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Titi
VAMPIRE - ARCHIVISTE

inventaire

Inventaire : + Une guitare espagnole ; une mule appelée Marjorie ; 3x infusions du zénith ; un mystérieux masque.
- Glandes à venin
Espèce : Vampire (mordu)
Emploi : Ménestrel (en apparence)
Situation maritale : Libre comme l'air
Pièces : 2014
DC : Constantin ☆ Mordeuse ☆ Hélène ☆ Hildegard ☆ Adam ☆ Mélusine

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Titi
Inventaire : + Une guitare espagnole ; une mule appelée Marjorie ; 3x infusions du zénith ; un mystérieux masque.
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Mer 28 Juil - 15:36


Avec l'arrivée de l'été et des températures torrides, c'est le moment de quitter Paris, ne serait-ce que pour courir après l'ombre salvatrice des forêts de campagnes ou des rivières de province. La France ne résume après tout pas à sa capitale : il y a tant de jolies régions à arpenter sous le regard bienveillant d'un ciel dégagé. Enfant d'Espagne, je n'ai aucun problème avec la chaleur, si ma condition d'immortel ne me l'empêchait pas, je pourrais marcher sans soucis toute la journée sur les sentiers ensoleillés avec un bâton et un gros chapeau. Hélas, excepté les quelques jours où je m'offre le luxe d'une infusion du zénith, je dois me contenter de voyager la nuit avec Marjorie qui elle, apprécie grandement d'échapper aux rayons journaliers. Peu importe, la nature française le soir est pittoresque également. On profite du champ des grillons et de la lueur de la lune pour avancer paisiblement. Oh bien sûr que c'est moins sécurisant, on a vite fait de tomber sur un bandit ou deux mais généralement il s'agit d'avancer intelligemment : les coins d'embuscade ça se repère facilement et puis il suffit de privilégier les routes les moins fréquentées. Jusqu'ici jamais eu de gros soucis, au pire je baragouine comme je le sais bien le faire. Au mieux, je n'ai plus à me soucier de trouver un calice dans les jours qui suivent.

Dans tous les cas, ma bourse étant plutôt légère en ce moment, c'est naturellement que je me suis rendu sur les terres de la Bourgogne, direction la demeure du nouveau seigneur des lieux, aussi surnommé « mon mécène doré » car après tout c'est en ce moment grâce à son immense générosité que je vis désormais très confortablement en France. Il faut dire que Messire est généreux et qu'il sait reconnaitre un artiste de talent tel que moi. Il sait surtout qu'il n'a probablement pas intérêt à me froisser puisqu'il ne doit sa place de choix que grace à mes autres talents moins connus de faussaire.
D'habitude je ne fais pas d'identités pour les humains, mais bon parfois il m'arrive de faire des exceptions. Ce serait tout de même dommage que personne ne succède à Philippe, cette place vide à la tête du duché c'est du gâchis de la laisser à un cousin incompétent. Moi je suis sûr que Guillaume est capable de beaucoup, beaucoup de choses, il avait juste besoin d'un petit coup de pouce. Et maintenant que c'est fait, il est naturel qu'il me rende la pareille ! Une bonne alliance est une alliance qui dure !

Du coup, c'est en plein milieu de la nuit que je me présente au château, demandant en grandes pompes à être reçu et à ce que ma mule soit conduite aux étables. Le portier me regarde évidemment de travers mais je lui explique que Messire m'estime beaucoup et lui montre même une missive (à peine trafiquée) apposée de son sceau en gage de bonne (mauvaise) foi. Comprenant que je ne suis pas n'importe quel péon à la guitare, on s'occupe de moi, on me fait entrer, on va chercher le Duc.
Dans le joli salon dans lequel j'ai été abandonné, je fais comme chez moi. Je me vautre sur un canapé, triture quelques babioles précieuses, replace un cadre qui n'était pas droit et lorsqu'enfin Guillaume pointe le bout de son nez, lui saute presque dans les bras, une main sur chaque épaule et le ton chantonnant  :

▬ Salut Sire ! Ça gazouille ? C'est moi votre cantante préféré ! Attrapant sans gêne une poussière échouée sur l'une de ses mèches blondes, je lui adresse mon plus beau sourire, accompagné d'un clin d'oeil. La noblesse te sied bien au teint. Tu es chaque jour de plus en plus charmant ! Ai-je susurré à voix basse non sans une once de fierté.

Même s'il est humain, c'est quand assurément une de mes plus belles créations ! Un escroc à la place d'un duc, c'est un coup de maître !


@Guillaume de Bourgogne


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Ven 30 Juil - 19:05
Il est l'or monseignor
C’était une nouvelle nuit d’insomnies. Il avait les yeux rivés sur la lune, parfaitement visible dans un ciel sans nuage, assis sur le rebord de la fenêtre grande ouverte avec l’espoir d’une légère brise pour rafraîchir la chambre du Duc de Bourgogne. Mais rien. Il faisait chaud, c’était l’été, la saison qu’il avait toujours détesté du plus profond de son être. La sensation du soleil brûlant sa peau pâle, une horreur. Ses vêtements qui lui collent car par pluie, vent, neige ou canicule, il ne supporte pas de dévoiler des parcelles de son corps, hormis ses mains ou son visage, c’était donc tout bonnement infâme. Et même cette nuit, bien qu’il soit seul comme à son habitude, avec personne pour partager sa couche ou l’épier, il portait un pantalon et une chemise en lin, sagement refermée sur son torse. Même l’astre de la nuit n’avait pas le droit de voir ou toucher sa peau.

Il se frotta du bout des doigts le sommet de son front, avant de passer ses mains dans ses boucles d’or. Il se sentait poisseux, mal dans sa peau et songeait déjà au bain qu’il prendrait, tôt le matin, pour se rafraîchir avant de passer aux choses plus sérieuses. Évidemment, devenir un Duc lorsque l’on est loin d’en être un, c’est un métier à temps plein. Ce qu’il en avait marre d’écrire des lettres pleines d’hypocrisies, de rencontrer des vassaux venus le saluer directement à « son domaine ». Il fallait sourire, il fallait donner l’illusion d’être plaisant et aimable. Il fallait berner tout ceux qui pourraient avoir le moindre doute, à commencer par ses propres domestiques. Allez savoir ce qu’ils pourraient répéter dans les villes voisines s’ils découvraient ne serait-ce qu’une petite faille dans le jeu du « Duc ».

Qu’était-ce ? L’ombre de d’un doute ? Nenni. Il se renfrogna davantage et puis il se mit à parler seul. Rien ne pourrait lui prendre ce grand rôle qu’il avait acquis après des années de mensonges et de manipulations. Avec autant de talent disponible, il était le légitime successeur de Philippe, disparu on ne sait où, le plus loin possible tant qu’à faire, cela ferait ses affaires à lui.

- Je suis Guillaume de Bourgogne, le Duc de Bourgogne. Et ce n’est que le début. J’irai à la cour, je brillerai, je les épaterai tous. Édouard n’a jamais existé, je suis Guillaume et je deviendrai Roi.

Il n’était pas rare que dans ces moments d’insomnies, où le sommeil ne se pointait jamais, qu’il murmure tout bas ce genre d’affirmations. Non pas qu’il doute de lui. Jamais. Guillaume n’a peur de rien, pas même de Dieu. Existe-t-il ? Comme s’il en avait cure. Mais il était seul, très seul, il le savait. Alors, comme personne ne se rangerait jamais de son côté, avec la connaissance de tous ses secrets, il fallait bien qu’il entende de sa propre bouche qu’il a une grande destinée.

Il faisait les cent pas dans sa chambre. La décoration était à l’image du précédent Duc et ne lui plaisait pour ainsi dire… pas du tout. Il voyait tous les petits défauts, tout ce qui ne lui correspondait pas et cela avait tendance à le tenir plus éveillé encore. Une vraie perte d’énergie, mais que voulez-vous. Dans son viseur se trouvait une peinture plutôt quelconque, dont le rôle dans cette chambre le dépassait. Et puis on toqua à sa porte. Un domestique lui annonça une visite. Par cette heure ? Qui ose pénétrer son domaine et venir importuner en pleine nuit le Duc de Bourgogne ? Il demanda davantage d’informations, les mâchoires très serrées, tout comme ses poings, se faisant violence pour avoir la voix la plus neutre possible. Au travers de la porte, on lui annonça l’identité de son invité. Un nuisible se trouvait chez lui. Sa nuit était jusque là bien agréable, c’est bien connu, il fallait en rajouter une couche.

- Faites le patienter, je dois me vêtir pour l’accueillir dignement. Monsieur est un ami.

Il voulut s’étrangler avec sa propre langue en prononçant ce dernier mot. La suite de la nuit s’annonçait éprouvante, à son grand désespoir. Combien de temps lui faudrait-il pour s’en remettre, retrouver un temps soit peu d’énergie et être à nouveau prêt à se sociabiliser ? Il était fatigué, si fatigué, d’un seul coup. Mais dans une chorégraphie bien rodée, il quitta ses habits de nuit pour une tenue de jour, plus formelle, avec un col montant le long de son cou, des manches rejoignant ses poignets, un pantalon plutôt serré et une paire de bottes remontant jusque ses genoux. C’était strict et c’était bien trop chaud pour la saison. Mais hors de question de recevoir le moindre postillon sur sa peau pure. Hors de question qu’un doigt effleure l’un de ses bras. L’idée était répugnante, le vivre en vrai serait dramatique.

Lorsqu’il entra dans le coquet salon, le faussaire avait visiblement pris ses aises. Et il n’eut pas le temps de le saluer, que déjà il le tripotait au niveau de ses épaules. Avec un dégoût qu’il peinait à contrôler, le Duc avala sa salive et écouta le ménestrel le « complimenter ». Avait-il les yeux en face des trous ? Ses cernes étaient visibles depuis la lune, quel ramassis de conneries vraiment. Et quelle idée saugrenue que d’oser toucher ses bouclettes. Il eut une sensation de nausée. Il avait déjà envie de sortir la sauge et d’effectuer un rituel de purification pour se rassurer.

- Mon ami, quelle charmante idée que de me rendre visite en pleine nuit. Cela me va droit au cœur.

Son sourire était si faux et sa voix si neutre que c’en était presque déroutant. Voulant à tout prix cesser ce contact physique avec Titi et mettre le plus de distance entre eux deux, il prétexta vouloir être un bon hôte et s’approcha du seuil de la porte du salon pour appeler le premier domestique disponible.

- La chaleur se fait ressentir et je ne doute pas de la soif de mon ami. Du vin pour lui, de l’eau pour moi je vous prie.

Une fois encore, on se demanda pourquoi lui ne touchait jamais au vin, mais on n’osa pas lui poser la question. Son ordre donné, Guillaume décida de s’asseoir sur un petit fauteuil en velours, retenant bien la chaleur et l’accentuant même. Pourquoi s’infliger cela ? Parce que c’est un fauteuil une place et qu’il lui assure un espace vital et aucune promiscuité avec l’homme le plus dangereux pour le Duc de Bourgogne.

- Alors dites-moi que me vaut l’honneur de cette visite ? Au vue de l’heure, je doute que vous soyez venu pour découvrir la beauté de mes jardins.
Titi
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Titi
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Sam 21 Aoû - 14:53


Je ne suis pas étonné par le fait que Guillaume ait pris la peine de bien s'habiller juste pour me recevoir mais je n'en suis tout de même pas forcément flatté : le faux seigneur a le soucis des apparences, il ne se montrerait jamais mal fagoté même devant le premier des péons ! C'est aussi ce que j'aime chez lui : ce sens du détail, cette envie de tout contrôler qui éveille en moi celle de tout chambouler, faire vaciller le précieux château de cartes de ses attitudes de noble tartufe.
Je sais que je l'indispose, après tout si je suis la raison de sa fulgurante ascension je pourrais très bien être celle de sa déchéance. J'en profite, je me raccroche à lui comme un parasite suceur de sang. L'image semble affreuse mais elle n'est pas si éloignée de la réalité. Le sang étanche plus mon palais que le vin, mais ça je le garde pour moi. Je laisse le blond faire un pas en arrière, reste devant lui tout sourire mais pas trop, histoire de ne pas dévoiler les crocs. On en mangerait bien du Guillaume, mais pas comme ça.

▬ Quel aimable hôte tu fais ! Quoique je n'en attendais pas moins du Duc de Bourgogne ! Le titre roule sous ma langue comme le ronronnement satisfait du félin contenté. Je prends place dans un fauteuil en face, croise les jambes et joint les mains, coudes sur les genoux, regard toujours insistant. Oh tu sais moi les jolies fleurs, les papillons et tout le tralalala c'est bien beau mais c'est trop convenu. Je préfère les beautés nocturnes ! Me penchant un peu malgré la distance qui nous sépare désormais, j'ajoute : Ai-je besoin d'une raison pour rendre visite à mon très cher ami ?

Le domestique appelé par mon hôte entre, s'interpose entre nous pour m'offrir une coupe de vin avant de déposer un verre d'eau à son maître. Je remercie l'homme d'un hochement de tête mais attends tout de même qu'il ait quitté la pièce pour reprendre. Si nous ne sommes évidemment pas à l'abri des oreilles indiscrètes, il n'est tout de même pas question de laisser tomber aussi facilement la mascarade et de tutoyer un grand seigneur devant son personnel.
En écho au claquement de la porte qui se referme, ma voix résonne, faussement inquiète, faussement mielleuse :

▬ Tu as l'air fatigué dis-moi. Aurais-tu besoin d'aide supplémentaire par hasard ? J'agite le vin dans son récipient sans y goûter, sans lui laisser le temps de répliquer : De mon côté je ne serais pas contre une aide de mon plus fervent admirateur. Une aide de type financière.

On ne va pas y aller par quatre chemins, je ne viens pas seulement que pour ses beaux yeux.


@Guillaume de Bourgogne


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Mar 24 Aoû - 10:12
Il est l'or monseignor
Le faussaire lui a permis de se créer une identité, de justifier ses prétentions, d’accéder à un échelon important dans la suite logique de son plan. Mais qu’est-ce qu’il pouvait l’horripiler, c’était presque un talent. Son sourire était encore plus hypocrite que celui du Duc. Il n’est qu’un rapace, avide d’argent, une ombre sur la route pavé d’or de Guillaume. Alors oui, ce dernier est très ambitieux et envieux, mais cela n’a bien sûr rien à voir. Tout ce qu’il touche, regarde, dit, ou fait, est un élément essentiel à son ascension pour devenir Roi. Tout est justifié. Titi, lui, n’est qu’une saleté de nuisible qui ne se contentera jamais de ce que Guillaume lui donnera. Toute sa vie il reviendra lui quémander de nouvelles miettes avec un air faussement amical, mais profondément menaçant et destructeur.

Je te hais. Je te ferai tuer.

Il flatta le Duc pour ses bonnes attentions et prit place en face de lui. Au moins, il n’eut pas l’idée de venir s’asseoir sur l’accoudoir de fauteuil pour être au plus près de lui, il fallait bien le reconnaître. Tout ce qui sortit de sa bouche ensuite était disgracieux. Pire, l’entendre l’appeler son « très cher ami », lui donna l’envie de glousser avec dédain. Mais il resta de marbre, ses paroles glissant dans l’air chaud de la pièce et ne l’atteignant pas même un peu.

Je n’ai pas d’ami, vermine.

La porte de salon était restée ouverte et le domestique entra sans un bruit. Il se préoccupa de servir une coupe de vin à l’invité du jour, ou plutôt de la nuit, avant même de servir un verre d’eau relativement fraîche au Duc. Ce détail agaça passablement ce dernier, qui se contre-fichait des politesses et voulait toujours être le premier en tout. Le serviteur quitta le salon, les pupilles de glace de son maître pesant lourdement dans son dos, il ferma la porte pour laisser les deux hommes converser sans se préoccuper d’oreilles traînantes. Aussitôt seuls, Titi fit mine de s’inquiéter de la qualité du sommeil du Duc, et sans attendre la moindre réponse, il mit un terme aux mondanités pour venir réclamer de l’argent.

Je te reconnais bien là, cloporte.

Le préambule terminé, la partie débutait. Une pointe d’excitation se fit ressentir du côté de Guillaume. Quand bien même il voulait couper la tête de ce dangereux faussaire, il tirait beaucoup de plaisir dans ce genre de situations mêlant joutes verbales, manipulations, faux semblants et autres  promesses qui ne seraient pas tenues. Il rit du nez, très doucement, c’était à vrai dire presque imperceptible pour une oreille humaine. Il dévisageait son invité avec la même froideur dans le regard qu’avec son serviteur. Après une grande gorgée d’eau, paupières fermées, il reposa son verre sereinement, sans trembler, et rouvrit ses mirettes avec un air presque amical.

- Mes nuits sont agitées. Le Duché de Bourgogne subit les assauts de vermines en tout genre et je ne puis trouver un sommeil paisible, mais je ne doute pas que je finirai par régler le problème, avec le temps. Il resta silencieux quelques seconde, laissant le temps à ses paroles de faire sens dans l’esprit du ménestrel. Je n’aime guère parler argent avec mes très chers amis, mais je devrai pouvoir vous donner un coup de pouce dès votre départ de ma demeure. La suite viendra, tout naturellement, plus tard. J’ai encore des affaires à régler et je dois bientôt me rendre à la cour de Sa Majesté. Je ne doute pas que j’en reviendrai enrichi, que vous en serez au courant et que vous me ferez le plaisir d’une visite nocturne pour me rappeler nos petits arrangements. Ai-je tord ?

Ce ramasse miette serait évidemment au courant de toutes ses avancées et surtout de la richesse qu'il accumulerait, le doute n'était pas possible. Et c'était agaçant, terriblement insupportable. Titi savait bien trop de choses de Guillaume, même si ce dernier ne lui avait pas révélé son passé, ses anciennes identités, son nom de naissance... Qu'il sache qu'il n'est qu'un imposteur est déjà bien assez. Mais il n'avait pas eu le choix. Les talents du faussaire représentaient une étape nécessaire sur la route de sa gloire. Il fallait donc supporter cette menace et cette habitude désagréable qu'il avait prise de le tutoyer. Comme s'il y avait la moindre amitié entre eux. Guillaume, lui, ne voulait aucune promiscuité avec le ménestrel.
Titi
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Sam 4 Sep - 0:10


Si certains se laisseraient aisément berner par le petit jeu de ce bel acteur anobli, ce n'est pas mon cas. Je connais trop le genre, je connais trop la scène. Guillaume - ou devrais-je dire Édouard, ne peut pas m'encadrer. Absolument. Parce qu'il ne peut pas me contrôler, parce que je suis autant un atout dans sa manche qu'un vice caché dans son impressionnante construction sociale. Parce que les gens intelligents comme lui savent qu'ils ne peuvent se permettre de s'encombrer de lames à double-tranchant. Guillaume me déteste de tout son être. Presque inconsciemment, instinctivement. Je le vois dans la façon qu'il a de me toiser, dans la petite intonation agacée à l'arrière de ses mots, dans la façon même qu'il a de tremper ses lèvres dans son verre comme si me parler c'était gâcher ses mots alors qu'il fait pourtant des efforts colossaux pour paraître bien comme il faut ce garçon.
Ce n'est pas grave. C'est même très amusant. Guillaume a besoin de moi. Et moi aussi. C'est important un mécène pour un bon vivant comme moi. Et puis c'est distrayant. Je veux voir ce qu'il va devenir ce Guillaume, je veux l'avoir sous la main et être aux premières loges de son ascension comme de sa chute. N'est-il pas après tout ma plus parfaite oeuvre ? Un ouvrage qui marquera - j'en suis certain, les annales de la France. Et tout cela alors qu'elle n'appartient même pas au registre des créatures de la nuit !

▬ Oh je suis navré de l'apprendre mais c'est la rançon de la gloire ça mon Guigui ! Mon sourire s'étend encore un peu. Tu n'es pas sans savoir que la fortune attire toujours son petit lot de charognards ! Moi compris mais quitte à être un charognard, autant être celui qui repart avec le plus juteux morceau !

Lorsqu'il est fait question de la Cour, je ne peux retenir un haussement de sourcils. Déjà ? Oh finalement ce n'est sûrement pas moi la vermine aux plus longues dents.

▬ Oh quelle déception ! J'espérais une petite avance comme d'habitude. C'est que j'ai fait une sacrée trotte pour venir ici... Allons, je ne vais pas partir les poches vides tout de même ! Mais ce n'est pas ce qui me préoccupe le plus : Puis-je te demander quelles affaires t'appellent à la Cour de son Excellence ? Par les temps qui courent je ne doute pas que la Reine ait besoin de talents supplémentaires pour l'épauler mais n'es-tu pas déjà assez occupé ainsi ? Vois-tu - et pardonne mon honnêteté je ne veux que ton bien : il ne faudrait pas te brûler les ailes à vouloir voler trop tôt trop près du soleil. Je goûte enfin au vin, les yeux dans le vague, l'air perplexe. Hum ce n'est pas un mauvais cru. Si tu comptes t'installer un temps à Paris, prend avec toi quelques gages supplémentaires de ton affiliation à feu Philippe. Sait-on jamais...

Pari risqué. Pour lui comme pour moi. À vouloir la plus grosse part du gâteau on risque l'indigestion. Enfin dans notre cas plutôt la pendaison.


@Guillaume de Bourgogne


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Mer 8 Sep - 19:11
Il est l'or monseignor
Chaque muscle de son corps se tendit et devint dur comme de la pierre. Ses mâchoires étaient si serrées qu’un grain de poussière ne saurait se frayer un chemin. Les jointures des ses doigts blanchissaient tant ses points étaient crispes. Sa pupille se dilata sous le joug de la colère. Ses lèvres étaient pincées et il inspirait fort grâce à son nez. Il voulait tout casser, tout brûler, tout raser. Il voulait le décapiter, l’étriper, le dépecer. Le ménestrel avait osé le nommer Guigui et comme si cela ne suffisait pas, il souriait comme un bien heureux. Il méritait la peine capitale, tout de suite et aucun enterrement digne de ce nom.

Contrôle-toi ou il causera ta perte.

Il termina d’un cul sec son verre d’eau et le reposa brusquement à ses côtés, sur la petite table. Le gobelet claqua violemment mais fort heureusement il ne se brisa pas. Il allait survivre aux éclats d’humeurs du Duc de Bourgogne qui inspirait et expirait plusieurs fois pour retrouver une contenance. Ce cloporte avait vraiment le don de lui faire pousser un urticaire rien qu’avec sa présence. Et la vermine enchaînait déjà sur le sujet qui l’intéressait le plus : ses affaires à la cour. Évidemment, Guillaume eut la pulsion de lui proposer d’aller se faire cuire un œuf car cela ne le regardait pas. Mais il fallait le contenter, lui donner des miettes, après tout il n’est là que pour ça et l’argent.

- N’est-ce pas normal que le Duc de Bourgogne, fraîchement nommé, se présente à la cour et à Sa Majesté pour lui assurer de son allégeance et de son soutien ?

Jamais Titi ne se contenterait de si peu, de si vague, de l’ombre d’une miette. Il voudrait du croustillant, du probant, du potin. Ce type basait sa vie sur les mensonges et les petits secrets, il fallait donc lui donner un petit peu de bonheur – et beaucoup d’argent – pour espérer ne pas supporter son horripilante petite tête trop longtemps sur son domaine.

- J’ai entendu dire que Sa Majesté est une ravissante femme. Je m’étonne qu’elle ne soit pas courtisée par tous les nobles de France. J’ai bien envie de vérifier les rumeurs à son sujet et de mettre un visage sur son nom.

Son expression restait impassible, car même si Victoire était son trophée de chasse, même s’il avait entendu des descriptions vantant sa beauté, quand bien même sera-t-elle la plus belle femme de France, jamais il n’éprouverait le moindre désir pour elle. A moins d’un miracle, bien sûr, mais Dieu n’est pas vraiment du côté de Guillaume.

Ses intentions étaient plutôt claires et il ne doutait pas que Titi, aussi agaçant soit-il, finisse par comprendre qu’il désirait la séduire pour arriver à ses fins. La couronne, qui n’en rêve pas ? N’y-a-t-il pas meilleur siège que celui du Roi ? Néanmoins, il ne laisse pas le temps au faussaire d’en venir à cette conclusion et enchaîna afin de satisfaire la curiosité du ménestrel :

- Il me semble qu’elle n’a ni conseillers officiels, ni chancelier. La France ne restera pas éternellement dans cette situation. Elle est déjà bien souvent critiquée pour ses choix et ses actes, il lui faut un entourage solide et qui saura diriger le pays. Je ne pense pas avoir tord si je dis que j’ai les épaules pour la soutenir.

Évidemment qu’il pensait avoir raison, jamais il ne doutait de lui. Après tout, il revenait de loin. Pire encore, il revenait de rien et se trouvait maintenant à la tête d’un Duché conséquent de France !

- Je n’ai pas la crainte de me brûler les ailes, puisque j’ai depuis bien longtemps abandonné l’idée d’en avoir besoin pour monter au ciel. Ce n’est pas avec la peur que je suis arrivé ici, je continuerai sur ma lancée. Merci de votre sollicitude, cela me va droit au cœur.

Pour être plus exact, cela lui en touchait une sans faire bouger l’autre, comme on dit. En pensant cela, il lui adressa un petit sourire, amusé. Le contrôle revenait et bien que le Duc reste en alerte, la petite crise à cause de son sobriquet était presque passée, mais pas oubliée.

- Que voudriez-vous que j’emmène de plus à Paris que je ne possède déjà ? Dois-je comprendre que vous allez essayer de me vendre une babiole pour rallonger la dette ?
Titi
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Dim 19 Sep - 20:59


Plus j'y pense, plus je me dis que ce ne doit pas être facile tous les jours d'être dans la peau de Guigui. Regardez-le comme il est tout crispé sur son siège, ce pauvre garçon n'a vraiment pas une seconde à lui, pas le temps de souffler dès fois que quelqu'un (comme moi) en profite pour le planter. Vraiment, c'est triste de devoir tout le temps être sur ses gardes.
Mais c'est ce qu'il veut.
C'est ce qui lui revient.
Quelque part je le comprends, oh que oui. Quelque part, moi aussi il y a quelques décennies de ça je me serais battu bec et ongles pour l'argent, le pouvoir, la gloire. Pour me venger d'un monde qui n'a jamais été tendre avec moi. Est-ce que je me projette un peu dans cette pauvre âme ? Totalement. Ah et moi et mon faible pour les mauvais garçons !

▬ Ravissante, ravissante. Je l'ai vue la Reine moi. Je la trouve belle mais sans plus. Un joli visage de plus bien savamment poli par la cour et chouchouté dans l'écrin confortable du palais. Des specimens comme elle, on en trouve dans toutes les bonnes familles d'Europe ! Elle ne vaut pas ma Calla ! C'est une beauté blonde à la germanique, tout ce qu'il y a de plus classique ! Tu trouveras mieux partout ailleurs !

Mais je devine sans peine que ce n'est probablement pas après le minois de Victoire que Guillaume en a : c'est la couronne qui l'intéresse. Et quand on sait que sa Majesté est de tempérament docile, je me dis que les ambitions de Messire de Bourgogne sont assez démesurées pour marcher.

▬ Les épaules certes mais qu'en est-il du reste ? Il te faudra plus que les faveurs de la Reine pour diriger. J'y vais franchement parce que c'est la vérité. Il ne s'agit pas seulement de plaire à Victoire mais aux plus grands de France s'il veut pérenniser une place de conseiller. Bah après tout il doit le savoir. Enfin tu fais bien de profiter de la confusion qu'a entrainé la nomination de Victoire pour te faufiler en haut. Le chaos est un tremplin idéal pour les esprits affutés.

Et puis la remarque absolument empreinte de modestie de mon charmant interlocuteur me fait franchement éclater de rire. Ah avec un aplomb pareil, la Couronne n'a qu'à bien se tenir !

▬ Oh Guigui, qui suis-je pour dire le contraire ? Avec ta hargne, les anges n'ont qu'à bien se tenir quand tu te hisseras à la force de tes poings jusqu'au royaume du Tout-Puissant lui réclamer son trône ! Il en serait capable le bougre. Qu'il est bon d'avoir de l'espoir. Et loin de moi l'intention de me moquer de lui, je suis sincèrement à ses côtés. C'est précisément ce genre de culot qui me comble.

Alors me saisissant de ma besace jetée à mes pieds, je commence déjà à sortir quelques affaires, chantonnant joyeusement en réponse à son scepticisme :

▬ Dette ? Enfin quel vilain mot mi amigo. Tu sais bien que tu ne me dois rien, nada ! Ce que tu me donnes c'est de bon coeur en tant que mécène que tu le fais ! Et pour l'amour des arts aussi ! Parlons plutôt de collaboration parce qu'avoir un conseiller de la Reine dans ma poche est tout à ma faveur également. Je vais te donner quelques gages de plus de tes talents pour ton introduction à la Cour, d'accord ? De toutes façons, cet été Madame de Chacha va me retenir à Paris pour préparer le prochain bal d'Augustine donc je ne serais plus dans tes pattes, mais je peux bien rester quelques jours ici pour peaufiner ton projet. Attrapant un batonnet de fusain, je commence à griffoner sur un parchemin, tout excité. Bien un portrait de toi et feu Philippe enfants ne te fera pas de mal. Tu n'as pas brûlé tous les tableaux de ton prédécesseur pas vrai ? Et puis tant qu'à faire, on va te donner des lettres de recommendation et d'amitié. Peut-être un seigneur d'Espagne ? Ou du Portugal ? Il va me falloir de l'encre, du papier, de la cire et autre tu donneras la liste à tes serviteurs. S'ils m'apportent ça rapidement, je peux faire ça vite fait en moins d'une semaine !

Je lui tends le bout de papier avec un sourire jusqu'aux deux oreilles :

▬ Bien sûr je vais prendre ta meilleur chambre d'invités ! Et tu poseras pour moi, au moins pour l'esquisse ! 6 heures devraient suffire ! ¿Tenemos un trato?

Une offre en or qu'on ne peut pas me refuser évidemment ! Que j'ai hâte de passer de longues heures en tête à tête avec mon duc préféré !


@Guillaume de Bourgogne


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Mer 22 Sep - 10:40
Il est l'or monseignor
Il trouverait mieux ailleurs… Si seulement il souhaitait « trouver mieux ailleurs » ! Est-ce qu’il y avait mieux que la couronne sur sa jolie tête blonde et le siège royal de roi d’un pays comme la France ? C’était à cela qu’il souhaitait se marier. Victoire pouvait être blonde, brune ou même rousse, il n’en avait cure. Il n’était ni attiré par son physique, ni par son esprit. Personne ne trouvait de faveur à ses yeux, serait-ce possible un jour ? Ainsi, les commentaires de Titi lui donnèrent fortement envie de rouler des yeux au ciel.

Est-ce qu’il le sous-estimait ? Ne voyait-il pas en lui un étalon d’or et de culot ? Ou un truc dans ce genre, après tout, Guillaume ne l’écoutait que d’une oreille lorsque le ménestrel divaguait et que cela l’intéressait autant que de parler de la météo. En tout cas, le Duc afficha un air encore plus sévère, si tant est que cela était possible… Il était déjà si agacé par la présence de son faussaire, l’afficher plus encore relevait du défi. Mais rien n’est impossible lorsque l’on est Guillaume. Et puis une nouvelle fois il le nommait par ce ridicule sobriquet, ce qui lui donna presque l’opportunité de grogner. Mais il était bien trop digne et fière pour s’abaisser à retrousser ses lèvres comme une bête.

Le ménestrel farfouillait dans ses affaires, commençant alors à établir une liste d’éléments essentiels selon lui pour bien assurer les arrières du Duc durant sa première apparition à la cour. Et durant tout ce temps, Guillaume ne songea qu’à une seule et unique chose : combien cela lui coûterait ? Et bien évidemment, il ne calculait mentalement pas seulement le nombre de pièces d’or qui viendraient s’ajouter à la montagne qu’il lui devait déjà. Non, il songeait à l’énergie qu’il devrait dépenser et à la patience dont il devrait faire preuve durant tout son séjour chez lui. Seigneur… Ah non, c’est vrai, il ne croit pas en Dieu, à quoi bon s’exprimer ainsi.

Si seulement la foudre pouvait me frapper tout de suite.

Comptait-il très sérieusement rester une semaine ?

Et qu’elle ne me rate pas, par pitié.

L’enfer existait et il se trouvait dans ce salon. Le Duc planta ses doigts dans le velours de son siège. Il sentit une goutte de sueur brûlante glisser avec lenteur le long de son échine. Tout était un supplice cette nuit-là. Son envie de mourir était si forte. Après cette semaine, il mériterait un repos bien mérité, avant de se mettre en route pour la cour et toutes ses poules et autres coqs nobles…

- Je suis tout excité à l’idée de passer six heures avec vous, mon ami.

Ironie, ironie, la meilleure arme face au désespoir. Il n’avait pas le choix. Quand bien même son âme (s’il en a une) lui hurlait de refuser, de repousser Titi en dehors de ses retranchements, de le bannir du Duché de Bourgogne… Ce petit être ignoble trouverait le moyen de jeter des cailloux à sa fenêtre pour lui rappeler sa présence menaçante. Autant lui donner ce qu’il désirait, prendre les armes qu’ils lui proposait, sait-on jamais qu’elles s’avèrent réellement utiles, et prier pour qu’il parte au plus vite, satisfait de l’avoir suffisamment titillé. Ah non, c’est vrai, il ne prie pas non plus…

Le Duc se leva de son siège, contourna au loin Titi pour éviter ne serait-ce que de le frôler. Il rouvrit la porte du salon, se racla la gorge, ce qui attira un domestique.

- Préparez notre plus belle chambre d’invité pour mon ami. Ainsi qu’un bain, des huiles essentielles et des rafraîchissements. Nous l’accueillerons dignement et répondrons à toutes ses demandes de fournitures.

Par pitié, pas plus d’une semaine...

L’ordre comprit de son serviteur, il s’adossa contre le mur. Il était à deux doigts de lâcher un grand soupir, lorsque le mot « contrôle » envahi son esprit.

- Vous trouverez tout ce dont vous avez besoin concernant Philippe dans les combles. Je n’ai pas fait l’erreur d’être un cousin ingrat souhaitant supprimer son existence. J’aime mon cousin, quand bien même j’ai vécu si loin de lui et l’ai vu si peu, à mon grand désespoir.

La porte était ouverte, la nuit très calme. Il n’avait d’autre choix que de mentir sur son prétendu lien avec l’ancien Duc.
Titi
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Inventaire : + Une guitare espagnole ; une mule appelée Marjorie ; 3x infusions du zénith ; un mystérieux masque.
- Glandes à venin
Espèce : Vampire (mordu)
Emploi : Ménestrel (en apparence)
Situation maritale : Libre comme l'air
Pièces : 2014
DC : Constantin ☆ Mordeuse ☆ Hélène ☆ Hildegard ☆ Adam ☆ Mélusine

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Titi
Inventaire : + Une guitare espagnole ; une mule appelée Marjorie ; 3x infusions du zénith ; un mystérieux masque.
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Sam 25 Sep - 17:47


Même penché sur mes affaires, du coin de l'oeil j'observe la bouille du duc, cherche une faille, un haussement de sourcils, une grimace, n'importe quel tic nerveux. Mais Guillaume est un vrai professionnel : il reste presque tout à fait impassible à ma suggestion. Si je ne le connaissais pas si bien, je pourrais presque croire que ça ne le dérange pas plus que ça, mais la façon dont il se crispe un peu plus sur son siège ne m'échappe pas.  Je ronronne tout de même, sincèrement content de l'entendre me mentir en pleine figure. Un vrai professionnel, encore une fois ! Finalement il est peut-être déjà tout prêt à être balancé à la Cour :

▬ Et moi donc ! On peut étendre à 9 voir plus si tu le souhaites ! Mon oeil glisse sans gêne sur sa chemise, mon sourire grandit.  Tu sais que j'ai un talent certain pour les nus ? Après toutes ces heures en tête-à-tête, autant se mettre à l'aise ! Et puis, la blague granuleuse est trop tentante !

Ce serait quand même fabuleux imaginez le hall d'entrée du Duc avec un énorme portrait de dix pieds de lui en tenue d'Adam ! Les demandes de mariage afflueraient immédiatement à sa porte, peut-être même celle de la Reine tiens ! Ah je rêve qu'un jour un aussi joli visage me passe ce genre de commandes...
Et c'est sur ce songe que je le laisse appeler son domestique et officialiser mon séjour. Me voilà donc aux frais du seigneur de Bourgogne, parfait !

▬ Oh une semaine rien que de tous les deux ! Comme je suis heureux ! Par contre vous savez que mes muses sont nocturnes : je ne travaille pratiquement que pendant la nuit. Il faudra ainsi veiller à ne pas me déranger en journée, c'est essentiel ! Ai-je pris assez d'infusions du zenith avec moi ? Après tout je ne vais pas rester tous les jours enfermés loin de mon Guigui chéri. Faîtes aussi en sorte que les rideaux soient épais et que la chambre soit munie de volets ! J'ai besoin d'obscurité pour penser ! Ai-je ajouté à l'attention du serviteur. Je fais comme chez moi. C'est après tout moi l'invité !

Lorsqu'il disparait je replonge dans ma besace, recompte mes pinceaux, mes crayons. Ah oui, Guillaume va avoir un nouveau portrait magnifique de lui ! Peut-être pas tout nu mais assez réussi pour être accroché dans l'entrée de sa demeure et faire rougir quelques dames.

▬ Mes condoléances encore vraiment. Quel malheur que de disparaître un jour sans laisser de traces. Heureusement que vous êtes là pour veiller sur son domaine en son absence ! En tout cas, il aurait du mieux s'entourer. Si c'est une aubaine pour Guillaume qu'aucun proche ou autre membre de la famille n'ait sauté sur l'occasion pour s'accaparer le titre, ils ne vont sans doute pas tarder à se réveiller. Autant donc consolider ce que nous avons construit. Ce qui me fait penser que... Au fait, as-tu eu la visite du Prince ? Si tu sais, l'ami de - Dieu-le-protège, Philippe. Comment il s'appelle ce gugusse déjà... Santiago ? Non ça commence en I. Isigo ? Isango ? Claquement de doigts. Isandro !

C'est de lui dont je me méfierai le plus à sa place. Un prince étranger pourrait bien vouloir en profiter pour mettre la main sur le duché. Surtout un excentrique comme celui-là.
Toujours se méfier des excentriques et des espagnols, c'est moi qui vous le dit !


@Guillaume de Bourgogne


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Dim 26 Sep - 13:18
Il est l'or monseignor
Avec Titi, vous lui donnez la main, il vous prend le bras entier.

Certain d’être bien accueilli dans le demeure du Duc, il en profita pour faire passer ses ordres. Il ne fallait surtout pas déranger la petite princesse la journée durant, au risque de le surprendre en plein travail. L’avantage serait que Guillaume aurait donc en théorie la paix pendant la journée pour lui-même travailler ou vaquer à ses occupations, le plus loin possible de lui. Continuant sa petite liste de courses, il demanda des volets et des rideaux épais. Le Duc ne comprenait pas bien le lien avec son travail, mais soit. Après tout, lui-même détestait la lumière du soleil et sa chaleur, et faisait toujours en sorte de baigner les pièces dans la pénombre pour garder un peu de fraîcheur.

Voyant que ses demandes étaient terminées, il quitta le mur juste quelques instants pour trouver le regard du serviteur qui s’inclina et lui fit comprendre que tout était noté dans un coin de sa tête. Enfin, le Duc reprit sa position nonchalante contre le mur. Étonnamment, il trouva une petite fraîcheur réconfortante à se tenir ainsi contre sa demeure.

- Oui, heureusement que je suis là. Mais heureusement surtout que le domaine me revenait à moi, car visiblement, peu se sont souciés de son avenir. Dit-il, l’air vague. C’était vraiment une conversation dans le vent, Titi et lui connaissaient tous les petits secrets de leurs magouilles permettant au Duc d’être… le Duc.

Profitant d’un instant de flottement, le ménestrel évoqua un tout autre sujet. Il mit un certain temps à faire le lien avec ce qu’il essayait de dire et son propre passé. D’autant plus que le faussaire lui sortit quasiment tout le calendrier avant de trouver le bon prénom. Cela lui fit l’effet d’une claque bien qu’il n’essaya pas de le montrer, feignant plutôt un effet de surprise. Il pourrait jouer là-dessus après tout, il n’avait pas eu le temps de penser à absolument tout, bien qu’il soit un être parfait.

- Isandro d’Espagne, si je vous suis bien ? Dit-il pour noyer le poisson. Non, je n’ai pas eu de visite de sa part, mais peut-être qu’à l’avenir… A la cour, puisque j’irai prochainement…

Il fit mine de réfléchir à cette entrevue, mais en réalité, il s’inquiétait de la possibilité de réellement le revoir, après toutes ces années… Pour certains, ce serait une première rencontre, mais pour eux… Et bien, disons qu’ils se connaissaient si bien qu’ils pourraient faire une carte précise de leur corps en indiquant le moindre de leur grain de beauté.

Le prénom de Laurent était chuchoté dans son esprit. Cela n’allait plus, il fallait changer de sujet, de toute urgence. Feignant de rebondir sur un petit détail prononcé par le faussaire auparavant, il prit un air grave, inquiet.

- Vous ne songez pas sérieusement à faire un portrait de moi nu ?

Même si c’était là une pirouette pour se débarrasser du sujet délicat du Prince espagnol, Guillaume voulait tout de même s’assurer que cela n’était qu’une plaisanterie. Titi avait bien vu sa tenue, ou alors il était sacrément stupide. Et par cette chaleur, il avait dû en déduire que sa poule aux œufs d’or avait de sacrés tocs et ne supportait pas de se dénuder. Ainsi, le Duc reprit, pour défendre son point de vue :

- Que ferai-je d’une telle peinture ? Je l’enverrai à la Reine pour la séduire ?

L’idée était drôle, il fallait bien l’admettre. Et surtout, terriblement inconvenante et sa réputation en prendrait un sacré coup. Il serait vu comme un pervers sans manière. Plus sérieusement, il ajouta :

- Il me faut évidemment une toile qui rende honneur à mon charisme et que je puisse fièrement montrer.
Titi
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Titi
Inventaire : + Une guitare espagnole ; une mule appelée Marjorie ; 3x infusions du zénith ; un mystérieux masque.
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Mer 6 Oct - 21:34


Mes yeux s'écarquillent, le sourire se fait plus grivois. Tiens, tiens, tiens. Parfois je parle tellement pour ne rien dire que je m'attends à ce que mes interlocuteurs ne m'écoutent toujours que d'une oreille. Je suis donc très content de voir que mon cher Guigui a su saisir l'essentiel de notre conversation :

▬ Enfin mon cher duc, tu sais qu'en matière d'art je suis toujours sérieux ! Clin d'oeil appuyé. Surtout quand on parle de nu. Vraiment je ne m'attendais pas à ce qu'il rebondisse là-dessus. C'est presque comme s'il me tendait le bâton pour se faire battre car je le sais plutôt pudique ce cher Guillaume. Ce qui au passage me chagrine un peu car avec ses adorables boucles et son petit air toujours passablement dégoûté, je lui en ferais volontiers des nus pendant des heures. Et pourquoi pas ? Sous ses airs de Sainte-Nitouche, je te rappelle que la Reine a deux enfants, elle a du en voir d'autres ! Je suis sûr que ça pourrait lui plaire ? Après tout, n'importe qui devrait être s'estimer chanceux de t'admirer dans ton plus simple appareil ! J'ajoute donc que si on fait un nu il me faudra 12 heures minimum ! Ai-je rajouté en gazouillant.

Enfin plus sérieusement, commençons effectivement par un beau portrait d'un Philippe et d'un Guillaume jeunes et heureux. Peut-être tout deux debout et triomphaux devant la dépouille d'un cerf après une sortie de chasse ou bien sérieux et bien habillés en face de la cheminée de la pièce principale. Hum il va falloir que j'y songe, je ferais un nouveau tour de la demeure pour trouver un sujet digne de ce nom.

▬ Oui bien entendu, tes désirs sont des ordres. Je ferais en sorte que tu sois plus beau que Philippe dessus.

C'est à ce moment qu'un bâillement s'échappe de ma gorge. Quelle heure est-il ? Diantre ! C'est vrai que j'empiète sur le précieux sommeil de mon mécène ! Je ne dirais pas non à un matelas moelleux et un pyjama propre après la route.

▬ Pardi il se fait tard ! Je te laisse retourner à tes draps, il ne faudrait pas que tu attrapes de vilaines cernes à cause de moi ! Allez ne te préoccupe pas de moi, je connais la baraque ! Haussant la voix, je rappelle le domestique, saisis mes affaires et sautille à ses côtés hors de la pièce tout en commençant à lui bassiner les oreilles. C'est que j'ai un tas d'instructions très précises à lui donner, de la fermeté de mes oreillers à la couleur des carottes qu'il faut donner à Marjorie. Est-ce qu'on s'en occupe bien de ma mule adorée au moins ?
Mais à peine ai-je disparu du champ de vision de mon hôte que je m'arrête et me penche en arrière, passant juste ma tête dans la commissure de la porte pour chantonner : Bonne nuit mon mécène chéri ! À demain matin ! Enfin plutôt soir en fait ! Et hop je disparais, poursuivant le pauvre majordome avant de de me glisser sous son bras pour continuer à lui séréner quelques ordres.

Ah vraiment ça va être une semaine exquise !


@Guillaume de Bourgogne


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