Dim 24 Oct - 21:04
Très sincèrement, il est rare que l'abbesse de Bonlieu réponde à ses courriers. La religieuse est connue pour être une femme de peu de mots qui préfère généralement se déplacer pour régler ses différents plutôt que de les étaler sur du papier. Pour ce qui est des affaires de l'abbaye, ce sont généralement ses filles qui rédigent ses missives, laissant la Mère Supérieure ne s'occuper que du strict nécessaire.
L'écriture d'Hildegard est petite et serrée, elle témoigne de son éducation lettrée mais l'empressement de sa plume et le manque de soin de ses courriers trahissent souvent son impatience pour tout ce qui touche de près ou de loin aux lettres.
L'écriture d'Hildegard est petite et serrée, elle témoigne de son éducation lettrée mais l'empressement de sa plume et le manque de soin de ses courriers trahissent souvent son impatience pour tout ce qui touche de près ou de loin aux lettres.
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<center><div style="background-color: Ivory; padding: 20px; color: dimgray; width: 420px; font-family: Georgia; line-height: auto; font-size: 10" align="justify">
[right]En séjour à Worpswede, près Brême,[/right]
<font style="color: black; letter-spacing: 2px; line-height: -10px" face="Cursive" size="2">le 16 juillet 1903.</font>
<br>J’ai quitté Paris il y a une dizaine de jours, souffrant et las. Je suis venu dans cette grande plaine du Nord dont l’étendue, le calme et le ciel devraient me guérir. Mais je suis entré dans une longue pluie qui laisse enfin aujourd’hui percer une éclaircie sur le pays balayé d’inquiétude. Je profite de cette éclaircie pour venir vous saluer.
Très cher Monsieur Kappus, j’ai laissé longtemps sans réponse une lettre de vous. Non certes que je l’eusse oubliée ; elle est de celles qu’on relit toujours quand on les retrouve. Je vous y ai vu de tout près.<br>
[right]<font style="color: black; letter-spacing: 2px; line-height: -10px" face="Cursive" size="2">Votre
Rainer Maria Rilke.</font>
(extrait de Lettres à un jeune poète)[/right]
</div></center>
Dim 24 Oct - 22:07
A mon amie Hildegard C. De Bayard,
Quel plaisir de lire de vos nouvelles, vous n’imaginez pas le grand sourire qu’a provoqué votre écriture.
N’ayez aucune crainte pour moi, mon amie. Je conserve ma tête sur les épaules et quand bien même ce titre est un honneur qui me touche tout particulièrement, je ne compte pas changer. Quant à mon frère, vous le connaissez fort bien, jamais il n’autorisera un mariage que je ne souhaiterais pas. Loin de moi l’idée de pavaner, mais vous n’imaginez pas le nombre de propositions qu’il a reçu depuis de le bal d’Augustine. Tant d’engouement autour de moi, je crois bien que jamais je ne m’y ferai.
Vous n’imaginez pas non plus quelle surprise s’est glissée parmi les propositions de mariage… Mais l’événement est tout frais de la veille, voyez comme je tremble en couchant les mots sur le papier. Je préférerai nettement en parler de vive voix, je suis encore troublée et il me faut temps et réflexion. Vous le savez mon amie, je prends la question du mariage très à cœur…
Votre invitation me touche et quand bien même vous avez vu juste et suis très prise notamment par mes obligations envers Sa Majesté, je n’abandonnerai jamais mes amis de longue date. Je vous rendrai visite avec grand plaisir. Et si le besoin de mon aide médicale se fait ressentir, j’ose espérer que vous m’enverriez une missive pour que j’accoure au plus vite.
Mon frère vous transmet également ses amitiés. Quant à mon adorable fleur, elle attend votre prochaine visite pour vous montrer les changements dans nos jardins. Je cite « je vous embrasse fort Hildegard ! ».
Prenez bien soin de vous mon amie,
Diane d’Orléans
Mer 24 Nov - 16:57
"Hildegard,
Comment vas-tu ? Quelles sont les nouvelles ?
Du côté de notre famille, nous avons récemment reçu une proposition du Duc de Bourgogne pour une alliance. Nous étions déjà alliés à l’ancien Duc, Philippe. Ulric est d’avis d’assurer notre soutien à son successeur. Côme se montre plus hésitant – tu le connais, je suis déjà surpris qu’il se soit engagé, privilégiant l’union à l’église à celle d’une femme.
Pour ma part, je ne vois que peu de raisons de refuser.
Il a assuré qu’il pourrait soutenir ton abbaye. Nous fournir acier et équipement. Et son nom commence à gagner en réputation. Quel est ton avis sur la question ? Je me suis dit qu'une partie des fonds pourrait revenir à l'orphelinat de Marie.
Te souviens-tu de ce que ces lettres que Baptiste nous envoyait, quand nous étions enfants ? Ses messages me manquent. J’y pense, parfois.
Aimable "
La première lettre est glissée dans une enveloppe. D’habitude, les De Bayard ne s’encombrent guère de fioriture et ne gaspillent pas le peu de papiers qu’ils peuvent posséder : les courtes lettres sont pliées et scellées d’un cachet de cire.
Hildegard peut probablement se souvenir de ces messages secrets malicieusement glissés par Baptiste. Il suffit de frotter le papier avec un peu de charbon pour découvrir un message, gravé dans le papier. Cette fois, sur le dos de l’enveloppe.
- Besoin de te voir, important -
Comment vas-tu ? Quelles sont les nouvelles ?
Du côté de notre famille, nous avons récemment reçu une proposition du Duc de Bourgogne pour une alliance. Nous étions déjà alliés à l’ancien Duc, Philippe. Ulric est d’avis d’assurer notre soutien à son successeur. Côme se montre plus hésitant – tu le connais, je suis déjà surpris qu’il se soit engagé, privilégiant l’union à l’église à celle d’une femme.
Pour ma part, je ne vois que peu de raisons de refuser.
Il a assuré qu’il pourrait soutenir ton abbaye. Nous fournir acier et équipement. Et son nom commence à gagner en réputation. Quel est ton avis sur la question ? Je me suis dit qu'une partie des fonds pourrait revenir à l'orphelinat de Marie.
Te souviens-tu de ce que ces lettres que Baptiste nous envoyait, quand nous étions enfants ? Ses messages me manquent. J’y pense, parfois.
Aimable "
La première lettre est glissée dans une enveloppe. D’habitude, les De Bayard ne s’encombrent guère de fioriture et ne gaspillent pas le peu de papiers qu’ils peuvent posséder : les courtes lettres sont pliées et scellées d’un cachet de cire.
Hildegard peut probablement se souvenir de ces messages secrets malicieusement glissés par Baptiste. Il suffit de frotter le papier avec un peu de charbon pour découvrir un message, gravé dans le papier. Cette fois, sur le dos de l’enveloppe.
- Besoin de te voir, important -
Dim 19 Déc - 13:04
J'espère que tu vas bien depuis notre dernière entrevue. Comme tu le sais sans doute, je suis de retour sur Paris pour la fin de ma convalescence.
Ma jambe va beaucoup mieux et le repos forcé qu'elle m'a occasioné m'a permis de réfléchir un peu à plusieurs sujets.
Si tu en as le temps, j'aimerais que nous puissions passer une journée - ou deux - ensemble, sur Paris. Des impératifs me retenant à la Capitale pour le moment, je ne peux te faire la proposition de faire le déplacement moi-même. Sache que j'en suis désolé et que je trouverais moyen de venir te voir dans ta région, un jour ou l'autre.
N'hésites pas à me dire si tu as besoin de quoi que ce soit,
A bientôt j'espère.
Hildegard,
le xx Août 1590.J'espère que tu vas bien depuis notre dernière entrevue. Comme tu le sais sans doute, je suis de retour sur Paris pour la fin de ma convalescence.
Ma jambe va beaucoup mieux et le repos forcé qu'elle m'a occasioné m'a permis de réfléchir un peu à plusieurs sujets.
Si tu en as le temps, j'aimerais que nous puissions passer une journée - ou deux - ensemble, sur Paris. Des impératifs me retenant à la Capitale pour le moment, je ne peux te faire la proposition de faire le déplacement moi-même. Sache que j'en suis désolé et que je trouverais moyen de venir te voir dans ta région, un jour ou l'autre.
N'hésites pas à me dire si tu as besoin de quoi que ce soit,
A bientôt j'espère.
Votre
Amicalement,
Alaric de Normandie.
Amicalement,
Alaric de Normandie.