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Dim 24 Oct - 15:04
Visite guidée
L’événement de l’été, le bal d’Augustine venait de passer. Pour Diane, ce fut l’une des plus belles soirées de sa vie et pas seulement parce qu’elle avait eu l’honneur d’hériter du très convoité titre de joyau de la saison. Depuis lors, les prétendants se bousculaient, cela en devenait presque étouffant. C’était fort plaisant, évidemment, son ego était satisfait et enfin, à ses trente ans, les rumeurs et autres ragots à son sujet furent éclipsés par nombre de compliments. Elle était devenue l’objet de bien des convoitises et son frère, fort heureusement, avait une tête solide et écoutait les propositions de mariage avec beaucoup de sérieux et de calme pour ne pas choisir une alliance qui la rendrait malheureuse. Évidemment, il était à la tête de la famille, mais jamais il ne prendrait une décision qui mènerait au malheur de sa sœur. Tous les deux s’aimaient et se respectaient bien trop pour cela.

Alors oui, elle était devenue le joyau de la saison et une certaine pression se faisait ressentir sur ses épaules. Fort heureusement, le titre allait de paire avec son envie d’enfin songer à un mariage heureux. Néanmoins, elle ne devint pas pour autant arrogante, froide, distante et médisante. Ce titre ne perturba pas son caractère. Diane resta cette femme chaleureuse et solaire que tout le monde connaissait, au petit soin pour ses proches comme des inconnus à qui elle tendait toujours la main avec beaucoup de plaisir. Ainsi, lorsqu’elle reçut une missive de la nouvelle de compagnie de sa royale cousine, lui proposant de faire plus ample connaissance et de visiter le palais royal, la Duchesse accepta l’idée avec joie.

Elle ne savait pas grand-chose d’Aerin, si ce n’était qu’elle était en or pour la simple raison qu’elle avait porté secours à Sa Majesté lors de son évanouissement dans la salle du trône, peu avant le bal. Diane se sentirait éternellement reconnaissante, tout comme pour Madame de Constantinople, dont la qualité de vie allait d’ailleurs très prochainement changer… Pour en revenir à Mademoiselle Brindal, malheureusement, bien des rumeurs couraient à son propos et de récents événements avaient entaché sa popularité. Point de problème pour la physicienne, qui ne jaugeait que très rarement les gens simplement sur leur réputation. Elle le sait, à la cour, les avis vont et viennent et un petit événement peut tout faire basculer. Qui était-elle, alors qu’elle avait participé à un meurtre, pour juger les erreurs d’une jeune femme sans la connaître ?

En milieu de matinée, quelques jours après le bal, les deux Dames de compagnie de la souveraine de France s’étaient données rendez-vous à l’entrée du palais. Ainsi, elles pourraient le visiter en bonne et due forme, pour qu’Aerin se familiarise avec ce lieu qu’il lui faudrait à présent fréquenter au quotidien, afin d’assurer compagnie et amitié à Victoire de France. Tout à fait ravie par cette bulle de sympathie et de douceur, Diane ne ressentit aucune pression à se retrouver avec une presque inconnue jusqu’au déjeuner. Peut-être même pousseraient-elles ce moment à partager leur repas ensemble et la Duchesse avait éventuellement prévu un plan allant en ce sens, avec un petit repas délicat dans ses appartements, à la convenance de Mademoiselle Brindal. Cette dernière serait peut-être impressionnée par les attentions sincères de la Duchesse, mais Diane ne voulait que son bien et une amitié sincère.

L’apercevant arriver, pile à l’heure convenue, elle lui fit un signe de la main. Et lorsqu’elle fut assez près d’elle, elle lui la salua d’un sourire évidemment radieux et de toute beauté.

- Mademoiselle Brindal, bonjour ! Quelle belle matinée chaleureuse nous avons ! Certes, nous n’avons pas prévu de visiter les jardins, mais vous verrez, avec une telle lumière, le palais sera sous son meilleur jour. Venez mon amie, je suis ravie de vous en faire la visite.
Aerin Brindal
HUMAIN - CHEVALIER

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Inventaire : Une lance accrochée dans le dos et une épée à la ceinture.
Une petite couronne cadeau de son frère pour son anniversaire
Une note sur la royauté.
Espèce : Humaine
Emploi : Dame de Compagnie
Situation maritale : Célibataire
Pièces : 4859

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Aerin Brindal
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Dim 24 Oct - 16:38


Petite visite

Quelques jours après le bal



Depuis cette annonce de la mort de son frère, pas mal de chose avait changé pour la jeune femme. Devenant dame de compagnie après qu’elle ait aidée Son Altesse, la vie de l’ancienne chevalière avait quelque peu changé. Habitant dans une petite chambre dans une auberge non loin du palais, la jeune femme avait passé son temps à aménager toute ses affaires pour que cela soit assez confortable. En effet, avant cela, elle n’avait pas clairement d’endroit à elle, passant le plus clair de son temps dans l’appartement qu’elle avait pour sa fonction de chevalier. Tout aurait pu être si différent si elle n’avait pas encore le souvenir de cette mission qui la hantait même la nuit. Pour se protéger, elle avait décidé de faire mourir le seul lien qui lui permettait de ne pas oublier son frère. Lorsqu’elle se regardait dans le miroir, elle voyait le visage de son frère déçu et triste, puis progressivement disparaître dans les méandres de ses souvenirs. Tant d'années à vivre en tant qu’Elros, toute cette bataille interne pour finalement finir ainsi. Parfois, la jeune femme se disait que mourir pourrait l’aider à passer à autre chose et surtout à rejoindre sa famille. Être seule n’était pas évident, se retrouver soudainement sans plus aucune attache, sans amis à qui parler et avec la réputation qui la poursuivait encore et encore.

Tout n’était pas si rose pour la jeune dame, la souffrance continuant de l’affaiblir de jour en jour. Pourtant, dans cet amas de tristesse, une porte s'était ouverte, une issue qui pourrait l’aider à s’en sortir, à sortir de ce fléau qui était son passé. Vivant sa vie pleinement en tant qu’Aerin, elle n’avait plus la peur d’être découverte ni même d’être exécutée pour s’être travesti...Mais connaissant son karma, elle savait que rien n’était encore terminé, tout ne faisait que commencer pour elle. Nouvelle vie, nouveau métier, la jeune femme pouvait essayer de repartir sur de bonnes bases. Après l’annonce de la mort de son frère, elle avait brûlé tout ce qui avait un lien avec son passé de chevalier. Les carnets, les lettres, les vêtements, tout avait disparu en même temps que le souvenir de son frère. La seule chose qu’elle ne put se détacher, c’est de son cheval, le fidèle destrier de son frère lorsqu’il était encore vivant. Trop de souvenirs étaient liés à lui et elle se refusait à l’abandonner. Tout n’était devenu que poussière et elle devait maintenant vivre une nouvelle vie...Devrait-elle changer de nom ? Disparaître pour ne plus jamais revenir sous le nom d’Aerin ? Elle n’existait pas réellement en soit, passant sa vie cachée sous l’identité d’Elros.

Dans ses moments les plus sombres, elle passe néanmoins une agréable soirée en compagnie de Serafeim lors du bal organisé par la noblesse. Mais même là, la jeune femme était restée silencieuse, isolée pour ne pas avoir à subir le regard des autres. C’était si difficile de sortir avec le nom Brindal maintenant, tout était liée maintenant à sa personne et une pression plus qu’étouffante l'enfermait dans une bulle de solitude. Est ce qu’elle avait bien fait d’accepter l’offre de sa majesté ? Elle ne serait qu’une gêne... Qu’une honte... Comment pourrait-elle redonner des couleurs à sa vie misérable ?

Pourtant, une petite lumière était apparue devant elle, une demande timide de visiter le palais, une réponse joyeuse et réconfortante pour la jeune femme. Malgré toutes les rumeurs sur elle, la duchesse avait accepté sa demande et s’était donc donné rendez-vous à l'entrée du château. Aerin, c’était préparer avec simplicité, se voulant la plus discrète possible. Ne voulant en aucun cas se faire remarquer et d’être épié. La nouvelle arrivante au palais se pressa pour arriver au lieu de rendez-vous pile à l’heure. N’aimant pas être en retard, elle se présenta quelques instants plus tard devant la duchesse, élégante et rayonnante. Stressée par cette rencontre, la jeune femme n’avait nullement déjeuné, la peur d’être malade l’ayant empêché de se sustenter.

Arrivée devant son guide, elle réalisa une courbette de circonstance et se redressa pour regarder la jeune dame en face d’elle. Comment une jeune femme pouvait-elle être aussi lumineuse et bienveillante ? Elle qui avait subi les regards méprisants, Aerin senti une dose de bonheur l’envahir. Depuis combien de temps n’avait-elle pas eu ce genre de sourire réconfortant ? Se reprenant bien vite, elle essaya de sourire.

- Bien le bonjour Mademoiselle d’Orléans. Je vous remercie d’avoir accepté ma modeste demande. Même si nous ne pouvons pas visiter le jardin, je suis bien heureuse de pouvoir découvrir la beauté du palais royal. Je suis entre vos mains, prenez soin de moi lors de cette visite.

Penchant légèrement la tête sur le côté en arrivant finalement à sourire, Aerin attendit alors que la visite commence. La boule au ventre et les mains serrées sur les côtés de sa robe, une grande appréhension se lisait sur son visage.
feat -  @Diane d'Orléans  
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Lun 25 Oct - 14:52
Visite guidée
Diane était une femme très attentive et décortiquant facilement les moindres expressions sur les visages de ses interlocuteurs. Ainsi, sans aucune difficulté, elle se rendit compte que Mademoiselle Brindal était nerveuse et plutôt dans un mauvais jour. Naturellement, avec l’annonce du décès de son frère le Chevalier, il était compréhensible de ne pas la voir sous son meilleur jour. Néanmoins, la Duchesse ne lui en tint par rigueur. Elle fut même impressionnée de la voir réaliser avec élégance sa courbette et reprendre vite le contrôle d’elle-même avec un sourire radieux. Cela fit extrêmement plaisir à la physicienne, qui aimait toujours se rendre compte que sa bienveillance irradiait et permettait de remonter le moral des personnes l’entourant.

Puisqu’elle lui indiqua se trouver entre ses mains pour cette visite et qu’il était connu que Diane était une femme chaleureuse et même tactile, elle lui attrapa l’un de ses bras pour l’entraîner avec elle. Cela secouerait certainement un peu la nervosité de la demoiselle, mais il n’y avait là aucune intention de la gêner. Justement, la physicienne voulait installer un climat de paix et de douceur entre elles deux, puisqu’elles se fréquenteraient davantage à l’avenir, de par leur position de dame de compagnie de Sa Majesté.

- Cela ne vous ennuie pas j’espère que je sois si proche de vous ? Je sais que certains pourraient me considérer familière et en dehors des codes que mon rang implique… Mais j’aime les autres, je ne peux pas m’en empêcher. En principe, on s’habitue vite à mes manières ! Et si cela ne vous plaît, promis j’arrête !

Elle pouffa de rire. Un rire sincère et amusé. Elle se savait fort bien à contre-courant, jugée sans cesse par la cour, mais maintenant qu’elle avait une excellente réputation, on était moins regardant sur ce genre de petits comportements sans grande importance. Lorsqu’on la regardait particulièrement, Diane savait se tenir et être digne de son rang, de sa noblesse, de sa famille. Un peu d’amusements et d’écarts n’ont jamais tué personne. Et puis, au palais, tout le monde était suffisamment affairé pour ne pas perdre du temps à observer les deux femmes qui commençaient déjà leur petite visite. La Duchesse ne désirait pas la rendre ennuyeuse et avait préparé un lot de petites anecdotes diverses et variées pour rendre le moment amusant, plutôt que barbant.

- Voici donc l’entrée. Et bien, le sol est joli, les moulures superbes et… Ici-même j’ai assisté une dame de la cour, dont je tairai le nom par pur secret professionnel, à se relever après une malencontreuse chute. Sa cheville la faisait souffrir. Quelle idée de porter des talons trop hauts pour épater ces messieurs… La santé avant tout, la coquetterie n’est qu’une affaire de goût. Qu’en pensez-vous Aerin ?

Sa réponse donnée, déjà elle l’attirait ailleurs. Le plus important au palais était bien évidemment la salle du trône, où la souveraine exerçait son pouvoir avec le plus grand des sérieux. Ainsi, elles parcoururent les couloirs, saluèrent les nobles sur leur chemin et finalement, elles arrivèrent devant les portes fermées. Bien évidemment, Diane s’était préparée à cette éventualité, ainsi elle ne fut pas déçue. Quant à Aerin, peut-être qu’elle ne comprendrait pas pourquoi l’avoir menée ici pour admirer deux portes massives fermées.

- La salle du trône. Notre souveraine doit actuellement être en train d’écouter une audience ou de parler de sujets de la plus grande importance. Elle chuchotait pour s’exprimer, car quand bien même les portes étaient bloquées, elle ne voulait pas se faire remarquer et perturber une réunion. Je ne sais pas dans quelles conditions vous vous êtes retrouvée auprès de Sa Majesté le soir de son évanouissement. Peut-être n’avez-vous pas fait attention au chemin, ainsi, vous l’avez maintenant fait de jour et vous en souviendrez mieux si jamais elle vous y convoque !
Aerin Brindal
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Inventaire : Une lance accrochée dans le dos et une épée à la ceinture.
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Pièces : 4859

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Aerin Brindal
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Lun 25 Oct - 16:21


Petite visite

Quelques jours après le bal



La vie peut paraître plus difficile qu'on ne peut l'imaginer. Elle réserve des surprises qui laissent paraître des cicatrices qu’on croyait bien enfouies. Lorsqu’on regarde en arrière, on en vient à regretter ce que l’on était et ce que nous sommes aujourd’hui. Est ce qu’elle regrettait d’avoir pris la place de son frère ? Aucunement. C’était le dernier lien qui lui restait pour ne pas l’oublier... Arriverait-elle à faire son deuil maintenant que toutes ses responsabilités étaient derrière elle ? Aerin ne le savait pas, tout ce dont elle était persuadée, c’est qu’une nouvelle vie commençait pour elle. Vivre dans le palais allé sans doute la changer, lui permettre de prendre un nouveau virage et d'apprécier sa vie de jeune femme. Mais au fond, quelque chose lui manquait, comme un vide dans le cœur. Dire adieu à tant d'années n’était pas évident pour elle, le caractère d’Elros bien ancré en elle.

Pourtant, face à la belle duchesse, Aerin se sentit un peu mal à l’aise. Ce n’était pas à cause de sa personne, mais plutôt à cause du souvenir de cette traumatisante mission... Est-ce qu’elle serait à la hauteur ? Arriverait-elle à s’en sortir ? Est ce qu’elle ne serait pas une honte et une disgrâce pour sa majesté ? À tout moment son existence peu de nouveau être chamboulée. Devant le sourire chaleureux de Diane, Aerin laissa afficher sur ses lèvres un doux sourire, un peu moins crispé et plus authentique. Elle devait se reprendre, ce n’était pas le moment de se laisser plonger dans des états d’âmes négatifs.

Dans un moment de surprise, Aerin redressa la tête un peu chamboulée. Diane venait de lui prendre son bras avec tellement de rapidité et de bienveillance que la jeune femme ne put s’empêcher de sourire. Son cœur ne lui faisait plus autant mal, au fond, elle espérait que tout se passe bien, que tout redevienne comme avant et que la réputation de sa famille retrouve sa gloire d’antan. Face aux paroles de la jeune femme, l’ancienne guerrière sourit doucement et secoua la tête, suivant ses pas avec attention.

- Loin de là, cela ne me dérange pas... Mais est ce que notre proximité ne va pas vous apporter disgrâce ? Je n’ai pas la plus belle des réputations... Si on vous voit ainsi, est ce que cela ne serait pas problématique pour... Vous ?

Elle serra de nouveau le poing en fermant un instant les yeux et en entendant le rire de la jeune duchesse, Aerin ne put s’empêcher de sourire. Il est vrai qu’au contact d’une personne si bienveillante et lumineuse, on ne peut qu’éprouver de la joie. Malgré tout, la peur de la voir subir sa mauvaise réputation lui faisait peur... Même si cela venait de son comportement en tant qu’Elros, la demoiselle ne savait pas si tout lui retomberait dessus maintenant que son autre elle est morte.

- Enfin ce que je veux dire, c’est que cela ne me dérange point et que votre lumière est contagieuse. Je suis persuadée que je m’habituerais à tout ceci bien vite. Je n’ai pas eu beaucoup d'opportunités de pouvoir sortir et parler avec d’autres personnes depuis…

Elle se tut pour ne rien dire davantage. Ce n’était pas le moment de déprimer, il fallait vite se relever. Si elle continuait comme ça, elle ne s’en sortirait jamais et au vu de la situation, ce n’était pas à son avantage de réagir ainsi. Une dame doit se montrer souriante et gracieuse... Tout son contraire. La suivant avec autant d’assiduité que l’on pouvait demander à une enfant, Aerin découvrit donc les premières parties du château, notamment l’entrée. Regardant un peu partout, elle fut époustouflée par tout ce qui se trouvait dans son champ de vision. Jamais Aerin n’aurait pu imaginer avoir la chance de voir tout cela de ses propres yeux. Son guide lui raconta alors une anecdote dont Aerin ne put retenir un petit sourire et un rire assez léger.

- Il est vrai que la santé prime sur la coquetterie. J’espère que cette dame va mieux ! L’entrée est vraiment magnifique... C’est donc à ça que ressemble l’intérieur du château…

Toute rêveuse, la demoiselle reprit alors sa route en continuant de tirer Aerin. Continuant d’admirer tout l’intérieur, la jeune femme sourit doucement en se rendant compte qu’elle ne rêvait pas... Tout cela allait devenir sa nouvelle vie, une opportunité de pouvoir sortir de sa propre misère. Après quelques virages, les voilà devant deux grandes portes fermées. Penchant la tête, un vague souvenir lui parvint alors... Est-ce que c’est la salle du trône ? Il faisait nuit ce jour-là, ses souvenirs n'étaient pas vraiment très précis. Perdue dans des pensées de cet accident, la jeune indécise releva son regard vers les imposantes portes et hocha la tête, répondant alors avec des souvenirs un peu vagues.

- Eh bien... Je m’abritais de la pluie soudaine lorsque j’ai entendu crier... Je me suis précipitée en suivant les cris et je me suis retrouvée ici. Je vous remercie de m’avoir montré le chemin, il est vrai que de nuit, je n’ai pas vraiment fait attention au chemin que j’avais emprunté... Je ne sais pas vraiment à quoi consiste le rôle de Dame de compagnie... Mais j’espère sincèrement être à la hauteur…

Petit sourire triste, la jeune femme venait de dire, c’est quelques mots tout aussi bas que l’avait fait Diane. Tournant son regard vers ces deux immensités, un petit frisson parcourut Aerin... Est-ce qu’elle allait être convoquée pour... Que pensera la reine de son passé ? La peur commençait à envahir chaque parcelle de son corps, tremblant légèrement sous la pression qu’elle commençait à se mettre.

- Si nous... Continuons la visite ? J’ai hâte de découvrir les autres secrets de ce magnifique endroit

feat -  @Diane d'Orléans  
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Mar 26 Oct - 10:01
Visite guidée
Mademoiselle Brindal avait soulevé un sujet épineux que Diane préférait ignorer, balayer. Pas par impolitesse, mais tout simplement parce que ce genre de considérations n’avaient pas d’importance à ses yeux. Il était épuisant de songer toujours à ne fréquenter exclusivement que des nobles populaires et appréciés de la cour. Et les préférences du cœur et de l’âme ? Devaient-elle être éclipsées derrière uniquement des mondanités et des prétentions à ne faire que ce que la cour dicte ? Avec douceur, la Duchesse tapota le bras de l’autre dame de compagnie de la souveraine de France.

- N’y songez pas et profitez de ce moment pour vous détendre, vous en avez bien besoin Mademoiselle.

Évidemment, cela fit écho avec la suite de son discours. Aerin sortait d’une très mauvaise passade de sa vie qui avait encore de cruelles conséquences sur son présent. Inutile de l’accabler davantage, d’ajouter une couche à ses supplices. Avec sincérité, Diane espérait qu’elle passerait un moment agréable, telle une bulle de douceur mettant en pause tous ses tracas.

Rapidement, elle put constater dans le regard de sa nouvelle amie les étoiles et l’émerveillement que le palais royal provoquait. Pour Diane, il n’avait plus rien d’épatant, elle le connaissait, le foulait, depuis sa plus tendre enfance. Elle ne voyait plus les dorures ni les moulures. Les tapisseries avaient un goût de déjà vu, les peintures n’étaient plus que des décorations accrochées aux murs. Dorénavant, âgée de trente ans, elle songeait plus souvent aux souvenirs raccrochés à ce palais et aux nombreuses personnes qu’elle y a connu et qui sont tristement à ce jour décédées. Le bonheur dans les yeux d’Aerin suffit tout de même à éclipser toutes pensées nostalgiques, qui n’avaient pas lieu d’être à ce moment. Ainsi satisfaite de sa façon de lui présenter les lieux, elle continua sur sa lancée.

Elle écouta son récit. Celui entourant cette fameuse soirée de panique et d’incompréhension totale. Diane avait beau être la cousine de Sa Majesté, elle savait fort bien que cette dernière n’avait pas osé lui parler totalement librement de cet incident. Une part d’ombre planait sur cette soirée d’août orageuse…

- Permettez Mademoiselle Brindal que je formule une nouvelle fois mes plus sincères remerciements pour votre présence auprès de Sa Majesté, notre reine bien aimée. Elle se remit en route, à une allure presque de promenade, entraînant avec elle la dame de compagnie, dont elle détenait toujours le bras en otage. Vous n’imaginez pas mon soulagement de découvrir ma cous… Notre souveraine entourée de deux braves femmes, le temps que j’arrive. Vous avez ma reconnaissance éternelle.

Elle appuya ses dires d’un regard plein d’émotions et d’une pression de sa paume libre sur son bras. Un échange d’énergies positives, bienveillantes et délicates.

- Votre rôle de dame de compagnie de Sa Majesté consiste à la suivre lors de ses déplacements, lorsque bien sûr elle demande votre présence. Vous serez là pour l’écouter, la distraire, apporter la bonne ambiance autour de notre souveraine afin qu’elle puisse se détendre en dehors des affaires d’état. Elle pourra parfois vous demander votre avis sur certaines questions que nous les femmes pouvons régler, mais vous n’aurez pas un rôle politique, n’ayez crainte. Nous sommes la pour divertir sa Majesté, apaiser ses journées et être avant tout ses amies. Car derrière ce titre honorifique se cache une volonté de liens de confiance. Sa Majesté aura confiance en vous et inversement. Ainsi, ce que vous entendrez restera entre Elle, vous et les autres dames de compagnie. Notamment, Madame de Constantinople et moi. Mais pour ce qui est de Madame de Constantinople, je dois vous informer que son nom et son titre devraient très bientôt changer. Enfin, vous serez bien évidemment tenue au courant, puisque vous serez amenées à vous fréquenter quotidiennement et que nous ne désirons pas couvrir de honte par nos actes et nos mots la reine de France. Notre comportement ne doit jamais porter atteinte à l’image de la couronne. Nous devons sans cesse nous parfaire, nous sommes l’entourage de Sa Majesté, après tout. Mais n’ayez crainte, notre souveraine est juste et récompense ses fidèles proches. Tout cela peut paraître être une lourde responsabilité, mais si vous agissez avec sincérité, loyauté et bon esprit, tout se déroulera bien. Votre rôle de dame de compagnie pourrait même vous attirer de nombreuses faveurs et autres prétendants.

Durant ce temps, leurs pas les menèrent plus près des appartements des nobles, partie du palais où Aerin ne pourrait venir que sur invitation, n'ayant pas elle-même son pied-à-terre au palais royal. Ainsi, Diane lui expliqua :

- Ne voyez aucun jugement de ma part, mais cette partie du palais est réservée aux nobles ayant des appartements ici. Vous pourrez bien sûr y venir si l'on vous y convie. Néanmoins, votre rang ne vous permet pas d'avoir vos appartements ou une chambre pour être au plus près de Sa Majesté. Il vous faudra vous organiser pour avoir un lieu à vous, non loin du palais et de ce fait vous rendre disponible en cas de demande de notre souveraine.
Aerin Brindal
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Mer 27 Oct - 17:32


Petite visite

Quelques jours après le bal



Aerin était encore un peu chamboulée par tout cela. Perdre son lien et devenir dame de compagnie... Certains diront qu’elle a de la chance, mais, pour elle, ce n’était qu’une question de survie. Au vu de sa maladresse légendaire et de ses dernières fautes, la demoiselle n’avait pas le choix de se détacher de ce qu’elle avait été depuis des années. Pour la première fois, Aerin avait l’envie de réaliser quelque chose de ses mains, ne laissant personne lui dicter ce qu’elle devait faire et suivre sa voie. Légèrement tracassée par le mouvement de main de la duchesse, la jeune femme pencha un peu la tête et sourit doucement sous les paroles de la blonde. Elle avait raison, elle avait besoin de se changer les idées. Au fond d’elle, une part d'elle-même se sentait soulagée, même reconnaissante. Malgré leurs statuts différents et leurs réputations, la duchesse ne voulait pas mettre ce genre de chose entre elles. Hochant la tête, elle suivit sa nouvelle rencontre jusqu’à l’entrée du château où elle put admirer la beauté de l’entrée. Dans ses yeux, énormément de sentiment ruisselé. De l’admiration, de la fascination, mais aussi un peu d’inquiétude. Est-ce que ce nouveau statut changera quelque chose dans le futur ? Des choses négatives comme positives ? Elle n’en savait pas grand-chose, mais une chose est sûre, elle allait vivre pour elle maintenant et tout faire pour redonner la gloire de sa famille.

Par la suite, celle-ci la remercia de nouveau pour son geste qu’elle a eu envers la reine. Surprise, elle secoua doucement la tête, se laissant entraîner une nouvelle fois dans cette danse que la duchesse manie très bien. Aerin ne comprenait pas trop pourquoi celle-ci la remerciait... Elle avait agi par citoyenneté et surtout parce qu’on appelait à l’aide... Elle n’allait pas rester les bras croisés devant une telle scène ! Laissant apparaître un fin sourire après la surprise, Aerin posa sa main sur le bras qui tenait le sien et réplique avec bienveillance.

- Madame la Duchesse, vous n’avez pas à me remercier, c’est naturel d’apporter son aide lorsque la situation l’exige. Je n’ai fait que mon devoir. Mais je vous remercie pour votre bienveillance et vos remerciements. Je suis heureuse d’avoir pu être d’une quelconque aide en attendant votre venue.

Elle relâcha ensuite le bras pour le remettre près d’elle et admire quelques bricoles sur le chemin. Soudain, la duchesse reprit la parole pour expliquer un peu son rôle en tant que dame de compagnie. Tout cela avait l’air bien compliqué, mais une chose la fit un peu perdre confiance en elle... Est ce qu’elle allait réussir à apporter tout ça a la souveraine ? Elle était d’une bonne écoute et d’une joie de vivre ordinaire, mais est ce qu’elle arriverait à surmonter cela ? Plus elle écoutait, plus le visage d’Aerin commençait à devenir pâle... Confiance ? Est-ce qu’elle arriverait à faire confiance de nouveau ? Devait-elle parler de son passé en tant qu’Elros ? Qui pourrait bien la croire, et même si c’était le cas, elle serait certainement punie ? Devant tant de réalité, Aerin secoua la tête et prit une grande respiration. Ce n’était pas le moment de déprimer de nouveau. Elle avait une chance de reprendre sa vie en main et elle allait tout faire pour la réussir. Ne pas faire honte à la reine, faire de son mieux pour l’aider en dehors de ses réunions... Aerin hocha la tête, enregistrant toutes ses informations.

- D’accord, je comprends mieux. En effet, cela peut paraître effrayant aux premiers abords. La peur de faire une erreur est le pire des ressentis... Je vous remercie pour vos explications, je cerne un peu plus ce qu’il me reste à faire. Je vais être honnête avec vous, je n’ai jamais eu l’opportunité d’endosser ce genre de rôle, j’ai toujours été plus ou moins seule... Cela m’effraie un peu. Mais rassurez-vous, je donnerais tout ce que j’ai pour mener à bien mon rôle auprès de sa majesté.

Souriant doucement pour répondre à sa bienveillance, Aerin était un peu plus sereine, sachant enfin comment se comporter et sur quoi partir. Elles reprirent alors leurs routes et arrivèrent devant les appartements des nobles, enfin plus précisément pas très loin de ceux-ci. Regardant avec attention, la demoiselle inscrit la direction de ses appartements et tourna la tête pour écouter la duchesse. Voilà un sujet assez piquant pour l’ancienne guerrière. Regardant de nouveau les appartements, un petit sourire crispé et triste naquit sur ses lèvres.

- Ne vous en faites pas, je m’en suis bien douté. Après tout, je n'ai pas le rang nécessaire. Mais malgré tout, cela n’est point un problème. Vivre en dehors du palais me va parfaitement. Le seul problème, c’est de trouver où loger.

Soupirant un peu, elle leva l’une de ses mains pour frotter son front et se mit à réfléchir. Depuis que sa marâtre l’avait balancée en dehors de chez elle, Aerin n’avait pas vraiment d’endroit où dormir. En attendant de trouver quelque chose, elle logeait dans une auberge non loin. Fouillant dans sa petite sacoche, elle sortit une petite bourse et regarda l’intérieur en cachette. Bon aller, ce n’est qu’un détail, elle allait bien trouver un endroit où loger ! Et puis, il lui reste l’argent que son père lui avait laissé et les quelques économies de l’argent qu’elle avait gagnées en tant qu’Elros... Rien n’était désespéré. Elle rangea vite sa petite besace et reprit l’attention de la duchesse.

- - Je m’occupe des préparatifs pour chercher un logement non loin du palais. Je ne vais point vous embêter avec mes soucis personnels. Veuillez excuser ma maladresse. En tout cas, ce que vous venez de me faire visiter...C’est de toute beauté... Je ne savais pas que le château était aussi grand !

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Sam 30 Oct - 12:15
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Diane avait parfaitement conscience de ses longs discours, de la quantité d’informations que Mademoiselle Brindal serait forcée d’ingurgiter aussi rapidement. Néanmoins, cela faisait partie de son rôle. En tant que Dame de compagnie de Sa Majesté, proche famille de surcroît, la Duchesse d’Orléans se donnait pour mission de former les nouvelles dames autour de la souveraine pour qu’elles ne soient ni source de honte, ni source de conflit. La physicienne ne doutait pas de la bonne volonté et du bon cœur de la toute nouvelle dame de compagnie. Après tout, elle avait accouru pour venir au secours de Sa Majesté par un simple cri ! Ainsi, suite à ses remerciements, elle sentit ô combien la demoiselle était sincère dans sa démarche. Aerin avait tout naturellement aidé la reine de France, sans prétention derrière et avait été remerciée pour son beau geste, car la reine est une personne juste. Au fond, la physicienne ne doutait pas qu’un bon comportement à la cour de sa part lui permettrait de redorer son blason ainsi que son honneur, balayant ses erreurs passées.

- Mademoiselle Brindal, je ne voudrais pas m’attribuer des qualités de voyante ou diseuse de bonne aventure, mais je sais reconnaître un cœur pure et plein de bonnes intentions lorsque j’en vois un. Je vous confiance, tout comme Sa Majesté. Vous saurez être à la hauteur du titre honorifique de Dame de compagnie de la souveraine de France, je n’en doute pas une seconde. A vous de faire vos preuves.

Elle ponctua son énième discours par un sourire encourageant et elle inclina légèrement sa tête sur le côté, d’un petit air maternel. Il fallait vraiment qu’elle songe à des fiançailles, à un mariage, son besoin d’être mère commençait très sérieusement à se faire pressant depuis une certaine discussion avec sa cousine. Rapidement, elle adopta de nouveau l’attitude d’une dame de haut rang et redressa sa tête.

Vint le sujet délicat des appartements, réservés à la noblesse de la cour et malheureusement non accessibles à la nouvelle Dame de compagnie de la reine. Peut-être qu’à l’avenir, un mariage heureux, un titre, une propriété, lui permettrait de passer ce fabuleux niveau permettant de prétendre à posséder des appartements au palais royal. Naturellement, Diane le lui souhaita. D’autant plus que la situation de Mademoiselle Brindal semblait précaire et délicate. Malheureusement, la Duchesse s’en voulait d’avoir abordé ce sujet sensible, néanmoins cela était nécessaire, afin de bien l’accueillir et la préparer aux difficultés qui accompagnaient cette nouvelle vie pour Aerin.

- Je ne suis navrée de l’apprendre, Aerin. Dit-elle en se pinçant les lèvres.

Elle était navrée car elle n’avait ni solution, ni proposition à lui faire. Tout ce que les Orléans possédaient était sous la coupe de son frère, il ne lui revenait donc pas de lui proposer un logement, le temps qu’elle puisse rebondir et trouver un chez soi. Et puis, bien qu’elle n’hésite pas à se présenter au public en sa compagnie, elle ne pouvait décemment pas en faire davantage, au risque que cela soit mal vu, que cela rejaillisse sur son adorable frère le Duc, en charge de la famille, que cela porte préjudice à l’avenir de sa jolie Iris, ou que cela l’éclabousse elle-même. Diane avait suffisamment payé par le passé pour ses choix de vie, dorénavant, elle ne désirait plus entacher sa réputation et supporter les ragots à son égard. Cet été 1590 était celui d’un nouveau tournant pour elle, où elle prenait les rênes de sa vie bien en main pour s’assurer l’avenir dont elle rêve. Il était temps qu’elle devienne un peu égoïste, était-ce si mal ?

- Venez, je vais vous montrer les salons de jeux. Lui dit-elle pour couper court à ce sujet sensible et triste. Il faudra faire attention à ne pas en abuser, c’est si facile de perdre une fortune. Mais un peu d’amusements raisonnables sont les bienvenus pour se détendre. Je ne parie jamais, ma fortune étant celle de mon frère, le Duc d’Orléans, mais j’aime tout de même les jeux de cartes et notamment tenter de retenir si telle ou telle carte est déjà sortie… Mais la plupart du temps, je ne désire pas faire de la peine aux autres et accepte de perdre pour leur bon plaisir. Vous comprenez pourquoi je ne joue que pour m’amuser et non m’enrichir… Cela m’est impossible !

Elle ria un peu avant de l’emmener dans le dit salon qui, à cette heure, était très peu fréquenté, si ce n’est par quelques nobles discutant en petit comité.
Aerin Brindal
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Inventaire : Une lance accrochée dans le dos et une épée à la ceinture.
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Aerin Brindal
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Dim 31 Oct - 1:23


Petite visite

Quelques jours après le bal



Il y avait tellement d'informations à retenir, tellement de lieux à ne point oublier... Est ce qu’elle réussirait à tout retenir et à ne rien omettre ? Diane était bien gentille de lui avoir montré les premiers lieux, elle en aura besoin pour la suite de son aventure. Aussi émerveillé que dubitatif, Aerin ne perdait pas une seule miette. Que ce soit la décoration, les visages, et même l’extérieur à travers les fenêtres, il était hors de question de faire une maladresse à l’avenir. Elle comprenait pourquoi la duchesse lui disait tout ça, elle ne voulait pas qu’une chose négative arrive à sa majesté. Au fond, cela la soulageait un peu de pouvoir compter sur une personne au château, surtout quand on ne connaît pas les lieux. Dans tous les cas, la chevaleresse, ressentait une certaine pression, malgré la gentillesse et les encouragements de la jeune femme, Aerin avait un poids sur le cœur... Sans savoir quel mot mettre sur cela. La douceur qui émanait de son interlocutrice était si pure, si lumineuse... Cela la déstabilisa un peu. Depuis la mésaventure de son frère, enfin, la sienne, mais personne ne le sait, Aerin avait bien changé, sa lumière avait bien disparu et maintenant, elle vivait dans l’ombre. Le fait de vouloir être discrète n’était pas un choix, mais plutôt un devoir. Si sa marâtre apprenait cela, il y a de forte chance qu’elle essaiera de la récupérer et cela, il en était hors de question. Maintenant qu'elle était libérée de sa prison, elle allait enfin pouvoir profiter de sa vie comme elle l’entend.

Aux paroles de Diane, Aerin pâlit un peu. Avoir un cœur pur ? Elle en avait peut-être eu un, à un moment... Mais maintenant, il n’en restait pas grand-chose. Un jour, sa chance tournera enfin, mais pour le moment, tout cela était bien trop récent pour elle. La confiance qu’une simple étrangère avait en elle la toucha au plus profond d’elle-même. Il était hors de question qu’elle fasse n’importe quoi, il était temps de se remettre en question et de faire de nouveaux choix dans sa vie. Regardant la jeune femme, Aerin sourit légèrement et hocha la tête, sûre d’elle et déterminée.

- Je vous remercie pour votre confiance. Même si cela est nouveau pour moi, je ferai de mon mieux pour ne pas trahir vos paroles. Soyez certaine que je ferai mes preuves !.

Elle ne savait pas trop quoi dire de plus, elle n’était pas vraiment habituée à parler ainsi, surtout aussi sincèrement. D’ordinaire, elle se cache et ne se révèle pas. Enfin, cela était terminé, il fallait avancer maintenant. En sentant une douce aura près d’elle, Aerin se sentit comme couvé par une mère, lien qu’elle n’avait plus ressenti depuis bien des années. Quand était-ce la dernière fois qu’elle put profiter de ce genre de gentillesse et de douceur ? Inconsciemment, Aerin se dit que cette jeune dame ferait une excellente mère, sans savoir pourquoi elle pensait ainsi. Un regret naquit un instant dans son cœur, si seulement elle avait eu la chance de grandir avec une mère.

Regards légèrement tristes, lorsqu’elles arrivèrent devant les quartiers des nobles, Aerin ne peut s’empêcher d’espérer... Est-ce qu’un jour, elle pourrait loger dans ce genre de lieu ? Est-ce qu’elle arriverait à gravir les marches ? Elle refusait catégoriquement de devoir vivre pour quelqu’un, l’envie d’être enfin indépendante la poussait à se couper de tout ce qu’elle avait connu... Enfin en partie, car les souvenirs de sa famille eux, ne partiront jamais.

La tristesse qu’Aerin ressenti dans les paroles de la duchesse la marqua plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Elle savait très bien que la jeune dame ne pouvait rien faire, personne ne le pouvait. C’était à elle de changer les choses, pas à quelqu’un d’autre. Souriant grandement, elle se dit qu’elle devait aussi penser à elle maintenant et devenir un peu égoïste ? Cela ne lui ferait pas de mal...a priori.

Puis vint la suite de la visite où elle apprit qu’il y avait une salle de jeu dans le château. Ce fut une grande surprise pour elle, une salle de jeu ? C’était possible ? Elle n’avait jamais eu l’opportunité de faire ce genre de chose, que ce soit en Elros ou en Aerin. Cela eut l’effet escompté, la voilà maintenant intriguée. Les paroles de Diane s'inscrivent dans sa tête. Que ce soit au niveau de sa fortune ou de ses ambitions, Aerin comprit assez facilement les choses.

- Oh, ne vous inquiétez pas, je ne suis pas du genre à jouer. Je vais vous dire un secret, je n’ai jamais joué à un quelconque jeu... Que ce soit carte ou hasard. Je suis bien curieuse de voir à quoi cela ressemble... Ce serait bien qu’un jour, on puisse jouer juste pour s’amuser, sans rien miser... Ce serait fort intéressant d’apprendre à jouer.

Rigolant un peu, la demoiselle hocha la tête pour elle-même, soudainement en train de penser à quelque chose. Si l’endroit était souvent utilisé par les nobles... Alors le risque de rencontrer des gens aux courants de son histoire serait plus grand... Un petit frisson la traversa, il était hors de question de revivre ce qu’elle a vécu pendant des mois. Sûre d’elle, la voilà maintenant face à la salle et suit docilement la duchesse à l’intérieur, son regard balayant la pièce assez rapidement. Il y avait quelques nobles non loin qui parlaient entre eux, alors Aerin se fit plus discrète et tourna la tête, histoire qu’on ne la reconnaisse pas. La peur des autres avait grandi en elle.

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Mar 2 Nov - 12:03
Visite guidée
Sans doute parce que cela n’était pas son genre et que sa situation précaire n’était pas propice aux jeux de hasard, Aerin assura la Duchesse qu’elle n’était pas femme à dépenser sa fortune dans les parties de cartes. Cela aurait été de très mauvais goût de la part d’une dame de compagnie de Sa Majesté, alors Diane fut rassurée de l’entendre. Elle lui confia également ne rien connaître des jeux de cartes et alors la Duchesse entrevit une belle opportunité de donner un coup de pouce à sa nouvelle amie.

- Nous pourrions passer un peu de temps ici à jouer innocemment aux cartes, si vous le désirez. Aucune mise, simplement l’apprentissage d’un divertissement pour que vous soyez prête à jouer avec notre souveraine si elle vous le demande un jour.

La Duchesse lui fit un clin d’œil et puis elle parla tout bas, s’approchant un peu plus de l’oreille de sa compagne de visite, pour n’échanger qu’avec elle la suite de ses paroles.

- Vous voir en ma présence, en public, en ayant un comportement exemplaire de dame de compagnie désirant se perfectionner pour servir Sa Majesté, je suis certaine que cela ne pourra vous être que bénéfique, Aerin.

Toutes les deux échangèrent un regard complice, comprenant parfaitement les sous-entendus derrière les paroles de la physicienne. Cela ne pourrait que lui être bénéfique, montrer sa bonne volonté de racheter sa réputation et de faire mieux que ce que les rumeurs racontent à son sujet.

La physicienne constata ensuite le trouble sur le visage de la nouvelle de compagnie. Sans doute, elle n’était pas à l’aise en public pour le moment. Il était encore tôt après tous les drames qu’elle avait enchaîné, ce serait une torture non méritée que de lui infliger de bien paraître, trop longtemps durant, à la vue d’autres nobles et d’éventuelles connaissances de son passé qui pourraient lui porter préjudice. Ainsi, d’un pas décidé, la blonde lui fit traverser la pièce avec assurance, lui donnant un peu de son énergie pour apparaître la tête haute. Au passage elle inclina la tête à quelques nobles qui les saluaient et puis les voilà sorties de la salle de jeux.

- Je ne voudrais pas que cette visite soit un mauvais moment pour vous et l’heure file. Que diriez-vous d’un peu de répit ? Pour être tout à fait honnête, j’ai prévu un déjeuner et… Évidemment vous pourriez-vous refuser si vous n’en aviez pas envie… Mais j’ai demandé à l’une de mes amies, Mademoiselle Corey, brillante couturière de Sa Majesté, de nous faire l’honneur de nous préparer un dessert et permettez-moi de tenter de vous persuader d’accepter en vous disant qu’elle est très douée pour la pâtisserie et que c’est un régal pour les papilles…

Est-ce que durant tout ce temps elle n’avait cessé de l’entraîner vers ses propres appartements ? Oui. Est-ce que cela faisait partie de son plan machiavélique pour la pousser à la rejoindre pour ce déjeuner ? Oui. Avait-elle honte de vouloir passer du bon temps et de le partager avec Mademoiselle Brindal ? Non. Quelle diablesse cette Duchesse d’Orléans !
Aerin Brindal
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Aerin Brindal
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Mer 3 Nov - 23:13


Petite visite

Quelques jours après le bal



Aerin n’était pas vraiment adepte des mises en avant ni même se vanter de choses positives qu’elle pouvait faire. Cependant, devant les remerciements si sincères de la duchesse, Aerin fut très touchée par ce geste. Depuis un long moment, elle n’était qu’une paria pour les habitants de Paris, la sœur d’un chevalier qui avait aidé un meurtrier... Pourtant, elle savait pertinemment que ce n’était pas Earl... Elle le savait et pourtant, elle n’avait pas réussi à faire éclater la vérité. La douleur était tellement intense qu’Aerin restait à l’écart de tout. Alors entendre la duchesse la remerciait avec tellement de ferveur et de bienveillance, la jeune femme ressentie une douce chaleur l’envahir. Durant les premiers instants de la visite, Aerin n’était pas vraiment à l’aise, ne se trouvant pas à sa place, mais grâce à Diane, elle ressentait une chose bien nouvelle pour elle, l’envie de tout donner et de prouver qu’elle n’était pas comme les rumeurs la décrivait. Maintenant arrivé dans la salle de jeu, la jeune femme regardait attentivement ce qu’il se trouvait dans la pièce, posant parfois des regards sur les tables, sur la duchesse et sur les nobles présents. Avait-elle développé une phobie de la foule ? Plongée dans ses pensées, elle ne remarqua pas tout de suite ce changement d’ambiance et sursauta un peu en entendant les paroles de son interlocutrice. Elle lui proposait de jouer ensemble ? Est-ce qu’elle ne rêvait pas ? C’était la première fois qu’on lui proposait de jouer à ce genre de jeu. Souriant avec un peu plus de chaleur, Aerin hocha doucement la tête.

- Ce serait un grand honneur de pouvoir apprendre à jouer avec vous. Je suis bien curieuse de découvrir quel genre de jeu vous allez me présenter ! Je compte bien apprendre le plus possible pour être de bonne compagnie pour sa majesté.

La complicité qui naissait entre les deux jeunes femmes n'était pas si commune, surtout pour Aerin. Pour autant, cela ne la dérangeait pas, au contraire, elle ressentait un bonheur inimaginable. Malheureusement, elle ne le montrait pas, de peur d’être déplacée. Enfin, elle aurait pu continuer ainsi si la duchesse ne lui murmura pas près d’elle des conseils bien plus véridiques qu’elle ne l’aurait imaginé. Il est vrai que, même si sa présence pouvait devenir négative, il est vrai que l’inverse était tout à fait plausible. Les paroles censées de la dame résonnent en elle et Aerin prend conscience de quelque chose. Malgré tout ce qu’il venait de se passer, c’était à elle de prouver le contraire, de montrer qu’elle était en recherche de perfectionnement et de pardon.

- Oui, vous avez raison... C’est à moi de prouver les choses, je dois me battre pour montrer ma valeur et faire honneur à sa majesté... Cela ne sera pas évident sur le moment, mais je dois faire un grand travail sur moi-même... Merci pour votre précieux conseil !

Murmura-t-elle à Diane avec la même complicité. Il n’y avait pas que cela à prendre en compte. Elle devait également s’assurer que la réputation de Diane ne soit pas influencée par ce genre de rumeur et ne pas ternir la réputation de sa majesté. Cette visite lui apprend bien des choses, c’était une bonne chose que d’avoir lancé la discussion pour une visite.

Devant le trouble qu’Aerin affichait sur son village, son interlocutrice réagit presque aussitôt et la guida vers l’opposé de la pièce, traversant ainsi la grande salle. Saluant avec courtoisie les nobles présents dans la pièce, Aerin sentit son cœur battre à toute vitesse. C’était bien cocasse de voir une ancienne chevaleresse si fière et courageuse, avoir peur pour si peu... Comme quoi, un rien peut bouleverser une personne.

Puis une fois sortie, la duchesse reprit la parole et lui fit une proposition bien surprenante. Il est vrai qu’elle n’avait pas eu le temps de prendre un petit-déjeuner en se levant, bien trop nouée pour faire ce genre de repas. En entendant les compliments que son interlocutrice faisait de cette jeune couturière, Aerin ne put que sourire avec tendresse et levait son regard vers la jeune femme en face d’elle, sûre d’elle.

- On dirait bien que vous aviez tout prévu Dame Diane... Eh bien, si cela ne vous gêne pas, je vais accepter votre proposition. Je n’ai malheureusement pas eu le temps de grignoter avant de partir et la faim se fait ressentir. J’ai hâte de goûter ce gâteau !

Toute souriante, le visage crispé d’Aerin se détendit un peu et elle paraissait un peu plus sereine. L’idée de pouvoir faire une pause, s’isoler et simplement se détendre pour parler lui faisait un bien fou. C’est avec cette énergie soudainement plus productive que la jeune femme suivit avec entrain la duchesse, gardant un minimum de noblesse pour ne pas mettre mal à l’aise la jeune femme.

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Ven 5 Nov - 18:58
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La Duchesse d’Orléans pouvait être très convaincante, c’était un fait. Entre le fait que, très peu subtilement, ses pas la menaient vers les appartements des nobles, son discours était choisi pour séduire Aerin… Une vrai diablesse, vraiment ! Évidemment le résultat était là et il était très satisfaisant pour Diane qui avait gagné un déjeuner en bonne compagnie. D’un air fier, elle admit sans honte :

- Oui, j’avais tout prévu. Elle gloussa, tout naturellement. Je ne vais pas vous laisser affamée, j’en aurais bien honte. Un bon déjeuner nous attend dans mes appartements.

Ainsi, bras dessus, bras dessous, toutes les deux refirent le tour du palais pour arriver près des quartiers nobles. Étant la sœur du Duc d’Orléans, la cousine de la Reine, sa Dame de compagnie et son Médecin royal, Diane avait le droit à plusieurs pièces lumineuses, spacieuses et richement décorées, pour son bon plaisir. Lorsqu’elle poussa la porte d’entrée de ses appartements, deux domestiques les attendaient et firent une courbette pour les saluer. Enjouée, comme toujours, même avec ses domestiques qu’elle traitait avec respect et courtoisie malgré la différence de rang, Diane interrogea les deux jeunes femmes.

- Est-ce que tout est prêt pour que nous puissions déjeuner avec Mademoiselle Brindal ?

- Oui Madame ! Répondirent-elles en cœur, charmées par le sourire radieux de la Duchesse.

Satisfaite une nouvelle fois, la physicienne posa une main au niveau des omoplates de la toute nouvelle dame de compagnie, pour la mener vers le salon où elles pourraient déjeuner. Maintenant que les portes de ses appartements leur apportaient la tranquillité et l’intimité, Diane espérait que son invité soufflerait un bon coup et pourrait se détendre, enfin. Ici, personne ne viendrait la juger pour son passé et ses choix. Elle serait accueillie comme chacun des invités de Diane d’Orléans : avec douceur, bienveillance et respect.

- Venez mon amie, lavons nos mains avant de nous asseoir à table.

Tout naturellement, la physicienne était assez à cheval sur la propreté, ainsi cela était une étape obligatoire et nécessaire avant de prétendre manger, quand bien même elles utiliseraient des couverts et non leurs mains pour se laisser tenter par les mets. Toutes les deux furent assistées par les deux domestiques pour se tremper les mains dans des petits bacs remplis d’eau savonneuse, les frotter, avant de les essuyer sur des serviettes et de voir le tout disparaître avec les domestiques. Une nouvelle fois, la Duchesse pressa doucement sa main dans le haut de son dos pour qu’elle la suive.

- Asseyez-vous Mademoiselle Brindal, tout devrait rapidement arriver.

La demoiselle eut tout juste le temps de prendre place sur sa chaise et de balayer la pièce du regard. Peut-être constatait-elle que la pièce était délicate, rayonnante et riche à la fois, comme on peut s’y attendre de la part de Diane d’Orléans. Les tissus étaient délicats et dans des tons très clairs pour rendre la pièce chaleureuse et apaisante. Les objets de décorations étaient fins, décorés avec soin. Les tableaux représentaient des membres de sa famille ou bien encore des scènes champêtres. Tout était raffiné chez Diane, ses appartements compris. Rien n’était dans l’excès ou ostentatoire, car malgré son statut, elle appréciait également les plaisirs simples. Il y avait une bibliothèque fournie en romances et autres encyclopédies médicales. Bien sûr, la Bible trouvait une place de choix, car sa foi avait tout de même une place importance dans sa vie.

- Ah ! Vous me direz des nouvelles de cette soupe aux asperges et à la crème !

Il n’y avait pas mieux selon elle pour bien débuter le repas. La suite, Aerin la découvrirait bien assez vite.
Aerin Brindal
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Ven 19 Nov - 16:00


Petite visite

Quelques jours après le bal



Aerin était bien contente d’avoir rejoint le palais en tant que dame de compagnie. Malgré ses erreurs passées, la jeune femme se trouvait bien heureuse de ce privilège qui la sortait d’une situation difficile. Elle savait que les rumeurs ne lui donnaient guère une bonne image, mais jamais elle ne doutait de ses expériences et de sa vie. Même si cela deviendrait difficile pour elle, aujourd’hui, Aerin était simplement reconnaissante de la gentillesse de Diane. Ayant peu d'amies proches à cause de son ancienne identité, elle devait maintenant tout reconstruire pour essayer de reprendre sa vie en main. Souriante, la demoiselle suivit la duchesse avec un petit rire face aux propos de la jeune femme. Il est vrai qu’elle avait bien tout calculé, que c’était diabolique ! La suivant alors en laissant son bras là où il était, les voilà en train de refaire le tour du château pour revenir au point précédent : les appartements des nobles.

Longeant les couloirs en s’imaginant des choses sur la suite des événements, les voilà maintenant devant la porte des appartements de la duchesse. Un peu stressée, elle finit par entrer dans la pièce et fut chaleureusement accueillie par deux servantes au sourire bienveillant. Répondant à leur gentillesse par une légère courbette, Aerin se redressa bien vite et commença à regarder la décoration. Tout était tellement bien présenté. Même si ce n’était que la première salle, Aerin fut bien heureuse de pouvoir voir d'autres décorations au goût de la maîtresse des lieux. En entendant l’affirmation des deux servantes, elle rougit légèrement en entendant le terme “amie”. Cela lui faisait chaud au cœur et lui procurait une satisfaction nouvelle pour elle. Avoir une nouvelle connaissance lui faisait un bien fou, cela la changeait de sa solitude habituelle. Pour cette journée, elle ne serait pas seule et ça, c’était le plus beau cadeau qu’on pouvait lui faire.

- Je vous suis Dame Diane

Une fois dans la salle d’eau, Aerin se lava correctement les mains et les essuya afin de suivre de nouveau la duchesse et de se retrouver dans la salle à manger. Une fois dans le salon, la demoiselle hocha la tête et s’assoeit sur l’une des places disponibles pour ensuite sourire à la maîtresse de maison. En attendant que le plat arrive, Aerin a pu regarder la décoration de la pièce. Tableau, tissu, tout était extrêmement bien mis en avant. Le portrait de quelques membres de la famille de la duchesse la fit esquisser un sourire. Lorsqu’elle était enfant, la famille Brindal avait bien réussi à faire un tableau, cependant celui-ci avait été détruit par sa marâtre lors du décès de son père.

Quelques instants plus tard, plongée dans une certaine nostalgie, elle revint sur terre lorsqu’elle sentit la bonne odeur émanant de sous son nez. Baissant le regard, elle laissa apparaître un sourire lorsque son ventre, sans crier gare, se mit à grogner de faim. Devenant légèrement rouge, Aerin se racla la gorge en détournant le regard.

- Je ne doute absolument pas de la qualité de la soupe.

Souriant un peu timidement, elle attendit que Diane commence pour pouvoir également le faire une fois la gorgée avalée, les yeux d’Aerin se remplir d’étoiles. C’était tellement incroyable en goût, cela lui rappelait un peu les plats de Lycoris. Un souvenir bien plus profond lui revint et ses yeux s'embrument de larmes.

- Ma mère cuisinait beaucoup de choses et cette soupe...Me rappelle celle qu’elle adorait nous faire... C’est délicieux.

Prenant une autre gorgée, elle sentit son cœur se serrer, mais aussi se réchauffer d’une douce chaleur. C’était tellement agréable, elle revenait des années en arrière, enfant turbulent. Avec appétit, mais élégance, Aerin finit son plat et s’essuyant lentement les lèvres avant de sourire à la duchesse avec reconnaissance.

- J’ai hâte de découvrir la suite. Ce début de repas est définitivement excellent.

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Dim 21 Nov - 10:36
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Bien que les mets préférés de la Duchesse soient plutôt sucrés, elle raffolait de tout un tas d’aliments tant qu’ils étaient bien préparés. Connaissant fort bien cette soupe, elle se régala du regard en la voyant arriver. Et ses narines n’étaient pas en reste ! Elle fit l’impasse sur le célèbre « bon appétit » car il est en réalité impoli de le souhaiter, sous-entendant que les mets sont plutôt une corvée et qu’il faut s’armer de courage pour se laisser tenter et les apprécier.

Les deux jeunes femmes mirent une claque à la soupe car réellement, il fallait être bien sot pour ne pas apprécier ces délicieuses saveurs. Ces dernières semblaient avoir un goût de nostalgie pour Aerin, qui évoqua des souvenirs doux et notamment ceux de sa mère. Diane quant à elle, préféra rester silencieuse en se délectant de sa soupe, laissant alors tout le loisir à son invité de profiter du plat mais également de son retour en enfance. Interrompre ce genre de souvenirs serait bien cruel de sa part. Une fois son assiette creuse vide, elle lui annonça la suite du repas :

- Je suis ravie qu’elle vous plaise ! C’est une parfaite entrée en légèreté pour se préparer au plat principal. Je ne suis pas une grande amatrice de viande, j’aime bien trop les animaux pour en manger régulièrement malheureusement. Néanmoins, je ne voulais pas vous forcer à subir mes habitudes alimentaires, alors j’ai trouvé un compromis… Ce sera un feuilleté de saint jacques et fondue de poireaux ! J’espère que vous l’apprécierez. Dedans, il y a des épices que mon cuisinier refuse de me révéler, mais c’est un délice et une explosion de saveurs !

Et sur ces bonnes paroles, son engouement n’eut pas le temps de retomber comme un soufflé raté que déjà leurs assiettes creuses étaient débarrassées pour découvrir une nouvelle assiette finement décorée, avec en son milieu le feuilleté parfaitement chaud et la fondue bien présentée.

Chez les Orléans, les mets étaient présentés à table étaient toujours de très bons goûts, raffinés et sagement assaisonnés. Ils n’avaient guère l’habitude de s’empiffrer de repas gras et difficiles à digérer. Ils préféraient la qualité plutôt que la quantité, favorisant une bonne alimentation pour une bonne santé et assumer pleinement leurs responsabilités les rendant très actifs. C’était également un secret de beauté de Diane, dont la peau était toujours resplendissante et sans imperfection, sans oublier sa ligne favorisée par un métabolisme très rapide, éliminant même ses petits excès de sucreries en tout genre.

- Vous m’en direz des nouvelles !

Et s’en suivit des bruits de couverts et des sons de contentements gustatifs. Entre deux bouchées, la Duchesse relança la conversation, car il était certes normal de profiter de son repas respectueusement, pour honorer le mal que s’était donné le cuisinier, mais également triste de ne pas échanger et profiter de ce moment pour faire plus ample connaissance.

- Quelles sont vos passions, vos passe-temps, Aerin ? Faites vous de la couture, de la peinture ? Jouez-vous d’un instrument ou chantez-vous ? La reine aime s’entourer de dames aux dons divers et variés, ainsi est la richesse de la cour. Et puis, il ne faut pas non plus que vous vous oubliez et que vous vous empêchiez de vivre de vos passions. Sans plonger dans l’oisiveté, il est important de distraire son âme pour son propre bonheur.
Aerin Brindal
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Pièces : 4859

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Aerin Brindal
Inventaire : Une lance accrochée dans le dos et une épée à la ceinture.
Une petite couronne cadeau de son frère pour son anniversaire
Une note sur la royauté.
Espèce : Humaine
Emploi : Dame de Compagnie
Situation maritale : Célibataire
Pièces : 4859
Dim 19 Déc - 20:26


Petite visite

Quelques jours après le bal



Les souvenirs de sa mère pendant la dégustation de cette soupe lui procurent beaucoup d'émotions. La peine, la joie et l’innocence d’une enfance heureuse. Durant tout ce début de repas, Aerin ne dit pas grand-chose, préférant le silence à des mots incertains et maladroits. Regardant la duchesse quelques fois, elle était réellement heureuse de la voir si enjouée par un met si exquis. La jeune femme avait près d’elle de très bons cuisiniers, il n’y avait rien à redire. Une fois son assiette terminée, elle s’essuya la bouche avec délicatesse et reposa le tissu sur la table, son ventre bien heureux d’avoir pu goûter une telle merveille. À la suite de ce plat, la duchesse présenta ensuite la suite du petit repas. La viande n’était qu’un luxe pour la jeune chevaleresse, ne tenant donc pas rigueur de ce fait. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas mangé de vraie viande et cela ne la dérange pas tant que cela, au contraire même. Souriant avec courtoisie, elle eut des étoiles dans les yeux en entendant la description de ce qui allait suivre. Elle n’avait jamais goûté à la saint-jacque, cela serait une expérience bien nouvelle pour elle. Heureuse et impatiente de goûter à ce plat unique, la demoiselle regarda la duchesse avec impatience, son regard bien plus enfantin qu’elle ne l’aurait imaginé.

- Je n’ai jamais mangé de Saint-Jacques, je suis bien curieuse de découvrir ce mets. Vous m’offrez de nouvelles expériences gustatives Dame Diane, je vous remercie pour cette opportunité.

Reconnaissante, Aerin ne pensait plus à tous ces tracas, elle profitait simplement de ce moment de convivialité et d’amitié qui commençait à naître entre les deux jeunes femmes. Attendant patiemment que la suite du repas arrive, elle fut surprise de voir autant de rapidité pour l'arrivée de la suite. Telle une enfant, elle baissa la tête sur son assiette fraîchement arrivée et elle remercia d’un mouvement de tête la servante qui venait de la servir. Découvrant avec appétit cette composition de saveur originale, Aerin releva la tête vers sa comparse et sourit grandement. L’odeur était toute aussi alléchante que le visuel, rendant son appétit bien indomptable. Elle n’avait pas spécialement une grande faim, mais la vision de cela lui procurait un appétit insatiable.

Hochant la tête après les paroles de la jeune femme en face d’elle, Aerin prit ses couverts et commença alors à découper son feuilleté pour en goûter un morceau sans sauce. Explosion de saveur ! Les épices et la texture se mélangent agréablement dans sa bouche, offrant une expérience très satisfaisante à la nouvelle dame de compagnie. Juste après, elle décida de goûter la sauce et de nouveau, une surprise des plus appréciable. Mélangeant enfin les deux, Aerin ne put trouver de mots pour décrire ce qu’elle venait de manger. C’était tout simplement…

- Exquis ! Je veux dire, c’est vraiment excellent…Le mélange du poireau et de la saint-jacque est vraiment unique. Pour une première expérience avec de la saint-jacque, je ne peux qu’exprimer ma joie..

Aerin reprit alors une nouvelle bouchée, c’était tellement bon ! Mangeant alors tranquillement, la voix de la duchesse la ramena sur terre et elle releva la tête, s’essuyant les lèvres pour répondre à sa consœur.

- Mes passions ? Eh bien, je n’en ai pas tellement… Quand j’étais plus jeune, avec mon frère, nous nous entraînions au maniement de l’épée en secret. Puis il est devenu chevalier et j’ai continué à m’exercer avec lui quelques fois…J’aime beaucoup la lecture, surtout philosophique et j’écris quelques nouvelles à mes heures perdues…Rien de bien exceptionnel…Mais cela me suffit amplement ! J’ai retrouvée que depuis peu ma liberté alors je commence à chercher de nouveaux centres d’intérêt..

Elle sourit doucement et finit enfin son assiette, ne laissant quasiment aucune trace dans celle-ci. Bien heureuse, elle prit alors une petite gorgée de l’eau se trouvant devant elle et se permet alors de poser une question.

- Et vous Dame Diane, qu’elles sont vos passe-temps ? Depuis combien de temps êtes vous la dame de compagnie de sa majesté ?

Bien curieuse cette petite Aerin ! Pendant que les deux jeunes femmes échangèrent sur leurs passe-temps et répondirent aux questions avec curiosité et bienveillance, le dessert arriva bien vite et Aerin le dégusta avec le même appétit que précédemment. Ce gâteau était si simple, mais en bouche, il avait un goût vraiment unique !

- Ce gâteau est succulent ! Mes félicitations à la jeune femme qui la cuisinait ! Pareillement, pour le cuisinier de ce délicieux repas, je me suis régalée !

feat -  @Diane d'Orléans  
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Dim 19 Déc - 20:49
Visite guidée
Diane était heureuse de partager ce bon repas en bonne compagnie. Aerin n’avait pas eu l’occasion de découvrir notamment les Saint-Jacques, et la Duchesse était plus que ravie de l’initier à ces précieux fruits de mer. A ces petits sons de contentement, avant même qu’elle ne lui donne son avis sur le plat de résistance, la physicienne comprit que son amie se délectait de son assiette. D’un sourire satisfait, elle lui laissa tout le loisir de manger le reste tandis qu’elle-même s’attaquait à sa portion. En un temps record, les deux jeunes femmes finirent le plat. La Duchesse lui proposa un plateau de fromage, mais ni l’une ni l’autre n’avait en vérité assez faim pour manger davantage de mets salés. Sans doute l’idée de finir en beauté avec le gâteau de Lisbeth, bien qu’Aerin ne le connaisse pas encore, les séduisait davantage.

Le temps que le point final de ce repas vienne à elles, la toute récente dame de compagnie de Sa Majesté lui parla de ses passe-temps.[/color]

[color=#FAF371]- Oh vous maniez donc l’épée ! En voilà une femme pleine de ressources. Certains vous diront que ce n’est pas une activité pour les femmes, mais moi je peux vous garantir que je trouve non seulement cela très utile, mais admirable. Vous avez défiez les règles de notre société secrètement… Au vu du métier que j’ose pratiquer, vous imaginez bien que cela me plaît. Ne le dites pas à Sa Majesté, j’espère que vous n’aurez jamais à montrer vos capacités dans l’art de manier l’épée, mais sait-on jamais, cela pourrait s’avérer impressionnant. Notre reine n’est pas facilement impressionnable, néanmoins, vous pourriez attirer grandement sa curiosité avec une telle corde à votre arc.

Lorsqu’elles eurent fini de parler de ses passe-temps et que la conversation dérivait sur les siens, ainsi que son rôle de dame de compagnie de Victoire de France, le gâteau de Lisbeth arriva à table. Chacune hérita d’une part, conséquente, très appétissante. D’un simple coup d’œil, Diane remarqua le travail de son amie couturière. Elle s’était entraînée et le rendu était encore plus séduisant pour les mirettes. Quant à l’odeur et le goût, il dépassait toutes ses espérances. Une vraie réussite. La Dame d’Orléans n’hésita pas à chanter les louanges de sa douce amie.

- Je ne sais plus si je l’ai mentionnée, mais vous goûtez à un gâteau fait de la main de la couturière du palais de Sa Majesté. Elle n’est pas seulement douée avec les fils et les aiguilles, mais également en cuisine et avec les plantes. J’ai eu l’honneur de visiter son atelier. Une demoiselle très charmante et bonne amie de ma famille.

Le bruit des cuillères sur les assiettes s’intensifia, avant que chacune pousse un soupir de contentement. Impossible d’en manger davantage autrement les deux femmes seraient bonnes pour dormir tout l’après-midi. En s’enfonçant un peu plus dans sa chaise pour regarder son vis-à-vis, Diane répondit à l’une de ses interrogations :

- Dès lors que notre souveraine est revenue du Saint Empire Roman Germanique pour accéder au trône, je suis revenue auprès d’elle pour assurer sa compagnie. Tout naturellement je suis donc devenue l’une de ses dames de compagnie. Vous n’êtes pas sans savoir qu’elle et moi sommes cousines et que nous avons grandi ensemble. C’est un honneur, un devoir et un plaisir pour moi d’être autour de Vic… Sa Majesté.

Bien évidemment, elle aurait surpris le petit ton familier qu’elle avait commencé à prendre en nommant la reine par son prénom, avant de vite se reprendre. Néanmoins, elles étaient en huis clos et Aerin était une belle personne. Elle ne lui en tiendrait pas rigueur et n’essayerait pas de retourner cette petite erreur contre elle, dû à une faute d’inattention, c’est cela quand l’estomac est autant satisfait, à n’en point douter.

Les deux jeunes femmes prirent le temps de discuter une bonne demi-heure encore. Diane trouva l’occasion de s’étaler sur ses passions telles que la médecine, la recherche, la lecture de romances. Elle trouva un bon public dans la personne d’Aerin et si toutes les deux n’avaient pas d’autres choses à faire, elles auraient pu très facilement passer toute l’après-midi à discuter dans les appartements de la Dame d’Orléans. Néanmoins, le devoir les rappela l’une comme l’autre à l’ordre et elles se quittèrent pour vaquer à leurs occupations respectives.
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