- ft Aerin -
Pas de vêtements décontractés. Te voilà bien sapé. Il fallait prouver ton sérieux. Monsieur Di Venieri, se devait, d’être présentable pour chaque rencontre ducale. Chaque noble avec qui il échangerait. Chaque rendez-vous. Ces habits étaient confortables. Mais tu préférais ce qui était ample. Plus simple à enfiler. Plus simple à porter. Où l’on se sentait plus léger. Minutieux, tu vérifiais tout. Le papier où était noté le plan. Là où tu te devais d’aller. Tu ne pouvais qu’espérer, que cette pauvre mine que tu affichais, allait finir par se dissiper. Ah… Peut-être que tu aurais dû reprendre un thé avant de partir…
Paris, était un peu plus calme. Il faisait si tôt après tout. Pourtant, il y avait de nombreux passants. Les commerces avaient déjà ouvert. Tous attendaient, que la ville soit complètement en éveil. Toi, cela t’importait peu. Concentré sur où tu marchais. Sur quelles rues tu devais tourner. Et… Pour une fois, tu avais su suivre les indications jusqu’au bout ! En voilà une bonne chose. Te voilà à la Cathédrale. Observant l’édifice. D’un coup d’œil, tu cherchais ton homme. Celui qui assurera ta protection pour la journée. Peut-être même plus qui sait. Tout dépendrait de comment, il était. Elros Brindal. Tel était son nom. Un chevalier. Il faisait partie de la basse noblesse. Ces quelque temps, Paris ressentait un peu plus d’animosité. Et certains pouvaient se sentir un peu moins en sûreté. Il était vrai que se balader comme ça sans personne pour te protéger… C’était risqué. Si quelqu’un venait s’en prendre à toi, tu serais bien incapable de te défendre.
Tu es faible.
Ton corps est porteur de vices qui pourraient t’être mortel. Tu es frêle. Plutôt grand, mais pas très fort physiquement. Pourtant, tu possèdes un moyen de te défendre. Un pouvoir que tu saurais utilisé pour être hostile. Cependant… Si tu pouvais éviter de l’utiliser… Ca t’arrangerait. Imaginons qu’à cause de cela, on découvre ta nature. Celui d’un humain aux pouvoirs étranges. Maîtrisant des Arts que l’on pourrait qualifier de liés au Diable. Loin de toi l’envie d’avoir des problèmes alors que le problème pouvait être simplement réglé. Engagé un chevalier. C’était l’option la plus sûre. Coûteuse certes, mais rentable. Probablement. Et c’est là que tu le vois. D’après les descriptions que tu avais eues, il devait s’agir d’Elros. Le dos droit, d’un pas assuré, tu t’es approché :
« Excusez-moi. Seriez-vous le chevalier Elros Brindal ? »
Les présentations te paraissaient être une priorité. Confirmer ton identité, pour ne pas qu’il puisse se sentir offenser :
« Je suis Serafeím Di Venieri. Je vous ai contacté pour que vous puissiez m’épauler aujourd’hui. Enchanté. »
AERIN & SERAFEÍM
Qui aura le meilleur sens de l'orientation
Tout ça pour dire que sa vie n'était pas terrible, mais mieux que beaucoup de gens, pour cela qu’elle ne s’en plaignait pas trop. Elle avait l’habitude de vivre cette vie, alors tout était redevenu vivable pour elle. Sans son père derrière elle, Aerin pus évoluer par elle-même, enfin, c’est ce qu’elle aurait cru. Se retrouvant à terre en plein milieu d’un entraînement, elle se fait gronder par le chef d’entraînement et elle soupira. Décidément, rien n’allait aujourd’hui. Puis vint l’approche d’un messager, apparemment quelqu’un avait demandé ses services. Regardant la personne, elle haussa les épaules et rangea son épée. Le lieu du rendez-vous se trouvait à la capitale et elle devait servir de garde du corps à un noble. Elle haussa un sourcil puis réfléchit et remercia le messager. Bon au moins elle arrêterait de penser au passé pendant un moment.
La journée passa relativement, vite, elle n’avait pas de temps à perdre, le seigneur avait besoin de tellement de choses, encore à courir partout...Si ça continue Aerin, va finir par croire qu’elle est Speedy Gonzales. Un bon repas et une bonne toilette, la voilà fin prête à se reposer et entamer une nouvelle journée de travail. La nuit fut plutôt mouvementée, entre cauchemar et souvenir, tout se mélangeait et s'affrontait, réel vs absurdité, Aerin dormi plutôt mal ce jour-là. À son réveil, cheveux en bataille, elle se leva pour se changer et se préparer à partir. Elle avait deux missions, la première à la capitale et l’autre non loin, elle espérait qu’au fond, il ne fallait pas une personne avec un sens de l’orientation infaillible parce que c’était PAS DU TOUT le cas de la demoiselle. Elle posa sa main sur la surface réfléchissante puis se vêtit, coiffa ses cheveux. Elle avait changé de coiffure, car celle d’avant était plutôt complexe à travailler. Petite queue de cheval remonté, elle se regarda dans le miroir et hocha la tête, elle était fin prête.
Elle finit par partir pour la capitale sur son fidèle destrier. Cela faisait maintenant quelques années qu’elle l’avait et elle l’adorait. Il ne l’avait jamais abandonné et elle avait fait de même, une relation donnant-donnant. La route fut tranquille et arrivant enfin à destination, elle descendit de son cheval et se mit à attendre. Elle n’était pas en retard pour une fois, elle était contente ! Les minutes passèrent, la population continuait d’affluer et le cheval commençait à avoir un peu de mal à supporter la foule. Elle le calma comme elle put et réfléchis à l’emmener ailleurs. C’est au même moment qu’une voix juste derrière elle résonna. En entendant son nom, elle comprit que c’était la personne à escorter et elle se tourna vers lui. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu’elle fit une salutation digne du rang du demandeur et se présenta à son tour.
Bonjour, en effet, je suis bien Elros, ravi de pouvoir vous aidez. Ce serait un honneur de vous escorter pendant votre périple !
Aerin donna alors la lettre qu’on lui avait envoyée au noble devant elle. C’était juste un papier expliquant son rôle et regarda autour d’elle. Elle plissa un peu les yeux puis regarda le jeune homme plus en détail. Elle aimait bien scruter la personne en face d’elle pour pouvoir déduire des choses sur la personne. Il était plutôt bien habillé et avait une chevelure dorée vraiment plaisante à regarder. Son visage avait des traits assez fins et il émanait d'une certaine énergie instable. Au niveau grandeur, il était un peu plus grand qu’elle, ce qu’elle n’avait l’habitude de voir, enfin en même temps elle n’avait pas rencontré énormément de personne pour la moment donc bonne...Fallait bien se rendre à l'évidence, elle était certes grande en tant que femme, mais petite en tant qu'homme..
On m’a informé de notre périple à venir, mais je n’ai pas eu plus de détails. Est ce que vous pouvez me dire où je dois vous escortez ? Vu le temps qu’il nous reste aujourd’hui, nous ferions mieux de nous dépêcher pour avoir le temps de faire ce dont vous avez besoin.
La jeune femme caressa la crinière de son cheval pour le calmer. Il avait l’air agité par tout ce monde. Elle lui murmura de beaux mots à l'oreille et il se calma doucement. Il était un peu caractériel, mais quand on le brossait dans le sens du poil, il était adorable. Son cheval avait un peu de mal avec les autres humains, il ne laissait rarement pas les autres approcher. Elle retourna son attention sur le blondinet et attendit sa réponse.
- FEAT Aerin -
Tu récupéras la lettre. Confirmation de son rôle. Confirmation de son nom. Le chevalier ne risquait pas de passer une journée passionnante. Après tout, qu’allait-il faire à part rester à tes côtés ? Au final, il n’y avait peut-être pas beaucoup de chances pour que quoique ce soit t’arrives. Pauvre garçon, les palpitations, seront pour un autre jour. Ton regard se posa sur ton protecteur du jour. Ses mots te parviennent. Tu pouvais comprendre qu’il avait besoin de plus d’explications sur sa mission. Votre trajet :
« Je vois…. »
Ton emploi du temps te revenait en tête :
« Pour commencer, nous avons rendez-vous avec un baron. Il vit au sein de la capitale. Nous ne devrions pas être très loin. Voici son adresse. »
Tu lui montres le bout de papier que tu avais soigneusement déplié. Et, vu le plan, en effet cela n’était pas si loin… Une trentaine de minutes de marche devrait suffire quoi :
« Ensuite, dans l’après-midi, il s’agit d’une rencontre avec un duc. Il habite non loin de la forêt de Saint-Cloud. J’ai été invité pour un thé, cependant, j’aimerais y être en avance. En fonction de comment se déroule l’entrevue de la matinée, nous aurons peut-être peu de temps pour déjeuner. Après tout, comme vous l’avez dit, il y a le trajet. D’ailleurs, il va me falloir passer dans une boutique pour acheter du vin. »
En effet, vous n’aviez pas vraiment de temps à perdre. Tu pourrais ne pas passer à cette boutique. Mais, toi, tu y tenais. Après tout, n’était-il pas normal d’offrir lorsque l’on était gentiment invité. Oh… Bien sûr, tu savais parfaitement que vous n’alliez pas juste déguster un thé et déguster quelques biscuits. Les sujets sérieux allaient forcément être abordés. Mais peut-être que les Français étaient plus bavards que toi ? Qui sait… Tu posas soudainement tes yeux sur l’animal qui l’accompagnait. Un cheval. Fidèle et majestueux destrier. C’est à lui qu’on devait le mot « chevalier » n’est-ce pas ? Cela faisait sens qu’il en possédait un. Et semblait-il avoir une relation agréable. Mais que l’animal était un peu stressé… Serait-ce la foule ? Et bien, tu pouvais le comprendre… Dans tes souvenirs, tu n’avais jamais monté sur un cheval. Après tout, ce n’était pas à Venise que ce genre d’activités se faisait le plus. Autant se déplacer en gondole. C’était agréable. Mais cela ne servait à rien de faire remonter tous ces souvenirs :
« Oh, quant à votre paye, souhaitez-vous la recevoir maintenant ou à la fin de la journée ? »
Cette question te paraissait importante. Tu avais conscience que certaines personnes pouvaient préférer avoir leur dû dès le début. Quand il n’y a pas de relation de confiance, cela va de soi pour celui qui est employé. Tu le comprenais :
« Bien. Nous devrions y aller. »
AERIN & SERAFEÍM
Qui aura le meilleur sens de l'orientation
En tout cas, la jeune femme se trouvait maintenant dans la ville de Paris, son destrier non loin d’elle et son regard balayant les alentours. C’est vrai qu’en tant qu’extérieur de la capitale, la magie du lieu était plus appréciable, alors imaginé pour les jeunes personnes vivant dans cette ville ? C’était vraiment triste dans un sens, il y avait tellement de choses encore plus merveilleuses qu’ici ! Puis le demandeur arriva enfin et ils purent se présenter rapidement et voir à quoi ressemblait la personne. En effet, c’était bien la première fois qu’elle devait escorter quelqu’un... Dans ces souvenirs, elle n’avait jamais fait ce genre de chose... Enfin peut-être ? C’était bien dans ces moments-là que sa mémoire s'amuse à lui jouer des tours, c’était tellement frustrant de ne pas se rappeler... Enfin bref, elle demanda alors au jeune homme qu’elle était leurs périples. En le regardant un moment, elle remarqua quelques choses qui passaient dans ses yeux... De la peine ? De la pitié ? Elle ne savait pas trop, mais cela ne lui plaisait pas beaucoup... Enfin, elle ne pouvait pas savoir ce qu’il pensait, mais en tout cas cela lui paraissait vraiment étrange. Elle secoua sa tête légèrement pour faire voler cette pensée et reporta son attention sur le jeune noble.
Votre première destination était donc d’aller à un rendez-vous avec un certain baron ? Pas de problème, s’il était baron, il ne devait pas habiter très loin si ? Elle hocha la tête pour montrer qu’elle avait bien entendu ces paroles et regarda le papier déplié. En effet, l’endroit n’était pas très loin, une petite marche matinale ? Parfait ! Elle aimait beaucoup marcher. Il replia le papier et reprit sa tirade pour finaliser la destination qu’ils allaient parcourir. Elle se gratta le menton par habitude et réfléchit un instant avant de se craquer les doigts et la nuque, signe qu’elle était prête à se mettre en route.
Eh bien, la journée va être intense en promenade de santé ! Pour ce qui est du rendez-vous avec le baron, je vous propose ce parcours.
Aerin finit par demander la carte au noble avec un mouvement innocent de la main et une fois en sa possession, le déplie avec délicatesse et regarde la carte. Elle ne connaissait pas très bien Paris, mais ce parcours elle le faisait tout le temps ! Elle laissa un léger sourire se dessiner sur ses lèvres et reprit la parole.
Hmmm et bien cela ne me dérange absolument pas que vous me payez à la fin de vos rendez-vous, un peu comme une récompense plutôt qu’une paye. Eh puis bon, je ne compte pas partir avant la fin de ma mission, alors vous pouvez être tranquille.
Aerin commença alors à marcher après lui avoir montré la direction. Elle avait attendu son feu vert pour commencer la route. Le parcours qu’elle lui avait proposé était un parcours plus discret, dans des ruelles moins bondé et surtout plus tranquille. Ils quittèrent alors enfin leurs points de rendez-vous.
Je vous ai proposé de passer par-là à cause du monde. Freyja n’aime pas du tout la foule et pour éviter les catastrophes, je préfère utiliser la précaution. Oh et ne vous inquiétez pas, je connais ce raccourci comme ma poche, on y sera bien plus rapidement que le trajet initial ! C’est un peu l’aventure ahah.
Elle aimait beaucoup détendre l’atmosphère et apporter un peu de douceur. Le terme mission ne voulait pas forcément dire sérieux à mille pourcent ! Tant que tout se passe sans accroc, il n’y a aucun souci, non ?!
- FEAT Aerin -
Elros avait raison, votre journée était chargée. Vous alliez faire beaucoup de marche. Tu en venais à te demander si ton corps le supporterait. Tu as tendance à faire les trajets à pieds. Tu aimes simplement utiliser tes jambes. Te balader par tes propres moyens. Sans doute pour te prouver que tu n’étais si frêle que ça. Que tu pouvais aussi te renforcer. D’une façon simple et pas trop épuisante certes… Mais, au moins, tu n’étais pas assisté. Tu faisais les choses par toi-même. Tu en venais à repenser à ces moments allongés dans ta chambre. Ces longues heures où tu restais cloîtré dans ton lit. Tu lisais. Tu regardais par la fenêtre. Ressentais toute la malédiction que portait ton corps. Celle qui blessait aussi ton âme, d’une certaine façon. Et la solitude. Tu ressentis la solitude. Ces heures au soleil perdu. Cet air frais qui te manquait. Au moins, tu avais trouvé le temps pour étudier. Au moins, tu étais aimé. Protégé. Par ton père. Par ton frère… Cependant, tu avais grandi. Un peu frêle.
Mais en vie.
Ton protecteur du jour te proposa un parcours. Tu lui remets alors en main la carte. Qu’il puisse voir et t’indiquer, le chemin que vous parcourez. Cela te paraissait très utile. Un guide… Pour une fois, tu n’allais pas devoir te fier à ton orientation incertaine. Un sourire se dessinant sur ses lèvres. Il semblait plutôt confiant. Sans doute, devait-il bien connaître le chemin. Avant que vous preniez la route cependant, il t’expliqua que tu pouvais lui donner l’argent à la fin. Pas de garantie ? Oui, tu trouvais cela plutôt étonnant. Une récompense hein… Intéressante façon de voir les choses. Pas déplaisante cependant :
« Très bien. Je vous donnerais votre… Récompense à la fin de la journée. Je vous remercie d’avance pour vos services. »
Tu suivis le chevalier, vers cette route qu’il t’indiquait. Les ruelles étaient moins bondées. Plus agréables. Plus tranquilles. Non pas que tu détestais la foule. Juste que, ce n’était point déplaisant. Un peu plus de calme. Ton regard se perdait. Tu semblais complètement ailleurs. Alors qu’en réalité, tu faisais attention à de nombreux détails sur votre passage. Un peu inutiles cependant. Mais qui, d’une façon ou d’une autre, attirait toujours ton œil. Tu avais d’ailleurs pensé que cela se passerait dans le plus grand des silences. Sans aucun échange. Tu n’avais rien à lui donner. Rien à proposer pour faire une conversation équitable. Tu ne savais même pas si cela intéresserait l’individu à tes côtés… Tu en doutais… Et pourtant. C’était lui qui avait pris la parole. T’expliquant pourquoi il avait choisi ce parcours. Le nom de son cheval. Information peu pertinente, que tu prends :
« Je vois. Je comprends. Il est normal que vous pensiez au bien-être de votre animal. »
Un ton neutre. Pure et calme. Un ton, qui cachait bien des choses cependant. Lorsqu’ Elros te parle d’aventure, tu ralentis quelques instants. L’aventure… Tu ne savais pas ce que c’était. Tu n’étais pas un guerrier. Mais un homme d’affaires. Et, ce que tu vivais, ton travail quotidien, n’avait rien d’une aventure. Pas comme celles que l’on lisait dans les histoires :
« En quoi est-ce l’aventure ? Nous arpentons un simple chemin... »
Elros avait sans doute essayé de détendre l’atmosphère. Cependant, toi, tu ne l’aidais pas pour autant.
AERIN & SERAFEÍM
Qui aura le meilleur sens de l'orientation
Devant tant de pensées négatives, un léger soupir s’échappa de ses lèvres, il se dit que leurs univers étaient totalement différents. Si son frère n’était pas mort, est-ce qu’elle aurait vécu une vie comme la sienne ? Devenir une noble dame ? Quel aurait été le sens de sa vie ? Il est vrai qu’il y pensait souvent, entre deux missions et en regardant son reflet dans le miroir lorsqu’il enfilait des tenues féminines. C’était dur de faire la différence entre qui elle est et qui elle incarne le rôle... Les deux se confrontent et se complètent en même temps. Au fond, ce lien étroit avec son frère reste inchangé quand elle l’incarne. Cela lui permet de tenir et de ne jamais l’oublier, son plus grand bonheur et son meilleur soutien reste inscrit dans son cœur. Avoir grandi avec un frère et une mère aimante l'ont aidé à devenir ce qu’elle est en tant qu’Aerin et son père strict et sévère ce qu’il est en Elros. Chacun avait son histoire après tout, chacun se forge selon les expériences de leurs vies.
Puis vint le temps de la marche. Une fois que le noble accepta le nouvel itinéraire, il avait l’air un peu perplexe par rapport à sa demande de paiement. En effet, Aerin n’était pas comme tout le monde, il préférait se réjouir d’un paiement durement mérité qu’un paiement normal pour ses services. C’était étrange quand on l’entendait de sa bouche pour la première fois, mais avec le temps, on comprend le pourquoi et cela semble bien plus logique.
Je vous en prie, cela est un plaisir de vous escorter aujourd’hui. Rencontrer de nouvelles personnes me fait un grand bien !
Et ce fut le départ ! Armé de son épée et de son fidèle destrier, il partit en compagnie du noble blondinet vers son premier rendez-vous. Les ruelles étaient d’une tranquillité assez rare dans cette ville en totale effervescence. Paris était connu pour être peuplé et assez mouvementé en termes de passage. Les ruelles retranscrivent avec exactitude l’ambiance de la ville, bondée, toujours en mouvement. Pour une demoiselle de petite bourgade, Paris était comme une immense forêt dont le chemin pouvait mener au bon endroit ou finir par nous perdre. Dans tous les cas, le silence régnait entre les deux, personne ne prenait la parole et leurs regards se perdaient dans les environs, découvrant ce que pourrait regorger cette ville dans ses endroits les plus calmes. Puis Aerin brisa le silence, s’attendant à une non-réponse, il fut surpris de l’entendre lui répondre et caressait la crinière de son destrier.
Hmmm et bien pour moi dès que je sors de chez moi, c’est comme une nouvelle aventure. Tu ne sais pas à quoi tu t’attends ni qui tu vas rencontrer. C’est un peu le mystère même quand tu sais où tu vas. Tout peut arriver et cela donne une certaine perception de la vie et de ce qui nous entoure. En s’ouvrant à ce genre de pensée, chaque journée devient un chapitre de notre histoire. Par exemple aujourd’hui pour moi, c’est une nouvelle aventure, rencontrer une nouvelle personne, parler, marcher et découvrir de nouvelles choses. L’aventure n’est pas forcément liée à de longs et périlleux voyages ou combats. Enfin, c’est ma perception des choses.
Aerin sourit légèrement avant de tourner dans une autre ruelle. Son cheval s’arrêta soudainement devant un stand de fruits et légumes et regardait avec envie les pommes. Essayant de le tirer, Aerin n’avait pas encore remarqué qu’il s'était arrêté. Se retournant alors, il vit alors la scène et ne put s’empêcher de rire un peu. Il sortit alors sa petite bourse à argent et paya une pomme avant de sortir un petit couteau et la couper en deux. Il coupa ensuite les deux parties en quatre et en tendit une à son cheval, une pour elle et deux à Sera. Son cheval finit par manger son morceau de pomme tout content, frottant son visage contre celui d’Aerin. Il regarda alors le jeune noble et tout en souriant lui dit d’une voix enjouée.
Voilà un morceau pour vous et un morceau si vous voulez le donner à Freyja si vous le souhaitez. Quand il s’agit de nourriture, il n’est pas difficile et comme je n'ai pas eu le temps de lui donner une pomme ce matin, ne vous gênez pas !
Son cheval émit un petit hennissement de mécontentement puis tourna son regard vers le morceau de pomme de Sera. Il le regardait avec envie et attendait sagement qu’on lui donne le morceau. D’ailleurs, Freyja fait un mouvement de tête en direction du jeune homme, premier depuis pas mal de temps. Généralement, il n’aimait pas réellement le contact avec les autres. Ils prenaient leur temps et pour cause, il était bientôt arrivé au lieu de rendez-vous.
Ne vous en faites pas nous ne sommes plus très loin. Après cette ruelle, là-bas, nous serons arrivés.