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Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

inventaire

Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3815
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine

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Constantin de St Hilaire
Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
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Dim 10 Jan - 1:26


Observant son reflet pâle dans la vitre du cabinet, Constantin poussa un long soupir. Il avait l'air exténué, pâle. Misérable. Loin de l'image resplendissante de l'inaltérable chrétienté française qu'il se devait de renvoyer à la haute noblesse française. Mais les années d'inquiétude et d'angoisse avaient laissé leurs marques sur sa figure anguleuse et soulignée de sombres cernes. Émile savait que Dieu le mettait à l'épreuve, que jamais il n'aurait placé une telle responsabilité sur ses épaules s'il était tout bonnement incapable de porter un tel fardeau et pourtant, il ne pouvait s'empêcher de s'interroger sur les raisons obscures qui avaient motivé le Vatican à le placer dans ce rôle qui ne lui seyait certainement pas.
Et qui l'ennuyait profondément, s'il était honnête avec lui-même. Une réalisation qui le faisait rougir de honte car ce n'était pas à lui de discuter les ordres du divin. Non il se devait de trouver le bonheur et l'épanouissement dans cette nouvelle mission qui aurait comblé n'importe quel évêque animé par l'amour de son Église et de son Dieu.

Pour chasser cette incertitude, Constantin s'en revint à la table basse sur laquelle avait été disposée un assortiment de biscuits et de fruits qui aurait probablement fait son bonheur si les circonstances avaient été différentes. De la fumée s'échappait du bec de la théière posée au centre du meuble dont il en souleva le couvercle pour humer l'odeur âpre du thé, une plante importée de Chine si les dires de ses aides étaient exactes. Cette boisson nouvelle était très populaire à la cour, bien qu'il n'était pas sûr de bien comprendre pourquoi, lui qui avait été habitué aux mets les plus modestes dans le confort tout relatif de son monastère des Alpes.

Allons mon Père, vous êtes Grand Cardinal de France. C'est une bêtise de croire qu'un simple comte venu de nulle part aurait l'outrecuidance de ne faire qu'une bouchée de vous ! Se força-t-il à répéter mentalement pour se donner du courage.

Seulement, quand la porte de la pièce s'ouvrit pour laisser entrapercevoir une chevelure bien trop blonde et bien longue, Émile sursauta et lâcha brutalement la théière qui s'échoua sur le parquet dans un tonitruant fracas.

▬ Oh tant que les gâteaux sont sauvés ! S'exclama-t-il sans réfléchir sous le coup de la surprise avant de maudire mille fois sa légendaire maladresse.





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Lun 11 Jan - 3:57
Meet your faith


Les choses s’étaient précipitées. Plus qu’Eve ne l’aurait réellement souhaité ou attendu, à en être clairement sincère. L’étourdissement de ces dernières semaines, suite à sa nomination au poste de chef des armées de France avait profondément bousculé l’ensemble de ses impératifs. Eve n’avait que voulu se jouer de la couronne, et contre son gré, elle s’était progressivement… - Une inspiration profonde. Non. Adam dirait que tout ceci n’était que le fruit des fables humaines. L’attachement n’existe pas quant à de si éphémères créatures. Eve le savait mieux que quiconque. Auguste le premier était l’exemple parfait de l’inexistence d’une pérennité pour le genre humain. Elle ne devait pas être déviée de son chemin. Pas même pas les demandes de Victoire de se rapprocher du Grand Cardinal de France.

La nouvelle avait été accueillie avec la plus grande ferveur d’Eve. A priori. Sur ce masque qu’elle s’impose en compagnie de sa Majesté lorsqu’une information la fait tiquer jusqu’au plus profond de sa chair de bête nocturne. Quelle ignominieuse instance que de devoir pénétrer le terrain d’un homme de si haute stature dans une Eglise qui ne souhaitait que la déchéance de vos pairs ? Que ferait-elle si la propriété se trouvait consacrée ? Des questions qui ne cessaient de fuser tandis qu’elle s’imposait un calme visible et n’affichant aucune craquelure.

Eve fut invitée dans la bâtisse par une âme dont elle ne retint ni la face ni le nom, politesse un simple voile pour repousser l’expectative funeste de cette rencontre. La porte s’ouvre, et lorsqu’Eve pose son regard sur la figure gauche et longiligne, le charme semble se briser, comme une flamme trouvant de la poudre. Non. Non, il ne fallait pas se laisser influencer par ces images. La sainteté supposée de cet homme n’avait pas trébuché à la simple vue du mal incarné.

La militaire avale d’une paire d’enjambées assurées la distance les séparant alors qu’elle s’enquiert, sourcils froncés d’une inquiétude réelle – que ferait-elle si cet homme se retrouvait blessé ou indisposé au sortir de leur première rencontre ? Eve grince des dents intérieurement. Elle ne peut se permettre le moindre faux pas ici-bas –.

« Votre Éminence, pardonnez mon intrusion. Dois-je faire appeler un médecin à vos côtés ? »

Elle eut beau regarder les mains de l’homme, elle ne sembla pas y percevoir la moindre brûlure et se pencha rapidement pour récupérer la théière qui par chance ne semblait pas avoir volé en éclats. L’eau qu’elle renfermait, cependant, s’étire délicieusement sur le sol, éparpillant les feuilles et fleurs d’une concoction à l’odeur divine.

« Veuillez être gré de mes plus sincères excuses, votre Éminence… Il m’avait été indiqué que vous aviez connaissance de mon arrivée. »

Quelle erreur. Que faisait-elle ici, au beau milieu de cette infernale bergerie ?

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Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

inventaire

Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3815
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine

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Constantin de St Hilaire
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Mar 12 Jan - 1:46


Bien qu'il s'efforçait de ne pas y prêter attention, Constantin avait eu vent de quelques-unes des nombreuses rumeurs qui coulaient sur le dos de ce nouveau noble et de son frère jumeau, deux têtes blondes qui faisaient fureur à la Cour. Et s'il y en avait bien une qui était tout à fait véridique c'était que le Seigneur avait gracié le Comte de Harcourt d'un visage taillé par les anges eux-mêmes. Le noble étranger avait le profil parfait des séraphins dont on repeignait les murs d'églises avec leurs chevelures extraordinairement claires qui soulignaient des traits emprunts d'une pureté gracile capables de rendre jalouse même la plus ravissante des muses dont s'éprenaient les poètes grecs. Si Constantin n'avait pas déjà lâché la pauvre théière, il l'aurait faite tomber une seconde fois, ébloui par la carrure irréprochable de son invité. Ce dernier, fidèle à sa réputation, se jeta à son secours, ou plutôt à celui du thé. En vain, le breuvage avait été répandu au sol.

▬ Un médecin... pour la porcelaine ? Bredouilla-t-il alors que le Comte examinait ses mains, mains qu'il cacha aussitôt dans les plis de sa soutane, comme un enfant coupable d'une bêtise avant de se ressaisir en débitant à toute vitesse : Oh non, non de grâce pas d'excuses. C'est ma faute, je me suis égaré sur le chemin de ma pensée quand... peu importe, asseyez-vous je vous prie. Magnifique première impression.

Prenant place sur un des fauteuils en velours alors qu'un domestique épongeait le tapis tandis qu'un autre s'éclipsait avec la théière pour la reremplir, il désigna le siège en face et s'efforça de ne pas jouer avec le tissu de son habit à la fois bien trop terne et bien trop élégant à son goût dans lequel il se sentait tout bonnement crétin. Surtout en face d'une si distinguée créature.

▬ Je vous remercie de m'accorder un peu de votre temps, Messire de Harcourt. Je conçois sans efforts qu'il n'a pas du être chose aisée de caler une audience de dernière minute avec mon humble personne parmi la liste de vos très nombreuses nouvelles activités. En faisait-il trop ? À peine. Activités qui semblent vous garder loin des bancs de la messe. Ajouta-t-il avec un sourire indéchiffrable, indéchiffrable parce que Constantin était trop gauche pour maîtriser la carte du cynisme mais en même temps trop fatigué pour paraitre tout à fait candide.

Puisque le Comte était un homme fort occupé, autant ne pas tourner autour du pot. Surtout quand il venait de renverser ledit pot en guise d'introduction.





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Mar 12 Jan - 15:42
Meet your faith


S’il est une chose dont Eve est certaine depuis bien des siècles, c’était que la croyance des hommes envers leurs dieux était d’une abjection toute particulière. Mais lorsque sa Majesté elle-même vous envoie entre les griffes de l’un des plus hauts placés du Vatican dans votre pays, quel autre choix avait-elle ? Probablement devrait-elle déjà s’estimer heureuse de ne pas avoir pris feu en devant entrer dans l’un des lieux sacrés de leur Dieu de pacotille.

Eve ne montre rien de son désamour pour ce que représente cet homme, non. Elle a bien trop à protéger pour pouvoir laisser voir clair dans son jeu. Alors elle ne sourit que poliment à l’évidente nervosité de l’homme, si ce n’était pas simplement sa maladresse d’ores et déjà notoire. La militaire prend place sur l’un des sièges indiqués lorsqu’elle y est invitée. Après tout, l’option de rester ainsi levée et attendre que l’échange se termine avant de prendre disposition n’était pas une option répondant aux normes de bienséance de ce monde. Si seulement elle avait pu lui tordre le cou… Le regard azur s’égare un instant sur la face de ces pauvres chérubins exploités par un homme qui se prétend tout sachant au titre des lettres d’autres hommes plus ignorants que lui.

« Sa Majesté estimait important que nous trouvions à nous rencontrer. Il n’est guère en mon pouvoir ou même mon souhait d’aller à l’encontre de notre souverain. »

De pouvoir divin, disaient-ils dans les mots de leurs lois. Eve sourit poliment, il n’y a pas de miel ou de sel dans ses mots ou ses gestes. Il n’y a aucun intérêt à jouer un jeu double ou à se faire passer pour ce qu’elle n’est pas… D’autant plus lorsque les attaques se font aussi frontales.

« J’ai bien conscience de ne jamais avoir eu l’honneur d’assister à votre homélie, votre Éminence. Mon cœur est encore porté par les prières de l’Évêque de ma province natale de Normandie lorsque le temps me le permet… »

Il était coutume de savoir que les Harcourts aimaient à partager certains instants en compagnie de leur famille au sens étendu… Après tout, de telles relations avec les Stanton et les duchés d’Angleterre n’étaient pas d’ignorance populaire ou séculaire. Qui irait donc mentir quant à la présence des héritiers de Harcourt aux processions ecclésiastiques Normandes ?

« L’endroit n’est pas désigné pour ce faire, mais lorsque le temps sera plus clément quant à ma charge, ainsi trouverai-je les paroles de Dieu au cœur du confessionnal de votre église, votre Éminence. Je ne voudrai pas vous indisposer de mes vices en ces circonstances peu appropriées. »

Une pause et Eve détourne le regard, murmurant comme une enfant prise sur le fait.

« Je ne voudrais en aucun cas salir l’honneur de mon oncle l’Archevêque de Rouen. »

Deux pouvaient jouer au jeu des relations.

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Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

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Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
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Constantin de St Hilaire
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Jeu 14 Jan - 0:41
— they say the Devil that you know is better than the Devil that you don't


Et ainsi débutait la bataille des faux semblants. Constantin avait beau avoir le sourire aux lèvres, ce n'était pas l'envie de s'enfuir en hurlant qui lui manquait. Au moins s'estimait-il heureux de n'avoir à confronter ce noble qu'à la force de ses mots et non au fil de l'épée, puisque les on dit décrivait le Comte comme l'un des plus talentueux escrimeurs que la Cour ait été donnée de connaitre... Ce qui en soit ne changeait pas grand chose à la donne, Constantin n'ayant jamais manipulé rien de plus coupant qu'une paire de ciseaux.
Ainsi, joignant les mains sur son torse, le Cardinal s'efforça d'écouter les explications qu'il ne demandait qu'à demi-mots. À l'aube d'un couronnement déjà fort contesté, le Royaume de France ne pouvait se permettre d'avoir un chef des armées impie. S'il y avait d'ailleurs bien un seul poste dans le ministère du roi qui requérait une âme à la foi implacable c'était celui du Comte car seul l'amour du Seigneur excusait l'acte odieux qu'était de lever le glaive sur la face d'une autre créature terrestre.
Et pour Dieu, Constantin était prêt à affronter le redoutable De Harcourt et son sublime minois angélique.

▬ Oh je vois. Puis-je vous demander le nom de cet évêque ? Je tâcherais de lui écrire pour lui demander quelques conseils alors. Et surtout une attestation des bonnes moeurs de ce nouveau venu dans l'entourage de la Reine. Seriez-vous capable de m'éclairer sur ce ce qui peut bien manquer dans le discours de mes confrères ? Un bon prêcheur doit toucher les coeurs de tous ses fidèles, et non uniquement ceux de sa paroisse. Le problème était que personne ne lui avait reporté la présence du Comte à une quelconque messe de la région et c'était bien ce qui l'inquiétait. Bien entendu que Constantin n'avait pas des yeux sur toutes les édifices religieux de Paris et ses alentours, mais de là à ce qu'aucun prêtre de son archidiocèse n'ait reconnu le noble parmi leurs audiences ne lui annonçait rien de bon. Eve de Harcourt avait pourtant une allure qu'on oubliait pas de si tôt.

▬ Oh non non non, mon fils. Je n'ai pas l'outrecuidance de vous avoir fait venir à moi pour vous tirer les vers du nez (mais un peu quand même) à travers la confession. Vous viendrez au confessional quand votre foi vous le dictera et non par devoir envers ma personne.

Mais la suite de la conversation, prononcée comme un aveu, le laissa pantois. Fichtre, pourquoi est-ce que personne dans sa confrérie n'avait jugé de bon ton de l'informer qu'il avait à faire au neveu d'un archevêque ? Sans s'en rendre compte, Constantin se mit à tourner les pouces, pris au piège dans son propre filet. Douter de d'un membre de la famille d'un ecclésiaste haut placé pouvait lui coûter cher et il n'avait certainement pas envie qu'on vienne plus tard lui taper sur les doigts. Lui n'avait en outre pas d'oncle pour le défendre dans la hiérarchie.

▬ N'ayez crainte mon enfant, si vos intentions sont pures, votre courte absence dans mon Église vous sera vite pardonnée. Je comprends que vous souffriez du mal du pays, je ne viens moi-même pas de la région... Commença-t-il à rétropédaler avant de se rendre compte qu'il levait le drapeau blanc bien facilement et que s'il avait effectivement eu un oncle, il aurait probablement déjà sali son honneur. Toutefois vous concevrez que la gravité de vos nouvelles fonctions exige de votre part une fidélité à l'Église infaillible et surtout incontestable. Tous les regards du peuple de la France sont rivés vers vous.

Et vers lui également. Aha.
Il lâcha malgré lui un rire nerveux.





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Mer 20 Jan - 4:10
Meet your faith


Parler d’un Dieu dont on n’a jamais connu l’existence pourrait être complexe à bien des égards. Comment pouvait-on ne pas croire en Dieu lorsque les lieux consacrés pouvaient si facilement vous éliminer ? Tel un sceau gravé dans la chair, inscrit dans l’ossature de tout être né du mal. Pourquoi donc vampires comme lycans seraient hérésie à la foi ? Pour le danger qu’ils représentent à la création de Dieu ? Mais si cette entité est ainsi faite qu’elle fut à l’origine de tout, comment n’avait-il pas prévu que les fantasts et les bêtes de la lune voient le jour ?

Eve s’était trouvée ignorante de cet univers pendant tant d’années. Quelle était donc ce fantasme éveillé que vivaient les Hommes, bercés d’une croyance si minutieusement formalisée qu’elle pourrait vous insurger, ou vous pardonner de tout mal ? Des hommes dictant à d’autres par la parole puis par les lettres divines, ce que sont les sacrements. Ce que sont les lois d’un fils chéri qui se serait sacrifié pour la salvation des hommes. Qu’en est-il de tout ceux qui ont précédé ce fils prodige ? Ont-ils tous été envoyés en Enfer ? Pourquoi d’autres n’auraient pas eu le droit à accéder à ce Paradis que Dieu aurait créé à l’image de sa propre personne ?

Curieuse, oui, Eve l’a toujours été. Pourquoi donc rirait-elle de ces pensées pieuses en endossant le nom de la créature tentatrices née à la création ? Au septième jour, Dieu créa l’homme, sous les traits d’Adam et Eve. Alors Eve serait ce que Dieu a créé de plus beau, de plus destructeur. Une créature cédant au péché et éternellement vouée à la damnation.

Quel désagrément pourtant de devoir faire montre d’une patte blanche face à cet homme. Grand Cardinal. Elle ne manquerait en aucun cas de lui faire entendre que sa foi, cousue de mensonge, était aussi vertueuse que cette nervosité qui tentait de le tuer dans son fiel contre l’image qu’est Eve de Harcourt.

« Le Père Etienne du Rouvray a toujours veillé sur notre famille… Et… » Eve se passe une main distraite sur la nuque, prétendant la gêne. « Depuis l’enfance, j’ai toujours apprécié qu’il nous offre une perspective simple sur la foi… Peut-être est-ce enfantin de ma part, mais les prières communes suivant la communion m’ont toujours laissé plus léger car il y inclue toujours quelque chose d’actuel. »

Qui donc aurait pu croire qu’Eve n’avait jamais foulé le sol de l’Eglise ? Pourtant le Père Etienne peut sans peine jurer qu’il y voit régulièrement Eve et Adam de Harcourt…  

Elle ne se montre qu’un semblant plus gênée lorsque la discussion vire de bord, et elle ne prend pas la peine de relancer le sujet de sa région – elle s’en moquait, pour ce qu’elle savait déjà qu’il était un individu originaire des montagnes alpines – et le plus tôt cette conversation trouverait un terme embarrassé, le plus tôt elle pourrait fuir ce lieu maudit.

« Je vous remercie infiniment de cette concession, votre Éminence. J’ai bien conscience que notre reine m’a confié une tâche lourde, mais j’ai à cœur de préserver notre royaume jusqu’à mon dernier souffle. Il m’est précieux de repenser en ces moments de grâce à l’évangile de Saint-Luc. Il n’est un roi qui face à la puissance de son adversaire, n’enverra son émissaire pour demander les conditions de paix. Nous vivons en temps de paix, votre Éminence. Mais je reste disciple de votre Eglise, et si ma foi venait à s’ébranler face aux difficultés des missions qui m’incombent, j’espère pouvoir trouver un allier au sein de votre paroisse. »

L’interroger sur sa foi ? Quelle sotte idée que de croire que plus de 300 ans n’ont pas suffit à éplucher le ramassis d’imbécilités que constitue le livre saint de cette félonne Eglise.

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Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

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Dim 31 Jan - 17:34
— they say the Devil that you know is better than the Devil that you don't


Ce fut dans un petit coin de sa tête que Constantin nota le nom dudit collègue - qu'il allait probablement oublier dans les 5 minutes suivant la fin de la conversation, mais l'effort était là. Et le domestique aussi.  

▬ Cela me fait plaisir d'entendre que les sermons de mon confrère soient d'actualité. À vrai dire, j'aimerais que ma première réforme en tant que Grand Cardinal soit de bannir les messes entièrement en latin. Peu de gens, en particulier dans les campagnes, pratiquaient le latin. Quel intérêt alors pour les prêtres de prêcher entièrement dans un langage totalement étranger à leurs troupeaux ? Le rôle de l'Église était de guider en usant de la sagesse et la bienveillance et non de l'ignorance et la terreur. Père St Hilaire éprouvait une antipathie toute particulière pour les prêtres qui agitaient la colère de Dieu et les châtiments infernaux comme un gourdin au-dessus de leurs têtes dans le but de dompter les masses.

Son regard glissa sur deux des valets présents dans la pièce alors que son interlocuteur lui tenait le discours parfaitement poli et assuré d'un bon chrétien. Le comte de Harcourt semblait au fait des usages de la cour et n'avait aucun mal à manier les mots jusqu'à même citer la parole de Saint Luc. Il n'y avait rien dès lors rien d'étonnant à ce que la Reine elle-même l'ait placé à un poste aussi important nonobstant son jeune âge. Toutefois, si Constantin voulait sincèrement croire en la véracité de ses paroles, sa méfiance naturelle et son expérience de la haute noblesse lui soufflaient de ne pas baisser sa vigilance. Quelque chose clochait chez ce militaire à l'allure trop polie, trop admirable. Trop parfaite. Quelque chose qu'il n'était à vrai dire pas certain de vouloir réellement percer à jour. Tant que le jeu des faux-semblants leur allaient très bien à tous les deux.

▬ Bien entendu, la seule violence qui soit légitime est celle que l'on brandit pour protéger les biens de Dieu et les miséreux, c'est pourquoi je tenais à personnellement vous rencontrer...   Il se leva et s'avança vers la fenêtre, ses yeux rivés vers les jardins, mains jointes dans le dos et sourcils froncés parce qu'il s'apprêtait à aborder le sujet qui fâche : La foi catholique est menacée par les théories luthériennes qui s'insinuent dans les esprits comme un poison dans la rivière et affaiblissent la légitimité de notre Majesté en remettant en cause la parole du Tout Puissant. Le Père s'arrêta là, peu désireux d'en ajouter plus pour le moment alors que les ordres du Pape étaient clairs : il fallait réprimer avec sévérité les excommuniés comme on coupait sans états d'âmes la branche pourrie d'un arbre. Et pour cette guerre contre l'hérésie, il aurait bien entendu besoin du secours de l'armée.

Mais chaque chose en son temps.

▬ Mes braves...   Il s'adressa aux deux domestiques. Pouvez-vous nous laisser seuls un instant ?

Le couple de serviteurs s'échangea une oeillade surprise mais s'éclipsa sans discuter, refermant derrière eux la porte du salon alors que Constantin tira l'un des rideaux de la fenêtre comme s'il craignait d'être observé et revint s'asseoir en face du comte.

▬ Il est également un autre sujet sur lequel je désire m'entretenir avec vous. Ses doigts tapotèrent nerveusement la porcelaine de sa tasse dont il n'avait pas touché le contenu. Voyez-vous, j'ai peur que Paris soit en proie à une attaque du malin en personne... Il avait conscience qu'il paraissait ridicule mais tant pis. Il lui fallait partager avec quelqu'un ses doutes et qui de mieux placé que le soldat le plus haut gradé du Royaume ? Avez-vous eu vent de créatures humanoïdes agressant les passants une fois la nuit tombée à la recherche de sang chrétien ?

Son épaule portait encore les cicatrices laissées par le démon qui l'avait agressé dans le jardin de Notre-Dame. On lui avait assuré qu'il avait du délirer, qu'il s'agissait sans doute d'un chien enragé mais plus il y réfléchissait, plus il était certain d'avoir senti le souffle de ce qui s'apparentait à un homme sur sa nuque. Sans doute que le noble en face de lui allait se moquer de lui et balayer cette folle idée qui lui trottait dans la tête mais au moins, la honte aurait sans doute le mérite d'estomper les terreurs nocturnes qui le poursuivaient sans cesse depuis ce malheureux incident. Et puis après tout, c'était le rôle d'Eve de Harcourt de le rassurer : Constantin était homme d'Église, pas maître d'armes.





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Lun 15 Fév - 18:53
Meet your faith


L’exercice n’a rien de plaisant, non. Rien n’est plus facile, après tant d’années, que de prétendre être, se fondre dans la masse et agir comme tous veulent le voir. Les us et coutumes évoluent, les cultures influencent les corps, les mentalités, et même jusqu’aux plus profonds retranchements de l’humanité. Mais s’il est une chose que les ans rendent chaque fois plus complexes, ce sont les lourdeurs d’un protocole qui ne cesse jamais de s’alourdir. Les commodités, les courbettes et les signes de grâce, toutes ces formalités qui ne rendent les choses que plus oppressantes. Oh, Eve les connait sur le bout des doigts. A appris plus qu’il ne faudrait de raison comment ne pas être le paria d’un univers où tout n’est que prétendre et vérités factices.

Chaque mot est une arme, et sans le moindre doute, Constantin de Saint Hilaire était un épéiste chevronné dans l’art de décapiter par sa verve. Mais Eve restait tranquille, opinant du chef et ne comprenant que trop bien ces inquiétudes que l’homme acceptait de lui partager. Elle ne le suivit pas lorsqu’il rejoignit la fenêtre soufflant doucement que les nouvelles religions n’étaient probablement qu’un vice voué à pousser davantage à la haine de ses propres frères, à une guerre qui semblait peut-être même leur pendre au nez depuis encore bien des années. Mais ses commentaires ne poussent pas à prolonger la conversation, non. Bien au contraire, même. Le grand cardinal semble pris par une toute autre réflexion et congédie ses domestiques. Eve se redresse naturellement, comprenant parfaitement que l’échange risquait de prendre une toute autre tournure.

Et quelle ne fut pas sa surprise…

L’ambiance change de façon drastique alors que le silence se clos du cliquetis de la porte se refermant sur les deux jeunes gens, laissant Constantin seul avec ce qui le repousserait certainement, eut-il eu connaissance de la nature de la personne en sa compagnie. Les rideaux se tirent et la pièce est baignée d’une aura dissidente. Comme si l’air s’était lui-même figé dans la confidence prudente d’un homme en proie à la peur. Bleu perdu sur une figure tiraillée par l’incompréhension, l’invocation du malin entre les murs de leur belle ville pourrait faire frissonner Eve. Elle se force à battre des cils, surprise feinte à la perfection alors qu’elle entrouvre les lèvres prête à répliquer, mais il ne s’arrête pas là. Et aucun doute ne persiste dans son esprit.

De ses deux mains désormais serrées l’une contre l’autre, réflexion ou prière futile, ses doigts contre ses lèvres, Eve murmure doucement.

« Je pensais- »

Prudence. Exercer de prudence à cet instant précis, oui. Peu importe la tournure des événements, Eve devait obtenir la confiance de cet homme. Aussi bien pour le protéger que pour assurer ses propres arrières. Comment avait-il été mis en contact des vampires ? La règle était pourtant si claire. Aucun humain ne devait savoir. Et Eve ne serait pas celle à lui révéler une quelconque vérité, non. Cependant…

L’air qui passe dans les lagons d’azure est celui de l’inquiétude, Eve porte une main à son visage et secoue doucement la tête, comme pour repousser un songe indicible.

« Je ne saurais parler du malin avec certitude, votre Éminence… Mais… Il y a quelques jours de cela, il m’est certain d’avoir fait la rencontre d’un individu qui… n’avait rien de commun à ce que j’ai pu côtoyer jusqu’à ce jour. »

Le frisson qui lèche son échine est si réel qu’elle pourrait presque pousser le vice à la paranoïa. Eve se souvenait à la perfection de la sensation d’une oppression intense qui l’avait traversée lorsque cet inconnu s’était invité à l’échange qu’elle avait eu avec Gabriel. Tout semblant s’échoue ici, alors qu’elle relève les yeux vers Constantin et murmure doucement.

« Il n’est pas de miracle en ce monde autres que ceux de notre Seigneur… Et cette… cette personne… Ses yeux ont changé de couleur. »

Combattre coulait dans ses veines depuis si longtemps, et pour autant, cet homme avait évoqué la terreur dans le cœur du vampire. Jamais auparavant n’avait-elle ressenti pareille terreur depuis qu’elle avait fui l’enfer.

« Je n’ai pas pu l’appréhender, cet homme s’est… Volatilisé sans que je ne puisse l’expliquer… Je n’ai pourtant pas eu vent de ceci par d’autres moyens que ma propre expérience… Dites-vous qu’il se pourrait que… Vous ayez rencontré cette même personne ? »

Ne pas étendre le champ des possibles, non. Elle ne pouvait se le permettre. Un secret si bien gardé ne saurait se répandre. Pas auprès de l’Eglise. Pas auprès du peuple. Il fallait garder le silence de Constantin sien. Et si pour cela il lui fallait confesser une succincte vérité, Eve en paierait le prix.

❤
Constantin de St Hilaire
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Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3815
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine

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Constantin de St Hilaire
Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3815
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine
Jeu 18 Fév - 23:47
— they say the Devil that you know is better than the Devil that you don't


Ce fut presque au ralenti que Constantin observa la surprise naitre sur le visage de son interlocuteur. Alors qu'Eve clignait des yeux, incrédule devant les propos du grand cardinal, ce dernier se dit qu'il était fou. Qu'il était fou et que demain la nouvelle de son dernier délire se répandrait à travers tout le palais comme une trainée de poudre, discréditant tout ses propos et réduisant en poussière tout son travail.
Il pensait voir de l'amusement ou peut-être un léger agacement dans le regard céruléen du Comte mais il n'en fut rien. Eve, béni soit-il, joignit les mains, sérieux, inquiet même. Pas pour lui mais pour autre chose. Et sa voix s'éleva timidement dans le salon plongé dans la pénombre. Une hésitation. Et puis un aveu. Constantin resta un moment suspendu à ses lèvres et ses épaules s'affalèrent dans un soupir de soulagement : ainsi donc il n'était pas seul à s'être heurté à l'inexplicable. Aujourd'hui, il n'était donc pas fou. Pas encore.
Toutefois, quand bien même il était légèrement heureux de voir qu'Eve était prêt à aller dans son sens, son récit était définitivement inquiétant.

▬ Je... Il était revenu au centre de la pièce, la tête basse, l'air à la fois curieux et apeuré, loin de l'archevêque cherchant à mettre à l'épreuve un fidèle. Émile ressortait plus que Constantin. Devant la bizarrerie de ces révélations, comment garder l'image du prêtre impeccable et implacable qu'on attendait de lui ? C'est étrange, je n'ai jamais rien entendu de tel. Et l'idée qu'Eve pouvait le mener en bateau ne lui traversa pas une seconde l'esprit. Il avait tant besoin que pour une fois on l'écoute et non pas l'inverse. Je crains de ne pas avoir rencontré cette... Devait-il dire démon ? Ses doigts tapotaient nerveusement le rebord du fauteuil contre lequel il s'était appuyé. ...ce phénomène.

Constantin se frotta un instant le menton, tentant péniblement de se remémorer la nuit de son agression. Il ne lui restait cependant que des bribes éparses de cet instant : le souffle chaud contre sa nuque, les mains autour de sa poitrine, les dents dans son épaule, l'odeur de la sueur, l'odeur du sang et de la Seine non loin. La brise nocturne d'un Paris printanier. Puis le noir. Ce noir entier, affamé. Omniprésent.

▬ Ces yeux... Je suis presque certain que c'était humain mais je ne les ai pas croisés... Marmonna-t-il, plus pour lui-même que pour le Comte.

Puis, un bruit de course dans le couloir - sans doute un couple de valets pressés, le ramena brutalement à la réalité. Même sans la présence des domestiques, il était fort probable qu'on les écoutait. Difficile de dire qui exactement pouvait les épier, mais ces derniers temps, il avait le sentiment d'être surveillé. Aussi, secoua-t-il la tête.

▬ Je suis navré mon fils, je n'en sais pas plus que vous. Se redressant, le prêtre s'éclaircit la gorge et tâcha de se redonner une contenance. Un sourire affable, des traits anxieux et sérieux, un ton aimable mais réservé et un signe de croix en guise d'au revoir : le voilà redevenu grand cardinal. Je vous remercie pour votre temps Messire et m'excuse à nouveau pour m'être si grossièrement imposé dans votre emploi du temps. Ce fut un plaisir de faire votre connaissance et j'espère qu'il est partagé. Je me retire à présent mais sachez que la porte de mon office vous sera toujours grande ouverte.

Déjà il s'avançait vers la sortie et tandis que sa main appuyait sur la poignée de la porte, il jeta un coup d'oeil en arrière et hocha la tête :

▬ Puissions-nous oeuvrer ensemble pour la gloire du Seigneur et le bien-être du peuple de France en veillant l'un sur l'autre. La paix de Dieu soit avec vous. La grande silhouette du prêtre s'engouffra à travers les portes doubles, non sans une dernière oeillade appuyée, presque complice : Je tâcherai de garder l'oeil ouvert.

Et espérerait que le Comte en ferait de même.
Constantin ne devrait pas, mais il ressortait de cet entretien avec l'impression rassurante et prématurée d'avoir trouvé un futur allié contre cet ennemi invisible qu'il ne saurait vraiment nommer.





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