C'était une nuit d'hiver. Le vent soufflait et la pluie tombait si fort qu'elle faisait claquer les fragiles fenêtres de la petite demeure. À travers ces dernières, était visible des candélabres contenant des bougies à moitié fondu par la chaleur de la fébrile flamme. Au centre de cette pièce doucement éclairée, se trouvait un lit fragile, sur lequel était allongé une femme. Elle avait le visage rouge et transpirant, entre ses dents était serré un morceaux de bois, présent pour qu'elle ne puisse pas se mordre la langue. Devant ses jambes écartées se trouvait une autre femme vêtue d'un tablier. Elle encourageait la femme avec des mots doux et gentils, lui intime de pousser lorsque cela était nécessaire.

Au bout plusieurs heures de labeur, des pleurs se firent entendre dans la petite chambre. La sage-femme se releva avec l'enfant dans les bras. Alors qu'elle allait donner le petit a sa mère, un cri effrayé s'échappa de sa bouche alors qu'elle découvrit les yeux rouge sang de l'enfant. Ces cris de terreur attirèrent le père qui attendait à l'extérieur de la pièce. Il s'empara de l'enfant, faisant tomber au passage les draps qui le recouvrait. Cette chose n'est pas un enfant, c'est un démon. Fut la première pensée du père. Son apparence n'avait rien d'humaine!

Heureusement que la sage-femme, toujours sous le choc n'avait pas vu le corps de l'enfant en entier, il décida alors de payer un supplément à la femme pour qu'elle ne parle à personne de ce qu'elle avait vu. Depuis lors une décision fut prise dans la famille. Cette chose ne devrait jamais sortir de cette maison.


L'enfant que l'on connaîtra un jour sous le nom de Violet à alors grandi, dans cette famille plutôt pauvre, mais très pieuse. D'aussi loin qu'iel pouvait se souvenir, les murs de la petite pièce qui lui servait de chambre, étaient recouverts de Crucifix. Iel ne savait pas à quoi cela servait mais tous ces objets le mettaient mal à l'aise. Iel n'avait que très peu de contact avec ses parents, ces derniers ne venaient le voir que pour lui donner à manger, le laver à l'eau froide et lui faire réciter des mots en latin. Sa seule occupation dans cette pièce qu'ile n'avait pas le droit de quitter, était regarder le paysage par la petite fenêtre. L'enfant trouvait ça amusant de voir toutes ces personnes passer, ce qu'il préférait tout de même, c'était de voir d'autres enfants, tenant ma main de leurs parents. ces adultes regardaient leur enfant avec tant de douceur, qu'iel se demanda pourquoi ça ne lui était jamais arrivé avant. L'enfant avait bien essayé d'attraper la main de son père un jour, mais ce dernier l'avait rejeté avec force. Lorsqu'il demanda la raison, son père lui répondit qu'iel était maudit. Iel ne comprenait pas la portée de ces mots, et essayait tous les jours avec ardeur d'attirer l'attention de sa famille.

C'est ainsi que les jours monotones s'enchainèrent les uns après les autres. L'enfant enfermé dans sa chambre continuait de regarder par la fenêtre. Alors qu'un beau matin, toujours là, à admirer le paysage, la porte de sa chambre claqua. Iel se retourna avec sursaut, son père se tenait dans devant la porte, une cape drapée sur les épaules. Il tira durement son enfant hors de la pièce. L'enfant, qui à ce moment n'avait pas encore dix ans, avait beau demander ce qui se passait l'homme de lui répondait pas. Il plaça plutôt une cape sur ses frêles épaules, avant d'en rabattre le capuchon. Il le(a) tira ensuite a l'extérieur de la maison, iel n'eut même pas le temps de savourer l'air frai et de voir ce monde inconnu, que son père le tira une nouvelle fois vers le centre de la ville, plus précisément vers une grande bâtisse, possédant un haut clocher. Une fois a l'intérieur iel put admirer la belle fresque peinte au mur, pendant que son père et sa mère, qui était apparemment déjà présente, parlaient avec un drôle de monsieur, portant une longue toge blanche. Ce dernier porta un regard sur ile avant de les guider vers une autre pièce plus au fond de la bâtisse.

Dans cette pièce se trouvait un homme, qui avait l'air plus haut placé que celui qui les avait guidé. Il congédia l'homme en toge blanche avant de commencer à parler avec ses parents. Au lieu d'écouter la conversation, iel préféra regarder tous les nouveaux objets trouvables en ces lieux. Mais iel fut sorti de ses pensées lorsqu'un courant d'air frai toucha son torse. Ses parents commençaient à le déshabiller devant cet homme, iel voulut se défendre mais le cri que lui lança son père le fit s'arrêter. Iel ne voulait pas que ses parents le détestent plus qu'il ne le faisait déjà. L'inconnu eut tout le loisir d'admirer et de toucher ses difformités, iel se sentait apeuré(e) et dégouté, mais il ne pouvait rien faire. Lorsque l'homme eut fini son analyse, son corps fut recouvert une nouvelle fois avec la cape. L'inconnu sortit de sous son bureau une bourse pleine qu'il jeta vers les parents de l'enfant. Ces derniers se retournèrent et sortirent de la pièce, sans lancer un seul regard vers leur enfant. Alors que iel essaya de les rattraper l'homme lui saisi le bras pour le guider vers une autre sortie. Là les attendait une voiture avec un insigne qu'iel ne connaissait pas sur la portière. Iel fit jeter à l'intérieur et les cheveux se mirent en marche. l'enfant apeuré et prisonnier se laissa amener loin de tout ce qu'il avait connu.


La douleur. La douleur était maintenant tout ce qu'iel connaissait. Iel na savait pas depuis combien de temps Iel avait été séparé de ses parents. Au début les prêtres étaient gentils, mais voyant qu'iel ne parlait pas beaucoup, et surtout qu'iel ne savait rien sur ses appendices, ils sont devenus violents.

Iel ne saurait dire exactement ce qu'il s'est passées durant ses années d'agonies. Mais iel gardait espoir de sortir un jour de cet enfer. Au début c'était de penser à ses parents qui l'aidait à survivre. Mais lorsque ile comprit, en grandissant que ses parents l'avaient abandonnés. Non pire, l'avait vendu. Iel avait ressenti de la colère et une immense tristesse. Iel ne savait plus à quoi se raccrocher, se demandant même si la mort n'était pas préférable à cette vie d'infinies souffrances. Alors pour éviter de ressentir cette douleur Iel enfouit son esprit dans son subconscient. Là-bas personne ne pouvait l'atteindre, lui faire du mal, seul un cocon chaud entourait tout son être. Des souvenirs inconnus passaient aussi de temps en temps dans son esprit, mais qu'ile oubliait tout e suite au réveil. Mais pourtant une chose avait réussi le(a)faire sortir de son subconscient, c'est la marque qu'il lui avait été gravé dans la peau, la douleur avait été si intense qu'ile s'était évanoui plusieurs fois. À ce stade Iel n'espérait plus la liberté, mais seulement une fin.

Mais pourtant quelque chose, un jour attira son attention. L'un des hommes qui "s'occupait" de lui avait oublié de refermer la porte derrière lui. Une impulsion traversa tout son corps. Iel pouvait s'enfuir. Ce qui se passa ensuite fut très flou, iel se rappelait être sortie dehors, le soleil aveuglant ses yeux fragiles, habitués à l'obscurité et des cris de ses poursuivants. Lorsque sa conscience lui est revenue, iel se trouvait dans le foin d'une charrette, le conducteur ne l'ayant pas remarqué avait continué sa route. Iel se mit au chaud sous le tas de foin et se laissant bercer par l'allure lente des cheveux. Cela faisait tellement longtemps qu'iel n'avait pas dormi sereinement, que c'est donc malgré ses blessures, qu'iel s'endormit.

Son voyage continua longtemps, parfois Iel était à pied, d'autres fois iel montait secrètement dans une charrette. Durant son voyage iel apprit beaucoup de choses sur les plantes, ce qui l'aida à vivre malgré son manque d'argent et sa vue qui déclinait. Un jour iel arriva à la frontière qui séparait la France et l'Italie, se disant que les chiens du Vatican ne viendraient pas l'a) chercher ici. Son voyage dura encore pendant quelques mois, durant cette période iel apprit à fabriquer des arcs et à chasser, n'ayant pas d'argent, il fallait bien qu'iel se nourrisse.

Puis un beau jour iel arriva en campagne Française. Là il y trouva une maison abandonnée qu'iel décida de faire sienne. De plus non loin se trouvait une forêt pour chasser du gibier. C'est alors que iel abandonna son ancien nom pour un nouveau : Violet.

Cela fait maintenant 1 an que Violet vit en France. Iel s'habitue à la vie de campagnard, espérant tout de même que le Vatican ne le retrouvera jamais. Après tout Violet veut uniquement vivre seul et en paix. Sans contrainte, ni souffrance. Et si cela implique qu'iel devra encore fuir, eh bien iel le fera.