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L'humain a toujours su se construire des royaumes et composer plus ou moins bien avec les élites voisines. Mais ces hommes et ces femmes n'étaient pas les seuls à fouler cette terre de leurs pieds éphémères. Perdus entre le prestige de la noblesse et la vie froide de la paysannerie, nombres de vies se sont tissées les unes aux autres pendants des siècles, jusqu'à ce que les Rois et les Reines finissent par lutter concrètement contre les engeances qu'étaient les vampires et les lycanthropes. Toujours dans la discrétion la plus totale, bien entendu.

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Béatrice Botherel
HUMAIN - PEUPLE

inventaire

Inventaire : — Un pendentif doré en forme de soleil et une chaine de la même teinte
— Une broche offerte par une vieille amie il y a longtemps
— Une épée d'élite
— Une dague classique
— Coupon de mission x1
Espèce : Humaine.
Emploi : Au service du Grand Cardinal.
Pièces : 5266

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Béatrice Botherel
Inventaire : — Un pendentif doré en forme de soleil et une chaine de la même teinte
— Une broche offerte par une vieille amie il y a longtemps
— Une épée d'élite
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Espèce : Humaine.
Emploi : Au service du Grand Cardinal.
Pièces : 5266
Ven 9 Avr - 19:08



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Béatrice relut la lettre une dernière fois.

« ... s'enquérir de la santé de compagnons d'armes. »

Pliant finalement celle-ci, elle pensa qu’elle pourrait tout aussi bien se résumer à ça que son sentiment ne changerait pas. La première fois qu’elle avait énoncé ces lignes, alors en compagnie de Constantin, elle avait terminé sur la signature — Frère Ferdinand —, eu un moment de pause, relevé les yeux en direction du Grand Cardinal avant de retourner le papier pour vérifier qu’il n’y avait rien écrit derrière.

Mais non.

Ses sentiments étaient pour ainsi dire partagés. Si elle souhaitait, depuis son retour de mission, s’entretenir avec le mystérieux Frère Ferdinand pour pouvoir lui rendre ce bracelet qui ne lui appartenait pas, elle ne s’attendait pas à ce qu’il se rende chez eux de sa propre initiative.

Et encore moins pour « s’enquérir de la santé de compagnons d’armes ».

Sa crainte des extrémités auxquelles l’église souterraine était capable d’aller, lorsqu’elle pensait sa cause justifiée, la poussait à la méfiance. Une inquiétude légitime, ou une petite visite pour les admonester, ou vérifier leur loyauté à ce grand Plan qui les mettait à genoux ? La sorcière ne pouvait pas s’empêcher de se demander à quelle sauce ils seraient mangés, quand bien même ils étaient ceux qui recevraient Ferdinand pour dîner.

Laurent, quant à lui, était heureux.
Par extension, elle l’était un peu aussi, malgré la peur, la réserve, ne sachant pas tout à fait expliquer le sourire furtif sur ses lèvres lorsque l’heure fatidique se rapprochait. Voir un vieil ami... Peut-être même pourraient-ils parler, tous les deux ? Certes elle ne comprenait pas très bien la logistique d’un tel échange, mais Béatrice se sentait elle aussi guillerette, non pas de retrouver un collègue, mais transmettre les derniers mots d’un mort... Et permettre qu’il en entende la réponse par delà le styx.

Si elle avait appris quelque chose de Côme, c’est que les Frères aimaient les légumes. Si elle en croyait ce que Constantin cuisinait depuis un moment, il partageait lui-aussi cette idée. Même elle avait mis la main à la pâte, dans tous les sens du terme, précipitée au marché pour acheter de quoi faire une tarte aux pommes qui ferait la fierté de sa mère. Courir partout dans la cuisine, le bout du nez blanc de farine, en compagnie agréable, lui rappelait ces temps plus doux lorsque Botherel recevaient Bellevallée.

Frère Ferdinand, pourtant, n'arrivait pas.
Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

inventaire

Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3813
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine

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Constantin de St Hilaire
Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3813
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine
Lun 12 Avr - 2:03
If Eve ain't in your garden, you know that you can


Pour quelle obscure raison devait-il recevoir à dîner dans SA maison un émissaire de l'Église souterraine ? Constantin avait maintes fois relu la lettre que Béatrice lui avait tendu, les doigts tremblants sur le papier jauni, craignant un rappel à l'ordre ou pire encore une nouvelle mission. Mais rien de tout ça. Une simple requête. Une visite d'inspection. À peine voilée. Sois-disant pour s'enquérir de leur santé, à la bonne heure ! C'était probablement 3 jours et 3 mois et 3 ans trop tard ! Lui qui avait pourtant remis les pieds au palais de l'archevêché avec sa mine toute pâle et ses cernes !
Il plissa des yeux sur la signature. Frère Ferdinand... Le nom lui était vaguement familier. Un prêtre de la région dont on ne disait que du bien mais avec qui il n'avait jamais eu l'occasion de parler en tête-à-tête. Alors lui aussi appartenait à cette maudite organisation secrète ? Combien de couteaux devaient-ils compter dans son dos ? Un soupir. La missive retourna dans les mains de Béatrice et l'évêque disparut de la pièce, s'empressant de s'enfermer dans sa chambre pour une nuit entremêlée de cauchemars et de cris à demi-étouffés dans l'oreiller.

Le soir dudit dîner, Alfred avait laissé les ingrédients achetés dans la journée sur la table comme il le lui avait demandé au petit matin avant de partir pour l'île de la Cité. Éreinté, le corps courbaturé par le manque de sommeil et l'angoisse, Constantin entama en silence son travail, lavant, épluchant et découpant minutieusement tomates, oignons et courgettes avec soin. Il avait l'habitude de cuisiner puisque c'était lui qui s'occupait des repas de la maisonnée et autrefois de son couvent. Une activité à laquelle il s'adonnait d'ordinaire avec plaisir, tirant une grande satisfaction de pouvoir pour une fois se rendre utile et de régaler ses camarades, aimant s'imaginer en bon disciple du Christ distribuant le pain à ses proches. Tout était parfois dans les petits gestes, les petits riens du quotidien. Mais aujourd'hui, le quotidien était truffé d'ombres qui dévoraient les petits riens.
Alors, en ce début de soirée, Constantin s'exécutait avec le silence du condamné et ce fut d'ailleurs d'un oeil las qu'il observa la demoiselle  Botherel s'affairer d'un bout à l'autre de la cuisine pour le dessert : une tarte aux pommes dont il fut d'ailleurs surpris de constater que Béatrice en maîtrisait parfaitement la recette. Frère Ferdinand ne s'étoufferait donc pas sur un grumeau ou un pépin. Amen.

Alors que tout semblait prêt, la ratatouille bouillonnant dans la marmite et attendant d'être servie avec le pain et la carafe de vin, l'évêque s'assit à la table, les coudes sur le bois et les mains jointes cachant son visage assombri par un air grave. Alfred s'était absenté pour l'occasion, se forçant à profiter de la compagnie de sa fille et de ses petits-enfants. Comme d'habitude, il ne manquerait probablement pas de lui rebattre les oreilles demain quant à son beau-fils et à la boutique qui ne tournait pas comme il l'entendait.

▬ Il s'est peut-être trompé d'adresse ? Supposa-t-il. Ou s'est fait manger par un vampire sur le trajet. Difficile pourtant de manquer la baraque décrépie recouverte de forsythias au fond de la ruelle. Ou alors il a changé d'avis.

Faux espoir. Faux lapin ou non, le Tout Puissant ne les abandonnerait pas si facilement. Et certainement pas à l'heure de la ratatouille.




Frère Ferdinand
HUMAIN - PEUPLE

inventaire

Inventaire : Un sceptre.
Espèce : Humain Sorcier (PNJ)
Emploi : Pour l'Eglise Souterraine
Situation maritale : Dévoué au Seigneur
Pièces : 2558

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Frère Ferdinand
Inventaire : Un sceptre.
Espèce : Humain Sorcier (PNJ)
Emploi : Pour l'Eglise Souterraine
Situation maritale : Dévoué au Seigneur
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Jeu 15 Avr - 1:15
Après avoir fait envoyer sa lettre par un messager, Frère Ferdinand s’était immédiatement senti mal à l’aise. Il imposait sa présence, non ? Lui qui n’était que peu coutumier de ce genre de chose se trouvait maintenant bien idiot. Finalement n’aurait-il pas dû aller les voir de lui-même sans s’annoncer ? Et s’ils s’imaginaient le pire ?! Frère Ferdinand souhaitait réellement leur rendre visite pour s’assurer qu’ils aillent bien et rien de plus. Les échos de leur mésaventure –et le terme était fort faible – à Evreux étaient parvenus jusqu’à ses oreilles et immédiatement, il en avait été terrifié.

Pauvre âmes qui n’avaient rien demandé… Vraiment, son église souterraine cesserait-elle un jour de tourmenter ses fidèles ?! Il se posait de plus en plus la question.

C’est en soupirant qu’il quitta son bureau à la modeste chapelle qui cintrait l’une des grandes portes de Paris. Rien, absolument rien de comparable avec la si belle et si grande Notre-Dame – que déjà, il apercevait en marchant -, mais cet endroit lui convenait parfaitement. Les habitués venaient le voir et Frère Ferdinand prenait toujours plaisir à discuter avec eux, de tout et de rien.

Il fit un arrêt dans une boulangerie près de la grande cathédrale pour y acheter trois brioches encore chaudes. Il espérait ainsi faire bonne impression à ses camarades. Son achat payé, Frère Ferdinand fit donc le reste du chemin à pied, à un rythme soutenu – il avait toujours été un bon marcheur.

Enfin, lorsqu’il trouva l’adresse indiqué sur un morceau de parchemin que Merill lui avait remis, il se racla la gorge et cogna à trois reprises, aussi gentiment que possible, sur le bois de cette dernière. « Ahem… B-Bonsoir ? Je suis… Je suis Frère Ferdinand, je… Je m’excuse de vous déranger mais j’avais prévenu de ma visite, alors… »

Il avait surtout envie de disparaître dans un trou, oui.
Béatrice Botherel
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Béatrice Botherel
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Jeu 15 Avr - 23:55



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Les théories de Constantin ne la rassurait en rien. Difficile de rater les forsythias qui grimpaient le long de briques de la maison, et cela était d’autant plus vrai que les membres de l’église souterraine apprenaient vite à y voir un répit durant la chasse. N’importe quel œil un tant soit peu avisé y serait attiré par réflexe. Et s’il avait changé d’avis, eh bien... Puisqu’il avait eu la décence de les prévenir de son arrivée, elle imaginait qu’il aurait également la décence de les avertir d’un report.

Un problème sur la route, donc ?
Il ne manquerait plus que ça.

Béatrice se contenta de répondre avec un soupir à la fois impatient et inquiet, fixant la porte d’entrée en tapant du doigt sur la table.

Un geste qui, il faut croire, inspira la grande planche de bois puisqu’elle se mit à trembler trois fois. La sorcière se leva dans le raclement tonitruant du tabouret contre le sol. Même si près de revoir cet homme qu’elle n’avait jamais croisé, demeurait ce sentiment d’être coupée en deux. Si Laurent lui faisait confiance, et qu’elle supposait faire confiance à Laurent, les gens changeaient ou cachaient des choses.

Elle pouvait difficilement concevoir ce Frère Ferdinand comme quelqu’un de bien s’il avait travaillé pour l’église souterraine aussi longtemps.

... Allons-y, dit-elle après une grande inspiration, autant à elle même qu’à Constantin qu’à Laurent.

Elle s’approcha de la porte sans grande certitude, posant sa main dégantée sur la poignée. Lorsqu’elle tira celle-ci, elle fut surprise de ne pas découvrir un visage, mais un torse. Elle releva les yeux jusqu’à trouver ceux de son interlocuteur, sentit Laurent faire un pas, et Béatrice reculer.

Elle resta immobile.
Et cela, en dépit de son envie de courir partout comme un petit chien.

Frère Ferdinand, le salua-t-elle en même temps qu’il se présentait, connaissant déjà la réponse à cette question qu’elle n’avait pas posé.

Avec un sourire compatissant qui n’était pas complètement de son fait, elle s’éloigna de l’embrasure de la porte pour lui laisser la place d’avancer.

Je vous en prie, entrez.
Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

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Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3813
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine

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Constantin de St Hilaire
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Ven 16 Avr - 0:37
If Eve ain't in your garden, you know that you can


Après ce qui lui parut être une éternité, trois coups timides à la porte se firent entendre. Constantin eut à peine le temps de bondir sur ses jambes que Béatrice se dirigeait déjà dans l'entrée pour ouvrir. Il ne put alors que lui emboîter le pas, restant craintivement dans le couloir à une distance respectueuse pour simplement pouvoir observer le visage de leur inquisiteur du soir.

Il ne s'attendait certainement pas à ce visage-là (ma foi fort charmant). Et encore moins à ces excuses confuses. On aurait dit que lui aussi n'avait aucune envie d'être là avec son paquet froissé dans les bras qui sentait la brioche. L'évêque qui s'attendait à un vieux prêtre à la mine toute écrasée par les rides et les responsabilités se sentit stupide, d'autant plus que la gêne de leur invité rebondit d'abord sur la sienne puis décida finalement de l'embrasser.
Voilà, maintenant Constantin était embarrassé de voir quelqu'un d'embarrassé chez lui et sans doute que c'était réciproque. Si Béatrice ne se tenait pas au milieu des deux ecclesiastes, peut-être qu'ils auraient tout les deux finis par imploser sur place sous l'effet du malaise.

▬ Fr-frère Ferdinand, bonsoir. Le Christ soit avec vous. Soyez le bienvenu. Marmonna-t-il avant de disparaitre dans la salle principale où il tira une chaise pour inviter son collègue à s'asseoir avant de se dépêcher de disposer sans un mot sur la table trois bols de ratatouille sertis de tranches de pain, faisant confiance à la jeune femme pour combler le silence comme elle avait l'habitude de le faire.

Frère Ferdinand ayant pris la place centrale, Constantin s'assit en face de Béatrice et lui lança un long regard plein d'interrogations avant de tendre les mains à ses deux voisins.

▬ Nous feriez-vous l'honneur de punir, euh de bénir ce repas Frère Ferdinand ?

Un lapsus malheureux qui en disait long sur ce qu'on pensait de lui et de ses intentions ce soir à table.




Frère Ferdinand
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Frère Ferdinand
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Mar 27 Avr - 21:46
Frère Ferdinand ne comprit pas tout de suite lui-même ce qu’il venait de se passer lorsqu’il vit la porte s’ouvrir mais qu’aucun visage ne fit présence devant ses yeux. Fort heureusement, les choses devinrent plus claires lorsqu’il inclina la nuque pour apercevoir une -pour le moins ravissante – tête blonde et que cette dernière le fit entrer. Ah, il devait donc s’agir de Béatrice, donc ! A moins que Frère Ferdinand ne saches plus quel genre attribuer à ce prénom et que ladite Béatrice ne fasse en réalité plus d’un mètre quatre-vingt-dix. Mais il y avait peu de chance. Frère Ferdinand comprit alors qu’il avait bien affaire aux bonnes personnes, à savoir Damoiselle Béatrice Botherel et le Grand Cardinal Constantin de Saint-Hilaire – par tous les saints, mais cet homme était immense ?! « Ah, euh, m-merci pour me laisser ainsi rentrer chez v-vous… »

Perdu dans ses pensées entremêlées les uns aux autres, Frère Ferdinand ne sut quoi dire pour s’insérer convenablement dans une conversation digne de ce nom. Il fallait dire que lui aussi était plus que mal à l’aise, même s’il s’était dévoué à la tâche. Mais il devait officier ainsi pour éviter que les choses ne prennent une tournure déplaisante.

On l’invita à s’assoir et il prit donc la place centrale, devant le bol qu’on venait de lui poser sous le nez – et qui sentait, par ailleurs, divinement bon. Oh, et on l’invitait à prononcer le sacrement du repas. Fort bien ! C’est avec un sourire aimable que Frère Ferdinand vint joindre ses mains et commença sa prière. « Bénissez-nous, Seigneur, bénissez ce repas, ceux qui l'ont préparé, et procurez du pain à ceux qui n'en ont pas ! Ainsi soit-il ! »

Ceci fait, il commença donc à manger, prenant le temps de savourer le repas. « Oh, c’est vraiment délicieux ! Voici bien longtemps que je n’avais plus mangé quelque chose d’aussi bon ! »
Béatrice Botherel
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Sam 8 Mai - 23:40



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Béatrice songea à répliquer qu’elle n’en avait pas le choix, mais la joie enfantine de Laurent qui bouillonnait en elle comme une soupe chaude en plein hiver l’empêchait de se montrer ne serait-ce qu’un tant soit peu désobligeante envers cet étrange garçon.

Merci à vous de... Elle plissa des yeux. Les espionner pour le compte de l’église ? Au moins, il avait amené de la brioche. ... Nous rendre visite.

Quelle éloquence, entendit-elle résonner dans son esprit tandis qu’elle se débarbouillait de cet embarras collant qui gisait dans la pièce. Ni lui, ni elle, ni Constantin, n’avait jusqu’ici réussi à aligner plus de quelques mots sans s’interrompre comme une jeune fille amoureuse devant l’objet de son affection.

Oh, que ce dîner allait être long.
Et elle n’avait même pas encore évoqué le sujet de Laurent.

Prenant une grande inspiration pour se donner force et courage, elle rejoignit les deux hommes à la table, installée à la gauche de Laurent, et face à Constantin qui lui jeta un regard qu’elle interpréta comme implorant. Que faire ? De leur mieux. De toute façon, si l’église avait décidé de leur tomber dessus, ce n’était pas une conversation, même édifiante, qui ferait changer d’avis ses supérieurs.

Elle trouva néanmoins le lapsus de Constantin très, très, très divertissant, et dut détourner la tête, se mordant la lèvre inférieure pour contenir son rire nerveux. Une fois la crise évitée de peu, la sorcière imita ses deux comparses dans une prière distraite, jetant un coup d’œil au repas, puis au visage embarrassé de Constantin, puis aux étranges cheveux de Ferdinand, avant de s’attarder sur son visage comme si cela suffirait à révéler quelques secrets. Et si elle continuait à l’observer ainsi, avec un pouvoir comme le sien, ce serait bien possible.

Elle se concentra plutôt sur les couverts posés de chaque côté de son assiette et s’employa à entamer sa ratatouille de la façon la plus nonchalante possible, quand bien même elle trouvait impossible d’agir naturellement aux côtés du fameux frère Ferdinand.

Elle ressentait bien malgré elle une vague d’admiration pour lui, et la gêne qui émanait aussi bien du prêtre que du Grand Cardinal n’arrangeait rien à la situation. Mais, pour éviter à Constantin une malheureuse auto-combustion dû à ce brûlant embarras, il lui faudrait bien faire la conversation, quand bien même la seule question qu’elle avait envie de poser, c’était ce qu’il venait vraiment faire ici, exactement.

Vous êtes aimable, commença-t-elle plutôt avec un petit rire, comme ceux qu’elle servait à table lorsque son père recevait des invités. Son excellence est en effet un fin cuisinier.

Fiou. Voilà. Une conversation, ou quelque chose qui y ressemblait si on s’éloignait un peu. Ils étaient deux phrases plus proches de la fin de la soirée : ô joie, ô bonheur.

J’espère que vous aimez les pommes autant que les courgettes, Frère Ferdinand ? Je comptais vous en servir en tarte pour le dessert. Une recette familiale.

Si elle ne départit pas de son sourire, il y eut l’espace d’un instant, une douleur fantôme dans le turquoise de ses yeux clairs. Elle les posa plutôt sur le paquet apporté par Ferdinand, dont l'odeur agréable trahissait le contenu.

Aimez-vous vous aussi cuisiner, Monsieur ? Si cette brioche que je devine est maison, je crains d'avoir du mal à attendre demain matin pour en goûter un morceau. Un nouveau sourire charmant.
Constantin de St Hilaire
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Espèce : Humain
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Constantin de St Hilaire
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Ven 14 Mai - 19:11
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Ce fut en se mordant furieusement l'intérieur des joues comme si cela l'empêcherait de hurler intérieurement que Constantin détailla plus ou moins discrètement ce Frère Ferdinand assis à leur tablée. Son regard s'attarda d'abord sur son étrange chevelure, coula un instant sur la finesse de ses traits, longea la main qu'il avait dans la sienne et voulut remonter jusqu'aux plis de sa bouche lorsque ce dernier lâcha sa paume, ayant fini sa prière. C'était rapide. Et il n'avait absolument rien écouté. Le cardinal fit alors mine de se concentrer sur son assiette nonobstant son estomac contrarié et surtout contracté parce que le stress avait remplacé la faim.

Très occupé à trier ses légumes dans chaque coin de son assiette, la tête baissée sur sa ratatouille tel un enfant faisant la moue parce qu'on venait de le punir pour qu'il reste à table, il laissa Béatrice se charger de la conversation. Mademoiselle Botherel parlait toujours beaucoup.
Ce ne fut que lorsqu'il entendit son titre qu'il releva la figure avec un air surpris parce qu'on venait soudainement de le tirer de ses songes. Ou plutôt son absence de songes parce que Constantin ne pensait à rien de bien précis sinon peut-être les poules et le fait qu'il aurait pu hacher plus finement les oignons.

▬ Oh euh merci, vous me flattez tout les deux.

Il avait pourtant à peine touché à son plat et reprit plutôt une gorgée d'eau. Pourquoi est-ce que sa gorge était soudainement si sèche ? Du coin de l'oeil, il constata que leur invité avait lui bon appétit. On était vraiment bien loin de cette image de prêtre tout sec et sévère qui venait chez eux pour les réprimander et finalement c'était lui qui cherchait la petite bête chez Frère Ferdinand plutôt que l'inverse. Même si très sincèrement, l'inquiétude l'empêchait d'en avoir quelque chose à faire de savoir si cet étranger était bon cuisinier ou de si la brioche serait aussi meilleure que la tarte aux pommes.

En l'état, être obligé de simuler un semblant de normalité et d'hospitalité à ce mouchard de l'Église Souterraine le rendait plus anxieux que s'il s'était s'agit d'un interrogatoire en bonne et due forme parce qu'au moins là, Constantin aurait un peu près su à quelle sauce il allait être mangé. Là, là, il devait juste diner comme si de rien n'était avec cette étouffante arrière-pensée que ce collègue pouvait à tout moment lui sauter à la gorge pour lui tirer les vers du nez.

▬ Euh voulez-vous que je vous resserve mon Frère ? Qu'il demanda nerveusement.

Quand il aurait fini de se remplir la panse sans doute.




Frère Ferdinand
HUMAIN - PEUPLE

inventaire

Inventaire : Un sceptre.
Espèce : Humain Sorcier (PNJ)
Emploi : Pour l'Eglise Souterraine
Situation maritale : Dévoué au Seigneur
Pièces : 2558

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Frère Ferdinand
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Sam 15 Mai - 13:46
Peut-être était-ce par habitude, ou peut-être était-ce tout simplement car tout ce qu’il mangeait n’avait plus vraiment de goût prononcé depuis des années, mais Frère Ferdinand faisait de son mieux pour ne pas gâcher quoi que ce soit dans son assiette.

Il sentait l’arôme vague de produits parfaitement bien assaisonnés entre eux, mais de là à se perdre dans le délice qu’ils offraient, il y avait encore un monde qu’il n’était pas prêt de franchir. Par politesse mais aussi par envie d’être agréable, Frère Ferdinand accepta volontiers que Constantin le resserve. « Avec plaisir, mon frère. Merci infiniment. » Il ne fallait jamais gâcher un plat et avec les forces que cela allait lui donner, il pourrait se rendre encore plus utile au reste de sa communauté.

Cernes légères en courtisanes de ses yeux, il ouvrit grand ces derniers lorsque Béatrice mis sur la table l’argument de la brioche. « Oh… Oh non, je ne suis malheureusement pas doté d’un quelconque talent pour la cuisine ! Non pas que je n’aurais pas aimé m’y intéresser, mais tout ce que j’essaie de préparer fini systématiquement par être immangeable… Heureusement que Merill est là pour m’aider à ne pas empoisonner tout le monde ! » Il essaie une pointe d’humour pour détendre l’atmosphère mais, même lui, cela ne le rassure pas davantage.

Il aimerait aborder le sujet principal ayant motivé sa venue ici – et sa bataille avec les grandes instances – mais ce n’est pas dans ses talents que de savoir comment bien positionner ses mots pour ne froisser – ou n’effrayer personne. « Euh, alors… J’ai ouï-dire que vous aviez des poules, ici ? »

La soirée promettait d’être longue…
Béatrice Botherel
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Lun 31 Mai - 22:50



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Béatrice jeta un regard nerveux à l’assiette à peine entamée de Constantin, demeurant témoin silencieuse de ses yeux mornes, avant de redonner sa pleine attention à Frère Ferdinand. À force de porter la conversation par la seule force de ses petits bras, elle craignait de finir aussi musclée que son nouvel équipier de presque 2 mètres.

Elle ne pouvait pas l’en blâmer, bien sûr. Si elle était habituée à hocher la tête, dire « oui Monsieur, bien Monsieur » lorsqu’il était question de ses éminents supérieurs, Constantin et son naturel brûlant ne devait pas se sentir à sa place dans une conversation si coulante.

Pourtant, elle le supposait tout aussi capable qu’elle : des réflexes oubliés, tout au plus, et peut-être était-ce pour le mieux.

En attendant, elle ne ressentait toujours pas d’hostilité de la part du mystérieux prêtre, et songea que Laurent n’avait aucune raison de lui mentir sur une prétendue gentillesse. Après tout, si elle se retrouvait dans une situation impossible par sa faute, il en subirait lui-aussi les conséquences.

Sans que ses réflexions ne changent l’apparence tranquille de ses traits, Béatrice écouta le prêtre dénigrer ses talents de cuisine (Crois moi, il ne dénigre rien, lui dit une voix de son esprit, lui arrachant un sourire) avant de ciller à la mention de Merill. Voilà qu’Évreux venait de débarquer comme si de rien était à table, alors qu’ils se trouvaient déjà serrés, avec ce fantôme qui flottait entre eux.

Or : Les poules.
Voilà exactement le domaine de Constantin, et une occasion légère d’aborder le sujet brûlant qu’elle leur devinait à tous les quatre avant qu’il ne se métamorphose en début d'incendie.

En effet, répondit Béatrice avec un début de sourire. C'est donc elles que vous êtes vraiment venu voir, frère Ferdinand ? Elle résista à l’envie de lancer un coup d’oeil à Constantin, préférant plutôt se concentrer sur le sourire taquin, lumineux, presque pétillant, qu’elle déploya. Entre ses phrases, elle avait bien entamé sa propre assiette, et Béatrice mangeait de toute façon assez peu. Ainsi, elle n’attendit pas un moment de plus pour demander : Aimeriez-vous qu'on vous présente ?
Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

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Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3813
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Constantin de St Hilaire
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Sam 5 Juin - 1:31
If Eve ain't in your garden, you know that you can


La mention de Merril était une bouée jetée dans leur mer de malaise qu'en temps normal Constantin aurait attrapé avec grand plaisir. Toutefois, l'évêque était trop occupé à fixer son assiette en espérant par miracle rétrécir soudainement et disparaitre sous la table pour ne serait-ce que remarquer les efforts que Frère Ferdinand et Béatrice déployaient pour entretenir la conversation. La cuisine, la ratatouille, la brioche, tout ceci étaient des sujets bien triviaux. Des sujets pour une famille normale. Seulement aucun des trois individus réunis ce soir n'étaient normaux. Et ils n'étaient pas une famille non plus.

▬ Je vous en prie mon Frère. Articula-t-il en se levant pour s'emparer de l'assiette de son invité et de la remplir de deux nouvelles généreuses louches de ratatouille. Quel appétit cet inquisiteur là ! Peut-être aurait-il du préparer un plat avec de la viande ? Est-ce que servir l'Église souterraine octroyait des privilèges matériels telle qu'une paye assez conséquente pour pouvoir manger de la viande à tous les repas ? Bah, après tout, ce n'était pas ses affaires. Et l'idée qu'on puisse servir les instances les plus obscures du Vatican pour de l'argent lui était inconfortable.

Déposant sa seconde ration à Frère Ferdinand, Constantin profita du fait d'être debout pour s'emparer de son propre plat et d'en jeter son contenu à peine entamé dans la marmite. Il ne mangerait pas plus que cela ce soir. Il recouvrit le chaudron d'un drap avant d'éteindre les dernières cendres en pensant qu'Alfred serait sûrement ravi d'avoir des restes demain. Sinon il irait les apporter à son gendre.

Alors qu'il revenait s'asseoir à table en joignant les mains, les coudes sur le bois, la conversation changea à nouveau. Il était cette fois-ci question des poules ce qui surprit beaucoup le prêtre. Comment Frère Ferdinand avait-il été mis au courant ? Les espionnait-il ? Aurait-il du demander une autorisation ? Était-ce là le véritable motif de sa visite ? De leur imposer un blâme pour défaut de permis de construction d'un poulailler sur la propriété de l'Église ?
La question pourtant innocente de leur convive produit l'effet inverse escompté : Constantin devint immédiatement pâle et déglutit lentement avant de rajuster le col de sa chemise qu'il trouvait soudainement trop serré.

▬ Je euh... oui ? Ce n'est pas un problème, j'espère ? Elles ne font de mal à personne je vous le garantis. Il était prêt à s'excuser platement en promettant que sa volaille n'était pas à l'origine des dernières rumeurs d'un méchant animal à plumes terrorisant les rues de Paris quand Béatrice prit le relais. Les présenter ? L'archevêque jeta un regard plein de confusion à son assistante puis céda devant la suggestion. Bon d'accord. De toutes façons c'est l'heure de les nourrir. Mademoiselle Botherel et Frère Ferdinand voulez-vous bien vous en occuper ? Il soupira à la façon d'une mère qui venait d'autoriser ses deux marmots à filer hors de table avant la fin du repas pour aller jouer dans leurs chambres. Mademoiselle vous montrera où se trouve le grain et comment faire. Et il s'était déjà levé pour débarrasser le couvert et tout plonger dans une bassine d'eau savonneuse. Toutefois les gants qu'il attrapa dans un tiroir n'étaient pas destinés à la vaisselle, oh non. Il les posa devant Frère Ferdinand et expliqua : Je vous conseille de les mettre. Cela vous évitera de vous salir d'une part et cela vous protégera surtout des coups de bec de Sainte Odette. Vous la reconnaitrez vite, c'est la petite hargneuse grise qui voudra certainement défendre son territoire des étrangers. Il espérait secrètement que Sainte Odette mènerait une telle bataille contre l'envahisseur qu'elle le ferait battre en retraite avant l'heure de la brioche ou de la tarte aux pommes.

▬ Allez-y je m'occupe de nettoyer. Constantin les poussait presque hors de la cuisine, direction le jardin et ferma d'ailleurs la porte derrière eux, trop pressé d'être seul avec son stress.




Frère Ferdinand
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Frère Ferdinand
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Sam 5 Juin - 23:26
Frère Ferdinand avait l’impression de littéralement nager dans la vase. Il n’était certes pas très à l’aise dans les discussions d’apparence, comme celle-ci – sur le fond, du moins- mais il voulait vraiment bien faire en abordant des sujets divers et variés, autre que l’église souterraine en tout cas. Mais dès qu’il ouvrait la bouche, c’était pour, visiblement, provoquer bien davantage de malaise chez ses hôtes – surtout Constantin, apparemment – qu’il ne l’aurait voulu.

« Euh… Non, bien sûr que non elles ne dérangent pas… Moi-même j’apprécie grandement les oiseaux ! »
Quel rattrapage pathétique. Devrait-il leur dire que c’est Merill qui les a entendus en passant près de la Cathédrale quelques jours auparavant et qui lui avait communiqué cette information innocente ? Frère Ferdinand n’eut même pas le temps de s’y prendre de la sorte que, déjà, Constantin lui proposait vaille que vaille d’aller nourrir les fameuses poules.

Frère Ferdinand décida de ne pas lutter « B-Bien. Encore merci pour le repas, mon frère. » Et ceci dit, il prit la tangente auprès de Béatrice, le cœur meurtri d’être un aussi piètre invité.  Les gants sur les mains, Frère Ferdinand parvint jusqu’à l’extérieur et, la brise du soir l’enveloppant, il se sentit capable de délier un peu les lèvres devant la jeune femme. « J’imagine que quoi que je fasse, je ne ferais qu’augmenter vos angoisses, n’est-ce pas ? » Il coula un regard vers elle. « Je puis pourtant vous assurer que c’est là la dernière chose que je souhaiterais vous faire subir. »

Il ne se rendit compte une seconde trop tard qu’il avait posé sa main sur l’épaule de Béatrice. Il la retira immédiatement, comme s’il s’était brûlé, et bégaya « P-Pardon, je.. C’était inconvenant de ma part… »

Quelle soirée.
Béatrice Botherel
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Béatrice Botherel
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Dim 6 Juin - 0:56



Hell is
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Malgré ses plus beaux efforts, la conversation s’embourbait sans cesse dans un marécage de gêne et de méfiance. Du coin de l’œil, elle observait Constantin qui avait pâli à la simple mention des poules, comme si elles, plus que, au hasard, l’entièreté de leur mésaventure à Évreux, s’attireraient les foudres de monsieur Ferdinand.

Résistant à l’envie de se masser les tempes, Béatrice garda plutôt son sourire affable, trahie seulement par la lenteur avec laquelle elle clignait des yeux, comme si elle peinait à accepter la situation. Avec son accord ou non, les choses suivirent leurs cours : elle acquiesça à la demande du prêtre, jugeant qu’il serait sans doute préférable de le laisser un peu seul le temps qu’il reprenne courage et pensées à deux mains.

Et si elle n’était pas ravie à l’idée de passer du temps seule avec ce Ferdinand, quand bien même elle sentait Laurent s’agiter en son cœur comme un petit chien, force était de constater qu’elle en serait plus à même que Constantin, habituée par le temps passé au monastère à converser avec ses supérieurs malgré l'amertume et le doute.

De toute façon, ils n’eurent pas le temps d'en débattre des heures, précipités au dehors avec un claquement de porte.

Et si Béatrice avait espéré que cela suffise à alléger un peu l’embarras jaune vif qui lui collait à la peau, la simple présence de Ferdinand l’irradiait comme un halo. Prenant une grande inspiration en se répétant qu’elle avait connu pire — il suffisait de repenser à certains repas de famille infernaux —, elle prit la direction des outils de jardinage, où se trouverait également le sac de graines pour leurs comparses à bec.

Mais la voix de l’ecclésiaste l’arrêta nette dans sa marche.

Elle le considéra dans la pénombre : même avec si peu de lumière, elle devinait très bien son expression. Au ton pitoyable qu’il employa, elle ne sut que détourner les yeux, avant qu’ils ne se rappellent à lui sitôt qu’il posa sa main sur son épaule. Rien de plus que le réflexe d’un prêtre face à un paroissien, comprit-elle lorsqu’il retira son geste comme si elle eut été en feu.

La chose l’aurait amusé, si seulement elle ne la perturbait pas autant. Mais désormais, ils étaient seuls : les questions et remarques qu’elle taisait pour ne pas mettre Constantin plus mal à l’aise qu’il ne l’était déjà, voilà qu’elles pouvaient être posées.

Je... Elle capitula dans un soupir. Les poules attendraient quelques minutes de plus. Ne vous inquiétez pas de ça, monsieur Ferdinand.

Elle le considéra un instant, lèvres et yeux plissés, avant d’admettre :

À vrai dire, c’est bien de vous entendre dire autre chose que des platitudes. Une pause. À son tour de réaliser ce qu’elle venait de dire. Non pas que... J’ai conscience que vous cherchez seulement à nous rassurer. Et c’est gentil de votre part. Mais vous n’êtes pas venu ici pour apprécier la ratatouille du Grand Cardinal ou manger de la tarte aux pommes, n'est-ce pas ?

Elle lui lança un sourire amical.

Enfin. Au demeurant, je suis... Je suis contente d'avoir l'occasion de vous parler.

Elle manqua de rajouter qu’elle n’était pas seule dans ce cas, mais mieux valait faire les choses dans l’ordre. Fouillant dans la poche de son gilet, elle en sortit une gourmette gravée d’un nom qui n’était pas le sien. Étudiant un instant les lettres qui brillaient à la lumière de la lune, elle finit par lui tendre.

... Je crois que ceci devrait vous revenir. Pour ce qu'elles valent, vous avez mes condoléances. Son ton était lourd. Elle n'avait pas cessé de s'en vouloir, cherchait à ne plus y penser.
Frère Ferdinand
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Dim 6 Juin - 11:24
Il s’était attendu à un silence pesant – encore. Mais c’était sans compter que Béatrice n’était pas Constantin – à bien des égards. Et la jeune femme prit le temps de lui retourner quelques questions mais aussi de faire vivre cette fois une conversation réelle et pas seulement placardée de bons sentiments. Ce n’était ni le lieu ni l’heure pour cela.

Il prit doucement la gourmette entre ses doigts et l’observa, se fichant bien que l’on puisse lire en lui comme dans un livre ouvert. Il avait mal, point final. Ici, personne ne le jugerait – du moins le pensait-il. « Oh, Laurent… »

Prenant une grande inspiration, Frère Ferdinand vint rapprocher le bijou de son cœur et laissa son visage se tordre un peu sous l’émotion. Quelques instants plus tard, alors qu’il tâcha de reprendre constance, il se permit de répondre. « Je… Laurent était sous ma protection. C’est de ma faute s’il a trouvé la mort de manière si tragique. Merill m’a tout raconté. J’aurais dû le maintenir auprès de moi le temps que Merill puisse partir avec lui, pas les laisser partir seuls, tous les deux. Mon erreur lui a couté la vie et par le ciel, j’ose espérer qu’il est auprès de notre Seigneur présentement, car c’était une bonne âme. »

Puis vint un sourire qui se glisse entre les lèvres de Ferdinand. « Merci infiniment, Dame Botherel. Je vais faire en sorte que ce bijou rejoigne sa consœur. Ainsi nous nous souviendrons tous de lui. »
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Dim 6 Juin - 15:10



Hell is
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Qu’il était étrange de présenter ses condoléances pour quelqu’un qu’elle entendait encore dans sa tête. Lorsque l’expression de Ferdinand passa de l’embarras à la douleur la plus vive, le cœur de Laurent comme celui de Béatrice se serrèrent à l’unisson.

Dis quelque chose — s’entendit-elle penser sans chercher à savoir quelle volonté muait ces palabres.

Sa main, qui s’était approchée par réflexe de son épaule, restait suspendue dans l’air. Laurent ? Près du Seigneur ? Si seulement c’était si simple ! Les doigts de la sorcière se réunirent dans un poing, avant qu’elle ne range celui-ci près de sa cuisse.

Ne dites pas ça. C’est parce qu’il cherchait à me protéger que...

Elle croisa les bras, mal à l’aise avec cette culpabilité qui prenait trop de place. Oh ? C’est un concours ? entendit-elle résonner dans son esprit, ce qui lui arracha un soupir désespéré. Difficile de s’apitoyer sur son sort avec quelqu’un qui partageait son mauvais goût des sarcasmes.

Elle pensa à sa myriade de questions : qui ça nous ? Laurent, après tout, n’était pas connu de l’église. Sa consœur ? À quelles occasions ces gourmettes étaient-elles distribuées ? Mais sa curiosité, si grande fut-elle, devait courber l’échine devant ce qui lui restait de délicatesse.

... Monsieur Ferdinand. Connaissez vous la nature de mon pouvoir ?

Elle enleva un gant puis l’autre, encore hésitante sur la meilleure façon de procéder. Peut-être qu’en lui prenant les mains... ? Ou devrait-elle simplement agir en messagère ? Si tu as un message à transmettre, Laurent, je pense que c’est le moment.
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Ven 11 Juin - 21:47


La gourmette désormais en sa possession, Ferdinand prit soin de la ranger dans une poche intérieure de son ensemble, pour la garder toute en sécurité désormais. Lorsque Béatrice commença sa phrase pour ne pas la finir, l’homme d’église préféra pourtant ne pas relever. Visiblement, Laurent avait laissé sa trace sur eux deux, d’une manière bien différente mais pourtant très présente.

Il s’attendait à devoir aller chercher le grain pour ensuite aller nourrir les volatiles mais Béatrice l’interpella sur un tout autre sujet. Son pouvoir.
Ferdinand senti sa gorge se serrer. Il n’avait jamais été très bon menteur, alors… « Euh… Je… » Hésitation. « Hm… »

Le soupir n’est pas là pour traduire un agacement mais plutôt une gêne. Les yeux de Ferdinand balayent l’obscurité alentours, comme s’il s’attendait à voir émerger une autre silhouette. Ou du moins, quelque chose.

Peut-être que… « Plus ou moins… » Une main sur la nuque pour essayer de dissimuler le mal-être qui l’habite. Ferdinand n’avait jamais été un leader. Ce ne serait certainement pas ce jour que les choses allaient changer à ce propos.

Béatrice Botherel
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Sam 12 Juin - 9:37



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Mais comment expliquer quelque chose qu’elle avait elle-même du mal à comprendre ? Si elle se montrait d’un calme surprenant à l’idée de ce petit passager, habituée par son pouvoir à posséder ce qui appartenait à un autre, elle devait bien avouer qu’une âme, c’était une première. L’espace d’un instant, elle eut même espoir que Ferdinand, sans doute plus haut placé qu’elle dans les rangs de l’Église, en sache un peu plus, mais son hésitation manifeste l’interloqua.

Monsieur Ferdinand ? Tout va bien ? lui demanda-t-elle en approchant la main de son bras avant de se raviser quand elle posa les yeux sur sa propre peau nue.

À force, ses gants étaient comme devenus une deuxième peau : elle s’était déjà endormi avec, par habitude comme par fatigue immense. Et son esprit, rodé à l’idée d’un incident malheureux, l’alertait de leur absence quand bien même c’était une décision délibérée de les retirer.

Elle se tourna et retourna vers les alentours, cherchant dans l’obscurité ce que le prêtre craignait de trouver tapi dans l’ombre. S’ils attendaient encore de la visite, elle préférait être au courant, d’autant plus qu’elle n’était elle-même pas très à l’aise avec ce petit manège : les initiatives personnelles plaisaient rarement à l’Église et sitôt qu’elle avait compris que Laurent n’en était pas connu, Béatrice avait préféré passer son nouvel habitant sous silence.

Si la question vous met mal à l’aise ... Elle le considéra, inquiète, avant de se décider à faire vite.

Arracher le pansement, percer l’abcès, désinfecter la plaie. Que tout ça ne soit pas à vain.

... Ce serait sans doute plus simple de vous montrer. Je ne comprends pas moi-même ce qu’il s’est passé à ce moment là, Monsieur Ferdinand, mais j’ai sans doute quelque message à vous transmettre.

Disant ceci, elle invita sa main contre la sienne.
Frère Ferdinand
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Sam 12 Juin - 15:43

Il n’était pas à l’aise, à l’extérieur. Surtout en obscurité. Là où de ses yeux d’humain il ne pouvait tout décrypter dans les champs de la nuit, tant de choses pouvaient lui porter préjudice. A lui comme à tant d’autres. Pourtant, cette soudaine proximité avec la jeune Botherel l’aidait à se concentrer sur quelque chose de plus ou moins concret. Ses lèvres devraient rester scellées mais peut-être que… Peut-être que son subconscient pourrait faire passer ses intentions ? Il devait y croire.

Non. Il voulait y croire.

Mais alors que sa paume et celle de la jeune fille se rencontrèrent, Frère Ferdinand se sentit brusquement harponné d’une douleur à la tête. « AAAH ! » fit-il avant de sombrer à genoux, devant la demoiselle dont il n’avait su se défaire de l’étreinte.

De son autre main, le religieux essaya tant bien que mal de contenir son mal, fermant les yeux comme si la concentration l’aiderait à appesantir une chape de calme sur le mal.

Et soudain, au milieu du chaos et du tumulte, une voix.

Laurent.


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Sam 12 Juin - 23:40



I tried for you and I
for too hard, for too long
Est-ce que cela fonctionnerait seulement ? Elle n’avait jamais utilisé son pouvoir dans ce sens — l’utiliser plutôt que le subir. L’idée de rester comme une idiote, la paume de Ferdinand contre la sienne, dans un silence de mort sans que rien ne se passe l’embarrassait terriblement.

Leurs peaux se frôlèrent, et cela suffit : elle se dédoubla pour voir cet autre, ce colocataire aux cheveux noirs avancer vers lui et se sentit plus seule encore que dans sa cellule. Partait-il pour ne plus revenir ? Et partait-il en paix ? Le sourire qui poussa sur ses lèvres, comme d’une fleur naissant à la fin de l’automne, dépérit vite.

Elle brûlait.

Elle...
Elle —
Elle ?

Elle brûlait.
Quel était son nom, déjà ?

Elle ne lâcha pas la main de Ferdinand quand bien même sa vision se brouilla avec la fumée. Ses yeux lui piquaient, se gorgeaient de larmes qui roulaient sur ses joues — elle entendit des cris et supplications qui ne lui appartenaient pas.

Si : tout était à elle.
Non : elle n’avait plus rien.

Où trouvait-elle la voix pour toute cette agonie, entre deux quintes de toux, les poumons chargés de brouillard sombre ?

En dessous d’elle, le bois craquait comme des os. Elle allait mourir ici. Et lorsqu’elle, dans un réflexe désespéré, fuit les flammes qui commençaient à grimper en foule en colère, chercha à les décourager d’un revers de main, elles restèrent à danser près d’elle.

Le monde avait un goût de verre en morceaux,
la sensation aussi.
Pourquoi ces mains ne voulaient pas bouger ? Elle tourna la tête. Où étaient-elles ?
Et pourquoi —
Pourquoi les clous, Seigneur ?

— Es-tu décidé à obéir maintenant ?

Un coup de vent fit lumière sur la croix, les clous, le bûcher, et eux, eux, eux, eux, eux —

(Une proposition qui épargnera vos frères et sœurs.)
(Ça en revenait toujours à eux, n’est-ce pas ?)

Lorsqu’elle tituba sur le sol, le visage noir de poussière, elle n’avait plus ses traits. Il lui sembla que ses mains sanguinolentes ne guériraient jamais — que lui non plus, d’ailleurs. Lui ? Non non, elle était — il... Ils...

— À partir d'aujourd'hui, tu seras Frère Ferdinand.

Un cri la sortit de ces souvenirs qui n’étaient pas siens comme siffle une bourrasque. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, ce fut pour pleurer la peine de 3 personnes : Celle de Béatrice, Ferdinand, et Laurent, débordant sur son seul visage. Elle tenait toujours sa main — même brûlée, même transpercée de clous, elle n’avait pas su la lâcher. Lorsqu’elle s’en rendit compte, elle s’en défit comme de braises chaudes.

Les braises —
Béatrice se tordit en une quinte de toux quand bien même ses poumons étaient vides, déchirée entre cette fumée fantôme et ces sanglots débordants. Le monde était rouge, puis bleu puis rouge — Laurent tantôt triste, tantôt colérique, comme elle l’était. Elle ferma les yeux : la nuit était paisible, épaisse comme de l’encre, et froide comme un pot en verre. Il n’y avait plus de flammes.

Sa respiration sifflait.
Elle se concentra sur le son jusqu’à s’apaiser, rodée par l’expérience, les missions où elle tenait la main d’amis qui dépérissaient, déchiquetés, coupés en deux : son sang coulait quand bien même elle était indemne à cette époque aussi.

Elle poussa un dernier soupir — si peu de temps avait passé, et pourtant elle se sentait vieillie de trente ans. D’un revers de main désinvolte, elle essuya les larmes chaudes qui coulaient encore, indifférente à une peine explorée mille fois.

Son regard tomba sur les mains du prêtre : les cicatrices jumelles qui les barraient l’une et l’autre. Elle secoua la tête, massant sa tempe pour alléger le mal de tête que —

Que Laurent lui donnait à taper du pieds dans son crâne.

Toujours là ?
Oui.

Elle essuya une autre larme.

Vous avez pu parler ?
Oui.
Tu as eu assez de temps, ça a été ?
Oui.
Tant mieux.

Elle se redressa non sans plainte, s’empressant de remettre son gant, avant de tendre la main à Ferdinand. Son geste était mal assuré : elle craignait qu’aussitôt qu’il prendrait celle-ci, elle retournerait à cette époque, son époque, où il s’apprêtait à brûler sur un bûcher, crucifié en piètre imitation du Seigneur. Son épiderme qui la picotait encore, et sa terreur, grand manteau de nuit, lui donnait beaucoup matière à réfléchir comme à détester, mais elle s’inquiétait avant tout pour le prêtre.

J’ai pu le remercier pour tout. D’avoir pris soin de moi, de m’avoir protégé, d’avoir veillé sur nous. Je me suis excusé d’être mort comme ça. J’aurais dû être plus fort...
Oh, Laurent...
C’est vous deux qui avait fait de la culpabilité une compétition. Je peux bien participer. Elle retint à soupir. Et je lui ai dit que même si je n’ai pas pu sauver pleins de gens comme j’aurais aimé le faire... Je t’ai sauvé toi et Constantin. Alors je crois que ça s’équilibre.

La main qu’elle tendait tressaillit. Fermant les yeux un instant, elle ravala son émotion, peine joie et colère mêlées : Ce n'était pas le moment pour ses propres larmes, pas celles du présent.

Est-ce que ça va, Monsieur Ferdinand ? Je crois comprendre que le message a été transmis.
Constantin de St Hilaire
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Dim 13 Juin - 2:17
If Eve ain't in your garden, you know that you can


Parfaitement absorbé par les fourmillements dans ses doigts provoqués par la température glacée de l'eau ainsi que les bulles épaisses de savon dans sa bassine, Constantin avait enfin trouvé son moment de répit. Son repos résidait effectivement dans le vigoureux frottement de sa vaisselle et l'impitoyable éradication de tâches de graisse ou de sauce. Mais était-ce le zèle ou la surprise d'entendre un cri en provenance du jardin qui lui fit éclater l'assiette qu'il avait entre les mains, créant au passage des trainées rouges sur ses doigts désormais fraichement entaillés par la porcelaine. Le prêtre tourna la tête vers la fenêtre, guettant le rire de Béatrice. Ce devaient être les poules oui. C'était Sainte Odette qui faisait des siennes et voilà tout.
Mais pas de rire, pas même de chuchotements. Le silence simplement. Un silence de mort. Et avec lui ce mauvais pressentiment que quelque chose de gravissime venait de se produire.

Abandonnant dès lors sa vaisselle, les mains encore couvertes de sang et de savon, Constantin se rua à l'extérieur pour trouver son assistante et son invité tout deux à genoux dans la terre :

▬ Mais je vous avais prévenu pourtant que Sainte Odette était... L'absence de gloussements furieux le fit s'interrompre. Aucune volaille à l'horizon. C'était donc autre chose. Et certainement pas une prière improvisée, leurs deux visages affichant l'expression même de la douleur tandis qu'ils tremblaient. Mais qu'est-ce que... vous avez fait tout les deux ? Avait-il furieusement envie de dire parce qu'il les avait laissés dix minutes, dix minutes ensembles avec pour simple mission de nourrir le poulailler. Comment pouvait-on échouer à une tâche si simple ?
Toutefois le lamentable état du duo le retenait d'enfoncer le clou d'un reproche mal placé. Au contraire, il pâlit à son tour comme lui-même atteint d'un mal invisible à la pensée qu'ils venaient peut-être d'être embusqués par une créature.

▬ Qu'est... qu'est-ce qu'il vient de se passer ? S'enquit-il en frottant ses mains sur son tablier avant d'aider Mademoiselle Botherel à relever Frère Ferdinand, l'invitant à s'appuyer sur lui si le besoin s'en faisait ressentir. Tant pis pour les poules, rentrez vous asseoir si vous n'êtes pas bien. Et si monstre il y avait, ils seraient définitivement plus en sécurité à l'intérieur. Et puis la tarte va refroidir. Ajouta-t-il dans une tentative risquée d'alléger l'atmosphère d'un trait d'humour.

Si c'était Constantin qui s'occupait désormais de raviver l'ambiance c'était vraiment qu'ils s'étaient retrouvés par on sait quel malheur au fond du trou.




Frère Ferdinand
HUMAIN - PEUPLE

inventaire

Inventaire : Un sceptre.
Espèce : Humain Sorcier (PNJ)
Emploi : Pour l'Eglise Souterraine
Situation maritale : Dévoué au Seigneur
Pièces : 2558

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Frère Ferdinand
Inventaire : Un sceptre.
Espèce : Humain Sorcier (PNJ)
Emploi : Pour l'Eglise Souterraine
Situation maritale : Dévoué au Seigneur
Pièces : 2558
Lun 14 Juin - 19:53
Il ne comprit même pas immédiatement qu’on l’aidait à se relever, qu’on l’interpellait –peut –être – dans l’espoir d’une réponse, d’un signe de vie de sa part. Non, il ne voyait tout simplement plus rien.

Dans sa détresse, pourtant, dans toute cette lumière trop puissante barra une ligne obscure, laquelle se mua rapidement en une silhouette. Et pas n’importe quelle silhouette. Celle-ci, il l’a bien connu. Et il n’avait cru ne jamais pouvoir la revoir.

« Laurent… »

Combien de temps ont-ils parlé ? Frère Ferdinand n’aurait su le dire. Il se souvient juste de l’étreinte qu’il a voulu donner à Laurent, des mots du garçon dont il tâcha de se persuader. Une âme en plus dans la psyché de Béatrice ? Comment est-ce possible ?

S’il sentit un froid lui parcourir le corps, le glaçant sur place, il parvint alors à ouvrir les yeux sur la réalité. Ses yeux, humides, ne versaient pourtant pas de larmes sur ses joues. Tout était contenu. Au bord de l’explosion, mais contenu tout de même.

C’est son souffle qui était perturbé le plus, entre deux respirations. Posant ses mains sur la table où il avait pris son repas aux côtés de Constantin et de Béatrice, Frère Ferdinand sentait qu’il fallait qu’il parte. Il n’avait que trop endommagé le quotidien aussi paisible que possible de ces deux âmes. Autant éviter davantage de souffrance inutile pour ce soir.

« Je vais me retirer. Navré pour le dessert mais… » Il aurait bien voulu se justifier, mais rien ne semblait adéquat. « Je dirais à mes supérieurs que tout se passe bien chez vous, soyez sans crainte à ce sujet. »

Reprenant ses affaires, il leur laissa cependant la brioche. Son regard coula vers Béatrice. « Je vous laisse partager avec lui, il adorait ça, chez nous. » Un sourire lunaire mais bordé de sincérité pour habiller ses lèvres et l’extérieur l’accaparait déjà. Il avait l’impression de partir comme un voleur – encore -, mais il y avait eu trop de choses, trop de…

« AAAAAH ! »

Il sursauta après avoir fait quelques pas dans la nuit, une personne lui ayant attrapé le bras subitement. Heureusement pour son cœur, l’identité fut rapidement découverte et Frère Ferdinand se calma. « Merill ! Bonté divine, tu as failli me faire faire une crise cardiaque ! »
« Eh, j’ai essayé de t’interpeller de loin mais tu semblais plongé dans tes pensées. »
« Ah… Désolé. »
« Je suis restée dans le coin toute la soirée, je n’ai vu personne de suspect, rassures-toi. Je te l’aurais fait savoir, sinon. »
« Ah oui ? »

C’était donc sa présence à elle qu’il avait senti ?

« Oui, ils doivent être occupés ailleurs, tant mieux. »

Frère Ferdinand tourna alors la tête en direction de la ruelle qu’il venait de quitter. « J’aurais peut-être dû… »
« Dû quoi ? »
« Rien. Ne t’en fais pas, je t’en dirais plus quand nous serons rentrés. Viens, je n’aime pas rester dans le noir. »

Attrapant la main de Merill, le religieux reprit sa marche rapide et ensemble, ils disparurent dans la nuit.
Béatrice Botherel
HUMAIN - PEUPLE

inventaire

Inventaire : — Un pendentif doré en forme de soleil et une chaine de la même teinte
— Une broche offerte par une vieille amie il y a longtemps
— Une épée d'élite
— Une dague classique
— Coupon de mission x1
Espèce : Humaine.
Emploi : Au service du Grand Cardinal.
Pièces : 5266

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Béatrice Botherel
Inventaire : — Un pendentif doré en forme de soleil et une chaine de la même teinte
— Une broche offerte par une vieille amie il y a longtemps
— Une épée d'élite
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Espèce : Humaine.
Emploi : Au service du Grand Cardinal.
Pièces : 5266
Mer 16 Juin - 11:00



I tried for you and I
for too hard, for too long
Béatrice avait bien envie de rajouter des excuses, mais elle avait l’impression que depuis quelques jours, elle avait passé son temps à en présenter : et si elle pensait chacune d’entre elles, la sorcière avait le sentiment étrange que leurs valeur diminuait avec leur multiplicité.

La voix de Constantin la tira de ses pensées qui débordaient encore : elle s’empressa d’essuyer les fantômes de ses larmes pour ne pas qu’il s’inquiète et tira Ferdinand pour le hisser debout. Tous se suivirent jusqu’à l’intérieur sous le ton maladroit d’une blague de Constantin, qui cherchait tant bien que mal à détendre une atmosphère déjà pénible avant même que le prêtre ne pose un pied chez eux...

Une question flottait encore dans l’air : Qu’est-ce qu’il vient de se passer ? Béatrice détenait la réponse, sans doute, à défaut de la comprendre. Elle n’était pas certaine de pouvoir l’expliquer, déjà qu’elle avait la certitude que si son ami hochait si vivement la tête lorsqu’elle détaillait les histoires de ce monde , c’était parce qu’il voulait s’en débarrasser le plus vite possible, plutôt que par un quelconque intérêt.

Laurent resta silencieux le reste de l’entretien alors même que Frère Ferdinand se retira, alors même qu’il évoqua son bon goût pour la brioche. Elle supposait que tout le monde ici aurait besoin de temps, et si elle esquissa un mouvement pour arrêter le religieux, elle s’arrêta aussitôt. Les yeux encore rougies, elle eut un sourire triste lorsqu’il évoqua ses supérieurs — tout ne se passait pas bien, non, mais ils s’accrochaient. Sa véritable inquiétude, c’était qu’il parle des derniers développement confus de son pouvoir : elle préférait en saisir toute la finalité avant que l’Église souterraine ne l’utilise pour ses propres desseins.

Je... Je comprends. Elle songea à lui dire une bonne soirée mais la chose lui parut très bête. Je vous souhaite beaucoup de courage, Frère Ferdinand.

Et il partit.

Pour autant, sitôt qu’il ouvrit la porte, le jaune embarrassé de la pièce n’en coula pas en grandes vagues, mais resta flotter tout à l’intérieur. Béatrice s’aéra le col avec un soupir, mal à l’aise : Constantin aurait sûrement son lot de question. Considérant celui-ci un instant, elle capitula avec un :

Je vais chercher la tarte, disparaissant dans la cuisine avant de placer celle-ci et deux assiettes sur la nappe.

Par moment, elle reniflait encore mais avait abandonné toute prétention à tromper la vigilance du Cardinal. Après un long moment de silence à découper brioche et tarte aux pommes comme si c’était vraiment ce qui importait ici, elle finit par admettre :

L’un des aspects de mon pouvoir... Est qu’il m’arrive de retenir certaines... Parties des gens avec qui je résonne. Si quelqu’un a très envie de ratatouille, je pourrais en avoir très envie aussi, même lorsqu’il ne sera plus dans les parages. Et si je me concentre longtemps sur cette personne, monsieur Constantin, qui sait — ça pourrait devenir l’un de mes plats préférés alors même que ça m'était indifférent la veille.

Elle prit, pour sa part, une part de brioches.

Je ne vais pas vous cacher que j’évite de trop me pencher sur la question. L’idée que des parties de moi me vienne de quelqu’un d’autre... Eh bien, c’est parfois un peu effrayant. Quoique je suppose que tout nous vient toujours des autres... En-Enfin bref. Le fait est, lorsque Laurent — dont je vous avais un peu parlé — est mort à Évreux, il s’est passé quelque chose avec ça. Mon pouvoir.

Elle tomba dans un silence qui lui parut une éternité mais resta bien incapable d’en juger la durée véritable.

Et euh... Je crois que son âme n’est pas montée au ciel, dit-elle en pointant un doigt vers le haut, mais jusqu’à moi, conclut-elle en pointant son cœur du même mouvement. Laurent et Frère Ferdinand se connaissaient, monsieur Constantin. Il se connaissait bien. Je lui ai touché la main dans les jardins dans l’espoir que cela suffise à transmettre un message entre eux... J’avoue que je ne m’attendais pas à recevoir, de mon côté, un souvenir (elle leva presque les yeux au ciel devant les caprices de son don) mais passons. Vous pouvez comprendre pourquoi monsieur Ferdinand a soudain eu besoin d’un peu de temps tout seul.
Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

inventaire

Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3813
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine

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Constantin de St Hilaire
Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3813
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine
Ven 18 Juin - 23:57
If Eve ain't in your garden, you know that you can


Ce fut alors qu'il ramenait Frère Ferdinand à l'intérieur que le nom de Laurent s'échappa de ses lèvres et déclencha chez l'évêque un long frisson. Voilà qui n'annonçait rien de bon et soudainement il eut sa petite idée du genre de conversation que lui et Mademoiselle Béatrice venaient d'avoir. Rien de bon vraiment.
À un tel point que leur invité à peine remis sur pied fila sans lui laisser le temps de le retenir, ni même de le saluer. Constantin le regarda s'éclipser, bouche bée, songea un moment à le courser (ou du moins à demander à Béatrice de le courser) pour au moins lui faire porter une parte de tarte pour la route puis renonça en poussant un long soupir fatigué. Quand bien même on venait de lui assurer le contraire, Frère Ferdinand n'allait-il pas écrire quelque chose de déplaisant à leur sujet ? Après tout le duo avait réussi à le faire fuir avant le dessert.

▬ Quel désastre... Souffla-t-il alors que la Mademoiselle filait s'en prendre à la tarte. Avait-elle réellement encore faim après ce qu'il venait de se passer ? Lui s'était levé pour se rincer les mains et revenir à sa vaisselle. Il la laissa donc seule à table, la regardant derrière sa bassine avec un air aussi accusateur qu'inquiet jusqu'à ce qu'elle ne se mette à parler toute seule entre deux bulles de savon et tintements de verre.

Et au fil du flot d'explications, l'air de Constantin s'assombrit. En particulier sur la fin.
Qu'est-ce que c'était donc que ces bêtises encore ?
Mademoiselle tenait tant que ça à s'attirer les foudres du Ciel ?

▬ Vous blasphémez Mademoiselle. Fut sa première réponse. Il avait parlé lentement et avec gravité, soudainement plus sérieux qu'inquiet. Presque en colère. Contre quoi et contre qui exactement, il n'en était pas certain. Ce qu'il savait c'est qu'on venait de lui cracher un tel flot de balivernes qu'il se refusait à les entendre. Comment ça son âme n'est pas montée au ciel ? Lorsque Dieu nous appelle à lui nous allons à lui ou nous sommes condamnés à aller aux Enfers et un point c'est tout. Une âme ça ne s'éclate pas comme une assiette dont vous auriez décidé de garder quelques morceaux avec vous pour les ressortir quand bon vous semble. C'est tout bonnement ridicule. Et d'ailleurs c'était avec beaucoup de zèle qu'il s'était mis à astiquer ses assiettes. Ne refaites plus jamais ça. Sur Terre, les morts doivent rester dans leurs tombes et nos mémoires pas... pas chez vous. C'est... Il allait dire sorcellerie et s'était mordu l'intérieur des joues pour retenir ce maudit mot. C'est sacrilège. Il n'y avait ainsi rien de surprenant à ce qu'horrifié Frère Ferdinand ait battu en retraite. Pauvre Frère Ferdinand, profaner l'esprit de Laurent à ce point-là. Vous pensiez vraiment que c'était une bonne idée ?

Il était maintenant quasiment certain que son rapport à leurs supérieurs serait teinté de reproches mais ce n'était plus le cadet de ses soucis. Apprendre que Mademoiselle arborait des morceaux des défunts sur elle et se permettait de les faire ressurgir à tout va au premier toucher mais quelle diablerie !
Tout ceci lui donnait mal à la tête. Et puisqu'il avait triomphé des couverts sales, il commença à ramasser les morceaux de la gamelle qu'il avait malencontreusement fait tomber et les disposa sur la table en prenant une grande inspiration pour conserver son calme.

▬ Ne refaites plus jamais ça Mademoiselle. Répéta-t-il sans se rendre compte que de la lumière émanait de ses mains. Je vais me coucher, je vous laisse ranger le reste. Gardons de la tarte pour la fille et les petits-enfants d'Alfred, ils seront enchantés. Que ce détestable dîner puisse au moins faire quelques heureux !

Et sans attendre de réponse il monta s'enfermer dans sa chambre contrarié et terriblement chamboulé d'avoir compris l'écoeurante étendue des pouvoirs de son assistante qui sans s'en rendre compte crachait sur tous les enseignements de la Bible.
En attendant, l'assiette qu'il avait brisé plus tôt trônait désormais entière sur la table. Comme neuve. Pas une fissure à sa surface.




Béatrice Botherel
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Béatrice Botherel
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Sam 31 Juil - 9:45



I tried for you and I
for too hard, for too long
Un désastre ? C’était peu dire ! Mais au moins ce monsieur Ferdinand ne semblait pas si investi que ça dans leur déchéance à tout les deux. Ils avaient difficilement appris à le connaître autour du repas, mais il était apparu en homme maladroit plutôt que méchant... Et peut-être bien que c’était encore la conscience de Laurent qui l’attendrissait à son passage.

Béatrice se massa la tempe. Elle était certaine que cette entrevue suffirait à ce qu’il parte : les derniers mots avaient été transmis, ils pouvaient s’envoler en paix rejoindre le seigneur, mais elle sentait encore sa présence derrière ses paupières, ses yeux, son être tout entier. Le silence rejoint comme une vague la fin de ses explications improvisées — elle-même, après tout, ne comprenait jamais tout à fait ce qu’il se déroulait avec son pouvoir, le pourquoi et le comment — mais un coup d’œil dans la direction de Constantin fit se drainer toutes les couleurs de son visage.

Ce n’était pas la déception d’une soirée catastrophique qui régnait en maîtresse sur ses traits, ou même l’incrédulité face au flot de raisonnement dont elle l’avait noyé. Lorsqu’il ouvrit finalement la bouche, Béatrice réalisa qu’elle aurait préféré qu’il ne la croit pas.

Non, je, je me suis mal exprimée.

Comme une enfant qui essayait de ravaler les paroles qui avaient contrarié son père.

Mais avait-elle si tort que ça ? L’erreur, tout au plus, était de dire que son âme était en morceau. Mais Laurent, qui regardait la scène d’un air un peu désolé, quand bien même il était invisible, elle le savait, le sentait — était bel et bien avec eux.

Elle serra les poings, mauvaise, lorsque le Grand Cardinal lui intima de ne plus jamais répéter son geste.

Quoi ? Parce que vous croyez que c’est volontaire ?

Le rouge lui montait aux joues, et pas d’embarras, cette-fois-ci.

Qu’il en relève de mon petit plaisir d’avoir une voix dans ma tête pour juger de tout mes faits et gestes ? Je vous remercie bien Monsieur Constantin, mais l’église souterraine s'en charge déjà très bien. Et puis je vous rassure : Laurent n’est pas totalement humain, alors les enfers... Il faut croire que la miséricorde de Dieu trouvent ses limites bien vite, quand bien même il a sauvé la vie d’un de ses plus grands serviteurs au péril de la sienne.

C’était toutes ses frustrations des derniers jours qui remontaient à la surface, et pour quelle mélange ! Elle voulut rajouter autre chose quand ses yeux se posèrent sur la lueur qui échappait des mains du prêtre. Sa colère se vida comme un abcès crevé ne laissant qu’une cicatrice de plus quelque part à la surface de son âme alors qu’elle se rappelait que Constantin était encore plus novice qu’elle ses affaires là.

De toute façon, il partit. Laissée à table en compagnie d’un fantôme démoniaque et d’une soucoupe magique, Béatrice poussa un soupir qui lui parut éternité avant d’abandonner toute prétention de courage et se prendre la tête entre les mains.

On verra tout ça demain, se surprit-elle à penser avec un calme qui ne lui appartenait pas. Comme si elle serait capable de dormir tandis que tout ça lui restait dans le crâne... Elle resta ainsi une, deux, trois minutes, avant qu’elles ne s’égrainent dans un petit tas de dizaine, puis rejoint sa chambre. Et toi alors, Laurent, pensa-t-elle cette fois de sa propre volonté tandis qu’elle se glissait sous ses couvertures. S’il y a bien un moyen de te faire monter au ciel... Est-ce que tu le connais ?


Fin du RP.
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