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L'humain a toujours su se construire des royaumes et composer plus ou moins bien avec les élites voisines. Mais ces hommes et ces femmes n'étaient pas les seuls à fouler cette terre de leurs pieds éphémères. Perdus entre le prestige de la noblesse et la vie froide de la paysannerie, nombres de vies se sont tissées les unes aux autres pendants des siècles, jusqu'à ce que les Rois et les Reines finissent par lutter concrètement contre les engeances qu'étaient les vampires et les lycanthropes. Toujours dans la discrétion la plus totale, bien entendu.

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Charles d'Orléans
HUMAIN - DUC

inventaire

Inventaire : Lance (élite) :: épée à une main (élite) :: une lance inconnue

un collier en argent et cuivre :: onguent (1)
Espèce : humain
Emploi : duc d'orléans - milicien
Situation maritale : veuf
Histoire : www
Ses liens : www
Pièces : 4574
DC : Stani :: Ignacio :: Dahlia :: Lars :: Calla :: Sven

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B-HONKED
S'est fait déb-oie-ter en RP

Charles d'Orléans
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Dim 7 Mar - 17:07

La vie n'est pas qu'un long fleuve tranquille

Hildgard & Charles

La vie n'est pas qu'un long fleuve tranquille :: Hildegard U759
Charles soupira alors qu'il abandonnait sa plume et se pinçait l'arête du nez, tentant vainement de chasser le mal de tête qui pointait le bout de son nez. Il était sur sa paperasse depuis plusieurs jours mais il avait l'impression que ça n'en finissait jamais. Depuis que Victoire était montée sur le trône, toute la Cour française était en ébullition. Le Duc ne comptait plus les nombreuses lettres qu'il avait reçu lorsqu'on apprit qu'il était cousin de la Reine. À vrai dire, il était encore un peu perdu dans ses nouvelles fonctions. C'était Louis, son frère aîné qui avait tout géré jusque là. Mais la peste l'emportant, il avait du prendre la relève. Et, sincèrement, il n'avait pas été élevé pour ça, mais il faisait au mieux. Seul moyen pour lui d'offrir à Iris la vie qu'elle méritait. Alors Charles serre les dents et reprend sa plume… mais se ravise en se rappelant d'un détail.

Il recevait de la visite aujourd'hui. Et pas de n'importe qui.

Et il n'avait pas vu le temps filé, trop englué dans tous ses papelards, mais il savait qu'elle arriverait tôt ou tard. Se débarrassant avec joie de ses responsabilités, Charles quitte son bureau et somma à ses domestiques de préparer une belle table, de sortir la plus belle porcelaine et de s'activer aux fourneaux pour préparer thé et petits gâteaux. Il faisait si beau, pourquoi s'enfermait-il dans son bureau. Il ordonna à ce que le jardin soit impeccable également.

Lorsque tout fut enfin prêt, un membre de sa garde vint lui annoncer l'arrivée de son invitée.

Un sourire entendu sur les lèvres, Charles vérifia sa toilette une dernière fois avant d'aller accueillir Dame De Bayard sur le pavé de son Manoir. Un sourire sincère s'étira sur ses lèvres lorsqu'il la vit arriver. Toujours aussi fière et imposante. Lorsqu'elle posa pied à terre, Charles s'approcha d'elle et lui offrit une révérence et un baise-main.

-Bonjour, Abesse De Bayard. Quel joie de vous revoir. Avez-vous fait bon voyage?

Mais à peine eut-il prononcé qu'il entendit déjà les petits bruits de pas précipités des chaussures de sa douce enfant foulant le sol pavé. Charles réussit à attraper Iris avant que cette dernière ne fonce littéralement sur sa collègue milicienne.

-Allons, mon ange. Où sont donc tes manières?

La petite tête blonde bougonna très brièvement dans les bras de son père mais cessa de s'agiter aussitôt et exécuta, avec toute l'application qu'elle pouvait, une révérence face à l'imposante dame, et resta auprès de son père, même si cela la démangeait sérieusement d'aller dans les bras de l'invitée.

-Bonjour, Dame Hildegard ! Le voyage jusqu'à notre demeure fut-il agréable? Demanda-t-elle, ses saphirs brillants de mille admiration.

       

 
Hildegard C. De Bayard
Abbesse-les-yeux

inventaire

Inventaire : — Un écu aux couleurs des De Bayard.
— Courtaud (cheval boulonnais gris ordinaire).
— Un espadon en alliage de cuivre et d'argent (élite).
— Une dague recouverte de cuivre et d'argent (élite).
— Une masse d'armes en alliage de cuivre et d'argent (élite)
— 1x onguent.
— 3x anti-douleurs.
— 3x anti-venin.
Espèce : Humaine.
Emploi : Abbesse — Milicienne.
Situation maritale : A fait voeu de célibat.
Pièces : 3713
DC : Constantin — Mordeuse — Hélène — Titi — Adam — Mélusine.

badges


Hildegard C. De Bayard
Inventaire : — Un écu aux couleurs des De Bayard.
— Courtaud (cheval boulonnais gris ordinaire).
— Un espadon en alliage de cuivre et d'argent (élite).
— Une dague recouverte de cuivre et d'argent (élite).
— Une masse d'armes en alliage de cuivre et d'argent (élite)
— 1x onguent.
— 3x anti-douleurs.
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Espèce : Humaine.
Emploi : Abbesse — Milicienne.
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Pièces : 3713
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Lun 8 Mar - 18:36


La marche du carrosse grinça sous la semelle d'Hildegard, pas sous le poids de son armure, non couverture oblige, l'abbesse ne pouvait décidément pas voyager jusqu'à la capitale en armure, mais sous la pas lourd de sa mauvaise humeur. En effet, Hildegard était toujours de mauvaise humeur quand elle se rendait à Paris parce que dans la grande ville elle devait faire semblant et faire semblant ne correspondait certainement pas à son idéal de vie. Toutefois, la vue de la demeure qui l'accueillait allégea un peu son tempérament. Ici ce n'était pas encore Paris. Ici, elle n'avait pas à jouer le jeu - du moins pas devant tout le monde. L'abbesse se dépêcha de congédier ses gens, râlant qu'elle n'avait pas besoin d'être accompagnée pour rendre visite à un ami de l'Église et que ce n'était pas chez un Duc qu'il lui arriverait quoi que ce soit. Ce fut ainsi seule qu'elle se présenta à l'entrée pour être annoncée, les mains chargées d'un lourd panier en osier.
La nonne attendit un instant dans le vestibule, espérant que ses associés étaient en train de se charger correctement de dissimuler son armure et le reste de son équipement dans la chambre du monastère voisin où elle devait résider pour la nuit avant de reprendre le voyage, puis finit par hausser un sourcil quand son hôte se présenta enfin :

▬ Non messire. La route jusqu'ici est longue et pénible et je déteste voyager en voiture. Répliqua-t-elle sèchement. S'ils n'étaient pas entourés du personnel de maison, elle lui aurait certainement fait une remarque désobligeante sur sa toilette beaucoup trop élégante à son goût, elle qui n'avait que sa robe aux couleurs ternes de religieuse avec son voile sur la tête, tenue qu'elle exécrait par-dessus tout notamment parce qu'on ne pouvait pas monter à cheval avec. Charles avait de la chance au moins de pouvoir se vêtir plus ou moins comme il l'entendait en dehors des missions mais il n'avait pas besoin de se faire élégant pour elle.

Autant dire qu'elle ne prit même pas la peine de répondre pas à ses formules de politesse, la Mère supérieure n'étant pas particulièrement connue pour son amabilité. Elle lui colla toutefois dans les bras la corbeille qu'elle tenait en lui expliquant :

▬ Du vin et du fromage des soeurs de Bonlieu qui vous adressent toutes leurs amitiés. Sous les quelques bouteilles et tomes enveloppées dans une couverture, c'étaient en réalité plusieurs documents confidentiels de la Milice qui s'y cachaient. La montée à la capitale d'Hildegard était après tout une bonne occasion pour faire circuler entre le nord et le sud de la France les derniers rapports du printemps. Voilà pourquoi elle jeta un regard noir au domestique qui tenta de s'approcher de son maître pour le décharger de ce drôle de présent.

Mais contre toute attente, l'arrivée inopportune d'un nouveau petit protagoniste vint réchauffer l'atmosphère. Iris, la fille du Duc, pas du tout intimidée par l'allure grognon et sévère de l'abbesse, s'apprêta à lui sauter dessus et fut arrêtée de justesse par son père qui lui intima gentiment de la saluer comme il se doit. Hildegard accueillit la scène avec un léger haussement de sourcils avant de s'agenouiller à la hauteur de la petite. Si elle ne lui souriait pas, sa voix était cependant nettement moins froide :

▬ Allons, qu'avons-nous là ? Elle ouvrit les bras et hocha la tête, lui faisant signe qu'elle acceptait de l'étreindre. Qui est donc cette drôle de demoiselle légère comme l'air hum ? Continua-t-elle en soulevant sans difficultés la gamine qui s'était jetée à son cou. L'abbesse se releva avec la môme comme si de rien n'était, posant celle-ci sur son bras pour l'amener à la hauteur de son visage et mieux lui répondre : Comme je disais à votre père, le trajet a été affreusement pénible mademoiselle. Il me tarde de me poser à une table autour d'une chope pour me dépêcher de l'oublier.

Elle jeta un regard appuyé à Charles.
La Mère Supérieure n'était pas connue pour sa subtilité non plus.


@Charles d'Orléans


Charles d'Orléans
HUMAIN - DUC

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Jeu 11 Mar - 0:17

La vie n'est pas qu'un long fleuve tranquille

Hildgard & Charles

La vie n'est pas qu'un long fleuve tranquille :: Hildegard U759
Charles accueillit avec un sourire presque amusé la mauvaise humeur et les remarques ronchonnes de l'abbesse. Cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas râlé de la sorte et cela l'avait manqué un peu, à vrai dire. Voilà bien une dizaine d'années qu'il connaissait ce petit bout de femme et, avec le temps, il avait appris à connaître les limites de la taquinerie. Qui arrivaient très rapidement en général. Beaucoup au sein de la milice la redoutait, tous la respectaient, Charles le premier. Ils avaient eu leur lot d'aventure ensemble après tout. Ce genre d'échange était donc tout à fait naturel entre eux.

-Vos sœurs sont trop bonnes. Je m'empresserai de leur écrire une lettre pour les remercier de leurs présents.

Une main fermement ancré sur la hanse du panier en osier, Charles admira brièvement le contenu, reconnaissant là d'excellent fromages et une bonne bouteille de vin et avisa d'un œil furtif l'ombre des documents sous ses mets délicieux. D'un discret geste de la main, il congédia le domestique qui voulut le délester de son paquet, lui assurant qu'il s'en chargerait.

Iris, aussi rayonnante qu'un soleil, avait réussi à faire fondre un peu la glace, et eut le privilège d'une légère douceur dans la voix d'Hildegard. La petite fille ne jeta même pas un regard vers son père pour demander son autorisation que déjà elle vint entourer le cou de la milicienne de ses petits bras, remplissant les yeux de son rire innocent.

-Fort bien. Le temps est clément aujourd'hui, il serait dommage de ne pas en profiter. Iris, pourquoi n'emmènerais-tu pas notre invitée dans les jardins ? N'as-tu pas quelque chose à lui montrer?

Les yeux saphirs de la fillette brillèrent encore plus et cette dernière s'agitait quelque peu pour descendre des bras d'Hildegard et tendit sa petite main pour prendre celle plus grande, plus rugueuse et plus rêche pour l'inciter à la suivre de sa petite poigne ferme. Le Duc quand à lui laissa donc les dames entre elles, pour s'occuper du colis sur ses bras. Il déposa vin et fromage en cuisine, demanda à ce qu'on apporte d'autres mets et boissons pour contenter le palais de leur invité et embarqua le panier discrètement avec lui jusque dans son bureau pour y sceller ses nouveaux documents précieusement dans une boîte, soufflant à peine de la nouvelle paperasse qui venait de s'ajouter sur celle déjà en cours.

Sa tâche accomplie, il se dirigea vers les jardons du domaine et s'arrêta brièvement à une fenêtre d'où il pouvait voir Hildegard et Iris. Iris qui l'avait naturellement mené vers les parterres de tulipes fraîchement fleuris avec l'arrivée du printemps. Il l'imaginait sans mal lui annoncer fièrement qu'elle avait contribué à la plantation et à l'entretien des fleurs du jardin. Lorsqu'il les rejoignit enfin, la demoiselle aux boucles d'or lui montra un nouveau parterre de fleur aux bourgeons timides, qui devraient éclore d'ici à la fin du mois.

-Ici, nous avons planté des Iris. Iris vient du latin iris, c'est pareil ! Et emprunté au mot grec Iris, Iridos, qui serait une messagère de Dieu ! Iridos serait la personnicifation de l'arc-en-ciel ! J'aime beaucoup les arc-en-ciel ! Il y en avait un, hier, dans le ciel. Il y a pleins de couleur. Et vous, Dame Hildegard? Quel est votre fleur préféré?

Du Iris tout craché, à vouloir impressionné les gens qu'elle admirait en montrant ses connaissances fraîchement acquises, avant de passer à un tout autre sujet. À se demander de qui elle tenait cela, vraiment? Charles se racla les gorges pour attirer leurs attentions et les invita à se joindre à la table qui avait été mis dans un coin du jardin, à l'ombre des cerisiers en fleur, et où divers mets et boissons devraient ravir tout à chacun.

-Comment se porte votre famille ? Et comment vous portez vous depuis la dernière vous que nous nous sommes vus ? Avec l'ascension de Sa Majesté Victoire, les choses ne sont pas de tout repos.

Il sous entendait par la la tentative d'assassinat sur Eulalie, mais des oreilles innocentes traînaient près d'eux pour qu'il puisse en parler ouvertement.


       

 
Hildegard C. De Bayard
Abbesse-les-yeux

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Inventaire : — Un écu aux couleurs des De Bayard.
— Courtaud (cheval boulonnais gris ordinaire).
— Un espadon en alliage de cuivre et d'argent (élite).
— Une dague recouverte de cuivre et d'argent (élite).
— Une masse d'armes en alliage de cuivre et d'argent (élite)
— 1x onguent.
— 3x anti-douleurs.
— 3x anti-venin.
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Hildegard C. De Bayard
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— Une masse d'armes en alliage de cuivre et d'argent (élite)
— 1x onguent.
— 3x anti-douleurs.
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Ven 12 Mar - 0:52


▬ Oui, oui mais pas trop longue la lettre. Faudrait pas qu'elles se fassent à nouveau des idées. Railla Hildegard. Même à l'écrit, même dans les couvents,  le duc faisait toujours son petit effet sur la gente féminine et l'abbesse savait qu'une missive de Charles produirait un grand émoi chez certaines soeurs.

Mais sa réserve se retrouva vite chamboulée devant la petite Iris qui glissa de ses bras pour la prendre par la main. Un geste anodin mais qui lui arracha cependant un frisson. La gamine avait la paume si frêle, si blanche... Le contact réveilla un vieux souvenir ou plutôt une succession de vieux souvenirs : des rires aigus de son benjamin aux cris de terreurs nocturnes ponctués des courses dans les couloirs, des bras passés par-dessus, par-dessous, des doigts pleins de terre et de suie entremêlés les uns aux autres, accrochés aux vêtements, aux poignets des épées... La voix de son collègue l'arracha de ce bref instant de nostalgie et alors qu'elle secouait la tête pour se débarrasser des dernières vapes de ces mémoires si durement enterrées, Hildegard ronchonna :

▬ Ah oui les jardins... C'est sans doute là que poussent les futs à bière ici hum... Le cynisme échappa évidemment à la fillette qui s'empressa de la tirer à l'extérieur. Doucement Mademoiselle, je ne suis qu'une vieille carne, vous allez me briser le poignet ! Ajouta-t-elle en faisant semblant de trébucher pour faire rire la môme, seule créature du domaine qui avait l'autorisation de la trainer ainsi.
▬ Vous dîtes des bêtises, Madame ! Vous êtes bien plus forte que moi !
▬ Non, non je vous assure vous avez de la poigne ! Peut-être plus que votre père ! La dureté de ses traits avaient fondu devant le minois de l'enfant dont la mine perplexe lui extirpa même l'ombre d'un sourire. Sous les mailles épaisses de son armure, Hildegard avait le coeur trop tendre pour résister à l'adorable entrain d'Iris.

Les jardins étaient resplendissants, à l'arrivée du printemps le personnel du duc n'avait certainement pas chômé et si l'hiver avait laissé ses marques dans les feuillages encore timides de certains arbres et la couleur un peu pâlotte de la pelouse, l'abbesse devait bien admettre que les plantations avaient déjà belle allure. Puisqu'Iris semblait ravie de lui faire une visite guidée, la milicienne rongea ses envies d'une pinte bien amère au coin du feu et laissa la petite duchesse bavasser, lui montrant plusieurs espèces de fleurs dont elle n'avait en réalité que peu faire mais sur lesquelles elle se pencha tout de même, l'oreille à moitié tendue, acquiesçant de temps en à autres les explications prodiguées par la petite tout en se demandant ce que Charles pouvait bien faire dans son coin parce que si elle aimait beaucoup Iris, elle n'était toutefois pas venue pour le plaisir de jouer les nourrices.
Quand il fut question de sa fleur préférée, la réponse d'Hildegard était formelle :

▬ Je n'aime pas les fl... Elle se souvint qu'elle s'adressait à une môme de même pas 6 ans et s'interrompit avant de s'éclaircir la gorge pour faire semblant de réfléchire. Son regard parcourut les différents parterres de plantes dont elle avait déjà oublié les noms. Elle se rappelait du premier bouquet qu'elle avait jamais reçu de sa vie : de la joie intense que cela lui avait procuré à ce sentiment nouveau et gratifiant de se sentir enfin désirée. Avant la honte, avant la colère et le deuil de voir ses propres pétales piétinées.
Non Hildegard n'aimait pas les fleurs.

▬ J'apprécie les forsythias. Finit-elle par répondre. Un très bon répulsif contre les créatures de la nuit. La De Bayard avait toujours l'esprit pratique. Vous en avez dans votre domaine ? Votre père devrait en planter plus d'arbustes.

En parlant du loup, voilà qu'il daignait enfin se montrer pour les emmener à une table dressée sous des cerisiers en fleurs. Pittoresque. Du Charles tout craché. Heureusement, son hôte n'avait pas oublié la boisson et puisque son verre fut rapidement rempli d'un vin rouge, Hildegard se retint de glisser une remarque cinglante alors que la conversation commençait :

▬ Le domaine de ma famille semble correctement géré. La succession s'est bien déroulée, de toutes façons les De Bayard ont les racines et la foi solides. La force de Dieu les accompagne. Elle ne s'étendit pas sur le sujet. En réalité la dernière fois qu'Hildegard avait été réunie avec les siens remontait à presque six mois, lors des funérailles de Baptiste. Elle y était passée en coup de vent car la douleur était trop présente et sifflait même encore à l'intérieur quand bien elle n'en montrait rien. Quant à moi, dans nos campagnes du Sud nous ne sommes pas vraiment affectés par les affaires royales. Tant que l'Église est favorable à la nouvelle Reine, rien ne change, les ennuis restent les mêmes. Hildegard était plutôt indifférente aux affaires de la Cour et si les rumeurs de complots politiques et d'assassinat parvenaient jusqu'à ses oreilles elle ne s'en souciait pas vraiment. Tant qu'elle ne soupçonnait pas d'intervention vampirique ou lycanthropes derrière. J'imagine que c'est plutôt vous qui croulez sous le travail avec le couronnement de votre cousine, que Dieu préserve sa Majesté. Y'a-t-il quelque chose que l'abbaye de Bonlieu puisse faire pour vous assister ?

Et elle ne parlait pas de fournir du vin et du fromage.

▬ Je compte rester dans la région quelques semaines pour assister au festivités du printemps et régler quelques affaires au Palais de l'Archevêché. Je devrais avoir le temps de vous prêter main forte si besoin en est...

Quitte à monter à la capitale, autant en profiter pour chasser le gibier local. Comme au (presque) bon vieux temps.


@Charles d'Orléans


Charles d'Orléans
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Lun 15 Mar - 14:50

La vie n'est pas qu'un long fleuve tranquille

Hildgard & Charles

La vie n'est pas qu'un long fleuve tranquille :: Hildegard U759
Les yeux bleus d'Iris se firent presque interrogateurs lorsqu'Hildegard lui parle de forsythia. Elle fronça les sourcils, faisant une petite moue, abhorrant une expression de concentration intense pour se rappeler à quoi ressemblait la fleur que l'abbesse avait évoqué. Mais elle n'eut pas le temps s'en rappeler puisque son père vint les interrompre et les invita même à prendre une collation sous les cerisiers en fleur, mettant de coté instantanément toutes ses interrogations. La fillette se précipita dans les jambes de son père pour l'éteindre avant de se diriger avec plein d'entrain vers la tablée pour se poser et profiter des sucreries, laissant les adultes discuter à loisir.

Charles la couvrit d'un regard tendre, tendait la même de temps à autre pour remettre une mèche de cheveux ou essuyer une miette sur sa joue tout en écoutant la De Bayard répondre à ses questions. Il envierait presque son détachement face aux affaires politiques et familiaux qu'instauraient le simple fait d'être le cousin de la Reine. Loin d'être un prétendant au trône ou même posséder une fonction de grande importance, il n'en restait pas moins quelqu'un de suffisamment proche du pouvoir pour qu'on vienne le quémander à gauche et à droite. Et on ne cessait de le solliciter pour cette histoire avec Eulalie. Pauvre enfant… ce n'était déjà pas très facile pour elle de vivre à la Cour dû à son métissage. Il espérait qu'elle ne vivait pas dans la peur, en plus de vivre dans un environnement quelque peu hostile.

-Ne m'en parlez pas, souffla-t-il entre ses dents en repensant à la pile de paperasse qu'il avait laissé pour accueillir son invitée. Votre sollicitude me touche. Je serai déjà très extrêmement reconnaissant envers vos sœurs si elles priaient pour demander grâce auprès du Seigneur et protéger la Reine et ses enfants.

En parlant d'enfant, un coup d'œil vers Iris et cette dernière, visiblement épuisée de sa journée, était entrain de somnoler sur sa chaise, un petit biscuit à la main. Le Duc la débarrassa, la débarbouilla et la prit dans ses bras pour la border. Ses yeux se fermèrent rapidement et elle se blottit contre son père, rêvant sûrement de fleurs et de petits animaux. On n'était jamais trop, Charles brossait délicatement ses cheveux, avant de venir poser une main sur son oreille. Il chassa une domestique qui venait récupérer la petite et ordonna qu'on les laisse seuls.

-Votre aide ne serait pas de refus, Hildegard, bien que j'ai l'impression qu'ils se soient calmés ses derniers mois. Peu de perte à déplorer dans nos régions. Je sais que ce sont des affaires qui ne vous intéressent guère mais… si l'occasion se présente à vous, pourriez-vous discuter avec Alaric? J'ai ouï dire qu'il… n'a pas spécialement apprécié que sa Majesté nomme un comte à sa place à la tête de notre armée. Qui plus est, il a grandi avec Ambrose de France et, est donc son allié. J'aimerais m'assurer qu'il n'oublie pas ses responsabilités. Je tacherais également de discuter avec lui lorsque je le verrais, soyez-en sûre.

Très sérieux malgré ses quelques excentricités, Charles n'aimait pas spécialement reléguait son travail mais n'allait pas cracher sur une paire de main supplémentaire. Son instinct lui disait que l'ascencion de Victoire allait bien changer des choses, mais surtout soulever des questions. Lui en premier se demandait encore pourquoi leur grand-père Charles avait choisi Victoire et pas Ambrose? Son grand-père Francis n'avait laissé aucun indice derrière lui, ayant été l'homme le plus proche du Roi, à l'époque. Il lui avait simplement murmuré quelques mots avant de rendre son dernier souffle.

Protège la famille, quoi qu'il arrive. Quoi qu'il advienne. Protège Victoire.

       

 
Hildegard C. De Bayard
Abbesse-les-yeux

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Hildegard C. De Bayard
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Sam 20 Mar - 1:58


Maintenant qu'ils étaient passés à table, il n'était plus question de fleurs et d'arc-en-ciels mais d'assassinats et d'alliance. Sans Iris, somnolant désormais dans les bras de son pater, la conversation avait pris une tournure bien plus sombre, bien plus adulte. Cachée derrière son verre, Hildegard laissa fuiter un sourire attendri devant la scène puis redevint aussitôt sérieuse en reposant sa coupe sur la table.

▬ La couronne royale et la paix de la France sont bien évidemment toujours dans nos prières.  Bien qu'elle ne croyait à aucun des deux. Qu'avait fait la royauté française pour protéger son peuple depuis la mort de Charles ? Et pour ce qui était de la paix... Entre le combat éternel contre les créatures de la nuit et les conflits de religions, le royaume n'avait pas connu de vrai répit depuis des générations. Seule la peste avait mis un coup d'arrêt aux guerres intestines des hommes au prix de milliers de vie emportées par la fièvre et la pourriture.

À la mention d'Alaric, Hildegard ne se priva pas d'afficher une grimace mécontente. Des têtes brûlées, il y en avait plusieurs à la Milice, mais en terme de mauvais tempérament, le Duc de Normandie était l'un des seuls à pouvoir rivaliser avec elle. Elle ne détestait pas l'homme, au contraire, mais la perspective de se disputer avec pour une vieille histoire de rivalités entre familles lui donnait d'avance la migraine. Ni l'un, ni l'autre n'étaient réputés pour être de grands diplomates.

▬ Tu dois être désespéré pour ME demander de raisonner Alaric. Maintenant qu'ils étaient seuls, elle se permettait de le tutoyer.  Sa colère est légitime mais il devrait être heureux de pouvoir se consacrer pleinement à... ses autres devoirs. En effet, elle l'imaginait mal concilier la direction des armées de France avec son devoir de milicien. Et dans le fond elle était rassurée de ne pas perdre un collègue hautement estimé. Je ne promets pas de ne pas mettre d'huile sur le feu mais puisque je dois déjà lui tirer les vers du nez pour ce qui est d'Évreux, je suppose que je peux mettre un autre sujet fâcheux sur la table. Concéda-t-elle cependant en croisant les bras. Elle avait entendu parler de l'affaire des disparitions dans le comté d'Orambre et si elle faisait confiance à son collègue, l'implication du Grand Cardinal avait attisé son intérêt. Le Père St Hilaire était un ami de la famille, il ne devait pas savoir. Si ? Son coeur (et sa constitution) étaient trop tendres pour les histoires de crocs, de cuivre et d'argent.

À nouveau, son regard s'attarda sur la gamine blottie contre son interlocuteur. Les lèvres pincées, Hildegard ne put s'empêcher de dévier le sujet :

▬ Elle est grande maintenant Charles. Son ton était moins agressif mais demeurait sévère. Et ses mots avaient toujours un arrière-goût de réprimande. Tu devrais faire attention. La petite eut un léger soubresaut, rêvant sans doute de belles robes et de courses dans les champs de fleurs. De choses de petites filles de son âge. Elle saura un jour... Tu sais.

Les enfants étaient toujours plus perspicaces que ce leurs parents voulaient bien croire. Et les secrets de famille étaient peu de choses face à la curiosité de l'enfance.


@Charles d'Orléans


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Dim 21 Mar - 18:44

La vie n'est pas qu'un long fleuve tranquille

Hildgard & Charles

La vie n'est pas qu'un long fleuve tranquille :: Hildegard U759
Iris désormais endormie et seul en compagnie d'Hildegard, Charles se relâcha considérablement et s'affala un peu plus sur sa chaise, gardant toujours sa petite tête blonde contre son torse. Le doux parfum floral émanant de ses boucles blondes eut le don de l'apaiser un bref instant, avant de reporter son attention sur son invitée. Il lui adressa un sourire presque fatigué avant de lâcher un soupir presque exaspéré.

S'il était désespéré? Peut-être un peu. Depuis qu'il avait reprit les fonctions de son frère défunt, Charles n'avait plus vraiment de temps pour lui ou pour s'affairer réellement sur les sujets de la milice. Il avait certes reçu une éducation digne de la noblesse, il pouvait remercier son grand père pour ça, mais il n'avait pas été spécialement élevé pour être Duc mais un combattant. Depuis qu'il était en âge de tenir une épée, la maîtrise du combat et des armes avait été sa seule préoccupation. Jusqu'à la naissance d'Iris. Jusqu'à son élévation au rang de Duc il y a quatre ans. Heureusement pour lui que Louis fut assez diligent pour avec été très organisé et ne laissait pas un Duché à la dérive à son frère cadet. Charles n'avait eu qu'à reprendre le flambeau. Ce n'était pas très glorieux, mais il préférait ça que de laisser la gestion de sa ville natale à un type lambda. Et ainsi, il assurait au moins, du moins, il l'espérait, un avenir paisible pour Iris.

-Je te fais confiance… Ce n'est pas comme si ça change beaucoup de vos conversations habituelles, n'est-ce pas ?

Deux fortes têtes, Alaric et Hildegard. Le Duc d'Orléans se demandait bien comment il pouvait plus ou moins s'entendre avec la jeune femme mais avait plus de mal avec Alaric. Sûrement parce qu'ils avaient des points de vue très différents sur les créatures. Ça devait venir de là. Probablement.

-Et tiens moi également au courant pour cette histoire d'Evreux.

Charles aurait également aimé se pencher sur le sujet de ces disparitions de demoiselles. Sûrement parce qu'il était père et qu'il n'osait imaginer l'angoisse des parents de ces jeunes filles. Il était certain qu'il retournerait la France entière pour retrouver son propre enfant si quelqu'un venait à lui enlever Iris.

En parlant d'Iris, la petite dormait encore toujours paisiblement contre lui. Et Hildegard n'avait pas besoin de le lui dire. Un jour ou l'autre, elle devait savoir. Comme lui. Comme Diane. Un jour, elle devra savoir pourquoi son père avait soudainement disparu sans qu'on le lui dise clairement. Le blond se souvenait du jour où lui avait parlé de créatures de la nuit, de personne capable de se transformer en loup. Est-ce qu'il y avait cru, au début? Eh bien, oui. Si c'était son grand-père, c'était forcément vrai, non? Ah, l'enfant naïf qu'il avait été n'était plus de ce monde désormais. Il aimerait préserver l'innocence d'Iris le plus longtemps possible mais cela ne lui rendrait absolument pas service.

-Je sais… Je pensais lui en parler l'année prochaine. Et… peut-être… lui apprendre à se battre. Même si ça ne m'enchante pas. Enfin, je lui laisserai le choix.

Imaginer du sang sur ces petites mains… Non. Charles ne le supporterait pas. Mais c'était une nécessité. Que le monde n'était pas que des fleurs et des jolies robes. Elle était intelligente et brave, Iris. Mais c'était une enfant, encore. Qui sait comment elle réagirait. Peut-être n'aura-t-elle pas la même réaction que Diane et lui? Il se tut quelques secondes, caressant doucement sa chevelure blonde avant de basculer sur un autre sujet.

-Victoire n'est pas au courant de l'existence de la milice. Elle ne doit même pas être au courant de l'existence des créatures… Penses-tu qu'on devrait lui en parler?

Plonger Victoire dans ce monde écarlate n'était pas une perspective qui l'enchantait non plus.

-Peut-être pas dans l'immédiat. Elle a déjà tant à faire…
       

 
Hildegard C. De Bayard
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Inventaire : — Un écu aux couleurs des De Bayard.
— Courtaud (cheval boulonnais gris ordinaire).
— Un espadon en alliage de cuivre et d'argent (élite).
— Une dague recouverte de cuivre et d'argent (élite).
— Une masse d'armes en alliage de cuivre et d'argent (élite)
— 1x onguent.
— 3x anti-douleurs.
— 3x anti-venin.
Espèce : Humaine.
Emploi : Abbesse — Milicienne.
Situation maritale : A fait voeu de célibat.
Pièces : 3713
DC : Constantin — Mordeuse — Hélène — Titi — Adam — Mélusine.

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Sam 27 Mar - 22:00


Hochant la tête avant de reprendre une gorgée de vin, elle ne rajouta rien à propos d'Alaric et d'Évreux. Ils auraient tout le temps de se disputer sur les deux sujets quand l'heure serait venue car quand on parlait d'Alaric il fallait toujours lever la voix. C'était come ça que la Milice fonctionnait désormais.

Son regard sévère planté dans celui de son interlocuteur, elle y devina un soupçon de peine. Pire, d'hésitation. Et fronça les sourcils encore un peu plus, reposant sa coupe sur la table. Dans le fond elle était soulagée de ne pas avoir d'enfants mais dans le fond elle savait ce que c'était que d'avoir une famille à protéger. De devoir choisir entre un départ ou une chute abyssale vers la vérité. Aujourd'hui Iris était trop jeune pour savoir mais demain il faudrait décider pour elle.

▬ La Milice ce n'est pas une place pour les femmes, Charles.  Ironique venant de sa part. Mais il suffisait de la regarder : Hildegard n'avait rien de féminin. Cette partie de son identité était reniée depuis des années, écrasée sous le poids de l'entrainement, de la force et de la volonté brutes et masculines qu'il fallait avoir pour ce métier. Pour tenir tête à Alaric, à Amaury et tout ces collègues aussi rudes qu'elle. Tu serais prêt à sacrifier sa jeunesse, ses amours, ses futurs enfants pour la Milice ? Elle baissa les yeux, s'attardant un instant sur les petits poings de l'enfant qui tenait encore une moitié de biscuit. Laisse ce destin à ceux qui n'ont pas le choix. Souffla-t-elle. Ce n'étaient pas des mains faites pour tuer. Je disais juste que tu devrais faire attention à ce qu'elle voit et entend. Prends-lui une nourrice plus sévère ou envoie-la étudier ailleurs. Elle n'a pas besoin d'être au courant. Conclut-elle avec un haussement d'épaules avant de détourner les yeux, pas sûre d'être la mieux placée pour donner des leçons à son camarades. Mais c'était sa façon de lui dire qu'elle se souciait d'eux deux.

▬ Pour la Reine... je ne sais pas. Grogna-t-elle. Tu la connais mieux que moi. Est-elle au moins compétente à tenir le Royaume ? Elle a beaucoup à apprendre, je pense qu'il faut continuer à la préserver en attendant qu'elle fasse ses preuves. La De Bayard n'aimait pas non plus l'idée que la Milice puisse devenir politique, redevienne chienne de la Couronne mais elle s'abstint de le dire. De toutes façons... C'est à Aymeric que revient la décision et je pense qu'il l'a également prise en grippe à cause de la nomination du De Harcourt.

Elle avait placé ses coudes sur la table, mains jointes et une grimace cette fois-ci encore plus mécontente que la précédente s'était dessinée sur sa figure en prononçant le nom d'Aymeric. Tout le monde savait que leur relation était loin d'être au beau fixe. Les on-dits racontait même qu'elle fomentait l'insurrection au sein de leur organisation. Les on-dits n'avaient pas la moindre idée de ô combien elle avait pourtant essayé de l'épauler, ce nouveau chef...  


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Dim 28 Mar - 17:55

La vie n'est pas qu'un long fleuve tranquille

Hildgard & Charles

La vie n'est pas qu'un long fleuve tranquille :: Hildegard U759
Charles écouta Hilde sans l'interrompre, soutenant son regard tout au long de son discours. Ils se connaissaient depuis des années et nul doute que la milicienne serait capable de déceler la moindre de ses émotions qui passaient dans ses prunelles saphirs tandis qu'elle parlait.

Non. Bien sûr que non qu'il ne voulait pas. Qu'Iris apprenne la vérité. Qu'elle entre dans ce monde teinté de pourpre et uniquement de pourpre. Il avait déjà ses mains souillés pour ça. Il faisait un effort monstre pour chasser l'illusion de ses mains ensanglantées serrant tendrement sa petite fille, la barbouillant également dans cette couleur sombre. Il voulait la voir grandir, s'épanouir, fonder une famille. Pas l'imaginer égorgée par une créature qu'il s'évertuait tant à éliminait. L'envoyer étudier à ailleurs…? Si Iris supportait la distance, Charles n'était pas sûr qu'il supporterait lui-même l'éloignement, à se ronger le sang de savoir si elle se portait bien, si elle ne manquait de rien. Qu'il ne lui arrive rien.

Ses mains tremblèrent brièvement contre le petit corps contre lui. Ceux qui n'ont pas le choix… N'était-ce pas triste? Devenir défenseurs d'une nation par dépit, et sans avoir une seule once de reconnaissance une fois mort? Il savait que la de Bayard n'avait pas tort. Charles n'avait pas eu le choix. On avait tout choisi pour lui. Son éducation, ses entraînements, sa façon de mourir, ses obligations, ses devoirs. Enfant bâtard, il était devenu noble malgré lui, il n'avait pas eu le choix. Il devait le faire, ou il devrait voir l'endroit qui l'avait vu naître et grandir tomber dans les mains d'un quelconque noble. Et il en était hors de question.

Lui connaître Victoire? Il y a bien longtemps qu'ils ne s'étaient pas vu et la dernière fois remontait à avant son départ pour l'Empire germanique. Ils n'étaient plus des enfants, désormais. La Victoire, assise sur le trône, bien malgré elle, n'était plus l'adolescente avec qui il avait grandi. Un fossé se dressait entre eux et le pont qui les reliait tenait par les liens du sang et leurs obligations, encore, leurs devoirs qu'on leur avait imposé à tous les deux. Le temps qu'elle fasse ses preuves… En espérant que personne ne vienne lui planter un couteau dans le dos jusque là. Il devait régler quelques détails sur Orléans avant de se pencher réellement sur ces tentatives d'assassinat et souffler à Victoire de consolider la sécurité autour d'elle. Même si sa garde du corps actuel n'avait pas l'air de rigoler à ce sujet, il s'inquiétait tout de même.

Lorsque le nom d'Aymeric franchit les lèvres de sa collègue milicienne, Charles au masque impassible jusque là ne put empêcher une grimace sur ses lèvres. Entre Alaric qui ne s'était pas remis de la décision de Victoire et lui… Il sentait qu'une migraine colossale allait se loger chez lui des jours durant lors de leurs prochaines réunions.

-La décision lui revient, tu as raison. Pour ce qui est de prendre en grippe Victoire, tu sais que je ne peux pas ignorer ce fait. Il n'est pas un mauvais chef, il fait même très bien son boulot, je n'ai rien à lui reprocher de ce côté-là. Il soupira brièvement, réajustant Iris dans ses bras. Mais si j'estime qu'il est un danger pour Sa Majesté, de même que pour Alaric…

Charles ne termina pas sa phrase, le sous-entendu était assez évident. Il savait qu'Hildegard préférait garder la milice loin des enjeux politiques. Elle estimait que ses membres devaient se concentrer uniquement sur l'élimination des créatures. Charles était du même avis mais il voyait bien qu'un jour ou l'autre, leur neutralité finira par disparaître. A son sens, nommer quelqu'un d'autre qu'Alaric à la tête de l'armée française n'était pas une si mauvaise chose. Mais cela ne faisait que retarder l'échéance. Sa position en tant que Duc d'Orléans et cousin de la Reine le mettait déjà une position bien difficile.

-La dernière chose dont j'ai envie c'est d'avoir le sang de mes camarades sur les mains parce qu'ils ne sont pas fichus de ravaler leurs fiertés et de se concentrer sur leurs boulots. On en as déjà perdu bien assez comme ça...

S'il n'avait pas réussi à retenir ces mots-là, il se pinça néanmoins les lèvres pour que le fond de sa pensée ne soit totalement dévoilée et, détourna même les yeux, une pointe d'agacement dans le regard. Il savait qu'il pouvait parler franchement avec Hildegard mais il ne pouvait pas tout dire non plus. Il s'attarde brièvement sur les parterres de fleur non loin, prenant une seconde, tout au plus, pour mettre de l'ordre dans ses idées avant de reprendre, changeant de sujet sans aucun scrupule, sur un ton plus léger. Il redoutait qu'Iris se réveille désormais à tout moment, même s'il devrait normalement la réveiller pour l'envoyer au bain et se préparer pour le souper.

-Je te verrais donc au Palais pour la fête du Printemps? Ça m'étonne fort de toi, pour être honnête.

       

 
Hildegard C. De Bayard
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Dim 28 Mar - 22:50


Pire qu'Alaric, il y avait effectivement Aymeric. Aymeric et sa brutalité au moins aussi détonnante que la sienne, son désintérêt (qu'elle espérait de surface) pour ses hommes, son manque de tact, son manque de tout en fait sinon de force. Il n'était pas le leader qu'Hildegard aurait voulu suivre jusqu'à la mort. Il n'était pas le leader plein de charisme et d'espoir dont la Milice avait besoin. Pourtant il était tout ce qu'ils avaient. Le seul à avoir pris le rôle de chef lorsque le devoir avait emporté son prédécesseur. En ce sens, Hilegard lui était loyale et le resterait sans doute jusqu'à son dernier souffle. Mais pour ce qui était de l'apprécier...

▬ Ça n'arrivera pas. Un de ses poings s'abattit sur la table, le coupant dans son idée. Il était hors de question, absolument hors de question de ne serait-ce que penser à la trahison. Famille, Victoire ou les deux, les raisons n'avaient pas d'importance. Tous les déserteurs pensaient avoir une bonne raison. Tous les déserteurs restaient des lâches. Aymeric n'est pas un mauvais chef et il n'est pas stupide non plus. Si la Milice ne sert plus la Couronne, elle n'a aucun intérêt non plus à s'en prendre à elle. Le corrigea-t-elle sèchement.

S'affalant un peu sur son siège, elle le laissa reprendre la parole et devina que ses pensées allaient à leurs premiers mois dans l'Ordre. Charles et elle avaient fait leurs premiers pas ensembles dans la Milice mais ils n'étaient pas seuls. Ils étaient même trois à leurs débuts. Seuls deux d'entre eux avaient su faire leur preuve. C'était comme ça. Peut-être était-ce pour ça que Charles était l'homme qu'elle affectionnait le plus parmi tous les membres de leurs organisations. La peur, l'échec, la honte les avaient liés. Devant le corps inerte de leur camarade, elle s'était faite le serment que Charles ne subirait pas le même sort. Pas tant qu'elle serait là. Pas aujourd'hui et pas demain. Et elle savait qu'à sa façon, le duc avait prononcé la même promesse muette. Le deuil avait eu une drôle de façon de les unir.

▬ Il n'est pas question de fierté, seulement de bien vouloir faire. Elle se durcit. Aymeric et Alaric seraient prêts à abandonner leur honneur et leurs familles pour la Milice. Peux-tu en dire de même ? Elle le testait. Toujours. Et souvent sans s'en rendre compte. Comme une mère aussi exigeante qu'harassante, ce genre de marâtre à la poigne trop ferme et aux craintes trop présentes. Des peurs de voir les siens faillir, de les voir partir. Elle aussi, voulait bien faire.

Mais ce fut dans un soupir agacé que la pression se relâcha soudainement lorsqu'elle se mit à hausser les épaules et à grogner :

▬ Quitte à monter à Paris autant participer à la cérémonie. Ce genre d'événements publics attire toujours les charognards. Et puis il est bon de rappeler aux fêtards de Paris que l'Église veille. Pour sûr, elle était certaine de débusquer une ou deux créatures de la nuit, peut-être de sang bleu si elle était chanceuse. C'était un excellent prétexte pour faire du repérage parmi le gratin de la noblesse chez qui elle n'était d'ordinaire pas conviée. Ou bien de s'assurer que l'Église souterraine n'était pas en train de fomenter quelque chose de macabre sous leurs nez. Ces vipères semblaient toujours avoir un coup d'avance sur la Milice. Je suis certaine que tu n'es pas contre une paire d'yeux supplémentaire.

En plus d'une lame bien aiguisée. 


@Charles d'Orléans


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Jeu 1 Avr - 0:25

La vie n'est pas qu'un long fleuve tranquille

Hildgard & Charles

La vie n'est pas qu'un long fleuve tranquille :: Hildegard U759
Charles se crispa imperceptiblement lorsque Hildegard tapa du poing sur la table. Il craignait plus qu'Iris se réveilla à ce moment de la conversation et demande pourquoi Dame de Bayard était en colère ( plus que d'habitude du moins ) que pour lui-même qui risquait de se prendre une torgnole de la milicienne. Il berça la petite fille qui s'agita légèrement dans ses bras mais se calma aussitôt alors qu'il lui caressait doucement les cheveux.

Si la Milice ne sert plus la Couronne… depuis quand déjà? Depuis la mort de Charles de France, non? Cela faisait maintenant bientôt un peu plus de dix ans… et même sans les directives de l'ancien suzerain, la Milice s'en sortait très bien. Elle existait depuis des décennies désormais et avait acquis une bonne autonomie au fil des années. Elle s'était agrandie, parfois réduite mais restait soudée malgré tout, malgré les pertes, que ce soit par les créatures ou même la peste, ces dernières années. Pour lui qui avait été élevé dans le seul but d'y être un membre à parti entière, le Duc pourrait presque considérer ses membres comme sa famille.

Protège ta famille, quoi qu'il arrive.

Et Charles voulut rire franchement à la question d'Hildegard. Lui abandonner son honneur et sa famille pour la Milice? En voilà une drôle de question. Elle le testait. Il le savait. Et pourtant, il ne prit même pas la peine de répondre et se contenta d'un simple sourire indéchiffrable alors que ses pupilles saphirs se teintèrent de tendre pour la petite Iris dans ses bras. Délicatement, il retira le biscuit dans son petit poing serré et la réajusta à nouveau dans ses bras, la basculant cette fois-ci à l'horizontal, sa tête reposant paisiblement contre son épaule.

Débusquer des créatures à la fête du printemps… Une tâche qui allait s'annoncer bien compliquée, surtout s'il ne voulait pas faire de vague à une cérémonie organisée par la Reine. Charles pouvait facilement s'y rendre de par son rang de Duc ( est-ce qu'Alaric répondrait présent ? ) et n'aurait donc aucun mal à papillonner parmi toute la noblesse. Et pour être tout à fait honnête, encore aujourd'hui, Charles s'étonnait lui-même de sa facilité déconcertante à s'être adapté à son nouveau rôle de Duc. Lui qui ne fut qu'un simple milicien il y a à peine 5 ans… Diane lui soufflait souvent qu'il tenait ça sûrement de leur grand-père. On lui disait même qu'il partageait beaucoup de traits physiques de sa prime jeunesse. Pourquoi on l'avait appelé Charles, déjà…?

-Ah le printemps ! La nature se réveille, les oiseaux reviennent, les charognards guettent… Charmant, n'est-il pas?

Nulle doute que beaucoup de nobles en profiteront pour venir tourner autour de la fraîchement couronnée Victoire pour tenter de grapiller une place de choix pour attirer ses faveurs. Mais si charognards il y avait, pour l'avoir vu très rapidement, la plupart y réfléchissait à deux fois à s'approcher d'elle si sa garde du corps était dans son sillage, telle une ombre menaçante prête à vous fondre dessus au moindre geste suspect. Un vrai chien de garde.

-Ce ne serait pas de refus, oui… Surtout si je dois subir quelques babillages ici et là…

Charles n'y était même pas qu'il était déjà épuisé à l'idée de devoir tenir la conversation à hommes comme femmes aux festivités du soir. Il espérait au moins pouvoir converser un peu avec Victoire. Lui glisser l'invitation de venir ici avec ses enfants le temps de quelques jours. Une réunion de famille. Maintenant qu'il n'y avait que lui et Iris et Diane et Sybilinne, le château paraissait bien vide, parfois.

-Nous honoreras-tu de ta présence, ce soir? Il y aura du sanglier, chassé par mes soins, au dîner. Et tu sais qu'il y a suffisamment de chambre pour t'accueillir également.

Charles devinait la réponse mais il posait la question par habitude.

       

 
Hildegard C. De Bayard
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Sam 10 Avr - 3:09


Heureusement, Charles ne lui tenait pas rigueur de ses coups de sang et avec même un talent certain pour désamorcer les tensions avant qu'elles n'explosent. Avec elle en tout cas. Probablement qu'il avait l'habitude maintenant. Ou peut-être était-ce elle qui se montrait simplement moins brute devant son collègue et sa progéniture. Elle n'aimait pas sentir ses défenses s'abaisser. Mais que pouvait-elle y faire si la présence de son comparse la mettait à l'aise ?
Quoi qu'il en soit, Hildegard ayant fini son verre, croisa les bras et se retrancha derrière sa moue contrariée :

▬ Oui, oui le printemps. La nature se réveille, les oiseaux reviennent et nous on crame des mecs. La saison des petites fleurs et des amours n'émouvait pas outre mesure l'abbesse. Ah quoi de mieux qu'une vieille mégère de religieuse pour éconduire les vautours. On va encore te présenter à toutes les demoiselles en quête d'un titre de duchesse ? Quelque part elle compatissait avec la situation de Charles qui devait supporter la pression familiale exigeant de lui qu'il se remarie. Mais de l'autre, elle en tirait tout de même une certaine jalousie à peine voilée : en tant qu'homme, Charles avait encore le luxe de pouvoir refuser les propositions qu'on lui faisait. Elle, avait du s'enfuir au couvent pour échapper aux griffes d'un mariage certainement voué à être malheureux pour les deux parties en raison de sa nature. Ça ne devrait pas t'importuner pourtant, hum ? Toujours un soupçon d'amertume, de tranchant taquin dans ses remarques. Tacler était une forme de complicité chez la De Bayard.

Toutefois, elle fut surprise de l'invitation à diner. À vrai dire, elle n'avait pas prévu de rester plus d'une heure dans le manoir. Son premier réflexe fut de secouer la tête. Les soeurs d'un couvent voisin l'attendaient. Et puis, elle songea au confort de pouvoir passer une nuit dans une vraie chambre rien qu'à elle et pas dans un dortoir commun plein de murmures et de ronflements. Elle songea également au sourire plein de douceur de Diane à l'autre bout de la table et ses joues se teintèrent alors légèrement de rose.
Charles avait une benjamine au moins dix fois plus charmante que lui selon ses critères.

▬ Ah le sanglier... Tu lui as donné le coup de grâce au moins ou tu as laissé tes chiens s'en charger ? Elle posa ses deux coudes sur la table et remplit elle-même sa coupe de vin. Les bonnes manières seraient pour plus tard. Ah si tu me prends par les sentiments... Est-ce que ta soeur sera là ? Demanda-t-elle, l'air de rien.




Charles d'Orléans
HUMAIN - DUC

inventaire

Inventaire : Lance (élite) :: épée à une main (élite) :: une lance inconnue

un collier en argent et cuivre :: onguent (1)
Espèce : humain
Emploi : duc d'orléans - milicien
Situation maritale : veuf
Histoire : www
Ses liens : www
Pièces : 4574
DC : Stani :: Ignacio :: Dahlia :: Lars :: Calla :: Sven

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B-HONKED
S'est fait déb-oie-ter en RP

Charles d'Orléans
Inventaire : Lance (élite) :: épée à une main (élite) :: une lance inconnue

un collier en argent et cuivre :: onguent (1)
Espèce : humain
Emploi : duc d'orléans - milicien
Situation maritale : veuf
Histoire : www
Ses liens : www
Pièces : 4574
DC : Stani :: Ignacio :: Dahlia :: Lars :: Calla :: Sven
Dim 11 Avr - 21:20

La vie n'est pas qu'un long fleuve tranquille

Hildgard & Charles

La vie n'est pas qu'un long fleuve tranquille :: Hildegard U759
Un rire franc s'échappa réellement de ses lèvres face aux propres d'Hildegard. Il était vrai qu'il n'y avait rien de mieux qu'une femme au visage austère pour rabrouer n'importe quelle oiselle, ou même noble en quête d'un mariage avantageux. Mais Charles ne pouvait esquiver la question éternellement. Il allait devoir faire un choix, un jour. Et il devait faire le bon choix, ce qui n'était pas chose aisée. Si ces choses là l'importunaient? Peu de choses l'importunaient, à vrai dire. S'il pouvait être tout à fait honnête, qu'on ait tout choisi à sa place depuis sa naissance avait été plutôt pratique. Son mariage avec une fille de la famille de Blois avait été également prémédité avec soin. Et il s'était rendu compte jusqu'à peu que beaucoup de choses avaient été préparé à l'avance par ses ancêtres. Et le milicien ne savait pas s'il devait être admiratif ou s'il devait en avoir peur.

-Pas le moins du monde, tu as raison…

Charles souffla entre ses lèvres légèrement retroussées en un sourire amusé. Il était habitué au côté taquin presque tranchant de la De Bayard depuis. Petit signe que vous étiez, en quelque sorte, dans les petits papiers de l'abbesse. Et pour avoir combattu à ses côtés pendant des années, il était préférable de l'avoir comme alliée que comme ennemie.

-Je l'ai achevé moi-même.

Il n'empêcha pas un léger rictus ourler ses lèvres à sa question. Peu friand de chasse, il s'y pliait néanmoins et préférait cependant achever lui-même l'animal plutôt que de laisser des chiens s'acharner sur eux. Le spectacle n'était franchement pas beau à voir et pouvait parfois prendre du temps si les chiens étaient un peu trop excités.

-Quand à Diane-
-Charles ?
-Nous sommes dans le jardin.

Quand on parlait du loup, voilà qu'il montrait le bout de sa queue. La voix douce fit honneur au faciès de sa propriétaire. Ses longs cheveux blonds identiques au sien soigneusement noués par un ruban sur son épaule, la démarche gracieuse, un sourire aussi étincelant que l'astre solaire, Diane était une fleur délicate qui avait de quoi faire plus d'une femme. À commencer par celle qui se tenait à ses côtés. Et la connaissant, ce n'était sûrement pas deux verres de vin qui apportaient le rose à ses joues.

-Dame Hildegard ! Quelle joie de vous revoir. Comment vous portez-vous? Charles vous a-t-il bien accueilli comme il se doit?  
-A t'entendre, je suis un mauvais hôte…
-Tante Diane !

Iris endormie jusque là s'était soudainement réveillée et s'était jetée dans les bras de sa tante pour réclamer quelques marques d'affections que l'adulte lui offrit avec plaisir et la garda même dans ses bras.

-Je proposais à Dame De Bayard de rester pour dîner avec nous.
-Oh, quelle excellente idée ! Surtout que nous avons reçu de délicieuses pommes ce matin, du verger des Martin. Parfaites pour une tarte aux pommes.
-Une tarte aux pommes ! Les tartes aux pommes de Tante Diane sont les meilleures !

-Et qui oserait faire l'impasse les délicieuses tartes de Diane, hm?

Dans cette joyeuse conversation, Charles n'avait cessé de sourire et de jeter de rapide coup d'œil à sa collègue milicienne.

-Il me semble que l'heure de ton bain approche, Iris. Pourquoi n'irais-tu pas le prendre avec Tante Diane? Pendant que je lance les préparatifs pour le dîner.

Et sur ses mots, Charles s'inclina et laissa les dames entre elles pour se diriger vers les cuisines du château.

-Alors, ce bain, Iris? Oh, peut-être souhaitez-vous en prendre un également, Dame Hildegard? Vous avez fait un long voyage, après tout. Restez-vous également pour la nuit? Vous savez que vous êtes toujours la bienvenue ici.

L'hospitalité des d'Orléans n'étaient pas à en douter, loin de là.  

 
Hildegard C. De Bayard
Abbesse-les-yeux

inventaire

Inventaire : — Un écu aux couleurs des De Bayard.
— Courtaud (cheval boulonnais gris ordinaire).
— Un espadon en alliage de cuivre et d'argent (élite).
— Une dague recouverte de cuivre et d'argent (élite).
— Une masse d'armes en alliage de cuivre et d'argent (élite)
— 1x onguent.
— 3x anti-douleurs.
— 3x anti-venin.
Espèce : Humaine.
Emploi : Abbesse — Milicienne.
Situation maritale : A fait voeu de célibat.
Pièces : 3713
DC : Constantin — Mordeuse — Hélène — Titi — Adam — Mélusine.

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Hildegard C. De Bayard
Inventaire : — Un écu aux couleurs des De Bayard.
— Courtaud (cheval boulonnais gris ordinaire).
— Un espadon en alliage de cuivre et d'argent (élite).
— Une dague recouverte de cuivre et d'argent (élite).
— Une masse d'armes en alliage de cuivre et d'argent (élite)
— 1x onguent.
— 3x anti-douleurs.
— 3x anti-venin.
Espèce : Humaine.
Emploi : Abbesse — Milicienne.
Situation maritale : A fait voeu de célibat.
Pièces : 3713
DC : Constantin — Mordeuse — Hélène — Titi — Adam — Mélusine.
Dim 18 Avr - 0:05


Charles savait-il ? Que sa poitrine ne battait jamais que pour les femmes. Que son amour à elle, selon les préceptes de la Bible, était aussi honni que l'existence des créatures de la nuit. Aussi proches qu'ils puissent être, Hildegard ne lui avait jamais rien avoué. À personne sinon le confessionnel puisque la peur de mettre des mots sur le mal l'en empêchait. Ces choses-là, cette honte-là elle ne la gardait que pour elle-même. Mais ces choses-là finissaient toujours par se faire savoir. Il fallait sûrement avoir le coeur vicié de pêchés pour se démener corps et âme pour la Milice. Pour se donner tant de peine en tant que femme à courir après la justice, la rédemption du Tout-Puissant. Une noble dame qui n'avait rien à se reprocher ne rejoindrait jamais les ordres. En ce sens, Iris méritait mieux. Infiniment mieux.

Alors lorsque la voix de Diane résonna jusqu'à la table, Hildegard perdit pendant quelques instants tous ses moyens, se redressant immédiatement sur sa chaise et lâchant sa coupe, le teint devenu soudainement rouge pivoine. Charles n'avait sans doute pas besoin de savoir pour deviner que sa soeur ne laissait pas sa collègue indifférente. La mère supérieure s'était levée et courbait le dos pour saluer la douce blonde comme l'aurait fait un jeune homme devant sa belle.

▬ D-Dame Diane ! Elle eut soudainement honte de sa posture, de ses cheveux mal coiffés sous son voile, de n'être que dans une robe austère plutôt que la belle armure de soldate. Une chevalière servante débraillée valait mieux qu'une amère nonne aux joues cramoisies. Je... je me porte... Comme un charme allait-elle répondre en oubliant de bénir son interlocutrice comme le voulait pourtant l'étiquette. Iris avait volé involontairement à sa rescousse, s'éveillant pour s'immiscer dans la conversation. Entre la tarte aux pommes et l'invitation de Diane, il était désormais impossible à la milicienne d'échapper à l'hospitalité de la famille d'Orléans. Merci infiniment, ce serait un honneur de partager votre tablée. J'ai bien peur que le Seigneur ait gracié mes soeurs de talents en cuisine en m'oubliant mais je pourrais vous assister dans la préparation de votre dessert. Ma mère avait une recette de tartes aux pommes bien à elle. Recette qu'elle avait à moitié oublié mais qu'importe. Si Hildegard n'était pas venue avec l'intention de se retrouver les mains dans la pâte, pour le sourire de Diane, elle pouvait bien rouler toute entière dans la farine.

Du coin de l'oeil elle crut observer une lueur taquine dans les pupilles de Charles et lui adressa alors un discret regard assassin qui disparut aussitôt que Diane reprit la parole.

▬ Un... un bain ? Ses joues redevinrent alors furieusement rouges, contrastant comiquement avec la couleur pâle de son voile. Je... Ce traître de Charles s'était déjà retiré, la laissant seule avec Diane et sa nièce. Bien entendu que dans son abbaye elle partageait la pièce d'eau avec d'autres soeurs mais jamais celles qui lui plaisaient. Ce serait offenser le Divin, déjà qu'elle ne devait pas être dans les bonnes grâces du ciel. Et puis, elle songeait aux cicatrices multiples qui ornaient sa peau, son corps inélégant malmené par les années de batailles et d'entrainements. Une silhouette ingrate, peu agréable à l'oeil qu'elle aurait honte d'exhiber devant un ange comme Diane. Vous êtes trop généreuse ma fille. Je ne voudrais pas m'imposer. Et puis mes affaires de rechange ne sont pas avec moi, laissez-moi juste une petite bassine dans ma chambre pour ma toilette ce sera bien suffisant. Expliqua-t-elle d'une voix calme, tentant d'éteindre l'incendie qui s'était allumé dans sa poitrine et sur son visage.

Alors qu'elle marchait aux côtés de Diane, baignant dans la délicatesse de son charme, la soeur était bien loin des contrariétés de la Cour, de la Milice et de sa famille. Elle était tout simplement bien, sous la caresse du vent, le rire d'Iris et la chaleur rassurante qui émanait de la belle dame d'Orléans.  


Je crois qu'on peut conclure si ça te va :lovesheep:
Merci pour ce RP (et surtout pour Diane), j'ai adoré !



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