Mar 2 Fév - 21:02
5 Avril 1590 • Un soldat de la garde se tient au milieu de la foule, tenant un tract.
"A TOUTE LA POPULATION DE PARIS ! LE DUC VAN HEIL EST PORTE DISPARU DEPUIS CINQ JOURS MAINTENANT ! PAR ARRÊTÉ ROYAL, VOUS ÊTES TOUS ET TOUTES INVITES A PARTICIPER AUX RECHERCHES AFIN DE RETROUVER LE DUC DANS LES PLUS BREFS DÉLAIS !"
@June van Heil a été visiblement enlevé ! Voici cinq jours que personne ne l'a vu et son appartement était vide lorsqu'on a voulu aller le quérir. Une disparition plus qu'inquiétante.
Votre personnage peut prendre part aux recherches, le mieux étant tout de même de faire des groupes de deux minimum (sauf si vous souhaitez rp seul). Pour se faire, vous pouvez vous disperser dans tout Paris pour faire suite à ce topic ou répondre directement à la suite si vous restez dans les environs. Il vous suffira d'ajouter dans votre titre [RECHERCHE DU DUC] afin que l'on puisse en tenir compte.
A savoir que vous pouvez vraiment retrouver le Duc, alors n'hésitez pas à tenter votre chance pour sauver un confrère !
Quelque part...
5 Avril 1590 • Un soldat de la garde se tient au milieu de la foule, tenant un tract.
"A TOUTE LA POPULATION DE PARIS ! LE DUC VAN HEIL EST PORTE DISPARU DEPUIS CINQ JOURS MAINTENANT ! PAR ARRÊTÉ ROYAL, VOUS ÊTES TOUS ET TOUTES INVITES A PARTICIPER AUX RECHERCHES AFIN DE RETROUVER LE DUC DANS LES PLUS BREFS DÉLAIS !"
--- MARCHE A SUIVRE ---
@June van Heil a été visiblement enlevé ! Voici cinq jours que personne ne l'a vu et son appartement était vide lorsqu'on a voulu aller le quérir. Une disparition plus qu'inquiétante.
Votre personnage peut prendre part aux recherches, le mieux étant tout de même de faire des groupes de deux minimum (sauf si vous souhaitez rp seul). Pour se faire, vous pouvez vous disperser dans tout Paris pour faire suite à ce topic ou répondre directement à la suite si vous restez dans les environs. Il vous suffira d'ajouter dans votre titre [RECHERCHE DU DUC] afin que l'on puisse en tenir compte.
A savoir que vous pouvez vraiment retrouver le Duc, alors n'hésitez pas à tenter votre chance pour sauver un confrère !
Mar 2 Fév - 22:28
Jeanne est de sortie en pleine journée pour faire quelques achats de denrées alimentaires. Ses achats effectués, elle décide de se balader un peu pour se changer les idées de son morne quotidien. En arrivant sur une place, elle découvre une foule assemblée. Intriguée, elle s’en approche en tenant son panier de vivres contre elle. Malheureusement elle est incapable de voir ce qu’il s’y passe. Sa taille n’est pas en cause, mais plutôt le nombre de personnes amassées. Elle finit par se renseigner auprès de quelqu'un.
— ’Scusez-moi, Monsieur. Il y a quoi ?
— Z’êtes pas au courant ? Y’a un duc qui a disparu.
— Un duc ?!
Surprise et panique s’emparent de sa voix. Elle s’empresse d’interroger à nouveau l’homme.
— C’est quoi son nom ?
L’homme hausse des épaule avec une expression d’ignorance totale et peut-être de je-m’en-foutisme. Jeanne, elle, ne s’en fout pas du tout. Elle s’excuse auprès des gens avec qui elle joue des coudes pour se rapprocher du soldat.
— Monsieur ! Aïe…
Se faisant marcher sur le pied, elle pousse un peu l’individu en tort et lève le bras vers le soldat pour l’interpeller.
— Monsieur, qui est le duc qui a disparu ?
Son sang se glace quand elle entend le nom de June. Ce dernier est un client de longue date et surtout un bon ami. L’horreur est totale et elle demande aussitôt des détails. Le soldat ne semble pas en savoir beaucoup malheureusement.
Tournant brutalement les talons, elle se dégage de la foule pour rejoindre le quartier des nobles et leurs beaux bâtiments. Elle court en tenant toujours fermement son petit panier. Elle a rarement eu l’occasion d’aller chez June, mais savait où le trouver si besoin. En arrivant au pied de la bâtisse, Jeanne constate la présence de soldats faisant le pied de grue. Elle se précipite vers eux pour leur demander tout ce qu’ils savent. Évidemment on l’envoie un peu promener sous prétexte que c’est qu’une humble fille et qu’elle ne peut pas connaître le duc.
Jeanne enrage et est aussi folle d’inquiétude. C’est vrai que ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas vu June, mais elle ne pensait pas que c’était parce qu’il s’était attiré des ennuis.
La demoiselle finit par s’éloigner sous les injonctions des forces de l’ordre. Elle rentre toute penaude chez elle en espérant qu’il sera vite retrouvée. Elle n’a rien d’une enquêteuse et ne peut donc pas compter sur ses propres moyens. Elle prie Dieu de protéger son ami et de lui faire vite retrouver le chemin de sa maison.
— ’Scusez-moi, Monsieur. Il y a quoi ?
— Z’êtes pas au courant ? Y’a un duc qui a disparu.
— Un duc ?!
Surprise et panique s’emparent de sa voix. Elle s’empresse d’interroger à nouveau l’homme.
— C’est quoi son nom ?
L’homme hausse des épaule avec une expression d’ignorance totale et peut-être de je-m’en-foutisme. Jeanne, elle, ne s’en fout pas du tout. Elle s’excuse auprès des gens avec qui elle joue des coudes pour se rapprocher du soldat.
— Monsieur ! Aïe…
Se faisant marcher sur le pied, elle pousse un peu l’individu en tort et lève le bras vers le soldat pour l’interpeller.
— Monsieur, qui est le duc qui a disparu ?
Son sang se glace quand elle entend le nom de June. Ce dernier est un client de longue date et surtout un bon ami. L’horreur est totale et elle demande aussitôt des détails. Le soldat ne semble pas en savoir beaucoup malheureusement.
Tournant brutalement les talons, elle se dégage de la foule pour rejoindre le quartier des nobles et leurs beaux bâtiments. Elle court en tenant toujours fermement son petit panier. Elle a rarement eu l’occasion d’aller chez June, mais savait où le trouver si besoin. En arrivant au pied de la bâtisse, Jeanne constate la présence de soldats faisant le pied de grue. Elle se précipite vers eux pour leur demander tout ce qu’ils savent. Évidemment on l’envoie un peu promener sous prétexte que c’est qu’une humble fille et qu’elle ne peut pas connaître le duc.
Jeanne enrage et est aussi folle d’inquiétude. C’est vrai que ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas vu June, mais elle ne pensait pas que c’était parce qu’il s’était attiré des ennuis.
La demoiselle finit par s’éloigner sous les injonctions des forces de l’ordre. Elle rentre toute penaude chez elle en espérant qu’il sera vite retrouvée. Elle n’a rien d’une enquêteuse et ne peut donc pas compter sur ses propres moyens. Elle prie Dieu de protéger son ami et de lui faire vite retrouver le chemin de sa maison.
Mer 3 Fév - 9:17
Aimable franchit la porte de ses quartiers.
Le chevalier s’avance de deux pas, s’immobilise. Son cœur bat à un rythme terriblement régulier, dans sa cage thoracique. Malgré l’inquiétude qui lui vrille la gorge.
De longues, très longues minutes lui sont nécessaires. Ses mains sont moites. Il sent l’air lui manquer. Et dans le silence de ses appartements, son cœur résonne comme un tambour de guerre ; chaque contraction se répercute contre ses côtes, la Bête s’agite et s’impatiente.
C’est un vrai effort de volonté qui le conduit à marcher. Marcher jusqu’à rejoindre sa salle de bain et le miroir recouvert d’un drap. Aimable se saisit du tissu. Ses muscles se contractent, il sent la tension familière. Tout son corps se ligue contre lui et sa volonté vacille. La peur remonte dans sa gorge – comme si son cœur cherchait à s’enfuir, voilà qu’il pulse dans sa gorge.
Il retire le drap.
_ J’ai besoin de vous.
Il l’a murmuré et seul le silence lui répond. A-t-il seulement parlé ? Il n’en est plus même sûr. La boule dans sa gorge écrase ses cordes vocales, son souffle est pénible. Ses mains retrouvent le bois, le meuble, qui soutient le miroir. Aimable est incapable de fixer son reflet.
La migraine heurte régulièrement ses tempes et son souffle, s’accélère. Mais son cœur traîne. En arrière. Se ralentissant encore alors qu’il halète. La boule dans sa gorge monte et l’espace d’un instant, Aimable craint de vomir, il va pour porter la main à ses lèvres mais non, elle ne lui obéit pas, elle se plaque contre la vitre. Le choc le surprend et alors, Aimable élève les yeux.
Son reflet le fixe. De ses yeux bleus, non, ses yeux où la pupille s’élargit, l’obscurité dévore l’étendue bleue.
Un haut le cœur le saisit.
_ Et quelle aide poUvons nous t’appOrrrter ?
La voix difforme qui s’arrache de ses lèvres le saisit d’horreur. Les yeux écarquillés, il ressent sa propre gorge lui échapper, la pression déchire ses cordes vocales, la voix qu’il entend est faite de chairs déchirées, de raclements de crocs contre ses propres os. La douleur est si intense qu’il s’en sent pâlir et il craint que ses jambes ne défaillent sous lui.
Le cœur reste lent, alors que tout son corps s’affole, qu’un vertige manque de le saisir. Désespéramment, Aimable entrouvre les lèvres, happe l’air comme un noyé : il entend, dans son souffle, le son rauque d’une Bête qui respire.
_ Je… June… June a disparu. J’ai besoin de votre aide pour le retrouver.
Sa propre voix est un murmure brisé. Et son reflet le fixe, le dévore du regard ; ses lèvres s’ouvrent en un rictus, les dents, les siennes, et les autres au fond se dessinent, des mâchoires qui ne sont pas les siennes, non, Aimable ne peut pas voir, ses yeux se ferment. L’Ouroboros ne résiste pas et enfin, Aimable peut se réfugier dans l’obscurité protectrice, derrière cette maigre barrière de chair qui l’isole de l’horreur.
_ DevONs-nous donc tenir à lUI ? C’est un hUmain. Une prOIe, en ce monde fait de monstres. Il n’a aucUne chance.
La Voix reprend et Aimable, cette fois, ne parvient pas à lui échapper. La sentir parler à sa place, alors qu’il est éveillé, est l’incarnation d’un cauchemar. Elle est réelle. Elle existe. Elle le contrôle. Les combats quotidiens qu’il mène sont réels, bien que personne ne puisse les voir. La Voix Existe bel et bien.
Aimable le sait. Il a eu beau dénier son existence, aujourd’hui, il accepte de s’y confronter. Mais il ignore s’il s’en sent prêt. Alors qu’il L’entend, il craint de perdre la raison. La folie serait un soulagement. Une libération de son fardeau. Mais aujourd’hui, aujourd’hui, il doit tenir. Il doit le retrouver. Même si pour se faire, c’est au Démon qu’il doit s’allier. C’est une épreuve qu’il n’est pas capable d’affronter seul – une épreuve qu’il refuse d’endurer. Que Dieu lui pardonne. Que Constantin… Lui pardonne.
_ Je veux le retrouver. Et j’ai besoin de votre aide pour cela. Allez-vous me l’apporter ?
Aimable a serré l’un de ses poings. L’autre reste plaqué contre la vitre. Et la douleur dans sa gorge… Descend. Dans son torse. Dans son ventre. Comme si des griffes acérées le lacéraient de l’intérieur. La souffrance est telle qu’il retient son souffle ; l’un de ses genoux se plie, il doit s’appuyer contre le bois. Un râle déchire l’air, et il met quelques secondes à comprendre que ce son vient de lui. C’est un raclement guttural, comme si ses côtes se frottaient entre elles, comme si ses poumons se faisaient broyer, c’est par à coups ! La lame d’un boucher qui déchiquète la chair, les crocs qui se referment sur ses viscères. Un rire, un rire plein de dents et d’haine, d’une victoire qu’Aimable se refuse de lui donner. En réponse, il fronce les sourcils, les paupières, il contracte les muscles de son dos. Dans un grondement rauque, il se redresse ; c’est humain qu’il veut rester !
_ Alors ! Cette aide ! Allez-vous me l’apporter ?
_ NoUs allons t’AIder, Aimable. Nous allons noUs mettrre en chAsse.
Un craquement lugubre résonne dans la pièce et Aimable retient un hurlement de douleur. Il incline l’échine, contraint par la pression de ses propres os qui s’entrechoquent, s’écrasent ou s’étirent, il ne sait pas, le sang goutte de son nez, Aimable serre les dents.
_ Non ! Non, non, non ! Non !
Il le répète, alors qu’il remue la tête et l’Ouroboros, alors, le laisse reprendre contrôle de son corps. Il ressent son interrogation et la question qu’elle s’apprête à poser vient tirer son larynx, s’accroche à ses cordes vocales, le son qui s’arrache, il préfère le couper en scellant ses lèvres.
_ Pas… Pas comme ça… Je ne suis pas seul… Vous devez…
_ NOUS devons….
_ Être discrets. Ne vous faites pas voir. Je vous en supplie. Je vous en supplie….Notre... Notre survie en dépend.
Le silence retombe. Il prend ses aises.
_ NOUs ne nous ferrrOons pas voir. Nous t’aiderons. Et un joUrrr, tu devras noUs le rendre, Aimable. Mettons nous en chAsse.
Aimable parvient à se redresser. Il essuie le sang qui coule de son nez d’un revers de manche. Ses mouvements lui semblent… Soudain bien plus fluides. Il se sent moins lourd et préfère nerveusement replacer sa veste épaisse sur ses épaules ; il se rassure de la pression du tissu. Il reprend le drap et le remet sur le miro
N̶̨͆͐O̵̳̦̣̲̝͍̟̹̔̔͛͌̔̾̄̈̔͑̕̚͘͠͝N̶̞̏̾͒̃̂̀́
Le drap retombe. Aimable se détourne craintivement de son reflet – l’horreur manque de lui sauter au visage, il s’échappe de la chambre. La Voix gronde dans son esprit, mais c’est Aimable qui garde le contrôle lorsqu’il sort de la pièce. Il hésite, puis se met en direction de la caserne.
Les proies sont vulnérables loin… ou au plus près de leur terrier. C’est là où leur attention se relâche.
Le chevalier s’avance de deux pas, s’immobilise. Son cœur bat à un rythme terriblement régulier, dans sa cage thoracique. Malgré l’inquiétude qui lui vrille la gorge.
De longues, très longues minutes lui sont nécessaires. Ses mains sont moites. Il sent l’air lui manquer. Et dans le silence de ses appartements, son cœur résonne comme un tambour de guerre ; chaque contraction se répercute contre ses côtes, la Bête s’agite et s’impatiente.
C’est un vrai effort de volonté qui le conduit à marcher. Marcher jusqu’à rejoindre sa salle de bain et le miroir recouvert d’un drap. Aimable se saisit du tissu. Ses muscles se contractent, il sent la tension familière. Tout son corps se ligue contre lui et sa volonté vacille. La peur remonte dans sa gorge – comme si son cœur cherchait à s’enfuir, voilà qu’il pulse dans sa gorge.
Il retire le drap.
_ J’ai besoin de vous.
Il l’a murmuré et seul le silence lui répond. A-t-il seulement parlé ? Il n’en est plus même sûr. La boule dans sa gorge écrase ses cordes vocales, son souffle est pénible. Ses mains retrouvent le bois, le meuble, qui soutient le miroir. Aimable est incapable de fixer son reflet.
La migraine heurte régulièrement ses tempes et son souffle, s’accélère. Mais son cœur traîne. En arrière. Se ralentissant encore alors qu’il halète. La boule dans sa gorge monte et l’espace d’un instant, Aimable craint de vomir, il va pour porter la main à ses lèvres mais non, elle ne lui obéit pas, elle se plaque contre la vitre. Le choc le surprend et alors, Aimable élève les yeux.
Son reflet le fixe. De ses yeux bleus, non, ses yeux où la pupille s’élargit, l’obscurité dévore l’étendue bleue.
Un haut le cœur le saisit.
_ Et quelle aide poUvons nous t’appOrrrter ?
La voix difforme qui s’arrache de ses lèvres le saisit d’horreur. Les yeux écarquillés, il ressent sa propre gorge lui échapper, la pression déchire ses cordes vocales, la voix qu’il entend est faite de chairs déchirées, de raclements de crocs contre ses propres os. La douleur est si intense qu’il s’en sent pâlir et il craint que ses jambes ne défaillent sous lui.
Le cœur reste lent, alors que tout son corps s’affole, qu’un vertige manque de le saisir. Désespéramment, Aimable entrouvre les lèvres, happe l’air comme un noyé : il entend, dans son souffle, le son rauque d’une Bête qui respire.
_ Je… June… June a disparu. J’ai besoin de votre aide pour le retrouver.
Sa propre voix est un murmure brisé. Et son reflet le fixe, le dévore du regard ; ses lèvres s’ouvrent en un rictus, les dents, les siennes, et les autres au fond se dessinent, des mâchoires qui ne sont pas les siennes, non, Aimable ne peut pas voir, ses yeux se ferment. L’Ouroboros ne résiste pas et enfin, Aimable peut se réfugier dans l’obscurité protectrice, derrière cette maigre barrière de chair qui l’isole de l’horreur.
_ DevONs-nous donc tenir à lUI ? C’est un hUmain. Une prOIe, en ce monde fait de monstres. Il n’a aucUne chance.
La Voix reprend et Aimable, cette fois, ne parvient pas à lui échapper. La sentir parler à sa place, alors qu’il est éveillé, est l’incarnation d’un cauchemar. Elle est réelle. Elle existe. Elle le contrôle. Les combats quotidiens qu’il mène sont réels, bien que personne ne puisse les voir. La Voix Existe bel et bien.
Aimable le sait. Il a eu beau dénier son existence, aujourd’hui, il accepte de s’y confronter. Mais il ignore s’il s’en sent prêt. Alors qu’il L’entend, il craint de perdre la raison. La folie serait un soulagement. Une libération de son fardeau. Mais aujourd’hui, aujourd’hui, il doit tenir. Il doit le retrouver. Même si pour se faire, c’est au Démon qu’il doit s’allier. C’est une épreuve qu’il n’est pas capable d’affronter seul – une épreuve qu’il refuse d’endurer. Que Dieu lui pardonne. Que Constantin… Lui pardonne.
_ Je veux le retrouver. Et j’ai besoin de votre aide pour cela. Allez-vous me l’apporter ?
Aimable a serré l’un de ses poings. L’autre reste plaqué contre la vitre. Et la douleur dans sa gorge… Descend. Dans son torse. Dans son ventre. Comme si des griffes acérées le lacéraient de l’intérieur. La souffrance est telle qu’il retient son souffle ; l’un de ses genoux se plie, il doit s’appuyer contre le bois. Un râle déchire l’air, et il met quelques secondes à comprendre que ce son vient de lui. C’est un raclement guttural, comme si ses côtes se frottaient entre elles, comme si ses poumons se faisaient broyer, c’est par à coups ! La lame d’un boucher qui déchiquète la chair, les crocs qui se referment sur ses viscères. Un rire, un rire plein de dents et d’haine, d’une victoire qu’Aimable se refuse de lui donner. En réponse, il fronce les sourcils, les paupières, il contracte les muscles de son dos. Dans un grondement rauque, il se redresse ; c’est humain qu’il veut rester !
_ Alors ! Cette aide ! Allez-vous me l’apporter ?
_ NoUs allons t’AIder, Aimable. Nous allons noUs mettrre en chAsse.
Un craquement lugubre résonne dans la pièce et Aimable retient un hurlement de douleur. Il incline l’échine, contraint par la pression de ses propres os qui s’entrechoquent, s’écrasent ou s’étirent, il ne sait pas, le sang goutte de son nez, Aimable serre les dents.
_ Non ! Non, non, non ! Non !
Il le répète, alors qu’il remue la tête et l’Ouroboros, alors, le laisse reprendre contrôle de son corps. Il ressent son interrogation et la question qu’elle s’apprête à poser vient tirer son larynx, s’accroche à ses cordes vocales, le son qui s’arrache, il préfère le couper en scellant ses lèvres.
_ Pas… Pas comme ça… Je ne suis pas seul… Vous devez…
_ NOUS devons….
_ Être discrets. Ne vous faites pas voir. Je vous en supplie. Je vous en supplie….Notre... Notre survie en dépend.
Le silence retombe. Il prend ses aises.
_ NOUs ne nous ferrrOons pas voir. Nous t’aiderons. Et un joUrrr, tu devras noUs le rendre, Aimable. Mettons nous en chAsse.
Aimable parvient à se redresser. Il essuie le sang qui coule de son nez d’un revers de manche. Ses mouvements lui semblent… Soudain bien plus fluides. Il se sent moins lourd et préfère nerveusement replacer sa veste épaisse sur ses épaules ; il se rassure de la pression du tissu. Il reprend le drap et le remet sur le miro
N̶̨͆͐O̵̳̦̣̲̝͍̟̹̔̔͛͌̔̾̄̈̔͑̕̚͘͠͝N̶̞̏̾͒̃̂̀́
Les proies sont vulnérables loin… ou au plus près de leur terrier. C’est là où leur attention se relâche.
|
|