Mer 24 Mar - 19:26
Paris n’est absolument pas comme Beryl l’avait attendue. Elle est… Grande. Puante… Et remplie de gens qui n’ont absolument pas envie d’être courtois. La petite moue qui pince les lèvres du lycan est aussi puérile qu’elle pourrait être ridicule. Mais il n’a pas le temps. Pas le temps de traîner là où il vient majestueusement de se prendre les pieds dans les pavés irréguliers de la rue. Dans un souk splendidement élaboré – non – les boîtes qu’il tenait précautionneusement entre ses mains volent dans les airs. Certaines s’ouvrent et renversent leur précieux contenu au sol, d’autres voient les coins abîmés. Beryl siffle une insulte dans son plus charmant patois et chouine contre le coin de l’écharpe qui voile en partie son minois. Quelle journée de merde.
« Fu d’chien. »
Paumes et genoux écorchés, Beryl renifle avec un air de dédain pour ravaler sa frustration – et sa honte – alors qu’il entend des rires autour de lui, mais voit aussi et surtout un enfant tout en guenilles piquer l’un des vêtements de bonne facture qui s’était renversé au sol et s’enfuir avec. Oh voilà à qui il était subitement confronté.
« Attends un peu sale de babouin ! »
Mais récupérer les boîtes ne se fait pas si rapidement qu’il le voudrait. Les tissus sont salis. Rien ne se passe comme il le veut et le temps qu’il reprenne l’enfant en chasse… Il l’a déjà perdu de vue. Perplexe, vexé et quelque peu abattu, c’est d’un soupir à fendre l’âme que le jeune homme décide de reprendre son chemin… Et de retrouver à plusieurs rues de là la personne à qui devait être livré le chargement.
La rouste qu’il s’est prise ? Gratuite. Totalement gratuite, à l’instar de la gifle du mari de la baronne qui n’était absolument pas satisfaite de l’état de la livraison. Pourquoi les hommes portent-ils ces imposantes bagues d’abord ? Et en plus d’avoir été fichu dehors comme un malpropre, le paiement à l’arrivée ne lui vint jamais.
« Bande de RATS ! »
Tape du pied et se fait mal voir avant de s’échapper avec un arrière-goût particulièrement amer. Il aurait dû aller chercher Jean au lieu de partir à l’aveugle. Il avait juste pas voulu être un poids. Travailler c’était simple. Suffisait d’offrir ses services et… de bien faire les choses. Sauf qu’il n’avait rien fait comme il fallait. Parce qu’on le regarde de travers peu importe où il va, juste parce qu’il a la peau foncée. Bande de cons.
« Qu’des cons. »
Remontant le long des quais de Seine – quelle puanteur – il essaye de lécher sa lèvre fendue, ou de cracher sur ses paumes pour nettoyer sa peau un peu sanguinolente là où il s’était esquinté. Remontant les marches pour contourner les grands ponts – et les alentours de la cathédrale, qui lui semblait vertigineuse tant elle était grande – c’est à la tombée de la nuit qu’une vieille dame balayant le pas de sa porte lui offre le premier sourire de la journée.
« Oh mon petit. T’as pas bonne mine. Viens donc que je te soigne tout ça. »
« Euh… Non merci mamie, faut pas parler aux inconnus. »
Le rire de la vieille dame est étincelant. Elle ne s’offense pas et ça fait presque peur à Beryl qui recule prudemment d’un pas.
« Quelques maisons en contrebas, il y a un herboriste. Tiens, prends ça, il te donnera peut-être un peu d’onguent en échange. »
La pièce qu’elle lui lance il l’attrape par réflexe et quand il observe le contenu de ses deux paumes – une pièce en cuivre, autant que ça – il s’apprête à s’offenser mais la porte de la petite boutique claque et l’écriteau indique fermé. Oh et elle est là, la petite dame, derrière le rideau, à lui faire un signe de la main avant de s’éloigner.
Les parisiens sont tous complètement cinglés. Beryl renifle et rajuste l’écharpe autour de ses cheveux d’un air dépité… Remonte la rue et la boutique mentionnée se trouve-là. Il observe ses mains, son pantalon écorché et force est de constater que ce n’est certainement pas en donnant l’impression de s’être battu dans la rue qu’il allait trouver du travail… Un soupir défaitiste et il approche de la porte… Note que celle-ci est entrouverte et pousse pour entrer dans la petite boutique. L’odeur y est presque printanière, et il avance à pas feutrés, jusqu’à ce qu’une voix n’interpelle soudain un nom qui… le laisse pour le moins perplexe.
Qui donc s’appelle Gudule ?
Paris n’est absolument pas comme Beryl l’avait attendue. Elle est… Grande. Puante… Et remplie de gens qui n’ont absolument pas envie d’être courtois. La petite moue qui pince les lèvres du lycan est aussi puérile qu’elle pourrait être ridicule. Mais il n’a pas le temps. Pas le temps de traîner là où il vient majestueusement de se prendre les pieds dans les pavés irréguliers de la rue. Dans un souk splendidement élaboré – non – les boîtes qu’il tenait précautionneusement entre ses mains volent dans les airs. Certaines s’ouvrent et renversent leur précieux contenu au sol, d’autres voient les coins abîmés. Beryl siffle une insulte dans son plus charmant patois et chouine contre le coin de l’écharpe qui voile en partie son minois. Quelle journée de merde.
« Fu d’chien. »
Paumes et genoux écorchés, Beryl renifle avec un air de dédain pour ravaler sa frustration – et sa honte – alors qu’il entend des rires autour de lui, mais voit aussi et surtout un enfant tout en guenilles piquer l’un des vêtements de bonne facture qui s’était renversé au sol et s’enfuir avec. Oh voilà à qui il était subitement confronté.
« Attends un peu sale de babouin ! »
Mais récupérer les boîtes ne se fait pas si rapidement qu’il le voudrait. Les tissus sont salis. Rien ne se passe comme il le veut et le temps qu’il reprenne l’enfant en chasse… Il l’a déjà perdu de vue. Perplexe, vexé et quelque peu abattu, c’est d’un soupir à fendre l’âme que le jeune homme décide de reprendre son chemin… Et de retrouver à plusieurs rues de là la personne à qui devait être livré le chargement.
La rouste qu’il s’est prise ? Gratuite. Totalement gratuite, à l’instar de la gifle du mari de la baronne qui n’était absolument pas satisfaite de l’état de la livraison. Pourquoi les hommes portent-ils ces imposantes bagues d’abord ? Et en plus d’avoir été fichu dehors comme un malpropre, le paiement à l’arrivée ne lui vint jamais.
« Bande de RATS ! »
Tape du pied et se fait mal voir avant de s’échapper avec un arrière-goût particulièrement amer. Il aurait dû aller chercher Jean au lieu de partir à l’aveugle. Il avait juste pas voulu être un poids. Travailler c’était simple. Suffisait d’offrir ses services et… de bien faire les choses. Sauf qu’il n’avait rien fait comme il fallait. Parce qu’on le regarde de travers peu importe où il va, juste parce qu’il a la peau foncée. Bande de cons.
« Qu’des cons. »
Remontant le long des quais de Seine – quelle puanteur – il essaye de lécher sa lèvre fendue, ou de cracher sur ses paumes pour nettoyer sa peau un peu sanguinolente là où il s’était esquinté. Remontant les marches pour contourner les grands ponts – et les alentours de la cathédrale, qui lui semblait vertigineuse tant elle était grande – c’est à la tombée de la nuit qu’une vieille dame balayant le pas de sa porte lui offre le premier sourire de la journée.
« Oh mon petit. T’as pas bonne mine. Viens donc que je te soigne tout ça. »
« Euh… Non merci mamie, faut pas parler aux inconnus. »
Le rire de la vieille dame est étincelant. Elle ne s’offense pas et ça fait presque peur à Beryl qui recule prudemment d’un pas.
« Quelques maisons en contrebas, il y a un herboriste. Tiens, prends ça, il te donnera peut-être un peu d’onguent en échange. »
La pièce qu’elle lui lance il l’attrape par réflexe et quand il observe le contenu de ses deux paumes – une pièce en cuivre, autant que ça – il s’apprête à s’offenser mais la porte de la petite boutique claque et l’écriteau indique fermé. Oh et elle est là, la petite dame, derrière le rideau, à lui faire un signe de la main avant de s’éloigner.
Les parisiens sont tous complètement cinglés. Beryl renifle et rajuste l’écharpe autour de ses cheveux d’un air dépité… Remonte la rue et la boutique mentionnée se trouve-là. Il observe ses mains, son pantalon écorché et force est de constater que ce n’est certainement pas en donnant l’impression de s’être battu dans la rue qu’il allait trouver du travail… Un soupir défaitiste et il approche de la porte… Note que celle-ci est entrouverte et pousse pour entrer dans la petite boutique. L’odeur y est presque printanière, et il avance à pas feutrés, jusqu’à ce qu’une voix n’interpelle soudain un nom qui… le laisse pour le moins perplexe.
Qui donc s’appelle Gudule ?
Dim 28 Mar - 21:27
Une journée comme toutes les autres. Ou presque. L’herboriste commençait sérieusement désormais à être lassé de l’attitude de son soi-disant disciple, qui disparaissait de plus en plus fréquemment, de plus en plus tôt et pendant de plus en plus longtemps. Le fait de réaliser que le gosse était en train de lâcher l’affaire ne faisait que précipiter l’impatience d’Eliandre qui notait sans surprise que les tâches qu’il lui demandait d’accomplir était bâclée, quand elles étaient seulement faites.
Comme ce matin. Ce qui était d’autant plus problématique qu’il y avait pas mal de monde aujourd’hui à la boutique. Assez pour le contraindre à se lancer plus tôt que d’habitude dans certains remèdes qu’il ne faisait que sur demande ou pour lesquels il venait d’épuiser les stocks (il allait devoir qu’il surveille ça d’ailleurs, parce qu’il était certain d’avoir pas mal de réserve mais impossible de remettre la main sur ces bouteilles).
Le fait de se retrouver seul, quand il était censé avoir une aide, qui portait bien son nom en théorique, le mettait en rogne, tandis qu’il versait de l’eau dans une petite marmite. Il partit dans l’arrière-boutique, le temps de mettre la main sur quelques plantes dont il avait besoin et il se redressa lorsqu’il entendit dans le silence ambiant la porte de la boutique s’ouvrir.
Il pinça les lèvres, avant de réaliser que rien ne venait. Juste un simple silence et il crut, à tort, que la personne qu’il maudissait depuis la dernière heure avait enfin décidé de ramener ses fesses au meilleur moment. Qui l’eut cru.
- Rends toi utile Gudule, on a besoin de sirop de coquelicot.
Lui ? Il était occupé à faire des cataplasmes dans son coin. Pas qu’il ne pensait pas une seule seconde que son apprenti ne soit pas capable de faire du travail correct mais… Il ne pensait pas un seul instant que Gudule parvienne à un résultat satisfaisant. C’était dire. D’ailleurs en parlant du concerné… Toujours terriblement silencieux lorsqu’il était plus habitué à râler quant aux manières d’Eliandre…
- … Me dit pas que t’as oublié comment faire… siffla-t-il.
Oui, parce que quand le gosse était silencieux, c’était qu’il avait quelque chose à se reprocher. Et vu qu’il n’était pas dans la boutique, ce n’était pas qu’il avait foutu accidentellement en l’air une partie de ses réserves en faisant des tests étranges.
- 400g de pétales, 1500 de sucre. T'as de la chance, j'ai déjà foutu l'eau dans la marmite, dépêche-toi, grogna-t-il.
No further debts
to be paid
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Une journée comme toutes les autres. Ou presque. L’herboriste commençait sérieusement désormais à être lassé de l’attitude de son soi-disant disciple, qui disparaissait de plus en plus fréquemment, de plus en plus tôt et pendant de plus en plus longtemps. Le fait de réaliser que le gosse était en train de lâcher l’affaire ne faisait que précipiter l’impatience d’Eliandre qui notait sans surprise que les tâches qu’il lui demandait d’accomplir était bâclée, quand elles étaient seulement faites.
Comme ce matin. Ce qui était d’autant plus problématique qu’il y avait pas mal de monde aujourd’hui à la boutique. Assez pour le contraindre à se lancer plus tôt que d’habitude dans certains remèdes qu’il ne faisait que sur demande ou pour lesquels il venait d’épuiser les stocks (il allait devoir qu’il surveille ça d’ailleurs, parce qu’il était certain d’avoir pas mal de réserve mais impossible de remettre la main sur ces bouteilles).
Le fait de se retrouver seul, quand il était censé avoir une aide, qui portait bien son nom en théorique, le mettait en rogne, tandis qu’il versait de l’eau dans une petite marmite. Il partit dans l’arrière-boutique, le temps de mettre la main sur quelques plantes dont il avait besoin et il se redressa lorsqu’il entendit dans le silence ambiant la porte de la boutique s’ouvrir.
Il pinça les lèvres, avant de réaliser que rien ne venait. Juste un simple silence et il crut, à tort, que la personne qu’il maudissait depuis la dernière heure avait enfin décidé de ramener ses fesses au meilleur moment. Qui l’eut cru.
- Rends toi utile Gudule, on a besoin de sirop de coquelicot.
Lui ? Il était occupé à faire des cataplasmes dans son coin. Pas qu’il ne pensait pas une seule seconde que son apprenti ne soit pas capable de faire du travail correct mais… Il ne pensait pas un seul instant que Gudule parvienne à un résultat satisfaisant. C’était dire. D’ailleurs en parlant du concerné… Toujours terriblement silencieux lorsqu’il était plus habitué à râler quant aux manières d’Eliandre…
- … Me dit pas que t’as oublié comment faire… siffla-t-il.
Oui, parce que quand le gosse était silencieux, c’était qu’il avait quelque chose à se reprocher. Et vu qu’il n’était pas dans la boutique, ce n’était pas qu’il avait foutu accidentellement en l’air une partie de ses réserves en faisant des tests étranges.
- 400g de pétales, 1500 de sucre. T'as de la chance, j'ai déjà foutu l'eau dans la marmite, dépêche-toi, grogna-t-il.
Mar 6 Avr - 2:20
Un peu inquiet en entrant dans une boutique dont il ne connait rien, l’odeur alentours pourrait être réconfortante si la voix sèche et quelque peu agressive d’un homme n’avait pas éclaté dans la petite boutique. Beryl, comme un chat, se tend face à la menace et s’apprêterait presque à s’échapper… Sauf qu’on lui demandait de l’aide… ? Un peu perplexe, et surtout vraiment perdu, l’infant approche du fond de la pièce – là où l’on faisait apparemment les préparations d’herbes en tous genres – et tombe sur… il ne sait pas. Quelqu’un de terriblement grand et imposant, mais surtout, quelqu’un qui n’avait absolument pas l’air satisfait.
Sans vraiment le savoir, Hildegarde lui vient à l’esprit, et c’est avec une peur insidieuse qui lui tenaille le ventre qu’il s’apprête à répondre que non, il s’appelle Beryl, et que c’est pas poli d’appeler les gens bidule même si on les connaît pas. Beryl c’est pas une chose c’est un humain, aussi dysfonctionnel soit-il. Lèvres entrouvertes, son souffle se coupe alors que l’homme reprend, visiblement excédé… Des explications pour le moins claires que… Beryl décide de suivre de peur de se prendre une sacrée rouste.
A pas légers, le gamin avance dans la boutique et récupère ce qu’on lui indique, reconnaissant sans peine les pétales de coquelicot, et le sucre portant une étiquette bien en évidence. Il… hésite en approchant de la balance, lance un regard à l’homme qui ne prend même pas la peine de le regarder et s’inquiète des représailles avant de tenter de faire les choses bien. Oui, il sait compter, mais c’est bien la première fois qu’il voit une balance de si près. Il en avait aperçu une dans la cuisine de l’orphelinat, mais ils avaient tellement l’habitude de faire disparaître les petits poids qu’ils avaient été privés d’approcher. C’est tout prudent qu’il pèse minutieusement les choses et finit par verser les pétales et le sucre dans la marmite d’eau. Il hésite de longues secondes avant de mélanger timidement la mixture et de poursuivre sagement selon les indications données… Se donnerait presque une tape dans le dos de n’avoir fait aucune bêtise.
Oh les occasions ne manquent pas de souligner que non, il s’appelle toujours pas Gudule ou Bidule ou quoi. Mais quand il voit les traits fatigués du monsieur, Beryl se dit simplement que ses quelques égratignures l’empêchaient pas d’être serviable. Il fait aucune bêtise, il faut le souligner. Et la presque heure qui suit se passe sous les grognements agacés de l’herboriste et le silence un peu gêné de l’infant…
Jusqu’à ce que la porte ne claque un grand coup en s’ouvrant trop brusquement et qu’un type entre dans la pièce et fixe Beryl avec un air incrédule.
« Mais crévindiou t’es qui toi ?! »
La voix est nasillarde et fait presque sursauter Beryl. Il recule contre la table où il était en train de découper il ne savait trop quelle plante selon les directives de l’herboriste et les quelques lignes lues d’un livre sur le même sujet juste à côté. Mais le nouvel arrivant – visiblement d’un âge similaire au sien – commence déjà à s’emporter.
« Un voleur ! Un voleur dans la boutique !! »
Et c’est avec un instant de panique intense que lorsque l’inconnu prend subitement un balai et le brandit en direction du jeune basané, Beryl panique et lâche un malheureux.
« J’suis pas un voleur ! J- J’voulais juste aider ! »
Convainquant ? Pas pour un sou. Et le coup de manche à balai qu’il se prend en pleine figure le lui signifie magistralement.
Un peu inquiet en entrant dans une boutique dont il ne connait rien, l’odeur alentours pourrait être réconfortante si la voix sèche et quelque peu agressive d’un homme n’avait pas éclaté dans la petite boutique. Beryl, comme un chat, se tend face à la menace et s’apprêterait presque à s’échapper… Sauf qu’on lui demandait de l’aide… ? Un peu perplexe, et surtout vraiment perdu, l’infant approche du fond de la pièce – là où l’on faisait apparemment les préparations d’herbes en tous genres – et tombe sur… il ne sait pas. Quelqu’un de terriblement grand et imposant, mais surtout, quelqu’un qui n’avait absolument pas l’air satisfait.
Sans vraiment le savoir, Hildegarde lui vient à l’esprit, et c’est avec une peur insidieuse qui lui tenaille le ventre qu’il s’apprête à répondre que non, il s’appelle Beryl, et que c’est pas poli d’appeler les gens bidule même si on les connaît pas. Beryl c’est pas une chose c’est un humain, aussi dysfonctionnel soit-il. Lèvres entrouvertes, son souffle se coupe alors que l’homme reprend, visiblement excédé… Des explications pour le moins claires que… Beryl décide de suivre de peur de se prendre une sacrée rouste.
A pas légers, le gamin avance dans la boutique et récupère ce qu’on lui indique, reconnaissant sans peine les pétales de coquelicot, et le sucre portant une étiquette bien en évidence. Il… hésite en approchant de la balance, lance un regard à l’homme qui ne prend même pas la peine de le regarder et s’inquiète des représailles avant de tenter de faire les choses bien. Oui, il sait compter, mais c’est bien la première fois qu’il voit une balance de si près. Il en avait aperçu une dans la cuisine de l’orphelinat, mais ils avaient tellement l’habitude de faire disparaître les petits poids qu’ils avaient été privés d’approcher. C’est tout prudent qu’il pèse minutieusement les choses et finit par verser les pétales et le sucre dans la marmite d’eau. Il hésite de longues secondes avant de mélanger timidement la mixture et de poursuivre sagement selon les indications données… Se donnerait presque une tape dans le dos de n’avoir fait aucune bêtise.
Oh les occasions ne manquent pas de souligner que non, il s’appelle toujours pas Gudule ou Bidule ou quoi. Mais quand il voit les traits fatigués du monsieur, Beryl se dit simplement que ses quelques égratignures l’empêchaient pas d’être serviable. Il fait aucune bêtise, il faut le souligner. Et la presque heure qui suit se passe sous les grognements agacés de l’herboriste et le silence un peu gêné de l’infant…
Jusqu’à ce que la porte ne claque un grand coup en s’ouvrant trop brusquement et qu’un type entre dans la pièce et fixe Beryl avec un air incrédule.
« Mais crévindiou t’es qui toi ?! »
La voix est nasillarde et fait presque sursauter Beryl. Il recule contre la table où il était en train de découper il ne savait trop quelle plante selon les directives de l’herboriste et les quelques lignes lues d’un livre sur le même sujet juste à côté. Mais le nouvel arrivant – visiblement d’un âge similaire au sien – commence déjà à s’emporter.
« Un voleur ! Un voleur dans la boutique !! »
Et c’est avec un instant de panique intense que lorsque l’inconnu prend subitement un balai et le brandit en direction du jeune basané, Beryl panique et lâche un malheureux.
« J’suis pas un voleur ! J- J’voulais juste aider ! »
Convainquant ? Pas pour un sou. Et le coup de manche à balai qu’il se prend en pleine figure le lui signifie magistralement.
Dim 25 Avr - 12:49
S’il n’avait pas eu la tête ailleurs, probablement se serait-il inquiété du silence absolu qui régna dans l’échoppe. Gudule n’était pas quelqu’un de très discret, surtout pas quand son professeur le houspillait ou lui rappelait des indications qu’ils étaient censés connaître… pour ne pas les respecter et se prendre une nouvelle salve de remarques. Pourtant il n’avait eu qu’une passive acceptation de ses directives et des petits bruits qui lui avait indiquer qu’il s’était mis à la tâche. Tant mieux. L’herboriste pu ainsi se concentrer sur ses propres commandes et ses propres plantes.
Alors bien sûr un coin de son esprit resta en alerte sur le fait que des choses se déroulaient dans son dos, que le fait qu’il n’ait aucune demande ni rien d’autre que le bruit de quelqu’un remuant le contenu de la marmite en une atmosphère qui aurait dû pourtant être tout ce qu’il y a de plus normal.
Jusqu’à ce que, finalement, la tranquillité du moment ne soit interrompue par un son brusque qui les fit sauter tous les deux et qu’une voix bien connue ne résonne dans tout l’endroit. Scène irréaliste qui force tout le monde à arrêter ce qu’ils étaient en train de faire, tandis que son apprentie (le bon cette fois), ne s’en prenne au visiteur qu’il avait confondu quelques temps avant.
- Hey du calme, grogna-t-il.
Un voleur ? non, il en doutait. Si vraiment le gosse était un voleur, il se serait déjà tiré avec les quelques pièces qu’il aurait pu grapillé. Non, s’il ne pouvait pas exactement reprocher (pour une fois !) à Gudule de réagir comme il le faisait. Mais pour le coup il allait devoir l’empêcher de foutre ce gosse dehors. Parce qu’à la voix, encore quelqu’un qui n’était pas bien vieux tiens. D’autant que…
- Attendez une minute…
- Vide tes poches ! T’as pas intérêt à c’que j’trouve le moindre truc sur toi, gronda son apprentie.
Eliandre lui, traversa la pièce, vers l’endroit où il avait entendu le bruit caractéristique du couteau, ses doigts passèrent sur les plantes découpée, l’herboriste nota la découpe avant de partir en direction de la marmite et de vérifier son contenu également. Il revint ensuite vers les deux garçons, toujours en train de se disputer, les séparant en choppant Gudule par le col pour le tirer en arrière, lui et son balai. Qu’importe s’il râla de plus belle.
- Quel est ton nom ? demanda-t-il à l’intrus.
Il resta sourd aux protestations de Gudule, essayant de comprendre et de démêler.
- Je peux savoir ce qui t’as amené ici ? demanda-t-il, grognon comme à son habitude, mais sans méchanceté.
Après tout, le gosse n’avait fait aucune demande lorsqu’il avait débarqué, avait pris le train en marche et si Eliandre notait que le travail n’était pas parfait (mais le contraire l’aurait extrêmement étonné) il avait avancé, l’espace de quelques minutes, une partie de leur travail.
- Vous n’êtes pas sérieux, râla son apprentie, qui fut pousser sans ménagement vers la table à laquelle se trouvait Béryl quelques temps plus tôt.
- Retourne plutôt t’occuper de tes oignons, t’as mis suffisamment de temps pour ramener ce que je t’ai demandé et les commandes ne se feront pas toutes seules.
Magnifique démonstration de ce que pouvait être leurs relations tiens.
- Au boulot, grogna-t-il plus froidement, ne tolérant aucun refus supplémentaire tandis qu’il refermait et reprenait le balais dans ses propres mains, se tournant vers Béryl, alors ?
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S’il n’avait pas eu la tête ailleurs, probablement se serait-il inquiété du silence absolu qui régna dans l’échoppe. Gudule n’était pas quelqu’un de très discret, surtout pas quand son professeur le houspillait ou lui rappelait des indications qu’ils étaient censés connaître… pour ne pas les respecter et se prendre une nouvelle salve de remarques. Pourtant il n’avait eu qu’une passive acceptation de ses directives et des petits bruits qui lui avait indiquer qu’il s’était mis à la tâche. Tant mieux. L’herboriste pu ainsi se concentrer sur ses propres commandes et ses propres plantes.
Alors bien sûr un coin de son esprit resta en alerte sur le fait que des choses se déroulaient dans son dos, que le fait qu’il n’ait aucune demande ni rien d’autre que le bruit de quelqu’un remuant le contenu de la marmite en une atmosphère qui aurait dû pourtant être tout ce qu’il y a de plus normal.
Jusqu’à ce que, finalement, la tranquillité du moment ne soit interrompue par un son brusque qui les fit sauter tous les deux et qu’une voix bien connue ne résonne dans tout l’endroit. Scène irréaliste qui force tout le monde à arrêter ce qu’ils étaient en train de faire, tandis que son apprentie (le bon cette fois), ne s’en prenne au visiteur qu’il avait confondu quelques temps avant.
- Hey du calme, grogna-t-il.
Un voleur ? non, il en doutait. Si vraiment le gosse était un voleur, il se serait déjà tiré avec les quelques pièces qu’il aurait pu grapillé. Non, s’il ne pouvait pas exactement reprocher (pour une fois !) à Gudule de réagir comme il le faisait. Mais pour le coup il allait devoir l’empêcher de foutre ce gosse dehors. Parce qu’à la voix, encore quelqu’un qui n’était pas bien vieux tiens. D’autant que…
- Attendez une minute…
- Vide tes poches ! T’as pas intérêt à c’que j’trouve le moindre truc sur toi, gronda son apprentie.
Eliandre lui, traversa la pièce, vers l’endroit où il avait entendu le bruit caractéristique du couteau, ses doigts passèrent sur les plantes découpée, l’herboriste nota la découpe avant de partir en direction de la marmite et de vérifier son contenu également. Il revint ensuite vers les deux garçons, toujours en train de se disputer, les séparant en choppant Gudule par le col pour le tirer en arrière, lui et son balai. Qu’importe s’il râla de plus belle.
- Quel est ton nom ? demanda-t-il à l’intrus.
Il resta sourd aux protestations de Gudule, essayant de comprendre et de démêler.
- Je peux savoir ce qui t’as amené ici ? demanda-t-il, grognon comme à son habitude, mais sans méchanceté.
Après tout, le gosse n’avait fait aucune demande lorsqu’il avait débarqué, avait pris le train en marche et si Eliandre notait que le travail n’était pas parfait (mais le contraire l’aurait extrêmement étonné) il avait avancé, l’espace de quelques minutes, une partie de leur travail.
- Vous n’êtes pas sérieux, râla son apprentie, qui fut pousser sans ménagement vers la table à laquelle se trouvait Béryl quelques temps plus tôt.
- Retourne plutôt t’occuper de tes oignons, t’as mis suffisamment de temps pour ramener ce que je t’ai demandé et les commandes ne se feront pas toutes seules.
Magnifique démonstration de ce que pouvait être leurs relations tiens.
- Au boulot, grogna-t-il plus froidement, ne tolérant aucun refus supplémentaire tandis qu’il refermait et reprenait le balais dans ses propres mains, se tournant vers Béryl, alors ?
Sam 1 Mai - 10:37
Au final la peur prend le dessus sur la douleur. Pas que se prendre une droite à coup de balai soit quelque chose d’agréable, loin de là. Mais Beryl sait le genre de sort qu’on réserve aux voleurs à Paris. Là où partout ailleurs la loi s’applique en connaissance de cause quant au malfaiteur… Ici, personne ne le connaît. Personne ne saurait dire que Beryl n’est pas un mauvais bougre. C’est de sa faute en vrai. Quelle drôle d’idée de s’embarquer comme ça dans cette affaire ? Il aurait dû réclamer ce qu’il était venu chercher, payer et s’en aller. Sauf que voilà, quand il avait réalisé que l’homme tenant la boutique semblait réellement avoir besoin d’aide… Il avait pas eu le cœur à partir comme ça. Ok, y’a aussi le fait qu’il avait l’air tellement contrarié après ce Gudule que le jeune loup avait eu l’impression que le monde allait lui tomber sur la tête s’il fallait un faux pas.
Sauf qu’au final c’est un sacré coup dans la pommette qu’il s’est pris, et maintenant en plus de se faire menacer et battre, on lui demande de vider ses poches. Beryl ne parvient pas à se concentrer sur l’adulte en place. Entend seulement le sifflement enragé d’un serpent à sonnette – ou à sornettes – s’appelant Gudule. Et à part devant la justice il ne montrerait pas le contenu de ses poches. C’était son argent. Il avait travaillé dur pour le gagner. Alors non.
« Mais t’es pas bien toi ! Je t’ai rien fait et j’ai rien volé ! »
La pointe de détresse dans sa voix ? C’est une erreur de calcul. Il n’a peur de rien d’abord. Pas même d’un type qui sur le côté prend un couteau et… le repose. Beryl réprime à peine un frisson d’effroi alors que Gudule va pour en venir aux mains. Et il est sur le point de trébucher en reculant quand une grande main pâle rattrape le furieux éboueur par le col. D’une main, Beryl presse sa paume contre sa joue endolorie, le minois froissé en une expression d’incrédulité et de vexation. Pour une fois qu’il n’avait rien fait !
Alors quand on lui pose subitement toutes ces questions, c’est profondément sur la défensive que le louveteau reste. Reculant encore d’un pas, observant Gudule se débattre et vociférer contre lui… Et le regard perdu de l’autre homme. Alors sa suspicion était probablement correcte. Mais de toute évidence, ça ne l’empêchait pas de savoir gérer la teigne qui lui sert de… Peu importe quoi. Une teigne, rien que ça. Et il lui collerait bien un coup en retour, mais ne fait que lui tirer la langue d’un geste puéril lorsqu’il se fait définitivement rabrouer. Beryl croit un instant être sorti d’affaire…
Avant que le grand homme ne saisisse le balai à son tour… Et le glapissement de peur qui lui échappe est purement instinctif, il le sait. Plaque ses deux mains contre sa bouche pour se faire taire et recule encore d’un pas avant de bafouiller, la voix mal assurée.
« P-pas si vous ne posez pas votre balai… »
Parce qu’il en avait assez de prendre des coups. Assez d’être pris pour le dindon de la farce à chaque fois. Il n’avait rien fait. Rien d’autre qu’essayer d’être utile.
« Je voulais juste aider… V-vous aviez l’air en colère, et… L-la vieille dame du magasin de livres m’a dit que- et- »
Ses phrases perdent petit à petit de leur cohérence, et c’est de deux oreilles à plat en soumission involontaire qu’il renifle et peste, d’une voix qui porte pourtant tous les traits d’un enfant battu.
« Je voulais juste des trucs pour me soigner… »
Un coup d’oeil au regard profondément réprobateur du fameux Gudule fait se renfermer un peu plus Beryl, et il réalise tardivement qu’il aurait dû s’échapper. Qu’il ne veut pas rester ici pour être jugé et frappé encore une fois. Un nouveau reniflement alors qu’il lutte contre la honte et il bredouille, la voix basse.
« J’crois que- j’vais y aller… Vous avez plus b’soin de moi… J-j’ai vraiment rien volé alors… M-me balancez pas à l’armée… »
Au final la peur prend le dessus sur la douleur. Pas que se prendre une droite à coup de balai soit quelque chose d’agréable, loin de là. Mais Beryl sait le genre de sort qu’on réserve aux voleurs à Paris. Là où partout ailleurs la loi s’applique en connaissance de cause quant au malfaiteur… Ici, personne ne le connaît. Personne ne saurait dire que Beryl n’est pas un mauvais bougre. C’est de sa faute en vrai. Quelle drôle d’idée de s’embarquer comme ça dans cette affaire ? Il aurait dû réclamer ce qu’il était venu chercher, payer et s’en aller. Sauf que voilà, quand il avait réalisé que l’homme tenant la boutique semblait réellement avoir besoin d’aide… Il avait pas eu le cœur à partir comme ça. Ok, y’a aussi le fait qu’il avait l’air tellement contrarié après ce Gudule que le jeune loup avait eu l’impression que le monde allait lui tomber sur la tête s’il fallait un faux pas.
Sauf qu’au final c’est un sacré coup dans la pommette qu’il s’est pris, et maintenant en plus de se faire menacer et battre, on lui demande de vider ses poches. Beryl ne parvient pas à se concentrer sur l’adulte en place. Entend seulement le sifflement enragé d’un serpent à sonnette – ou à sornettes – s’appelant Gudule. Et à part devant la justice il ne montrerait pas le contenu de ses poches. C’était son argent. Il avait travaillé dur pour le gagner. Alors non.
« Mais t’es pas bien toi ! Je t’ai rien fait et j’ai rien volé ! »
La pointe de détresse dans sa voix ? C’est une erreur de calcul. Il n’a peur de rien d’abord. Pas même d’un type qui sur le côté prend un couteau et… le repose. Beryl réprime à peine un frisson d’effroi alors que Gudule va pour en venir aux mains. Et il est sur le point de trébucher en reculant quand une grande main pâle rattrape le furieux éboueur par le col. D’une main, Beryl presse sa paume contre sa joue endolorie, le minois froissé en une expression d’incrédulité et de vexation. Pour une fois qu’il n’avait rien fait !
Alors quand on lui pose subitement toutes ces questions, c’est profondément sur la défensive que le louveteau reste. Reculant encore d’un pas, observant Gudule se débattre et vociférer contre lui… Et le regard perdu de l’autre homme. Alors sa suspicion était probablement correcte. Mais de toute évidence, ça ne l’empêchait pas de savoir gérer la teigne qui lui sert de… Peu importe quoi. Une teigne, rien que ça. Et il lui collerait bien un coup en retour, mais ne fait que lui tirer la langue d’un geste puéril lorsqu’il se fait définitivement rabrouer. Beryl croit un instant être sorti d’affaire…
Avant que le grand homme ne saisisse le balai à son tour… Et le glapissement de peur qui lui échappe est purement instinctif, il le sait. Plaque ses deux mains contre sa bouche pour se faire taire et recule encore d’un pas avant de bafouiller, la voix mal assurée.
« P-pas si vous ne posez pas votre balai… »
Parce qu’il en avait assez de prendre des coups. Assez d’être pris pour le dindon de la farce à chaque fois. Il n’avait rien fait. Rien d’autre qu’essayer d’être utile.
« Je voulais juste aider… V-vous aviez l’air en colère, et… L-la vieille dame du magasin de livres m’a dit que- et- »
Ses phrases perdent petit à petit de leur cohérence, et c’est de deux oreilles à plat en soumission involontaire qu’il renifle et peste, d’une voix qui porte pourtant tous les traits d’un enfant battu.
« Je voulais juste des trucs pour me soigner… »
Un coup d’oeil au regard profondément réprobateur du fameux Gudule fait se renfermer un peu plus Beryl, et il réalise tardivement qu’il aurait dû s’échapper. Qu’il ne veut pas rester ici pour être jugé et frappé encore une fois. Un nouveau reniflement alors qu’il lutte contre la honte et il bredouille, la voix basse.
« J’crois que- j’vais y aller… Vous avez plus b’soin de moi… J-j’ai vraiment rien volé alors… M-me balancez pas à l’armée… »
Lun 17 Mai - 18:43
Pas de répit pour les héros, l'Oie veille ! Et c'est d'ailleurs dans cette échoppe perdue en plein Paris qu'elle a trouvé une bonne âme à secourir. Beryl peut remercier Dieu (ou la Sainte Honkité) d'avoir entendu sa supplique parce que c'est un coup de tonnerre et de plume qui tombe soudainement des poutres du plafond sur la figure de Gudule dans un concert de « HONKS ! » furieux. S'ensuit alors un combat aussi terrible que bref entre l'apprenti et la bête où fioles et plantes sont renversées sans ménagement autour d'eux. C'est bien évidemment la justicière ailée qui prend l'ascendant, obligeant Gudule à enfin lâcher son maudit balai et à prendre la fuite, chassé par l'Oie qui hiiiiiiissssss furieusement à sa suite en essayant de lui pincer le derrière.
Hélas dans son zèle, notre héroïne incomprise bouscule sur son passage une étagère pleine à craquer qui bascule brusquement et menace de s'écraser de tout son long sur Éliandre.
Oh non que va-t-il se passer ? En tout cas le stock de citronnelle de l'herboriste éparpillé au sol fait déjà partie des victimes collatérales de la journée...
GET HONKED
Pas de répit pour les héros, l'Oie veille ! Et c'est d'ailleurs dans cette échoppe perdue en plein Paris qu'elle a trouvé une bonne âme à secourir. Beryl peut remercier Dieu (ou la Sainte Honkité) d'avoir entendu sa supplique parce que c'est un coup de tonnerre et de plume qui tombe soudainement des poutres du plafond sur la figure de Gudule dans un concert de « HONKS ! » furieux. S'ensuit alors un combat aussi terrible que bref entre l'apprenti et la bête où fioles et plantes sont renversées sans ménagement autour d'eux. C'est bien évidemment la justicière ailée qui prend l'ascendant, obligeant Gudule à enfin lâcher son maudit balai et à prendre la fuite, chassé par l'Oie qui hiiiiiiissssss furieusement à sa suite en essayant de lui pincer le derrière.
Hélas dans son zèle, notre héroïne incomprise bouscule sur son passage une étagère pleine à craquer qui bascule brusquement et menace de s'écraser de tout son long sur Éliandre.
Oh non que va-t-il se passer ? En tout cas le stock de citronnelle de l'herboriste éparpillé au sol fait déjà partie des victimes collatérales de la journée...
Mar 25 Mai - 8:50
Il n’a pas l’occasion de voir la frimousse terrifiée de Béryl bien entendu, mais il n’en a pas besoin, la panique sous-jacente dans sa voix et les tremblements de celle-ci était bien suffisante pour lui indiquer l’état de leur invité inattendu. Il savait déjà qu’il n’avait pas à faire à un voleur, mais son apprenti semblait être d’humeur à chercher des noises aux autres et le maître des lieux eut bien les peines du monde à le calmer, sa propre patience (déjà peu présente à la base) s’étiolant tout aussi rapidement.
- Je n’ai aucune raison de frapper, fit-il, tandis que Gudule s’agitait toujours sous a poigne et que sa main libre se crispait dangereusement sur le bois.
S’il y en a un ici qui allait en prendre une, ce n’était pas Béryl non. Il fallait aussi qu’il ait sans doute une discussion avec sa comparse libraire qui était un peu plus haut dans la rue et qui avait cette tendance à lui envoyer tous les blessés qu’elle croisait, vraiment.
Mais il n’eut pas le temps de s’attarder davantage sur cette pensée, tandis qu’un bruit incongru venait… du dessus ? et qu’un bruit caractéristique d’une oie ne se fasse entendre. Il sentit sa prise sur son apprenti glisser suivit d’un concert d’injures et beaucoup trop de mouvements brusques dans cet endroit. Et s’il aurait pu se moquer volontiers des galères que rencontra Gudule face à l’animal, les bruits caractéristiques de ces remèdes qui se fracassait au sol ne l’amusa pas du tout.
- Allez faire vos conneries ailleurs ! tonna-t-il, positivement furieux.
Quelques secondes. Peut être une poignée de minutes au grand maximum, mais les dégâts causés par le duo lui demanderaient des jours de travail pour tout récupérer. Et si ce n’était pas suffisant, ses oreilles captèrent un grincement. Et il n’eut que le temps de se retourner pour empêcher l’étagère supplémentaire de s’effondrer. Il ne put retenir l’intégralité des remèdes bien sûr et une poignée supplémentaire parti rejoindre leurs consœurs dans un bruit de casse supplémentaire. Eliandre lui-même se blessa dans la manœuvre mais il parvint à remettre l’étagère à sa place, et à sauver ce qui put l’être.
Pour autant il laissa son front se poser doucement contre une des étagères en bois, un soupir net tandis qu’il fermait les yeux et s’imposait de ne pas exploser de rage, ici et maintenant. Il tâcha aussi d’ignorer la sensation mouillée contre le bas de son pantalon, certaines décoctions imbibant maintenant le tissu de ses vêtements. Bon, et bien il supposait qu’une fermeture de quelques jours allait finalement s’imposer.
- Si t’es toujours là gamin… parce qu’avec tout ça, il n’avait aucune idée de si Béryl était resté où si tout cette cohue l’avait faire fuir lui aussi, ce qu’il aurait compris, Je dois encore avoir de quoi te soigner avant que tu files.
Il lâcha prudemment l’étagère et, une fois assurée que celle-ci ne bougerait plus pour le moment, il se tourna lentement, un de se pieds venant balayer doucement devant lui et sur les côtés, heurtant une bouteille miraculeusement intacte et d’autres bruits de verre indiquant que ses consœurs ne pouvaient plus être sauvées et s’étaient transformer en potentiel couteaux sur lesquels il allait devoir éviter de marcher.
- Et si d’aventures tu recroises ces deux là et que l’envie te prends de leur en coller une, fais toi plaisir de ma part aussi, maugréa-t-il.
No further debts to be paid
Il n’a pas l’occasion de voir la frimousse terrifiée de Béryl bien entendu, mais il n’en a pas besoin, la panique sous-jacente dans sa voix et les tremblements de celle-ci était bien suffisante pour lui indiquer l’état de leur invité inattendu. Il savait déjà qu’il n’avait pas à faire à un voleur, mais son apprenti semblait être d’humeur à chercher des noises aux autres et le maître des lieux eut bien les peines du monde à le calmer, sa propre patience (déjà peu présente à la base) s’étiolant tout aussi rapidement.
- Je n’ai aucune raison de frapper, fit-il, tandis que Gudule s’agitait toujours sous a poigne et que sa main libre se crispait dangereusement sur le bois.
S’il y en a un ici qui allait en prendre une, ce n’était pas Béryl non. Il fallait aussi qu’il ait sans doute une discussion avec sa comparse libraire qui était un peu plus haut dans la rue et qui avait cette tendance à lui envoyer tous les blessés qu’elle croisait, vraiment.
Mais il n’eut pas le temps de s’attarder davantage sur cette pensée, tandis qu’un bruit incongru venait… du dessus ? et qu’un bruit caractéristique d’une oie ne se fasse entendre. Il sentit sa prise sur son apprenti glisser suivit d’un concert d’injures et beaucoup trop de mouvements brusques dans cet endroit. Et s’il aurait pu se moquer volontiers des galères que rencontra Gudule face à l’animal, les bruits caractéristiques de ces remèdes qui se fracassait au sol ne l’amusa pas du tout.
- Allez faire vos conneries ailleurs ! tonna-t-il, positivement furieux.
Quelques secondes. Peut être une poignée de minutes au grand maximum, mais les dégâts causés par le duo lui demanderaient des jours de travail pour tout récupérer. Et si ce n’était pas suffisant, ses oreilles captèrent un grincement. Et il n’eut que le temps de se retourner pour empêcher l’étagère supplémentaire de s’effondrer. Il ne put retenir l’intégralité des remèdes bien sûr et une poignée supplémentaire parti rejoindre leurs consœurs dans un bruit de casse supplémentaire. Eliandre lui-même se blessa dans la manœuvre mais il parvint à remettre l’étagère à sa place, et à sauver ce qui put l’être.
Pour autant il laissa son front se poser doucement contre une des étagères en bois, un soupir net tandis qu’il fermait les yeux et s’imposait de ne pas exploser de rage, ici et maintenant. Il tâcha aussi d’ignorer la sensation mouillée contre le bas de son pantalon, certaines décoctions imbibant maintenant le tissu de ses vêtements. Bon, et bien il supposait qu’une fermeture de quelques jours allait finalement s’imposer.
- Si t’es toujours là gamin… parce qu’avec tout ça, il n’avait aucune idée de si Béryl était resté où si tout cette cohue l’avait faire fuir lui aussi, ce qu’il aurait compris, Je dois encore avoir de quoi te soigner avant que tu files.
Il lâcha prudemment l’étagère et, une fois assurée que celle-ci ne bougerait plus pour le moment, il se tourna lentement, un de se pieds venant balayer doucement devant lui et sur les côtés, heurtant une bouteille miraculeusement intacte et d’autres bruits de verre indiquant que ses consœurs ne pouvaient plus être sauvées et s’étaient transformer en potentiel couteaux sur lesquels il allait devoir éviter de marcher.
- Et si d’aventures tu recroises ces deux là et que l’envie te prends de leur en coller une, fais toi plaisir de ma part aussi, maugréa-t-il.
Mer 26 Mai - 7:37
La peur, ce sentiment trop bien connu pour être oublié. Là, juste sous ses côtes. Là où il sent son cœur battre comme un oiseau en colère, les ailes battantes contre les rafales du vent. C’est de la honte aussi qui se peint sur ses traits quand il réalise qu’il vient purement et simplement de se ridiculiser. Que cette rue il n’osera plus jamais l'arpenter. Comment peut-on seulement espérer quoi que ce soit quand c’est à grand coup de balais qu’on règle les problèmes… ? Et même si le grand homme dit qu’il ne frappera pas… Le doute est permis, non… ? Surtout quand le point de référence n’est autre que l'abbesse de Bayard… Rien que d’y penser il en aurait presque des frissons de malaise.
Beryl aurait voulu poursuivre sa fuite. Quitte à passer pour un lâche. Battre en retraite la queue entre les jambes c’est une chose qu’il a su faire toute sa vie. Sauf qu’il aurait presque l’habitude que tout ce qu’il fait tourne mal… Et cette fois ne manqua pas du tout à la règle. C’est dans un bruit qui lui fit rabattre les oreilles qu’un oiseau semble s’être enfermé dans la boutique… et tout d’un coup, les choses se transforment en un chaos sans nom. Gudule se retrouve à combattre la grande oie qui semble déterminée à chasser le jeune homme sans se soucier de quoi que ce soit d’autre. A commencer par la boutique qui dans ses belles étagères s’écrase au sol dans des senteurs qui agressent bien vite son nez.
Oh Beryl pense à s’enfuir. Voudrait éviter le drame évident qui sera bientôt le sien : être considéré responsable pour encore un évènement qui ne dépend pas de lui. Mais tour va bien trop vite. Parce qu’une bousculade en pousse une autre et Beryl rattrape un pot puis deux puis trois… qui lui échappent quand il réalise qu’une imposante étagère s’apprête à s’abattre sur le prolétaire des lieux. Oh Beryl comprend que les sens de l’autre sont habilement aiguisés tant ses réflexes sont justes… mais les mains de de l’infant sont déjà là en soutien. Un poids supplémentaire pour empêcher la catastrophe.
Un grand soupir s’apprête à franchir mais la voix d'Eliandre près de lui le retient. Oh. Il n’a pas vu que – Beryl s’éclaircit doucement la voix. Un son léger contre la cohue et le fracas qui venait de s’abattre dans la pièce. Mais il n’est qu’à un pas de l’herboriste et ne veut pas lui faire peur. Pas plus qu’il n’a à cœur de partir désormais que… qu’il a causé tout ceci.
« Beryl… et… je suis encore là… » Quel idiot, est-ce que ce n’était pas évident puisqu’il venait de répondre ? L’infant pince les lèvres et regarde les dégâts avec un air incertain. Presque apeuré. « Pardon pour la boutique… »
Que pouvait-il faire maintenant ? Il entend bien que toute colère s’est évaporée de la voix de l’aveugle. Et quand il aperçoit son mouvement de pied pour déblayer son chemin, Beryl pose sa main sur le torse d'Eliandre sans le regarder avant de sautiller prudemment jusqu’au balais qui avait finalement été abandonné dans la bataille.
« Attends bouge pas je vais déblayer le gros et après on peut trier et ranger. »
Il n’attend pas de confirmation pour que le bruit des éclats de verre et du balais brossant le sol et les déchets se fasse entendre. Il pousse tout hors du chemin d'Eliandre. Ramasse quelques objets qui n’ont pas été détruits et les pose de côté. Mais malgré tout ça, il s’en veut encore.
« C’était pas moi tu sais ? L’oie. Je la connais même pas… » Évident, non ? Qui connaît une oie personnellement après tout. Encore une démonstration d’imbécilité. « Et puis tu- »
C’est en lançant un regard prolongé vers Eliandre qu’il remarque la substance qui couvre l’une de ses jambes. En un clin d’œil Beryl est près de lui, son inquiétude audible dans sa voix. Mais cette fois, elle ne s’adresse pas à sa propre survie.
« Monsieur, ta jambe… Y'a des produits dessus ça… ça te brûle pas… ? »
Sinon il faudrait tout enlever et passer sa peau sous l’eau claire. Est-ce qu’il y a un puits ici ? De l’eau ? Une chaise pour l’asseoir ? Et mon dieu si c’était de l’acide ?! Des questions que le jeune homme se pose à haute voix, un léger début de panique s’invitant dans le tremblement de sa voix.
La peur, ce sentiment trop bien connu pour être oublié. Là, juste sous ses côtes. Là où il sent son cœur battre comme un oiseau en colère, les ailes battantes contre les rafales du vent. C’est de la honte aussi qui se peint sur ses traits quand il réalise qu’il vient purement et simplement de se ridiculiser. Que cette rue il n’osera plus jamais l'arpenter. Comment peut-on seulement espérer quoi que ce soit quand c’est à grand coup de balais qu’on règle les problèmes… ? Et même si le grand homme dit qu’il ne frappera pas… Le doute est permis, non… ? Surtout quand le point de référence n’est autre que l'abbesse de Bayard… Rien que d’y penser il en aurait presque des frissons de malaise.
Beryl aurait voulu poursuivre sa fuite. Quitte à passer pour un lâche. Battre en retraite la queue entre les jambes c’est une chose qu’il a su faire toute sa vie. Sauf qu’il aurait presque l’habitude que tout ce qu’il fait tourne mal… Et cette fois ne manqua pas du tout à la règle. C’est dans un bruit qui lui fit rabattre les oreilles qu’un oiseau semble s’être enfermé dans la boutique… et tout d’un coup, les choses se transforment en un chaos sans nom. Gudule se retrouve à combattre la grande oie qui semble déterminée à chasser le jeune homme sans se soucier de quoi que ce soit d’autre. A commencer par la boutique qui dans ses belles étagères s’écrase au sol dans des senteurs qui agressent bien vite son nez.
Oh Beryl pense à s’enfuir. Voudrait éviter le drame évident qui sera bientôt le sien : être considéré responsable pour encore un évènement qui ne dépend pas de lui. Mais tour va bien trop vite. Parce qu’une bousculade en pousse une autre et Beryl rattrape un pot puis deux puis trois… qui lui échappent quand il réalise qu’une imposante étagère s’apprête à s’abattre sur le prolétaire des lieux. Oh Beryl comprend que les sens de l’autre sont habilement aiguisés tant ses réflexes sont justes… mais les mains de de l’infant sont déjà là en soutien. Un poids supplémentaire pour empêcher la catastrophe.
Un grand soupir s’apprête à franchir mais la voix d'Eliandre près de lui le retient. Oh. Il n’a pas vu que – Beryl s’éclaircit doucement la voix. Un son léger contre la cohue et le fracas qui venait de s’abattre dans la pièce. Mais il n’est qu’à un pas de l’herboriste et ne veut pas lui faire peur. Pas plus qu’il n’a à cœur de partir désormais que… qu’il a causé tout ceci.
« Beryl… et… je suis encore là… » Quel idiot, est-ce que ce n’était pas évident puisqu’il venait de répondre ? L’infant pince les lèvres et regarde les dégâts avec un air incertain. Presque apeuré. « Pardon pour la boutique… »
Que pouvait-il faire maintenant ? Il entend bien que toute colère s’est évaporée de la voix de l’aveugle. Et quand il aperçoit son mouvement de pied pour déblayer son chemin, Beryl pose sa main sur le torse d'Eliandre sans le regarder avant de sautiller prudemment jusqu’au balais qui avait finalement été abandonné dans la bataille.
« Attends bouge pas je vais déblayer le gros et après on peut trier et ranger. »
Il n’attend pas de confirmation pour que le bruit des éclats de verre et du balais brossant le sol et les déchets se fasse entendre. Il pousse tout hors du chemin d'Eliandre. Ramasse quelques objets qui n’ont pas été détruits et les pose de côté. Mais malgré tout ça, il s’en veut encore.
« C’était pas moi tu sais ? L’oie. Je la connais même pas… » Évident, non ? Qui connaît une oie personnellement après tout. Encore une démonstration d’imbécilité. « Et puis tu- »
C’est en lançant un regard prolongé vers Eliandre qu’il remarque la substance qui couvre l’une de ses jambes. En un clin d’œil Beryl est près de lui, son inquiétude audible dans sa voix. Mais cette fois, elle ne s’adresse pas à sa propre survie.
« Monsieur, ta jambe… Y'a des produits dessus ça… ça te brûle pas… ? »
Sinon il faudrait tout enlever et passer sa peau sous l’eau claire. Est-ce qu’il y a un puits ici ? De l’eau ? Une chaise pour l’asseoir ? Et mon dieu si c’était de l’acide ?! Des questions que le jeune homme se pose à haute voix, un léger début de panique s’invitant dans le tremblement de sa voix.
Jeu 27 Mai - 13:24
- Qu’est ce que tu me chantes là ? maugréa l’herboriste aux excuses qui lui furent données.
Il se passa une nouvelle fois la main sur le visage, repoussant ses mèches blondes en arrière tandis qu’il tenait son caractère en quatre pour ne pas exploser ici et maintenant. Chose qui fut d’autant plus compliquée lorsqu’une main vint sans gêne l’arrêter dans son mouvement et que le client lui-même ne commence à faire un travail qui était le sien et seulement le sien.
- Je suis aveugle mais pas incapable, grogna-t-il.
Il avait déjà un rappel constant de sa condition par le noir perpétuel dans lequel il évoluait tous les jours, pour qu’on vienne en plus lui en rajouter une couche supplémentaire. Fierté mal placée ? Fierté mal placée. Oui certes, il y avait bien des choses pour lesquels il était obligé de demander un coup de main (comme faire l’inventaire des stocks suite à cette tornade à plumes par exemple) mais il y avait une différence entre se résoudre àdemander ordonner à autrui et le fait de se faire indirectement forcer la main. Bien sûr c’était sur une bonne volonté, mais le rappel cuisant était toujours aussi compliqué à avaler malgré les années.
- Gamin… gronda-t-il en venant refermer sa main sur le haut du balai lorsqu’il vint à sa portée.
De plus, Béryl était un inconnu. Un client et un inconnu. S’il était prêt à lui dire vertement d’arrêter ça, il fut arrêté par une série de questions et un début de panique et le commerçant ne put faire qu’une seule chose pour reprendre le contrôle : Prendre définitivement le balai d’une main et soulever le gosse de l’autre par le col. Quelques pas où le craquement caractéristique de verre lui arracha une grimace et Béryl fut déposé sur le comptoir qu’il savait été vide de tout si ce n’était du coussin de Léo, qui n’était pas présent pour le moment.
- Ma jambe ne craint rien. Reste tranquille et dis-moi plutôt pourquoi Sophie t’a envoyé ici. C’est quoi ton souci gamin ?
Qu’il puisse s’occuper de ses blessures et pouvoir fermer définitivement. Le temps de se poser deux minutes, de rage et de refaire ce qui avait été brisé. Et oui, oui qu’il allait avoir besoin d’une paire d’yeux fonctionnel. Et il sentait aussi qu’il allait devoir coller son pied au cul de Gudule pour qu’il fasse son travail mais…
Ses pensées s’arrêtèrent alors qu’il réalisait qu’une chose importante avait été oublié avec toute cette pagaille et il se tourna vers l’endroit où mijotait toujours le sirop préparé plus tôt. Oublié le nettoyage lorsqu’il parti s’assurer qu’il pourrait (au moins) sauver ça. Il ne pouvait même plus faire confiance à son odorat puisqu’avec tous les remèdes à terre, l’atmosphère était saturée par l’odeur des plantes, d’autant plus fort que tout était mélangé. Il avait aussi perdu la notion du temps.
Heureusement qu’on était pas Lundi.
No further debts to be paid
- Qu’est ce que tu me chantes là ? maugréa l’herboriste aux excuses qui lui furent données.
Il se passa une nouvelle fois la main sur le visage, repoussant ses mèches blondes en arrière tandis qu’il tenait son caractère en quatre pour ne pas exploser ici et maintenant. Chose qui fut d’autant plus compliquée lorsqu’une main vint sans gêne l’arrêter dans son mouvement et que le client lui-même ne commence à faire un travail qui était le sien et seulement le sien.
- Je suis aveugle mais pas incapable, grogna-t-il.
Il avait déjà un rappel constant de sa condition par le noir perpétuel dans lequel il évoluait tous les jours, pour qu’on vienne en plus lui en rajouter une couche supplémentaire. Fierté mal placée ? Fierté mal placée. Oui certes, il y avait bien des choses pour lesquels il était obligé de demander un coup de main (comme faire l’inventaire des stocks suite à cette tornade à plumes par exemple) mais il y avait une différence entre se résoudre à
- Gamin… gronda-t-il en venant refermer sa main sur le haut du balai lorsqu’il vint à sa portée.
De plus, Béryl était un inconnu. Un client et un inconnu. S’il était prêt à lui dire vertement d’arrêter ça, il fut arrêté par une série de questions et un début de panique et le commerçant ne put faire qu’une seule chose pour reprendre le contrôle : Prendre définitivement le balai d’une main et soulever le gosse de l’autre par le col. Quelques pas où le craquement caractéristique de verre lui arracha une grimace et Béryl fut déposé sur le comptoir qu’il savait été vide de tout si ce n’était du coussin de Léo, qui n’était pas présent pour le moment.
- Ma jambe ne craint rien. Reste tranquille et dis-moi plutôt pourquoi Sophie t’a envoyé ici. C’est quoi ton souci gamin ?
Qu’il puisse s’occuper de ses blessures et pouvoir fermer définitivement. Le temps de se poser deux minutes, de rage et de refaire ce qui avait été brisé. Et oui, oui qu’il allait avoir besoin d’une paire d’yeux fonctionnel. Et il sentait aussi qu’il allait devoir coller son pied au cul de Gudule pour qu’il fasse son travail mais…
Ses pensées s’arrêtèrent alors qu’il réalisait qu’une chose importante avait été oublié avec toute cette pagaille et il se tourna vers l’endroit où mijotait toujours le sirop préparé plus tôt. Oublié le nettoyage lorsqu’il parti s’assurer qu’il pourrait (au moins) sauver ça. Il ne pouvait même plus faire confiance à son odorat puisqu’avec tous les remèdes à terre, l’atmosphère était saturée par l’odeur des plantes, d’autant plus fort que tout était mélangé. Il avait aussi perdu la notion du temps.
Heureusement qu’on était pas Lundi.
Dim 30 Mai - 13:03
Beryl avait seulement voulu aider. Ou au moins rendre la situation moins catastrophique qu’elle ne l’était déjà. Mais l’homme devant lui n’avait pas l’air d’apprécier le coup de main. N’avait pas l’air d’apprécier quoique ce soit. Encore plus lorsque son coup de pouce devenait une demie offense à son handicap et… Beryl sent précisément le moment où ses oreilles s’aplatissent sur le haut de son crâne dans un signe évident de soumission maladroite.
Et en plus de tout ça ? Une main s’abat sur le balai, et Beryl relève les yeux juste à temps sur le visage qui le surplombe avant que la poigne particulièrement ferme et puissante de l’autre le fasse littéralement décoller du sol. Beryl ? Immobile, prunelles aux pupilles dilatées de peur. Allait-il le frapper cette fois ? En avait-il trop fait ?
Mais rien. Rien n’arrive si ce n’est ses fesses sur le bord du comptoir. Alors le gamin relève les yeux sur ce regard sans vision et il souffle, l’air gêné.
« Je… Me suis blessé en prenant une mauvaise cascade… La- La dame a dit que vous auriez de quoi soigner de la peau esquintée ici… »
De belles écorchures, oui, sur ses genoux et ses paumes. Des choses qu’il oublierait bien vite s’il n’en avait pas le choix, mais il pouvait malgré tout sentir le suintement du sang sur sa peau, là où les plus grosses plaies ne voulaient pas arrêter de saigner.
Beryl tousse une fois et remonte son écharpe contre son nez pour se protéger des odeurs fortes… Puis voit le mouvement pour aller vers le sirop. Il se penche sur le bord de la table et souffle doucement.
« La couleur est encore claire… R-rien n’a l’air d’avoir brûlé dedans… »
Il reste pourtant bien sur son perchoir, là où on l’avait déposé. Il est idiot, oui, mais il n’irait jamais poser davantage de souci à une personne qui travaille. Beryl a trop conscience de ce que ça peut représenter. D’un mouvement il presse à nouveau son écharpe contre son visage, et si son odorat hurle à la mort, au moins ses oreilles sont enfin libres de leur prison de textile. Un sentiment agréable, il ne mentirait pas sur ce point-là.
Sauf que voilà, resté-là immobile, la scène lui semble encore plus dramatique. L’infant pince les lèvres et s’éclaircit la gorge, nerveux.
« Tu… Tu crois que le garçon ça va aller pour lui… ? Je… Je suis vraiment pas un voleur tu sais… ? Mais t’as demandé un coup de main et… » Il frotte ses pouces l’un contre l’autre et murmure doucement. « Je sais pas ne rien faire quand on peut être utile… »
Beryl avait seulement voulu aider. Ou au moins rendre la situation moins catastrophique qu’elle ne l’était déjà. Mais l’homme devant lui n’avait pas l’air d’apprécier le coup de main. N’avait pas l’air d’apprécier quoique ce soit. Encore plus lorsque son coup de pouce devenait une demie offense à son handicap et… Beryl sent précisément le moment où ses oreilles s’aplatissent sur le haut de son crâne dans un signe évident de soumission maladroite.
Et en plus de tout ça ? Une main s’abat sur le balai, et Beryl relève les yeux juste à temps sur le visage qui le surplombe avant que la poigne particulièrement ferme et puissante de l’autre le fasse littéralement décoller du sol. Beryl ? Immobile, prunelles aux pupilles dilatées de peur. Allait-il le frapper cette fois ? En avait-il trop fait ?
Mais rien. Rien n’arrive si ce n’est ses fesses sur le bord du comptoir. Alors le gamin relève les yeux sur ce regard sans vision et il souffle, l’air gêné.
« Je… Me suis blessé en prenant une mauvaise cascade… La- La dame a dit que vous auriez de quoi soigner de la peau esquintée ici… »
De belles écorchures, oui, sur ses genoux et ses paumes. Des choses qu’il oublierait bien vite s’il n’en avait pas le choix, mais il pouvait malgré tout sentir le suintement du sang sur sa peau, là où les plus grosses plaies ne voulaient pas arrêter de saigner.
Beryl tousse une fois et remonte son écharpe contre son nez pour se protéger des odeurs fortes… Puis voit le mouvement pour aller vers le sirop. Il se penche sur le bord de la table et souffle doucement.
« La couleur est encore claire… R-rien n’a l’air d’avoir brûlé dedans… »
Il reste pourtant bien sur son perchoir, là où on l’avait déposé. Il est idiot, oui, mais il n’irait jamais poser davantage de souci à une personne qui travaille. Beryl a trop conscience de ce que ça peut représenter. D’un mouvement il presse à nouveau son écharpe contre son visage, et si son odorat hurle à la mort, au moins ses oreilles sont enfin libres de leur prison de textile. Un sentiment agréable, il ne mentirait pas sur ce point-là.
Sauf que voilà, resté-là immobile, la scène lui semble encore plus dramatique. L’infant pince les lèvres et s’éclaircit la gorge, nerveux.
« Tu… Tu crois que le garçon ça va aller pour lui… ? Je… Je suis vraiment pas un voleur tu sais… ? Mais t’as demandé un coup de main et… » Il frotte ses pouces l’un contre l’autre et murmure doucement. « Je sais pas ne rien faire quand on peut être utile… »
Lun 31 Mai - 20:16
Heureusement, le gosse eut la bonne idée de ne pas protester d’avantage et de se laisser faire. Un bon point pour lui tandis que L’herboriste repoussait quelques morceaux de verre supplémentaire. « de la peau esquintée ». En d’autres circonstances, il aurait eu un sourire moqueur à cette formulation, le gamin ne semblant pas « si » jeune que ça de ce qu’il pouvait entendre. Il pesait même son petit poids l’animal. Mais au moins il savait vers quoi s’orienter. Quel dommage que la plupart des remèdes qui auraient convenu au problème soit actuellement en train de décorer le sol et d’embaumer les lieux.
- Ce n’est pas une question de couleur, maugréa-t-il, tandis qu’il passait d’un mouvement léger une cuillère en bois dans le récipient et de sembler se satisfaire du résultat. Le tout fut pivoté pour le sortir des flammes.
Sans se préoccuper davantage du jeune patient, il fit demi-tour jusqu’au mur arrière, ses mains n’ayant besoin que de quelques tâtonnements pour trouver les fenêtres et les ouvrir, laissant un peu d’air frais envahir les lieux et même un léger courant d’air de rentrer. Lui-même commençait à ne plus sentir son nez avec tout ce qui macérait sur le sol. Il en profita pour récupérer sur le chemin retour bouteille, baume et bandes, qui trouvèrent toutes deux places entre le gamin et lui.
- Où ? se contenta-t-il de demander, ayant malheureusement besoin d’être guidé sur ce coup-là, essaie de pas trop remuer.
Une petite dizaine de minute au pire. C’est tout ce dont il aurait besoin pour pouvoir désinfecter, soigner et bander les blessures. C’est dans un silence religieux qu’il débuta sa tâche, jusqu’à ce que le gosse ne brise à nouveau le silence en lui parlait de l’apprenti et de ce qui avait pu se passer quelques temps avant. Et rien que d’y repenser, l’herboriste serra les dents en se renfrognant.
- Crois bien que si ça va pour lui, ça changera l’instant où il reposera les pieds ici.
La menace était assez claire, dans le sens où Gudule était en partie responsable. Si au lieu de trainer comme à son habitude, il était directement revenu, il était fort probable qu’une majeure partie des événements ne se serait pas passé de la même manière.
- J’aurais dû me douter. C’était trop silencieux. Trop appliqué. Es-tu vraiment parvenu à récupérer les plantes demandées ?
Pas que cela avait une quelconque importance, vu que, une fois de plus, tout était au sol, mais si quelques plantes étaient assez simples à identifier, d’autres pouvait se montrer assez trompeuse.
- Comme ce sirop, soupira-t-il, ce n’est pas la couleur qui importe mais la texture. Plus tu le laisses et plus il devient épais. As-tu déjà essayé d’avaler un sirop épais ?
L’explication avait été grondée, mais elle était bel et bien là tandis qu’il commençait à bander les plaies, les deux hommes heureusement laissé seuls. Finalement, satisfait de son travail, l’herboriste se redressa, récupérant un récipient et une cuillère. De l’eau fur versée dans le verre improvisé, bientôt suivie par la cuillère après un passage dans le sirop qui avait eu le temps de refroidir légèrement. Le verre fut ainsi tendu sans cérémonie dans la direction du gosse.
- Avale, le ton ne souffrait pas vraiment de refus, et dis-moi ce que tu en penses.
Le sirop de coquelicot était utilisé pour calmer les enfants. Nul doute qu’au pire, Béryl se détendrait légèrement.
S’il osait l’avaler, bien entendu.
No further debts to be paid
Heureusement, le gosse eut la bonne idée de ne pas protester d’avantage et de se laisser faire. Un bon point pour lui tandis que L’herboriste repoussait quelques morceaux de verre supplémentaire. « de la peau esquintée ». En d’autres circonstances, il aurait eu un sourire moqueur à cette formulation, le gamin ne semblant pas « si » jeune que ça de ce qu’il pouvait entendre. Il pesait même son petit poids l’animal. Mais au moins il savait vers quoi s’orienter. Quel dommage que la plupart des remèdes qui auraient convenu au problème soit actuellement en train de décorer le sol et d’embaumer les lieux.
- Ce n’est pas une question de couleur, maugréa-t-il, tandis qu’il passait d’un mouvement léger une cuillère en bois dans le récipient et de sembler se satisfaire du résultat. Le tout fut pivoté pour le sortir des flammes.
Sans se préoccuper davantage du jeune patient, il fit demi-tour jusqu’au mur arrière, ses mains n’ayant besoin que de quelques tâtonnements pour trouver les fenêtres et les ouvrir, laissant un peu d’air frais envahir les lieux et même un léger courant d’air de rentrer. Lui-même commençait à ne plus sentir son nez avec tout ce qui macérait sur le sol. Il en profita pour récupérer sur le chemin retour bouteille, baume et bandes, qui trouvèrent toutes deux places entre le gamin et lui.
- Où ? se contenta-t-il de demander, ayant malheureusement besoin d’être guidé sur ce coup-là, essaie de pas trop remuer.
Une petite dizaine de minute au pire. C’est tout ce dont il aurait besoin pour pouvoir désinfecter, soigner et bander les blessures. C’est dans un silence religieux qu’il débuta sa tâche, jusqu’à ce que le gosse ne brise à nouveau le silence en lui parlait de l’apprenti et de ce qui avait pu se passer quelques temps avant. Et rien que d’y repenser, l’herboriste serra les dents en se renfrognant.
- Crois bien que si ça va pour lui, ça changera l’instant où il reposera les pieds ici.
La menace était assez claire, dans le sens où Gudule était en partie responsable. Si au lieu de trainer comme à son habitude, il était directement revenu, il était fort probable qu’une majeure partie des événements ne se serait pas passé de la même manière.
- J’aurais dû me douter. C’était trop silencieux. Trop appliqué. Es-tu vraiment parvenu à récupérer les plantes demandées ?
Pas que cela avait une quelconque importance, vu que, une fois de plus, tout était au sol, mais si quelques plantes étaient assez simples à identifier, d’autres pouvait se montrer assez trompeuse.
- Comme ce sirop, soupira-t-il, ce n’est pas la couleur qui importe mais la texture. Plus tu le laisses et plus il devient épais. As-tu déjà essayé d’avaler un sirop épais ?
L’explication avait été grondée, mais elle était bel et bien là tandis qu’il commençait à bander les plaies, les deux hommes heureusement laissé seuls. Finalement, satisfait de son travail, l’herboriste se redressa, récupérant un récipient et une cuillère. De l’eau fur versée dans le verre improvisé, bientôt suivie par la cuillère après un passage dans le sirop qui avait eu le temps de refroidir légèrement. Le verre fut ainsi tendu sans cérémonie dans la direction du gosse.
- Avale, le ton ne souffrait pas vraiment de refus, et dis-moi ce que tu en penses.
Le sirop de coquelicot était utilisé pour calmer les enfants. Nul doute qu’au pire, Béryl se détendrait légèrement.
S’il osait l’avaler, bien entendu.
Mer 2 Juin - 12:37
C’est sûrement écrit dans son ADN depuis des temps immémoriaux, qu’il a tendance à céder à l’autorité des gens qui sont beaucoup plus grands que lui. Chez les de Bayard c’était ça. Tous des géants plein de regards noirs et de grondements en guise de communication. Comme des animaux un peu. Ce qui était quand même drôlement Ironique venant d’un infant lycan. D’ailleurs objectivement, Beryl sait même pas ce que c’est un infant. Lui-même serait bien perdu si on lui parlait de lycanthropie. Tout ce qu’il connaît ce sont des appellations pleines de fiel. Monstre, aberration, créature de Satan. Que des trucs mignons quoi. Le genre qu’on a vraiment envie de dire à tout le monde pour se vanter – non –.
En réalité il aurait simplement voulu bien faire, pour une fois. Ne pas se ridiculiser, c’était déjà bien, même si o combien rare… Mais parfois il avait simplement l’envie d’aider et de ne pas être un poids. C’est peut-être ce qu’il a tenté ici. Même s’il ne l’avouerait probablement pas si facilement par peur de passer pour un mioche. Sauf que voilà. Ce n’est pas la couleur du sirop qui compte. Alors tout était peut-être vraiment déjà gâché… et il était en grande partie responsable.
Les épaules du chiot s'affaissent en signe de défaite silencieuse. Quand il abusé il ne le dit pas forcément pour éviter les remontrances mais il n’aime pas non plus semer le chaos intentionnellement. Même si là c’était totalement la faute de l’oie et… vraiment ça sonnait comme une très mauvaise excuse même dans sa tête. Sauf que le grand monsieur semble pas s’arrêter qu’à ça et lui demande où. Beryl aurait eu le réflexe de montrer ses blessures mais dans un élan de sensibilité il prononce doucement.
« Les genoux et les paumes… » Comme un enfant. La honte le prend à la gorge et il se mord l’intérieur de la joue. « Mais c’est pas grave en vrai, juste une mauvaise chute et – »
Mais les grandes mains chaudes de l’homme se referment sur un poignet pour commencer et après avoir exposé sa peau blessée, il commence à panser ses plaies. Sauf qu’évidemment, un moment de quiétude devient vite un problème quand on ne sait pas fermer sa bouche. Et Beryl regrette dans l’instant d’avoir rappelé la contrariété d'il y a quelques minutes à l’autre. Mais par chance il ne semble pas vouloir se stopper sur ce sujet. Et l’infant relève ne le nez avec un peu de surprise.
« Je crois que oui… Y'avait les livres ouverts et… Ben du coup j’ai vérifié avant de prendre ce que tu disais quand j’étais pô sûr. C’est pour faire des médicaments et tout. Je vais pas faire des bêtises. »
S’il a un paquet de défauts, il n’en est pas moins consciencieux quand on lui donne une tâche. Enfin. Pas mal de gens dans Paris pourraient dire avoir eu la preuve du contraire. Une petite moue et il rajoute doucement.
« J’ai grandi en extérieur. » Une jolie façon de dire qu’il a été sans abri pendant un moment, n’est-ce pas ? « Du coup j’ai dû apprendre sur le tas. Yen a plein qui se mangent pas des plantes. » Oui il avait testé. « Après c’est vrai que ben du coup j’ai pas forcément le nom scientifique… »
Il avait appelé de bien nombreuses plantes par des qualificatifs de formes et de couleurs. Mais avec Marie il avait pu réapprendre les vrais noms de beaucoup d’entre elles. Puis les livres ici étaient quand même vachement clairs pour les descriptions.
Digression qui se fait couper le nez quan il parle du sirop et…
« Le seul sirop que j’ai bu c’était pour les décoctions vomitives… épais ou pas c’est pas bon dans tous les cas. »
Mais là il lui tend un peu de leur confection au coquelicots et… il prend le récipient et y porte son nez. Ça sentait comme dans la gamelle. Y avait pas de risque si ? Alors il le porte à ses lèvres sans question et boit une gorgée… reste silencieux et murmure doucement.
« C’est tout doux… » Le goût de fleurs est agréable. Et le chaud est rassurant. Il sourit et rajoute. « Mais je préfère le lait chaud. » C’est même pas dit comme une critique. Plus un petit commentaire que personne n’écoutera. Mais le silence il n’aime pas trop ça.
Il continue de boire doucement et finit la dose offerte sans vraiment réaliser qu’il n’aurait peut-être pas dû. Sauf que c’est avec un petit sourire dans la voix qu’il souffle doucement.
« Au moins un truc que j’ai pas raté aujourd’hui. »
Faut dire qu’avec tout ça, y avait de quoi être un peu démotivé. Mais c’est tout Beryl de toujours voir le positif des choses. Il faut bien non, personne le fera pour vous sinon.
« Dis m’sieur. Je te dois combien pour les soins ? Et le sirop ? » Il se gratte la tête d’une main. « J’ai pas vraiment beaucoup de sous et… et la dame à côté m’a donné une pièce pour te payer. »
Il aurait bien proposé ses services ici mais il doutait sincèrement qu’après pareille démonstration il ait la moindre chance. Mais qui ne tente rien n'a rien.
« Si… si tu veux je peux faire le ménage… hm, sauf si tu préfères les pièces évidemment haha, hm, désolé. »
Si Eliandre avait pu voir, à ce moment précis, oreilles en berne et tête basse, Beryl n’avait plus grand-chose de sa superbe habituelle.
C’est sûrement écrit dans son ADN depuis des temps immémoriaux, qu’il a tendance à céder à l’autorité des gens qui sont beaucoup plus grands que lui. Chez les de Bayard c’était ça. Tous des géants plein de regards noirs et de grondements en guise de communication. Comme des animaux un peu. Ce qui était quand même drôlement Ironique venant d’un infant lycan. D’ailleurs objectivement, Beryl sait même pas ce que c’est un infant. Lui-même serait bien perdu si on lui parlait de lycanthropie. Tout ce qu’il connaît ce sont des appellations pleines de fiel. Monstre, aberration, créature de Satan. Que des trucs mignons quoi. Le genre qu’on a vraiment envie de dire à tout le monde pour se vanter – non –.
En réalité il aurait simplement voulu bien faire, pour une fois. Ne pas se ridiculiser, c’était déjà bien, même si o combien rare… Mais parfois il avait simplement l’envie d’aider et de ne pas être un poids. C’est peut-être ce qu’il a tenté ici. Même s’il ne l’avouerait probablement pas si facilement par peur de passer pour un mioche. Sauf que voilà. Ce n’est pas la couleur du sirop qui compte. Alors tout était peut-être vraiment déjà gâché… et il était en grande partie responsable.
Les épaules du chiot s'affaissent en signe de défaite silencieuse. Quand il abusé il ne le dit pas forcément pour éviter les remontrances mais il n’aime pas non plus semer le chaos intentionnellement. Même si là c’était totalement la faute de l’oie et… vraiment ça sonnait comme une très mauvaise excuse même dans sa tête. Sauf que le grand monsieur semble pas s’arrêter qu’à ça et lui demande où. Beryl aurait eu le réflexe de montrer ses blessures mais dans un élan de sensibilité il prononce doucement.
« Les genoux et les paumes… » Comme un enfant. La honte le prend à la gorge et il se mord l’intérieur de la joue. « Mais c’est pas grave en vrai, juste une mauvaise chute et – »
Mais les grandes mains chaudes de l’homme se referment sur un poignet pour commencer et après avoir exposé sa peau blessée, il commence à panser ses plaies. Sauf qu’évidemment, un moment de quiétude devient vite un problème quand on ne sait pas fermer sa bouche. Et Beryl regrette dans l’instant d’avoir rappelé la contrariété d'il y a quelques minutes à l’autre. Mais par chance il ne semble pas vouloir se stopper sur ce sujet. Et l’infant relève ne le nez avec un peu de surprise.
« Je crois que oui… Y'avait les livres ouverts et… Ben du coup j’ai vérifié avant de prendre ce que tu disais quand j’étais pô sûr. C’est pour faire des médicaments et tout. Je vais pas faire des bêtises. »
S’il a un paquet de défauts, il n’en est pas moins consciencieux quand on lui donne une tâche. Enfin. Pas mal de gens dans Paris pourraient dire avoir eu la preuve du contraire. Une petite moue et il rajoute doucement.
« J’ai grandi en extérieur. » Une jolie façon de dire qu’il a été sans abri pendant un moment, n’est-ce pas ? « Du coup j’ai dû apprendre sur le tas. Yen a plein qui se mangent pas des plantes. » Oui il avait testé. « Après c’est vrai que ben du coup j’ai pas forcément le nom scientifique… »
Il avait appelé de bien nombreuses plantes par des qualificatifs de formes et de couleurs. Mais avec Marie il avait pu réapprendre les vrais noms de beaucoup d’entre elles. Puis les livres ici étaient quand même vachement clairs pour les descriptions.
Digression qui se fait couper le nez quan il parle du sirop et…
« Le seul sirop que j’ai bu c’était pour les décoctions vomitives… épais ou pas c’est pas bon dans tous les cas. »
Mais là il lui tend un peu de leur confection au coquelicots et… il prend le récipient et y porte son nez. Ça sentait comme dans la gamelle. Y avait pas de risque si ? Alors il le porte à ses lèvres sans question et boit une gorgée… reste silencieux et murmure doucement.
« C’est tout doux… » Le goût de fleurs est agréable. Et le chaud est rassurant. Il sourit et rajoute. « Mais je préfère le lait chaud. » C’est même pas dit comme une critique. Plus un petit commentaire que personne n’écoutera. Mais le silence il n’aime pas trop ça.
Il continue de boire doucement et finit la dose offerte sans vraiment réaliser qu’il n’aurait peut-être pas dû. Sauf que c’est avec un petit sourire dans la voix qu’il souffle doucement.
« Au moins un truc que j’ai pas raté aujourd’hui. »
Faut dire qu’avec tout ça, y avait de quoi être un peu démotivé. Mais c’est tout Beryl de toujours voir le positif des choses. Il faut bien non, personne le fera pour vous sinon.
« Dis m’sieur. Je te dois combien pour les soins ? Et le sirop ? » Il se gratte la tête d’une main. « J’ai pas vraiment beaucoup de sous et… et la dame à côté m’a donné une pièce pour te payer. »
Il aurait bien proposé ses services ici mais il doutait sincèrement qu’après pareille démonstration il ait la moindre chance. Mais qui ne tente rien n'a rien.
« Si… si tu veux je peux faire le ménage… hm, sauf si tu préfères les pièces évidemment haha, hm, désolé. »
Si Eliandre avait pu voir, à ce moment précis, oreilles en berne et tête basse, Beryl n’avait plus grand-chose de sa superbe habituelle.
Mar 8 Juin - 22:10
C’était vraiment un gosse qu’il avait dans les pattes pour le coup. Un gosse aux mains et à la vague morphologie (de ce qu’il pouvait toucher en tout cas) d’un adolescent, mais à l’attitude et presque au langage d’un gamin d’une douzaine d’années maximum. Autant dire qu’Eliandre n’était pas exactement le plus diplomate ni le plus à l’aise avec cette partie de là de la population… Mais à la décharge de Béryl, il devait admettre qu’il parvenait sans trop de difficulté à éviter de brosser l’herboriste à rebrousse-poil. Alors, tandis qu’il vérifiait les blessures et les soignait, il écoutait que d’une oreille ce que le gamin lui racontait. Il se pinça les lèvres, admettant qu’il devait reconnaître deux, trois petites choses là-dedans.
- Tu veux dire celui-là ? maugréa-t-il en pointant la direction dans lequel se trouvait son herbier, gentiment ouvert et accessible comme à son habitude.
Il avait déjà oublié l’existence du livre sur les bases qu’il avait commandé à sa chère voisine. Gudule ne l’évoquait jamais et s’il devait être parfaitement honnête, il n’avait strictement aucune idée d’où se trouvait l’ouvrage. Il n’était simplement pas à l’endroit où il l’avait déposé, pour le reste…
Il se redressa, les bandages mis en place et les conseils d’usage (« remue pas trop pour les prochains jours, compris ? »)
- Non. T’as pas raté ton sirop gamin, une pause, presque comme si l’homme le disait à contrecœur, pour une première, tu peux être fier.
Non, la recette était basique pourtant. Pourtant le gamin avait suivi ses instructions et il se retrouvait avec un remède parfaitement apte à être commercialisé. Est-ce que c’était si difficile à comprendre que l’herboriste avait suffisamment d’expérience pour imposer un certain protocole ? Il pouvait presque s’enorgueillir de cette réussite, indirectement la sienne.
- Laisse tomber, je ne vais pas être ruiné pour un peu de baume et quelques bandages, fit-il, un peu bougon mais sans plus.
Il nierait si on lui disait qu’il était bienveillant. Non il ne l’était pas. Il n’était simplement pas assez mauvais pour dépouiller un pauvre gosse du peu qu’il possédait déjà. A la place, il préféra finalement accepter l’offre qui lui fut finalement offerte, en lui collant le balai dans les pattes, tandis qu’il se détournait.
- Marche pas dans le verre et fais attention à ne pas marcher dessus. Manquerait plus que tu te blesses la plante des pieds aussi, fut la seule indication qu’il lança, tandis qu’il partait farfouiller dans un coin de la pièce.
Le temps pour lui d’en tirer un récipient dans lequel il allait pouvoir mettre tous les morceaux de verre, les plus gros du moins, et s’en débarrasser une bonne fois pour toute. Puisqu’il fallait tout faire soi même (ou du moins en compagnie d’un gosse) alors autant s’y coller de suite, histoire de ne pas perdre davantage de temps.
- Pousse les plus gros morceaux vers moi, je m’occupe du reste, ordonna-t-il, sans visiblement se soucier davantage d’un changement d’avis potentiel.
Et sans plus de cérémonie, il s’abaissa pour commencer à récupérer les débris, attentif à ce que son toucher soit léger pour lui permettre de récupérer les morceaux sans se couper. Il faudrait aussi qu’il envoie le gosse chercher de l’eau pour nettoyer le plancher. Ha bon sang.
- Qui sait, si je suis de bonne humeur, peut être que je te l’offrirai, ton lait chaud.
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C’était vraiment un gosse qu’il avait dans les pattes pour le coup. Un gosse aux mains et à la vague morphologie (de ce qu’il pouvait toucher en tout cas) d’un adolescent, mais à l’attitude et presque au langage d’un gamin d’une douzaine d’années maximum. Autant dire qu’Eliandre n’était pas exactement le plus diplomate ni le plus à l’aise avec cette partie de là de la population… Mais à la décharge de Béryl, il devait admettre qu’il parvenait sans trop de difficulté à éviter de brosser l’herboriste à rebrousse-poil. Alors, tandis qu’il vérifiait les blessures et les soignait, il écoutait que d’une oreille ce que le gamin lui racontait. Il se pinça les lèvres, admettant qu’il devait reconnaître deux, trois petites choses là-dedans.
- Tu veux dire celui-là ? maugréa-t-il en pointant la direction dans lequel se trouvait son herbier, gentiment ouvert et accessible comme à son habitude.
Il avait déjà oublié l’existence du livre sur les bases qu’il avait commandé à sa chère voisine. Gudule ne l’évoquait jamais et s’il devait être parfaitement honnête, il n’avait strictement aucune idée d’où se trouvait l’ouvrage. Il n’était simplement pas à l’endroit où il l’avait déposé, pour le reste…
Il se redressa, les bandages mis en place et les conseils d’usage (« remue pas trop pour les prochains jours, compris ? »)
- Non. T’as pas raté ton sirop gamin, une pause, presque comme si l’homme le disait à contrecœur, pour une première, tu peux être fier.
Non, la recette était basique pourtant. Pourtant le gamin avait suivi ses instructions et il se retrouvait avec un remède parfaitement apte à être commercialisé. Est-ce que c’était si difficile à comprendre que l’herboriste avait suffisamment d’expérience pour imposer un certain protocole ? Il pouvait presque s’enorgueillir de cette réussite, indirectement la sienne.
- Laisse tomber, je ne vais pas être ruiné pour un peu de baume et quelques bandages, fit-il, un peu bougon mais sans plus.
Il nierait si on lui disait qu’il était bienveillant. Non il ne l’était pas. Il n’était simplement pas assez mauvais pour dépouiller un pauvre gosse du peu qu’il possédait déjà. A la place, il préféra finalement accepter l’offre qui lui fut finalement offerte, en lui collant le balai dans les pattes, tandis qu’il se détournait.
- Marche pas dans le verre et fais attention à ne pas marcher dessus. Manquerait plus que tu te blesses la plante des pieds aussi, fut la seule indication qu’il lança, tandis qu’il partait farfouiller dans un coin de la pièce.
Le temps pour lui d’en tirer un récipient dans lequel il allait pouvoir mettre tous les morceaux de verre, les plus gros du moins, et s’en débarrasser une bonne fois pour toute. Puisqu’il fallait tout faire soi même (ou du moins en compagnie d’un gosse) alors autant s’y coller de suite, histoire de ne pas perdre davantage de temps.
- Pousse les plus gros morceaux vers moi, je m’occupe du reste, ordonna-t-il, sans visiblement se soucier davantage d’un changement d’avis potentiel.
Et sans plus de cérémonie, il s’abaissa pour commencer à récupérer les débris, attentif à ce que son toucher soit léger pour lui permettre de récupérer les morceaux sans se couper. Il faudrait aussi qu’il envoie le gosse chercher de l’eau pour nettoyer le plancher. Ha bon sang.
- Qui sait, si je suis de bonne humeur, peut être que je te l’offrirai, ton lait chaud.
Dim 13 Juin - 14:17
Tellement différent. Cet homme, aussi abrasif et sec puisse-t-il sonner se montre particulièrement consciencieux et patient avec l’infant qui n’avait pourtant rien fait pour mériter ce traitement de faveur. Heureusement, l’autre ne pourra jamais voir la violence avec laquelle ses joues se sont empourprées lorsqu’un compliment lui est adressé. Sûrement si ses oreilles avaient été humaines, auraient-elles aussi pris un sacré coup de couleur. Mais c’est d’un léger froissement contre ses cheveux que ses oreilles s’aplatissent un peu vers l’avant alors qu’il pourrait presque sentir sa queue figurative battre l’air de gauche à droite face à la sensation qui lui prend les tripes. Il… Est bêtement heureux.
Fraîchement bandé de ses blessures et presque penaud sur son perchoir, il balbutie un timide « Merci… » avant de l’écouter refuser d’être payé et… Non, Beryl n’aime pas les dettes. Mais s’il ne veut pas de ses pièces, c’est lorsque le balai lui est tendu – ou plutôt, flanqué entre les mains – que Beryl se fend d’un sourire satisfait et hoche la tête – quand bien même l’autre n’en verrait strictement rien mais c’est l’intention qui compte, ok ? –.
« Bien reçu mon capitaine ! »
Et si d’ordinaire il se serait laissé tomber sur le sol avec fracas, Eliandre pourra entre le mouvement prudent qu’il fera pour se laisser glisser de la table, poussant le balai là où seraient ses appuis pour s’assurer de ne pas se blesser. Et à partir de là, l’infant restera sage, à prudemment balayer le sol pour ne pas faire voler les plus petits éclats de verre, mais aussi pour ne pas soulever les poudres et plantes qui peuvent salir le sol.
« Dis Monsieur, y’a quelques plantes qui semblent encore en état, vous voulez que je les mette de côté aussi ? »
Bon, en vrai, il aura pas totalement attendu une réponse, puisqu’il a déjà commencé à ramasser certaines plantes pour les mettre de côté. Même les orties, oui oui. Mais il sait qu’il faut les attraper à la base pour éviter les poils urticants. Et en vrai c’est… Curieusement thérapeutique. Comme quand il était enfant et qu’il cueillait des fleurs pour aucune autre raison que l’envie de. Mais tout ça, il ne le fait même pas pour cette fameuse tasse de lait chaud qu’il lui fait miroiter comme une carotte au bout d’un fil. Non, pour le coup Beryl est… Peut-être délibérément satisfait de pouvoir venir en aide à quelqu’un sans causer le moindre drame.
Alors il œuvre en silence, consciencieux en ce qu’il passe le balai même jusque sous les meubles, et repousse les éclats de verre du bord des étagères qui avaient été victimes de projections. Et une fois le balai passé ? Oh, vous savez.
« Dis Monsieur, je peux aller puiser de l’eau quelque part pour passer la serpillière ? Je vois des petits bouts dans les interstices du bois et c’est mieux de tout bien nettoyer. Surtout qu’y’a des mixtures pas très ragoutantes par terre et… J’crois qu’y’a un liquide qui essaye de manger le dessous de mes souliers. »
Pas de l’acide à proprement parler, mais quelque chose qui n’aimait vraiment pas trop le cuir animal. Et s’il pouvait éviter d’avoir ça sur la peau ce serait vraiment avec plaisir.
Fraîchement bandé de ses blessures et presque penaud sur son perchoir, il balbutie un timide « Merci… » avant de l’écouter refuser d’être payé et… Non, Beryl n’aime pas les dettes. Mais s’il ne veut pas de ses pièces, c’est lorsque le balai lui est tendu – ou plutôt, flanqué entre les mains – que Beryl se fend d’un sourire satisfait et hoche la tête – quand bien même l’autre n’en verrait strictement rien mais c’est l’intention qui compte, ok ? –.
« Bien reçu mon capitaine ! »
Et si d’ordinaire il se serait laissé tomber sur le sol avec fracas, Eliandre pourra entre le mouvement prudent qu’il fera pour se laisser glisser de la table, poussant le balai là où seraient ses appuis pour s’assurer de ne pas se blesser. Et à partir de là, l’infant restera sage, à prudemment balayer le sol pour ne pas faire voler les plus petits éclats de verre, mais aussi pour ne pas soulever les poudres et plantes qui peuvent salir le sol.
« Dis Monsieur, y’a quelques plantes qui semblent encore en état, vous voulez que je les mette de côté aussi ? »
Bon, en vrai, il aura pas totalement attendu une réponse, puisqu’il a déjà commencé à ramasser certaines plantes pour les mettre de côté. Même les orties, oui oui. Mais il sait qu’il faut les attraper à la base pour éviter les poils urticants. Et en vrai c’est… Curieusement thérapeutique. Comme quand il était enfant et qu’il cueillait des fleurs pour aucune autre raison que l’envie de. Mais tout ça, il ne le fait même pas pour cette fameuse tasse de lait chaud qu’il lui fait miroiter comme une carotte au bout d’un fil. Non, pour le coup Beryl est… Peut-être délibérément satisfait de pouvoir venir en aide à quelqu’un sans causer le moindre drame.
Alors il œuvre en silence, consciencieux en ce qu’il passe le balai même jusque sous les meubles, et repousse les éclats de verre du bord des étagères qui avaient été victimes de projections. Et une fois le balai passé ? Oh, vous savez.
« Dis Monsieur, je peux aller puiser de l’eau quelque part pour passer la serpillière ? Je vois des petits bouts dans les interstices du bois et c’est mieux de tout bien nettoyer. Surtout qu’y’a des mixtures pas très ragoutantes par terre et… J’crois qu’y’a un liquide qui essaye de manger le dessous de mes souliers. »
Pas de l’acide à proprement parler, mais quelque chose qui n’aimait vraiment pas trop le cuir animal. Et s’il pouvait éviter d’avoir ça sur la peau ce serait vraiment avec plaisir.
Sam 19 Juin - 17:56
Il se laissa guider par les bruits du balai contre le parquet, par le bruit du verre qui se déplaçait sur le sol. Bien, ainsi pouvait-il savoir ce que faisait le gosse et vers où il se dirigeait. Prêt à râler comme à son habitude mais, sage et obéissant, les bruits étaient légers et doux, et se rapprochaient lentement mais sûrement. Il ne pouvait pas vraiment dire quoi que ce soit contre ça.
- Non. Sembler n’est pas assez. Ces plantes sont foutues, je ne prendrai pas le risque de faire de remède avec ça.
En vrai, sans doute aurait-il été possible. Mais les mélanges pouvaient donner lieu à certains effets pas forcément indésirable, quand on ne savait pas qu’est ce qui avait été mélangé avec quoi. Et sans moyen de vérifier, le plus sûr était encore de tout jeter. Quant à lui… Il se contenta de ramasser les morceaux, les doigts frôlant la surface sans se blesser avant de se refermer sur les éclats avec un prise sec et précise, qu’il disposa dans ce qui serait une poubelle improvisé pour le moment. Il releva la tête légèrement lorsque le gamin repris la parole.
- Il y a de quoi puiser de l’eau dans le j…
Il s’arrêta, se relevant, non sans grimacer face au mouvement soudain et auquel son corps n’était pas habitué.
- Je ne vends pas d’acide.
Par contre, il vendait des produits urticants. Du genre qui pouvait provoquer certaines éruptions cutanées et pour le coup… Ce n’était pas quelque chose qu’un baume et quelques bandages allait pouvoir résoudre en une poignée d’heures. Alors le patron des lieux se détourna, le temps pour lui d’aller récupérer une bouteille d’eau pure dans l’arrière stock avant de revenir vers le gosse et de lui coller ladite bouteille dans les pattes, avec un chiffon en prime. Chiffon qui finira probablement brûler.
- Passe un coup d’eau et remet tout ça sur le sol. Et évite de toucher. On ne sait jamais.
Manquerait plus qu’il se retrouve avec des cloques pleins les mains tiens. Mais ça il n’allait peut-être pas le préciser de lui-même, manquerait plus que le gosse prenne peur. Sans doute qu’il le lui devait bien après tout, ce lait chaud.
- Et si tu veux faire ça dehors c’est mieux, la sortie est par là, fit-il en indiquant une porte dérobée dans l’arrière-boutique, qui conduisait dans la petite cour intérieure.
Un petit jardin où le propriétaire faisait pousser deux trois plantes classiques, et où se trouvait également la source d’eau principale des lieux.
- Ne te perds pas, grogna-t-il alors qu’il retournait à sa tâche, évacuant les plus gros éclats.
Bien. On ne pouvait peut-être pas encore marcher à pied nu, mais au moins, on ne risquait plus de se couper. Bon alors, il devrait y avoir une bouteille de lait dans les parages...
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Il se laissa guider par les bruits du balai contre le parquet, par le bruit du verre qui se déplaçait sur le sol. Bien, ainsi pouvait-il savoir ce que faisait le gosse et vers où il se dirigeait. Prêt à râler comme à son habitude mais, sage et obéissant, les bruits étaient légers et doux, et se rapprochaient lentement mais sûrement. Il ne pouvait pas vraiment dire quoi que ce soit contre ça.
- Non. Sembler n’est pas assez. Ces plantes sont foutues, je ne prendrai pas le risque de faire de remède avec ça.
En vrai, sans doute aurait-il été possible. Mais les mélanges pouvaient donner lieu à certains effets pas forcément indésirable, quand on ne savait pas qu’est ce qui avait été mélangé avec quoi. Et sans moyen de vérifier, le plus sûr était encore de tout jeter. Quant à lui… Il se contenta de ramasser les morceaux, les doigts frôlant la surface sans se blesser avant de se refermer sur les éclats avec un prise sec et précise, qu’il disposa dans ce qui serait une poubelle improvisé pour le moment. Il releva la tête légèrement lorsque le gamin repris la parole.
- Il y a de quoi puiser de l’eau dans le j…
Il s’arrêta, se relevant, non sans grimacer face au mouvement soudain et auquel son corps n’était pas habitué.
- Je ne vends pas d’acide.
Par contre, il vendait des produits urticants. Du genre qui pouvait provoquer certaines éruptions cutanées et pour le coup… Ce n’était pas quelque chose qu’un baume et quelques bandages allait pouvoir résoudre en une poignée d’heures. Alors le patron des lieux se détourna, le temps pour lui d’aller récupérer une bouteille d’eau pure dans l’arrière stock avant de revenir vers le gosse et de lui coller ladite bouteille dans les pattes, avec un chiffon en prime. Chiffon qui finira probablement brûler.
- Passe un coup d’eau et remet tout ça sur le sol. Et évite de toucher. On ne sait jamais.
Manquerait plus qu’il se retrouve avec des cloques pleins les mains tiens. Mais ça il n’allait peut-être pas le préciser de lui-même, manquerait plus que le gosse prenne peur. Sans doute qu’il le lui devait bien après tout, ce lait chaud.
- Et si tu veux faire ça dehors c’est mieux, la sortie est par là, fit-il en indiquant une porte dérobée dans l’arrière-boutique, qui conduisait dans la petite cour intérieure.
Un petit jardin où le propriétaire faisait pousser deux trois plantes classiques, et où se trouvait également la source d’eau principale des lieux.
- Ne te perds pas, grogna-t-il alors qu’il retournait à sa tâche, évacuant les plus gros éclats.
Bien. On ne pouvait peut-être pas encore marcher à pied nu, mais au moins, on ne risquait plus de se couper. Bon alors, il devrait y avoir une bouteille de lait dans les parages...
Mer 23 Juin - 8:01
La mine de Beryl est concentrée. Pour tout ce qu’il peut être tête en l’air ou trublion, lorsqu’il fait son travail, il le fait toujours sérieusement. Alors forcément quand on lui souffle que tout est fichu, c’est avec une pointe de déception – peut-être même de détresse – qu’il entend que malgré ses bons efforts, rien ne pourra réellement être sauvé. Se mord la langue l’infant vexé de ne pouvoir faire davantage, mais laisse échapper un son de compréhension alors que les plantes ramassées sont déposées de côté afin de pouvoir proprement en disposer.
Sauf quand on lui dit que non il n’a pas de raison de sentir la moindre irritation. Arg. Est-ce qu’il venait encore de causer des ennuis ? A en juger par la hâtive retraite de l’homme, Beryl oreilles en berne laisse ses épaules s'affaisser et soupire. Oh non l’effort n’est pas vain ou fatiguant. Mais s’il pouvait au moins une fois faire les choses bien. Tourne son regard vers l’herboriste et prend les deux objets offerts avec un air penaud.
« Merci… Je pose le balai contre le bureau. »
Parce que c’est ça qu’on fait non ? On donne des indications aux gens qui ne voient pas ? Puis une fois sûr qu’il n’allait pas mettre les pieds en plein dans le tas de verre, Beryl suit les indications jusqu’au petit patio extérieur. Il est sage, là, assis sur la marche du petit jardin à prudemment rincer et essuyer sa peau pour ne pas risquer quoi que ce soit. Économe aussi, parce que les bidons d’eau c’est quand même précieux. Finit par coincer le chiffon à sa ceinture et récupère le baquet pour le remplir d’eau qu’il puise au gré du grincement désobligeant de la pompe. Ça lui fait crisser les dents mais au moins une fois plein il revient d’un pas prudent jusqu’à la grande pièce.
« Ça y est ça va mieux merci ! »
Pose son seau par terre et marmonne doucement qu’il va trouver une serpillière… avant de faire précisément ça. Méticuleux petit travailleur qui, perdu dans son devoir, fredonne doucement un air de ses montagnes. Chantonne d’une voix plutôt claire pour son jeune âge, d’avoir passé tant d’années à tristement se tenir seule compagnie. Chanter avec les vaches a toujours été un réconfort. Alors forcément quand il s’agit de travailler, de faire quelque chose de productif de ses dix doigts, c’est un peu comme être à la maison.
« Monsieur ? Tu m’as jamais dit ton nom. »
Sûrement qu’il ne le lui dirait pas d’ailleurs. Parce que Beryl ne serait jamais invité à nouveau à mettre les pieds ici. Mais c’est pas bien grave. Il fera les choses bien. Au moins pour dûment le remercier de l’avoir soigné.
« Et d’ailleurs je sais que c’est pas à moi de dire ça vu la bazar que j’ai fichu mais… Elle est jolie ta boutique. »
Même si en rétrospective c’est quand même un peu bête de dire ça à un aveugle… ouch.
Sauf quand on lui dit que non il n’a pas de raison de sentir la moindre irritation. Arg. Est-ce qu’il venait encore de causer des ennuis ? A en juger par la hâtive retraite de l’homme, Beryl oreilles en berne laisse ses épaules s'affaisser et soupire. Oh non l’effort n’est pas vain ou fatiguant. Mais s’il pouvait au moins une fois faire les choses bien. Tourne son regard vers l’herboriste et prend les deux objets offerts avec un air penaud.
« Merci… Je pose le balai contre le bureau. »
Parce que c’est ça qu’on fait non ? On donne des indications aux gens qui ne voient pas ? Puis une fois sûr qu’il n’allait pas mettre les pieds en plein dans le tas de verre, Beryl suit les indications jusqu’au petit patio extérieur. Il est sage, là, assis sur la marche du petit jardin à prudemment rincer et essuyer sa peau pour ne pas risquer quoi que ce soit. Économe aussi, parce que les bidons d’eau c’est quand même précieux. Finit par coincer le chiffon à sa ceinture et récupère le baquet pour le remplir d’eau qu’il puise au gré du grincement désobligeant de la pompe. Ça lui fait crisser les dents mais au moins une fois plein il revient d’un pas prudent jusqu’à la grande pièce.
« Ça y est ça va mieux merci ! »
Pose son seau par terre et marmonne doucement qu’il va trouver une serpillière… avant de faire précisément ça. Méticuleux petit travailleur qui, perdu dans son devoir, fredonne doucement un air de ses montagnes. Chantonne d’une voix plutôt claire pour son jeune âge, d’avoir passé tant d’années à tristement se tenir seule compagnie. Chanter avec les vaches a toujours été un réconfort. Alors forcément quand il s’agit de travailler, de faire quelque chose de productif de ses dix doigts, c’est un peu comme être à la maison.
« Monsieur ? Tu m’as jamais dit ton nom. »
Sûrement qu’il ne le lui dirait pas d’ailleurs. Parce que Beryl ne serait jamais invité à nouveau à mettre les pieds ici. Mais c’est pas bien grave. Il fera les choses bien. Au moins pour dûment le remercier de l’avoir soigné.
« Et d’ailleurs je sais que c’est pas à moi de dire ça vu la bazar que j’ai fichu mais… Elle est jolie ta boutique. »
Même si en rétrospective c’est quand même un peu bête de dire ça à un aveugle… ouch.
Sam 26 Juin - 19:16
Il n’avait pas chômé pendant que le gamin avait disparu pour se nettoyer les jambes et les pieds. Non. Il avait récupéré le balai puis qu’on lui avait gentiment indiqué où il avait été laissé et s’était débarrassé des derniers morceaux de verre qui pouvaient être atteint de cette manière-là. De la même façon, les herbes gâtées avaient été jetée et toute la disgrâce de cette soirée là était donc désormais presque disparue, oubliée, laissé derrière eux. La seule chose qui restait, c’était cette odeur de médicament toujours présent dans toute la pièce mais même ça, ça tendait à disparaitre avec les courants d’air qu’il avait fait, de façon à éviter aussi de s’asphyxier. Logique.
Lorsque le gamin revint avec un tonitruant « ça va mieux ! » , l’herboriste ne répondit pas, se contentant de tourner légèrement la tête vers l’origine du son avant de repartir à ses activités premières avec un vague grognement. Il entendit un bruit d’eau. Bien, le gosse était revenu avec de quoi nettoyer. Il y avait bien qu’une seule et unique chose et il allait devoir attendre le retour de Gudule : c’est déterminé quels médicaments avaient été mis au sol, combien de dégâts ils allaient devoir refaire dans les prochains jours.
Combien il allait devoir faire. L’idée même lui arracha un soupir.
Pour un peu il en aurait presque manqué l’interpellation, la question presque innocente. Son nom ? Il pinça les lèvres. Un instant l’idée de le foutre dehors en lui disant que c’était une information qui ne le regardait pas fut tentante. Très tentante. Il admettait être reconnaissant oui mais il n’était pas non plus du genre à copiner aussi facilement, d’autant que le gosse était une personne qu’il ne recroiserait sans doute jamais ou si peu. Bonjour, médicament, au revoir. Basta.
Pourtant, probablement fatigué et pas d’humeur à chercher les ennuis ou à discutailler, il céda. Son âge devait sans doute le rattraper, il était bien trop vieux pour ces conneries.
- Eliandre. Mais « monsieur » me va très bien.
Après tout. Il n’allait pas non plus être trop sympathique, n’est-ce pas ? Déjà qu’il allait lui offrir une boisson mais c’était pour le remercier de son travail. Tout travail méritait salaire. C’est pour cette raison que s’il laissa Béryl s’occuper de nettoyer tranquillement les lieux, lui se concentra dans son coin à faire chauffer une bouteille de lait pour son petit travailleur du jour qui déjà, repartait à parler.
Il préféra ne pas relever. Ce n’était pas exactement lui qui avait décoré ou décidé de la disposition des lieux, ayant appris à naviguer, et les quelques changements qu’il avait pu effectuer était plus d’ordre pratique qu’esthétique. Alors un « mhh » vaguement agacé fut la seule indication qu’il avait entendue avant que le silence ne soit à nouveau brisé… Par un miaulement cette fois.
- Tiens, manquait plus que toi, siffla l’homme, tandis que son chat sautait sur le comptoir pour faire le tour pour le rejoindre.
Un miaulement plus proche lui indiqua que Léo était arrivé à ses côtés. Evidement qu’il venait réclamer sa part. Sale bête.
- Ça va, j’ai compris, grogna-t-il tandis que la bestiole se remettait à miauler avec insistance, attendant quelque chose de toute évidence.
Sa pitance. Ou pour être plus précis, le liquide auquel il n’avait pas le droit d’habitude. Il se tut lorsque le lait fut déposé dans une coupelle et des bruits de lapement lui indiquèrent que le festin était apprécié à sa juste valeur.
- Vient par là gamin, fit-il à l’intention de Beryl, tandis qu’une tasse de lait tiède était tendu dans le vide.
Ça, c’était fait.
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Il n’avait pas chômé pendant que le gamin avait disparu pour se nettoyer les jambes et les pieds. Non. Il avait récupéré le balai puis qu’on lui avait gentiment indiqué où il avait été laissé et s’était débarrassé des derniers morceaux de verre qui pouvaient être atteint de cette manière-là. De la même façon, les herbes gâtées avaient été jetée et toute la disgrâce de cette soirée là était donc désormais presque disparue, oubliée, laissé derrière eux. La seule chose qui restait, c’était cette odeur de médicament toujours présent dans toute la pièce mais même ça, ça tendait à disparaitre avec les courants d’air qu’il avait fait, de façon à éviter aussi de s’asphyxier. Logique.
Lorsque le gamin revint avec un tonitruant « ça va mieux ! » , l’herboriste ne répondit pas, se contentant de tourner légèrement la tête vers l’origine du son avant de repartir à ses activités premières avec un vague grognement. Il entendit un bruit d’eau. Bien, le gosse était revenu avec de quoi nettoyer. Il y avait bien qu’une seule et unique chose et il allait devoir attendre le retour de Gudule : c’est déterminé quels médicaments avaient été mis au sol, combien de dégâts ils allaient devoir refaire dans les prochains jours.
Combien il allait devoir faire. L’idée même lui arracha un soupir.
Pour un peu il en aurait presque manqué l’interpellation, la question presque innocente. Son nom ? Il pinça les lèvres. Un instant l’idée de le foutre dehors en lui disant que c’était une information qui ne le regardait pas fut tentante. Très tentante. Il admettait être reconnaissant oui mais il n’était pas non plus du genre à copiner aussi facilement, d’autant que le gosse était une personne qu’il ne recroiserait sans doute jamais ou si peu. Bonjour, médicament, au revoir. Basta.
Pourtant, probablement fatigué et pas d’humeur à chercher les ennuis ou à discutailler, il céda. Son âge devait sans doute le rattraper, il était bien trop vieux pour ces conneries.
- Eliandre. Mais « monsieur » me va très bien.
Après tout. Il n’allait pas non plus être trop sympathique, n’est-ce pas ? Déjà qu’il allait lui offrir une boisson mais c’était pour le remercier de son travail. Tout travail méritait salaire. C’est pour cette raison que s’il laissa Béryl s’occuper de nettoyer tranquillement les lieux, lui se concentra dans son coin à faire chauffer une bouteille de lait pour son petit travailleur du jour qui déjà, repartait à parler.
Il préféra ne pas relever. Ce n’était pas exactement lui qui avait décoré ou décidé de la disposition des lieux, ayant appris à naviguer, et les quelques changements qu’il avait pu effectuer était plus d’ordre pratique qu’esthétique. Alors un « mhh » vaguement agacé fut la seule indication qu’il avait entendue avant que le silence ne soit à nouveau brisé… Par un miaulement cette fois.
- Tiens, manquait plus que toi, siffla l’homme, tandis que son chat sautait sur le comptoir pour faire le tour pour le rejoindre.
Un miaulement plus proche lui indiqua que Léo était arrivé à ses côtés. Evidement qu’il venait réclamer sa part. Sale bête.
- Ça va, j’ai compris, grogna-t-il tandis que la bestiole se remettait à miauler avec insistance, attendant quelque chose de toute évidence.
Sa pitance. Ou pour être plus précis, le liquide auquel il n’avait pas le droit d’habitude. Il se tut lorsque le lait fut déposé dans une coupelle et des bruits de lapement lui indiquèrent que le festin était apprécié à sa juste valeur.
- Vient par là gamin, fit-il à l’intention de Beryl, tandis qu’une tasse de lait tiède était tendu dans le vide.
Ça, c’était fait.
Mar 6 Juil - 7:14
Qu’il était rare, à sa petite échelle, que les choses se passent relativement bien. Ce qui, en toute honnêteté, n’arrive vraiment pas si souvent que ça lorsqu’il est dans les parages. Bon, ok, il y a peut-être eu une attaque d’oie sauvage, et il s’était pris un coup de manche à balai en pleine figure. Mais faut bien quelques obstacles dans la vie pour la pimenter. Sauf que bon, tout le monde n’aime pas le piment… Et puis qu’en vrai… C’est peut-être simplement que pour une fois, ne pas être pris de haut ou traité comme un idiot profond le faisait se sentir… peut-être pas à sa place, non, il n’est à sa place nulle part, après tout. Juste que… Au moins ce n’était pas inconfortable. Et si Beryl ne dit rien à ce sujet, alors qu’il passage sagement la serpillière, il a en tête qu’il offrirait bien davantage de son aide… Sauf que voilà, il ne s’était définitivement pas révélé des plus utiles.
M’enfin. Quand est-ce que son inefficacité l’avait déjà arrêté ?
Pour ça qu’il ne commente pas et fredonne doucement un air pour signaler son contentement lorsqu’il obtient enfin le nom de l’herboriste. Oui, il n’avait pas besoin de grand-chose pour être heureux. Après tout quand on a rien, la moindre chose peut faire sourire.
Même si cette entente ne dure que quelques minutes ou quelques heures, Beryl pouvait au moins se contenter d’avoir rattrapé ses erreurs. Et pour le reste… Tout est si calme. Comme dans les sous-bois à la tombée de la nuit. Quand les diurnes laissent leur place aux nocturnes. Quand tout se réveille dans les racines mais qu’à l’œil nu il n’y a comme rien à voir…. Et pourtant.
Un miaulement fait tourner la tête de Beryl d’un air curieux, oreilles haut perchées au sommet de sa caboche. Et s’il plisse le nez en croisant le regard du félin, il comprend aussi bien vite que ce chat détient déjà les bonnes grâces du grand homme. Quoi lui aussi a une fourrure soyeuse… Pas là, avec ses boucles emmêlées. Jaloux ? Sûrement une longue seconde oui. Sauf qu’il y a des choses qui savent arrêter toutes ses pensées. Ces choses ?
Une tasse à l’odeur délicieuse tendue dans sa direction.
Beryl ne dit pas un mot sur le coup. Pose son outil de travail et s’approche sans un bruit avant de tendre ses deux mains pour s’emparer prudemment de la tasse. C’est chaud contre ses paumes, et l’odeur du lait fait fondre ses sens. Un son plus lupin qu’humain lui échappe. Comme un grondement, si seulement gronder n’était pas si aiguë. Beryl trempe ses lèvres dans sa boisson et murmure contre sa tasse.
« Merci monsieur… »
Il n’avait pas cru qu’il aurait la moindre rétribution. Pas plus qu’il n’aurait pu penser qu’avec toute cette soirée il ait mérité la moindre chose bien dans sa vie. Et dans le silence de la pièce il n’y a qu’un enfant loup et un chat satisfaisant leurs papilles. C’est après un long silence qu’il finit par dire doucement, particulièrement sage.
« Mon dernier patron quand j’ai eu fini mon travail m’a mis à la porte parce que j’avais pas été à la hauteur. »
Ici les choses sont bien différentes. Il n’est qu’un pauvre client et il veut simplement signifier sa reconnaissance.
« Mais toi, je t’ai fait que des ennuis et pourtant t’es gentil. » Un rire gêné. Il est fatigué Beryl. Tellement fatigué des échecs et des coups. « Gudule il a de la chance. Je donnerai tout pour avoir un patron comme toi Monsieur. »
Un miaulement sur sa droite lui fait savoir que le chat a fini sa part du laitage et c’est sans vraiment plus y penser que l'infant approche et vers le peu restant dans sa tasse dans la coupelle. Il n’en dit rien parce qu’il ne pense pas qu’il faut de faire égoïstement reconnaître pour le partage. Repose sa tasse après l’avoir rincée et rajoute finalement.
« Je vais finir de nettoyer. » Mais il y a quelque chose de final et triste dans sa voix. Un peu comme s’il admettait qu’une fois sa tâche achevée, il n’aurait plus qu’à s’en aller.
M’enfin. Quand est-ce que son inefficacité l’avait déjà arrêté ?
Pour ça qu’il ne commente pas et fredonne doucement un air pour signaler son contentement lorsqu’il obtient enfin le nom de l’herboriste. Oui, il n’avait pas besoin de grand-chose pour être heureux. Après tout quand on a rien, la moindre chose peut faire sourire.
Même si cette entente ne dure que quelques minutes ou quelques heures, Beryl pouvait au moins se contenter d’avoir rattrapé ses erreurs. Et pour le reste… Tout est si calme. Comme dans les sous-bois à la tombée de la nuit. Quand les diurnes laissent leur place aux nocturnes. Quand tout se réveille dans les racines mais qu’à l’œil nu il n’y a comme rien à voir…. Et pourtant.
Un miaulement fait tourner la tête de Beryl d’un air curieux, oreilles haut perchées au sommet de sa caboche. Et s’il plisse le nez en croisant le regard du félin, il comprend aussi bien vite que ce chat détient déjà les bonnes grâces du grand homme. Quoi lui aussi a une fourrure soyeuse… Pas là, avec ses boucles emmêlées. Jaloux ? Sûrement une longue seconde oui. Sauf qu’il y a des choses qui savent arrêter toutes ses pensées. Ces choses ?
Une tasse à l’odeur délicieuse tendue dans sa direction.
Beryl ne dit pas un mot sur le coup. Pose son outil de travail et s’approche sans un bruit avant de tendre ses deux mains pour s’emparer prudemment de la tasse. C’est chaud contre ses paumes, et l’odeur du lait fait fondre ses sens. Un son plus lupin qu’humain lui échappe. Comme un grondement, si seulement gronder n’était pas si aiguë. Beryl trempe ses lèvres dans sa boisson et murmure contre sa tasse.
« Merci monsieur… »
Il n’avait pas cru qu’il aurait la moindre rétribution. Pas plus qu’il n’aurait pu penser qu’avec toute cette soirée il ait mérité la moindre chose bien dans sa vie. Et dans le silence de la pièce il n’y a qu’un enfant loup et un chat satisfaisant leurs papilles. C’est après un long silence qu’il finit par dire doucement, particulièrement sage.
« Mon dernier patron quand j’ai eu fini mon travail m’a mis à la porte parce que j’avais pas été à la hauteur. »
Ici les choses sont bien différentes. Il n’est qu’un pauvre client et il veut simplement signifier sa reconnaissance.
« Mais toi, je t’ai fait que des ennuis et pourtant t’es gentil. » Un rire gêné. Il est fatigué Beryl. Tellement fatigué des échecs et des coups. « Gudule il a de la chance. Je donnerai tout pour avoir un patron comme toi Monsieur. »
Un miaulement sur sa droite lui fait savoir que le chat a fini sa part du laitage et c’est sans vraiment plus y penser que l'infant approche et vers le peu restant dans sa tasse dans la coupelle. Il n’en dit rien parce qu’il ne pense pas qu’il faut de faire égoïstement reconnaître pour le partage. Repose sa tasse après l’avoir rincée et rajoute finalement.
« Je vais finir de nettoyer. » Mais il y a quelque chose de final et triste dans sa voix. Un peu comme s’il admettait qu’une fois sa tâche achevée, il n’aurait plus qu’à s’en aller.
Mer 14 Juil - 13:56
Sans nul doute que s’il avait pu apercevoir Béryl à cet instant précis qu’il l’aurait comparé à un chiot qu’il venait de ramasser, abandonné, sur le bord de la route, et qui retrouvait un peu d’entrain à avoir quelqu’un finalement lui donner l’attention qu’il méritait. Le genre d’attention toute enfantine, toute en joie. Mais est ce qu’il avait vraiment une tronche à s’occuper de tous les animaux abandonner qui croisaient sa route franchement ? Non ne répondez pas à cette question, vraiment, c’était inutile. Il se contenterait de laisser échapper la tasse lorsqu’il sent qu’il y a une autre prise dessus et il hausse un sourcil au son qui accompagna la disparition de la boisson.
- Et bah. Si j’avais su qu’il suffisait que de ça pour te rendre heureux.
Et les deux petiots, satisfaits de leurs pitances, tombèrent dans un silence appréciable. Définitivement. S’il pouvait faire taire Gudule ou les clients ennuyeux à grand renfort de tasse de lait chaud il était fort à parier qu’il allait bientôt investir dans le domaine laitier. Bon. Lui il avait du boulot à faire. S’il se souvenait correctement des remèdes qu’il devait absolument avoir pour le lendemain, il y en a certain qu’il devait remettre sur les rails. Quelles étaient les probabilités que le gosse se remette à parler ?
- Je crois que le concerné auraient deux ou trois objections à émettre, grommela-t-il
Oui, il ignorait de manière tout à fait intentionnel le reste. Parce qu’il était peut-être grognon mais il ne nierait pas qu’il y avait… Non pas de pincement au cœur. Il avait déjà dit qu’il ne pouvait ni ne voulait devenir un refuge ou toutes les pauvres âmes de la ville venait se réfugier. N’était ce pas en partie pour ça qu’il avait si mauvais caractère ? Pour qu’on le laisse en paix. Mais déjà le gamin reprend avec ce tintement triste dans la voix et l’herboriste laisse échapper un léger son ennuyé, plus pour lui qu’autre chose.
- T’as déjà terminé ?
Mais au fond… Quelle importance s’il voulait gaspiller. Eliandre parti rejoindre ses propres armoires avec un soupir, cherchant diverses plantes. Peut être se passa-t-il une main sur le visage, signe évident de fatigue, et pourtant, il ne pourrait rejoindre son lit et sa quiétude qu’une fois le reste terminé. D’ailleurs, en parlant de ça.
- J’espère que tu comptes aussi finir ce que tu as commencé. C’est bien beau d’avoir un sirop tout prêt dans la marmite, mais ce n’est pas comme ça que tu le vends.
Il devait au moins admettre que le gosse avait un minimum d’éducation. Peut être que c’était pour cette raison qu’Eliandre lui donnait indirectement sa chance. Non pas qu’il ne l’avouerait jamais.
- Où sont mes primevères ? grogna-t-il, plus pour « lui-même » qu’autre chose.
Qu’on lui dise pas que ce foutu animal avait réussi à foutre le souk dans ses tiroirs fermés quand même.
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Sans nul doute que s’il avait pu apercevoir Béryl à cet instant précis qu’il l’aurait comparé à un chiot qu’il venait de ramasser, abandonné, sur le bord de la route, et qui retrouvait un peu d’entrain à avoir quelqu’un finalement lui donner l’attention qu’il méritait. Le genre d’attention toute enfantine, toute en joie. Mais est ce qu’il avait vraiment une tronche à s’occuper de tous les animaux abandonner qui croisaient sa route franchement ? Non ne répondez pas à cette question, vraiment, c’était inutile. Il se contenterait de laisser échapper la tasse lorsqu’il sent qu’il y a une autre prise dessus et il hausse un sourcil au son qui accompagna la disparition de la boisson.
- Et bah. Si j’avais su qu’il suffisait que de ça pour te rendre heureux.
Et les deux petiots, satisfaits de leurs pitances, tombèrent dans un silence appréciable. Définitivement. S’il pouvait faire taire Gudule ou les clients ennuyeux à grand renfort de tasse de lait chaud il était fort à parier qu’il allait bientôt investir dans le domaine laitier. Bon. Lui il avait du boulot à faire. S’il se souvenait correctement des remèdes qu’il devait absolument avoir pour le lendemain, il y en a certain qu’il devait remettre sur les rails. Quelles étaient les probabilités que le gosse se remette à parler ?
- Je crois que le concerné auraient deux ou trois objections à émettre, grommela-t-il
Oui, il ignorait de manière tout à fait intentionnel le reste. Parce qu’il était peut-être grognon mais il ne nierait pas qu’il y avait… Non pas de pincement au cœur. Il avait déjà dit qu’il ne pouvait ni ne voulait devenir un refuge ou toutes les pauvres âmes de la ville venait se réfugier. N’était ce pas en partie pour ça qu’il avait si mauvais caractère ? Pour qu’on le laisse en paix. Mais déjà le gamin reprend avec ce tintement triste dans la voix et l’herboriste laisse échapper un léger son ennuyé, plus pour lui qu’autre chose.
- T’as déjà terminé ?
Mais au fond… Quelle importance s’il voulait gaspiller. Eliandre parti rejoindre ses propres armoires avec un soupir, cherchant diverses plantes. Peut être se passa-t-il une main sur le visage, signe évident de fatigue, et pourtant, il ne pourrait rejoindre son lit et sa quiétude qu’une fois le reste terminé. D’ailleurs, en parlant de ça.
- J’espère que tu comptes aussi finir ce que tu as commencé. C’est bien beau d’avoir un sirop tout prêt dans la marmite, mais ce n’est pas comme ça que tu le vends.
Il devait au moins admettre que le gosse avait un minimum d’éducation. Peut être que c’était pour cette raison qu’Eliandre lui donnait indirectement sa chance. Non pas qu’il ne l’avouerait jamais.
- Où sont mes primevères ? grogna-t-il, plus pour « lui-même » qu’autre chose.
Qu’on lui dise pas que ce foutu animal avait réussi à foutre le souk dans ses tiroirs fermés quand même.
Ven 16 Juil - 22:22
Le ventre chaud et rempli – même un peu, il lui en faut pas beaucoup pour être satisfait, ça forge la jeunesse de pas avoir suffisamment dans son assiette – enfin faut déjà avoir une assiette, mais passons ––. Du coup il n’en réclame pas plus. Se contente de voir le chat particulièrement fier d’en avoir davantage pour lui-même et va pour récupérer sa serpillière… Avec pour seule réponse à l’évidente question un léger son d’approbation. Oui, quand on boit quelque chose de chaud, on le boit chaud, pas tiède, pas refroidi. On respecte le lait d’abord, sinon ça a aucun intérêt.
Le silence entre eux deux est tranquille, quand bien même Beryl commence à avoir le cœur lourd de devoir partir et le laisser dans cette situation… C’était cependant sans compter sur la remarque placée avec très peu de délicatesse du grand monsieur. L’infant relève le nez de son parterre trempé et hausse un sourcil, deux, pousse un son de curiosité… Avant de comprendre de quoi il s’agit.
Uh-oh. Non, il n’avait sincèrement pas pensé au fait de mettre quoi que ce soit en pot ou en bouteille. Un peu penaud il finit de passe son coup de serpillière et s’éclaircit la voix pour demander d’un ton un peu mal assuré.
« Tu veux bien me dire où sont les bouteilles, Monsieur… ? »
Il faudrait qu’il vérifie qu’elles étaient bien stériles, donc faire bouillir de l’eau, puis tout verser dans les flacons… Oui, il pouvait totalement faire ça. Puis en approchant du grand homme pour ranger la serpillière, il incline doucement la tête sur le côté en observant le contenu des tiroirs et indique sans vraiment y réfléchir.
« Dans le tiroir en bas à droite. »
Puis trottine tranquillement pour retourner jusqu’au puits et tirer un plein seau d’eau propre. Il ne prend qu’une paire de minutes à revenir dans la boutique et déposer le tout près du feu. La marmite a été déplacé de la crémaillère et Beryl commence déjà son petit manège tranquille. Oui, il n’est peut-être pas le plus malin, mais lorsqu’il s’agit de mettre la main à l’ouvrage, il ne recule devant rien.
Le silence entre eux deux est tranquille, quand bien même Beryl commence à avoir le cœur lourd de devoir partir et le laisser dans cette situation… C’était cependant sans compter sur la remarque placée avec très peu de délicatesse du grand monsieur. L’infant relève le nez de son parterre trempé et hausse un sourcil, deux, pousse un son de curiosité… Avant de comprendre de quoi il s’agit.
Uh-oh. Non, il n’avait sincèrement pas pensé au fait de mettre quoi que ce soit en pot ou en bouteille. Un peu penaud il finit de passe son coup de serpillière et s’éclaircit la voix pour demander d’un ton un peu mal assuré.
« Tu veux bien me dire où sont les bouteilles, Monsieur… ? »
Il faudrait qu’il vérifie qu’elles étaient bien stériles, donc faire bouillir de l’eau, puis tout verser dans les flacons… Oui, il pouvait totalement faire ça. Puis en approchant du grand homme pour ranger la serpillière, il incline doucement la tête sur le côté en observant le contenu des tiroirs et indique sans vraiment y réfléchir.
« Dans le tiroir en bas à droite. »
Puis trottine tranquillement pour retourner jusqu’au puits et tirer un plein seau d’eau propre. Il ne prend qu’une paire de minutes à revenir dans la boutique et déposer le tout près du feu. La marmite a été déplacé de la crémaillère et Beryl commence déjà son petit manège tranquille. Oui, il n’est peut-être pas le plus malin, mais lorsqu’il s’agit de mettre la main à l’ouvrage, il ne recule devant rien.
Dim 1 Aoû - 14:18
Quelle étrange situation que celle-ci. Définitivement pas une journée comme les autres qui avait vu une activité intense à tout niveau. Tellement intense qu’elle en avait ravagé les lieux pour mieux laisser derrière le silence et le calme. Maintenant que tout était terminé. Maintenant que le plus gros des dégâts avaient été évalué et évacué ils pouvaient penser plus sereinement. Et pourtant certaines habitudes ne changeaient pas, certains comportements non plus sans qu’Eliandre ne reçoive autre chose qu’une passive acceptance de ses directives.
Il ne mentirait pas en disant qu’il était habitué à ça. Les gens (à juste raison, oui, bon) avaient tendance à râler et l’herboriste le premier aurait probablement retorqué quelque chose. Pourtant le gosse demanda simplement où se trouvait ce dont il avait besoin.
- T’es passé devant quand t’es allé au jardin tout à l’heure.
Pourtant il devait bien reconnaître que Béryl était intéressant à sa manière. Tandis qu’il plongeait la main dans le tiroir conseiller pour refermer ses doigts sur quelques plantes et y reconnaître effectivement la primevère a sa forme caractéristique. Un bon point sur une plante qui n’était certes pas la plus rare ni la plus compliquée à connaître mais qui demeurait pourtant hors de portée pour quelqu’un ne s’intéressant pas du tout au domaine des plantes.
- Dis moi gamin… fit-il, lorsque les bruits légers de son invité lui indiquèrent le retour de celui-ci, ça t’intéresse, les plantes ?
Certes le gosse avait « vécu en extérieur » et il reconnaissait la pleine légitimité de l’expérience réelle sur la théorie, mais cela ne suffisait pas à expliquer comment le gosse pouvait associer le nom et la plante, qui avait tendance à pousser en haute montagne et à être multicolore lorsqu’on la trouvait dans les jardins. Aussi, avec sa primevère et ses outils vient-il s’installer à côté du gosse qui faisait bouillir de l’eau. Une bonne logique.
- Tu sembles connaître les bases, mais tu ne m’as pas parlé d’un autre herboriste, alors je suppose que ce n’est pas auprès de l’un d’eux que t’as appris.
Ce n’était pas une supposition très difficile à faire quand le gamin n’était pas capable de dire qu’un bon sirop, au-delà de ses composants, était plus une question de consistance que de couleur. S’il avait bonne mémoire, il avait aussi évoqué deux trois souvenirs avec certains médicaments spécifiques.
- Et si je me fis à l’autre gus, on peut pas dire que ça doit un domaine de prédilection pour l’apprentissage. Alors ?
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Quelle étrange situation que celle-ci. Définitivement pas une journée comme les autres qui avait vu une activité intense à tout niveau. Tellement intense qu’elle en avait ravagé les lieux pour mieux laisser derrière le silence et le calme. Maintenant que tout était terminé. Maintenant que le plus gros des dégâts avaient été évalué et évacué ils pouvaient penser plus sereinement. Et pourtant certaines habitudes ne changeaient pas, certains comportements non plus sans qu’Eliandre ne reçoive autre chose qu’une passive acceptance de ses directives.
Il ne mentirait pas en disant qu’il était habitué à ça. Les gens (à juste raison, oui, bon) avaient tendance à râler et l’herboriste le premier aurait probablement retorqué quelque chose. Pourtant le gosse demanda simplement où se trouvait ce dont il avait besoin.
- T’es passé devant quand t’es allé au jardin tout à l’heure.
Pourtant il devait bien reconnaître que Béryl était intéressant à sa manière. Tandis qu’il plongeait la main dans le tiroir conseiller pour refermer ses doigts sur quelques plantes et y reconnaître effectivement la primevère a sa forme caractéristique. Un bon point sur une plante qui n’était certes pas la plus rare ni la plus compliquée à connaître mais qui demeurait pourtant hors de portée pour quelqu’un ne s’intéressant pas du tout au domaine des plantes.
- Dis moi gamin… fit-il, lorsque les bruits légers de son invité lui indiquèrent le retour de celui-ci, ça t’intéresse, les plantes ?
Certes le gosse avait « vécu en extérieur » et il reconnaissait la pleine légitimité de l’expérience réelle sur la théorie, mais cela ne suffisait pas à expliquer comment le gosse pouvait associer le nom et la plante, qui avait tendance à pousser en haute montagne et à être multicolore lorsqu’on la trouvait dans les jardins. Aussi, avec sa primevère et ses outils vient-il s’installer à côté du gosse qui faisait bouillir de l’eau. Une bonne logique.
- Tu sembles connaître les bases, mais tu ne m’as pas parlé d’un autre herboriste, alors je suppose que ce n’est pas auprès de l’un d’eux que t’as appris.
Ce n’était pas une supposition très difficile à faire quand le gamin n’était pas capable de dire qu’un bon sirop, au-delà de ses composants, était plus une question de consistance que de couleur. S’il avait bonne mémoire, il avait aussi évoqué deux trois souvenirs avec certains médicaments spécifiques.
- Et si je me fis à l’autre gus, on peut pas dire que ça doit un domaine de prédilection pour l’apprentissage. Alors ?
Lun 6 Sep - 20:06
Il est passé devant en allant au jardin. Hm, avant la fontaine donc. L’air légèrement confus de l’infant se conclut par un léger son d’approbation alors qu’il s’échappe de la pièce principale et retourne fouiner et – oh c’est vrai tiens. Elles sont là les bouteilles.
« Ah… Je suis pas si nul que ça. » S’encourage-t-il à voix basse en prenant la caisse de bouteilles en verre et en la ramenant avec lui.
Disposant tout au pied du plan de travail – et tâchant bien de pousser l’ensemble hors de portée de pieds. Manquerait plus qu’il fasse un croche-pied involontaire à Eliandre et – Non non, faut pas qu’il y pense, ça va attirer le mauvais karma, Beryl en est sûr. Une fois ses affaires installées, le voilà à lancer une nouvelle gamelle d’eau à bouillir pour stériliser les flacons, plaçant l’un des grands couvercles sur la gamelle pour que ça aille plus vite.
Lève les oreilles et le nez le chiot à la question et il incline la tête sur le côté, puis jette un regard à la boutique. Le sourire qui fend son minois, l’herboriste ne risque pas de le voir, mais il s’entend malgré tout dans le son de sa voix.
« Oui ! »
Qu’est-ce qu’il y avait d’inintéressant dans les plantes, en vrai ? C’est plein de propriétés incroyables, et puis y’a plein de couleurs et d’odeurs. Beryl se souvient encore de toutes les plantes qu’on lui avait appris à reconnaître quand il était tout petit. De celles qui lui ont plus ou moins sauvé la vie quand il était tout seul dans la montagne. Et puis celles comestibles qu’il a cueilli tellement de fois pour pouvoir se remplir le ventre, aussi.
« Hm… Non, je connais pas d’herboriste. Mais Père Camille faisait des remèdes pour le village quand j’étais tout petit. On allait cueillir plein de plantes dans les bois et à flancs de montagne. Y’en a plein que je connais pas, mais je sais reconnaître certains trucs. » Un rire gamin et il rajoute. « Après c’est sûr que je connais vraiment pas tous les noms. C’est plutôt la plante qui gratte ou celle qui répare la peau. »
Mais connaître les propriétés des plantes c’est déjà super chouette non ?
« Pis après y’a Dame Marie qui m’a prêté ses livres. Y’en avait plein avec des trop beaux dessins. Comme l’herbier là, que vous avez dit qu’est sur la table. » Il savait même pas que ça s’appelait comme ça, mais maintenant c’est sûr il s’en souviendra.
Pour le reste vraiment… Beryl se laisse curieux à l’ultime question et soulève le couvercle lorsque l’eau frémit, prenant une grande pince en métal pour aller tremper les bouteilles une par une avant de les remplir de sirop. C’est vraiment d’une jolie couleur. Beryl est attentif, particulièrement discipliné, aussi. Le bout de sa langue tirée en pleine concentration il répond entre deux bouteilles.
« Ben je sais pas pour Gus, mais moi j’aime bien… Faut pas ? C’est bien votre métier à vous Monsieur, c’est que ça doit être chouette. Pourquoi vous avez l’air si peu convaincu ? » Ah, une bestiole court sur le plan de travail. « Attendez, y’a une bête. »
Probablement que l’insecte se tenait dans les plantes. Attrapant l’espèce de coléoptère à la main, le voilà déjà à trottiner vers la fenêtre pour le libérer à l’extérieur avec un adieu tranquille à destination de l’envolé.
« Bon voyage p’tit gars ! » Avant de se tourner vers Eliandre à nouveau et de taper dans ses mains une fois, contenté. « Une fois les bouteilles remplies et scellées, où vous les rangez le temps que ça refroidisse ? »
« Ah… Je suis pas si nul que ça. » S’encourage-t-il à voix basse en prenant la caisse de bouteilles en verre et en la ramenant avec lui.
Disposant tout au pied du plan de travail – et tâchant bien de pousser l’ensemble hors de portée de pieds. Manquerait plus qu’il fasse un croche-pied involontaire à Eliandre et – Non non, faut pas qu’il y pense, ça va attirer le mauvais karma, Beryl en est sûr. Une fois ses affaires installées, le voilà à lancer une nouvelle gamelle d’eau à bouillir pour stériliser les flacons, plaçant l’un des grands couvercles sur la gamelle pour que ça aille plus vite.
Lève les oreilles et le nez le chiot à la question et il incline la tête sur le côté, puis jette un regard à la boutique. Le sourire qui fend son minois, l’herboriste ne risque pas de le voir, mais il s’entend malgré tout dans le son de sa voix.
« Oui ! »
Qu’est-ce qu’il y avait d’inintéressant dans les plantes, en vrai ? C’est plein de propriétés incroyables, et puis y’a plein de couleurs et d’odeurs. Beryl se souvient encore de toutes les plantes qu’on lui avait appris à reconnaître quand il était tout petit. De celles qui lui ont plus ou moins sauvé la vie quand il était tout seul dans la montagne. Et puis celles comestibles qu’il a cueilli tellement de fois pour pouvoir se remplir le ventre, aussi.
« Hm… Non, je connais pas d’herboriste. Mais Père Camille faisait des remèdes pour le village quand j’étais tout petit. On allait cueillir plein de plantes dans les bois et à flancs de montagne. Y’en a plein que je connais pas, mais je sais reconnaître certains trucs. » Un rire gamin et il rajoute. « Après c’est sûr que je connais vraiment pas tous les noms. C’est plutôt la plante qui gratte ou celle qui répare la peau. »
Mais connaître les propriétés des plantes c’est déjà super chouette non ?
« Pis après y’a Dame Marie qui m’a prêté ses livres. Y’en avait plein avec des trop beaux dessins. Comme l’herbier là, que vous avez dit qu’est sur la table. » Il savait même pas que ça s’appelait comme ça, mais maintenant c’est sûr il s’en souviendra.
Pour le reste vraiment… Beryl se laisse curieux à l’ultime question et soulève le couvercle lorsque l’eau frémit, prenant une grande pince en métal pour aller tremper les bouteilles une par une avant de les remplir de sirop. C’est vraiment d’une jolie couleur. Beryl est attentif, particulièrement discipliné, aussi. Le bout de sa langue tirée en pleine concentration il répond entre deux bouteilles.
« Ben je sais pas pour Gus, mais moi j’aime bien… Faut pas ? C’est bien votre métier à vous Monsieur, c’est que ça doit être chouette. Pourquoi vous avez l’air si peu convaincu ? » Ah, une bestiole court sur le plan de travail. « Attendez, y’a une bête. »
Probablement que l’insecte se tenait dans les plantes. Attrapant l’espèce de coléoptère à la main, le voilà déjà à trottiner vers la fenêtre pour le libérer à l’extérieur avec un adieu tranquille à destination de l’envolé.
« Bon voyage p’tit gars ! » Avant de se tourner vers Eliandre à nouveau et de taper dans ses mains une fois, contenté. « Une fois les bouteilles remplies et scellées, où vous les rangez le temps que ça refroidisse ? »
Dim 26 Sep - 20:59
Une bonne chose (ou pas, il trouverait probablement à râler à ce sujet une autre fois) mais le gamin avait tendance à être très loquace. Et il lui révéla quelques informations plutôt intéressantes. Il savait que l’Eglise occupait plusieurs casquettes dans les villages les plus reculés. Ils étaient de ceux qui dispensait les soins par les plantes. Lui-même avait appris auprès de l’un d’eux, après tout. Un peu plus étonnant par contre…
- Et tu n’as jamais pensé à poursuivre dans cette voie ?
Après tout, le gosse démontrait certaines connaissances qui trahissait qu’il avait fait plus que d’aller cueillir les pâquerettes en compagnie d’herboristes. Certains réflexes, certains procédés, comme le fait de stériliser les bouteilles avant d’y mettre quoi que ce soit. Définitivement pas ce que la plupart aurait noté comme première étape.
- Que tu le réalises ou non, tu as une base de formation.
Mais déjà le gamin se détournait et l’herboriste, las, s’autorisa ce manque d’attention pour s’interrompre dans son propre travail, posant les mains sur la table tandis qu’il soupirait doucement sa fatigue. Pas longtemps. Juste assez pour accuser le poids de ces quelques jours intensifs avant qu’il ne se redresse à nouveau et ne reparte à la confection de ses remèdes.
Le temps que le gosse ne revienne vers lui et ne tape des mains, attirant irrémédiablement son attention.
- Tu vas me dire qu'on t'as aussi appris à sceller des bouteilles?
Mais son ton manquait de son agressivité habituelle, tandis qu’il tournait la tête vers l’origine du bruit.
- Je vais m'en occuper. Je n'ai pas vraiment envie de réentendre le bruit du verre qui éclate.
Et il n’avait vraiment, vraiment pas besoin qu’une deuxième salve de médecine ne vienne laver son sol. Vraiment.
- Pose les sur la table. Je les déposerai plus tard dans la remise.
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Une bonne chose (ou pas, il trouverait probablement à râler à ce sujet une autre fois) mais le gamin avait tendance à être très loquace. Et il lui révéla quelques informations plutôt intéressantes. Il savait que l’Eglise occupait plusieurs casquettes dans les villages les plus reculés. Ils étaient de ceux qui dispensait les soins par les plantes. Lui-même avait appris auprès de l’un d’eux, après tout. Un peu plus étonnant par contre…
- Et tu n’as jamais pensé à poursuivre dans cette voie ?
Après tout, le gosse démontrait certaines connaissances qui trahissait qu’il avait fait plus que d’aller cueillir les pâquerettes en compagnie d’herboristes. Certains réflexes, certains procédés, comme le fait de stériliser les bouteilles avant d’y mettre quoi que ce soit. Définitivement pas ce que la plupart aurait noté comme première étape.
- Que tu le réalises ou non, tu as une base de formation.
Mais déjà le gamin se détournait et l’herboriste, las, s’autorisa ce manque d’attention pour s’interrompre dans son propre travail, posant les mains sur la table tandis qu’il soupirait doucement sa fatigue. Pas longtemps. Juste assez pour accuser le poids de ces quelques jours intensifs avant qu’il ne se redresse à nouveau et ne reparte à la confection de ses remèdes.
Le temps que le gosse ne revienne vers lui et ne tape des mains, attirant irrémédiablement son attention.
- Tu vas me dire qu'on t'as aussi appris à sceller des bouteilles?
Mais son ton manquait de son agressivité habituelle, tandis qu’il tournait la tête vers l’origine du bruit.
- Je vais m'en occuper. Je n'ai pas vraiment envie de réentendre le bruit du verre qui éclate.
Et il n’avait vraiment, vraiment pas besoin qu’une deuxième salve de médecine ne vienne laver son sol. Vraiment.
- Pose les sur la table. Je les déposerai plus tard dans la remise.
Ven 15 Oct - 2:14
Beryl est attentif. Très, peut-être même trop. Mais tout ce que dit cet homme est si curieux et pourtant intéressant à la fois. Lui qui a si peu l’habitude qu’on prenne le temps de voir plus qu’un gamin de la rue dans ses traits et ses faits et gestes. Un sourire effleure son minois alors qu’il avoue.
« Herboriste ? Mais faut apprendre pour ça. Et ça prend des années. Je dois gagner des sous pour l’orphelinat M’sieur. Je sais bien que ça rapporte de l’argent de vendre des plantes, mais personne veut apprendre à un gamin comme moi. »
Parce que depuis que Père Camille n’était plus… Depuis que Marie doit s’occuper de tous les autres mômes. Beryl rajuste doucement la protection sur les bouteilles sans les sceller et il rajoute plus prudemment.
« Vous croyez que j’ai de l’avenir vous ? »
Quelque part, sa question sonne terriblement mélancolique. Comme quand on réalise sa propre valeur. Qu’on sait qu’au final, la naissance fait tout. Né de rien, et rester rien. Beryl baisse les yeux sur les bouteilles et dépose un linge propre sur l’ensemble pour protéger les sirops de la lumière ou toute impureté. Il ne pense pas avoir d’avenir ici. Pas même à Paris. Déjà vivre jusqu’à demain c’est plutôt bien, non ?
Il regarde autour de lui et finit par se passer une main contre la nuque, l’air gêné.
« Je… Je crois que je vais vous laisser en paix maintenant… Merci encore d’avoir pansé mes genoux et… » Ah, pourquoi est-ce qu’il hésite maintenant ? L’autre homme avait pourtant si clairement expliqué son opinion sur la chose à Beryl. Et pourtant. « Et si vous voulez un coup de main… »
Jamais sa voix n’avait sonné si ténue et incertaine. Lui qui d’ordinaire déborde d’énergie semble hésiter et laisse finalement son idée s’étouffer en un long silence. Il force un sourire – pour faire bonne figure auprès de qui ? Ce n’est pas comme Eliandre allait pouvoir assister à la scène – et rajoute doucement.
« Hm… Je… Je vais y aller. »
C’était mieux comme ça de toute façon. S’imposer serait absolument honteux, pas vrai ?
« S-sauf si vous avez encore besoin de moi… ? »
Ne dit-on pas après tout que l’espoir fait vivre ?
« Herboriste ? Mais faut apprendre pour ça. Et ça prend des années. Je dois gagner des sous pour l’orphelinat M’sieur. Je sais bien que ça rapporte de l’argent de vendre des plantes, mais personne veut apprendre à un gamin comme moi. »
Parce que depuis que Père Camille n’était plus… Depuis que Marie doit s’occuper de tous les autres mômes. Beryl rajuste doucement la protection sur les bouteilles sans les sceller et il rajoute plus prudemment.
« Vous croyez que j’ai de l’avenir vous ? »
Quelque part, sa question sonne terriblement mélancolique. Comme quand on réalise sa propre valeur. Qu’on sait qu’au final, la naissance fait tout. Né de rien, et rester rien. Beryl baisse les yeux sur les bouteilles et dépose un linge propre sur l’ensemble pour protéger les sirops de la lumière ou toute impureté. Il ne pense pas avoir d’avenir ici. Pas même à Paris. Déjà vivre jusqu’à demain c’est plutôt bien, non ?
Il regarde autour de lui et finit par se passer une main contre la nuque, l’air gêné.
« Je… Je crois que je vais vous laisser en paix maintenant… Merci encore d’avoir pansé mes genoux et… » Ah, pourquoi est-ce qu’il hésite maintenant ? L’autre homme avait pourtant si clairement expliqué son opinion sur la chose à Beryl. Et pourtant. « Et si vous voulez un coup de main… »
Jamais sa voix n’avait sonné si ténue et incertaine. Lui qui d’ordinaire déborde d’énergie semble hésiter et laisse finalement son idée s’étouffer en un long silence. Il force un sourire – pour faire bonne figure auprès de qui ? Ce n’est pas comme Eliandre allait pouvoir assister à la scène – et rajoute doucement.
« Hm… Je… Je vais y aller. »
C’était mieux comme ça de toute façon. S’imposer serait absolument honteux, pas vrai ?
« S-sauf si vous avez encore besoin de moi… ? »
Ne dit-on pas après tout que l’espoir fait vivre ?
Dim 17 Oct - 9:35
Il aurait presque pu grincer des dents à ce discours. Mais la vérité terrible était qu’il se reconnaissait beaucoup trop dans ceux-ci. Eliandre se pinça l’arrête du nez, silencieux. Béryl ne montrait pas un désintérêt pour ce métier non et s’il poussait, il pouvait presque dire que le gosse ne demanderait presque qu’à pouvoir pousser ses connaissances mais se pensait incapable de pouvoir. Et en tant que commerçant, le plus vieux des deux orphelins du coin savait parfaitement que les choses étaient un peu différentes.
- Tout le monde a un avenir, pour peu qu’il le veuille, grogne-t-il.
Et pour peu aussi qu’on trouve quelqu’un qui veuille bien vous tendre la main et vous permettre de sortir de votre condition initiale. Pour peu que vous-même soyez prêt à encaisser et suivre ce chemin qui s’annonce plus difficile à arpenter. Evidement.
Il ne lui fallut pas tant de temps que ça pour se décider. La seule chose qui le fit grogner c’était la simple idée que tout cela allait lui demander des paperasses et qu’il était bien trop fatigué pour se frotter à tout cela. Au moins ne partait-il pas de zéro.
- Gamin.
Il arrêta ainsi le ton tremblotant et l’hésitation. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était simplement offrir un aperçu de ce qui pouvait l’attendre et simplement voir s’il allait s’enfuir ou rester.
- Demain au lever du soleil. Un sirop ça se fabrique mais ça se vend aussi. Ne soit pas en retard.
Sophie avait bien calculé son coup.
Grand-mère impossible. Il fallait qu’il ait une discussion avec elle aussi tiens.
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Il aurait presque pu grincer des dents à ce discours. Mais la vérité terrible était qu’il se reconnaissait beaucoup trop dans ceux-ci. Eliandre se pinça l’arrête du nez, silencieux. Béryl ne montrait pas un désintérêt pour ce métier non et s’il poussait, il pouvait presque dire que le gosse ne demanderait presque qu’à pouvoir pousser ses connaissances mais se pensait incapable de pouvoir. Et en tant que commerçant, le plus vieux des deux orphelins du coin savait parfaitement que les choses étaient un peu différentes.
- Tout le monde a un avenir, pour peu qu’il le veuille, grogne-t-il.
Et pour peu aussi qu’on trouve quelqu’un qui veuille bien vous tendre la main et vous permettre de sortir de votre condition initiale. Pour peu que vous-même soyez prêt à encaisser et suivre ce chemin qui s’annonce plus difficile à arpenter. Evidement.
Il ne lui fallut pas tant de temps que ça pour se décider. La seule chose qui le fit grogner c’était la simple idée que tout cela allait lui demander des paperasses et qu’il était bien trop fatigué pour se frotter à tout cela. Au moins ne partait-il pas de zéro.
- Gamin.
Il arrêta ainsi le ton tremblotant et l’hésitation. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était simplement offrir un aperçu de ce qui pouvait l’attendre et simplement voir s’il allait s’enfuir ou rester.
- Demain au lever du soleil. Un sirop ça se fabrique mais ça se vend aussi. Ne soit pas en retard.
Sophie avait bien calculé son coup.
Grand-mère impossible. Il fallait qu’il ait une discussion avec elle aussi tiens.