Ven 3 Déc - 22:17
Il n'y a point de véritable amitié sans une confiance entière |
Que de rebondissements dans la vie de Diane ! Son quotidien parisien était exténuant et fort heureusement, elle avait trouvé un peu de repos en rejoignant son frère sur le domaine d’Orléans, notamment pour recevoir leur amie commune Lisbeth, parler mariage, mais aussi trouver un peu de paix. L’esprit de la physicienne fourmillait de milliers d’idées d’ordinaire, maintenant il était également habité par des choix de tissus, de fleurs, de mets, d’invités… Et ce n’était pas pour lui déplaire ! Néanmoins, il faut savoir lever le pied et Charles s’en rendit compte pour elle. La reine n’avait pas besoin dans l’immédiat de sa dame de compagnie et médecin royal, ainsi elle la laissa sans peine s’aérer un peu l’esprit avec sa famille. Et puis, une simple missive de sa part et Diane abandonnerait tout ce qu’elle serait en train d’entreprendre pour sauter dans la première calèche prête.
Même si elle désirait souffler un peu, il y avait des obligations qu’elle n’oubliait pas. Elle avait des amis à qui elle avait promis des moments en sa compagnie, pour une simple déjeuner, pour une après-midi chaleureuse, des échanges, de l’aide… Et le Chevalier De Bayard ne faisait pas exception. Depuis qu’elle l’avait reçu, dans ce même salon, elle ne l’avait recroisé qu’une seule fois au bal d’Augustine. Le fameux, celui qui lui a permis d’être le joyau de la saison et de précipiter la demande en mariage d’Alaric. Il se sera fait attendre ! Mais tout vient à point à qui sait attendre, n’est-ce pas ? Pour en revenir à Aimable, Diane désirait s’assurer que son entité ne lui causait guère de nouveaux problèmes. La physicienne n’avait pas eu le temps de pratiquer tous les examens imaginés la dernière fois, pire encore, la séance avait coupé court lorsque l’Ouroboros s’était manifesté et avait empoigné l’épaule de la Duchesse.
C’était sans la moindre pression qu’elle lui avait écrit, encore sur Paris, bien avant son départ pour le prévenir de son arrivée prochaine chez son frère le Duc. Elle souhaitait l’inviter pour faire le point, tenter de cerner un peu plus son entité, peut-être même communiquer avec lui. Après tout, lui avait fait entendre sa voix, l’avait touchée, l’avait regardée… Diane ne s’était pas laissée impressionner et elle comptait continuer sur cette voix. Elle ne laisserait pas le Chevalier rongé de l’intérieur par cette créature. Elle admettait son existence tout comme elle admettait qu’elle mettait en situation de souffrances Aimable. Avec un bon dialogue, la physicienne est persuadée que tout peut s’arranger en principe. Peut-être sera-t-elle le fil conducteur entre eux deux pour une meilleure entente, un meilleur contrôle du Chevalier ?
La réponse positive à l’invitation ne s’était pas fait attendre et elle attendit ce jour son invité. Toujours dans le même salon, car il donnait le moins possible sur les jardins, laissait le moins possible l’envie à des yeux curieux de zieuter ce qui se déroulerait entre ces quatre murs. Cette fois-ci, son matériel n’était pas caché, autant que l’Ouroboros sache en un clin d’œil pourquoi Aimable venait à sa rencontre. Point de piège, un lien de confiance, du dialogue. Diane était persuadée que c’étaient là les éléments essentiels pour avancer.
On vint lui annoncer l’arrivée de son invité, qu’elle accueillit avec son sourire chaleureux, inimitable, mythique.
- Messire De Bayard ! Elle lui fit une courbette avant de reprendre : Avez-vous fait bon voyage mon ami ? Nous avons encore de belles journées chaudes devant nous et je parie même sur un été indien !
D’un signe de la main, elle l’invita à s’asseoir. Ils n’allaient pas tout de suite passer au vif du sujet. Elle avait expressément demandé à ce qu’on ne vienne pas les déranger, quitte à ce qu’elle fasse elle-même le service. Il n’y avait vraiment rien d’extraordinaire à servir un verre à son invité et lui proposer de picorer des douceurs en libre service ! Et puis, elle avait remarqué la dernière fois son côté gourmand. Peut-être que cela l’aiderait à se détendre, ainsi que l’entité ?
- Mangez, buvez, nous avons tout notre temps et ma jolie tornade Iris ne viendra pas nous interrompre. J’espère que votre ami prendra également du bon temps… ?
Même si elle désirait souffler un peu, il y avait des obligations qu’elle n’oubliait pas. Elle avait des amis à qui elle avait promis des moments en sa compagnie, pour une simple déjeuner, pour une après-midi chaleureuse, des échanges, de l’aide… Et le Chevalier De Bayard ne faisait pas exception. Depuis qu’elle l’avait reçu, dans ce même salon, elle ne l’avait recroisé qu’une seule fois au bal d’Augustine. Le fameux, celui qui lui a permis d’être le joyau de la saison et de précipiter la demande en mariage d’Alaric. Il se sera fait attendre ! Mais tout vient à point à qui sait attendre, n’est-ce pas ? Pour en revenir à Aimable, Diane désirait s’assurer que son entité ne lui causait guère de nouveaux problèmes. La physicienne n’avait pas eu le temps de pratiquer tous les examens imaginés la dernière fois, pire encore, la séance avait coupé court lorsque l’Ouroboros s’était manifesté et avait empoigné l’épaule de la Duchesse.
C’était sans la moindre pression qu’elle lui avait écrit, encore sur Paris, bien avant son départ pour le prévenir de son arrivée prochaine chez son frère le Duc. Elle souhaitait l’inviter pour faire le point, tenter de cerner un peu plus son entité, peut-être même communiquer avec lui. Après tout, lui avait fait entendre sa voix, l’avait touchée, l’avait regardée… Diane ne s’était pas laissée impressionner et elle comptait continuer sur cette voix. Elle ne laisserait pas le Chevalier rongé de l’intérieur par cette créature. Elle admettait son existence tout comme elle admettait qu’elle mettait en situation de souffrances Aimable. Avec un bon dialogue, la physicienne est persuadée que tout peut s’arranger en principe. Peut-être sera-t-elle le fil conducteur entre eux deux pour une meilleure entente, un meilleur contrôle du Chevalier ?
La réponse positive à l’invitation ne s’était pas fait attendre et elle attendit ce jour son invité. Toujours dans le même salon, car il donnait le moins possible sur les jardins, laissait le moins possible l’envie à des yeux curieux de zieuter ce qui se déroulerait entre ces quatre murs. Cette fois-ci, son matériel n’était pas caché, autant que l’Ouroboros sache en un clin d’œil pourquoi Aimable venait à sa rencontre. Point de piège, un lien de confiance, du dialogue. Diane était persuadée que c’étaient là les éléments essentiels pour avancer.
On vint lui annoncer l’arrivée de son invité, qu’elle accueillit avec son sourire chaleureux, inimitable, mythique.
- Messire De Bayard ! Elle lui fit une courbette avant de reprendre : Avez-vous fait bon voyage mon ami ? Nous avons encore de belles journées chaudes devant nous et je parie même sur un été indien !
D’un signe de la main, elle l’invita à s’asseoir. Ils n’allaient pas tout de suite passer au vif du sujet. Elle avait expressément demandé à ce qu’on ne vienne pas les déranger, quitte à ce qu’elle fasse elle-même le service. Il n’y avait vraiment rien d’extraordinaire à servir un verre à son invité et lui proposer de picorer des douceurs en libre service ! Et puis, elle avait remarqué la dernière fois son côté gourmand. Peut-être que cela l’aiderait à se détendre, ainsi que l’entité ?
- Mangez, buvez, nous avons tout notre temps et ma jolie tornade Iris ne viendra pas nous interrompre. J’espère que votre ami prendra également du bon temps… ?
Lun 13 Déc - 9:43
La réponse qu’Aimable offrit à Diane fut un courrier des plus simplement écrits.
Quelques mots, quelques phrases – les De Bayard étaient d’un naturel peu loquace. Pour autant, Aimable avait veillé à transmettre ses félicitations à la Dame d’Orléans. Peut-être aurait-il dû en faire de même avec Alaric, un de ses amis ? Combien de fois l’avait-il encouragé à avouer ses sentiments à la Dame ? Il se souvient de ces moments passés avec le Duc, à le voir ronger ses freins, à rougir et s’emporter quand il abordait le sujet… Enfin, l’élection du Joyau l’avait convaincu de passer à l’acte. D’habitude, Alaric était un homme prompt à agir : le fait qu’il ait pris tant de temps trahissait une sensibilité bien dissimulée sous ses cicatrices.
Les prouesses de Diane tiennent lieu du miracle, aux yeux du Chevalier.
Avec habileté, elle parvient à ouvrir les cœurs les plus fermés. Ainsi, Hildegard sourit lorsqu’elle la voit, Alaric rougit quand il l’aperçoit. Leur force vacille, leurs défenses bouleversées par son sourire chaleureux. Sa gentillesse ne le laisse guère de marbre, bien qu’au fond de lui, le Chevalier ne cesse de mettre en doute sa légitimité. Mérite-t-il tant d’attention ? Tant de bienveillance ? Avec ce mal qui infeste sa chair.
Après tout, la Bête s’en était prise à elle. Il se souvient encore du contact de son épaule si frêle dans sa main armée de muscles, d’os et d’ongles. De son regard, mêlant la surprise et cette inquiétude instinctive, qu’elle a levé vers lui. Pour comprendre, le comprendre lui et ce qu’il se déroulait sous leurs yeux. Il lui a fait mal. Même si elle n’a pas été blessée, même si elle n’a pas perdu de sa douceur à son égard… Il lui a fait mal.
Diane dirait qu’elle n’a pas souffert et attribuerait la responsabilité à l’Ouroboros. Elle n’avait pas tort, après tout, ce n’était pas Aimable qui avait eu l’intention de l’effrayer – mais ce corps qui avait agi restait le sien, le leur. Il n’arrivait pas à attribuer toute la faute à la Voix : aurait-il pu prévoir ce geste, aurait-il pu s’empêcher de le réaliser ?
Qui est-il et qu’est-elle, par rapport à lui ? N’est-il qu’un réceptacle ? Un masque humain pour permettre au monstre de vivre ? Toute sa vie, il avait pensé être le Bouclier de l’Humanité, contenant l’Ouroboros pour préserver les autres mais au final, n’est-il pas l’armure du Monstre ?
Au bal, l’Ouroboros s’était manifesté, il avait senti ses crocs percer son palais, il avait passé de longues minutes prisonnier de souvenirs qui n’étaient pas les siens, d’émotions qu’il n’avait jamais ressenties. Ce n’était pas à lui, et pourtant, c’était en lui. Aimable craignait de se perdre.
Mais Eleanor l’avait rassuré. Toute leur existence, les Hommes vivaient des évènements qui les faisaient grandir. Evoluer. Ils changeaient. Une fleur, qu’elle soit en l’état de bulbe ou qu’elle soit éclose, n’en restait pas moins une fleur n’est-ce pas ?
Ce point de vue simpliste le soulage et un soupir s’arrache de ses lèvres. Il espère que tout se passera bien, cette fois.
Aimable a fait passer sa visite pour une rencontre médicale. Depuis quelques semaines, quelques mois, il a entendu dire que le Maréchal s’inquiétait pour sa santé et Aimable a de nombreuses fois prétexté les séquelles d’anciennes blessures de guerre pour justifier ses comportements. Ainsi, sa visite auprès de la Dame d’Orléans n’attire pas de suspicions particulières.
Le seul qui aurait à s’inquiéter serait peut-être Alaric et encore ! Par leur amitié, Alaric sait pertinemment qu’Aimable reste des plus fidèles à Eleanor.
Le Chevalier finit par confier sa monture à un serviteur et patiente dans le hall, les mains croisées dans le dos et le port bien droit. C’est lorsqu’on vint à sa rencontre pour le guider jusqu’à Diane qu’il courbe naturellement l’échine. Par habitude, ses yeux s’abaissent vers le sol et ses épaules se voûtent légèrement.
Il est différent de leur première rencontre, cependant.
Une différence à peine perceptible. Dans le développé de ses épaules, la solidité de son dos, les cernes moins marquées, les traits, moins tirés. Moins de mèches grises dans sa chevelure brune. Franchissant le seuil de la pièce où l’attend Diane, il tourne les yeux vers le serviteur qui s’efface sans un regard. Alors, Aimable tourne son attention vers Diane et la salue d’une inclinaison du torse, un sourire timide venant éclairer ses traits.
Glissant ses mains dans son dos, il ne s’approche que lorsqu’elle l’y invite. Ses yeux se sont déjà tournés vers le matériel de soin à proximité. Cette fois, il ne ressent pas d’inquiétudes. Il sait que Diane ne lui, ne leur fera pas de mal. Il s’assoit docilement sur le canapé. Cette fois, pas de raideurs particulières dans ses mouvements.
_ Dame d’Orléans, c’est un grand plaisir pour moi de vous revoir. Le voyage fut agréable jusqu’à vos terres, les routes sont paisibles. Je vous remercie pour l’invitation.
Il adresse un regard gourmand aux douceurs présentées par la jeune femme et finit par en prendre une pour la conserver quelques secondes entre ses doigts, prenant ce précieux temps pour dévisager longuement Diane. Occuper son corps permettra à la Voix d’être moins attentive à ce qu’il détaille. Il La sent, en éveil, mais paisible au fond de sa tête.
_ Je l’espère. Mes félicitations encore pour avoir été le Joyau cette année… Et pour votre union avec Alaric.
Malgré lui, un sourire malicieux – rare – étire le coin de ses lèvres au point d’en plisser ses yeux. Ses pupilles pétillent, trahissant de précieux instants qu’il n’osera jamais confier. Comme ces fois où Alaric râlait dans sa barbe ou changeait de couloir pour ne pas croiser Diane, tout en ralentissant le pas, hésitant à jeter un regard en arrière pour l’apercevoir… Des moments d’une maladresse touchante, bien différente de l’image si terrible que le Duc donnait de lui.
Il espère que Diane saura apporter un peu de chaleur et de douceur à cette forteresse imprenable, faite de glace et d’acier.
_ J’assisterai avec grand plaisir à votre mariage si vous m’y invitez. Avez-vous déjà idée d’une date ? Et hm… Comment allez-vous, depuis notre dernière rencontre ?
Quelques mots, quelques phrases – les De Bayard étaient d’un naturel peu loquace. Pour autant, Aimable avait veillé à transmettre ses félicitations à la Dame d’Orléans. Peut-être aurait-il dû en faire de même avec Alaric, un de ses amis ? Combien de fois l’avait-il encouragé à avouer ses sentiments à la Dame ? Il se souvient de ces moments passés avec le Duc, à le voir ronger ses freins, à rougir et s’emporter quand il abordait le sujet… Enfin, l’élection du Joyau l’avait convaincu de passer à l’acte. D’habitude, Alaric était un homme prompt à agir : le fait qu’il ait pris tant de temps trahissait une sensibilité bien dissimulée sous ses cicatrices.
Les prouesses de Diane tiennent lieu du miracle, aux yeux du Chevalier.
Avec habileté, elle parvient à ouvrir les cœurs les plus fermés. Ainsi, Hildegard sourit lorsqu’elle la voit, Alaric rougit quand il l’aperçoit. Leur force vacille, leurs défenses bouleversées par son sourire chaleureux. Sa gentillesse ne le laisse guère de marbre, bien qu’au fond de lui, le Chevalier ne cesse de mettre en doute sa légitimité. Mérite-t-il tant d’attention ? Tant de bienveillance ? Avec ce mal qui infeste sa chair.
Après tout, la Bête s’en était prise à elle. Il se souvient encore du contact de son épaule si frêle dans sa main armée de muscles, d’os et d’ongles. De son regard, mêlant la surprise et cette inquiétude instinctive, qu’elle a levé vers lui. Pour comprendre, le comprendre lui et ce qu’il se déroulait sous leurs yeux. Il lui a fait mal. Même si elle n’a pas été blessée, même si elle n’a pas perdu de sa douceur à son égard… Il lui a fait mal.
Diane dirait qu’elle n’a pas souffert et attribuerait la responsabilité à l’Ouroboros. Elle n’avait pas tort, après tout, ce n’était pas Aimable qui avait eu l’intention de l’effrayer – mais ce corps qui avait agi restait le sien, le leur. Il n’arrivait pas à attribuer toute la faute à la Voix : aurait-il pu prévoir ce geste, aurait-il pu s’empêcher de le réaliser ?
Qui est-il et qu’est-elle, par rapport à lui ? N’est-il qu’un réceptacle ? Un masque humain pour permettre au monstre de vivre ? Toute sa vie, il avait pensé être le Bouclier de l’Humanité, contenant l’Ouroboros pour préserver les autres mais au final, n’est-il pas l’armure du Monstre ?
Au bal, l’Ouroboros s’était manifesté, il avait senti ses crocs percer son palais, il avait passé de longues minutes prisonnier de souvenirs qui n’étaient pas les siens, d’émotions qu’il n’avait jamais ressenties. Ce n’était pas à lui, et pourtant, c’était en lui. Aimable craignait de se perdre.
Mais Eleanor l’avait rassuré. Toute leur existence, les Hommes vivaient des évènements qui les faisaient grandir. Evoluer. Ils changeaient. Une fleur, qu’elle soit en l’état de bulbe ou qu’elle soit éclose, n’en restait pas moins une fleur n’est-ce pas ?
Ce point de vue simpliste le soulage et un soupir s’arrache de ses lèvres. Il espère que tout se passera bien, cette fois.
Aimable a fait passer sa visite pour une rencontre médicale. Depuis quelques semaines, quelques mois, il a entendu dire que le Maréchal s’inquiétait pour sa santé et Aimable a de nombreuses fois prétexté les séquelles d’anciennes blessures de guerre pour justifier ses comportements. Ainsi, sa visite auprès de la Dame d’Orléans n’attire pas de suspicions particulières.
Le seul qui aurait à s’inquiéter serait peut-être Alaric et encore ! Par leur amitié, Alaric sait pertinemment qu’Aimable reste des plus fidèles à Eleanor.
Le Chevalier finit par confier sa monture à un serviteur et patiente dans le hall, les mains croisées dans le dos et le port bien droit. C’est lorsqu’on vint à sa rencontre pour le guider jusqu’à Diane qu’il courbe naturellement l’échine. Par habitude, ses yeux s’abaissent vers le sol et ses épaules se voûtent légèrement.
Il est différent de leur première rencontre, cependant.
Une différence à peine perceptible. Dans le développé de ses épaules, la solidité de son dos, les cernes moins marquées, les traits, moins tirés. Moins de mèches grises dans sa chevelure brune. Franchissant le seuil de la pièce où l’attend Diane, il tourne les yeux vers le serviteur qui s’efface sans un regard. Alors, Aimable tourne son attention vers Diane et la salue d’une inclinaison du torse, un sourire timide venant éclairer ses traits.
Glissant ses mains dans son dos, il ne s’approche que lorsqu’elle l’y invite. Ses yeux se sont déjà tournés vers le matériel de soin à proximité. Cette fois, il ne ressent pas d’inquiétudes. Il sait que Diane ne lui, ne leur fera pas de mal. Il s’assoit docilement sur le canapé. Cette fois, pas de raideurs particulières dans ses mouvements.
_ Dame d’Orléans, c’est un grand plaisir pour moi de vous revoir. Le voyage fut agréable jusqu’à vos terres, les routes sont paisibles. Je vous remercie pour l’invitation.
Il adresse un regard gourmand aux douceurs présentées par la jeune femme et finit par en prendre une pour la conserver quelques secondes entre ses doigts, prenant ce précieux temps pour dévisager longuement Diane. Occuper son corps permettra à la Voix d’être moins attentive à ce qu’il détaille. Il La sent, en éveil, mais paisible au fond de sa tête.
_ Je l’espère. Mes félicitations encore pour avoir été le Joyau cette année… Et pour votre union avec Alaric.
Malgré lui, un sourire malicieux – rare – étire le coin de ses lèvres au point d’en plisser ses yeux. Ses pupilles pétillent, trahissant de précieux instants qu’il n’osera jamais confier. Comme ces fois où Alaric râlait dans sa barbe ou changeait de couloir pour ne pas croiser Diane, tout en ralentissant le pas, hésitant à jeter un regard en arrière pour l’apercevoir… Des moments d’une maladresse touchante, bien différente de l’image si terrible que le Duc donnait de lui.
Il espère que Diane saura apporter un peu de chaleur et de douceur à cette forteresse imprenable, faite de glace et d’acier.
_ J’assisterai avec grand plaisir à votre mariage si vous m’y invitez. Avez-vous déjà idée d’une date ? Et hm… Comment allez-vous, depuis notre dernière rencontre ?
Dim 19 Déc - 12:08
Il n'y a point de véritable amitié sans une confiance entière |
Quand bien même elle sentait une certaine réticence de la part du Chevalier, elle remarquait quelques changements dans son attitude. Sa position était moins recroquevillée, son visage un peu moins soucieux. Il conservait une distance entre eux deux, sans doute dans la crainte que l’entité ne désire une nouvelle fois prendre la pleine possession de son corps pour s’en prendre au médecin. Néanmoins, cette dernière ne comptait laisser aucune chance à l’Ouroboros de croire qu’elle le craignait. En vérité, bien évidemment qu’il lui faisait un peu peur. Lui la voyait, l’entendait, l’écoutait, la sentait. Elle ne pouvait que l’entendre et le ressentir s’il se manifestait au travers d’Aimable. Mais elle ne désirait pas laisser transparaître la moindre peur. L’Ouroboros, comme un enfant, devrait apprendre à se comporter en présence des autres. S’il voulait être respecté, il devrait en faire de même avec les amis comme les ennemis du Chevalier.
A une distance raisonnable, pour ne pas éveiller de soupçon de l’entité, la Duchesse s’assit sur le même canapé qu’Aimable. Elle l’admira prendre son temps en choisissant l’une des sucreries préparées tout spécialement pour lui. Il faisait mine de se délecter de cette gourmandise du regard alors qu’il avait tout simplement envie de la dévorer. Qu’il fasse comme bon lui semble et surtout selon son bon plaisir. Diane n’était personne pour juger la gourmandise des autres, surtout lorsqu’elle-même raffole des sucreries en tout genre depuis toujours.
Le Chevalier de Bayard la remercia pour l’invitation, ce à quoi la Dame d’Orléans lui répondit d’un geste de la main. Il lui faisait extrêmement plaisir de le recevoir, de l’aider lui et son entité. Vinrent alors les félicitations pour le titre honorifique de Joyau de la saison, obtenu à l’issue du bal d’Augustine. Et puis surtout, les félicitations pour son union avec le Duc de Normandie. Ne pouvant retenir son bonheur, Diane tenta vaguement de pincer ses lèvres avant de laisser sa joie s’exprimer au travers d’un gigantesque sourire, entouré de deux joues bien roses.
- Merci mon ami. J’espère que vous nous ferez l’honneur d’assister à notre union avec votre charmante épouse ?
Après tout, le Chevalier était une vieille connaissance de son futur époux. Une amitié de longue date pour lui, une amitié plus récente pour elle. Il lui tenait à cœur qu’à son mariage, quiconque le désirait puisse prendre part à la fête, mais avant tout sa famille, ses proches, ses amis. Aimable et Eleanor faisaient naturellement partie de la liste des convives attendus.
- Alaric est assez pressé que nous nous marions. Aucun reproche dans sa voix, elle exposait un fait. Il désire que le mariage se passe cet été alors, si tout s’organise parfaitement bien, la cérémonie aura lieu à la toute fin août. Laissant quelques instants s’écouler, elle finit par admettre dans une confession qu’elle ne pouvait retenir, en s’avançant un peu vers lui : Je ne vous cache pas que je suis ravie de savoir la date si proche. Un mariage est une telle source de stresse et d’excitation mêlées ! Vous connaissez mon âge, il me tarde de me marier avec Alaric.
Gloussant comme une demoiselle face aux papillons de la joie et de l’amour, elle reprit sa place pour ne pas envahir l’espace vital d’Aimable et de son entité.
Comment allait-elle depuis leur dernière rencontre, c’est-à-dire depuis le bal d’Augustine ? Est-ce que répondre merveilleusement bien serait égoïste ? Néanmoins, pouvait-elle répondre autrement ? Alors oui, entre sa romance avec Alaric qui commençait tout juste à s’écrire et les joies des préparatifs, elle avait bien eu une soirée sombre, en compagnie de Céline, pour sauver le lycan Wulf, prisonnier des arènes illégales. Néanmoins, elle n’osait en parler à personne, pas même à son frère. Elle balaya le souvenir et lui répondit franchement :
- Je suis très heureuse, si vous saviez. Néanmoins, je ne vous ferai pas l’affront de trop étaler ma joie. La question est, comment allez-vous, Aimable ?
Elle plongea ses yeux dans les siens, comme si elle essayait de sonder son âme. Ce moment dura plusieurs longues secondes sans interruption. Puis elle essaya de voir plus loin, de discerner cette entité qu’elle ne saurait imaginer, vivant dans les contours et les membres du Chevalier, s’exprimant avec une voix grinçante, des crocs capables de déchirer tout et n’importe quoi, une poigne d’une force incomparable.
- Et vous, chère entité, comment allez-vous ?
A une distance raisonnable, pour ne pas éveiller de soupçon de l’entité, la Duchesse s’assit sur le même canapé qu’Aimable. Elle l’admira prendre son temps en choisissant l’une des sucreries préparées tout spécialement pour lui. Il faisait mine de se délecter de cette gourmandise du regard alors qu’il avait tout simplement envie de la dévorer. Qu’il fasse comme bon lui semble et surtout selon son bon plaisir. Diane n’était personne pour juger la gourmandise des autres, surtout lorsqu’elle-même raffole des sucreries en tout genre depuis toujours.
Le Chevalier de Bayard la remercia pour l’invitation, ce à quoi la Dame d’Orléans lui répondit d’un geste de la main. Il lui faisait extrêmement plaisir de le recevoir, de l’aider lui et son entité. Vinrent alors les félicitations pour le titre honorifique de Joyau de la saison, obtenu à l’issue du bal d’Augustine. Et puis surtout, les félicitations pour son union avec le Duc de Normandie. Ne pouvant retenir son bonheur, Diane tenta vaguement de pincer ses lèvres avant de laisser sa joie s’exprimer au travers d’un gigantesque sourire, entouré de deux joues bien roses.
- Merci mon ami. J’espère que vous nous ferez l’honneur d’assister à notre union avec votre charmante épouse ?
Après tout, le Chevalier était une vieille connaissance de son futur époux. Une amitié de longue date pour lui, une amitié plus récente pour elle. Il lui tenait à cœur qu’à son mariage, quiconque le désirait puisse prendre part à la fête, mais avant tout sa famille, ses proches, ses amis. Aimable et Eleanor faisaient naturellement partie de la liste des convives attendus.
- Alaric est assez pressé que nous nous marions. Aucun reproche dans sa voix, elle exposait un fait. Il désire que le mariage se passe cet été alors, si tout s’organise parfaitement bien, la cérémonie aura lieu à la toute fin août. Laissant quelques instants s’écouler, elle finit par admettre dans une confession qu’elle ne pouvait retenir, en s’avançant un peu vers lui : Je ne vous cache pas que je suis ravie de savoir la date si proche. Un mariage est une telle source de stresse et d’excitation mêlées ! Vous connaissez mon âge, il me tarde de me marier avec Alaric.
Gloussant comme une demoiselle face aux papillons de la joie et de l’amour, elle reprit sa place pour ne pas envahir l’espace vital d’Aimable et de son entité.
Comment allait-elle depuis leur dernière rencontre, c’est-à-dire depuis le bal d’Augustine ? Est-ce que répondre merveilleusement bien serait égoïste ? Néanmoins, pouvait-elle répondre autrement ? Alors oui, entre sa romance avec Alaric qui commençait tout juste à s’écrire et les joies des préparatifs, elle avait bien eu une soirée sombre, en compagnie de Céline, pour sauver le lycan Wulf, prisonnier des arènes illégales. Néanmoins, elle n’osait en parler à personne, pas même à son frère. Elle balaya le souvenir et lui répondit franchement :
- Je suis très heureuse, si vous saviez. Néanmoins, je ne vous ferai pas l’affront de trop étaler ma joie. La question est, comment allez-vous, Aimable ?
Elle plongea ses yeux dans les siens, comme si elle essayait de sonder son âme. Ce moment dura plusieurs longues secondes sans interruption. Puis elle essaya de voir plus loin, de discerner cette entité qu’elle ne saurait imaginer, vivant dans les contours et les membres du Chevalier, s’exprimant avec une voix grinçante, des crocs capables de déchirer tout et n’importe quoi, une poigne d’une force incomparable.
- Et vous, chère entité, comment allez-vous ?
Dim 19 Déc - 12:42
Lorsque Diane s'adresse à l'Ouroboros, ce dernier gronde si fort qu'un son s'évade des lèvres d'Aimable.
Pour le moment, l'entité ne répond rien de plus. Mais elle observe et est très alerte.
Intervention PNJ
Lorsque Diane s'adresse à l'Ouroboros, ce dernier gronde si fort qu'un son s'évade des lèvres d'Aimable.
Pour le moment, l'entité ne répond rien de plus. Mais elle observe et est très alerte.
Jeu 23 Déc - 9:47
Le sourire radieux de Diane le touche en plein cœur.
Il sent une chaleur étrange, inhabituelle, germer au fond de son torse, monter jusqu’à ses joues, assez pour qu’un réel, un franc sourire, éclaire ses traits. Un élan de tendresse l’invite à s’avancer légèrement, avant que sa pudeur ne le rattrape, timide, il baisse prudemment la tête.
_ Je suis heureux pour vous, avoue-t-il. Sa voix gronde, viscérale, vibrante sous l’émotion. Il y a, dans ce ronflement, la voix d’un jeune homme, d’un adolescent. Cette joie lui rappelle ce jour où Eleanor l’a demandé en mariage. La malice dans son regard, l’amour, dans son sourire, toute cette chaleur qui l’a submergée. Sa main aurait aimé se saisir de celle de Diane pour la lui serrer. Lui offrir sa bénédiction et ses prières, mais il n’ose pas.
En un élan de tendresse, ses yeux clairs s’unissent aux siens.
_ Ce serait un grand honneur… Et un réel plaisir. Cela fait bien quelques mois que je n’ai pas vu Alaric, reconnaît-il d’un haussement d’épaules. Ils se sont entraînés ensemble de longues années, ont combattu côte à côte quand le Duc de Normandie a nécessité l’appui des De Bayard. La franchise, la fermeté, du Duc a su s’allier à la tempérance du Chevalier, jusqu’à ce qu’une étrange amitié naisse entre les 2 hommes.
Aimable a su percevoir ses sentiments à l’encontre de la Dame d’Orléans : il a surpris ses rêveries, les œillades qu’il lui adressait, les discrètes rougeurs qui atteignaient ses pommettes saillantes. Sa voix qui se fait plus assurée, plus appuyée, plus cassante, avant que les syllabes ne lui échappent, elles trébuchent entre ses lèvres, son souffle se perd et ses yeux sauvages cherchent alors les siens en un soutien inespéré. Aimable l’encourageant d’un signe de tête, d’une main sur son épaule ou se chargeant de continuer la discussion, de détourner l’attention, laissant un court répit à Alaric, le temps nécessaire pour lui de se ressaisir.
Aimable espère pouvoir assister à leur union. Ce serait un évènement des plus plaisants et l’aboutissement de mois à encourager Alaric. Enfin, son ami était passé à l’acte ! Il se sent fier de lui. Puis il sait, au fin fond de son être, que cette relation avec Diane ne pourra qu’être bénéfique pour eux deux. Il assurera sa protection, il veillera sur elle et à son bonheur. Elle échapperait enfin aux remarques de certaines personnalités de la Cour, au mépris qu’on adresse à sa condition ; son rang de Joyau, de Dame de compagnie et d’Epouse du Duc imposeraient enfin le respect qu’elle a toujours mérité. Ses qualités seront enfin reconnues. Alaric lui offrirait tout l’amour que son cœur blessé était capable de donner. Et lui, lui, il trouverait enfin la sérénité d’une relation bienveillante. Elle veillerait sur lui. Elle apaiserait probablement ces plaies enfouies sous sa peau balafrée, calmerait cette violence qui l’a toujours habité. Elle serait le refuge de son âme malmenée et esseulée.
A ses yeux, leur mariage symboliserait la venue de temps heureux pour deux personnes auxquels il tenait.
Et soudain, une pensée pour sa sœur lui serre le cœur. Hildegard. Il se souvient de sa joie, de ses rougissements, à la vue de la Dame d’Orléans. Que deviendrait-elle, après cette union ? Fermerait-elle, pour de bon, sa forteresse ? Laisserait-elle de nouveau sa lumière pénétrer dans ces lieux, assez pour que son cœur retrouve la clarté d’un sourire ? Il baisse songeusement les prunelles.
_ Je serais très heureux d’y assister. Cette union vous apportera beaucoup de bonheur, à tous les deux, j’en suis persuadé. Et je prierai le Seigneur pour que ce bonheur perdure toute votre vie, assure Aimable, Ses sentiments sont sincères et ce… Oh, je devrai me taire.
Aimable pouffe légèrement, passant une main le long de sa nuque dans un geste trahissant son malaise.
_ Enfin je sais qu’il tient sincèrement à vous et qu’il vous offrira tout ce qu’il est capable de donner. Votre bien-être sera sa priorité. Et je sais que vous veillerez sur lui comme vous savez si bien le faire. Cette union me réjouit et j’espère que les festivités seront à la hauteur de vos attentes. Puis-je vous aider d’une quelconque manière ? Et quel cadeau vous ferait plaisir ?
S’intéresse-t-il. Parler de mariage… Qui l’aurait crû !
Ce sujet est inhabituel pour le Chevalier : ces sujets sont habituellement réservés aux femmes de la Cour. Aux hommes tels que lui, sont réservés les sujets de guerre, de chasse, de tensions ou de combats d’ego. Heureusement, la présence de ces murs et leur solitude invitent Aimable à se dévoiler davantage. Il n’est pas que ce bougre sauvage et renfermé, rustre et bourru. Il dissimule un cœur sensible et romantique, d’ailleurs, son esprit s’évade sur son épouse alors qu’un sourire amoureux éclaire ses traits. La tension relâche ses épaules.
_ Eleanor m’avait demandé en mariage. Enfin, elle avait poussé ses frères à me demander… C’est une femme si courageuse. Et si aimante envers moi. Je ne remercierai jamais assez le Seigneur de m’avoir confié à elle.
Pudique, il baisse la tête, prenant quelques rougeurs qui s’étirent jusqu’en haut de ses oreilles. Quelques secondes, Diane voit peut-être l’adolescent qu’il a pu être. Un frêle gaillard, aux membres trop grands, à peine solide, avec ses traits déjà émaciés, les yeux cernés de cauchemars. Au cœur déjà si gros qu’au sourire d’Eleanor, il se sentait s’effondrer, se dissimulant timidement derrière sa nuque baissée, le cœur battant à vive allure dans sa cage thoracique.
_ Allons ! Il n’y a aucun affront à me faire part de votre joie.
La réaction vive d’Aimable le surprend lui-même. Décontenancé, il détourne les yeux.
_ Je… Je suis accoutumé à entendre, à voir beaucoup de choses. Et la joie, le bonheur, n’y sont pas si fréquents. Alors n’ayez crainte… Parlez autant que vous le souhaitez. De vos joies, de vos peines, de vos inquiétudes. Je suis à même de les écouter. Et à dire vrai… Je suis hm… heureux que nous puissions en discuter.
Bafouille-t-il avec maladresse, grattant le coin de sa mâchoire dans une petite moue. Et pourtant, l’homme se sent des plus stupides quand Diane lui retourne la question. Comment se sent-il ? En cet instant – quoi ?
Elle s’adresse à l’entité. Directement à elle.
Sous la surprise, le bras d’Aimable retombe sur sa cuisse. Les yeux écarquillés, son cœur ralentit soudain. Une main l’enserre, à moins que ce ne soit l’inquiétude qui l’écrase. Son souffle s’est figé dans sa cage thoracique, la chair de poule recouvre ses bras quand il ressent dans sa cage thoracique un mouvement.
C’est une pression dans sa cage thoracique, ça remonte dans sa gorge, Ca exhale, c’est un souffle qui n’est pas le sien, il sent les muscles de sa gorge se contracter, d’autres choses qui ne lui appartiennent pas. Le grondement rauque qui s’arrache de sa gorge résonne comme l’orage jusqu’à ses côtes, la sensation est grisante et effrayante, le son s’étouffe d’entre ses lèvres.
Alors son cœur s’échappe de l’emprise de la Bête, il s’accélère, un frisson saisit Aimable. Sa main libre s’est plaquée nerveusement contre son torse, comme si sa main pouvait pousser le mufle de la Bête pour l’enfoncer dans ses entrailles. Malgré lui, la peur a figé ses traits, ses yeux se sont fixés vers le sol, ses muscles se sont contractés. Il reprend son souffle, ses traits reprennent leur fermeté habituelle, aux aguets à son tour, il surveille l’Ouroboros du coin des yeux, en oubliant de répondre à la question qui lui a été posée.
Quelques secondes sont nécessaires avant que le Chevalier ne rabaisse légèrement sa garde, assez pour reprendre la parole. Cette fois, sa voix est plus grave, plus grondante, les muscles du haut de son corps sont contractés.
_... Les souffrances physiques se sont réduites. Quelque chose a changé, beaucoup de choses. Mon… Notre Amie s’est manifestée plusieurs fois, notamment lors du Bal.
Un frisson lui échappe et sans se rendre compte, la pression de ses doigts est suffisante pour broyer la sucrerie qu’il n’a toujours pas portée à ses lèvres. Ses yeux sont ailleurs, son regard, braqué dans les obscurités de son esprit où il cherche la Voix.
_ Ce n’est pas comme avant. Cette fois, des… des crocs ont percé mon palais. Les siens. Et Elle m’a fait voir… des souvenirs. J’imagine… Une part de son histoire.
Le discours du Chevalier est plus décousu, plus maladroit. Aimable cherche ses mots, il n’a jamais parlé de ces choses là à qui que ce soit. Il n’y a plus de peur dans son regard : mais de la résignation.
Cette entité n'était pas seulement une Voix. Avait-elle été... Quelqu'un ?
Il sent une chaleur étrange, inhabituelle, germer au fond de son torse, monter jusqu’à ses joues, assez pour qu’un réel, un franc sourire, éclaire ses traits. Un élan de tendresse l’invite à s’avancer légèrement, avant que sa pudeur ne le rattrape, timide, il baisse prudemment la tête.
_ Je suis heureux pour vous, avoue-t-il. Sa voix gronde, viscérale, vibrante sous l’émotion. Il y a, dans ce ronflement, la voix d’un jeune homme, d’un adolescent. Cette joie lui rappelle ce jour où Eleanor l’a demandé en mariage. La malice dans son regard, l’amour, dans son sourire, toute cette chaleur qui l’a submergée. Sa main aurait aimé se saisir de celle de Diane pour la lui serrer. Lui offrir sa bénédiction et ses prières, mais il n’ose pas.
En un élan de tendresse, ses yeux clairs s’unissent aux siens.
_ Ce serait un grand honneur… Et un réel plaisir. Cela fait bien quelques mois que je n’ai pas vu Alaric, reconnaît-il d’un haussement d’épaules. Ils se sont entraînés ensemble de longues années, ont combattu côte à côte quand le Duc de Normandie a nécessité l’appui des De Bayard. La franchise, la fermeté, du Duc a su s’allier à la tempérance du Chevalier, jusqu’à ce qu’une étrange amitié naisse entre les 2 hommes.
Aimable a su percevoir ses sentiments à l’encontre de la Dame d’Orléans : il a surpris ses rêveries, les œillades qu’il lui adressait, les discrètes rougeurs qui atteignaient ses pommettes saillantes. Sa voix qui se fait plus assurée, plus appuyée, plus cassante, avant que les syllabes ne lui échappent, elles trébuchent entre ses lèvres, son souffle se perd et ses yeux sauvages cherchent alors les siens en un soutien inespéré. Aimable l’encourageant d’un signe de tête, d’une main sur son épaule ou se chargeant de continuer la discussion, de détourner l’attention, laissant un court répit à Alaric, le temps nécessaire pour lui de se ressaisir.
Aimable espère pouvoir assister à leur union. Ce serait un évènement des plus plaisants et l’aboutissement de mois à encourager Alaric. Enfin, son ami était passé à l’acte ! Il se sent fier de lui. Puis il sait, au fin fond de son être, que cette relation avec Diane ne pourra qu’être bénéfique pour eux deux. Il assurera sa protection, il veillera sur elle et à son bonheur. Elle échapperait enfin aux remarques de certaines personnalités de la Cour, au mépris qu’on adresse à sa condition ; son rang de Joyau, de Dame de compagnie et d’Epouse du Duc imposeraient enfin le respect qu’elle a toujours mérité. Ses qualités seront enfin reconnues. Alaric lui offrirait tout l’amour que son cœur blessé était capable de donner. Et lui, lui, il trouverait enfin la sérénité d’une relation bienveillante. Elle veillerait sur lui. Elle apaiserait probablement ces plaies enfouies sous sa peau balafrée, calmerait cette violence qui l’a toujours habité. Elle serait le refuge de son âme malmenée et esseulée.
A ses yeux, leur mariage symboliserait la venue de temps heureux pour deux personnes auxquels il tenait.
Et soudain, une pensée pour sa sœur lui serre le cœur. Hildegard. Il se souvient de sa joie, de ses rougissements, à la vue de la Dame d’Orléans. Que deviendrait-elle, après cette union ? Fermerait-elle, pour de bon, sa forteresse ? Laisserait-elle de nouveau sa lumière pénétrer dans ces lieux, assez pour que son cœur retrouve la clarté d’un sourire ? Il baisse songeusement les prunelles.
_ Je serais très heureux d’y assister. Cette union vous apportera beaucoup de bonheur, à tous les deux, j’en suis persuadé. Et je prierai le Seigneur pour que ce bonheur perdure toute votre vie, assure Aimable, Ses sentiments sont sincères et ce… Oh, je devrai me taire.
Aimable pouffe légèrement, passant une main le long de sa nuque dans un geste trahissant son malaise.
_ Enfin je sais qu’il tient sincèrement à vous et qu’il vous offrira tout ce qu’il est capable de donner. Votre bien-être sera sa priorité. Et je sais que vous veillerez sur lui comme vous savez si bien le faire. Cette union me réjouit et j’espère que les festivités seront à la hauteur de vos attentes. Puis-je vous aider d’une quelconque manière ? Et quel cadeau vous ferait plaisir ?
S’intéresse-t-il. Parler de mariage… Qui l’aurait crû !
Ce sujet est inhabituel pour le Chevalier : ces sujets sont habituellement réservés aux femmes de la Cour. Aux hommes tels que lui, sont réservés les sujets de guerre, de chasse, de tensions ou de combats d’ego. Heureusement, la présence de ces murs et leur solitude invitent Aimable à se dévoiler davantage. Il n’est pas que ce bougre sauvage et renfermé, rustre et bourru. Il dissimule un cœur sensible et romantique, d’ailleurs, son esprit s’évade sur son épouse alors qu’un sourire amoureux éclaire ses traits. La tension relâche ses épaules.
_ Eleanor m’avait demandé en mariage. Enfin, elle avait poussé ses frères à me demander… C’est une femme si courageuse. Et si aimante envers moi. Je ne remercierai jamais assez le Seigneur de m’avoir confié à elle.
Pudique, il baisse la tête, prenant quelques rougeurs qui s’étirent jusqu’en haut de ses oreilles. Quelques secondes, Diane voit peut-être l’adolescent qu’il a pu être. Un frêle gaillard, aux membres trop grands, à peine solide, avec ses traits déjà émaciés, les yeux cernés de cauchemars. Au cœur déjà si gros qu’au sourire d’Eleanor, il se sentait s’effondrer, se dissimulant timidement derrière sa nuque baissée, le cœur battant à vive allure dans sa cage thoracique.
_ Allons ! Il n’y a aucun affront à me faire part de votre joie.
La réaction vive d’Aimable le surprend lui-même. Décontenancé, il détourne les yeux.
_ Je… Je suis accoutumé à entendre, à voir beaucoup de choses. Et la joie, le bonheur, n’y sont pas si fréquents. Alors n’ayez crainte… Parlez autant que vous le souhaitez. De vos joies, de vos peines, de vos inquiétudes. Je suis à même de les écouter. Et à dire vrai… Je suis hm… heureux que nous puissions en discuter.
Bafouille-t-il avec maladresse, grattant le coin de sa mâchoire dans une petite moue. Et pourtant, l’homme se sent des plus stupides quand Diane lui retourne la question. Comment se sent-il ? En cet instant – quoi ?
Elle s’adresse à l’entité. Directement à elle.
Sous la surprise, le bras d’Aimable retombe sur sa cuisse. Les yeux écarquillés, son cœur ralentit soudain. Une main l’enserre, à moins que ce ne soit l’inquiétude qui l’écrase. Son souffle s’est figé dans sa cage thoracique, la chair de poule recouvre ses bras quand il ressent dans sa cage thoracique un mouvement.
C’est une pression dans sa cage thoracique, ça remonte dans sa gorge, Ca exhale, c’est un souffle qui n’est pas le sien, il sent les muscles de sa gorge se contracter, d’autres choses qui ne lui appartiennent pas. Le grondement rauque qui s’arrache de sa gorge résonne comme l’orage jusqu’à ses côtes, la sensation est grisante et effrayante, le son s’étouffe d’entre ses lèvres.
Alors son cœur s’échappe de l’emprise de la Bête, il s’accélère, un frisson saisit Aimable. Sa main libre s’est plaquée nerveusement contre son torse, comme si sa main pouvait pousser le mufle de la Bête pour l’enfoncer dans ses entrailles. Malgré lui, la peur a figé ses traits, ses yeux se sont fixés vers le sol, ses muscles se sont contractés. Il reprend son souffle, ses traits reprennent leur fermeté habituelle, aux aguets à son tour, il surveille l’Ouroboros du coin des yeux, en oubliant de répondre à la question qui lui a été posée.
Quelques secondes sont nécessaires avant que le Chevalier ne rabaisse légèrement sa garde, assez pour reprendre la parole. Cette fois, sa voix est plus grave, plus grondante, les muscles du haut de son corps sont contractés.
_... Les souffrances physiques se sont réduites. Quelque chose a changé, beaucoup de choses. Mon… Notre Amie s’est manifestée plusieurs fois, notamment lors du Bal.
Un frisson lui échappe et sans se rendre compte, la pression de ses doigts est suffisante pour broyer la sucrerie qu’il n’a toujours pas portée à ses lèvres. Ses yeux sont ailleurs, son regard, braqué dans les obscurités de son esprit où il cherche la Voix.
_ Ce n’est pas comme avant. Cette fois, des… des crocs ont percé mon palais. Les siens. Et Elle m’a fait voir… des souvenirs. J’imagine… Une part de son histoire.
Le discours du Chevalier est plus décousu, plus maladroit. Aimable cherche ses mots, il n’a jamais parlé de ces choses là à qui que ce soit. Il n’y a plus de peur dans son regard : mais de la résignation.
Cette entité n'était pas seulement une Voix. Avait-elle été... Quelqu'un ?
Mar 28 Déc - 19:14
Il n'y a point de véritable amitié sans une confiance entière |
Il était très plaisant de savoir qu’un énième ami de sa famille prendrait part à ses noces. Diane craignait secrètement que l’on ne désire pas participer à cette journée si heureuse, qui bouleverserait à jamais sa vie. La trentaine passée, elle savait fort bien qu’on avait un très mauvais avis sur son mariage tardif. Bien qu’elle ne soit ni pessimiste, ni autocentrée, la crainte que l’on décline ses invitations à sa cérémonie de mariage la hantait. Ainsi, le plaisir d’Aimable devint le sien et son visage s’illumina sincèrement, ravie de le savoir présent ce jour-là. Sans compter qu’elle savait qu’il avait de l’importance pour son futur époux, tout comme sa sœur Hildegard.
- J’espère que votre sœur également pourra se joindre à nous, je ne l’ai pas vue depuis votre dernière visite ici-même.
Quelques instants, elle songea à l’abbesse, son assurance parfois ébranlée en sa présence, mais également à son sourire qui s’accentuait lorsqu’elles se regardaient dans les yeux. Ses joues prenaient généralement une teinte bien rosée, laissant Diane perplexe. Jamais par son sourire elle n’avait intimidé une femme. Et la naïveté de la Duchesse était telle qu’elle ne songeait pas du tout à l’effet ravageur de son sourire sur la femme de foi. Maintenant qu’elle était le joyau de la saison, maintenant qu’elle serait l’épouse d’Alaric, est-ce que cela changera quelque chose entre elles deux ? Diane ne l’espérait pas, elle portait en très haute estime Hildegard qui représentait pour elle la bravoure à l’état pure chez la gente féminine.
Un détail dans le discours du Chevalier attira sa curiosité…
- Ses sentiments… Etiez-vous au courant depuis longtemps ?
Aucun reproche, aucune animosité. Il lui semblait juste que bon nombre de ses proches se doutaient de la nature des sentiments d’Alaric à son égard, alors-même qu’elle n’en était qu’au stade de chercher qui était l’auteur de ses lettres affectueuses et anonymes. Comme elle se sentait ridicule et naïve pour son âge ! Bien d’autres auraient compris depuis longtemps à sa place !
Elle l’écouta parler de leur union, de ce qu’ils pourraient apporter l’un à l’autre, de sa certitude qu’ils seront heureux. Forcément, le sourire sur le visage de la physicienne ne pouvait disparaître dans ses conditions. Enfin, lorsqu’il lui demanda son avis sur un cadeau, elle répondit le plus simplement du monde :
- Votre présence, ainsi que celle de votre femme et de votre sœur, sera le plus beau des cadeaux que je puisse espérer !
Qu’il ne tente pas de lui soutirer une idée, il se casserait le nez. Diane ne désirait rien d’autre que d’être entourée de ses proches, de ses amis et de se marier dans les meilleures conditions possibles avec Alaric. Tout le reste ne serait que des bonus à ses yeux et n’avait pas autant d’importance que la présence de ses êtres chers.
Elle apprit ensuite que son ami le Chevalier n’était pas celui qui avait initié son mariage, mais bien son épouse ! Quelle femme ! Cela ne l’étonna guère, à vrai dire. Non pas qu’elle estime Aimable comme un homme trop timide ou indécis. Au contraire, elle le voyait comme un homme sensible, observateur et réfléchi. Ce qui ne l’étonnait pas, c’était la démarche de son épouse. Elle avait cette petite graine de folie, en décalé avec son époque, qui plaisait à Diane et lui correspondait aussi, d’une certaine façon.
Le sujet glissa lentement sur l’Ouroboros. Aimable semblait surpris qu’elle s’exprime ainsi à lui, puis à son entité. Prenant dorénavant son rôle de médecin, plutôt que d’amie, elle s’apprêtait à écouter le Chevalier s’exprimer au sujet de sa condition particulière. Ce qu’elle entendit en premier fut la manifestation de l’Ouroboros. Ce n’était pas aussi impressionnant que la première fois qu’elle l’avait entendu, mais cela avait le mérite de lui faire hérisser les poils. Feignant de rester indifférente à cette voix bestiale, Diane laissa le temps à Aimable de reprendre le dessus, ses esprits, son souffle.
Au bal d’Augustine, alors qu’elle passait son temps à danser gaiement, dans l’insouciance la plus totale, Aimable avait lutté contre cette entité, ses crocs déchirant sa propre bouche, le regard des autres, comme une menace sur le point de découvrir son sombre secret. Cela avait dû être une extrême source d’angoisses et de souffrances pour lui. Diane admirait la force de son ami Chevalier, sa détermination à constamment avancer malgré les difficultés qui venaient de paire avec l’Ouroboros.
- Est-ce que vous sentez que vous contrôlez mieux la situation ? Que ses interventions sont plus faciles à gérer ?
L’entité lui avait fait voir des souvenirs. Une part de son histoire. Est-ce que cela se passait dans ses yeux ou dans son esprit ? Avaient-ils un lien simplement par leur cerveau ou également par le cœur ? Pour que ses crocs transpercent son palais, l’Ouroboros devait être là, terré au fond du corps d’Aimable. Comme cela intriguait la physicienne…
- Votre amie a eu une vie avant d’être avec vous, c’est ce que vous pensez ? Est-ce qu’elle avait son propre corps ?
- J’espère que votre sœur également pourra se joindre à nous, je ne l’ai pas vue depuis votre dernière visite ici-même.
Quelques instants, elle songea à l’abbesse, son assurance parfois ébranlée en sa présence, mais également à son sourire qui s’accentuait lorsqu’elles se regardaient dans les yeux. Ses joues prenaient généralement une teinte bien rosée, laissant Diane perplexe. Jamais par son sourire elle n’avait intimidé une femme. Et la naïveté de la Duchesse était telle qu’elle ne songeait pas du tout à l’effet ravageur de son sourire sur la femme de foi. Maintenant qu’elle était le joyau de la saison, maintenant qu’elle serait l’épouse d’Alaric, est-ce que cela changera quelque chose entre elles deux ? Diane ne l’espérait pas, elle portait en très haute estime Hildegard qui représentait pour elle la bravoure à l’état pure chez la gente féminine.
Un détail dans le discours du Chevalier attira sa curiosité…
- Ses sentiments… Etiez-vous au courant depuis longtemps ?
Aucun reproche, aucune animosité. Il lui semblait juste que bon nombre de ses proches se doutaient de la nature des sentiments d’Alaric à son égard, alors-même qu’elle n’en était qu’au stade de chercher qui était l’auteur de ses lettres affectueuses et anonymes. Comme elle se sentait ridicule et naïve pour son âge ! Bien d’autres auraient compris depuis longtemps à sa place !
Elle l’écouta parler de leur union, de ce qu’ils pourraient apporter l’un à l’autre, de sa certitude qu’ils seront heureux. Forcément, le sourire sur le visage de la physicienne ne pouvait disparaître dans ses conditions. Enfin, lorsqu’il lui demanda son avis sur un cadeau, elle répondit le plus simplement du monde :
- Votre présence, ainsi que celle de votre femme et de votre sœur, sera le plus beau des cadeaux que je puisse espérer !
Qu’il ne tente pas de lui soutirer une idée, il se casserait le nez. Diane ne désirait rien d’autre que d’être entourée de ses proches, de ses amis et de se marier dans les meilleures conditions possibles avec Alaric. Tout le reste ne serait que des bonus à ses yeux et n’avait pas autant d’importance que la présence de ses êtres chers.
Elle apprit ensuite que son ami le Chevalier n’était pas celui qui avait initié son mariage, mais bien son épouse ! Quelle femme ! Cela ne l’étonna guère, à vrai dire. Non pas qu’elle estime Aimable comme un homme trop timide ou indécis. Au contraire, elle le voyait comme un homme sensible, observateur et réfléchi. Ce qui ne l’étonnait pas, c’était la démarche de son épouse. Elle avait cette petite graine de folie, en décalé avec son époque, qui plaisait à Diane et lui correspondait aussi, d’une certaine façon.
Le sujet glissa lentement sur l’Ouroboros. Aimable semblait surpris qu’elle s’exprime ainsi à lui, puis à son entité. Prenant dorénavant son rôle de médecin, plutôt que d’amie, elle s’apprêtait à écouter le Chevalier s’exprimer au sujet de sa condition particulière. Ce qu’elle entendit en premier fut la manifestation de l’Ouroboros. Ce n’était pas aussi impressionnant que la première fois qu’elle l’avait entendu, mais cela avait le mérite de lui faire hérisser les poils. Feignant de rester indifférente à cette voix bestiale, Diane laissa le temps à Aimable de reprendre le dessus, ses esprits, son souffle.
Au bal d’Augustine, alors qu’elle passait son temps à danser gaiement, dans l’insouciance la plus totale, Aimable avait lutté contre cette entité, ses crocs déchirant sa propre bouche, le regard des autres, comme une menace sur le point de découvrir son sombre secret. Cela avait dû être une extrême source d’angoisses et de souffrances pour lui. Diane admirait la force de son ami Chevalier, sa détermination à constamment avancer malgré les difficultés qui venaient de paire avec l’Ouroboros.
- Est-ce que vous sentez que vous contrôlez mieux la situation ? Que ses interventions sont plus faciles à gérer ?
L’entité lui avait fait voir des souvenirs. Une part de son histoire. Est-ce que cela se passait dans ses yeux ou dans son esprit ? Avaient-ils un lien simplement par leur cerveau ou également par le cœur ? Pour que ses crocs transpercent son palais, l’Ouroboros devait être là, terré au fond du corps d’Aimable. Comme cela intriguait la physicienne…
- Votre amie a eu une vie avant d’être avec vous, c’est ce que vous pensez ? Est-ce qu’elle avait son propre corps ?