défiait.

Un appel à l’aide auquel le Chevalier ne peut que répondre.

Son visage retrouve la gravité qu’il a l’habitude d’afficher. Un poids sur les épaules, ses sourcils légèrement froncés sur ses yeux assombris. Une force résignée, semblable à celle des chênes écrasés par la neige mais qui se tiennent fièrement dressés. Son fardeau n’est pas que saisonnier : c’est un poids qu’il porte depuis tant d’années qu’il s’y serait presque habitué. Un poids qui n’est plus suffisant pour le faire s’effondrer.

Alors quand Jean se présente, troublé, Aimable se redresse. Ses épaules habituellement voûtées se relèvent, sa nuque n’est plus courbée. Il se tient droit et noble. Sa main se referme affectueusement sur l’épaule de son ami. Une main emplie d’os et de muscles, couverte d’un véritable cuir lardé de cicatrices, il ressert la pression de ses doigts en un geste de soutien.

Aimable est un homme timide, dont l’esprit torturé créée bien des dangers désincarnés. Il est toujours aux aguets, à attendre et guetter des menaces éthérées… Jusqu’à ce qu’elles viennent à se concrétiser. Alors, l’anticipation n’a plus lieu d’être, la peur disparaît. Il dévoile ce qu’il a toujours été : un combattant aguerri. Un homme qui ne recule plus face au danger, qui se contente de sourire face aux menaces. La douleur ne le fait plus plier. La capacité d’agir le galvanise, il se jette au combat, avide d’affrontement, de victoire, de souffrance.

Cette lettre a inquiété Jean. Elle l’a effrayé, lui aussi, avant que son esprit rationnel ne prenne le dessus : elle l’a informé d’un danger, lui a donné des indices dont il pourrait se servir pour se protéger. Aimable s’est décidé à saisir cette chance.

_ J’ai reçu cette lettre, moi aussi. La plupart des noms m’échappe, reconnait-il dans un haussement d’épaules. Il laisse quelques secondes s’installer, avant qu’un mouvement n’attire probablement le regard de Jean.

Les yeux d’Aimable sont plantés dans les siens.

Aimable baisse toujours les yeux, d’habitude. Préférant observer ses lèvres ou ses mains.

A ce moment, les yeux du Chevalier sont unis à ceux de Jean. Des cernes creusent son regard. Et pourtant, sous ses paupières, ses yeux sont d’une intensité intimidante. Un bleu céleste s’oppose aux vagues sombres d’un océan troublé. Un calme olympien, sous lequel se tapit une étrange rage qu’aucun homme ne peut connaître, une sauvagerie lovée au sein de sa seule pupille, dernière barrière de chair entre l’Homme et la Bête.

Les yeux d’Aimable ne cillent qu’à peine, et chaque battement de paupières est un soulagement pour ceux qui le regardent. Ses yeux sont le réceptacle d’un affrontement éternel entre une raison humaine et une furie animale. Ses yeux renferment les restes d’une humanité impitoyablement déchiquetée, d’une volonté qui tient comme celle d’un rocher endurant les marées, d’une vie faite de cauchemars, de douleurs, de batailles incessantes, d’une tension prête à exploser, maintenue par ce contrôle surréaliste.

Le regarder, c’est recevoir de plein fouet une vague d’émotions indescriptibles, c’est être plongé dans un maelström et n’être retenu que par cette étrange pupille inquiétante, si sombre qu’elle plonge jusqu’au plus profond de son crâne, où grouille un être monstrueux que seul le Chevalier parvient à maîtriser. C’est se sentir en danger, menacé par l’œil braqué sur soi, c’est se sentir rassuré par ce regard si paisible malgré l’enfer qu’il endure.

Sous ses cheveux gris et son corps brisé, se trouve un homme capable d’endurer. Sous ses rides, l’usure d’un homme qui n’a jamais reculé. Quitte à ce que l’usure abandonne sur son visage des cicatrices que le temps n’a pas encore pu lui infliger.

_ Ce n’est pas une plaisanterie.

Il brise ses espoirs, il le sait. Mais il est prêt à assumer cette responsabilité.

Maintenant qu’ils ont abordé le sujet, Aimable n’a plus besoin d’user de manigances ou d’autres distractions pour aborder le sujet. Finalement, ses yeux se détournent de ceux de Jean. Il le libère de cette torture qui anime constamment son regard.

_ C’est une mise en garde. Je ne sais rien de cette église souterraine, ni de la personne qui nous a envoyés ce courrier. Ce que je sais… C’est que quelqu’un sait ce que nous sommes. Que le danger qu’il mentionne soit vrai ou non… Notre identité et nos possibles particularités sont connues, certains en sont informés, la discrétion reste de mise mais n’est plus suffisante.

Aimable fixe son regard sur le feu, alors qu’il ressent une tension familière grimper le long de son dos.

_ Nous avons probablement tous reçu cette lettre. S’agit-il d’une tentative de nous rassembler pour mieux nous capturer ? Pour nous pousser à avouer ? Ou est-ce réellement pour nous aider ?

Aimable se redresse. Le bois du banc craque, sous son mouvement. Croisant les mains dans son dos, le Chevalier s’éloigne de quelques pas, dans le salon, déviant son regard vers la fenêtre de sa bâtisse.

_ Nous savons que nous ne sommes pas seuls dans notre situation. Et que nous allons devoir veiller sur notre protection. J’ignore si toutes les personnes mentionnées sont un tant soit peu capables d’assurer leurs arrières, certaines d’entre elles sont probablement vulnérables…


Un grondement résonne au fond de son torse, il en fait vibrer sa cage thoracique malgré ses lèvres serrées.

_ Ma priorité… Va être un moyen de nous sécuriser, nous et nos proches. Si quiconque tente. Quoi que ce soit. A l’encontre de ma famille…

Aimable ne termine pas sa phrase. Ses yeux emplis d’obscurité parlent pour lui.

_ Quelles sont les personnes que tu connais ? As-tu un moyen de les joindre ?

Jean d'Hostun
HUMAIN - CHEVALIER

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Inventaire : Son attirail de chevalier
1 onguent
1 lettre signée d'un H.
Espèce : sorcier
Emploi : chevalier errant
Situation maritale : célibataire, non promis
Histoire : www
Ses liens : www
Pièces : 3216
DC : Vlad / Noah / Hermance / Mihnea / Bénédicte

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Jean d'Hostun
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Lun 20 Sep - 19:04
Jean récupérait sa lettre, la faisant disparaître dans sa poche, comme si c’était suffisant pour tout effacer. Il pensait plier sous le poids de ce fardeau. Mais la main qui se posait sur son épaule le ramenait à l’instant présent et Jean tentait de se redresser pour montrer que ça allait. Mais en apprenant qu’Aimable avait reçu une même lettre, le jeune homme avait l’impression que le sol tremblait sous ses pieds. Qu’il allait se dérober et le faire chuter tout droit en Enfer. Et le regard que lui adressait son ancien Maître n’avait rien de réconfortant. C’était même effrayant. Il ne se souvenait pas lui avoir connu pareil regard. Jean craignait avoir commis une faute, quelque chose de terrible qui mériterait ce ravage au fond de ses yeux. Il ne comprenait pas et son infime espoir se brisait.

Le jeune homme s’attristait et se perdait un peu plus au son de la voix de son interlocuteur. On savait ce dont il était capable de faire, mais savait-on aussi qui il était ? Les paupières closes de Jean, il adressait une véritable prière au Seigneur. Qu’au moins ce secret reste entier. Ne causer aucune inquiétude et insécurité à sa mère. Pitié !
Tout comme Aimable, Jean ferait n’importe quoi pour la sécurité de sa famille. Il les avait déjà beaucoup fait souffrir par le passé. Il refusait donc de recommencer.

Les interrogations le tiraient de sa réserve. Il papillonnait des yeux et se rendait compte qu’Aimable se tenait plus loin. Il pivotait sur son banc et observait la stature puissante de son mentor.

— Je…

Il s’éclaircissait la gorge avant de poursuivre.

— J’ai rencontré une demoiselle du nom de Lisbeth à Paris. Je ne sais pas s’il s’agit bien de celle qui est mentionnée dans la lettre. Elle… Elle est muette et est une couturière royale. Ensuite il y a le nom de la princesse. Je la connais de nom comme vous. Et il y a Ian de Kerret. C’est un jeune médecin que j’ai rencontré sur une route forestière.

Et puis il y avait eux deux.

— Mais je les ai rencontré avant de recevoir cette lettre, donc je n’ai pas pu vérifier s’ils avaient vraiment…

Bien que troublé, la question lui traversait l’esprit et il ne pouvait la retenir très longtemps :

— Et vous ? De quoi êtes-vous… capable ?

Il se demandait s’il était affublé d’un don mortel comme Jean. Et surtout il se demandait si le regard de cet homme allait changer en comprenant qu’il y avait eu bien des occasions au cours desquels Jean aurait pu commettre une erreur et ôter la vie à une personne chère au vieux chevalier. Jean savait quelle image insouciante il donnait de lui-même. Et cela jouait en sa défaveur vis-à-vis de sa responsabilité. Si Aimable lui partageait son secret, alors Jean était résolu à en faire autant et à encaisser l’éventuelle colère d’Aimable. Le chasserait-il d’ici ? Lui interdirait-il de revenir ? Jean l’ignorait et il avait peur. Peur de perdre un homme en qui il tenait tant. Peur de perdre si doux refuge. Peur de se retrouver seul… tout simplement.
Aimable E. De Bayard
HUMAIN - CHEVALIER

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Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
- Bon pour un item chez May
- 1 Onguent
Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
Pièces : 4297

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Aimable E. De Bayard
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Lun 27 Sep - 15:57
Deux chevaliers, une couturière, une princesse, un médecin… Et d’autres variables inconnues.

Jean a raison : pour que l’on ait mentionné le nom de la princesse, le pourvoyeur de ce message doit être sûr de ses informations. De quelle grâce les a-t-il offertes ? Qu’attend-t-il d’eux ? Vont-ils se faire manipuler ? Comment retourner la situation à leur avantage ?
Un soupir s’arrache de ses lèvres alors qu’il masse ses paupières. Au moins, tous sont prévenus : ils savent quels dangers ils encourent. Ils savent… Qu’ils partagent tous une particularité. Jean… Est-il comme lui ? A-t-il… Un fol espoir étreint soudain son cœur. Sont-ils tous comme lui ? Vivent-ils avec le même fardeau que lui ?

Pendant toutes ces années, Jean a vécu auprès de lui sans qu’Aimable ne se soit douté de quoi que ce soit. Il n’a rien vu, rien ressenti, pour lui, ce n’était qu’un garçon plein de vie, au sourire chaleureux, au cœur valeureux malgré les peurs qui assombrissaient parfois ses yeux. Sont-ils semblables ? Il ne serait pas seul dans sa condition ! Ainsi, à la question de Jean, Aimable se tourne d’un pas. Ses yeux ravivés d’un nouvel espoir. Il n’y a plus l’ombre, non, que cette clarté céleste, une humanité frappée d’innocence malgré les rides, malgré les cicatrices. Malgré la douleur toujours tapie au fond de ses prunelles.

_... Ce que… nous sommes capables ? Répète Aimable, d’une voix incertaine.

Malgré lui, elle tremble. Elle vacille sous le poids d’une vérité terrible à porter. De peur qu’il a gardées enfouies tant d’années. L’inquiétude monte, elle gorge sa bouche d’une aigreur telle qu’il en serre les mâchoires. Le contenu de la lettre, la question de son protégé, sont une lame qui incise l’affection. Le pus dégouline, il s’échappe de son cœur boursoufflé, il sent l’acide emplir ses viscères, elles se rétractent vainement au creux de son ventre, ses entrailles se liquéfient, son cœur s’affole en quelques battements douloureux, la sueur s’épand sur son derme. Une humidité trahissant sa putréfaction : celle de peurs enfouies, d’émotions enterrées, d’espoirs tués, de blessures qui n’ont jamais guéries.

Et pourtant… Il se sent libéré. Soulagé de déverser cette aigreur, de se débarrasser de ce fiel, se vider de ces liqueurs entêtantes qui lui donnent la nausée. Purger tout ce mal qui l’habite depuis tant d’années. Enfin… peut-être est-ce le jour de partager le fardeau qu’il pensait être le seul à endurer.

Mais par quoi commencer ? Aimable baisse songeusement les yeux vers ses mains. Dommage qu’il ne puisse lire l’avenir… Qu’aurait-il lu au travers de ses cicatrices ? Ces plaies qui déchirent continuellement sa peau et que le temps ne parvient pas à effacer. Tous ces combats qu’il a traversés. La Voix… L’Ouroboros. Son pire ennemi et son meilleur allié. Celui qui a détruit sa vie… Et qui la lui a sauvée.

_... Je ne sais pas comment expliquer. C’est très compliqué. Je…


Et si simple à la fois. Aimable n’entend plus que son cœur qui bat, dans ses oreilles. Chaque battement résonne lentement, puissamment, comme un glas. Et pourtant… Il y voit une renaissance. L’occasion de s’affranchir de toutes ses peurs. Souhaite-t-on le libérer de ses chaines ?

Certains savent ce qu’il est. Une personne l’a dénoncé à d’autres. Qu’a-t-il à cacher ? A-t-il intérêt, encore, à mentir ? A dissimuler une fois de plus la vérité ?

A faire comme si la Voix n’existait PAS ? S’interrogent le Chevalier et la principale intéressée. Car la Voix est là. Bien qu’elle se taise, il la sent rôder dans sa tête. Que veut-elle ? Demande l’homme. Elle ? Elle ! Elle veut tuer. Elle veut des Vampires, des GAROUS, elle veut des massAcres.

Être connue ? Aimable Lui a appris que ce serait se mettre en danger. Jusqu’à présent, Elle a toujours veillé à rester dissimulée. Mais si l’on sait ce qu’Elle est, va-t-elle continuer à se Cacher ? N’est-ce pas temps de surgir à la Lumière ? N’est-il pas temps de profiter de cette Liberté ? Il la sent glisser sous sa peau, elle rejoint ses mains, ses griffes éraflent l’intérieur de ses paumes, il serre légèrement les poings pour la contenir. Non. Ils sont peu à savoir. Et si les autres savent, ils seront en danger – eux et leur famille. La Voix gronde et se rétracte, dévoilant ses crocs en un ronflement agacé.

La peur d’être découverts entrouvre un fol espoir : celui d’être libéré du poids du secret. Une fenêtre qui s’entrouvre, dans leur donjon empli d’obscurité, où le Chevalier et la Bête sont tous deux enchaînés, au sein de l’obscurité. L’ivresse de cette liberté est une excitation expiatrice, elle est douloureuse, elle ravive les souffrances, les doutes, ces peurs mais aussi, une force viscérale. Celle qui le pousse à tenir, celle qui surgit lorsqu’il se bat, celle qui unit les deux parts de son être quand son sang gicle. La rage de vivre.

Vivre.

Et non plus survivre, la tête inclinée, l’échine courbée, le regard baissé, les poings liés par les mensonges. Son existence, effacée, ses droits, muselés, toute son existence, menacée.

Il ne veut plus de cette vie. Il ne veut plus de ce fardeau.

Ses poings se relâchent et la Bête unit ses mains aux siennes. En soit, personne ne perçoit les changements. Pourtant, à la base de ses ongles, des pointes noires s’extirpent sournoisement de ses chairs. L’extraction est lente, très lente, si douloureuse qu’Aimable en fronce les sourcils, le sang perle et s’échappe. Les pointes sont comme des os d’un noir le plus profond, fragments d’obsidienne qui se rétractent quand Aimable soupire. Aimable récupère un mouchoir pour essuyer méthodiquement ses doigts.

_ Pour te répondre… Je ne sais pas ce dont je suis… Nous sommes réellement capables.


Nous. Nous…

Employer la première personne du pluriel… Pour les désigner tous deux. Un ensemble. Ils ne sont plus une seule entité indépendante, ils sont deux âmes prêtes à s’allier.

_ Depuis ma naissance… Une Voix… Une Voix me parle. Elle vit dans mon corps. Elle partage mon corps. Elle se fait appeler l’Ouroboros.

Il s’étonne de voir avec quelle facilité… Il arrive à les décrire. La Voix se tait, docile. Elle écoute.

_ Elle a eu plusieurs hôtes avant moi. Mais je suis le plus vieux d’entre eux. J’ai vécu 32 ans avec elle. Elle est ma meilleure amie et mon pire cauchemar. Chaque jour… Chaque jour, c’est un combat avec elle. Elle ne veut que des massacres. Elle traque… Des créatures qu’elle appelle Vampires, Loups garous, elle les sent et me prévient de leur présence. Ils sont nombreux. Terriblement nombreux et elle ne désire que réduire leur rang.

Aimable laisse échapper un grondement malgré lui – ce n’est pas lui, c’est Elle.

_... La plupart du temps, je garde le contrôle de mes pensées. De mon corps. Dans ces cas là, je suis conscient de ce qu’il se passe. Mais elle est toujours là. Elle est toujours avec nous, elle épie tout ce que je fais et pense. Elle est avec nous, répète Aimable d’un murmure, Elle ne me laisse jamais en paix. Et lorsque je perds conscience, il arrive qu’elle prenne le contrôle de mon corps. Dans ces moments, j’ignore tout de ce qu’elle fait.

Aimable unit de nouveau ses yeux à ceux de Jean. Un regard empli d’espoir, cette fois. Un espoir désespéré, alors que ses mains se referment contre son ventre. Comme un geste de prière.

_ Est-ce… Est-ce que tu es comme Nous ?
Jean d'Hostun
HUMAIN - CHEVALIER

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Jean d'Hostun
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Lun 27 Sep - 18:31
Lorsqu’Aimable utilisa le nous pour la première fois, Jean crut que sa langue avait fourché. Mais l’erreur était réitérée et il devenait évident que c’était tout à fait intentionnel. C’était étrange de l’entendre parler de cette façon. Il n’y avait que les gens maniérés pour s’adresser ainsi. Il le laissait réfléchir et s’expliquer. Et Jean était un peu plus perdu avec ses explications. Une voix dans la tête ? Cela ressemblait au discours d’un fou. Et pourtant il savait qu’Aimable avait toute sa tête. Puis il y avait cette histoire de vampires et de loups-garou. Tout ceci n’était que des histoires qu’on racontait aux enfants pour qu’ils s’attardent pas dehors la nuit. Jean ignorait tout de ce monde. Il avait toujours cru être le seul à avoir un don funeste. Et maintenant on lui racontait toutes ces histoires avec un grand sérieux. Comment remettre la parole d’Aimable qui un était un être foncièrement grave ? Jean tombait des nues.

— C’est injuste. Que cet… être vous surveille sans cesse, mais que s’il vous remplace vous ne puissiez exercer une même surveillance.

Ce n’était qu’un détail plein de bon sens. Mais c’était tout ce qu’il parvenait à articulier. Quelque chose de logique dans cette situation qui lui échappait. Il avait pensé qu’Aimable serait doté de la même chose que lui ou quelque chose dans ce genre. Il ne se souvenait pas avoir été témoin de phénomènes étranges concernant Aimable qui semblait handicapé par son aptitude.

Quand il finit enfin par digérer en partie tout ça, il devait demander confirmation.

— Alors… toutes ces créatures existent vraiment ?

Invraisemblable. Improbable. Impossible. Et tout autre adjectif en in/im lui traversait l’esprit. En plus s’ils étaient si nombreux, pourquoi Jean n’en avait jamais vu ? Encore une fois ce n’était pas logique. Il se tassait sur son banc, pliant sous le poids des révélations.
Soudain ses inquiétudes lui semblaient bien insignifiantes. Se rappelant qu’Aimable lui avait retourné la question, Jean relevait les yeux et semblait chercher quelque chose dans la pièce. Il trouvait alors des fleurs dans un vase. Il se levait. Son pas était incertain, les jambes lourdes. Il prit l’une des fleurs et levait les yeux vers Aimable.

— Tout ce qui touche mes lèvres meurt.

Accompagnant le geste à la parole, il portait la fleur. Un simple contact et la voilà qui se fanait de manière quasi-instantanée.

— Rien n’a jamais pu résister à cette malédiction, hormis moi-même. Et contrairement à vous, je n’ai aucune maîtrise dessus.

Même le plus gros des arbres ne pouvait y résister. Il se remémorait sa petite sœur et sa gorge se serrait. Il avait arraché la vie à des êtres chers. Il revenait s’asseoir, ne pouvant supporter de rester debout.

— Vous n’avez rien à craindre pour votre épouse. Je ne lui ai jamais fait de baisemain. Mère m’a appris à les feindre. Si bien que personne ne s’en est encore rendu compte.
Aimable E. De Bayard
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Aimable E. De Bayard
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Mar 5 Oct - 14:23
Aimable cligne des paupières et, attendri, esquisse un sourire.

S’approchant de Jean, sa main plonge dans sa chevelure rousse pour l’ébouriffer avec une certaine tendresse. Bien qu’il réalise, la gorge serrée, que le Chevalier… n’est pas comme lui. Il ne vit pas ce qu’il a vécu. Il ne sait pas ce qu’est l’Ouroboros, il n’a pas cette Voix qui lui parle constamment dans la tête. Ca devrait suffire à l’attrister. Mais Aimable se sent… libéré. D’avoir enfin dit la vérité. D’avoir dévoilé ce qu’il est.

_ … La justice fait partie des valeurs que nous défendons car le monde est empli d’injustices. J’aimerai dire… Que la plus grande injustice est le fait d’avoir cette…malédiction avant toute autre chose.


Il marque un silence.

_ Mais je me dis… Que Dieu m’a confié ce fardeau. Qu’aujourd’hui, je suis peut-être le seul à pouvoir le porter. Peut-être n’est-ce pas plus mal que je ne sache pas ce que Cette Voix fait… Sinon… Enfin…

Peut-être ne serait-il plus là aujourd’hui. Peut-être se serait-il tué pour de bon, pour en finir. Peut-être que sa raison aurait défailli, succombant aux atrocités de ce monstre qu’il n’a jamais pu voir. Et qui vit, pourtant, au fond de ses veines. L’obscurité revient voiler son regard, ses cernes, ses traits, se creusent.

_... Mais je veille. Je fais de mon mieux pour La maîtriser et La contrôler
, assure-t-il. Sa voix lui semble plus rauque, plus grondante – l’Ouroboros n’apprécie pas cette muselière. Elle est nécessaire. Le Chevalier la tient d’une main ferme.

_ Ces créatures existent. Je… je les sens, je les vois, je sais ce qu’elles sont, affirme Aimable en baissant la tête, Je comprendrais que tu ne me croies pas, je ne veux pas t’y forcer. Peut-être que tu me prends pour un fou et parfois… j’aimerai que ce soit le cas. Que tout ça… ça soit seulement dans ma tête…. Mais ce serait mentir.


Comment lui prouver qu’il dit vrai ? Il n’a aucun moyen, non. Il n’y a que cette confiance à laquelle ils se raccrochent. Ce lien qui a poussé Jean à se réfugier jusqu’ici, à s’adresser à lui. Cette corde qu’il a accepté de saisir pour lui avouer tout ce qu’il sait. Il a soudain peur d’être rejeté. Cette pensée le cloue sur son siège, son cœur s’arrête, reprend à un rythme affolé. Son souffle s’est accéléré. Il ne veut pas le perdre.

Alors Jean se lève et s’éloigne. Aimable, préoccupé, le suit du regard. Penaud, il a joins les mains contre son ventre, comme un geste de prières ou d’excuses. Comme toutes ces fois où sa mère le poussait dans la chapelle et lui demander de prier. De demander pardon. A Dieu et aux Anges, d’être ce qu’il était.

Et alors, l’aveu de Jean tombe comme un couperet. Les mots, Aimable les sent franchir la frontière de sa conscience. Ils sont comme figés dans sa conscience, jusqu’à ce qu’il voit la fleur… mourir après que Jean l’ait simplement effleurée. Ses pétales noircissent, se racornissent, ils tombent un à un. Les mots s’infusent, dans son esprit. Leur signification laisse une étrange saveur aigre sur ses lèvres, ce n’est pas de la peur, non, c’est…

C’est de la peine.

Aimable pense au premier baiser qu’Eleanor lui a offert. Un jour d’été, l’orage grondait dans le ciel, la pluie les avait trempés. Ils s’étaient abrités sous un arbre quand elle a soudain saisi son visage pour presser ses lèvres contre les siennes. La douceur et la sécheresse de ses lèvres contre les siennes rongées par le stress – une caresse contre ses plaies ouvertes. Toutes ces fois où il l’avait embrassée, avec tendresse et chasteté, parfois, la passion venait à s’en mêler quand elle faufilait sa langue taquine entre le barrage de ses lèvres. Ses baisers si délicatement déposés sur son front couvert de sueur quand il souffrait.

Ses enfants et leurs embrassades. Quand il les serrait contre lui et plongeait son visage dans leurs tignasses ébouriffées, s’imprégnant de leur odeur, les bénissant d’un baiser sur le front.

Jean ne connaîtra jamais ces bonheurs. Aussi simples soient-ils… Aimable sait à quel point ils sont importants. A quel point ils sont nécessaires pour vivre.

L’injustice. Ses poings se serrent légèrement. Comme s’il pouvait y faire quelque chose ! Mais n’est-ce pas à l’Homme de défendre ce qu’il est en droit d’avoir ? N’est-ce pas le devoir du Chevalier de protéger ce qui doit être préservé ?

Aimable se relève, pataud et maladroit, il s’approche de Jean de son pas chaloupé. Ses mains reviennent saisir ses épaules pour les lui serrer, avec force, une tendresse peu assurée, l’homme, pudique, se recule d’un pas.

_ Je suis désolé, Jean. Ton fardeau… Doit être lourd à porter.

Jean devait surveiller tous ses gestes. L’affection offerte ou reçue toujours entravée par cette menace terrible. Bien sûr, il existait d’autres manières de partager sa tendresse, étreintes, caresses… Mais les lèvres restaient l’une des portes de l’intimité. Et tant de choses passaient par elles. C’était un réflexe. Les bébés tétaient tout ce qui passait à portée de bouche, les enfants explorent le monde au travers de leurs papilles alors que les adultes les emploient pour découvrir leurs partenaires ou leur offrir un peu d’attentions.

Jean préfère se rassoir et finalement, Aimable l’imite. Il leur ressert un peu de jus de pomme, qu’il fait tourner au fond de son verre.

_ Je n’ai pas peur. J’ai toute confiance en toi, répond-t-il sans une once d’hésitation, J’imagine que… tu as dû vivre… des choses compliquées…

Comment avait-il découvert sa propre malédiction ? Y penser lui serre le cœur. Oh Jean… Il a envie de l’enlacer. De le serrer contre lui et lui assurer que tout irait bien. Mais Jean n’est plus un enfant. Il frotte songeusement le coin de sa mâchoire.

_... Si tu souhaites en parler, je t’écouterai toujours, tu sais. Je… je ne te jugerai pas. Jamais. Et je sais qu’il est parfois difficile de porter… certaines choses. Et si tu préfères… garder le silence, je peux tout à fait l’entendre. Je ne pourrais peut-être pas tout comprendre, mais je serais toujours prêt à t'écouter et à en.. discuter.


Il se tait quelques secondes avant de reprendre.

_... D’un côté, je suis… soulagé n’est pas le terme mais… je… je crois que d’un côté, je suis rassuré de ne pas être le seul avec un… problème que je ne comprends pas. Et que je n’explique pas. Nous sommes deux sur cette liste à avoir une particularité… Je suis curieux de celle des autres. Et de ce qu’on attend de nous. Je n’ai jamais entendu parler de cette église souterraine… Je ne sais pas non plus comment on a pu savoir que nous étions… comme ça. Les seules personnes à qui j’en ai parlées sont des gens de confiance. Et la tenancière de la boutique.
Jean d'Hostun
HUMAIN - CHEVALIER

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Inventaire : Son attirail de chevalier
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1 lettre signée d'un H.
Espèce : sorcier
Emploi : chevalier errant
Situation maritale : célibataire, non promis
Histoire : www
Ses liens : www
Pièces : 3216
DC : Vlad / Noah / Hermance / Mihnea / Bénédicte

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Jean d'Hostun
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Mar 5 Oct - 21:03
Jean avait du mal à croire en l’existence de vampires et de loups-garous. Même le don invisible à l’œil nu d’Aimable semblait plus réaliste. D’ailleurs il n’aurait aucune raison de lui mentir. Seulement ça ne s’acceptait pas si facilement. Et peut-être que Jean n’y croirait qu’en voyant ces créatures de ses propres yeux. Il laissait donc cette histoire de côté pour se concentrer sur la compréhension de cette voix qui hantait son maître. Aimable avait toujours été un homme censé, terre-à-terre. Difficile de croire qu’il puisse être fou. Alors… Jean le croyait. Il croyait que ce « monstre » puisse être capable de détecter des créatures qu’on croyait imaginaire. Il acceptait de croire qu’elle était suffisamment affreuse pour mériter un gardien fort et toujours aux aguets. Ce devait être infernal à vivre. Jean imaginait Aimable fatigué de monter la garde sans aucun répit. Il comprenait enfin cet air sans arrêt las et il ne pouvait que le plaindre.

Le plus jeune avait en effet abandonné tout rêve d’amour galant. Pourtant les conversations entre hommes pouvaient vite tourner autour de ce sujet, alors Jean feintait que son tour viendrait. Il prétendait le vouloir, malgré qu’il ne le puisse. Et c’était comme si son cœur s’écrasait un peu plus à chaque fois. Mais il n’était pas jaloux. Non, jamais.
La compassion d’Aimable et l’absence de changement dans leur relation étaient un soulagement. Jean ne pouvait que soupirer lourdement pour évacuer ses doutes. Puis il parvint à lever des yeux pétillants vers Aimable.

— Moi aussi ! J’aurais toujours confiance en vous !

Durant un instant, il redevenait l’enfant d’autrefois. Guilleret et impressionné par les moindres faits et gestes d’Aimable. Son cœur s’allégeait d’avoir un nouveau soutien et de compter pour cet homme. Toutefois le ton de la conversation le rappelait à l’ordre. Et il y réfléchissait. Lors de ces rencontres avec Lisbeth et Ian, il n’avait rien remarqué de spécial. S’ils avaient bien quelque chose de différent, ils pouvaient le cacher comme Aimable et Jean. Pareil pour la princesse.

— Je ne peux hélas pas en dire autant que vous. À la demeure de mon père, tout le monde est au courant des choses étranges qui se sont passés en ma présence. Bien que ce pouvait sembler être anodin, quelqu’un a pu faire le lien ou même juste en parler à une autre personne qui aurait pu me suspecter d’être capable de…

Donner la mort.

— Mère est la seule à connaître la vérité et elle craignait tellement pour moi qu’elle n’en a jamais informé mon père.

La bonne humeur qu’il avait retrouvé avait vite disparu. Il repensait à sa petite sœur de deux ans, à leur gouvernante, à leur chien et à tous les animaux sacrifiés pour apprendre à ne faire aucun baisemain foudroyant.

— Qu’importe le but de l’expéditeur de la lettre, nous ne sommes pas plus avancés. Et j’ai l’impression que rien de tout ce que nous pourrons faire n’y changera quelque chose. Même quitter le pays ne semble pas être une option. Se méfier de l’Église… Mais elle est partout. Et je suppose que si elle est souterraine, c’est qu’elle emploie peut-être des méthodes extrêmes. Qui sait combien elle compte de membres et…

Arriverait-il à se résoudre à utiliser son don contre l’Église ? Il aimerait dire que oui. Mais si sa mère était faite prisonnière et torturée pour qu’il se rende ? Il y avait trop d’enjeux pour risquer une telle chose. Il devait penser à la mettre en sécurité, hors de portée de cette Église pour commencer. Si c’était seulement possible.

— J’ai peur de ce que ces gens pourraient découvrir de plus à mon sujet. Mais je m’étais juré de ne plus en faire usage.

Rejoindre cette organisation de son plein gré semblait être le choix le moins dangereux. Jean repensait soudain aux créatures dont Aimable avait parlé.

— Et si… cette Église luttait contre les vampires et les loups-garous ? Ne ferions-nous pas de rejoindre leur rang ? Après tout vous avez dit que vous sentiez leur présence. Votre pouvoir pourrait être utile… ?

On pouvait sentir l’hésitation dans sa voix. Même lui avait du mal à croire en cette idée. À croire que ce groupe pourchasserait des créatures folkloriques et n’essayait pas d’éliminer les gens avec des dons tout aussi mortels que l’étaient ces monstres.
Aimable E. De Bayard
HUMAIN - CHEVALIER

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Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
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Aimable E. De Bayard
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Lun 11 Oct - 15:57
La confiance de Jean le prend de court.

Déstabilisé, Aimable bat des paupières, son cœur s’accélère. Lui-même n’a pas confiance en lui. Il a peur de défaillir. De succomber aux tentations de la Voix. A ses appels incessants, ses supplications, ses menaces, ses morsures. Son existence est écharpée sous ses crocs, elle déchire sa vie et l’engloutit, laissant de terribles zones de vides dans sa mémoire. Des absences. Des moments qu’il n’a pas vécus, dont il n’a pas même été spectateur. Bien que son corps en ait été le premier acteur.

Comment se définir ? Qu’est-il ? Qui sont-ils ?

Sa confiance est un cadeau précieux. Le Chevalier referme précieusement ses mains sur ce présent, qu’il garde contre son cœur. Une lumière pour chasser les ténèbres. Combien même ne peut-il pas se définir, ni même esquisser les limites de sa conscience, il sait reconnaître la clarté de l’obscurité. Ces moments où sa tête est ancrée dans son corps, où seules ses pensées animent sa chair, où la douleur le lie à la réalité.

_... Merci, Jean. Je… Je ferai tout pour être digne de ta confiance.

Il répond, avec humilité, baissant docilement les yeux face à son regard. Il sourit, du bout des lèvres, grattant finalement le coin de sa mâchoire dans un geste gêné. Il est ému. Mais rapidement, la conversation rejoint d’autres sujets, plus concrets. Le Chevalier reprend son sérieux. Ses bras se croisent sur son torse et finalement, ses yeux clairs se détournent vers la fenêtre. Comme si la clarté du ciel allait leur apporter les réponses qu’ils cherchent. Il sent contre son poitrail le contact de sa croix d’argent. Sa froideur contre sa peau. Son poids, sur sa nuque.

Pour lui, cette Croix n’est pas un fardeau, au contraire. Sa foi lui donne la force de tenir face au Monstre. Mais Jean ne semble guère avoir de soutien digne de ce nom. Sa joie est déjà étouffée. La gravité de son don l’a saisi de plein fouet, Aimable ressentirait presque la pression reposer sur les épaules de son protégé. Inquiet, il appuie maladroitement son épaule contre la sienne, en un geste de soutien maladroit. Il est prêt à porter avec lui ce qu’il a eu à endurer. Et d’un certain côté… Ils peuvent se comprendre. Bien qu’Aimable n’ait pas conscience des crimes que l’Ouroboros a commis, il se doute des morts qui pèsent sur sa conscience. Il les entend au plus profond de la nuit. Des cris, des supplications, des gargouillis atroces. Il sent leur sang sur ses lèvres, leurs chairs palpitantes entre ses doigts, entre ses mâchoires qui se serrent, écrasent, arrachent. Il en a vomi tant de fois. S’est réveillé en sueurs, l’esprit troublé par ces cauchemars qu’il s’efforce d’oublier. Pour conserver son équilibre. Pour ne pas abandonner.

_ Jean… Tu n’es pas contraint d’utiliser ton don.

Aimable tourne les yeux vers lui, effleurant ses lèvres du bout des prunelles avant de lever les yeux vers ses cils sans pour autant unir franchement leurs paupières.

_ Tu as… Cette liberté. Si tu ne souhaites pas l’utiliser, tu n’as pas à le faire. Personne n’a à t’y contraindre. Il s’agit de ton corps. Tu en es le seul maître.

Face à l’hésitation de Jean, Aimable sent… une part en lui s’agiter. Quelque chose… Se révolte à cette idée. L’Ouroboros ? Ou le Chevalier ?

Aimable a tant prié pour la liberté. Il l’a espérée, toute sa vie.

Lui qui a toujours vécu enchaîné à ses devoirs, à ses secrets, à cette entité. Tous deux prisonniers d’un corps qu’ils sont sans cesse contraints de partager, à se battre pour savoir qui dirigera l’autre, qui l’emportera sur l’autre. Qui pourra vivre, tandis que l’un s’enfoncera dans l’obscurité.

L’idée d’être utilisé, d’être enfermé, d’être… La rage grandit dans ses veines. Aimable baisse la tête. Il observe, étonné, cette colère qui bat dans ses veines. Il ne la comprend pas réellement et desserre les poings, observant songeusement ses paumes. Les cicatrices qui les traversent. Comme si les marques sur sa peau pourraient lui conter son histoire, lui dicter les décisions à prendre.

Il parle tant de liberté… Et voilà qu’il serait prêt à croire au Destin pour s’aider dans ses choix. Mais c’est à lui de réfléchir. C’est à lui de prendre des décisions. C’est effrayant. Et si plaisant à la fois.

_ …  Je tiens au peu de liberté qu’il me reste. Ils nous cherchent… Ils ne nous ont pas trouvés jusqu’à présent. Peut-être ne le feront-ils jamais. Et le jour où ils le feront, nous verrons bien quelles sont leurs intentions. Peut-être chassent-ils ces créatures, ou peut-être sont-ce elles qui constituent l’Eglise souterraine… Beaucoup de ces créatures ne supportent pas la vision de la Croix, chercheraient-ils à se dresser contre l’Eglise ? Je ne sais pas… Après tout, j’ai croisé énormément de ces monstres parmi les rangs de la Haute Noblesse. Certaines et certains d’entre eux se tiennent encore aujourd’hui près de la Reine. Ils infestent tous les rangs de la société humaine, dans quel but ? Nous manipuler ? Nous asservir ? S’occuper ? S’amuser ?...


Aimable referme songeusement les poings.

_  Mais je sais que je me suis battu toute ma vie pour que mon corps reste le mien. Pour que mon esprit reste… Et tienne malgré tout ce que je vois, malgré tout ce que j’entends, malgré tout ce que j’ai pu faire. Je sais que ma particularité leur serait probablement utile et c’est ce qui m’effraie. Je ne veux pas servir d’objet.  Je ne serais pas leur arme…

Aimable hausse les épaules.

_ Peut-être est-ce simpliste de voir les choses ainsi. Mais je sais que si l’on menaçait ma famille, il me serait difficile de contenir l’Ouroboros. Et si l’Ouroboros prend le dessus, je… Je ne sais pas combien de temps… il me faudrait pour revenir à moi. Si ma famille disparaît, je… je partirai moi aussi.

Qu’adviendrait-il de l’Ouroboros ? Mourait-il, avec lui ? Vivrait-il et sèmerait-il la mort dans le pays, jusqu’à ce qu’on détruise ce qui a été leur corps ? Le regard plus sombre, Aimable laisse ses épaules retomber.

_... On nous a mis en garde contre l’Eglise et à dire vrai, je ne sais qui croire. Cette personne qui souhaite nous protéger, ou nous fier à une … organisation dont nous ne connaissons rien ? L’important serait de récolter davantage d’informations. De nous informer et mettre en sécurité nos proches. Je me dis que pour l’instant, ils doivent être suffisamment dissimulés pour qu’ils ne se soient pas encore pris à eux… Ou que l’Eglise n’a pas encore assez d’éléments pour nous soupçonner. Nous ne pouvons qu’espérer jouer sur notre discrétion et tâcher d’en savoir plus sur la personne qui nous a envoyé ce courrier ou sur l’Eglise. Et réfléchir à… Comment assurer la protection de nos familles… J’hésite à demander à ma sœur, Hildegard, ou encore… le Grand Cardinal de Paris de garder un œil sur Eleanor et les enfants s’il m’arrivait quoi que ce soit…
Jean d'Hostun
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Jean d'Hostun
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Mer 27 Oct - 20:12
Pour une fois, Jean n’était pas d’accord avec Aimable. Son corps ne lui appartenait pas. Pas quand « s’en prendre à des êtres chers ne leur a jamais fait peur si cela pouvait leur faire obtenir bénéfice ». Très clairement on parlait de prise d’otages. Et Jean était un chevalier, peut-être trop simplet. Mais si pour le bien des otages il devait se servir de son pouvoir, il allait devoir s’y résoudre. Qu’importe le poids de sa conscience.

Cette organisation ne méritait pas le nom d’Église. Faire du mal à des êtres humains normaux allait à l’encontre des préceptes de Dieu. Jean est bien loin de se questionner sur sa propre liberté, comme Aimable. Tout comme il n’arrivait pas à se soucier de la présence des vampires et loups-garous parmi la noblesse. Cela ne lui importait pas et sans doute que lorsqu’il s’en soucierait, il serait trop tard pour réagir contre eux. Mais tout ceci ne lui semblait que trop lointain pour s’y attarder. Tout ce qu’il voulait, c’était que sa mère soit en sécurité. Elle avait déjà pris quelques risques au cours de sa vie. C’était bien suffisant. Et puis il n’aimerait pas impliquer les d’Hostun qui n’avaient rien à voir dans ce problème.
Des inquiétudes trop terre à terre en tête, Jean écoutait malgré tout son ancien maître devenu bavard sur la question. Il avait des gens sur qui compter, des gens hauts placés. Il en avait de la chance.

— L’auteur de cette lettre a signé d’un H. Ça pourrait être son nom comme son prénom. Comme ça pourrait être le nom de la ville où il était à ce moment-là ou une lettre choisie au hasard. La piste me semble impossible à suivre. Et cette organisation…

Sa voix semblait plus méprisante en parlant de « l’Église ».

— J’ignore si nous trouverons quoique ce soit à son sujet. D’autant que si nous nous mettons à sa recherche, ne va-t-elle pas le découvrir ? Si nous interrogeons les mauvaises personnes par exemple, ça pourrait se retourner contre nous.

Se frottant la nuque presque rageusement, il s’exclamait soudain :

— Ah ! Mais se terrer comme des rats ne nous avancerait pas ! Je suis perdu. Et j’ai la tête qui va exploser à chercher la meilleure solution.

Il finit par souffler pour essayer de retrouver son calme.

— Pardon, je m’emporte trop. Mais c’est tellement frustrant et rageant.

Finalement Jean allait repartir avec plus de questions en tête qu’à son arrivée. Au moins ils étaient deux à s’interroger.
Aimable E. De Bayard
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Aimable E. De Bayard
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Sam 27 Nov - 23:10
Jean est un garçon plein de surprise.

Qui peut croire que derrière ce sourire rayonnant, cette âme solaire, se dissimule un don aussi sinistre ? Jean a offert son arme à Dieu pour défendre les plus faibles, faisant fi de son don qui aurait pu le condamner à la destruction. Aimable aurait pu se sentir compris par lui. Il aurait pu penser qu’ils partageaient un fardeau commun. Mais aux yeux du Chevalier austère, le poids que Jean doit porter est plus lourd que le sien.

Embrasser peut tuer. Un simple geste d’affection, un geste bénin, banalisé lors des baise-main, Jean doit surveiller le moindre contact, veiller à ne pas se laisser emporter par sa tendresse. Ce doit être un combat constant, entre cette mort qui rôde et ce cœur si généreux. Lui toujours prêt à aider son prochain… Aimable comprend mieux ses refus quant à l’idée d’un mariage.

La Voix est une gêne, au quotidien. Elle trouble sans cesse son esprit, la moindre de ses perceptions, le danger est réel. Constant. Imprévisible. Le fait de ne pas toujours la contrôler est inquiétant mais lorsqu’il voit la maîtrise dont doit faire preuve Jean, il s’en sentirait presque soulagé. Certains faits ne sont pas de lui – et quoi qu’il fasse, il ne peut en rien les influer. Une vérité aussi tranchante que rassurante.

Pourtant, il n’arrive pas à se détacher des actes de l’Ouroboros. Ses crimes, sa violence, pèsent sur sa conscience. Ses nuits sont troublés de cauchemars, de cris, de sensations affreuses où la douleur est une jouissance. Les sensations sur ses lèvres sont celles de la chair déchirée, d’un sang épais, d’os ou de crocs qui craquent, de sons rauques qui s’arrachent de sa cage thoracique. Ils ne sont pas si différents, ils partagent le même corps. Mais qu’en est-il de leur cœur ?

Et Jean qui, sans cesse, doit faire attention au moindre de ses gestes. Il subit les conséquences de son don, notamment l’atteinte à sa réputation suite à ses refus d’union ou à sa vie d’errance. Hildegard qualifie les chevaliers sans seigneurs de brigands et elle n’est probablement pas la seule le penser.

A dire vrai, sans cette lettre, Aimable ne se serait jamais douté que Jean… Ait pu être différent. Il agissait toujours avec ce sérieux négligeant, attentif sans l’être, faussement détaché mais pourtant intéressé. A traîner des pieds sans rechigner à l’effort. Si porté vers les autres, malgré cette barrière qu’il dressait, cette distance qu’il instaurait, avec finesse, respect, élégance et fermeté. Comme cette jeune fille au village d’en bas. Aimable se souvient : elle tournait autour de lui, battant des cils lorsqu’elle le croisait, prenant plaisir à leur apporter de l’eau pour leur monture quand ils passaient. Mais Jean ne semble pas avoir saisi sa chance.

A l’époque, Aimable y a à peine accordé d’attention. Mais ce détail lui revient à l’esprit et lui serre le cœur.

Jean. Si assuré, si empli de peurs. Jean, si naïf et dont l’esprit est aussi vif que celui d’un chevreuil. Ses spéculations lui paraissent réalistes et croisant les bras sur son torse, il l’écoute avec respect.

H., glisse le Chevalier à la Voix. Va-t-Elle réagir ? Connait-Elle ce nom ? Il y a tant de choses qu’il ignore d’Elle. Des secrets qui s’arrachent parfois de son inconscience, quand Elle plante ses griffes et gronde au fond de son crâne. Quand Elle pleure et gémit, quand Elle s’enrage. Elle a son histoire, bien plus ancienne que la sienne, et qui continuera après lui.

La colère de Jean fait écho à sa révolte et étrangement, se sentir compris l’apaise. Soulagé, il relâche ses épaules et finalement, un sourire amusé éclaire faiblement son visage. Sa lourde main se repose, pleine d’os, de muscles et de cuir, sur l’épaule de son ancien écuyer pour la frotter avec maladresse. Un geste d’affection pataud mais sincère, avant qu’il ne rétracte ses doigts, un soupir s’arrachant de ses lèvres.

_ Je comprends ta colère. C’est une situation complexe. Nos proches et nous-mêmes sommes en danger. D’une part, à cause d’une église souterraine dont l’on ne sait rien, d’autre part, par cette personne dont l’on ne sait rien. On ne sait pas à qui se fier, ni ce qu’ils attendent de nous ou pourraient faire de nous.

Aimable se redresse en croisant les bras dans son dos, pour faire quelques pas.

_ Agir serait, pour l’instant, précipité. Mais nous sommes prévenus, nous allons devoir faire preuve de prudence et ouvrir davantage nos oreilles. Être attentif à ce qu’il se passe autour de nous et essayer d’en savoir plus. Nous allons aussi devoir penser à un moyen d’échanger nos informations… De façon discrète, sans que nos messages ne puissent être interceptés.

Aimable tourne les yeux vers la fenêtre.

_ Nous conservons un avantage, malgré tout. Nous nous connaissons. Se voir l’un et l’autre ne devrait pas tant attirer l’attention. Je vais essayer d’en savoir plus sur tout ça… Et je dois trouver un moyen de te recontacter dès que possible. Peut-être pourrais-je t’envoyer un courrier ?... Et y glisser un mot qui te ferait comprendre que j’ai appris quelque chose et qu’il serait bien que nous nous voyons.

Aimable masse sa nuque. Quel mot pourrait-il employer ?

_ … Je parlerai de chaton, glisse-t-il, Si j’indique le mot chaton dans ma phrase ainsi qu’un lieu dans le même courrier, ce sera pour t’indiquer où nous pourrions nous retrouver. Tu n’auras qu’à me répondre par une anecdote positive, et peut-être, une information temporelle, ou une anecdote négative si tu ne peux pas m’y retrouver.

Aimable se mord la lèvre.

_ Peut-être suis-je trop prudent ou que ce système te semble trop complexe… J’aimerai que nous trouvions un moyen d’échanger nos courriers sans attirer l’attention. Et si nos lettres sont lues… Sans que leur contenu ne saute aux yeux des voyeurs. Que penses-tu de cette idée ? Peut-être en as-tu une plus pertinente à l’esprit.

Aimable finit par se tourner vers Jean, hésitant un peu avant que sa main ne vienne ébouriffer sa tignasse rousse.

_ Tu sais… J’étais content de t’avoir comme écuyer. Ca a été… De très bonnes années. Je… hm… Je suis fier de voir l’homme, le Chevalier, que tu es devenu. J’ai confiance en toi et en tes choix. Nous trouverons une solution. C’est… normal de ne pas la trouver aujourd’hui. Nous manquons d’information. Mais nous réussirons.

Il dirige songeusement les yeux vers la croix qu’il garde accrochée sur l’un des murs, au-dessus de la porte, avant de se signer en baissant la tête, joignant les mains devant lui en un geste de prière.

_ Dieu nous a donnés la force et la foi de vaincre les obstacles qui se dressent devant nous. Il croit en nous et je crois en Lui. En ses choix et ses épreuves.

Aimable relâche ses bras de chaque côté de son corps.

_ Mais avant d'amorcer quoi que ce soit, nous devons en savoir plus, sans prendre le risque de nous dévoiler. Cette stratégie me semble la plus adaptée.

En temps de guerre, des éclaireurs restent toujours nécessaires. Pour connaître le terrain et dans le meilleur des cas, les forces et les positions ennemies, afin de prendre la décision la plus adaptée. Ce dénommé H. leur a donné un léger avantage, temporel, dont ils doivent profiter.

_ Souhaites-tu aller marcher dehors ? Peut-être que cela nous aidera à réfléchir… ou à nous changer les idées, propose-t-il en se tournant vers lui.

La réflexion vient en marchant.
Jean d'Hostun
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Mar 30 Nov - 19:42
Des histoires comme Aimable s’en remémorait, il en existait à la pelle. Un joli garçon de son âge et chevalier avait de quoi attirer. Mais Jean ne faisait pas l’affront à ses demoiselles de se souvenir d’elle. Ça le blesserait encore plus de s’attarder sur telle ou telle jeune fille avec qui il ratait sa chance. Et il ne voulait pas non plus les retenir à son souvenir. Elle méritait de l’oublier et de trouver le bonheur ailleurs.

Jean se laissait rassurer par les gestes et les mots de son mentor. Il avait raison. Il avait toujours raison. Il fallait plutôt voir le positif à cette situation, bien que ce soit peu de chose. Et confier leur salut à Dieu était typique de son maître aussi. Jean était profondément croyant et il acceptait de croire que le Tout-Puissant ne les abandonnerait pas. Pas alors qu’Il les a fait venir en ce monde avec de tels fardeaux.

Jean avait effectivement besoin de réfléchir. Il relevait les yeux vers Aimable et enfin se levait en soupirant.

— Oui, marchons.

Et tous deux quittaient la pièce, puis la demeure. À l’extérieur, le soleil était encore haut dans le ciel. Leur promenade était d’abord silencieuse. Aimable lui avait donné de quoi réfléchir. Et Jean avait beau préféré l’action à la réflexion, ce n’était pas une bonne chose dans l’immédiat.
Soudain un sourire fleurit sur les lèvres du plus jeune.

— Bien que j’adorerai vous lire en train de parler de chaton, êtes-vous sûrs que ce soit le sujet le plus adapté à votre personne ? Demandait-il avec un air taquin.

Les gens ne connaissaient pas forcément cet aspect tendre d’Aimable. Quelqu’un qui lirait une telle lettre ne serait-il pas suspicieux ?

— J’imagine que parler d’animaux de manière générale conviendrait. Vous pourrez ainsi en changer et ne pas toujours parler de la même chose. Après tout je sais très bien que vous ne m’enverrez pas de lettre juste pour parler d’oiseaux. Pour le reste, ça me semble être une bonne idée.

Ce n’était pas le code le plus compliqué à retenir. Jean devrait s’en sortir sans trop de problème. Toutefois il avait tout de même une requête.

— Si nous avons une piste concernant ce H., j’espère que vous me laisserez la tâche de le rencontrer.

Jean était simplement inquiet pour Aimable. Il avait une famille et un domaine. Tous ces gens attendraient son retour. D’eux deux, le gamin préférait être le pion sacrifiable. Certes il y avait plus d’une raison et plus d’une personne qui pourraient ne pas tolérer son existence. Sa disparition restait cependant moins dramatique. Il ne doutait pas que ses parents et ses frères le pleureraient beaucoup, mais ils poursuivront leurs vies. Aimable aussi… Jean pensait à Richard et Isabeau trop jeunes pour perdre leur père.
Il ne pourrait pas accepter de laisser Aimable courir le moindre risque s’il pouvait être évité aussi simplement. Il savait qu’il n’avait pas besoin d’exposer ses arguments, car il était un jeune homme facile à comprendre. Et il ne doutait pas une seule seconde qu’Aimable devinerait ses pensées.
Aimable E. De Bayard
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Lun 6 Déc - 11:17
Aimable laisse Jean le devancer.

Quelques secondes en retrait dans les ombres, il s’est figé. Aucun mouvement, si ce n’eut été la danse de ses pupilles dans la pénombre, elles s’élargissent, troublées, se rétractent quand Aimable reprend son souffle. L’Ouroboros gronde, un son lointain et familier, la Bête, est-elle apaisée ou aux aguets ?

Il la sent dans ses veines. Alertée par le danger qui rôde. Est-elle excitée ? Effrayée ? Sait-Elle ce qui les menace ? Pour une des rares fois, il n’entend que le silence. Un silence qui prend ses aises, qui pèse, dans son esprit, il envahit l’espace, il prend toute la place, c’est sournois, Aimable bat des paupières. Le Chevalier s’éloigne jusqu’à trouver la Voix. Jusqu’à entendre ses grognements, sentir son pelage sous ses doigts, contre sa peau, une caresse de sa chair contre son derme.

Il s’apaise, Elle est là, un sourire effleure ses lèvres. Eleanor rejoint le seuil de la cuisine, inquiète, elle tourne les yeux vers son mari. Aimable unit ses prunelles aux siennes, l’échange ne dure que quelques secondes puis le Chevalier engage le pas à son successeur.
Eleanor comprend. Elle se contente de récupérer leurs verres et de rejoindre la cuisine en fredonnant, s’efforçant de penser aux enfants et aux vaches qu’il faudra rentrer ce soir.

Il fait bon, le soleil au-dessus d’eux les éclaire de sa lumière. Comme si Dieu leur souriait. La brise qui effleure sa joue le fait frissonner, il croise ses bras dans son dos. Il se tient droit, un port militaire, qui met en exergue le développé de ses épaules, la musculature de son torse, il emplit sa cage thoracique des parfums portés par le vent. Fleurs, herbes, mucus, les lointaines fragrances douceâtres du bétail. Il sent d’étranges picotements parcourir ses côtes, l’impression désagréable que sa peau s’étire pour suivre les mouvements de sa cage thoracique.

La taquinerie de Jean fait mouche, assez pour qu’Aimable se permette un sourire du coin des lèvres.

Il est rare qu’il affiche d’autres émotions que cette triste résignation, avec son visage fermé, ses sourcils froncés, déjà emprisonnés par les marques du temps, des rides dont il ne se débarrassera jamais.

Mais ce sourire, c’est celui qui trahit cette fougue persistante, celle d’un adolescent qui ne demande qu’à croquer la vie à pleines dents. Plutôt que la subir. Ses yeux se sont plissés, sous ses cils, le bleu de ses yeux n’est que plus céleste. Vivifiant.

_ Penses-tu que je n’aime pas les chatons ? J’ai bien assez recueilli d’animaux égarés, taquine-t-il à son tour, donnant un coup d’épaule bourru à Jean. Il ne s’inquiète pas tellement de la force qu’il a mise dans ce simple geste. Et pourtant, une vache aurait probablement été plus délicate de lui.

Aimable n’a pas tellement appris à gérer cette puissance physique, emprisonnée dans ce corps trop petit, avec des os trop fragiles.

_ Mais tu as raison. J’imagine qu’un homme comme moi se doit de garder sa réputation. Gardons l’idée des animaux. Tu as toujours été plus malin que moi.


Plus audacieux. Plus imaginatif, tout en gardant bien les pieds dans la réalité. Aimable a longtemps pensé que ses anticipations et son anxiété lui garantiraient une certaine sécurité : une réelle adaptabilité dans cette réalité. A son grand dam, ses peurs l’handicapent plus qu’elles ne l’aident. Elles font de lui un être maladroit, bourru et inquiétant, dont le comportement n’est pas toujours considéré comme des plus adaptés. Cette « haute société », cela ne fait que quelques années qu’il la côtoie.

Lui, il a grandi sur ce simple domaine, en haut des montagnes, entre les forêts. Les villageois parlent leur propre patois, Paris paraît si loin ! Quand il a été plongé dans Paris, il s’est senti balancé dans une cage emplie de lion, avec ses seuls poings pour protection. Des lions sensibles à la parole plus qu’aux coups, et dont la moindre erreur offre ses flancs à leurs griffes acérées.

Par prudence, Aimable s’est reculé, se tenant loin de la Cour et ses lumières, privilégiant la discrétion. L’obscurité. S’y tapir et s’y faire oublier. Mais le monde tourne, le Soleil en fait de même. Ses rayons ardents lui arrachent progressivement son refuge, l’ombre s’étiole. Malgré cette force qu’il dégage, Aimable se considère fragile. Vulnérable face aux autres.

L’admiration et la confiance que lui adressent Jean lui touchent, et il ne s’en considère pas digne. Jean a su construire sa voie. Il a su devenir quelqu’un, assumer ses choix, endurer les conséquences de son don sans pour autant perdre cette capacité à sourire, à aimer. Il est capable d’aller de l’avant, bien que son don le prive de tant de promesses – celles d’un mariage, d’un baiser. Aimable se doute qu’heureusement, il existe d’autres manières d’échanger de l’affection. Mais avoir la mort au bout des lèvres doit entraîner tant de privations – tant d’inquiétudes qui doivent constamment le museler lui aussi. Son cœur se serre et sa main retrouve l’épaule de Jean pour la lui serrer, un geste simple mais trahissant tant d’émotions.

Aimable n’est pas tactile. Les contacts qu’il esquisse sont souvent rapides, furtifs, visant à écarter les autres de lui.

Et pourtant, envers Jean, envers quelques autres, il a cette manie d’entrer en contact.

Il se sent presque gêné de toucher son épaule. Car cette étreinte révèle son affection. Sa fierté. Ces années passées à l’entraîner, son énorme main pleine de cuir, d’os, de chair et de cicatrices, guidant ses gestes, son pas. Est-ce réellement lui qui le guide ? Ou n’est-ce pas Jean qui, à présent, le conduit vers l’avant ? Jean, qui l’encourage à vivre à sa manière.

Quelques secondes perdu dans ses pensées, la requête de Jean met de longues minutes à accéder à sa conscience. Et plus encore avant qu’il ne comprenne le sens exact de ses mots. Ses paupières battent à quelques reprises et prudemment, sa main s’écarte, revient dans son dos alors qu’il baisse la tête.

Il se sent de nouveau les poings liés.

Jean a raison. Une fois de plus. Mais une part en lui se refuse à l’avouer. Chevalier, il l’est devenu pour protéger. Pas pour qu’on s’interpose, pas pour qu’on le défende – non, sa vie n’en valait pas la peine, c’eut été sa conviction depuis tant d’années. Depuis qu’il avait pris conscience que seul lui avait cette Voix dans sa tête. Mais s’y oppose une autre volonté. Celle déterminée qu’il était de son devoir de contenir l’Ouroboros. Que sa chair, son âme, sont les seules chaînes réellement capables de restreindre la Bête.

S’il meurt, ce serait sa fin. Il a tant espéré qu’il serait alors libéré de ses souffrances et de sa culpabilité, de ses responsabilités en tant qu’Hôte. Maintenant, il n’en est plus sûr : peut-il réellement entretenir l’espoir d’une quelconque rédemption ? Sa mort ne le conduirait-elle pas aux Enfers, où il serait torturé pour l’éternité ? Loin des siens.

Ses yeux reviennent songeusement sur Jean, qu’il dévisage avec gravité.

_ Jean…

Serait-il responsable s’il lui arrivait quoi que ce soit ?

Il voit ce petit garçon. Qui soulève péniblement son épée. Qui traversait la cour fièrement, comme ces jeunes étalons aux pattes trop longues. Qui souriait en levant le nez vers le ciel, jusqu’à éternuer quand le soleil le chatouillait malicieusement. Qui se pelotonnait contre son dos lorsqu’ils dormaient dehors, en montagne, sous le seul abri de leur manteau.

Son cœur déjà bien lourd se gonfle d’amour paternel pour ce garçon devenu si grand.

Le Chevalier baisse pudiquement les paupières. Doit-il lui faire confiance ? Ou laisser son amour de père parler pour lui ?

Parfois, le plus bel acte d’amour revient à laisser l’autre s’en aller. A le laisser décider d’un sort qui ne nous convient pas.

Amour ou lâcheté ?

_ Si tu dois le rencontrer, je… j’aimerai que tu veilles sur ta sécurité avant toutes choses. Ne te mets pas en danger.


Accepte-t-il de gronder, les mâchoires serrées. C’est si dur à dire, ces mots là. Il a l’impression que son affection lui écrase le cœur, qu’elle mord à pleins crocs pour le mâchonner, pendant que la Voix minaude dans ses viscères. L’inquiétude darde ses veines d’aiguilles effilées, dans sa cage thoracique, il inspire pour soulager le poids sur sa poitrine.

_ S’il t’arrivait quelque chose, je ne me le pardonnerai pas, reconnaît-il en baissant la nuque. Finalement, ses mains se détachent de son dos, il les masse longuement, glissant son pouce le long de sa paume couverte de cicatrices. Le temps et l’usure les effacent.

_ Si tu connais ces dénommés Ian ou Lisbeth, peut-être peux-tu tenter de les approcher… Le fait que tu les aies déjà rencontrés peut peut-être te permettre de les aborder sans que ce ne soit suspect. Peut-être ont-ils des informations que nous n’avons pas. Pour ma part… Je vais tenter d’en savoir plus du côté de certains de mes contacts. Peut-être pourront-ils me renseigner sur cette église souterraine ou le reste. Te concernant, si tu m’envoies un courrier, sur quoi devrais-je être attentif ?
Jean d'Hostun
HUMAIN - CHEVALIER

inventaire

Inventaire : Son attirail de chevalier
1 onguent
1 lettre signée d'un H.
Espèce : sorcier
Emploi : chevalier errant
Situation maritale : célibataire, non promis
Histoire : www
Ses liens : www
Pièces : 3216
DC : Vlad / Noah / Hermance / Mihnea / Bénédicte

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Jean d'Hostun
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Mer 8 Déc - 16:40
Les sourires d’Aimable, même faibles, étaient un trésor. Jean n’avait jamais trouvé ce mentor froid. Enfin peut-être au tout début de sa vie ici. Intuitivement, il avait vite compris qu’Aimable n’était pas ce qu’il semblait. Il était plus que cela. Et c’était grâce à cette conviction que Jean avait pu rester souriant avec cet homme et lui accorder une confiance sans pareille. Parce qu’il n’était pas le frigide que certains s’imaginaient.
Avec le temps Jean avait appris à décrypter le visage d’Aimable. Sourire n’était pas son point fort, et parfois ses yeux étaient bien plus rieurs. Parfois il était chahuteur comme lorsque Jean reçut ce coup d’épaule qui le fit un peu dévié de sa trajectoire. Le rouquin éclata simplement d’un rire joyeux. Il aimait bien être le sujet de ces petites bousculades. C’était sa manière de savoir qu’Aimable le considérait toujours de la même manière. C’était réconfortant en ces temps de trouble.

— Évidemment que non, répondit-il à la question. Seulement vous renvoyez plus une image de carnivore. D’un œil extérieur ça ne vous ressemble pas. Mais, moi, je ne suis pas « extérieur ». Je vous connais suffisamment.

Pour ne pas se méprendre entre l’apparence et le fond du cœur. Et Aimable avait beau dire qu’il habitait un monstre, Jean savait que le cœur qui battait dans cette poitrine était le reflet de l’homme bon et tendre. Et pas de la bête.
Le jeune homme ne se voyait pas comme malin. Il avait toujours tendance à foncer la tête première et réfléchir après (éventuellement). Il trouvait donc Aimable un peu trop gentil cette fois-ci, mais il n’en dirait rien. Une gentillesse qu’il ressentait dans cette main posée naturellement sur son épaule. Étant de nature affectueuse et tactile, Jean ne repoussait jamais son maître. Ni qui que ce soit d’ailleurs. Enfin presque… Ça dépendait de la nature de l’affection bien sûr. Mais restons sur le fait qu’il ne repoussait jamais les gens. Et lorsque cette main se serra, Jean crut que c’était à cause de ce qu’il avait dit. Qu’Aimable allait refuser sa requête. Ou lui dire qu’il l’accompagnerait nécessairement. Il fallait avouer que si c’était le cas Jean le prendrait mal. Il aurait l’impression qu’on ne lui faisait pas confiance. Que malgré son statut de chevalier, il n’était pas digne. En entendant son nom, il s’attendait déjà à recevoir un sermon sur son inaptitude et son incapacité à juger d’une situation. Et il réfléchissait à des arguments à lui rétorquer autre que l’abandon de ses enfants. Toute réflexion s’interrompit lorsque son maître s’exprima enfin. Jean était soulagé de ne pas avoir à batailler sur ce sujet avec cet homme parce qu’il savait que ça aurait été très difficile. Et il était heureux d’entendre son approbation. C’était sûrement du suicide, il en était conscient. Pourtant il ne pouvait s’empêcher de sourire de toutes ses dents.

— Évidemment ! Je m’en voudrai de vous laisser seul face à une menace potentielle.

À son tour il tendit la main vers Aimable et trouva son épaule épaisse. Un geste qu’il voulait rassurant.

— Je ne tiens pas à mourir, vous savez.

Peu importe les difficultés, Jean ne voulait pas en finir. Il aimerait expier ses fautes. Et à chaque fois qu’il y pensait, il se disait qu’il n’était pas conscient du mal qu’il allait faire. Il devenait alors partagé entre l’expiation et l’envie de vivre pour ces personnes aimées. Chassant ses pensées, il continuait de sourire en donnant une ou deux tapes sur l’épaule de son interlocuteur. Puis sa main quitta cette épaule ferme.

— Sans me vanter, il me sera facile de les retrouver. Ian est docteur et je pense qu’il s’est établi à Paris quelques temps. Quant à Lisbeth, elle est couturière royale. Donc aussi à Paris. Je commencerai par elle puisque je saurai où chercher. En espérant qu’elle daignera me parler.

Autant dire que si elle refuse de répondre à ses questions, elle peut le faire sans le moindre problème puisqu’elle est muette.
Aimable E. De Bayard
HUMAIN - CHEVALIER

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Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
- Bon pour un item chez May
- 1 Onguent
Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
Pièces : 4297

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Aimable E. De Bayard
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Mer 22 Déc - 16:11
Le rire de Jean retentit.

Cristallin, Aimable le sent retomber sur ses épaules, les relâchant des tensions de ses muscles tendus. Amusé, il incline légèrement la tête aux propos de son ancien écuyer, qu’il ne peut qu’appuyer.

Le sourire que Jean affiche, est celui d’un homme prêt à dévorer la vie à pleines dents. A mordre la main du Destin et à l’affronter du regard, malgré le sang qui dégoulinerait de son visage blessé. Car malgré le mal qu’il a enduré, les blessures de son cœur malmené, Jean sourit, Jean aime, Jean donne malgré tout ce que la mort lui a pris.

Aimable ne connaît pas les détails de son enfance, mais il a conscience qu’un Don comme le sien… n’a pas été découvert au hasard. Qu’il ne s’est pas contenté d’un baiser pour comprendre sa dangerosité. Le pauvre garçon a dû recommencer l’expérience, au moins une deuxième, peut-être une troisième fois, avant de prendre conscience de sa responsabilité. Il ne sait pas quel fardeau il porte sur ses épaules, mais ce qu’il sait, c’est que lui aussi a son lot de morts sur le dos.

Et qu’il vit encore, malgré cette culpabilité qui l’étrangle. Il n’en a pas le choix : c’est sa pénitence. Et son devoir à lui est de contenir la Bête jusqu’au jour où ses chairs déverseront le monstre, où la Voix s’arrachera à lui, où Dieu le rappellera à lui. Ou le Diable lui-même se décidera à l’achever pour que son âme damnée expie enfin les péchés de son existence.

Il accepte cette destinée, son âme est à Dieu et seul lui décidera du jour où il cessera de le servir. Sa main revient songeusement sur sa Croix et raffermit son emprise sur son argent abîmé. Il prie, il prie pour que Dieu veille sur Jean. Et, en réponse, la main de Jean retrouve son épaule.
Surpris, Aimable cligne des paupières. Il sent le contact de ses doigts contre son derme. La main de Jean lui paraît étrangement petite, l’articulation de son épaule, sa musculature, emplissent toute sa paume, contraignant le jeune Chevalier à écarter les doigts pour la maintenir. Ce contact, aussi maladroit soit-il, est une étreinte que peu lui ont offert.

Ses sœurs comme ses frères n’ont jamais été ni tactiles ni affectueux. Plus encore à la vue de la malédiction qu’endurait leur frère, de ce parasite qui bougeait sous sa peau. Constantin avait pu saisir ses mains, son épouse se blottissait dans ses bras, ses enfants s’accrochaient à lui, grimpant sur son dos sans la peur ! La peur de sentir le Monstre sous cette Peau Humaine.

Aimable lui-même ne tolère que très peu de contacts physiques, son propre corps le répugne. S’il s’écoutait, il y a bien longtemps qu’il se serait écorché vif. Quand le dégoût et la haine prennent le dessus, il laboure son dos à grands renforts de martinet, les liens de cuir renforcés par de petits éclats métalliques. Il frappe, il frappe, jusqu’à ce que sa peau se déchire, jusqu’à ce que la douleur éclate et gicle en gerbes ensanglantées. Il frappe, espérant s’arracher toute cette chair maudite de ces os, se débarrasser de cette malédiction incarnée dans le moindre de ses muscles. Une lutte inutile : en quelques jours, les plaies s’effacent, à un rythme alarmant et la Voix, la Voix, Elle rit toujours dans sa tête. Pis. Elle prend un étrange plaisir au mal qu’Aimable s’inflige.

Alors ce contact, ce simple geste sur son épaule, représente tant pour le Chevalier.

D’habitude, c’est lui qui, avec maladresse, apporte son soutien et sa protection. Il n’est pas habitué à ce que ces efforts lui soient rendus. Emu et penaud, le cœur animé par la joie mais écrasé par la gêne, Aimable gratte l’arrière de son crâne de sa main libre sans oser croiser le regard de Jean. Une part en lui se sent coupable, l’autre l’assène de doutes – le mérite-t-il ?-, la Voix, Elle, la Voix, Elle, Elle réagit, Elle frissonne sous la main de Jean, malgré les efforts d’Aimable pour la contenir.

Jean perçoit peut-être la pression sous sa paume, comme un muscle qui se contracte, roule sous sa peau, s’efface sous le cuir épais de son maître. Bien qu’Aimable ne soit pas des plus grands ni des plus épais, celles et ceux qui se tiennent proches de lui peuvent deviner la véritable force tapie sous cette allure pataude.

La musculature du Monstre intrinsèquement liée à celle de l’Homme, le tout péniblement rassemblé, écrasé, par cette écorce de peau et l’ossature.

_Tu as intérêt. Tu as toute la vie devant toi, encourage Aimable en haussant les épaules, bourru. Quand Jean écarte ses doigts, Aimable se redresse. Revigoré. Sa volonté trempée dans un acier que même la Voix ne sait pas vaincre. Celle qui le pousse à garder les deux pieds sur terre malgré l’enfer dans lequel Elle s’amuse à le plonger.

_ Je suis sûr que tu la convaincras. Tu as plutôt une bonne tête, complimente le Chevalier avec sa maladresse, affichant une petite moue, Je me demande si je ne connais pas le Serafeim… Son nom m’est familier. J’irai me renseigner et je te dirai.

Aimable reste quelques secondes silencieux, avant de croiser les mains dans son dos.

_ … Quand tu es devenu Chevalier, j’espérais, tout comme je m’inquiétais, du jour où nous devrions guerroyer ensemble. J’ai confiance en toi et en tes capacités. Je t’ai vu grandir, je t’ai vu t’améliorer. J’ai été fier de t’apprendre ce que je savais et de voir qu’aujourd’hui, tu es devenu un homme respectable. Je n’avais pas pensé que ces combats à mener seraient sous le couvert du secret.


Avoue-t-il, haussant légèrement les épaules, avant de lui adresser un regard.

_ Enfin… Avec des alliés comme toi à mes côtés, je ne me sens pas des plus inquiets.

Il gratte le coin de sa mâchoire alors que ses prunelles se font plus malicieuses.

_ A moins que tu ne veuilles te venger de toutes les boules de neige que je t’ai lancées.
Jean d'Hostun
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Jean d'Hostun
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Mar 28 Déc - 16:40
Jean ne pensait que son geste aurait un tel effet et que pour ça, la Chose qui vivait en Aimable se ferait sentir. Essayait-elle de l’intimider ? Jean avait beau la sentir, être un peu effrayé qu’elle soit présente au point de la sentir si clairement, il ne comptait pas s’écarter. Il tentait même de refermer sa main sur cette épaule qui appartenait à Aimable en premier lieu. Tant qu’il n’aurait pas à faire face à cette Créature, Jean n’en aurait pas peur. Il savait que défier un « monstre » n’était pas une bonne idée. Mais il n’était pas dans la nature de Jean de se défiler ou de craindre avant d’avoir vu. Aimable pouvait compter sur lui pour être présent dans les moments les plus sombres.

« Une bonne tête » ? Était-ce un compliment ? Jean était amusé par la maladresse dont faisait preuve Aimable. Il avait cette manière bien à lui de dire des gentillesses. On apprenait à aimer ça chez cet homme. Jean hochait la tête. Il se demandait quel genre d’homme était le dernier nom sur la liste de sorciers. Et si l’Église tentait de les rallier à sa cause, avait-elle déjà réussi son coup avec certains ?
Oubliant vite ce genre de tracas, il se rendait compte qu’Aimable et lui avaient pensé la même chose. L’espoir de mener des combats ensemble les avaient animé.

— Moi aussi, j’aurais préféré que ça se fasse dans d’autres conditions.

Lorsqu’il était enfant, il en avait imaginé des choses ! Combattre des brigands ou repousser des barbares, il avait même pensé à se battre contre un dragon. Mais c’était avant d’apprendre que ces créatures n’existaient pas. Enfin… Il venait d’apprendre que les vampires et loups-garous étaient réels, peut-être que les dragons aussi.
Mais Jean était content de voir qu’Aimable l’estimait à sa juste valeur. Aimable ne lui laissait pas le temps de répondre qu’il lui lançait une pique. Jean était surpris, mais s’en amusait.

— Alors ça ! Je préférerais régler mes comptes en face à face.

Ce n’était pas son genre d’utiliser le moindre subterfuge ou sournoiserie. Aimable devait le savoir.

— Je me vengerai peut-être. Mais quand ça arrivera, vous le saurez tout de suite.

Jean souriait. Il ne ferait aucun mal à Aimable bien sûr. Sa vengeance, s’il y en avait une, serait à la hauteur de l’affront causé. Après tout il n’était pas du genre rancunier.
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