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Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

inventaire

Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3815
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine

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Constantin de St Hilaire
Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3815
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine
Mar 8 Juin - 22:34
Take me there, take me whole


Le voyage de Paris jusqu'au domaine des De Bayard était long, plus d'une semaine de calèche compte tenu du fait qu'il fallait s'arrêter la nuit et éviter les routes les plus dangereuses puisque même s'il ne s'agissait pas d'un déplacement de fonction, Constantin restait le Grand Cardinal de France et il aurait été inconcevable qu'il lui arrivât quoique ce soit. En y réfléchissant bien, l'évêque s'étonnait qu'on ne lui ait pas attribué un garde du corps plus tôt. Et si les premières heures passées dans la voiture furent assez gênantes pour lui, recroquevillé sur son siège en face de Calla à essayer de se tenir le plus loin possible d'elle malgré les sursauts réguliers du carrosse dont les roues se heurtaient à l'irrégularité des pavés parisiens, une fois hors des murs de la capitale, Constantin eut l'impression qu'un grand poids venait d'être ôté de ses épaules, comme si avec Paris, c'étaient tout ses soucis qui s'envolaient.

Il passa alors le reste du trajet tranquille, à lire des passages de la Bible qu'il avait amené avec lui et aussi celle qu'il avait pris pour Richard, puis à rêvasser, un coude sur le rebord de la fenêtre, le regard absorbé par les paysages campagnards qui défilaient sous ses yeux, quand il ne dormait tout simplement pas, la tête en arrière et la bouche entrouverte comme un enfant que le sommeil venait d'assommer. Parce que mine de rien, le prêtre avait bien des années de nuits blanches à rattraper et étrangement le tango régulier de la voiture arriver à le bercer suffisamment pour le plonger dans de longues léthargies.
Donc oui le voyage fut long et pourtant Constantin ne le vit pas passer. Il se sentait déjà dans son élément et au fur et à mesure que le nombre de kilomètres le séparant des De Bayard diminuait, Calla pouvait le voir s'agiter dans son coin. Pas le type d'agitation ordinaire à laquelle elle devait déjà s'être habituée avec les mains tremblantes, le regard fuyant, le visage crispé. C'était plutôt comme une sorte d'excitation juvénile qui se caractérisait par de petits tortillements sur son siège, des sourires en coin béats, et des commentaires de plus en plus nombreux sur ce qu'ils voyaient par la fenêtre tant et si bien qu'il oublia même d'être déçu d'avoir été si largement distancié par Aimable qui finalement les attendrait dans sa maison au lieu de les rejoindre sur la fin de la route. D'ailleurs si les premiers jours dans la calèche s'écoulèrent en silence, les lèvres de Constantin se descellèrent comme par magie lorsqu'ils arrivèrent dans la région des Alpes.

▬ Regardez cette chaine de montagnes ma fille. C'est la frontière avec la région du Piemonte appartenant au Saint Empire Germanique. Ah nous devons avoir contourné Lyon, quel dommage de ne pas s'y être arrêtés, la cathédrale Saint Jean est superbe ! Ah vous voyez ces vaches là-bas ? C'est une race qu'on appelle la Limousine, on les reconnait à la forme arquée de leurs cornes et à leur superbe robe couleur froment ! Etc. Et quand bien même Calla n'était pas son choix de prédilection en tant que camarade de conversation, Constantin était tout de même ravi d'avoir quelqu'un avec qui partager ses passionnantes connaissances de la région. C'était qu'à chaque fois qu'il pointait du doigt un élément du panorama, une myriade de souvenirs d'enfance lui revenaient en mémoire, chassant pour une fois toutes les choses désagréables qui logeaient habituellement dans ce coin de sa tête.

Ainsi, lorsque sa calèche traversa enfin le portail du domaine des De Bayard, ce fut un Constantin épuisé mais rayonnant malgré ses cernes et ses vêtements froissés qui posa un pied au sol, prenant une grande inspiration pour mieux savourer l'air frais de la montagne avec un sourire comme rarement ses proches en avaient vu.
Pour sûr, pour la première fois depuis longtemps, il se sentait pleinement heureux et se rendre compte qu'il était encore capable d'éprouver un bonheur immense à cause d'une chose aussi banale que de rendre visite à son ami lui donnait presque envie de pleurer de soulagement.

Même les créatures comme lui avaient le droit de connaitre la joie. Le Seigneur ne l'avait peut-être pas totalement oublié finalement...


@Aimable E. De Bayard & @Calla

Calla
INFANT - PEUPLE

inventaire

Inventaire : rapière d'élite - dague d'élite

Une broche avec une émeraude
Espèce : vampire infant ( 1er degré )
Emploi : fleuriste :: garde du corps du Grand Cardinal envoyée par l'église sous-marine
Situation maritale : célibataire
Histoire : www
Ses liens : www
Pièces : 3112
DC : Stani :: Ignacio :: Dahlia :: Charles :: Lars

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Calla
Inventaire : rapière d'élite - dague d'élite

Une broche avec une émeraude
Espèce : vampire infant ( 1er degré )
Emploi : fleuriste :: garde du corps du Grand Cardinal envoyée par l'église sous-marine
Situation maritale : célibataire
Histoire : www
Ses liens : www
Pièces : 3112
DC : Stani :: Ignacio :: Dahlia :: Charles :: Lars
Dim 13 Juin - 16:46

         
J'ai respiré en entier pour une fois
w/ constantin de st hilaire et aimable e. de bayard

       
i was looking for a breath of life
Les voyages en calèche ne lui étaient pas inconnues. Calla en avait prit bien des fois pour ses propres missions. Cette fois-ci ne dérogeait pas à la règle. À quelques détails près. Si d’ordinaire elle est en tenue d’homme, pantalon, manteau et parfois couvre-chef, elle avait cette fois-ci opté pour une tenue qui attirait moins bien les regards. Pour la première fois depuis plusieurs décennies, Calla portait une robe. Et plutôt que sa fidèle rapière à sa hanche, elle avait glissé sa dague sous les plis de ses jupons. Personne n’irait normalement la fouiller. Qui irait fouiller la cousine par alliance du côté du grand-père du Grand Cardinal de France ? Ce serait de la folie, n’est-ce pas ? Et quand bien même il lui avait soutenu qu’il sera entre de bonnes mains au domaine des De Bayard, il était inconcevable pour elle de partir sans arme.

Outre ses quelques menues mesures, elle avait également apporté un baluchon remplit de biscuit sec au beurre en guise d’excuses pour sa venue absolument pas prévue. D’après les dires de Constantin, il y aura sûrement des enfants, nulle doute que des biscuits sauront ravir au moins leurs papilles. Elle avait souvenir que ceux préparés par l’ancien amant de sa mère faisait fureur dans son village en tout cas. Pour ce qui est des adultes… Elle verra sur le moment. Elle était déjà bien occupée avec celui qui se trouvait dans la calèche.

Pour s’occuper durant son long trajet elle avait apporté un ouvrage sur un sujet quelconque, d’avantage pour entraîner son français et enrichir son vocabulaire qu’enrichir ses connaissances. Comme il fallait s’y attendre, si conversation il devait y avoir, c’était le religieux qui l’entamait. Elle se contentait d’un commentaire ou deux, de lever son nez lorsqu’il lui montrait un paysage à l’extérieur, le tout parfois ponctué d’un simple hochement de tête ou d’un discret souffle, brûlant d’indifférence. Dans une autre vie, à une autre époque, les regard de Calla aurait sûrement brillé de curiosité et d’excitation de découvrir de nouveaux paysages, de nouvelles régions.

Le voyage jusqu’au domaine fut donc sans accroc. Son œil alerte observa les alentours, la hauteur des murs, les possibles entrées et sorties… Mais elle aura sans doute le temps de noter tout cela une fois qu’ils seront posés. Elle suivit le Grand Cardinal hors du calèche, son baluchon de biscuits entre les mains et attendit silencieusement à quelques pas derrière lui, dans son ombre, tout en observant les alentours discrètement.
       


         
(c) codée par evangeline


         


@Constantin de St Hilaire  &  @Aimable E. De Bayard  [ j'espère que ça vous ira :momo: ]
Aimable E. De Bayard
HUMAIN - CHEVALIER

inventaire

Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
- Bon pour un item chez May
- 1 Onguent
Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
Pièces : 3901

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Aimable E. De Bayard
Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
- Bon pour un item chez May
- 1 Onguent
Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
Pièces : 3901
Mer 16 Juin - 14:52
La venue du printemps s’accompagne de joies et de rires.

Les vaches gambadent en toute liberté dans les prés, sous la surveillance d’Eleanor qui marche aux côtés de son mari. Les rayons même du soleil s’égarent en éclats malicieux dans ses boucles flamboyantes. Ils font rougir sa peau, sans pour autant effacer les tâches de rousseur qui constellent sa peau – étoiles qu’il se plaît à parcourir. Dieu lui a-t-il accordé le don de lire les étoiles ? Face à ces constellations, Aimable saisit la promesse d’un amour éternel, qu’il lui susurre à l’oreille lorsqu’elle s’éveille. Elle est resplendissante, la nuque dénudée,  sa robe dévoilant le commencement de ses épaules rondes et de sa poitrine généreuse. Elle garde contre son ventre rond et tendre un bouquet de fleurs qu’Isabeau lui a ramassé. Sa ceinture enlace ses hanches rebondies, et c’est d’un pas léger qu’elle le dépasse. Aimable la suit du regard. Paisible, il hume son parfum d’été, de blé chauffé par le soleil, de la terre sur ses chausses, la douce odeur de son derme sucré. Un son rauque s’arrache de ses lèvres, un grondement satisfait qu’elle accompagne d’un sourire rayonnant. A lui seul, il le réchauffe tout entier.

_ Ton ami devrait arriver avant la nuit. Nous devrions aller l’accueillir, propose-t-elle, replaçant une mèche derrière son oreille. Il la rejoint en quelques pas, jusqu’à lui proposer son bras.

_ Tu as raison. Mettons nous en route.

Elle tourne vers lui ses yeux malicieux. Son nez et son sourire mutins annoncent une facétie… et là voilà déjà qui s’enfuit d’un pas rapide.

_ Le premier qui arrive à la maison gagne !

La voilà déjà en train de cavaler le long du chemin, sautillant avec l’énergie d’un chevreau et l’expérience d’une biche. Aimable cligne des prunelles et s’élance à sa suite. Son pas est plus lourd, il se sent bien moins adroit qu’elle et pourtant, ses pas ne lui font pas défaut. Il bondit au dessus d’un tronc, se rattrape sur ses deux pieds et alors qu’il arrive à sa hauteur, voilà qu’elle s’échappe du chemin. Dans un éclat de rire, elle traverse le champ, la chevelure au vent.

_ Tu ne me rattraperas jamais, Aimable De Bayard !

Provoque-t-elle.

_ Nous allons voir ça !

Avec elle, il se sent rajeunir. La Voix est si loin. Si loin qu’il court et rit comme un enfant.

Sa propre peau se tanne sous les morsures du soleil montagnard. Son teint s’assombrit, mettant en exergue la clarté de ses prunelles, où le ciel et l’océan s’affrontent. Myriades de bleus, ondins et célestes, percés d’un seul puits sombre attirant à lui toute lumière. Et pourtant, voilà que son regard reste brillant. Animé de flammes qu’aucune obscurité ne pourra éteindre.

L’une d’elles flamboie devant lui. Un éclat de vie si vif qu’il l’éblouit. Elle est là, virevoltante, voltigeante, lui faisant face dans un grand éclat de sourire, le narguant d’un pied de nez avant qu’elle n’emprunte un autre raccourci.

Le bétail les suit du regard. Marguerite et Colombe mâchent paisiblement leur herbe et s’échange un regard – elles ont déjà fait leur pari et l’une d’elles encourage Aimable d’un meuglement.

Malgré leurs encouragements, c’est Eleanor qui franchit le seuil de la demeure. Haletante, elle fait quelques pas puis repose fièrement ses poings sur ses hanches. A quelques secondes près, Aimable la rejoint. Il reprend son souffle, le visage éclairé d’un sourire et s’incline docilement devant elle.

_ Qu’avez-vous donc gagné, Eleanor De Bayard ?

_ Un massage pour ce soir,minaude-t-elle, lui offrant un clin d’œil malicieux. Surpris, Aimable cligne des paupières avant de rougir. Elle rit et, en réponse, caresse sa joue.

_ Si tu le veux bien sûr.

Aimable rougit plus encore et baragouine dans sa barbe. Attendrie, elle le couve du regard et finit par refermer ses bras autour de sa taille, l’enlaçant avec toute sa tendresse.

_ Je suis heureuse de t’avoir entendu rire. Ca faisait longtemps.

En réponse, le Chevalier referme ses bras autour de ses épaules. Il la serre précieusement contre lui et réfugie son nez dans ses boucles rubicondes, s’imprégnant de son parfum et de sa bonne humeur.

_ Je suis heureux avec toi.

_ Je sais. Et heureux que Constantin vienne nous voir, n’est-ce pas ?

Aimable dissimule un sourire dans les cheveux de sa compagne. Elle lève les yeux vers lui et, pleine de connivence, sourit à son tour.

_ Ce sera un bon moment. Remercions Dieu pour tout ce qu’il nous offre, murmura-t-elle en fermant les yeux.

Et Dieu a bien fait les choses.

Les dernières neiges dotent les plus hauts sommets de parures immaculées. Les flancs des montagnes se parent de leurs plus beaux atouts : les forêts se parent de robes émeraude, où l’absinthe côtoie la chartreuse, des verts envoûtants où les plus jeunes pousses retrouvent les arbres aguerris. N’ayant rien à envier à leurs majestueuses sœurs, les prés s’ornent de fleurs colorées, préférant la multiplicité des couleurs et des parfums. Les vaches accueillent les visiteurs, par le son de leurs cloches ou ceux de leurs meuglements.

Le Domaine de Bayard est composé de deux demeures, distantes d’une trentaine de mètres. Celle d’Aimable se situe à proximité d’un grand pré, au pied d’un flanc rocheux, entouré de toutes parts d’un bois et d’une forêt profonde. Un mur de deux mètres protège la cour intérieure. Ses pierres portent les traces d’histoires que l’on continue de conter, celles des De Bayard qui ont tant de fois guerroyé pour la Couronne.

La grande porte en bois est ouverte, dévoilant l’intérieur d’une cour. Sur la gauche, les écuries et les étables où Eleanor rentre les vaches. Sur la droite, le terrain d’entraînement où bien des De Bayard ont mordu la poussière, sous la surveillance austère d’un arbre séculaire. La bâtisse est sur deux étages, dotée d’un toit incliné : les fenêtres ne sont pas toujours protégées de verres, certains se contentent de volets en bois où des œillères ont été gravées.

Il y a de l’animation, quelques serviteurs qui parcourent la cour, sortent de l’endroit pour se diriger vers un four à pain, un peu plus loin. Il suffit de monter le pré pour y accéder et rejoindre la chapelle privée qu’ont construit les De Bayard. A proximité, se trouvent un jardin qu’une jeune femme surveille : il ne faudrait pas que les vaches aillent y mettre leurs sabots ou leur museau, aussi gourmandes soient-elles.

La calèche approche. Elle est accompagnée de la course de quelques enfants curieux, dont Richard et Isabeau. Le premier, âgé d’une dizaine d’années, lève ses yeux gris vers les fenêtres. La tignasse brune de son père, il affiche habituellement une gravité que seul un homme peut avoir. Réfléchi et prudent, plutôt craintif et timide, voilà que le printemps l’a fait s’épanouir. Ses traits s’éclairent d’un sourire juvénile, alors que ses yeux brillent de joie. C’est pour sa communion que le Grand Cardinal est venu ! Son père a tant parlé de lui !

Isabeau, lui, peine à suivre la course de son aîné. D’une poignée d’années, il a hérité des traits de sa mère. Un visage rond, nez mutin,  son corps porte encore la tendresse de l’enfance. Sa main potelée brandit fièrement une épée en bois, qu’il agite pour encourager le cheval tout en se tenant à une distance de quelques mètres. Ses yeux bruns plein d’amour et de joie, il cherche curieusement les visages aux fenêtres, jusqu’à ce que son frère aîné l’attrape par le bras. Les deux polissons empruntent un des chemins que leur mère ne connaît que trop bien : un raccourci ! Ils rejoindront la maisonnée avant même que le Cardinal n’ait posé pied à terre !

D’autres enfants accompagnent le trajet de la calèche : ils sont inconnus, d’âges et de physiques variés. Peut-être sont-ce les enfants des serviteurs ou les orphelins que Marie a recueillis. Il n’est pas rare que la sœur d’Aimable convie ses protégés à explorer le domaine des De Bayard, à aider pour l’entretien des jardins ou à la surveillance des vaches. Les moineaux s’enfuient quand la calèche s’arrête, retournant à leurs jeux ou à leurs postes d’observation où les nouveaux venus sont soigneusement étudiés.

Richard et Isabeau ont rempli leur mission d’éclaireurs. Les joues encore rougies sous l’effort, les enfants attendent près de leur mère, leur main entremêlée et un sourire aux lèvres. Eleanor a attaché ses cheveux en un chignon haut, malgré ses efforts, ses boucles sauvages s’échappent en mèches farouches. Quelques unes dessinent ses joues rondes, longent son cou ou son regard malicieux. Près d’elle, Aimable attend.

Le Chevalier n’est plus ce qu’il a été. Aujourd’hui, c’est un homme épanoui. Heureux. Semblable à ses enfants, le voilà prêt à bondir vers l’avant. Les yeux brillant, le corps tendu, un sourire éclaire franchement ses lèvres et lorsque Constantin apparaît, l’homme succombe à l’envie. D’un pas rapide, il réduit la distance qui les sépare.

Il l’enlace. C’est une poigne pleine de force et de tendresse, alors qu’il le serre précieusement contre lui. Sa main couverte de plaie, marquée par les blessures et la vie, se repose avec une délicatesse maladroite le long de la nuque de son ami, effleurant le commencement de ses cheveux. Son autre bras reste noué à sa taille alors qu’il le garde, de longues, très longues secondes, contre lui.

Son souffle tremble et Aimable ferme ses paupières, de toutes ses forces. Malgré tous ses efforts, c’est un regard brillant qu’il lève vers Constantin. Il est l’un des rares hommes qu’il ose regarder droit dans les yeux. Et ses yeux restent clairs, emplis de cet amour qu’aucun mot ne peut décrire. Ce n’est pas l’amour d’un frère, ce n’est pas l’amour d’un homme pour un autre, ce n’est pas seulement de l’amitié, c’est un lien si solide qu’il sait que rien ne pourra le détruire. Il a eu si peur de le perdre. Si peur de ne plus l’avoir. Maladroit, il lève une main pour effleurer sa joue, n’ose pas le toucher et préfère la refermer sur son épaule pour la lui serrer. Il cherche ses mots, à plusieurs reprises, il entrouvre les lèvres mais seul un étrange son rauque franchit ses lèvres. Des larmes retenues, le soulagement de l’avoir retrouvé. C'est avec bonheur qu’il referme ses mains sur ses bras, qu’il tâte prudemment ses épaules pour s’assurer qu’il va bien, qu’il est bien là. Un sourire revient sur ses traits et une dernière fois, il l’enlace plus simplement, plus doucement, laissant libre à son affection sincère.

_ Je suis si heureux de vous voir, souffle-t-il. Il emplit ses poumons de son odeur, avant de se reculer d’un pas, son regard revenant vers Calla pour l’obs- il se fait bousculer.

_ Isabeau, Richard, doucement, soupire Aimable sans grande autorité. Le plus jeune a déjà couru et sans même connaître Constantin, s’est déjà jeté dans ses bras. L’enfant est encore naïf : il voit son père heureux, il l’imite ! Et pour une fois, Richard n’a pas été la voix de la raison. Emporté par son petit frère, lui-même se rapproche de Constantin et, plus timidement, esquisse une étreinte mais n’ose pas. Il attend un accord de sa part.

Isabeau, lui, n’en a rien à faire. Que Constantin le veuille ou pas, voilà que l’enfant étreint sa jambe puis s’élance vers Calla avec la même spontanéité. Son visage poupon rencontre le tissu de ses jupons – et c’est sa mère qui s’avance pour le retenir d’une voix ferme.

_ Isabeau ! On ne va pas sous les jupons des Dames ! Aboie-t-elle en reposant ses mains sur ses hanches.

Isabeau se recule vivement sans se départir de son sourire.

_ Pardon madame !

Eleanor soupire et s’approche finalement à son tour, rejoignant les mains contre son ventre.

_ Mon Père, quel honneur et quel bonheur de vous recevoir. Vous semblez fatigué… L’air de nos montagnes, l’alcool de Côme et ma tarte aux pommes sauront vous requinquer, glisse-t-elle avec tendresse avant de tourner les yeux vers Calla, qu’elle salue en inclinant la tête.

_ Bonjour, Madame. Je me nomme Eleanor De Bayard. Je vous prie d’excuser l’impolitesse de mon mari – Elle lui adresse un regard et désigne d’un signe de tête la jeune femme – et de mon fils. La joie a tendance à nous faire oublier nos bonnes manières ! Je vous ai fait préparer une chambre mais si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à m'en faire part.

Aimable cligne des paupières. Il s’arrache de ses pensées. Des pensées qu’il ne veut pas entendre. Quand ses yeux se sont posés sur la femme pâle, la Voix a hurlé SI FORT. SI FORT qu’il

_ Aimable De Bayard, pour vous servir Ma Dame, salue-t-il en inclinant docilement la tête et le torse. Pas de baise-main, il n’aimerait pas la toucher. Mais le regard d’Eleanor le contraint à s’approcher, à saisir docilement sa main pour l’effleurer de ses lèvĒ̶̘̫L̶̘̖̭̘̖̫̰̠̼̘̽̅̒̆͒̈̆̏͌͌L̸̢͎͇͚̱̭̘̝͓̺̹̩̹̐̇̀̾̌̐͆̆̓͆͗È̵͔̱̤̈́̓̍̎̎̾́̚ͅ ̵̢̬̜̰͎̘̜̱̮̗̰̣̍͑̔͐̈̌̂̿̾́̒͊̂̎̚Ě̷̡̬͈̣̦̩͖͇͈͚͗̏̈́Ŝ̷͕̦͋̌̽͊̒͛́̂̏͑̀̌͠T̴̡͕̪̱͍̭͎̫͔̠͚͑̈́̓̑̊̓͜ ̶̗̙̼̬̪̜̠̻͖̳͕̪̪̥͗̓̆̆͐̌Ṁ̵̥̙̩͂̋̉̇̈́̀͗͛̈́̋́͗̓O̵̦̯̲͙̳̯̖̺̘̖̓͊́̂̈́̋͛̃͜͝͝͝R̷̨̛̫̫̳̄́̃͒͒̒T̸͔͍͓̺͎̙̞̰̝̀̓É̸̛͉̥̬͎̘̂̐̋̓̾̕

̥͈̘̯̠̠̪͉Aimable la relâche comme si rien n’était et se redresse pour se reculer d’un, de deux pas, permettant à Richard d’approcher à son tour.

_ Richard De Bayard et voici mon frère…, commence Richard, jusqu’à ce qu’Isabeau crie fièrement.

_ ISABEAU ! Et j’ai 5 ans !
@Constantin de St Hilaire @Calla
Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

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Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3815
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Constantin de St Hilaire
Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
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Jeu 17 Juin - 22:03
Take me there, take me whole


Nonobstant le nombre d’années qui l’avait séparé de la maison des De Bayard, Constantin avait reconnu sans mal le domaine ensoleillé qui lui avait tant manqué. Tout était aussi charmant que dans ses souvenirs et peut-être même un peu plus parce que le plaisir de s’échapper de Paris et de retrouver ses racines rendait tout bien plus joli au point que même les vaches d’Eleonor n’avaient jamais semblé aussi ravissantes. Après avoir tapoté sur la cloison qui le séparait du cocher pour dire à ce dernier de s’engager sur le chemin menant à l’annexe près des champs qui servait de demeure à Aimable mais également de ralentir l’allure de peur de renverser un des enfants sur le chemin, il s’était rapproché de la fenêtre et avait commencé à chercher du regard qui dans le groupe de mômes pouvaient bien être Richard et Isabeau. Deux frères de 9 et 5 ans aux yeux clairs ça ne devait pas être bien difficile à reconnaître, d’autant plus que dans sa mémoire les deux avaient hérité des traits caractéristiques des De Bayard. Ceci dit, Constantin fut déçu de ne pas être parvenu à reconnaitre de bouilles qui eut pu correspondre à l’image qu’il se faisait des deux derniers petits de la famille. Et pour cause ! Les deux fripons l’attendaient dans la cour avec leurs parents, tout rouges et essoufflés, signes qu’ils avaient du courir pour devancer il ne savait comment sa voiture.

▬ Ah Aimable, que Dieu vous bénisse quel plaisir de vous v- Avait-il commencé à chantonner en s’avançant pour le saluer avant d’être coupé par le geste du chevalier. Le prêtre eut un hoquet de surprise en sentant les bras puissants du militaire autour de sa taille et ne put s’empêcher de faire le parallèle avec leurs dernières retrouvailles à Paris où c'était le même homme qui avait hésité à ne serait-ce que lui serrer la main. Pourquoi ce changement brutal en si peu de temps ?
Parce que Evreux...
Un frisson lui parcourut l’échine heureusement aussitôt chassé par la chaleur de l'étreinte et la sensation étrangère mais agréable de s'être retrouvé enfermé à l'abri dans forteresse d'affection qu'on venait de lui ouvrir. Oui, ici, rien ne pouvait lui arriver. Ici c'était bien. Il passa à son tour ses bras dans le dos de son ami, pliant la nuque. D'un point de vue extérieur, sa silhouette paraissait frêle à côté de celle d'Aimable malgré les vingt centimètres qu'il avait de plus que lui : Et moi donc. Sa voix tremblait un peu parce qu’au fond de lui-même resurgissait tout un ensemble d’émotions contradictoires : du soulagement immense d'être réuni à son ami à la culpabilité dévorante de l’inquiétude qu’il avait du lui infliger de par ses récentes correspondances et son silence au retour de sa mission. Aimable ne méritait-il pas mieux ?

Mais déjà ce dernier se reculait et son regard azuré s’était posé sur Calla. Était-il en train de deviner sa vraie nature ? Constantin lui, ne l’avait pas lâché, il commençait même à le bénir en lui embrassant les deux joues deux fois comme l’exigeait la tradition dans le sud lorsqu’à la seconde bise, il sentit qu’on lui agrippait la jambe.

▬ Oh bonjour à toi aussi. Rit-il de bon coeur en se penchant pour ébouriffer allègrement la tignasse d'Isabeau tout en s’émerveillant de l’énergie de ce jeune bonhomme qui n’avait plus grand chose à voir avec le nourrisson pas plus grand que trois pommes dans les bras de sa mère qu’il avait en tête : Tiens donc mais que fait un lutin sur le domaine des De Bayard ? Une si grande pousse, ce ne peut pas être Isabeau si ?

Mais la boutade n’eut pas le temps de faire mouche que le garnement avait déjà changé de cible, se jetant sur Calla ce qui lui valut de s'attirer les remontrances de sa mère et permit à l’évêque de se concentrer sur l’ainé, resté poliment en retrait.

▬ Allons Richard tu ne me reconnais pas ? Approche donc que je te regarde, je ne vais pas te manger. Je dois garder de la place pour les tartes de ma mère. Avait-il lancé en posant une paume sur son épaule avant de le dévisager. La façon dont les petits se ressemblaient tout en étant les absolus opposés l’un de l’autre l'émouvait beaucoup. Ils avaient, à n’en point douter, tout deux hérité de leurs aïeux. Merci pour l’invitation à ta communion, c’est un grand honneur pour moi d’y assister. Es-tu nerveux ?

Puis le commentaire d’Eleanor le fit se redresser. Il éclata à nouveau de rire en joignant les deux mains devant lui tandis que les serviteurs s’échinaient à décharger ses affaires de la calèche et à emmener les chevaux vers les écuries. Constantin et Calla étaient venus chargés, pas tant parce qu’ils avaient emmené beaucoup de biens personnels mais plutôt parce que l’évêque avait apporté assez de cadeaux pour gâter toute la famille et leurs domestiques. Il était bien entendu hors de question de se présenter les mains vides chez leurs hôtes.

▬ Ah pas de ça entre nous Eleanor, nous ne sommes pas à Paris ! Et ne vous inquiétez pas pour Mademoiselle, elle fait partie de la famille alors je suis sûr qu’elle trouvera le domaine tout à fait à son goût. Ce n’était pas comme si elle avait le choix après tout. Déjà qu’elle imposait sa présence sous couvert d’un mensonge assez peu crédible, l’infant n’allait pas faire la difficile.
Et puisqu’il était l’heure de faire les présentations, Constantin se permit d’introduire sa soit-disante cousine non sans rebondir sur les exclamations d’Isabeau : Oh 5 ans vraiment ? Finalement tu n’es pas si grand que ça pour un lutin de 5 ans ! Il se tourna vers la pâle Calla et l’euphorie des retrouvailles lui faisant oublier la détestable nature de sa garde du corps, la prit sans hésitation par le bras avec un sourire malicieux : Je vous présente Mademoiselle Calla ma cousine qui vous remercie chaleureusement - et il insistait sur le chaleureusement en tapotant le bras de la jeune femme, pour votre hospitalité. Il est vrai que le voyage a été plutôt épuisant mais après tant d’heures passées assis, je pense qu’une petite visite du domaine lui fera le plus grand bien. Quant à moi j’ai bien envie de me dégourdir les jambes dans vos champs où je suis quasi sûr d’y retrouver Frère Côme en train de ronfler sous un arbre au vu de l’heure. Il est bien au courant de ma venue pas vrai ? Aimable, cela vous dérangerait-il de m’accompagner ?

Voilà un plan qui lui permettrait et de se débarrasser de Calla et de se retrouver seul avec Aimable. Ce séjour s'annonçait tout bonnement merveilleux. Sans un nuage à l'horizon. Ou en tout cas s'il y en avait, Constantin était trop aux anges pour s'en apercevoir.


@Aimable E. De Bayard & @Calla

Calla
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Inventaire : rapière d'élite - dague d'élite

Une broche avec une émeraude
Espèce : vampire infant ( 1er degré )
Emploi : fleuriste :: garde du corps du Grand Cardinal envoyée par l'église sous-marine
Situation maritale : célibataire
Histoire : www
Ses liens : www
Pièces : 3112
DC : Stani :: Ignacio :: Dahlia :: Charles :: Lars

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Calla
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Sam 19 Juin - 21:03

         
J'ai respiré en entier pour une fois
w/ constantin de st hilaire et aimable e. de bayard

       
i was looking for a breath of life
Bruyant et plein de vie. Voilà comment elle était les De Bayard qui les accueillait, le temps de quelques jours, dans leurs domaines. De toute façon, on pouvait n’importe qui à côté de Calla, la personne passerait pour quelqu’un d’extraverti si on comparait au visage de marbre de la jeune femme. Elle ne cilla pas donc lorsqu’un petit garçon, Isabeau, vient enserrer ses jambes, sans prévenir pour la relâcher aussitôt lorsque sa mère le réprimanda sur ses bonnes manières. Calla observa tour à tour chaque membre de la famille et son regard se posa sur Eleonor puis sur Aimable qui lui fit un baise-main plutôt timide. Les présentations faites, le Grand Cardinal se chargea visiblement de le faire à sa place. Allons bon, ça l’arrangeait, elle parlerait moins mais si elle devait passer incognito, elle devait jouer le jeu aussi les salua-t-elle comme il se doit d’une révérence.

-Bonjour Madame de Bayard, Chevalier de Bayard. Je suis ravie de faire votre connaissance. Le Grand- mon cousin ne cessait de me tarir d’éloge à votre sujet, il me tardait alors de vous rencontrer. C’est peu de chose mais j’ai préparé ces quelques gâteaux pour les enfants, pour m’excuser de ma venue impromptue. J’espère qu’ils aimeront. J’en raffolais moi même lorsque j’avais l’âge d’Isabeau.

Elle s’avança pour tendre le baluchon de biscuits au beurre qu’elle tenait à Elenor et offrit un discret sourire à Isabeau avant de se reculer à nouveau pour être à la hauteur de Constantin. Ses lèvres se pincèrent à peine lorsque ce dernier suggéra qu’ils se séparaient, lui pour aller voir les vaches – et accessoirement voir un autre membre de la famille – et elle découvrir le domaine. Après tout… après tout, pourquoi pas. Cela lui permettrait de découvrir les lieux, de mémoriser les entrées et sorties.

-Si cela ne vous dérange pas de me faire visiter le domaine…

Elle trouverait bien un moyen de le rejoindre dans ses fameux champs à un moment ou à un autre. Il n’allait pas se débarrasser d’elle aussi facilement.
       


         
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@Constantin de St Hilaire  &  @Aimable E. De Bayard
Aimable E. De Bayard
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Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
- Bon pour un item chez May
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Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
Pièces : 3901

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Aimable E. De Bayard
Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
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Mer 30 Juin - 9:55
L’étreinte de l’homme lui parait si douce, comparée à son corps fait de muscles et d’os saillants.

La tendresse de ses gestes, la douceur de sa voix, mettant à bas toutes les défenses qu’aucun acier n’aurait su percer. Constantin est le seul homme sur cette terre à s’être frayé un chemin jusqu’à son cœur sans avoir à le faire saigner ou pleurer.

L’avoir dans ses bras le soulage d’un fardeau qui pèse depuis trop de jours sur ses épaules. Son front se libère de ses rides soucieuses, son regard s’éclaire d’une affection qu’aucun mot ne peut retranscrire. Lorsqu’il se recule d’un pas, c’est par pudeur, mais aussi, pour mieux l’observer, s’assurant qu’aucune blessure ou cicatrice ne perce la peau de son ami. Il ne remerciera jamais assez Dieu de l’avoir protégé.

Ses yeux ne sont clairs qu’un instant, avant qu’ils ne s’obscurcissent sous ses sourcils légèrement froncés. La vue de Calla attise l’Ouroboros et une méfiance viscérale, une rage qu’il ravale sans effort au fond de ses viscères quand Constantin embrasse ses joues.

Le contact de ses lèvres sur sa peau rugueuse, creusée sous les affres du temps, de la fatigue et des blessures. Les larmes, le sang et la sueur ont gravé des valons au coin de ses lèvres, de ses yeux, s’étirent jusqu’à ses tempes, l’histoire écrite à même la chair. La bénédiction ne soulage pas tous les maux : la honte pousse Aimable à courber l’échine. Il a peur, naïvement, stupidement, que Constantin sente le contact de sa barbe de quelques jours : raide, brune, des dards qu’il arrache méthodiquement sans réussir à totalement s’en débarrasser. Ou pis encore… Qu’il sente, sous ses lèvres, un mouvement fugace et étranger. Heureusement, l’Ouroboros a son attention focalisée sur Calla, qu’il surveille sans se manifester.

Quand la main bienveillante du prêtre s’égare dans la tignasse d’Isabeau, le voilà qui s’enfuit dans un éclat de rire. L’enfant mêle sauvagerie et affection maladroites, finissant déjà dans les jupons de Calla avant de rétracter sous le regard autoritaire de sa mère. La boutade de Constantin fronce son nez et ses sourcils broussailleux, mettant en valeurs les tâches de rousseur étalées sur ses joues rondes.

_ Je suis pas un lutin ! Je suis Le Grand Chevalier Isabeau ! Seigneur des Montagnes et Roi des vaches !

Richard esquisse un sourire amusé aux remarques échangées, se contentant de lever les yeux au ciel à la remarque de son petit frère. Sa maturité surprend toujours sa famille, particulièrement sa mère qui se demande bien de qui il a hérité de telles manières…  Enfin, sa timidité, on sait de qui il la tient ! A l’invitation de Constantin, Richard s’avance bien plus volontiers, un sourire plus franc éclairant son visage. Il redevient alors enfant. Ses yeux épanouis d’une joie innocente et d’une impatience infantile, levant un regard empli de respect vers Constantin.

_ Un peu… Mais je suis très heureux que vous soyez venu pour l’occasion, mon Père ! Ca me fait plaisir ! J’avais oublié que vous étiez si grand…

Avoue Richard dans un petit rire, baissant humblement la tête devant Constantin pour réunir ses mains contre son ventre, se dandinant d’un pied sur l’autre. Constantin avait déjà vu cette posture, il y a de cela une petite dizaine d’années, peut-être plus… Quand Aimable et lui s’étaient rencontrés pour la première fois. Relâché par l’homme de foi, Richard se recule d’un pas et s’approche de Calla, qu’il salue en lui baisant la main.

_ Bonjour, Madame.

Richard se recule. A la mention des gâteaux au beurre, Isabeau se dirige directement vers Calla en ouvrant de grands yeux – jusqu’à ce que son frère interpose son bras. Eleanor leur adresse un regard, son visage empli de tendresse, elle s’approche pour récupérer le baluchon entre ses mains. Des mains potelées et usées par le travail. Alors, Isabeau se dégage de Richard pour s’approcher de sa mère, les yeux brillants de gourmandise, élevant ses mains vers sa mère.

_ Tu veux que je t’aide à porter, maman ?

_ Pour que tu manges des gâteaux en douce, polisson ? Tu n’apprendras pas la vache à meugler, réplique-t-elle avant de sourire à Calla, Merci pour ces gâteaux… Comme vous le voyez, ils ont déjà du succès. Venez donc en ma compagnie, laissons les hommes entre eux, nous avons des choses plus intéressantes à discuter.

Eleanor ouvre précautionneusement le baluchon pour mettre à la vue de tous les biscuits au beurre. Isabeau a déjà la bouche entrouverte et ravale goulûment sa salive. Richard lui-même s’adonne à la tentation et s’approche de quelques pas. Aimable, quelque peu de côté, ne peut pas retenir un regard en direction des gâteaux et fronce légèrement le nez pour réfréner l’envie d’y goûter.

_ Juste un, on ne va pas tarder à manger, accepte finalement Eleanor. Elle en prend un, qu’elle donne à Isabeau, Mange doucement, pas tout d’un coup !

Puis un autre à Richard. Elle en propose un à Aimable, qui hésite, avant de le prendre pour l’approcher de ses lèvres. Aimable cligne des paupières, louche sur le biscuit et finit par le récupérer.

_ Merci…

_ Bien ! Souffle Eleanor, satisfaite, avant d’en proposer à Constantin et à Calla, Prenez des forces avant la marche !

Une fois qu’ils se sont servis, Eleanor en prend deux qu’elle glisse avec gourmandise entre ses lèvres. Outré, Isabeau écarquille les yeux.

_ Maman ! T’en as mangé deux ! Râle-t-il.

Eleanor affiche un sourire victorieux.

_  Je suis la maîtresse de cette maison. J’ai tous les droits. Puis si je vous laissais faire, vous mangeriez tout et je n’aurais plus rien. Je me suis fait avoir une fois, ça n’arrivera plus !

Eleanor replie le baluchon, qu’elle glisse sous son bras avant de lever les yeux vers Calla. Alors, seulement, elle semble remarquer sa pâleur et s’approche de quelques pas en clignant des yeux.

_ Vous êtes si pâle… On m’avait dit qu’à Paris, les bâtisses étaient grandes, mais de là à cacher le soleil de la sorte ! Avez-vous besoin d’un chapeau plus grand ou d’un foulard ? Le soleil est haut, aujourd’hui, s’inquiète-t-elle en l’invitant à la suivre.

Eleanor s’éloigne en compagnie de Calla. Elles traversent la cour centrale, passant près des serviteurs qui débarrassent leurs affaires et les installent dans la maisonnée. Calla peut, à loisir, étudier l’intérieur de la cour délimitée par de hauts murs. Un portail en bois permet d’y entrer ou d’en sortir. Sur leur gauche, les écuries abritent quelques montures, ainsi qu’une porte en bois. Eleanor la désigne fièrement.

_ De l’autre côté du mur, se trouve mon étable ! C’est là où les vaches s’abritent pour l’hiver ! C’est plutôt pratique d’avoir installé ça près de la maison, ça nous donne du purin pour le jardin et si je veux aller les traire, je n’ai pas besoin de traverser tous les champs ! Comment vous occupez-vous, à Paris ?

Elle ne connaît pas la vie d’une femme en ville. Elle, elle a toujours mené une vie faite de travail. Il y a toujours à faire ! Surtout avec une famille comme la sienne.

La grande demeure d’Aimable et sa famille se trouve devant elles. Sur deux étages, son toit fait en Lauze est incliné pour permettre la chute de neige. La porte de la demeure est grande ouverte et l’on entend la présence d’autres personnes à l’intérieur… Eleanor s’avance d’un pas et sourit à Calla.

_ Je ne sais pas si Constantin vous a parlé de nous… Notre famille est assez nombreuse ! Aujourd’hui, Ulric est à la maison, Côme et Marie se trouvent dans les champs. Je n’ai pas encore croisé Hildegard, peut-être s’est-elle mise dans un coin pour être tranquille… Je la comprends ! D’ailleurs, où est-ce qu’ils sont passés mes petits marcassins ?

Inquiète, elle se retourne. Richard et Isabeau s’éloignent en compagnie d’Aimable et de Constantin. Eleanor s’apaise et sourit avec douceur… Avant d’ouvrir de nouveau le baluchon, récupérant un biscuit qu’elle glisse malicieusement entre ses lèvres.

_ Ils sont vraiment bons ! Se réjouit-elle, Merci encore !

Pendant ce temps, Aimable joint les mains dans son dos pour marcher aux côtés de Constantin. Ils franchissent le portail en bois et commencent à gravir le flanc d’un pré escarpé. Près d’eux, l’étable et les vaches qui paissent paisiblement. Marguerite se contente d’observer d’un œil curieux la venue de cette grande brindille, qu’elle salue d’un meuglement puissant.

Isabeau court à la suite des deux adultes, échangeant quelques coups d’épée en bois avec Richard, venant devancer les deux comparses dans un éclat de rire.

Aimable esquisse un sourire et adresse un regard à Constantin.

_ Je suis très heureux de vous voir, mon ami. J’ai… bien reçu tous vos courriers.

Aimable baisse les yeux et récupère la croix d’argent, autour de son cou, pour y refermer songeusement sa main.

_ … Je vous remercie de votre confiance envers moi. Et je puis vous assurer que j’aurais respecté à la lettre toutes vos instructions. Malgré… malgré ma curiosité, j’aurais obéi.


Il redresse les yeux vers le pré qu’ils remontent, lentement mais sûrement. Devait-il lui avouer être allé jusqu’à Evreux pour le trouver ? Pour le protéger, s’il l’avait pu. Il ne se sentait pas encore prêt à le lui dire.

_ J’ai conscience que vous êtes… mêlé à des histoires dangereuses. Et qu’il vous est probablement délicat d’en parler. Mais sachez que je suis là comme vous l’avez toujours été pour moi. N’ayez pas crainte de me parler. J’ai vu et j’ai entendu des horreurs qu’aucun homme ne peut connaître mais j’ai su… tenir. Votre amitié est l’un des boucliers de mon humanité. Je sais que grâce à vous, elle ne faillira pas.


Il murmure, sur le ton du secret. Ses yeux n’osent plus s’unir à ceux de Constantin, et il sent son cœur battre puissamment dans sa cage thoracique. Il se sent comme un homme en équilibre, craignant de basculer, de mettre à bas leur amitié ou de perdre sa chance… d’être un soutien pour l’homme qui l’a toujours aidé.

_ Alors n’ayez pas peur pour moi. Pour vous, je peux affronter tout ce qui se présente à moi, ou tout ce qui vous menace. Comme je suis apte à écouter ce qui vous préoccupe, ce que vous ressentez, tout ce dont vous pourriez avoir envie de… de dire. Mes lèvres seront scellés et tout ce dont nous parlerons sera enfoui au plus profond de moi, là où personne ne viendra l’y trouver. Vous pouvez avoir confiance en moi.

Aimable hésite mais lève la main, la refermant tendrement sur l’épaule de Constantin pour la lui serrer.

_ Vous n’êtes pas seul. Et Dieu n’est pas le seul à vos côtés, sourit-il pour l’encourager.

Nous SOmmMES LA


@Calla @Constantin De St Hilaire
Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

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Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3815
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine

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Constantin de St Hilaire
Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
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DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine
Jeu 8 Juil - 0:46
Take me there, take me whole


Loin de Paris, le rire de Constantin sonnait différent. Un peu plus fort, un peu plus naturel, décidément plus chaleureux comme un rayon de soleil perçant un ciel nuageux depuis trop longtemps. Regardant Richard et son frère - l'autoproclamé roi des vaches, papillonner autour des gateaux de Mademoiselle Calla qui semblaient déjà rencontrer un grand succès, le prêtre joignit les mains et souffla quelques instructions sommaires aux domestiques qui finissaient de décharger leur convoi. Ce paquet irait au personnel, celui-ci était pour les enfants mais ils auraient tout le temps de déballer leurs cadeaux après la cérémonie ou au dîner, ce sac était à mettre de côté pour Côme et celui-là pour l'abbesse De Bayard quand elle passerait dans les parages. Et n'oubliez pas celui du fond qui était pour Sir Ulric.
Ainsi. lorsqu'Eleanor lui tendit un biscuit, le prêtre secoua doucement la tête :

▬ Oh merci c'est gentil mais c'est pour vous...

Ceci dit, il ne s'agissait que d'un refus d'apparence, sa main avait déjà attrapé la gourmandise qu'il fit aussitôt disparaitre dans une de ses poches parce qu'il comptait bien partager avec Côme.
Et puisque comme prévu Eleanor entrainait Calla pour un tour du domaine, Constantin poussa un soupir de soulagement en les regardant partir avant de laisser Aimable le guider vers les champs, accompagné des deux enfants qui toujours aussi excités de sa visite, gambadaient à leurs côtés. Passée la cloture, il s'arrêta un instant pour contempler le pré, la colline, puis les bâtisses dans son dos et l'horizon teinté d'orange. Ses doigts effleurèrent le bois rugueux de la palissade cherchant à se piquer contre une écharde  ou un rebord comme pour s'assurer qu'il n'était pas en train de rêver. Tout semblait si... si idyllique. Comme un songe, peut-être le tableau d'un paysage tranquille aux couleurs champêtres.
Le meuglement d'une vache le fit sursauter si fort qu'il fut arraché de ses pensées. L'évêque se rattrapa à la cloture pour ne pas trébucher puis reprit sa marche, accélérant le pas pour arriver à la hauteur d'Aimable et se risquer à glisser son bras sous le sien. Il s'apprêtait à répondre qu'il était également heureux de ses retrouvailles quand la mention de ses dernières lettres lui arracha le sourire qu'il avait sur la figure. Son regard tomba brusquement sur ses pieds, la honte s'étant dessinée sur son visage.

▬ Oh. Oui les lettres. Devaient-ils en parler ? Lui n'en avait aucune envie. Et pourtant il savait pertinemment qu'il devait des explications à son ami. Seulement, il n'était pas en position de pouvoir lui révéler quoi que ce soit. Si l'Église souterraine venait à s'intéresser à Aimable, si elle découvrait le démon étrange qui vivait à l'intérieur de lui alors... Un frisson lui parcourut le corps. Il ne fallait pas y penser, pas penser à de choses aussi affreuses. Ses yeux suivaient la course des garçons sans les voir, son esprit déjà emporté ailleurs, emporté loin de la campagne, des champs, du coucher de soleil et des cris des marmots. Loin sous la terre, dans le dédale lugubre et sombre des ruines d'Évreux. Je sais que vous auriez obéi mon ami et pour ça, je vous en suis éternellement redevable. Avec lui, son journal seul témoin de tous ses cauchemars se serait évanoui dans les flammes. C'était pour le mieux. C'était justement au nom de leur amitié qu'il gardait pour lui les horreurs que le chevalier évoquait. Comment Aimable aurait-il pu les connaitre d'ailleurs ces horreurs ? Toutes ces créatures sinistres honnies de Dieu et de la violence inouïe qui les accompagnait. Tout le sang versé par la Comtesse et les cadavres entassés dans des statues de marbre. Pouvait-il seulement les imaginer ? Et si tel était le cas pourrait-il les comprendre ?
Avait-il surtout besoin de les comprendre ?

Constantin prit une grande inspiration.

▬ Je remercie tous les jours le Seigneur dans mes prières d'être à mes côtés et croyez-moi, il y a peu de choses en ce monde que j'estime autant que votre amitié Aimable. On en revenait à la conversation dans les jardins du palais. En pire. Ses doigts tapotaient malgré lui nerveusement le bras de son interlocuteur dont il fuyait le regard. Cependant, il y a des choses que le secret pontifical m'interdit de partager. Je sais également que vous ne m'en voudrez pas si je vous réponds qu'il est de mon devoir de vous garder éloigné de certaines affaires propres à l'Église. Ceci dit... Il s'assura rapidement qu'Isabeau et Richard n'étaient pas à portée d'oreille puis reprit à voix basse, se penchant sur vis-à-vis pour lui avouer : Si vous avez entendu parler des disparitions dans la région d'Évreux je pense que vous pouvez aisément imaginer certaines des choses atroces qui ont pu s'y passer. J'ai justement été dépêché pour enquêter sur place et si je ne puis partager aucun détails sur cette histoire, le jugement du Comte d'Orambre étant toujours en cours, sachez que j'ai été confronté à moults choses déplaisantes dont ce qui restait des jeunes victimes et la félonie de leur tueur. Et il avait honte de l'admettre mais au fond de lui-même, il espérait presque que la colère divine s'était abattue sur l'âme damnée de la Comtesse après son trépas.

Se redressant pour scruter les alentours du haut de la colline, il haussa les épaules  :

▬ Mais assez parlé de choses tristes, c'est bientôt jour de fête ! Ne vous inquiétez pas pour moi Aimable vous avez déjà assez de cheveux blancs pour moi ! Railla-t-il avec un sourire taquin avant de pointer au loin une silhouette assoupie dans l'herbe. Mais n'est-ce pas là votre frère ? Haussant la voix. CÔME ! VIEUX RAT ! YOUHOU ! Tu ne viens même pas saluer le grand cardinal en personne ?

Si les lèvres de Constantin étaient scellées, son coeur était lui grand ouvert et battait comme jamais au milieu de ces montagnes et des pâturages verdoyants. Son coeur était, pour une fois, vivant.


@Aimable E. De Bayard & @Calla

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Dim 11 Juil - 7:53

         
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Calla observa tout ce petit monde papillonner et batifoler autour d'elle en silence. Le Grand Cardinal ne mentait pas donc lorsqu'il avait mentionné le caractère bien bavard et énergique de la famille de Bayard. Pourquoi mentirai-il de toute façon ? Le mensonge est un pêché et pieux comme il était, il n'aurait aucune raison de le faire.

Constantin et Aimable en pleine conversation, elle fut donc bien obligée de répondre à la maîtresse de maison, pour ne pas paraître impolie. Elle avait déjà l'air effrayante... Si en plus la "cousine" du prêtre était impolie...

-C'est très gentil de votre part, j'accepte volontiers votre chapeau. Je n'ai effectivement pas l'habitude du soleil.

À vrai dire, être sans son chapeau de sa tenue de chasseuse était étrange. Elle s'était habituée depuis qu'elle s'occupait des jardins de Notre-Dame mais si elle avait l'occasion d'avoir un couvre chef, elle n'allait pas dire non.

Les hommes partis de leur côté, l'infant suivit donc Eleanor qui lui fit faire un tour du domaine tout en accompagnant de sin petit commentaire, ici et là. Calla nota soigneusement les lieux, dans un coin de sa tête, memorisa les possibles entrées et sorties, l'emplacement des pièces, des différentes bâtisses. L'écurie, la grange... Eleanor était vraiment la maîtresse de maison et elle en était fière.

-Je m'occupe des jardins de la Cathédrale de Notre-Dame où officie le Grand-... Mon cousin...

Elle avait encore du mal à s'y faire à cette couverture. Ce n'était pas systématique, elle devrait faire attention à cela.

-Il m'a effectivement parlé de vous et semble beaucoup vous apprécier. Et je comprends mieux pourquoi après vous avoir rencontré.

Après les derniers événements qu'avait traversé Constantin, elle comprenait aussi un peu mieux cette envie de partir loin de Paris pour venir se reposer ici. Malgré l'agitation des lieux, il en ressort un côté paisible. Difficile de croire que des créatures de la nuit rôdent dans le coin. Mais ces creatures pouvaient parfaitement se fondre parmi les humains. Elle était elle-même une preuve vivante, après tout.

-Peut-être puis-je vous aider d'une quelconque façon ? En cuisine par exemple? Pour vous remercier de votre accueil, encore une fois.

Vouloir retourner auprès du Grand Cardinal dans l'immédiat n'était pas possible alors autant être un minimum productive. Et puis, une paire de main en plus pouvait accélérer l'arrivée du repas.
       


         
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Aimable E. De Bayard
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Aimable E. De Bayard
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Mar 27 Juil - 14:49
Voyant Constantin s’attarder, Aimable ralentit instinctivement le pas.

Les bras croisés dans le dos, le Chevalier se tient droit. Et si les yeux du Cardinal s’élèvent vers le ciel, c’est vers ses prunelles qu’Aimable dirige humblement son regard. Attentif, à son habitude. Observant ses traits avec une inquiétude apaisée de tendresse. S’il s’écoutait, il s’approcherait pour effleurer son épaule de la sienne. Pour se perdre en silence dans la contemplation de ce qui a été son refuge, son monde. Au-delà de ces montagnes, il reste si difficile à croire qu’il existe des grandes villes, des hauts titres, des devoirs autres que celui de vivre, d’aimer et d’aider son prochain. Un univers empli de misère et de vipères, bien différent de ses terres que l’on dit « sauvages »… Une aristocratie dont les crocs sont bien plus longs que ceux des loups qu’il croise.

Et Constantin vit au sein de cette meute, brebis aux yeux doux et au pelage clair. Aimable sait qu’il est sûrement souillé, après tout, aucun être en ce monde ne sait préserver sa pureté… Mais combien même sa laine serait elle tâchée de poussières, de larmes ou de sang, Aimable verrait toujours en lui son incroyable bonté. Il l’aime, d’un amour impossible à avouer et plus difficile encore à nommer, ce n’est pas l’amour d’un frère, ni celle d’un amant, ce serait salir leur amitié qu’y croire qu’un quelconque désir viscéral entache ses sentiments. C’est une affection qui le poussera à le suivre jusqu’aux enfers.

Il est heureux de voir l’homme s’épanouir ici, avec eux. Son rire le fait sourire et timidement, Aimable baisse les yeux, retenant difficilement de se gratter la nuque sous la gêne. Puis enfin, ils reprennent leur marche. En quelques enjambées, Constantin le rejoint et son bras se glisse sous le sien. Aimable le laisse se tenir à lui, lui qui n’aime pas qu’on le touche ne cherche plus à se dégager.

Depuis quelques mois, le Chevalier se sent prendre en confiance. Est-ce avoir été promu Chevalier Instructeur ? Peut-être. Quoi qu’il en soit, il s’égare sur des terrains qu’il n’aurait jamais osé emprunter autrefois. Une bravoure qui semble intimider son ami, assez pour que sa grande charpente s’incline sous le poids d’une émotion qu’il ne comprend pas. Inquiet, Aimable raffermit la pression de son bras contre le sien – comme s’il pouvait l’aider à tenir debout. Le décharger de son fardeau. Et s’il ne peut pas le porter à sa place, il offrira toute sa force à Constantin pour lui permettre de se tenir droit. Fier.

Il écoute en silence, laissant ses yeux fixer le sol à leur tour pour épargner son ami de sa curiosité assoiffée. D’ailleurs, il veille à serrer les mâchoires pour retenir ses questions – les réponses viennent une à une, au compte-goutte, et il prend le temps de laisser chacune d’entre elles soulager sa réflexion.

Evreux. Ce mot, si dénué de sens, lui arrache un frisson. Il s’y est rendu, il a cherché Constantin, jusqu’à apprendre qu’il avait bien quitté ces lieux. C’était un lieu sombre, obscur, lugubre. Assez pour qu’une étrange satisfaction l’ait saisi à la gorge ; les mâchoires de l’Ouroboros ont arraché les siennes d’un sourire, ce jour là. Aimable préfère chasser ce souvenir d’un battement de paupières, essayant d’ignorer le poids qui pèse dans sa cage thoracique.

_ … C’est affreux. Je suis désolé que vous ayez eu à voir telles horreurs. Si vous souhaitez en parler… Je serais votre oreille. En attendant, je garderai sous silence vos aveux. Je vous remercie de m’en avoir fait part… J’avais… besoin de réponses.

Aimable a une petite moue en déviant le regard, jusqu’à sentir Constantin se relever. Un sourire éclaire pudiquement le coin de ses lèvres, alors que ses prunelles se plissent avec malice.

_ N’ayez crainte. Cette inquiétude est gage de mon affection ; et elle n’est pas un fardeau. Loin de là.

Il finit par tourner les yeux. En haut de la colline, se trouve le superbe jardin entretenu par les serviteurs. Parmi quelques pommiers, Côme se repose.

L’homme est semblable à ce qu’il a toujours été. Plus petit que ses frères, plus trapu, l’âge et la gourmandise ont apaisé ses traits ; il affiche de belles joues rondes, rougies par le soleil, un ventre bedonnant sur lequel il a joins ses mains. Ses cheveux bruns coupés courts laissent échapper quelques mèches malicieuses, qui retombent sur son front clair. Le prêtre entrouvre un œil paresseux, avant de sourire et refermer les yeux.

_ Le Grand Cardinal semble bien motivé à marcher jusqu’à moi, pourquoi m’embêterais-je à descendre ?

_ Fainéant, soufflent Aimable et Marie ensemble, affichant le même sourire amusé.

Car Marie est là.

Elle est assez grande, pour une femme. Elle a hérité d’Ulric et d’Aimable des pommettes austères, des mâchoires bien dessinées ; ses joues paraissent creusées, accueillant en leur sein le sommet rocheux qu’est son long nez. Il surmonte, malicieux, des lèvres pleines et généreuses qui s’éclairent d’un sourire si grand ! Qu’il atteint ses yeux. Des yeux d’un bleu d’acier, étrangement adouci par ses cernes. Les cernes d’une mère. Entre ses bras, se repose son dernier né, un poupin dont elle caresse la joue avec tendresse.

Vigoureusement, Marie se relève. Sa chevelure brune, lourde et épaisse, difficilement retenue en un chignon complexe, se détache en longues mèches qui s’évade le long de ses épaules. Son corps porte encore les traces de sa grossesse récente, une poitrine lourde et des hanches ouvertes, malgré un ventre déjà creux…  D’un pas habitué, Marie descend la pente et Aimable, inquiet, s’avance d’un pas. Sa benjamine le salue de la main, et, tout sourire, vient jusqu’à Constantin qu’elle accueille d’une révérence taquine.

_ Grand Cardinal…, salue-t-elle, ses yeux emplis d’espièglerie, Je souhaitais vous prévenir pour la naissance de Bastien mais je n’ai pas encore eu le temps de vous écrire…

_ Tu devais rester alitée, glisse Aimable dans une petite moue.

_ Une semaine et c’est ce que j’ai fait ! Répond Marie dans une petite moue, caressant tendrement le crâne de son bébé, D’ailleurs, as-tu remarqué que je ne participe pas à la préparation ? Ce n’est pas l’envie qui m’en manque.

_ Fainéante, réplique Côme dans un grand sourire moqueur.

Marie lève un sourcil et se retourne à demi.

_ C’est ça, viens donc rouler en bas de la colline et nous en reparlerons. Je vous retrouve plus tard, les hommes.

Marie glisse près d’Aimable, caressant tendrement son bras avant de s’esquiver vers les jardins. Elle a invité les enfants de l’orphelinat, que Richard et Isabeau vont rejoindre au sommet de la colline. Côme, lui, finit par se redresser dans un grognement, rejoignant son frère et son ami en quelques pas. Avec force, Côme referme ses bras autour de la taille de Constantin pour le serrer contre lui, tapotant son dos du plat de la main.

_ Alors ? On étouffe pas trop, entre ton titre et les grandes maisonnées de Paris ? S’intéresse Côme en se reculant d’un pas, Qu’est ce que tu deviens ? Aimable me donne bien de tes nouvelles mais ce n’est pas le plus loquace de la famille… Il faut croire que j’ai hérité de toutes nos capacités d’élocution ! Et des kilos que les autres ne prennent pas, ricane-t-il en tapotant son ventre.

Aimable se contente d’un sourire en haussant les épaules.

_ Mère n’a jamais été très loquace.

_ Ni Père, admet Côme dans une petite moue, Le Seigneur a probablement pensé qu’il faudrait bien que l’un d’entre nous sache rire et parler.

Du côté de Calla, Eleanor s’empresse de rejoindre l’étable. Petite aux formes généreuses, elle n’en perd pas moins de sa vivacité, rejoignant déjà Calla d’un pas légèrement sautillant. Un sourire aux lèvres, creusant ses joues rondes de charmantes fossettes, elle dépose fièrement un chapeau de paille tressée sur la chevelure immaculée de la jeune femme. Elle, elle se contente bien souvent d’un foulard ; le sien est encore noué à ses épaules, un cadeau qu’Aimable lui a fait à son retour de Paris. Les femmes ont l’habitude de couvrir leur chevelure.

_ Oh les jardins de la Cathédrale ! Ce doit être magnifique ! A quoi ressemblent-ils ? Quelles fleurs avez-vous ? Est-ce qu’il a fait planter ces orangers dont Aimable m’a parlé ? Je serais curieuse de goûter un… une orange ? Mais mon beau frère n’a pas apprécié, pouffe-t-elle. Il faut dire qu’Ulric, par pur réflexe, avait croqué directement dans l’orange et la peau aigre l’avait convaincu de se méfier…

Le compliment glissé par Calla surprend Eleanor qui, quelques secondes, cligne des paupières avant de rougir. Son rougissement met en avant le dessein de ses tâches de rousseur et, finalement, elle offre un sourire plus radieux encore à la jeune femme, les mains contre son ventre.

_Nous nous connaissons à peine, mais j’apprécie ce compliment. Il est de mon devoir de mettre à l’aise mes invités et je serais ravie que vous repartiez avec de beaux souvenirs de nous. Allons donc dans les cuisines !

La jeune femme grimpe les 2 marches en pierre qui permettent de rejoindre le salon.

_ Ulric, Belladone, je vous présente Calla ! Elle est la cousine de Constantin, elle restera quelques temps avec nous !

Déjà, Eleanor se contente de rejoindre la pièce sur la gauche… Le salon est une grande pièce, avec un toit assez bas, où se réunit habituellement la famille. Et tout un espace est occupé par la simple présence d’Ulric.

D’une taille impressionnante et d’une musculature écrasante, l’Ours Gris n’a en rien perdu de sa dangerosité. Assis sur un banc, adossé au mur, ses yeux d’un bleu acéré se contentent de glisser le long de ses paupières pour se planter dans les yeux de l’inconnue, qu’il observe avec attention. C’est un chien de garde, un faucon, un homme dont la force sauvage s’exprime par ses mains énormes couvertes de cicatrices, son nez tant de fois éclatés qu’il en est tordu, ses arcades si dessinées qu’elles recouvrent ses yeux d’obscurité. L’âge grisaille ses cheveux sombres, des douleurs anciennes contraignent ses épaules à se relâcher, et pour autant, il semble toujours prêt à agir.

Mais aujourd’hui, il n’est pas seul. Il tient la main fragile de son épouse. Aussi frêle que lui est solide.

Belladone se repose. Elle n’a jamais été réputée pour sa beauté, avec ses longues mâchoires tombantes, ses yeux continuellement tristes, sa silhouette famélique. Elle est un être éthéré, aussi discrète qu’effacée, qu’un simple coup de vent pourrait briser. Et son corps est précieusement blotti contre le corps solide de son mari. Les yeux clos, elle a le souffle lent, paisible, ses doigts osseux noués à ceux de l’homme à ses côtés.

Au premier regard, l’on pourrait s’inquiéter de les voir tous deux, mais les plus patients verront l’amour qui les unit. Un amour qui a grandi au fur et à mesure des années. Il a appris à voir la beauté dans ses manières si douces, lorsqu’elle regardait le soleil depuis la fenêtre, quand elle attachait sa robe ou nouait le foulard sur sa chevelure. Quand elle fredonnait une fois la nuit tombée ou que sa main si petite effleurait la sienne. Il lui a appris à s’aimer, lorsqu’il embrassait ses mains avant de partir au combat. Ses mains à présent ornées de bagues.

Des bagues en bois, des bagues en fer ou en cuivre, des bagues ornés d’éclats de pierres et celle qu’elle préfère le plus, l’alliance qu’elle a toujours autour de son doigt.

Elle avait eu peur de lui, le jour de leur mariage. Elle avait craint qu’il ne la brise, qu’il ne lui fasse du mal ; au final, l’homme s’était contenté de l’ignorer. Craignant d’être trop vilaine pour lui, elle avait tenté de se coiffer différemment, de cacher son corps sous des tissus plus épais ; jusqu’au jour où il lui avait demandé si elle était heureuse avec lui. Elle n’avait pas su quoi répondre – en fait, elle avait même fondu en larmes. Et il avait paru tout aussi malheureux qu’elle.

Comment ont-ils réussi à s’aimer, tous les deux ?

Il commença par lui laisser quelques fleurs qu’il avait ramassées dans le champ. Il faisait le feu, lorsqu’elle avait froid. Il allait chercher l’eau dans le puits quand elle se sentait fatiguée. Elle ? Elle apprit à le connaître. A voir qu’il n’y avait pas une once de brutalité sous son écorce si rude – pas envers elle en tous cas. Ni envers quelconque femme. Elle avait été surprise de le voir essuyer le vin lorsqu’elle en renversait, sans crier, sans s’énerver. Elle avait été prise de court lorsqu’il venait la voir aux cuisines simplement pour lui demander si elle allait bien, venant porter les casseroles quand elle n’avait pas la force de les soulever.

Belladone entrouvre les yeux, finalement, dévoilant ses prunelles d’un brun tendre. Elle lève les yeux vers son mari, et, suivant son regard, observe l’inconnue à qui elle offre un sourire timide, dévoilant ses grandes dents dont ses frères se moquaient sans cesse. Un signe de tête pour la saluer, avant qu’elle ne referme paisiblement les paupières, sereine.

Si Calla suit Eleanor, elle entre dans une cuisine toute en longueur, dont la seule fenêtre ouvre sur la cour. Eleanor récupère un panier de pommes, qu’elle renverse sur le plan de travail.

_ Nous allons les éplucher pour préparer une tarte aux pommes ! Ma spécialité ! D’où tenez-vous votre recette de biscuits d’ailleurs ?

@Constantin De St Hilaire @Calla
Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

inventaire

Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3815
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine

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Constantin de St Hilaire
Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3815
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine
Lun 16 Aoû - 1:03
Take me there, take me whole


Ce fut avec un hochement de tête silencieux que Constantin enfouit les paroles de son ami, là au fond de sa poitrine, dans un petit trou proche de ses cauchemars d'Evreux avec l'espoir qu'elles y mûrissent et prennent le dessus sur toutes les angoisses nées de cette éprouvante expérience. Et nul besoin d'en rajouter, le sourire lourd de sens et de confiance qu'ils s'échangèrent suffisait à clôturer le sujet. Et dans la façon qu'il eut de se détendre, de décrisper un peu les mâchoires et de relâcher les épaules, porté par la brise timide de la colline et nourri des rayons d'un soleil de fin de journée, flottait un merci qu'il n'avait pas le besoin de prononcer. Aimable savait déjà. Et lui savait qu'il savait. Que leur affection subsistait, existait sans avoir besoin d'être nommée.
Et puis il y avait Côme. Côme que le prêtre était bien trop heureux de retrouver également. Un collègue qui malgré les années semblait avoir gardé dans sa figure ronde et ses yeux pétillants les joies de leur jeunesse, de deux lurons ayant fait les 400 coups dans le monastère où ils s'étaient rencontrés. Et comme à chaque fois qu'ils se voyaient depuis presque quinze ans déjà, à sa rencontre Constantin était partagé entre une envie de lui pincer l'oreille en l'insultant ou de lui sauter dans les bras à la façon de deux garnements farouches.

Toutefois il n'eut le temps de faire ni l'un ni l'autre qu'une voix féminine lui fit tourner la tête :

▬ Marie ! S'exclama-t-il avec un sourire au moins aussi grand que le sien en s'avançant aussitôt vers elle parce que le nourrisson qu'elle tenait entre ses bras avait tôt fait d'éclipser tout le reste. Constantin nourrissait une tendresse toute particulière pour les nouveaux nés, tendresse mêlée d'amertume parce qu'à chaque fois qu'on lui flanquait un bambin dans les bras il pensait à sa jeune soeur morte de la rougeole avant même d'avoir bien connu le monde et il pensait également à ses serments qui lui interdisaient d'avoir sa propre descendance. Et si le Cardinal aimait tant la famille d'Aimable c'était bien parce qu'elle lui évoquait celle qui n'a jamais eu et qu'il n'aurait jamais vraiment dans sa vie quand bien même il aurait tant souhaité avoir sa propre petite maison pleine d'enfants et de rires.
Que Dieu soit avec vous et le petit Bastien. Ah si j'avais su la bonne nouvelle, je me serais arrangé pour partir plus tôt afin d'assister au baptême ! Et déjà il se penchait au-dessus d'elle pour mieux voir le nourrisson avec de grands yeux émerveillés, cherchant si l'enfant avait déjà hérité de traits similaires à son aïeul qu'il ne connaitrait malheureusement jamais mais dont il était déjà certain qu'il honorerait la mémoire. Mes félicitations ! Mais vous avez bien fait de ne pas m'écrire, je n'aurais pas reçu la missive avant de prendre la route. Tâchez de vous reposer tout de même. Richard et Isabeau, soyez sages et prêtez assistance à votre tante dès qu'elle en a besoin ! S'exclama-t-il en agitant la main en guise d'au revoir alors que Marie entrainait la marmaille ailleurs, laissant les trois hommes seuls et Constantin se faire enserrer par les bras de Côme.

▬ Oh si tu savais ! J'irais mieux si tu me rendais visite à Paris mais je comprends que tu aies peur d'y prendre des kilos en trop. Les soeurs t'adoreraient et te gâteraient trop parce que là-bas les gens y sont souvent gris et bougons ! Rit-il en se tortillant pour dégager ses bras et lui frotter sommet du crâne. Hé bien as-tu oublié les préceptes de notre chère Mère Supérieure - paix à son âme : Le silence est d'or et qui ne sait se taire, ne sait dire ! Ajouta-t-il joyeusement à la conversation, pas sûr d'en comprendre les sous-entendus parce que Côme et Aimable étaient les deux de Bayard qu'il avait le plus souvent fréquenté et qu'il n'avait jamais vraiment eu de mal à communiquer avec l'un comme l'autre. Et puis les femmes de la maison, qu'il s'agisse de Marie ou d'Eleonor lui semblaient elles, plutôt loquaces - dans le bon sens du terme ! À l'exception de la soeur ainée qui tenait plutôt du sévère Ulric bien entendu.

▬ Et toi alors ? Tu ne t'ennuies pas trop ici ? Ne me dis pas que ce ventre est le fruit de ton oisiveté tout de même parce que je suis sûr que je peux te dégoter quelques villages plus éloignés qui auraient bien besoin qu'on vienne leur prêcher les commandements du Christ ! Il avait glissé sous son bras, se plaçant entre les deux frères, au milieu de cette fratrie à laquelle il n'appartenait pourtant pas.  Tu restes pour la nuit au moins... et celle d'après ? S'empressa-t-il de l'interroger, non sans une idée derrière la tête. Tu dormiras avec moi alors ! Comme au bon vieux temps ! Dis Aimable est-ce qu'il ronfle toujours aussi fort ? Que je sache si je dois craindre d'être réveillé au beau milieu de la nuit en pensant que le ciel me tombe sur la tête !

Une plaisanterie d'apparence innocente mais qui visait en réalité à ne pas incommoder plus Aimable avec le fardeau de ses propres terreurs nocturnes qui le tirait parfois de son sommeil avec des cris et des sueurs froides. Constantin avait l'espoir qu'outre ses ronflements, la présence enjouée de Côme chasserait pour une fois ses démons.

▬ Et puis comme ça tu me raconteras les derniers potins de la région pas vrai ? Se tournant vers Aimable avec un regard presque suppliant, tel un enfant demandant une faveur à un adulte : Cela ne vous dérange pas Aimable ?

En souvenir du bon vieux temps oui... Celui où il pouvait fermer l'oeil sans être pourchassé par ses craintes et ses remords. Loin de l'Église souterraine, des serments cachés, des secrets sanglants là où la foi était jeune et elle était joviale. Les belles années ensoleillées d'une jeunesse écrasée par la Providence et toutes ses responsabilités.


@Aimable E. De Bayard & @Calla

Calla
INFANT - PEUPLE

inventaire

Inventaire : rapière d'élite - dague d'élite

Une broche avec une émeraude
Espèce : vampire infant ( 1er degré )
Emploi : fleuriste :: garde du corps du Grand Cardinal envoyée par l'église sous-marine
Situation maritale : célibataire
Histoire : www
Ses liens : www
Pièces : 3112
DC : Stani :: Ignacio :: Dahlia :: Charles :: Lars

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Calla
Inventaire : rapière d'élite - dague d'élite

Une broche avec une émeraude
Espèce : vampire infant ( 1er degré )
Emploi : fleuriste :: garde du corps du Grand Cardinal envoyée par l'église sous-marine
Situation maritale : célibataire
Histoire : www
Ses liens : www
Pièces : 3112
DC : Stani :: Ignacio :: Dahlia :: Charles :: Lars
Sam 21 Aoû - 19:37

         
J'ai respiré en entier pour une fois
w/ constantin de st hilaire et aimable e. de bayard

       
i was looking for a breath of life
Calla enfonça convenablement le chapeau de paille sur sa tête et suivit sagement Eleanor. Tout en observant les alentours mais interrompit sa contemplation lorsque la jeune femme lui posa des questions. Constantin lui avait prévenu qu’elle allait être assaillie de questions. Et elle s’y était préparé.

-On peut trouver des tulipes et des jacinthes dans les jardins, ainsi que des daphnés. Les orangers sont actuellement en pleine floraison et dégage une douce odeur. Pour ce qui est des jardins… Je pourrais vous les décrire mais il est toujours mieux de le découvrir par soi-même.

Du peu qu’elle en avait vu, elle voyait bien qu’Eleanor n’avait pas le luxe de quitter ce domaine pour venir à la capitale mais c’était son choix. Qu’elle vienne ou non ne changera pas grand-chose pour elle. Elle espérait que sa réponse soit suffisante pour qu’elle n’en pose pas plus. À l’intérieur, suivant silencieusement la jeune femme, elle retira son chapeau et salua Ulric et Belladone d’une modeste révérence, s’attardant à peine sur eux. Un couple bien atypique qu’elle relégua dans un coin de sa tête. Elle retint cependant le visage d’Ulric, étant l’aîné, de ce qu’elle s’en souvenait des paroles du Grand Cardinal.

-Je suis ravie de vous rencontrer. Je vous remercie de m’accueillir malgré mon arrivée intempestive, ajouta-t-elle avant de rejoindre Eleanor en cuisine.

Son regard cendre scruta brièvement l’unique fenêtre présente avant de les poser sur les pommes. Elle en prit une, la soupesa brièvement avant de s’emparer d’un couteau et de commencer à l’éplucher. Si elle prit quelques secondes pour lui répondre, sa main ne s’était pas arrêté pour autant, épluchant le fruit rouge d’une traite.

-Je tiens cette recette de mon père. Il en confectionnait souvent pour les enfants de notre village.

Ils en raffolaient. Calla se souvenait parfaitement des visages réjouis et excités des bambins qu’elle arrivait sur la place du village pour les distribuer. Une vision qui lui avait mis du baume au coeur mais qu’elle avait du abandonner rapidement. Comme pour beaucoup de choses.

-Si vous le souhaitez, je peux vous l’apprendre. Ce n’est pas très compliqué à faire.

Elle posa la première pomme épluchée dans un récipient et les épluchures dans un autre avant d’en prendre une nouvelle pour recommencer. Maintenant qu’elle y pensait, Béatrice aussi confectionnait des tartes aux pommes. Était-ce une spécialité française ? Elle n’avait pas encore cerné tous les us et coutumes de ce pays mais elle s’adaptait rapidement.
       


         
(c) codée par evangeline


         


@Constantin de St Hilaire  &  @Aimable E. De Bayard
Aimable E. De Bayard
HUMAIN - CHEVALIER

inventaire

Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
- Bon pour un item chez May
- 1 Onguent
Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
Pièces : 3901

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Aimable E. De Bayard
Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
- Bon pour un item chez May
- 1 Onguent
Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
Pièces : 3901
Jeu 9 Sep - 10:06


@Constantin de St Hilaire

Aimable sent les épaules de son ami se relâcher d’un poids. Soulagé, il se contente d’effleurer son épaule de la sienne.

Marie, rayonnante, laisse tout loisir au Cardinal d’étudier les traits joufflus de son bambin. Bastien a déjà la carrure d’un De Bayard, sa corpulence potelée laisse deviner une énergie qu’il défoule déjà à ruer dans les bras de sa mère. Marie, en réponse, raffermit tendrement son étreinte et le garde précieusement contre sa poitrine, le couvant du regard. Lorsqu’elle s’éloigne, Richard et Isabeau l’accompagnent, se dirigeant tout naturellement vers leurs compagnons de jeux : les orphelins dont Marie s’occupe. Des De Bayard, elle est celle qui exprime le plus aisément son affection, par une caresse, un regard, un rire. Très proche d’Aimable, elle l’est tout autant du reste de sa fratrie, dont Hildegard qu’elle mène avec malice. Elle est la plus fragile d’entre eux et elle sait jouer sur cette apparence trompeuse, mimant la fatigue ou le manque de force lorsqu’il s’agit de faire ses corvées… Qui aurait pensé qu’une femme comme elle soit, en fin de compte, si travailleuse ?

Côme est peut-être le plus oisif et encore. Derrière sa paisible apparence, l’homme est un esprit vif : dans combien d’aventures a-t-il entraîné Constantin ? Si tous les De Bayard dissimulent, sous leurs aspects austères, un goût pour le risque voire pour le jeu, Côme est le plus malicieux d’entre eux. Ulric se contente de jeux de force, Aimable est capable de plaisanteries d’enfant comme cette fois où il a initié une bataille de boules de neige… Côme, lui, a toujours le mot pour rire. L’étreinte échangée avec le Cardinal dure de longues minutes, alors que Côme, taquin, teste la résistance de son ami – il se contente de le bousculer gentiment, jusqu’à se faire frotter le crâne. Pouffant d’amusement, il se dégage et laisse les quelques mèches décoiffées retomber sur son front. Contrairement à Aimable, aucune ride ne perce son derme et aucun cheveu gris ne trouble sa toison brune aux reflets châtains.

_ Ah oui ? Dis donc, mon cher ami, n’essaierais-tu donc pas de  me convaincre de venir ? Comme si je craignais les kilos en trop ! Rit Côme en tapotant sur son ventre, Ce sont plutôt les sœurs qui devraient craindre pour leurs réserves. J’ai grandi dans un monde fait de mauvaises mines – si on ne compte pas Marie – ce n’est pas une ville qui va m’arrêter ! J’ai déjà su faire sourire Hildegard alors…

_ Sourire ?Répète simplement Aimable en levant un sourcil.

_ Oui ! Sourire ! Affirme Côme avec assurance.

_ Il est vrai qu’elle s’est moquée de toi la dernière fois où tu es tombé de cheval…

_ Comme quoi ! Aucun cœur n’est assez obscur pour me résister. Peut-être viendrais-je semer ma bonne humeur dans ces pavés grisonnants et quelques sourires viendront fleurir ma route, sourit Côme en croisant les bras sur son torse, Constantin se chargera d’adoucir les sols de pierre pour que j’y plante mes graines. En toute chasteté bien entendu.

Le sous-entendu fait grimacer Aimable, qui rougit légèrement. Côme ricane en levant les yeux au ciel.

_ Tu as deux enfants et tu es toujours aussi pudique, tâche-t-il avec malice avant de tourner les yeux vers Constantin. Aimable doit s’avouer surpris que Côme ait aussi vite changé d’avis : lui qui ne voulait pas aller à la Capitale… Comment Constantin s’y est-il pris ? A moins qu’il n’ait aussi d’autres raisons de monter sur Paris. De la part de son frère, cela ne l’étonnerait même pas.

_ Je me souviens davantage de toutes ces fois où notre Mère Supérieure m’a traîné par l’oreille que ses préceptes… Il faut croire qu’à force de vouloir agrandir mes esgourdes, elle les a déconnectés de mon esprit. Et puis ! J’étais plus occupé à écouter Dieu que les propos d’une femme encore plus austère que ma vraie Mère ! Comment même est-ce possible. Si ce n’eut pas été une épreuve pour tester la force de ma foi…

Constantin se glisse au bras de Côme qui, en réponse, le serre contre lui. Tendrement, le prêtre repose une main sur le bras de son comparse alors qu’Aimable se tient près d’eux, le port droit, les mains croisées dans le dos. Toujours cette allure militaire.

_ M’ennuyer ? Comment pourrais-je ! Je vais de village en village, j’aide Marie et son orphelinat, quand je ne vais pas à la chasse aux nouvelles dans les alentours, sourit Côme en haussant les épaules, De nombreux villages dans les montagnes n’ont personne pour assurer l’office. Je m’en charge et je passe mes journées sur les routes, à tâcher d’éviter les loups, les brigands et autres dangers ! Je ne puis que remercier Dieu d’assurer ma sécurité… Et Ulric et et Aimable de patrouiller dans les parages, reconnut Côme, Mon ventre n’est probablement que la volonté de Dieu qui a voulu étoffer ma silhouette. Je ne m’imagine pas avec les traits coupés à la serpe qu’ont les autres ! Où l’on se blesserait quand l’on viendrait embrasser mes joues ou saisir mes mains ! Et bien sûr que je reste ! Je compte bien profiter des festivités et voir la tête de Richard quand nous lui offrirons son cadeau.

_ J’espère qu’il lui plaira, murmure Aimable songeusement.

_ Bien sûr ! Quel enfant n’est pas heureux d’avoir son premier poulain ! Bon, Ulric ne compte pas. Il n’a jamais aimé « ces fichus canassons », bougonne Côme. L’imitation, en elle-même, est parfaitement réussie – mais lorsqu’elle s’applique sur les traits bienheureux de Côme, le résultat… est discutable. Assez pour qu’Aimable laisse échapper un rire bref qu’il dissimule derrière son poing, comme si Ulric aurait pu surgir pour tirer l’oreille de Côme.

_ Et je compte bien t’embêter cette nuit, Constantin. Nous avons tant de choses à discuter ! Des choses que seuls des hommes de Dieu peuvent comprendre et que seul Dieu peut pardonner, fait Côme en se signant, Mes maladresses et mes facéties ne m’ont pas quittée malgré l’âge.

_ A dire vrai, j’ignore qui ronfle le plus fort, entre Côme, Ulric… Et Hildegard, glisse Aimable. Pour une des rares fois, voilà qu’Aimable dévoile un visage depuis longtemps dissimulé. Celui d’un enfant, d’un adolescent malicieux, bien tapi derrière les traits usés. Côme s’étrangle d’un rire qu’il essaye d’étouffer, préférant abattre sa main sur l’épaule de son frère.

_ Si elle t’entendait ! Elle dirait que c’est Aube ! Rit franchement Côme.

Aimable hoche la tête et adresse un regard à Constantin.

_ N’ayez crainte. Nous avons placé vos chambres ensemble. Eleanor a fait préparer la chambre de votre cousine… A proximité. J’ignore si elle sera seule…

Elle devra l’être, songe-t-il. La Voix approuve d’un grondement lugubre. Elle devra l’être…

_ Cousine ? Ah oui ! Cette chère cousine, répète Côme, fixant Constantin du coin des yeux, J’ignorai que vous aviez une cousine… Vous m’en cachez des choses ! Comment est-elle ? Vous ressemble-t-elle ? J’espère que Dieu l’a épargnée de vos traits, taquine-t-il dans un sourire goguenard.

Côme s’éloigne, entraînant Constantin vers les jardins et, plus loin, la petite chapelle. Aimable met quelques secondes avant de leur engager le pas.

Elle ne lui ressemble pas. Vraiment pas. Sait-il ce qu’elle est ? Se demande-t-il. Faut-il lui dire ? Jubile la Voix. Aimable ne répond pas et accélère légèrement l’allure.

Que vient-elle faire ici ?


@Calla

Ulric se contente d’hocher la tête aux paroles de Calla. L’homme est un chien de garde massif, protégeant l’entrée de son seul regard d’acier. Sa seule chaîne semble être son épouse qui repose à ses côtés – s’il bouge, il pourrait la briser. Il reste docilement immobile et repose simplement son dos contre la pierre dans un grognement rauque. L’âge et les vieilles blessures ravivent les douleurs de ses articulations.

Eleanor, quant à elle, coupe avec habitude les pommes. Elle fredonne, un sourire aux lèvres, ses cheveux élégamment ramenés sur le dessus de sa tête : quelques mèches longent son visage rond, chutent au creux de son cou. Sur sa nuque s’esquissent des constellations de tâches de rousseur, qui s’éparpillent sur ses joues, étoiles filantes qu’Aimable a tant de fois effleurées. Combien de vœux a-t-il susurré contre sa peau rosée ?

_ Si nous venons sur Paris, pourrez-vous me faire visiter les jardins à vos côtés ? Nous avons quelques jonquilles, des narcisses, des crocus… Les tulipes font partie de mes fleurs préférées ! Avoue-t-elle dans un sourire radieux, Elles sont si colorées ! Si simples et résistantes ! A mon image !

Elle offre un clin d’œil à Calla avant de rire. Eleanor, Côme et Marie, lorsqu’ils sont réunis, sont un déluge de bonne humeur sur le reste de la fratrie… Avec eux, même la pire des pluies devient l’occasion de se réjouir.

_ Et vous ? Quelle fleur vous conviendrait ? Demande curieusement Eleanor en finissant d’éplucher les pommes qu’elle met dans un panier. Elle les apportera aux vaches ou au cochon pour sucreries.

_ Une pâleur comme la vôtre me rappelle celle des Edelweiss, avoue-t-elle avant de lever les yeux avec surprise, Votre Père ? Oh. Il est rare qu’un homme cuisine. J’ai bien tenté d’enseigner mes recettes à Aimable mais… Oh il est habile avec un couteau, mais il est d’une impatience ! Et d’une gourmandise impossible ! Soupire-t-elle avec tendresse, Combien de fois l’ai-je surpris à grignoter ce que je devais faire cuire ? Le Cardinal est-il aussi vorace ?

Une question qui ne demande pas tant de réponse, alors qu’elle coupe les pommes en fines lamelles. Elle s’applique et, malgré ce qu’elle dit de son mari, voilà qu’elle glisse un morceau de pomme entre ses propres lèvres pour s’en régaler.

_ Oh oui ce serait avec grand plaisir ! De quel village venez-vous ? Dans quelle partie de la France ? J’ai déjà rencontré le Prince de… Suède je crois ? Ou quelque chose comme ça. Ou le Duc ? Je l’appelais au final par son prénom plus que par son titre… mais il m’a parlé de terres enneigées, semblables à celles de nos plus hauts sommets. Un jour, peut-être, je voyagerai, glisse-t-elle dans un sourire rêveur, C'est un brave jeune homme ! Courageux, valeureux, avec un coeur généreux. J'ai beaucoup d'affection pour lui. J'espère qu'il vous sera permis de le rencontrer !

_ Votre père était attentionné, de préparer tout cela pour les enfants. Ils devaient être ravis… Et il devait l’être en voyant la joie qu’il semait. Marie, ma belle-sœur, tient un orphelinat et il est vrai que je prends grand plaisir à leur apporter du pain ou des tartes. Il n’y a pas plus grand bonheur que celui qu’on partage.

Eleanor hésite mais, avec une tendresse maladroite, effleure la main de Calla du bout des siens. Ses doigts sont potelés, protégés d’une peau abîmée par le travail de la terre. De la cale, quelques cicatrices, discrètes. Une réelle chaleur s’en dégage.

_ Je suis heureuse que le Cardinal vous ait convié et j’ose espérer que cette situation n’est pas pénible pour vous. Il n’est pas toujours aisé de rejoindre une demeure où l’on ne connaît personne mais si je puis faire quoi que ce soit pour rendre votre séjour agréable, n’hésitez pas à m’en faire part. Bon, cependant, je vous préviens : je ne pourrais pas faire taire les ronflements de certains, murmure-t-elle avec connivence avant de pouffer malicieusement en se remettant à la tâche.

Aimable comme Eleanor souhaitent protéger. A leur manière. L’un, en isolant le danger – s’isoler lui ou les autres. L’autre, en acceptant, en aimant. Avec une naïveté et une simplicité déconcertantes.


Mention de @June Van Heil dans la partie de Calla !
Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

inventaire

Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3815
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine

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Constantin de St Hilaire
Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3815
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine
Lun 20 Sep - 0:50
Take me there, take me whole


Comme toujours, Côme savait s'y prendre pour faire rire Constantin. Et si le sous-entendu était graveleux, il n'en était pas pour le moins amusant aux oreilles du Cardinal qui avait assisté (pour ne pas dire participé) aux déboires du légendaire Frère Côme, petit coquin du monastère. Même les ecclésiastes avaient le droit à une vie avant de prêter serment.

▬ C'est peut-être justement parce que tu as un peu trop fréquemment fait sourire une soeur que tu ne viens pas à Paris, dis ? Enchaina-t-il en donnant un coup de coude à son confrère. Entre eux, ils pouvaient bien se permettre ce genre de plaisanteries qui évoquaient leur jeunesse où les moeurs étaient plus libres et les rires plus fréquents.

Ce fut ainsi en se laissant porter par les bêtises du joyeux De Bayard qu'il redescendit de la colline, admirant encore une fois la douceur idyllique et encore sauvage de cette nature apprivoisée par la présence de la famille, interjetant de temps en temps quelques commentaires dans la conversation :

▬ Et qu'as-tu donc à redire aux traits coupés à la serpe et aux mains osseuses ? Couina-t-il avec un air faussement blessé parce que s'il n'était pas du même sang, il se reconnaissait parfaitement dans cette référence aux portraits taillés dans la pierre de la famille, à l'image abrupte des chaines de montagne découpant la frontière.
Un poulain ? Quelle merveilleuse idée, Richard va être aux anges !

Mais le rire du prêtre s'étouffa un instant dans sa gorge lorsqu'il fut question de ronflements. Non pas qu'il doutait du fait qu'Hildegard puisse ronfler au moins aussi fort que son ainé, seulement comment expliquer gentiment que les bruits que lui produisaient pendant son sommeil étaient d'une toute autre nature ?

▬ Oui à ce propos... Commença-t-il à parler, penaud et aussitôt repoussé par l'enthousiasme de Côme qui continuait sur sa lancée sans lui laisser l'occasion d'articuler le fond de ses angoisses alors que déjà le sujet glissait sur sa prétendue cousine.
Oh qu'il aurait aimé répondre que lui aussi ignorait avoir une cousine mais pour tout ce qui touchait à l'Église souterraine, de loin ou de près, Constantin ne savait qu'être sérieux parce que la peur qui lui écrasait le coeur prenait le dessus sur tout le reste. Parce qu'il était absolument hors de question de trainer les De Bayard et leur si idéal foyer dans la sombreur de cet univers caché à la vue de tous.

▬ Alors figurez-vous que c'est une drôle d'histoire. J'ignorais que ma tendre mère avait de la famille hors de France, encore moins au nord du continent ! Savez-vous que là-bas il peut faire nuit pendant des jours en hiver ? Tu verras Côme, elle est encore plus pâle que moi la pauvre ! Mais malgré tout, elle a hérité de la grâce naturelle des femmes Jourdan ! Un bien belle fabrication de son esprit parce que s'il ne gardait que des souvenirs très tendres de sa mère, cette dernière n'avait pas été dotée d'un visage de poupin délicat. C'était une petite femme maigre aux cheveux très noirs mais brillante de vie, bien différente de la femme glacée qu'était Calla.

Alors qu'ils s'aventuraient désormais dans les jardins, Constantin s'éclaircit la gorge et prit une grande inspiration comme s'il s'apprêtait à faire un aveu qui lui pesait sur la conscience.

▬ Ah Côme, Aimable il faut que je vous dise... Il s'était arrêté parce que les mots lui manquaient. Comment décrire les tourments qui chaque nuit venaient titiller son âme ? Les cauchemars emplis de cadavres mouvants, de crocs luisants, d'yeux injectés de sang. L'odeur humide de la geôle, le claquement des chaînes et les menaces en italien. Des horreurs absolument indescriptibles parce qu'elles n'existaient pas totalement ou peut-être justement parce qu'elles avaient tellement existé qu'une partie de lui-même avait décidé de les faire disparaître quand l'autre se battait pour s'y accrocher. Pour lui faire payer le prix de ses péchés. Car une âme comme lui n'avait pas le droit au repos. C'était déjà un privilège trop grand que d'être accueilli par de si bonnes gens. Je... je souffre de quelques troubles du sommeil. Balbutia-t-il encore accroché, suspendu même presque au bras de Côme parce que la honte le rendait soudainement raide et flasque en même temps. Pétrifié comme une brindille prête à craquer. La brise pourtant clémente de la soirée semblait désormais lui fouetter les joues. L'odeur des fleurs du jardin n'était plus de la terre. La terre molle, celle du cimetière où tant de tombes avaient du à la va-vite être creusées. R-rien de très grave voyez. Mais il se pourrait, éventuellement que peut-être je vous réveille en criant un peu fort au milieu de la nuit. Avait-il chuchoté, penaud en regardant ses pieds. Peut-être pouvez-vous me laisser dans les étables ? Je ne voudrais pas effrayer les petits...

Mieux valait les prévenir avant qu'il ne réveille toute la maisonnée à coups de cris de détresse comme si le Diable lui-même venait le chercher dans son lit. Une métaphore tout à fait appropriée pour une créature diabolique comme lui.


@Aimable E. De Bayard & @Calla

Calla
INFANT - PEUPLE

inventaire

Inventaire : rapière d'élite - dague d'élite

Une broche avec une émeraude
Espèce : vampire infant ( 1er degré )
Emploi : fleuriste :: garde du corps du Grand Cardinal envoyée par l'église sous-marine
Situation maritale : célibataire
Histoire : www
Ses liens : www
Pièces : 3112
DC : Stani :: Ignacio :: Dahlia :: Charles :: Lars

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Calla
Inventaire : rapière d'élite - dague d'élite

Une broche avec une émeraude
Espèce : vampire infant ( 1er degré )
Emploi : fleuriste :: garde du corps du Grand Cardinal envoyée par l'église sous-marine
Situation maritale : célibataire
Histoire : www
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Pièces : 3112
DC : Stani :: Ignacio :: Dahlia :: Charles :: Lars
Mar 28 Sep - 17:41

         
J'ai respiré en entier pour une fois
w/ constantin de st hilaire et aimable e. de bayard

       
i was looking for a breath of life
Calla écouta, inébranlable, Elenor parler, parler, parler. Constantin l’avait certes prévenu mais cela ne la dérangeait guère. Beaucoup s’agacerait de son manque de réaction, sa non participation à la conversation et décideraient donc de partir. Mais la de Bayard persistait encore pour déclouer les dents à la chasseuse. Il était vrai qu’elle n’avait pas l’habitude de parler autant mais Calla était quelqu’un qui n’aimait pas gaspiller sa salive – et son temps – pour des broutilles, aussi se contentait-elle du stricte minimum.

-Si vous aimez les tulipes, lorsque les frontières s’ouvriront à nouveau, je vous conseille les Pays-Bas. Les champs de tulipe sont magnifiques là-bas.

Des couleurs à perte de vue, les moulins se découpant dans le ciel. Si elle voyageait pour des missions la plupart du temps, elle arrivait – bien malgré elle – à apprécier certains paysages.

-Je suppose que oui, l’edelweiss me convient le mieux, approuva-t-elle avant de s’emparer d’une pomme pour couper en fines lamelles également.

Si Calla n’avait pas été maîtresse de ses émotions, sans doute que la lame du couteau se serait enfoncer un peu plus dans le bois de la table. Mais elle se contenta d’un bref froncement de sourcil et d’une légère prise plus ferme sur la manche du couteau lorsqu’elle évoqua la Suède. Pendant une fraction de seconde, son masque de marbre avait glissé. Mais elle reprit sa tâche comme si de rien n’était et engloutit quelque part la colère sourde qui avait jailli brièvement.

-J’ai grandi majoritairement dans un village au Danemark, à vrai dire. Ma mère, danoise, était fleuriste et mon père, français, boulanger.

Était puisqu’ils n’étaient plus, après tout. Elle ne s’épancha pas en explication pour autant et continua à couper une seconde pomme en fine lamelle.

-Et si le Cardinal était vorace, il ne donnerait pas l’impression qu’un simple coup de vent pourrait l’emporter comme une vulgaire brindille.

Ça, c’était gratuit.
       
(c) codée par evangeline


         


@Constantin de St Hilaire  &  @Aimable E. De Bayard
Aimable E. De Bayard
HUMAIN - CHEVALIER

inventaire

Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
- Bon pour un item chez May
- 1 Onguent
Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
Pièces : 3901

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Aimable E. De Bayard
Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
- Bon pour un item chez May
- 1 Onguent
Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
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Lun 4 Oct - 17:13


@Constantin de St Hilaire

Le sourire qu’affiche Côme au coup de coude suffit pour réponse. C’est le sourire d’un gamin fier de ramener une grenouille, les genoux souillés de boue, d’un chien qui nargue son maître, tenant, dans sa gueule, la botte qu’il voudrait enfiler. Un geste plein d’une innocence malicieuse – que tous les De Bayard ont hérité.

Chez Baptiste, elle s’exprimait par ce tendre sourire complice lorsqu’il couvrait les bêtises de sa fratrie. Quand ce n’était pas lui qui fautait ! Ulric, c’est quand il bouscule Hildegard ou l’un de ses frères pour se chamailler avec eux. Hildegard, lorsqu’elle affichait ce sourire victorieux après avoir mis un de ses frères à terre – un sourire ? Pouvait-on vraiment appeler ça un sourire, ce ronflement grognon accompagné d’un plissement du nez, les yeux brillants d’audace ? Gwendoline, à l’époque, se contentait de se dissimuler sous ses longs cils, pendant que Marie tousse pour dissimuler un éclat de rire. Aimable, lui… C’était quand il lançait une boule de neige sur quelqu’un, prétextant l’innocence quand l’on se tournait vers lui – se contentant de regarder autour de lui, à la recherche du fieffé farceur.

_ J’ai déjà dit ce que j’avais à dire, mon cher Cardinal ! Des traits coupés à la serpe et des mains osseuses ne sont pas les physionomies les plus confortables pour une étreinte ! Que préfères-tu, entre un matelas de pierre et un fait de plumes d’oies ! Réplique Côme, goguenard.

De façon imperceptible, Côme et Constantin gagnent de l’avance. Aimable est à un pas d’eux, puis deux. L’esprit troublé, il se retourne à plusieurs reprises, tournant les yeux vers la lointaine silhouette de Marie – celle, encore plus éloignée, de sa bâtisse. Les questions tournent dans son esprit, sans réponse pour se satisfaire : elles tournent dans sa tête comme des mouches affamées de chair, venant planter leurs dards inquiets dans ses pensées, leur injectant leur poison. Ces doutes insupportables.

Le souvenir de Baptiste gît dans sa mémoire. Son corps brisé, dissimulé sous les couvertures, dans la pénombre et cette affreuse vérité que l’Ouroboros n’a cessé de lui murmurer – Vampire ! Vampire ! -. Un vampire avait-il tué leur frère aîné ? L’Ouroboros en était persuadé. Et faisait peser le poids de la culpabilité sur les épaules d’Aimable. Aurait-il pu le protéger ? Les vampires en avaient-ils contre leur famille ? Que venait-elle faire ici ? Bien que sa raison s’efforce de lutter, une part en lui hurle, viscérale – ElLE Vient pour l’ENFANT ! RICHARD !

_ Il me hâte de voir cette cousine…, sourit Côme avec la gourmandise d’un chat. Malheureusement, son cœur épris de rires et de vie ne sera guère repus de sa rencontre avec Calla. Il l’imagine douce et agréable, malicieuse comme son si cher ami, peut-être plus timide. C’est ainsi qu’il les aime ! Hésitantes et pudiques, n’attendant que la bienveillance d’un homme pour s’épanouir ! Bien qu’il ait fait vœu de chasteté, Côme n’a pas totalement oublié ses anciennes promesses – celles de faire sourire les femmes et soupirer les hommes. Ou l’inverse, il ne sait plus.

Du côté de Côme, la pente s’accroît et, en réponse, le prêtre ralentit le pas. Jusqu’à ce que Constantin s’arrête. Aimable, qui va à la même allure, manque d’heurter le Cardinal. Par réflexe, il l’évite d’un pas sur le côté, les dépasse d’un autre, clignant des paupières en reprenant pieds avec la réalité. Son épaule a effleuré celle de son ami et se tenant près d’eux, Constantin se retrouve entouré des De Bayard. Aimable, dos au soleil, la chapelle à quelques mètres de lui – la Croix qui veille sur eux.

Les deux hommes écoutent, avec un silence respectueux, les paroles de leur ami. Les mots de Constantin ne tombent pas dans l’oreille d’un sourd, non. Chez eux, les mots sont rares – si rares qu’ils n’en sont que plus précieux. Même un bavard comme Côme ne parle pas au hasard. Ses mots sont toujours réfléchis, choisis avant d’être confiés. Les deux frères s’échangent un regard, leurs yeux s’unissent, avant que Côme ne repose sa main sur celle de Constantin en un geste plein d’affection. Il resserre tendrement l’étreinte de ses doigts. Sa main est chaude, potelée, d’une douceur que la corne n’a pas su lui retirer.

_ Allons, allons… Quelles bêtises il ne faut pas entendre. Te laisser dormir dans l’étable, et puis quoi encore ! Tu seras toujours le bienvenu chez nous, assure Côme dans un sourire. Un sourire tendre, d’une tendresse qu’aucun d’eux n’a su exprimer. C’est tout l’amour d’un père – du grand frère, cet amour dont il a baigné sa fratrie et qu’il continue à offrir.

_ Nous accueillons dans la compassion et la miséricorde toute personne souffrante dans son corps et dans son âme, saints et prêcheurs, récite Côme, avant de reprendre dans un murmure plein de connivence, Ces murs sont ceux du Seigneur et cette famille est la tienne, mon frère.

Aimable hoche lentement la tête et glisse ses mains dans son dos. Protecteur, il laisse timidement son épaule massive effleurer celle, plus frêle, de son ami. Avec une timidité emplie d’une dévotion réelle, ses prunelles bleues s’élèvent jusqu’à celles de son ami. Le contact est bref, mais plus poignant encore qu’une étreinte. Peu tactile, habitué à fuir les regards, Aimable trouve le courage d’unir ses yeux à ceux de Constantin. Il lui dévoile le bleu céleste s’opposant à la violence d’un océan sauvage, le ciel et la mer se déchirent ou luttent contre cette pupille obscure, contre ce puits sombre où son Humanité pourrait bien disparaître – Non, elle est là. Puissante. Vaillante. Emplie de lumière. D’une amitié qu’aucune épreuve ne saura renverser. D’une loyauté qu’aucune tentation ne saura faire défaillir.

_ Cette bâtisse a accueilli des hommes brisés par la guerre et des cauchemars. Elle les a accueillis. Elle les a protégés. Vous avez votre place ici, parmi nous.

Aimable hésite et Côme, finalement, s’écarte légèrement, permettant à son petit frère de s’approcher. Aimable hésite mais repose maladroitement sa main contre l’épaule de Constantin, qu’il serre avec affection.

_ Quels que soient les démons que vous avez à affronter… Je serais à vos côtés. Ils ne m’effraient pas. Ils ne me dérangent que par le mal qu’ils vous infligent et si j’en avais le pouvoir, je les chasserai de votre esprit.

Aimable baisse humblement les yeux à ces mots, comme un aveu timide qui l’en ferait presque rougir… Admettre son impuissance est aussi… une sensation des plus désagréables. Comme une aigreur sur ses lèvres.

_ … N’ayez pas honte. N’ayez pas honte de vos blessures, de vos peurs ou de ce qui hante vos nuits. Elles témoignent de toutes les épreuves que vous avez traversées. Elles ont été difficiles, assez pour… vous laisser ces cicatrices. Peut-être que le temps les soignera. Peut-être qu’un jour… Il sera nécessaire de percer l’abcès, de laisser le pus couler pour vous aider à guérir. Je ne peux pas dire ce qui est le mieux pour vous, mais je puis vous assurer que quel que soit votre choix, je vous soutiendrai. Je serais là pour vous soutenir et partager avec vous tout ce que vous accepterez de me confier. Si vous ne souhaitez pas ouvrir la plaie, je soulagerai votre fièvre jusqu’à ce que le temps ait fait son œuvre. S’il faut… vider ce que vous avez sur le cœur, je serai là pour vous écouter. Vous êtes libre d’agir comme vous l’entendez. Je respecterai toujours votre volonté. Et…

Il hésite quelques secondes.

_ N’ayez pas peur. Je suis un homme fort, c’est ce que vous m’avez dit il y a de cela des années…

Un sourire encourageant éclaire prudemment ses traits fatigués.

_ J’ai tenu. Grâce à vous. Et je tiendrai encore longtemps. Tout ce que vous accepterez de me partager, ce ne sera pas un poids supplémentaire pour moi, ce sera une raison supplémentaire de me battre. Pour aider quelqu’un auquel je tiens… De toute mon âme. Alors n’ayez pas honte de vos nuits, n’ayez pas honte de vos cauchemars. Je… je devrais même vous remercier de nous faire assez confiance pour nous en parler. Nous trouverons des solutions pour vous soulager. Peut-être vous laisser une bougie, dormir avec Côme ? Et combien même vous vous réveillerez la nuit, n’hésitez pas. Je préfère passer la nuit à parler avec vous qu’à vous laisser la nuit avec vos cauchemars. Je sais… je sais comme ça peut être… Difficile… D’être seul avec ça.

Sa voix tremble, sur le dernier mot, avant qu’il ne le relâche.

_ Merci de nous avoir confiés vos craintes. Mais comme dit Côme, n’allez donc pas dire d’inepties. Le seul qui finira dans les étables sera Ulric s’il abuse de la boisson ce soir, murmure-t-il avec une lueur de malice dans le regard.

@Calla

Eleanor, quant à elle, tourne les yeux vers Calla. Des champs de tulipes ? L’idée lui semble si merveilleuse qu’elle en sourit, rêveuse. Pourrait-elle y emmener Aimable ? Un jour peut-être. Lorsqu’il aura fini d’aller entre Paris et ici. Amusée, elle finit par récupérer un panier, soulève un chiffon et en extirpe des boules de pates. Soigneusement, elle commence à les étirer à l’aide d’un rouleau en bois.
Elle retrousse ses manches, découvrant des bras assez solides pour une femme. Quelques cicatrices parcourent sa peau claire, sur laquelle s’éparpillent des constellations de tâches de rousseur. Ses sourcils se froncent sous l’effort mais rapidement, la pâte s’aplatit docilement sous son regard autoritaire.

_ Le Danemark…, répète songeusement Eleanor. Ca ne lui dit rien. Comme de nombreux intitulés de pays à dire vrai, Mes parents appartiennent à la basse noblesse ! Ils ont toujours été des commerçants. A l’époque, ils possédaient plusieurs troupeaux de vaches et vendaient leur lait, leurs fromages, leurs vins… Quand je me suis mariée à Aimable, la dot était composée d’un troupeau d’une quinzaine de vaches ! Une fortune ! Je vaux mon prix !

Se réjouit-elle avant d’en rire.

_ Mais quelle folie de confier un tel troupeau à une famille qui ne sait manier que l’acier et faire couler le sang depuis tant de générations ! Heureusement, beaucoup d’entre eux sont des bonnes pâtes, quand on sait s’y prendre. Je leur ai appris à s’occuper des vaches, des veaux et bientôt, j’arriverai à convaincre Ulric et Hildegard d’écraser les raisins avec moi à l’automne.

La richesse des De Bayard se comptait autrefois davantage par le nombre de Chevaliers formés que par l’or ou les terres qu’ils possédaient. Au fur et à mesure des générations, alors que les guerres s’enchaînaient, la famille a vu son or rouge s’ébruiter : le sang rubis a tant coulé qu’il ne reste plus qu’une dizaine d’entre eux. Enfin… Eleanor a bon espoir. Avec Richard, Isabeau et les nombreux enfants de la fratrie, la relève est assurée.

Les mariages d’Ulric et d’Aimable ont su accroître leur maigre fortune – alors que les tristes unions d’Hildegard et de Gwendoline les ont quelque peu dilapidés. Hildegard n’a pas pu honorer son mariage.

Quant à Gwendoline, elle est morte quelques années après son union. Elle a laissé derrière elle 3 orphelins. Et un mari qui, pour essuyer ses larmes, n’a pas trouvé meilleure solution que demander à la famille De Bayard un financement – selon lui, la dot de Gwendoline n’avait pas été versée en son entièreté. L’homme eut l’intelligence – plutôt, la stupidité – de mettre en péril le bien-être de ses propres enfants si les De Bayard ne lui apportaient pas satisfaction.

Des menaces face auxquelles Ulric fut le premier à réagir. Eleanor ignore tout de l’échange qu’il y a eu entre les deux hommes. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’Ulric est rentré avec les 3 enfants de Gwendoline, qu’il les a pris sous son aile et que leur ancien père ne daigna plus se manifester.

La remarque de Calla arrache un rire bref à Eleanor, qui repose les pâtes au sein des plats. Elle récupère les pommes, en met certaines dans une casserole qu’elle va suspendre au dessus du feu, avec un peu d’eau.

_ Avez-vous vu sa taille ? Si certains gagnent en largeur comme moi, d’autres s’étendent comme du blé ! Notre cher Cardinal est probablement l’une de ces pousses vivaces, nourri par la chaleur du soleil et attiré par la lumière de notre Père Eternel.

Eleanor se signe avec respect, sans quitter son sourire.

_ Votre langue se délie quand il s’agit de lui ! Dîtes moi tout, avez-vous quelconques griefs contre votre cousin ? Enfant, a-t-il osé vous plaquer ses pieds froids contre vos chevilles ? Glisse malicieusement la femme en agitant le contenu de la casserole, Je suis la petite dernière d’une fratrie de 3 autres frères ! L’un était étouffant comme la poitrine trop généreuse d’une nourrice, l’autre était un diable au visage d’ange et le dernier… Oh je pense qu’il me voyait comme un mannequin de bois sur lequel s’essayer à l’épée ! Je leur ai volé dans les plumes pendant des années !

Elle pouffe avec amusement, les éclats rougeoyants des braises mettent en valeurs les reflets cuivres de ses mèches. Un sourire nostalgique revient rêveusement sur ses lèvres.

_ Maintenant, le plus grand dirige le domaine. Les deux autres tiennent tous deux des commerces, l’un vend même nos produits jusqu’à Paris. Je monte lui rendre visite quand je vais voir Aimable.
Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

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Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
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Constantin de St Hilaire
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Sam 16 Oct - 19:10
Take me there, take me whole


Si la sollicitude de ses deux amis le touchait sincèrement, Constantin ne put que se retrouver parfaitement démuni devant leur réponse à tous les deux.
Ah bien sûr qu'il savait qu'il était le bienvenu ici. Clairement l'hospitalité et la générosité des De Bayard n'étaient pas le problème. Le problème, le problème... comment le dire ? Savait-il lui-même quelle était la cause de ses cauchemars sinon l'impureté de son âme d'engeance ? Peut-être qu'Aimable sur qui Dieu avait également laissé sa marque, sa propre malédiction aurait pu comprendre. Et l'espace d'un demi-seconde, le prêtre crut qu'Aimable comprenait quand il sentit sa paume lourde et puissante se poser sur son épaule. Le chevalier avait définitivement des mains de travailleur, des mains d'un homme qui avait voué sa vie au service et à la protection d'autrui. L'évêque sentit sa gorge se resserrer. Il ferma les yeux. Qu'en était-il de ses mains à lui ?

Et puis ça le frappa comme un coup de poing dans la poitrine. La gentillesse d'Aimable, son envie sincère de l'écouter, de l'aider, de le guérir ? De le sauver.
Mais personne ne pouvait le sauver.
Son destin était scellé entre les mains du Divin.
Et ses lèvres aussi.

Comment lui expliquer les démons qui le tourmentaient, les jours de ténèbres dans la ville éternelle, les cadavres mouvants, les cadavres qu'il avait semé derrière lui et ceux qu'il continuerait sans doute à semer encore car telle était sa nature, tel était presque son devoir ? Comment lui décrire la chaine invisible qu'on avait placé autour de sa nuque, cette angoisse constante et omniprésente qui jamais ne le laissait au point qu'elle faisait maintenant partie de lui ? C'étaient... c'étaient des choses, des blessures que les mots ne pouvaient pas bien nommer et quand bien même le langage humain en aurait été capable on le lui avait interdit.
Non personne ne pouvait le sauver.

Et être obligé de claquer la porte qu'on venait de lui ouvrir était une douleur au moins aussi vive que les supplices qu'on avait pu lui infliger.
Alors le Père St Hilaire fondit brutalement en larmes. Tout simplement.

▬ Je... je ne vous mérite pas. Commença-t-il par bredouilla-t-il entre deux sanglots. Peut-être pleurait-il tout simplement parce que les larmes étaient la seule chose qu'on lui autoriser à dévoiler. Souvent je vois leurs corps, je vois leurs yeux. Ils... ils me suivent partout. Ils savent que je suis un... un... Et peut-être que malgré tous ses efforts, les mots en profitaient pour s'échapper avec les larmes.
Mais celui qui restait coincé dans sa gorge ne venait pas. Peut-être parce qu'il avait tant grandi, nourri par des mois et des années d'angoisse qu'il était réellement devenu innommable.

Un pantin ? Un imposteur ? Un monstre ?
Un damné.

Le souffle se mourut dans sa gorge. Il lui sembla qu'on l'étouffait parce qu'il en avait déjà trop dit et ses mâchoires se fermèrent alors tandis que des trainées humides continuaient à défiler sur les sillons de ses pommettes. Constantin pleura un instant en silence sans savoir comment s'arrêter.

▬ Na-navré. Articula-t-il en essuyant maladroitement à l'aide ses manches ses yeux embués. C'étaient censé être des retrouvailles heureuses.

Pourtant, il comprit que devant Aimable et Côme il n'avait pas à avoir honte. Et cette réalisation si elle ne stoppa pas ses pleurs, lui donna tout de même assez de réconfort pour qu'il puisse retrouver sa respiration, sentir ses épaules se détendre et réaliser qu'avec ses larmes coulaient quelques-uns de ses démons.
Parce que ça faisait tout simplement du bien de pleurer.

▬ Ça va... mieux maintenant. Je ne veux juste pas faire peur aux enfants. Qu'il répéta d'une voix tremblotante en reniflant tel justement... un enfant. Mais cela me rassurerait de passer la nuit avec vous ou avec Côme. Tout pour ne pas être seul dans le noir avec ses torts. Si cela ne vous importune pas trop. Ajouta-t-il la tête baissée.

Qu'il aimerait avoir la force et le courage de son ami ! Qu'il aimerait réellement pouvoir le laisser entrer dans un tout petit coin de ses terreurs parce qu'à deux le fardeau serait plus facile à porter et aussi parce que Constantin avait conscience de la peine qu'il lui infligeait à paraître constamment soucieux sans jamais lui parler du mal qui le rongeait. C'était là un bien vilain cycle.

Qu'il aimerait dans le fond pouvoir être sauvé.
Mais tout ceci était hors de sa portée. Son sort dépendait de Dieu et de Dieu uniquement.


@Aimable E. De Bayard & @Calla

Calla
INFANT - PEUPLE

inventaire

Inventaire : rapière d'élite - dague d'élite

Une broche avec une émeraude
Espèce : vampire infant ( 1er degré )
Emploi : fleuriste :: garde du corps du Grand Cardinal envoyée par l'église sous-marine
Situation maritale : célibataire
Histoire : www
Ses liens : www
Pièces : 3112
DC : Stani :: Ignacio :: Dahlia :: Charles :: Lars

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Calla
Inventaire : rapière d'élite - dague d'élite

Une broche avec une émeraude
Espèce : vampire infant ( 1er degré )
Emploi : fleuriste :: garde du corps du Grand Cardinal envoyée par l'église sous-marine
Situation maritale : célibataire
Histoire : www
Ses liens : www
Pièces : 3112
DC : Stani :: Ignacio :: Dahlia :: Charles :: Lars
Dim 31 Oct - 17:02

         
J'ai respiré en entier pour une fois
w/ constantin de st hilaire et aimable e. de bayard

       
i was looking for a breath of life
Calla écouta Eleanoir parler à nouveau. De sa famille, de son mariage, de sa dot. Quinze vaches… Effectivement, c’était une sacrée dot. Et puisque les vaches n’allaient pas se traire toute seule, elle comprenait sans mal pourquoi elle avait fait des pieds et des mains pour inciter les De Bayard à mettre la main à la patte. L’infant ne s’était jamais la question, mais elle supposait que c’était dû à sa nature que sa mère n’avait jamais cherché à la marier. Et puis de toute façon, elle n’aurait pas eu le temps, puisque l’Église souterraine l’avait attrapé. Elle chassa ces pensées et se concentra à nouveau sur la jeune femme.

Quelques griefs contre son cousin ? Ne venait-elle pas de dire qu’elle avait grandi au Danemark et que donc, elle ne l’avait pas connu ? Il y a bien une chose que Calla détestait, était de se répéter. Mais pour le bien de sa mission, elle prit sur elle et répondit avec sa voix la plus neutre – pour ne pas changer.

-Je n’ai pas eu le temps d’avoir des griefs avec lui, j’ai grandi au Danemark et je suis arrivée en France il y a peu.

Le seul grief, et celui qui durera sans doute sur le lon terme était son air contrarié qu’il lui adressait chaque fois qu’il la voyait, lui montrant bien qu’il n’appréciait pas trop une engeance à ses cpotés. Bah, pourquoi s’en offusquer. Ce n’était pas la première fois, ni la dernière. Elle savait faire avec, depuis le temps.

Après avoir fini de couper la pomme, elle recommença une nouvelle fois, avec toujours autant d’assiduité. Si elle avait compris, ils seraient plutôt nombreux aujourd’hui, il faudrait donc beaucoup de tartes aux pommes.

-Avez-vous besoin d’aide pour d’autres plats ? J’ai cru comprendre que nous serions nombreux.

Et quelque chose lui disait que certains membres de cette famille étaient plutôt voraces. Le repas promettait d’être bruyant. Et quelque chose lui disait qu’elle ne pourrait pas se faire discrète. Sa discrétion était pourtant son atout majeur, en mission. C’était sans doute le fait d’être la « cousine » du Grand Cardinal.  
(c) codée par evangeline


         


@Constantin de St Hilaire  &  @Aimable E. De Bayard
Aimable E. De Bayard
HUMAIN - CHEVALIER

inventaire

Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
- Bon pour un item chez May
- 1 Onguent
Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
Pièces : 3901

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Aimable E. De Bayard
Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
- Bon pour un item chez May
- 1 Onguent
Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
Pièces : 3901
Lun 29 Nov - 12:43


@Constantin de St Hilaire

Les larmes noient les yeux de l’homme tant aimé.

Aimable ne bronche pas, malgré la surprise, il ne laisse rien paraître. A ses yeux, ce n’était qu’une question de temps avant que les plaies infectées ne libèrent leur pus. Tout ce qu’il espère, c’est que déverser sa souffrance le soulagera. L’apaisera, ne serait-ce que quelques minutes. Sa main épaisse raffermit l’étreinte de ses doigts sur son épaule, en un geste de soutien. Pudiquement, il baisse la tête mais tend l’oreille. Cette fois, la Voix n’accapare plus son attention. Il a même l’impression qu’Elle se tait, tapie au fond de ses veines, écoutant cette DOULEUR !

Côme, lui, cligne des paupières. Bien plus tactile que son petit frère, Côme n’hésite pas, il ouvre ses bras et invite son ami à venir contre lui. Affectueusement, il passe sa main potelée le long de sa nuque pour l’inviter à se reposer contre lui, et sinon, se contente de frotter tendrement son dos pour l’accompagner. Préoccupé, Côme cherche, au contraire, le regard de Constantin. Il lui propose sa main et si le prêtre l’accepte, Côme referme ses doigts sur les siens, avec force et bienveillance.  

Les deux frères écoutent dans un silence respectueux. Religieux.

Non pas parce que Constantin, Emile, est un homme de foi.

Mais parce qu’il livre ce qui le hante. Des pêchés qui semblent bien lourds pour ses seules épaules. Le voir s’effondrer leur broie le cœur. Et Aimable est étrangement soulagé d’être à ses côtés. Côme, lui, jette une discrète œillade à son frère. Il se doute qu’Aimable comprend plus qu’il ne devrait… les mots de Constantin.

Ils sont différents. Mais quelle malédiction est enchaînée au cou de leur ami ? Quelle pierre le tire vers le bas ?

Constantin pleure à gros sanglots. Côme finit, prudemment, par lever une main pour recueillir du bout du pouce une de ses larmes, l’effaçant d’une caresse. Plus pataud, Aimable repose simplement son front contre l’épaule de son ami, frottant légèrement sa tête pour lui manifester sa tendresse.

_ Ne sois pas désolé.

C’est Aimable qui prend finalement la parole. De sa voix rauque, aussi rêche que le pelage d’un sanglier, aussi chaleureuse qu’un feu qui gronde au fond de l’âtre. Le tutoiement l’a échappé, cette promiscuité physique, celle de ses larmes qu’il a su versées, ont effacé cette distance respectueuse qu’il s’imposait.

Aimable hésite, mais ses yeux s’élèvent jusqu’à s’unir à ceux de Constantin. Ses yeux d’un bleu céleste, où le ciel s’oppose à la mer, où l’acier fend la soie doucereuse, dureté et sensibilité, sauvagerie et humanité. Ses yeux où ses pupilles noires, obscures, laissent percevoir le frisson d’une Bête mais aussi, la volonté du Chevalier. Un bouclier brillant au fond de cette pénombre, qu’il dissimule d’un battement de paupières.

_ Je… Je ne peux probablement pas comprendre ce que tu traverses mais… tes mots font écho à des… des sensations que j’aie pu ressentir. Des pensées que j’aie pu avoir. Je ne peux pas prétendre vivre ce que tu vis, mais je…Ce que tu décris… m’est familier.

Il repose son front contre son épaule, une dernière fois, en un geste bourru exprimant tout son soutien. Peut-être qu’Emile, le berger, retrouvera la pression familière du chien qui longeait son flanc.

_ Merci de nous en avoir parlés. Pour ta confiance et ton courage.

Il ne lui répète pas que Constantin aura toujours la disponibilité de leur parler : il le sait. Côme n’a d’ailleurs pas lâché son ami, le gardant encore quelques minutes contre lui, lui offrant toute la chaleur de son étreinte, reflet de son affection pour lui.

_ Je t’entourerai bien de mes bras pour te garder contre moi mais tu es bien trop grand, s’amuse Côme, Je suis soulagé si tu vas mieux. Tu as bien fait de nous en parler. Et tu sais que tu pourras toujours le faire. Nos lèvres resteront scellées !

Il suffit de voir tous les secrets qu’ils ont su préserver ces dernières années.

_ Eh bien tu dormiras avec moi ! Et avec Aimable ! Comme dans notre jeunesse !

A cette époque lointaine où Aimable dormait avec Côme, pendant qu’Hildegard partageait le lit de Marie ou de Gwendoline. Ou encore celle de leurs études, où Côme ne se privait pas d’aller se faufiler dans les draps de Constantin. L’haleine parfois viciée d’alcool après une échappée ou les yeux brillants de malice, les lèvres emplies de rêves ou de plaisanteries à partager.

_ Et ne t’inquiète pas. Tu ne nous importunes jamais. Ni toi, ni tes peurs, ni tes inquiétudes, non, rien, assure Côme. Malgré son sourire, son ton est plus sérieux alors qu’il hausse les épaules.

_ Tu es notre ami. Pour tout ce que tu es. Pour tout ce que tu penses, ce que tu vis, tout ce que tu fais ! On t’aime !

Seul Côme a cette spontanéité. Cette façon si assurée de déclarer des sentiments poignants de vérité. Les De Bayard sont habituellement pudiques et réservés, rien qu’entendre cet aveu formulé par un autre fait rougir Aimable. Mais c’est là où Côme a su développer sa force. Celle de n’avoir pas honte de ce qu’il peut ressentir, de l’assumer sans même hésiter et la sincérité de ses propos suffit à ce que son petit frère, gêné, préfère détourner timidement les yeux.

Côme lève la main pour ébouriffer tendrement les cheveux de Constantin.

_ Et j’suis heureux que tu nous laisses l’occasion de prendre soin de toi un peu. Je veux que tu repartes avec le sourire ! Et avec au moins un petit poids de moins sur le dos. Ne t’en fais pas pour nous, on est des solides, on est des De Bayard ! Et ne t’inquiète pas non plus de ce qu’on pourrait penser… Tu as toute notre amitié. Même Hildegard t’aime bien. Même elle !

Côme laisse échapper un rire et offre un clin d’œil malicieux à Constantin.

_ Donc n’aie aucune inquiétude. On saura bien te dire si quoi que ce soit nous dérange. Si tant est quelque chose nous dérange ! On supporte bien les grognements d’Ulric, la mauvaise humeur d’Hildegard, mes blagues, la maladresse d’Aimable et les bavardages de Marie ! Ce ne sont pas quelques pleurs, tes responsabilités ou tes peurs qui vont nous impressionner ! Au contraire !

Aimable glisse ses mains dans son dos, le port droit, il hoche la tête pour accompagner les mots de son frère.

_ Et même… Ne pourrions-nous peut-être pas te libérer de tes chaînes ou soigner tes blessures je… enfin… Nous serons à tes côtés.

_ Comme Jésus est tombé et s’est relevé 3 fois, parfois, il arrive que nous tombions mais nous nous redressons. Et nous serons à tes côtés lors de ce chemin, mon ami. Peut-être même pourrons-nous porter avec toi ton fardeau quelques temps.

Aimable opine une fois de plus. Il a toujours porté seul le fardeau de l’Ouroboros. Personne n’entend la Voix, personne ne sent les torsions de sa chair quand Elle souhaite s’arracher, lui échapper. Il s’est senti si seul, pendant des années, la peur de ses proches le contraignant à museler ce secret, à taire sa souffrance, au point d’espérer mourir pour tous les libérer.

Jusqu’à rencontrer Constantin. Jusqu’à ce qu’il ait l’occasion de discuter avec lui, de confesser sa souffrance. Il avait éclaté en sanglots ce jour là. Il avait crié sa douleur, ses peurs et sa culpabilité, il s’en était griffé, il se souvenait avoir pleuré jusqu’à ce que ses yeux le brûlent. Constantin l’avait écouté, il avait accepté sa confession, il lui avait offert le pardon, ils avaient prié. Sa bienveillance l’avait sauvé.

L’Ouroboros est toujours là. Son fardeau est et sera toujours incrusté dans sa chair, il sait que cette Croix, il la portera jusqu’à son dernier souffle. Constantin lui avait permis de s’exprimer, il lui avait offert sa bonté, assez d’amour pour qu’Aimable accepte de défendre celles des autres… Et sa propre vie. Constantin l’avait sauvé, par son écoute, par cette affection sincère, malgré le mal qui grouillait dans ses veines. Bien qu’il ne porte pas sa Croix, il l’avait soulagé de son fardeau.

Et après cette rencontre… Les rapports d’Aimable avec la Voix, avec sa propre famille, avaient changé. Aimable s’était senti plus à l’aise, plus sûr de lui, bien qu’il ait toujours gardé cette timidité et cette discrétion. Constantin lui avait donné la force de tenir, de se battre, il lui avait offert sa main et la Foi à laquelle s’accrocher. L’amour envers Dieu et l’Humanité qu’Il avait créée.

Aimable n’a pas les mots de Côme pour lui rappeler tout cela. Il se contente de tapoter, une, deux fois, l’épaule d’Emile et abandonne quelques secondes, sa paume contre son dos jusqu’à le relâcher.

_ Hm… Est-ce que vous voulez un mouchoir ?

Aimable récupère le petit carré de tissu qu’il garde toujours dans sa poche, celui brodé par Eleanor, pour le tendre à Constantin. Bien que le tissu porte encore d’anciennes traces de sang, il paraît assez propre.

Bien que leurs plaies soient différentes, ils versent les mêmes larmes et le même sang. N’est-ce point ce qui qualifie une famille ? Non pas le nom, non pas la chair, mais les épreuves qu’ils traversent.

@Calla
Du côté de Calla, Eleanor est ravie de parler de sa vie. Sa fierté.

Elle est heureuse du chemin qu’elle a parcouru. La seule fille de sa fratrie ! Alors que ses frères allaient reprendre les commerces de ses parents, elle était déjà vouée à être mariée… Un destin qu’elle avait pris à bras le corps en demandant la main d’Aimable.

Enfin, en poussant l’un de ses frères à lui proposer sa main.

Elle était tombée amoureuse. De sa taille solide, de ses mains abîmées, de sa nuque baissée. De ces yeux si tristes, qui devaient être si beaux lorsqu’il souriait ! Elle avait eu le coup de foudre, passant ses journées à rêvasser, tentant d’imaginer le son de sa voix, son odeur, ou mieux encore, le contact de ses mains sur ses hanches rondes, de ses lèvres contre les siennes.

Des désirs enfouis sous ses paupières, lorsqu’elle baissait les yeux devant ses parents, leur proposant de s’unir aux De Bayard. Pour une famille bourgeoise, l’occasion de rejoindre la Haute Noblesse était à saisir ! Et Aimable avait accepté.

Leur relation, Eleanor l’a construite à force d’efforts et de patience. Apprivoisant progressivement l’homme malgré sa sauvagerie, prenant le temps de le connaître. Jusqu’à le comprendre. Elle finit par savoir, pour l’Ouroboros. Elle en eut peur, bien sûr, mais la Voix ne parvint pas à vaincre l’amour qu’elle lui – leur portait. Elle a appris à L’aimer, Elle aussi.

Et quand elle voyait que leurs enfants se portaient bien, que la Bête ne s’en était jamais pris à elle, elle avait l’impression que c’eut été réciproque.

_ Oh oui, je m’en souviens ! Mais vous savez, il suffit parfois de peu de temps pour avoir des griefs envers quelqu’un, s’amuse tendrement Eleanor en haussant les épaules, Enfin ! Je suis rassurée que vos rapports soient bons. Je pourrais vous assoir à côté de lui pour le repas ! Et Côme, de son autre côté. Ils passeront leur temps à jacasser.

_ Vous n’êtes qu’une bande de pies, râle la grosse voix d’Ulric alors que l’énorme chevalier se lève pesamment. D’un pas lourd, il s’approche de la fenêtre pour regarder à l’extérieur, dans la pièce voisine. Son corps porte les marques du temps et des combats, d’une usure qui se rappelle à lui à chaque mouvement.

Eleanor, loin de se laisser découragée, pouffe en haussant les épaules.

_ On apporte un peu de vie à cette table si triste ! Et oui, nous allons ensuite éplucher des pommes de terre, tenez !

Eleanor finit de disposer les pommes, s’essuie les mains directement sur sa robe et soulève un cageot en bois. Habituellement, les cageots accueillent les bouteilles de vin mais Eleanor les a remplis de pommes de terre et autres tubercules qu’elle dirige vers Calla.

_ Pouvez-vous les nettoyer ? Nous les couperons en tranches et les disposerons dans ces plats !

Cheffe de maison, Eleanor désigne les plats en question, un peu plus loin sur la table de travail. Ils côtoient d’énormes tommes à la peau grisée, mais dont le parfum floral se fait percevoir pour les nez les plus affûtés.

_ Puis-je vous aider ?

Belladone, sans un son, s’est approchée. La femme au visage si effacé, aux traits se rapprochant de ceux d’un équidé, sourit faiblement quand Eleanor tourne les yeux vers elle.

_ Oh ! Bien sûr ! Eleanor vient saisir tendrement les mains de sa belle-sœur et la conduit jusqu’à elles, lui confiant un couteau et une chaise pour qu’elle puisse s’installer. Ulric, quant à lui, finit par sortir pour rejoindre la cour, laissant les femmes entre elles.

Belladone se met à l’ouvrage. Ses mouvements sont particulièrement lents, trahissant l’épuisement dont elle semble souffrir. Pour autant, elle s’applique et sourit même quand Eleanor tapote son épaule.

_ J’ai entendu que vous veniez du Danemark… Pour quelles raisons êtes-vous venue en France ? Je suis désolée si… si vous avez déjà répondu à la question, je n’ai pas fait attention.

Belladone s’exprime d’une voix légèrement traînante, comme toujours essoufflée. Elle porte, dans ses cheveux, un pissenlit qu’un enfant ou son époux a glissé, une fleur qu’elle garde précieusement glissée à son oreille. Apportant un peu de beauté, un peu de vie, à ses traits émaciés. Elle l’effleure, du bout des doigts, son visage s’éclaire d’un sourire.

_ J’aime les fleurs. Travailler avec elles… Doit être un travail reposant.  Je vendais des fleurs, autrefois. Des fleurs et des légumes. Et maintenant… j’aide Eleanor à vendre les tommes.  

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