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Dim 17 Oct - 22:03
Dîner aux chandelles
De leurs retrouvailles, il se souvenait de tout. Son esprit avait fait le choix de ne pas omettre le moindre détail de cette soirée. Et alors qu’il pensait que cela l’agacerait profondément qu’un fantôme du passé soit revenu dans sa vie, bien au contraire, l’idée n’était pas déplaisante puisqu’il s’agissait d’Iso. Enfin, du Prince Isandro d’Espagne. Depuis qu’il s’était invité chez lui, Laurent se manifestait davantage, bien que Guillaume désire plus que tout le brider. Il ne pouvait décemment pas perdre le contrôle face à lui, à cause d’un simple homme étranger. Pourtant, les nuits où il rêvait et s’en souvenait, bien souvent il voyait le teint hâlé de l’espagnol, son sourire plein de chaleur et ses yeux remplis de désirs. Il se réveillait souvent halenant, le corps en sueur, se détestant de subir ce Laurent qu’il avait créé de toute pièce et qui avait su plaire au Prince. Et quand bien même son retour dans sa vie était source d’angoisses et de souffrances, une part de lui répétait inlassablement dans son esprit ce qu’il était pour lui selon ses dires : un allié.

Le Duc était apparu bien trop faible à son goût, il fallait se rattraper, dominer le Prince, lui rappeler qui il était devenu et qui il n’était plus. Alors, aussi surprenant que cela puisse paraître, il fit un pas vers lui en lui envoyant une invitation, pour un dîner dans ses appartements parisiens. Il savait qu’il resterait un certain temps à la cour, après le bal d’Augustine, histoire de se remettre de ses émotions avant de retourner se cacher dans ses terres de Bourgogne. Et quelles émotions ! Sa main à couper que le Prince voudrait d’ailleurs qu’il lui parle en long en large et en travers de cet événement qu’il avait raté. Voilà donc une bonne occasion de l’inviter, dans les règles de l’art, plutôt que de le voir débarquer au moment le moins propice, sous prétexte qu’il est un invité royal de la France et qu’il mérite les meilleurs égards. Et puis, étrangement, écrire cette missive à son adresse ne lui parut pas aussi éprouvant que toutes les autres lettres qu’il écrivait quotidiennement… Satané Laurent, beaucoup trop présent !

C’était le fameux soir. A dix-neuf heure précise, l’Espagne envahirait la Bourgogne. Cette dernière s’était préparée à la guerre. Rizo n’avait rien oublié de leurs échanges, le soir des retrouvailles. Il savait comment charmer « son allié ». Alors ses instructions avaient été nombreuses et particulières. Néanmoins, plus rien ne pouvait surprendre ses serviteurs, habitués à ses coups d’éclats comme à ses longs moments de solitude, à ne pas vouloir être dérangé sous aucun prétexte. Ainsi, lorsqu’il leur demanda de créer un chemin à l’aide d’un luxueux tapis rouge qui mènerait jusqu’à leur table pour le dîner, personne ne crut à une blague. Ils accueillaient un Prince qui avait mis le doigt sur l’hospitalité douteuse du Duc… Ce dernier s’était senti vexé, quand bien même il se réconfortait en se répétant que l’espagnol s’était invité chez lui sans le prévenir et qu’il était épuisé… Tout comme ce soir. Le bal d’Augustine l’avait vampirisé, entre les poules qui caquetaient, la présence de Titi, la danse catastrophique avec Sa Majesté, la stupidité de sa nouvelle voisine ottomane, la nouvelle de l’ouverture des frontières à la Suède… La crise de nerfs n’était pas très loin !

Jusqu’au dernier moment, il était resté assoupi dans son bain, dans l’espoir de retrouver des forces. Il se sentait encore plus groggy, ce qui n’arrangea pas ses affaires. Avec lenteur, mais beaucoup de soin, il s’était vêtu et coiffé. Ses boucles étaient particulièrement jolies ce soir et il les regarda presque avec regret. Sans doute, elles donneront envie à Isandro de les tripoter. Si l’espagnol en avait envie, il ne se priverait pas pour le faire. Cette idée fit rire Laurent mais agaça profondément Guillaume, qui soupira et quitta sa chambre, dans l’attente de son invité. Il vérifia avec ses domestiques que le vin coulerait à flot, à la demande du Prince, que les mets seraient exquis et une représentation parfaite de ce que l’on fait de mieux en Bourgogne et puis… Il n’avait pas oublié les fameuses pâtisseries qui lui feraient plaisir. Un frisson le parcouru. Ce n’était pas simplement Laurent qui avait parlé dans son esprit, mais Guillaume, en chœur. Vite, vite, il fallait songer à autre chose !

- N’oubliez pas d’inviter le Chevalier d’Almendra à souper dans le petit salon. Hors de question qu’il attende de nouveau Son Altesse dans les rues de Paris.

Ce n’était que la troisième fois qu’il répétait cet ordre, mais inlassablement les serviteurs hochèrent la tête, signe qu’ils avaient compris. Un dernier regard dans le miroir pour arranger ses cheveux et l’on annonça l’arrivée du Prince. Ce dernier fut mené jusqu’à la pièce où ils passeraient la soirée en tête-à-tête, comme deux alliés, comme deux amis. Quel effet ferait le tapis rouge sous ses pieds, cette belle attention rien que vous lui ?

- Votre Altesse, merci d’avoir accepté mon invitation. L’accueillit le Duc, avant de claquer des doigts pour que l’on débarrasse le Prince de tout ce dont il n’aurait pas besoin pour dîner.
Isandro d'Espagne
HUMAIN - PRINCE

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Inventaire : Ceci est votre inventaire. Un objet autorisé pour le début de l'aventure.
Situation maritale : Fiançailles en pourparler
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Pièces : 2238
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Isandro d'Espagne
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Lun 18 Oct - 0:22
Le retour depuis le duché de Septimanie s’est fait sans encombre, Isandro laissant le soin à l’un des officiels accompagnant le convoi d’écrire une missive au Ministre Perez pour lui faire un compte-rendu de la situation. Après quelques questions posées au Prince, celui-ci a dû apposer quelques phrases encourageantes, Isandro trouvant Agnès de Saint-Louis « agréable ». Le fond de sa pensée il s’abstient bien de la dire et apprécie avoir pu échanger véritablement seul à seul avec la concernée. C’est lorsque les regards ne sont pas pesants que les gens se dévoilent le plus et ce qu’il a vu lui plaît. Originale, elle n’a pas hésité à faire la conversation et a fait preuve de plusieurs traits d’esprit. S’il doit l’épouser il ose croire qu’il ne s’ennuiera pas à ses côtés.

Dès qu’il est revenu à la capitale, toutefois, ces pensées ont été reléguées dans un coin. Ce petit espace dans son cerveau occupé par tout ce qui est « nécessaire », « attendu », « obligatoire ». La partie d’Isandro d’Espagne en représentation, bon fils de son père, prince en mission sur le territoire français. Une facette qu’il sait jouer quand il le doit. En attendant de plus amples nouvelles à ce sujet (ce qui ne saurait tarder de ce qu’il a compris), il compte bien profiter de ce que Paris a à lui offrir et des salons de la Cour. S’il n’y est pas toujours bienvenu il ne se laisse aucunement intimider et aime voir la tête de certains se crisper à son arrivée quand d’autres le dévisagent avec une curiosité avide. Il s’en amuse et regrette vraiment ne pas pouvoir gérer son emploi du temps comme il l’entend ! Si cela ne tenait qu’à lui il aurait décalé sa venue en Septimanie pour participer à ce fameux bal d’Augustine dont il a beaucoup entendu parler ces dernières semaines. S’il n’avait pas eu à rencontrer sa promise, sachez bien qu’il y serait allé, brillant et charmant comme jamais !

A peu de chose près cela n’a guère été possible et il est revenu sur Paris trois jours après le fameux bal. De ce qu’on lui a dit, la duchesse de Châtillon fait figure d’originale à la Cour de France avec sa soirée ouverte à tous, sans distinction de naissance. Une curiosité à laquelle il aurait tant aimé participer… En attendant, il a eu de quoi se consoler. Quelques heures après son retour dans son logement gracieusement prêté par la couronne (qui ne se verrait pas d’offenser un prince d’Espagne), un serviteur lui a confié une missive. Le simple sceau a suffi à lui redonner du baume au cœur : le Duc de Bourgogne !

Ainsi, Guillaume s’est langui de lui ? Le souvenir de leur précédent échange lui revient sans mal en mémoire et c’est avec un large sourire sur les lèvres qu’Isandro s’est appliqué à lire le contenu de la missive. Une invitation. Une invitation en bon et due forme, à venir diner dans ses appartements. La perspective provoque un fourmillement d’excitation chez le prince. Cet homme est de ceux dont il refuserait d’être séparé à nouveau (même si la décision ne lui appartient pas, il le sait bien). Déjà, des pensées plus ou moins chastes traversent son esprit et il secoue la tête pour les chasser au mieux. A la tournure de la missive, le duc l’invite de manière officielle. A-t-il quelque chose derrière la tête ? La curiosité et l’impatience du prince vont l’occuper les quelques jours le séparant du dîner en question. Il les occupe en entrevues avec des représentants de la couronne pour des questions de transports de marchandises et des accords portuaires. Rien de bien drôle. Heureusement le jour en question arrive assez vite, de même que les produits qu’il a fait venir depuis la Bretagne où de nombreux marchands espagnols sont affrétés.

C’est vêtu comme un Prince – c’est le cas de le dire – qu’il chevauche au côté du Chevalier d’Almendra jusqu’au bâtiment occupé par le Duc. Un moyen de transport risqué, seulement Isandro n’est pas connu pour son goût des carrosses. S’il peut chevaucher, il ne s’en prive pas. C’est d’ailleurs nettement plus rapide ainsi pour arriver bâtiment du Ruban saphir, où résident bien d’autres nobles. Vu l’heure son arrivée est nettement moins discrète que la précédente mais il s’en moque. Il est l’allié du Duc de Bourgogne, que cela soit su ou non, que cela plaise ou non.

Une fois le pied à terre, le Chevalier ouvre les sacoches en cuir accrochées à sa monture et récupère un panier et une bouteille. Puis les chevaux sont amenés par deux jeunes garçons aux étables. Face à la grande porte donnant sur un vaste hall Isandro a un temps d’arrêt et lève la tête. Guillaume réside au dernier étage de ce bâtiment tout en architecture à la française. Un sourire s’installe sur son visage tandis que ses yeux restent rivés sur l’imposante façade.

« Su Alteza, va a llegar tarde ...
- Es porque no esperaba que me invitara tan rápido.
- Siempre haces una fuerte impresión, mi príncipe.
- ¡Adulador! Pero tienes razón, Diego, no hagas esperar a nuestro anfitrión. » (1)

Ils arrivent assez rapidement jusqu’à la porte des appartements du Duc et des serviteurs les accueillent à toute hâte. Cette fois, Isandro comprend bien vite qu’on est loin de la visite à l’improviste de la dernière fois. Tandis qu’il s’avance dans la pièce son regard est rapidement attiré par un tapis rouge et luxueux au sol. Cette vision le fait sourire alors qu’il capte l’échange entre une jeune femme penaude et son chevalier.

« Messire le Chevalier, son Éminence le Duc a tenu à ce que vous puissiez dîner et demeurer au salon tout le temps qu’il faudra. »

L’homme de confiance d’Isandro a une hésitation mais le prince acquiesce d’un signe de la tête, appréciant l’intention envers son chevalier. Un autre serviteur s’avance pour récupérer les objets que détient Diego, celui-ci les lui cède tout en précisant, dans un français nettement moins clair que celui d’Isandro : « Faites très atención. »

Finalement, le prince est invité à suivre le tapis rouge jusqu’à la pièce où aura lieu le repas. Cheminant à grandes enjambées, Isandro ne peut nier que ce cérémonial lui plaît, par le simple fait qu’il a été demandé par Laur-Guillaume. Sa cape rouge foncé claque sur ses talons tandis qu’il marche et assez rapidement il arrive devant une salle dont les portes s’ouvrent à son approche. Au lieu des deux battants : Guillaume. Plus beau que jamais il l’attend et le salue finalement, avec élégance.

« Monsieur le Duc. Comment aurais-je pu refuser ? » Très naturellement sa voix reprend l’intonation toute particulière qu’il a auprès de cet homme tandis que ses yeux glisses sur les boucles blondes qui encadrent joyeusement son visage.

Aidé par un serviteur Isandro défait sa cape et laisse apercevoir sa tenue. Il l’a choisi avec soin. Un long gilet aux motifs floraux brodés d’or et une chemise blanche en satin aux grandes manches bouffantes. Il s’y sent bien et élégant à la fois. Tout ce qu’il lui faut en présence de Guillaume de Bourgogne. Il voit alors un serviteur qui pose sur la table les deux présents qu’il a apporté et fait remarquer : « Un assortiment d’oranges et melons d’Espagne. Des fruits gorgés de soleil et de saveurs, tu m’en diras des nouvelles. » Le tutoiement prend naturellement place quand il s’agit de parler à Rizo.

Il s’approche ensuite de la bouteille sombre qui ne paie pas de mine, de prime abord : « Si cela n’a pas changé, je sais que tu préfèreras ceci aux meilleurs vins d’Espagne. C’est un jus de raisin de Valencia. »


début août 1590


(1) « Votre Altesse, vous allez être en retard...
- C'est que je ne m'attendais pas à ce qu'il m'invite si vite.
- Vous faites toujours forte impression, mon prince.
- Flatteur ! Mais tu as raison, Diego, ne faisons pas attendre notre hôte.
»

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Lun 18 Oct - 22:34
Dîner aux chandelles
Il ne ressentit pas l’envie de lui faire l’affront d’être lui-même et donc désagréable, à faire la liste de toutes les excuses qu’il aurait pu trouver pour ne pas venir ce soir, mais se pointer un autre à l’improviste. A la place, il détailla du regard la tenue du Prince. Élégant, avec des touches de soleil sur son gilet et des tissus nobles. En comparaison, comme à son habitude, Guillaume paraissait bien sérieux et dans la retenue, vêtu de sombre et de lacet, couvrant parfaitement son corps. Peut-être aurait-il dû faire des efforts en présence de « son allié », mais justement, il craignait qu’un coude dévoilé serait un encouragement à toutes les débauches possibles et imaginables de la part de l’espagnol.

L’un de ses serviteurs posa sous ses yeux des présents du Prince qui les lui présenta aussitôt, profitant de l’occasion pour déjà mettre un terme aux mondanités et le tutoyer. Bien que certains de ses domestiques pouvaient l’entendre parler, le Duc ne s’en formalisa pas. Il savait fort bien qu’ils mettraient cela sur le dos de pratiques étrangères, du sang chaleureux des méditerranéens et tout ce genre de clichés qui arrangeaient fort bien le blond. Il regarda avec envie les fruits. Le Prince devait se souvenir de l’appétit de moineau de son Rizo, préférant picorer des fruits et légumes, plutôt que se goinfrer de barbaque en sauce. Le geste était attentionné. Néanmoins, ce qui lui provoqua une petite sensation de plaisir, c’était bien le fait que dans cette bouteille ne se trouvait pas la moindre trace d’alcool.

- Alors tu t’en souviens…

Son regard s’était perdu dans le vide, tandis qu’avec lenteur, sa main rejoignit la poche de son pantalon. Il y trouva l’objet qu’il avait délibérément placé ici, en s’habillant, songeant à le sortir plus tard pour le montrer à Isandro. Mais ce n’était pas le moment qu’il avait imaginé, alors il le laissa à sa place, pour plus tard.

- Merci pour ces présents, je note qu’ils sont personnalisés.

Quelques instants simplement, il accrocha ses prunelles à celles de l’espagnol, laissant les mots en suspend faire leur travail dans son esprit. Et puis il brisa ce lien et avec un visage plus détendu, presque amical, il se tourna vers les deux jeunes domestiques qui attendaient un signe de leur Duc.

- Nous ferons honneur aux présents de Son Altesse ce soir. Préparez les fruits pour le dessert, quant à la bouteille, laissez-la à table.

L’un était en train de ramasser les fruits pour les mener en cuisine, tandis que l’autre servait au Prince un vin tout droit venu des terres bourguignonnes, avant de déboucher la bouteille offerte ce soir pour son Duc. Durant ce temps, ce dernier invita d’un geste de la main l’espagnol à prendre place, juste en face de lui.

- Assieds-toi, je t’en prie. Dit-il de manière neutre, ce qui était presque amical de sa part, surtout si l’on considérait l’abandon total des vouvoiements lorsqu’il lui parlait directement. Même avec son faussaire préféré, il n’allait pas jusqu’à souiller sa langue en le tutoyant…

Puisqu’il lui avait des remarques piquantes sur sa manière de le recevoir, il attendit que le fessier du Prince soit sur sa chaise pour que lui-même s’asseye. Guillaume regardait sa coupe se remplir et il indiqua au serviteur de ne revenir que pour le plat, qui nécessitait un service, contrairement aux entrées simples à picorer, pour qu’ils puissent converser sans être interrompus. Le jeune homme rejoignit son acolyte en cuisine et le Duc s’empara de son verre, qu’il leva en direction du Prince.

- A ta santé, Prince Isandro.

Et en même temps que lui, il trempa ses lèvres dans son verre. Iso ne s’était pas fichu de lui et s’était parfaitement souvenu de son aversion pour l’alcool. A vrai dire, jamais il n’avait vu Rizo ne serait-ce qu’humer le parfum d’un bon vin. Personne d’autre, non plus. Son dégoût ne l’empêchait pourtant pas d’en fournir à profusion à qui le désirait, pour montrer les qualités de la Bourgogne et de ses vignobles. Ce n’était qu’une affaire personnelle cette haine pour les alcools. Il n’allait pas en priver les autres. En tout cas, le goût en bouche de son présent lui inspira un voyage sur la péninsule ibérique et… très rapidement il chassa cette idée. Et puis quoi encore, son avenir, c’était la tête de la France et rien d’autre !

- Délicieux. Dit-il en reposant son verre. Manges à ta guise, j’ai demandé à ce que tout soit facile à grignoter, pour que nous ne soyons pas interrompus à chaque fin de phrase par un ballet de plat sous notre nez.

La table était garnie de diverses spécialités de France et plus particulièrement de Bourgogne, évidemment : jambon persillé, charcuteries saupoudrées de truffes, sauces à la moutardes de Dijon, il y avait même des escargots cuisinés, tout comme des aliments plus simples tels que des crudités... Le Duc laissa tout le loisir à son invité de garnir son assiette de ce qui lui ferait envie. Quant au blondinet, il n’avait pas faim, pour changer, ainsi il préféra chipoter sur une miche de pain pour le moment et ainsi garder de la place pour les fruits d’Isandro. Et de temps à autre, il retournait au contenu de son verre avec plaisir.

- J’ai entendu parler de ton voyage ? Comment était-ce ?

On pourrait presque croire que tout cela était naturel, néanmoins, la voix d’Edouard ne pouvait s’empêcher de lui chuchoter que c’était loin d’être le cas. Qu’il avait invité son bourreau à sa table, qu’il prenait à tout moment le risque de le froisser et que le Prince révèlerait à Sa Majesté la supercherie derrière Guillaume… Et la voix de Laurent prenait toujours le dessus, avec fermeté, pour lui souffler les deux mêmes mots : ton allié.
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Lun 25 Oct - 1:01
C’est sans doute précipité mais Isandro se sent heureux. De toutes les invitations auxquelles il a pu être convié, rares sont celles qui lui ont ainsi réchauffé le cœur et donné l’impression d’être véritablement pris en considération dans ce pays ni véritablement allié ni officiellement ennemi au sien (Dieu soit loué). De par son tempérament il n’a jamais vraiment réussi à dissimuler son ressenti et en cet instant le sourire qui brille sur ses lèvres est franc et entier. Le Duc n’aurait pas pu lui faire plus plaisir qu’en l’invitant chez lui aussi vite et avec un tel accueil. On n’est plus dans le simple passage à l’improviste et Isandro est du genre à apprécier les intentions parsemées de luxe.

La tenue de son hôte, toute en sobriété et en touches sombres, aurait pu lui déplaire s’il ne savait pas déjà que cela est sa façon d’être, tout simplement. Guillaume – ou Laurent – n’a jamais été dans l’excentricité et l’opulence. Désormais Duc cela ne semble pas près de changer. Tant pis, Isandro préfère se plonger dans les yeux du bourguignon et les mots qui s’échappent de ses lèvres pour le remercier. Il parait touché par les attentions du prince qui balaie cela d’un simple : « Comment aurais-je pu l’oublier ? » Un serviteur remplit déjà le verre de l’espagnol qui observe cela d’un œil curieux tout en s’asseyant. L’étiquette qu’il lit rapidement lui plaît bien. « Un Côte de Beaune ? Tu fais partie de ces hommes étonnants qui se refusent le plaisir de l’ivresse, mon cher, et pourtant tes terres regorgent de crus divins. » S’il se retient de le dire, Isandro n’en pense pas moins. Quand ils se voyaient à Dijon, le blond n’avait pas besoin de vin pour paraitre ivre. Ivre d’extase et de sentiments qu’il donne l’impression de vouloir désespérément taire, désormais, tout à son ambition et ses rêves de gloire sans limite.

Le Duc s’assied après lui et un serviteur sert pour ce dernier un verre du jus de raisin que le Prince vient d’apporter. Les couleurs des deux verres se confondent presque. Une fois les serviteurs retirés, les voici tous les deux seuls et Isandro en profite pour détailler son vis-à-vis qui lève son verre. Il en fait de même. « A ta santé, Guillaume Duc de Bourgogne. » L’appellation n’est pas encore pleinement naturelle dans son esprit mais gagne du terrain. Il se doit d’admettre que c’est grâce à ce subterfuge et au culot de l’autre homme que le hasard les a fait se recroiser. S’il doit le nommer Guillaume pour que cela continue, il le fera.

Comme il s’y attendait, le vin qu’il a légèrement fait tourner dans son verre est équilibré, les arômes plaisants et reste bien en bouche. « Cela fait longtemps que je n’avais pas eu l’occasion de boire un Côte de Beaune. Il est très bon. » Le Duc n’a pas fait semblant. Sur la table, des plateaux de différentes choses qui font la réputation de la gastronomie française : charcuterie, fromages et autres mets en petites bouchées. Le regard pétillant d’Isandro, grand gourmand, glisse d’un plat à un autre avec envie. Il pique un bout de jambon qu’il porte rapidement à ses lèvres puis garnit son assiette d’un peu tout.

« Tu sais, Guillaume, si je ne te connaissais pas j’aurais tendance à croire que tu cherches à m’impressionner. Il agrippe ses yeux et termine sa phrase dans un éclat de rire. Ce n’est pas encore tout à fait ça mais… tu es en bonne voie ! » Il prend deux grandes gorgées de vin et hoche la tête aux questions de son hôte. S’il s’attendait à ce que ce sujet arrive dans la conversation, il n’aurait pas songé à ce que ce soit aussi vite.

« Je me demande bien ce qui me vaut l'honneur de cette invitation, Rizo. Je t'ai manqué en mon absence, c'est ça ? » Il dit cela avec un large sourire et finit par répondre en toute transparence à la question qui lui a été posée.

« Et, oui, je suis allé en Septimanie, à Saint-Louis, rencontrer la dénommée Agnès. C’est la belle-fille et protégée du Duc. Une femme qui gagnerait à avoir quelques courbes en plus, si tu veux mon avis mais qui est… sacrément intéressante. » C’est ce qui lui vient spontanément. « Je ne savais pas à quoi m'attendre et, par chance, elle a de l’esprit, cela se voit bien vite, et joue la carte de la réserve alors qu’elle aurait bien plus à dire. La vie n'a pas été clémente avec elle semble-t-il. C'est une originale, aussi, sur certains points. » Il dit cela d’un ton neutre et porte un morceau de fromage à la bouche avant de demander : « Tu la connais ? Elle ne m’a pas fait l’effet d’une grande adepte de la Cour. »

Quelque chose qui changera peut-être, selon ce qui se passe dans les temps à venir. « Bien entendu, tout un convoi arrivé des côtes espagnoles est venu pour l’occasion. Le sacro-saint des courtisans et autres représentants de mon père… Enfin, je crois que le Duc et sa protégée ont gagné des points auprès du Ministre Perez. » Et par là-même, le Roi d’Espagne.

Isandro prend une nouvelle gorgée de vin puis soupire. « Le reste ne dépend guère de moi… » Même s’ils prétendent le contraire. Il n’est toutefois pas là pour plomber l’ambiance. La perspective de ce mariage est une chose, la présence de son Rizo, de l’autre côté de la table, en est une autre.

« Mais dis-moi plutôt, qu’ai-je raté en mon absence ? Ce bal de la Agustín ? »



début août 1590

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Lun 25 Oct - 20:24
Dîner aux chandelles
Le Duc n’était pas peu fier que toutes ses attentions plaisent au Prince et que ce dernier ne se prive pas pour le lui faire comprendre. Est-ce qu’il était simplement fier car il défendait son honneur et ses qualités d’hôtes ? Ou bien est-ce que voir le plaisir dans le regard de l’espagnol lui provoquait également… du plaisir ?

Impossible, je suis une coquille vide.

Il avait faillit penser à voix haute, ce qui le déstabilisa. La violence de ses pensées le dérangea, pourtant, ce n’était pas très différent de ce qu’il pensait de lui-même habituellement. Ce n’était pas non plus insensé dans la mesure où toutes émotions, tout chagrin, toute joie, tout était masqué, enfermé, oublié. Pourtant, ici, ce soir, Guillaume ressentait une pointe de plaisir et c’était tout bonnement troublant. Il ne l’expliquait pas. C’était comme si une partie de lui échappait à son contrôle. Une partie qu’Isandro avait ravivé en revenant dans sa vie, sans le menacer, sans mauvaises intentions, avec la promesse d’une alliance. Cette fameuse partie, sous le joug du Prince, à quel point grandirait-elle ?

- Oui, la Bourgogne est gâtée par ses vignobles. Enfin, je n’ai jamais vérifié.

Le vin, oui c’est ça, un sujet de la plus haute importance. Plus important encore que cette histoire de plaisir qu’il chassa de son esprit. Il n’appréciait pas être dérouté et ne plus se contrôler. Il fallait passer à autre chose, ne pas donner plus de place à ça.

Visiblement émerveillé par les mets disponibles sur la table, Isandro ne se laissa pas prier pour se servir, tandis que l’hôte était toujours en train de faire des petites boulettes de mie de pain. Amusé par sa remarque, il lui sourit d’un petit air narquois :

- T’impressionner ? Mais pour quoi faire ?

Un moment de complicité entre eux deux. Un échange de regards sur la même longueur d’onde. Bref, mais exquis. Court, car le Prince réussit à repousser dans ses retranchements le Duc en évoquant la possibilité d’un manque. Presque rageusement, il jeta une boulette de pain dans son assiette et perdit le sourire. Qu’il ne se fasse pas de fausse idée. Il avait à peine rêvé de lui à plusieurs reprises et s’était réveillé le corps suant… Oh. Jamais il ne lui dirait. Isandro se délecterait bien trop d’une telle information, ce serait épouvantable.

Constatant peut-être le revirement sur le visage du Duc, l’espagnol lui parla donc de son voyage en Septimanie. Il n’avait pas la moindre idée de qui il lui parlait mais il en retint un élément : c’était une originale, selon ses dires et donc elle lui plaisait. D’autres auraient retenu que ses courbes n’étaient pas suffisamment pulpeuses pour l’affoler, mais ce genre de détails n’était jamais pris en compte par Guillaume, l’homme froid et sans attirance. Le plus important restant bien le fait qu’elle avait tapé dans l’œil d’Isandro d’une façon ou d’une autre et que ce n’était certainement pas innocent. Le Duc desserra sa mâchoire pour lâcher sa réponse.

- Je n’ai jamais entendu parler d’elle.

Étonnamment, la conversation ne semblait pas plaire au Prince qui fit le choix de changer de sujet. Peut-être qu’ils reviendraient sur cette Agnès de Saint-Louis au cours de la soirée. Mais il était évident qu’il en entendrait parler plus tard… Il est naturel qu’un Prince soit marié et cela serait sans doute un bonus pour les relations avec la France. Néanmoins, cette idée, Guillaume n’était pas certain de l’apprécier.

- Tu as raté le moment où j’ai craqué ma chemise et me suis retrouvé couvert de honte. On m’en a prêté une qui n’était pas du tout de mon goût, rouge, ignoble. Je pourrai même te la montrer si tu veux rire un bon coup, je compte la rendre à son propriétaire.

Il… grimaça. C’était sorti tout seul. Le sentiment de honte revint au galop et c’était fort déplaisant. Il tenta de se rincer le gosier avec le jus de raison offert par Iso, mais rien à faire, il n’oublierait jamais ce grand moment de déshonneur qui le hanterait jusque son dernier souffle...
Isandro d'Espagne
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Isandro d'Espagne
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Situation maritale : Fiançailles en pourparler
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Mar 26 Oct - 21:15
La droiture de Guillaume est fascinante par bien des aspects. Tantôt il semble se forcer, tantôt… pas du tout. Dans tous les cas, c’est comme un argument de plus pour qu’Isandro soutienne son regard et cherche à savoir de quelle manière il pourrait fissurer un peu tout ça. Ce visage trop fermé, ces yeux trop sévères et cette tenue toute en sobriété. Pour l’alcool, toutefois, il ne lui ferait pas l’affront de le forcer. C’est un sujet sur lequel il l’avait déjà taquiné, à l’époque, pensant simplement être face à un homme qui se préserve ou veut rester en bonne santé. Mais non, cette hygiène de vie à l’encontre de des embrumes du vin et de tout autre liquide menant à l’ivresse semble venir d’au-delà.

Alors il n’insiste pas et le fixe un instant comme s’il était face à la plus grande source de curiosité qui soit (ce qui n’est pas nécessairement faux dans son esprit). Il laisse quand même entendre un « Tu ne sais pas ce que tu rates. » sur le ton de la plaisanterie. S’il n’aime pas le vin Laurent – Guillaume. Guillaume, Guillaume, Guillaume. – n’est pas sans saveur. Au contraire.

Et quand il veut, il sait être un hôte exemplaire, décidément. Les mets qui ornent cette table sont exquis et Isandro laisse aller sa gourmandise, répondant à la remarque du blond avec un léger rire entre deux bouchées. « C’est vrai que tu n’as même pas besoin de ça. »

Impressionné, le prince l’est, et pour bien des raisons. Cet homme né de rien à su se faire un nom de lui-même, franchissant les obstacles sur sa route et souhaitant en franchir d’autres encore là où un grand nombre se seraient arrêtés. Si Isandro n’était pas revenu dans sa vie, il aurait sans doute fait en sorte de renier définitivement ce qu’il a été, un temps. Si l’espagnol ne s’était pas précipité vers lui pour lui rappeler cette période, il aurait certainement réussi à l’effacer pleinement de sa mémoire. Et pourtant… il se tient droit, aujourd’hui, et n’a pas à rougir.

Désormais, l’attrait du prince pour Guillaume n’est plus seulement dû à l’opposition de deux mondes et de deux tempéraments. Il vient également de ce qu’ils sont devenus et de la façon dont ils gravitent l’un auprès de l’autre. Se revoir était une évidence, pour Isandro. Si le blond ne l’avait pas invité, il l’aurait fait. Ou il serait venu à l’improviste, une fois encore. Admettre l’existence de son Rizo, dans la même ville, c’est vouloir s’y confronter, forcément.

Si la discussion dévie sur le sujet de sa promise, curieuse brune au fin fond d’un manoir à Saint-Louis, c’est simplement en réponse à la question qui lui est faite. Il en parle avec un intérêt modéré. Si cette femme doit entrer pleinement dans sa vie, il ne sera pas de ces maris qui se détournent. Il n’a pas été ainsi lors de son premier mariage, il ne le sera pas pour le second, quoi qu’il se passe. Même si son père change d’avis au dernier moment pour l’affubler du pire phénomène qui soit. Isandro apprécie l’humain dans toute sa complexité et sa diversité. Il saurait faire sourire un buffle, a-t-on dit de lui. Il ne travestira pas qui il est pour autant. Il ne changera pas son mode de vie de libertin et n’abreuvera pas la croyance de l’autre en mensonges absurdes et sans limite.

C’est pourquoi, d’une certaine façon, cette Agnès de Saint-Louis est un sujet sans l’être véritablement. Il en parle comme il en parlerait de quiconque qui croise sa route et possède un tant soit peu d’esprit. Tandis qu’il brosse le portrait de la femme en question, il croit lire chez le blond une forme de crispation. Quand au fait qu’il la connaisse, la réponse est négative.

« Dis-moi, mon bon Rizo… est-ce la seule perspective que je puisse me remarier qui te renfrogne à ce point ? Tu m’interroges, je te réponds. N’est-ce pas ainsi que ça marche ? » Son intonation est légère mais ses mots visent, précis.

Il n’a pas pour volonté de s’appesantir là-dessus pour autant. Le mariage le privera de certaines libertés dont il est très heureux de jouir, jusqu’à présent. Alors il questionne à son tour sur ce fameux bal qu’il regrette tant d’avoir raté. Les occasions de se mêler joyeusement à tout ce beau monde ne sont pas si fréquentes que ça, et lorsqu’ils arrivent il n’est pas rare qu’on le regarde comme un larron de foire. Pour certains ce serait un calvaire, pour lui c’est un grand jeu durant lequel il invente ses propres règles afin de faire rire les uns et crisper d’autant plus les autres. A ce bal d’Augustine, il a perdu une chance de plus d’accroitre sa réputation de prince dévergondé et intenable.

Quand les mots du Duc se font entendre, il s’attendait à tout… sauf à ça ! Il manque de s’étouffer avec un bout de fromage qu’il venait d’entamer et se frappe la poitrine, les yeux ronds. Il lui faut quelques secondes pour que ça passe, une larme perlant au creux de ses yeux. Puis c’est plus fort que lui : un rire. Un rire sonore et franc.

« Mon cher Duc, tu ne cesseras de m’épater ! » Il se redresse les yeux étincelants plongés dans ceux de son vis-à-vis de l’autre côté de la table. « C’est toi qu’ils auraient dû nommer le… el Joya (1) là, comme vous dites ! Dios, qu’est-ce que j’aurais aimé être là ! J’aurais réclamé à ce qu’on me donne toutes les camisas (2) restantes, pour que tu restes torse nu tout le reste de la soirée ! »

Rien que l’imaginer… un autre rire le prend. Ce Duc, si droit dans sa tunique haute fermée par des lacets, si désespérément rigide en toutes circonstances, la chemise déchirée au beau milieu d’une salle de bal ! « Mais, je ne suis pas d’accord, le rouge est une belle couleur ! Vêtu de rouge avec tes boucles d’or… je n’ose croire que cela t’allait si mal que ça ! » C’est l’espagnol qui parle, cela va de soi. « Et… comment est-ce arrivé ? Je veux tout savoir. Et si besoin, je peux aussi te prêter le tailleur qui m’a été recommandé, ici à Paris. Tu dois avoir la garde-robe d’un Duc, et plus encore ! »



début août 1590

(1) le Joyau
(2) chemises

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Mer 27 Oct - 21:54
Dîner aux chandelles
Qu’essayait-il de faire dire au Duc ? Qu’il regretterait de le voir s’unir devant Dieu à une femme maintenant qu’il était revenu dans sa vie ? Est-ce que le Prince n’allait pas un peu vite ou bien est-ce qu’il n’y avait pas un petit fond de vérité là-dedans ? Guillaume ne s’exprima pas, n’essayant ni de l’encourager, ni de le décourager. Mais ne dit-on pas « qui ne dit mot, consent » ? Isandro avait le don d’être agaçant et de repousser son Rizo dans ses retranchements, c’était un fait. Tout ses faits et gestes étaient susceptibles de dérouter le blond et ici il préféra ne pas s’attarder sur le sujet. De toutes façons, l’espagnol ne semblait ni fixé sur le sujet, ni très emballé. Le temps fera les choses et ils auront sans doute plus tard l’occasion d’en reparler, inutile de perdre de l’énergie dans un projet pouvant très vite tomber à l’eau.

Tu ne voudrais pas perdre ton Iso maintenant qu’il est revenu. Tu voudrais garder celui qui peut être ton seul ami.

Il détourna le regard, visiblement honteux. Par ce que Laurent venait de lui souffler ? Parce que le Prince venait de lui dire en réaction à son récit épique à propos de son craquage de chemise ? Mais qu’avait-il fait pour mériter autant de honte en si peu de temps ?

- Ça va, ça va, on va pas en faire toute une histoire…

Il avait grommelé sans trop articuler. Le titre de joyau revenait traditionnellement à une femme, jamais aux hommes. Et puis Guillaume n’avait pas besoin de cela pour connaître sa valeur. D’ailleurs, cette année, il avait été décerné à la cousine de Sa Majesté. Il ne la connaissait pas particulièrement, mais du peu qu’il avait vu, notamment durant la ronde où il avait partagé quelques pas hasardeux avec elle, il comprit à quoi faisaient allusion les nobles en l’évoquant comme un soleil. Et c’est bien connu, il n’aime pas le soleil, alors Diane d’Orléans ne l’intéressait pas du tout. Son seul intérêt étant son lien avec celle qu’il voulait épouser… Mais il ne s’en servirait qu’en dernier recours. Il ne comprenait pas qu’une Duchesse âgée de trente ans ne soit toujours pas mariée et avec des enfants. Inconcevable !

Le Duc roula des yeux au ciel lorsque le Prince évoqua son regret de ne pas avoir assisté à la scène pour rendre indisponible la moindre chemise et le forcer à rester le torse dénudé. Il n’avait rien perdu de ses habitudes libertines avec le temps, un vrai cas celui-là. Quant à Guillaume, depuis qu’il n’avait plus eu besoin de vendre son corps, il n’avait jamais cessé de le cacher aux yeux des autres. Ainsi, il n’avait plus eu l’habitude de montrer sa peau. Alors, fort heureusement, le Prince n’avait pas assisté à son extrême honte. Cette dernière aurait sans doute été pire à subir s’il avait eu les yeux rivés sur lui. Isandro était l’un des derniers à avoir vu et parcouru sa peau, la scène aurait été extrêmement dérangeante…

Il affichait une moue perplexe, tandis que le Prince se remettait lentement de son fou rire. Durant tout le temps où il avait laissé sa surprise s’exprimer ainsi, Guillaume avait contemplé le sourire de son d’Iso. Les années n’avaient en rien gâté la beauté de son visage et c’était encore plus frappant lorsque le Prince était sincèrement heureux ou amusé. Il était un astre à lui tout seul. Irradiant et ne le repoussant pas. Étrange, étrange. Guillaume se fit la remarque qu’il était beau, très beau, et que cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas pensé cela d’un autre humain, sans directement songer à un détail qui le faisait tiquer ou le repoussait.

- Mes habits sont très bien, je n’ai pas besoin de ton tailleur. Dit-il, presque glacial.

Ses pensées ne lui plaisaient pas, c’était plus fort que lui. Il avait ce besoin constant de contrebalancer les sentiments qu’éveillaient l’aura d’Isandro avec sa volonté de rigueur, de sévérité et de contrôle. Bref, Guillaume était coincé, dans tous les sens possibles du terme.

- Cela s’est passé durant la troisième valse. Ne me demande pas comme se nomme cette danse, j’appellerai ça un bordel et toi comme moi savons que je sais de quoi je parle. Ah, un trait d’humour et un léger rictus sur son visage. C’était lunaire, si tu veux mon avis. Tout le monde se tenait la main, les partenaires changeaient sans cesse, ça sautillait, ça gloussait. C’était ridicule, je n’ai jamais vu ça. Déjà que je n’aime pas danser, trop de contacts. Une torture. Le pire étant que cet incident est arrivé lorsque Sa Majesté n’était pas loin. J’ai fait un mouvement incontrôlé et… les boutons de ma chemise se sont envolés. Je n’avais qu’une envie, c’était de mourir.
Isandro d'Espagne
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Isandro d'Espagne
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Lun 1 Nov - 12:00
Ah, ce qu’Isandro apprécie cet instant ! Tout est simplement parfait. Un tête à tête avec ce visage et ces bouclettes blondes qui lui ont manqué durant plusieurs années, la discussion facile de connaissances qui se retrouvent le tout agrémenté de bon vin et de petites bouchées toutes plus exquises les unes que les autres. Que demander de plus ? La posture pleinement relaxée sur sa chaise confortable, l’espagnol ne rate pas une miette des mots et des réactions de son hôte. Tout comme il croit déceler cette crispation qu’il identifie sans mal chez lui, à l’évocation de son mariage et à la petite pique qu’il lui lance en retour.

S’il ne lit pas parfaitement ce qui se passe dans l’esprit du Duc, ce très léger agacement qui passe furtivement sur son visage est comme une étincelle de plus chez Isandro. Un signe tout autant qu’un rappel de cette relation « anormale » (ah, si les gens savaient…). Leur lien va au-delà de ce que la Cour saurait accepter, au-delà des mœurs et des frontières, d’ailleurs. C’est une source d’émotions que le temps n’est guère parvenu à tarir et qui, aujourd’hui, se ravive peu à peu. Les yeux pétillants du prince se posent un peu trop longtemps sur le visage de Guillaume qui finit par se détourner.

Tout ce qu’Isandro entend à propos de ce bal qu’il a manqué le frustre encore plus… L’embarras du Duc face à sa chemise déchirée est une image qu’il aurait aimé graver en sa mémoire, plus encore que la vue de ce torse dénudé qu’il n’a pas eu le plaisir de revoir depuis – trop ? – longtemps. Alors le prince commente, rit et ne cache rien de son amusement. Le réponse à la suite de sa proposition de lui conseiller son tailleur ne le vexe aucunement. « Tu dis cela, mais tu te dissimiles dans des tenues sombres. Tu gagnerais bien plus à te mettre en lumière… » Avec la blondeur de ses cheveux, il n’y aurait sans doute pas que le prince qui apprécierait. Il reprend une gorgée de vin tandis que le Duc lui raconte plus en détails ce qui s’est passé.

Le trait d’humour ne passe pas inaperçu et un fin sourire amusé reprend rapidement place sur le visage d’Isandro. « Dire que j’ai raté tout ça… te voir danser, t’imaginer au-milieu de ceux qui gloussent et sautillent. Avec un peu de chance, la Reine a apprécié ce qu’elle a vu… Moi, je donnerais cher pour assister à ce moment où tu as remarqué que tes boutons se sont arrachés. » Sa voix se fait taquine et il se sert rapidement sur l’un des plats avant d’ajouter : « En tout cas, j’espère que le prochain bal ne sera pas trop lointain, pour y remédier ! »

Il n’est pas au fait du calendrier de ce genre de choses, à la Cour de France, mais reste toujours alerte. Danser, célébrer et boire sont parmi ses activités favorites. Ce qui n’est sans doute pas le cas de son hôte et c’est ce qui rend la chose d’autant plus amusante. Il laisse sa réflexion mourir et prend le temps de manger un peu.

Finalement, il ajoute, joueur : « Tu me montres ? Cette drôle de danse que tu décris, je veux dire. Tu me la montres ? » Et d’ajouter : « Il ne faudrait pas que je sois pris au dépourvu s’il est attendu de la danser à nouveau lors d’une prochaine réception. »

Le sourire qui orne son visage ne cache rien de sa petite idée. Une telle demande n’est pas forcément innocente et il faut admettre que cette table qui les sépare tous deux est un obstacle un peu trop gênant pour le prince qui a toujours préféré parler proche des gens. Alors il se lève, s’approche de Guillaume comme si ce dernier dira forcément oui. « Et puis, t’entraîner t’éviterait sans doute semblable déconvenue à l’avenir… tu pourras aussi me dire si cette soirée de bal a été fructueuse pour toi. Pour tes projets… »

Projets dont Isandro n’a pas encore pleinement saisi la teneur. Le Duc veut se rapprocher de la Reine, certes, mais comment compte-t-il s’y prendre ? Et avec quelle finalité ?



début août 1590

Catherine
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Catherine
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Lun 1 Nov - 12:23
La porte de la pièce s'ouvre avec fracas, laissant entrer Catherine, en larmes. "M-Messires !". Elle remarque l'invité de son maître et entreprend une révérence en soulevant les pans de sa robe simple, non sans trembler. Puis, en se relevant, ils pourront voir à quel point elle se trouve en détresse. "J-Je suis dés-désolée de vous d-déranger m-mais... Oh, par le ciel, venez voir !"

Elle fait alors volte-face, comme si elle était sûre que ses larmes seraient suffisantes pour convaincre les deux hommes de la suivre. Catherine s'agenouillera ensuite dans le couloir, la tête du garde du corps d'Isandro sur ses genoux. "Je venais vous porter plus de vin... Lorsque je l'ai trouvé ainsi, inanimé !"

Sa main glisse sur le cou de l'homme. "Son coeur bat encore, mais il a une plaie, juste là..." Elle vous montre le sang sur le bout de ses phalanges. "Que puis-je faire ?"

Elle vous apparaît démunie.
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Mer 3 Nov - 10:04
Dîner aux chandelles
La remarque d’Isandro ne manqua pas de résonner en Guillaume. C’est vrai ça, pourquoi toujours se terrer dans l’ombre, ne se montrer qu’un peu à la lumière de la lune, choisir des étoffes sombres, alors qu’il gagnerait tant à être dans la lumière, sous son meilleur jour ? Ne paraîtrait-il pas plus séduisant et attirant ainsi ? Néanmoins, il ne voulait pas attirer outre mesure les regards sur lui. Il voulait remplir son rôle, à sa manière, gagner des échelons, à sa manière. Au fond, la crainte d’être reconnu comme un imposteur était bien présente. Il ne voulait pas trop briller, il voulait contrôler son éclat selon son bon vouloir. Et puis il voulait également contrôler ce qu’il montrait de son corps, ce qu’il permettait que l’on puisse effleurer, car pendant trop longtemps, ce contrôle ne lui appartenait pas, mais était détenu par celles et ceux ayant payé pour se servir de lui comme d’un réceptacle de leurs désirs.

Rapidement, la conversation prit un nouveau tournant et comme on peut se l’imaginer avec Isandro, évidemment elle était pleine de sous-entendus. Il regrettait donc de ne pas avoir pu admirer son torse dont le souvenir commençait peut-être à s’effacer. Il songeait avec espoir au prochain bal et espérait sans doute que Guillaume lui ferait l’honneur, rien que pour lui, de nouveau arracher sa chemise. A l’évocation de la reine, un peu comme en serait capable le Prince espagnol, le Duc le taquina :

- Serais-tu jaloux du privilège que j’ai offert, bien malgré moi, à la souveraine de France ?

Lorsqu’il lui demande de lui montrer, sans préciser quoi, le Duc imagina un instant qu’il lui parlait de son torse. Finalement, le Prince lui parlait de la fameuse danse, la ronde.

Qu’est-ce que tu croyais, Laurent ?

Il ignora la remarque dans son esprit et s’étonna de la demande de son invité. Ils n’allaient tout de même pas danser ici ? Ah si, puisqu’Isandro se levait déjà et s’approchait de son Rizo, partant du principe qu’il accepterait forcément son petit caprice. Au fond, il savait très bien que le blond n’était pas friand de danse, pour ne pas dire qu’il détestait cela. Néanmoins, était-ce bien utile de préciser qu’avec Isandro toutes les règles que Guillaume appliquait avec les autres, pouvaient changer du tout au tout ? Il admira l’espagnol se déplacer avec grâce jusqu’à lui tandis qu’il demeurait sur son siège. La distance réduite entre eux deux lui donna presque envie de lever sa main vers la sienne, pour se servir de sa force et se relever, puis la conserver comme un cadeau précieux et l’entraîner dans une danse qui n’aurait rien d’une ridicule ronde mais serait bien plus sensuelle.

On se détend Laurent, enfin.

Il n’avait rien entendu de cette remarque et dévorait quelques instants le prince alors qu’il se relevait, prêt à céder au caprice du prince, un très léger sourire aux lèvres. Pas trop d’émotions sur ce visage d’un coup, c’est bien connu.

- Tu as toujours été très capricieux et imaginatif, Iso.

C’était sorti tout seul. Et puisque Monsieur désirait danser avant de parler de ses avancements, ou non, avec la Reine, le Duc consentait à lui faire ce plaisir. Il s’écartait de le table, lorsque l’on les interrompit, quel dommage.

- Catherine ? Souffla-t-il, surpris de découvrir sa domestique en larmes.

La jeune femme, très travailleuse et sérieuse, était dans tous ses états. Son visage était couvert de larmes, ses mains et ses gestes étaient tremblants. Elle eut tout de même la présence d’esprit de saluer correctement l’invité de son maître, avant de les entraîner en dehors de la pièce. Guillaume échangea un bref regard avec Isandro avant de poursuivre sa domestique jusque dans le couloir, où ils découvrirent le protecteur du Prince allongé au sol, inconscient et blessé au niveau de ses mains.

Dans un silence de mort, le Duc s’accroupit pour à son tour sentir le pouls du blessé. Il sentit également sa propre mâchoire se serrer, encore, un peu plus et ses poings faire de même. Le sourire et l’esprit taquin avaient disparu en constatant qu’un de ses invités avait été blessé et laissé dans un sale état dans sa demeure, sous son toit, là où il pensait le Prince et lui-même en sûreté. Sa voix était bien rauque lorsqu’il s’exprima.

- Merci Catherine de nous avoir prévenu.

Il ne s’était pas trompé en décidant de l’engager, elle qui s’était pointée chez lui comme une fleur pour demander du travail. Depuis ce jour, il n’avait pas été déçu de ses manières ou de son travail. Enfin quelqu’un sur qui il pouvait compter ! Sans un regard vers elle ou vers le Prince, les iris perdues dans le vide et fines, très fines si bien qu’on ne voyait plus que le bleu de ses yeux, il ordonna :

- Prenez ses jambes, je m’occupe de son buste, nous allons le déplacer dans le salon, sur un canapé. Faites ensuite venir un médecin au plus vite.

Hors de question qu’Isandro s’abaisse à porter son protecteur et sans doute ami. Il était ici l’invité et Guillaume était en colère, terriblement en colère...
Isandro d'Espagne
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Isandro d'Espagne
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Dim 7 Nov - 22:33
Quand il entend le Duc l’appeler Iso et faire un mouvement pour venir à lui, c’est un air plus radieux encore qui s’installe sur le visage du prince. Il a toujours aimé prendre des risques et apprécie d’autant plus lorsque ceux-ci sont payants. Alors il se réjouit d’avance, il va pouvoir le toucher, amener le corps du blond au sien et même – ô privilège illustre ! - danser avec lui. Ceux qui rencontrent Guillaume de Bourgogne n’imagineraient certainement jamais qu’il soit du genre à se laisser tenter en peu de mots par quelques pas de danse auprès d’un prince espagnol.

Isandro n’a cependant pas le bonheur de voir l’autre homme s’approcher définitivement de lui que la porte de la pièce s’ouvre brusquement. Les sourcils froncés il se retourne pour fusiller du regard la personne qui ose les importuner au meilleur moment qui soit ! Son visage se fige quand il constate qu’il s’agit d’une jeune femme en pleurs. Le regard du prince va de l’inconnue à Guillaume un très bref instant. Quand elle les invite à la suivre d’une voix paniquée, Isandro suit le blond en pas rapides. Il ne leur faut qu’un bref instant pour atteindre un couloir dans lequel se trouve… « Diego ?! »

Le chevalier est allongé les yeux fermés, à même le sol, blessé. De concert avec le Duc, mais d’une manière nettement plus animée, Isandro s’agenouille devant son homme de confiance, un voile paniqué sur les yeux.

« ¿Qué pasó? » La question est soufflée du bout des lèvres et la réponse de la jeune servante n’apporte que peu d’éléments. Le blond a un visage fermé là où Isandro ne dissimule rien de sa crainte et de sa méfiance. Il remplace rapidement Guillaume auprès de son ami et glisse sa main dans celle du blessé.

« Je… je le croyais en sécurité dans votre demeure. Je me croyais en sécurité, Monsieur le Duc. »

C’est une grande confusion qui l’habite, en cet instant. Ils étaient en train de parler tranquillement tandis qu’on s’en prenait au Chevalier d’Almendra. Et dire qu’il se réjouissait que ce dernier puisse souper confortablement dans le petit salon du Duc ! Un court instant, une pensée absurde traverse l’esprit de l’espagnol. Jusqu’où l’autre homme serait capable d’aller pour satisfaire ses grands projets ? S’en prendre à un fils d’Espagne l’aiderait à monter plus facilement, plus haut ?

« No me abandones en estas locas tierras, amigo… (1) » Il examine le visage du chevalier puis sa plaie tandis que la voix du Duc résonne fermement, réclamant un médecin. L’homme au sol est inconscient et cela ne rassure aucunement le prince. Il sait pourtant que Diego a déjà eu son lot de blessures, par le passé. Il n’empêche… pourquoi ses yeux sont fermés ? Depuis combien de temps est-il là ?

Il délaisse la main de Diego pour se placer au niveau de ses jambes et s’exécute pour l’amener avec Guillaume jusque dans le salon, sur le canapé indiqué. Une fois la manipulation faite, Isandro fixe le blessé, les lèvres pincées. C’est tout le sang du prince qui a quitté son visage. « Qui… Comment… Pourquoi mon chevalier a été attaqué, ici ? » Il demande parce que ce sont les seuls mots qui lui viennent à l’esprit. Il veut comprendre mais la priorité est ailleurs.

« Qu’on le sauve… te lo ruego. (2) » Il n’y a rien qu’il puisse faire en l’état et cela le rend fou. Il craint qu’en relevant la tunique du chevalier ils lui fassent plus de mal que de bien.

Il n’est plus question de danser, en cet instant.



début août 1590


(1) Ne m'abandonne pas en ces terres folles, mon ami.
(2) je t'en supplie

Catherine
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Mar 16 Nov - 21:14
Effarée par la situation, Catherine suivit malgré tout son maître et Isandro dans les appartements et attendit qu’on s’occupe du dénommé Diego. Puis, lorsque Guillaume demanda que l’on convoque un médecin immédiatement, la jeune femme opina du chef et, essuyant ses larmes qui continuaient de couler à flots, fit volte-face. « J-Je m’en vais quérir un médecin tout de suite, Messire ! »

Oui, ses pas étaient rapides et ses foulées motivées par l’envie d’aider. Seulement voilà, alors que le couloir avalait sa présence, Catherine n’était pas seule. Et elle le réalisa une seconde trop tard, lorsqu’une poigne féroce fondit sur elle à une vitesse effrayante.

Elle n’eut que le temps de pousser un cri strident qui se répercuta sur les murs de la demeure.
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Mer 17 Nov - 11:19
Dîner aux chandelles
Impossible d’ignorer la blessure que les mots d’Iso provoquèrent à Rizo. Il se pensait en sécurité chez Monsieur le Duc. La distance et la violence dans ces mots étaient tels qu’il se sentit très peiné. Un sentiment qu’il n’avait pas ressenti, ou plutôt refusé de ressentir, depuis si longtemps qu’il ne parviendrait pas à dater exactement depuis quand. Oui, Guillaume pensait que sa maison était sûre. Oui, Guillaume pensait pouvoir se vanter d’inviter le Prince espagnol en toute sécurité. Oui, Guillaume pensait qu’il était entouré de domestiques trop craintifs des retombées d’un mauvais comportement envers le Duc. Mais le pire dans tout cela était réellement la réaction d’Isandro. Il était désemparé et affolé par l’état de son homme de main.

Le Duc pensait que ce serait Catherine qui l’aiderait à déplacer le corps inconscient de Diego, tout du moins c’était son idée. Néanmoins, c’est Isandro qui l’aida. L’homme pesait son poids, mais à eux deux, ils parvinrent à le déplacer sans le malmener et à le poser avec le plus de délicatesse possible sur un canapé. Les visages du Chevalier et de son Prince avaient en commun une extrême pâleur, anormale pour deux méditerranéens. Guillaume hésitait à poser une main sur l’épaule du Prince espagnol, en guise de compassion. Sa colère était si forte qu’elle le pétrifia. Les mots d’Iso ne cessaient de résonner dans son esprit et il prit le parti de rester en retrait, s’écartant de l’espagnol et de son protecteur.

Il entendit dans son dos les petits pas affolés de Catherine disparaissant dans la nuit pour répondre à l’ordre de son maître et s’en aller quérir un médecin. Guillaume ne savait plus à quoi songer pour résonner logiquement. Soudain, il s’imagina questionner longuement chaque serviteur de sa maison pour trouver un coupable et lui promettre une vie exécrable au fond d’un cachot privé de la lumière du soleil. Aucun visage ne se démarquait dans son esprit. Il savait qu’il était un épouvantable Duc, mais rien ne justifiait que l’on s’attaque au Chevalier Diego, plutôt qu’à lui-même. C’était insensé.

Le hurlement strident de Catherine fit s’emballer son cœur. Cela n’avait donc pas de fin ! Le coupable était-il encore dans les appartements du Duc, n’avait-il pas pris la fuite une fois son crime commis ? Le blond riva ses yeux sur la porte que la domestique avait emprunté pour filer au plus vite. Puis il ramena les yeux vers l’espagnol, accroupi près du Chevalier.

- Reste ici. Lui ordonna-t-il.

Au fond, il doutait que le Prince suive l’ordre d’un simple Duc, pire encore, de son ancien Laurent, jouet de plaisirs et de délices dépravés. Néanmoins, il ne voulait pas qu’il prenne le risque de le suivre. Il fallait agir rapidement et dans son état, Isandro ne serait sans doute pas apte à être tout à fait lucide. Pas plus que Guillaume, animé par une épouvantable colère, un désir de vengeance dans chacun de ses membres. Il tâta le tissu de sa veste, à la recherche de Mercy, sa dague qu’il avait l’habitude de ranger contre lui. Malheureusement, il ne la trouve pas car ce soir il ne sentait pas en danger de mort, même avec Isandro dans sa demeure, au courant de ses plus grands secrets…

- Merde !

Incroyable, le Duc avait juré à voix haute ! Pas le temps d’y songer, il n’en avait que faire de toutes façons. Il porta ses yeux sur le premier chandelier à porter de main, écrasa les mèches des bougies allumées et s’en débarrassa en les jetant au sol. L’objet, massif et lourd, saurait faire des dégâts s’il devait blesser un criminel présent chez lui. A pas feutrés, il s’avança dans le couloir d’où était venu le cri de Catherine, attentif à tout indice sur la position du coupable, mais également aux bruits provenant du salon dans lequel se trouvaient ses invités et dont il n’avait pas refermé la porte, exprès.
Isandro d'Espagne
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Isandro d'Espagne
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Jeu 18 Nov - 23:29
La vue de son chevalier ainsi blessé, inconscient, et c’est tout qui se remet en place dans l’esprit d’Isandro. Il n’est pas dans ce pays en territoire conquis ou allié. Il n’est pas en ce lieu dans un endroit qu’il peut véritablement prétendre connaitre. Il n’est pas auprès de quelqu’un dont il peut avoir entièrement confiance. La preuve, le désormais Duc n’a rien caché de ses ambitions démesurées et de sa capacité à faire tout ce qu’il faut pour parvenir à ses fins. Est-il pour autant responsable de ce qui s’est passé ? Le prince voudrait prétendre ne pas y songer une seule seconde, mais dans le chaos qui règne dans ses pensées, tout est confus. Le Duc ne gagnerait rien à créer un tel incident diplomatique… et pourtant.

C’est en pareille situation que l’on réalise les erreurs que l’on a pu faire. Pire, Isandro sait que si c’était à refaire il referait exactement la même chose. Il se connait. Il est des attirances qui ne se contrôlent pas… C’est ça, le comble. Son bon Chevalier d’Alemendra est blessé, les yeux fermés, pendant qu’Isandro était tout entier tourné à ce qu’il fait de mieux : jouer la carte de la séduction auprès d’un être qui n’a sans doute pas pleinement conscience de l’influence qu’il a sur lui. Un sentiment de honte et de culpabilité prend place chez l’espagnol tandis qu’il reste auprès de son ami. Ses mains serrées se transforment petit à petit en poings sans qu’il n’y prête attention.

Il sent la présence du Duc auprès de lui, derrière lui et pourtant ne sait pas quoi lui dire de plus. Tant qu’il n’aura pas de réponse, tant que son homme de confiance ne sera pas tiré d’affaire, comment pourrait-il se préoccuper d’autre chose ? Il est frivole, certes, facilement distrait, mais pour ce genre de choses il ne plaisante pas. Les serviteurs comme Diego sont extrêmement rares dans son entourage. D’autant plus en terres françaises. Diego connait la grande majorité de ses travers et ne l’a jamais jugé, pourtant. Il sait que le prince n’est ni un modèle de droiture ni un leader né mais s’est toujours porté volontaire pour l’accompagner dans ses déplacements, lui prodiguant des conseils sensés sans jamais rien forcer. C’est ce qu’Isandro a toujours apprécié chez lui et compte bien apprécier encore. Il entend la servante quitter la pièce à toute vitesse afin qu’un médecin vienne à eux et se penche vers le blessé : « Coraje, mi amigo. (1) » L’homme ne l’entend probablement pas… tant pis.

Un silence tendu s’impose, qu’Isandro ne cherche pas à alléger, ses yeux ne quittant pas le visage de Diego, guettant la moindre réaction de sa part, espérant voir ses paupières remuer et son corps s’extraire de sa torpeur. Tout concentré qu’il est à cet examen il a un sursaut en entendant un cri strident. Il se redresse, ses yeux interrogeant furtivement le blond. L’autre homme n’a pas l’once d’une hésitation quand il lui demande de rester auprès du blessé et s’engouffre dans le couloir.

L’espagnol n’a pas le temps de réagir, tiraillé entre rester auprès de son fidèle compagnon et s’engouffrer à la suite du Duc pour comprendre ce qui se passe et s’assurer qu’il ne lui arrive rien non plus. Il serre la main de son chevalier un instant, le fixant encore quelques secondes avant qu’un soupir ne s’échappe de ses lèvres : « Perdón... vuelvo. (2) »

Délicatement il retire sa main de celle de l’autre espagnol et la glisse dans le pourpoint du chevalier. Il sait que ce dernier, en plus de son épée qui doit être tombée quelque part, a toujours sur lui une dague pour se protéger s’il doit agir en combat rapproché. « Te lo presto. (3) » Si le chevalier était conscient il ne se permettrait pas… il sait que cette dague a une valeur sentimentale pour le combattant. De même que son épée, d’ailleurs.

Isandro prend une inspiration et se précipite ensuite à grand pas à travers la porte menant au couloir. Il ne sait pas ce qu’il fait mais ce n’est pas grave. Il est juste « là ». Là pour aider Guillaume. Là pour venger Diego et la petite servante qui n’a rien demandé non plus. Tandis qu’il rejoint le blond en des gestes aussi silencieux que possible, il le voit armé d’un… ¿cómo se dice en francés? Chandelier ! Un chandelier. Il pose ensuite sa main sur son épaule, comme pour le prévenir de sa présence et fait un signe de son index sur ses lèvres. Il l’invite au silence, à ne rien dire concernant le fait qu’il n’ait pas écouté son ordre. Lui aussi a ses raisons de vouloir agir…



début août 1590


(1) Courage, mon ami.
(2) Désolé... je reviens.
(3) Je te l'emprunte.

???

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???
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Jeu 18 Nov - 23:44
Le cou de la servante entre ses doigts laisse pulser les battements affolés de son coeur. "Hú͇̘̠́̓́ͅm.̠͋.̣̺̫̩̊͌̾͋.͈͓̉̚".

Les yeux de la demoiselle dégoulinent de larmes. De la peur ? Sans doute. Après tout, il est norma lque les humains aient peur de mourir. Heureusement, ce n'est pour cela que sa présence est nécessaire ce soir. Pour rendre service, rien de plus. Délivrer un message.

Alors, lorsque les deux hommes émergent dans son champ de vision, eux ne peuvent pas le voir. Il n'y aura probablement que ses deux grands yeux jaunes sous cette capuche. Son otage, qui se débat en battant des pieds dans le vide est soulevée encore un peu plus puis... Envoyée sans ménagement contre le mur le plus proche. Son cri de douleur s'étrangle en même temps qu'il s’extirpe de sa gorge avant que son corps, lourd, ne tombe au sol dans un fracas sordide.

Le regard couleur citrine luisante se pointe sur le duo fraîchement débarqué. Il n'y aura qu'un doigt tendu dans leur direction. A qui ? Difficile à dire. "N̥̉è̝̥͙͒̐ l͎̜̤̙̾̔̽̎ǘ̢̖̠̬̉͋͞ȋ̹̗̪̄̕ ̩̖͈̔͂̓̂̆͢ͅf̝̹̒͘ạ̢̰͋́̅͜͡i̬̮͂̀te̩̋s͕̣̊̀ ̧̪̭̳̋̔̄̍på̪ş̜̬̪̈̀̑̓ ̯̪̫͗͘͠c͔̪̘͋̊̒̚͢ȯ̰̱͐ṉ̛̠͙̄͞fi͙͂a̲̬̭̒̑̐̀͜nce͙͚̩̼͐̏̅͞.͔̤̑͑.͚͓̈̋.͎͊"

Son doigt retombe, couvert de nouveau par son long vêtement. "I̗̊l̨̙̺̟̇̔̃͘ ̛̦̝̥͂̈͢͠ý̢̼͔̬̀͑̇ ͇͐ą̛͕̗̾͝u̧̹̙̭̍͆̉͞ra̝͂ ̨̮̻̤̌̓͆̕ľ̢͎͙̔̕a͉̞̜͊̿̓ ̛̖m̨̌ơ̥̯̭͐̂͂͢r̭͓̚̚t̹̍,̨̛̺̰̓̆̓͟ ̨͔̠̊͊͊v̡̞͕͙̄͐͘͠e̡̳̦͇̎̑̃̓̃ͅn̨̝̜̒͗̓a̝̟͊̓ṋ̢͂͠t̡̲̲̂̿̕ ̞͈͔̂̆̀̊͟a͙͚͗̀v͎̪͉̈́̑̒ẽ̳͍̮̇̒c̜̉ ṱ̓͑͟o̹̗͐͠u͕̣̎̕ṱ̨̍̓ḙ͋ ̤̂͆͢ş̚a ̨͒v̫͎͍̓͂̈ĭ͇͚͘ò͉̗̿l͙͗en͎̻̔͗c̖̖̝̟̅́̿͡ȅ̟ ̜̉̈̏͢ͅc͕̓h̟͎̗̗̭̽́̎͛͝o͎̓̕͢ì̡̻̹͛̎̕͢s̜̦̀͘is̱̅s̲̻̀̕an̺̪̟̊̑̿̚͜ţ̹͉͑̈́̆ ͕͂͞ͅb̜̜̯̅͊͌̕͢iȩ̛͖͊̔͟n̰͈͋̒ ͔̫͍͊́́͘͟ş̤̗̝̄̽̍͡é̬̞̊̕͟s͓͑ ̛̺̻̬̿͐͟͠c̻͖̄͒̿͜ǫ͘r̙͔̍̊p̛̥s̳͉̈̆̀͜ ̫̫̎̐̅̎͜͟p̣͘o͖̲̊̿u͖͌r̠̭̺͚̓̂̉̚ ̧̭̘̙̂̀̂̂l̛̞e̢͚̲̍͋͆s̳̲͑͌ ̺͍͈̒̇̔ĉ̜̱̉à̬͖̍̕͢ŗ͙̳̽̍͆ę̡̺̫͓͋̌́̋͝ss̺̑͂ͅe͕͆ȓ̗̱̏ ̛̻̩͎̊̚a̛͈̪͇͗́ṽ̗̝͖͒̅a̤̖̰͐̓̕n͉̪̙̣͆̓̓͐t̊͟ ̣̳̻̌́͋d͔̓̅ͅe ̖̫͈̂͒͋͢͝ş̰̞̣͑̾̇͠ö̦̻̕u̪̟̔͌̒͜f͈̜̍́f̟̂͗͢͢͡r͙̂a̰̓n̩̭̅̾͋͜c̪͎̫̘͋̽͋̓̀͟ḙ͔̍̓.̪͆.͕̪̣̐̆̔.͕̜̕̚"̩̖̞̹̹̅̓̑̎̆

Énigmatiques paroles mais il fallait bien cela. "V̧͉͊͊ò̭t̒͢r̢̮͙̍͝͝è̘̪̦̃̉ ̧̥̲̠̊̀͒̏͘͜h̤̮̬́͒̐o̧̘͌̚m͍̰̰̾̄͘m̲͇̫͇̄̈́̓͞ę͖͈͉͐̾̃͞ ͔̺̗̾̏̒͌ͅs̟͈̹͛͆̾'͕̱̯̱̃̀͗̽ė̳ṋ̍ ̛̛̱̞̱͙̇͘r̛͓͎̾ȩ͖͉́̆͞m̢̻̪̾̄͒̅͢ḕ͖̳t̢͔̩̝͈́̌̇̂̐t̨̩̫̞̉̇̇́ȓ͇͎͓́́a͉̗͛̆.̹̓͒͟.̜̱̮̍̂̚.̡̪̥̫̦̀́̓͑̈ ͕͉̽̋Ṃ̢͚̮͑͗̐͡a̧̛̛̪͔̼̾̐i̢͖͓͕͋̋̏̊s͓̎ ̧̗͈̣̃͑͗͋v̮͕͎̍̀͡ò̲u͍͆ś͈.̫̹̺́̊̀.̨͖̥̏͑̈̉ͅ.͙̏."

Estimant avoir conduit sa tâche, voici le moment pour disparaitre. Le balcon est un échappatoire parfait et en quelques instants, les pavés accueillaient ses pas.
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Ven 19 Nov - 22:39
Dîner aux chandelles
TW : scène avec des détails violents

Étrangement, le silence de son esprit le dérouta. Dans pareilles situations, les voix de ses personnalités se seraient affolées, lui ordonnant d’arrêter de se mettre en danger pour un étranger. Mais puisqu’il s’agissait d’Isandro et de son homme de main, mais aussi de Catherine, une servante tout à fait agréable, le silence régnait et personne ne trouvait d’argument pour l’empêcher de s’avancer dans ce couloir vers l’intrus. Il était bien trop en colère pour les entendre, les écouter. Il n’était pas le seul à n’en faire qu’à sa tête… A sa suite, il reconnut les pas du Prince espagnol à qui il jeta un regard qui en disait long sur son ordre non respecté de rester en retrait. Quant à Iso, il lui fit signe de se taire. Plus tard il débattraient sur les dangers que chacun avait pris.

Les voilà finalement face à une scène d’une extrême violence. La jeune Catherine, poids plume incapable de repousser l’ennemi, était étranglée sous leurs yeux par un individu encapuchonné. Guillaume aurait sans doute eu le réflexe d’essayer de l’assommer avec son chandelier, si seulement il n’avait pas croisé les yeux de cette personne. Jaunes. Ils étaient jaunes. Ce n’était pas possible, à moins que Dieu, le Paradis et l’Enfer existent, qu’il se trompe depuis toujours, et qu’un soldat du Diable se trouvait dans sa demeure en ce moment-même.

Un frisson d’effroi le parcouru alors qu’il se sentit pétrifié sur place, découvrant avec horreur le visage bouffi, rougi, rongé par les larmes de sa domestique suffocant. La force de cette personne était telle que ses pieds ne touchaient plus le sol. Puis elle fut jetée, comme une vulgaire linge, contre le mur le plus proche. Elle réussit à laisser échapper ce qui ressemblait au couinement d’agonie d’une proie malmenée par son chasseur, prenant un malin plaisir à ne pas l’achever. Les prunelles de glace observèrent le corps meurtri de sa domestique inanimée au sol avant d’être happées par celles de couleur jaunes. La suite, il ne saurait la décrire. Un mélange de menaces, d’énigmes, de mauvais présages. Il n’avait pas su s’il était visé ou si l’individu s’adressait à Isandro. Tout lui semblait fou, flou.

Une longue seconde s’écoula, figé par l’incompréhension et la peur. Au moment où il se souvint tenir un objet pouvant blesser, au moment où il resserra sa prise dessus, l’individu s’envola par le balcon. Surpris par cette sortie théâtrale, Guillaume s’élança sur le balcon pour le chercher du regard, mais trop tard, la nuit était sombre et il ne vit que des ombres. Il refit surface dans la pièce où tout s’était déroulé et jeta violemment au sol le chandelier qui ne lui avait servi strictement à rien. Il ressentit l’envie d’ouvrir grand sa bouche pour hurler, mais cela ne lui ressemblait pas, ce n’était pas lui. Il passa une main sur son visage et la sensation étant bien réelle, il eut la preuve que tout ceci n’était pas le fruit de son imagination.

Alors il chercha la jeune Catherine du regard et puis vint s’accroupir à côté d’elle. La pauvre avait souffert. Son visage était rouge, ses veines très apparentes, son cou déjà marqués d’ecchymoses violacées et autres traces de lutte. Il hésita à la soulever. Le bruit de collision avec le mur avait été entendu des deux hommes et il n’annonçait rien de bien joyeux. En la prenant dans ses bras, ne lui ferait-il pas plus de mal et empirerait de potentielles fractures ? Mais surtout, était-elle vivante ? Le Duc chercha du bout des doigts à tâter son pouls, mais la tâche était bien ardue tant il tremblait de rage. Il n’avait aucun contrôle sur lui-même.

Sa seule consolation était de savoir que personne dans sa maison ne l’avait trahi. Le chevalier avait été attaqué par un inconnu, peut-être un homme, peut-être une femme, peut-être le Diable. Pour autant, il ne ressentit aucun soulagement. Finalement, à force d’effort, il crut sentir le pouls de la jeune femme. Il fallait de toute urgence qu’un médecin vienne examiner les deux blessés inconscients. Avec toute la douceur dont il était capable, et ne croyez pas que Guillaume en est totalement dépourvu, il la souleva dans ses bras. Un vrai poids plume. Lorsqu’il se redressa, il croisa le regard d’Isandro et aucun mot ne lui vint à l’esprit. Maintenant, Guillaume était aussi livide que lui.

Il traversa le couloir pour installer Catherine sur le canapé face à celui sur lequel Diego était resté allongé. Visiblement enfin alarmé par les événements, un autre domestique les rejoignit, hoqueta de surprise et s’empressa d’alpaguer un cuisinier pour qu’ils partent en quête d’un médecin.
Isandro d'Espagne
HUMAIN - PRINCE

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Isandro d'Espagne
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Dim 21 Nov - 16:16
Voyant le duc partir dans le couloir, c’est comme une urgence qui est venue s’imposée au prince. Il ne peut pas laisser le blond seul face à une menace indéterminée… Pas alors qu’ils sont tous les deux au même endroit. Pas alors qu’il peut agir, l’épauler, l’aider. Parce que c’est ça, la vérité. S’il peut être au côté de Laurent – ou Dieu sait comment il veut être appelé ! – il choisira irrémédiablement d’y être. Peu importe le danger. Peu importe les injonctions de ce dernier. Et puis… c’est la moindre des choses vis-à-vis de Diego. L’homme a été blessé parce qu’il est son chevalier. S’il n’est pas des plus rancuniers, Isandro refuse de laisser cela passer comme si de rien.

C’est pour cela qu’il se retrouve donc derrière le duc, ne tenant aucunement compte du regard qu’il lui jette. Ils sont tout autant concernés l’un que l’autre même si ce sont leurs serviteurs qui ont été ciblés.

Ils avancent et, rapidement, débouchent sur un spectacle atroce. La jeune servante qui les a prévenus plus tôt est maintenue par une silhouette encapuchonnée. L'ombre agrippe une main autour de son cou et Isandro a un sursaut d’effroi. Il ne savait pas à quoi s’attendre, certainement pas à ça. Tout comme le duc, il est figé dans sa stupeur, d’autant plus lorsque deux yeux dorés sans visage se tournent vers eux. Occupé à sa tâche barbare cet… être (?) ne s’inquiète aucunement de leur arrivée.

« ¡Para… » Il va pour lui hurler d’arrêter (¡parada! (1) ) mais l’agresseur est plus rapide et, comme si elle ne pesait pas plus lourd qu’une poupée de chiffon, envoie violemment la servante contre un mur. Dans un cri de douleur la jeune fille tombe lourdement au sol. Les yeux verts du prince se crispent de terreur et de colère. Quel est donc ce démon ?

Il n’a toutefois pas la force d’intervenir lorsque les yeux se posent en sa direction. Ou celle du duc. Leur direction, dirons-nous. Ils sont tous deux épaule contre épaule et l’index tendu vers eux les fige. La main du prince enserre avec plus de force la dague de son chevalier mais son corps ne bouge plus. Les mots prononcés avec une voix d’outre-tombe lui provoquent un frisson. Ne lui faites pas confiance. Cela résonne comme un avertissement. De quoi parle-t-il ? Pourquoi est-il question de confiance ? Cette confiance malmenée désormais, cette confiance qu’il a tendance à accorder un peu trop facilement parfois. Ce mot qu’il n’est pas certain de pouvoir réellement attribuer au blond à ses côtés. Son hôte pour cette soirée, pourtant tout aussi tétanisé que lui.

La mise en garde se poursuit est Isandro n’arrive pas à détourner son regard des deux billes jaunes qui percent sous l’imposante capuche. C’en est trop. Il est question de souffrance, de violence et de mort… il ne peut pas rester sans rien faire ! Il fait un pas en avant, lève le bras, mais l’évocation de son homme, Diego à n’en point douter, le freine. L’agresseur dit que son chevalier s’en remettra… mais pas lui. Les paroles sont énigmatiques et peuvent être comprises de bien des manières. Ce « vous » inclut-il le duc ?

Est-ce véritablement le moment d’y réfléchir ? Rapidement l’individu prend la direction du balcon le plus proche et s’envole dans la nuit, aucunement perturbé par la hauteur.

A son tour le blond semble retrouver ses esprits et s’élance à sa suite, son chandelier à la main, tandis que le regard d’Isandro se pose sur le corps recroquevillé de la jeune servante. Il a du mal à se remettre de ce qui a été dit. « Es un sirviente del Mal… (2)» Il chuchote à mi-mot, aucunement surpris d’entendre le duc s’agiter pour rien. L’ombre est déjà bien loin. Le blond revient finalement dans la pièce et s’agenouille auprès de la jeune Catherine dont le corps porte les séquelles de son agression.

L’espagnol s’approche, se sentant ridicule avec cette dague qui n’a aucunement servi. Il ne se sent pas bien. Pas à sa place. Il a envie de quitter cet endroit. Il ne comprend pas ce qui vient de se passer ni les mots qui ont été prononcés par cette… chose surhumaine. Un tremblement le parcourt. Il regarde Guillaume qui prend difficilement le pouls de la jeune fille et comprend qu’elle est toujours en vie.

Lorsque le duc soulève le corps de la victime, le prince va pour l’aider mais le regard blessé qu’il lui adresse, sans un mot, lui fait comprendre qu’il n’a pas besoin de lui. Ils sont tous les deux aussi remués l’un que l’autre, probablement, et aussi incapables d’expliquer ce qui s’est passé. Une certitude : quelque chose est cassé. Ils étaient frivoles, il y a quelques minutes de cela, ignorants de ce qui se tramait autour d’eux et peu soucieux de tout cela. Désormais c’est la réalité qui s’impose, avec ses failles, ses mystères et ses mises en garde…

A pas lents Isandro suit Guillaume dans le couloir jusqu’à ce qu’ils reviennent dans la pièce où le chevalier est toujours allongé. Il pousse une table afin que le duc puisse allonger sa jeune domestique. Derrière eux un autre serviteur apparait, rapidement sommé d’appeler un médecin.

Pendant de longues minutes les deux hommes sont chacun tournés vers leur blessé respectif. Isandro s’assure que Diego respire toujours, lui aussi, et s’applique en des gestes doux à remettre la dague à sa place, dans la poche intérieure du pourpoint du chevalier. Il a reposé sa main sur le bras de l’autre espagnol et jette parfois des coups d’œil au duc penché vers le visage meurtri de sa servante.

Les mots ne passent pas. Ni pour l’un ni pour l’autre. Le prince ne cesse de réentendre les paroles glacées de l’agresseur et même s’il n’a aucune raison d’y accorder du crédit… ne peut pas s’en empêcher. En Espagne on sait les malheurs que peut provoquer l’ésotérisme. Mephisto prend bien des formes, dit-on, et sous couvert de violence, joue souvent sur les vérités les plus enfouies en chacun. Il n’a pas envie d’y croire, et pourtant, cela tourne en boucle dans son esprit. Est-ce Dieu qui cherche à le punir de son insouciance ? Est-ce une façon de le rappeler à l’ordre ? De la part de qui ?

Un bruit de pas finit par interrompre ses pensées et un homme d’un certain âge, le visage joufflu, apparait, suivi du domestique mandaté pour aller chercher un médecin. Tourné vers le duc, il souffle : « Votre Éminence, j’ai fait au plus vite… ». Il n’a visiblement pas conscience de qui est l’autre personne présente ici mais à la vue de la tenue richement brodée du prince, il le salue avec courtoisie. Au fond de lui Isandro réalise qu’il va devoir faire en sorte que rien de tout cela ne s’ébruite trop. Il ne voudrait pas que les espions de son père s’emparent d’un tel incident…

Le médecin, secondé par le domestique, se met à examiner la blessure du chevalier. Invitant les deux nobles à s’écarter pour lui faire de la place. Isandro se pince les lèvres mais ne peut qu’acquiescer, il n’a aucune expertise en la matière, alors il se recule et se retrouve une nouvelle fois auprès de Guillaume. Ses yeux délaissent enfin le blessé pour revenir vers son hôte.

Il est perdu vis-à-vis de tout ce qui vient de se passer… il est perdu et même s’il ne sait pas comment interpréter ce qu’il a entendu, il laisse son corps se presser volontairement auprès de celui du duc. Sa hanche effleurant celle du blond et ses doigts, furtivement, frôlent ceux de l’autre homme jusqu’à ce que son majeur et son index se glissent autour de ceux de Guillaume. Il ne sait même pas quel sens donner à ce geste. Ce n’est plus de la séduction. C’est… une recherche de pseudo confort respectif. C’est extrêmement rapide et dissimulé.

C’est nécessaire (au moins pour lui, être bien trop tactile) s’il ne veut pas que le fil ténu qui les relie se brise tout à fait, sans véritables explications.



début août 1590


(1) Arrêtez !
(2) C'est un serviteur du Mal...

L'Oeil
ENTITE SUPERIEURE

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Inventaire : De quoi vous faire trembler.
Situation maritale : Marié.e au mystère.
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L'Oeil
Inventaire : De quoi vous faire trembler.
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Dim 21 Nov - 16:28
Intervention PNJ


Le médecin termine son œuvre et revient vers les deux hommes. "La jeune femme présente des blessures très spécifiques. Elle devra rester alitée quelques temps dans un endroit calme, je vous déconseille de la faire travailler prochainement. Savez-vous si elle a de la famille ou un endroit où retourner en sécurité en attendant ?" Que lui est-il arrivé ?"

Il enchaine rapidement. "Quant à votre homme, c'est très étrange. J'ai appliqué des bandages mais c'est comme s'il avait été assommé et qu'on lui avait prit du sang en suffisamment grande quantité pour qu'il s'évanouisse. Il s'en remettra, bien sûr, mais j'ai trouvé une trace de morsure sur le creux de son coude. Le tissu dissimulait la plaie jusque là. Je n'ai cependant jamais rien vu de semblable. J'ai pris les mesures de la morsure pour voir si je parviens à la rattacher à quelque chose. J'en parlerais à mes confrères médecins."
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Dim 21 Nov - 21:27
Dîner aux chandelles
L’ambiance était mortifère… Aucun des deux hommes n’osait prononcer la moindre parole. Chacun se préoccupait de la santé de son proche. Enfin, Guillaume pouvait-il parler de Catherine en ces termes ? Il reconnaissait honnêtement qu’elle était une bonne travailleuse, silencieuse, polie et respectueuse et qu’elle ne provoquait jamais le moindre incident. Mais de là à prétendre qu’il la connaissait ne serait-ce qu’un peu, pour la considérer parmi ses proches… Avait-il ne serait-ce qu’un proche dans sa vie ? Il ne savait pas si c’était l’adrénaline qui retombait, la température qui avait soudainement baissé, le manque de vie dans cette pièce, quand bien même Isandro était présent… Il se sentait seul. Il avait froid. Cet événement l’avait retourné et les mêmes images tournaient sans cesse en boucle dans son esprit. Et ce qui l’avait le plus marqué tant c’était étrange, c’était la couleur des prunelles de cette personne (entité?)…

Le silence fut rompu par l’arrivée du médecin. Jusque là accroupi pour être au niveau de Catherine, étendue, le Duc se redressa et salua l’homme d’un signe de tête. Il n’arrivait pas à parler. Il n’arrivait pas à penser, à formuler des phrases. Les mots n’avaient pas de sens et les mêmes le hantaient : ceux de l’intrus. Sans même y songer, il s’écarta pour laisser la place au médecin d’examiner les deux patients. A ses côtés, même s’il ne le regarda pas une seule fois, se trouvait le Prince espagnol. L’esprit de Guillaume était embrumé et son regard lointain. Il ne trouvait pas d’autres manières de gérer le choc, la déception, la colère.

Il n’était pas sûr que tout cela était réel, pas plus que le geste d’Isandro. Au début il ne remarqua même pas l’absence de distance entre leurs corps. De loin, on ne remarquait probablement rien. Mais ils pouvaient ressentir la chaleur de l’autre irradier, leurs énergies se déployer pour se rencontrer dans un moment de compassion et de silence. Ce qui le raccrocha à la terre, à la réalité, à l’instant présent, ce sont les doigts d’Isandro. Il n’était pas certain que cela soit de son fait lorsqu’il lui frôla les doigts. Néanmoins, quand il sentit que le geste se répétait et que finalement, il cherchait à discrètement attraper les doigts du Duc, ce dernier quitta un point quelconque à l’horizon pour plonger ses iris dans celles de l’espagnol. Il ne lut rien en particulier et c’est bien ce qui était triste. Dans une autre vie, dans d’autres circonstances, le désir aurait été palpable et les idées du Prince claires et nettes. Ici, Guillaume ne devina qu’un besoin impérieux de trouver un peu de calme et de compassion. N’étant pas certain d’être le meilleur pour cela, il ne désira pas le repousser pour l’abandonner. Si cela pouvait l’aider un temps soit peu à supporter cette attente, soit. Plus étrange encore, à aucun moment il ne ressentit de dégoût, de révulsion, d’envie de le repousser. Finalement, ce geste lui semblait presque naturel. Il n’avait pas le cœur de mettre fin à ce contact si fragile.

C’est le médecin qui brisa le lien. En détournant son regard vers son visage bouffi, le Duc croisa les bras sur son torse. Pour paraître calme ? Pour donner l’illusion du contrôle ? Plutôt pour ne pas laisser ses doigts remonter le long de la main d’Isandro, de son bras…

- Elle a été étranglée et projetée contre un mur.

Ses paroles étaient rudes mais il n’y avait aucune meilleure façon de parler de son agression. Considérant son état et son manque d’informations à son sujet, lui rappelant combien il était un Duc épouvantable, il songea à l’Église et finalement il décida qu’elle resterait auprès de lui.

- Sa convalescence se déroulera ici et bien évidemment, elle ne travaillera pas avant d’être parfaitement remise aussi bien physiquement que psychologiquement.

Le choc ? L’adrénaline ? La présence d’Isandro ? Des changements qui s’opèrent en lui ? D’autres n’auraient accordé d’importance qu’à sa santé physique et lui aurait permis de se reposer jusqu’au moment où elle serait capable de nouveau de remplir ses fonctions. Ici, Guillaume faisait preuve d’une bienveillance bien inhabituelle. Comme quoi, même les plus têtus peuvent se bonifier…

Il laissa la possibilité au Prince espagnol de s’exprimer au sujet de son homme de main et ami. Néanmoins, un détail dans le discours du médecin fit sonner une alarme dans son esprit.

- Faites vos recherches seul, je vous prie. Ne parlez pas de cet incident à vos confrères, je saurais vous remercier pour votre silence et votre déplacement tardif.

Hors de question que cela s’ébruite et porte préjudice à l’un comme à l’autre, d’une quelconque façon… Il mettrait le prix pour cela !
Isandro d'Espagne
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Lun 20 Déc - 13:06
Ce qui devait être une soirée de fête, un instant léger, est devenu tout à fait autre chose. L’ambiance est lourde, les deux nobles sont dans l’attente de ce que le médecin pourra bien leur dire, et Isandro a besoin de s’ancrer auprès d’un pilier. Et quel pilier ! C’est tout naturellement qu’il s’est rapproché du Duc. Ses doigts s’agrippent aux siens presque inconsciemment. Il a besoin de ça et il ose croire que le blond aussi. La preuve, après un rapide coup d’œil, ce dernier ne le repousse pas. Leurs doigts brièvement entremêlés, l’espagnol réalise à quel point il est encore un faible gamin vis-à-vis de certaines choses. Ce besoin de contact, ce besoin de se rappeler qu’il n’est pas entièrement seul en ses terres parisiennes et qu’un autre, à côté de lui, traverse la même épreuve. Un autre qui ne lui est pas étranger. Un autre qui est probablement, au-delà de son chevalier, ce qui se rapproche le plus d’un ami dans cette capitale étrangère.

Trop rapidement à son goût, toutefois, leur contact se brise et ils s’éloignent discrètement tandis que le médecin fait part de ses interrogations et les questionne. Ce qu’il indique au Duc n’est pas trop alarmant mais lorsqu’il parle du chevalier d’Almendra, les yeux du prince ne cachent rien de sa stupeur et de son inquiétude.

« ¿Qué? » Cela sort spontanément et il essaie de se rattraper, cherchant à dissimuler (mal) son accent. « Une morsure ? … Comment ? » C’est probablement trop tard. Il ne faut pas que la rumeur d’une entrevue entre le duc de Bourgogne et le prince d’Espagne ayant fait deux blessés se répandent. La visite était plutôt informelle et les ombres de son paternel attendent un petit rien pour mettre le feu aux poudres. De son côté, Guillaume annonce vouloir garder sa servante auprès de lui, ce qui est tout à son honneur. Isandro, quant à lui, est toujours plus perdu. C’est dans ces cas-là qu’on a tendance à vouloir se replier sur soi-même, revenir en ses terres natales. Il sait que Diego mériterait un tout autre Seigneur, si c’était en son pouvoir, le prince ferait en sorte qu’il soit pris en charge par les meilleurs médecins espagnols voire rapatrié à Madrid, si cela était possible. Il n’est pas certain de tout saisir du diagnostic du physicien devant lui.

« Qu’est-ce que je peux faire pour l’aider ? »

Une morsure, a-t-il dit ? Isandro a bien compris ? Cela confirmerait que l’ombre aux yeux jaunes était le mal incarné ou l’un de ses apôtres. Quelle autre explication, sinon ? Pourquoi s’être acharné ainsi sur un homme qui n’avait rien demandé ? Si c’était lui qui devait être puni pour ses péchés, pourquoi n’est-ce pas lui qui a été visé ?! Plus il assimile ce qui a été dit, plus les poings du prince se crispent. Son visage affiche un air décontenancé, inquiet pour son chevalier et agacé en même temps, sans qu’il sache quelle émotion privilégier. Le duc à ses côtés doit le réaliser car il reprend la parole d’un ton posé et ferme. Il fait preuve d’une bien meilleur lucidité que le prince qui s’empresse d’acquiescer.

« Nous vous en remercierons grassement, si vous vous faites réellement discret et ne partagez qu’avec nous ce que vous apprenez. J’ai besoin de savoir ce qui est arrivé à mon chevalier. » Pourquoi cette attaque ? De la part de qui ? Diego s’en remettra-t-il aussi facilement que le médecin semble le croire ?

Les questions sont nombreuses dans l’esprit de l’espagnol qui ne sait pas encore bien ce que sera la suite des événements. Il a un regard circulaire autour de lui, s’arrêtant sur la pauvre servante et souffle : « Je… Peut-il être transporté, selon vous ? » Il ne voudrait pas aggraver l’état de son ami mais ne peut pas se permettre de s’imposer plus encore en ces lieux. Sa raison lui crie qu’il faudrait partir avec son chevalier, s’il le peut. Son corps est déjà épuisé par l’incompréhension, l’inquiétude et ce qui a pu se passer jusque-là.



début août 1590


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Lun 20 Déc - 20:02
Intervention PNJ


Le médecin fronce les sourcils devant Guillaume. "Pour qui me prenez-vous, Monsieur ? Tout noble que vous soyez, cela ne vous donne pas le droit de monnayer la liberté de parole d'autrui." Il commence à ranger son matériel. "Je suis médecin par conviction, non par appât du gain. J'ai bien compris où vous voulez en venir, mais vous pouvez garder votre argent. Ou, à défaut, si vous tenez vraiment à le dépenser, donnez-le donc à cette pauvre jeune femme qui a dû souffrir le martyr."

Il fait une pause avant de reprendre reprendre en soupirant. "Je ne dirais rien à personne, soyez rassuré." Puis il glissa un regard vers Isandro. "Vous pouvez essayer, mais cela me paraît compliqué. Votre homme a besoin de beaucoup de repos et d'un repas copieux à son réveil. Il ne gardera aucune séquelle, en toute logique."

Puis il prendra congé.
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Mar 21 Déc - 11:42
Dîner aux chandelles
Isandro verbalisait les questions que Guillaume lui-même se posait. Une morsure ? Cette chose aux yeux jaunes était dotée d’une force surhumaine ainsi que de crocs ? C’était lunaire, il se serait cru dans un mauvais roman de sorciers et autres marabouts. Néanmoins, la preuve était bien là, sur le corps de Diego, alité et inconscient ? Sur son coude, la marque de deux crocs l’ayant dépouillé d’une partie de son sang. Il n’y avait qu’une bête pour faire une telle chose. Un animal, un prédateur en chasse, à la recherche d’une proie pour assouvir ses besoins. Mais pourquoi Diego ? Et bon sang, un Homme ne peut en mordre un autre, il doit y avoir une explication !

Si Guillaume tente d’être le plus calme possible, distant avec la situation, intérieurement il enrage. Le prince espagnol ne peut contenir son énergie, dans ses paroles comme dans son attitude physique, mais pour autant il parvint tout juste à ne pas exploser. Quand au médecin… Et bien il n’apprécia guère cette histoire de pot de vin que le Duc à initier, suivi du Prince. La pulsion d’égorger le petit homme gras était puissante, très puissante. Il voulut tenter un mea-culpa, mais le médecin était en roue libre dans son agacement, lui rappelant sa liberté d’expres​sion(et le secret professionnel, il ne compte tout de même pas l’oublier?) et qu’il pourrait user de son argent pour se racheter auprès de Catherine. Guillaume ravala sa salive, amère, se contentant de croire ses paroles lorsqu’il promit de ne rien dire à ses confrères, notamment. Pour autant, il se doutait que tout ceci aurait tôt ou tard des conséquences.

Le médecin partit, Guillaume quitta la présence d’Isandro pour s’approcher de Catherine. Ses hématomes prenaient une nouvelle teinte à mesure que le temps passait et son visage ne semblait pas trouver de quiétude dans son repos. Ignorant toute remarque de dégoût qui envahissait son esprit, le Duc de Bourgogne posa une main sur le front de sa servante, dans une tentative de preuve d’affection. Autant dire que c’était le genre de geste dont il fallait se délecter tant ils étaient rares. En arrangeant quelques mèches de ses cheveux, en bataille sur son visage bouffi par l’étranglement, il proposa du repos au prince espagnol.

- Cela vaut ce que ça vaut, mais tu peux rester te reposer avec ton ami dans la chambre d’invité. Je t’aiderai à le déplacer, un lit sera toujours un meilleur lieu pour se remettre de ses blessures. Il ne me semble vraiment pas qu’il soit une bonne idée pour lui de voyager maintenant. A l’aube, après du repos, ce sera déjà plus envisageable. Pour toi également. Nous pourrons être discrets, le bâtiment donne sur une arrière-cour rarement fréquentée, réservée aux propriétaires et non aux passants.

Il quitta le visage de sa domestique pour retrouver la pâleur du teint hâlé du méditerranéen. Il était éprouvé par la tournure de cette soirée. Tous l’étaient. Néanmoins Guillaume ne voulait pas paraître davantage faible. Il savait déjà que sa demeure était un moulin, avait été un hôte médiocre incapable de protéger sa maisonnée comme ses invités, ne savait pas y faire avec un médecin, pensait régler tous les soucis avec de l’argent… Il savait fort bien que tout ceci l’empêcherait de dormir, quand bien même son âme (si bien sûr âme il y a chez cet hérétique) était épuisé, au bout du rouleau. Les prunelles jaunes viendraient le hanter dès lors qu’il fermerait les paupières. L’air dépassé et peiné d’Iso reviendrait sans cesse dans son esprit. Alors qu’il se déplaça pour prendre une couverture normalement décorative pour la poser sur Catherine, il tenta de convaincre l’espagnol :

- Maintenant que je sais que le mal ne vient pas de ma maison, je m’organiserai pour que mes domestiques montent la garde. Reposes-toi, Isandro.

Le Duc, fier et pourtant sûr de lui, n’osait le regarder dans les yeux. Il avait honte. Il ressentait de la peine, de l’agacement, de la colère… Il ressentait. Il ressentait enfin quelque chose. Ce n’était rien de positif, mais une seule chose était certaine : c’était grâce à Isandro.

Il voulait être convainquant, mais jamais il ne laisserait la charge à ses domestiques de faire des tours de garde pour surveiller qu’aucun intrus aux yeux d’or ne viendrait troubler une nouvelle fois cette nuit. Guillaume ne pourrait fermer l’œil, ainsi il serait le candidat idéal pour monter la garde et conserver un œil sur l’état de Catherine. Néanmoins, il ne voulait pas le dire au prince, au risque qu’il n’ait pas confiance ou préfère lui tenir compagnie, par pure esprit de solidarité.

Le Duc de Bourgogne s’approcha de Diego, prêt à la soulever pour le déplacer dans la chambre réservée aux invités, à moins bien sûr qu’Isandro veuille quitter les lieux et dire adieu à son Rizo...
Isandro d'Espagne
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Isandro d'Espagne
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Sam 1 Jan - 18:30
Le médecin n’apprécie guère l’idée d’être payé pour son silence et le fait savoir. Il fait en cela honneur à sa fonction, certainement, mais s’il se sent un peu idiot face à cet homme de convictions, comme il le dit, Isandro n’en a que faire et n’ajoute rien. Il espère que le physicien saura réellement se taire, comme il l’annonce. L’important demeure l’état de la jeune servante et surtout celui de son chevalier et ami. Il se contente d’un léger signe de la tête et relève les yeux sur l’homme en question quand il lui répond enfin. Il faut éviter de déplacer Diego, pour le préserver. C’est ce qu’il pensait. « Très bien, merci. »

Une fois le praticien parti, l’accablement et l’incompréhension reviennent au grand galop, accompagnant le fait qu’Isandro, fusse-t-il prince d’Espagne, ne savait guère où se mettre ni quoi faire. Il se désole de la vue de Diego allongé, mordu, blessé, tout autant que de celle de la jeune femme auprès de laquelle le duc se trouve désormais. Le blond fait preuve de prévenance envers elle et si Isandro ne sait pas la relation que Guillaume a envers sa servante, il semble bien y être attaché. La jeune servante parait tellement fragile et la délicatesse de son Seigneur envers elle, en cet instant, est étonnante pour qui le connait (et malgré les années qui les ont éloignés, Isandro ose croire être de ceux-là). Les yeux de l’espagnol se posent à la volée sur le geste tout en douceur du blond, dont il ne voit pas le visage, simplement les bras. Toute son attention s’y attache sans qu’il le réalise vraiment, lui qui ne sait quoi faire de plus pour son propre chevalier. Un instant, Isandro se sent de trop. Tout s’annonçait si bien et en peu de temps, tout a basculé. Le duc et lui-même ne sont pas plus avancés, d’ailleurs, pour saisir ce qui s’est passé. La seule urgence concerne les deux blessés.

Assis auprès de son chevalier, guettant les légers soulèvements de son corps à chaque respiration, le prince ne s’attend pas à entendre la voix de Guillaume s’élever. Il lui propose de se reposer ici pour la nuit, ce qui évitera donc d’avoir à trop déplacer Diego. Il semble avoir pensé à tout et il serait difficile pour Isandro de refuser, puisqu’il n’a aucune autre alternative. Il croise le regard de l’autre homme et fait un signe de la tête. « Gracias, Guillaume. » En un tout autre contexte, il s’amuserait bien facilement de se voir ainsi proposé de coucher dans la chambre d’ami. Là, il n’en est rien. Il laisse son accent reprendre de sa force maintenant qu’ils ne sont plus que tous les deux. « Je pense que ce serait plus raisonnable, pour Diego. » Pour lui aussi, probablement. Il est encore secoué par ce qui s’est passé. Guillaume pose une couverture sur la jeune femme et le prince fait remarquer, d’une voix presque murmurée, comme pour ne pas la déranger. « Je suis désolé pour ta servante. Elle semble être une brave fille. » Elle gardera des séquelles, c’est certain.

Les choses se sont calmées dans la demeure et le duc a repris de sa prestance. L’amabilité dont il fait preuve renvoie Isandro face à son propre comportement et il souffle, la tête baissée : « Je… je m’excuse d’avoir douté de toi. Je ne comprends pas ce qui s’est passé. » C’était sans doute plus facile de douter de Guillaume, de croire en une attaque de la part de ceux qui s’opposent à la longue présence d’un prince espagnol dans la capitale, que d’imaginer autre chose. Une créature du Mal qui mord ses proies… « Je sais que tu n’y es pour rien. » La voix d’outre-tombe retentit toujours en lui, cependant. Ne lui faites pas confiance. Que risquait-il s’il s’y essayait, pourtant ?

L’un comme l’autre, ils ne parviennent pas à se regarder dans les yeux. Un léger soupir passe les lèvres de l’espagnol et un fin sourire y prend place. « Tu devrais te reposer tout autant. » Il sait que l’injonction de son allié (ami ?) se veut gentille. Il ne lui est pas difficile de la lui retourner.

Comprenant l’intention de Guillaume qui s’est positionné de l’autre côté du chevalier, Isandro se met derrière la tête de son ami et glisse ses bras au niveau des aisselles du chevalier tandis que le Duc lui attrape les jambes. Rapidement le drôle d’équipage arrive dans le couloir puis jusqu’à la chambre d’amis, où les deux hommes posent, au prix d’un certain effort, le chevalier sur le lit. C’est que Diego pèse son poids. Rattrapant légèrement son souffle, le prince se pose sur le rebord du lit et tend finalement son bras pour agripper doucement celui du duc.

Il lève ses prunelles vertes jusqu’à celle du blond et murmure : « … Merci pour lui, Rizo. » Merci pour moi.

En homme d’émotions et de contacts, Isandro réalise bien combien il a besoin de quelqu’un à ses côtés, quand tout s’affole et quand rien n’a de sens. Il n’aurait certainement pas aussi bien géré la situation sans le duc.



début août 1590


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Sam 1 Jan - 20:51
Dîner aux chandelles
Son corps refuse de se donner en spectacle et de montrer ses émotions. Sa colère est palpable, mais son corps demeure impassible, comme son expression. Guillaume est vidé. Guillaume est déçu. Guillaume exècre les injustices. Et, selon lui, Diego et Catherine viennent d’en subir une qui bouleversera à jamais le chemin de leur vie, de la même manière qu’Édouard, avant d’être dépouillé et raillé, sans-le sou.

Après bien des frayeurs, l’esprit d’Isandro y voit un peu plus clair. Rien n’est arrangé, la menace de cet être presque surnaturel ne va pas le quitter, l’inquiétude quant à l’état de santé de son homme de main et ami non plus. Néanmoins, ce que Guillaume voyait comme une extrême déception et peut-être un coup de poignard dans le dos, avait presque disparu du regard du Prince espagnol. Et, dans sa langue natale, il le remercia. Le Duc de Bourgogne n’ajouta rien, car il n’avait plus guère de mot et d’énergie après tant de rebondissements. On pouvait le croire sans cœur, ou de glace, mais ce soir il ressentait de la compassion pour les trois individus présents dans cette pièce.

C’est Isandro qui te fait ressentir tout ça Guillaume.

La voix était revenue. Elle ne l’avait pas vraiment quittée dans tous ces enchaînements de rebondissements. Elle s’était mêlée aux autres, dans une telle cacophonie qu’il avait fini par toutes les ignorer. Néanmoins, ici, elle était très claire dans son esprit et il ne pouvait pas être plus d’accord. En y songeant, en l’admettant, il sentit un picotement dans ses joues, synonyme de rougeur, synonyme de réactions qu’il pensait ne plus être capable d’éprouver. Il fit mine de détourner son visage vers Catherine, alors-même que le Prince s’excusait pour avoir douté de lui et que ce rougissement s’intensifiait.

Conservant au mieux son air le plus neutre possible, il rassura son invité et lui promis à son tour de dormir…

- Ne t’en fais pas pour moi, une fois la garde organisée, j’irai trouver un peu de repos.

… Ce qui n’était qu’un énième mensonge. Impossible pour lui de fermer l’œil, il le savait fort bien. Il ferait le pied de grue dans le salon, laisserait les portes du couloir ouvertes afin d’avoir tantôt un œil sur Catherine, qu’il ne voyait pas bouger pour le moment au vue de son état, tantôt sur la porte de la chambre d’amis.

En se synchronisant le plus possible, les deux hommes déplacèrent le Chevalier espagnol. L’affaire n’était pas simple, il pesait son poids de muscles et tous les deux ressentaient très certainement la retombée d’adrénaline et la fatigue intense qu’elle apporte en principe. Guillaume se sentait gauche, il était pourtant chez lui. Il ne savait s’il devait simplement prendre congé et fermer la porte derrière lui, pour laisser une intimité à Isandro. Ce dernier ne semblait pas prêt à se débarrasser de sa présence et il initia un nouveau contact physique entre eux deux. Sa gratitude était visible, tant dans son regard que dans ses mots. Et cette façon de le nommer, avec tendresse, alors qu’il ne devrait pas être autant reconnaissant envers son hôte qui avait laissé sa maison devenir un moulin…

- Ne me remercie pas.

Quelques instants, juste quelques précieux instants, il perdit son contrôle habituel et dans un geste de nouveau tendre (deux fois dans une poignée de minutes, que lui arrivait-il?) il posa une main sur la joue du Prince. Il était inconcevable qu’Isandro se sente reconnaissant alors que Guillaume se désignait coupable de tous ces événements. Ce contact entre sa paume et le visage de l’espagnol lui permis de constater à nouveau que le stresse ne sied guère à son beau Prince Iso.

Et en pensant cela, avec lenteur et regret, il retira sa main de sa joue, avant de se reculer. Il posa un regard perturbé sur Diego, qui ne semblait pas souffrir d’avoir été déplacé ici. Puis il reposa ses pupilles de glace sur Isandro et d’une voix très neutre, il l’invita à se reposer.

- Dors maintenant. Il faudra se réveiller très tôt pour organiser votre départ en toute discrétion.

Pour ne pas lui laisser l’occasion de relancer la conversation, car il n’avait aucune idée de ce dont il serait capable le cas échéant, Guillaume s’inclina devant Son Altesse, le Prince Isandro d’Espagne, avant de quitter la chambre et de fermer la porte.

Catherine était toujours inconsciente, ses hématomes continuaient de muter et les autres domestiques attendaient les ordres. Même s’ils n’avaient pas eu la chance de rencontrer l’inconnu.e aux pupilles d’or, tous affichaient un air grave et épuisé. Malgré quelques protestations de leur part, il leur fit promettre de simplement fermer tous les verrous et toutes les fenêtres avant qu’ils aillent se coucher. Quant à Guillaume, il trouva sa place à la croisée du salon où dormait Catherine et du couloir menant à la chambre d’ami, dont Isandro n’était pas sorti suite à son départ. Le dos nonchalamment appuyé contre le mur, il constata qu’il était prêt pour une nuit d’insomnie, longue et douloureuse, à faire le point sur le vide intersidéral qui habite son âme depuis tant d’années.
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Sam 8 Jan - 0:27
Remercier, c’est la moindre des choses en un instant pareil. Le duc l’a accueilli dans sa demeure et, désormais, l’aide à tenir pied autant qu’à prendre soin de son chevalier, à la suite de cette incompréhensible attaque. Que ferait-il sans sa présence ? Sans cette figure connue et dans laquelle l’espagnol parvient encore à lire, malgré les années. Isandro n’a rien caché de ses émotions, depuis qu’il est arrivé ici. Joueur, flatteur, heureux, il est devenu en peu de temps perdu, dépassé, frustré… Il se sent terriblement impuissant pour Diego. Le médecin lui a dit qu’il s’en sortirait, cela n’enlève rien au fait que l’homme a été grièvement et étrangement blessé, par une créature dont le prince ne sait rien. Rien d’autre que la voix d’outre-tombe qui souffle encore à ses oreilles et ces deux yeux dorés, inhumains.

Il n’est pas homme à avoir peur, mais là… rien de tout cela n’a de sens. La situation n’est pas de celle qu’il peut balayer avec un sourire et un trait d’humour. Alors il s’accroche. Il s’accroche doucement à celui, plus habile que lui, qui prend les choses en main et le rassure quant à la surveillance de la demeure, pour cette courte nuit qui s’annonce. La douceur de ses mots, cette appellation connue d’eux seuls, le duc ne les repousse pas. Mieux encore, il semble pleinement les accepter et… les chercher, lui aussi. Car en un geste suspendu, le voilà qui lève sa main jusqu’à la joue d’Isandro. Ce dernier se perd dans cette tendresse rare de la part du blond et laisse son visage reposer brièvement contre cette paume. C’est l’histoire de quelques secondes mais jamais Isandro ne quitte les yeux du duc qui déjà se recule et retire sa main.

Les seuls mots qui brisent ce silence sont ceux de Guillaume, l’invitant à dormir. Il hoche alors la tête et murmure, en se retournant vers son chevalier : « Si. Buenas noches. » Le duc referme la porte et amène avec lui le peu de chaleur que le prince pouvait encore ressentir.

Désormais, c’est un sentiment de culpabilité vis-à-vis de Diego qui se réveille en lui. Il a été blessé par sa faute, après tout. S’il n’était pas venu ici… s’il n’avait pas besoin d’être accompagné partout, peut-être que l’attaquant s’en serait pris à lui seul, et non pas à des intermédiaires. Peut-être… Il soupir. Ce n’est certainement pas avec ce genre de pensées qu’il parviendra à dormir convenablement.

Un large fauteuil occupe un coin de la pièce et il se lève en sa direction, le poussant quelque peu de manière à avoir vu sur le lit et son ami allongé. S’il y a quoique ce soit, qu’il se réveille ou qu’il a besoin de quelque chose, au moins il sera à ses côtés. Il lui doit bien ça. Il récupère un plaid épais posé dans un coin et s’assoit avec nonchalance dans le fauteuil. Il a connu plus confortable mais ne s’en plaindra aucunement, bien au contraire. Il est heureux de ne pas avoir eu à bouger le blessé.

Les yeux fermés, il essaie de laisser le temps au temps, calmant sa respiration et ses pensées agitées, essayant de dormir, autant que possible. Peut-être y arrive-t-il, furtivement. Car il se réveille d’un coup, en sursaut, sa jambe par-dessus l’accoudoir manquant de tomber. Les yeux dorés ont surgi dans son esprit… Son cœur s’est emballé.

Dormir, dormir véritablement, sera difficile. La lueur de la lune perce légèrement à travers le rideau qui couvre une partie de la grande fenêtre de la pièce. Cela lui permet de voir son chevalier, toujours immobile. Il se glisse une main dans les cheveux et secoue la tête : la nuit a-t-elle seulement progressé ? Il se lève finalement, à pas de loups, pour s’approcher de Diego. Son visage est étrangement détendu, presque serein. « Lo siento ... Averiguaré qué te hizo esto. (1) »



début août 1590


(1) Je suis désolé... Je trouverai ce qui t'a fait ça.

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