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Basile De France
HUMAIN - PRINCE

inventaire

Inventaire : Une dague en argent héritée de son père
Un philtre d'amour
Espèce : Humain
Emploi : Prince
Situation maritale : Célibataire
Pièces : 3765
DC : Michel de Berys

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Basile De France
Inventaire : Une dague en argent héritée de son père
Un philtre d'amour
Espèce : Humain
Emploi : Prince
Situation maritale : Célibataire
Pièces : 3765
DC : Michel de Berys
Dim 19 Sep - 9:45
Il enfile sa tenue d’entraînement avec une certaine appréhension, mêlée à une excitation enfantine.

Le jeune prince s’apprête à retrouver son maître d’armes pour qui il voue une admiration aussi grande que le respect qu’il lui inspire. Cependant, et ironiquement, Basile craint un peu le chevalier de Bayard. Peut-être du fait de sa certaine sévérité -justifiée- lors de leurs sessions d’entraînements, ou sans doute est-ce la crainte sourde de décevoir une personne aguerrie comme lui. En tant que prince tout comme en tant qu’homme.

Mais Basile se traîne assurément cette peur avec tout son entourage. Seul l’avenir lui dira s’il a eu peur inutilement pendant des années ou non.

Le dauphin quitte donc ses appartements pour prendre le chemin de leur lieu d’entraînement. Il varie parfois selon les exercices prévus par Aimable, mais ils ne sortent jamais vraiment de l’enceinte du palais. A raison, assurément, puisque Basile est après tout un prince. Il convient s’assurer un minimum sa sécurité, quand bien même le chevalier de Bayard serait tout à fait capable de le protéger.

Mais le risque zéro n’existant pas, peut-être est-ce mieux ainsi.

Il ne court pas, tant pour éviter de se fatiguer en raison de sa jambe défaillante que pour éviter de donner une image de lui identique à celle d’un enfant impatient. Ce qu’il est pourtant. Escorté à bonne distance, le jeune prince ne tarde pas à se présenter sur les lieux, un endroit plutôt calme et, sans être à l'abri des regards, offre une certaine intimité sans être pour autant coupée du monde. Il s’arrête à quelques mètres pour observer son maître.

Basile ne peut réprimer un étrange sentiment alors qu’il l’épie. Outre la prestance qu’il dégage, il y a quelque chose dans son aura qui semble le captiver à chaque fois. Mais Basile est bien incapable de dire en quoi. Peut-être est-ce simplement son admiration et son impatience qui se lient dans un savent et complexe mélange. Il inspire profondément et finit par le rejoindre.

« Bonjour Maître de Bayard ! »

Il s’incline comme le veut la bienséance, y mettant toujours un point d’honneur avec des personnes qu’il estime comme Aimable. Parce qu’au fond, même si Basile préfère ne pas avoir à croiser le fer dans sa vie, estimant n’avoir aucun talent, il est ravi de pouvoir apprendre aux côtés du chevalier. Qu’il prenne de son temps pour lui enseigner ce qu’il sait.

« Comment vous sentez-vous aujourd’hui ? »

Basile est encore un peu jeune pour savoir déceler ce qui se cache dans le regard des autres, ou même espérer comprendre quoi que ce soit de la psychologie, mais il est intimement convaincu que certaines choses sont source de tracas pour le chevalier. En témoigne sa ride du lion, aux yeux du prince.

Aussi espère-t-il systématiquement qu’il ne voit pas ces entraînements comme une corvée.

« J-j’ai un peu pratiqué quelques passes pendant votre absence… »

Basile est forcément un peu gêné ; du fait de sa jambe, il a conscience de nécessiter un peu plus d’attention lors des entraînements. Plus qu’un enfant lambda. Il ignore encore où Aimable trouve la patience de l’entraîner : le prince se fatigue plus vite et une simple passe peut prendre des heures.

« Mais je… je peine encore lorsqu’il faut enchaîner… »
Aimable E. De Bayard
HUMAIN - CHEVALIER

inventaire

Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
- Bon pour un item chez May
- 1 Onguent
Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
Pièces : 3897

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Aimable E. De Bayard
Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
- Bon pour un item chez May
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Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
Pièces : 3897
Mar 21 Sep - 16:07









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Il n’a pas de mitaine pour protéger ses mains.

Il sent, sous la corne de ses doigts, la pression du cuir abîmé. Le poids de l’épée, au creux de sa paume. Si familier qu’il n’a plus tellement conscience de sa masse. Il la manie d’une main, en des mouvements maîtrisés, de haut en bas, bas en haut, gauche, droite. Au fur et à mesure, la chaleur monte au sein de ses veines, elle soulage ses muscles, assouplit les tendons. Ses mouvements gagnent en rapidité, en précision. Il ne s’agit plus de coups basiques : ils se font plus élaborés. Pour s’introduire entre deux pans d’armure, à la base de la hanche – là où le plastron fait défaut, pour permettre aux cuisses de se mouvoir. Pour écraser une spalière, afin que les éclats métalliques pénètrent l’épaule et handicapent son adversaire.

A la guerre, les plus novices pensent qu’il suffit de tuer ! Comme s’il était aisé de tuer un homme. Ils ne se doutent pas de la folle énergie qui anime les blessés, ce désespoir qui fait d’un agonisant le plus redoutable des adversaires. Aimable sait qu’il vaut mieux blesser un homme ; le blesser assez pour qu’il ait peur de mourir,  assez pour qu’il garde l’espoir de vivre. Un équilibre qu’il n’est pas toujours aisé à trouver.

Sa famille, depuis des générations, a offert leur loyauté à la Couronne. Ils ont été moissonnés au fur et à mesure des guerres, allant des Croisades aux domptages de rébellions internes. Les dépouilles de ses ancêtres ont servi de terreau à la dynastie royale et leur sang a longtemps été versé au nom de la Chevalerie, tant et si bien qu’il ne reste des puissants De Bayard qu’une dizaine de survivants. Ils n’en perdent pas pour autant de leur réputation de combattants aguerris.

Aimable est issu de cette forge, son corps, marqué à grands coups de burin – les frappes de sa fratrie, l’éducation impitoyable d’Ulric et d’Hildegard réunis. La guerre ? Ce n’est pas auprès de sa famille qu’il l’a appris. Non, auprès d’eux, il a appris à se battre- des batailles ponctuées de rires, de bousculades et d’égratignures. Où il suffit d’un crachat sur le genou pour oublier la blessure, d’une main qui frotte son crâne, d’une autre qui le tape dans le dos. L’amour était là, péniblement avoué d’un grognement mécontent, d’une remontrance ou d’une présence rassurance. Avec eux, il a appris à se battre pour vivre.

Avec l’Ouroboros, il a appris à se battre pour survivre. Depuis sa naissance, la Voix l’a hanté. Menacé. Elle l’a averti des dangers du monde, Elle lui a montré les blessures qu’il pouvait subir. Elle lui a fait peur, peur jusqu’à en vomir de terreur, quand il sentait ses os se briser, son corps, se déchirer. Quand Elle lui imposait ces visions d’horreur, faites de massacres, à sentir le sang dans son nez, sentir la mort le guetter dans l’obscurité. Aucune guerre n’a su égaler l’Ouroboros et tout ce qu’il lui a infligé.

Son corps porte les rigueurs d’un hiver qu’il n’a pas l’âge de connaître : ses cheveux grisaillent, ses articulations sont rouillées, ses muscles sont douloureux. Ses os craquent comme ceux d’un vieil arbre. Il apparaît toujours usé, avec ses yeux cernés et ses traits tirés. Ses épaules sont voûtées sous un fardeau que seul lui peut porter. Sa nuque, constamment courbée sous le poids d’une culpabilité qu’il porte continuellement autour du cou – à se demander quand elle parviendra à l’étrangler. Ce sont les corps des morts qui pendent à sa gorge, leurs mains serrées autour de son cou, à lui rappeler ce qu’il – ce que l’Ouroboros a fait. Des visions qu’il chasse d’un battement de paupières. Si habitué à vivre parmi les cauchemars qu’il ne s’en étonne guère. Et pourtant, chaque vision ravive la peur, chaque vision rappelle la douleur.

Les inquiétudes et les souffrances ont escarpé ses traits, pommettes, arcades sourcilières et mâchoires dessinés apportent la structure à son visage renfermé. Ses yeux sont enfoncés dans ses orbites, ses joues, creusées. Son nez, maintes fois cassé, reste droit, bossu, peut-être un peu tordu à bien y regarder. Aimable est un homme discret, habitué à s’enfoncer dans les ombres et l’on a tendance à l’y laisser.

Ulric, son frère aîné, a enseigné bien des années à la Cour de France pour former les jeunes recrues, quand il n’allait pas défendre le nom de la Couronne. Il était toujours à la lumière. Son énorme corpulence, son charisme digne d’un ours éveillé en plein hiver, sa réputation de redoutable guerrier, permettaient à Aimable de simplement s’effacer. Humble, timide et discret, il n’avait aucun mal à échapper à la curiosité – sans compter son frère qui s’interposait d’un regard glacé. Mais depuis son départ, Aimable ne peut plus s’abriter. Il est contraint, à son tour, de s’avancer.

Il a finalement offert ses savoirs à de jeunes recrues, dont le prince. Qui aurait crû que ses connaissances auraient pu servir ? Oh, non, plutôt… Qui aurait crû qu’il accepterait de donner ses connaissances ? Il les offre sans leur faire subir ses expériences. Ils n’ont pas besoin d’entendre ses récits de guerre, combien même soient-ils moins horribles que les pensées qu’il renferme.

Comme bien souvent plongé dans ses pensées, Aimable ne remarque pas même Basile. L’enfant peut contempler à loisir la stature de son mentor. Au premier regard, Aimable ne semble rien avoir d’extraordinaire. D’une taille et d’une corpulence classique, il paraît même assez faible pour un soldat. Sa tête baissée appuie sa discrétion naturelle.

Il est telle l’ombre fugace au sein d’une forêt. Son premier passage n’alerte pas, mais si l’attention se capte sur ce petit détail, elle ne parvient plus à s’en détacher. L’ombre prend de l’ampleur. Elle devient plus présente. Plus menaçante et plus imperceptible à la fois. Qu’est-ce ? Le mouvement furtif d’une bête, le bruissement d’une branche, le fruit de l’imagination ?

A bien y regarder, Aimable, si discret soit-il, attire l’attention. Peut-être est-ce dans sa posture. Bien appuyé sur ses jambes. Le port droit, fier, noble, dévoilant un dos particulièrement solide, des épaules carrées, une taille épaisse, des cuisses développées. Une force réelle, contenue sous une écorce étrangement étroite quand il fait rouler l’une de ses épaules – l’os craque sous la pression. Il n’apparaît plus si raide. Ses mouvements sont fluides, arrêtés avec expérience, reprennent avec précision, dévoilant une maîtrise qu’on n’obtient qu’avec l’expérience. Malgré l’usure apparente de son corps, il ne fatigue jamais. Il contient toujours l’énergie qui bout dans ses veines. Le Chevalier paraît si civilisé, si sauvage à la fois, dans ses regards intenses… Et fuyants. Ainsi, même face au Prince, Aimable a toujours baissé humblement les yeux.

Le salut du Prince l’arrache de ses pensées, l’homme cligne des yeux et range l’épée à son fourreau. Il tourne la tête vers l’enfant et, d’un pas sur le côté, pivote pour lui faire face. D’un poing posé contre le cœur, il s’incline avec raideur et se redresse en retenant une grimace.


_ Majesté…


La question de l’enfant le surprend. Et quelques secondes, son visage si austère abandonne toute sa rigueur militaire.

Les rides au coin de ses yeux se creusent, alors que celles sur son front s’efface. Il semble lâcher son fardeau, ses épaules se relâchent et le coin de ses lèvres se redresse, un sourire, enfin, éclaire son visage si triste d’habitude. Le geste est rare, suffit à lui seul pour exprimer une force bien différente de ce qu’il a l’habitude d’afficher. Comme si le monde qu’il portait sur ses épaules ne pesait plus rien. Une certaine tendresse dans les yeux, il n’a qu’à tendre la main : ses doigts rugueux frottent la tignasse du jeune prince, en un geste bourru, pataud, mais trahissant l’affection bourrue du chevalier.


_ Très bien. Ne vous inquiétez pas.  Et vous ? Comment vous sentez-vous ?


Il le relâche. Ce n’est pas à un enfant de subir les affres de l’Ouroboros – et les préoccupations d’un adulte. Alors il laisse tous ces nuages sombres s’éloigner au loin de son crâne, il s’en inquiétera plus tard. Son attention se redirige totalement vers Basile, qu’il détaille attentivement. Bien qu’il ne le regarde jamais dans les yeux, il prend garde à ses jambes, ses bras, ses mimiques, la posture de son corps. Il renifle un peu, par habitude, se reculant de quelques pas pour se reprendre. Il récupère, dans un tonneau posé plus loin, deux épées en bois, une pour lui, une pour le prince. D’un pas lent, il le rejoint et lui tend son arme pour l’inviter à s’en saisir.


_ Vous avez pratiqué un peu hm ?... C’est déjà très bien. Si vous voulez faire mieux, il faudrait pratiquer tous les jours.


Aimable se montre peut-être rude et encore… Quand il pense à son frère et à sa sœur aînés, il se dit qu’il est probablement bien trop permissif. Enfin, il se souvient des premiers entraînements où Basile était aussi habile avec son épée qu’une poule avec une fourchette ! Il garde la réminiscence de ses gestes hésitants, des doutes, dans son regard, d’un malaise et d’une tension qu’il avait ressenties sans que l’enfant n’ait besoin de les lui exprimer.  Sa priorité avait été de mettre Basile à son aise, qu’il vienne avec le sourire et non pas en traînant des pieds. Pour cela, il fallait encourager chaque petite victoire.


_ Montre moi ce que tu as travaillé. Nous allons voir ce qu’il te manque pour réussir.


Il s’écarte d’un pas sur le côté pour l’observer faire, les mains paisiblement croisées dans le dos, le port droit. Instinctivement, il s’est placé dos au soleil, pour que la lumière ne blesse pas ses yeux – ni ceux du Prince, protégé par son ombre.

Entraîner ce garçon lui fait penser à Richard et Isabeau. Ses deux enfants.

Ses frères, ses sœurs.

Son père.

Son père. Il ne l’a jamais connu. Il n’a que peu entendu parler de lui. Un homme sombre et torturé – se ressemblaient-ils ? Sa mère en parle avec aigreur. Sa tristesse, si profonde, s’était muée en haine au fur et à mesure des années. Sa seule figure paternelle fut Baptiste. Son grand-frère. Décédé il y a de cela quelques mois.

Y penser lui serre le cœur. Baptiste. Quand Aimable s’entraînait, Baptiste était toujours là. A veiller sur lui. A veiller, comme lui le faisait avec Basile.
Basile De France
HUMAIN - PRINCE

inventaire

Inventaire : Une dague en argent héritée de son père
Un philtre d'amour
Espèce : Humain
Emploi : Prince
Situation maritale : Célibataire
Pièces : 3765
DC : Michel de Berys

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Basile De France
Inventaire : Une dague en argent héritée de son père
Un philtre d'amour
Espèce : Humain
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Pièces : 3765
DC : Michel de Berys
Mer 22 Sep - 17:21
Basile regarde son maître d’armes avec beaucoup d’admiration. Outre le respect qu’il lui porte, il ne peut qu’admirer un homme tel que lui qui a vu les affres de la guerre et qui accepte de donner son temps à des novices comme lui.
Il se sent d’ailleurs rougir quand Aimable le questionne sur son état ; il sait qu’il ne devrait pas, mais le prince se sent parfois privilégié par ce genre d’échanges. Il se doute qu’il ne s’agit certainement que d’un simple retour de politesses, mais ça le rend heureux. Et quand il sent sa main venir ébouriffer sa tignasse argentée, son petit cœur bondit de joie. Il gratifie donc son précepteur du jour d’un large sourire rayonnant et d’un hochement de tête assuré.

A-t-il seulement tort de voir en Aimable une figure paternelle ?
Sans doute, oui. Mais son cœur d’enfant saigne encore du trépas précoce de son géniteur…

Basile attrape l’épée qu’on lui tend sans trop se faire prier mais ne parvient pas à dissimuler une grimace face à l’idée de devoir s’entraîner quotidiennement. Il s’en sait incapable. Autant physiquement que moralement.
Le jeune prince se dit qu’il n’est pas fait pour la guerre, le regrette parfois. Mais l’idée d’ôter la vie à quelqu’un lui est extrêmement pénible ; Dieu a dit de ne pas blesser son prochain.

Mais Aimable ne baisse pas les bras, visiblement.
Et Basile est content de voir que la patience de son maître d’armes est d’or.
Soudain, le chevalier le tutoie. Et Basile sent son cœur se gonfler de bonheur ; on le tutoie rarement, parce qu’il est prince. Mais le simple fait de se faire tutoyer booste sa confiance en lui. Le dauphin hoche donc vivement la tête à la consigne donnée et se déplace sur le côté pour se placer devant le mannequin de bois.

Du fait de sa jambe raide, il a pris pour habitude de prendre appui sur l’autre afin de ne pas risquer de perdre l’équilibre. Il prend son épée à deux mains, non pas qu’elle soit lourde mais plus par confort. Il fixe la cible avec concentration, ses petits sourcils froncés lui donnant un air faussement menaçant. Il finit par bondir pour attaquer, la pointe de son épée touchant à peine la cible. En retombant sur ses pieds, il essaie d’aller sur le côté mais s’emmêle les pieds et s’étale au sol.

Une piètre prestation en somme.
Basile ne parvient pas à se projeter en avant ; aussi, lorsqu’il saute, il fait un mouvement de bas en haut simple. Même constat pour son initiative d’attaque sur le côté. Il ne pousse pas sur ses jambes pour se donner de l’élan. Une erreur de débutant, cela va sans dire.

Il redresse la tête, se frottant le nez par réflexe. Ce qui lui donne l’occasion de salir sa frimousse avec la terre. Basile affiche un sourire mais son regard trahit sa déception. Il aurait aimé montrer qu’il a bien travaillé, mais sa prouesse tend à démontrer le contraire.

« J-je suis navré, je… » Il baisse les yeux, inutile de nier. Il n’a aucune excuse. Mais il relève la tête, se remet en position. « Je vais recommencer ! »

Et, sans attendre, le voilà déjà campé sur ses guiboles, reprenant son épée en bois avant de réitérer l’entraînement. Le résultat est le même, si ce n’est qu’il parvient à toucher le mannequin du bout de l’épée dans la deuxième phase de son attaque. Trop loin de sa cible, encore une fois.
Il lance néanmoins un regard brillant à Aimable, cherchant probablement une étincelle de fierté dans les yeux du chevalier. Aussi médiocre soit le niveau du prince.

« J-j’essaie de reproduire ce que je vous ai vu faire une fois… » Il se confie, un peu gêné d’avouer qu’il l’épie. « Mais… je n’arrive pas à m’approcher. Est-ce que… je m’y prends si mal ? »

Son enthousiasme semble redescendre un peu.
Il s’est vanté de ses efforts, et il ne parvient à aucun résultat.

« Je… je comprendrais si vous souhaitez ne plus être mon maître d’armes… Je suis assez décevant, pas vrai ? »

En réalité, il craint de voir Aimable partir pour cette raison.
Aimable E. De Bayard
HUMAIN - CHEVALIER

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Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
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Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
Pièces : 3897

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Aimable E. De Bayard
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Pièces : 3897
Lun 27 Sep - 16:43
L’enfant se positionne.

Le Chevalier, par habitude, se glisse sur le côté. Les mains croisées dans le dos, il se tient droit, la tête haute – les rares instants où il ne courbe pas l’échine, croulant sous le poids de ses inquiétudes et de ses responsabilités. Fuyant le regard du Prince pour ne pas lui infliger les sévices d’une vie où aucune lumière ne chasse les cauchemars.

Il est immobile. Ses articulations sont raides, il est lent, comparé aux autres. Et pourtant, quand Basile trébuche, une poigne puissante le retient par la ceinture pour le remettre sur pieds. Aimable n’a eu qu’à tendre le bras. Par un réflexe inhumain, ses doigts se sont déjà refermés sur les vêtements de l’enfant et avant que Basile n’ait conscience de son mouvement, Aimable s’est déjà replacé comme si rien n’était.

A dire vrai, le Chevalier lui-même est surpris de sa vivacité. Le cœur battant plus lentement dans sa cage thoracique, il retient un regard vers l’arrière de sa tête. Comme si l’Ouroboros pouvait se tapir dans son ombre… Il est là. Toujours à rôder, à la frontière de sa conscience. Animant son corps quand Aimable n’y fait pas attention. Le Chevalier le cherche à l’aveugle, ses pensées tâtonnent dans la pénombre, jusqu’à effleurer une surface osseuse, humide, putride, le souffle grave de la Bête l’accueille, sa Voix effleure sa conscience de ses crocs effilés.

Que fait-elle ?

Garrrçon, murmure-t-elle.

Les images de Richard et d’Isabeau leur reviennent. Leurs enfants. Le Chevalier s’horrifie de penser que la paternité est partagée, entre lui et la Bête. Qu’Elle ait enfanté, au travers de sa semence. A moins que son amour pour sa progéniture n’ait réussi à se refléter au travers des énormes yeux noirs, sans vie, de la Voix qu’il est contraint de côtoyer. Partager un même corps… C’est partager des émotions. Des sensations. De l’affection.

Si Aimable apprend à se méfier des créatures, l’Ouroboros apprend à apprécier certains humains. Assez pour accepter l’idée de les épargner. Assez pour que le Chevalier accepte l’idée… De tuer.

L’enfant s’excuse, attirant l’attention d’Aimable qui s’apprête à l’arrêter. Mais le garçon bondit déjà en avant. Inquiet, il esquisse un pas vers l’avant et le redresse avant que son nez n’heurte une fois de plus la poussière. Basile est impulsif. Bien trop empressé ! Dirait Ulric. Mais Aimable connaît la fougue de la jeunesse, Isabeau n’a cesse de tester sa patience.

Aimable est un homme peu expressif. Son visage est toujours renfermé. Ses sourires sont rares, ils ne sont qu’un éclat de soleil dans un ciel encombré. Mais sa voix parle pour lui. Son corps exprime, à sa manière, ses encouragements. Ne serait-ce qu’en assurant sa présence à chacun de leurs entraînements, à rester avec lui plus de temps que cela n’était convenu, dirigeant toute son attention vers lui.

_ Ne t’excuse pas, glisse le Chevalier. Ironique : l’homme passe son temps à s’excuser, sans cesse, pour toutes les raisons possibles et imaginables. Sa main revient débarbouiller le petit prince, sa grande main, assez grande pour couvrir l’entièreté de son visage, saisir son crâne et le lui broyer. C’est avec une douceur pataude qu’il frotte le bout de son nez, prenant garde à ne pas le bousculer.

_ Ne t’excuse que si tu as blessé quelqu’un. Et ce n’est pas le cas. Tes erreurs ne sont qu’un manque d’expérience ou reflètent les lacunes de mes enseignements. Elles vont m’apprendre à m’améliorer. Comme toi… j’apprends.

Aimable cligne des yeux en apprenant que l’enfant… Ait pu observer ses entraînements. Touché, il en rougirait presque, avant de s’inquiéter. Il espère que le garçon ne l’a jamais vu saisir sa croix – à s’en faire saigner. Qu’il n’a jamais perçu les mouvements de la Bête lorsque le Chevalier se meut, lorsqu’il attaque.

_ Tu n’es pas décevant. Pas pour moi. Je te vois progresser au fur et à mesure de nos entraînements. La toute première fois, tu ne voulais pas même saisir l’épée… Tu as fait beaucoup de progrès. J’ai l’impression que la seule personne déçue ici…C’est toi.

Aimable referme sa main sur l’épée en bois et se met en garde. Un pied glissé vers l’arrière, l’autre, vers l’avant, la pointe de son épée dirigée vers le poitrail du mannequin.

_ Je suis plus expérimenté que toi. Plus grand que toi. Ces deux atouts m’offrent des avantages que tu n’as pas encore. M’imiter pour réussir est le premier pas, le second sera d’adapter la technique à tes capacités. Il me suffit de me pencher en avant et de tendre le bras pour que ma pointe touche.


Aimable s’exécute alors qu’il parle, la pointe de l’épée cueille le sternum du mannequin.

_ C’est un coup qui doit être puissant. Pour couper le souffle de l’adversaire. Pour donner plus d’impact, je peux avancer d’un pas en avant. L’autre jambe doit me suivre, mais rester en arrière… Pour me permettre une retraite rapide si la situation me l'exige.

Aimable se redresse sur ses jambes.

_ Avant de penser au coup, nous allons devoir travailler la base du mouvement. S’avancer d’un pas.

Aimable tourne les yeux vers Basile.

_ Une de tes jambes te servira de point d’appui, pour fondre vers l’avant. L’autre… sera celle qui te donnera l’élan et te permettra de reculer si le besoin s’avère nécessaire. Je ne puis que te conseiller de t’appuyer sur la jambe avec laquelle tu te sens le plus à l’aise. Et pour t’empêcher de tomber, nous allons devoir travailler ton équilibre. Pour commencer… Essaye de te tenir sur un pied. Lève l’autre jambe. Tu resteras le plus longtemps possible debout, avant de changer de pieds et nous recommencerons l’exercice.

Aimable a conscience de la fragilité de Basile… mais sait aussi qu’il est important pour lui d’entraîner cette jambe. Que l’écart avec l’autre n’aille pas s’accroître avec les années. Qu’il puisse s’en servir, au moins comme support, s’il compte se projeter vers l’avant.
Aimable hésite mais, finalement, se positionne à son tour sur un pied, redressant l’autre jambe. Pour garder l’équilibre, il tend les bras et après quelques secondes, il les rabaisse progressivement le long de son corps. Son souffle est lent, alors qu’il ferme les yeux.

_ Concentre toi sur ton corps et ses sensations. Essaye de bien peser sur l’ensemble de ta semelle. C’est ta racine. Tu es enchaîné au sol, encourage doucement le Chevalier, Avant de maîtriser le combat… Il faut connaître ton corps et ses capacités. Il faut explorer tes limites, les repousser, petit à petit. Tu as progressé et tu as encore du progrès à faire. Mais tu y arriveras. Laisse-toi le temps d’apprendre mais donne toi aussi les moyens de progresser. Cet exercice est simple, peut-être que tu pourras t’entraîner à le faire dans ta chambre, en te tenant au lit par exemple. Ca t’aidera. Et j’en ai d’autres, peut-être plus amusant, à essayer. Une fois que tu penses maîtriser cet exercice, nous pourrons essayer le second… Tu te tiens sur un pied. Tu vas reposer l’autre au sol et progressivement, basculer ton poids sur ta jambe, tu soulèveras ensuite l’autre pour te retrouver de nouveau sur un seul pied. Puis tu basculeras de l’autre côté. Essaye de tenir quelques secondes. Cinq fois de chaque côté. Lentement et doucement. On travaille ton équilibre.

Basile De France
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Inventaire : Une dague en argent héritée de son père
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Basile De France
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Sam 2 Oct - 19:35
Aimable le rassure, le débarbouillant avec sa grande main qui ne va pas sans lui rappeler celle, tendre et rugueuse, de son père. Le prince se laisse faire sans broncher, écoutant ensuite attentivement son maître. A ses yeux, il est un puits de sagesse et de conseils, quand bien même son allure le fait parfois frémir.

Le jeune prince hoche doucement la tête, comprenant qu’il ne sert à rien de s’excuser à tout va. Il ne lui restera plus qu’à l’assimiler, ce qui n’est pas forcément chose gagnée. Mais, comme pour l’entraînement à l’épée, Basile ferait des efforts.

Et, sans surprise, Aimable met le doigt sur le fond du problème : Basile est déçu, oui, de lui-même. Le prince baisse la tête d’un air coupable. Il en a gros sur le cœur et, devant Aimable, il se sent vulnérable. Comme devant Scar. Se confier au chevalier de Bayard lui semble tout à fait naturel.

Pourtant, l’heure n’est pas aux confidences, mais à l’entraînement.

Basile regarde son maître se mouvoir, écoutant ses enseignements dans un silence religieux. Pour ça, il est très appliqué, on ne peut le nier ; la théorie, l’étude des livres, pour Basile c’est comme être un poisson dans l’eau.
Aussi écouter les explications d’Aimable tout en le voyant appliquer la théorie l’aide énormément.

« Je comprends… la jambe en arrière a un rôle plus important que celle à l’avant… »

Basile ne lâche pas Aimable des yeux et, après l’avoir vu faire, il s’exécute promptement, déposant ce qui pourrait l’entraver au sol.

Il regarde attentivement la position de son maître d’armes puis essaie de l’imiter.
Le prince tâche d’aligner correctement ses jambes dans la lignée de son corps puis prend appui sur sa jambe forte et saine, préférant s’exercer avec une valeur sûre avant de prétendre augmenter la difficulté. Il inspire profondément, soulevant doucement son autre jambe. Par réflexe, il retient sa respiration.

Bientôt, il se sent vaciller et manque, une nouvelle fois, de tomber.
Il se rattrape rapidement et recommence, les sourcils froncés, concentré comme jamais.

Il tend les bras comme Aimable pour trouver un équilibre avant de les baisser doucement en expirant lentement. Et bien qu’il vacille encore un peu, l’obligeant à user de ses bras pour retrouver son équilibre sans avoir à reposer son autre pied au sol, le résultat est assez correct.

« Je… je ne veux pas faire honte à ma mère, mon père, mes ancêtres… Ils se sont tous battus vaillamment, d’une manière ou d’une autre. Je ne leur fais pas honneur pour l’heure… » Il se pince les lèvres, redresse la tête pour regarder Aimable. « Vous devez trouver ça stupide, pas vrai ? »

Au bout d’un moment, quand il se sent un peu plus en confiance, il change de pied.
Le résultat n’est clairement pas le même ; moins assuré, il s’y reprend à trois fois avant de parvenir à se tenir plus ou moins sur sa jambe raide. Et ce au prix d’un inconfort certain. Il n’a pas mal pour le moment mais ce n’est pas agréable.

« Est-ce que c’est un exercice que l’on apprend quand on veut devenir chevalier ? Ou est-ce que c’est parce que l’état de ma jambe complique votre enseignement ? » Il repose sa jambe au sol bien vite, retournant sur l’autre sans trop de mal. Il n’a vraiment que peu d’endurance sur l’autre. « Est-ce que vous le ferez avec vos enfants ? »
Aimable E. De Bayard
HUMAIN - CHEVALIER

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Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
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Aimable E. De Bayard
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Jeu 7 Oct - 11:50
L’enfant comprend vite.

Un avantage pour un homme peu accoutumé à parler. Il hoche la tête pour confirmer ses dires et s’amuse de ne pas avoir même pensé à cette vérité : lui se contente de bouger sans s’interroger sur la raison de ses mouvements… Son corps est habitué à chercher l’équilibre et à le travailler.

Il ne connaît pas la beauté d’un combat, non, pour lui, ce ne sont que des affrontements où il faut survivre. Un chevalier, renversé sur le dos, est cloué par le poids de son armure. Il faut parvenir à se redresser vivement malgré les quarante kilos d’acier qui l’écrase au sol… Le mieux est, avant tout, de ne pas basculer. Rester cloué sur ses pieds, ne pas se laisser renverser ni emporter par son propre élan.

Il écoute les inquiétudes de l’enfant. Et elles le renvoient à des années en arrière. Quand il se glissait dans l’ombre de ses frères. Baptiste était l’aîné. Un homme dont les paroles alliaient la sagesse d’un vieillard à la malice d’un enfant. Il n’avait jamais pu se battre, pas depuis cette blessure qui avait bien manqué de l’emporter, mais il n’avait pas besoin d’une épée pour être redoutable. Son savoir était aussi incisif que la lame d’un couteau bien aiguisé et Aimable regrettait de ne pas s’être davantage abreuvé à sa source, quitte à s’en blesser. La vérité n’était pas toujours facile à entendre, mais ne permettait-elle pas d’avancer ? Ulric était l’Ours. Un Chevalier dont toute la Cour vantait encore la bravoure, la puissance, l’impénétrabilité. Le Mur était un autre de ses surnoms… C’était un homme inflexible. Il avait formé les jeunes recrues avec sévérité, faisant d’eux des armes de guerre. Les plus fragiles, physiquement ou moralement, n’avaient guère enduré ses entraînements exigeants ou ses yeux lourds d’une rage glacée. Que détestait-il, se demande souvent Aimable. C’est un secret qu’Ulric garde enfoncé, comme ces éclats métalliques qui resteront toujours enfoncés dans l’articulation de son genou.

Les yeux baissés, le visage fermé et renfrogné comme à son habitude, Aimable garde pudiquement ses réflexions. Il évite les yeux de l’enfant, même les siens. Il l’épargne de tous ces fardeaux que les adultes ont à endurer. Et de ce qu’il entend, l’enfant est bien le premier à charger sa mule ! Il secoue légèrement la tête négativement.

_ Je ne trouve pas ça stupide. Tu es responsable. Tu as d’importantes exigences envers toi-même, ton jugement à ton encontre est très dur,
constate Aimable. Il sait très bien de quoi il parle… Pour l’avoir vécu.

_ Tu es déjà très mature pour un enfant de ton âge. Et il est vrai que tu as déjà plus de responsabilités sur les épaules que beaucoup d’adultes. C’est normal… Si cela t’inquiète, si cela te fait peur. C’est normal.


Aimable hausse légèrement les épaules et baisse songeusement les yeux.

_ Méfie toi des pensées qui te nuisent. De ces pensées qui font du mal et te font perdre en confiance. Laisse-toi le temps de grandir et d’apprendre. La vie est faite d’apprentissage. Tu apprends à te battre, j’apprends à enseigner. Nous faisons des erreurs tous les deux, nous apprenons à les corriger. Pour autant, avons-nous moins de valeurs ? Manquons-nous d’honneur ?...


Aimable laisse planer un silence.

_ Tes ancêtres ont traversé leurs propres étapes. Peut-être ont-ils moins réussi que toi, peut-être ont-ils mieux réussi… Je ne sais pas. Mais ce que je sais, c’est que nous sommes tous différents et que les obstacles que nous avons à affronter nous appartiennent. Les autres n’ont pas à juger. Ils ne sont pas dans notre corps, ils n’ont pas notre histoire, ils n’ont pas nos chaînes à porter.

Il sent son cœur… Se soulager alors qu’il prononce ces mots. Une part en lui, l’enfant en lui, a probablement espéré les entendre un jour.

_... Je vois tous les progrès que tu fais. Je vois que tu te montres sérieux, appliqué, je vois aussi que tes peurs et tes doutes faussent la vision que tu as sur toi-même, sur les autres ou ne serait-ce que sur ce chemin que tu traverses. Je ne sais pas quelle est ta définition de l’honneur, mais pour moi, tu me fais honneur à venir aux entraînements, à écouter, à essayer. Si tu échoues, tu n’es pas la seule cause. Ce peut être un manque de pratique. Une erreur d’enseignement. Un exercice inadapté. La perfection n’existe pas… Toute notre vie… Nous nous battons pour faire mieux. Pour nous améliorer et peut-être est-ce là l’une des plus grandes épreuves de la vie mais aussi, l’une des plus plaisantes. Voir qu’on est capables de faire mieux. Progressivement.

Aimable surveille Basile du coin des yeux, pour s’assurer à ce qu’il ne se fasse pas mal.

_ Je crois en toi. Je regrette seulement que tes doutes te poussent à abandonner certaines pratiques. Si je n’avais pas été là pour t’encourager, tu aurais peut-être abandonné l’idée même de tenir une épée… Et ça aurait été dommage de te priver tout cela car une peur s’est interposée. Mais tu as été courageux. Tu l’as affrontée, cette peur. Je t’ai seulement… Donné l’impulsion mais ce courage, il vient de toi et de tous ces efforts que tu fais. J’espère qu’un jour, tu arriveras à te voir comme un homme honorable. Pour moi… tu l’es déjà. Il te manque seulement de l’expérience et de gagner en assurance. Je suis fier de chacun de tes efforts et de chacun de tes progrès.

Aimable tapote prudemment l’épaule de Basile lorsqu’il se repose sur ses deux pieds.

_ Oui. C’est un exercice qui nous apprend à travailler notre équilibre… Il fait partie de ceux que tu peux refaire chez toi, par exemple, le matin quand tu te réveilles. Mes enfants, moi-même, mes frères, ont pratiqué cet exercice avec d’autres. Ta jambe nous demande de nous adapter… C’est un obstacle pour toi comme pour moi. Mais elle nous rendra plus forts tous les deux. Car nous allons apprendre à faire avec elle, à nous adapter.

Aimable esquisse un faible sourire.

_ Ceux qui prévoient tout ce qu’il va se passer dans la vie sont en difficulté au moindre imprévu… Dieu aime parsemer dans nos vies des évènements qu’on ne peut pas prévoir et attend à ce que nous évoluions grâce à ces soi-disant obstacles. Pour moi, ce ne sont pas des obstacles. Juste une marche qui nous permet de nous élever. De nous améliorer. Ta jambe n’est pas une faiblesse : elle va nous permettre de progresser tous les deux voire de dépasser ce que d’autres feront. Apprends-toi à te servir de ta jambe. A repérer ce qu’elle peut faire et ce qui lui est plus difficile. Tu vas devoir l’entraîner et t’entraîner à travailler avec elle.

Aimable finit par indiquer au garçon de rester fixe, puis s’éloigne pour récupérer une petite balle en cuir. Il s’approche de Basile.

_ Ta jambe droite est à présent ancrée au sol. Tu ne la bouges pas. Je vais te lancer une balle, tu vas la récupérer et me la renvoyer. Mais tu ne peux déplacer que ta jambe gauche. Compris ?

Aimable attend un signe de l’enfant, puis lui lance la balle. Il veille à la lancer près de lui, pour qu’il n’ait qu’à légèrement s’avancer… Il ne veut pas qu’il prenne le risque de se blesser.

_ Tous les Hommes que tu croiseras sur cette Terre ont des forces et des faiblesses. Elles définissent nos différences et en quoi nous sommes complémentaires. Moi-même, j’ai beaucoup de faiblesse. En avoir conscience… me rend plus fort, d’une certaine manière.  Et tu sais... Ulric est comme toi. Mon grand frère a... reçu une blessure très grave au genou. Il n'en est pas moins resté l'un des meilleurs Chevaliers que notre Cour ait connu.

Basile De France
HUMAIN - PRINCE

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Basile De France
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Sam 23 Oct - 10:20
Basile rougit aux éloges de son maître d’armes et baisse bien vite les yeux vers le sol, à la fois intimidé et timide. Il est vraiment très heureux d’entendre ces mots de la bouche d’une personne qu’il estime autant. De cette presque figure paternelle de substitution. Basile a parfois honte de ses propres sentiments à l’égard du chevalier de Bayard. Mais il ne peut décemment pas nier qu’il ressent un certain réconfort à ses côtés.

Quand le prince redresse la tête, il perd légèrement son sourire en voyant la mine de son maître d’armes. Il l’écoute sagement, silencieusement.

Parfois, Basile a la sensation qu’Aimable n’est plus vraiment là. Comme s’il était happé par ses pensées. Ou par autre chose. Ça ne ressemble pas à de l’ennui d’être là, en tout cas. Le jeune prince n’a jamais vraiment su si le chevalier entrait dans une sorte de concentration méditative, s’il se laissait simplement aller à ses propres réflexions.

Et il n’a jamais osé le troubler. Ni eu l’audace de le questionner.
Ce n’est pas parce qu’il est prince de France qu’il peut tout se permettre, pas vrai ?

Alors Basile se tait, et Basile écoute les sages paroles de son maître d’armes.
Et, finalement, il se risque timidement à quelques mots.

« Peut-être que certains obstacles, même si ce sont les nôtres, nécessitent que l’on soit aidé pour les franchir. Un peu comme vous qui m’aidez à me servir au mieux de ma jambe faible, c’est ça ? »

Le cœur de Basile ne tarde pas à se gonfler de nouveau d’une gratitude extrême.
A tel point qu’il repose le pied au sol, sa vision brouillée par ses larmes. Il se sent bête à pleurer, mais les paroles d’Aimable lui vont droit au cœur. Comme si on lui retirait d’un poids sur le cœur dont il n’avait même pas conscience.

Attendait-il inconsciemment que l’on prononce ces mots pour lui ?
Est-ce qu’Aimable a traversé cette épreuve et qu’on a dit les bons mots à cet instant là pour le libérer, lui aussi ? Sans doute. Pour pouvoir ainsi les dire à son tour aujourd’hui.

D’un revers de manche, le jeune prince essuie ses larmes disgracieuses, reniflant avant de se remettre en position. Il se place en équilibre sur sa jambe raide, se faisant violence pour trouver le bon appui sans avoir à trop souffrir.
Il réalise soudain qu’il peut répartir son propre poids sur son pied, mais il ignore s’il vaut mieux le concentrer sur le talon ou les orteils.

Il s’ancre du mieux qu’il peut au sol à la demande d’Aimable et, quand il se sent suffisamment en confiance, il redresse la tête vers son maître d’armes. Il est un peu inquiet par l’exercice qui va suivre mais ne peut décemment par toujours repousser l’inévitable. Au risque de ne jamais avoir l’occasion de renforcer sa jambe.

Il fixe la balle, sourcils froncés ; il est très concentré. Peut-être un peu trop, mais mieux vaut trop que pas assez. Quand Aimable lance la balle, Basile ne la lâche pas du regard, suivant sa trajectoire. Elle fait une parabole, ce qui lui permet de déterminer son point de chute.

Il s’apprête à user de son pied pour tirer dedans, mais la balle atterrit un poil trop tôt. Il se ridiculise donc en frappant dans le vide. Mais sa jambe désignée est bien restée ancrée au sol. Il gonfle les joues, agacé de ne jamais rien réussir du premier coup. Mais il ne se résigne pas bien longtemps, levant des yeux curieux vers Aimable qui évoque son frère.

« J’ai beaucoup entendu parler de lui, je crois. » Il renvoie la balle à son maître d’armes à l’aide de ses deux mains pour être certain qu’elle lui parvienne. « Ulric de Bayard, le chevalier Ours, c’est bien ça ? On raconte qu’il était un chevalier impressionnant et aussi très strict. Est-ce lui qui vous a appris tout ce que vous savez ? »

Il ne peut s’empêcher de songer à ses aînés, restés à Brandebourg. Est-ce qu’ils auraient, eux aussi, pris le soin de lui enseigner ce qu’ils savent ? Certainement. Il ferme brièvement les yeux puis fixe son maître d’armes.

« Cela me rappelle que j’ai pu partager un petit moment avec votre sœur, Dame Hildegard. » Comme probablement le reste de la famille, Hildegard est toute aussi intimidante et impressionnante que l’est Aimable, à ses yeux encore jeunes. « Je suis vraiment content de pouvoir rencontrer les de Bayard ! » Un sourire étire ses lèvres. « Je ne désespère pas de rencontrer votre épouse et vos enfants, maître ! Ce serait un honneur pour moi. »

De faire la connaissance de l’entourage d’Aimable, de ces gens qu’il aime et qui l’aiment.

Mais l’heure n’est pas aux discussions frivoles, et Basile le comprend très vite. Il se replace bien vite, réadoptant la même posture que plus tôt pour, cette fois, pouvoir frapper le ballon.

« Je vous ferai honneur, à vous et aux de Bayard ! Je ne laisserai pas mes faiblesses affecter votre prestigieuse lignée de vaillants combattants ! »

Cette fois, il est plus que décidé à réussir, à rendre fier Aimable.
Plus jamais il ne veut que son maître remette en question son propre enseignement.
Aimable E. De Bayard
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Aimable E. De Bayard
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Mer 24 Nov - 14:19
Basile ressemble tant à Richard.

Son fils aîné. Un garçon déjà mature et posé. Réfléchi, trop à dire vrai, à laisser son esprit s’envahir de doutes. Malgré son innocence, bien qu’il ait si peu vécu, alors que ses décisions n’ont pas encore d’impact réel sur sa vie ou celle de ses proches, la peur rôde déjà dans ses prunelles.

Lui a-t-il transmis son manque d’assurance ? Est-ce un trait qui s’hérite ? Parfois, Aimable craint que Richard n’ait aussi hérité d’une Voix : mais non. Rien. L’enfant n’est pas hanté comme lui l’a été.

Les questions de Basile l’ont contraint à sortir de sa carapace. A se débarrasser de sa pudeur, assez pour se dévoiler légèrement au travers de leur échange. Pas dans le but de partager son fardeau, non, ce n’est pas à un enfant de porter tout cela. Mais pour lui offrir de sa force. De son expérience. De son histoire. Lui donner des armes avant même qu’il n’ait à vivre sa vie d’adultes. Des mots qui forgeront son bouclier, constitueront, peut-être, une armure. Une protection face à ce qu’il devra affronter.

Voir ses yeux se troubler de larmes lui serre le cœur. Instinctivement, sa grande main s’élève pour se glisser quelques secondes dans la tignasse immaculée du prince, elle se rétracte, récupérant le mouchoir brodé dans la poche de son uniforme. Il le lui tend, le temps qu’il essuie ses larmes, jusqu’à prudemment le récupérer. Un mouchoir brodé aux initiales de son épouse. Eleanor l’accompagne chaque instant.

Voir l’enfant frapper dans le vide ne l’inquiète pas.

_ Essaye de la récupérer avec tes mains cette fois.

L’objectif est qu’il reste sur une jambe et qu’il avance l’autre, travaillant progressivement son équilibre et sa souplesse. A force de s’entraîner, il comprendra comment se positionner, comment bouger, malgré la faiblesse de sa jambe. Aimable récupère la balle que l’enfant lui lance, et la lance vers lui de nouveau.

_ En effet.


Ulric de Bayard. L’Ours Gris. Un guerrier redoutable, d’une puissance physique écrasante et d’un esprit inébranlable. Connu pour avoir participé à tant de combats, sans jamais faillir. Il y a de cela moins d’une poignée d’années, il marchait encore dans les couloirs du Palais, les mains croisées dans le dos. Le torse droit et fier, la tête haute, si grand et solide qu’il peinait à se glisser au travers des portes les plus étroites. Un homme au visage marqué par la guerre et la vie, aux cheveux grisonnant, aux traits creusés, aux yeux vifs bien qu’ils soient enfoncés dans leurs orbites. Pommettes saillantes, nez massif et bossu, mâchoires carrées, joues creusées, la peau balafrée de cicatrices et tannée par le soleil. A l’époque, Aimable marchait toujours dans son ombre. Discret et effacé.

_ Mes frères… M’ont beaucoup appris. Mes sœurs aussi.

Baptiste, son frère aîné. Un homme faussement sévère, qui l’a élevé comme l’aurait fait un père. Secret, mais bienveillant, capable de malice malgré la triste sagesse de son regard. Ulric et ses compétences militaires, ses entraînements parfois rudes, violents et pourtant, emplis de cette affection pataude. Côme et ses plaisanteries, ses fuites continuelles, sa présence quand il ne s’y attendait guère, allié inespéré face à ses autres frères. Hildegard et sa force de caractère, ses poings serrés contre un monde qu’elle était prête à renverser. Gwendoline et son amour de mère, sa main nouée à la sienne et ses sourires aussi faibles, aussi fragiles et précieux, qu’un crocus en hiver. Marie et sa joie de vivre, leur délicieuse connivence, son intelligence vive et sa simplicité.

_ Je n’ai pas connu mon père. Seulement ma fratrie. Baptiste… Mon grand-frère… était comme un père pour moi. Mais mes autres frères et mes sœurs m’ont tous apporté, à leur manière.

Il cligne des paupières en l’entendant parler d’Hildegard. La fierté d’être son frère s’éveille dans son regard, le convie à redresser les épaules avec dignité et même à esquisser un faible sourire. Sa sœur. Il l’aime. Il l’admire pour tout ce qu’elle a pu faire. Capable de tenir tête au plus terrible adversaire sans flancher. Toutes ces fois où, bourrue, elle l’entraînait en lui tenant la main, le menant dans les bois ou au travers des plaines. Ces souvenirs ravivent la douleur d’une blessure encore récente, malgré les années. La distance qui s’est instaurée entre eux. Sa sœur qui fuit ses yeux, qui s’écarte sans un regard. A-t-elle peur de lui ? Est-elle en colère contre lui ? Lui en veut-elle ? Les questions reviennent, les doutes mordent son assurance et un instant, il sent ses épaules se relâcher sous le poids de ces peurs.

_ Elle devait être honorée de te rencontrer. Quand l'as-tu croisée ?

Parfois, Hildegard vient jusqu’au Domaine De Bayard…Mais s’en va avant que son petit frère n’ait pu la voir.

Heureusement, la joie de Basile lui permet de ne pas s’abandonner à ses sombres ruminations. Un sourire éclaire pudiquement ses lèvres ?

_ Je puis assurer en notre nom à tous… Que cette joie est partagée. Je… Peut-être aurais-je l’occasion de te les présenter. Je suis sûr que tu t'entendrais à merveilles avec mes garçons.

Entendre la nouvelle assurance de Basile lui arracherait presque un rire, d’ailleurs, il laisse échapper un son bref qu’il dissimule rapidement derrière un sourire. Haussant légèrement les épaules, il offre un clin d’œil à Basile.

_ Tu me fais honneur en assistant aux entraînements. En essayant tes exercices de temps en temps. En affrontant tes peurs et par le courage dont tu fais preuve tous les jours. Tes faiblesses ne sont pas une gêne… Elles sont là mais ne te freineront pas. En tant que Chevalier, il est de mon devoir de t'épauler. Tu es... Vous êtes mon Prince.

Aimable récupère la balle et la lance une nouvelle fois à l’enfant.

_Vous n'êtes pas seul. Certains obstacles, même s’ils nous appartiennent, nécessitent parfois une aide extérieure. Et il est de mon devoir de vous soutenir dans vos combats. Quels qu’ils soient. Qu’il s’agisse d’inquiétudes, de doutes, de peur ou d’autres choses… Je serai présent pour vous. Vos ennemis sont les miens. Mon épée et mon expérience sont vôtres.

Pas seulement. Il y avait aussi cette affection presque paternelle qu’il peut avoir pour ce garçon.
Ses mots trahissent son respect pour ce garçon, bien qu'il ne soit qu'une jeune pousse, il apprécie la bonté de son coeur, la force de sa détermination. Ses doutes le rendent humble, mais ne doivent pas le faire faillir. Aimable a confiance en lui et par ses mots, lui promet sa loyauté.

Bien qu'officiellement, ce ne sera que d'ici quelques années qu'il pourra lui offrir véritablement son épée.

Après avoir récupéré une fois de plus la balle, Aimable finit par se redresser. Il est temps d’une petite pause. Il observe instinctivement autour de lui, reprenant le vouvoiement qu'il doit adresser à Sa Majesté.

_ Prenez le temps de boire, Majesté.

Il cherche du regard la gouvernante ou la servante qui se chargent habituellement d’apporter la collation au Prince. Il récupère sa propre gourde pour en boire une gorgée et essuie ses lèvres d’un revers de manche.

_ Avez-vous vu votre sœur, récemment ? Comment se porte-t-elle ? Et votre mère, notre Reine ?
Basile De France
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Basile De France
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Mar 8 Fév - 14:10
Le jeune prince réalise, au discours de son maître, qu’évoquer sa famille n’était sans doute pas chose très intelligente.
Ainsi donc, le chevalier de Bayard a grandi sans son père, n’ayant pour figure paternelle que son frère aîné. Une situation faisant écho à la sienne, à quelques détails près. Si Ulric a élevé, d’une certaine manière, Aimable, Basile peut-il considérer qu’Aimable en a fait du même avec lui dans un sens ?
Les circonstances sont, de toute évidence, bien différentes mais Basile ne peut nier se retrouver quelque peu dans le discours de son maître.

Et soudain, un rire.
Basile redresse -un peu trop- rapidement la tête, à l’image d’un chasseur ayant attendu toute la sainte journée qu’une proie se dévoile. La surprise est telle que la bouche du prince reste entrouverte de stupéfaction.

C’est certainement la première fois qu’il l’entend rire.
Et ça ne fait que gonfler son cœur d’une immense joie, d’un tendre et chaleureux sentiment de bonheur. Basile aime que l’on soit heureux en sa présence ; il aime les rires, les sourires, l’amour. Cela le change de l’ambiance perpétuelle de sérieux et de faux semblants dans laquelle il baigne de plus en plus chaque jour que Dieu fait.

Et, quelque part, Basile sait qu’Aimable serait un précieux allié à l’avenir.
Le dévouement dont il fait preuve à travers leurs sessions d’entraînements, la détermination qu’il met à vouloir l’aider et le conseiller, toutes les actions du chevalier ne font que renforcer l’avis de Basile.

« Maître, est-ce que je pour- »

Sans doute que sa voix a été trop timide que le chevalier de Bayard ne l’a pas entendu. Le prince rougit, n’osant pas poursuivre sa demande. Il hoche timidement la tête à l’invitation d’Aimable s’hydrater. Il s’écarte de quelques pas pour s’asseoir pour patienter jusqu’à l’arriver du domestique en charge de sa collation.

Le jeune prince relève le nez vers son maître et acquiesce.

« Lallie se porte bien, je vous remercie. Elle est un peu plus détendue… mais j’ai l’impression qu’elle est… eh bien je ne sais pas trop. En colère peut-être ? Je n’arrive pas bien à savoir. Et on m’a dit que le cœur des femmes était un problème plus épineux encore que la politique ! »

Il a surtout honte d’avouer qu’il ignore tout bonnement comment elle se sent réellement. Et aborder le sujet des désirs de liberté de la princesse, même avec Aimable, lui semble être une mauvaise idée. Cela donnerait une image bien fragile de la famille royale. Entre sa sœur et ses aspirations peu conventionnelles, et lui que beaucoup ne voient que comme un enfant frêle et handicapé, Basile plaint sincèrement sa pauvre mère. Pourtant il veut garder la tête haute pour elles deux.

« Quant à Mère, je soupçonne un peu de fatigue mais j’imagine que c’est un juste retour des choses lorsqu’on considère toutes les affaires qu’elle doit traiter chaque jour. Je suis fort rassuré, d’ailleurs, de savoir qu’elle est entourée par des personnes de confiance pour l’assister quotidiennement. » Il regarde ses mains, triturant ses doigts avec un sourire absent. « J’espère pouvoir, à mon tour, lui être d’un quelconque secours. Le plus tôt sera le mieux. Je veux… qu’elle sache que je suis là et le serai toujours. »

Peu de gens peuvent sans doute prétendre connaître Basile aussi intimement qu’Aimable, mais il est de notoriété publique -pour ainsi dire- que le prince porte un amour sincère et inébranlable pour la Reine, sa mère. L’amour d’un fils pour celle qui l’a enfanté et élevé. Jamais Basile ne pourrait trahir sa mère, Dieu lui en serait témoin.

« Chacun a son rôle à jouer, pas vrai ? »

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