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20.02
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24.10
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10.10
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04.09
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13.06
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06.01
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L'humain a toujours su se construire des royaumes et composer plus ou moins bien avec les élites voisines. Mais ces hommes et ces femmes n'étaient pas les seuls à fouler cette terre de leurs pieds éphémères. Perdus entre le prestige de la noblesse et la vie froide de la paysannerie, nombres de vies se sont tissées les unes aux autres pendants des siècles, jusqu'à ce que les Rois et les Reines finissent par lutter concrètement contre les engeances qu'étaient les vampires et les lycanthropes. Toujours dans la discrétion la plus totale, bien entendu.

Qu'en sera-t-il de vous?
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Aimable E. De Bayard
HUMAIN - CHEVALIER

inventaire

Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
- Bon pour un item chez May
- 1 Onguent
Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
Pièces : 3915

badges


Aimable E. De Bayard
Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
- Bon pour un item chez May
- 1 Onguent
Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
Pièces : 3915
Ven 15 Jan - 22:50
Les dernières larmes de l’Hiver s’effacent sous les doux baisers du Printemps. Ainsi, les grandes étendues neigeuses se rétractent, disparaissent sous les caresses des crocus et des benoites, bien loin du linceul immaculé, ce sont de splendides toiles colorées que la Nature prend plaisir à dessiner. Les eaux abandonnent leur cercueil de verre, les torrents rugissent au loin, les ruisseaux chantent dans les prés. La vie anime les champs, les bêtes sont reconduites aux verts pâturages, guidées par les aboiements des chiens.  

Echo à toute cette vie, les enfants rient. Ils jouent dans les jardins de l’orphelinat, sous la surveillance de Marie. Debout près d’elle, veillant sur son propre troupeau, Aimable attend. Le Chevalier se tient droit, et fier.

_ Tu es paisible, Aimable. Je suis si heureuse de te voir en paix et sourire comme tu le fais.

L’homme lève un sourcil. Sourire ? Ceux qui ne le connaissent guère ne verraient que son faciès à jamais prisonnier d’une étreinte faite de chairs. Ses traits taillés à la serpe rappellent l’austérité des montagnes, son corps solide, d’une immobilité impressionnante, évoque leur séculaire gravité. Mais Marie, Marie elle, elle reconnaît la discrète retombée des épaules endolories. Elle reconnaît ses paupières mi-closes sur ses prunelles habituellement glacées. Le baiser d’un chat profitant des premiers rayons du soleil. Bien qu’en cet instant, c’est la joie des enfants qui l’échauffe. Aimable se contente de détourner les yeux, comme pris sur le fait, un élan de pudeur que Marie accueille d’un rire. Sa sœur finit par se lever ; belle femme d’une trentaine d’années, au ventre déjà porteur d’une troisième vie, ses longs cheveux châtains sont tressés, elle possède, comme lui, de précieux éclats d’argent sertis au sein de ses pommettes rosées. Le froid ravive le sang, elle s’avance, réunit les enfants, alors qu’Aimable, par réflexe, surveille qu’aucun d’entre eux ne s’est échappé. Frère et sœur finissent par rassembler les jeunes pousses, les graines d’une nouvelle forêt à venir. Avec maladresse, Aimable laisse sa main usée se perdre dans une chevelure farouche, en réponse, un enfant lui sourit.

Alors que le repas est distribué, Aimable sort de l’orphelinat et préfère s’asseoir sur les quelques marches qui le séparent des rues du village. Un couteau entre les doigts, il laisse la lame trancher quelques quartiers de pomme, qu’il glisse entre ses lèvres. Le jus est sucré. Encore acide ! Il retient une grimace, alors que le soleil facétieux taquine ses prunelles de ses rayons avides. Il s’affale, assez pour que l’ombre abrite l’argent de ses yeux, ses coudes se reposent et il observe le village qui s’étire sous ses yeux. Il descend, quelque peu, le long de la montagne avant que la forêt ne le dévore. Toutes traces de civilisation, ces quelques routes tracées, s’enfoncent entre les arbres et disparaissent bien loin des regards. Alors, ses propres yeux s’éternisent, traquent les ombres qu’il croit percevoir. Les légendes reviennent dans son esprit, les contes et les récits, ceux qu’on lui murmurait auprès du feu, tous ceux qui ont si longtemps hanté ses nuits. Et malgré l’âge, malgré les années qui passent, les cauchemars persistent. Ils viennent le traquer, l’empêchent de dormir. Seules les prières et la camomille de Côme l’aident à s’oublier dans les bras de Morphée, l’espace de quelques heures, l’inconscience le gagne. Mais profite-t-il du repos du bienheureux, ou celui du Maudit ? Ces nuits où son esprit s’évade, n’est-ce pas la Voix qui dévore son âme ? Y penser éveille le froid dans ses veines, à moins que ce ne soit le dernier soupir des neiges éternelles. C’est dans leur souffle qu’il retrouve l’aigreur d’une vie gâchée, la peur d’un hiver si tôt terminé ou le soulagement d’un printemps enfin arrivé. Nouvelle année qui s’annonce. De nouveaux affrontements à mener. Endurer, une fois encore, le fardeau qui écrase son dos et courbe son échine.

_ Aimable… Viens-tu m’aider à installer la table ? Nous allons offrir la soupe et le pain à ceux dans le besoin.

_ Je m’en occupe. Repose-toi.

Enfin, la voix d’Aimable se fait percevoir. Il se fait entendre, malgré les rires et les cris, c’est un murmure,  un son grave qui franchit ses lèvres, le grondement familier saisit sa gorge, son torse. La voix résonne dans les tréfonds de ses côtes, alors qu’il se redresse dans un grognement. Les muscles roulent, sous son vêtement, sous sa peau abîmée, c’est un mécanisme depuis longtemps rouillé. La lassitude l’effleure, mais il la chasse d’un geste vif alors qu’il fait rouler son épaule, un craquement d’os, et c’est à force d’huile de coude qu’il relâche les tensions de son corps. Ses mains saisissent l’épaisse table en bois, quelques enfants s’avancent, mais Aimable, d’un signe de tête, leur ordonne de s’éloigner. Il conduit la table dehors, Marie récupère de nombreux bols en bois, une grande louche, qu’elle confie aux orphelins. Finalement, c’est plusieurs soupières qu’Aimable apporte à table et lui se charge de récupérer le pain. Récupérant son couteau, il l’essuie sur son pantalon usé, avant de couper des tranches épaisses. Le pain est brun, énorme, une miche qui a passé quelques heures au fin fond de leur four, la croûte craque, la mie résiste. Il sait qu’elle sera nourrissante et se souvient, avec tendresse, que leur mère récupérait parfois une pincée de mie qu’elle glissait entre ses lèvres avides. Un orphelin sonne la cloche : le repas est prêt à être servi, bientôt, une petite queue se dessine devant Marie. Elle sert la soupe, lui fournit le pain et lorsque tous furent servis, Aimable récupère entre ses mains quelques tranches. Il s’éloigne, perchés au dessus du bec d’aigle qui lui sert de nez, les yeux d’opale et d’argent mêlés détaillent la beauté des montagnes, puis décèlent quelques personnes isolées. Naturellement, Aimable s’approche, se penche et offre le peu qui lui reste. Alors que la vie revient à la fin de l’hiver, les cœurs s’échauffent, les sourires éclosent, la solitude prend fin. Et pour autant, il persiste cette Voix lointaine, cette sensation qu’il fait tant pour effacer… Car combien même la neige fond, il reste cette gelée à l’aube, cette menace qui s’esquisse, lovée dans les ombres, murmurant dans le silence. Cette Voix qu'il entend, malgré les rires des enfants. Ses pas le mènent, jusqu'à une silhouette qu'il ne connaît pas et finalement, le mouvement qu'il lui adresse lui permet de revenir au présent. Au Printemps. L'aube d'un nouveau jour. D'un Jour où la Lumière prend le dessus sur l'obscurité.

_ Souhaitez-vous du pain ?

Noah
ARTIFICIEL

inventaire

Inventaire : trois sous
1 onguent
Espèce : devine
Emploi : arme de guerre
Situation maritale : paumé
Histoire : www
Pièces : 2707
DC : Vlad / Hermance / Jean / Mihnea / Bénédicte

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Noah
Inventaire : trois sous
1 onguent
Espèce : devine
Emploi : arme de guerre
Situation maritale : paumé
Histoire : www
Pièces : 2707
DC : Vlad / Hermance / Jean / Mihnea / Bénédicte
Sam 16 Jan - 23:54
Noah s’était éloigné, peut-être égaré. Pour comprendre ce qu’il faisait si loin de la capitale, il fallait revenir une journée en arrière. Il avait voulu s’entraîner. N’étant plus soldat, il n’avait plus accès à leur terrain. Et de toute manière Noah voulait s’entraîner à contenir sa transformation. Il voulait essayer de maîtriser la bête qui sommeillait en lui plus longtemps. Il s’était donc éloigné de la ville. Il avait marché toute la journée jusqu’à une forêt suffisamment fournie pour cacher ses petites affaires. C’était une sorte de jeu où il fallait se dévêtir, prendre l’apparence d’un monstre et voir combien de temps on pouvait rester ainsi sans avoir envie de tout détruire sur son passage. C’était un exercice auquel il se prêtait très souvent. Cependant depuis qu’il était cloisonné dans Paris, il savait qu’il n’était plus libre de ses mouvements. Il ne pouvait disparaître en pleine nature comme ça. L’Église avait forcément un œil sur lui…

Sa petite escapade ne se passa pas comme prévu. À la nuit venue, il pensait rentrer. Cependant il entendit des bruits de course dans les bois. Discret comme une ombre, il se faufila. Le pas de l’animal était agile mais pas aussi silencieux que celui d’une proie. Noah s’était contenté de rester tapi, à suivre le prédateur. Il avait fini par le voir. Le monstre. C’était un loup beaucoup plus gros et imposant qu’un loup ordinaire. De plus les sangs de Noah bouillonnaient en sa présence. C’était un lycanthrope. Son devoir et son envie de détruire la créature nocturne l’appelaient. Ni une, ni deux, il se mit à avancer vers le lycan. Il ne resta pas sous forme humaine et fragile. Oh que non ! Il prit lui aussi la forme d’un animal. Une chose ignoble à l’allure squelettique et aux membres anormalement longs. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la bête ne manquait pas de force. Et de par son poids réduit, elle était d’une rapidité extrême. Le lycan ne se laissa pas impressionner et ils en vinrent vite aux crocs et aux dents. Le sang fut versé. Beaucoup de sang. La bête était une machine de guerre. C’était comme si elle ne ressentait pas la douleur. Après un long combat acharné, le lycan finit par tourner les talons pour fuir. Mais la bête était tenace. Lorsqu’elle avait une proie, elle ne lâchait jamais.

Mis dans un état presque méconnaissable, le corps du lycan fut abandonné.

Épuisée et blessée, la bête quitta sa forme. Redevenant lui-même, Noah se tenait à quatre pattes nu comme un ver. Il avait dû déchirer ou perdre ses vêtements. Incapable de réfléchir, il lécha les blessures qu’il pouvait atteindre tel un animal. Puis il se traîna hors de la forêt. La lune commençait à descendre. Avait-il commis d’autres dégâts ? Il était incapable de s’en souvenir. C’était bien le problème des artificiels. Une fois transformé, il massacrait tout sur leur passage.

En arrivant au village, il n’y avait pas un chat dehors. Il ne risquait pas de rencontrer quelqu’un pour le questionner sur sa nudité. En parlant de ça, il trouva du linge en train de sécher sur un fil. Il ramassa ce qui sembla être à sa taille et les enfila avant de se sauver pour trouver un coin où dormir. Se sachant capable de se défendre de tout, il trouva un arbre auquel grimper. Il faisait froid et ses plaies piquaient. Il ne tarda pas à s’endormir.

Il se réveilla à une heure avancée de la journée, le corps endolori et meurtri par cette couchette de fortune. Il en oublia même où il dormait et tomba de son arbre, sans trop de mal heureusement. Il lui fallut un moment pour se remettre les idées en place et comprendre que ce qui l’avait éveillé n’était rien moins que l’odeur d’un souper. Noah trouva un chemin qu’il suivit sans réfléchir. Il tomba sur une bâtisse. Il y avait des gens : adultes, enfants, hommes et femmes. Son ventre gargouilla, lui rappelant que son dernier repas remontait à… un bout d’temps. Il les observa en silence, ressentant une drôle d’émotion devant ce tableau vivant.

Noah ne connaissait pas ces gens. Il ne savait même pas où il était. Puis il baissa la tête sur lui. Les vêtements étaient tâchés de sang. Il n’avait plus rien pour couvrir sa peau nécrosée. Serrant ses bras autour de lui, il comprit qu’il n’avait rien à faire là. Son être difforme n’avait pas le droit d’interrompre ce qui se déroulait là. Il tourna les talons avec l’idée de s’éloigner. Une voix l’interrompit. C’était une question même. Simple et généreuse. Noah tourna légèrement la tête, ses cheveux emmêlés cachant peut-être son visage mais pas son cou, ni sa nuque.

— J’vais faire peur aux enfants.

Ce n’était pas une réponse à ce qui était demandé. Mais l’homme comprendra peut-être qu’il valait mieux que Noah s’en aille.
Aimable E. De Bayard
HUMAIN - CHEVALIER

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Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
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- Bon pour un item chez May
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Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
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Aimable E. De Bayard
Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
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Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
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Mer 20 Jan - 10:49
La tignasse sombre est sauvage, la silhouette se tient en retrait.

Craintive ?

Par réflexe, le Chevalier s’immobilise, gardant entre ses doigts l’épaisse miche de pain qu’il s’apprête à lui donner. Un élan de timidité s’empare de son cœur et lui pourtant si valeureux se surprend à hésiter. Ses doigts abîmés pressent la croûte de la miche, alors qu’il se détourne instinctivement vers Marie.

Sa sœur semble sentir le poids de son regard – l’appel silencieux d’un petit frère qu’elle n’a cesse de protéger du Monde. Le visage de la jeune femme s’éclaire d’un sourire chaleureux.

_ Te faudrait-il un bol de soupe, mon cher frère ? Décidément, les hommes savent manier l’épée mais lorsqu’il s’agit de prendre une louche…

Elle verse la soupe épaisse dans un bol en terre cuite – quelques pommes de terre, des poireaux, malheureusement, pas de lard, même pour eux, il n’y en a pas. La femme repose une main sur son ventre rond et contourne la table, descend les quelques marches et craignant qu’elle ne glisse sur les dalles de pierre, Aimable la rejoint.

_ Attention à toi.

Il gronde, protecteur, sa main libre se refermant sur le bol pour en débarrasser sa sœur. Marie lui sourit et caresse sa joue, ignorant le contact rugueux de sa barbe, jusqu’à baisser les yeux vers l’inconnu. Bien plus accoutumée que son frère à discuter, elle rejoint ses mains contre son ventre et reprend.

_ D’où venez-vous, Messire ? Nous ne vous avons encore jamais vu ! Avez-vous besoin d’une pelisse ? Malheureusement, c’est bien l’un des seuls vêtements que nous pouvons vous proposer contre le froid.

Aimable s’approche et repose à proximité de l’inconnu le bol de soupe, la miche de pain qu’il prend soin d’envelopper dans un mouchoir brodé ; les initiales de son nom et le blason de leur famille y sont soigneusement brodés. Le chevalier adresse une autre œillade à l’inconnu et fronce les sourcils lorsqu’il croit percevoir un reflet d’un brun rougeâtre, sous les mèches noires. Banni ? Est-ce un condamné dont le visage a été marqué pour le reconnaître ? Ou bien lépreux ? La méfiance s’éveille et la Voix, en réponse, murmure à son oreille. Elle reste encore faible et Aimable s’efforce de l’ignorer, se reculant d’un autre pas avant de croiser les mains dans son dos. Sa sœur le rejoint et sa main rejoint l’espace tendu entre ses omoplates, elle sourit à Aimable pour l’inviter à se dérider. En réponse, la pression de ses épaules se relâche et ses yeux clairs s’abandonnent dans la contemplation de ses yeux d’un brun malicieux. Marie est une femme bien en chair, rayonnant d’un bonheur que son époux ne cesse de lui vanter. Elle et Aimable ont une relation fusionnelle et le petit frère, face à l’accompagnement de son aînée, accepte d’abandonner ses craintes.

Laisser place à ces valeurs qu’elle prend soin d’encourager chez lui : bienveillance, l’amour de son prochain. Les pires adversaires qu’ils doivent affronter ne sont pas des ennemis de chairs, ce n’est pas même leur société, non, ce sont toutes ces pensées qui séparent les hommes, les intolérances, la peur, l’incompréhension, le rejet. Et Aimable a tant de ces défauts ; la peur dirige sans cesse sa vie, il n’accepte pas les déviances – surtout pas les siennes. Accepter celles des autres est une tâche loin d’être aisée mais Marie, Constantin, ne cessent de l’y encourager. La reconnaissance et les remerciements qu’on lui apporte soulagent le fardeau de la chair qui s’accroche à ses os.
Parlant de soulagement, il hésite mais ses mains décrochent la broche qui attache sa pelisse à ses épaules ; la cape est assez épaisse, faite d’une laine grise, rêche, mais chaude. Aimable s’approche de nouveau et repose près de l’inconnu le vêtement.

_ Vous en aurez plus besoin que moi. Les temps sont frais, la neige est encore là.

Il l’a murmuré, alors que ses yeux s’abaissent. Ses bras solides entourent sa taille épaisse, alors qu’il se redresse sur ses cuisses charpentées, se frictionnant pour raviver la chaleur dans ses membres. Marie sourit et son attention est finalement attirée par un enfant qui tire sa manche, la jeune femme s’éloigne en sa direction alors qu’Aimable préfère observer la beauté du soleil, scellé entre deux sommets montagneux.
Noah
ARTIFICIEL

inventaire

Inventaire : trois sous
1 onguent
Espèce : devine
Emploi : arme de guerre
Situation maritale : paumé
Histoire : www
Pièces : 2707
DC : Vlad / Hermance / Jean / Mihnea / Bénédicte

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Noah
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Histoire : www
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DC : Vlad / Hermance / Jean / Mihnea / Bénédicte
Mer 20 Jan - 12:00
Noah les regarda avec curiosité. Cette femme et cet homme étaient étrangement bon avec un étranger. Ils lui offraient à manger et même de quoi se couvrir, alors que Noah ne pensait même pas au froid. Son attention était trop occupé avec ces gens. Ils parlaient bien, avaient de beaux vêtements. C’était sûrement des riches. Noah osa montrer sa vilaine trogne. Il ne lui semblait pas être déjà venu aussi loin. En fait…

— Paris, M’dame. Mais j’crois que ’me suis trop éloigné. J’suis perdu.

En effet il avait totalement perdu son chemin. Sa trac de la nuit dernière l’avait fait s’éloigner de la capitale. Et après le carnage qu’il avait fait de sa proie, il n’avait plus que comme solution de fuir loin sans se soucier de la direction. Puis il avait fallu voler des vêtements. Que de péripéties pour arriver ici.
Noah regarda le mouchoir brodé, incapable d’en reconnaître les armoiries. Mais cette fois il était certain de leur lignage. Il se mit accroupi et s’approcha du repas offert. Il tendit la main et se saisit du bol. C’était chaud, ça faisait du bien. Il remercia avant de porter le bol à ses lèvres. Il en engloutit une longue rasade avant de l’écarter de lui et de lâcher un lourd soupir de contentement. Bien qu’il jouait les braves, il avait faim. Il n’avait pas dîné, ni petit-déjeuné. Et il ne savait même pas si l’heure du déjeuner n’était pas déjà dépassé. Il sentit la blessure sur son blanc lui faire mal, mais cela ne le fit même pas grimacer. Avec sa chute au réveil, il se demandait dans quel état c’était.
Remarquant le vêtement au sol, Noah leva les yeux vers l’homme qui s’en était défait. Il allait pour protester, mais son regard fut attiré par l’approche d’un enfant. D’un geste un peu brusque, renversant un peu de soupe par terre et sur ses mains, Noah reposa le bol et tira sur ses vêtements pour se cacher. Puis il remonta ses genoux à son visage pour se replier sur lui-même. Étrange, Noah l’était. Mais il n’était pas du genre à imposer à un regard innocent sa peau violacée, victime d’expériences qu’il aurait refusées si on lui avait expliqué les tenants et les aboutissants. Lorsqu’il entendit des bruits de pas, il releva suffisamment la tête pour pouvoir voir se son œil droit la femme et l’enfant s’en aller. Et puis soudainement l’enfant se retourna et agita sa petite main dans sa direction accompagné d’un sourire radieux. Noah resta figé devant ce spectacle. L’innocence de ces petits êtres était parfois surprenante.
Noah se détendit un peu mais plaqua son visage contre ses genoux. Il n’était peut-être pas uniquement un monstre après tout. Il finit par lever la tête vers le grand homme bien bâti. Et lui, que pensait-il de Noah ?

— M’appelle Noah.
Aimable E. De Bayard
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Aimable E. De Bayard
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Ven 22 Jan - 9:54
A l’aube, lorsque le soleil s’élève, le ciel s’éclaircit entre les sommets rocheux des montagnes.

Il en est de même pour les yeux de l’étranger.

Entre ses mèches sombres, hirsutes, ses paupières dévoilent prudemment des prunelles d’un bleu particulièrement intense. Saphirs enchâssés au sein d’un or blanc, la peau immaculée se laisse alors corrompre d’un derme violacé. La peau nécrosée déforme le faciès humain, emporte la lèvre inférieure, c’est une chair violacée par le contact de l’air, les yeux eux-mêmes ne sont pas épargnés… Sous ses prunelles, la même nécrose ronge sa peau. S’agit-il de brûlures, de putréfaction ? Malgré tous ses efforts, ses yeux se plongent dans cette morbide contemplation, la curiosité rapidement éteinte par un dégoût qu’il s’efforce de ravaler. Instinctivement, une peur s’éveille ; celle de le toucher, celle d’être contaminé, la lèpre est une menace qui reste tout aussi présente que la peste. Ces maladies sont les seules causes possibles de telles lésions, les seules causes qu’il peut identifier tout du moins…

Paris ? Délire-t-il ? Paris se trouve si loin d’ici… Est-il souffrant ? La fièvre vient-elle donc le terrasser, troubler sa raison ?

Bien qu’il reste imperturbable, peut-être qu’une légère pâleur le trahit. Marie, elle, s’est reculée d’ailleurs d’un pas, surprise, se plaçant instinctivement derrière l’épaule de son frère sur lequel elle repose une main. Inquiète, l’intervention de l’enfant accompagnée du geste vif de Noah la font sursauter et, penaude, elle s’excuse en s’inclinant légèrement. Maternelle, elle entoure l’enfant de ses bras et s’éloigne, cherchant à le protéger de la vue de l’homme blessé. Mais lorsque l’enfant élève la main pour saluer le malade, c’est une leçon de compassion qu’il offre aux adultes présents. Marie, d’ailleurs, élève les yeux vers Aimable et le Chevalier, en réponse, incline la tête avant de s’’approcher d’un pas pour se pencher. Il protège ses mains en tirant sur ses manches, récupère le bol que l’homme a manqué de renverser pour le lui rapprocher de nouveau. S’étant agenouillé près de lui, il restait à une distance prudente d’un mètre.

Il perçoit le mouvement de Noah avant même de le voir, et après quelques secondes, il laisse ses yeux farouches effleurer le regard de son interlocuteur. Il essaye de s’habituer à la vision de ses traits effrayants, ceux d’un homme qu’il pense mourant. Constantin lui a sans cesse parlé de bienveillance et lui-même… Lui-même essaye de respecter ces principes, de museler tout ce que cette vision éveille en lui, de cet instinct de survie qui lui crie de s’éloigner. De ces peurs purement viscérales, celles de la différence, d’un danger inconnu… La menace à la fois terriblement abstraite d’une maladie qu’il connait à peine, mais dont les conséquences si concrètes le glacent d’effroi. Il ne peut qu’imaginer la souffrance de sentir sa chair se nécroser, se détacher par lambeaux, mettant progressivement à vif les nerfs, les os. Aimable ignore cette résistance extraordinaire que possède Noah, cette résignation ; que son état est dû à cette Eglise pour laquelle il s’est tant de fois dévoué. Noah est un martyr, mais dont le nom ne sera probablement jamais sanctifié.

_ Noah… Je me nomme Aimable Eleuthère Séraphin De Bayard. Vous êtes à proximité de notre domaine et nous sommes à une certaine distance de Paris, je dirai quelques jours, longs jours de marche. Mangez à votre faim, prenez des forces. Vous devriez… protéger votre peau, nous avons peut-être de quoi panser vos mains et vos pieds pour les protéger du froid. Si nous pouvons vous aider d’une quelconque manière, n’hésitez pas, nous ferons de notre mieux.

Ses yeux finissent par se diriger vers l’orphelinat. Les bols retournent sur la table et finalement, les enfants les rapportent à l’intérieur du bâtiment. Finalement, leurs rires et leurs chants laissent place au meuglement lointain d’une vache, à la caresse du vent entre les arbres. Aimable apprécie cette ambiance paisible et finit par se redresser, il masse songeusement ses mains usées.

_ Si vous avez besoin d’un logis le temps de quelques nuits, nous pouvons en discuter avec Marie… Avez-vous… besoin de soins ? Notre Père ne devrait venir que demain, en ces montagnes, il n’a d’autres choix qu’apporter son soutien à de nombreuses paroisses… Quant à Paris, je m’y dirigerai d’ici la semaine prochaine, si vous le souhaitez, nous pourrons faire le chemin ensemble.

Noah
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Inventaire : trois sous
1 onguent
Espèce : devine
Emploi : arme de guerre
Situation maritale : paumé
Histoire : www
Pièces : 2707
DC : Vlad / Hermance / Jean / Mihnea / Bénédicte

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Noah
Inventaire : trois sous
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Histoire : www
Pièces : 2707
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Ven 22 Jan - 13:02
En réalité Noah était trop habitué à la réaction des gens quand ils le voyaient. C’était ce qui arrivait tout le temps quand l’Église Souterraine l’avait relâché. Depuis il avait trouvé une écharpe et des vêtements trop grands pour se cacher. Mais il avait tout perdu. Il allait donc devoir affronter à nouveau cette peur. Et avouer qu’il n’était pas malade le faisait passer pour un menteur ou un fou. Il ne savait jamais sur quel pied danser. Il lui fallait réfléchir et surtout… assimiler l’information concernant la distance avec Paris. Il était pourtant certain que sa transformation n’avait duré qu’une nuit. Il avait perdu la notion du temps, avait parcouru des lieues et des lieus sans se fatiguer. Il avait tué ce lycan, mais était-ce la seule personne étripée qu’il avait laissé dans son sillage ?

Perdu dans ses pensées, incapable de se souvenir, il sortit un peu de sa coquille pour prendre le petit pain. Puis il tendit le mouchoir à Aimable alors qu’il lui parlait de soin et de partir pour Paris ensemble.

— Ch’uis pas malade, laissa-t-il tomber. C’est des brûlures.

Il avait pris la première excuse qui lui était passé par l’esprit. Tout en découpant son pain en petit morceau qu’il jeta dans le bol de soupe, il poursuivit :

— J'vous jure ! Ça date. Mais c’est trop grave pour que ça s’soigne.

Quant au voyage de retour, c’était difficile de prétendre qu’il pouvait trouver son chemin seul. On se perdait facilement en montagne. C’était peut-être pour ça qu’il était totalement désorienté.

— J’veux bien faire la route avec vous, M’sieur. D’ici là, pensez pas à moi. Si z’avez une écurie, j’y dormirai. Balancez-moi un bout de pain par jour, me débrouille.

Il y avait probablement du gibier sur le domaine de ce noble. Si Noah avait faim, il pouvait chasser si besoin. En espérant que… Non, il ne devait pas utiliser sa transformation. Cet homme et sa sœur semblaient gentils et bons. Ce serait triste s’ils leur arrivaient quelque chose.
Les bouts de pain imbibés de soupe, Noah les cueillit entre ses doigts pour les gober rapidement. Au fond du bol, il restait des morceaux de légumes auxquels il fit subir le même sort. Une fois fini, il essuya ses doigts dans ses vêtements.

— C’était très bon. Merci.

Maintenant qu’il avait le ventre plein, il se rendit compte que ça faisait longtemps qu’il n’avait pas mangé. Donc il avait vraiment eu un trou de mémoire de plusieurs jours. Il soupira. Auparavant dans les sous-sols de l’Église où il était retenu, il était incapable de se rendre compte combien de temps il restait sous sa forme de bête. Pour la simple raison qu’il ne voyait pas la différence entre le jour et la nuit. Il croyait se transformer un certain temps, peut-être quelques heures, puis revenir à lui. Ne pas savoir ce qu’il s’était passé l’arrangeait, car il ne se souvenait pas de ce qu’il subissait. On s’était contenté de lui dire que pour faciliter sa capacité à redevenir lui-même, il devait être très fatigué. Décidément, il n’y avait aucun avantage à être ce qu’il était. S’il avait su…
Aimable E. De Bayard
HUMAIN - CHEVALIER

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Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
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Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
Pièces : 3915

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Aimable E. De Bayard
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Lun 25 Jan - 10:15
Lorsqu’il élève la main, Aimable discerne que la corruption ronge ses chairs bien au-delà de son visage… Jusqu’où s’étendent ces blessures ?

Les frottements du tissu ou de l’air contre cette chair mise à nu doivent sans cesse raviver sa souffrance, redoute-t-il l’infection ? Peut-être n’est-ce qu’une question de temps avant que le pus n’infeste les plaies visibles, avant que son corps ne se putréfie pour de bon, qu’il ne gonfle sous la fièvre et se déchire sous l’usure. Peut-être que la nécrose est déjà si profonde qu’à certains endroits, elle atteint l’os. Ces pensées sont désagréables, invasives, intrusives. Est-ce la Voix qui les susurre. A moins que ce ne soit ses expériences de combattant.

Bien qu’il n’y ait plus de guerre depuis longtemps, il a déjà connu les affres des combats. Il a déjà été blessé et pis que tout, il a déjà vu des amis se recevoir des blessures dont ils ne parvenaient pas à guérir. Les saignées l’ont toujours mis à mal, il redoute les corps visqueux, épais, des sangsues, il a déjà vomi face au membre amputé d’un ami. Aimable est sensible, son frère ne cesse de le lui dire, crachant ce fait comme un défaut. Une faiblesse.

Finalement, Aimable récupère le mouchoir. Des brûlures ? Ses yeux clairs observent prudemment l’homme, sans jamais défier son regard ; ses propres prunelles s’esquivent. Il a entendu parler d’évènements tragiques. En ces montagnes, il est commun que les plus pauvres se reposent au dessus de leur vache pour profiter de leur chaleur… Mais ils deviennent alors les premières victimes des feux de cheminée. Il suffit d’une étincelle, pour que le foin s’embrase et que la charpente en bois prenne feu. Aimable est déjà intervenu, lors d’un incendie ; il se souvient avoir passé les grands sceaux emplis d’eau froide. La maison, semblable à un dragon, ronfle un nuage noir alors que toute sa charpente s’anime, craque, l’animal s’avance d’un pas, une part de la bâtisse s’effondre. Les cris, ceux qu’on évacue, se roulent dans la neige, le silence et l’obscurité qui retombent. Les braises et les chairs qui crépitent.

A la demande du jeune homme, Aimable reste silencieux. Sa main replie soigneusement le mouchoir, qu’il glisse dans la poche de son manteau. Des écuries ? Marie aimerait l’héberger. Mais Aimable ne se sent pas assez en confiance pour prendre un tel risque. Ulric refuserait la venue d’un gueux au sein de sa demeure – voleur, cracheraient ses yeux gris. Doit-il abriter ce pauvre erre dans ses écuries ? Il préviendrait Isabeau, Richard, de ne pas l’approcher. Il informerait Eleanore, qu’elle ne s’effraie pas face à lui et qu’elle n’aille pas chercher sa compagnie. Aussi généreux et compatissant soit-il, Aimable ne peut taire cette méfiance viscérale. La Voix montre les crocs, dans son esprit, grondement fugace qu’il fait taire d’un battement de paupières.
Comme toujours, le grand chevalier tranche par sa quiétude, ce calme hérité des montagnes, ses traits à jamais figés dans cette pierre immuable. Ces muscles si tendus qu’aucune expression ne s’amuse à le traverser. Tout est sans cesse contrôlé, le rythme de son souffle, les mouvements qu’il exerce, les pensées qu’il prend soin de décortiquer. Déjà, il prévoit de fermer portes et volets, mais aussi, d’approcher la date de son départ. Reconduire au plus vite ce garçon d’où il vient, avant qu’il ne présente un quelconque danger.

_ Je vais vous conduire jusqu’à mes écuries. Je vous demande d’être prudent.

Prudent, un mot soigneusement choisi pour inviter le dénommé Noah… à faire preuve d’éducation. Qu’il n’aille pas semer la zizanie dans son domaine. Aimable se redresse, de toute sa hauteur. Il a hérité de son père une charpente solide, bien qu’il est loin d’avoir la masse énorme d’Ulric. Ses yeux se tournent vers sa sœur et finalement, il lui offre un signe de tête. Marie finit par revenir vers eux, suivie de ses deux enfants. Elle s’accroche au bras de son frère et tous deux s’éloignent alors d’un chemin dallé ; l’un des enfants mène une petite ponette, au dos chargé de casseroles, qui hoche la tête au rythme de leur pas. Noah entend peut-être frère et sœur s’adresser quelques mots. Aimable questionne sur la matinée, Marie répond que tout s’est très bien déroulé. Qu’elle s’inquiète de voir qu’il y a moins de monde. Aimable la rassure : peut-être que certains n’ont simplement plus besoin d’aide, beaucoup ont descendu dans la vallée. Travail, ils vont y chercher. Marie hoche la tête et finalement, frère et sœur se séparent à un carrefour protégé d’une croix. Marie sourit à Noah et se signe.

_ Que Dieu veille sur vous, Noah. Aimable… A très vite, prends soin de toi, embrasse Isabeau, Richard et Eleanor de ma part !

Aimable incline la tête et tourne les yeux vers Noah pour s’assurer qu’il le suive toujours. Peu loquace, le chevalier remonte le chemin fait de terre. Le village est à une dizaine de minutes à pieds, puis vingt. Ils croisent du bétail, des vaches qui paissent les jeunes herbes du printemps. Certaines d’entre elles élèvent leur museau et poussent un meuglement de bienvenue. Et un peu plus loin, le bois, non, la forêt. Ils commencent à monter un chemin plus pentu, s’approchent d’une bâtisse sombre, en pierre grise. Fièrement dressée sur deux étages, on devine quelques murs de pierre la protégeant des curieux. Entourée de jardins, quelques servantes s’en occupent et saluent avec respect Aimable, qui se contente d’un signe de tête. On observe avec curiosité et surprise Noah, mais personne n’ose les arrêter. Ils approchent du mur en pierre, plus haut qu’un homme et Aimable pousse l’épaisse porte en bois.

Ils pénètrent dans une cour intérieure. Un vieux chêne abrite un banc, sur lequel sa douce épouse est assise. La femme, âgée d’une trentaine d’années, élève ses doux yeux. Son corps est aussi généreux que son âme ; une poitrine épaisse, un ventre rond, des hanches ouvertes et des cuisses épaisses, son visage aux joues rondes s’éclaire d’un beau sourire.

_ Aimable !

Richard et Isabeau se battent à l’épée. Richard, l’aîné, doit avoir une dizaine d’années. Ses cheveux bruns, mi longs, sont retenus en catogan. Quelques mèches farouches tombent devant ses yeux très clairs, aussi sérieux que ceux de son père et face à Aimable, l’enfant sourit, se redresse dignement en abaissant son arme. Isabeau, plus jeune d’une poignée d’années, possède une chevelure hirsute, le corps potelé d’un enfant.

_ PERE !

La petite fripouille bondit en avant et Aimable le récupère dans ses bras sans un effort, l’installant contre son torse avec tendresse.

_ Calme, Isabeau.

Il va caresser les cheveux de Richard et prend, un instant, la main de son épouse en un geste de tendresse. Richard remarque alors Noah et l’enfant hésite, mais salue l’étranger en inclinant le haut de son torse. Plus inquiet, Richard préfère s’éloigner vers sa mère et Aimable repose alors Isabeau.

_ Eleanor, Richard, Isabeau, nous allons accueillir quelques temps Noah dans nos écuries. Il m’accompagnera lors de mon trajet à Paris. Je vous demande de le traiter avec respect et à le laisser se reposer. Il est éreinté de son voyage.

Une façon comme une autre de les convier à ne pas trop le côtoyer… Les enfants hochent gravement la tête, mais déjà, Isabeau s’approche alors de Noah.

_ Tu as beaucoup voyagé ? Pourquoi tu as de la terre partout ?

Aimable cligne des paupières et retient son fils par l’épaule.

_ Oui, il a voyagé. Et ce sont des brûlures, Isabeau.


_ Oh. Tu n’as pas trop mal ? Moi quand je me brûle, maman me met de l’eau froide ! Tu veux de l’eau froide ?

Aimable soupire et lève les yeux vers Noah.

_ Puis-je vous faire préparer de quoi vous laver… ? Nous devrions pouvoir vous fournir de nouveaux vêtements…  
Noah
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Emploi : arme de guerre
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Histoire : www
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Noah
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Lun 25 Jan - 16:43
Puisqu’Aimable ne l’avait pas récupéré, Noah se permit d’enfiler l’étoffe. Il était reconnaissant pour ça aussi. Les gens étaient drôlement gentils ici ou alors il était juste tombé sur les bonnes personnes. Il se contenta de suivre le mouvement sans rien dire. Ce n’était pas parce qu’il était silencieux qu’il était sourd. Il écouta les deux adultes discuter sur le chemin tout en se tenant à une distance raisonnable derrière eux. Il n’avait pas à se tenir à proximité de nobles gens. Noah savait au moins ça.

Tout en observant le paysage, il cherchait à s’orienter ou se souvenir de quelque chose. Le tourisme ne l’intéressait pas. La beauté des lieux non plus. Il n’avait pas ce genre de réflexions. Et heureusement personne ne le lui demanda. Il ne parla qu’une fois lorsque la femme partit par un autre chemin. Il la remercia pour le repas, lui souhaita que Dieu l’accompagne, puis il se remit en route.
La route fut longue, mais Noah ne s’en plaignit pas. C’était de sa faute s’il était venu s’égarer en campagne. Lorsqu’ils approchèrent enfin la demeure, Noah tint les bord de la pelisse fermée. Ça ne changeait pas grand chose puisque son visage était à découvert. Enfin ça empêchait de voir l’étendue des dégâts…

Face à la petite famille d’Aimable, Noah resta toujours en retrait. Et dès qu’on posa les yeux sur lui, il s’inclina respectueusement. Il mémorisa les noms de ces bienfaiteurs. En voyant le geste du père de famille pour retenir son fils, Noah fronça brièvement du nez. L’homme ne croyait sans doute pas à son histoire de brûlure. En même temps qui pourrait y croire ? Puisqu’on répondait pour lui au question, Noah se contenta de détourner la tête pour cacher ses stigmates. Et pourtant on lui adressa de nouvelles questions. Il devait répondre au père en premier, non ? Il osa finalement un regard vers Aimable pour jauger sa réaction.

— Vous chagrinez pas pour moi, M’sieur. J’vous ai dit : j’ai besoin de rien. Et j’vous gênerai pas.

Il était habitué à demander la charité, mais c’était des riches. Ça devait déjà pas mal les embêter d’accueillir un « malade ». Et enfin, Noah posa les deux sur l’enfant pour lui répondre.

— Non, fait pas mal. Je les ai d’puis longtemps.

Noah se rendit compte à la tête du petit qu’il parlait sans doute très mal. Alors il leva à nouveau les yeux vers Aimable et sa femme.

— Pardon, M’sieur, M’dame. J’cause mal.

C’était dans des moments comme ça où il ne se sentait pas à sa place qu’il aimerait pouvoir se soustraire aux regards des gens. Il n’était qu’une attraction/un fardeau pour ces nobles. Noah commençait à regretter d’avoir accepté l’aide d’Aimaible. D’autant que le petit semblait curieux. Sachant où se tapirait Noah, il y avait des chances pour qu’il vienne l’espionner. Le père n’aurait jamais dû en parler si ouvertement devant ses enfants. Noah se méprenait peut-être : les enfants pouvaient être très sages ou avoir peur de s’approcher.

— Merci d’m’accueillir.

Il se passa une main dans sa tignasse, ses doigts venant gratter sa nuque. Si ça se trouve la dame n’allait pas accepter sa présence et exiger qu’il s’en aille de suite. Noah ne savait pas comment ça marchait ici.
Aimable E. De Bayard
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Aimable E. De Bayard
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Mer 27 Jan - 21:35
Aimable, comme à son habitude, ne laisse aucune émotion troubler ses traits. Son visage, toujours et sempiternellement figé dans cette expression insaisissable, les sourcils froncés, le regard fixe, les lèvres scellées. Dieu seul sait les pensées qui viennent le traverser – quoi que, Dieu lui-même doit fermer les yeux face aux hérésies que la Voix susurre sans cesse dans son esprit. Ses mises en garde, il n’y accorde plus même d’attention, habitué à ce que l’Ouroboros vienne toujours se manifester. C’est un débat sans fin, un monologue, une litanie, une tyrannie.

Aimable détourne finalement les yeux, il ne laisse jamais ses prunelles s’éterniser dans celles de ses congénères, préférant observer leurs lèvres, leur col, leurs mains. En cet instant, ses yeux reviennent naturellement interroger du regard son épouse – il cherche, sur son visage, un refus ou une acceptation. Et pourtant, il connaît déjà sa réponse. Les joues rondes d’Eleanor s’éclairent d’un sourire chaleureux, ses doux yeux s’en plissent alors qu’elle hausse les épaules.

_ N’ayez pas d’inquiétudes, nous sommes nombreux à parler dans notre jargon !

Eleanor, comme lui, a grandi dans ces montagnes… Mais contrairement à lui, elle n’a jamais eu à endurer une éducation austère, les exigences de la Cour, d’une Noblesse qu’Aimable accepte comme un devoir. Finalement, la mère rassemble naturellement ses enfants, adresse quelques mots à Aimable – elle l’interroge sur sa matinée. Puis elle tourne les yeux vers Noah.

_ Avez-vous faim ? Soif ? Nous avons un peu de vin blanc si vous le souhaitez. Le puits se trouve à l’extérieur de nos murs, vous pourrez y chercher de l’eau si vous en ressentez le besoin.

Eleanor ne semble pas troublée par la surprenante apparence de Noah. La femme a déjà vu tant d’horreurs… Bien qu’elle n’en ait jamais parlé à son propre mari. Son assurance lorsqu’elle s’adresse à l’inconnu rappelle le ton bourru d’un paysan, mais adouci par ses manières maternelles. La bienveillance est une qualité que les De Bayard s’efforce de posséder. Le jeune Richard, plus craintif, s’est finalement éloigné alors qu’Isabeau, le plus jeune, reste à proximité. L’enfant flâne, non loin des écuries, se servant de son épée pour dessiner dans le sable. D’un regard, Isabeau surveille son père.

_ Vous pourrez vous installer dans nos écuries.

Aimable désigne, d’un mouvement de tête, les quelques abris surmontés d’un toit rudimentaire en ardoises. Chaque box est empli de pailles et seul l’un d’entre eux est occupé par une monture. Une jument, encore jeune, d’un doux pelage brun ; l’animal paisse en toute quiétude.

_ Je reviendrai vers vous un peu plus tard. Vous êtes libre d’aller et venir à votre guise dans la cour ou ses alentours. Nous allons retourner à nos appartements. Revenez au plus tard avant que la nuit ne tombe... C'est un conseil.

Aimable s’éloigne finalement aux côtés de son épouse. Isabeau s’approche prudemment de Noah. Traînant son épée en bois, il observe curieusement le visage et les mains de Noah avant de se mordre la lèvre inférieure. Le torse gonflé d’une fierté encore naïve, l’enfant finit par tendre son épée en direction de Noah.

_ Tu as vu mon épée ? C’est mon père qui me l’a faite. C’est pour chasser les loups. On n’aime pas les loups ici ! Ils mangent les chèvres et les vaches. Maman, elle a beaucoup de vaches. On en a plus de 10 !

Isabeau affirme, dans un grand sourire, avant de pencher de nouveau la tête sur le côté en rabaissant son épée.

_ Ta maison a brûlé il y a longtemps ?
Noah
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Noah
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Jeu 28 Jan - 22:33
À vrai dire, même si on l’avait houspillé pour sa manière de parler, Noah n’aurait pas pu y faire grand chose. Si, il aurait pu se taire. Autrement il était incapable de se corriger. On ne lui avait pas appris à bien parler. À l’origine il n’était qu’un simple paysan. Et même lorsqu’il s’est engagé en tant que soldat, il est resté l’humble garçon de ferme naïf et idiot. Ses anciens camarades soldats avaient essayé, mais les habitudes avaient la vie dure. Et depuis le temps qu’il ne les fréquentait plus, Noah avait oublié.

Il secoua négativement la tête lorsque l’épouse lui adressa la parole tout en gardant en mémoire la localisation du puits. Se passer de manger était une chose, mais boire était impossible.
Comptant bien se faire le plus discret possible, il remercia encore une fois la gentillesse de ces gens. Il s’inclina gauchement quand le couple s’éloigna. Laissé seul, Noah décidait de prendre place dans ses « quartiers ». Il s’approchait de l’écurie quand le gamin de tout à l’heure vint à sa rencontre. Il voulait profiter de l’absence de ses parents. Les gosses… Trop sûrs d’eux et crédules.
L’artificiel le regarda. Quelle fierté il pouvait lire sur le visage du jeune !

— L’est jolie, c’t’épée !

Il n’y connaissait rien, mais l’enfant sera sûrement content d’entendre un compliment sur son arme. Noah ne se serait pas gêné pour parler de l’inutilité d’une telle arme en bois. Hors ce n’était qu’un môme. Et s’il y avait bien un type de personnes dont il avait pitié, c’était les enfants. Plutôt que de s’intéresser à un jouet ou aux possessions de la famille, Noah tiqua sur le fait qu’il y avait des loups. En montagne, ce n’était pas étonnant. Toutefois il valait mieux s’y intéresser. Au cas où.
Il s’accroupit devant le petit, affichant un gentil sourire.

— Personne aime les loups, avoua-t-il sur le ton de la confidence. T’sais où ils attaquent souvent ? Vaut mieux que j’sache pour éviter les problèmes.

Ça pouvait être des créatures anormalement grosses. Noah devait être à l’écoute. Finalement il allait avoir de quoi s’occuper avant son retour à Paris. Il devait juste faire attention à ses habits cette fois et à ne pas se transformer en bête durant plusieurs jours. Ça éveillerait les soupçons de la maisonnée.

— Oui. Y’a très longtemps. Pour ça que ça m’fait pas mal tout ça.

Pour le démontrer, il pinça la peau violacée de sa mâchoire puis il tira dessus. En réalité il ne disait pas entièrement la vérité. Il avait mal, mais c’était bien trop faible pour être considéré comme une vraie douleur à ses yeux. De plus le petit n’avait pas besoin de connaître les détails.
Aimable E. De Bayard
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Aimable E. De Bayard
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Lun 1 Fév - 9:50
Au compliment, Isabeau gonfle fièrement son torse, le bedon en avant et l’épée levée. On reconnaît les belles joues rondes de sa mère, les yeux aux cils longs, l’acier des prunelles de son paternel. Dans sa tignasse brune décoiffée, on reconnaît la sauvagerie péniblement domptée d’Aimable. L’enfant est en bonne santé, son corps est vigoureux, son caractère est vif, joyeux.

Lorsque Noah s’accroupit devant lui, Isabeau sourit plus encore et range docilement son épée à sa ceinture : le geste est parfaitement maîtrisé, l’on devine que son père ou son oncle l’ont déjà entraîné au maniement d’une telle arme. L’épée en bois qu’il affiche aujourd’hui est l’excuse pour improviser moults batailles à l’encontre de sa mère, des serviteurs, sans prendre le moindre danger. Mais il a déjà eu à manier l’acier.

Les joues gorgées de sang, la vie ravivée par le vent frais de la montagne, ses yeux pétillent et il se penche pour écouter la confidence du « brûlé ». L’espace d’un instant, les yeux de l’enfant s’obscurcissent et il observe anxieusement autour d’eux. Les loups font peur, c’est ce que crient ses yeux lorsqu’il se mord la lèvre inférieure. Lorsque Noah pince la peau violacée de sa joue, Isabeau lève naturellement la main pour l’en empêcher ; ses mains potelées entourent celles usées de l’artificiel et les enserrent quelques secondes.

_ Il faut pas tirer ! Il faut pas gratter la croûte non plus ! Enfin c’est c’que maman dit.

Il le relâche finalement, croisant les bras sur son torse malingre alors qu’il s’accorde quelques minutes de réflexion. Une petite moue dubitative sur les lèvres, l’enfant finit par murmurer à son tour.

_ Je sais oui ! Ils rôdent le long du bois, ils attaquent le bétail. On a failli perdre une vache ! Y’a une fille aussi qui dit qu’elle a failli se faire attaquer il y a plusieurs mois. Ca aurait été près de la source, c’est à une bonne heure du puits, vers la montagne ! On y emmène les vaches pour monter dans les pâturages. Mon Père va souvent y patrouiller, il y va avec son cheval et mon oncle, Ulric De Bayard ! Il est très grand mon oncle.

L’enfant s’exprime avec un empressement dû à l’impatience. D’ailleurs, c’est avec connivence qu’il partage ses maigres connaissances à l’inconnu – Isabeau est un cœur tendre, comme sa mère. Peut-être tient-il même de son père, lorsqu’il repose une main sur l’épaule de Noah, un air sérieux sur le visage.

_ Si tu es en danger, crie ! Je viendrai avec mon épée et Père viendra aussi. Tu es en sécurité ici !

L’enfant sourit, avant de lever les yeux quand une servante traverse la cour. La jeune femme semble être sa nourrice ou, en tous cas, chargée de la surveillance de l’enfant ; elle s’arrête à quelques pas, intimidée. Isabeau se détache et va se réfugier dans ses bras. Ils échangent quelques mots et finalement, elle extirpe de son tablier une pomme que l’enfant récupère avec gourmandise. Isabeau croque dedans, la jeune femme s’éloigne, l’enfant se tourne vers l’inconnu pour se rapprocher de lui.

_ Tu viens de la vallée ? Tu veux de la pomme ?

A l’intérieur de la grande demeure, Aimable accompagne Richard jusqu’à son bureau et l’assiste, lorsqu’il tente d’écrire. Après une bonne demi-heure, le père efface l’encre sur les doigts de son fils. Il embrasse sa tempe, caresse sa nuque, puis s’approche de son épouse. Occupée à broder dans un siège à proximité de la cheminée, elle lui offre un sourire. Lui répond d’un baiser sur son front et se rend à la fenêtre pour observer songeusement la cour. Il voit Isabeau – le dénommé Noah – et s’immobilise. Les mains croisées dans le dos, c’est avec attention qu’il les observe.

L’homme ne semble pas mal intentionné envers les enfants… Il n’en reste pas pour autant prudent. D’ailleurs, il a toute confiance en ses serviteurs ; il sait qu’ils sont nombreux à veiller sur l’enfant. La surveillance est discrète, ce ne sont que des œillades que l’on adresse à Noah. Aimable connaît son fils, il sait que l’enfant aura bien tôt fait de s’effacer pour aller s’amuser avec sa toupie en terre cuite ou son cheval en bois…
Noah
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Noah
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Mer 3 Fév - 19:01
Noah fut surpris par le toucher de l’enfant. Ses petites mains n’étaient pas encore usées par les années. Sa peau d’enfant était douce et quelque part ça fit un drôle d’effet à Noah qui n’avait plus était touché si gentiment depuis… fort longtemps. Il sourit aux conseils du petit. Et ils en vinrent enfin au sujet le plus « intéressant ». Il retint les divers emplacements qui lui étaient cités. Il remercia pour tout et aussi pour sa proposition en cas de danger. Mais il savait qu’il n’allait pas avoir besoin de ça. Lycan ou pas, il s’en sortirait. D’aucun qualifierait ça d’excès de confiance. Noah, lui, se disait juste qu’il avait été modifié pour ça.

Il fit abstraction de l’intervention de cette domestique, parce qu’il n’était pas intéressé. Il se disait que c’était le bon moment pour s’éclipser, mais l’enfant ne perdait pas le nord. Noah se contenta de refuser la nourriture et d’affirmer :

— De beaucoup plus loin. Me suis perdu. J’devrais pas être là.

Il ne savait pas si Isabeau avait la notion des distances ou s’il savait où se trouvait Paris. Donc Noah se contenta de cette explication. Il se redressa enfin et s’étira. Tendant les bras au ciel, ses mains glissèrent pour découvrir ses avant-bras dans le même état que le reste. Noah laissa finalement ses bras retomber le long de son corps et les manches avec. Puis il s’excusa auprès de l’enfant en prétendant avoir besoin de repos.
Malgré l’insouciance dont il semblait faire preuve, Noah avait remarqué ces serviteurs qui les surveillaient à la dérobée. S’éloigner de l’enfant était aussi un signe qu’il leur adressait. Il ne lui voulait rien.
Tournant les talons, Noah prit le chemin de l’écurie. Il allait mettre son temps passé ici à profit. S’il n’y avait qu’une heure de marche jusqu’à la source, ça lui laissait le temps de faire l’aller-retour en une nuit et d’y inspecter les environs.

À l’intérieur de son nouveau refuge, l’artificiel trouva la place dont lui avait parlé Aimable. Un coin inutilisé parfait pour lui. Il s’excusa auprès du cheval qui était à côté et prit un peu de paille pour faire sa couchette. Refuser un peu de confort serait idiot, bien qu’il avait souvent dormi par terre jadis. Il ne dormit par contrairement à ce qu’il avait prétendu et il visualisait dans sa tête les chemins pris avec Aimable et les sentiers qu’il avait vu. Il se souvenait des traces d’animaux et en déduisait quel chemin menait vers quel endroit.
Aimable E. De Bayard
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Ven 5 Fév - 11:55
Isabeau est un enfant curieux.

Contrairement à Richard, il fait preuve d’un courage que seules l’innocence ou l’inconscience ne suffisent pas à expliquer. Sa bonté est celle de sa mère, bien qu’il soit un enfant malin, ambitieux, au caractère bien trempé. Richard est plus docile, plus réfléchi. Il a appris la prudence, la méfiance, mais aussi, les intérêts de la compassion, du respect et de la générosité. L’aîné est inquiet de ses responsabilités, alors qu’Isabeau, lui, sait déjà qu’il dispose d’une certaine liberté. Qu’il se consacre aux armes, à Dieu n’a pas tant d’importance !

Le fait que Noah mette de lui-même de la distance apaise les serviteurs, d’ailleurs, l’un d’eux finit par appeler de nouveau Isabeau pour qu’il laisse l’homme en paix. L’enfant le salue de la main, avant de rejoindre l’un des domestiques. Ses bras potelés portent difficilement un panier qu’il rapporte aux cuisines. Finalement, la servante rejoint prudemment Noah et préfère garder une certaine distance ; elle lui confie une couverture rudimentaire, une cape brune pour se recouvrir, puis s’efface sans un son.

Les heures défilent et Noah peut probablement assister à la vie du domaine des De Bayard. L’on parle des loups que l’on entend hurler dans la forêt, la nécessité de rentrer le bétail. L’on murmure au sujet des nombreux voyages que le Maître fait pour monter jusqu’à Paris, de ses cheveux qui grisonnent et de ses ordres de fermer les portes, les volets. L’on parle d’un marchand qui a rejoins récemment le village, des récoltes qui vont commencer, les caves que l’on ouvre. La fin de cet hiver trop long, dont les dernières neiges continuent à rafraîchir l’air. Un paysan passe, confie aux domestiques un panier pour remercier l’aide d’Aimable ; apparemment, il aurait récupéré son cheval de trait lorsque l’animal s’est soudain enfui de son pré. A savoir ce qui l’a effrayé ! La question est prononcée avec humour mais malgré les sourires, c’est un regard inquiet qui s’échange.

Ici, on est loin de Paris. Loin d’une ville faite de pierres, de dalles et de rues, où l’on craint plus les attaques des brigands que celles des bêtes. Ici, c’est une guerre perpétuelle, entre la nature, les hommes et les bêtes. L’hiver est un guerrier redoutable, qui a fauché beaucoup de vies, affaiblie de nombreuses familles. L’on en parle avec un respect mêlé de crainte. Dans la vallée, les attaques de brigands masquent le désespoir de certains qui n’ont plus l’argent, plus les ressources pour survivre. Ainsi, les De Bayard mais aussi d’autres familles mettent en place des repas hebdomadaires, après la messe. L’action n’est pas toujours utile, reste discutée par les uns comme les autres. Est-ce de la compassion ou du mépris ? Ils ne travaillent pas même la terre, s’appuient sur leurs richesses et leur redonnent simplement ce sur quoi ils se sont échinés tant d’années. Les domestiques, eux, protestent ; après tout, ce sont eux qui travaillent les jardins du domaine, conduisent le bétail jusqu’aux pâturages ! Ah, les conflits entre les hommes sont toujours là, combien même n’y ait-il pas de murs pour les emprisonner.

La course du soleil, dans le ciel, est cependant très vite arrêtée ; sa surface heurte les flancs des montagnes. Les boucliers faits de pierre écrasent l’astre solaire, ses rayons s’étouffent, leur chaleur disparaît. Entre les hauts murs du domaine, l’obscurité tombe et Noah voit que les serviteurs s’empressent de fermer la grande porte de bois. On la verrouille à l’aide d’une planche en bois, épaisse. Pour sortir de la cour, il faudra escalader le mur ou l’arbre, ou prendre le risque d’ouvrir la grande porte. Les domestiques rejoignent la bâtisse et l’on discerne la lueur des bougies, d’un feu de bois. Ici, on dort et on se lève tôt. Les bougies coûtent une fortune…

Aimable mange en compagnie de ses enfants. Sa main ébouriffe la tignasse d’Isabeau – lui indiquant par la même occasion de manger avant de parler. Richard, lui, s’applique dans le maniement de ses couverts et Eleanor tape sur la main d’Aimable lorsqu’il se contente d’épingler son morceau de pain avec son couteau. Le repas réchauffe le corps et finalement, Aimable récupère pour leur invité une petite assiette. Quelques pommes de terre, du chou, une tranche de lard. Ils mangent de la viande deux fois par semaine – en réalité, leur famille n’est pas si riche. Aimable sort de la bâtisse et lève les yeux vers le ciel. Dans le ciel sombre, un millier d’étoiles brillent au dessus de leur tête. Le vent est sec, froid, il en frissonne et ses yeux observent la pénombre de la Cour.

_ Noah ?

Il appelle simplement, alors qu’il s’avance pour le chercher et lui confier son repas. Suite à cela, il ira verrouiller les volets et les portes de leur maison. Il se connaît. Depuis la fenêtre, il l’observera.

Il a parlé d’un incendie. Et si c’était lui qui l’avait allumé ?
Noah
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Noah
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Ven 5 Fév - 19:25
La présence de la servante ne le surprit pas, ni ne l’incommoda. C’était plutôt elle qui semblait incommodée. Il respecta la distance qu’elle mettait entre eux, récupérant du bout des doigts la couverture. Il la remercia d’un seul mot, même si elle ne lui adressa pas la parole. Il ne comptait pas l’obliger à lui parler, ni même à rester. Il était habitué à ce traitement, bien plus qu’à la gentille dont avait fait preuve Aimable et son épouse. Noah s’attela à installer la cape sur la paille, comme s’il allait se coucher. Mais il n’en fit rien.

Comme on pouvait s’y attendre, il resta invisible aux yeux des gens. À l’abri dans l’écurie, il se contenta d’écouter les racontars. Il cherchait tout ce qui lui serait utile. Lors du ballet de fermeture du domaine, Noah fut déçu de constater cette porte close. Il ne pourrait donc pas sortir par-ici sans refermer derrière lui. Lorsque le soir commença à tomber, il mit enfin le nez dehors pour observer la hauteur des murs d’enceinte. Pourrait-il les passer sans avoir à se transformer en bête ? Question difficile. Le plus ennuyant serait que l’enceinte soit gardée. Cependant il ne semblait pas y avoir de soldats à proprement parlé. C’était peut-être une chance finalement. La famille d’ici semblait bonne, il aurait été dommage de faire du mal à leurs gens.

À la nuit tombée, Noah se retrouva très vite seul dehors. Paris était différente. De jour comme de nuit, il y avait toujours du monde dehors. Que ce soit les ivrognes ou les nobles qui faisaient la fête. Il y avait encore quelques bougies allumées aux fenêtres. Noah décida d’attendre. Il s’assit par terre devant l’écurie. Il se pencha en arrière en prenant appui sur ses mains. Les yeux rivés sur le ciel, il s’étonna de l’absence de nuages. Les étoiles parfaitement visibles, il se gorgeait de leur vue comme s’il avait passé toutes ces années dans l’incapacité de les voir. Il en oubliait le froid plus mordant qu’en journée. Rien ne saurait être plus douloureux que certaines plaies infligées à son corps.

En entendant son nom, Noah se leva aussitôt. Trop conditionné à répondre à l’appel de ses maîtres, il vint en trottinant vers l’origine de la voix. Ses pieds frottaient sur le sol pour indiquer son arrivée. Il avait reconnu la voix d’Aimable, mais il se demandait surtout ce qu’il lui voulait. Il n’était sûrement pas du genre à venir jusqu’ici pour lui souhaiter la bonne nuit. Noah se planta à un mètre de distance et pencha la tête sur le côté dans un geste interrogateur. En voyant l’assiette, il comprit et s’empressa de dire :

— Z’êtes pas obligé.

Sa dette envers cet homme s’allongeait et il ne savait si un jour il pourrait la lui rembourser.
Aimable E. De Bayard
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Aimable E. De Bayard
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Lun 8 Fév - 16:03
La nuit est paisible.

Dans le ciel nocturne, les étoiles s’éveillent ; l’une s’isole, se pare d’une robe rouge. D’autres apparaissent par dizaine, reliées entre elles par des constellations que seuls les plus savants sauront nommer ; des familles, clans ou meutes, tout dépend des yeux qui les observent. L’on sent le parfum discret de l’hiver : la neige à l’odeur indescriptible se mêle à celle de la terre humide. L’atmosphère s’adoucit, tendrement, elle recueille les sens, caresse la peau de son souffle froid, la mordille par endroits. Quelques insectes nocturnes chantent, alors qu’une chouette hulule. Au loin, la vie derrière les murs se tait, l’on n’entend plus le rire des enfants, les bougies s’éteignent et l’obscurité s’engouffre dans la maison.
Aimable n’aime pas sentir dans son dos cette porte qui s’ouvrira dans les ombres. Quels monstres s’y terrent ?

Ses yeux s’habituent à la pénombre et il sent l’Ouroboros s’extirper de sa somnolence, la Voix murmure, dans son esprit. Elle l’encourage à s’abandonner au repos, à mettre de côté ses soucis, à se laisser bercer par les sons de la nuit.

Aimable n’est pas dupe. Il sait ce qu’Elle attend.

Heureusement, un mouvement attire son regard. Voir le jeune homme le rejoindre en trottinant le surprend – adoucit quelque peu son cœur endurci. Alors que certains n’y verraient qu’un apprentissage ou pis encore, les séquelles d’une maltraitance, Aimable n’y voit qu’une forme d’innocence. Tel Isabeau qui se précipite lorsqu’il entend une voix tonner son nom, Richard qui sort de ses pensées, Eleanor qui sourit. C’est la même spontanéité qu’il croit surprendre et en réponse, il sent ses épaules se relâcher. Face à son geste interrogateur, il réduit la distance qui les sépare et lui confie l’assiette, une cuillère, un morceau de pain. Ses mains s’écartent des siennes et après une hésitation, il s’assoit sur le banc longeant la façade de pierre.

_ C'est un choix. Non une contrainte.

Il appuie d’un haussement d’épaules.

_ Ne vous inquiétez pas. Vous ne me devez rien. Lorsque j’ai eu besoin d’aide, l’on m’en a apporté. J’estime que je rends ce que l’on m’a offert. Et peut-être un jour, vous le rendrez vous aussi.

Ses pensées s’égarent un instant sur Constantin. Sur cet homme qui a su l’écouter et l’aimer, malgré tout le mal qui l’habitait. Malgré cette Voix qui hurlait sans cesse dans sa tête, et ses visions cauchemardesques. Jamais il n’oublierait son étreinte. Cette fois où il a senti tout son être s’écrouler, où le monde réel s’était effondré, où il n’y avait que la Voix qui hurlait si fort dans sa tête qu’il s’en égosillait, la gorge et les yeux déchirés de sanglots. Cet homme l’avait serré contre son torse et sa voix douce, si douce, l’avait apaisé. Combien de fois avait-il pris sa main dans la sienne pour lui sourire ? Lui parlant d’espoir, de Dieu, des bonnes choses en ce monde.

Constantin l’avait sauvé.

Il en était et en reste persuadé.

Observant toujours les étoiles, Aimable finit par esquisser un sourire et désigne finalement un sommet rocheux du doigt.

_ Lorsque nous irons à Paris, nous nous dirigerons par là bas. Il faudra se glisser entre ces deux montagnes et remonter la vallée. Dans le meilleur des cas, nous rejoindrons la capitale en quelques semaines. Prenez des forces, en attendant.

Aimable se redresse.

_ Si vous avez besoin de quoi que ce soit, toquez au volet sur la gauche, là, vers l’angle de la maison. Nos serviteurs s’y trouvent, ils vous ouvriront leur volet pour vous répondre. Passez une bonne soirée, à demain, Noah.


Aimable salue le jeune homme d’un signe de tête. Il est plus loquace, ce soir. Le voir agir avec simplicité, spontanéité, a quelque peu apaisé ses réticences, bien qu’elles restent toujours présentes. L’homme finit par s’éloigner et se saisit de son courage pour franchir le seuil de sa demeure.

L’obscurité le prend à la gorge.

De longues minutes sont nécessaires pour que ses yeux domptent la pénombre et finalement, il referme soigneusement la porte. Il monte l’escalier pour rejoindre sa chambre, mais en trajet, hésite. Il fait demi-tour et préfère retourner dans la salle de vie pour y ajouter une bûche. Il ravive les braises à l’aide du tisonnier, et attend. Attendre quoi ?

Il ne sait pas. Attendre que Noah se couche. Attendre que la nuit elle-même s’endorme.

Attendre que la tension dans ses chairs disparaisse.
Noah
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Noah
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Mer 10 Fév - 19:39
Noah reçut le repas sans avoir l’occasion de broncher plus longuement. Il avait pourtant dit qu’il se débrouillerait, mais le maître de maison avait sans doute craint que Noah choisisse de voler. Chose qu’il n’aurait jamais faite. Il se plaignait souvent que l’Église le payait trop peu, mais il ne se résoudrait jamais au vol parce qu’il savait comme c’était dur de survivre dans ce monde.
N’osant pas s’asseoir à côté du noble, Noah s’assit à un mètre de distance par terre. Il posa l’assiette sur ses cuisses et commença à manger tant que c’était chaud. Il n’utilisait quasiment pas sa cuillère parce qu’il avait perdu l’habitude des couverts et qu’il était devenu un vrai manche dans leur utilisation. Il préférait l’instrument universel : les doigts. Le morceau de lard était goûtu. Un vrai régal ! Il écoutait à moitié cette histoire de générosité et de bienveillance. Si c’était vrai, le monde serait meilleur. Mais ce n’était pas le cas.

La bouche pleine de légumes qu’il mâchait difficilement, Noah tourna les yeux vers les montagnes indiquées. Quelques semaines ?! Noah ferait plus vite de se retransformer en bête pour rentrer. En espérant qu’il ne perde pas pied et se retrouve à l’autre bout du monde. Cette solution était risquée. S’il disparaissait sans prévenir, qui savait ce que l’Église lui ferait. Brr… Rien que d’y penser, il en frissonna.
Après avoir reçu de nouvelles consignes pour la nuit, Noah observa Aimable se rentrer. Il avala difficilement une bouchée de pain et souhaita la bonne nuit. Puis il s’en retourna à son assiette. Il était si affamé qu’il engloutit son repas à toute vitesse. Il lécha même la belle vaisselle pour avaler la moindre goutte de jus. Puis il la déposa sur le banc, s’essuya les mains dans ses vêtements et s’en retourna à l’écurie. Il veilla à attendre un peu pour s’assurer qu’Aimable était couché. Et enfin il quitta à nouveau l’écurie pour se planter au pied du mur d’enceinte. Il leva les yeux vers le sommet, fléchit les genoux et sauta de toutes ses forces, mais il n’atteignit pas le rebord. C’était bien trop haut. Noah recula d’une assez bonne distance pour prendre son élan. Il courut et s’élança. N’atteignant pas encore le sommet, il se donna une nouvelle impulsion avec son pied et agrippa finalement le rebord. Se hissant sur le mur épais, ses yeux se tournèrent vers la demeure. Il ne semblait pas y avoir de regards indiscrets. Noah s’assit sur le rebord, laissant prendre ses jambes côté extérieur. Il tendait l’oreille, à la recherche de hurlements ou de bruits de course lointain.

Le froid lui mordit la peau durant ses longues heures d’inspection. Il ne ressentait pourtant pas la douleur. Il se contentait d’attendre, de renifler l’air de temps en temps ou de balayer la forêt du regard. Espérait-il rencontrer un loup ou non ? C’était une bonne question. Il en avait déjà abattu un il y a quelques jours. C’était suffisant pour avoir une prime. Il en aurait eu une plus grosse s’il avait rapporté le corps. Malheureusement les circonstances n’ont pas été en sa faveur et il serait bien incapable de le retrouver.

Lorsqu’il fut persuadé qu’il ne verrait rien ce soir, Noah redescendit de son perchoir. Atterrissant souplement dans la cour du domaine, il retourna dans l’écurie pour se mettre au chaud. Ses doigts devenus bleus, il souffla dessus afin de les réchauffer.
Noah se creusa un trou dans la paille comme un terrier et s’y glissa dedans tout en étant enroulé dans sa couverture. Il s’endormira, mais que d’une oreille car il était trop prudent.
Aimable E. De Bayard
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Aimable E. De Bayard
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Ven 12 Fév - 11:56
La maisonnée est silencieuse. Plongée dans l’ombre, seul un soupir se fait percevoir entendre. La bâtisse elle-même semble respirer au rythme des dormeurs ; les discrets craquements du bois rappellent ceux des matelas.

Elle veille. Assiste au deuil du feu qui se meurt. Au sein de la cheminée, sa chaleur se rétracte, sa clarté s’efface. Le froid s’insinue, sournois, c’est sensuellement qu’il se love contre sa peau et la mord. Assez fort pour qu’il s’éveille d’un sursaut. Ses yeux assistent aux derniers instants d’une flamme qui s’éteint, la fumée qui s’en dégage est son dernier soupir.

La mort plane.

Mais la vie s’éveille sous l’acier. Le tisonnier transperce les chairs carbonisées, jusqu’à ce qu’apparaissent quelques braises sanguinolentes. Aimable sait que cette blessure ouverte n’est en réalité que la gueule béante d’un monstre sans cesse affamé : sa main récupère une bûche qu’il jette entre ses crocs. Les étincelles flamboient, le feu gronde, ses mâchoires se referment sur le bois. Il émet un craquement lugubre, alors qu’un sifflement strident de pure souffrance se fait percevoir ; les flammes le dévorent.

Le spectacle est sanglant.

Sous nos pattes, il ne reste qu’un torse sans tête. Nous repoussons la peau et enfouissons nos mâchoires sous la cage thoracique. La chair ! Oh nous y plongeons envieusement notre tête. Les os protestent, la cage emprisonne notre crâne, les viscères plein les

Un sursaut, la nausée entre les lèvres. La chaleur l’a fauché de plein fouet, sa bouche est sèche, Aimable essuie la sueur sur son front. Le cœur bat pourtant si faiblement dans sa cage thoracique. Il va pour se redresser, mais un vertige le saisit ; sa main se referme sur l’accoudoir d’un fauteuil, il s’élève dans un grognement.

Aimable s’éloigne du feu pour regarder par la seule fenêtre du salon. La lune se reflète dans ses prunelles claires alors qu’il observe les ombres des écuries, jusqu’à remarquer la silhouette du jeune Noah… Sur l’un des murs. Rêve-t-il ? Déstabilisé, Aimable frotte ses paupières et observe de nouveau. Non… Le garçon est bien installé sur le mur épais, assis, les jambes dans le vide. Comment a-t-il réussi à monter ? Un éclat glacé luit dans ses yeux…

_ Aimable ?

Il entend sa voix. Pourtant, cela fait quelques secondes qu’elle a reposé sa main sur son épaule.

_ Tout va bien ?

Eleanor murmure, ses lèvres épousent tendrement la courbure de son épaule solide. Sa main descend délicatement le long de son dos et entoure finalement son bras, contre lequel elle repose sa joue ronde. Ses doux yeux noisette cherchent les siens et alors, Aimable revient à lui, il l’observe avec une certaine surprise avant de sourire.

_ Oui, ma douce. Ne t’inquiète pas. Tu devrais aller dormir.

_ Le lit est froid sans toi.

La douceur de sa voix chasse toutes ses tensions. Aimable repose sa tête contre la sienne.

_ J’arrive.

D’un petit mouvement de bras, il l’invite à se dégager. Elle obéit et caresse une dernière fois sa main avant de monter les escaliers. Il la suit du regard


Ņ̶͓̲͓̜̯̯̪̮̗͍̮̞̓̉̈́̈͆̽̄̈̄͛̓͌̀̚͠ơ̴̧̡̲̱͚͈̙̩͎̺̭̟͚̺̍͌̉̃͛̈́̚̕͠͝ͅṳ̶̟̻̠͔͗̓͛́̿̈́s̷͙̯̼̖͙̹̽̈́ ̸͙̯̠̩̘̹̥̥̭̟̮̤̏̄̋̀͑͝a̶̼͔͈͉̦̲͍̦͓͉̤͋̇̈̈́͘͜v̶̧̡̙̝͌͒͆́̈́͐̌͋̏̕͝ô̶̘̭͚̱̈́̇̓̽̈́̎͌͆ñ̴̞̭̤͙̜̤̗̜̗͌͜ŝ̷̖̙̳̺̲͎͙̙͇̺͕̱̩̯̪̈́́̈́̓͛́́̔̍ ̵͔̲̙̥̞̼͒͗͋́f̶͍̬͒̍̊͌̈́̈͊á̷̝̦͙͎̘̓͊̀̊̂͘͜ì̴̛̠̰̆́̇m̸̡̡̫̯̯̲͍͈̭̋͊̒̑̈́́͑̌̈́͒̊̚͝

La douleur lui fait fermer les yeux, lorsqu’il les rouvre, Noah n’est plus visible. A-t-il sauté ? Il s’approche de la fenêtre et le voit se réfugier dans l’écurie. Troublé, Aimable l’observe quelques secondes et finalement, grimpe les escaliers. Un grondement rauque s’arrache de sa gorge.

Le lendemain, l’aube fend la roche ; le soleil s’extirpe d’entre deux montagnes.

La pierre succombe aux assauts de la lumière, la neige renvoie ses rayons, le feu parcourt les flancs rocheux.

Les volets s’ouvrent et la bâtisse contemple alors la vallée. La vie reprend ; les domestiques entrent dans la cour, une amène le linge, l’autre se charge du repas.

Les enfants sont les premiers à crier et à rire ; Isabeau et Richard arrivent dans la Cour et c’est Aimable qui les rejoint. Aimable s’éloigne, le temps d’ouvrir la porte de son domaine et sourit à ses enfants. Isabeau le défit de son épée en bois ; son père récupère alors son bouclier et invite l’enfant à frapper.

La scène est paisible. Habituelle et familière. Tout du moins, jusqu’à ce qu’un cri mette fin aux bruits du quotidien. Aimable redresse aussitôt la tête ; sa main écarte naturellement Isabeau pour le glisser dans son dos. Docile, l’enfant se recule et prend la direction de la maison.

Les hauts murs, les nombreuses protections, témoignent d’une vie passée à se battre. Contre les intempéries, contre les bandits, contre pire.
Une domestique réapparaît. Les joues rougies, elle tombe à genoux devant Aimable et s’incline craintivement de lui.

_ Seigneur ! Seigneur !

Aimable se tient droit devant elle, ses sourcils se froncent.

_ Que se passe-t-il ?

_ Près de la source ! Il y a… il y a…

Elle ravale sa salive, elle semble pourtant prête à vomir. Un sanglot s’arrache de ses lèvres. Tremblant de tout son corps, elle élève les mains devant ses lèvres, en un geste de prière. Aimable tourne les yeux vers un serviteur, d’un signe de tête, lui indique la femme. Il s’avance pour la soutenir, alors qu’Aimable, d’un pas lent, rejoint les écuries.

Le chevalier adresse un regard à Noah.

Indescriptible. L’invite-t-il ? Se méfie-t-il ? Difficile à dire. Sa main récupère les rênes de sa monture, on lui apporte son épée, son bouclier. Il s’hisse sur sa selle et sans plus un regard, s’éloigne vers la porte. La jument est douce, tranquille, comme il les préfère. Sa main s’égare le long de sa crinière alors qu’un soupir franchit ses lèvres.

La source ne se trouve qu’à une dizaine de minutes. La montagne pleure, l’eau ruisselle le long de sa roche, elle s’abrite au sein de ses mains de terre mais elles ne suffisent plus à contenir ses larmes. L’eau s’échappe, rivière qui longe leur domaine. Aimable repose pied à terre et guide sa monture d’une voix ferme, jusqu’à voir.

Voir le torse sans jambes, sans tête.


Ņ̶͓̲͓̜̯̯̪̮̗͍̮̞̓̉̈́̈͆̽̄̈̄͛̓͌̀̚͠ơ̴̧̡̲̱͚͈̙̩͎̺̭̟͚̺̍͌̉̃͛̈́̚̕͠͝ͅṳ̶̟̻̠͔͗̓͛́̿̈́s̷͙̯̼̖͙̹̽̈́ ̸͙̯̠̩̘̹̥̥̭̟̮̤̏̄̋̀͑͝a̶̼͔͈͉̦̲͍̦͓͉̤͋̇̈̈́͘͜v̶̧̡̙̝͌͒͆́̈́͐̌͋̏̕͝ô̶̘̭͚̱̈́̇̓̽̈́̎͌͆ñ̴̞̭̤͙̜̤̗̜̗͌͜ŝ̷̖̙̳̺̲͎͙̙͇̺͕̱̩̯̪̈́́̈́̓͛́́̔̍ ̵͔̲̙̥̞̼͒͗͋́f̶͍̬͒̍̊͌̈́̈͊á̷̝̦͙͎̘̓͊̀̊̂͘͜ì̴̛̠̰̆́̇m̸̡̡̫̯̯̲͍͈̭̋͊̒̑̈́́͑̌̈́͒̊̚͝
Noah
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Sam 13 Fév - 21:17
Depuis qu’il était en « liberté », Noah n’était pas un lève-tôt. Il mit donc du temps à immerger. Le froid ne l’aidait pas non plus à sortir de son terrier improvisé. Et peu importait les bruits environnants. Presque. Ce fut le cri d’une femme qui le convainquit de sortir de sa torpeur. Se relevant en position assise, il démolit sa cachette. De la paille dégringola sur lui ou se prit dans ses cheveux et vêtements. Noah se frotta les yeux en bâillant. On avait pas idée de crier au loup à une heure si avancée de la journée. Il finit par se lever et se tenir sur le pas de l’écurie. L’épaule appuyée contre le montant, Noah observait la scène qui se déroulait dehors.

Lorsqu’Aimable approcha, Noah s’étira. Il se demandait si cet homme allait croire que c’était lui alors que les portes étaient aussi bien fermées qu’elles l’avaient été hier quand il était allé se coucher. Penchant la tête sur le côté, Noah ne sut ce que l’homme voulait lui dire silencieusement. Mais ce qui était sûr, c’était que Noah n’allait pas rester sagement ici. Il envisageait que c’était une de ces fameuses attaques de loups dont Isabeau lui avait parlé.

Aimable quitta la propriété tandis que Noah s’étirait tranquillement. Puis il quitta l’écurie en marchant. On aurait dit qu’il partait faire une petite promenade matinale. Il prit la direction de la sortie, continua à marcher un moment. Quand il le jugea bon, il se mit à courir. Cependant son allure n’avait rien d’ordinaire. En effet il allait un peu plus vite qu’un humain ordinaire grâce à ses capacités. Il n’eut aucun mal à s’orienter avec les indications de l’enfant, ainsi que son observation au cours de la nuit. Finalement il arriva à la source peu de temps après Aimable. Il prit un moment pour reprendre son souffle. Sortant des buissons, il traînait des pieds comme à son habitude.

— Pas des loups qu’ont fait ça. Mais vous saviez p’t-être déjà.

Pas des loups ordinaires en tout cas. Noah observait les restes du cadavre avec le même visage détaché. Ses yeux fatigués ne cillaient pas devant ce qu’autrui qualifierait d’horreur. Il s’agenouilla finalement près du cadavre et aussi étrange que ça pouvait paraître il enfonça son index par la plaie du cou. Les chairs étaient froides, le sang gelé donc la piste n’était pas fraîche. Retirant son doigt sans ménagement et s’essuyant dans ses vêtements, il s’éloigna un peu pour renifler l’air dans une direction. Ensuite il se déplaça pour sentir plus loin. De temps en temps ils jetaient des regards au sol pour trouver des traces quelconques.
Aimable E. De Bayard
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Mer 17 Fév - 9:32
Un bruit l’arrache de ses pensées.

La réalité est si violente : un simple craquement de branches est une main qui saisit sa tignasse. Qui l’enfonce dans l’eau. Il se noie, il manque d’air, son cœur bat à vive allure alors que ses paupières se referment. Sa conscience fluctue, un vertige l’oblige à s’appuyer contre le flanc de sa monture. La vision sous ses yeux est à peine supportable. Elle ravive des souvenirs de combats, de massacres, de corps froids dans la boue. De l’horreur, des nausées, la peur qui vibre jusqu’au bout de ses doigts. Certains fous prétendent qu’on s’habitue. Qu’on finit par ne plus même frémir face au sang, aux cris. Que les épaules tiennent, face au vacarme d’une agonie ou sous le poids du silence qui s’ensuit.

Mais Aimable ne fait pas partie de ces hommes dont le cœur s’éteint. Dont l’humanité se meurt sous les mâchoires avides de conflits incessants, où les hommes s’entretuent et où les bêtes s’en mêlent. Lorsque Noah prend la parole, ses paupières s’entrouvrent péniblement et fuient la vision du corps. Il a la chair de poule de voir l’inconnu triturer la chair ; le dégoût le révulse et la saveur amère de la bile remonte au fond de sa gorge. Malgré le froid, il croit sentir l’odeur lourde, douceâtre et écœurante de la chair en décomposition… Il remonte quelque peu son col jusqu’à son visage et ferme les yeux une fois de plus, emplissant ses poumons de sa propre odeur pour chasser ces fragrances – fantasmées ou bien issues de la réalité, il ne parvient pas à le déterminer.

Comment le garçon l’a rejoint aussi vite ? Et comment savait-il où se rendre ?

Ces doutes germent dans son esprit, la suspicion se ravive, mais ses lèvres restent scellées. Aimable n’accuse jamais. Il est bien mal placé, de toute façon, pour le faire. Ce qui l’étonne… C’est le silence de la Voix. Enfin, son silence ! Elle est toujours là, à part et gronder au fond de son esprit, mais elle n’a encore craché aucune phrase distincte, ce n’est qu’un vrombissement au fond de sa tête où s’arrachent quelques sons désincarnés.

Lorsque Noah s’éloigne, il peut discerner le courant de l’eau. Ici et là, la source est encore gelée par endroits et c’est parfois sous une carapace de gel que l’on devine la course fluide d’une onde fraiche. Les traces sont nombreuses ; l’on discerne une mare où les sangliers ont l’habitude de se rouler, la trace de sabots témoignant du passage de cerfs ou de biches, dont certains particulièrement massifs. L’on discerne aussi les empreintes de canidés – chiens, loups ? En ces montagnes, il est difficile de distinguer. Le froid immobilise les fumets lourds de ces créatures de passage, il n’y a encore que très peu de traces humaines, les bergers n’ont pas encore conduit leurs troupeaux jusqu’aux pâturages.

_ Il n’a pas été tué ici.

Aimable parvient enfin à prendre la parole. En effet, bien qu’il y ait un peu de sang gelé autour du corps, il n’y a pas de flaques énormes comme l’on pourrait le craindre au vu de l’ampleur des blessures. L’on a retiré tous vêtements au corps et le torse qu’ils observent est probablement celui d’un homme dans la force de l’âge. Son derme est tanné, porte le tracé de nombreuses cicatrices. Paysan ? Bûcheron ? Simple voyageur ? Les hypothèses sont nombreuses mais si l’on se montre observateur, l’on peut encore discerner que le corps a été traîné jusqu’ici. La trace traverse la plaine et s’engouffre dans la forêt, où les branches cassées témoignent du passage d’une bête massive.

Pourquoi avoir laissé le corps là, à la vue de tous ? Le monstre serait-il venu s’abreuver pour conclure son repas ? Ou bien sert-il de message ? Prévention ? Provocation ? Seraient-ils au sein d’une guerre de territoires ? Aimable, lui, finit par abaisser son mouchoir et signe, sur son poitrail, la croix.

_ Nous devrions peut-être l’enterrer… Evitons d’attirer d’autres monstres.

Son esprit s’affole. Il y a une voix bien différente d’Elle qui lui murmure à l’oreille ses inquiétudes. La venue des loups, l’origine de cette victime et la peur, la peur de ce qui l’a tué. De ce qui s’est engouffré dans les bois une fois cet acte signé. Un acte barbare et malgré tout son entêtement, Aimable ne parvient pas à se convaincre qu’il est dénué de sens. Préoccupé, Aimable pose un genou à terre et observe songeusement un lieu où enterrer ce qu’il reste du corps.

_ Nous devrions aussi le déplacer… L’enterrer près de la source pourrait nuire à son eau et il serait aisé de l’en déloger. Il sera… plus aisé de le faire à la lisière de la forêt, j’imagine.

Comment déplacer le corps ? Aimable a peur de toucher à la chair froide, de ressentir l’étreinte moite de cette viande gelée et putréfiée. Vision vivace. Corps déchiquetés. Eparpillés. Bain de sang. Où s’arrache une main, main qui retient sa cheville. Gémissements plaintifs et l’odeur, l’odeur lourde de la mort. Ses mains qui tentent tant bien que mal de refermer certaines plaies ouvertes, le sang sur ses doigts. L’horreur. Haut le cœur. Aimable revient à la réalité, renifle et crache le peu de bile qui atteint sa langue. Il se doute qu’il finira par vomir. Il s’éloigne, ramasse plusieurs branches et s’approche du corps – ce qu’il en reste -, pour faufiler prudemment les branches sous le torse démembré.

_ Pouvez vous m’aider ?

Avec ce brancard improvisé, ils devraient pouvoir le porter sans avoir à le toucher jusqu’à l’endroit désigné par Aimable. Une part en lui se refuse à mener l’enquête. Il sait que ça ne mène à rien. Ca ne consiste qu’à marcher, suivre des traces qui s’éparpillent parmi les autres. Perte de temps et d’énergie.
Noah
ARTIFICIEL

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Inventaire : trois sous
1 onguent
Espèce : devine
Emploi : arme de guerre
Situation maritale : paumé
Histoire : www
Pièces : 2707
DC : Vlad / Hermance / Jean / Mihnea / Bénédicte

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Noah
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Jeu 18 Fév - 21:27
Il ne cherchait pas des traces de loups. Ça, il y en avait plein. Noah cherchait plutôt des traces humaines. Hors il ne semblait pas y en avoir. Pas suffisamment récentes en tout cas. La remarque d’Aimable était la bienvenue, ainsi Noah remarqua la traînée du corps.
Sur le coup, il fut contre l’idée d’enterrer le corps. Évidemment qu’il fallait attirer d’autres monstres. Cependant en voyant la sensibilité du noble, Noah comprit que c’était ni plus ni moins pour la santé publique. Soit. Il revint auprès du corps et regarda Aimable se débattre avec ses haut-le-coeur. Noah ne se souvenait avoir été aussi sensible avant. Ça datait de si longtemps qu’il avait peut-être oublié. Son esprit divagua avant d’être à nouveau interpellé par une question. Penchant la tête sur le côté, il ne comprit pas bien à quoi serviront ces bouts de bois. L’artificiel ne se soucia pas de dévoiler sa forcer lorsqu’il se saisir du corps gelé. Il le souleva et le transporta à lui seul jusqu’à l’endroit indiqué. Il l’y déposa. Ses vêtements tâchés, il n’y prit pas garde et chercha comment creuser la terre.

— Z’avez une pelle ? La terre doit être dure.

S’il se transformait en bête, il pourrait creuser rapidement. Mais on lui avait dit de ne pas faire ça devant des humains, bien que quelques entorses au règlement ne le dérangeait pas. Noah était impatient d’en finir avec ça pour passer à la suite. Il allait remonter la piste laissée par ces crétines créatures et les défaire. Puisqu’il était coincé dans ce coin perdu, autant que ce soit utile à quelque chose. Et peut-être qu’il débarrassera Aimable et son peuple de cette menace.
L'Oeil
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Inventaire : De quoi vous faire trembler.
Situation maritale : Marié.e au mystère.
Pièces : 3019

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L'Oeil
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Jeu 18 Fév - 22:26
Sifflements



La voix gronde alors.

"jenecomprendspaaaaaaaaaaaaaaaas. JENECOMPRENDSPAS! NOUS. NE. COMPRENONS. PAS." Elle persiffle, semble se cogner aux parois de sa prison. "IL SENT. IL SENT COMME EUX. IL SENT COMME EUX MAIS NON EN FIN DE COMPTE. JE. JE. JE. J'AI FAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIM. Lycans. Monstres. Vampires. Humains. Monstres. IL EST TOUT ET RIEN A LA FOIS. POURQUOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ?!!!!!"

Puis, finalement, vous l'entendez presque chouiner. "Uuuuurgh.... Yulaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa. Reviens, reviens Yulaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa."

D'autres pleurs.
Aimable E. De Bayard
HUMAIN - CHEVALIER

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- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
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Espèce : Humain
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Pièces : 3915

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Aimable E. De Bayard
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Dim 21 Fév - 10:50
Quand Noah s’approche pour soulever le corps, Aimable entrouvre les lèvres.

A lui seul, sans une once d’efforts, le gringalet saisit le torse à pleins bras et le soulève avec une aisance déconcertante. Eberlué, Aimable élève son regard vers le faciès de Noah. Au contact de la chair froide, de ce derme déchiré où s’arrachent des lambeaux de carne ensanglantée, son visage reste de marbre. Aucune émotion particulière ne trouble l’incroyable surface de son regard, de ces yeux d’un bleu plus intense qu’un glacier ; et c’est avec la même froideur, le même détachement, qu’il se contente de déposer le corps à l’endroit indiqué.

Est-ce la force ou la folie qui anime son esprit ? Dans quel monde vit-il, pour que la vision d’un cadavre ne le fasse pas même frémir ? La peau violacée qui le recouvre est une réponse. Un monde où les grands brûlés parcourent le monde sans plus souffrir. Lorsqu’une chair mise à nu et qu’elle endure constamment les assauts du temps, des vêtements, qu’en est-il de l’âme qu’elle abrite ? Finit-elle elle aussi par s’habituer, jusqu’à ne plus ressentir ? Doit-il ressentir de la pitié, de la crainte ou de la colère pour cet être ? Le vide de son âme ou l’armure derrière laquelle elle s’est tapie sont intimidantes pour le Chevalier qui hésite quelques secondes avant de s’approcher.

_ A proximité des racines, la terre est plus meuble.

Sur ces mots, Aimable s’agenouille et enfonce alors ses mains dans la terre. Son titre de haute noblesse est un devoir qu’il se doit d’accomplir ; et en aucun cas, il ne lui interdit de se salir les mains. Si certains s’offusqueraient de le voir à genoux, à creuser la terre comme une bête, Aimable sait qu’au moins, Noah ne lui reprocherait rien. Aussi étonnant soit-il, Aimable se doute qu’il est probablement plus tolérant que certains. Ses ongles déchirent la terre, ses poings se referment et arrachent des mottes, il essuie sa joue d’un revers de manche. L’odeur du mucus soulage quelque peu ses narines.

Noah. Qui est-il ? Qu’est-il ? Il l’a vu grimper sur le mur. Il en est persuadé à présent. Il l’a vu assis, paisiblement installé à 3 mètres de haut, les jambes dans le vide, le regard tourné vers les étoiles. Une vision effrayante et à la fois, d’une innocence poignante. Comme lorsqu’il l’a vu pour la première fois. Affaibli, dérangeant, étrange, repoussant… Jusqu’à se rétracter face au regard de l’enfant. Il l’avait protégé. Et ce geste, aussi simple soit-il, lui rappelait l’humanité qu’Aimable peinait à lui accorder.

La Voix parle. Aimable continue à creuser ; s’occuper le corps alors que l’esprit bouillonne. Le geste est méthodique, simple, assez pour qu’il y accorde à peine son attention – et se concentre sur la Voix. Lorsqu’elle se cogne contre sa cage thoracique, son souffle se fige, reprend avec lenteur. Ses questions sont comme milles aiguilles, elles bourdonnent dans sa tête, leurs dards éveillent une douleur famil… non. Non, c’est tout à fait autre chose cette fois.

Lorsqu’elle pleure, lorsqu’elle sanglote, Aimable s’immobilise. Le grand chevalier écoute, les mains toujours perdues dans la tombe qu’il est en train de creuser. La désagréable sensation d’une mort qui se penche sur son épaule, qui empoigne le cœur de la Voix pour le lui serrer. L’absence d’un être aimé. Sa peine, il la ressent et finalement, Aimable élève timidement une main pour la poser sur son torse. Il frotte, de sa paume, sa cage thoracique. Comme pour caresser la tête osseuse de l’Ourorobos, pour le réconforter. Cette Voix, malgré toutes les années, il n’arrive pas à la détester. Ils ont passé tant d’années ensemble, à se côtoyer. Ils ont traversé tant d’épreuves ensemble. La Voix est sa moitié, la Voix est ce qu’il déteste mais ce dont il a nécessité. Sans elle, il doute de fouler encore la terre, mais sans elle, tant d’innocents auraient été épargnés.

Il soupire et ferme les yeux, s’offrant quelques secondes de prière peut-on penser. Il continue à frotter légèrement son torse, comme pour faire passer la douleur, puis reprend sa creusée.

_ Noah… Je suis navré de vous le demander. Mais j’ai besoin de savoir. Qu'est-ce que vous êtes ?

Poser la question est d’une facilité déconcertante. Lui qui craint toujours de la portée de ses mots ou des conséquences qu’ils peuvent engendrer, Noah est l’une des personnes qui le met le plus à l’aise. Il faut dire qu’à voir ses cicatrices, à voir son détachement, Aimable comprend que ce ne sont pas quelques mots qui vont suffire à le blesser. Il l’espère, en tous cas. Ses mains continuent, continuent à enlever la terre, à la repousser à côté de lui. Creuser.

Lui qui a l’habitude de tout enfouir, tout enfoncer au fond de lui, la Voix s’éveille, monte dans son esprit. La vérité, peut-être est-ce auprès de Noah qu’il la trouvera alors qu’une autre question s’arrache de ses lèvres. A l’image de ces mains qui fouillent et creusent, son esprit traque.

_... Avez-vous connu… quelqu’un du nom de Yula ? Ce nom vous-est il familier ?

Finalement, la tombe semble assez profonde. Aimable se redresse et essuie ses mains sur ses cuisses, avant d’adresser un signe à Noah pour qu’il dépose ce qu’il reste du corps au fond de ce trou.

Alors qu'ils enfouissent un secret, ce sont d'autres qu'Aimable tente de déterrer.

Noah
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Noah
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Dim 21 Fév - 19:35
Le corps déposé, Noah fut surpris de voir Aimable creuser à la main. Ce n’était pas très noble de faire ça. Il ne pouvait pas le laisser faire seul. Il se mit donc à la tâche. La terre était froide et ses mains le tiraillaient, mais rien qui lui fit grimacer ou sourciller. Il était aussi stoïque qu’en étant en contact avec le cadavre. Évidemment il y avait cette odeur de mort particulière, mais rien d’insurmontable à son goût. Comme creuser la terre à mains nues. Ça prit du temps, même à deux. Il ne soucia pas de savoir lequel d’eux deux travailler le plus ou pourquoi Aimable s’interrompit un instant. Noah s’en fichait. En revanche il ne se ficha pas de la question qui lui fut posée. C’était compliqué à dire. Lui-même n’avait pas un mot concret pour se définir. Il se considérait plus humain que les vampires et les loup-garous et en même temps il était capable de chose impossible pour un être lambda.

— Z’avez d’drôle, vous ! J’suis humain.

À défaut d’expliquer en long et en large qu’il était un être humain avec des extras, il se dit qu’il valait mieux se contenter de ça. Personne ne pouvait comprendre ce qu’il était et pourquoi, hormis un membre de l’Église Souterraine bien sûr. Noah n’était pas sûr mais il avait l’impression qu’Aimable avait des suspicions, hélas il était bien incapable de comprendre ce qui avait amené ces doutes. Lui qui était sans cesse sur ses gardes ne s’était pas rendu compte qu’Aimable l’avait vu cette nuit. Tout comme il ne se rendait pas compte que porter un morceau de corps entre ses bras n’avaient rien de « normal ».

— Nah, connais pas !

Il n’avait pas compris pourquoi cette question. Ça dépendait peut-être de s’il était humain ou non. Yula pourrait faire partie de l’Église Souterraine que Noah n’en saurait rien. Il ne connaissait pas les gens qui le supervisaient. Lui-même avait abandonné son nom et n’était connu que sous ce pseudonyme depuis qu’il abritait cette bête. Si la personne dont parlait Aimable était dans ces connaissances mais sous un autre nom, il n’en saurait rien.
Leur besogne achevée, Noah se saisit à nouveau du corps pour le mettre au fond de son trou. Puis il aida à reboucher. Et enfin il leva les yeux vers Aimable, conscient qu’il n’obtiendrait peut-être pas de réponse.

— C’est qui ? Quelqu’un de vot’famille ?

Les disparitions et les enlèvements étaient des choses qui arrivaient. Noah le savait et il se doutait que si Aimable se souciait tant de cette personne, c’était que ce devait être un proche.
Aimable E. De Bayard
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Aimable E. De Bayard
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Jeu 25 Fév - 11:13
Humain ?


S̵͓͖̺̪̣̈́͛̔̅̏̈͊̍̀̓̈̈́́͒͘o̷̼̝̅́́̈́̕m̷̧̡̙̥̅̀͝m̵̲̤͕̭̦̩͔̥̩̟̗̯̥̿͑̈́̔̈́̾͂̍͒͘͠͠͝ȅ̴̘̖̜̥̓̓͆̂͒̋̏̒̕͝s̶̡̧͓̹͈̞̰̞̭̯̤̼͂̓̍͑͊́͗̽͗͘̕͝ ̵͙͉̺̪̗͒̾̿N̸̡͕͎͙̪͖̜̗͇̯̍̀̍͗̊͌̎̄̾͑̋̂o̷̗͕͔̖͖̻̽͆͛͐̋̄̊̽̓͛͜ỏ̸͔̈́͋͐͐͐̐͌̏̇̐͝Ṳ̷̫̝̳͔͗̿͌̎̔ͅu̵͎͓̕̕s̶̢̯̙̪̙̪͉̻̳͍͍̜̭͗̃́ͅ ̴̧͎͔̦̥͚͉̞̹̼̪̖̝̙̹̏͌̎͂̓̊͗̑̇͊͝͝H̷̢̹̍u̷̦̔̒́̑͑̽͛̇̓̀̓͝͠M̸̖̊̄̎͠A̴̞̩̥̣̭͆̆̅͐͘̚I̴̱̫͎͇̘̺̱͍͕͔̓͗͐̎́̂̄̐̄̈́͂̒̂̕n̴̡̨̨̠̤͓̳̣̬̻̐̊͑̋̌̓͒͝ş̷̱̠̣̣̗̈̃̿̒̏̽̌̄́̍̋̚̚͠͝ ̴͎͐͆̂̏̕?̸̨̡̩͇͚̘̘̼̭̝͙̪͈̓́͂̓̊͐̑͑͜

Cette question se glisse dans son esprit et à dire vrai, il n’est pas sûr que ce soit la Voix qui le susurre. Sont-ils humains ? Il aimerait pouvoir y répondre, avec assurance, mais il n’a rien pour appuyer ses mots. Lorsqu’il regarde ses mains, il n’y voit que des doigts dans le meilleur des cas – dans les autres, ce sont des griffes, du sang, chairs et os à nus.

Est-ce sa tristesse ou celle de la Voix qu’il ressent ? Il y a ce poids soudain sur sa cage thoracique, cette douleur imperceptible et indéfinissable, comme un vide dans l’âme qui engloutit leur être et la Voix s’accroche à son esprit, leurs pensées s’entremêlent et s’empêchent de sombrer dans ces doutes sans fins.


Ṅ̸̥̩̎̉͋͂̃̓͐͗̀̚͘͝ơ̸̧̲͍͓͇̼̮̱͕̻͕̑̊̾̑̈́ų̸̫̤̺̝͖͉̘̠̪̣̮͛̇̂͗͑̀̔̀́͗́̓̈s̷̨̡̧̨̰͎̙͔͍̱͚̫̪̿̾͆̊̄̃̈̈́̿̀̓̽̊̕͠ ̶̛̣͚̟͈̳̻͕́̀̌͋͗̈͌̎͊̇̇͂́͘Ş̷̙̯͕͙̝̥̊̓̓̈́̂̏̄̉̆͐̐͗͜Ö̷̧̞͚̣̗̥͉̺͕̰́̓̔̄͂͐̿̏͑͠͝O̴̞͖̠̩̤̺̦͎̰̊͗͜M̴̩̍̈́͆̈́̏͑̃̇͘͘M̷͙͎̃́͋̈́̉̇̐e̷̜̼̅͆̎̌́̚š̴̡̖̻͎͓̠̝̗̰͙͎̟̬̓͆̔͂̀͛͗͌́̂͆̕̕ ̶̨̦̹̦͍̥̞̙̜̦̮͙̳̤͛̑̈́͊̈̀̈́̄́̇͘ͅç̸̞̺̯̼̞͇͈͓̟͙̱̫͖̹̎̆é̷̬̞̂̎̾́̅ ̷̡̨̞̗̙͇̉̓͋̊̂̊̑̇̏̽̚͝͝͝͠q̵̢̢̡̛͎̘͉͈̟̩͇͓̜͑͐̉̽̔͜͝u̵̠̒̈́͗̐̑͋̀̄̔̾̂̾̿͌͠ë̴̢̨̺͔͍̙̫̒͒́̒̅̀͛̃͠ ̸̯̳͙̪̤͉̅̑̄͝n̴̺̹̖͓̠̾̂̆͐͌͐̏͒̂̏̓͑ȍ̴͇̹̯͉̳̩͐̑̽̅̄͑͒̕̕u̵̱̰̐̅̏͂͂̎͘͝͠s̸͍̏̐́͗̈́̔́͘͠ ̵̜̜̣̈́̋͐̔̇̏̀̑́̈͐͠͠͝S̷̡͉̞̬͔͌͂̽̏̉̏̚ọ̸̧̟̜̤̱̲̠̼̫̫͎͇̈̀̈̀͑̊̓͌̀̕͝o̶̢̡̟̖̫̱̞̲͚̥̘͓̜̐͂̈̌̂̎̏̄̋́̚͘Ǫ̶̬̪̦̝̰͇͔̭̖͇̀͗̉̓͊͐̔̋͐̉̋̈̃͛͝m̶̧̧͚̥͈͓̱̘̞̝̺̠̭͐͜m̷̧̡̯͇̩̭̪͙̲̈͛m̶̧̡̨͎̺͈̱͎̳͍͉̪̪̈́͐̀̑̆̉̈̍̍̊͆̄͗͠͝ë̴̗ş̴̧͍͇̤͙̖̳͎͖̌̏͗͛͑̽̒̌̄̇͜͝



Nous sommes Aimable et l’Ouroboros, Tu es ma LumiIErRe et nous SooOOmes ton OooMMbre, NouUs SoMMmes ENSEMBLE et c’est EnSEEmble que nous MouUuRRons, Jamais L’UN Sans L’auTRe


N̶̹͔̯͓̹̜͔̣͈̤̹̿̈́̎̂̃̀̑͂͗̕͘o̶͉͉̲̔͆ǘ̷͍͇̤̋̑̃̓̂̊̍͒̄̒̿̈́̎́ͅs̸̞͍̥͗͋̂̐̿ͅ ̵̛̩͙̲̠̖̰̣͗̓S̶͈̎̈́̃͝͝O̸̱̺͈̞̟̪̥̫͖̜͛͒͑͜͠ō̴̧̢̤͍̻͓̲̫̲̤̯͔͇̘̗̒͐Ǫ̵͈͇̲͙͔͆͛́̐̀̇͆̀M̶̡͈̟̥͔͕̀̈́̏͆̉̅́̄́̐̕̕͘̚͜͝m̵̧̨̡̲̹̥͖̻͈̠͌̇̏̾͆ë̷̛͉̝̱̣́̉͜͝s̴͚̹͍͖͉̖͉̋̽͐͊̓̀͗̏͜͝,̵̣͌̐ ̴̢͈̠̯̦̦̺͎͓̺̝͆͛͛̑̍̀N̶̨̠̬͈͇͕͉̹͓̈̀̊͗́̀͌́Ǫ̸̹͚̹̺̟̖͍̠̤͖̼̞͒̈́̄̇͠ư̶̧̻̜͙̺̋̀̅̑̓͘ͅś̶͍̦̩̫͍̱͔͍̠̯̫̻͆͆̊̅ͅȘ̷͐̊̽̑̅́͝͝͠͠͝Ǫ̷̥̼̻̲̯͇̣̗̬̋̑͜͝ͅo̶̧̡͙̹̫̭͔͙̭͓̎̒̓͆̇̉̄̊́̓͒̄̈̚͜͝O̷̟̹͇̯͓̳̙̘̤̖̐͑͜m̵̨̢̥̳͙̳͛̾̓̈̇͌̍͂̉̂͛̀̕͜͝m̵̛͈͍̺̤͇̪̞͉̗̯̗̤̍͊̔̒̀̎̓͑̔̌͜͠e̷̺͋̊̇̏͒̂͆̐̃͆̉͋̕̕͝s̷̢̬̦͔̭̮̜̱̮͙͚͖̣͕̐̍͊̓̏̓̓́͆͗̊͜͝

Ensemble.


Nous sommes ensemble.


Et cette réponse suffit. La vide s’efface, empli par Sa présence et la sienne, celle de la Voix unit à la sienne, si liés qu’ils en oublient le reste. Leur identité est indissociable. Et combien même ignorent-ils ce qu’ils sont, combien même Aimable s’efforce-t-il de les dissocier, ils sont Deux, ils sont Ensemble, ils ne sont qu’UN sous cette écorce.

La peine de la Voix est la sienne et il sait que lorsqu’il souffre, Elle souffre aussi. Lorsqu’Elle chasse, il y prend du plaisir et s’en horrifie ; lorsqu’il vit, Elle l’envie, le jalouse et pourtant, n’a pas la force de tenir sans lui. Sans ce corps qu’ils partagent. Leurs existences sont liées depuis sa naissance et la Voix l’accompagnera jusqu’à ce qu’il pousse son dernier souffle.

Malgré tout le mal qu’Elle inflige, malgré tout le sang qu’Elle fait couler, il ne parvient pas à L’haïr. Malgré toute la rage qu’Elle a contre lui, Elle épargne sa famille, Elle protège ce qui lui est cher.

Nous sommes Ensemble. E̶͍͔͈̥̬̓̂̃̈́̍̓̾͛n̸̢̜͎̼̞̦̼̐̑̂͗̀̈́̉̒̉̐̀s̵̻͖̊ę̴̟͎͈͇̙̻͉̙̙̝̬̬͑̑̃̏̈́̈́̂̃̏̈́̓̒̈́̚͜m̷̨̡̧͇͈̱̹̣̻͉̍̈́̾̉̌̔̊̈́̍̿̚̕͜͜ḅ̷͉̹̤͓̫̍̾͘̚͜͝l̶̻͉͔̩͎̖̓̿̂̓̎̔́͛͆̚͜e̷̳̪̪͎̗̗̬̫͒͂̀͐.̵̤̦̪͌̓̂̐̌͂̏͌̓́̒̓͊͝ ̸̨̧̡̛̦̙͙̭̫͕͙͇̯̽͐̑̄̑̏͋͘͜͠ͅ

Lorsque le corps disparaît dans les ténèbres et que la terre le recouvre, la Voix en lui gémit, Yula, Yula, Aimable ferme les yeux et joint les mains devant lui pour prier. Que cette âme s’en retourne au Paradis – et qu’ils soient punis pour ce qu’ils ont fait. C’est ensemble qu’ils iront en Enfer. Ses crimes sont les siens. Car c’est leur Corps qui tue, et combien même Aimable s’efforce de se dissocier d’elle, le sang qu’Elle fait couler le salit. Il n’a pas la force de La retenir ou de La contenir ; il n’y a ni pardon ni rédemption à espérer.

_ Yula…
Lorsqu’il prononce ce nom, il a la sensation que la Voix s’apaise. Qu’Elle tend l’oreille. Qu’Elle l’écoute. Et pour une fois, il croit même qu’Elle s’apaise. Sa tête osseuse se repose contre sa cage thoracique, il sent ses pleurs dans sa cage thoracique, la boule dans la gorge, pour autant, il ne pleure pas, aucun sanglot ne le saisit.

Y̷̧̢̜͉͖͖͔͙̺̜͚̫̜̾̊̆̽̆͜͠ư̸͇̰͓͙͉̺̘̹̽̾͑̇̈́̈̀̍̈̾l̵̘̗̈́̂͑a̸̖̱̦͔͈̦̪̱̮̝̪̒̈̿̐̕͜



_ Ce nom… Ṇ̷̥̼̟̹̯̍́͆̿o̵̡̬̣̥̣̗̗̻͉̓͐͂͆̃̿̎͋́̌̈́͛͠ͅu̸̍͜s̷̡̝̱̙̱̼̣̣̼̥̪͓͈͎̅́̂͑̎̇̿̀̋͊̕̚̚̚ͅ avons connu une Yula. Peut-être dans une autre vie ? Je… n’ai pas de souvenirs précis.


Noah L’a peut-être entendue. C’est une Voix profonde, si profonde qu’elle semble s’arracher de la terre elle-même. Rocailleuse, si rauque qu’elle semble vouloir s’arracher de ses chairs ou qu’elle gronde contre ses os. Elle est si différente de la voix bien plus douce d’Aimable, et pourtant, Elle disparaît lorsque la phrase continue, lorsque son humanité reprend le dessus. La volonté bestiale soudain tapie sous une hésitation certaine, un manque d’assurance, une peine étrangement perceptible dans la Voix. Troublé, Aimable bat des paupières quelques secondes.

_ Ỷ̶̡̦̤̺̱̬̤̖̹̼̞͇̭͋̅̔͒̈́̓͊̈́̇͗̾͝͝u̴̧͎͚͖̅̂́̔̓͒̇͛͝͠l̵͖͇̟̦͗̈́̊̾͐̇̓͗̏́͝à̵̡̧̨̠̹̯̦͙̍́͂̎͐̂͂͗̍͐̈́̕

La douleur d’Aimable est, cette fois, perceptible. Cette fois, c’est une souffrance physique et d’ailleurs, Aimable essuie naturellement ses lèvres ; un peu de sang souille sa salive. Il déglutit et la boule dans sa gorge descend, la Voix gronde mais ne proteste pas.

_... Ņ̴͈̱̟̮̳͕̙̺̌̀̆̋ȍ̵̧̠̣̦̱̜̺͈̗̦͈͌́̋̈́͌͠ù̶͚̮͉̫͔͕͎͕͓̠̂s̵̲̠̰͌̀̎̋  sommes différents. Comme tu l’es. Mais nous garderons le secret… Préserve le nôtre. Nous ne voulons pas de mal… Seulement… Retrouver Yula. Ou savoir ce qu’il est devenu d’elle. Si tu l’apprends… Si tu apprends quoi que ce soit sur elle, pourras-tu nous en informer ?

Aimable fixe le sol. Le changement a lieu dans son regard, mais Aimable se maîtrise, il se contrôle encore. La croix dans sa paume est un rappel qu’il ne peut pas ignorer. Le cœur bat avec force, et assez de vigueur pour le convaincre que l’Ouroboros ne va pas prendre le dessus. Pas immédiatement en tous cas.

A-t-il bien fait de se confier ? Pour la première fois depuis des années, la Voix a souhaité se faire entendre et Aimable n’a pas osé la museler. Il l’a laissée s’exprimer. L’entendre pleurer l’a convaincu de lui offrir cette liberté. Combien même n’a-t-elle duré que quelques secondes et se sont-ils mis en danger.

Noah, face à lui, est une créature comme lui l’est. Mais contrairement à Eux, il est seul. Seul face au monde et seul avec lui-même. N’est-ce pas un destin terrible ? Être seul. Seul face aux obstacles de la vie, seul avec le fardeau de sa peine, sans personne pour l’écouter, la partager, sans personne à ses côtés.

Soudainement, Aimable prend conscience du vide qu’il ressentirait sans Elle.

Noah
ARTIFICIEL

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Inventaire : trois sous
1 onguent
Espèce : devine
Emploi : arme de guerre
Situation maritale : paumé
Histoire : www
Pièces : 2707
DC : Vlad / Hermance / Jean / Mihnea / Bénédicte

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Noah
Inventaire : trois sous
1 onguent
Espèce : devine
Emploi : arme de guerre
Situation maritale : paumé
Histoire : www
Pièces : 2707
DC : Vlad / Hermance / Jean / Mihnea / Bénédicte
Ven 26 Fév - 19:56
Noah était perplexe. Aimable était bizarre à ses yeux. Sur le coup, il crut qu’il était malade comme ces gens qui entendaient des voix dans leur tête, parlaient tout seul ou voyaient des choses qui n’existaient pas. Pourtant c’était un noble, un riche homme. Sa famille ne l’aurait pas laissé ainsi sans rien faire. Si sa famille était au courant… Noah hésitait. C’était son travail d’éradiquer la souillure sur Terre. Mais Aimable était quoi exactement ? S’il était juste malade, Noah n’avait pas à s’en prendre à lui. Ce n’était pas son travail.

— Ouais…

Un simple mot pour signifier qu’il tâcherait de se souvenir de ce nom et d’écouter s’il entendait des choses à son sujet. Puis il se frotta les mains entre elles. Pas entièrement propre, il déposa sa paume sur l’épaule d’Aimable en une simple pression. C’était un geste réconfortant, s’il avait duré plus longtemps. Le contact bref était surtout adressé à Celle qui lui avait parlé. La main ôtée, Noah en profitait pour s’écarter de l’arbre et d’Aimable. Il étira ses bras vers le ciel en se disant qu’ils promettaient de garder le secret sur sa bizarrerie. Donc ça voulait dire que Noah pouvait abandonner toute restriction. Il ne savait pas comment ils avaient deviner qu’il n’était pas normal, mais il ne poserait aucune question. Il lança seulement quelques recommandations.

— J’vais avoir besoin d’vous. En quelque sorte. J’vais r’trouver ceux qu’ont fait ça et les mettre en pièces. Mais j’vais p’t-être me perdre. Z’avez une belle épée. Un coup bien placé, ça sera bien pour me ramener.

Il demandait à Aimable de le blesser s’il perdait les pédales. Noah allait en avoir besoin. Il ne savait pas sur combien de créatures il allait tomber en remontant la piste. Peut-être seront-ils trop nombreux et cela lui prendra du temps. Et le temps était bien une chose qui lui manquait quand il devenait une bête. Enfin une fois épuisé, Noah pouvait reprendre son apparence humaine de lui-même. Cependant avec sa force hors-norme, il était difficile de le fatiguer.
Commençant à se déshabiller, il abandonna ses vêtements sur le sol et ajouta d’une voix rieuse.

— Pouvez prendre mes vêtements aussi ? J’ai rien d’autre et fait froid quand même.

Aimable avait dit deviner ce qu’il était, mais comprenait-il vraiment ce que cela signifiait ? Était-il seulement prêt à voir de ses propres yeux que la Terre pullulait d’êtres insoupçonnés. Nu comme un ver et sans chausse, Noah se mit à courir dans la neige en direction de la piste trouvée plus tôt. Il avait sans doute l’air d’un fou. Mais au fur et à mesure de sa course, son corps se changea. Il eut l’air de s’agrandir alors qu’il s’éloignait. Son dos commença à se courber, son corps devint plus frêle et de la couleur des cendres froides. Sa fabuleuse tignasse noire tomba, ne lui laissant que quelques longs poils grisonnants sur l’arrière de la tête. En parlant de poils, il lui en était poussé un peu sur tout le corps. Toutefois c’était loin de ressembler à une belle fourrure animale.
Malgré ses membres anormalement longs et maigrelets, il continuait à courir. Ses années d’entraînements lui avaient appris à conserver son équilibre au mépris de son changement de centre de gravité. Certes il avait l’air en peine sur ses membres qui se terminaient comme ceux des rats : en longs doigts griffus. Courir sur ses deux pattes arrières restait un exercice périlleux.
Arrivé à la lisière de la forêt, il plongea en avant pour poursuivre sa course à quatre pattes. Sa vitesse augmenta considérablement. Si Aimable avait pu voir les oreilles de Noah s’allonger, il n’avait peut-être pas remarqué cette gueule puissante, mais un peu plus courte que celle d’un loup et ses yeux rétrécis et noirs.
Il reniflait l’air. Son odorat plus perfectionné sous cette apparence pouvait sentir les arbres sur lesquels les monstres s’étaient frottés. Il dissociait plusieurs odeurs. Un cerf passé par-ici il y a très longtemps, la nature humide et surtout les loups. Il y avait une touffe de poils accrochée là, prise dans les buissons lors de la course de l’un deux. Il voyait les traces de pattes dans la neige et la boue. Les siennes bien plus longues ne lui permettaient pas de se tromper s’il venait à tourner en rond. Cela ne lui arrivera pas cette fois. La piste était fraîche, bien que datant de plusieurs heures. Et puis le temps lui était compté. Il savait qu’il prenait le risque de s’en prendre à Aimable ou même à sa maisonnée. Noah se disait hélas qu’attendre le soir serait trop tard et qu’un autre corps les attendrait dans la clairière.
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