Michel est tout ce qu’il y a de plus banal. On pourrait même dire qu’il n’a rien d’intéressant.
C’est un homme de bonne constitution qui ne se distingue pas des autres. Ou avec ses longs cheveux noirs, éventuellement. Mais rien de bien extraordinaire.

De nature assez renfrognée, il est assez souvent grognon, mais n’est pas bien méchant dans le fond. Très franc et honnête, il ne réalise pas souvent que ses propos peuvent blesser ; il dit les choses comme elles sont. Il n’a que peu, voir pas du tout, de tact ; ce qui rend parfois une conversation bien gênante. A l’image d’un enfant, il est plutôt spontané.

Il connaît naturellement le respect et en fait preuve avec qui de droit. Généralement poli, il peut toutefois vite perdre patience et employer un vocabulaire bien moins soigné. Son absence de patience lui donne une réputation d’impulsif mais il ne s’énerve jamais vraiment sans raison. Il n’agit que rarement sans réfléchir, mais il n’a clairement pas l’intellect pour s’adonner à une quelconque stratégie. Il va au plus logique pour lui.

Certains vous diront qu’il est même plutôt con, en réalité.
On raconte qu’il a laissé filer de potentielles fiancées parce qu’il était incapable de comprendre qu’elles souhaitaient le séduire. C’est clairement pas une flèche, mais c’est une personne sur qui on peut compter.

C’est quelqu’un d’appliqué qui s’entraîne régulièrement au maniement de l’épée et de la hache. Il peaufine ses techniques avec son père ou son cousin, Louis de Berys. Quand il n’est pas occupé par une mission ou un entraînement, on peut le trouver facilement avec sa mère qu’il aime tendrement. C’est toujours avec elle que le sujet de la religion est abordé. Toujours avec elle qu’il se rend à l’église, même en dehors des messes.

Trivia
Il aime pas le matin • déteste brosser ses longs cheveux • mais veut pas les couper non plus • tient pas très bien l’alcool • aime pas qu’on le souligne • oublie toujours le nom de son cheval • n’a aucun problème pour escalader des arbres • aime bien prendre de la hauteur • même pour te juger • à une autre époque, il te regarderait avec mépris si tu mets le lait avant les céréales • n’arrive pas à dormir dans la même pièce qu’une autre personne, de sa connaissance ou non • aime ses cousines • mais déteste quand elles veulent lui foutre des rubans dans les cheveux • finit toujours par leur servir de poupée géante • déteste la neige • très chatouilleux • non, ne tentez pas le coup, après il est super grincheux • il a aucune notion de romantisme • comptez pas sur les sous-entendus, il comprendra rien.




POTI DISCLAIMER : troubles psychologiques/folie

Des cris résonnent dans la petite chambre où la femme du banneret, Marie de Berys, vient de donner naissance à un petit garçon. Le jeune banneret, Phillipe de Berys, est comblé de voir sa descendance être assurée par un garçon. Quant à Marie, sa joie immense et extrême ne semble inquiéter personne ; quelle mère ne serait pas heureuse de mettre un fils en bonne santé au monde ?

Le rejeton est rapidement baptisé Michel, à la demande de la mère. Le père ne s’y oppose nullement, n’ayant de toute évidence guère plus d’idées que cela en la matière.

L’enfance de Michel se déroule sans aucun évènement étrange. Sa mère passe énormément de temps avec lui, le couvant plus que de raison tout en le berçant des versets de la Bible et en l’emmenant à l’église avec elle à chaque occasion. Le banneret réussit tant bien que mal à l’arracher à sa mère pour commencer, dès qu’il eut atteint l’âge, un entraînement militaire.
Si elle s’y opposait au début, Marie finit par l’accepter, encourageant même leur fils à s’appliquer dans ses joutes avec son père.

Et personne ne remarqua rien d’inhabituel dans cette famille on ne peut plus banale et pieuse.

Les années ont alors fondu comme neige au soleil, et Michel devint un excellent bretteur. Assurément pas le meilleur, puisqu’il existait au sein même du royaume des chevaliers compétents directement rattachés à la protection de la famille royale. Mais le fils du banneret rêvait de devenir chevalier.
Et sa mère continuait à le bercer d’histoires.

Michel se souvient d’un soir où, prit d’une envie de sucre, il s’est relevé en pleine nuit pour aller dérober quelques douceurs dans les cuisines. Il se souvient avoir entendu une dispute entre ses parents. Sa curiosité autant que son inquiétude l’ont poussé à venir épier la conversation.

« Marie, ma mie, vous perdez la raison ! Je vous en conjure, calmez-vous ! »
« Ah ! Comment pourrais-je me calmer alors que notre fils est promis à un avenir extraordinaire ? »
« Pas encore cette histoire, par pitié ! »
« Ce n’est pas une histoire, Philippe ! C’est la pure réalité. Mes prières ont été exaucées ! Dieu nous l’a envoyé, Dieu sait que nous avons besoin de lui ! Et c’est à moi qu’il a confié ce cadeau pour que j’en prenne soin et que je le conduise vers son destin ! C’est Sa volonté ! »
« Marie ! C’est ridicule enfin ! C’est vous-même qui avez choisi le prénom de notre fils, ça ne fait aucun sens qu’il soit ce que vous prétendez ! »
« C’est la réincarnation de l’archange Michel, je le sais ! C’est Dieu qui me l’a dit ! »

Michel se souvient être tombé sur les fesses sous le choc de cette révélation. Il serait un ange envoyé par le Seigneur ? Comment serait-ce seulement possible ? Sans demander son reste, autant en raison du choc que par peur, il a simplement fui dans sa chambre. Peut-être n’était-ce qu’un rêve.

Le lendemain, il prit le soin d’aller parler de ça à sa mère. Le soin ou le malheur, qui sait ?

« Ah mon fils, tu es en âge de connaître la vérité. Te souviens-tu de la Bible que je t’ai lu tant de fois ? »
« Oui Mère. »
« C’est bien mon fils. Alors sache que tu n’es ni plus ni moins que l’enveloppe charnelle qui a accueilli l’archange Michel. »
« Mais… pourquoi ? »
« Parce que je l’ai demandé à Dieu ! Michel, mon trésor, il y a sur cette terre des infamies, des démons à forme humaine, envoyés par le Malin ! »
« Mais Mère… comment savez-vous tout cela ? »
« Je les ai vu ! C’est pour cela que j’ai prié avec ferveur pour qu’Il nous vienne en aide. Et Il t’a envoyé à moi ! Je t’ai porté et t’ai éduqué dans cet unique but ! »
« D’être un ange ? »
« De vaincre le mal qui nous ronge ! Ne te souviens-tu pas que c’est toi qui a précipité le Malin dans les enfers ? »
« Je… »
« Tu ne peux pas te souvenir, trésor. C’était il y a longtemps. Mais aujourd’hui, tu dois t’entraîner dur pour reprendre les armes et lutter au nom de Dieu ! »

Michel n’a qu’une dizaine d’années lorsqu’il apprend qui il est vraiment.
Qui il est, selon sa mère. Et il grandit avec la conviction étrange et mal assurée d’être un ange envoyé par Dieu.
Et son père rend les armes, ne pouvant, ni se souhaitant, empêcher sa femme de poursuivre sa lubie. Par amour pour elle, ou par simple manque de courage.
Devant les gens, elle apparaît normale, douce et aimante. Elle ne fait jamais étalage en public de sa conviction ferme sur la véritable identité de son fils. Pour préserver le secret, avait-elle expliqué.

Quand il atteint sa dix-huitième année, un incendie ravage la demeure de son oncle, le frère cadet de son père.
Les de Berys accueillent les trois seuls survivants : Louis, alors âgé de quinze ans, et les deux petites jumelles, Marianne et Juliette, âgées de trois ans. Pour Philippe et Michel, tout se passe bien. Pour Marie, la cohabitation est au début difficile. Elle semble craindre que Louis, proche en âge avec Michel, ne soit source de distraction pour son fils.

Mais le brave et conciliant Michel revient toujours vers sa mère.
Alors elle se montre moins hostile. Même si, lorsqu’elle regarde Louis, elle ne cache bien souvent pas toute la suspicion qu’il lui inspire. Pour une raison qu’ils semblent tous ignorer.

Quelques mois plus tard, Marie s’accorde une promenade nocturne avec Michel.

« Vous savez, ce n’est pas très prudent de sortir à une heure si tardive, Mère. »
« Allons, trésor, tu es là pour me protéger du mal. N’est-ce pas mon ange ? »
« …oui Mère. Mais où souhaitez-vous aller comme ça ? »
« Tu le sauras bien assez tôt. »

Ils s’arrêtent dans un endroit peu fréquenté mais on ne peut plus banal. Marie prend place sur un banc, confiante. Trop peut-être. Michel est nerveux à l’idée qu’on puisse les attaquer. Et quand deux silhouettes, tout à fait ordinaires, s’avance vers eux, Marie se lève pour les saluer puis les suivre en intimant à Michel de faire de même.

Michel ne comprend rien à ce qu’il se passe ; il a cessé de vouloir comprendre depuis que sa mère s’évertue à lui dire qu’il est l’archange Michel. Si, plus jeune, il pouvait se laisser bercer par ces illusions, il est désormais trop vieux pour croire que ce soit vraiment la vérité. Mais il aime tant sa mère qu’il se refuse à lui briser le cœur en s’opposant à elle.

On le présente alors bientôt à toute une organisation secrète répondant au nom d’Eglise souterraine. Michel est perdu. Sa mère se décrit alors elle-même comme une espionne à la solde de cette église. Elle traque la moindre information pour la rapporter ensuite aux personnes habilitées. Le concept est très simple, et très vulgairement résumé par sa mère : l’église souterraine est là pour lutter contre les phénomènes surnaturels.

On apprend à Michel l’existence des vampires, des loups-garous, des sorciers. Et ça fait sens pour Michel qui a toujours été élevé dans l’unique but de repousser les assauts du diable, qu’importe les formes elles puissent prendre. Alors il y croit finalement. Peut-être que c’est un ange finalement. Si les vampires, les sorciers et les loups-garous existent, pourquoi pas les anges ? Marie lui propose de la rejoindre.

Et il accepte. Son destin est alors scellé sous le sourire démentiel de sa mère.

Une dizaine d’années plus tard, Michel est désormais un combattant accompli de l’église souterraine. Il exécute les ordres qu’on lui donne sans les discuter. Un parfait petit soldat.
Mais le doute persiste : est-il vraiment un ange réincarné ?

SPOILER ALERT : non.