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L'humain a toujours su se construire des royaumes et composer plus ou moins bien avec les élites voisines. Mais ces hommes et ces femmes n'étaient pas les seuls à fouler cette terre de leurs pieds éphémères. Perdus entre le prestige de la noblesse et la vie froide de la paysannerie, nombres de vies se sont tissées les unes aux autres pendants des siècles, jusqu'à ce que les Rois et les Reines finissent par lutter concrètement contre les engeances qu'étaient les vampires et les lycanthropes. Toujours dans la discrétion la plus totale, bien entendu.

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Aimable E. De Bayard
HUMAIN - CHEVALIER

inventaire

Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
- Bon pour un item chez May
- 1 Onguent
Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
Pièces : 3905

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Aimable E. De Bayard
Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
- Bouclier supérieur (marqué du blason des De Bayard)
- Bon pour un item chez May
- 1 Onguent
Espèce : Humain
Emploi : Chevalier - Soldat
Situation maritale : Marié
Pièces : 3905
Lun 13 Sep - 16:49
Ses yeux s’entrouvrent.

La lumière se faufile entre les pans des rideaux. Entre ses cils et ses paupières, la lumière vient le chercher jusqu’à ce que ses prunelles s’en saisissent. Ses pupilles se referment jusqu’à reprendre taille humaine, Aimable redresse son torse puis le reste de son corps avec une souplesse nouvelle. Il repose ses pieds au sol, fait quelques pas pour ouvrir les rideaux.

Aucune raideur dans ses membres. Aucune douleur, dans ses muscles.

Il repose ses mains sur le rebord de la fenêtre et inspire l’air frais du matin, il l’inspire jusqu’à emplir totalement ses côtes… Mais elles ne bronchent pas. Il perçoit simplement les muscles suivre son souffle.

Il se sent si bien. Si bien… Pour la première fois depuis des années. La Voix est pourtant là, elle l’accueille de grognements qu’il écoute à peine. Depuis qu’il a vu May… Il n’y a plus ce poids qui tire continuellement sur ses articulations. Il se sent gagner en force. En rapidité. En souplesse. Et plus que tout… Un bien-être qu’il ne pensait pas mériter.

Il ne sait qu’en penser. Cette absence de douleur est rassurante comme elle est inquiétante. Il ne subit plus les affres de l’Ouroboros, mais ne le sent plus aussi bien qu’autrefois. Pour l’instant, il n’y a pas encore eu d’incidence sur son contrôle de la créature… Pour l’instant. Au contraire. Il a l’impression qu’ils communiquent davantage. L’Ouroboros parle parfois par phrases, répète ce qu’il a pu entendre, l’interroge. Il s’intéresse à la vie extérieure – pas seulement pour la détruire, enfin, Aimable l’espère.

Gabriel a peut-être remarqué le changement lors de leurs entraînements. Aimable est plus agile, plus rapide, moins tapi sur ses positions. Parfois, il en devient presque provocateur, dans l’intimité de leur amitié, lorsque son épaule rencontre celle du Colonel pour le bousculer avec sympathie – puis s’enfuir comme un gamin. Ses traits ne sont plus aussi usés. Les cernes s’effacent, alors que l’intensité de son regard se ravive sous ses sourcils broussailleux. Parfois, son visage si austère s’éclaire même d’un sourire – et si le Colonel fait l’erreur d’en parler aux personnes qu’ils connaissent, la majorité ne le croit pas. Aimable De Bayard n’est guère connu pour sa malice innocente, encore vivante sous les marques du temps et des souffrances.

Ils ont prévu de se voir, ce soir. Il y a tellement de choses dont il aimerait parler. De sa promotion, de leur dernier entraînement, de leur dernier affrontement. Celui-là même où Aimable a basculé sur les fesses après avoir glissé au sol – où Gabriel a voulu l’aider à se redresser et les deux ont fini en combat de lutte improvisée quand le Chevalier a voulu le traîner avec lui. L’entêtement du Marquis a su rompre ses défenses : derrière cette forteresse de froideur et d’austérité se cachait un jeune homme sensible, inquiet de tout et qui ne demandait… Qu’à vivre. Vivre ! Pas souffrir incessamment, non, mais rire, chahuter, discuter, festoyer, profiter de tous ces plaisirs qu’il s’est tant interdit.

Gabriel, lorsqu’il lui a proposé de s’entraîner, a tiré sur l’une des cordes de son pont-levis. Aimable a toujours échangé avec ses frères et sœurs au travers le fil de l’épée et à coups de corps qui s’heurtent. L’homme a su gagner l’affection du Chevalier – l’Ouroboros a su trouver un loup contre lequel s’acharner. Oh, il doit toujours faire preuve de prudence pour éviter que l’Ouroboros ne lui échappe. Par deux fois déjà, il a levé les mains pour mettre fin à un échange alors que l’Ouroboros rageait contre ses côtes. De longues minutes lui ont été nécessaires pour se reprendre, avant qu’il ne parvienne à serrer la main de Gabriel pour le saluer. Sans la lui broyer, malgré ce que l’Ouroboros hurlait…

Aimable rejoint finalement le bac d’eau pour nettoyer consciencieusement son visage et le reste de son corps. Son reflet lui paraît légèrement différent et l’espace d’un instant, il espère même… Qu’il y ait moins de cheveux blancs éparpillés dans sa tignasse brune. Décontenancé, il glisse une main dans ses cheveux, avant de la passer de nouveau le long de sa nuque. Son corps lui paraît plus solide encore. Il le sent dans ses vêtements plus serrés. Il a dû en changer certains, pour conserver un tant soit peu de liberté. Sa main plonge de nouveau dans l’eau, il s’en asperge le visage, plusieurs fois, pas de sang sur ses doigts. Soulagé, il récupère la lame de son couteau qu’il nettoie grossièrement avant de s’en servir comme d’un rasoir : sa peau est du vrai cuir, il ne craint plus son passage, au pire, il se coupera.

La lame finit par tracer une estafilade au coin de sa mâchoire, qu’il essuie du dos de la main sans réellement y prêter garde. Puis sa main se referme songeusement sur la croix d’argent qu’il garde autour du cou. Le contact du métal l’invite à baisser la tête pour prier. Longuement. Jusqu’à se redresser pour s’habiller. Un pantalon des plus simples, des bottes d’équitation, une première chemise blanche à col rond, puis une veste plus militaire qui dessine ses épaules solides. La croix, il la glisse sous son haut, contre son cœur.

Loup-garou, rappelle l’Ouroboros d’une voix grondante, ses crocs se dévoilent au fond de sa gorge, il sent le frisson saisir l’arrière de son palais lorsqu’il… Non, Aimable le garde fermé en fronçant les sourcils.

Oui. Et ? Il t’amuse, répond Aimable en sortant de ses appartements pour descendre les marches. Attendant le soir, il ira donner quelques cours aux jeunes recrues mais passe par le marché, offre naturellement son aide à une femme aux bras chargés de vivres – elle lui fait penser à Eleanor. Marchant timidement près d’elle, il pose les paniers sur les marches de sa bâtisse avant de s’éloigner dans les rues de Paris.

Il t’amuse et je l’apprécie, répète le Chevalier, Ce n’est pas qu’un Loup…

L’Ouroboros, en réponse, gronde rageusement, L’heure viendra, viendra, où les biches dévoreront les chiens…

Aimable soupire discrètement et détourne les yeux, bien qu’il sache pertinemment que ce geste ne lui permettra pas d’éviter la Voix – si c’était aussi simple. Mais elle n’est pas une personne qu’on peut se contenter d’ignorer.

La journée se déroule sous un soleil bienveillant. Aimable ne se trouve pas dans les ombres, cette fois, mais en pleine lumière. Il marche le long du terrain d’entraînement, guidant les gestes des uns, apostrophant les autres d’un éclat de voix. Discret et pourtant, il suffit qu’il prenne la parole pour qu’on le remarque : il a du coffre, commente l’un des gamins. Aimable ne lui adresse qu’un regard.

Quand vient le soir, Aimable s’approche de la taverne où ils doivent se retrouver. Par habitude, il est en avance. Il adresse un regard vers la porte en humant l’air… Et dans l’obscurité tombante, il retrouve ses anciens réflexes. Instinctivement, Aimable s’écarte et se réfugie dans l’obscurité d’un coupe-gorge longeant la taverne. Aux aguets, il surveille les environs. L’air est silencieux. Humide. Chargé de sueurs, d’urines, de poussières et d’autres choses. Ses narines frémissent. Lui qui se tenait si droit, ses épaules se voûtent, ses mains se glissent dans ses poches, sa nuque se courbe. Sa silhouette rejoint les ombres familières, ses yeux se ferment.

Disparaît-il ? Non, sa conscience est toujours là. En suspens, au bout des lèvres, alors qu’il respire avec lenteur. Son cœur bat à un rythme régulier – ralentit. Alarme. Aimable rouvre les yeux, son cœur reprend un rythme plus rapide – l’Ouroboros mordille ses viscères. Sans leurs repères habituels, l’un comme l’autre se cherche. Ils passent leur vie à s’éviter – et quand ils ne se ressentent pas, ils se cherchent. La douleur est la corde à laquelle ils s’accrochent pour ne pas se perdre. La douleur, celle de ce corps qu’ils partagent. Sa main revient chercher la croix autour de son cou.

Il s’est flagellé hier. La douleur est toujours là. Bien moindre, elle pulse encore contre son derme. Et songeusement, son pouce effleure les piques qui bordent les extrémités de sa croix – PLANTE LES ! Intime l’Ouroboros. Aimable se sent frémir et sent son pouce presser son derme contre la pointe acérée… Un mouvement l’arrache de ses pensées. Il se recule davantage, le dos contre le mur, le pas assuré résonne, étrange écho aux rires qu’il perçoit dans l’auberge.

La silhouette familière se dessine dans la clarté de la petite place. Les doigts argentés de la lune effleurent tendrement une coiffure sombre, élégante. Une silhouette plus grande que la sienne, plus noble dans son maintien. Son cœur s’arrête ou s’accélère, il ne sait plus vraiment quand son souffle se fige dans sa cage thoracique. Il attend, il ne sait pas tellement ce qu’il attend, de le voir s’approcher, jusqu’à discerner les saphir de ses yeux.

Vus ? Demande l’Ouroboros, Cachons nous…

Aimable se presse davantage contre le mur de pierres humides, il sent les lourdes odeurs dissimuler la sienne. Son cœur bat, lentement mais puissamment, dans sa cage thoracique. Un contact froid dans sa nuque – le souffle de la Bête ? Celui de la pierre ? Une excitation étrange remonte lentement dans ses veines, ses muscles se contractent, le temps semble… Se figer.

La traque est délicieuse.

Gabriel est assez près. Il n’est qu’à quelques mètres.

Aimable sent soudain un relâchement musculaire. Comme la corde d’un arc qu’on relâche. La sensation parcourt ses veines, c’est une énergie qu’il contrôle à peine, que seule sa peau maintient. Lorsqu’il reprend conscience, il est à un pas de Gabriel, dans son dos, il s’est faufilé dans les ombres avec une rapidité… Qu’il n’aurait jamais crû avoir. Ses muscles tremblent, son cœur s’accélère soudain, son corps se fige comme s’il avait heurté un rocher – il sent une musculature autre que la sienne heurter ses propres os.  

Pour autant, il sourit. Sourit avec cette timidité innocente et malicieuse quand il tapote l’épaule de Gabriel pour se manifester. Le loup l’a sûrement entendu ou senti… ou peut-être aucun des deux, il ne sait pas et n’est pas sûr de vouloir le savoir. L’air lui semble si froid, soudain, alors que son corps reprend sa chaleur habituelle. Pour autant, ses yeux restent clairs lorsqu’ils s’unissent à ceux de Gabriel, c’est un contact vif, rapide, aussi tendre que s’il l’avait enlacé – mais Aimable se recule d’un pas pour le devancer de deux autres, trahissant une impatience digne d’un adolescent.

_ Colonel, salue-t-il d’une inclinaison de la tête.

L’innocence à présent muselée par son éducation militaire et les titres qui leur correspondent.

_ A mon tour de vous inviter. Il y a un peu de monde… Peut-être pourrons-nous consommer et sortir profiter de l’air extérieur, qu’en dîtes-vous ?  

Lors de leur première rencontre, Gabriel a dû arracher Aimable de ses ombres pour qu’il vienne jusqu’à lui.

Ce soir, c’est Aimable qui s’est arraché de son obscurité pour le rejoindre.

En priant Dieu qu’Elle ne vienne pas le ravir, les ravir tous les deux.


@Gabriel De Sercey
Gabriel de Sercey
LYCANTHROPE - MARQUIS

inventaire

Inventaire : + Une broche en cuivre
+ Une broche à cheveux féminine
+ Epée d'élite
+ Une boîte d'anti-douleurs
Espèce : Loup-Garou
Emploi : Colonel
Situation maritale : Veuf, Amant de Eve de Harcourt
Histoire : Journaux
Pièces : 3711
DC : Antoine de Saulx :: Eliandre :: Aymeric Ruiz :: Khalis :: Lorelei :: Juni van Heil

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Tomber la chemise
A fait preuve d'impudicité au bal d'Augustine

Gabriel de Sercey
Inventaire : + Une broche en cuivre
+ Une broche à cheveux féminine
+ Epée d'élite
+ Une boîte d'anti-douleurs
Espèce : Loup-Garou
Emploi : Colonel
Situation maritale : Veuf, Amant de Eve de Harcourt
Histoire : Journaux
Pièces : 3711
DC : Antoine de Saulx :: Eliandre :: Aymeric Ruiz :: Khalis :: Lorelei :: Juni van Heil
Sam 9 Oct - 22:04
… Facing the wolf De Bayard avait une certaine réputation et le marquis dû admettre qu’il vit la transformation avec un certain plaisir. Leurs entrainements étaient passé d’un Gabriel se fracassant contre les défenses d’Aimable à un duel équitable où chacun cherchait à obtenir le meilleur de l’autre. Et de ces échanges naissait une amitié entre eux. De ceux des compagnons d’armes se chahutant plus ou moins fort mais finissant toujours par partager une boisson ou un repas en rigolant. Quel dommage que peut de gens puissent croire que, si, derrière l’air austère du chevalier se cachait autre chose. Il fallait simplement ne pas s’arrêter au barrage.
Le loup était satisfait. Certes il était toujours obligé de se contenir (quoi que de Bayard opposait une formidable résistance et qu’il utilisait volontiers les ressources de l’animal) mais il ne pouvait nier qu’il avait un certain plaisir à pouvoir faire plus que d’habitude. Et l’animal approuvait. Toujours dans son ombre, toujours à observer en arrière, il avait été le premier à noter les changements d’attitudes, à approuver ce louveteau. Pourtant il continuait toujours d’être sur le qui-vive, a gronder doucement lorsque le chevalier était dans les parages sans que l’homme ne comprenne pourquoi. Pourquoi il agissait comme si le danger était omniprésent.

Il ne pouvait pas percevoir l’homme comme une menace… si ?
Uf ! fut la réponse soufflée.

Enfin, après une énième rencontre, les deux hommes se donnent rendez-vous pour partager un verre. Ils se séparent et la journée passe doucement jusqu’au moment fatidique. Gabriel rejoint le point de rendez-vous d’un pas tranquille, une tenue simple sur le dos, son épée à sa taille comme à son habitude. Il ne rencontre pas grand monde dans les rues de Paris. Pas ceux qui l’intéresse, pas ceux qu’il connait. Atteint la place grisatre, reste de marbre sur les diverses odeurs laissées par l’activité de la ville.
Il s’immobilise lorsqu’enfin il arrive là où il doit être et relève la tête vers le ciel. Non, il ne s’étonne pas d’être seul pour le moment, profite simplement de l’instant.

Avant qu’un grondement soudain et sourd ne vienne perturber sa tranquillité et il se tends instinctivement, sa main filant vers son épée avant de s’immobiliser, incertaine.
Il ne distingue rien, et pourtant le loup continue de se débattre, mécontent. C’est une menace d’une tout autre nature qu’il appréhende soudainement, tandis que du coin de l’œil, il finit par percevoir un mouvement, une masse plus sombre. Si le chevalier contenait la créature, le marquis laissa le loup se glisser à ses côtés, sa mâchoire se serrer, jusqu’à ce que l’odeur caractéristique ne lui parvienne en même temps qu’une main sur l’épaule.

Aimable.

Interdit il tourna la tête, croisa le regard du chevalier. Et alors seulement à ce moment-là, le loup retourna se rouler en boule dans un coin de son esprit, grognant que les humains avaient des jeux décidément trop particulier pour lui.

- Chevalier de Bayard, souffla-t-il, avec un certain soulagement.

Celui de savoir que le loup ne sauterait à la gorge de personne ce soir.

- Vous m’avez fait peur. Voilà qui m’apprendra à être plus prudent lors de mes déplacements.

Enfin, Gabriel se tourna pour faire directement face à l’autre homme à qui il offrit un sourire. Le loup aurait-il était physiquement présent qu’il aurait mitraillé le pauvre chevalier du regard.

- Cela me parait une bonne idée. Je ne peux de toute façon pas refuser pareille invitation, il eut un rire bas, tant que vous ne me proposez pas un duel au clair de lune.

Pas qu’il aurait refusé ceci dit.

- Avez-vous une idée précise en tête ?
code by Arienlys
Aimable E. De Bayard
HUMAIN - CHEVALIER

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Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
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Aimable E. De Bayard
Inventaire : - Epée d'élite (Bois du Cerf d'Argent)
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Ven 12 Nov - 12:45
Leurs yeux bleus s’effleurent.

Pudiquement, Aimable baisse automatiquement les yeux. Une étrange pudeur l’invite finalement à reculer. Il est déjà à quelques pas, les yeux baissés comme un enfant qu’on s’apprêterait à houspiller. Craint-il les remontrances du Colonel ? Certains se demandent s’il n’a pas été battu dans son enfance.

A dire vrai, Aimable ignore d’où provient la pire menace : de l’extérieur ou de sa propre tête. De ce corps qui n’est pas totalement le sien. De ces pensées étrangères. Elles changent le monde. Elles le mettent en danger. Elles sont autant à craindre que les créatures qu’il peut croiser.

Le soupir soulagé de Gabriel l’invite à relâcher ses muscles tendus, plus serein, il redresse légèrement la tête sans plus unir ses yeux aux siens.

_ Veuillez m’excuser. Je n’ai pas souhaité vous effrayer.

Il hausse les épaules, en un geste bourru, avant de détourner les yeux vers la ruelle. Il masse songeusement sa main à l’aide de son autre main, la croix reflétant l’éclat de la lune, visible sur son torse. Un tel trésor pourrait susciter bien des intérêts et, finalement, Aimable la glisse à l’intérieur de sa chemise pour la dissimuler.

Le sourire de Gabriel est toujours une main qu’il n’ose saisir. Il hésite et esquisse simplement un sourire du coin des lèvres, jusqu’à la mention du duel au clair de Lune. Alors, Aimable bat des paupières et le sourire s’efface de son visage. Ses yeux reviennent effleurer les lèvres de Gabriel, ses cils, ses prunelles sans pour autant y unir ses pupilles.

_... Auriez-vous réellement refusé ?  

Demande le Chevalier. D’un sérieux qui l’a lui-même déstabilisé. En cet instant, il dévoile plus qu’il ne l’aurait souhaité. Son visage est grave, il retrouve la lassitude de leur premier affrontement, un fatalisme écrasant. La nature de Gabriel lui saute aux yeux, elle se rappelle à sa mémoire d’un claquement de crocs. Leur amitié n’est qu’éphémère. Elle ne tient qu’à un fil, qu’à cette barrière de chair qui renferme le monstre en lui. Qu’au fil de sa conscience, de son esprit qui tient vaillamment contre la Bête jusqu’au jour où sa folie l’emportera, jusqu’à ce que sa rage le déchiquètera.

Chaque jour s’accompagne de cette terreur, celle de se perdre, de ne plus être Aimable et que les autres  ne voient en lui que l’Ouroboros. Hésiteront-ils avant de le frapper ? Avant de le tuer ?

Une part en lui implorerait leur pitié. Une autre les supplierait de les achever. Cette pensée lui serre le cœur. Il devrait vivre en retrait. Loin des autres et s’isoler pour n’être seul qu’avec Elle, avant qu’elle ne fasse du mal à celles et ceux qu’il a aimés. Pourtant, le Chevalier ne s’abandonne pas à cette tentation. Il profite de chaque instant, de chaque moment, de la plus petite joie, y puisant sa force pour tenir face à Elle.

Aimable réalise du poids qui vient de s’abattre sur ses épaules. Mais cette fois, Aimable redresse la nuque. Il ne courbera plus l’échine. Un sourire s’esquisse sur ses lèvres, mêlant tristesse. Et tendresse.

_ Je ne serais pas capable de vous affronter une fois la nuit tombée, ajoute-t-il. L’humilité habituelle du Chevalier dissimule la vérité, ou une peur qu’il n’ose pas formuler. Celle qu’une fois la nuit tombée, l’Ouroboros ne prenne le dessus et ne vienne affronter le Loup. Les combats retirent à tout homme leur humanité, combien de fois Aimable a-t-il entendu qu’il fallait se méfier des survivants ?

A chaque entraînement, Aimable a dû contenir la Bête, quitte à s’avouer vaincu pour ne prendre aucun risque. S’effaçant en quelques secondes, se rétractant dans les ombres. Gabriel a-t-il déjà perçu son ambiguïté lorsqu’ils avaient eu à s’affronter ? Le Chevalier se tapissant derrière son bouclier, privilégiant le retrait, la passivité, opposant un mur protecteur entre lui et le Colonel… Et l’Ouroboros qui surgissait parfois. Ses attaques étaient soudaines, violentes, brutales. D’une précision effrayante, contradictoire à la soudaine maladresse d’Aimable lorsqu’il se reculait.

_ Venez avec moi. Prenons de quoi nous restaurer.  

Aimable s’éloigne en direction de l’auberge. Il ouvre la porte d’une pression de sa main et pénètre sur le seuil. L’endroit est assez discret, quelques habitués se tiennent au comptoir, d’autres entourent le feu. Des voyageurs restent tapis sous les fenêtres. Quelques regards se lèvent, se détournent rapidement d’Aimable, s’éternisent davantage sur Gabriel. Si la venue de l’un est à peine remarquée, l’autre est discutée et certains échangent même un sourire amusé, avant de revenir à leurs affaires.

Aimable s’approche du comptoir et échange quelques mots avec l’aubergiste. Au final, il échange quelques pièces contre un beau pain qu’il cale sous son bras, deux saucissons et un quart de fromage enveloppé d’un torchon. Faisant demi-tour, Aimable confie à Gabriel les saucissons dans un léger sourire.

Il s’installe à une table à proximité, récupère le couteau toujours accroché à sa hanche, le déplie et coupe d’épaisses tranches de pain. Les saucissons et le fromage endurent le même sort, avant qu’il ne laisse Gabriel se servir. Lui prend une tranche de pain, y glisse un morceau de viande séchée et croque déjà dans un morceau de fromage. L’aubergiste leur apporte un pichet de vin rouge, deux verres et Aimable le remercie d’un signe de tête.

_ Je préfère prendre quelques forces avant que nous n’allions nous promener.

Il observe le morceau de pain qu’il fait tourner entre ses doigts. Son pouce longe la croûte du pain, usée, brûlée, marquée. Il frissonne au souvenir des marques qui traversent son dos de part en part.

_ Gabriel, je…

Qu’aimerait-il lui dire ? Il ne sait pas vraiment. Ses amis sont rares. Il a Constantin – un Constantin qui, par ses bavardages, lui épargne bien des efforts. Gabriel a toujours fait preuve d’initiatives. L’interrogeant, le saluant, venant à sa rencontre, faisant preuve d’un courage qu’Aimable ne pensait pas avoir. Sa timidité est là. Envahissante. Ecrasante.

Il se sent rougir et la boule dans sa gorge ne disparaît pas malgré la gorgée de vin qu’il vient de boire. Devrait-il le remercier ? Il aimerait lui parler de tout ce qu’il s’est passé ces derniers temps. De tout ce qu’ils ont traversé. Il aimerait lui partager ses craintes, la peur de perdre tout ce qu’il a, de perdre ce qu’il est, le soulagement d’aller mieux, l’apaisement qu’il a ressenti ces derniers mois. La douleur qui s’efface, les liens qu’il parvient à établir, la reconnaissance, sa reconnaissance envers lui et sa patience.

_... Disons que c’est un remerciement pour votre patience. Et votre entêtement.

Il désigne le repas d’un signe de tête, bourru, frottant sa nuque d’une main rêche. Remercier est si difficile. Il y a cette crainte viscérale, celle de se dévoiler. Celle d’être confronté à sa propre étrangeté. Sa dualité. Son amitié, sa confiance, son affection, s'opposent à la haine viscérale de l'Ouroboros, sa méfiance, sa rage.

_ Comment est-ce que vous allez ? Comment se sont passées ces dernières semaines pour vous ?  


Autant profiter de chaque instant. Et ce soir, il prie pour ne pas avoir à se battre ou s’entraîner. L’absence de douleurs infligée par l’Ouroboros lui donne l’espoir d’une cohabitation possible. D’une coexistence, plutôt qu’une bataille incessante. Toute sa vie, il l'a passée à avoir peur. A redouter l'Ouroboros - et il n'a d'autres choix que se méfier de lui. Il lui a sacrifié son avenir, sa vie, son identité. A présent, il a l’espoir d’un changement.

L’Ouroboros lui a dévoilé des peines, des blessures, sa colère – ce nom qui erre dans sa tête, l’apaisement causé par ce surprenant majordome -. Et s’ils doivent vivre ensemble leur existence, endurer leurs cauchemars, si Aimable doit porter le poids de ses massacres et de Son histoire, l’Ouroboros doit porter le poids de son humanité. De cette société.

Peut-être qu’Il finira par sévèrement s’opposer à Gabriel, peut-être qu’un jour, Aimable ne pourra plus le considérer comme un ami, qu’une part en lui l’aura trahi. Mais il fera tout son possible pour la contenir et préserver, un moment de plus, leur amitié.

En remerciement à tous ces efforts que Gabriel a maintes fois fait à son adresse. Il n’est pas habitué à tant de gentillesse. Et il en savoure chaque seconde, par peur que tout cela ne cesse. L'Ouroboros toujours logé dans ses veines, Il gronde, au fond de ses chairs - Aimable avale un bon morceau de pain pour le faire taire.

Les entraînements avec Gabriel, du point de vue du Chevalier, sont incessants. A chercher sa compagnie, le Loup vient toujours tenter la Voix et parfois, Aimable a l'impression qu'ils s'affrontent. Qu'ils se jaugent, derrière leurs prunelles. Comment... Gabriel ressent-il le Loup en lui ? Est-ce une Voix, est-ce une identité autre, est-ce une seule personne ?

Serait-il un loup-garou ? Non. Le courrier qu'il a reçu semble attester qu'il n'aurait qu'une "particularité", comme quelques autres. Il retient un grognement à cette idée. Il aimerait interroger Gabriel sur ses crocs, sur ce qu'il est... Mais comment s'y prendre ? Il n'y a pas de bonnes manières. Ni de bons moments. Et dans quel but ? Avoir des réponses ? Il n'est pas comme lui, ce qu'il dira ne l'avancera à rien !...

Si. Peut-être. A voir si... Les Loups-garous, les vampires, existent bel et bien. Sont-ils une création de son imagination ? De sa folie ? De cette Voix qui crie dans sa tête ? Et s'ils existent...
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