Aerin & Basile
Une vraie rencontre décisive, c'est quelque chose qui ressemble au destin.
La jeune femme se redressa alors dans son lit en sursaut, le visage en sueur et son pseudo-pyjama complétement humidifié par la sueur. Posant sa tête entre ses mains, la jeune femme soupira longuement avant de se lever et regarder l'état de ses cheveux dans un miroir. Pourquoi continuait-elle à garder ses cheveux longs ? Cela serait tellement plus pratique si elles les coupaient... Malheureusement, la demoiselle savait pertinemment qu'elle ne pourrait faire cela. Ses cheveux longs restaient la preuve qu'elle était encore une femme malgré son apparence d'homme. Prendre la place d'une autre personne était vraiment compliqué, obliger à prendre son apparence et son caractère. Aerin aurait pu craquer tellement de fois et pourtant, jamais au grand jamais elle n'abandonnera ce rôle. Maintenant, elle n'était plus la même enfant innocente, elle devait s'y habituer. Que dirait son frère s'il la voyait ainsi ? Il aurait sans doute honte et serait énervé de voir ce qu'est devenue la jeune chevalière.
Bon allez, la journée promet d'être longue alors pas le temps de s'apitoyer sur mon sort !
Elle coiffa ses cheveux rapidement avant de les attacher d'une manière à ce qu'il paraisse court. Son seigneur et les autres chevaliers savaient qu'il avait les cheveux longs, mais elle préférait les attacher. Une fois terminé, elle alla se laver assez rapidement pour enlever la sueur et revenir toute propre. Regardant dans son armoire, elle sortit sa tenue de chevalier. Pantalon, chemisier, botte, fourreau et tout l'attirail, la jeune femme dût ensuite cacher sa poitrine avec un large bandeau de tissu qu'elle entoura autour de celle-ci et serra fortement. Une fois bien aplatie, elle mit les vêtements et finit par enfin sortir de la demeure.
Elle devait aller au palais de Paris pour faire quelques petites choses que son seigneur lui avait demandées. Elle se mit alors en route tranquillement à dos de cheval. C'était plutôt calme, le soleil brillait pas mal dans le ciel et quelques nuages naviguaient par-ci, par-là. L'endroit où Aerin habitait n'était pas très loin de Paris et elle pouvait rejoindre la capitale assez rapidement. Elle mit quelque temps pour y arriver et une fois sur les lieux, elle mit son cheval sous un arbre et alla faire sa petite mission.
Tout était tellement grand et tellement riche, qui aurait crut que la jeune femme deviendrait un jour chevalier ? Avec un inconvénient certes, mais quand même ! Une fois les documents donnés et sa mission finalisée, elle décida de faire un tour dans le jardin royal pour se détendre un peu. Elle n'avait pas encore pris le temps de se reposer et de profiter d'une bonne journée, cela devait faire des mois qu'elle n'avait pas eu un moment pour elle. Entre les entraînements, les missions et toute autre tâche, Aerin ne prenait pas vraiment le temps de décompresser.
Aerin se dirigea alors vers le jardin Royal et s'y reposa un peu, profitant par la même occasion des fleurs en train de s'ouvrir. Mais avant tout, il fallait traverser ce labyrinthe et sachez qu'Aerin à un sens quasi-inexistant de l'orientation... Enfin, non, elle arrive à bien s'orienter.. Mais une fois sur deux ! Enfin bref, elle marchait dans ce maudit labyrinthe, se laissant guider par la senteur des fleurs printanières. Perdue dans ses pensées et mains derrière le dos, elle continuait de se balader lorsqu'elle percuta quelque chose sur sa route. Entendant un petit bruit, la demoiselle baissa la tête et remarqua un jeune homme, fesse au sol. Tendant alors la main, elle sourit légèrement.
Veuillez m'excuser petit noble, je ne vous avais point vu. Êtes vous blessé ?
C’est une belle journée qui s’annonce.
Le prince inspire une grande bouffée d’air lorsqu’il quitte les couloirs pour retrouver les jardins. C’est agréable cet air vivifiant après quelques heures d’étude intense à la bibliothèque. On lui a fortement conseillé de s’aérer l’esprit et de faire quelques pauses. Il semblerait que cela favorise grandement l’apprentissage.
Il se souvient encore des paroles de son père qui, d’une main tendre, venait lui ébouriffer les cheveux en lui expliquant qu’il était parfaitement inutile de vouloir remplir une coupe déjà pleine. Ainsi est-il toujours plus sage d’ingérer tout ce que l’on a appris avant d’en vouloir davantage. Et cette petite balade serait ce moyen, pour le prince, de digérer toutes ces nouvelles informations historiques et politiques.
D’abord escorté, le jeune prince finit par congédier poliment les gardes. Le palais grouille de chevaliers et de gardes, et, en pleine journée, il ne risque rien. Les deux gardes semblent frileux à l’idée de le laisser une fois de plus sans surveillance. Son escapade nocturne récente leur avait valu quelques remontrances en haut lieu. Comprenant malheureusement qu’il ne pourrait pas s’en défaire cette fois, Basile parvient finalement à parvenir à un compromis : ils l’accompagneraient jusqu’à la Pergola.
De là, ils resteraient à l’entrée et à la sortie pour s’assurer qu’il ne se sauve pas ou qu’un individu suspect ne pénètre dans les lieux.
Ils acceptent finalement, mais Basile est bien incapable de déterminer s’ils se sont laissés convaincre par sa proposition ou par son regard suppliant d’enfant désireux d’un peu de liberté. Le prince est certainement encore un peu trop jeune, ou trop prévisible, pour qu’il puisse convaincre les autres. A moins qu’il ne soit décidément trop honnête.
Le jeune prince s’abandonne donc à la beauté des lieux et aux exquis parfums des fleurs. Il aime beaucoup se balader dans la nature.
Les grandes étendues de Brandebourg lui manquent, mais ce n’est pas si mal ici. Même s’il a hâte de pouvoir sortir du palais. D’aller visiter ce pays qu’il pourra peut-être être amené à diriger un jour. Basile rêve de pouvoir rencontrer les habitants de ce beau pays, quand bien même ses origines soient mal vues.
Il vaque donc à ses rêveries avant d’apercevoir un petit écureuil sur son chemin. Ses yeux d’enfants s’illuminent et, bien naturellement, il se lance à sa poursuite, bien décidé à l’attraper. Le prince s’élance donc, les yeux rivés au sol, les mains tendues devant lui. Malgré sa jambe raide, il parvient à tenir le rythme. Jusqu’à ce que le petit rongeur bondisse sur la droite, disparaissant dans les haies.
Son regard suit l’écureuil et il ne voit pas la personne surgir. L’impact n’est pas nécessairement très brutal mais suffisamment soudain pour qu’il perde l’équilibre et finisse les fesses par terre. Il grimace et relève les yeux, fixant la main tendue vers lui avant de s’en emparer pour se remettre sur ses deux jambes.
« N-non, tout va bien Madame. Veuillez m’excuser, je n’aurais pas dû courir dans les allées sans regarder devant moi… »
Il détaille la jeune femme devant lui, essayant de se souvenir de son nom : mais rien ne vient. Il espère qu’il s’agit de leur première rencontre, sans quoi il serait bien gêné d’avoir oublié son identité. Il espère qu’il ne lui a pas fait mal, mais vu sa dégaine, il y a très peu de chances pour qu’un moucheron comme lui puisse faire le moindre mal.
« Pardonnez-moi cette question mais… je ne me rappelle pas vous avoir déjà croisé. » Il réfléchit un moment puis affiche un petit sourire gêné. « En réalité, je n’ai pas l’habitude de croiser des chevaliers ici. »
Il s’attend déjà à se faire réprimander pour être venu ici sans surveillance. Il jette un coup d’œil autour d’eux puis repose son regard doré sur la jeune femme.
« Vous ne direz rien à personne, pas vrai Madame ? »
Aerin & Basile
Une vraie rencontre décisive, c'est quelque chose qui ressemble au destin.
La senteur des fleurs apportait une petite touche de douceur et de nostalgie, un silence assez rare à Paris. Vivre avec d’autres chevaliers n'était pas chose aisée, faire attention à ce qu’elle disait et ne pas montrer ses failles. Elle en avait bavée la petite Aerin. La verdure entourée le lieu, son cœur battant beaucoup moins vite que d’ordinaire, preuve qu’elle était détendue. Tout ce passé bien, les rares personnes qu’elle put rencontrer pendant son trajet disparaissaient, préférant la solitude sûrement. Quoi qu’il en soit, la jeune chevalière continuait sa route lorsque soudain son corps percuta quelqu’un de plein fouet. Lorsqu’elle baissa son regard, elle remarqua alors la présence d’un jeune garçon, 12-13 ans selon son inspection rapide. En regardant ses vêtements, elle en conclut qu’il devait être un noble et donc hiérarchiquement supérieur à elle. L’aidant à se relever, elle garda un petit moment un sourire sincère avant de redevenir sérieuse en le laissant enlever la poussière de sa tenue. À sa réponse, Aerin rigola un peu avant de remettre son fourreau correctement et secoua légèrement la tête
Ne vous en faites pas, vous avez sûrement une bonne raison.
Elle regarda alors derrière le jeune homme et derrière elle, mais ne vit aucun garde. Est ce qu’ils les avaient semés ou alors était-il d’accord avec cela ? Généralement, quand un jeune homme de son âge sortait, il était suivi par des personnes de confiance. Penchant un peu la tête, elle sentit le regard insistant sur sa personne et recula un peu surprise. Elle n’avait pas l’habitude à ce qu’on la dévisage ainsi. Il avoua alors qu’il n’avait pas l’habitude de croiser des chevaliers ici et n’avait pas le souvenir de l’avoir croisée. Son sourcil se redressa un peu et elle le fixa un petit moment...Il ne pouvait pas sortir ? C'était étrange, pourquoi n'avait-il pas la possibilité de se promener comme il l'entendait s'il était escorté ? Elle sourit légèrement avant de réfléchir, regardant le ciel et faisant mine de mettre sa main sur son menton.
Hmmm, il est vrai que je ne me rappelle pas non plus vous avoir déjà croisé. Je ne viens pas souvent ici, enfin dans ce sublime jardin. Je suis plus accoutumé à la campagne, je ne viens pas souvent dans la capital pour autre chose que du travail. Et vous avez bien deviné, je suis un chevalier ! Vous avez l’œil.
Elle rigola un peu avant de voir le petit écureuil passé juste derrière le jeune homme et en déduit qu’il pourchassait cette petite créature. Secouant la tête amusée, elle retourna son attention sur l’enfant et posant sa main sur sa garde, lui fit un signe négatif.
Eh bien jeune homme, je ne pense pas vous avoir vu ici même... Ai-je vu quelqu’un ? Question intéressante, je ne me souviens de rien ! Oh, vous parlez de vous ? Ne vous en faites pas, je ne dirai rien à personne, mais faites attention, on ne sait pas ce qu’il peut arriver, vous savez.
Plus elle le regardait, plus elle avait l’impression de l’avoir déjà vue quelque part, mais où ? Impossible de s’en rappeler, elle avait une mémoire tellement sélective ! Elle se demandait pourquoi il lui avait fait une telle demande... Tout était si étrange ! Un moment de silence s’installa puis Aerin se rendit compte qu’il l’appelait madame. Perplexe, elle se racla un peu la gorge et croisa les bras, un visage soudainement très sérieux.
D’ailleurs, jeune homme, ne vous méprenez pas, mais je ne suis pas une dame. Je m’appelle Elros et je suis un jeune chevalier. Une femme chevalière ? Cela n'est malheureusement pas possible !
Elle ébouriffa légèrement les cheveux platinés du garçon puis les remit correctement avant de se remettre à marcher, passant à côté du jeune homme et tourna la tête en souriant.
Oh vue de la non-présence de vos gardes du corps, est ce que vous voulez rester avec moi un petit moment ? Je ne connais pas tous les recoins de ce jardin, j’espère que vous m’y guiderez ! Je vous servirez de garde du corps temporaire !
Ah ! Elle le complimente sur son sens de l’observation. Le prince se sent rougir de fierté et baisse un peu le regard, un sourire ourlant ses lèvres. Sa gêne le rattrape bien rapidement et on pourrait presque l’imaginer se triturer les doigts pour contenir sa joie. Le dauphin est toujours ravi qu’on flatte ses capacités et ses connaissances plutôt que sa condition. Un sentiment de contentement embaume le cœur du garçon.
Et quand elle entre dans son jeu, l’informant de sa volonté à garder le silence, Basile est aux anges. Rien ne l’oblige à aller dans son sens, mais il est heureux qu’elle se prête au secret. D’autant qu’elle ignore tout de son identité, alors c’est qu’elle le fait assurément de bon cœur, et pas seulement parce qu’il est le prince de France.
Finalement, elle le rappelle à l’ordre.
Et le sourire de Basile s’évanouit comme neige au soleil. Il l’observe, effaré, avant de piquer un fard. Rouge de honte, il balbutie en agitant nerveusement les mains devant lui. Quel déshonneur, pour lui autant que pour ce chevalier !
« Oh non… J-je suis confus, Monsieur, vraiment ! »
N’importe quel homme serait vexé de se faire prendre pour une femme, et l’inverse doit également être réciproque.
En ce qui le concerne, Basile ne serait assurément pas très content qu’on l’appelle princesse. Et ce bien malgré ses traits fins. Le dauphin regarde le sol, tout gêné, cherchant ses mots. En réalité, il aimerait s’enfuir et aller se cacher dans un trou de souris. Ou dans la meilleure cachette du monde : les bras de Scar.
« Veuillez accepter toutes mes excuses, Chevalier Elros… J’ose espérer que ma méprise ne vous a pas trop blessé, ce n’était nullement mon intention… »
Ses cheveux semblent si doux, son visage si fin… Basile se sent terriblement mal. Son regard est fuyant et il grimace de honte. Qu’est-ce que dirait sa mère si elle venait à l’apprendre ? Serait-il réprimandé ? Non, sans doute pas. A moins que ce chevalier ne soit l’un des nombreux nobles possédant titre et terres. Et s’il avait frisé l’incident diplomatique ?
L’angoisse s’empare déjà de lui mais, soudain, la main qui vient ébouriffer ses cheveux le sort de sa torpeur assassine. Il cligne des yeux, relevant ses prunelles dorées vers les pupilles azures du chevalier. Son discours semble dénué de tout sermon, de tout reproche, de la moindre remontrance. Basile reste muet un instant jusqu’à ce que le sourire du chevalier finisse de le rassurer.
Il pousse un long soupir, ne s’étant même pas rendu compte qu’il avait retenu son souffle tout ce temps. Il ferme les yeux, une main sur son cœur pour apaiser ses palpitations, puis il s’élance presque à la suite du chevalier. Un sourire illumine les lèvres du dauphin alors qu’il avance aux côtés de son interlocuteur.
Il y a sur cette terre bon nombre de personnes que Basile soupçonne avoir été envoyées directement par Dieu.
« J-je suis content que vous le preniez si bien… » Il regarde devant lui. « Je connais les allées par cœur ! Je viens souvent ici quand il ne fait pas trop froid et que j’ai le temps. C’est très agréable et les fleurs sentent très bon. » Nouveau coup d’œil vers son camarade de promenade. « Je n’ai pas encore eu de chevalier à proprement attitré à ma protection, alors deux gardes me suivent sans arrêt. Ils sont gentils mais ils n’osent pas trop me parler comme vous. » Et, sans se défaire de son sourire, il poursuit. « C’est bien plus agréable ! »
Basile rêve encore, un peu plus chaque jour, de se faire un ami bien à lui. Quelqu’un qui s’intéresserait à lui pas uniquement parce qu’il est une mission, une personnalité à protéger.
« Devez-vous vous rendre quelque part, ou avez-vous encore un peu de temps devant vous pour vous balader dans le jardin avec moi ? » Il joint ses mains dans son dos, comme a pu le faire son père des centaines de fois. « Aimez-vous Paris ? Est-ce plus grand que chez vous ? Je ne suis jamais allé dans la campagne… Je me demande si les campagnes françaises ressemblent aux germaniques… »
Aerin & Basile
Une vraie rencontre décisive, c'est quelque chose qui ressemble au destin.
Lors de leurs premiers échanges, la jeune chevalière avait bien remarqué qu’il avait un caractère plutôt jovial et plein d’énergie. Le voir si enjoué la faisait légèrement sourire, c’était beau l’innocence. En rentrant dans son jeu, elle ne pensait pas que cela aurait un tel effet sur lui, on aurait dit que quelque chose en lui s’apaisait, trop mignon à voir. Est ce qu’elle était la lumière éphémère de sa vie ? Rien que d’y penser cela lui réchauffait le cœur, même si elle n’avait pas la vie qu’elle aurait voulu avoir, au moins elle permettait à une personne de garder sa douce blancheur. Puis soudainement, le visage du jeune homme changea de joie à tristesse et elle sentit son cœur se serrer... Elle avait dit quelques choses de mal ? Les joues de l’enfant devinrent rouges, sûrement de la honte. Elle sentit une soudaine panique l’envahir et devant son ton désolé, elle ne pouvait pas le laisser penser ainsi. Aerin écouta alors les prochaines paroles du platiné, très attentivement. Il avait l’air vraiment désolé et ne la regardait même pas. Devant tant de candeur, qui pourrait réellement lui en vouloir ? Il faudrait être un monstre pour cela. Puis après sa phrase, elle rigola un peu pour enlever cette tension et secoue la tête en souriant bêtement.
Ne vous en faites pas petit noble, cela n’est pas la première fois que l’on me confond avec une demoiselle. J’ai les traits plutôt féminin et une carrure nullement effrayante ! Alors détendez-vous messire, je ne vous en veux absolument pas !
Elle avait eu une petite sœur également, certes elle n’était plus parmi eux, mais Aerin n’oubliera jamais la sensation que cela est d’avoir la responsabilité de protéger une personne... Enfin protégée, c’est vite dit, elle n’avait même pas réussi ce rôle. Soupirant un peu en secouant la tête pour chasser les mauvaises pensées, elle ébouriffa un peu les cheveux du jeune enfant et le sentant rassuré, elle se détendit aussitôt. Prenant la marche, elle entama le pas assez lentement pour lui laisser le temps de la rejoindre. Une fois, cela fait, elle se mit à sa hauteur et continua de marcher, une main sur la garde de son épée, sa lance dans le dos et regardait devant elle. Il entama alors la discussion suite à sa demande et elle laissa un léger sourire se dessiner. Cela ne devait pas être facile ce genre de situation, elle n’avait pas eut la chance d’avoir cela, mais cela ne l'empêchait pas d’être désolé pour lui.
Eh bien, je suis heureux de vous avoir rencontré, vous me guidez dans ce merveilleux endroit et je vous garde compagnie... J’aime l’idée ! Il est vrai qu’avoir une conversation sociale avec une nouvelle personne et mieux qu’un silence. Mais vous savez, ne désespérez pas petit noble, que vous soyez petit noble ou bien un prince, un conte ou autres, vous rencontrerez énormément de personne et ce sentiment de solitude disparaîtra. L’amitié ou autre sentiment se forge avec le temps, alors profiter de chaque rencontre. Vous serez définitivement heureux !
Elle eut un petit sourire triste lorsqu’elle prononça ses mots. Elle connaissait très bien ce sentiment de solitude et de vide. Personne à qui parler, personne à qui se confier. Elle avait eu la chance d’avoir un frère vraiment unique. Il rencontrera forcément une personne aussi sincère que son frère. Elle n’avait pas eu énormément de chance dans sa vie, mais elle ne pourra jamais oublier ce sentiment de jardin paradisiaque. Son cœur se serra légèrement et ses yeux tremblèrent pendant une fraction de seconde. Puis elle prit une grande respiration et se ressaisit. Elle tourna son regard vers le petit homme, puis redressa son regard pour savoir ou aller.
Et bien, je n’ai plus aucune obligation pour aujourd’hui, je suis donc disposé à vous tenir compagnie. Hmmm et bien je ne suis pas familier de ce genre de lieu, c’est plus grand, c’est certain. La campagne est un endroit vraiment plaisant à habiter. L’air y est pur, le soir, on peut apercevoir les étoiles et surtout, tout le monde se connaît. On s’y sent libre et on vit une vie plutôt paisible. J’ai la campagne dans le cœur, alors je vous avoue que ce lieu si grand et rempli de personne me rend nerveux.
Elle prend une petite pause et reprend la conversation, un visage un peu plus sérieux, mais tout autant souriant.
Mais y venir de passage reste une expérience vraiment unique. Je suis devenu chevalier pour aider la veuve et l’orphelin et profiter d’une liberté encore plus grande. Un jour, quand vous serez plus grand, je pourrais vous y accompagner. Enfin sauf si vous y allez avant... Mais je pourrais vous servir de guide. Et pour la campagne germanique, je ne connais nullement leurs façons de vivre... Vous y avez déjà été ? C’est comment ?
Elle le regarda alors un peu rapidement avant de s’étirer les bras. Cela faisait du bien de se promener ainsi et profiter du moment présent.
Le chevalier en face de lui semble bien enjoué, ce qui ne peut que ravir Basile. Bien qu’il porte une admiration sans bornes pour Aimable et Scar, il est évident que leur comportement reste toujours sérieux. Elros, lui, peut-être du fait de son âge, semble plus décontracté.
Le visage de Basile se pourfend d’un immense sourire lorsque le jeune chevalier lui assure que, peu importe son identité ou son titre, ça ne freinera pas ses relations futures. Et que la solitude jamais ne dure. Le jeune prince est comblé par ses paroles qui, sans qu’Elros ne le sache, font un bien fou à la petite tête couronnée.
Lorsque leurs regards se croisent, Basile tourne la tête pour lui indiquer le chemin à emprunter. Il avance doucement alors que les paroles de son camarade viennent égayer leur promenade. Même s’il a été prévenu plus tôt, Elros a vraiment des traits féminins, c’est étonnant. Ce qui va non sans lui rappeler le radieux visage d’Eve d’Harcourt ; il sent déjà le rouge lui monter aux joues rien que de penser à lui.
Car il est bien vrai que le Comte d’Harcourt ne laisse pas indifférent le cœur du jeune prince. Et Basile s’en veut d’avoir de telles pensées à l’égard d’un homme, d’un héros de la France tel que lui. Et ce bien malgré ses traits quelque peu androgynes. Aussi a-t-il toujours tenu secret cette attirance. Il n’ose guère en parler à qui que ce soit, pas même en la personne dont il a le plus confiance.
Il secoue discrètement la tête pour revenir à la réalité avant qu’Elros ne s’aperçoive de son léger égarement et dont les mots ont fini par faire tiquer le jeune prince curieux. Il penche la tête sur le côté, quelque peu triste.
« Les gens de la campagne sont plus libres ? Les gens à Paris ne le sont pas ? » Il grimace à l’idée que le peuple français qui réside à la capitale ne soit pas aussi heureux qu’ailleurs. « Y a-t-il une raison à cela ? » Il rougit un peu et regarde ses pieds en marchant. « Je ne suis jamais sorti en dehors des murs du palais alors… je ne sais pas très bien à quoi ça ressemble, là-bas. »
Quand vient la question des terres germaniques, Basile redresse bien assez vite la tête, soudain plus enjoué. Il aime beaucoup son pays natal, même s’il a déjà entendu des mauvaises choses à ce sujet dans les couloirs du palais.
« Oh, c’est très grand ! Père avait beaucoup de terres, on pouvait y galoper librement pendant des heures ! Avec mes autres frères et Eulalie, on s’amusait bien. Ils me manquent beaucoup depuis qu’on est parti. Je leur écris quand je peux et que Mère est d’accord. » Il se frotte le nez en reniflant par réflexe. « Père me manque beaucoup, j’aimerais aller sur sa tombe pour me recueillir, mais la route est longue, et je crois que Mère ne voudrait pas que je m’y rende seul, même avec une escorte. Et elle ne peut pas quitter la Cour et la France comme ça… » Il finit par regarder Elros avec un sourire. « Mais je suis sûr que les campagnes françaises sont aussi très jolies ! »
Après tout, si Basile aime beaucoup son pays natal, il s’est également beaucoup attaché à la France.
- HRP:
- pardon pour ce retard
Aerin & Basile
Une vraie rencontre décisive, c'est quelque chose qui ressemble au destin.
Il n’avait pas réellement fait attention à ce que Basile pensait, il l’avait vue simplement rougir une fraction de seconde, mais il n’en tenait pas rigueur. Après tout chacun à ses petits secrets, même aussi jeune. Il sourit un peu et détourna le regard comme s’il n’avait rien vu. Il ne voulait en aucun cas le gêner avec son observation. Il continua simplement sa marche en réfléchissant à des choses diverses. Ce petit silence n’était pas aussi gênant qu’il ne l’aurait pas imaginé. Puis le petit bonhomme se remit à parler, s’interrogeant sur des aspects qu’Elros n’aurait peut-être pas dû prononcer. Il rigolait un peu et réfléchissait un instant. Le fait qu’il n'ait jamais été aussi loin pouvait dire plein de choses. Tant d’innocence était assez adorable à voir. Il plaça ses bras derrière son propre dos et dit en souriant et regardant devant lui.
Ne vous inquiétez pas, ce n’est rien ahah. Pour ce qui est de vos dires, je peux comprendre la grandiosité des terres germaniques... Pouvoir se balader ainsi... Ça doit être plaisant. Quant à votre père, pour avoir perdu mon père, je peux comprendre votre tristesse. !
Puis il repensa à ses paroles...Eulalie ? Cour de France ? Est ce qu’il était le fils d’une haute noblesse ? Il plissa un peu les yeux sous la réflexion et se mordit un peu la lèvre. Il était une personne importante pour avoir besoin d’une escorte. Il réfléchit alors à la situation et finit par hausser les épaules. Qu’il soit un noble ou autre, il ne changera pas pour cela. En parlant un peu avec le petit homme, Elros comprit que parler ainsi lui faisait du bien, c’était tout ce qu’il l’importait. Cependant, il ne put faire taire sa curiosité.
Puis-je me permettre une question ? Vous parlez de Cour de France et d’autorisation..Vous êtes le fils d’une personne importante ? Je ne suis pas très généalogie ahah excusez mon ignorance petit seigneur.
Il se gratta l’arrière de la tête devant sa gêne. Il n’aimait pas montrer son ignorance, mais il était vraiment nul en généalogie...Même si le nom Eulalie ne lui était pas inconnu. C’était vraiment étrange, il commençait à prendre conscience de la situation. Mais est-ce que cela deviendrait si différent ? Après tout, il lui avait dit que cela ne changerait rien. Il aimait rencontrer de nouvelles personnes et parler avec le petit homme lui faisait un bien fou.
Oh mais ne vous en faite pas ! Je ne changerais pas ma façon de vous parlez petit seigneur !
Il lui offrit un sourire plein de douceur et de gentillesse. Il reprit alors la route doucement, sans se presser.
- HRP:
- J'ai changée ma façon de rp :) Donc je ne parle plus en elle mais en il :) Et pas de soucis, contente de te revoir parmi nous
Elros semble bienveillant et à l’écoute. Il fait preuve d’une attention envers Basile qui soulage le jeune prince ; ce n’est pas le genre d’attention que l’on porte à un membre de la famille royale, à l’affût de la moindre parole qui pourrait être utilisée à tort plus tard. Non, c’est une attention on ne peut plus normale, celle que l’on accorde à la personne avec qui on est simplement en train de discuter. Qu’importe ses origines.
Aussi, lorsque le chevalier partage sa douleur suite à la perte de son parent, Basile sent son cœur se gonfler d’émotion, de gratitude. Il hoche doucement la tête en se retenant de céder à son désir de pleurer. Les larmes ne ramèneraient pas son paternel adoré. Et sans doute aurait-il préféré que son fils aille de l’avant, qu’il se détache du passé pour se concentrer sur cet avenir si glorieux qui l’attend peut-être.
Cet avenir qu’il espère ne jamais avoir à vivre.
Cette fonction qu’il ne convoite pas.
Ce titre qu’il ne veut endosser que si sa sœur veut en être soulagée.
Le poids de la couronne.
« Je vous remercie pour votre considération, chevalier Elros. Ça me fait plaisir. »
Un petit silence s’installe durant lequel Basile prend à peine un pas ou deux d’avance sur son camarade pour aller regarder de plus près un papillon aux ailes ambrées posé sur une fleur bleue. Il semble subjugué par ce spectacle pourtant bien anodin dans un lieu comme celui-ci. Mais Basile est ainsi, s’émerveillant de la moindre petite chose.
Est-ce encore son jeune âge qui veut ça, ou n’est-ce pas plutôt son esprit ?
Quand la question d’Elros tombe, Basile grimace, hésitant. Il fallait bien que ça arrive à un moment donné, pas vrai ? Autant que ce soit maintenant alors qu’ils ne sont que tous les deux, plutôt qu’en public. Basile n’ose pas imaginer les regards posés sur le chevalier s’il s’était montré familier avec lui devant les autres. Le petit argenté se redresse et se tourne vers Elros, se triturant timidement les doigts.
Allons Basile, que diable !
Un peu de dignité, de prestance !
Il arbore un sourire gêné avant de faire une courbette respectueuse comme on le lui a appris. Tout en ignorant si elle s’applique à un chevalier ou non.
« Veuillez pardonner mon manque de courtoisie. Depuis tout ce temps, je n’ai eu la présence d’esprit de me présenter. » Il se redresse, une main sur son cœur, l’autre dans son dos. « Je suis Basile de France, Dauphin et second enfant de sa Majesté Victoire de France. »
Outre le fait d’être prince de France, Basile est plus fier d’être le fils de sa mère que d’être un rejeton couronné. Parce qu’avant d’être reine de France, Victoire est surtout la reine des mamans dans le cœur du jeune Basile.
« J-J’ose espérer que vous ne me tiendrez pas rigueur de ce… petit secret. Je… j’apprécie beaucoup notre promenade telle qu’elle est… Je ne voulais pas qu’elle prenne des airs trop… eh bien trop sérieuses. »
Il redresse le nez vers Elros : le sourire sur les lèvres du jeune prince trahit autant sa gêne que sa crainte de voir le chevalier adoptée l’attitude qu’il est sensé avoir en présence d’un membre de la famille royale. Basile n’a que peu, voir pas, de moments où on ne le considère pas comme le prince de France. Mais quoi de plus normal ? Le poids de la couronne est ce qu’il est. Et il n’est pas roi, il n’ose imaginer ce que sa tendre mère doit supporter quotidiennement.
« Accepteriez-vous de me pardonner ? »
Parce que mentir est mal. Moralement parlant, mais aussi bibliquement.
Basile ne manquerait pas de confier ce pêché lors de sa prochaine confession.
Aerin & Basile
Une vraie rencontre décisive, c'est quelque chose qui ressemble au destin.
Le petit seigneur avait donc perdu également son père, Elros savait la douleur d’avoir perdu un membre de sa famille. Regardant le jeune homme avec un peu de tristesse, il comprenait ce sentiment mieux que quiconque. Il avait perdu sa famille si jeune, est ce que c’était aussi son cas ? Leurs échanges étaient naturels et respectueux, c’était vraiment agréable de parler ainsi. Devant sa réponse, le petit seigneur était reconnaissant de sa volonté de rester naturel, cela soulagea un peu le poids qui pesait sur ses épaules. C’était quand la dernière fois où le jeune chevalier avait eu ce genre de moment amical ? Sans aucun problème ? Elros sourit simplement, regardant quelques fois son interlocuteur, examinant ses expressions. Le petit seigneur regardait tout ce qui l’entourait, comme émerveillé. Souriant doucement, il ne trouvait pas cela si étrange, lui-même étant parfois subjugué par la beauté de ce que la nature peut offrir. Le silence s’installa un moment, continuant de marcher tranquillement dans cette allée fleurie, quelques papillons passaient près d’eux, les frôlant parfois.
L’argenté s’arrêta de nouveau et se tourna vers le chevalier, un regard rempli d'émotions. Intrigué, il pencha légèrement la tête pour essayer de comprendre. Il se mit alors à jouer avec ses doigts et fut surpris de voir la révérence. Pourquoi faisait-il cela ? Est-ce qu’il était bien d’une famille haut placé ? Haussant un sourcil, il le fixait un peu, attendant son explication avec patience. Elros n’avait pas imaginé le poids de sa question. Prince de France ? Il était donc le fils de cette grande famille qui gouvernait le pays ? Réalisant enfin les choses, certaines explications se mirent en place dans la tête du noiraud. Faisant une révérence pour répondre à ses salutations princières, le chevalier laissa apparaître un léger sourire avant de répondre posément.
.
Il n’y a aucun problème, petit seigneur, je suis honoré de pouvoir rencontrer le fils de la reine Victoire de France. C’est moi qui voulais savoir qui vous étiez par curiosité, j’espère que ma question ne vous a pas mis mal à l’aise.
Se redressant doucement, le jeune chevalier laissa son sourire stagné sur ses lèvres, montrant ainsi qu’il ne reprochait rien à ce jeune garçon. Il ne savait pas vraiment ce que ressentait celui-ci, mais il avait l’air d’avoir besoin d’un moment de détente comme celui-ci. Secouant la tête après la remarque du garçon, Elros secoua légèrement les mains devant lui pour le rassurer. Ses soupçons étaient justes, il souhaitait vraiment profiter d’une balade reposante et amicale.
Je garderais ce petit secret alors, petit seigneur. Pour ce qui est de cette balade, il n’y a aucune raison qu’elle ne devienne sérieuse. Outre le respect qu’il doit être présent, je ne changerais pas ma façon d’échanger avec vous. Être chevalier n’est pas simple tous les jours, avoir un moment de détente n’est pas régulier. Vous devez aussi chercher un moment comme maintenant. Alors il n’y a aucun problème sur ce fait, soyez rassuré !
En voyant son visage empli de multiples émotions, Elros lui répondit par un énième sourire, comme pour le rassurer sur ses attentions. Maintenant, qu’il savait qui était le petit seigneur, il allait certes adopter une attitude plus proche de celui qu’il devrait avoir, mais garderait cet aspect convivial et amical. Par la suite, il lui demanda s’il pouvait le pardonner. Un instant de silence, l’incompréhension se lisant sur le visage du chevalier. Puis un petit rire et finalement, une réponse sincère.
Il n’y a rien à pardonner à votre seigneurie, je ne vous en veux point. Tout le monde à son jardin secret, j’en ai moi-même un, alors ne vous en faites pas !
Reprenant tranquillement sa route, il lui fit signe de le rejoindre, profitant du soleil chaleureux brillant dans le ciel pour continuer leurs marchés. Tranquillement, les deux garçons arrivèrent finalement vers une sorte de kiosque en plein milieu de ce jardin, offrant un brin d’ombre. Marchant jusqu’au banc apparent, le chevalier lui fit signe pour qu’il le rejoigne. Il n’avait rien apporté malheureusement, mais il se dit qu’un moment de pause était bien agréable avec ce temps. Une fois assis, Elros sortit de sa poche intérieure un petit carnet et dessina un papillon qui venait de se poser sur une fleur devant eux.
Vous savez, je ne suis pas le meilleur des chevaliers, se faire une place n’est pas si évident. Parfois, nous tombons sur des personnalités bien désagréables. Mais malgré tout, je suis honoré de faire ce travail, pouvoir rencontrer des personnes différentes et surtout, pouvoir protéger les personnes qui en ont le besoin. Trop jeune, je n’ai pu protéger ma famille, aujourd’hui, il ne me reste que ma soeur qui reste majoritairement enfermée chez elle. Je connais le poids des responsabilités et si je peux, vous aidez à passer un moment détendu, alors c’est de mon devoir de vous aider à alléger ce poids pendant cette balade.
Levant la tête de son carnet, il le regarda alors avec douceur, une expression bien plus détendue sur le visage.
Basile ne peut qu’être soulagé face à la réaction d’Elros. Il est compréhensif et ne change aucunement sa manière d’être ou de se comporter à son égard. Le jeune prince se pourfend d’un sourire éclatant. Il est heureux d’avoir rencontré un chevalier comme Elros et, dans un petit coin de sa tête, il espère pouvoir faire la rencontre de gens comme lui.
Basile entremêle ses doigts entre eux dans son dos, se balançant un peu timidement en regardant le sol ; il ne sait pas très bien comment exprimer sa joie. D’autant plus que la situation est bien banale. Il n’y a sans doute rien de grandiose, et Basile le sait, mais c’est très important pour lui.
Jour après jour, alors qu’il grandit progressivement, il ne peut que faire le triste constat du changement de comportement de ceux qui l’entourent.
Les regards attendris, voir maternels, des femmes domestiques ne sont plus emprunts de douceur et de bienveillance. Ils tendent à devenir plus… distants ? Il ne doute pas un seul instant du respect qu’on lui porte, même en étant enfant, mais plus les années passent, plus il devient un homme.
Certains le considèrent déjà comme tel.
Et il ne sait plus très bien lui-même s’il préfère qu’on le voie encore comme un enfant, ou comme un homme.
Il suit calmement Elros jusqu’au kiosque où il prend place sans se faire prier.
Bien qu’il se promène à son rythme, il ne peut s’empêcher d’avoir mal à sa jambe. Il la masse distraitement, comme si cela pouvait en améliorer l’état. Basile fait beaucoup d’effort pour que son léger handicap ne soit ni source de soucis ou de critiques, mais c’est difficile de forcer son corps à faire des choses dont il est impossible.
Le jeune prince relève le nez vers Elros et son carnet. Il est un peu curieux du contenu du petit objet mais tait sa curiosité pour ne pas être impoli.
« Je suis navré d’apprendre que votre famille ait subi tant d’épreuves… »
Il regarde un autre petit papillon qui s’est posé sur son genou. Il n’ose plus bouger, son regard brillant. Autour du kiosque, plusieurs petits papillons virevoltent gaiement, offrant au prince un spectacle plus qu’appréciable.
« J’admire beaucoup les chevaliers… Ils sont courageux et peuvent protéger qui ils veulent. » Il esquisse un sourire en pensant notamment à son professeur d’armes. « Un jour, peut-être que moi aussi je pourrais protéger qui je voudrai. Ma famille, et tout le peuple de France aussi. Et comme ça, il n’y aurait plus besoin de chevaliers, ils pourront vivre paisiblement auprès des leurs. »
Basile est toujours très rêveur, presque toujours optimiste. Utopique.
Il relève la tête vers Elros.
« C’est parce que votre sœur reste enfermée que vous dessinez ? Pour lui montrer à quoi lui ressemble l’extérieur ? »
Aerin & Basile
Une vraie rencontre décisive, c'est quelque chose qui ressemble au destin.
En plein dessin, Elros sentit le regard intéressé du petit prince et sourit de nouveau. Il pouvait le cacher autant de fois qu’il le voulait, il l’avait vu faire et cela l'amusa un peu. À travers Basile, il se revoit enfant, naïf et pourtant si adulte dans la tête. Personne ne mérite de subir le poids des responsabilités... Personne. Quelques papillons s’approchèrent de la petite bâtisse ouverte, dont un téméraire se posa sur le genou du garçon. Mordillant le bout de son crayon, il écouta attentivement les paroles du prince et ne put s’empêcher de rêver. Malheureusement, le rôle d’un chevalier est là pour aider également à ne pas apporter plus de poids à ce qu’il y a déjà sur les épaules des dirigeants. Regardant de nouveau devant lui, Elros hocha la tête et se perdit dans ses pensées.
Eh bien, c’est un très beau rêve que vous avez là, petit seigneur. Mais je vous rassure, les chevaliers sont là pour aider à faire régner la paix dans les contrées françaises. Nous donnons notre vie au service du peuple, on est un peu comme la main de nos seigneurs.
Un instant de calme, une petite inspiration et l’envie de continuer la conversation le prenant d’un coup. Un peu de mélancolie et beaucoup de nostalgie, saupoudrées d’un peu de philosophie.
Il est vrai que la vie paraît courte ainsi, mais cela me convient...L’idée de mourir pour ceux que j’aime ne m’effraie pas, ce serait même un honneur. Ma sœur me répète sans cesse ceci “l'espoir guide mes pas. C'est l'espoir qui me permet de traverser le jour et plus encore la nuit, l'espoir que si vous disparaissiez à mes yeux ce ne soit pas la dernière fois que je vous contemple, mon frère”
Elros rigole un peu et se gratte l’arrière de la tête. Il est vrai que c’est ce qu’il aurait aimé dire à ses parents, à sa petite sœur et à son modèle...Mais la vie est faite de surprises et d'événements qu’on ne peut contrôler. Bien évidemment, il avait un peu remastérisé la citation pour qu’elle corresponde un peu plus à ce qu’Elros pense lui-même. Est-ce un mensonge ? Nullement, c’est ce qu’il se répète sans cesse devant le miroir, lorsqu’il admire le reflet de ce frère qu’elle aurait aimé avoir près d’elle.
Le silence s’installa et la petite brise fit légèrement voleter les feuilles de son carnet. Le tenant fermement pour pas qu’il s’envole, le chevalier tourna sa tête vers le prince et sourit, lui montrant alors le cahier. Il n’était pas vraiment doué en dessin, mais il se défendait assez bien. Réfléchissant à ses paroles, Elros finit par hocher la tête.
Oui, en effet, je dessine pour elle, pour qu’elle puisse voir comment l’extérieur est beau. Je lui écris souvent mes journées pour qu’elle puisse les lire et sourire. Elle n’est pas très sociable, elle a une peur bleue de sortir, parfois, elle en pleure...Heureusement qu’elle m’a près d’elle, sinon je ne sais pas ce qu’elle deviendrait.
Ce n’était pas totalement faux, c’était son ressenti...L’impression d’être enfermé dans une pièce, ne pas avoir l’opportunité d’en sortir pour ne pas mettre en danger ce secret. Au fond de lui, Elros ne voulait pas croire qu’un jour peut-être, ce lien qu’il partageait avec sa sœur se couperait ainsi...La laissant seule face à la dure réalité...Refermant le carnet lentement, il se redressa alors et s’agenouilla devant le petit prince, posant sa main sur sa jambe et commença a la masser légèrement et avec douceur, souriante.
J’ai vu tout à l’heure que vous aviez mal petit seigneur. Est-ce que tout va bien ? Si vous voulez, j’ai une petite astuce pour avoir moins mal lors de longue promenade comme celle-ci ! Dites-moi si je vous fais mal d’accord ? Ou même si vous voulez que j’arrête.
Basile hoche doucement la tête et s’imagine une jeune fille recroquevillée dans une pièce. Il ne peut réprimer une petite grimace triste ; il ne comprend que difficilement comment elle ne peut pas être curieuse de voir à quoi ressemble l’extérieur. Mais les épreuves qu’elle a dû subir ont surement eu raison de toute volonté pour elle de mettre le nez dehors.
Le jeune prince se demande s’il pourrait vivre complètement reclus. L’idée le fait presque frémir ; il ne pourrait survivre sans pouvoir sentir le vent dans ses cheveux, la chaleur du soleil sur sa joue, le chant des oiseaux ou la bonne odeur émanant des cuisines quand il se promène dehors.
Tellement plongé dans ses réflexions, Basile sursaute quand il sent les mains d’Elros sur sa jambe. Il a un mouvement de recul, plus par surprise que par peur. Il se rassure rapidement grâce aux explications du chevalier mais il ne peut s’empêcher d’être gêné, son regard se fait alors fuyant.
Basile n’a jamais souhaité cet accident de cheval, même si la faute lui incombe entièrement. Et depuis que les médecins lui ont diagnostiqué ses séquelles, certainement irréversibles, le jeune prince culpabilise de donner une image de lui aussi peu flatteuse.
Sa condition le prive de bien des loisirs. Et l’attention portée sur lui est parfois trop lourde pour lui.
« J-je… Je vous remercie, chevalier Elros mais… n-ne vous abaissez pas à cela, je vous prie… »
Il pose sa main sur celle d’Elros pour le stopper. Et malgré son regard triste et son sourire embarrassé, il n’y a aucun reproche, aucune hostilité qui émane de lui.
« Je ne remets pas en doute vos conseils, que j’imagine sages, mais les médecins sont formels sur ma condition… » Il se frotte mécaniquement la jambe. « Je suis tombé de cheval lorsque j’étais encore à Brandebourg. J’étais plus jeune, mais pas moins idiot. »
Il inspire profondément, comme pour se donner du courage, pour rassurer aussi le chevalier en face de lui. Quel prince fait-il, à se montrer si faible devant l’un des sujets de sa mère ? Ses précepteurs lui taperaient sûrement sur les doigts s’ils savaient…
« Cela passera, ne vous en faites pas. Comme toujours. »
Il redresse le nez pour essayer d’apercevoir le soleil et déterminer l’heure qu’il est. Il a perdu la notion du temps en présence d’Elros. Mais puisqu’il n’entend pas les gardes l’appeler, le prince imagine qu’il n’est certainement pas très tard et qu’il peut flâner encore un peu avec le chevalier. Un gargouillement trouble la quiétude des lieux et il rougit, honteux.
Décidément…
L’image qu’Elros aura de lui sera bien médiocre.
« D-Désolé, je… je suis réglé comme une pendule… c’est l’heure de ma collation… »
Aerin & Basile
Une vraie rencontre décisive, c'est quelque chose qui ressemble au destin.
Devant l’inquiétude du prince, le chevalier voulait l’aider à sa manière, un peu comme une envie incontrôlable. Lui qui n’avait pas pu protéger son frère, il voulait au moins aider une personne. Cependant, son geste ne reçut pas le retour souhaité et c’est rempli de tracas et de gêne que le jeune homme leva son regard vers le petit prince en souriant nerveusement. Parfois, il avait un peu de mal à contrôler ses actions, surtout quand cela touche un point assez sensible. En sentant la main du jeune homme sur la sienne, Elros comprit alors son erreur et enleva aussitôt celle-ci avec lenteur, pour ne pas l’attrister de plus belle. Secouant la tête, il recula son bras et finit par se redresser lentement en affichant un sourire chaleureux sur le visage.
Ne vous inquiétez pas Messire, ce n’est point votre faute...Ce que je veux dire par là, c’est que j’ai agi sous le coup l'impulsion, je ne voulais pas vous embarrasser. J’ai vu en vous la sœur que je tiens dans mon cœur. Je suis sincèrement désolé, je ne voulais point vous gêner. J'espère sincèrement que votre jambe guérira avec le temps.
Il s’assit finalement à côté du prince en regardant sa jambe, puis son visage, affichant le même sourire, il rigolait un peu nerveusement en tripotant le bout de sa manche. Il ne souhaitait pas le mettre mal à l’aise.
Ce qui vient de se passer restera entre nous, je ne le dirais à personne. On a tous, à un moment de notre vie, un moment de faiblesse et de douleur. Cela me rappelle ma petite sœur qui, enfant, courait tellement vite dans les jardins de la maison qu’elle s’est fait mal au bras. Elle refusait de montrer qu'elle avait mal devant tout le monde et c’est une fois enfermé dans sa chambre qu’elle pleura. Ce jour-là, j'avais tout fait pour ouvrir la porte est l'aider ahaha. Enfin, ce que je veux dire, c'est que la vie réserve bien des surprises et parfois, on ne peut les contrôler, ce qu’il faut, c'est avoir des personnes de confiance à qui on peut se montrer lorsque cela ne va pas.
Touchant maintenant son petit carnet, le chevalier sourit nostalgiquement, il est vrai qu’enfant, ils avaient fait les 400 coups, c’était un bon souvenir qu’il gardait au fond de son cœur. Puis soudain, un gargouillement provenait du petit ventre du prince. Tournant la tête, Elros sourit un peu et regarde le ciel pour essayer d’y apercevoir le soleil.
Le silence s’installa et la petite brise fit légèrement voleter les feuilles de son carnet. Le tenant fermement pour pas qu’il s’envole, le chevalier tourna sa tête vers le prince et sourit, lui montrant alors le cahier. Il n’était pas vraiment doué en dessin, mais il se défendait assez bien. Réfléchissant à ses paroles, Elros finit par hocher la tête.
En effet, il doit bien être 16 h passées. Hmmm, je n’ai rien à grignoter sur moi, est ce que vous voulez rentrer ? Je peux vous accompagner jusqu’à l'entrée si cela vous convient.
Se massant l’arrière de la nuque, il s’étira alors en se relevant et regarda une dernière fois cette magnifique pergola, l’esprit vagabondant un peu partout.
J’espère qu’un jour ma sœur pourra admirer ce jardin avec autant de nostalgie que moi. Je ne sais pas de quoi est fait demain, mais je sais une chose, pour ma soeur, je ferais n’importe quoi pour la protéger. Le plus important, c’est d’avoir des personnes chères à notre cœur et qu’on a envie de protéger. Alors petit prince, ne vous plongez pas dans la peine, un jour, vous pourrez vagabonder ou vous le souhaitez, protéger ceux que vous aimez et devenir un homme encore plus fort que celui que vous êtes maintenant. Vous êtes bien plus robuste que vous le pensez, croyez en vous et en vos capacités !
Tournant son visage vers le prince, Elros laissa s’afficher un large sourire avant de se gratter le bout du nez, un peu fier de sa tirade. Est-ce qu’il avait été maladroit ? Est-ce que ces paroles ne paraissaient pas trop abstraites ? C’était l’un des inconvénients d'être assez direct lorsqu’il pense.
Le prince craignait d’apparaître encore plus enfantin qu’il ne l’est aux yeux du chevalier Elros ; mais sa réaction le rassure. D’un sourire, il ne juge pas la gourmandise -évidente- du prince et ça lui fait plaisir.
Il paraît qu’un enfant trop gourmand est signe d’un caractère capricieux et problématique. Et Basile ne veut pas être ce genre de personne. Il fait parfois quelques caprices, comme tout le monde, mais il préfère autant être le plus sage possible.
Il se lève à son tour, son regard se plantant de nouveau sur Elros ; l’argenté écoute ses paroles avec beaucoup d’attention. Basile inspire profondément et expire doucement, un sourire étirant alors ses lèvres. Elros a raison ; il a encore du temps devant lui pour en apprendre davantage sur le monde, sur la France.
Comme pour l’art de la guerre, il faut être parfaitement paré avant de se lancer dans une bataille. La vie est finalement similaire ; ce n’est qu’avec toutes les armes en mains que Basile sera mieux à même de protéger les personnes qu’il chérit de tout son être, et de veiller sur les gens qui attendront de lui sagesse, bienveillance et protection.
« Merci, chevalier Elros. Pour m’avoir accompagné dans cette promenade, et aussi pour votre oreille attentive. Je garderai vos précieux conseils en mémoire. »
Il aperçoit alors la silhouette du garde qu’il avait laissé à l’entrée du labyrinthe à quelques mètres. Basile lui adresse un petit geste de la tête avant de poser son regard sur Elros.
« J’ai apprécié cette rencontre, et j’espère pouvoir recroiser votre route prochainement. Il est très agréable de converser avec vous. » Il sourit doucement. « Pourriez-vous transmettre un message à votre sœur de ma part ? Dites-lui que rester enfermée trop longtemps n’est pas bon pour elle, et que le monde est trop grand et trop beau pour ne pas vouloir l’explorer ! » Le prince lui désigne les jardins. « Si le cœur lui en dit, faites-la venir ici. Je serai ravi de lui montrer les jardins. »
Le prince salue donc respectueusement le chevalier Elros, un sourire aux lèvres. Il ne s’attarde pas plus longtemps et prend donc congés, rejoignant le garde qui lui emboîte le pas.
Et Basile est tout content, le moral au beau fixe grâce à ces simples échanges.
- hrp:
- Comme convenu, je termine donc le rp
Encore désolée pour ces nombreux retards ce fut très agréable de rp avec ex-pseudo Elros la prochaine fois, ce sera peut-être avec la vraie Aerin merci à toi pour ta patience !