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Aimable E. De Bayard
HUMAIN - CHEVALIER

inventaire

Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
- Bon pour un item chez May
- 1 Onguent
Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
Pièces : 3917

badges


Aimable E. De Bayard
Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
- Bon pour un item chez May
- 1 Onguent
Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
Pièces : 3917
Jeu 4 Mar - 11:21
Aimable regrette.

La loi du silence est la première qu’on lui a enseignée. Se taire. Se taire, quoi qu’il se passe. Ne rien dire à personne. Ne pas parler de la Voix, ne pas parler de ce qu’Elle lui dit ou de ce qu’Elle fait. Ses lèvres sont scellées, doivent l’être, bien que la Voix parle toujours, constamment, dans sa tête. Son père était comme lui, l’on dit. Il voyait des choses que d’autres ne voyaient pas et seul lui entendait les voix, il pensait qu’elles étaient celles de ses enfants, de son épouse, et à la fin de sa vie, il était sûr d’entendre leurs pensées. Mais lui, c’est différent. La Voix n’est pas comme ça. La Voix a son existence propre, dans sa tête.

Il a franchi la première règle, la règle de sa, de leur survie. Il a avoué la vérité à un inconnu, sous seul prétexte qu’il lui semblait au moins aussi étrange que lui. Et au vu de sa réaction, Aimable a finalement la sensation d’être plus étrange que lui et sa peau brûlée. Le poids de la culpabilité écrase ses épaules alors que son cœur bat plus péniblement dans sa cage thoracique.

Il faut tuer celui qui sait.

Aimable baisse les yeux et fixe ses mains. Pourquoi a-t-il été aussi naïf ? Que s’est-il passé pour qu’il craque ?... Tellement de choses. Les pleurs de l’Ouroboros. Et le fait que ce pauvre erre semble perdu, qu’il ne soit pas… humain, ni loups, ni… vampires. Il avait espéré, l’espace d’un instant, qu’ils soient semblables. Qu’il ait une Voix, comme lui ! Car combien même Aimable n’a jamais été seul, il a connu la solitude. Celle d’être le seul différent de la famille, celui que ses frères et sœurs observent du coin de l’œil. Ils se sont toujours comportés avec lui comme avec un lait sur le feu, une surveillance constante, étouffante, qu’Aimable a acceptée ; c’était la seule forme d’affection que sa famille parvienne à exprimer. Et il est de son devoir d’assumer ses responsabilités. Celle d’être né avec ce monstre dans la tête, parasitant sa chair.

Il espère seulement que l’homme ne parlera pas. Qu’il n’ira pas… trahir son secret. Lorsque la paume se repose sur son épaule, Aimable a le premier réflexe de se dégager. Comme un chien blessé se rétracte et pourtant, ce contact, il le désire, il le recherche. Un geste étrangement amical. Il n’a duré que quelques secondes, mais elles sont suffisantes pour le réconforter. Il prie Dieu pour ne pas avoir commis d’erreurs.
Le jeune homme prend la parole et pour la première fois, parvient à enchaîner plusieurs mots, assez pour en constituer des phrases. A croire qu’au final, il s’est saisi de la main qu’il lui tendait. Décontenancé par ses propos, Aimable se redresse en clignant des paupières. Les retrouver ? Les mettre en pièces… Et un coup bien placé… Lui devine toute la violence qui se tapie sous ces mots et le rire du garçon résonne comme celui d’un condamné. Son regard s’assombrit et ses yeux se détournent, avant qu’il ne se penche pour récupérer les vêtements. Il les plie, soigneusement, avant de les glisser sous son bras dans un soupir.

_ Faîtes attention à vous.


Ṋ̴̡̡̢̲̙͍͚̜̖̗̞͊̏̅͐͗̾́̽͂́͛͒̚͝͝ͅơ̴̢͔͇̹̗͗͊͛͛ų̴̡̹͈̮̱̮͠ş̴̮̩͖̲̩̂̋̔̊̋̈͑̾̚͝ͅ ̷̧̘̺͍̰͚͚̺̱̥͛̄͑̓̆͂͛̾̄̚͝c̶̦͕̦̺͔̯̯͍͖̹̙̳̙͂̍̕̕ḧ̶̼̥̝̖͚͖̽̋̎́a̷̧͈̦̪̩̩̓̐͗̈͂͐̓̐͑͘̚s̷̫̭̀̂̐̿̀̑̉́̆͌͜š̸̨̛̖̫͖͇͍̗̖͔͖̣̟̣̟̦̔̾͐͊̓̀̆͑̾̇͝e̸̢͖̼̜̬̺̠̞̬͗͘ ̸̛̬̲͈͕͉̰̬̬̻̒̈̃́̂͂͋̕͝t̴̡̨̢̳̞̖͍͖̟̠́̋̀̈̈́͐̑̅͑ ̶̨͚̯̱̩̥͙̹̰̌̈́̆̄͑̑̅̾̐̈́̕̚͝͠i̴̛̤̹͈̍̂̈͋̌̽́̃̅l̴̛̛̟̬̘͚̙̺̮͚̞̻͚̉́̏͛̌́̀̈́̍̕͜͝͠ ̷̢̳̳̲͇̰̟̥̙͕͓̇?̸̧̢̨̰̺̞͎͇̾̏̽͑̀̊̏̋̎͆͐̑͝ ̶͔̞̓


Noah s’éloigne. Nu comme un ver dans la neige. Aimable s’inquiète et malgré lui, avance d’un pas. Il devrait se couvrir. Avec ses brûlures… toute cette humidité le blessera. Les plaies risquent de s’infecter. Que va-t-il faire ? Croit-il que c’est nu qu’on peut se battre ? Au fur et à mesure qu’il distance Aimable, les bâtisses, son humanité se détériore. Sa silhouette change. Aimable écarquille les yeux, lorsque ses cheveux tombent, son dos, ses membres, s’allongent. Plus de brûlures, mais une peau froide, grisonnante, le visage se déforme, comme les pieds, les mains. Ce n’est pas humain. Ce n’est pas animal.

P̵̘̳̹͈͎͇̱͓̳̩͙̻̲̖̅͆̉̑͑̑̂̇̊͘ą̶͈̫̲̌̈͂̾̕͠s̶͚̪̥̋̑ ̵̘̺̜̰̣̯̰̥̝́̍̎̈́̀̓̋͛̌͝͠ͅl̴͓͔̭̗̰̮̪͈̲̙̮̯̏̅o̴̭̞̖̠̰̦̺͙̯̱̱̒̌͐̊̌̄́̈́̊ͅu̵̦̬͈̬̪͋̋̽́̇̽̇̈́̀͊̊̎̚͝͝p̷̡̤̱̫͚̺̻̃̂̍͒̃̿͌̔͐̆̄͝͝

Ses yeux se détournent du spectacle lugubre. Sans qu’il n’en comprenne la raison, Aimable se sent trembler de tous ses membres. Une peur viscérale, vision d’horreur qu’il essaye de chasser en fermant les yeux. Qu’est ce qu’il est ? Il se recule, s’approche de la tombe à l’orée du bois, le craquement d’une branche le fait sursauter. Sa raison humaine l’invite à partir, à laisser ce pauvre fou – ce mons..- dans cette forêt. Ne plus penser à ce qu’il a vu. Oublier, oublier tout ce qu’il a dit et vu. Une autre, l’autre en lui, est différente. Elle est curieuse. Qu’est ce qu’Il Eest ? Et nOuUs ? Que SommMes Nous ? Allons ! Chassons ! Chassons !

Son cœur se ralentit et finalement, malgré lui, son corps se fige et tend l’oreille. Il observe, dans les ombres ; ses yeux se glissent le long des arbres, la Voix s’y faufile, il sent son souffle rauque dans sa gorge. Elle veut sentir l’humus et le sang, elle veut humer l’odeur de cette chose qu’elle ne connaît pas, la suivre, chasser, chasser, chasser quoi ? Yula, Yula qui revient, ce nom qui les hante – Eleanor.

Eleanor, Richard, Isabeau. Ces noms le convainquent de se reculer. Sa main se referme sur les rênes de sa monture et il grimpe d’un bond, avant d’asséner un coup de talons à ses flancs. Le cheval s’élance, malgré la pente. Il faut faire vite. Les mettre en sécurité.
En une vingtaine de minutes, Aimable a rassemblé sa petite maisonnée à l’abri des grands murs de pierre. Eleanor, préoccupée, reste dans la cour.

_ Où est le garçon qui t’accompagnait ?

_ Dehors.

Aimable se dirige vers la porte en bois, Eleanor marche à ses côtés. Elle ne s’offusque pas de sa réponse. Aimable n’est pas bavard, elle le sait. Attendrie même, elle glisse sa main menue dans celle de son époux. Ses doigts potelés serrent tendrement les siens, usés et couverts de plaies. Ce geste, aussi simple soit-il, l’invite à s’arrêter. Inquiet, il glisse timidement ses yeux vers ses lèvres rosées ; le sourire qu’elle lui offre le fait rougir.

_ Tu vas le chercher n’est-ce pas ? Sois prudent. Ne va pas te blesser. Et ramène-le. Il a l’air… d’avoir beaucoup souffert.

Ces mots apaisent sa méfiance, son horreur. Ces mots lui rappellent les brûlures, l’attitude de recul effrayé face aux enfants, la main que ce garçon a posé sur son épaule. Noah.

_ … Tu as raison. Il a sûrement… beaucoup souffert.

Il concède, d’une voix grave, avant de rabaisser les yeux. Son visage s’est refermé. Sur ses traits, se trahit l’inquiétude mais aussi, le poids de cette demande que le garçon lui a faite. Un coup bien placé, ça sera bien pour me ramener.

Eleanor raffermit tendrement sa prise sur la main de son époux.

_ Nous vous attendrons. Tous les deux.

_ Si je ne suis pas revenu demain matin…


_ Oui. Je préviendrai Ulric. Va. Et que Dieu veille sur toi.

Aimable hésite mais courbe son dos ; en réponse, son épouse dépose ses lèvres sur sa joue et glisse même ses bras tendres autour de ses épaules. Lui-même l’enlace et quelques secondes, il plonge son nez dans son cou, il s’imprègne de l’odeur chaude de sa peau. L’odeur des blés dorés par le soleil, la fragrance plus sauvage du bétail, celle douce de sa sueur, il aime son odeur. Il finit par se reculer d’un pas et sort de la maisonnée ; derrière lui, l’on verrouille la porte d’une grande planche de bois.

Lorsqu’Aimable rejoint la source, il attache sa monture à la branche d’un arbre avant d’étudier les traces dans la neige.

NouUus AlloOons ChaSSer ?


Aimable, en réponse, commence à suivre les traces humaines sur le sol. Sous ses prunelles, il assiste au changement incroyable, les orteils s’allongent et s’arment de griffes, la paume du pied qui s’affine, s’agrandit… De nouveau, un frisson horrifié lui échappe, alors que l’Ouroboros ricane dans son crâne.

Peut-ETRe est-ce NOUus qu’il ChAsse ?

Des meutes de loups traversent régulièrement ces montagnes. Pour rejoindre l’Italie ou s’éloigner en direction de la France, de Paris. Aimable le sait. Aimable en a déjà vu. Et il sait qu’il en a combattu. L’Ouroboros ne les accepte pas sur leurs terres et parfois, les traque même par plaisir. Ca sécurise la maisonnée, tente-t-il de se réconforter. Malheureusement, les victimes collatérales ne sont pas rares. Et parfois, il arrive… il arrive… le pire.

Aimable rejoint la forêt. Les arbres resserrent leurs branches, l’obscurité dissimule les mystères, l’humidité est telle que la neige s’embourbe de boue. La noirceur du mucus souille le linceul immaculé, comme si tous les cadavres enterrés s’extirpaient de leurs tombes, élevant vers Aimable leurs mains faites de brindilles tordues. L’inquiétude revient, familière, dans ses viscères, celle de s’enfoncer dans les ténèbres. Quelques secondes lui sont nécessaires – la Voix perd patience et le contraint à marcher, la tête enfoncée dans ses épaules, les yeux vifs, observant autour de lui, tous les sens aux aguets. Il marche encore longtemps, longtemps alors qu’il grimpe sur les rochers, s’accroche aux écorces pour gravir la pente, l’épée bat à son côté.

Haletant, il doit finalement s’arrêter ; il a rejoins une clairière. Il reprend son souffle, à chaque soupir, la buée s’arrache de ses lèvres. Un peu de son âme, qu’il retient en scellant ses mâchoires. Ses yeux se ferment. La peur le prend à la gorge.

Autour de lui, il n’y a que du silence.

Les oiseaux se sont tus. La forêt elle-même ne produit plus le moindre son.

Il n’y a que sa respiration. Qu’il retient. Ses yeux s’entrouvrent et observent ces rangées d’arbres, les buissons sombres, épais. Ombres ou simples défauts d’écorce ? Rien ne bouge et pourtant, du coin de l’œil, il croit percevoir quelque chose à sa droite. Sa tête se tourne, une branche se brise à sa gauche ; il s’immobilise.

Q̴̨̢̨̫̜̦͍̒̀̓͐̽̈́̈́̎̍̓̍͊̆̚͘Ų̷̗̺̳̩̝̝̯͉̖͇̯͆̾͂̔̐̃̄̊́͛͘͜I̸̧͉̪̞̹̋̃́̀͑̑̀̂́͘͜͜ ̷̮͐č̶̡̛̠̮̳̯͇͐̈́́̓̈́͊̎͊̽͘͘h̴̢̢̫͍͍̲͕̗̝̙͎̳̤̰̬̓̓̇ä̸̧͚͖̺̺͓̜͉̫͎͇́͌͌͒ͅs̷̢̝̈́͑̈́͊͑͑s̶̯̗͋e̶̜̩̰͗̓̽͋ ̶̦̊̑̋͒̀̐̋̿͆̀̏͂͆̍̌Q̸̡̡̡͉̯͍̩̹̻̘̺̱̲̽̓̀̊͊̍̓̕U̶̧̯̰̹͇͚̯͚̳̼̘̪̠̾̒̓͆̒͆͒͒I̶̧̛͚͔̣̞̖͎̗͕̺͕͑̿̀͒̋͒̽̋̒̑͑̓̑͘ͅ


Sa main sur la poignée de son épée. Le corps prêt à réagir. Il n’y a plus de peur. Ce n’est pas la peur qui échauffe son corps.
Noah
ARTIFICIEL

inventaire

Inventaire : trois sous
1 onguent
Espèce : devine
Emploi : arme de guerre
Situation maritale : paumé
Histoire : www
Pièces : 2709
DC : Vlad / Hermance / Jean / Mihnea / Bénédicte

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Noah
Inventaire : trois sous
1 onguent
Espèce : devine
Emploi : arme de guerre
Situation maritale : paumé
Histoire : www
Pièces : 2709
DC : Vlad / Hermance / Jean / Mihnea / Bénédicte
Ven 5 Mar - 0:54
Faire attention. Un concept bien étranger à Noah. En effet depuis qu’il était en possession de cette nouvelle force, il avait tendance à ne plus ménager sa peine. Se méfier était cause perdue sous cette apparence. Il avait toujours l’effet de surprise. Peu importait la créature qui lui faisait face, toutes étaient stupéfaites par cette bête qui ne ressemblait à rien de connu. Sous cette forme, et durant les premières minutes, Noah se sentait comme un chien fou remis en liberté. Sa respiration saccadée à cause de la course qu’il menait faisait pendre sa langue hors de sa gueule. Faire vite. C’était tout ce qui comptait. Une fois que sa conscience aurait coulé, il ne pourrait plus être utile. Il reniflait à gauche, à droite. Ses yeux rétrécis et noirs étaient aux aguets et cherchaient tous les indices possibles.
Sa course le conduisit très loin dans le bois. Il y avait des odeurs de loups, mais ce n’était que des animaux ordinaires. Ils s’en prenaient aux bétails, mais pas aux hommes. D’ordinaire en tout cas. Donc Noah ne suivit pas leur piste, mais une autre plus ténue. C’était une trace solitaire. L’artificiel n’a jamais été quelqu’un de discret, alors il se contenta de foncer toujours plus vite. Et soudain il tomba nez à nez avec un loup. Immense. Imposant. Un monstre des ténèbres qui le fixait avec une certaine surprise dans les yeux. Il ne s’attendait pas ce qu’on lui fonce dessus comme ça. Noah ne perdit pas de temps. Repartant au quart de tour, il se jeta toutes dents dehors sur le lycan dont le premier réflexe fut de répliquer en grognant. Mais Noah n’interrompit pas sa course. Sa mâchoire claqua dans le vide, car l’autre s’était reculé. Il étudiait sûrement ce qu’était cette bête. Hors Noah ne lui laissa pas le temps de se concentrer. Il attaquait avec une fureur bien à lui. Grâce à ses membres allongés, il pouvait attaquer sans mettre en danger son corps squelettique. Après une bagarre acharnée, l’autre décida de prendre la fuite. Malheureusement pour lui, Noah avait dit qu’il le mettrait en pièces. Il partit aussitôt à sa poursuite. Plus léger et plus agile, il le rattrapa pour lui mordre le jarret arrière. Sa prise ne se fit pas assez ferme, alors sa proie parvint à s’échapper.

Leur course fut longue et semée d’embûches en tout genre. Déboulant soudain dans une clairière que Noah ne se rappelait pas avoir traversé en venant, il crut qu’il commençait déjà à perdre le contrôle. Il n’avait plus le temps de jouer. Il sauta sur l’autre pour le mordre à la gorge. Mais les coups de griffes, bien qu’émoussées par le temps et les intempéries, ne l’épargnèrent pas. Noah étant plus léger, il ne pouvait pas compter sur son poids pour retenir le lycan à terre. Il s’acharna donc avec violence. Certes le but était de le tuer, mais aussi de se fatiguer pour redevenir lui-même sans avoir de période d’absence. Il grognait, grondait sa rage de plus en plus.

Quelque part, au fond de lui, Noah pleurait. Il avait peur. Ce qui lui arrivait était familier. Il était entraîné à être un chien de combat. Il n’était pourtant pas lui. C’était la bête qui voulait prendre le pouvoir et qui était assoiffée de sang. Il hurlait sa folie. Il avait peur de rester comme ça. Pour toujours.
La conscience de Noah disparaissait. Elle cédait son terrain.

La lueur dans les yeux de sa proie s’éteignit et alors que les muscles cessaient de réagir. La bête leva les yeux. Elle huma l’air, la truffe barbouillée de sang tout comme ses pattes avant. D’un geste vif, elle tourna sa gueule affreuse vers Aimable. Elle l’avait senti, repéré. C’était un être vivant, mais plus pour très longtemps. La bête s’écarta des restes de sa victime, faisant un premier pas de côté lentement pour tester la réaction de l’homme. Et soudain elle chargea. Ses pattes battirent la terre avec force en un bruit régulier et sec. Elle courut et… Ce fut comme une chaîne invisible qui la retint sur place. Stoppée aussi net qu’elle avait entamé sa course. Sa vue se brouillait. La fatigue et les blessures avaient raison d’elle. Elle tituba un moment jusqu’à ce que son corps se secoua comme pris d’une violente quinte de toux, mais sans la toux. Elle respirait très fort. Ses longs doigts et orteils se plantèrent dans la terre gelée comme pour garder l’équilibre. Et enfin des traces humaines refirent surface. Elle perdit ses poils grisonnants et sa peau redevint couleur chair et violet décharné. Ses membres rétrécirent, tout comme son corps de manière générale. Son faciès changea et une voix à mi-chemin entre celle de Noah et celle rauque du loup s’échappa en un cri de douleur. La transformation des os et muscles ne se faisaient pas sans douleur. En règle générale, la première était toujours plus supportable que la seconde.
Un duvet noir recouvrit son crâne lorsque ses membres cédèrent sous son poids. Noah s’étala au sol de tout son long, la bouche ouverte en un second cri muet. De la terre lui parvint sur la langue et les lèvres. Mais ce ne fut pas ce qui le fit protester. Le froid et les tiraillements de ses blessures au contact du sol étaient bien plus pénibles. Il avait aussi ce goût de sang dans la bouche, mais ce n’était pas le sien. Il le sentait grâce à ses aptitudes vampiriques.

Quand son corps cessa tout mouvement, il lui fallut plusieurs essais pour parler. Ses cordes vocales étaient les dernières parties de son corps à revenir en ordre.

— Ê-ê-êtes… pa…

Ses cheveux poussaient à leur rythme. Soupirant, il déglutit du sang et de la terre. C’était comme s’il n’avait pas de salive. C’était douloureux.

— … partis…

Il voulut bouger la tête, mais sans succès. Elle pesait si lourd. Noah avait l’impression de ne plus avoir de squelette.

— Z’êtes partis ? Finit-il enfin par demander d’une voix plus intelligible.

Ça ne serait pas étonnant qu’Aimable ait pris ses jambes à son cou après avoir vu tout ça. D’abord comment ça se faisait qu’il l’avait rejoint ? Noah n’en savait rien parce qu’il était si… si… si fatigué. Ses paupières se fermèrent un instant. Il fallait que toutes ses fonctions reviennent à la normale. Parfois ça prenait du temps.
Aimable E. De Bayard
HUMAIN - CHEVALIER

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Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
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Espèce : Humain
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Aimable E. De Bayard
Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
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Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
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Mer 10 Mar - 12:16
Les sens aux aguets, il entend les branches se briser.

Aimable tourne les yeux.

Le cauchemar prend vie. Deux bêtes surgissent des ombres. Les grondements annoncent l’orage, la violence éclate, les crocs luisent et s’abattent. Sang, salive, sueur, une pluie souillée de bile et de terre, l’odeur de la Mort lorsque les griffes tailladent les chairs, que les viscères se déversent.

L’horreur fige son corps. Aimable aimerait fuir, son corps ne lui obéit pas. Aimable aimerait fermer les yeux, il n’y parvient pas. Sous ses prunelles, le combat se mêle à d’autres ; à la place des monstres, ce sont des hommes aux sourires carnassiers, à la place des griffes, c’est sa lame, ses poings, ses propres… ses propres mâchoires qui se referment sur la gorge, écrasent les crânes, l’odeur envahit son nez, sa bouche entrouverte capte des saveurs qui le révulsent – l’attirent.

Ses pupilles sont écarquillées sous la peur, une peur bien humaine – et un plaisir bestial. Il s’imagine plonger sa tête dans les plaies béantes, ressentir la torsion des muscles, un haut le cœur le saisit, en réalité, c’est un son rauque qui s’arrache de ses lèvres. Ca vibre, dans son larynx, dans son torse, ses côtes frémissent d’impatience, ricanement rauque, la Voix s’amuse.

Le loup garou s’effondre. Et la chose, la chose Q̸̡̨̫̙͉͐̈͋̈͒̀̐͑͊̄͑̚͠ủ̷̫̖͕̼̉̀'̵̨̼͎̮̦̪̰͉̮̫̙͛͑͐̈́̑̔̎̒̏́̓̒̈́́e̸̥͈͘͘͠s̴̟̫͖̀͊̉̅̍͛̊̄͂̋͜͠t̵̜̭̥͂̔̄̌̿́̿̒̈́ć̷̡̨͔̥͙̰̻͇̞̳̠̬̽̓̕ę̴͉̘̺̱͍̞̣̘̫͕̮͙̓̏̽̍̒̿̐̀̆͌̿͊̕͠ ̴̧̧̧̛̯̳̤̟̳̫̮̟̭̫͑̀͋̅̀͒̃͜q̶̨̨̠̤͙̪̦̼̉̏̅̌͌̐͝ù̷̖̝̖̺̰̦̤͈̤͇́̔̈̈́̃͐̓̕͝ͅȩ̷̖̬̖̟̳̥͇͌͛̇̐̉͌̆̽͘ ̸̧̢̡͕̱͚̯̥͕̘̌̊͛̊̾͒̎C̵̢̨̨͇̺̖̬͓̠͓̣͉͖̄̃̊̒͂̈́͛̋͜͜͝ ̸̡̞̜̮͚͔̞̦̤̫͉͒͑̆̉͑̂͆̑̐̇̅̐͘͝͝e̴̢̨̢͙͔̞̝͈͔̮̍̏̃̃̍̾̈̈́͒̈́̇̒͠ṣ̵͊͛̈́͐̈̂̌̃̆̋͒̋̊͠͝ẗ̶͍̺͕̘̭̺̥̹̥͎͈̝͉͓́̍ͅ lève la tête vers eux. Ses yeux noirs, semblables aux Ṉ̵̬̰̙̹̔͐̄͜ô̶̯̠̜̳̮̺̲͚̋̒̎̎̋̆̆͆͊͝ť̴̢̢̧͕̗̠͙͚̤̰̘͗͐̇̽̃̃͐͌͑͘͠͠r̷̥̤͉̞̭̯̈́͂̈́̓̉̑ȩ̸̛̥̙̜̹̜̮͈̜͎̺̳̝͈̮͌̐͌̑̉̂̓͝͝ş̷͈͙̜͎̪̻̖̟̫̬͛͛͑͒̓̍̋̚ͅ.

Lorsque la créature fait un pas sur le côté, Aimable comprend. La terreur est là ; elle descend dans sa colonne vertébrale, c’est une rivière glacée. Il veut fuir. Fuir, tout son corps le lui hurle, tout son être est tétanisé, son visage se décompose.

N’aie pas peur.

La Voix est douce. Grave. Presque tendre, alors qu’il sent l’étreinte de ses mains osseuses sur son cœur. Sa chaleur, il la sent dans ses veines. Elle s’insinue dans ses chairs, alors que sa vision se brouille, il peine à voir le monstre face à lui. Son cœur bat à vive allure, il se ralentit. Si drastiquement qu’un vertige le saisit ; il s’avance d’un pas.

Nous n’avons pas peur.

L’adrénaline court dans ses veines. Il a envie de courir. De s’enfuir. De l’afFrRONtER. Se battre, lorsque la créature l’observe. Il sent son regard sans même la voir ; l’Ouroboros la surveille derrière ses pupilles.
Son corps reste droit, mais sa main s’est écartée de la poignée de son épée. Aimable sent son cœur se serrer – Nous AllOns nous A̷͚̪̼̯̹̘̫̞̎̒̿̃̆͌̄͂̿̾͠͝M̴̢̧͍͎̮̘̲̣̉Ǔ̶̯̬̯͖̪͉̳̦͚̪͎́̌̒̒̽̈́͗̓͝S̵̼̈́̀̈̀̇̀͜E̴̺͕̣̤̞̼̫̖̭̾͆R̴̳̙̹̦̗͉̖̹̎̓̉̅͆͗͜

Ses pieds sont fermement plantés dans le sol. Il peine à se concentrer, il n’entend que le battement lent de son cœur, les murmures de l’Ouroboros, la chaleur et son corps lourd, si lourd qu’il a l’impression de tomber. C’est un autre pas qu’il a fait : son dos semble s’endurcir, il sent les muscles de sa nuque s’étirer, un claquement lugubre. La bête s’est-elle jetée sur eux ?

Il se brRiseRra sur nous comme l’eau sur les RoChers.

L’entendre éveille en lui une ivresse écœurante. Il s’horrifie de se sentir sourire, l’impatience dans le ventre, nous voulons nous battre, nous voulons saigner, nous voulons T̴̡̙͚̝͈̯̯̤̺̥͔̙̼̒̋̅̃̅̐͝ͅU̸̡̩̯͕̩͚̼̳̖͑͋̏̈́̈́͜͜͠Ê̶̱͉͚̞̏́̄̿̆͒̂̅́͘͝R̶̢͗͌̽̅͋͒̕͝

Le temps s’est figé. La bête face à eux s’est immobilisée. Son corps… tressaute. Son souffle rauque est le seul son qu’ils perçoivent, ce son et celui de son propre cœur qui bat. Son cœur qui s’accélère. Surpris, Aimable constate que sa vision lui revient, l’Ouroboros résiste. Le feu dans ses veines devient un incendie.
Un cri de douleur. Est-ce le sien ? Non. Noah s’effondre. Son corps se rétracte. Sa souffrance excite l’Ouroboros, éveille Aimable. Aimable s’avance encore de deux pas, la Voix sait qu’elle n’a que peu de temps avant qu’Aimable ne se reprenne. Le froid mord ses doigts, mais la chaleur l’affronte, elle envahit ses paumes, gorge sa chair de sang.

_ Z’êtes parti ?

Ce garçon… Il a sûrement beaucoup souffert.

Les mots de son épouse, ses propres mots, lui reviennent en mémoire. Souffrance. Noah l’a criée. Et bien que sa voix soit à présent usée, il croit encore la sentir dans cette question si maladroitement formulée. Humanité.

_ … Non. Non, je suis juste ici.


Aimable a reposé un genou au sol, près du jeune homme. Un poing serré, sur le collet de l’Ouroboros qu’il tient en retrait. Noah… Serait-il comme eux ? Serait-il lié à cette Yula ? A cette question, l’Ouroboros proteste – se rétracte. Pas faire mal. A Yula. Pas faire mal. A Noah. Aimable parvient à relâcher ses muscles. Sa vision s’éclaircit. Le chevalier est trempé de sueur, mais il ne s’est pas enfui.

_ Doucement… je vais faire doucement…

Ses paroles n’ont peut-être pas de sens. Sa voix est grave, douce et prudemment, il repose une main sur l’épaule de Noah, glisse son autre bras autour de sa taille. Avec délicatesse mais fermeté, il bascule le jeune homme contre lui ; un genou à terre, il l’adosse contre son ventre et son torse.

_ Ca va aller.
Il encourage. L’homme est un père ; et il se trahit lorsqu’il effleure maladroitement le visage de Noah, d’une main bourrue, pour retirer les traces de terre, de poussière. Il humidifie son pouce d’un peu de salive, débarbouille grossièrement le sang sur ses lèvres.

_ Je vais te couvrir. Laisse toi faire.

Aimable retire son manteau de chanvre et son gilet en laine bouillie. Prudemment, il recouvre le torse de Noah du gilet, l’aide délicatement à enfiler les manches. Quant au bas de son corps, il l’entoure sans plus de cérémonie de son manteau ; il respecte sa pudeur tout en veillant à lui préserver sa dignité.

_... Je te laisse la cape, mais je récupérerai mon gilet et mon manteau. Tes vêtements sont sur ma selle.

Il ignore si sa malice est perceptible. Lui aussi se sent fatigué de son combat, de la peur qu’il a eue. Et il est soulagé d’avoir pu se contrôler. De pouvoir l’aider. Ce garçon a souffert, ce garçon souffre encore. Comme lui.

Cet étrange lien qui les unit suffit à réveiller des sentiments bien plus forts que la peur ou le dégoût. Lorsqu’il l’a vu à terre, lorsqu’il a entendu l’appeler, il ne pouvait pas rester sans rien faire, il ne pouvait pas l’ignorer.

Aimable a crié trop de fois sans être écouté.

Il n’a que trop conscience que ce que Noah peut traverser. Aujourd’hui, c’est une scène de cauchemar à laquelle il a assistée… mais cette fois… ce n’est pas lui qui endosse le rôle du monstre que l’on pourrait rejeter. Que l’on pourrait…

Il frémit d’horreur. Il sait que son frère y a pensé. Que sa propre famille a pensé à ça. Pour son bien, celui des autres.

Mais une part en lui garde espoir. Qu’il suffit de compassion, de douceur et d’affection pour réveiller son humanité. Il sait qu’un homme comme Noah… A probablement plus besoin de cela que bien d’autres. C’est son devoir d’aider et de protéger tous ceux qui ne sont pas en capacité de le faire. De donner tout ce qu’il peut donner à ceux qui en ont le besoin.

Aimable ne prend pas garde au froid qui le saisit, il garde le jeune homme contre lui. Il va pour le frictionner, mais se souvient de ses brûlures. Il ne veut pas le blesser. Alors il frotte l’une de ses mains contre les siennes pour les réchauffer. Sa main est courtaude, faite d’os, de muscles et d’un cuir tanné.  Il compte sur sa propre chaleur corporelle pour l’apaiser et l’entoure de ses bras, le garde contre son torse et son ventre comme une oie protège ses petits. Aimable finit par récupérer la gourde à sa ceinture, l’ouvre et l’approche des lèvres du jeune homme.

_ De l’eau et du miel.


Avant, il emmenait de l’alcool… mais depuis qu’Isabeau et Richard prennent plaisir à l’accompagner, l’homme se contente d’eau, de fruits, de lait ou de miel pour leur palais sucré. De quoi requinquer.

Noah
ARTIFICIEL

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Inventaire : trois sous
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Espèce : devine
Emploi : arme de guerre
Situation maritale : paumé
Histoire : www
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Noah
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Jeu 11 Mar - 14:13
Face contre terre, Noah se sentait soulagé d’entendre la voix rugueuse d’Aimable. Il allait pouvoir retrouver ses vêtements. Il tourna difficilement la tête, mais ça ne l’aida pas. Fatigué, il ne comprenait pas ce qu’on lui disait. Toutefois il était bien incapable de bouger. Il sentit Aimable le manipuler et attendit qu’il en finisse. Quand il remarqua qu’il ne lui passait pas ses vêtements, Noah se rappelait lui avoir dit de les garder. Aimable s’expliqua rapidement. Et Noah comprit que le traîner n’allait pas être une partie de plaisir non plus. Ils allaient donc attendre qu’il s’en remette.
Noah s’abandonna à cette étreinte. Ça faisait des années que personne ne l’avait enlacé. Non pas qu’il y avait une quelconque sorte d’amitié entre eux. Cela faisait juste remonter des souvenirs et troublait cet artificiel affaibli. Il croyait avoir oublié toutes ces sensations.

— J’tai pas attaqué… C’est bien.

Habituellement il ne s’intéressait pas aux dommages collatéraux. Ce qui changeait son avis était le fait d’avoir rencontré la maisonnée d’Aimable et surtout le petit Isabeau. Attrister sa famille n’était pas dans les projets de Noah.

— Faut brûler le loup. J’ai… senti que lui. C’est p’t-être un vieux solitaire. Vot’source faisait partie de son territoire. Pour ça qu’il tuait ceux qui s’en approchaient.

Noah n’avait pas discuter par le lycan. Il avait juste senti le bois, délimité les traces et assemblé tous ces indices pour en venir à cette conclusion. Les lycans trop vieux sont parfois chassés de leur émeute parce qu’ils devenaient inutiles, alors il se trouvait un territoire où mourir en quelque sorte. Ça ne marchait pas tout à fait comme ça, mais c’était pour résumer. Et toutes les meutes n’étaient pas aussi cruelles.
Voyant la gourde apparaître dans son champ de vision, Noah se redressa un peu. Et d’une main tremblante, il la prit pour la porter à ses lèvres. Sa sensibilité revenue, il put boire sans en verser partout.

— J’suis juste fatigué.

Il cachait la douleur que lui faisait sentir son corps. Croissance et rétractation des os, déchirement et refonte des muscles… Noah était au plus vulnérable après chaque transformation. Et les entraînements n’y faisaient rien. Il pouvait ne plus qualifier de douleur une simple coupure au couteau. Mais il y avait des maux auxquels il ne s’habituerait jamais. Rendant la gourde à Aimable, il grimaça. Les articulations de ses jambes retrouvaient leur fonctionnalité. Il les testa en pliant ses genoux. Ses membres étaient tremblants, mais il allait pouvoir se remettre debout. Dans le même temps, il sentait sa gorge soulagée par le miel dilué. Il soupira en s’asseyant.

— Vous m’aidez à me lever ?

Il savait que son corps allait protester. Cependant il refusait de rester là. En plus Aimable lui avait donné ses vêtements. Mais Noah oubliait une chose : ses blessures. Le vieux loup s’était défendu et lui avait en effet labouré le flanc. Heureusement les marques de crocs à sa gorge n’avaient rien de mortelles.
Aimable E. De Bayard
HUMAIN - CHEVALIER

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Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
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Aimable E. De Bayard
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Dim 21 Mar - 11:35
Le jeune homme bouge.

Attentif, Aimable l’observe plier les jambes, bouger prudemment les bras. Est-ce le miel, sa chaleur ou simplement le temps qui l’aident à retrouver ses mouvements ? Inquiet, il sent ses muscles se contracter lorsque Noah s’assoit, lorsqu’il étend les bras ; ses gestes restent raides. Il ressent les résistances de ses articulations, c’est une sensation affreusement familière, celle d’une vie qui n’est pas la sienne – d’une vie qui est la nôÔtre.

Il SaIgne. Il faut LEchEr la PLAIE.

Aimable fronce le nez ; ses lèvres se sont entrouvertes. Il sent, sur ses papilles, la pression du sang amer. Il reconnaît le parfum d’un sang lupin, boisé, celui d’un sang tout à fait différent. Presque faisandé. La fragrance est très forte, écoeurante, et si son humanité s’en sent dérangée, l’Ouroboros, lui, est appâté.

LECHONS.

Aimable soutient Noah d’un bras glissé autour de sa taille. Instinctivement, il a placé sa main à proximité de la plaie, presse prudemment la chair pour soulager la douleur, empêcher la perte de sang, bien que ce qu’il faudrait, ce serait un pansement.

PansEment ? PourRquoi ?


La Voix semble frustrée, elle gronde, dans son esprit. L’envie d’approcher sa gueule de cette plaie béante s’accompagne du désir d’y planter ses dents, arracher cette étrange chair nécrosée, goûter à cette nouvelle proIie, mais Aimable se contient, il retient l’Ouroboros avec fermeté. Non, il serait plus simple de soigner cette plaie… Il ne veut pas l’aggraver.

_ Doucement. Tu es blessé. Je m’occuperai du loup plus tard, nous allons rentrer et je vais m’occuper de cette plaie.


Aimable invite Noah à glisser son autre bras autour de son cou. Le sien soutient sa taille, reste fermement posée au dessus de sa plaie. Il sait que lorsque Noah va se lever, sa peau, ses muscles, vont tirer et risquent d’aggraver la plaie – ou en tous cas, de raviver la douleur. Alors il presse sa main, pour soulager tant bien que mal sa souffrance.

_ J’y vais quand tu es prêt.


Lorsque Noah va pour se redresser, Aimable se relève à son tour. Il soulève presque le jeune homme – il sent son poids sur ses épaules, naturellement, son dos se contracte, les muscles de ses jambes portent leurs deux corps sans fléchir. Il faut dire que l’Ouroboros est un fardeau bien plus lourd à porter. A la vue de ses pieds nus, Aimable cligne alors des yeux.

Va-t-il supporter le froid ? Il aurait dû y penser. Il hésite, quelques secondes, entre le reposer pour panser ses pieds – mais dans ce cas, Noah va devoir reprendre ses efforts et au vu de son état… Non, Aimable n’est pas prêt à prendre le risque. Peut-il le porter ? Malgré sa force, Aimable ignore s’il est capable de le soulever, pas sur un terrain aussi glissant que celui là. La neige recouvre la terre ; sous les dernières étreintes de l’hiver, l’humidité s’arme de gel. Son armure luit sournoisement sous les éclats d’un soleil traître. Est-ce son pas qui faute ou Noah qui ait glissé ? La pente les surprend et Aimable se sent perdre pieds. Il glisse, entraînant Noah avec lui – à moins que ce ne soit lui, dont les jambes l’auraient trahi ?

Le dos du chevalier heurte la terre ; le bouclier lui renvoie l’impact de la chute, lui rappelle son poids et celui du blessé. Instinctivement, son bras a plaqué Noah contre lui. Il sent son dos contre son torse, son souffle rauque, ses jambes par contre, ont sûrement rencontré le sol. Ils glissent sur quelques mètres, avant qu’Aimable ne freine leur descente avec expérience, plantant fermement ses deux talons dans le sol. L’Ouroboros rit, face à cette chute. Agacé, Aimable tourne les yeux vers la tignasse brune qui obscurcit ses yeux.

_ Je suis désolé…


Il murmure, alors que son cœur bat lentement, fermement, dans sa cage thoracique. La Voix, malicieuse, accepte de l’aider ; une nouvelle force anime son bras et Aimable accroche son bras libre au tronc d’un arbre. Dans un râle sous l’effort, Aimable les soulève tous deux ; son autre bras s’assure à ce que Noah tienne debout, à moins qu’il ne le porte… Sans même en avoir tellement conscience. Il sent cette force étrangère à la sienne, qui contraint ses muscles à une traction qu’un humain ne peut pas avoir. Ce n’est pas sans douleurs. Son dos, ses épaules protestent, il halète et après deux mètres, l’étreinte l’abandonne, l’Ouroboros le laisse à son corps humain. Ses limites.

Ils ont descendu la pente et sa jument attend, paisiblement, un peu plus loin. Aimable, avec bienveillance, referme timidement sa main sur celles de Noah, pour les garder au chaud, le soutenant avec une maladresse pataude.

_ Ca va aller. Courage, on arrive.

Ils rejoignent la monture du Chevalier, et alors, Aimable aide doucement Noah à s’assoir. Il se redresse, récupère sur la selle les vêtements qu’il a pris soin de plier, avant de les confier à Noah. Pudiquement, il se détourne pour le laisser s’habiller, prétextant défaire les liens de sa monture pour le détacher de la branche à laquelle il l’a attachée. Il caresse son encolure, avant de tourner prudemment les yeux vers le jeune homme.

_ … Tu es prêt ?


S’il a besoin d’aide, Aimable vient docilement la lui apporter. Le chevalier hésite, mais finit par tourner les yeux vers sa monture, avant de tourner les yeux vers Noah.

_ Est-ce que vous savez…monter ? Ce serait plus rapide et plus facile pour rentrer. Il faut s’occuper de vos blessures.

PourQuoI pas LECHER la plAIE ? Ca SAaaIgne


Des bandages feront très bien l’affaire.
Noah
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Inventaire : trois sous
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Noah
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Mar 23 Mar - 18:55
Noah se laissait manipuler sans peine ou du moins aider. Il sentait que son sang coulait sur son côté, mais il s’en fichait. Il voulait partir d’ici, se mettre à l’abri dans cette écurie, tout au fond de la paille pour être au repos. Il devait prendre le temps de récupérer. Il était incapable de penser à ce que les gens ou la famille d’Aimable diraient en le voyant. En fait il s’en fichait. Il voulait ses vêtements pour se cacher. Il n’était pas très bien comme ça, à exposer sa chair maudite.
Lorsqu’il parla de plaie, les yeux du jeune homme se posèrent sur Aimable. Mais il n’était pas blessé. Il comprit alors que c’était de lui dont il était question. Pas besoin de s’occuper de lui. Il ne méritait pas ça. Un peu plus petit qu’Aimable, Noah se laissa embarquer sans broncher. Accroché à son cou, il marchait ou traînait des pieds selon les moments. Le froid, tout comme la douleur de ses plaies, n’étaient pas de réels sujets de préoccupation pour lui. Il se contentait juste de se laisser porter par le vent. Plus que l’atmosphère, c’était Aimable qui était froid. Son armure en tout cas. Noah la regardait sans savoir ce qu’il éprouvait.

Puisqu’incapable de marcher correctement, ce fut Noah qui entraîna Aimable dans sa chute. Et s’il s’était attendu à recevoir un choc, ce fut seulement celui d’être attiré contre quelque chose (la chute lui ayant fait fermé les yeux). C’était étrange. Ça lui rappelait un très vieux souvenir. Une chute qu’il avait fait et un homme qui l’avait protégé de cette manière en le serrant dans ses bras. Cet homme était son père. Noah ouvrit enfin les yeux pour les poser sur Aimable. Il était lui aussi habitué à protéger ses fils de chute. Ça se réchauffait là, dans un coin de sa poitrine qu’il croyait inhabité depuis les années. C’était doux, malgré la prise ferme du chevalier. Telle une loque, Noah n’aida absolument pas à les sortir de là. Il se laissa juste faire jusqu’à être remis debout.

Un pas devant l’autre, ils revinrent près de la source. Noah vit la jument et se demandait si ses vêtements étaient dans le coin. Les encouragements d’Aimable étaient bien inutiles, Noah connaissait bien ce moment surréel où tout allait bien et en fait pas vraiment. Il se retrouva avec ses vêtements en main et se retrouva à se débattre pour les enfiler. Autant le haut fut facile, mais le pantalon. Il avait l’impression d’avoir des guibolles trop longues. Heureusement ce n’était que ça : une impression. Ses pieds glissés dans ses chausses, il les sentit humide, gelé et aussi piqué. Noah posa les yeux sur ses mains. Elles portaient des traces de coupure. Ce devait être le cas de ses pieds, d’où les picotements. Contrairement aux animaux, lui n’avait ni coussinets, ni peaux durcis pour se protéger du sol. Les cailloux et autres aspérités de terrain le blessaient à la moindre occasion. Par instinct, il porta l’une de ses mains à sa bouche. Il lécha ses plaies comme le ferait un animal blessé. Il était précautionneux dans son geste. Puis quand il vit le regard d’Aimable sur lui, il s’interrompit. Noah tendit sa seconde main à Aimable qui l’aida à se relever. Il hésitait à reprendre sa tâche. Perdu dans ses réflexions, il ne répondit pas tout de suite. Et enfin il revint sur terre et posa tour à tour ses yeux sur Aimable et la jument.

— Je sais pas monter.

Gamin, il avait appris à s’occuper des animaux à la ferme. Mais il n’avait jamais monté un cheval. Même quand il était soldat, on ne lui avait pas appris. Un simple troufion ne méritait pas d’avoir un cheval.

— Je peux marcher. Mais pas courir.

Finalement il porta à nouveau sa main devant ses lèvres pour reprendre ce qu’il faisait. C’était une habitude trop bien ancrée en lui, peu importait sous quelle forme.
Aimable E. De Bayard
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Aimable E. De Bayard
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Ven 16 Avr - 10:37
Les chairs ne sont plus seulement à vif.

Ce ne sont plus des brûlures.

Ce sont des gueules, béantes, ce sont des déchirures, la carne qui pulse. Qui saigne. Le sang souille sa peau, il est poisseux, visqueux. Lorsqu’il bouge ses doigts, il devine qu’un fil rougeâtre les relie. Le liquide imbibe ses vêtements, il sent l’humidité contre sa peau, une humidité alliée à une chaleur dérangeante. Celle d’un corps qui vit, d’un corps qui souffre. D’un corps qui se vide, lentement, lentement, de son fluide vital malgré tous ses efforts pour le contenir. Et malgré toute ce qu’il a à enduré, Noah ne grimace pas, ne gémit pas. Imperturbable. Son visage ne trahit rien de cette douleur qui doit le traverser, sa faiblesse s’échappe lorsqu’il trébuche et peine à s’habiller, pour autant, ses yeux restent fixes, aucune émotion n’anime sa voix. Il n’y a pas de tremblements, pas de sanglots, aucune peur dans ses yeux. Il ne persiste qu’une froide et terrible résignation. Lassitude mêlée de désespoir, ou simple acceptation d’un sort effroyable.

Aimable ne sait pas ce qui l’effraie le plus.

Voir ce monstre qu’il peut devenir. Ou voir ce garçon souffrir, souffrir au point de ne plus même en réagir. A-t-il seulement peur de mourir ? Ou espère-t-il qu’un jour, ses douleurs cesseront ? Sa peau maudite n’offre qu’une maigre protection, et voilà qu’à présent, son corps n’a plus d’armure, plus de défense, il ne s’étonnerait pas de voir les os percer sous la chair déchirée. Ses yeux sont vides, aucune émotion ne les anime.
Que faut-il subir, pour en venir à là ?

Peut-être a-t-il seulement perdu trop de sang… Cette hypothèse finit par être la plus rassurante. Il doit agir. Rapidement. Et à la réponse de Noah, Aimable pousse un soupir. Revenant auprès du jeune homme, il se penche pour glisser un bras sous ses genoux, l’autre bras maintient son dos. Dans un grognement sous l’effort, il le soulève.

NoUs Aidons

Noah ne paraît pas si lourd, lorsqu’il l’installe en amazone sur la selle de sa monture. La jument se contente d’un ronflement inquiet, face à cette présence et cette odeur inconnues. Aimable l’apaise en tapotant son encolure.

_ Calme. Calme.

Récupérant les rennes, Aimable grimpe à son tour dans le dos de Noah. Le soutenant d’un bras glissé autour de sa taille, il le garde appuyé contre son torse. Un coup de talons convainc sa monture de se mettre en marche ; la jument descend prudemment le chemin escarpé, avant de rejoindre le Domaine De Bayard d’un pas assuré.

_ Ce sera plus rapide. Tu perds beaucoup de sang.

Constate le Chevalier. L’homme surveille, naturellement, les environs. Ses sens sont aux aguets. Le vent qui souffle est assez froid, comme toujours, il le sent s’engouffrer dans leurs vêtements. Le risque de l’hypothermie reste très présent. Inquiet, Aimable raffermit instinctivement son emprise. Lorsqu’ils approchent de la grande bâtisse, l’on vient leur ouvrir la grande porte. Les deux serviteurs présents adressent des regards inquiets à leur maître.

_ Papa ?

S’écrit une petite voix, depuis le seuil de la maison. Richard, l’aîné, se tient anxieusement sur le devant de la porte. Derrière ses jambes maigrelettes, Isabeau se tapit et observe la scène de ses yeux bleus, sans comprendre. Aimable soupire.

_ Richard, Isabeau, rentrez.


Ordonne leur père, mettant pied à terre. Il aide, tant bien que mal, Noah à descendre mais ne lui laisse guère le temps de se réfugier à l’écurie.

_ Nous allons nous occuper de tes blessures.

Fermement, Aimable conduit son protégé à l’intérieur de la petite demeure… Les enfants se sont docilement effacés, probablement ramenés par Eleanor. Son épouse est un vrai chien de berger.

La jeune femme s’empresse de les accueillir. Ses doux cheveux vénitiens retombent, relâchés, jusqu’à ses épaules graciles. Ses sourcils sont anxieusement froncés, offrant à ses joues rondes une moue boudeuse face à laquelle Aimable s’attendrirait presque… S’il n’était pas tâché de sang.

_ Oh Grand Dieu…, souffle-t-elle à la vue du sang… Mais Eleanor se ressaisit rapidement, Aimable, installe le devant le feu de bois. Je vais chercher ce qu’il faut.

Déjà, elle s’éloigne d’un pas rapide – on l’entend chasser les enfants d’un « houst ! houst ! » assez vif. Noah a peut-être l’occasion d’apercevoir le mobilier. La grande table en bois. Le plancher séculaire. Une pièce de vie. Les vieux murs en pierre, sur lesquels ont été accrochés une lance, une broderie représentant le blason des De Bayard, un cerf dressé sur ses pattes arrière sur un fond bleu et vert. Il y a aussi une vieille poêle, un énorme pot en fonte oublié près de l’âtre et quelques jeux d’enfants (chevaux, vaches et poules en bois).

Le salon embaume la vie. L’on sent les parfums d’un repas assez récent, les odeurs de ses habitants, la fragrance musquée du bois que l’on chauffe, le fumet de la cendre. Prudemment, Aimable assoit Noah sur la fourrure qu’on a étendue à un bon mètre de l’âtre. Elle est si usée qu’elle tient plus du cuir, d’ailleurs, il est impossible de savoir de quel animal dont elle provient.

Eleanor les rejoint, tenant dans ses mains potelées une bassine emplie d’eau, une aiguille, du fil, qu’elle repose près de Noah avant de retrousser ses manches.

_ Je vais recoudre la plaie.

_ Tu es sûre … ? Commence Aimable. Eleanor lui adresse un regard et, finalement, s’adoucit. Un sourire éclaire son visage et, tendrement, elle effleure la main usée de son époux.

_ Bien sûr. Je t’ai recousu bien assez de fois pour savoir comment l’on fait. Je vais nettoyer la plaie, puis je me mettrai à la tâche. Allez Aimable, aide le donc à enlever son haut…

Aimable hoche docilement la tête et, prudemment, aide délicatement Noah à se débarrasser de son vêtement. La jeune femme s’approche, tire la bassine jusqu’à elle, pour commencer à nettoyer grossièrement la plaie à l’aide d’un chiffon.

_ Qu’est-ce que vous êtes allés faire, pour être plein de terre et de sang, tous les deux ? Soupire-t-elle, bien qu’elle n’attende pas tant de réponses. D’ailleurs, Aimable préfère rester silencieux. Si elle s’occupe de nettoyer la plaie, lui prend un autre chiffon pour débarbouiller le visage de Noah, l’aider à nettoyer ses mains. Ses gestes à elle sont doux, parfois un peu brusques lorsqu’elle frotte la plaie pour dégager un morceau de terre ou autres saletés. Les siens sont très prudents, précautionneux, presque plus craintifs que ceux de sa partenaire.

_ Tu arrives à te réchauffer ? Demande, en fin de compte, le chevalier.

Malgré la surveillance de leurs parents, les enfants observent discrètement la scène. Noah les discerne probablement. Sur le seuil d’une des portes, Richard, craintif, garde instinctivement son petit frère. Leur main sont accrochées l’une à l’autre. Isabeau, plus téméraire, croise le regard de Noah et l’enfant hésite, mais lève timidement sa main libre pour le saluer.

Noah
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Ven 16 Avr - 16:30
Noah était incapable de se rendre compte objectivement de son état. Pour lui, ce n’était que des blessures supplémentaires. Peut-être n’attendait-il pas qu’on lui vienne en aide. Personne ne faisait une telle chose pour lui. Pas pour une bête. Il devait être suicidaire pour courir droit sur le danger sans savoir s’il en ressortirait. Mais c’était ainsi qu’on l’avait dressé. « Sacrifie-toi pour les Hommes. » Noah qui n’était plus Homme ne devait donc pas survivre à sa mission. De toute manière personne ne le regretterait.

Il se laissa manipuler et lorsqu’Aimable monta l’animal, Noah ne put que se laisser tomber contre son torse. Il était incapable de tenir droit seul. Il ne protesta donc pas quand il sentit une prise ferme sur lui. Et il remarqua que monter à cheval n’avait rien de stable. On était bringuebalé dans tous les sens. C’était inconfortable. Il valait mieux avoir les deux pieds sur terre. Pourquoi ne pouvait-il pas y aller en marchant déjà ? L’artificiel se perdait en pensée futile. Il leva les yeux vers le visage d’Aimable. Il ne pouvait pas bien le voir, mais il avait l’air tendu. Enfin peut-être que Noah se trompait. Il avait envie de lui dire de le laisser descendre, mais il n’en avait pas la force. Ses lèvres refusaient de se mouvoir tout comme son corps d’ailleurs.
L’arrêt du cheval fut un soulagement et en descendre également. Parlons-en de sa descente. Heureusement qu’Aimable était un homme solide parce que Noah avait littéralement chuté dans ses bras. Il n’avait même pas glissé. On aurait pu croire qu’il s’était évanoui, mais ses yeux étaient toujours grand ouverts et réactifs. Et lorsqu’il vit l’écurie, il voulut s’y diriger. On ne lui en laissa pas la possibilité. N’ayant pas assez de force, il s’est laissé emporter loin de son trou de paille. Il entendait des voix sans chercher à les comprendre et voyait des choses sans essayer de les saisir.
Assis par terre, Noah leva les yeux vers Aimable. La question de savoir ce qu’il allait faire de lui le traversa enfin. Et quand la dame revint, Noah ne fit pas tout de suite le lien entre son état et ce qu’elle avait apporté. En fait l’attirail rappelait d’autres sombres souvenirs. Trop habitué à ce qui allait suivre, Noah se défit de son haut sans broncher. L’abandonnant sur ses genoux, il se laissa reposer sur la peau animale. Il offrait sa blessure sans un mot comme le sujet d’expérience bien dressé qu’il était. Ce qui changea avec ce qu’il avait toujours connu fut la douceur d’Aimable qui s’occupait de le débarbouiller. Ses yeux suivaient ses mains sans rien dire, ni faire.
La piqûre de l’aiguille dans sa peau ne le fit pas sourciller. C’était comme si Eleanor ne lui faisait rien. Il était à parier qu’elle avait rarement eu de patient aussi inerte.

Maintenant qu’Aimable le faisait remarquer, Noah s’aperçut qu’il faisait chaud ici. Ses yeux en cherchèrent la source. Il n’avait pas vu de feu de cheminée depuis… Il ne se souvenait pas quand.

— Ça fait du bien, murmura-t-il.

Ses paupières se fermèrent. Cela faisait aussi longtemps qu’on ne s’était pas occupé de lui gentiment. Quelque part il était content d’avoir été blessé, mais le dire à voix haute aurait été bizarre (?). Quand ses yeux se rouvrirent, ce fut pour chercher la source de cette sensation d’être épié. Il trouva finalement les petits êtres qui en étaient à l’origine. C’était les enfants du couple. Noah ne comprit pas ce que craignait l’aîné. Mais le plus petit était égal à lui-même. Bien que Noah n’aimait pas l’idée que les enfants voient sa peau rapiécée, il leva une main pour rendre le salut. Puis il l’agita comme pour les repousser. Il n’était pas un spectacle pour eux.

Les soins achevés, Noah se redressa en position assise. Il remercia Eleanor et tourna le regard vers Aimable. Il n’oubliait pas qu’il ne savait toujours pas ce qui allait advenir de lui. Il ne voulait pas retourner dans une cellule. Tout mais pas ça !

— Si’vous plaît, j’veux pas être enfermé. Je f’rai rien d’mal !

Il craignait que s’il était arrêté, l’Église Souterraine vienne le récupérer pour l’enfermer comme avant. Après tout, dans l’état qu’il était, il n’était d’aucune utilité.

Était-ce de la panique au fond de ses yeux ? Qui sait.
Aimable E. De Bayard
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Aimable E. De Bayard
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Ven 7 Mai - 12:01
Voir que le jeune homme réagit à peine au contact de l’aiguille inquiète la femme. Déstabilisée, elle adresse un discret regard en direction d’Aimable – regard qu’il lui rend.

De nombreuses pensées leur viennent. A-t-il perdu suffisamment de sang pour être à peine conscient ? Ou a-t-il tant souffert qu’il… ne frémit même plus à cette intrusion ? Les deux hypothèses sont effrayantes, assez pour qu’Eleanor se sente saisie d’un discret frisson. Elle a l’habitude de la terre, sur sa peau de nacre, pas la texture visqueuse du sang. Aimable produit un son grave, c’est un grondement viscéral, un son qu’un humain ne peut pas même produire. Un son différent de celui d’un loup ou d’une quelconque créature, ce sont ses os qui frottent et les cordes vocales qui grincent sous la pression d’un souffle rauque. Eleanor, alors, esquisse un sourire et leurs yeux s’unissent. La tendresse les encourage, Eleanor reprend ses gestes, Aimable veille.

Au geste de Noah, tous deux repèrent leurs enfants. Eleanor fronce les sourcils avec autorité, alors qu’Aimable se contente de fixer Richard. Penaud, l’aîné récupère la main d’Isabeau et préfère le tirer à l’abri, dans le couloir.

Finalement, Noah parvient à s’assoir. Inquiète, Eleanor repose prudemment une main sur son épaule pour s’assurer à ce qu’il ne bascule pas, avant de le relâcher pour se nettoyer les mains et laver ses ustensiles. La réaction inquiète du jeune homme les surprend tous les deux et Aimable se rapproche d’un pas. Il craint spontanément pour son épouse… Mais Noah… Semble surtout effrayé. En tous cas, il n’a aucun geste agressif envers la femme – heureusement ou Aimable lui aurait sauté à la gorge. Il repose un genou à terre et ses propres yeux clairs retiennent ceux du jeune homme effrayé.

Ses yeux. Les yeux d’Aimable franchement unis aux siens sont un ciel céleste. D’un bleu aux reflets tranchants, éclats clairs rappelant les sommets enneigés, ombres obscures où se tapit la Bête, elle se rétracte au fond de ses pupilles, il ne reste que l’étendue paisible. Et sa voix grave qui emplit le silence, recouvre les craquements du bois, coton sur les plaies béantes, étoffe sur les articulations saillantes, douceur sur ses cordes vocales usées.

_ Ne t’inquiète pas. Tu es en sécurité ici. Nous n’allons pas te faire mal. Pas tant que tu ne nous blesses pas.

Prévient-il, d’un haussement d’épaules, sans pour autant le menacer. Eleanor hésite, mais se redresse, récupérant le vêtement de Noah pour le glisser sur ses épaules. Ses mains potelées se reposent quelques secondes sur ses épaules osseuses, avant qu’elle ne se relève et n’aille dans les cuisines. Lorsqu’elle revient, c’est avec une bouteille de vin, du fromage, du pain et du miel sous le bras, qu’elle pose sur la table de la cuisine avant de glisser ses deux mains dans ses cheveux épais pour les remonter en un chignon grossier.

Du coin de l’œil, elle les observe, inquiète, avant d’apporter à Noah du pain et une tranche de tome qu’elle a pris soin de couper.

_ Tu ne crains rien ici. Aimable est grognon, mais ce n’est pas un mauvais bougre, tente-t-elle de rassurer, dans un sourire chaleureux, glissant le repas improvisé près de sa main, sans plus oser le toucher. Elle ne veut pas davantage l’effrayer. Elle adresse une œillade à son époux, avant de baisser tristement les yeux.

_ Je suis désolée qu’on t’ait fait du mal.

Elle ne sait pas qui est coupable, ni pourquoi ou comment ce mal a été fait. Mais elle a vu la peur dans ses yeux. Elle a vu le sang sur ses mains. Et ce garçon qui frémit à peine alors qu’elle a percé son flanc d’une aiguille effilée. Elle a vu des choses qu’elle n’aurait pas dû voir, et elle ne peut qu’imaginer les tourments qu’il a dû traverser. Elle pense à Aimable. A l’horreur qu’elle a vu dans ses yeux. Elle est humaine et ce qu’elle voit, ça lui tord le cœur. Comment peut-on faire cela à quelqu’un ? Briser quelqu’un ? Elle baisse les yeux.

Ses mains sont celles d’une femme de la terre. D’une femme qui travaille. D’une femme qui s’occupe de son troupeau, entretient ses terres, d’une femme qui créé, qui sourit au soleil, vit et savoure chaque seconde qui s’offre à elle. D’une femme qui aime, tant qu’elle en a les larmes aux yeux lorsqu’elle s’excuse. S’excuse face au mal que certains ont et que certains font, face à la cruauté humaine et à tous ses travers.
Aimable referme une de ses mains sur celle de son épouse pour les lui serrer. D’un regard, il la réconforte, assez pour qu’elle esquisse un faible sourire. Finalement, ils s’échangent un signe de tête et Aimable reprend.

_ Tu peux rester ici le temps de te remettre de tes blessures.
Noah
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Noah
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Lun 10 Mai - 17:04
Noah n’était pas comme ces animaux qui devenaient agressifs quand ils se sentaient menacés. Il était du genre trop effrayé pour réagir. Et aussi parce qu’il avait été dressé dans ce sens. Ne pas mordre la main qui s’occupait de lui, peu importait ce qu’elle lui faisait. Il n’avait donc pas réagi au grondement inhumain d’Aimable ou à la main d’Eleanor sur son épaule.
Les paroles du chevalier furent interprétées comme des menaces. Et à vrai dire il faisait peut-être bien de le menacer. Il avait vu Noah, non ? Il avait vu ce qu’il avait fait, ce qu’il était. N’importe qui tenterait les menaces pour maintenir en respect une bête sauvage. Noah se contenta de baisser la tête sur le sol. Son corps le tiraillait. C’était un fait. Mais ça ne méritait pas d’être qualifié de douloureux. Ce n’était pas le pire de ce qu’il pouvait endurer. Il le savait.
Quand on lui retira son vêtement des genoux, il leva enfin les yeux. On voulait lui faire mettre son vêtement. Sans gêne, Noah leva les bras pour se glisser dedans. Puis il rebaissa la tête. Il aimerait retourner à l’écurie, mais n’osait pas bouger comme un prisonnier sous surveillance. Il tourna alors la tête vers la nourriture. Était-ce pour lui ? Levant les yeux vers Eleanor, il chercha à comprendre ce qu’elle disait. C’était tout de même confus.

— J’ai pas mal, affirma-t-il sans détour. C’est qu’une entaille.

Peut-être avec un peu de peau en moins, mais rien de dramatique. Noah ne comprit pas que les yeux d’Eleanor brillent de cette façon. Il ne comprit pas le geste de réconfort du mari. Tout ceci lui était étranger à présent. Et surtout c’était entièrement de sa faute s’il avait subi tout ça. Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même d’avoir été un parfait crétin et d’avoir accepté une « promotion » dont il n’a jamais vu la couleur. Il était le seul à blâmer dans toute cette histoire.
Quand il reposa les yeux sur la nourriture qui lui faisait grandement envie, il releva les yeux pour demander :

— C’est pour moi ?

Ça pouvait paraître évident, mais pas pour lui. Après tout il avait certifié à Aimable que lui balancer un bout de pain par jour suffirait. Alors avoir le droit à une tranche relativement fraîche de pain et à du fromage, c’était le paradis !
Il attendit une réponse avant d’y toucher. Lorsqu'il allait enfin enfourner la tranche de fromage dans sa bouche, il arrêta son geste et ses yeux se levèrent vers Aimable cette fois-ci. Il avait envie de lui dire quelque chose au sujet de ce qui s’était passé plus tôt. Mais il ne savait pas comment le formuler. Et en parler devant sa femme qui n’en avait pas été témoin, ce serait une mauvaise idée. Il valait mieux qu’elle reste ignorante de toutes ces choses.

— Oubliez c’que vous z’avez vu. Faut pas en parler, c’est dangereux. Quand j’vais mieux, j’m’en irai.

Il n’allait pas attendre qu’Aimable parte pour Paris. Si l’Église Souterraine apprenait qu’un homme l’avait vu, il pourrait chercher à le faire taire. Et Noah ne voulait pas causer de problèmes à ces gens. Ils étaient trop gentils.

— Merci, souffla-t-il enfin. Et désolé qu’vos enfants m’ont vu.

Baissant les yeux, il croqua enfin dans la nourriture. Il était affamé. La transformation et les blessures l’avaient épuisé. Et l’adrénaline qui ne circulait plus dans ses veines avait fait retomber toute la pression de son corps. C’était une grosse vague de fatigue qui l’avait envahi. Les épaules basses, il se ratatinait sur lui-même. Il paraissait sans doute encore plus petit.
Aimable E. De Bayard
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Aimable E. De Bayard
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Jeu 27 Mai - 15:49
Eleanor est loin d’être ignorante.

Elle L’a vu. L’Ouroboros.

Elle sait ce qui se tapit sous la peau de son mari. Elle connaît le monstre tapi sous ses prunelles. Elle a déjà croisé son regard. Elle l’a vu errer dans leur demeure. Elle sait que ce monde n’est pas fait que d’hommes, mais qu’il renferme des monstres. Certains n’ont pas même la décence de se cacher. D’autres sont même humains.

Elle ne veut pas en savoir plus. Elle aime Aimable, mais ce qu’il abrite l’effraie. Bien qu’Il ne lui ai jamais fait de mal et qu’Il se soit contenté de l’observer.

Les blessures de ce garçon ne sont qu’un signe de cruauté humaine qu’elle ne veut pas accepter. Entendre que l’humanité est capable de tant de méchanceté est inenvisageable, non, c’est intolérable pour elle. D’un sourire encourageant, elle invite Noah à manger, lui apportant un nouveau verre d’eau. Il allait devoir récupérer des forces.

Aimable, près d’elle, rabaisse songeusement les yeux vers les mains abîmés du jeune homme. Jusqu’à ce qu’il reprenne la parole. Le chevalier élève le regard, mais ne croise pas les prunelles de Noah. Il reste silencieux à sa demande, quelques secondes, avant d’hocher la tête dans un soupir.

_ Je n’en parlerai pas.

Eleanor leur adresse un regard interrogateur. Aimable unit ses yeux aux siens. Eleanor semble comprendre, assez pour reposer près d’eux le pain et le fromage, laissant soin à son mari de s’en occuper. Elle incline légèrement la tête, puis sort de la pièce pour éloigner les enfants du salon. Aimable, quant à lui, coupe une nouvelle tranche de fromage, ajoute du pain, confie le tout à Noah. Il s’en prend un morceau, le glisse entre ses lèvres et ramasse les linges ensanglantés que son épouse a laissé là.

_ Ne t’excuse pas. Tu as éliminé un loup. Je t’en suis reconnaissant.

Aimable a repris la parole. Sa voix ne semble n’être qu’un murmure, pourtant, elle s’entend distinctement dans le silence de la maison. Il finit par s’assoir à même le sol, à un bon mètre de Noah. Une distance suffisante pour le laisser respirer et, il l’espère, l’apaiser. Le voir si prostré… ça lui serre le cœur. Il devine qu’il a souffert. Qu’il a peut-être eu peur.

_ Reste jusqu’à ce que tu sois guéri. Reprends des forces avant de partir.


Ses yeux se détournent vers la cheminée. Il réalise que sa transformation… le combat… l’ont effrayé. Effrayé ? Oui. Il a eu peur de ce qu’il a vu. Peur de voir ces monstres s’affronter. Leur violence l’a pris aux tripes, il a eu l’envie de s’enfuir. Mais il y avait eu aussi… Ce besoin étrange. Cette soif de sang. De massacre. L’envie de les voir se déchiqueter. L’ivresse et l’adrénaline du combat lui montant à la tête, pulsant dans ses veines, le désir de se jeter dans la bataille. De sentir les crocs le DéChIQUETER, ARRACHER !

Aimable ferme les paupières. Il sent la Voix parler dans sa tête, mais aussi, l’envie de savoir ce qu’il est, savoir s’ils – si NOUS somMES comme LUI. TU te le DEmaNdes Aimable ? ENSEMBLE.

Aimable ouvre songeusement les paupières.

_ Je sais que je t’ai déjà posé la question. Mais j’ai besoin de savoir. Qu’est-ce que tu es ?

La demande est paisiblement formulée. Pourtant, sa détermination est perceptible. Dans sa voix. Son cœur s’est légèrement accéléré et il entrouvre les lèvres. Comment le dire ? Comment dire. Comment parler de cette Voix, de ce qu’il peut devenir. Comment parler de ces jours, ces années, à avoir peur de ce qu’il est. De ce qu’il peut renfermer. De ce qui vit au fond de lui. Troublé, Aimable referme légèrement l’un de ses poings, l’autre main s’élève jusqu’à sa nuque. La pression de ses doigts le long de ses muscles, de ses vertèbres, ne le soulage pas. Le poids reste.

Le poids d’années de silence. Le poids de cette Voix contre qui il bat sans cesse. Un écho infernal, qui écharpe ses pensées et son humanité. Qui le renvoie à une obscurité qu’il n’arrive pas à accepter. A des massacres qu’il ne parvient pas à assumer. Et que ses mains ont pourtant causé. Il y a eu tant de sang versé. Tant de tombes qu’il a creusées. Plus qu’un seul homme n’aurait à infliger.
A ses côtés, le jeune homme a déjà tué. C’est une machine de guerre, habituée à souffrir et à faire endurer à ses adversaires un sort tout aussi terrible. Ses yeux remontent jusqu’à lui. Et pourtant, ce n’est pas un monstre qu’il voit. Pas quand Noah se replie. Qu’il se fait si petit, dans ce grand salon.

Sa propre main lui paraît toujours énorme. Pleine d’os, de chair et d’autres choses. Et si dans ces veines, un monstre rôde, c’est l’homme qui repose sa main sur la tignasse brune de Noah. Il caresse prudemment son crâne, comme il le fait avec ses enfants, comme il le ferait avec June. Ses yeux bleus reviennent chercher les siens.

Et si leurs regards se croisent, Aimable lui partage toute l’horreur que ses yeux ont vu. Toute la peur qui l’habite, tous les jours, le désespoir, le combat d’une humanité vaincue d’avance et qui continue à se battre. Chaque jour. Malgré les échecs et les plaies qui s’ajoutent, malgré l’usure de son corps. La vaillance qui l’abandonne.

Il est cet homme, ce monstre, et face à lui, il oublie progressivement la bête. Il ne voit plus la bête, seulement cette peur, cette douleur, ce corps brisé. Cet humain qui reste. Cet éclat fragile, prêt à s’éteindre et que lui veut nourrir. Sa main descend prudemment, effleure la nuque de Noah jusqu’à se reposer sur son épaule. Et alors, la réponse à sa propre question franchit ses lèvres.

_ Tu es humain.

Sa voix se fait plus grondante, lorsqu’elle laisse échapper ces mots. Et son regard reste uni à ceux de Noah. Il ne lâche plus son regard, alors qu’il répète d’une voix ferme.

_ Tu as raison, Noah. Tu es humain. Et bats-toi pour le rester.

Encourage-t-il.

C’est ce qu’il aurait voulu entendre.

Toute sa vie, il a espéré entendre ces mots. Et aujourd’hui, c’est lui qui les offre.

_... Merci pour ce que tu as fait.

Sa main, bourrue, tapote l’épaule du jeune homme avant qu’il ne se redresse dans un grognement. Il va récupérer une pomme, un couteau, pour éplucher longuement le fruit. Il lui en confie une moitié, avant de manger songeusement l’autre, les yeux songeusement tournés vers le feu de bois.


Noah
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Noah
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Ven 28 Mai - 22:47
Enfin seuls, Noah mangeait du bout des dents comme si on allait lui retirer le pain de la bouche à tout moment. Les saveurs n’en était pas amoindries. Il aimait ce qu’il mangeait. Ça avait un goût incroyable ! Ravi d’en ravoir, il mangea avec plus d’entrain.
Sa victoire. Noah y repensa quand Aimable en parla. Il n’en tirait aucune fierté malgré sa reconnaissance de son hôte. Noah n’était pas lycan, mais il savait de qui lui venait ses capacités. Ce vieux loup était peut-être solitaire, mais tout comme Noah, il avait une apparence humaine. Personne ne traitait Noah en humain, lui-même non plus d’ailleurs. Il ne s’apparentait pourtant pas à ceux qu’il traquait. Il ne pouvait donc pas ressentir de compassion pour ses victimes. C’était étrange d’être lui, de ne pas savoir se définir, de ne pas pouvoir qualifier ses actes de bons ou mauvais.
Noah était égaré dans ses pensées lorsqu’Aimable lui reposa cette question. À crois qu’il avait lu en lui. Les lèvres pincées en une moue dubitative, il réfléchit longuement. « Artificiel », c’était le mot qui avait été mentionné à plusieurs reprises parce que ses capacités n’étaient pas naturelles, pas héréditaires. Ça qualifiait cette bête qui ne ressemblait à rien et qui n’était voué qu’à faire perdre la tête et à détruire. Ce mot cachait tout ceux qui avaient laissé leur vie pour créer cette existence. Et ça dissimulait aussi tout ce que le résultat avait vécu. C’était un mot fourre-tout au final.

Noah sursauta au contact de la main d’Aimable sur ses cheveux qui avaient, semblait-il, totalement repoussé jusqu’à leur longueur initiale. Ou presque. C’était sans doute la première et la dernière fois qu’Aimable pourrait le surprendre de la sorte. Habituellement il était sur ses gardes en permanence. Sa forme physique avait bien des conséquences sur le reste. Il releva les yeux pour croiser ceux de son interlocuteur. Le plus jeune était incapable de comprendre ce qui se disait en silence.
Aimable avait-il cru à ce mensonge ? Noah était incapable de l’affirmer, car oui c’en était un. Jamais il ne croirait en ces mots parce qu’il ne s’appartenait même pas. Cette enveloppe était la propriété de l’Église Souterraine et elle ne le qualifiait pas d’humain. C’était drôle, non ? Qu’un homme qui avait vu ce que pouvait faire Noah puisse encore le qualifier d’humain ?

— Si… ça vous plaît d’croire ça…

Noah était trop jeune pour comprendre l’importance des mots d’Aimable. Il se contenta d’apprécier ce contact chaleureux, bien que maladroit. Puis il l’observa se lever. Il crut que c’était le signal pour partir d’ici. Il amorça un mouvement pour se lever que déjà Aimable revenait. Intrigué, le jeune l’observa faire et le remercia pour ce partage. C’était plus qu’il n’avait pu en espérer. Tant de nourriture, alors qu’il était habitué à devoir se débrouiller avec la maigre solde qui lui était allouée.
Après ce repas, il dut se remettre debout. Ce ne fut pas une mince affaire. Il tangua un peu avant de trouver un certain équilibre.

— Merci de m’avoir aidé.

Aimable aurait pu profiter de son moment de faiblesse pour l’abattre au même titre que le loup et pourtant il ne l’avait pas fait. Noah ne l’avait pourtant pas aidé, il n’avait fait que remplir sa mission. Ce pourquoi il était encore en vie aujourd’hui.
Il marcha. Tituba pour être exact jusqu’à la porte de la pièce. Il adressa un signe de la main à son hôte pour lui faire comprendre qu’il se débrouillait. Et il sortit. Le froid le mordit vivement. Il frissonna, si ce n’était trembler et quitta la demeure. Il se rendit là où il avait élu domicile : l’écurie dans laquelle il regagna le tas de foin qu’il avait fait hier. Il s’était un eu effondré donc il dut le recreuser pour se glisser dedans tel un lapin se réfugiant dans son terrier. Le sommeil l’attendait et il ne lutterait pas contre lui.
Aimable E. De Bayard
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Aimable E. De Bayard
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Mer 2 Juin - 9:43
Aimable laisse retomber sa main et ses yeux se détournent songeusement vers le feu qui crépite. Ses paupières se ferment à demi alors qu’il essaye, tant bien que mal, de relâcher ses épaules.

La pression familière est toujours là. Un poids qu’aucune main ne peut porter. Un fardeau que seule sa conscience peut endurer.

La pomme, entre ses doigts, lui paraît minuscule. Chaque morsure s’accompagne d’un craquement qu’il étouffe sous ses dents, le fruit libère un jus sucré mêlé d’aigreur. Au loin, il croit reconnaître une saveur métallique, dérangeante. Celle du sang, qui ne quitte pas son nez. Pourtant, il ne saigne pas. Il n’a pas blessé et le fruit ne présente aucune tâche suspecte. La sensation est interne. La salive souillée par l’Ouroboros – un baiser qu’il n’a pas même senti, ses crocs qui ont abîmé son palais, ses gencives, lorsque Noah a failli l’attaquer.

Noah se lève, titube, Aimable tourne les yeux vers lui et s’apprête à l’accompagner. Son mouvement de main l’invite à s’immobiliser. Un soupir franchit ses lèvres. Inquiet, il le regarde s’éloigner. Finalement, Noah va se réfugier dans l’écurie. Quel étrange personnage.

Aimable reste à la fenêtre, à l’observer, jusqu’à le voir disparaître sous un tas de paille. L’homme porte la main à la croix d’argent qu’il garde autour de son cou. Son pouce parcourt les imperfections de l’acier, les usures du métal adoucies par la pression régulière de ses doigts. Perdu dans ses pensées, Aimable ferme à demi les paupières. La Voix Parle. Il Lui répond.

Qu’est-il ? Je ne sais pas. Comme nous ? Peut-être. Nous ne pensons pas. Que fait-il ici ? Perdu. Blessé. Rejeté ? Egaré. Chasse ?

Que va-t-il faire ? Il a dit qu’il partirait. Nous suivrons ? Non. Pourquoi ? Nous saurons ce qu’il est. Nous saurons d’où il vient. Est-ce qu’il nous apporterait vraiment des réponses ? Ce garçon est perdu.

Est-ce vraiment le loup qui a tué cet homme ? C’était un solitaire, il a dit. Mais les loups solitaires sont rares. Y a-t-il le reste d’une meute à proximité ?

Aimable essaye d’ignorer le souvenir qui veut s’imposer à lui. Souvenirs ou cauchemars. Le dos d’un homme en fuite. Son souffle erratique. Les branches qui l’écorchent, l’écorce qui l’accroche. La rage dans les veines, la faim sans fin, les griffes qui le retiennent, le mettent à terre, les crocs qui déchirent, arrachent.

Le sang.

Le sang, sur ses mains et sur ses lèvres, sous ses ongles et sur son palais.

Aimable tremble. Ses yeux s’ouvrent, pour fuir l’affreuse réalité, celle de son esprit maudit, de cette folie tapie sous son derme. Ses prunelles s’élèvent vers le ciel, prière, ses pupilles se gonflent puis se rétractent sous le souffle de l’Ouroboros. Son cœur résonne, dans le silence de la maison, il n’entend que lui et le son rauque d’un rire résonner dans sa cage thoracique. Ses mâchoires se serrent pour étouffer le son qui n’est pas le sien, il s’est déjà reculé pour s’éloigner vers sa chambre.

Eleanor, occupée à servir le goûter aux enfants, tourne les yeux lorsqu’elle le voit passer devant la cuisine. Elle confie, aux petits, de quoi s’occuper avant de marcher à la suite de son mari.

_ Aimable ?

Il ne répond pas. Il ne l’entend pas. Il n’y a que ce son strident dans sa tête, ces grognements, ses pensées éparpillées, fatigue, peur, horreur, la nausée qui monte jusqu’à ses lèvres. Il se sent mal. Aimable repose sa main contre le mur et elle, elle, elle repose sa main tendre sur son épaule, s’approche d’un pas pour l’observer. Elle remarque sa pâleur et son regard fuyant. Elle ne sait pas ce qu’il a. Et pourtant, elle reconnaît ce qu’elle voit.

_ Aimable, appelle-t-elle plus doucement.

Il ne réagit toujours pas. Alors, elle lève la main, la glisse le long de sa joue avec tendresse. Elle l’arrache, en douceur, d’un monde cauchemardesque. D’un monde où seuls se trouvent le Chevalier et son Némésis, l’humain et la Bête. Il reprend son souffle, tel un noyé. Egaré, ses yeux rejoignent ceux d’Eleanor. Et face à sa détresse, elle affiche un sourire compatissant, mêlé de peine et d’amour. Elle s’approche d’un pas, refermant tendrement ses bras autour de sa taille pour caresser son dos.

_ Tout va bien se passer. Tout s’est bien passé. Et si tu allais te reposer ?

_ Je dois prier, répond-t-il.

Elle ferme les paupières, dissimulant sa tristesse sous ses cils.

_ … D’accord. Ne te fais pas mal, demande-t-elle en le relâchant à contrecœur. Aimable ne répond pas, mais effleure tendrement l’épaule de son épouse. Finalement, il repose ses lèvres sur son front puis s’éloigne dans une pièce, à l’étage. Une pièce où une grande croix en bois trône sur un autel, devant la fenêtre.

Rien d’autre, dans la pièce. Aimable récupère une clef dans sa poche, ouvrant un petit coffret d’où il sort un martinet. Il retire sa chemise et s’agenouille, dévoilant un dos nu, solide, couvert de cicatrices. Certaines sont plus récentes que d’autres. Mais l’Ouroboros les efface une à une, au fur et à mesure du temps. L’Ouroboros le nargue. Il lui rappelle son impuissance. La rédemption inaccessible.
Les lanières de cuir sont usées. Souillées de sang séché. Certaines sont armées de pointes effilées. Et après quelques minutes de prières, le martinet s’abat. Son bec, ses serres effilés, lacèrent son derme. Aimable serre les dents. Les mâchoires. Les poings.
La douleur est vive. Le sang qu’il verse l’expie d’une haine viscérale, d’un dégoût qu’il a pour lui et sa propre chair. Pour son existence maudite, qu’il exècre en cet instant.

Et si ce mort, ce n’était pas le loup qui l’avait tué ?

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Jeu 3 Juin - 20:07
Comme Aimable l’avait proposé, Noah resta quelques jours pour que la plus grosse plaie soit en partie refermée et que son corps soit fonctionnel. Pour ne plus faire de vague, il passa le plus clair de son temps au fond de l’écurie. C’était idiot, mais ça permettait aussi d’éviter les questions de la part des De Bayard. Noah semblait comprendre que les époux ne lui demanderaient rien. Il y avait leur fils aîné qui restait éloigné de l’artificiel. Et à l’opposa il y avait le petit Isabeau qui semblait bien « l’aimer ». C’était donc surtout de lui que Noah préférait rester éloigné. Au cas où le petit penserait que Noah serait plus enclin à répondre à ses questions.

Au cours des nuits, Noah ne relâchait pas plus son attention. Il veillait en tendant l’oreille en songeant à son inefficacité s’il se retrouvait impliqué dans quoique ce soit. Heureusement rien ne se produisit au cours du reste de son séjour.

Un beau jour il vit Aimable traverser la cour. Noah l’interrompit pour lui dire qu’il partait tout de suite. Il n’y avait aucune raison pour partir aussi soudainement. La simple idée que son corps tiendrait la route suffisait à convaincre Noah de ne plus traîner par-ici. Une fois de plus il remercia Aimable et son épouse, bien qu’elle ne soit pas physiquement présente à ce moment. Noah ne demanda rien pour le voyage et refusa tout ce qu’on aurait pu lui proposer. Puis il tourna les talons et s’en alla simplement par la grande porte du domaine.
Il n’était pas totalement guéri, sa plaie pouvait se rouvrir s’il venait à forcer, mais Noah ferait attention autant que possible. Il ne restait qu’à espérer qu’il ne crève pas sur le rebord d’une route comme un animal errant. Même s’il trouverait ça plutôt ironique.

Se cachant au mieux avec ses vêtements, sa route jusqu’à Paris promettait d’être très longue et ennuyeuse. Ayant tout perdu en arrivant dans cette région, il allait devoir vivre de larcins le temps de rentrer. Puis on lui redonnera des habits… D’ailleurs il touchera sans doute une petit prime pour avoir eu un loup. Il espérait. Avoir fait tout ça pour rien le mettrait de mauvaise humeur, surtout après ses blessures et ces jours de marche. Finalement il aurait peut-être dû ramener quelque chose provenant du corps (mâchoire, dents, griffes). Disons que s’il avait été seul, ça aurait été plus facile de faire un prélèvement. Là, il n’avait pas eu d’autres choix que de demander à Aimable de faire vite disparaître le corps. L’existence de ces créatures devaient rester secret afin que les gens ne s’affolent pas. C’était ce qu’on avait expliqué à Noah en tout cas. Il n’était pas dit que cet avis était partagé.
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