vólta kai perdersi

Paris. Voilà une belle ville qui s’illumine, par le soleil de midi. Au travers de tes yeux azur, tu observes. Cette capitale si différente de la tienne. Les Parisiens, en ce printemps tout juste éveillé, semblent apprécier ces quelques rayons dorés. La fraîcheur toujours présente, apportait cette douceur agréable pour ta peau. Ce jour-là, tu t’étais décidé à te promener. Tu aurais aimé être accompagné, cependant, personne ne fut disponible pour cela… Tu étais plutôt anxieux… Tu as conscience de ton sens de l’orientation plutôt mauvais. Néanmoins, tu y voyais aussi un moyen de changer ces mauvaises habitudes. Toi qui est tant habitué à être aidé. N’était-ce point un défi de la vie ? La chance te sourit après tout… Tu étais dans une ville. Une grande ville. Peuplée et animée. Lorsque tu te sentiras dérouté, ils sauront sûrement te guider. C’est ce que tu espérais.

Vêtu de vêtements plus décontractés, amples et agréables, te voilà comme le parfait étranger que tu es. Si tes habits, démontrent des origines grecques, il suffit d’un simple regard pour te voir en tant que touriste. Ce que tu souhaitais voir, c’était Paris. Et en tant que visiteur, les grands monuments étaient ceux qui t’intéressaient. Lorsqu’on vient d’un tel lieu, à force, on ne prête plus vraiment attention. Tu savais toi-même de quoi il en était question. La Basilique de St-Marc et sa place, le palais des Doges. Ces édifices sont d’une architecture magnifique. Tu en as conscience. Pourtant, après toutes ces années, les regardais-tu toujours de la même façon ? Innocence et enfance.

Cela n’était plus le cas.

Ici, tu découvrais. Et, à cette idée, tu affichas un sourire. Sans doute le seul de cette journée. Dans ta visite, tu en profitais pour prendre des notes. Ton avidité de connaissances était sans cesse présente. Il te semblait nécessaire de marquer ces nouveautés. Un petit plaisir personnel dirons-nous. Néanmoins, peut-être faisais-tu trop attention à ce qui t’entourait. Tous les petits détails. Rien ne t’échappait. Au-delà de cet air lunaire et paisible, tes yeux étaient bien vifs. La façon de s’habiller des Français. Ce qui démarquait riches et pauvres. Même la couleur plutôt singulière d’un pigeon dans un coin de rue. Ce n’étaient que des éléments dérisoires. Des petits accessoires du quotidien. Rien qui ne vaille le coup d’œil. Sauf pour toi. Tu es juste trop curieux.

Peut-être par peur de mourir trop vite sans rien avoir appris.

Le temps passait. Et, alors que tu te dirigeais vers ta prochaine destination… Ce qui devait arriver, arriva. Le regard cherchant tout autour. Devant. Derrière. Ces petits signes d’une panique intérieure. Oui… Tu n’avais aucune idée d’où tu étais. Où tu devais aller. Même par où tu étais venu. Le cœur battant alors. Le son d’un tambour derrière ta poitrine. Tu inspires un bon coup. De l’aide… Tu devais chercher de l’aide. Quelqu’un saura bien t’indiquer le chemin à suivre. N’est-ce pas ? Paris est belle. Paris est immense. Et Paris possède de nombreux habitants. Voilà que tu guettes, une âme charitable. Un premier passant qui t’ignoreras d’un simple mouvement de la tête. Un deuxième qui fera comme si tu n’existais pas. Un soupir s’échappe de tes lèvres. Et tu le vois. Adossé contre le mur. À ne rien faire si ce n’est contemplé et pensé. Un petit espoir qui se manifeste. Tu t’approches de lui :

« Excusez-moi ? »

Face à lui, il ne te fallut que peu de temps pour sentir toute l’odeur de l’alcool. Était-ce un ivrogne ? Tu n’étais pas friand de ces nectars. Trop fragile. Beaucoup trop fragile. Ton corps risquait de ne pas apprécier. Tu préférais éviter quoique ce soit de nocif… Alors… Tu aurais pu montrer une certaine réticence. Néanmoins, tu n’affichas que ton pâle visage. Toujours de marbre :

« Excusez-moi de vous déranger. Je ne trouve plus mon chemin, sauriez-vous me guider ? »

Une façon simple de demander. Mais n’était-ce pas le plus efficace ? Désormais, tu ne pouvais qu’espérer être tombé sur la bonne personne.