Mar 16 Fév - 23:40
Hélène reçoit souvent du courier par-delà la mer, ses soeurs lui écrivent beaucoup même si toutes les lettres n'arrivent pas forcément à bon port. Elle a aussi souvent des missives en espagnol ou en arabe dont peu de gens connaissent l'origine. Les affaires diplomatiques sûrement ?
Elle a une écriture penchée avec beaucoup de courbes et d'arabesques qui ne font pas forcément sens, souvent troublées par des ratures ou des fautes d'inattention. On sent qu'elle trace très rapidement ses lettres sur le papier, c'est le style de quelqu'un qui a l'habitude de manier la plume mais pas nécessairement de correspondre en français.
Ses courriers ont l'odeur de l'encens.
Elle a une écriture penchée avec beaucoup de courbes et d'arabesques qui ne font pas forcément sens, souvent troublées par des ratures ou des fautes d'inattention. On sent qu'elle trace très rapidement ses lettres sur le papier, c'est le style de quelqu'un qui a l'habitude de manier la plume mais pas nécessairement de correspondre en français.
Ses courriers ont l'odeur de l'encens.
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<center><div style="background-color: Ivory; padding: 20px; color: dimgray; width: 420px; font-family: Georgia; line-height: auto; font-size: 10" align="justify">
[right]En séjour à Worpswede, près Brême,[/right]
<font style="color: black; letter-spacing: 2px; line-height: -10px" face="Cursive" size="2">le 16 juillet 1903.</font>
<br>J’ai quitté Paris il y a une dizaine de jours, souffrant et las. Je suis venu dans cette grande plaine du Nord dont l’étendue, le calme et le ciel devraient me guérir. Mais je suis entré dans une longue pluie qui laisse enfin aujourd’hui percer une éclaircie sur le pays balayé d’inquiétude. Je profite de cette éclaircie pour venir vous saluer.
Très cher Monsieur Kappus, j’ai laissé longtemps sans réponse une lettre de vous. Non certes que je l’eusse oubliée ; elle est de celles qu’on relit toujours quand on les retrouve. Je vous y ai vu de tout près.<br>
[right]<font style="color: black; letter-spacing: 2px; line-height: -10px" face="Cursive" size="2">Votre
Rainer Maria Rilke.</font>
(extrait de Lettres à un jeune poète)[/right]
</div></center>
Dim 19 Déc - 9:38
Que dire ? Si ce n'est que la lettre de l'ottomane l'avait emporté dans un fou rire. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas ri de la sorte. D'une pierre deux coups, grâce à Titi la terreur, il était parvenu à incommoder l'émeraude et à titiller le Duc grain de sable, car oui, au dernier moment le titre était passé de l'un à l'autre. Il ne cessait de relire le début de cette lettre, ravi par son idée improvisée pour faire partir Titi. Aller, pour ce fou rire, il plaiderait sa cause dans la lettre qui suit.
A l'attention d'Hélène de Constantinople, intendante du marquisat d'Auxerre,
Je crains malheureusement que l'homme dont vous me parlez, un artiste accompli, n'ait la vilaine tendance à boire davantage de vin que d'eau. Il se peut donc, dans un moment d'effervescence, qu'il ait comprit de travers mes instructions. Il est vrai que je lui ai demandé de vous préparer un comité d'accueil pour votre nomination à l'intendance du marquisat d'Auxerre, mais certainement rien d'indécent.
Je vous remercie de m'épargner les sobriquets tout droits sortis de son imagination à l'égard de votre personne. Pour ces faits, Madame, je vous prierai de ne pas le fouetter, au risque de fortement dégrader nos relations. De même, préservez sa langue. Je sais ô combien il peut être pénible et bavard, mais c'est ce serait le priver de son outil principal de travail et de sa source de revenues. En effet, votre invité est un ami de la Bourgogne et loyal serviteur. De ce fait, je vous demanderai de lui rendre sa liberté et de laisser votre invité quitter les terres du Duc Van Heil.
Ne vous excusez pas, Madame. Faites donc ce pour quoi vous avez été amenée à rejoindre Auxerre sans crainte, je suis moi-même trop occupé pour me déplacer actuellement. Encore toutes mes félicitations et puissiez-vous vous plaire en Bourgogne, ce serait dommage que cette belle région ne vous plaise pas.
Mes salutations et au plaisir de vous revoir prochainement,
Guillaume de Bourgogne, Duc de Bourgogne