Sam 6 Mar - 18:02
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Une fois n'est pas coutume, en milieu de soirée c'est un cercle qui s'est formé autour d'Hélène. Nonobstant sa toilette pas très française, cheveux lâchés, khôl sous les yeux, l'ottomane attire la foule à elle avec son accent curieux et ses histoires encore plus curieuses encore. Des pillages sur la Méditerranée aux courses de chevaux dans le désert, Hélène trouve toujours quelque chose d'intéresser à raconter. Entre ses propres aventures et celles de sa fratrie - en passant par ceux qu'elle a emprunté à ses esclaves, marchands itinérants et compagnons pirates, ce ne sont pas les récits qui lui manquent. Les français, les françaises en particulière sont drôles : ils sont loins de se douter qu'il y a de la vérité derrière toutes ces fables, que le terrible Barbe Rousse a bien existé et que parfois, quand elle évoque les sabres qui s'entrechoquent et les bateaux coulés, c'est de sa propre vie qu'elle parle. Ici la piraterie c'est une affaire de bandits, chez elle, c'est une affaire de famille, d'honneur même. On reprend ce que l'Europe a déjà ravi en lui faisant payer parfois au centuple du prix au passage.
Malheureusement, Hélène a beau plaire, elle ne plait pas comme il faut. On aime l'inviter, on aime se presser à ses côtés comme la dernière des attractions à la Cour, vent de nouveauté qui a tôt fait de s'essouffler. Ce n'est pas ainsi qu'elle s'attirera les faveurs d'un noble bien nanti. Ou qu'elle trouvera globalement la place qui lui est due dans la jungle féroce de cette élite. Hélène veut y être quelqu'un d'important, d'écoutée, pas seulement la coqueluche des soirées. Hélas, livrée à elle-même dans ce milieu étranger, elle ne peut que s'enfermer dans le rôle qui lui est imposé. Pour le moment.
Après avoir narré une énième fois la prise de Tunis par son célèbre aïeux, elle s'excuse pour s'approcher du buffet et y trouver de quoi se désaltérer. Entre alcool et boissons sucrées, la belle ne trouve pas son compte et pire encore, se fait accoster par un messire un peu ébréché qui insiste pour lui faire goûter au vin français. Bien qu'elle ait renoncé à la plupart de ses coutumes natales, Hélène ne boit toujours rien d'alcoolisé. Elle sourit poliment au vicomte - trop vieux à son goût et surtout déjà marié, et essaye de s'esquiver mais le bougre insiste encore. Jetant un coup d'oeil aux alentours et réalisant avec amertume qu'ici, seuls les valets sont en dessous d'elle sur l'échelle sociale et que donc elle n'a pas le pouvoir d'hausser la voix, Hélène opte alors pour une stratégie plus subtile (façon de parler) : elle se jette au bras de la première dame sur son passage.
▬ Ah vous voilà enfin Madame ! S'exclame-t-elle en levant le regard sur sa bouée de secours. Ses yeux s'écarquillent en tombant sur le visage pâle d'une femme bien plus grande qu'elle. Très belle, très imposante. La veuve d'Ailly. Elle la connait de nom sans avoir jamais réussi à correctement l'aborder. Les aristocrates lui ayant tapé dans l'oeil à Paris se comptent sur les doigts d'une main et sur sa liste de femmes influentes locales, la baronne se hisse aisément au sommet.
Ce n'est pas bien convenable mais tant pis, dans la vie il faut parfois la jouer osée et Hélène dissimule bien vite la surprise sur son visage pour la remplacer par un grand sourire doublé d'un rire qui sonne à peine forcé. Je suis triste que vous ne m'ayez pas encore passé le bonjour ! Qu'elle continue avec une moue boudeuse avant de se tourner vers l'importun et de le saluer d'une révérence (volontairement) très mal exécutée. Excusez-moi, histoires de femmes ! C'est sans attendre de réponses qu'elle entraine plus loin la baronne et se rapproche d'elle pour lui souffler : Jouez le jeu. C'est dit avec autorité, plus comme un ordre qu'une requête et pourtant, Hélène ajoute un « s'il vous plaît » prononcé avec les lèvres pincées car femme puissante ou pas, Hélène n'aime pas demander d'aide à qui que ce soit.
Malheureusement, Hélène a beau plaire, elle ne plait pas comme il faut. On aime l'inviter, on aime se presser à ses côtés comme la dernière des attractions à la Cour, vent de nouveauté qui a tôt fait de s'essouffler. Ce n'est pas ainsi qu'elle s'attirera les faveurs d'un noble bien nanti. Ou qu'elle trouvera globalement la place qui lui est due dans la jungle féroce de cette élite. Hélène veut y être quelqu'un d'important, d'écoutée, pas seulement la coqueluche des soirées. Hélas, livrée à elle-même dans ce milieu étranger, elle ne peut que s'enfermer dans le rôle qui lui est imposé. Pour le moment.
Après avoir narré une énième fois la prise de Tunis par son célèbre aïeux, elle s'excuse pour s'approcher du buffet et y trouver de quoi se désaltérer. Entre alcool et boissons sucrées, la belle ne trouve pas son compte et pire encore, se fait accoster par un messire un peu ébréché qui insiste pour lui faire goûter au vin français. Bien qu'elle ait renoncé à la plupart de ses coutumes natales, Hélène ne boit toujours rien d'alcoolisé. Elle sourit poliment au vicomte - trop vieux à son goût et surtout déjà marié, et essaye de s'esquiver mais le bougre insiste encore. Jetant un coup d'oeil aux alentours et réalisant avec amertume qu'ici, seuls les valets sont en dessous d'elle sur l'échelle sociale et que donc elle n'a pas le pouvoir d'hausser la voix, Hélène opte alors pour une stratégie plus subtile (façon de parler) : elle se jette au bras de la première dame sur son passage.
▬ Ah vous voilà enfin Madame ! S'exclame-t-elle en levant le regard sur sa bouée de secours. Ses yeux s'écarquillent en tombant sur le visage pâle d'une femme bien plus grande qu'elle. Très belle, très imposante. La veuve d'Ailly. Elle la connait de nom sans avoir jamais réussi à correctement l'aborder. Les aristocrates lui ayant tapé dans l'oeil à Paris se comptent sur les doigts d'une main et sur sa liste de femmes influentes locales, la baronne se hisse aisément au sommet.
Ce n'est pas bien convenable mais tant pis, dans la vie il faut parfois la jouer osée et Hélène dissimule bien vite la surprise sur son visage pour la remplacer par un grand sourire doublé d'un rire qui sonne à peine forcé. Je suis triste que vous ne m'ayez pas encore passé le bonjour ! Qu'elle continue avec une moue boudeuse avant de se tourner vers l'importun et de le saluer d'une révérence (volontairement) très mal exécutée. Excusez-moi, histoires de femmes ! C'est sans attendre de réponses qu'elle entraine plus loin la baronne et se rapproche d'elle pour lui souffler : Jouez le jeu. C'est dit avec autorité, plus comme un ordre qu'une requête et pourtant, Hélène ajoute un « s'il vous plaît » prononcé avec les lèvres pincées car femme puissante ou pas, Hélène n'aime pas demander d'aide à qui que ce soit.
Dim 7 Mar - 17:05
Saviez-vous que la baronne d’Ailly n’était pas invitée ? Lorsque celle-ci apprit qu’une réception allait se tenir sans elle, elle fit jouer ses relations pour avoir le fameux sésame. Cette femme s’était invitée sans la moindre gêne !
Voici les mots qui circulaient ce soir sur son compte. Si seulement, ils savaient ce qu’elle avait dû faire pour avoir cette invitation. Peu importait. La baronne ne reculait devant rien, bien que désormais elle le regrettait. Il n’y avait rien, ici, qui l’amusait. Absolument rien.
Brusquement un poids lui tomba sur le bras. Posant un regard irrité sur ces manières inappropriées, elle observa la scène qui se jouait. Hermance leva les yeux vers le vicomte. Quand elle comprit, l’or de ses yeux entra en fusion. Oh, elle se fichait du sort de cette femme. Mais sa manière autoritaire de l’éloigner et de lui donner un ordre firent mouche. La baronne n’avança pas plus loin et dégagea son bras, peut-être un peu brutalement. Pas un regard à cette étrangère. Hermance était occupée à trouver quelqu’un.
— Madame la vicomtesse ! S’exclama-t-elle avec un grand sourire.
Son visage n’avait plus aucune trace d’irritation. Et sa voix était mélodieuse comme s’il ne s’était rien passé.
— Il me semble que votre mari a encore abusé de la boisson. Peut-être ferait-il mieux de se retirer…
La femme en question posa le regard sur son époux et marcha d’un pas précipité vers lui tout en s’excusant auprès de la baronne. Malgré son niveau inférieur, Hermance n’avait pas hésité à rappeler à l’ordre ces individus. C’était l’avantage d’avoir un aplomb à toute épreuve. Elle attendit que le couple se soit éloigné pour poser son regard acéré sur la « victime », toute trace amicale évanouie de son visage.
— Inutile de me remercier, siffla-t-elle pour que son interlocutrice soit la seule à entendre. Et je ne dis pas cela par politesse.
La baronne pivota en faisant claquer ses talons. En effet. En plus d’être grande, elle portait aussi des talons. Et là voilà qui s’en allait en espérant trouver une occupation plus intéressante que le sauvetage de dame en détresse. C’était tout à fait le genre de situation qui rendait la d’Ailly très amère : aider les autres alors qu’elle n’avait pas eu cette chance.
Voici les mots qui circulaient ce soir sur son compte. Si seulement, ils savaient ce qu’elle avait dû faire pour avoir cette invitation. Peu importait. La baronne ne reculait devant rien, bien que désormais elle le regrettait. Il n’y avait rien, ici, qui l’amusait. Absolument rien.
Brusquement un poids lui tomba sur le bras. Posant un regard irrité sur ces manières inappropriées, elle observa la scène qui se jouait. Hermance leva les yeux vers le vicomte. Quand elle comprit, l’or de ses yeux entra en fusion. Oh, elle se fichait du sort de cette femme. Mais sa manière autoritaire de l’éloigner et de lui donner un ordre firent mouche. La baronne n’avança pas plus loin et dégagea son bras, peut-être un peu brutalement. Pas un regard à cette étrangère. Hermance était occupée à trouver quelqu’un.
— Madame la vicomtesse ! S’exclama-t-elle avec un grand sourire.
Son visage n’avait plus aucune trace d’irritation. Et sa voix était mélodieuse comme s’il ne s’était rien passé.
— Il me semble que votre mari a encore abusé de la boisson. Peut-être ferait-il mieux de se retirer…
La femme en question posa le regard sur son époux et marcha d’un pas précipité vers lui tout en s’excusant auprès de la baronne. Malgré son niveau inférieur, Hermance n’avait pas hésité à rappeler à l’ordre ces individus. C’était l’avantage d’avoir un aplomb à toute épreuve. Elle attendit que le couple se soit éloigné pour poser son regard acéré sur la « victime », toute trace amicale évanouie de son visage.
— Inutile de me remercier, siffla-t-elle pour que son interlocutrice soit la seule à entendre. Et je ne dis pas cela par politesse.
La baronne pivota en faisant claquer ses talons. En effet. En plus d’être grande, elle portait aussi des talons. Et là voilà qui s’en allait en espérant trouver une occupation plus intéressante que le sauvetage de dame en détresse. C’était tout à fait le genre de situation qui rendait la d’Ailly très amère : aider les autres alors qu’elle n’avait pas eu cette chance.
Lun 8 Mar - 17:59
@Hermance d'Ailly
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Dans la vie rien n'est jamais acquis et certainement pas l'aide de cette baronne qui se stoppe brusquement et se défait d'elle d'un geste qui trahit sa force. Hélène est surprise, fille gâtée, femme respectée : elle n'a pas l'habitude qu'on lui dise non, pas plus que de devoir être sauvée. Une autre qu'elle aurait eu l'intelligence au moins de jouer la carte de la minauderie, mais pas Hélène qui se recule et observe la noble confronter sans ciller l'épouse de ce vicomte aussitôt rappelé à l'ordre à son plus grand soulagement. L'ottomane ne peut s'empêcher d'éprouver de l'admiration mêlée à un soupçon de jalousie pour cette d'Ailly qui respire l'assurance et l'autorité sous son masque d'affabilité, car le rappel à l'ordre avait été prononcé sans la moindre pointe de sévérité, et ce alors même qu'elle n'est même pas sur la liste des invités.
Non vraiment, Hélène ne peut que prendre note de son adresse, surtout dans la façon dont le visage de la baronne change du tout au tout alors qu'elle se tourne vers elle et lui adresse une réplique cinglante avant de s'en aller sans lui adresser un dernier regard.
Mais il faut plus à Hélène que le claquement d'une réprimande et l'écho tranchant des talons martelant le sol pour la décourager. Au contraire, sa curiosité est piquée à vif et si elle ne rattrape pas le coche de suite, elle n'aura peut-être plus d'occasion de se rapprocher cette mystérieuse femme avant au moins les trois prochaines soirées !
▬ Attendez ! S'écrie-t-elle en se lançant à sa suite, d'une démarche nettement moins gracieuse, les chaussures hautes faisaient partie de ce genre d'accessoires à la française qui l'indispose. Elle doit faire de nombreux petits pas rapides pour rejoindre la baronne et se hisser à sa hauteur où elle baisse la voix, consciente qu'elles sont en public et aussi consciente que c'est à elle de se montrer aimable. Si vous ne voulez pas de remerciements, acceptez au moins les excuses. Mais le ton de sa voix demeure quelque peu catégorique. On ne se défait pas des mauvaises habitudes et Hélène doit se faire violence pour s'adoucir alors qu'elle lui barre la route, mine de rien avec un air faussement contrit : Je suis navrée de vous avoir trainé dans mon embarras. Dans d'autres circonstances elle aurait ajouté un « voilà contente ? » de mauvaise foi.
Cependant, Hélène baisse le regard un instant, réfléchissant à toute allure à comment s'y prendre pour s'attirer les bonnes grâces de cette madame et puis décide tout simplement de jouer la carte de l'ingénue franchise :
▬ Que dois-je faire pour être pardonnée ?
Et si elle essaye de faire amende honorable, son regard demeure brillant de défiance.
Non vraiment, Hélène ne peut que prendre note de son adresse, surtout dans la façon dont le visage de la baronne change du tout au tout alors qu'elle se tourne vers elle et lui adresse une réplique cinglante avant de s'en aller sans lui adresser un dernier regard.
Mais il faut plus à Hélène que le claquement d'une réprimande et l'écho tranchant des talons martelant le sol pour la décourager. Au contraire, sa curiosité est piquée à vif et si elle ne rattrape pas le coche de suite, elle n'aura peut-être plus d'occasion de se rapprocher cette mystérieuse femme avant au moins les trois prochaines soirées !
▬ Attendez ! S'écrie-t-elle en se lançant à sa suite, d'une démarche nettement moins gracieuse, les chaussures hautes faisaient partie de ce genre d'accessoires à la française qui l'indispose. Elle doit faire de nombreux petits pas rapides pour rejoindre la baronne et se hisser à sa hauteur où elle baisse la voix, consciente qu'elles sont en public et aussi consciente que c'est à elle de se montrer aimable. Si vous ne voulez pas de remerciements, acceptez au moins les excuses. Mais le ton de sa voix demeure quelque peu catégorique. On ne se défait pas des mauvaises habitudes et Hélène doit se faire violence pour s'adoucir alors qu'elle lui barre la route, mine de rien avec un air faussement contrit : Je suis navrée de vous avoir trainé dans mon embarras. Dans d'autres circonstances elle aurait ajouté un « voilà contente ? » de mauvaise foi.
Cependant, Hélène baisse le regard un instant, réfléchissant à toute allure à comment s'y prendre pour s'attirer les bonnes grâces de cette madame et puis décide tout simplement de jouer la carte de l'ingénue franchise :
▬ Que dois-je faire pour être pardonnée ?
Et si elle essaye de faire amende honorable, son regard demeure brillant de défiance.
@Hermance d'Ailly
Jeu 11 Mar - 15:57
Simple baronne ou non, Hermance avait décidé depuis très longtemps que plus personne ne lui marcherait dessus. Personne. Son humeur amoindrie, elle ne vit pas parmi les invités quelqu’un capable de la divertir. Elle avait perdu toute envie d’être complimentée ou admirée. Elle envisageait même de se retirer plus tôt que prévu. Mais elle n’eut guère le temps d’y réfléchir, car revoilà cette femme. Hermance aurait pu l’ignorer bien sûr, mais ce serait de très mauvais genre. Elle s’arrêta donc pour poser un regard sur elle. Ses yeux rétrécis par la gêne occasionnée, elle tendait l’oreille à ses dires sans y prêter une grande importance.
En effet des excuses s’imposaient plus que des remerciements. Et la baronne apprécia l’attention bien que de mauvaise foi à en juger le comportement de la femme à la peau tannée. Les lèvres pincées, Hermance ne voyait rien d’intéressant. Elle était un livre ouvert et sa question fit presque grincer des dents la baronne.
— Rien. Mon pardon ne s’achète pas.
En réalité, ce n’était même pas une chose qu’elle pouvait offrir. Toutefois la faute ici n’était pas si grave. Hermance pourrait concevoir d’oublier ces manières discutables en mettant cela sur le compte de ses origines. Superposant ses mains l’une sur l’autre au niveau de son bas-ventre, elle ajouta :
— Je déteste perdre mon temps en futilité de ce genre.
Elle faisait référence au vicomte.
— Tout dans cette soirée m’est d’un ennui insupportable. Ne vous connaissant pas, je peux envisager que vous ne l’êtes pas.
Il n’était pas proposé un moyen de se racheter, juste une raison de la faire rester. C’était très différent. Et si même cette inconnue était à pleurer, plus rien ne retiendrait la d’Ailly en ces lieux.
Comme une vieille habitude bien huilée, le regard d’Hermance détailla l’étrangère des pieds à la tête. Elle en observait les mensurations, les atours et les défauts. Ainsi elle constata un détail qu’elles avaient en commun : une taille large (non maltraitée par le port d’un corset depuis leur tendre enfance).
En effet des excuses s’imposaient plus que des remerciements. Et la baronne apprécia l’attention bien que de mauvaise foi à en juger le comportement de la femme à la peau tannée. Les lèvres pincées, Hermance ne voyait rien d’intéressant. Elle était un livre ouvert et sa question fit presque grincer des dents la baronne.
— Rien. Mon pardon ne s’achète pas.
En réalité, ce n’était même pas une chose qu’elle pouvait offrir. Toutefois la faute ici n’était pas si grave. Hermance pourrait concevoir d’oublier ces manières discutables en mettant cela sur le compte de ses origines. Superposant ses mains l’une sur l’autre au niveau de son bas-ventre, elle ajouta :
— Je déteste perdre mon temps en futilité de ce genre.
Elle faisait référence au vicomte.
— Tout dans cette soirée m’est d’un ennui insupportable. Ne vous connaissant pas, je peux envisager que vous ne l’êtes pas.
Il n’était pas proposé un moyen de se racheter, juste une raison de la faire rester. C’était très différent. Et si même cette inconnue était à pleurer, plus rien ne retiendrait la d’Ailly en ces lieux.
Comme une vieille habitude bien huilée, le regard d’Hermance détailla l’étrangère des pieds à la tête. Elle en observait les mensurations, les atours et les défauts. Ainsi elle constata un détail qu’elles avaient en commun : une taille large (non maltraitée par le port d’un corset depuis leur tendre enfance).
Lun 15 Mar - 23:56
@Hermance d'Ailly
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À la bonne heure ! Si les faveurs (ou le pardon) de Madame d'Ailly ne peuvent être marchandées c'est qu'elles sont déjà toutes acquises (non). C'est une façon bien simpliste, bien culottée de voir les choses mais de son pays natal, il ne reste bien à Hélène qu'un esprit positif. Voir le verre à moitié plein et remplir la moitié vide avec de l'assurance jusqu'à tout faire déborder. Jusqu'ici, la méthode n'a jamais vraiment échoué. Bien entendu, il faut savoir s'arrêter avant de mettre la goutte qui fait exploser le vase mais tant que la baronne ne lui annonce pas ouvertement qu'elle la déteste, Hélène aime à penser qu'elle est encore dans le coup.
▬ Des futilités ? Ah parfait moi aussi ! Rétorque-t-elle en tapant dans ses mains avec un air rieur. Tout est déjà oublié pour elle. Du moins en apparence.
La noble lui annonce qu'elle trouve la soirée ennuyeuse. Hélène s'étonne et pendant que sa vis-à-vis la détaille, elle balaye les environs du regard. La Madame ne s'est-elle pas invitée d'elle-même dans cette fête mondaine ? Comment peut-elle ne pas y trouver son compte ? Cherchait-elle quelqu'un en particulier ?
▬ Hum... C'est une soirée normale, je crois ? Enfin ne le prenez pas à coeur mais j'ai compris que jusqu'au début de la saison des bals, ici il faut faire modeste. La phrase est maladroite - comme le reste du français de l'ottomane. Cette dernière sous-entend que la Cour se réserve pour les grandes fêtes de l'année, celles qui précèdent le temps des mariages, le moment idéal pour tisser et délier les alliances et en général pour chaque famille de trouver son meilleur parti. C'est à ce moment-là que les choses sérieuses commencent. Je suis beaucoup de choses... Bruyante, cavalière, arrogante... Mais ennuyeuse certainement pas ! Qu'elle rétorque immédiatement avec une pointe de fierté à peine voilée. Bien sûr il va falloir qu'elle le prouve mais jusqu'ici personne n'a eu l'audace de la qualifier de barbante.
C'est à ce moment qu'elle remarque que son interlocutrice l'examine de haut en bas. La grande dame a un regard perçant qui lui fait penser à celui d'un faucon (c'est un compliment) à qui on on ne peut rien cacher. Cela tombe bien, Hélène pense qu'elle n'a rien à cacher. Par sa couleur de peau et son accent, elle part déjà désavantagée et n'a de fait, pas besoin de rougir de ne pas bien coller au paysage local. Elle ne se dérobe pas une seconde à l'examen et laisse volontiers la d'Ailly la jauger.
▬ Vous n'avez pas trouvé chaussure à votre pied ? Qu'est-ce qui vous contente d'ordinaire ?
La curiosité d'Hélène est peut-être à sens unique mais elle est sincère. Qu'est-ce qu'une belle femme comme Hermance d'Ailly peut aimer dans la vie ?
▬ Des futilités ? Ah parfait moi aussi ! Rétorque-t-elle en tapant dans ses mains avec un air rieur. Tout est déjà oublié pour elle. Du moins en apparence.
La noble lui annonce qu'elle trouve la soirée ennuyeuse. Hélène s'étonne et pendant que sa vis-à-vis la détaille, elle balaye les environs du regard. La Madame ne s'est-elle pas invitée d'elle-même dans cette fête mondaine ? Comment peut-elle ne pas y trouver son compte ? Cherchait-elle quelqu'un en particulier ?
▬ Hum... C'est une soirée normale, je crois ? Enfin ne le prenez pas à coeur mais j'ai compris que jusqu'au début de la saison des bals, ici il faut faire modeste. La phrase est maladroite - comme le reste du français de l'ottomane. Cette dernière sous-entend que la Cour se réserve pour les grandes fêtes de l'année, celles qui précèdent le temps des mariages, le moment idéal pour tisser et délier les alliances et en général pour chaque famille de trouver son meilleur parti. C'est à ce moment-là que les choses sérieuses commencent. Je suis beaucoup de choses... Bruyante, cavalière, arrogante... Mais ennuyeuse certainement pas ! Qu'elle rétorque immédiatement avec une pointe de fierté à peine voilée. Bien sûr il va falloir qu'elle le prouve mais jusqu'ici personne n'a eu l'audace de la qualifier de barbante.
C'est à ce moment qu'elle remarque que son interlocutrice l'examine de haut en bas. La grande dame a un regard perçant qui lui fait penser à celui d'un faucon (c'est un compliment) à qui on on ne peut rien cacher. Cela tombe bien, Hélène pense qu'elle n'a rien à cacher. Par sa couleur de peau et son accent, elle part déjà désavantagée et n'a de fait, pas besoin de rougir de ne pas bien coller au paysage local. Elle ne se dérobe pas une seconde à l'examen et laisse volontiers la d'Ailly la jauger.
▬ Vous n'avez pas trouvé chaussure à votre pied ? Qu'est-ce qui vous contente d'ordinaire ?
La curiosité d'Hélène est peut-être à sens unique mais elle est sincère. Qu'est-ce qu'une belle femme comme Hermance d'Ailly peut aimer dans la vie ?
@Hermance d'Ailly
Jeu 18 Mar - 16:49
Modeste était une chose. Et ennuyeuse une autre. Jusqu’à présent Hermance avait assisté à plusieurs mondanités suffisamment divertissantes grâce aux invités et occupations proposées.
— Normal est synonyme d’ennui. Regardez, ce comte qui se jette sur la boisson car incapable de se divertir autrement. Ou même ces discussions sans grands éclats de rire. Voici ce qui m’ennuie.
Elle aurait mieux fait d’organiser une fête chez elle. Rivaliser aurait été déplacé, mais au moins si serait-on amusé plus. Grand bien lui fasse que cette femme ne soit pas ennuyeuse, ceci restait à être vérifié. Ce n’était pas le côté sans-gêne de l’étrangère qui la rendait distrayante. Du moins pas aux yeux de Hermance.
Les contours et mensurations de son interlocutrice semblait plaisant aux yeux de la baronne. En voici une seconde de chose amusante : la peinture. Quand on y mettait plus que de l’imagination, c’était un passe-temps vraiment parfait. Hermance se demanda si elle pourrait de mémoire peindre cette femme. Il serait intéressant de voir si elle parviendrait à recréer la couleur de sa peau et puis ça lui changerait des teintes pâles ou rosées habituelles. Il était bien question de le faire de mémoire, car la baronne ne voyait pas l’intérêt de l’inviter chez elle.
Pour ce qui est de leur situation, Hermance soupira :
— Je pense simplement que l’atmosphère est trop pincée à mon goût. Les potins ne m’amusent guère bien longtemps. D’autant qu’on entend souvent les mêmes choses.
Certaines rumeurs mettaient du temps à faire le tour de tous les salons de Paris.
— Je suis probablement en manque de mes pinceaux. Entre mon installation dans ma résidence secondaire et toutes les invitations que j’ai reçues, j’ai l’impression de ne plus avoir eu une seconde à moi.
C’était en partie vrai, mais elle n’irait pas jusqu’à penser que la peinture lui manquait réellement. Ce n’était qu’un jeu. Rien de plus. Elle avait dit cela comme une excuse toute trouvée. Si seulement elle se permettait d’être honnête avec elle-même. Elle repoussa inutilement ses cheveux vers l’arrière. Ils étaient bien trop disciplinés pour la gêner réellement. Elle soupira une nouvelles fois. L’indécence de ses pensées la gagna à nouveau. C’était drôle comme peindre un personnage nu était bien vu lorsqu’il s’agit de Saints, mais que la chose devenait plus immorale quand il s’agissait d’un inconnu. Pourtant l’humain n’était-il pas à l’effigie de Dieu ? Donc un être « saint ». Hermance n’était qu’une païenne bien sûr. Elle était incapable de comprendre la pourquoi du comment.
— Normal est synonyme d’ennui. Regardez, ce comte qui se jette sur la boisson car incapable de se divertir autrement. Ou même ces discussions sans grands éclats de rire. Voici ce qui m’ennuie.
Elle aurait mieux fait d’organiser une fête chez elle. Rivaliser aurait été déplacé, mais au moins si serait-on amusé plus. Grand bien lui fasse que cette femme ne soit pas ennuyeuse, ceci restait à être vérifié. Ce n’était pas le côté sans-gêne de l’étrangère qui la rendait distrayante. Du moins pas aux yeux de Hermance.
Les contours et mensurations de son interlocutrice semblait plaisant aux yeux de la baronne. En voici une seconde de chose amusante : la peinture. Quand on y mettait plus que de l’imagination, c’était un passe-temps vraiment parfait. Hermance se demanda si elle pourrait de mémoire peindre cette femme. Il serait intéressant de voir si elle parviendrait à recréer la couleur de sa peau et puis ça lui changerait des teintes pâles ou rosées habituelles. Il était bien question de le faire de mémoire, car la baronne ne voyait pas l’intérêt de l’inviter chez elle.
Pour ce qui est de leur situation, Hermance soupira :
— Je pense simplement que l’atmosphère est trop pincée à mon goût. Les potins ne m’amusent guère bien longtemps. D’autant qu’on entend souvent les mêmes choses.
Certaines rumeurs mettaient du temps à faire le tour de tous les salons de Paris.
— Je suis probablement en manque de mes pinceaux. Entre mon installation dans ma résidence secondaire et toutes les invitations que j’ai reçues, j’ai l’impression de ne plus avoir eu une seconde à moi.
C’était en partie vrai, mais elle n’irait pas jusqu’à penser que la peinture lui manquait réellement. Ce n’était qu’un jeu. Rien de plus. Elle avait dit cela comme une excuse toute trouvée. Si seulement elle se permettait d’être honnête avec elle-même. Elle repoussa inutilement ses cheveux vers l’arrière. Ils étaient bien trop disciplinés pour la gêner réellement. Elle soupira une nouvelles fois. L’indécence de ses pensées la gagna à nouveau. C’était drôle comme peindre un personnage nu était bien vu lorsqu’il s’agit de Saints, mais que la chose devenait plus immorale quand il s’agissait d’un inconnu. Pourtant l’humain n’était-il pas à l’effigie de Dieu ? Donc un être « saint ». Hermance n’était qu’une païenne bien sûr. Elle était incapable de comprendre la pourquoi du comment.
Mer 24 Mar - 23:39
@Hermance d'Ailly
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Son regard suit celui de son interlocutrice : le malotru de toute à l'heure s'est débarrassé de sa femme pour retourner à sa boisson. Hélène a un sourire mi-amusé, mi-indigné et puis secoue la tête dans le claquement de ses grosses boucles d'oreilles en or.
▬ Je ne crois pas qu'il est normal ce zigoto. Benêt et ennuyeux certes, mais normal non. Il m'est d'avis il substitue sa faiblesse par la boisson. Peut-être parce que tous ses enfants ont été pris par la peste, qu'en sait-on... A-t-elle simplement commenté. L'alcool, chez elle, n'apporte rien de bon. Le Prophète lui interdit. En vrai, c'est plus par attachement à la tradition qu'elle s'y plie et au fond d'elle-même par désir de se démarquer de certains de ses frères et cousins qui eux, ne se sont jamais retenus de boire les soirs où le butin récolté était particulièrement bon.
▬ Oh ça manque de musique certainement. Et puis d'animation. Quel dommage qu'ici elle soit coincée à ces soirées mondaines. La chasse à l'aigle et les courses de chevaux lui manquent. Et que dire des duels d'escrime pour les yeux d'une soeur ou tout simplement pour l'amour du combat. Notre hôtesse a pourtant des jardins somptueux. Même s'il fait encore frisquet, elle aurait pu faire venir un orchestre ou des cracheurs de feu dehors comme la Duchesse de Trèves. Tiens peut-être devrait-elle aller trouver la noble en question et lui glisser le nom de quelques artistes étrangers bloqués par la fermeture des frontières. Non, non ce serait grossier non ? Ça montrerait qu'elle s'ennuie. Mais si elle s'ennuie il faut bien le faire savoir !
La conversation dévie sur les passes-temps de la baronne. Ou plutôt comme le temps passe vite pour elle. Ne pas avoir le temps c'est l'inverse d'un problème non ?
▬ Ah il est vrai que vous peignez ! Toutes les femmes ici jurent de vos talents. Et certains hommes aussi. Encore une chose qu'Hélène lui envie, elle qui n'a pas une fibre artistique dans tout le corps. Elle a accepté que ses talents et ses charmes étaient ailleurs. Ah que ça doit être plaisant d'avoir une maison loin des folies de Paris pour se consacrer pleinement à ses activités. Le domaine y est-il agréable ? Votre futur promis sera ravi de pouvoir y chasser ou de promener ses chevaux. Tout le monde sait que Madame d'Ailly cherche un nouveau bon parti. Techniquement cela fait d'elles des rivales mais Hélène ne le voit pas de cet oeil-là. On gagne généralement plus à se serrer les coudes entre femmes qu'à se tirer dans les pattes. D'autant plus qu'elles ne doivent pas du tout avoir les mêmes aspirations en termes d'époux. Hélène en veut juste un pas trop vieux, pas trop stupide, au moins baron et qui la laisse un peu tranquille. S'il n'est pas trop laid c'est encore mieux. S'il dit l'aimer c'est tout simplement parfait. Il lui faut juste un titre pour bien pouvoir s'intégrer. À moins que vous ne chassiez vous-mêmes ? Savez-vous chevaucher en plus de dessiner ?
Ça ne l'étonnerait pas. Les femmes comme la baronne sont toujours pleines de surprises. C'est pour ça qu'avec elles on ne s'ennuie pas !
▬ Je ne crois pas qu'il est normal ce zigoto. Benêt et ennuyeux certes, mais normal non. Il m'est d'avis il substitue sa faiblesse par la boisson. Peut-être parce que tous ses enfants ont été pris par la peste, qu'en sait-on... A-t-elle simplement commenté. L'alcool, chez elle, n'apporte rien de bon. Le Prophète lui interdit. En vrai, c'est plus par attachement à la tradition qu'elle s'y plie et au fond d'elle-même par désir de se démarquer de certains de ses frères et cousins qui eux, ne se sont jamais retenus de boire les soirs où le butin récolté était particulièrement bon.
▬ Oh ça manque de musique certainement. Et puis d'animation. Quel dommage qu'ici elle soit coincée à ces soirées mondaines. La chasse à l'aigle et les courses de chevaux lui manquent. Et que dire des duels d'escrime pour les yeux d'une soeur ou tout simplement pour l'amour du combat. Notre hôtesse a pourtant des jardins somptueux. Même s'il fait encore frisquet, elle aurait pu faire venir un orchestre ou des cracheurs de feu dehors comme la Duchesse de Trèves. Tiens peut-être devrait-elle aller trouver la noble en question et lui glisser le nom de quelques artistes étrangers bloqués par la fermeture des frontières. Non, non ce serait grossier non ? Ça montrerait qu'elle s'ennuie. Mais si elle s'ennuie il faut bien le faire savoir !
La conversation dévie sur les passes-temps de la baronne. Ou plutôt comme le temps passe vite pour elle. Ne pas avoir le temps c'est l'inverse d'un problème non ?
▬ Ah il est vrai que vous peignez ! Toutes les femmes ici jurent de vos talents. Et certains hommes aussi. Encore une chose qu'Hélène lui envie, elle qui n'a pas une fibre artistique dans tout le corps. Elle a accepté que ses talents et ses charmes étaient ailleurs. Ah que ça doit être plaisant d'avoir une maison loin des folies de Paris pour se consacrer pleinement à ses activités. Le domaine y est-il agréable ? Votre futur promis sera ravi de pouvoir y chasser ou de promener ses chevaux. Tout le monde sait que Madame d'Ailly cherche un nouveau bon parti. Techniquement cela fait d'elles des rivales mais Hélène ne le voit pas de cet oeil-là. On gagne généralement plus à se serrer les coudes entre femmes qu'à se tirer dans les pattes. D'autant plus qu'elles ne doivent pas du tout avoir les mêmes aspirations en termes d'époux. Hélène en veut juste un pas trop vieux, pas trop stupide, au moins baron et qui la laisse un peu tranquille. S'il n'est pas trop laid c'est encore mieux. S'il dit l'aimer c'est tout simplement parfait. Il lui faut juste un titre pour bien pouvoir s'intégrer. À moins que vous ne chassiez vous-mêmes ? Savez-vous chevaucher en plus de dessiner ?
Ça ne l'étonnerait pas. Les femmes comme la baronne sont toujours pleines de surprises. C'est pour ça qu'avec elles on ne s'ennuie pas !
@Hermance d'Ailly
Lun 29 Mar - 14:03
C’était donc lui qui avait perdu tous ses enfants à cause de la maladie. Hermance l’avait oublié. Si son problème n’était que là, il pouvait très bien en faire d’autres. Sa femme semblait encore capable d’en porter et lui… La baronne ferma les paupières quelques secondes, se remémorant comme un homme pouvait être vigoureux malgré l’âge. Ce souvenir fut accompagné d’un écœurement qu’elle ne montra pas.
La baronne acquiesça pour la première fois aux paroles de la dame. Si cette dernière aimait ce genre de distraction, elle devait être assez extravagante. C’était un bon point pour elle. Hermance appréciait la fantaisie.
En d’autres temps Hermance aurait apprécié d’être si débordée. Elle, qui ne jurait que par les fêtes mondaines (tant qu’on s’y amusait), était un peu désappointée de ne pas y trouver son compte aujourd’hui. Pire encore ! Se dire qu’elle s’amuserait plus avec un pinceau et un modèle était un comble.
Entendre qu’on avait parlé de son talent fit rire la baronne d’Ailly. Bon nombre d’entre eux n’ont vu que la surface de son passe-temps. En effet elle ne montrait pas à tout le monde ses peintures les plus délicieuses. Ce serait intéressant de connaître le point de vue d’une étrangère là-dessus. Quoiqu’elle devait être une croyante et Hermance s’était laissé dire que peu importe la religion, Dieu abhorrait le vice du corps. Tant pis pour elle.
— Calme, avoua-t-elle en réfléchissant. Je suppose que c’est le mot.
C’était surtout très… nature. De la terre, de l’herbe, de la boue, du pollen et du silence. Voilà ce qu’était le château d’Ailly à ses yeux. Un environnement salissant et ennuyeux.
— Cependant je vous l’accorde. Les hommes aiment cette tranquillité. Mon défunt mari était un amoureux de ses terres et de la chasse. Il aimait s’absenter pour de longues balades à cheval.
Et ainsi lui laisser le champ libre en matière d’adultère. Peu importe à quel point son futur mari puisse être beau, riche ou doué dans les affaires conjugales, Hermance ne se priverait jamais de rien. Et si trouver un moment de bonheur dans les bras d’un(-e) autre la comblait, pourquoi se priver ?
— Oh non ! Je m’imagine mal chasser. Je n’ai jamais essayé mais je dois être une piètre tireuse. Et si c’est pour laisser les chiens rapporter la proie, comme certains le font, je ne vois guère l’intérêt.
Tuer devait se faire de ses propres mains sinon cela n’avait aucune valeur. Y avait-il sensation plus grisante que de sentir le pouls ralentir et s’interrompre ? Chasser sous prétexte de donner libre cours à ses envies de sang était risible. Hermance se retrouvait parfois à chasser. Sous forme de louve et cela lui suffisait largement. Elle finissait toujours sale et ensanglantée. Rien de très distingué. Elle pouvait même affirmer que cela la dégoûtait.
— Mon défunt époux m’a appris à chevaucher. Je crains toutefois que les chevaux ne m’apprécient guère. Ils sont toujours tendus à mon approche ou quand je suis sur leur dos. À crois qu’ils sentent que je suis une carnivore.
Et pour la première fois la d’Ailly laissa son rire clair éclater. Signe évident qu’elle se relâchait enfin devant cette inopportune. Cet éclat ne fut pas long, ni exagéré. Elle se contentait juste de rire à cette vérité. Replaçant une mèche de cheveux (qui n’avait pas bougé) derrière son oreille, elle sourit.
— Vous semblez en savoir long à mon sujet. Cependant je crains que ce ne soit pas réciproque. J’avais entendu parler d’une étrangère se tenant près de la Reine. Dites-moi donc votre nom.
La baronne acquiesça pour la première fois aux paroles de la dame. Si cette dernière aimait ce genre de distraction, elle devait être assez extravagante. C’était un bon point pour elle. Hermance appréciait la fantaisie.
En d’autres temps Hermance aurait apprécié d’être si débordée. Elle, qui ne jurait que par les fêtes mondaines (tant qu’on s’y amusait), était un peu désappointée de ne pas y trouver son compte aujourd’hui. Pire encore ! Se dire qu’elle s’amuserait plus avec un pinceau et un modèle était un comble.
Entendre qu’on avait parlé de son talent fit rire la baronne d’Ailly. Bon nombre d’entre eux n’ont vu que la surface de son passe-temps. En effet elle ne montrait pas à tout le monde ses peintures les plus délicieuses. Ce serait intéressant de connaître le point de vue d’une étrangère là-dessus. Quoiqu’elle devait être une croyante et Hermance s’était laissé dire que peu importe la religion, Dieu abhorrait le vice du corps. Tant pis pour elle.
— Calme, avoua-t-elle en réfléchissant. Je suppose que c’est le mot.
C’était surtout très… nature. De la terre, de l’herbe, de la boue, du pollen et du silence. Voilà ce qu’était le château d’Ailly à ses yeux. Un environnement salissant et ennuyeux.
— Cependant je vous l’accorde. Les hommes aiment cette tranquillité. Mon défunt mari était un amoureux de ses terres et de la chasse. Il aimait s’absenter pour de longues balades à cheval.
Et ainsi lui laisser le champ libre en matière d’adultère. Peu importe à quel point son futur mari puisse être beau, riche ou doué dans les affaires conjugales, Hermance ne se priverait jamais de rien. Et si trouver un moment de bonheur dans les bras d’un(-e) autre la comblait, pourquoi se priver ?
— Oh non ! Je m’imagine mal chasser. Je n’ai jamais essayé mais je dois être une piètre tireuse. Et si c’est pour laisser les chiens rapporter la proie, comme certains le font, je ne vois guère l’intérêt.
Tuer devait se faire de ses propres mains sinon cela n’avait aucune valeur. Y avait-il sensation plus grisante que de sentir le pouls ralentir et s’interrompre ? Chasser sous prétexte de donner libre cours à ses envies de sang était risible. Hermance se retrouvait parfois à chasser. Sous forme de louve et cela lui suffisait largement. Elle finissait toujours sale et ensanglantée. Rien de très distingué. Elle pouvait même affirmer que cela la dégoûtait.
— Mon défunt époux m’a appris à chevaucher. Je crains toutefois que les chevaux ne m’apprécient guère. Ils sont toujours tendus à mon approche ou quand je suis sur leur dos. À crois qu’ils sentent que je suis une carnivore.
Et pour la première fois la d’Ailly laissa son rire clair éclater. Signe évident qu’elle se relâchait enfin devant cette inopportune. Cet éclat ne fut pas long, ni exagéré. Elle se contentait juste de rire à cette vérité. Replaçant une mèche de cheveux (qui n’avait pas bougé) derrière son oreille, elle sourit.
— Vous semblez en savoir long à mon sujet. Cependant je crains que ce ne soit pas réciproque. J’avais entendu parler d’une étrangère se tenant près de la Reine. Dites-moi donc votre nom.
Ven 2 Avr - 20:06
@Hermance d'Ailly
We appreciate power
Carnivore. Le mot laisse Hélène dubitative. Elle ne comprend pas ce qui fait rire son interlocutrice mais si ça l'amuse pourquoi pas. Carnivore, n'est-ce pas quelqu'un qui mange de la viande ? Mais tout le monde mange de la viande à la Cour. Du cochon même sous toutes formes. Quel rapport avec les chevaux ? Aime-t-elle manger les chevaux ?
▬ Vous avez de la présence, les bêtes sentent ces choses-là. Qu'elle ajoute sans chercher particulièrement à la flatter. Si elle se sait se faire charmante, Hélène a bien vu que sous son maquillage, la baronne est plutôt une femme autoritaire. Les animaux ne doivent pas être dupes. Les chevaux sont intelligents, il vous faut justement une monture qui vous sied et vous faites confiance. Mais je conçois que l'équitation ne plait pas à tout le monde. Elle le suit le mouvement de main de son interlocutrice, de ses ongles parfaitement manucurés à sa mèche de cheveux d'un blond séraphin. Oh la chasse est un loisir aussi délicat que la peinture si on s'y concentre. Se saouler sur sa selle pendant des heures en attendant le retour des chiens c'est grossier. Les gens ignorent souvent tout l'art de la traque, de l'installation de pièges au rabattement du gibier à de bons endroits. C'est tactique la chasse, les bons chasseurs sont de bons stratèges et pas simplement de bons tireurs. Dans l'enthousiasme de sa voix, on peut sentir qu'Hélène elle, apprécie grandement cette pratique. C'est en accompagnant ses oncles et ses frères qu'elle a appris les bases de la stratégie. Et si elle n'est pas une archère d'exception, elle est suffisamment intelligente pour savoir comment acculer ses proies.
Et petit à petit le sujet dévie sur elle, ce qui n'est pas pour lui déplaire. Si on lui demande son nom, c'est que finalement elle a piqué la curiosité de la baronne. C'est donc avec un sourire éclatant qu'elle se présente.
▬ Hélène de Constantinople, dame de compagnie de sa Majesté. Elle baisse poliment la tête mais lui épargne la révérence. J'ai été envoyée par le sultan pour représenter l'Empire ottoman. Même si c'est un rôle d'apparat. Elle n'est là que pour être le joli objet exotique qu'on expédie à ses voisins pour bien se faire voir. On ne lui demande pas de servir d'émissaire ou de donner son avis. Pour l'instant. Elle espère que sa Majesté aura tôt fait de comprendre qu'elle a tout intérêt à avoir à ses côtés une alliée parlant arabe et comprenant les tenants et aboutissants de la politique méditerranéenne.
▬ Je vous demanderai volontiers le votre mais il est déjà sur toutes les lèvres depuis votre arrivée ce soir. Un soupçon d'effronterie n'a jamais fait de mal à personne. Quoiqu'il en soit, c'est toujours un plaisir de faire la connaissance de quelqu'un qui n'est pas ennuyeux.
▬ Vous avez de la présence, les bêtes sentent ces choses-là. Qu'elle ajoute sans chercher particulièrement à la flatter. Si elle se sait se faire charmante, Hélène a bien vu que sous son maquillage, la baronne est plutôt une femme autoritaire. Les animaux ne doivent pas être dupes. Les chevaux sont intelligents, il vous faut justement une monture qui vous sied et vous faites confiance. Mais je conçois que l'équitation ne plait pas à tout le monde. Elle le suit le mouvement de main de son interlocutrice, de ses ongles parfaitement manucurés à sa mèche de cheveux d'un blond séraphin. Oh la chasse est un loisir aussi délicat que la peinture si on s'y concentre. Se saouler sur sa selle pendant des heures en attendant le retour des chiens c'est grossier. Les gens ignorent souvent tout l'art de la traque, de l'installation de pièges au rabattement du gibier à de bons endroits. C'est tactique la chasse, les bons chasseurs sont de bons stratèges et pas simplement de bons tireurs. Dans l'enthousiasme de sa voix, on peut sentir qu'Hélène elle, apprécie grandement cette pratique. C'est en accompagnant ses oncles et ses frères qu'elle a appris les bases de la stratégie. Et si elle n'est pas une archère d'exception, elle est suffisamment intelligente pour savoir comment acculer ses proies.
Et petit à petit le sujet dévie sur elle, ce qui n'est pas pour lui déplaire. Si on lui demande son nom, c'est que finalement elle a piqué la curiosité de la baronne. C'est donc avec un sourire éclatant qu'elle se présente.
▬ Hélène de Constantinople, dame de compagnie de sa Majesté. Elle baisse poliment la tête mais lui épargne la révérence. J'ai été envoyée par le sultan pour représenter l'Empire ottoman. Même si c'est un rôle d'apparat. Elle n'est là que pour être le joli objet exotique qu'on expédie à ses voisins pour bien se faire voir. On ne lui demande pas de servir d'émissaire ou de donner son avis. Pour l'instant. Elle espère que sa Majesté aura tôt fait de comprendre qu'elle a tout intérêt à avoir à ses côtés une alliée parlant arabe et comprenant les tenants et aboutissants de la politique méditerranéenne.
▬ Je vous demanderai volontiers le votre mais il est déjà sur toutes les lèvres depuis votre arrivée ce soir. Un soupçon d'effronterie n'a jamais fait de mal à personne. Quoiqu'il en soit, c'est toujours un plaisir de faire la connaissance de quelqu'un qui n'est pas ennuyeux.
@Hermance d'Ailly
Sam 3 Avr - 22:11
Si ce n’était que de la présence… Cependant Hermance craignait que ce soit surtout la louve que les chevaux sentait. Quoi de plus normal qu’ils s’en inquiétaient. C’était un monstre insatiable et sauvage. Rien à voir avec les loups communs. Hélène avait malheureusement raison : Hermance n’aimait pas l’équitation. C’était certes un passe-temps de noble, cela n’en restait pas moins désagréable à l’odeur et peu confortable.
Un sourire s’étira sur les lèvres de la baronne, elle devinait l’intérêt de l’étrangère pour la chasse. La vraie. Finalement ce n’était peut-être pas une femme ordinaire. Elle en ravissait l’intérêt d’Hermance. Ce n’était pas chose aisée, en particulier quand on partait d’aussi loin (à savoir l’effet de leur première rencontre).
Une dame de compagnie. Une jolie façon de dire potiche bien qu’Hermance doutait qu’Hélène se contente de cela. Après tout elle avait une place de choix. Beaucoup de femmes tuerait pour avoir une telle place. Loin d’Hermance de l’envier. Cette place n’était pas faite pour elle. La baronne d’Ailly était bien incapable de se contenter de chanter à l’oreille de quelqu’un. Elle voulait une voix active.
— Ce doit être bien ennuyeux.
Ce fut son seul commentaire. Elle remarqua par la même occasion l’absence d’anneau à son doigt, sauf si le mariage n’était pas célébré de la même manière. Quoiqu’il en fut, dans ce pays, il était rare de voir une femme célibataire. Ou bien le mariage était un des cadeaux que l’Empire faisait à la France. Ces histoires politiques étaient bien tristes.
— Si j’avais su qu’on s’y ennuierait à mourir, je n’aurais pas insisté pour être présente.
Hermance l’avouait volontiers. Il n’y avait aucune raison de s’en cacher puisque tout le monde le savait.
— Je suis ravie d’égayer votre soirée. J’aurais au moins eu une utilité.
Sans parler de celle qu’elle avait eu envers leurs hôtes en échange de cette invitation.
— Et que faisiez-vous avant mon apparition miraculeuse ?
Si cette femme était une dame de compagnie, elle ne manquait sûrement pas de conversation. Ceci dit, divertir Hermance n’allait pas être aussi facile. Elle avait eu son son lot d’aventures. Les récits de lointaines contrées n’allaient pas l’impressionner pour un sou.
Un sourire s’étira sur les lèvres de la baronne, elle devinait l’intérêt de l’étrangère pour la chasse. La vraie. Finalement ce n’était peut-être pas une femme ordinaire. Elle en ravissait l’intérêt d’Hermance. Ce n’était pas chose aisée, en particulier quand on partait d’aussi loin (à savoir l’effet de leur première rencontre).
Une dame de compagnie. Une jolie façon de dire potiche bien qu’Hermance doutait qu’Hélène se contente de cela. Après tout elle avait une place de choix. Beaucoup de femmes tuerait pour avoir une telle place. Loin d’Hermance de l’envier. Cette place n’était pas faite pour elle. La baronne d’Ailly était bien incapable de se contenter de chanter à l’oreille de quelqu’un. Elle voulait une voix active.
— Ce doit être bien ennuyeux.
Ce fut son seul commentaire. Elle remarqua par la même occasion l’absence d’anneau à son doigt, sauf si le mariage n’était pas célébré de la même manière. Quoiqu’il en fut, dans ce pays, il était rare de voir une femme célibataire. Ou bien le mariage était un des cadeaux que l’Empire faisait à la France. Ces histoires politiques étaient bien tristes.
— Si j’avais su qu’on s’y ennuierait à mourir, je n’aurais pas insisté pour être présente.
Hermance l’avouait volontiers. Il n’y avait aucune raison de s’en cacher puisque tout le monde le savait.
— Je suis ravie d’égayer votre soirée. J’aurais au moins eu une utilité.
Sans parler de celle qu’elle avait eu envers leurs hôtes en échange de cette invitation.
— Et que faisiez-vous avant mon apparition miraculeuse ?
Si cette femme était une dame de compagnie, elle ne manquait sûrement pas de conversation. Ceci dit, divertir Hermance n’allait pas être aussi facile. Elle avait eu son son lot d’aventures. Les récits de lointaines contrées n’allaient pas l’impressionner pour un sou.
Sam 10 Avr - 3:13
@Hermance d'Ailly
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Le commentaire de la baronne est d'une honnêteté si cinglante qu'encore une fois elle arrache un petit rire à Hélène. Cette femme ne mâche pas ses mots. L'ottomane en a la certitude : elle lui plait. Ce n'est absolument pas une française ordinaire même si elle ne saurait pas bien expliquer pourquoi. Tout au long de leur discussion, la madame la dévisage et essaye de deviner son âge et d'où elle vient. Réellement. Elle a entendu dire qu'elle est de basse extraction. Ça ne l'étonnerait pas. Dans l'adversité, on se découvre de multiples talents. Dont celui de savoir se battre becs et ongles pour se creuser une place.
▬ Mais c'est confortable. C'est toujours préférable au harem d'un sultan bedonnant. Plus ou moins. Le jeu reste le même : c'est à celle qui saura tirer son épingle du jeu et s'attirer les faveurs des bonnes personnes. Mais au moins a-t-elle encore un minimum de choix quant à celui avec qui elle devra partager sa couche.
▬ Et pourtant vous n'êtes pas encore partie. Ajoute-t-elle avec un regard complice. Je suis sûre que vous êtes en permanence pleine d'utilités. Elle observe un instant le buffet et le groupe de dames dont elle s'est auparavant détachée en train de caqueter en les jetant des regards plus ou moins discrets. Je racontais la fois où moi, mon troisième et mon quatrième frère avons sabordé un navire de la couronne d'Espagne avec l'assistance de pirates aux abords d'Oran. Une bonne bataille. La flotte espagnole n'attendait pas à se faire prendre à revers par des brigands de leur propre pays. Et en fait nous nous attendions presque à ce que ces filous nous déposent un lapin. Une petite pause, le sourire qui s'étire mystérieusement. Les pupilles qui s'allument.
▬ Vous avez déjà vu un homme mourir ?
Oh ce n'est clairement pas un sujet de conservation entre dames bien éduquées. Mais quelque chose lui dit que la réponse est forcément positive. Alors, elle y va sans prendre de pincettes.
Elle n'est plus à ça près.
▬ Mais c'est confortable. C'est toujours préférable au harem d'un sultan bedonnant. Plus ou moins. Le jeu reste le même : c'est à celle qui saura tirer son épingle du jeu et s'attirer les faveurs des bonnes personnes. Mais au moins a-t-elle encore un minimum de choix quant à celui avec qui elle devra partager sa couche.
▬ Et pourtant vous n'êtes pas encore partie. Ajoute-t-elle avec un regard complice. Je suis sûre que vous êtes en permanence pleine d'utilités. Elle observe un instant le buffet et le groupe de dames dont elle s'est auparavant détachée en train de caqueter en les jetant des regards plus ou moins discrets. Je racontais la fois où moi, mon troisième et mon quatrième frère avons sabordé un navire de la couronne d'Espagne avec l'assistance de pirates aux abords d'Oran. Une bonne bataille. La flotte espagnole n'attendait pas à se faire prendre à revers par des brigands de leur propre pays. Et en fait nous nous attendions presque à ce que ces filous nous déposent un lapin. Une petite pause, le sourire qui s'étire mystérieusement. Les pupilles qui s'allument.
▬ Vous avez déjà vu un homme mourir ?
Oh ce n'est clairement pas un sujet de conservation entre dames bien éduquées. Mais quelque chose lui dit que la réponse est forcément positive. Alors, elle y va sans prendre de pincettes.
Elle n'est plus à ça près.
@Hermance d'Ailly
Dim 11 Avr - 23:08
Un harem. Étrange comparaison. Le concept était peu familier à Hermance, bien qu’elle en connaisse le principe. Elle se disait d’ailleurs qu’être à la place du sultan devait très très agréable. Pour le coup elle aurait de quoi peindre jusqu’à plus soif. Ce serait très agréable.
En effet elle n’était toujours pas partie. Peut-être avait-elle espéré un miracle, que soudain il y aurait eu une quelconque attraction. Hermance apprécia qu’on lui dise qu’elle était utile. Elle le savait évidemment, mais se l’entendre dire était toujours meilleur. Il y avait fort à parier que ce n’était qu’une manière de la flatter. Après tout elle avait à faire à une dame de compagnie, quelqu’un qui savait comment parler aux autres.
Et voici le récit d’aventure. Oh, c’était impressionnant. Pour quelqu’un qui ne connaît que la sécurité des murs de son manoir ou de son château. Hermance devait le reconnaître, elle n’avait guère vécu de telle péripétie. Si tant était que c’était vrai…
La question la prit à revers et durant un instant elle se demanda ce que cette femme savait d’elle. La méfiance, un sentiment qui n’était jamais très loin. Toutefois la baronne n’en montra rien et se contenta de rire d’un air léger, la main devant les lèvres avant de pouvoir répondre.
— J’ai veillé mon pauvre mari. Je suppose que cela compte comme le voir mourir.
Enfin c’était un bien grand mot. Elle avait juste veillé à ce qu’il trépasse. Même si elle sous-entendait qu’il était le seul à être mort devant elle, la réalité était bien différente. Hommes, femmes, enfants. Ils étaient un grand nombre à avoir péri sous ses yeux, que ce soit de sa main ou non. Mais elle ne pouvait guère avouer leur nombre. Elle n’aurait plus l’air très noble. Et surtout ! Elle ferait certainement peur.
— Pourquoi ce soudain intérêt macabre ?
Point d’accusation. Hermance serait bien mal placée pour juger qui que ce soit.
En effet elle n’était toujours pas partie. Peut-être avait-elle espéré un miracle, que soudain il y aurait eu une quelconque attraction. Hermance apprécia qu’on lui dise qu’elle était utile. Elle le savait évidemment, mais se l’entendre dire était toujours meilleur. Il y avait fort à parier que ce n’était qu’une manière de la flatter. Après tout elle avait à faire à une dame de compagnie, quelqu’un qui savait comment parler aux autres.
Et voici le récit d’aventure. Oh, c’était impressionnant. Pour quelqu’un qui ne connaît que la sécurité des murs de son manoir ou de son château. Hermance devait le reconnaître, elle n’avait guère vécu de telle péripétie. Si tant était que c’était vrai…
La question la prit à revers et durant un instant elle se demanda ce que cette femme savait d’elle. La méfiance, un sentiment qui n’était jamais très loin. Toutefois la baronne n’en montra rien et se contenta de rire d’un air léger, la main devant les lèvres avant de pouvoir répondre.
— J’ai veillé mon pauvre mari. Je suppose que cela compte comme le voir mourir.
Enfin c’était un bien grand mot. Elle avait juste veillé à ce qu’il trépasse. Même si elle sous-entendait qu’il était le seul à être mort devant elle, la réalité était bien différente. Hommes, femmes, enfants. Ils étaient un grand nombre à avoir péri sous ses yeux, que ce soit de sa main ou non. Mais elle ne pouvait guère avouer leur nombre. Elle n’aurait plus l’air très noble. Et surtout ! Elle ferait certainement peur.
— Pourquoi ce soudain intérêt macabre ?
Point d’accusation. Hermance serait bien mal placée pour juger qui que ce soit.
Sam 17 Avr - 21:06
@Hermance d'Ailly
We appreciate power
Une bouteille à la mer. Hélène guette une réaction, un quelque chose qu'elle seule pourrait ajouter à sa liste de faits divers sur cette curieuse baronne. Instinct malavisé ou curiosité morbide, elle pense reconnaitre l'aura d'une femme qui a connu autre chose que les belles robes et les bals. Des choses plus sombres, des choses qu'on avoue pas au beau milieu d'une soirée mondaine autour d'un verre.
Évidemment qu'Hermance ne va pas lui répondre de but en blanc, mais elle a un léger rire qui pourrait bien dissimuler la vérité. Dans tous les cas, elle ne semble pas s'offusquer.
▬ Je vois, j'en suis navrée. Attendre la mort au chevet d'un époux - peu importe qu'on l'aime ou pas, ça n'a rien de palpitant. Loin de là. Hélène n'a pas vu le sien mourir : c'est la mer qui l'a avalé. Mon défunt époux a trouvé sa fin en Méditerranée. Pas de corps, pas de cercueils à mettre en terre. Seulement un grand vide. Elle est plus triste pour son père qui a coulé avec lui et aussi pour son fils qui n'aura jamais bien connu son géniteur. Mais au fond d'elle-même, il y a plus de colère que de chagrin. Les espagnols lui ont pris bien des hommes dans sa vie et elle est prête à leur faire payer au centuple comme tous ses ancêtres.
▬ Simple question. Est-elle déplacée ? Assurément que oui. Mais l'avantage d'être étrangère c'est qu'on peut jouer sur les quiproquos. Nous parlions de la chasse. Je ne trouve pas que voir un homme mourir soit différent d'un faon ou d'un lapin.
La vie humaine a parfois bien peu de valeur aux yeux d'une presque princesse élevée au milieu des esclaves.
Évidemment qu'Hermance ne va pas lui répondre de but en blanc, mais elle a un léger rire qui pourrait bien dissimuler la vérité. Dans tous les cas, elle ne semble pas s'offusquer.
▬ Je vois, j'en suis navrée. Attendre la mort au chevet d'un époux - peu importe qu'on l'aime ou pas, ça n'a rien de palpitant. Loin de là. Hélène n'a pas vu le sien mourir : c'est la mer qui l'a avalé. Mon défunt époux a trouvé sa fin en Méditerranée. Pas de corps, pas de cercueils à mettre en terre. Seulement un grand vide. Elle est plus triste pour son père qui a coulé avec lui et aussi pour son fils qui n'aura jamais bien connu son géniteur. Mais au fond d'elle-même, il y a plus de colère que de chagrin. Les espagnols lui ont pris bien des hommes dans sa vie et elle est prête à leur faire payer au centuple comme tous ses ancêtres.
▬ Simple question. Est-elle déplacée ? Assurément que oui. Mais l'avantage d'être étrangère c'est qu'on peut jouer sur les quiproquos. Nous parlions de la chasse. Je ne trouve pas que voir un homme mourir soit différent d'un faon ou d'un lapin.
La vie humaine a parfois bien peu de valeur aux yeux d'une presque princesse élevée au milieu des esclaves.
@Hermance d'Ailly
Jeu 22 Avr - 16:36
La mort était ce qui rappelait que la vie était éphémère et fragile. C’était la chose la plus désirable et détestable qui soit. Hermance observa la réaction d’Hélène qui, évidemment, ne chercha pas à en savoir plus. Outre le fait que ce n’était pas le genre de sujet à aborder en ces lieux, c’était surtout une information dangereuse que même une personne de confiance ne saurait en être le gardien. La baronne ne tenait pas à finir en prison ou pire si cela venait à se savoir. Donc la jolie étrangère allait devoir se contenter de ce mari mort. Elle imaginait sans doute Hermance à son chevet. Cependant ça avait été bien plus froid que ça. Hermance allait dans cette chambre une fois par semaine pour le regarder se faner. Puis lorqu’elle en eut marre d’attendre, elle verrouilla la porte et confia à son époux le crime dont elle l’accusait et elle l’étouffa avec un oreiller. Avait-il entendu ses paroles ? La baronne n’en savait rien, mais elle voulait seulement le lui avouer avant son trépas. Voilà comment cela s’était passé. Point de pleur, d’amour ou de haine. Juste une gêne en moins. Hermance ne pouvait donc pas compatir avec son interlocutrice, mais elle tâcha d’en avoir l’air.
— C’est bien dommage que quelqu’un disparaisse aussi simplement.
Elle ne se moquait pas. Mais par chance, ceux qui comptaient pour elle étaient morts sous ses yeux. La réalité n’avait donc pas tardé à la frapper comme Hélène avait pu vivre un moment d’incertitude. Enfin c’était ce qu’Hermance s’imaginait.
— Je ne dirais pas déplacée. Mais surprenante. Ce n’est pas ce que nous attendons d’une femme en belle robe et bijoux.
En réalité on n’attendait rien d’elle, hormis pondre une descendance. Toute conversation s’avérait donc surprenante.
— Peu de personne tiendrait un tel discours, soyez-en assuré. Et peu serait assez ouvert d’esprit pour vous répondre s’il vous prenait fantaisie de poser une telle question à d’autres.
Quelque chose lui disait toutefois que la conversation avait été spécialement choisie pour elle. Un bien étrange personnage, remarqua Hermance, et assez perspicace en plus de ça. Menace ou non, il valait mieux s’en méfier et lui servir les mensonges de circonstance.
— C’est bien dommage que quelqu’un disparaisse aussi simplement.
Elle ne se moquait pas. Mais par chance, ceux qui comptaient pour elle étaient morts sous ses yeux. La réalité n’avait donc pas tardé à la frapper comme Hélène avait pu vivre un moment d’incertitude. Enfin c’était ce qu’Hermance s’imaginait.
— Je ne dirais pas déplacée. Mais surprenante. Ce n’est pas ce que nous attendons d’une femme en belle robe et bijoux.
En réalité on n’attendait rien d’elle, hormis pondre une descendance. Toute conversation s’avérait donc surprenante.
— Peu de personne tiendrait un tel discours, soyez-en assuré. Et peu serait assez ouvert d’esprit pour vous répondre s’il vous prenait fantaisie de poser une telle question à d’autres.
Quelque chose lui disait toutefois que la conversation avait été spécialement choisie pour elle. Un bien étrange personnage, remarqua Hermance, et assez perspicace en plus de ça. Menace ou non, il valait mieux s’en méfier et lui servir les mensonges de circonstance.
Sam 24 Avr - 23:08
@Hermance d'Ailly
We appreciate power
Dommage oui c'est le mot. C'est dommage oui mais ce sont des choses qui arrivent dans une famille de guerriers marins. La mer est capricieuse, les espagnols également. Hélène a un petit haussement d'épaules, son regard se perd sur un groupe adjacent alors que ses doigts triturent le bracelet en or gravé autour de son poignet.
▬ C'est ainsi. L'Éternel donne et il reprend. La conversation a pris un tournant inattendu. Peut-être qu'Hélène s'est finalement un peu brûlée les ailes à s'engager sur un sujet aussi ardent.
Et puis le commentaire de la baronne lui arrache à nouveau un sourire. Un peu incertain cette fois. Définitivement sincère.
▬ Oui. Un bref instant de silence. Hélène la dévisage encore un instant, imprime tous les traits de son visage dans sa mémoire. Mais encore une fois vous n'êtes pas n'importe quelle personne. Elle se souviendra de cette conversation, du curieux personnage qu'est Hermance. De son envie d'en savoir plus, de creuser sous l'enveloppe parfaite de la Madame. Une curiosité à peine bridée par un soupçon de bienséance. Et de profond respect. On ne s'incruste pas dans la sphère intime de quelqu'un sans y être invité. Personne ne s'attend à trouver une chasseresse sous la belle robe et les bijoux. Des prédatrices. C'est ce qu'elles sont toutes les deux sous leurs atours. Du moins c'est ce que lui souffle son flair à elle. C'est notre avantage. A-t-elle soufflé à voix basse, son accent soudainement moins présent. Pour des sujets sérieux comme ça, Hélène parle bien mieux le français.
La soirée est avancée. Et la fête manquant cruellement d'effervescence s'essouffle comme un gateau raté. Les invités commencent à se retirer et bientôt un duo de jeunes demoiselles s'approche timidement d'elles. Deux autres dames du palais. Elles saluent la baronne sans oser la regarder dans les yeux et soufflent à Hélène qu'elles s'apprêtent à appeler le cochet pour rentrer au palais.
▬ Mes excuses Madame, je crois que c'est le temps de prendre la fuite avant que l'ennui ne triomphe. L'ottomane tire une révérence à son interlocutrice. Ce fut un plaisir de mettre une voix et un visage sur toutes les éloges à votre sujet. Elle fait mine de partir à la suite du couple de dames puis se retourne avec un air taquin : J'espère vous recroiser bientôt.
Et peut-être lever un peu plus le voile de mystère qui entoure cette figure pleine de secrets.
▬ C'est ainsi. L'Éternel donne et il reprend. La conversation a pris un tournant inattendu. Peut-être qu'Hélène s'est finalement un peu brûlée les ailes à s'engager sur un sujet aussi ardent.
Et puis le commentaire de la baronne lui arrache à nouveau un sourire. Un peu incertain cette fois. Définitivement sincère.
▬ Oui. Un bref instant de silence. Hélène la dévisage encore un instant, imprime tous les traits de son visage dans sa mémoire. Mais encore une fois vous n'êtes pas n'importe quelle personne. Elle se souviendra de cette conversation, du curieux personnage qu'est Hermance. De son envie d'en savoir plus, de creuser sous l'enveloppe parfaite de la Madame. Une curiosité à peine bridée par un soupçon de bienséance. Et de profond respect. On ne s'incruste pas dans la sphère intime de quelqu'un sans y être invité. Personne ne s'attend à trouver une chasseresse sous la belle robe et les bijoux. Des prédatrices. C'est ce qu'elles sont toutes les deux sous leurs atours. Du moins c'est ce que lui souffle son flair à elle. C'est notre avantage. A-t-elle soufflé à voix basse, son accent soudainement moins présent. Pour des sujets sérieux comme ça, Hélène parle bien mieux le français.
La soirée est avancée. Et la fête manquant cruellement d'effervescence s'essouffle comme un gateau raté. Les invités commencent à se retirer et bientôt un duo de jeunes demoiselles s'approche timidement d'elles. Deux autres dames du palais. Elles saluent la baronne sans oser la regarder dans les yeux et soufflent à Hélène qu'elles s'apprêtent à appeler le cochet pour rentrer au palais.
▬ Mes excuses Madame, je crois que c'est le temps de prendre la fuite avant que l'ennui ne triomphe. L'ottomane tire une révérence à son interlocutrice. Ce fut un plaisir de mettre une voix et un visage sur toutes les éloges à votre sujet. Elle fait mine de partir à la suite du couple de dames puis se retourne avec un air taquin : J'espère vous recroiser bientôt.
Et peut-être lever un peu plus le voile de mystère qui entoure cette figure pleine de secrets.
@Hermance d'Ailly
Je me permets de conclure, j'espère que ça te va Merci beaucoup pour ce RP, j'en veux un autre après la fête du printemps !
Mer 28 Avr - 14:54
Hermance ne s’intéressait peut-être pas beaucoup à son entourage, mais elle remarqua sans mal le changement d’aura autour de la dame. Elle n’avait plus la langue aussi bien pendue tout à coup. Quelle surprise ! Serait-ce d’avoir évoqué son mari perdu qu’il avait rendu si… triste. Finalement elle ressemblait à toutes les femmes : amoureuses et ennuyantes. Bien sûr l’erreur était permise puisque la baronne ne demanda pas confirmation.
Les excuses d’Hélène au moment de prendre congé n’affectèrent pas Hermance. À présent débarrasser d’elle, elle allait aussi pouvoir s’éclipser.
— Vous avez raison. Fuyez.
Ce n’était guère une critique, tout au plus plus une plaisanterie. La baronne n’attendit pas pour trouver leurs hôtes de ce soir pour les complimenter pour cette soirée, les remercier pour leur invitation et enfin leur souhaiter la bonne nuit.
Ce qu’elle pensait d’Hélène au final ? Son avis avait évolué. Elle ne la considérait plus aussi misérablement qu’au moment de leur rencontre. Mais elle n’attendait rien d’elle. Bien que courtisane de la reine, Hermance n’envisageait pas de passer par son biais pour obtenir quelques faveurs que ce soit. Ce serait comme la supplier de lui rendre un service et c’était parfaitement inacceptable. Sans parler que ça voudrait dire qu’elle aurait une dette envers elle. C’était tout aussi inenvisageable.
Les excuses d’Hélène au moment de prendre congé n’affectèrent pas Hermance. À présent débarrasser d’elle, elle allait aussi pouvoir s’éclipser.
— Vous avez raison. Fuyez.
Ce n’était guère une critique, tout au plus plus une plaisanterie. La baronne n’attendit pas pour trouver leurs hôtes de ce soir pour les complimenter pour cette soirée, les remercier pour leur invitation et enfin leur souhaiter la bonne nuit.
Ce qu’elle pensait d’Hélène au final ? Son avis avait évolué. Elle ne la considérait plus aussi misérablement qu’au moment de leur rencontre. Mais elle n’attendait rien d’elle. Bien que courtisane de la reine, Hermance n’envisageait pas de passer par son biais pour obtenir quelques faveurs que ce soit. Ce serait comme la supplier de lui rendre un service et c’était parfaitement inacceptable. Sans parler que ça voudrait dire qu’elle aurait une dette envers elle. C’était tout aussi inenvisageable.
- Hrp:
- Aucun problème. C'était un plaisir. Bien sûr qu'on les fera se rencontrer à nouveau !