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Victoire de France
HUMAINE - REINE
inventaire
Inventaire : Ceci est votre inventaire
Espèce : Humaine.
Emploi : Reine de France.
Situation maritale : Célibataire - Possiblement à remarier.
Pièces : 3857
DC : Emmanuel - Zuicher Torsdag - Janvier - Caelestis Amarillo
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Inventaire : Ceci est votre inventaire
Espèce : Humaine.
Emploi : Reine de France.
Situation maritale : Célibataire - Possiblement à remarier.
Pièces : 3857
DC : Emmanuel - Zuicher Torsdag - Janvier - Caelestis Amarillo
Peut-être avait-elle eut tort de donner rendez-vous au Prince d’Espagne si tôt dans la matinée. Le jour allait à peine se lever, mais Victoire n’avait plus eu l’occasion d’observer le soleil s’étaler sur les pierres du Château de Paris et quelque part, elle voulait corriger cette carence, elle qui aimait à observer le jour poindre lorsqu’elle était plus jeune avec ses grands-pères et Jean par la suite.
La nostalgie de ces doux instants lui permit de se délasser un peu, elle aussi, de toute la pression qui reposait maintenant sur ses épaules. La délégation suédoise désormais arrivée, elle allait avoir à sa charge de leur donner le meilleur séjour possible. Et puis elle voulait parler à la toute jeune Duchesse van Heil également, c’était important. Elle n’aurait pas voulu la mettre devant le fait accompli.
Ayant congédié exceptionnellement sa garde, Victoire s’approcha d’un arbre en fleur émergeant de l’un des immenses pots posés là, depuis vraisemblablement des années. L’odeur des oranges en devenir avait le don de la faire sourire, elle qui aimait les fragrances acidulées. Bon, elle espérait tout de même que le Prince apprécierait le spectacle… S’il daignait venir à l’heure, du moins. C’est que les bruits de couloir allaient bon train à son sujet.
Isandro d'Espagne
HUMAIN - PRINCE
inventaire
Inventaire : Ceci est votre inventaire. Un objet autorisé pour le début de l'aventure.
Situation maritale : Fiançailles en pourparler
Histoire : ●●●
Ses liens : ●●●
Pièces : 2238
DC : Nainmaury
badges
Isandro s’y attendait. Quand on a un représentant d’une couronne étrangère à sa cour, on s’assure de son bien être tout autant qu’on le surveille, en règle générale. Il ne faudrait pas que la personne en question s’estime mal accueillie ou puisse agir en roue libre. En France ou ailleurs, il est des choses qui ne change pas. Le convier en de petites entrevues plus ou moins formelles fait partie de cette stratégie. Alors le prince d’Espagne n’est aucunement surpris lorsqu’il reçoit une nouvelle invitation de la part de la Reine de France.
S’il l’a croisée à quelques reprises jusque-là, il n’a jamais véritablement pris le temps de bien discuter avec elle. C’est que ce n’est pas simple, quand ce n’est pas envers lui que certains officiels s’agglutinent, c’est la Reine qui se voit accaparée par la présence de ses favoris.
Sans grande surprise il a accepté l’invitation et espère, cette fois, pouvoir véritablement converser seul à seul – sous le regard de l’un de ses gardes, cela va de soi, avec Victoire de France. Il a beau être intrigué à cette idée, cela ne l’empêche guère, la veille, de se laisser aller à quelques plaisirs que la France seule a la secret.
Et le voilà donc qui fait attendre la Reine. L’heure a sonné depuis cinq minutes quand il se présente enfin auprès d’un serviteur qui le guide jusqu’à la femme blonde au port altier qui l’attend auprès d’un arbre. Il s’avance à grands pas, un large sourire aux lèvres.
« Votre Majesté ! Vous me voyez navré de ce pequeño (1) retard ! C’est qu’en plus d’être sublime, votre Palais est un véritable dédale où il fait bon se perdre. » Grandes portes et couloirs hauts de plafond par ci, hautes portes et grands couloirs par là… si ce n’est pas la véritable raison de son délai, il n’empêche que ce n’est pas complètement faux.
Est-ce ainsi que l’on se présente à une souveraine ?
Certainement pas.
Est-ce ainsi qu’Isandro d’Espagne se présente à la Reine ?
Parfaitement.
Une fois devant elle, il lui fait une courbette accompagnée d’un baise-main.
« Madame, je me fais une joie de pouvoir m’entretenir avec vous. Merci pour cette invitation. »
(1) petit
S’il l’a croisée à quelques reprises jusque-là, il n’a jamais véritablement pris le temps de bien discuter avec elle. C’est que ce n’est pas simple, quand ce n’est pas envers lui que certains officiels s’agglutinent, c’est la Reine qui se voit accaparée par la présence de ses favoris.
Sans grande surprise il a accepté l’invitation et espère, cette fois, pouvoir véritablement converser seul à seul – sous le regard de l’un de ses gardes, cela va de soi, avec Victoire de France. Il a beau être intrigué à cette idée, cela ne l’empêche guère, la veille, de se laisser aller à quelques plaisirs que la France seule a la secret.
Et le voilà donc qui fait attendre la Reine. L’heure a sonné depuis cinq minutes quand il se présente enfin auprès d’un serviteur qui le guide jusqu’à la femme blonde au port altier qui l’attend auprès d’un arbre. Il s’avance à grands pas, un large sourire aux lèvres.
« Votre Majesté ! Vous me voyez navré de ce pequeño (1) retard ! C’est qu’en plus d’être sublime, votre Palais est un véritable dédale où il fait bon se perdre. » Grandes portes et couloirs hauts de plafond par ci, hautes portes et grands couloirs par là… si ce n’est pas la véritable raison de son délai, il n’empêche que ce n’est pas complètement faux.
Est-ce ainsi que l’on se présente à une souveraine ?
Certainement pas.
Est-ce ainsi qu’Isandro d’Espagne se présente à la Reine ?
Parfaitement.
Une fois devant elle, il lui fait une courbette accompagnée d’un baise-main.
« Madame, je me fais une joie de pouvoir m’entretenir avec vous. Merci pour cette invitation. »
début août 1590
(1) petit
Victoire de France
HUMAINE - REINE
inventaire
Inventaire : Ceci est votre inventaire
Espèce : Humaine.
Emploi : Reine de France.
Situation maritale : Célibataire - Possiblement à remarier.
Pièces : 3857
DC : Emmanuel - Zuicher Torsdag - Janvier - Caelestis Amarillo
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Inventaire : Ceci est votre inventaire
Espèce : Humaine.
Emploi : Reine de France.
Situation maritale : Célibataire - Possiblement à remarier.
Pièces : 3857
DC : Emmanuel - Zuicher Torsdag - Janvier - Caelestis Amarillo
Ses pensées commençaient déjà à s’égrainer entre les feuilles de ces orangers lorsque le Prince espagnol arriva auprès d’elle. Un baisemain et une présentation pour le moins… Originale et les voici désormais tous les deux, sous l’œil endormi d’un garde malgré tout – sait-on jamais.
Victoire n’ayant jamais été réellement formée à la possibilité de prendre le pouvoir et le trône un jour devait pourtant reconnaître que cette manière de procédé lui paraissait assez étrange. Mais puisque cela ne relevait d’aucune insulte, elle ne releva pas pour cette fois. « Bonjour, Prince Isandro. » Elle hoche la tête et reprend sa main. « Moi de même, voici bien longtemps que nous aurions dû pouvoir nous entretenir de la sorte. La vie d’une couronne n’est composée que de peu de repos, vous en conviendrez, je pense. » Ce n’était même pas vraiment une question.
Puisqu’il fallait maintenant en passer par les banalités, Victoire contourna Isandro – qu’il était grand comparé à elle ! – et s’avança un peu plus sur la place afin de faire face au soleil naissant. « Dites-moi, cher prince, la France est-elle à la hauteur de vos espérances ? » Elle marque un temps de pause et reprend, le visage tourné vers la ligne d’horizon tandis que les premiers rayons se jette sur le sol de son pays. « Avez-vous déjà pu observer un lever de soleil en France ? »
Isandro d'Espagne
HUMAIN - PRINCE
inventaire
Inventaire : Ceci est votre inventaire. Un objet autorisé pour le début de l'aventure.
Situation maritale : Fiançailles en pourparler
Histoire : ●●●
Ses liens : ●●●
Pièces : 2238
DC : Nainmaury
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S’il se doute que son léger (très léger) retard ne doit pas être vraiment apprécié, au moins la Reine de France ne semble pas lui en tenir rigueur et cela suffit à ce qu’il accentue le sourire sur ses lèvres. Il acquiesce aux mots de la souveraine avec un léger : « En effet. »
Pour autant, le poids sur ses épaules à elle doit être nettement plus lourd que le sien. C’est d’ailleurs en cela qu’il n’a pas hésité une seconde à repartir pour la France lorsque l’idée a germé dans l’esprit de son père. A l’inverse de certains – suivez mon regard – il n’est pas particulièrement avide de pouvoir. Si Felipe II veut garder bien chaudement sa couronne sur son crâne, qu’il le fasse. En attendant Isandro fait ce pour quoi il est attendu mais sans subir la pression décuplée du monarque incontesté.
La femme devant lui n’a d’ailleurs rien à voir avec son père et, seule dans ce jardin, lui parait bien… isolée, en quelque sorte. Il la suit du regard et lève les yeux en direction du soleil qui apparait à l’horizon et lui rappelle combien il aurait bien aimé dormir un peu plus.
« A la hauteur ? Au-delà, même ! » Si la France avait un nom dans son esprit, en ce moment, elle s’appellerait… Rizo. Pas très français, je vous l’accorde, mais pleine de surprises et de contradictions. « Votre pays est fascinant, votre Majesté. S’il a droit a un peu moins de soleil que mi bella España il me parait être terre de renouveau, en quelque sorte. » Si l’Église y est bien présente, elle lui parait avoir un poids… différent. Peut-être plus tournée vers l’avenir qu’ancrée sous le poids des traditions. A moins que ce ne soit son regard d’étranger qui biaise sa façon de voir les choses.
Il a conscience des difficultés que subit le pays présentement et s’abstient d’en faire la remarque, cela serait indélicat. A l’inverse, il calque sa posture sur celle de la Reine et observe l’astre diurne qui s’élève et inonde progressivement de sa lumière. On l’a souvent comparé au soleil et face à ce paysage, il songe qu’il est sans doute le soleil du soir qui s’installe sur les plages et les champs, annonçant les festivités du soir. Ce soleil du matin est bien trop pur et éclatant pour pousser jusque-là la comparaison.
« Oui, cela m’est arrivé. En Bourgogne, surtout. » Pour des raisons bien diverses. Sortir d’une maison close au petit matin car il s’y est endormi n’est pas le genre d’explication qu’il donnera. Plus glorieux, il y a eu les moments où il était meneur d’hommes et devait s’appliquer à faire pression en différents points stratégiques face au Saint-Empire. Vu l’historique de la souveraine, il préfère le taire, là encore. Sans doute le sait-elle déjà, de toute façon. « Sur Paris... je ne crois pas. » Il n'est pas du matin, à moins d'avoir des responsabilités qui l'y forcent. Et ces responsabilités, souvent, nécessitent d'être entre quatre murs à parlementer autour d'une table.
Il porte sa main à sa bouche pour dissimuler un léger bâillement et ajoute rapidement : « C’est beau. Si on m’avait dit que j’assisterais à ça en votre présence, je ne l’aurais pas cru, Madame. »
Pour autant, le poids sur ses épaules à elle doit être nettement plus lourd que le sien. C’est d’ailleurs en cela qu’il n’a pas hésité une seconde à repartir pour la France lorsque l’idée a germé dans l’esprit de son père. A l’inverse de certains – suivez mon regard – il n’est pas particulièrement avide de pouvoir. Si Felipe II veut garder bien chaudement sa couronne sur son crâne, qu’il le fasse. En attendant Isandro fait ce pour quoi il est attendu mais sans subir la pression décuplée du monarque incontesté.
La femme devant lui n’a d’ailleurs rien à voir avec son père et, seule dans ce jardin, lui parait bien… isolée, en quelque sorte. Il la suit du regard et lève les yeux en direction du soleil qui apparait à l’horizon et lui rappelle combien il aurait bien aimé dormir un peu plus.
« A la hauteur ? Au-delà, même ! » Si la France avait un nom dans son esprit, en ce moment, elle s’appellerait… Rizo. Pas très français, je vous l’accorde, mais pleine de surprises et de contradictions. « Votre pays est fascinant, votre Majesté. S’il a droit a un peu moins de soleil que mi bella España il me parait être terre de renouveau, en quelque sorte. » Si l’Église y est bien présente, elle lui parait avoir un poids… différent. Peut-être plus tournée vers l’avenir qu’ancrée sous le poids des traditions. A moins que ce ne soit son regard d’étranger qui biaise sa façon de voir les choses.
Il a conscience des difficultés que subit le pays présentement et s’abstient d’en faire la remarque, cela serait indélicat. A l’inverse, il calque sa posture sur celle de la Reine et observe l’astre diurne qui s’élève et inonde progressivement de sa lumière. On l’a souvent comparé au soleil et face à ce paysage, il songe qu’il est sans doute le soleil du soir qui s’installe sur les plages et les champs, annonçant les festivités du soir. Ce soleil du matin est bien trop pur et éclatant pour pousser jusque-là la comparaison.
« Oui, cela m’est arrivé. En Bourgogne, surtout. » Pour des raisons bien diverses. Sortir d’une maison close au petit matin car il s’y est endormi n’est pas le genre d’explication qu’il donnera. Plus glorieux, il y a eu les moments où il était meneur d’hommes et devait s’appliquer à faire pression en différents points stratégiques face au Saint-Empire. Vu l’historique de la souveraine, il préfère le taire, là encore. Sans doute le sait-elle déjà, de toute façon. « Sur Paris... je ne crois pas. » Il n'est pas du matin, à moins d'avoir des responsabilités qui l'y forcent. Et ces responsabilités, souvent, nécessitent d'être entre quatre murs à parlementer autour d'une table.
Il porte sa main à sa bouche pour dissimuler un léger bâillement et ajoute rapidement : « C’est beau. Si on m’avait dit que j’assisterais à ça en votre présence, je ne l’aurais pas cru, Madame. »
début août 1590
Victoire de France
HUMAINE - REINE
inventaire
Inventaire : Ceci est votre inventaire
Espèce : Humaine.
Emploi : Reine de France.
Situation maritale : Célibataire - Possiblement à remarier.
Pièces : 3857
DC : Emmanuel - Zuicher Torsdag - Janvier - Caelestis Amarillo
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Inventaire : Ceci est votre inventaire
Espèce : Humaine.
Emploi : Reine de France.
Situation maritale : Célibataire - Possiblement à remarier.
Pièces : 3857
DC : Emmanuel - Zuicher Torsdag - Janvier - Caelestis Amarillo
Oh, la surprise du soleil aux premières heures du jour sur Paris serait donc une première. Bien, Victoire se satisferait de cette nouvelle-ci. Elle ne pouvait pas tout avoir, après tout. « Oh, en Bourgogne, vraiment ? » Peut-être connaissait-il Guillaume, dans ce cas ? Quoi que la marge temporelle semblait un peu trop courte pour que cela puisse être le cas ; après tout le nouveau Duc n’était là que depuis tout récemment, peu probable que le Prince d’Espagne ait pu frayer avec.
« Ravie de l’apprendre. J’ignore quand les frontières entre nos deux pays rouvriront, mais sachez que je travaille d’arrache-pied à réfléchir pour que ce délai ne s’étende pas trop dans le temps. J’imagine que votre famille doit vous manquer. Votre fils, notamment. » Elle présumait beaucoup mais pour elle, rien n’était plus précieux que la vie d’un enfant. Elle espérait qu’un jour Isandro puisse venir avec lui en ces terres. Mais avant cela…
« J’aimerai par ailleurs que nous puissions travailler à cela ensemble, main dans la main comme ont pu le faire d’autres rois avant nous. » L’audace guidait vers les meilleurs hospices. Parfois. « Mais pour cela, je serais transparente avec vous, il va me falloir permettre à la France de regagner confiance envers l’Espagne. Et inversement… » Avait-elle ajouté, plus par politesse que réelle pensée. Mais tout n’était qu’histoire de diplomatie.
@Isandro d'Espagne
Isandro d'Espagne
HUMAIN - PRINCE
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Inventaire : Ceci est votre inventaire. Un objet autorisé pour le début de l'aventure.
Situation maritale : Fiançailles en pourparler
Histoire : ●●●
Ses liens : ●●●
Pièces : 2238
DC : Nainmaury
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A la surprise de la suzeraine, Isandro a un léger signe de tête. « Oui, la Bourgogne a un ancien lien de cousinage avec ma lignée, voyez-vous. J’ai eu l’occasion de m’y rendre et de côtoyer le précédent Duc. » Pas que le précédent, d’ailleurs… mais il ne préfère pas mettre les pieds dans le plat à ce propos. Allié de cœur (de corps ?) de l’actuel Duc, il sait mesurer ses propos. Son sang espagnol n’est pas forcément bien considéré en ces terres et il ne voudrait pas provoquer l’effet inverse.
Il ne retient aucunement son enthousiasme sur ce pays qui l’accueille bon gré mal gré. Il y trouve toujours des choses qui le surprennent, l’amusent et le satisfont. Il ne trahit pas son pays pour autant, disons simplement que son ouverture d’esprit lui permet de chérir deux territoires à la fois, fusse-t-il peu apprécié dans l’un d’entre eux. La Reine évoque d’ailleurs la question des frontières et Isandro l’écoute avec attention. Il a eu rapidement vent de ce qui a été officialisé lors de ce récent bal auquel il n’a pas pu assister et sait que la France a décidé de s’ouvrir aux terres du Nord au nom de son alliance avec la Suède. Un choix stratégique qui se comprend.
Il est déstabilisé, toutefois, quand elle évoque sa famille et plus précisément son fils, Tobias. Il n’est probablement pas un bon père pour lui. S’il s’est retrouvé meurtri lorsque son propre père le lui a arraché, prétextant l’impératif d’une éducation jésuite, il s’en est petit à petit… accommodé. La distance, les imprévus, les responsabilités, autant de raisons qui font que les occasions de revoir son garçon sont rares et précieuses. Est-ce que cela fait de lui un père, pour autant ? Il en doute. « Oui. Ils grandissent si vite, à cet âge… » Il le pense et c’est comme un nœud de culpabilité qui prend place un instant.
Il ne se laissera pas abattre, ce serait mal le connaître. La discussion est celle de deux têtes couronnées – ou qui vont finir par l’être – et il sait lire entre les lignes. « Et inversement… » souffle-t-il sur le même ton que la Reine. Ce n’est pas peu dire. Parler de confiance et de transparence entre leurs deux nations est délicat. Richesses du nouveau monde, injonctions religieuses, jeu de pouvoir sur l’échiquier européen, il y a bien des plans sur lesquels les deux pays s’opposent. « Je comprends bien qu’au jeu de la confiance, la Suède a gagné son faire-valoir. » Toutefois, il pourrait y avoir bien des avantages à ce que la circulation des marchandises et des personnes rentre plus ou moins à la normale entre la péninsule ibérique et sa voisine.
« Comme vous le savez, je suis là pour trouver un compromis sur les accords marchands entre nos deux pays. Par voie maritime ou terrestre, nous aurons toujours besoin de nous entendre. Que devrait faire la couronne d’Espagne, selon votre Majesté, pour espérer un apaisement entre nos nations ? »
Le sujet est complexe et ses yeux ont maintenant délaissé l’horizon pour se poser autour d’eux, plus tranquillement. Parler politique et diplomatie en un tel décor n’est pas si surprenant, en vérité. Il n’est pas rare que les monarques aiment à philosopher en de superbes endroits. Isandro fait quelques pas devant lui et s’approche de l’un des orangers. « Vos naranjos(1) sont superbes mais si je le pouvais, je vous ferais parvenir de nos meilleures oranges. Je ne sais pas si vous avez déjà eu l’occasion d’en goûter… notre soleil les gorge en sucre, elles sont exquises. »
(1) orangers
Il ne retient aucunement son enthousiasme sur ce pays qui l’accueille bon gré mal gré. Il y trouve toujours des choses qui le surprennent, l’amusent et le satisfont. Il ne trahit pas son pays pour autant, disons simplement que son ouverture d’esprit lui permet de chérir deux territoires à la fois, fusse-t-il peu apprécié dans l’un d’entre eux. La Reine évoque d’ailleurs la question des frontières et Isandro l’écoute avec attention. Il a eu rapidement vent de ce qui a été officialisé lors de ce récent bal auquel il n’a pas pu assister et sait que la France a décidé de s’ouvrir aux terres du Nord au nom de son alliance avec la Suède. Un choix stratégique qui se comprend.
Il est déstabilisé, toutefois, quand elle évoque sa famille et plus précisément son fils, Tobias. Il n’est probablement pas un bon père pour lui. S’il s’est retrouvé meurtri lorsque son propre père le lui a arraché, prétextant l’impératif d’une éducation jésuite, il s’en est petit à petit… accommodé. La distance, les imprévus, les responsabilités, autant de raisons qui font que les occasions de revoir son garçon sont rares et précieuses. Est-ce que cela fait de lui un père, pour autant ? Il en doute. « Oui. Ils grandissent si vite, à cet âge… » Il le pense et c’est comme un nœud de culpabilité qui prend place un instant.
Il ne se laissera pas abattre, ce serait mal le connaître. La discussion est celle de deux têtes couronnées – ou qui vont finir par l’être – et il sait lire entre les lignes. « Et inversement… » souffle-t-il sur le même ton que la Reine. Ce n’est pas peu dire. Parler de confiance et de transparence entre leurs deux nations est délicat. Richesses du nouveau monde, injonctions religieuses, jeu de pouvoir sur l’échiquier européen, il y a bien des plans sur lesquels les deux pays s’opposent. « Je comprends bien qu’au jeu de la confiance, la Suède a gagné son faire-valoir. » Toutefois, il pourrait y avoir bien des avantages à ce que la circulation des marchandises et des personnes rentre plus ou moins à la normale entre la péninsule ibérique et sa voisine.
« Comme vous le savez, je suis là pour trouver un compromis sur les accords marchands entre nos deux pays. Par voie maritime ou terrestre, nous aurons toujours besoin de nous entendre. Que devrait faire la couronne d’Espagne, selon votre Majesté, pour espérer un apaisement entre nos nations ? »
Le sujet est complexe et ses yeux ont maintenant délaissé l’horizon pour se poser autour d’eux, plus tranquillement. Parler politique et diplomatie en un tel décor n’est pas si surprenant, en vérité. Il n’est pas rare que les monarques aiment à philosopher en de superbes endroits. Isandro fait quelques pas devant lui et s’approche de l’un des orangers. « Vos naranjos(1) sont superbes mais si je le pouvais, je vous ferais parvenir de nos meilleures oranges. Je ne sais pas si vous avez déjà eu l’occasion d’en goûter… notre soleil les gorge en sucre, elles sont exquises. »
début août 1590
(1) orangers