Combatif, c'est le premier adjectif qui le qualifierait parce que Wulf, ce n'est pas un gentil toutou bien dressé. Oh non ! C'est une bête féroce qui n'hésite pas à montrer les crocs et à mordre pour se défendre. Il est comme un animal acculé obligé de montrer les griffes et de se retourner contre son agresseur pour survivre.

Insoumis, il ne faut pas se fier à sa petite taille et sa maigreur, il a de nombreuses cicatrices prouvant ses victoires. Le simple fait qu'il soit encore en vie est déjà en soi une preuve de sa hargne. Si son entêtement lui donne un avantage lorsqu'on le force à se montrer en spectacle, derrière la scène, cela lui vaut bien des coups et des punitions, mais rien ne semble réussir à dompter la bête.

Paranoïaque, les mauvais traitements et la chasse que les humains mènent contre les créatures de la nuit n'ont fait qu'alimenter sa méfiance devenue maladive. Il n'accorde plus sa confiance aussi facilement qu'autrefois. Il n'est pas sûr de pouvoir s'ouvrir aux autres même à ce stade surtout quand, dans sa situation actuelle, il doit se battre à mort pour sa survie. Toute personne qui l'approche, il la voit comme une menace et réagit en conséquence.

Bestial, pour survivre, il a dû abandonner son humanité devenir une bête. Chaque jour est un combat et chaque jour on accule un peu plus la bête blessée dans un coin pour qu'il griffe et morde davantage. Cela fait longtemps que personne ne l'a traité comme un être intelligent alors lui-même a finit par se penser davantage loup qu'humain. On l'aurait déshumanisé jusque dans son nom : Wulf, le loup, la bête qu'on sort de sa cage pour qu'elle se batte contre d'autres bêtes.

Seul, c'est ce qu'il est, incroyablement seul. Il a certes toujours été entouré par des gardiens, des geôliers et d'autres créatures que l'on envoie à l'abattoir, mais cela ne comble en rien sa solitude. Les lycans sont des créatures sociables, faites pour vivre en meute et lui, il a perdu sa meute il y a bien longtemps déjà.

Instable, c'est ce qu'il est devenu après tant d'années de maltraitance et de solitude. Il y aura bien un moment où sa propre santé mentale finira elle aussi par disparaître. Il se raccroche encore au peu de souvenirs heureux qu'il a pu avoir un jour, au peu d'espoir qui le maintient en vie, au peu de compréhension qui lui reste quand la faim et la douleur ne le submergent pas, mais le temps commence à lui manquer.

Traumatisé, qui ne le serait pas après une vie comme la sienne. Si encore il avait eu le temps de faire son deuil quand il perdit sa famille et sa meute, peut-être que la blessure se serait refermé, mais avec sa situation actuelle, c'est à peine s'il peut penser à autre chose qu'à sa douleur physique comme morale. Il survit grâce à la peur et à l'adrénaline sans avoir le moindre temps de repos entre chaque nouveau trauma rajouté à sa psyché. Pas étonnant qu'il soit si instable au final.

Résumé:

Il n'est pas né lycan. Ça, il s'en souvient, mais le reste entourant sa vie originelle, sa vie d'avant la transformation, tout cela lui semble flou. Il en connaît les grandes lignes, mais elles ne lui apporte plus aucune émotion depuis bien longtemps.

Ses parents étaient de simple paysans, travaillant la terre avec acharnement pour en retirer de quoi se nourrir et, avec un peu d'espoir, de quoi gagner quelques pièces.

La silhouette de son père, il ne s'en rappelle même pas. Était-il grand et costaud, avec une peau halée à force de travailler dans les champs ? Ou bien était il petit et frêle et laissait davantage sa mère diriger la maison et leurs terres ?

Plus il y pense et plus cela lui échappe. Il se souvient cependant ne pas avoir côtoyé son père pendant très longtemps. Il n'est pas sûr du sort qui fut jeté sur le malheureux, il était alors bien trop jeune pour comprendre la différence entre l'abandon et la mort.
Ce qui est sûr cependant, c'est que l'absence du père obligeant le jeune garçon qu'il était, jeune et pourtant l'ainé de sa fratrie, à devenir l'homme de la maison.

Cependant, les malheurs n'arrivent jamais seuls et vinrent alors la famine et la sécheresse qui vint brûler leurs champs et apporter la maladie.
Ses plus jeunes frères et sœurs ne purent survivre une telle calamité et le jeune garçon qu'il était failli les rejoindre de peu. Son salut fut le sacrifice de sa mère qui pour sauver son dernier enfant se mourut à son tour.

L'enfant a longtemps erré après cela, la faim, la fatigue et la pauvreté lui collant à la peau comme un second vêtement. Il aurait sans doute péri si une main ne lui fut pas tendue au dernier moment par une âme charitable l'ayant pris en pitié.

C'est ainsi qu'il rencontra sa famille, celle qui hante ses souvenirs plus que sa famille biologique qui l'a quitté si jeune.
Les années auprès d'eux furent les plus belles de sa vie, même si pour faire véritablement partie de la meute, il dut souffrir et frôler la mort encore une fois. Cela avait valu le coup.

Et comme il était le petit dernier de la meute, le plus petit et le plus fragile, ses ainées et surtout son alpha tachèrent de le garder à l'écart de tout conflit, que ce soit contre des vampires ou même des humains.
Cela n'empêcha cependant pas la meute de se faire un jour repéré par un groupe de chasseur qui se lancèrent à leur poursuite.

La traque dura des mois, des années même et à mesure que le temps passait, la meute faiblissait et perdait des membres sous les flèches des chasseurs.
Chassée de leur territoire originel, la meute originaire de l'Est se déplaça vers l'Ouest et finit par se retrouver piéger lorsqu'ils atteignirent l'océan Atlantique.
Quand la meute se retrouva ainsi acculée, il ne restait déjà que trois membres et ils ne firent pas le poids quand la prochaine embuscade des chasseurs leur tomba dessus.

Le garçon ne fut cependant pas tué contrairement aux autres membres de sa meute. Sous le choc d'avoir perdu à nouveau sa famille le tétanisèrent lorsque les chasseurs le capturèrent, amusés par la facilité avec laquelle ils avaient réussi à prendre un homme loup vivant.

Le prix qu'ils en tirèrent en le vendant aux arènes illégales values bien la peine qu'ils avaient eu à le trainer jusqu'à Paris.

On le renomma quand on le mit en cage. Wulf, le loup, la bête. Ironique quand le garçon semblait si petit et si frêle face aux créatures de l'arène.
Mais le temps à passé, et le garçon a survécu. Il a appris à se battre, à sortir les crocs et les griffes.
Son corps est maintenant recouvert par les marques de l'arène et des maltraitances.

On l'utilise pour amuser les parieurs, il n'est rien de plus qu'une bête de foire qu'on envoie à l'abattoir et qui en échappe de justesse en battant ses adversaires. Et avec les jours, les mois, les années peut être même, le garçon a finit par s'oublier lui-même pour vraiment devenir cette bête acculée qu'on force à attaquer.