Estimada Señora la Duchesse d’Orléans,

Je me présente, je suis le prince Isandro d’Espagne. Je ne suis pas homme à m’enfermer dans les regrets, aussi, j’espère que cette lettre aux accents ibériques ne vous offusquera en aucun point.

Depuis une dizaine de jours votre nom résonne dans les couloirs du Palais royal et partout où mes oreilles ont le loisir de s’attarder. Il est dit que vous avez été proclamée « Joyau de la saison », lors d’un bal auquel je n’ai pas eu le loisir d’assister. Je n’ai de cesse de le regretter.

Si je vois très bien qui vous êtes, sonrisa de angel et sœur du Duc d’Orléans, je réalise que nous n’avons guère été présentés. Je pense qu’il serait temps d’y remédier parce que, voyez-vous, j’ai l’âme curieuse ! Ainsi donc, la Cour de Paris cache un joyau en son sein que je n’ai pas eu véritablement le loisir de rencontrer ? Quelle tristesse !

C’est pourquoi j’aimerais réparer cet affront que je vous ai fait : n’ayant pas été présent lors de ce bal de la Agustín, je n’ai pas pu me proposer comme partenaire de danse, ni même assister à votre couronnement, Señora la Joya.

Aussi… accepteriez-vous une invitation de ma part, à l’heure du thé, un jour à votre convenance ?

La Cour de Paris renferme bien des merveilles et de ce que je crois comprendre, vous en faites partie. Ce serait un honneur, pour l’humble voyageur étranger que je suis, d’apprendre à vous connaître.


Mon audace espagnole me laisse espérer une réponse de votre part.
Au plaisir de vous lire, Señora, et peut-être de vous rencontrer.