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Mar 30 Mar - 16:19

No hope no love no glory

Avait-il été si douloureux, à l’époque, de se séparer de lui ? Eve garde encore le souvenir de leurs baisers volés, chastes, délicats. Se souvient de toutes les fois où c’est à son balcon qu’il s’était présenté à elle pour voler quelques heures de sa compagnie. Combien de fois a-t-elle tenté cet homme ? Combien de fois a-t-il résisté, tendre, respectueux, aimant ? Eve se rappelle avec une clarté blessante des mots qu’ils se sont échangés lorsque le cœur au creux de ses mains, Gabriel lui avait présenté l’écrin d’une rose délicate. Non, le jeune homme dont elle s’était involontairement éprise il y a de ça bien des années n’avait rien de ce que tous les autres hommes avaient à lui offrir. Lui ne voulait pas de sa beauté diaphane pour la délicatesse de ses traits. Lui ne voulait que danser avec elle jusqu’à ce que la nuit leur échappe. Gabriel était un amant débordant de douceur, et jamais Eve ne s’était sentie plus légitime qu’au creux de ses bras.

Était-ce ça qu’Adam avait craint ? Avait-il vu les braises naissantes d’un feu incontrôlable ? Eve effleure ses lèvres du bout des doigts et retient un soupir douloureux lorsque son cœur se tord à la simple pensée d’un homme qu’elle n’aurait jamais pensé retrouver. Le souvenir avait été tout ce qu’elle avait chéri toutes ces années. Laissant les couleurs si éclatantes du sourire de Gabriel de Sercey briller comme une étoile lointaine à son firmament. Eve avait fait son deuil par obligation. Elle n’avait aucun moyen de sauver son cœur autre que de le laisser s’en aller. Que d’accepter qu’il eût vécu une vie heureuse, elle l’espérait. Que de chérir la promesse de fiançailles qui se parait chaque jour à sa gorge. Sa sottise, Adam l’abhorre. Et malgré elle, elle n’avait jamais pu remettre en question les bonnes intentions de son adelphe…

Mais aujourd’hui… ? Aujourd’hui, charismatique et fier, le Maréchal baisse silencieusement les yeux en croisant le chemin de l’homme qu’elle s’est autorisée à aimer… même le temps d’une nuit. Les regrets ne sont pas les siens. Ils sont ceux de son âme se déchirant à l’idée que son temps est compté. Combien de temps faudra-t-il avant qu’il ne la dénonce ? Qu’il brise le maigre répit qu’elle était parvenue à trouver ? La réponse lui échappe. Lui échappe comme il s’est échappé à l’aube. Lui échappe comme tout ce qu’elle a fui toute sa vie. Était-ce cela que le monde appelait le juste retour des choses ? Avait-elle seulement le droit de sentir son cœur battre contre sa gorge à sa seule pensée ?

Pourtant le Maréchal sera aperçu, arrêté là, au milieu de ce couloir où leurs regards ne se seront jamais croisés. On l’interpellera et d’un sourire rassurant, Eve reprendra sa marche. Reprendra les morceaux de son cœur brisé au sol, et emportera avec elle l’odeur timidement boisée de l’homme qu’elle n’avait, même en un bref siècle, jamais pu oublier.

Le ventre noué, Eve ignorera la sensation désagréable d’un frisson lui parcourant l’échine, comme un mauvais présage, et poursuivra silencieusement son chemin. Ce soir-là, elle signera l’autorisation de l’ordre de mission de Gabriel de Sercey, le laissant quitter la capitale pour répondre à l’appel d’un duché du sud de la France… Et malgré elle, il lui sera impossible de ne pas voir qu’il essaye par tous les moyens de marquer la distance entre eux.

Eve n’entendra pas les rumeurs qui circuleront sur son cas. N’entendra pas les hommes de son armée souffler contre les ombres du quartier militaire que le Maréchal s’est reclus à ses bureau. Combien de temps, demandent-ils, a-t-il passé sans retrouver ses propres quartiers ? On dit que la fatigue marque ses traits. Que son tempérament d’ordinaire si posé serait atteint, et que l’éclat d’autorité dans ses beaux yeux d’azur se serait éclairci. Eve ne montrera rien de son mal, pas délibérément. Cachera sa peine contre le travail harassant qu’était la gestion de ces troupes. Fuit les demandes personnelles, fuit Sophie. Trouve refuge temporaire aux côtés de sa Majesté, le temps de quelques heures, le temps de lui faire entendre les dernières stratégies suite au récent attentat. Échafaude ce qu’Eve espère être une sécurité suffisante pour la fête du Printemps à venir…

Eve voudrait disparaître derrière le voile de ses obligations. Et là où Gabriel lui offre d’un dédain certain le plus imposant des répits, un autre s’invite à la danse infernale qui tente corps et âme de la rabattre au sol.

Une simple missive lui arrivera moins d’une semaine après les événements. Le cachet est celui d’une famille qu’elle ne reconnait que trop bien. Alors si l’alpha refusait de reconnaître son existence, allait-il envoyer sa meute à ses trousses ? Eve lit les mots sans y trouver le réconfort que la compagnie d’Antoine de Saulx avait pu représenter pour elle au cours des derniers mois. Il n’était plus de complicité, malgré le sucre enrobant des mots qu’elle ne pouvait qu’entendre comme un piège.

« A la lueur des évènements de ces derniers jours, il me semble nécessaire de m'entretenir avec vous afin de pouvoir discuter de ce qu’il s'est passé. Loin de moi l'idée de vous alarmer, je ne désire qu'une simple rencontre, en date et lieu de votre choix. »


Des mots qui lacèrent son cœur d’une réalisation qu’elle ne saurait accepter. Eve brûle les traces de ces mots, brûle le peu de cette vie qu’elle avait naïvement tenté de se construire. Brûle les restes de son humanité et fait mander un messager à l’adresse du jeune Vicomte. Une réponse négative en des mots simples. Des obligations qui retenaient le Comte de Harcourt à son poste. Et si d’autres temps auraient souligné ces mots d’une touche d’humour ou d’une offre gracieuse de repousser ces projets à une date ultérieure leur convenant davantage… Rien n’est fait ici. Eve n’a pas la force de prétendre pouvoir tendre sa main à ce qu’elle pense être devenu son ennemi.

Les jours passent pourtant et Gabriel s’en est allé. A quoi bon mentir, lorsqu’elle avait suivi le départ de la jeune escouade au-delà de l’enceinte des quartiers militaires ? Inconsciemment, Eve ne peut que remarquer que ses seules croyances reposaient sur le jeune Duc van Heil et la garde royale de sa Majesté, Stanislava. Qu’ils étaient, à ce jour, les seuls êtres auxquels elle s’autorisait à accorder une confiance relative…

Mais une fois ceux-ci partis, il ne restait plus que le silence pesant d’un monde qui lui avait échappé des mains. L’odeur du thé n’est même plus un réconfort et évoque en elle un sentiment de malaise qu’elle ne saurait justifier. Fatigue et angoisse mordant ses quelques heures de repos. Les jours et les nuits se ressemblent désormais. Sont ce qu’elle s’impose, assise à ce bureau qu’elle ne semble plus savoir quitter de peur de briser encore un peu plus les fragiles fondations de cette vie d’emprunt qu’elle s’était bêtement accordée.

Conseil porte la nuit, murmurent les philosophes de toutes les cultures. Pourtant, là où l’éclat de la lune baigne doucement l’autel de ses regrets, Eve n’est qu’une simple ombre prostrée à son office. Visage enfoui au creux de ses mains aux gants ôtés. Pâle figure qu’est cette femme rabaissée à son plus bas état de créature de chair et de sang.

❤
Antoine de Saulx
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Antoine de Saulx
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Mar 30 Mar - 19:12

No hope no love no glory
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Il aurait pu s’offusquer de la réponse négative qu’il reçu à sa missive. Loin de se vexer, c’est sans surprise que ses yeux parcoururent le papier et les lettres qui y étaient tracées. Il soupira. Il aurait préféré que les choses se passent autrement mais il allait devoir se montrer un peu plus ferme s’il voulait que les choses bougent. De la même façon qu’il n’hésitait aucunement lorsqu’il devait rentrer de front vis-à-vis de Gabriel pour se faire entendre ou le faire changer d’avis, il allait devoir être un peu plus directe, s’il voulait que Harcourt daigne écouter ce qu’il avait à dire sur cette histoire.
Pour autant, attraper l’oiseau ne fut pas chose aisée. S’enfermer dans sa responsabilité était un excellent moyen d’éviter toute compagnie indésirable et le fait que Gabriel ne doive s’absenter un temps fut à la fois une aubaine et une malédiction pour le Vicomte qui constata que, loin de s’arranger, le Maréchal n’avait fait qu’accentuer les choses en passant désormais presque exclusivement son temps dans son bureau. Les bruits couraient sur sa situation, sa fatigue, autant de petits indices qu’Antoine récupérait l’air de rien avant qu’il ne décide qu’il en avait assez.

Ciel, que Harcourt et Sercey étaient aussi impossible l’un que l’autre quand ils s’y mettaient.

Aussi se décida-t-il. En fin de journée, une fois sûr qu’ils ne seraient ennuyés par aucun visiteur, un paquet précieusement conservé dans les bras, il s’était glissé à l’intérieur du bureau après un mouvement de tête amical en direction des gardes qu’il avait croisé. Eve faisait vraiment peine à voir, là, maintenant, le visage au creux de ses mains et s’il ne voyait pas son visage, il devinait sans peine le teint encore plus pâle que d’habitude et les yeux cernés. Il fit connaître sa présence en laissant la porte claquer doucement pour se refermer.

- Bonsoir Comte. Je suis navré de vous interrompre dans votre travail et vos obligations, mais c’est une discussion que nous ne pouvons reporter plus longtemps. J’espère que vous comprendrez, fit-il d’une voix douce, un peu navré.

Et d’un simple geste, il verrouilla la porte. Sachant sincèrement que ce n’était pas la meilleure décision quand il était avec quelqu’un qui se sentait déjà piégée au départ. Mais il ne pouvait laisser personne venir interrompre ce qu’ils avaient à se dire. Parce qu’il y avait beaucoup trop de choses en jeu, dont leur nature même.

- Je vous en prie. Comme je vous l’ai écrit nous devons parler, commença-t-il en quittant l’entrée de la pièce pour se rapprocher de quelques pas lents, jaugeant les réactions pour s’adapter, parler de ce qui s’est passé, et de ce qui va être.

Il s’était rapproché du bureau, et toujours avec des gestes mesurés, posa ce qu’il portait sur le bout du bureau, alors qu’il adressait un sourire amical à la jeune femme. Cette femme qui avait conservé le cadeau de son ami pendant plus de soixante dix ans. Cette femme qui se retrouvait dans un tel état émotionnel. Il pouvait difficilement juger que cette nuit passé n’était rien de plus qu’un jeu ou du bon temps. Il y avait plus, bien plus qui s’y jouait. Et comme à son habitude, il avait pris sa décision en conséquence.

- Je ne viens pas ici en ennemi. Au contraire. Je suis votre meilleur allié. Je vous en prie.


C’était presque arrogant et pourtant, c’était tellement vrai. Dans cette histoire, il pouvait avoir de l’influence. Et cette pensée était presque terrifiante.
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Mar 30 Mar - 19:56

No hope no love no glory

Eve n’a même pas le courage de relever la tête lorsqu’elle entend le bruit de la porte. S’attend à l’habituel rapport des tours de garde, quand bien même la relève était certainement plus tôtive qu’à l’accoutumé. Peut-être avait-elle laissé le temps lui échapper plus qu’elle ne le pensait. Elle inspire longuement et essaye de ravaler ses pensées – avec peine, pour ne pas souligner un flagrant échec – avant que son corps tout entier ne se tende à l’entente d’une voix qu’elle reconnaît sans peine. Le mouvement est imperceptible, dans la façon qu’elle a naturellement de rajuster les appuis de ses pieds au sol. De visualiser, malgré elle, toutes les options possibles pour s’échapper d’ici. La fenêtre derrière elle, aux fins voilages tirés, est fermée pour la protéger de l’air frais de la nuit. Pour couper les bruits de la cour intérieure en contrebas. Peut-être que si elle sautait… Si elle sautait elle pourrait s’enfuir. Mais s’enfuir voudrait dire ne jamais plus revenir…

Non, elle ne comprenait pas. N’ose même pas relever la tête… Jusqu’à entendre le cliquetis de la porte se refermant à clé. Eve ferme les yeux et sent malgré elle les larmes menacer de monter. Serre la mâchoire et se redresse enfin, dévoilant son visage et son regard qui ne cache plus la moindre trace de douceur. Non. Antoine reconnaîtra sûrement le regard d’une proie. La peur tapie contre l’azur blême de ses yeux. Mais elle n’est pas une victime facile. L’ire dans son regard n’est pas adressée à Antoine. Elle est le seul moteur dont elle dispose encore pour se protéger. A l’instar d’une mère qui donnerait tout pour protéger la prunelle de ses yeux.

Elle l’observe approcher et d’un mouvement parallèle, se relève prudemment et recule d’un pas puis deux, ne lâchant pas le loup des yeux. Le bureau et son siège entre eux ne sont pas une barrière. Son arme posée à quelques pas de là serait accessible si…

« Ce qui va être… ? » Sa voix est ténue, presque brisée. « Votre meute pense-t-elle pouvoir me contrôler ? »

Mais Antoine en des gestes amicaux tente de l’amadouer. Non. De la tromper. Eve observe le présent posé sur son bureau une brève seconde avant de reculer encore une fois. Son meilleur allié. Quel allié était-il si ce n’était pas celui de Gabriel ?

« Vos airs ont peut-être changé depuis tout ce temps, Monsieur le Vicomte… Mais croyez bien que je ne suis pas sot au point de ne pas savoir que votre meilleur allié est le Marquis. Et cet homme a fait claire montre de ses intentions. »

En réalité, il n’avait que prouvé son souhait de ne plus avoir à vaquer des mêmes eaux qu’elle. Mais la peine – sans surprise – altérait grandement sa perception des choses. Eve referme instinctivement ses bras autour d’elle, un geste défensif dont elle ne tente même pas de se cacher.

« Pourquoi êtes-vous ici, Antoine ? Est-il à votre goût d’insister sur… tout ceci ? Gabriel semble certain de ses choix. Que voulez-vous de plus de moi ? Mon titre ? Mes terres ? » Un rire sans voix, un souffle, rien de plus. « Vous savez désormais aussi bien que moi… »

Que tout ceci n’est qu’un leurre. Que si quiconque apprend…

« Je n’ai rien à vous offrir. Pas même ma vie si c’est ce que vous êtes venu chercher. »

A cet instant précis, elle n’avait que trop conscience qu’elle était sans défense. Ses doigts effleurent instinctivement l’emplacement de l’anneau en argent qu’elle avait eu l’habitude de porter depuis bien des années. Mais celui-ci aussi, n’était jamais revenu. Probablement encore perdu sur les planches de son fameux havre de paix… Celui-là même qu’elle avait souillé de ses propres faits.

❤
Antoine de Saulx
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Mar 30 Mar - 20:57

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Elle reculait. Antoine ne pouvait que constater cette triste réalité alors qu’il s’immobilisait enfin, les mains relevées en un geste apaisant. Il ne l’interrompit pas. La laissa cracher ce qu’elle avait sur le cœur (ou du moins, une partie de ce qui la rongeait lentement mais surement), sans chercher à la contredire ou la retenir. Ce n’est qu’une fois qu’elle eut terminé, presque recroquevillée sur elle-même mais définitivement repliée sur elle-même.

- Je ne vois pas en quoi être l’allié de Gabriel m’empêche d’être le vôtre, souligne-t-il doucement.

Pourquoi chercher à la contredire sur un point qui était tellement évident ? Non, il retint plutôt un soupir au fait que de la même façon que Gabriel était persuadé qu’Eve ne désirait plus de sa compagnie, la demoiselle était aussi persuadée que le marquis désirait la laisser derrière.

- Le récit que m’a fait le marquis de votre soirée était… très confus. C’était une des raisons pour laquelle je désirais vous voir. Avoir votre version des faits, et comprendre ce que je pouvais faire. Il y a cependant… certains points très intéressants que vous avez soulevés.

Il observa un instant la jeune femme acculée derrière son bureau. Oui, définitivement certaines choses pour lesquelles il n’avait pas réellement besoin de poser de question pour avoir une réponse.

- Tenez, par exemple… Gabriel m’a répété nombre de fois qu’il ne désirait pas vous emprisonner. Je pense comprendre d’où lui vient cette idée.

Une meute ne contrôlait pas. Ou du moins, la leur ne le faisait pas. Ils étaient tous unis autour du noyau que représentait l’alpha bien entendu, et il ne nierait pas non plus que la définition d’un chef de meute différait drastiquement d’un individu à l’autre. Le Vicomte ne comptait pas non plus les exemples de vampires agressifs ou borderline quand celle qu’il avait devant lui n’avait jamais exprimé le moindre désir de violence inutile.

- Mais de manière plus globale… Pourquoi me considérez-vous comme une menace ? Qu’est ce qui vous fait croire que je désire… ou même que le marquis désire… vous porter préjudice de quelque manière que ce soit ?

Il sentait dans tous les fibres de son corps qu’elle ne désirait qu’une chose : se sauver. Et le loup-garou se tendit en réponse, ne désirant pas la voir lui glisser entre les doigts. Qui sait s’il parviendrait à la retrouver, si elle parvenait à se dérober à eux. Il devait cependant faire des efforts et prouver sa bonne foi, n’est-ce pas, aussi recula-t-il de quelques pas, agrandissant la distance, à contre cœur.

- Je n’ai jamais dit que cette conversation serait plaisante. Juste qu’elle était nécessaire.

N’était ce pas en partie pour cela qu’il avait apporter des pâtisseries légères. Parce qu’il leur faudrait au moins ça pour se donner un peu de baume au cœur. Et Eve, dans toute sa tristesse et son mal-être, en avait définitivement besoin.

- La seule chose que je désire, c’est comprendre. Si vraiment vous désirez couper tous liens avec nous alors nous respecterons votre choix. Sans conséquence.

Il s’autorisa un sourire. Son regard glissa vers le cou où il savait se trouver le bijou.

- Mais quelque chose me dit que ce n’est pas exactement la vérité.
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Mar 30 Mar - 21:54

No hope no love no glory

Incrédule, méfiante, inquiète et profondément apeurée. Un cocktail détonnant qui ne lui sied pas ou si peu. Eve l’écoute et reste interdite. Non, elle ne croit pas que l’homme devant elle puisse être tel saint et jurer allégeance à deux partis opposés. Gabriel lui-même n’avait en rien caché son aversion pour son espèce. Qu’importe les tenants et aboutissants de tout ceci, lycanthropes et vampires n’avaient jamais été alliés… Et si elle s’était astreinte à ne plus créer la discorde autour d’elle depuis des années, elle n’était que trop bien placée pour savoir que la politique comme les relations sont des choses qui s’inventent et s’effritent à des rythmes que mortels et immortels ne parviendrait jamais à saisir ou comprendre dans leur entièreté.

« Ma version des faits ? »

Qui était-il ? Le juge d’une justice biaisée ? Les sourcils froissés en un signe d’anxiété évident, Eve recule d’un pas de plus, incertaine et visiblement indisposée à s’ouvrir à un homme qui, quand bien même tentait-il de montrer patte blanche, n’était qu’affilié à un autre qui refusait même de croiser son regard. Qu’importe si Gabriel avait répété ne pas vouloir l’emprisonner. Les désirs et les faits sont deux choses bien différentes, jusqu’à preuve du contraire. Son propre père n’a jamais exprimé le désir de la contraindre, et pourtant –

« Pourquoi ? »

Sa voix ne porte pas, reste basse, prudente. Elle ne fait confiance à personne. Pas sur ces sujets. Pas pour tout ceci. Pas pour ses secrets. Ses secrets que Gabriel avait sans hésitation rapportés à Antoine.

« Laissez-moi vous retourner la question. Pourquoi avez-vous fait la guerre ? »

Gabriel avait été trop clair à ce sujet. Transparent, même. Et qu’importe si le loup reculait enfin, elle, n’avancerait pas. Plaisante, la conversation ne le sera certainement pas, non. Qui pourrait croire que cette situation était appréciable une seule seconde. Une porte verrouillée, aucune issue viable, et une menace devant elle. Plus que jamais, Eve regrettait qu’Adam ne soit pas là pour la rattraper. Que personne, non, personne, ne puisse venir la sauver. Non. Non Eve n’a qu’elle même pour se sauver. Elle-même et ses maigres options. A commencer par…

« Si ce désir était le mien, je n’aurais pas partagé la couche de Gabriel. Si ce désir était le mien, je serais parti avant même que quiconque ne puisse me retrouver. Si ce désir était le mien, jamais je n’aurais été naïf au point de lui confier… »

Ses lèvres se referment, pincées, alors qu’une détresse évidente s’inscrit dans toute sa posture. Eve détourne les yeux et murmure.

« Que voulez-vous vraiment, Antoine ? »

Sa version des faits ? Sa mâchoire se tend et elle ne parvient pas à reporter son regard sur lui. Pas lorsqu’elle sent la tension crisper chaque fibre de son être. Pas lorsque tout en elle se noue en une douleur sourde et invisible. Comme si son corps tout entier voulait lui faire payer d’être ici. Lui faire payer d’avoir un jour éprouvé les moindres sentiments à l’égard d’un autre que son adelphe.

❤
Antoine de Saulx
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Mer 31 Mar - 7:57

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- Parce que vos sentiments sur la question sont aussi importants que ceux du marquis, Harcourt ? Votre voix doit être entendue, alors seulement pourrons-nous progresser.

Il se demanda un instant s’il pourrait y avoir un dénouement positif à cette histoire. Oh bien sûr, il n’était pas question de régler tous les soucis avec une simple discussion, surtout que le Vicomte réalisait lentement mais surement qu’il y avait quelque chose de bien plus conséquent derrière tout ça, forme imposante qu’il pouvait distinguer sans ne serait-ce que parvenir à l’effleurer du bout des doigts. Il n’était cependant un loup à abandonner sans avoir tout essayé et face à la jeune femme qui semblait basculer lentement dans un mélange de confusion et de rejet il tint ses positions.

- Par soutien pour les nôtres, au début, commença-t-il, indulgent à répondre à une question qui n’avait, à ses yeux, aucun rapport, et au fil de nos pertes, c’est la vengeance que nous avons utilisé comme excuse.

Excuse. Parce que c’était bien ça. Même si le Vicomte admettait avec honte qu’il avait volontiers participer à cette bêtise, c’était toujours ce désir-là qui animait l’hostilité ouverte de Gabriel aux vampires, et celle-ci aussi qui le poussait à pister automatiquement tous ceux qui croisait sa route. Quelle ironie que Eve soit de leur sang, venue remuer quelque chose dont elle-même n’avait pas conscience. Tandis qu’il repensait vaguement à ce qui avait pu se passer, et aux pertes subies par la meute lors de ces dernières années, lui vint à l’esprit… Avait-il vraiment fallut que Gabriel soit aussi honnête sur le sujet ?
Il allait rajouter quelque chose, lorsque le comte le pris de court en reprenant la parole. Il ne put s’empêcher d’écarquiller les yeux alors qu’elle admettait certains événements que Gabriel avait maintenu sous silence, trop évasif, trop vague. Ils progressaient. Admission sous le coup de la colère ou de l’amertume restait une admission et Antoine ne put s’empêcher de se détendre légèrement.

- Comprendre, répéta-t-il en réponse à la dernière question, car je ne pousserai pas Gabriel dans une direction sans savoir vers quoi je l’envoie. M’auriez-vous signifié votre désintérêt, alors je l’aurais tiré loin de vous.

Comme il avait tenté d’apaiser le feu de la haine dans le cœur de son ami lorsqu’il avait réalisé qu’elle ne ferait que les dévorer et les détruire, il avait poussé le marquis à remonter à Paris dans l’espoir qu’il puisse se sortir de ce cercle vicieux dans lequel il s’était enfermé depuis des années. C’était sa fierté, de savoir que l’alpha lui faisait suffisamment confiance pour écouter ce qu’il disait et se laisser guider quand il était incapable de le faire seul.

- Que faut-il que je fasse pour que vous m’écoutiez ?

Il laissa un sourire bienveillant étirer ses lèvres tandis qu’il secouait doucement la tête. Son air ne tarda cependant pas à redevenir sérieux, et sa voix plus ferme.

- Je veux discuter. Je veux que vous écoutiez. Vous qui avez eu la chance de le connaître du temps où son cœur était plus vaillant, pensez-vous qu’il soit le type d’homme qui aurait demandé à rester à vos côtés, s’il vous détestait tant ?

En d’autre circonstances, il se seraient tous deux vexé pour ça.

- Vous n’avez pas à rester seule, Eve. Vous n’êtes pas seule.
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Mer 31 Mar - 14:26

No hope no love no glory

Qu’importe les arguments, Eve ne comprend pas l’implication de cet homme. Qu’y gagnaient-ils à ainsi l’acculer ? S’il ne s’agissait pas d’une menace, quel était donc l’objectif de cette meute ? Eve n’est plus une enfant depuis bien longtemps, et croire à la bonne foi de ceux qui tuent par plaisir n’était plus dans ses compétences. Et la réponse qu’elle obtint lui prouva bien des choses. Non, Eve ne croit subitement plus grand chose. Se souvient de la fierté de Gabriel cette nuit-là dans les bois, alors qu’il se pâmait d’avoir abattu un vampire. Survivre est un événement heureux. Tuer, a contrario, ne devrait jamais amener la réjouissance de quiconque. Eve ressent subitement une pointe de dégoût. Elle ne regrette pas de l’avoir soigné, non, elle n’avait jamais pris parti à cette guerre… Mais l’idée l’effleure qu’en d’autres circonstances… Gabriel, peut-être, n’aurait pas hésité à la tuer.

Un maigre sourire amer étire le coin de ses lèvres alors qu’elle murmure doucement.

« Gabriel n’a besoin de personne pour me signifier son souhait de me garder loin de lui. Les actes parlent bien plus que les mots, Antoine, aussi habile soyez-vous avec ces derniers… »

Blessée, elle l’est de toute évidence dans l’écho pecetpiblement tremblant de sa voix. Blessée d’avoir été idiote et d’avoir cru. Blessée d’être celle que l’on met sur l’échafaud pour des actes qu’ils ont tous les deux désirés. Voulait-elle seulement qu’une tierce personne s’ingère dans sa vie ? Elle n’en était pas certaine. Eve lance un regard à Antoine, visiblement pâle et épuisée. Et sa voix ne porte aucunement l’ardeur de la moindre trace de colère.

« Pourquoi devrais-je seulement vous écouter… ? »

La question semble le satisfaire d’une façon ou d’une autre, à en lire le léger sourire qui s’étire sur son visage, et Eve n’est pas sûre d’être rassurée. Non. Et ses mots… Ses mots ont le mérite de lui arracher un frisson. De nouveau, elle détourne les yeux et sent son âme se rompre à l’évocation de sa solitude. Celle-là même qu’Antoine avait eu à plusieurs reprise le luxe d’admirer dans sa plus infâme démonstration.

« Ne prétendez pas que vous faites ceci pour moi, je vous en prie. »

Sa peine exsude de chacun de ses mots. Elle sait pertinemment qu’Antoine est ici pour Gabriel et Gabriel uniquement. Qu’importe ce qui avait pu doucement se tisser entre eux… Rien de toute ceci n’avait plus de sens. Les faux semblant ne les mèneraient nulle part à part à souiller encore un peu plus les plaies qu’elle arborait déjà depuis des jours et des années. Mais Eve expire lentement et ne fait aucun geste pour se déplacer, se rapprocher, ou même l’inviter à s’asseoir. Non, il n’est pas encore l’heure de déplacer les pions sur cet échiquier. Pas lorsque le moindre geste pourrait sonner l’échec au roi.

« Alors dites-moi, Antoine. Je n’ai de toute façon pas d’autre option que de vous écouter. »

❤
Antoine de Saulx
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Antoine de Saulx
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Mer 31 Mar - 21:34

No hope no love no glory
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- Mais les actes, comme les mots, peuvent être regrettés. Pour certains il est trop tard au moment même où il est effectué, mais pour d’autres, on peut espérer une rédemption si seulement on décide d’accorder une chance. C’est ce que je me plais à croire, personnellement. Peut-être un peu naïvement, me direz-vous.

Certains actes étaient impardonnables, les autres, s’ils laissaient des traces, des cicatrices, n’étaient pas forcément le signe d’une fatalité. Ceux issus d’une incompréhension étaient les plus terribles, parce qu’il laissait les deux parties malheureuses et blessées. Il ne suffisait pourtant pas de grand-chose pour renouer, mais l’acte en soit été compliqué à réaliser. C’était bien parce qu’il était spectateur, qu’il pouvait le réaliser.

- Comme tout le monde, je préfère les histoires aux dénouements heureux. Et que même si vous êtes persuadée du contraire, je pense que celle-ci peut bien se terminer.


Il ne répondit pas à la deuxième affirmation. Il ne chercherait pas à nier que c’était bien pour Gabriel avant tout qu’il faisait tout ça. Comme à son habitude. Discuter de la chose ne ferait que le décrédibiliser de toute façon et il en avait bien conscience. Est-ce que pour autant cela signifiait qu’il devait laisser le maréchal derrière lui ? Bien sûr que non, et c’était là toute la difficulté de sa tâche : le lui faire comprendre. Mais au moins sembla-t-il obtenir ce qu’il désirait.

- Laissons le marquis de côté pour le moment, voulez-vous ? Comme je vous l’ai dit, je ne suis pas venu en ennemi. Tout comme je n’ai aucune envie de vous porter préjudice.

Une partie de ce qu’il désirait tout du moins, tandis qu’Eve acceptait enfin de l’écouter, la mort dans l’âme et une certaine résignation sur son visage et son attitude. Si effectivement ils pouvaient faire beaucoup en ayant connaissance de sa nature, est ce que seulement la jeune femme avait consciente que l’inverse était vrai et qu’elle pouvait très facilement les renvoyer d’où ils venaient. Elle n’en avait probablement aucune envie… et il partageait ce point de vue.

- Je peux aussi voir que vous n’écouterez pas un seul mot de ce que je dirais. Dites-moi… Comment puis-je apaiser votre cœur ?

Les quelques pâtisseries étaient insuffisantes bien sûr. Ils pouvaient consoler immédiatement en une douceur du corps, mais contre des blessures de l’esprit… Alors le mieux était encore de demander directement, en espérant encore qu’il aurait une réponse claire à laquelle il pourrait répondre ou se plier.

- N’y a-t-il vraiment rien que je puisse faire pour vous convaincre de mes bonnes intentions ?

Parce qu’il voulait discuter, mais n’insisterait pas non plus si vraiment Eve faisait barrage. Il ferait pire que mieux et c’était bien là son dernier souhait.

- Ou vous convaincre que vous n’avez rien à craindre ?
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Jeu 1 Avr - 2:43

No hope no love no glory

Pourquoi ses mots lui firent pareil effet ? Pourquoi sentait-elle la culpabilité obstruer sa gorge ? Eve resserre ses doigts contres ses flancs, les jointures de ses mains fines blanchies sous l’effort. Elle ne supporte pas ceci. Ne supporte pas d’être ainsi jugée quand elle n’était pas la seule en tort. Elle ne l’avait forcé à rien. Pas il y a soixante-dix ans, encore moins il y a quelques nuits de cela. Mais le goût du fiel assèche ses lèvres et elle n’a pas le courage… non, elle n’a plus le courage. Lui croit aux dénouements heureux ? Elle, ne croit qu’à la fuite. Il n’est aucune histoire heureuse. Les fins heureuses n’existent pas. Pas pour elle.

Mais Antoine argue et prétend ne pas se placer pas en juge… Du moins, il en dissimule les traits. S’évertue à indiquer qu’ici, il n’y a qu’eux deux. Qu’il n’y que cela. Quoi, exactement ? Une vampire prise au piège et un loup omniscient qui désirait… L’amadouer ? La rallier à leur cause ? Non, Eve ne comprend pas. Ne parvient pas à saisir sa démarche.

Sauf qu’Antoine ne dit rien. Rien de plus qu’essayer encore de gagner sa confiance. Voulait-il tant être entendu ? Eve murmure doucement, la gorge serrée.

« Apaiser mon cœur ? » Elle tourne un regard brûlant d’une émotion qu’elle ne contrôle pas lorsqu’elle poursuit, saphirs contre améthystes. « Me convaincre ? »

Elle éclate d’un bref rire sans joie, le regard dénué de toute émotion positive alors qu’elle sent ses sourcils se froncer sous l’imminente détresse qui l’assaille. Elle n’a même pas la force de détacher ses bras d’elle-même. Pas la force, du moins pas alors qu’elle tente de se débattre dans la toile infernale dans laquelle elle s’était emmêlée. Une toile parée de loups, de chasseurs, et de toute cette noblesse qui ne souhaitait que l’écorcher vive.

« Pourquoi ne pas commencer par rouvrir cette porte ? Vous voulez ma confiance mais ne m’accordez même pas la vôtre. Si j’avais dû fuir, il serait ainsi fait depuis longtemps. »

Progressivement, les mots éliment ses résistances, mais elle se force à les laisser échapper. Se contraint à ne pas se taire sous peine de se briser. Tremble et épingle cet homme naïf d’un regard tourmenté alors qu’elle reprend, impérieuse, refusant de s’effondrer devant celui qui pourrait éhontément lui porter le coup de grâce.

« Vous prétendez savoir ce qu’est une cage, mais savez-vous seulement ce que l’on ressent à y être ainsi cloîtré contre son gré ? »

Eve, doucement, écarte ses bras et semble s’abattre à son propre sort, dénuée d’une quelconque émotion, sombre cœur tirant ses traits épuisés. Celui-là même qui bat trop fort. Elle penserait presque être sous l’effet du cuivre, tant son cœur la blesse, tant le sang à ses veines de glace bat à l’en étouffer.

« Dites-moi quel dénouement heureux pensez-vous voir à tout ceci ? Quel- »

Une inspiration et elle referme les lèvres, ravale ses mots. Passe doucement ses mains contre son visage et repousse après quelques secondes ses boucles d’or, désemparée. Eve a passé toute sa vie à envisager toutes les alternatives. A connaître chaque issue, chaque chemin, chaque passage lui permettant de fuir. Mais ici et maintenant… Ici et maintenant… Eve est fatiguée de fuir.

« Quel est donc cet espoir que vous nourrissez ? Votre alpha lui-même n’est pas là pour le défendre. Que cherchez-vous à prouver ? Quelle est donc cette réponse que vous me pensez capable de vous apporter ? »

Ses bras lentement retombent le long de son corps, et à cet instant plus que jamais, elle est la jeune fille meurtrie que toute sa vie elle a tâché de dissimuler. Il n’y a pas un sourire, pas un faux semblant, contre cette âme mutilée. Elle glisse son regard sur lui et sa peine s’étiole en volutes d’encre contre ses prunelles d’azur. A ses lèvres pincées, il paraît évident que les fers dont elle se prétend absolue ne l’ont jamais quittée. Que chaque nouveau jour est une souffrance solitaire. Serait-elle seulement ici, si son cœur n’était pas si incertain ? Aurait-elle tant risqué, si contre sa gorge, une rose ne restait pas éternellement fleurie ?

« Je n’ai plus aucune réponse… Alors acceptez, Antoine, de m’éclairer sur ces intentions si louables qui sont les vôtres. »

❤
Antoine de Saulx
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Jeu 1 Avr - 8:06

No hope no love no glory
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Devoir alterner entre douceur et une certaine poigne face à la résistance obtuse que lui offrait le maréchal était un jeu dangereux qu’il devait malgré tout exécuté s’il désirait changer les choses. A l’heure actuel, ni l’un ni l’autre des participants n’était désireux de faire un pas vers l’autre, enfermé (l’ironie) dans leurs croyances et leur propre vision des choses et si malheureusement le loup n’en maîtrisait qu’une, il devait batailler pour avoir la seconde.

- Je n’en sais rien et je ne prétends pas savoir. C’est bien pour cela que je pose directement la question, souligna-t-il avant que ses yeux ne se plissent en un signe d’exaspération et que ses lèvres ne se pincent un instant, muselant ce qui lui brûlait les lèvres.

Il passerait sous silence ce qui avait été sa propre captivité un temps. Les chaînes n’étaient probablement par les même mais être prisonnier des obligations familiales était quelque chose qu’il connaissait bien. Lui avait été libéré par la force des choses et au prix d’une famille brisé, son père disparu et sa mère ne communiquant plus que le strict minimum avec lui.

- Je suis venu avec l’espoir terrible de pouvoir avoir une discussion posée, que nous pourrions revoir les événements qui se sont déroulés avec un appuie extérieur pour vous faire comprendre que vous, comme le marquis, êtes bornés au point d’agir de manière similaire. Pour la première fois, j’ai vu Gabriel choisir la fuite au combat. Pour la première fois, je l’ai vu courber l’échine en une silencieuse résignation. Je ne m’attends pas à ce que vous réalisiez à quel point cette simple constatation est terrifiante.

Il était certain que la question de la meute reviendrait sur le tapis. Quand bien même il était le seul ici a paniquer à l’idée que Gabriel, qui a lutté contre vents et marées, souffrait suffisamment pour tomber à genoux, malgré tous ses efforts. Parce qu’à force d’encaisser, il y avait bien un moment où cela devait s’arrêter.

- Je peux le comprendre. La compagne sur lequel il a jeté son dévolu, depuis soixante-dix ans maintenant, ne pense qu’à une chose. Fuir. Peut importe à quel point cela vous blesse ou blesse les autres. C’est bien pour cela que la première chose que vous me demandez, c’est une porte de sortie.

Est-ce que le Vicomte perdait finalement patience ? Peut-être un peu oui. Pourtant Antoine ne levait pas la voix et ne faisait aucun autre geste que celui de rester planté droit, en plein milieu de ce bureau.

- Fuir. Déguerpir, persuadé que les gens autour de vous ne désire qu’une chose : votre tête. Ignorer les mains qui se tendent vers vous par peur de ce qui pourrait se passer comme vous ignorez les questions que je vous pose ou les informations que je vous donne. Et ceci, Comte, est votre véritable cage.

Il ferma un instant les yeux, pris une profonde inspiration. Les choses ne s’étaient pas vraiment déroulées telles qu’il les avait imaginés pour le coup. Si Gabriel avait toléré ce genre d’éclat de sa part, il saurait aussi qu’il y allait au quitte ou double avec Harcourt. Mais avait-il le choix ? La douceur ne semblait pas fonctionner.

- Je suis venu avec l’espoir de vous montrer qu’il y avait une troisième possibilité pour peu que vous vouliez la voir. Celle où Gabriel est à vos côtés, non pas comme un bourreau mais comme un soutien, pour peu que vous soyez prêt à faire les mêmes efforts que lui. Parce qu'il est prêt à le faire. Mais vous respecte suffisamment pour ne pas s'imposer à vous mais attendre que vous veniez à lui. Parce que lui même craint la solitude de votre départ.

Finalement, Antoine se détourna, offrant son dos l’espace d’un instant tandis qu’il franchissait la maigre distance qu’il y avait entre lui et la porte. Arrivé devant la surface en bois, ses doigts se refermèrent sur la clé, tandis qu’il se tournait pour observer une nouvelle fois.

- J'esperais... que si vous acceptiez que Gabriel brise votre cage alors vous pourriez vous aussi briser ses chaînes. Je crains malheureusement d’être venu ou trop tôt… Ou de m’être décidé bien trop tard. Mais si vraiment c’est cela, que vous désirez alors...

Et d’un mouvement simple, le verrou laissa échapper un clic significatif, faisant comprendre qu’il avait été rouvert.
Si seulement, les choses étaient si faciles.
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Jeu 1 Avr - 9:48

No hope no love no glory

A quel prix allait-elle seulement obtenir sa liberté ? Eve semble désespérément poursuivre un rêve illusoire. Semble déterminée comme elle l’a été toute sa vie, à ne plus donner la moindre prise à quiconque sur ce qu’elle est. Sur ce que les autres peuvent faire d’elle. Ingénue qu’elle est des serres que certains ont déjà planté contre sa chair. Eve à de si nombreux égards n’a toujours pas appris sa leçon. Pense à tort que la fuite sera éternellement la seule chose qui pourra la protéger. Mais à l’instar de Gabriel, trop de fois a-t-elle été retrouvée. Le mal inlassablement semblait connaître la voie de sa peine et de son cœur. Et peu importe les efforts qu’elle mettait à ne pas se briser, Antoine, coup sur coup, préfère battre la plaie déjà infectée, plutôt que d’entendre qu’il faut parfois aussi pardonner.

Silencieuse, Eve ne réagit à aucune de ses paroles. Détourne simplement le regard lorsque l'ire, une brève seconde, s’invite dans les yeux clairs de son vis-à-vis. Laisse le poids des choses l’étouffer une dernière fois et ne tente qu’à moitié de dissimuler le mal physique qui la ronge. Refermant instinctivement sa main contre le flanc opposé dans une tentative vaine de calmer son être qui ne demandait qu’à se rompre.

Mais chaque parole est trop juste. Chaque mot est un éclat d’elle qu’il souffle au vent. Elle n’a aucune question. Aucune envie de persister dans un combat qui la malmène à ce point. Aucune envie de croire au maigre espoir qu’il tente de lui insuffler. Qu’importe. Tout ceci n’était qu’une étape avant sa fin certaine. Une étape où chaque chose serait brisée et laissée au gré du vent.

Lorsque enfin la porte s’ouvre, Eve prend quelques longues secondes, les yeux rivés au sol, avant de se mouvoir. Elle ne croit plus en rien non. Ne parvient même pas à faire confiance à un homme qui si ce n’est l’asséner de mots, n’a rien fait – encore – pour la blesser. Un pas la pousse en avant, mais chacun reste mesuré. Elle parvient enfin à rejoindre Antoine et pose ses doigts sur la clenche de la porte, les refermant là avant d’inspirer. La porte s’ouvre sous ses doigts et elle semble prête à s’effondrer.

Le bruit du cliquetis de son issue de secours est bref. Bref et aussi cassant que ne l’est la vérité. Lorsque la porte se referme après quelques secondes, le mirage semble rompu. Eve appuie son front contre le bois froid à sa surface et murmure doucement. Si doucement.

« Ne m’appelez plus Comte, je vous en conjure… »

De ses doigts fins, la jeune femme referme elle-même la porte à clé et finit par relever les yeux sur Antoine.

« Je crois que j’ai besoin de m’asseoir… »

D’un mouvement plus calme qu’elle ne l’est, Eve retourne jusqu’à son bureau où elle finit à nouveau par s’installer. Mais cette fois elle ne se cache de rien. Presse les paumes de ses mains contre ses yeux et reprend d’une voix dont la douceur cache difficilement la désarroi.

« Je ne sais quoi vous dire. »

Elle ne saurait pas par où commencer. Ne saurait pas avouer que ce terrible espoir dont il parle, elle s’y raccroche à tort. Que dans le calme relatif que maintient Antoine, il existe tant de justesse qu’elle ne le craint que plus encore. Pourquoi tendait-elle l’arme qui finirait par la battre à celui qui défend les intérêts d’un autre par-dessus les siens ? Eve ne dit pourtant rien. N’a aucun mot pour expliquer la douleur qui la traverse. Cherche la solution à des mots qu’elle semble entendre pour la première fois sous une pareille lumière. Et malgré elle, elle croit qu’une autre voie existe. N'a aucune idée de pourquoi. N’a aucune idée de si, seulement, il est possible d’avoir le droit à une fin heureuse.

Mais lorsque les azurs troublés se portent à nouveau sur Antoine, une seule chose est sûre. Qu’importe l’issue, peut-être enfin parviendrait-elle à se laisser guider.

❤
Antoine de Saulx
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Jeu 1 Avr - 13:20

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Que cela avait été difficile. De rester immobile et impassible tandis qu'il voyait le Comte saisir l'occasion pour se rapprocher dangereusement de la porte. Pourtant il ne fit ni ne dit rien tandis que celle ci ouvrait la porte... pour finalement la refermer d'un claquement sec. Antoine ferma un instant les yeux, libérant un souffle qu'il avait retenu au moment où les doigts s'etaient refermés sur la clinche, la machoire serrée. Lorsqu'elle fit demi tour... plutôt que de la laisser seule, il l'accompagna jusqu'au bureau. Tandis qu'elle s'effondrait silencieusement, il s'accroupit à ses côtés,attentif.

- Je ne vous demande pas de tout me dire, souffla t-il, tandis qu'il l'observait, elle et les nombreuses fissûres qu'elle montrait désormais, Quelques pièces cachées n'empêcheront pas de pouvoir distinguer l'image globale du puzzle.

Il y a certains détails qu'il ne voulait pas non plus savoir, soyons honnête. Quoi qu'à la lueur de certaines petites informations, pouvait-il se dire que l'impact avait été plus puissant qu'il ne l'avait pensé en premier lieu. En offrant à Harcourt la possibilité de diriger le récit à sa guise, il espérait aussi que cela adoucisse un peu les craintes de cette dernière.

- Je ne prétends pas non plus savoir ou comprendre ce que vous avez pu vivre. Je veux simplement dénoué ce qui s'est passé ce matin là.

C'était le départ. La première étape qui pourrait, si jamais ils parvenaient a continuer un bout de chemin ensemble, éventuellement lui permettre de voir plus loin et de mettre la main dans l'immense pelote de laine que représentait tout ça.

- Gabriel pense... que malgré ce que vous pourriez ressentir, vous privilégiez votre liberté par dessus tout. Et il veut vous laisser libre.

Tandis quelle portait de nouveau un regard brillant sur lui, il ne lui proposa qu'un calme et un sourire de nouveau bienveillant, prêt a bondir en avant pour la rattraper au vol.

- que vous a-t-il dit exactement?
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Jeu 1 Avr - 16:46

No hope no love no glory

Le cœur au bord des lèvres, Eve ne sait comment prendre le comportement de l’homme près d’elle. Ne comprend pas pourquoi… Pourquoi-

« Je- »

Les mots restent coincés contre sa poitrine. Ses lèvres se tordent d’une légère grimace alors qu’elle détourne les yeux, incapable d’accepter de se révéler ainsi à nouveau, les yeux dans les yeux. Elle avait tant dit à Gabriel. Tant avoué. Pouvait-elle seulement vraiment faire confiance à son second ? Mais l’homme insiste. Demande, si ce n’est sa version, au moins les mots que Gabriel avait pu avoir à son encontre.

Le geste est presque enfantin lorsqu’elle finit par doucement replier l’une de ses jambes contre elle, oubliant la correction ou les étiquettes. Elle tente, à sa manière, de se protéger. Échoue à trouver le moindre réconfort dans la situation et son souffle pourrait être un sanglot, n’eut-il pas été silencieux. Eve relève le visage au plafond et inspire doucement, les yeux fermés, se laissant aller contre le dossier de son fauteuil. Voulant oublier tous ses mécanismes de protection. Essayant de faire abstraction du fait qu’elle se révélait à ce qui pourrait être son pire ennemi. Sa voix tremble, pourtant, lorsqu’elle parvient à prononcer doucement.

« Une raison d’espérer… Il… Il m’a demandé une raison d’espérer… Gabriel voulait savoir si je… comptais partir à nouveau… » Eve se courbe, sentant le mal être de cette aube lui revenir avec une vengeance aussi vive et peut-être bien pire encore. « Je lui ai dit que… Je ne voulais pas repartir. Que mon frère… »

Ses lèvres restent entrouvertes sur le nom d’Adam alors qu’elle sent les larmes lui monter aux yeux. Adam. Tout revenait à lui. Revenait à cet abandon qu’ils se sont mutuellement infligé. Revenait à Gabriel qui lui-même était parti sans vouloir entendre qu’elle ne voulait pas le voir s’en aller. Qu’elle voulait du temps pour lier ses doigts aux siens. Du temps… Mais le temps, elle ne l’a plus.

« Gabriel m’a dit ne plus vouloir perdre personne et… Et qu’importe que je lui assure ne pas vouloir partir il… semblait en attendre davantage… » Une inspiration et elle tourne doucement son regard vers Antoine, prunelles brillantes de larmes qui ne coulent pas. Pas encore, du moins. « Je ne veux pas qu’il… »

D’un geste maladroit, Eve ramène l’une de ses mains devant ses yeux et inspire lentement pour tenter de calmer ses pensées. Pour tenter de retrouver un soupçon de sa persévérance habituelle. Sans succès.

« Je lui ai dit que nous avons changé… Que tant de choses se sont passées que… » Une inspiration et un léger hoquet. Elle se force à reprendre, se souvenant des instants qui suivaient ces mots. Se souvenant… « Je ne voulais pas… qu’il s’attache par peur de perdre. »

Disparaître n’était pas une option. Pas à ce moment-là. Non, Eve aurait voulu… Elle aurait voulu tant de choses. Apprendre à nouveau ce qui pouvait se cacher derrière l’infinité du ciel brillant dans ses iris. Qu’elle voulait faire les choses doucement, s’il devait exister quoi que ce soit entre eux. Ces choses-là… ne se sont jamais construites en une nuit. Jamais.

« Gabriel parlait de se battre s’il avait une raison- qu’il y aurait des conséquences et que… »

Les mots s’emmêlent et ses doigts ne voileront pas les larmes roulant contre ses joues pâles. Elle ne comprenait pas. Ne comprenait toujours pas pourquoi. Pourquoi Gabriel s’était-il emporté de la sorte ? Comment pouvait-il croire un instant que tout ceci était normal ? Eve secoue doucement la tête en un signe de défaite, la voix brisée.

« Je ne veux pas- »

Sa voix s’éteint dans un sanglot qu’elle mord contre ses lèvres. Les regrets lui viendront peut-être trop tardivement, de s’être ainsi exposée à Antoine. Mais chaque mot comptait tant. Chaque mot comptait plus que le précédent.

Ni geôlier, ni captif. Elle avait simplement voulu le savoir aussi libre qu’elle.

❤
Antoine de Saulx
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Ven 2 Avr - 9:15

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Il l’écoute. Patient, sans l’interrompre. La laisse chercher ses mots, hésiter, se reprendre, s’arrêter. Soutien son regard en un appui silencieux face à ce qu’elle semble traverser. L’effort lui coûte et il le sait. Fronce les sourcils à quelques instants du récit, lorsqu’il essaie de replacer les pièces au bon endroit et de comparer avec ce qu’il avait pu tirer de Gabriel plus tôt. Gabriel qui, lui-même, avait craqué dans ses bras lorsqu’il avait évoqué les mêmes choses. Vraiment… Il pouvait percevoir à quel moment les choses avaient dérapées. Lorsqu’enfin les larmes se montrèrent et qu’à son tour, le maréchal craqua sous la pression et le poids des événements, de la même façon laissa-t-il ses mains partir en avant pour se refermer sur celles de la jeune femme et serrer doucement.

- Je vois, souffle-t-il, Vous aviez accepté, mais il ne l’a pas compris.

Il aurait pu, qu’il en aurait soupiré. Non les choses n’étaient pas si compliquées entre eux deux quand on regardait ça d’un œil extérieur. Ce qui leur avait porté à tous deux préjudices… C’était simplement qu’ils avaient laissé leurs expériences passées et leurs connaissances propres venir parasiter ce qui aurait pu être une discussion plus calme et posée. Comment leur en vouloir quand tout leur tombait dessus d’un seul coup. Le Vicomte aurait pu désapprouver le simple fait qu’il ne se soit pas séparé immédiatement pour leur laisser le temps de réfléchir. Mais… Les choses étaient faites de toute façon.

- Votre hésitation… ha, ne vous méprenez pas, elle est légitime bien sûr. Mais elle n’a pas été entendu de la façon dont vous l’espériez.  Permettez…

Une de ses mains lâcha celles d’Eve, venant tirer simplement un mouchoir de ses affaires pour venir effacer les quelques larmes qui coulaient encore. Nul doute que le maréchal avait le sien, mais son esprit était ailleurs pour s’attacher à ce genre de détails.

- Les choses ne sont pas aussi définitives que vous semblez le croire. Gabriel lui aussi a… ah… Ses propres peurs ont parlé pour lui. Si vous avez besoin de temps et si vous le désirez toujours, rien ne vous empêche de l’avoir. C’est la troisième possibilité. Vous verrez alors, qu'il n'est nullement question de l'enchaîner à vous. Où de vous contraindre à le suivre.

Sa voix était douce, rien de plus qu’un murmure, espérant pouvoir consoler un peu ce cœur meurtri tandis qu’il chassait les dernières traces d’eau sur ce visage blanc, ignorant les muscles de ses cuisses commençant à se plaindre de la position dans laquelle ils étaient contraint de rester.

- Il y a… beaucoup de choses vraies, et autant qui doivent vous paraître obscures, je suppose.

Le fonctionnement d’une meute était particulier, d’autant plus particulière qu’elle variait. Tout dépendant de son alpha et aussi de ses membres. Il était difficile de pouvoir imaginer un autre fonctionnement que vous aviez vu et appliqué toute votre vie et il supposait… il supposait…

- Je ne pourrais sans doute pas vous apporter toutes les réponses. Parce que certaines choses ne sont pas mienne à prononcer. Pour le reste… Si vous désirez des explications ou des détails, j’y répondrai du mieux que je peux.

Qu’ils soignent cette plaie inutile qu’ils s’étaient mutuellement infligés. Et que la meute puisse de nouveau reprendre sa route et prospérer. Cette meute là ne se souciait guère de la nature de ses membres. Simplement de l’unité. Mais ça, elle aurait tout le temps de le découvrir plus tard./div>
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Ven 2 Avr - 12:21

No hope no love no glory

Croire était une chose qu’elle ne s’autorisait que très rarement. Une chose laissée aux faibles pour compenser les manques de leurs esprits. Eve, depuis longtemps, ne croit plus en rien. Se contente de maintenir le fil maladroitement tissé de sa vie au creux de ses mains sans le laisse s’effriter contre les aléas permanents de l’existence. Non, Eve ne croit plus en rien… Et la plus prépondérant signe en est la confiance toute relative qu’elle n’accorde que trop rarement au reste du monde.

Comment Antoine est ainsi parvenu à briser ses barrières, elle ne saurait l’expliquer. Avait-il gagné sa confiance au cours de leurs précédentes rencontres ? Ouvert timidement la porte d’une amitié à laquelle Eve avait tenu malgré elle. Seul point d’ancrage de cette situation insensée qui faisait tanguer chaque résolution, chaque jour, et chaque choix. S’être raccrochée à lui avait sûrement été une erreur. De la même façon que tomber si facilement entre les bras de Gabriel dans un instant de vulnérabilité n’avait pas été son choix le plus prémédité ou même le plus prudent.

Pourtant les doigts d’Antoine se referment sur les siens et elle ne fait rien pour le repousser. Il l’écoute sans protester ou se démonter. Dans même essayer de défendre son alpha, sans même… Eve se laisse surprendre par le contact contre ses joues et ôte doucement ses doigts de devant son visage, cherchant celui du jeune homme. Cherchant à comprendre pourquoi il n’en profitait pas.

Scrutant le visage du jeune loup, elle ne parvient pas à se défaire de la douceur de ses propos… Et s’il semblait comprendre quelque chose qui lui échappe encore, elle ne dit rien. Ne trouve pas le courage de poursuivre. Écoute sans trouver la force de protester ou de répondre. Tout semblait si facile vu au travers des prunelles d’Antoine.

Eve baisse doucement la tête sans repousser la main essuyant encore ses joues. Ne parvient pas à tarir ses larmes alors qu’elle finit par doucement secouer la tête. Elle est épuisée. Épuisée de devoir se battre ou de devoir lutter pour chaque chose. Elle ne serait rassurée qu’une fois que Gabriel lui-même… Non… Était-ce seulement une bonne idée ? D’un regard perdu, elle cherche les yeux du loup et murmure.

« Comment pouvez-vous êtes si sûr… ? »

Sûr que ceci n’était pas une mauvaise idée. Non, pire.

« Pourquoi me faites-vous confiance ?

Elle n’avait rien fait pour mériter la douceur d’Antoine. Au mieux, elle n’avait, jusque-là, que prouvé qu’elle n’était pas digne de confiance. Malgré elle, elle ne réalise pas la pente glissante qu’elle emprunte et son regard s’émeut d’une détresse nouvelle.

« Ne voyez-vous pas que tout s’apprête à changer… ? Tout ceci… Cette mascarade… Je ne pourrais pas la préserver toute une vie… Que ferez-vous après cela… ? Si une nouvelle guerre devait éclater ? »

Celle des hommes, ou bien même celle des créatures. Eve se recule doucement, cache après quelques secondes son visage contre ses mains, réalisant que la déchéance n’est qu’à une porte d’eux.

« Comment pouvez-vous savoir que tout ceci n’est pas une erreur… ? »

Elle ne voulait blesser personne. Elle ne voulait, en réalité, même pas de tout ceci. De ce rang, de ce titre, de cette vie rendue si compliquée sans qu’elle ne puisse parvenir à la freiner. Elle voulait les bras protecteurs de Sophie. Le timbre rassurant et le regard moqueur d’Adam. La peur la prend à la gorge et elle ne contrôle pas sa respiration serrée alors que son dos se courbe, prostrée alors qu’elle chuchote, comme une enfant avoue dans la nuit. Révélant ce que des mois de solitude ont abattu sur sa conscience.

« Nul n’est en sécurité… »

❤
Antoine de Saulx
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Ven 2 Avr - 15:58

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Il réalisa qu’il ne connaissait pas l’âge exacte d’Eve. Quand on était immortel, quand la guerre vous prenez toute votre attention pendant un certain temps, on perdait un peu la notion du temps. L’âge n’était pas réellement en problème en soit, mais le vicomte ne put s’empêcher de se demander depuis combien de temps au juste la vampire était persuadé qu’elle devait avancer en solitaire ou ne pas avancer du tout.
Le maréchal finit par s’autoriser des questions. Antoine haussa un sourcil en réalisant sur quel terrain elle commençait à glisser, lentement mais surement. Des questions qui n’avaient pas tant à voir avec la situation elle-même que quelque chose de plus global, tandis qu’elle tentait de se glisser hors de sa prise une nouvelle fois et de repartir dans l’océan de pensées qu’était son esprit.

- Eve.


Mais déjà les premiers signe d’une crise d’anxiété se montrait et le loup-garou fut contraint de quitter sa position, se glissant contre les jambes de la jeune femme, ses mains venant se refermer doucement sur les poignets de celle-ci. Il testa de les écarter sans chercher à forcer en cas de résistance, préservant un simple contact plutôt qu’une prise. Le but ici n’était pas de la brusquer. S’il pouvait cependant établir un contact visuel…

- Je vous en prie, restez avec moi. Regardez-moi. Inspirez… soufflez doucement.

Qu’est-ce qu’elle avait bien pu vivre pour la convaincre que se détourner des autres était la meilleure solution. Devait-il se sentir chanceux de ne pas avoir déjà été repoussé ? Oui probablement. Pour le moment, il se tenait prêt à refermer ses bras sur le comte, si celui-ci en avait besoin.

- Je vous fais confiance Eve, parce que je préfère regarder ce que vous pourriez offrir, plutôt que la possibilité d'une trahison. Bien sûr ce n'est pas le cas pour tout le monde mais ceci… vaut tous les risques.

Y croire et espérer. Son mantra. Il refusait de se laisser aller au défaitisme, et depuis le temps, il avait pris l’habitude de le faire pour le groupe.

- Vous n’avez pas à préserver tout ça. Pas si vous n’en avez plus envie. Pas seule. Vous n’êtes pas seule Eve. Je suis là. Et je n’ai pas l’intention de partir.

Maintenir sa propre respiration calme et posée. Maintenir une posture faussement détendue et sûre. Une fois de plus il assurerait son rôle de soutien indéfectible au mieux de ses capacités. Il ouvrit la bouche mais la referma rapidement en réalisant que ce qu’il s’apprêtait à dire n’était probablement pas la chose la plus judicieuse. Il viendrait un temps pour lequel évoquer Gabriel ou l’appeler permettrait probablement d’avoir un appui supplémentaire, mais pour le moment…

- Regardez-moi, répéta-t-il sur le même ton, encourageant, le pouce de ses mains caressant la peau à travers les gants, Là, maintenant, tout va bien.
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Sam 3 Avr - 3:04

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Depuis combien de temps ? Depuis combien de temps s’était-elle désespérément égarée à ces monstres et ces cauchemars qui la dévorent lorsque la solitude la rattrape ? Combien d’années avaient ainsi forgé son cœur à la plus pure et toxique des dépendances ? Aussi loin qu’Eve se souvienne, Adam a toujours tenu sa main. Inséparables, c’est ce qu’ils ont été pendant presque toute leur vie. Deux adelphes qui n’ont, par leur naissance, jamais eu le droit à l’individualité de leurs personnes. Identiques en tant de points que se jouer d’eux pouvait se faire en ne blessant que l’un pour atteindre l’autre. Eve se souvient de toutes les larmes versées. De tout ce sang qui a coulé. Des terreurs nocturnes et des cris éveillés. Eve se souvient de n’avoir cru qu’en lui pendant tant d’années qu’elle n’avait pu envisager d’un jour devoir le quitter. Vulnérable par nature. C’est ainsi qu’eux deux furent forgés. Et la seule personne apte à combler ce vide était devenu l’autre. Deux moitiés d’un tout si étroitement imbriquer que la séparation en devient étouffante. De leurs doigts si prudemment liés que s’en arracher est une douleur invivable.

Adam et Eve ne sont plus des enfants depuis bien longtemps. Pourtant, aujourd’hui encore, elle croit que le seul qui acceptera éternellement de la protéger sera sa moitié.

Mais aujourd’hui semblait vouloir le nier.

Eve ne saura jamais à quel instant tout s’est brisé. Peut-être que le voile couvrant son regard obscure la vérité. Dissimule que Gabriel n’a été que son coup de grâce. Que bien avant cela déjà, l’absence et le silence de son adelphe l’avaient d’ores et déjà mise à terre. Mais Adam n’est pas là pour calmer l’écho térébrant de la terreur qui s’accapare d’elle. Non, Adam n’est pas là. Contre sa peau, c’est le toucher chaud et délicat d’un autre qui tente de l’arracher à cette noirceur qui depuis trop longtemps tente de l’engloutir.

Son propre nom contre la voix d’Antoine ne la fait pas réagir, non. Il n’y a que son toucher. Le contact qui ne bride pas son besoin d’être dissimulée. Qui ne lui vole pas cette pâle tentative de se protéger. Non, Antoine est délicat. L’incite et l’invite à entendre ce que personne n’avait fait depuis bien longtemps. Lui accorde, à la lumière de l’échec qu’elle représente, une confiance aveugle. Lui propose dans l’écrin d’une nuit trouble le droit de s’effondrer. Pourtant, elle ne trouve pas la force de céder. Ne trouve pas le verrou manquant à laisser son souffle lui revenir. Se tend malgré elle, non pas en opposition de son toucher mais par pure et simple incapacité de se contrôler.

Non, le déclic se fait lorsqu’il caresse doucement sa peau. Lorsqu’il ne force rien de plus que son calme contre son effroi. Doucement, comme une machine trop peu huilée, elle laisse Antoine guider ses mains loin de son visage. Et contre ses yeux, la scène qui se lit en est une qu’elle n’a que trop rarement révélée. Azur effleure améthyste et le reste d’elle se désagrège sous les doigts d’Antoine. Les larmes débordent sans qu’elle n’y puisse plus rien alors que son souffle se coince au fond de sa gorge. Elle tremble, tremble comme une feuille et sanglote dans une inspiration harassée.

Quels mots pourrait-elle souffler ? Rien ne lui vient alors qu’elle se courbe enfin pour venir chercher son contact. Abandonne la prétention honteuse de tenir encore sur ses deux jambes et accepte son destin. Accepte la lame qui viendra peut-être la transpercer. Accepte de donner à cet homme ce qu’elle n’a offert qu’à deux autres par le passé. Contre Antoine, le mur que Gabriel avait tenté d’enfoncer sans succès se rompt. Contre lui elle se laisse glisser, file contre sa peau et laisse le poids de ces abandons répétés inonder ses sens. Agrippe d’une main maladroite les doigts d’Antoine comme pour se prouver qu’il ne mentait pas. Qu’il ne partirait pas.

Que lui, contrairement aux autres, ne la laissera pas.

Combien de longues minutes faudra-t-il pour qu’elle retrouve le sens de son propre corps ? Pour qu’elle réalise qu’ainsi honteuse contre le sol, entre les bras de nul autre qu’un loup… Elle n’a plus à se cacher. Il n’est pas Adam et ses remontrances caustiques… Il n’est pas Gabriel et ses craintes destructrices. Antoine, comme ce jour-là dans une simple ruelle, ne lui offre pas la lune. Non, Antoine se contente dans la plus douce des aisances, à lui offrir le monde au creux d’une étreinte rassurante. Laisse à ces joues rougies d’émotion et ces yeux bleus trempés de larmes le loisir singulier d’exister sans la juger. Laisse à Eve le droit de n’être qu’une simple femme. Celle trop brisée à qui l’on a toute sa vie appris à ne pas s’écrouler. Celle à qui, de sa douceur maternelle, il invitait à effleurer le fond sans s’y heurter.

Celui qui dans ce noir infini, tend une main sans jamais tenter de l’ôter.

❤
Antoine de Saulx
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Dim 4 Avr - 21:41

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Il avait vu les fissures, repéré les premiers signes et entendu les premiers craquements, prémices d’un éclatement certain. Aussi ne fut-il pas étonné lorsqu’elle résista à sa prise et la rattrapa au vol lorsqu’il la sentit se glisser contre lui. Une main prisonnière des doigts d’Eve, l’autre se glisse autour de la taille pour sécuriser sa position. Il parti en arrière, ne bronchant pas alors que son dos ne tombait pas spécialement bien contre les tiroirs mais n’ayant pas le cœur à commenter ou les pousser à bouger pour le moment.
Non, ce qui lui importait, c’était la silhouette recroquevillée contre lui, pour laquelle il commença à murmurer quelques paroles réconfortantes sans grand logique ni sens, simplement pour s’assurer qu’elle restait avec lui. Un baiser léger déposé sur le haut du crâne tandis qu’il la laisse s’essouffler, pleurer, vider cette plaie qu’il tentait vainement, à défaut de pouvoir la soigner, la nettoyer. Mais les choses n’étaient pas si simples quand une telle blessure remontait à des temps immémoriaux et il était simplement parvenu qu’à faire une petite entaille, suffisant pour commencer à voir l’infection et lui faire réaliser qu’il faudrait plus que du temps, suffisant pour se dire qu’il y avait peut-être encore une chance.

Pour l’instant, temps et présence était tout ce qu’il pouvait lui offrir, gardant sa respiration calme et posée, comme un point d’ancrage. Son front contre le sien.

Ce n’est qu’une fois que la jeune femme ne se soit calmée. Que sa raison ait commencé à reprendre le pas sur le flot d’émotion qui venait de se déverser qu’il reprit, inlassable, son mouchoir laissé de côté pour pouvoir le glisser doucement à nouveau contre les joues, effaçant les quelques traces humides sillonnant le visage. Au passage, il repoussa aussi quelques mèches dorées, non pas pour préserver les apparences mais pour l’aider à se reprendre un peu, en remettant de l’ordre.
Alors seulement, repassa-t-il doucement son bras autour de la taille, bougeant légèrement pour corriger sa position et en trouver une plus confortable, silencieux, laissant à Eve le soin de briser le silence lorsqu’elle l’estimerait nécessaire. Ce n’est qu’une fois son regard plongé dans le sien qu’il s’autorisa un léger mouvement de tête vers le haut, accompagné d’un regard, en direction de ce qu’il avait apporté en venant ici.

L’offre n’était pas obligatoire, mais elle était là.
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Lun 5 Avr - 4:47

No hope no love no glory

La douleur est si réelle qu’elle en est étouffante. Un poids immense qui lui coupe le souffle, qui écrase ses épaules et sa conscience. Eve n’est pas un cœur fragile, non, pas par nature. Elle a appris à survivre par tous les moyens. À ravaler sa peine sans que rien ne puisse l’arrêter. C’était ainsi qu’ils avaient survécu, comme deux cœurs noués l’un à l’autre, repoussant les limites pour leurs seuls intérêts. Eve ne devrait certainement par s’en plaindre. A profité trop longtemps de tout ce que ce déni flagrant avait su lui apporter. Mentir aux autres mais à soi-même avant tout. C’était sans aucune doute sa plus grande force, et était, avec le temps, devenu également sa plus grande faiblesse.

Combien de temps déverse-t-elle ses larmes contre lui ? Elle perd la notion des choses et du temps. Est une enfant dans les bras d’un homme en qui rien ne justifiait qu’elle puisse avoir confiance. Mais Antoine, là où tant ont échoué, parvient à réaliser l’inexplicable. Retient contre lui les morceaux brisés de son cœur et rassure celle qui ne s’en estimait pas digne. Eve pleure à en oublier le reste du monde. Pleure et se gorge de l’odeur d’un homme qu’elle n’aurait jamais vu devenir son ancre à bon port. Sa respiration peine à se calmer, mais il souffle contre sa joue et son oreille pour la rassurer, embrasse ses boucles blondes comme on console ses jeunes. Eve, le temps de quelques instants, se sent précieuse contre la chaleur d’un loup qu’elle regrette presque de ne pas mieux connaître. Contre un loup qui la traite comme l’un des siens.

Leurs gestes sont calmes. Antoine semble la lire sans que le moindre mot ne soit prononcé. Essuie ses joues sans la juger. Repousse ses cheveux à réveiller une touche de chaleur contre ses joues. Elle baisse les yeux et le suit sans réfléchir lorsqu’il se replace. Ne trouve pas la force de se reprocher d’être ainsi tombée dans les bras d’un autre qu’Adam. Les choses sont si différentes. Injustifiables.

La gorge encore nouée mais semblant enfin avoir retrouvé un semblant de calme, la vampire observe le mouvement du lycan et secoue tout doucement la tête en signe négatif, visiblement gênée.

« Je ne crois pas pouvoir toucher à cela … »

Non, l’anxiété avait rendu tous ses membres et sens tellement plus sensibles  à tout ce qui l’entoure. L’odeur de sucre est rassurante mais… Eve ferme une seconde les yeux et cache son visage contre l’épaule d’Antoine en murmurant, tout doucement.

« Pardonnez-moi… Je… N’ai pas pour habitude de céder à pareils éclats… »

Elle semble triste, encore blessée par ses pensées. Mais elle savait qu’à son rang comme à son titre, ce genre d'effusions n’était normalement pas tolérées. À bidn y réfléchir… Si quelqu’un venait à surprendre cette situation, probablement se trouveraient-ils en bien délicate situation. Eve n’en dit pas un mot. Consciente que tout ceci est temporaire. Mais bien incapable de s'éloigner pour le moment. Un cœur fort et brûlant contre son oreille une assurance à son calme. Le bras d’Antoine à sa taille la rassure et elle hésite… Hésite et effleure son torse de sa main libre, osant demander d’une voix si fragile qu’elle aurait pu n’être que le murmure du vent.

« Merci… Mais je ne suis pas sûr de vouloir repartir… »

Non. Eve ne le relâche pas. Se perd contre lui et prétend qu’il ne s’agit que d’un instant éphémère. Que le charme viendrait à se rompre. Qu’il n’y avait que Gabriel entre eux.

Pourtant Eve sent la fatigue s’en prendre a elle. Reconnaît à cette âme valeureuse du jeune homme contre elle qu’elle ne voulait pas la voir s’envoler. Elle se redresse doucement sans se détacher . Ne croise pas son regard de peur d’y lire ses regrets ou pire, de la déception. Ses doigts se rendent contre lui et tente, incertaine.

« J’espère que vous ne m’en voudrez pas… »

D’être un cœur brisé. D’avoir blessé son alpha. De ne pas être suffisante. Mais avant tout, d’avoir ainsi besoin de lui.

❤
Antoine de Saulx
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Lun 5 Avr - 22:11

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Il ne répond pas immédiatement, laisse Eve commencer à redescendre dans la réalité, à reprendre ses droits sur son propre corps et ses émotions. Ne s’offusque pas du refus qu’elle continue d’opposer aux pâtisseries qui attendaient bien sagement sur son bureau. Il l’observe simplement tandis qu’elle continue désespérément de se réfugier contre lui, de chercher sa présence et sa chaleur sans qu’il ne cherche à la retenir ou la repousser (pas plus qu’il ne l’encourageait spécialement d’ailleurs), comme pour prolonger, un petit peu plus, ce qui se passait, le réconfort qu’il offrait.
En d’autres circonstances, il aurait probablement posé des questions et chercher à comprendre comment on pouvait en arriver là. Désirer à ce point une présence tout en s’interdisant formellement d’être approché de quiconque. Se retrouver à craquer de la sorte lorsqu’on affirmait depuis le début être fort. Certes Eve avait déjà évoqué, et montré, à plusieurs reprises qu’elle souffrait de sa solitude et de l’absence de sa famille. Il se souvenait des quelques larmes qu’il avait réussi à lui arracher de quelques questions maladroites, mais l’ampleur même de l’abysse qui était sous ses pieds…

- Vous en vouloir pour ce qui s’est passé, ou pour ce qui se passe maintenant ? demanda-t-il finalement, tandis qu’il l’observe refermer ses doigts sur ses vêtements, sur son torse, cherchant à le garder proche.

Fuyant son regard aussi, et il comprit que la réponse était les deux, et même plus encore. Il secoua doucement la tête. Ne pas montrer de signe de pitié, qui, il le savait, serait mal pris, était compliqué, aussi préféra-t-il s’enfermer dans son attitude habituelle : un sourire amical, rassurant, qu’il arborait depuis un moment maintenant mais qui se redessina à nouveau.

- Ce qui s’est passé est le fruit d’événements passés dont la moitié ne sont pas de votre ressort. Ce qui se passe maintenant était inévitable, quoi que vous en pensiez. Je ne vous en veux en aucun cas.

Et pourtant, elle continuait de s’excuser, encore et encore, comme si elle était responsable de tout, comme si sa solitude était de son propre fait, quand tout dans son attitude indiquait, qu’au contraire, elle ne désirait que la présence d’autrui. Se consumant de l’intérieur en préférant prendre l’intégralité du blâme sur elle-même. Depuis combien de temps, la blâmait-on pour tout ?

- Vous êtes forte, murmura-t-il, Mais chacun a ses limites. Je n’ai pas besoin de vous poser de question pour savoir que ce qui vous ronge le fait depuis des années. Je suis impressionné que vous ayez tenu si longtemps.

Le compliment était honnête. D’autant que les fissures se présentaient vites. Un coup bien placé suffisait à l’ébranler. Le maréchal insistait suffisamment sur le fait d’être seule face au vent. Alors…

- Restez alors. Notre porte sera toujours ouverte, pour peu que vous veniez la pousser, à chaque fois que vous en aurez besoin.

Oui, il redistillait la présence de Gabriel. Implicitement. Mais il était bien placé pour savoir que le marquis, même blessé, serait présent en un éclair s’il le fallait. L’alpha ne s’arrêtait pas à de simples blessures. Voilà pourquoi la meute était toujours derrière lui.

- Et vous êtes fatiguée. Vous devez vous reposer Eve. Reposer votre corps, mais aussi votre esprit. Nous aurons je l’espère d’autres occasion de revenir sur la raison initiale de ma visite à tête plus reposée, mais pour l’heure, vous devez reprendre des forces.

S’accorder du temps, poser les choses et vider l’esprit. Retrouver un semblant d’assurance et surtout un recul nécessaire pour appréhender tout cela sous un autre angle, un angle plus clair, plus juste, plus raisonné.

- Je veillerai.
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Lun 12 Avr - 2:23

No hope no love no glory

Le soutien d'une autre personne est une chose qu’elle n’a jamais eu à rechercher. Eve a grandi avec son tout, sa moitié, son reflet idéal. Elle se souvient de ne jamais avoir été laissée seule, ou jamais suffisamment longtemps pour que l’idée qu'Adam ne serait pas là au soir puisse la secouer. Depuis combien de temps devait-elle maintenant ne se fier qu’à elle-même ? Depuis combien de temps les adelphes Petrova n'étaient-ils plus le monde l’un de l’autre ? Eve aimerait dire qu’elle n’y est pour rien. Que c’est Adam qui a changé. Mais la vérité est toute autre. La vérité c’est qu’ils n’ont jamais réellement été d’accord et ce depuis bien des années. Que lui voudrait le repos éternel quand elle refuse de perdre la vie. Refuse de perdre la chaleur du monde. Refuse de tout abandonner.

Antoine n’est pas Adam. N’est pas une force brute qui s’impose par principe et par force. Adam n’a jamais mâché ses mots. La tendresse qu’ils se sont mutuellement portés toute leur vie ne changeait rien aux siècles s'étirant, encre temporaire s’effaçant à mesure qu’un silence injuste dérobe la terre sous ses pieds. Et quand la chute semble inexorable, la douleur déjà installée contre ses os, l’immortalité ne la protège pas de l’impact. La conscience de n’être qu’un pion. Qu’une créature remplaçable. De ne pas être ce que l’on a toujours pensé représenter. Elle n’en voudrait pourtant pas à son adelphe. Se reproche son propre comportement. Se souffle, les nuits où l’angoisse la ronge, qu’il ne fait qu’appliquer ce qu’il a toujours fait. Qu’il est déçu. Qu’il lui en veut.

Mais Eve n’est plus une enfant. Ne devrait plus se recroqueviller ainsi sous le poids d’une autorité qui n’a lieu d’être que par son attachement. L’aimer tant est à la fois une force et sa plus grande faiblesse. Et s’il savait que c’est entre les bras d’un loup qu’elle trouve le réconfort ? Que c’est à une meute qui accepterait de faire d’elle l’une des leurs qu’il risquerait un jour de la perdre ? Serait-il furieux ? Serait-il simplement conscience qu’elle n’est plus à ses côtés ? L’a-t-il seulement réalisé déjà aujourd’hui ?

Elle ne sait pas. Ne comprend pas que sous les gestes tendres d’un homme qui n’est pas le sien, qui n’est pas sa propre chair, elle trouve le réconfort qu’elle attend depuis ce qui lui semble être toute une vie. Lui qui l’a connue lorsque l’or semblait une denrée assurée. Lorsque tout était encore simple. Avant que tout ne perde sa direction. Eve relâche doucement sa prise sur Antoine et se laisse timidement bercer par les mots rassurants. Par une vérité qui dans d’autres bouches l’aurait écœurée. Une personne qui sans la connaître réellement la perce dans cette sensibilité qu’elle tente désespérément de dissimuler à tous. Mais les fissures étaient déjà si béantes. Si larges et infectées que leur seule vue présageait sa déchéance. Perdition n’a jamais mieux porté son nom. Perdue dans les méandres d’un esprit qui ne trouve plus le repos. Qui ne sait plus où se réfugier si ce n’est en son propre sein.

Pourtant, Antoine prononce des mots qui ravivent sa peine. Elle se redresse doucement, sans jamais réellement quitter l’étau de ses bras, inquiète de perdre ce qu’elle venait tout juste d’obtenir. Effrayée de finir isolée à nouveau. Otage de sa propre conscience et d’une douceur qu’elle n’avait pas le droit de connaître, mais à laquelle elle s’abreuve comme un épanche sa soif à la sortie du désert.

« J’ai perdu mon havre de paix… »

D’un geste honteux, elle baisse les yeux et ne trouve pas comment mieux formuler la chose. Reprend ses mots car ils sont justes. Car Sophie ne mérite pas de se voir infliger la douleur des éternels lorsqu’elle n’est qu’une flamme éphémère qui devrait connaître uniquement le bonheur.

Y avait-il seulement autre chose à rajouter ? Eve passe nerveusement son pouce contre sa paume opposée et semble perdue dans ses pensées. Qu’importe les années, il est des choses qui jamais ne changent.

« Je… Je vais essayer de dormir quelques heures… J’ai encore beaucoup de choses à régler… »

Lentement, elle porte ses deux mains à son visage et l’y cache, juste quelques secondes. Juste le temps de s’imposer de recomposer son masque. Juste le temps de cacher l’immondice qu’elle est. Tant d’émotions pathétiques. Adam aurait honte d’elle. Honte de ce qu’elle est devenue.

❤
Antoine de Saulx
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Mer 21 Avr - 21:20

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« J’ai perdu mon have de paix »

Antoine ferma un instant les yeux lorsque cette phrase, pourtant dit simplement, résonna, autant chez lui que chez elle. Cet écho douloureux à ce qui avait pu être leur précédente conversation ne manqua pas de faire mouche auprès du Vicomte qui, pourtant, resta silencieux sur l’instant. Pourtant, et il préféra ne pas le noter à haute voix, était que le terme employé ne sous entendais pas une perte définitive. Bien sûr il n’en saisissait pas toute la portée, ni toutes les implications mais tandis qu’elle perdait son regard quelque part et qu’elle caressait le creux de sa main, il repoussa une nouvelle fois une boucle blonde, gardant le visage dégagé et laissant échapper un « mhh » approbateur à la remarque qui suivit.

- Une pause est bienvenue. Morphée, je l’espère, vous fera le plus grand bien. Si ce n’est à votre esprit, alors à votre corps.

Si les cauchemars ne s’amusaient pas à rejoindre la partie, fléau qu’il avait vu à l’œuvre à plus d’une reprise et qui ne manquait pas de venir hanter ses propres nuits. Mais oui, à en voir par le regard fatigué, il y avait bien trop longtemps qu’elle ne s’était pas autorisée un temps pour elle-même, un temps pour tout oublier, laisser son esprit procéder à tout ce qui était arrivé et prendre un peu de recul. Se détacher, laisser partir un instant et le regarder flotter, s’interroger et le ressaisir d’une autre manière. Il inspira doucement, gonflant sa poitrine avant de souffler doucement.

- Je peux… commença-t-il avant de se raviser, et de changer sa formulation, Désirez-vous que je reste à vos côtés ?

Il baissa le regard vers elle, effectuant une pause de quelques secondes, attendant patiemment qu’elle initie le mouvement pour se redresser en premier, plutôt que de lui imposer les hauteurs immédiatement. Tout comme il proposait sa compagnie, plutôt que de l’imposer. Pour l’instant le maréchal semblait vouloir rester prostré contre lui et il n’eut aucun mouvement pour la déloger.

- En tout bien, tout honneur, bien entendu, fit-il avec un sourire.

Non. Même s’il n’avait rien contre se serrer contre Gabriel et veiller directement sur son sommeil, il devait bien admettre qu’il ne se voyait pas offrir la même chose au Comte. Cela ne l’empêchait pas de rester proche, à portée, si jamais la nécessité le lui demandait. Gabriel étant en mission hors de Paris, il n’avait aucune autre obligation qui le tirerait ailleurs.

- Comme cela, vous ne resterez pas seule.

Mais en même temps, avait-il besoin d’être proche ? Parfois, la seule pensée de savoir qu’on pouvait tendre le bras et attraper quelqu’un était suffisant pour s’apaiser, pour se rassurer. Tout comme il ne savait que trop bien que la sensation de solitude pouvait vous écraser plus efficacement que n’importe quel autre poids.

- Et je serais là, à votre réveil. Je vous le promet.

Il veillerait. C’était ses mots. Il était un homme de parole. Un homme qui n’avait nul souci à faire une nuit blanche, si on lui proposait une bonne lecture pour occuper le temps.
Il ne savait vraiment comment se déroulait les phases de sommeil d’Eve, ni vers quoi il s’engageait. Il doutait cependant que cela soit pire que se faire tirer de sa rêverie par des cris ou des pleurs déchirants. Pourtant quelque part, ne pas être pire ne voulait pas dire que ça ne pouvait pas être de la même intensité et si Antoine le redoutait tout au fond de lui, il n’en montra rien.
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Jeu 22 Avr - 0:00

No hope no love no glory

Silence est une créature aux griffes meurtrières. Une bête que ni vampires ni lycans ne sauraient maîtriser. Une chose que nul ne peut contrôler ou arrêter. Un monstre dont les crocs arrachent les viscères et vrillent les sens. Une compagnie aussi assassine que ne l’est un hiver sans fin, et pourtant bien moins miséricordieux que ne l’est la mort. C’était ainsi que tant d’années lui avaient échappées. Dans le silence seulement brisé par le bris de son âme et les éclats rendus ténus de sa voix. Dans ces moments où il n’y avait qu’elle et rien d’autre. Personne d’autre.

Si elle avait cru un jour retomber si bas ? Non, vraiment. Jamais l’idée ne l’avait effleurée. Et penser que tout ceci était du fait d’un homme ? D’un loup ? Elle pourrait presque entendre le sarcasme brûlant d'Adam à cette simple idée. À la pensée que ce soit des lycans, par-dessus tout, qui l’aient recueillie. Quelle serait sa fureur à la voir près d'Antoine ? À voir un autre repousser ses cheveux ? Y verrait-il un échec de la part d'Eve ? Ou la preuve que le manque qu’il a imposé à son adelphe pourrait se retourner contre lui ?

Eve n’y pensera pas. Pas à cet instant. Pas quand elle relève les yeux vers lui et se perd dans les améthystes délicates de son regard. Entend ses paroles sans pouvoir y appliquer une réalité autre que la sienne. Elle n’avait pas le choix. Ou plutôt, elle ne l’avait désormais plus. Prise au piège, dans des mailles de cuivre dont elle serait incapable de se défaire seule… Sauf que voilà…

Elle n’est plus seule.

Gabriel aurait certainement apprécié la nuance de bleu dans les prunelles azures. Dans l’innocence vulnérable d’une jeune femme à qui l’on offre ce que plus personne n’a accordé depuis si longtemps. Dans la sincérité blessée de ce sourire qui tremble contre ses lèvres. Eve rougirait presque à la gêne qui se peint sur le minois d’Antoine alors qu’il tente d’alléger l’atmosphère. De rappeler que tout ceci n’est qu’une main tendue. Une main tendue qu’elle accepte de prendre, oubliant sa prime prudence. Oubliant que tout pourrait s’arrêter aujourd’hui. Lorsqu’elle hoche la tête, c’est avec l’espoir que les choses pourraient s’arranger. Qu’au moins pour quelques heures le monde pourrait lui accorder un peu de répit.

Aucun d’eux d’eux ne prendra sûrement la réelle ampleur de ce qu’ils se promettent à mi-mots. Eve se contente d’un murmure alors qu’elle baisse les yeux et de recule enfin prudemment du loup.

« Je vous suis redevable… »

Certainement ne faisait-il rien de tout ceci pour susciter la moindre réaction de sa part. La réalité semblait même toute différente. Si différente. Gabriel ne semblait même pas à l’origine de tout ceci. Aussi insensé soit ce fait… L’attention d'Antoine semblait sincère.

C’est avec un souffle tremblant qu’elle va pour se relever, jambes chancelantes, le cœur serré. Si elle croit un instant défaillir, la pâleur de son visage s’accentuant de façon inquiétante, elle se rattrape au bord de son bureau et ignore les signes d’un vertige. Préfère tendre la main à l’autre homme pour l’aider à se redresser à son tour.

Puis il est temps de croiser à nouveau ses yeux. D’accepter que les choses ne changeraient plus. Que son destin était scellé et qu’il n’y aurait plus d’autre alternative. Lier son existence à celle des autres, elle s’en est privée une longue partie de sa vie… Alors quand elle prononce ces mots-là, ils ont un goût de première fois.

« J’espère un jour être à la hauteur pour vous rendre même une once de ce que vous m’offrez… »

Doigts tremblants repoussent une boucle blonde et elle rajoute, gênée tandis qu’elle réajuste sa tenue.

« Pensez-vous que je sois ainsi présentable … ? »

Quitter cet endroit. Faire le premier pas vers quelque chose de nouveau… Prendre la main offerte, là où elle n’ose plus croiser ses yeux. Est-ce de la honte contre ses joues rosies ?

Non. La reconnaissance ne fut jamais plus belle.

❤
Antoine de Saulx
LYCANTHROPE - VICOMTE

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Inventaire : Un carnet de notes.
Espèce : Loup-Garou
Emploi : Gardien des archives
Situation maritale : Célibataire
Histoire : Fiche
Ses liens : Relations
Pièces : 3041
DC : Gabriel de Sercey :: Eliandre :: Aymeric Ruiz :: Khalis :: Lorelei :: Juni van Heil

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Patatrac !
S'est rétamé au bal d'Augustine

Antoine de Saulx
Inventaire : Un carnet de notes.
Espèce : Loup-Garou
Emploi : Gardien des archives
Situation maritale : Célibataire
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Pièces : 3041
DC : Gabriel de Sercey :: Eliandre :: Aymeric Ruiz :: Khalis :: Lorelei :: Juni van Heil
Jeu 22 Avr - 8:54

No hope no love no glory
Code by Arienlys. D'après un design de: @pharaohleap

    Il avait obtenu ce qu’il désirait en venant ici. L’attention du comte, son ouverture à ses paroles. Et peut-être aussi avait-il obtenu bien plus que ce qu’il n’avait pu espérer au départ. Il ne s’en plaindrait pas, bien entendu, de parvenir à se faire une petite place à ses côtés. De pouvoir l’épauler lorsque son alpha n’était pas en mesure de le faire pour le moment. Si vraiment il devait y avoir quelque chose et si vraiment il y avait une quelconque chance qu’Eve puisse, à un moment de sa vie, de leurs vies, être considérée comme membre et amie de la meute alors…
Mais déjà il devait se reconcentrer sur la situation, tandis qu’il sent finalement la jeune femme bouger et se redresser et qu’il perçu les premiers signes d’un malaise. Il ne fut pas long à se relever à son tour, vérifiant que tout allait bien, s’alarmant d’un teint bien trop pâle, même pour quelqu’un qui, comme le comte, n’avait pas une peau très colorée au départ.

- Vous aurez tout le temps de vous en soucier lorsque les choses iront mieux pour vous, souffla-t-il, tandis qu’elle lui affirmait implicitement vouloir lui rendre la pareille.

Il ne discutait pas cette question. La majorité des personnes avait à cœur de rendre ce qu’on leur offrait, et lui-même n’était pas de ceux qui laissait des dettes impayées. Il ne doutait pas qu’un jour, il aurait probablement besoin qu’on lui tende la main et lui aurait besoin de s’en saisir pour ne pas sombrer. Personne n’était infaillible et en l’espace de quelques temps, voir deux personnes sombrer de la même manière avait été un cruel rappel que les choses pouvaient évoluer pour le pire à tout moment.

- Vous avez encore les yeux rouges, mais ça ira, fit-il en une honnêteté douce. Pourquoi mentir quand ils savaient tout deux ce qu’il en était ? Nous ne devrions pas être très long de toute façon et l’heure est tardive. L’obscurité dissimulera ce qui doit l’être, souffla-t-il avec un sourire encourageant.

Lui-même dût tirer un peu sur ses vêtements pour tout remettre en ordre. Et Tandis qu’il observait encore un instant Harcourt, presque timide et fragile devant lui, si loin de l’image qu’elle désespérait de conserver à tout prix, il s’autorisa un sourire en coin amusé. Quelques pas sans qu’il ne s’éloigne réellement, initiant simplement le voyage qui serait le leur jusqu’à un point de chute. Il observa un instant la porte verrouillée.

- J’espère que vos appartements ne sont pas trop loin Eve, souffla-t-il.

Après tout, son compagnon de route était déjà suffisamment fatigué et à bout pour qu’ils ne s’imposent un trajet trop long. Si aucun des deux n’avait de réelle objection au silence et à la fraicheur de la soirée, Antoine préférait les savoir à l’abris dans un endroit familier à défaut d’être protecteur, là où l’écroulement pourrait se faire sans heurt ni casse. Voyons… Leurs propres appartements… s’ils devaient faire le voyage jusqu’à là-bas.

- Êtes-vous… prêt ?
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Jeu 22 Avr - 23:23

No hope no love no glory

Comment Antoine fait-il pour être ainsi rassurant lui échappe. Sa présence avait été apaisante pour elle jusqu’ici. Cela avant même cette nuit… Mais maintenant… ? Elle semblait le percevoir sous un tout autre jour. Comme une démonstration du grand âge de l’homme devant elle. Se pouvait-il qu’il soit en réalité bien plus âgé que Gabriel ? Ah, pourquoi pensait-elle à lui…

L’interrogation n’aura pas le temps d’aller plus loin que la voix du loup se fait à nouveau entendre. Est-ce de l’inquiétude qu’il lit un bref instant dans ses yeux ? D’un sourire maladroit elle murmure doucement, essayant, peut-être, de le rassurer à son tour.

« Je présume qu’ils m’ont vu dans pire état que les yeux marqués de rouge… »

Mais ses efforts pour sembler recomposée ? Envolés à la remarque suivante. Elle le rattrape doucement et contourne le bureau, effleurant la boîte que le lycan avait amenée avec lui en la rejoignant dans son bureau. Elle ne croise pas son regard, murmure doucement.

« Hm… Je… » Comment lui dire ceci ? « N’y ai pas réellement accès. »

Sophie n’était plus une option. Pas pour le moment. Le luxe de se rendre vulnérable à la simple vue de sa propre chambre n’était pas une option. Peut-être était-elle trop fleur bleue de réagir ainsi. De ne pas vouloir imposer son état se dégradant à vue d’œil à son amie de toujours. Mais l’idée l’écœurait d’avance. Un soupir et elle lui offre un léger sourire forcé.

« Ne vous ennuyez pas… Je… Vais simplement rester ici. »

Comment pourrait-elle s’imposer davantage, refermant ses poings dans un mouvement résigné avant de rejoindre la porte de de la déverrouiller, semblant vouloir lui signifier qu’il était libre de partir. La poignée de la porte au creux d’une main, et son autre bras croisé à sa taille, comme un geste pour se protéger… mais elle ne semble même plus le réaliser. Sa façade trop escarpée désormais pour qu’elle ne puisse la remettre en étant sans s’écorcher davantage.

« … Merci de… » Eve ferme les yeux et inspire lentement, appuyant son épaule contre la porte fermée, comme nécessitant ce simple soutien. « Merci pour tout, Antoine… »

Qu’y avait-il d’autre à ajouter, maintenant ? Elle espérait seulement que tout ceci pourrait un jour s’arranger… Ou qu’elle arriverait, au moins, à oublier. Elle ne réalise simplement pas que tout ceci n’est d’ores et déjà plus une option.

❤
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