Jeu 15 Avr - 1:11
Sloan approchait du terme de sa grossesse et je devais faire d’autant plus attention que d’autres chasseurs étaient venus nous interroger – en trouvant notre maisonnée et nous sous nos peaux humaines – pour savoir si nous avions vu l’un de leur ami qui n’était jamais rentré de sa dernière partie de chasse, plusieurs jours auparavant. J’ai répondu par la négative avec mon air aimable, classique. Et puis j’ai surtout demandé à Dagmar et Lilian de contenir Mordeuse. Quitte à lui sangler la gueule s’il le fallait. Elle ne devait pas faire un son ou une parole trop haute le temps que ces gens étaient là. Avec la chance que je me traîne – soit très peu – c’était à ce moment-là qu’elle se serait décidé à causer de sa voix gutturale et imparfaite. Impossible de prendre tant de risques.
Mais bon, heureusement ils sont vite repartis et j’ai pu me détendre. Je n’allais pas leur dire que leur ami était en train de nourrir les vers sous un bosquet du chemin central non plus. La vie m’avait appris, en presque deux mille en d’existence – je crois ? Je ne sais même plus – que moins on en disait, mieux c’était. Pour tout le monde.
La méfiance levée, j'entrepris d’aller chasser un peu de gibier bien gras pour les prochains jours. Sloan allait avoir besoin de beaucoup d’énergie et nous allions devoir tous nous relayer pour l’arrivée du nouveau bébé.
J’ai passé cette nuit-là à courir la forêt pour amasser des faisans, notamment. Ils étaient nombreux en cette saison, probablement parce que la saison des amours avait bien commencé, maintenant.
Les heures défilèrent plus que je ne l’avais imaginé et, après avoir déposé mes victuailles devant la porte de la maison, j’ai laissé Ingo les ramener à l’intérieur. Moi, avant de rentrer une fois pour toute, j’allais faire un tour au lac qui était un kilomètre plus loin, histoire de me débarbouiller un peu. Le soleil commençait à poindre mais peu de chance que je croise qui que ce soit. En plus, j’avais soif.
La petite course que je fis jusqu’aux abords de l’étang eut le mérite de terminer agréablement cette session de chasse. Je m’approchais donc de l’eau, perchée sur mes quatre pattes, et entreprit de boire le plus naturellement du monde. Enfin une eau que les humains n’avaient pas souillée.
Enfin, pas encore.
Lun 17 Mai - 12:02
Il est des réflexes que l’on acquiert avec la force de l’expérience. Désormais, Amaury peut se dire qu’il a déjà derrière lui son lot de chasses et de pistage de créatures obscures. Les loups, particulièrement. Pas de ceux que craignent les bergers, non, plus gros encore, plus menaçants, plus résistants, plus perfides et sanglants. Les lycans, comme ils disaient, sur Beaufour. C’est peut-être ça, d’ailleurs, la difficulté aujourd’hui. Il n’est plus sur Beaufour et sa région natale, ici, tout lui parait différent et il n’est pas encore pleinement aux faits des habitudes de chasses, des localisations des tanières ou autres événements à connaître au sein de la Milice de Paris.
Il y a fait son entrée récemment, simplement recommandé d’une lettre, et il doit y trouver sa place. Il sait que ce sera par ses actes qu’il y parviendra véritablement. C’est pour ça qu’il ne rechine devant aucune battue, aucune traque à travers des forêts qu’il ne connait pas encore. Les habitudes qu’il a prises ailleurs sont à préserver. Si les arbres et la géographie des lieux ne sont pas les mêmes, l’espèce qu’il essaie de débusquer n’a pas changé.
On lui a donné des bribes d’informations – tous les miliciens n’ont pas la même manière d’accueillir un nouveau dans leur rang, certains sont plus méfiants que d’autres – et on lui a indiqué qu’un des leur avait disparu récemment, dans une zone apparemment déjà vérifiée. Si on ne lui a pas demandé clairement, Amaury a bien saisi qu’il serait de bon ton de participer à l’effort de recherche. Il n’a pas hésité bien longtemps, son épée dans une main, sa croix en argent autour du cou (autant un symbole de ce pour quoi il se bat qu’un porte-bonheur) et perché sur sa monture, il est allé s’engouffrer dans la zone indiquée. Si l’autre homme n’a pas été retrouvé depuis quelques jours, c’est qu’il n’est sans doute plus de ce monde. Toutefois, pour le repos de son âme et de sa famille, savoir ce qu’il est advenu de lui et de son corps reste une nécessité humaine. Chrétienne, même.
Il est parti assez tardivement dans la nuit, réflexe de milicien. Les heures étaient déjà bien avancées. Si des créatures ont des choses à cacher, si elles ont à voir (et elles ont certainement à voir) avec cette disparition, il se peut qu’elles agissent dissimulées par leurs formes nocturnes et l’obscurité. Alors il a soulevé les feuillages, creusé la terre du bout de son épée pendant un temps qu’il ne saurait définir. Au bout d’un moment, les premières lueurs de l’aube ont aidé à son examen… jusqu’à ce qu’il doive se résoudre à faire chou blanc. Il n’a rien trouvé de probant. Des traces de pattes, probablement des gibiers et autres renards. Rien qui ne le mette sur la moindre piste.
Frustrant. Il sait que plus les jours passent moins les miliciens s’attendent à trouver quelque chose, mais tout de même… Alors qu’il se décide à reprendre la route de la capitale, attendu à son poste au QG des armées, il marche à côté de sa monture et passe à côté d’un étang. Ici, la forêt s'éclaircit. Il va pour laisser son cheval boire et… distingue une forme.
« Tch. » Il souffle discrètement pour arrêter sa monture et fixe la créature.
Un loup. Un grand loup.
D’un geste, Amaury retire lame de son fourreau et la tient devant lui. Est-ce qu’il s’agit bien… ? Le doute est toujours possible, mais le chevalier de Bray croit rarement aux coïncidences. A pas de loup (c’est le mot), il s’avance, profitant des bruits que fait l’animal lapant la surface de l’eau.
En terrain connu.
Il est des réflexes que l’on acquiert avec la force de l’expérience. Désormais, Amaury peut se dire qu’il a déjà derrière lui son lot de chasses et de pistage de créatures obscures. Les loups, particulièrement. Pas de ceux que craignent les bergers, non, plus gros encore, plus menaçants, plus résistants, plus perfides et sanglants. Les lycans, comme ils disaient, sur Beaufour. C’est peut-être ça, d’ailleurs, la difficulté aujourd’hui. Il n’est plus sur Beaufour et sa région natale, ici, tout lui parait différent et il n’est pas encore pleinement aux faits des habitudes de chasses, des localisations des tanières ou autres événements à connaître au sein de la Milice de Paris.
Il y a fait son entrée récemment, simplement recommandé d’une lettre, et il doit y trouver sa place. Il sait que ce sera par ses actes qu’il y parviendra véritablement. C’est pour ça qu’il ne rechine devant aucune battue, aucune traque à travers des forêts qu’il ne connait pas encore. Les habitudes qu’il a prises ailleurs sont à préserver. Si les arbres et la géographie des lieux ne sont pas les mêmes, l’espèce qu’il essaie de débusquer n’a pas changé.
On lui a donné des bribes d’informations – tous les miliciens n’ont pas la même manière d’accueillir un nouveau dans leur rang, certains sont plus méfiants que d’autres – et on lui a indiqué qu’un des leur avait disparu récemment, dans une zone apparemment déjà vérifiée. Si on ne lui a pas demandé clairement, Amaury a bien saisi qu’il serait de bon ton de participer à l’effort de recherche. Il n’a pas hésité bien longtemps, son épée dans une main, sa croix en argent autour du cou (autant un symbole de ce pour quoi il se bat qu’un porte-bonheur) et perché sur sa monture, il est allé s’engouffrer dans la zone indiquée. Si l’autre homme n’a pas été retrouvé depuis quelques jours, c’est qu’il n’est sans doute plus de ce monde. Toutefois, pour le repos de son âme et de sa famille, savoir ce qu’il est advenu de lui et de son corps reste une nécessité humaine. Chrétienne, même.
Il est parti assez tardivement dans la nuit, réflexe de milicien. Les heures étaient déjà bien avancées. Si des créatures ont des choses à cacher, si elles ont à voir (et elles ont certainement à voir) avec cette disparition, il se peut qu’elles agissent dissimulées par leurs formes nocturnes et l’obscurité. Alors il a soulevé les feuillages, creusé la terre du bout de son épée pendant un temps qu’il ne saurait définir. Au bout d’un moment, les premières lueurs de l’aube ont aidé à son examen… jusqu’à ce qu’il doive se résoudre à faire chou blanc. Il n’a rien trouvé de probant. Des traces de pattes, probablement des gibiers et autres renards. Rien qui ne le mette sur la moindre piste.
Frustrant. Il sait que plus les jours passent moins les miliciens s’attendent à trouver quelque chose, mais tout de même… Alors qu’il se décide à reprendre la route de la capitale, attendu à son poste au QG des armées, il marche à côté de sa monture et passe à côté d’un étang. Ici, la forêt s'éclaircit. Il va pour laisser son cheval boire et… distingue une forme.
« Tch. » Il souffle discrètement pour arrêter sa monture et fixe la créature.
Un loup. Un grand loup.
D’un geste, Amaury retire lame de son fourreau et la tient devant lui. Est-ce qu’il s’agit bien… ? Le doute est toujours possible, mais le chevalier de Bray croit rarement aux coïncidences. A pas de loup (c’est le mot), il s’avance, profitant des bruits que fait l’animal lapant la surface de l’eau.
Quelque part dans la forêt — avril 1590.
ft. @CalebMer 19 Mai - 16:05
Si je pouvais souligner un de mes défauts – parmi les nombreux, s’entend-, je dirais que j’ai tendance à prendre trop rapidement la confiance en mon environnement. J’apprends, pourtant. Je peux le jurer. Le gamin naïf que j’étais n’existe plus depuis très longtemps. Mais il reste toujours des relents qui ne veulent pas partir, visiblement.
J’avais presque fini de m’abreuver lorsque mes oreilles se dressèrent d’elles même sur le sommet de mon crâne. J’ai entendu un son métallique. Une épée que l’on tire de son sommeil.
La tête maintenant relevée, je cherche la trace du suicidaire venu se perdre ici. Je ne mets pas longtemps à le repérer, mais je décide de ne pas lui fondre dessus immédiatement. Déjà, il est loin et pour peu que je le loupe, il pourrait s’en sortir si je ne lui arrache pas la tête du premier coup. Et ensuite… La chasse m’a fatigué.
Roi des bêtes… Mon cul. Vraiment je me demande pourquoi ils se sont tous mis à m’appeler comme ça parce que je n’ai rien d’un roi ou d’une bête majestueuse ; surtout maintenant. Je dois réfléchir vite et bien. Cet humain ne me laissera pas tergiverser indéfiniment. D’ailleurs, vu l’aplomb dont il a l’air de faire preuve, ce n’est sans doute pas un humain ordinaire.
Raison de plus pour me méfier.
Ma première option est simple : la fuite. Je dois d’abord l’éloigner de Sloan et des autres. Ça tombe bien, il y a une vallée, un peu en contrebas. Je pourrais l’y attirer sans trop me fatiguer inutilement. Je n’attends donc pas indéfiniment pour me projeter sur le côté et partir en courant. Vas-y garçon, attrapes-moi si tu peux.
Si pas, c’est moi qui t’attraperai.
Lun 24 Mai - 20:09
Pour la pleine surprise, on repassera. La créature a entendu l’arrivée d’Amaury et s’est redressée. L’espace d’un instant comme suspendu, l’homme observe le loup, le loup observe l’homme. C’est comme si chacun essayait de jauger l’autre. Sa réaction, son animosité, son prochain mouvement. La mains serrée sur la garde de son épée, le Chevalier de Bray essaie de penser tout à la fois. Et si la créature lui saute dessus ? Et si elle s’enfuit ? Quelle distance le sépare de sa cible ? Est-ce bien une créature, d’ailleurs ?
A sa posture et sa manière de le détailler, c’est probable, oui. Alors il va pour parler, pour tester un peu et voir la teneur de la situation. La bête n’est pas là pour bavarder, cependant, et voilà qu’elle s’enfuit déjà, en un bond.
« Non ! Démon ! » Cela glisse de ses lèvres et déjà il revient rapidement sur ses pas et monte en un saut sur la selle de son cheval. Du mieux qu’il peut, il s’engouffre entre les arbres. Grâce aux lueurs de l’aube et au bruit que fait le loup en se précipitant entre les fourrés, il parvient – pense-t-il – à aller dans la bonne direction.
Il est si près du but. Si une telle créature se trouve ici, elle n’est certainement pas étrangère à la disparition du milicien. Il faut qu’il la traque et qu’il soit prudent en même temps. Ce n’est pas un exercice facile, d’autant qu’il est en des terres qu’il connait fort peu.
Cette course est très intense et en peu de temps Amaury se trouve… il ne sait où dans la forêt. Il s’arrête lorsqu’il ne distingue plus de bruit. Il souffle un instant et remet pied à terre.
… S’est-il laissé mener jusque dans la gueule du loup ?
Il essaie de contrôler sa respiration, le dos tourné vers son cheval, il a à nouveau l’épée levée et observe en tout sens, conscient qu’à tout moment, la bête peut sortir de l’ombre et se ruer sur lui.
En terrain connu.
Pour la pleine surprise, on repassera. La créature a entendu l’arrivée d’Amaury et s’est redressée. L’espace d’un instant comme suspendu, l’homme observe le loup, le loup observe l’homme. C’est comme si chacun essayait de jauger l’autre. Sa réaction, son animosité, son prochain mouvement. La mains serrée sur la garde de son épée, le Chevalier de Bray essaie de penser tout à la fois. Et si la créature lui saute dessus ? Et si elle s’enfuit ? Quelle distance le sépare de sa cible ? Est-ce bien une créature, d’ailleurs ?
A sa posture et sa manière de le détailler, c’est probable, oui. Alors il va pour parler, pour tester un peu et voir la teneur de la situation. La bête n’est pas là pour bavarder, cependant, et voilà qu’elle s’enfuit déjà, en un bond.
« Non ! Démon ! » Cela glisse de ses lèvres et déjà il revient rapidement sur ses pas et monte en un saut sur la selle de son cheval. Du mieux qu’il peut, il s’engouffre entre les arbres. Grâce aux lueurs de l’aube et au bruit que fait le loup en se précipitant entre les fourrés, il parvient – pense-t-il – à aller dans la bonne direction.
Il est si près du but. Si une telle créature se trouve ici, elle n’est certainement pas étrangère à la disparition du milicien. Il faut qu’il la traque et qu’il soit prudent en même temps. Ce n’est pas un exercice facile, d’autant qu’il est en des terres qu’il connait fort peu.
Cette course est très intense et en peu de temps Amaury se trouve… il ne sait où dans la forêt. Il s’arrête lorsqu’il ne distingue plus de bruit. Il souffle un instant et remet pied à terre.
… S’est-il laissé mener jusque dans la gueule du loup ?
Il essaie de contrôler sa respiration, le dos tourné vers son cheval, il a à nouveau l’épée levée et observe en tout sens, conscient qu’à tout moment, la bête peut sortir de l’ombre et se ruer sur lui.
Quelque part dans la forêt — avril 1590.
ft. @CalebMar 25 Mai - 23:35
Je me retiens de rire lorsque je l’entends me taxer de démon. Ah, ça, les humains sont très fort pour nommer des choses qu’ils ne comprennent pas, mais pour aller au-delà des apparences, c’est tout de suite plus compliqué. Enfin bon, l’humanité n’a jamais su exceller qu’en horreurs à tout bout de champ, ce n’était pas moi qui allait les changer – je n’ai pas de temps à perdre – et ce n’était pas maintenant que ça se ferait – jamais, même.
Je continue pourtant me course jusqu’à un endroit stratégique, une cachette un peu plus loin, près d’un ruisseau. Lorsque l’on est comme moi, vieux lycans ayant expérimenté le pire comme le meilleur, on retient une chose précise : la préparation peut sauver plus d’une vie. La mienne, en l’occurrence.
Je suis chanceux, il ne me semble pas savoir aperçu de chien avec lui. Mais les précautions sont toujours de mise.
Puisque j’ai plusieurs bonnes foulées d’avances, j’en profite pour le perdre un peu dans les dédales des bois. Tout ce qui peut me faire gagner du temps, je prends.
Me voici près d’une des fameuses cachettes ou j’ai dissimulé une chemise, un pantalon et une paire de bottes usées pour me vêtir en cas de besoin. Reprendre ma forme humaine en une poignée de secondes est un jeu d’enfant, pour l’alpha que je suis. Et je peux terminer de me grimer en bucheron sans trop de problème, une petite hache se trouvant sous les vêtements. Ni vu, ni connu, je fais mine de m’accroupir près du ruisseau pour me passer de l’eau sur le visage et sur la nuque.
Qu’il vienne, maintenant. Je saurais l’accueillir.
Dim 6 Juin - 23:49
Amaury reste un temps ainsi, à trancher le vent de sa lame, dans l’attente de voir quelque chose surgir... Sauf qu’il ne se passe rien. Les bruits les plus forts qu’il entend sont la respiration de son cheval et la sienne, lourde. Après cette course à chasser une ombre, il faut qu’il se calme. Il ne sait rien de ces bois ni de sa proie. Comme pour se rassurer et briser le silence, il murmure à sa monture : « Ne bouge pas. » À sa façon de faire quelques pas en arrière, l’animal n’a pas l’air particulièrement à l’aise, en ce lieu.
Amaury fait appel à ce qu’il a cru voir, au bruit qu’il a suivi et s’engouffre droit devant lui. Il y a des fougères hautes et des troncs énormes. Le bras tendu, son épée toujours devant lui, il s’arrête auprès de chaque arbre et les contourne avec des mouvements prudents. Il a conscience de faire une cible facile, ainsi. Il est dans un territoire sauvage. Il n’a aucune stratégie établie et ne peut faire confiance qu’en son expérience. Et encore.
Il avance à tous petits pas, bien conscient que deux options, et seulement deux s’offrent à lui : soit la créature a eu le temps de s’éloigner, plus au fait de la réalité de cette forêt ; soit elle est toujours là, tapie dans les fourrées, à attendre bien sagement le moindre faux pas de sa part pour se jeter sur lui. Mais d’une certaine façon, c’est son honneur de chevalier tout autant que de milicien qui est en jeu. Il ne peut pas faire demi-tour et reculer. Clairement, il est convaincu que cette bête qu’il a vu a quelque chose à voir avec la disparition de l’autre membre de la Milice.
A situation inverse, il aimerait pouvoir compter sur ses camarades d’armes. Ne serait-ce que pour honorer sa mémoire. Enfin… c’est facile de songer à cela quand on est encore en vie. Et ce n’est clairement pas le moment, d’ailleurs, s’il veut le rester encore longtemps. Il secoue la tête et se reconcentre. Il est complètement à l’aveugle et croit soudainement entendre le bruit de l’eau. Un ruisseau ! Il prend cette direction tout en jetant systématiquement des regards autour de lui.
Il parvient finalement jusqu’en vue du cours d’eau. Il tourne la tête à gauche puis à droite. Là, non loin, une forme. C’est un homme qui semble se passer de l’eau sur le visage. Amaury fronce les yeux, que fait ce… paysan (?) en cet endroit.
« Holà, monsieur ! » Il l’apostrophe un peu fermement. « Que faites-vous donc ici, au milieu de nulle part ? » Il abaisse légèrement sa lame mais la laisse bien en vue, on sait jamais. Les créatures obscures sont perfides. Il le sait. Quand on intègre la Milice, on en vient facilement à se méfier de tout le monde.
En terrain connu.
Amaury reste un temps ainsi, à trancher le vent de sa lame, dans l’attente de voir quelque chose surgir... Sauf qu’il ne se passe rien. Les bruits les plus forts qu’il entend sont la respiration de son cheval et la sienne, lourde. Après cette course à chasser une ombre, il faut qu’il se calme. Il ne sait rien de ces bois ni de sa proie. Comme pour se rassurer et briser le silence, il murmure à sa monture : « Ne bouge pas. » À sa façon de faire quelques pas en arrière, l’animal n’a pas l’air particulièrement à l’aise, en ce lieu.
Amaury fait appel à ce qu’il a cru voir, au bruit qu’il a suivi et s’engouffre droit devant lui. Il y a des fougères hautes et des troncs énormes. Le bras tendu, son épée toujours devant lui, il s’arrête auprès de chaque arbre et les contourne avec des mouvements prudents. Il a conscience de faire une cible facile, ainsi. Il est dans un territoire sauvage. Il n’a aucune stratégie établie et ne peut faire confiance qu’en son expérience. Et encore.
Il avance à tous petits pas, bien conscient que deux options, et seulement deux s’offrent à lui : soit la créature a eu le temps de s’éloigner, plus au fait de la réalité de cette forêt ; soit elle est toujours là, tapie dans les fourrées, à attendre bien sagement le moindre faux pas de sa part pour se jeter sur lui. Mais d’une certaine façon, c’est son honneur de chevalier tout autant que de milicien qui est en jeu. Il ne peut pas faire demi-tour et reculer. Clairement, il est convaincu que cette bête qu’il a vu a quelque chose à voir avec la disparition de l’autre membre de la Milice.
A situation inverse, il aimerait pouvoir compter sur ses camarades d’armes. Ne serait-ce que pour honorer sa mémoire. Enfin… c’est facile de songer à cela quand on est encore en vie. Et ce n’est clairement pas le moment, d’ailleurs, s’il veut le rester encore longtemps. Il secoue la tête et se reconcentre. Il est complètement à l’aveugle et croit soudainement entendre le bruit de l’eau. Un ruisseau ! Il prend cette direction tout en jetant systématiquement des regards autour de lui.
Il parvient finalement jusqu’en vue du cours d’eau. Il tourne la tête à gauche puis à droite. Là, non loin, une forme. C’est un homme qui semble se passer de l’eau sur le visage. Amaury fronce les yeux, que fait ce… paysan (?) en cet endroit.
« Holà, monsieur ! » Il l’apostrophe un peu fermement. « Que faites-vous donc ici, au milieu de nulle part ? » Il abaisse légèrement sa lame mais la laisse bien en vue, on sait jamais. Les créatures obscures sont perfides. Il le sait. Quand on intègre la Milice, on en vient facilement à se méfier de tout le monde.
Quelque part dans la forêt — avril 1590.
ft. @CalebVen 11 Juin - 21:45
J’aurais dû me douter que cet humain ne se laisserait pas tromper si facilement ; qu’il laisserait bêtement tomber sous prétexte qu’il ne voyait plus une grosse masse velue dans son champ de vision. Est-ce qu’il faisait parti de ces chasseurs un peu plus expérimentés que les chasseurs de monstres plus classiques ? Comment m’a dit Sloan que s’appelait ces types-là ? J’me souviens plus. Ils appartenaient à une petite réunion bizarre entre humain sous le Roi Charles de France, de mémoire : Jamais compris comment Sloan avait pu apprécier ce type-là non plus.
Mais ce n’est pas le sujet.
Il faut que je me mette dans la peau du rôle que j’espère jouer correctement. Alors en toute logique, un humain qui voudrait éviter une rencontre malheureuse avec un congénère un poil agressif devait montrer patte blanche, j’imagine ? Tellement longtemps que je suis un lycan que j’en ai oublié la simplicité d’un être humain.
Je lâche ma hache immédiatement sur le sol et lève les mains devant moi, signe que je ne suis pas une menace -en apparence, du moins. « Je… Je ne veux pas d’problème moi… j’viens juste couper du bois hors des propriétés d’nobliaux… Ils achètent toutes les forêts maintenant, j’dois v’nir jusqu’ici pour chauffer ma maison… »
Je vais espérer que ça arrive à le convaincre. Ou au moins commencer à le convaincre.
Jeu 17 Juin - 22:11
C’est l’intuition d’Amaury qui le pousse à être sur ses gardes. A cette heure-ci, aussi tôt soit-il, ce n’est pas chose commune que de croiser quelqu’un à l’orée de la forêt. Surtout après la course-poursuite qui a été la sienne, à chercher une créature curieusement volatilisée. Alors il questionne, avec fermeté. Baisser son épée ce serait faire une proie facile. Il connait les pouvoirs qui animent les lycans et a pris l’habitude de ne pas simplement se contenter de ce qu’il voit – malheureusement. Dans ce monde où ce qui semble être le réel ne l’est pas toujours, difficile de savoir clairement qui est sa cible, et comment la démasquée.
L’autre se redresse, cependant, et lâche sa hache avec un air inquiet. Il répond avec hésitation et Amaury reprend de sa contenance. S’il a véritablement à faire à un bucheron… « Je vois… et vous habitez où, mon brave ? » Il essaie d’adoucir un peu l’échange. Il va pour poser une question quant à la présence d’une créature mais se ravise. Un détail lui vient à l’esprit.
« Et comment êtes-vous venu jusque-là, monsieur ? J’ai traversé une grande partie de cette forêt, je n’ai vu ni monture ni carriole. Puisque vous venez de loin, j’imagine que vous ne transportez pas votre bois par la simple force de vos bras ? » Il s’avance vers le point d’eau, la lame tenue dans une main et se rafraichit rapidement de l’autre, tout en gardant l’homme dans son champ de vision. Il attend de voir ce qu’il aura à en dire.
En terrain connu.
C’est l’intuition d’Amaury qui le pousse à être sur ses gardes. A cette heure-ci, aussi tôt soit-il, ce n’est pas chose commune que de croiser quelqu’un à l’orée de la forêt. Surtout après la course-poursuite qui a été la sienne, à chercher une créature curieusement volatilisée. Alors il questionne, avec fermeté. Baisser son épée ce serait faire une proie facile. Il connait les pouvoirs qui animent les lycans et a pris l’habitude de ne pas simplement se contenter de ce qu’il voit – malheureusement. Dans ce monde où ce qui semble être le réel ne l’est pas toujours, difficile de savoir clairement qui est sa cible, et comment la démasquée.
L’autre se redresse, cependant, et lâche sa hache avec un air inquiet. Il répond avec hésitation et Amaury reprend de sa contenance. S’il a véritablement à faire à un bucheron… « Je vois… et vous habitez où, mon brave ? » Il essaie d’adoucir un peu l’échange. Il va pour poser une question quant à la présence d’une créature mais se ravise. Un détail lui vient à l’esprit.
« Et comment êtes-vous venu jusque-là, monsieur ? J’ai traversé une grande partie de cette forêt, je n’ai vu ni monture ni carriole. Puisque vous venez de loin, j’imagine que vous ne transportez pas votre bois par la simple force de vos bras ? » Il s’avance vers le point d’eau, la lame tenue dans une main et se rafraichit rapidement de l’autre, tout en gardant l’homme dans son champ de vision. Il attend de voir ce qu’il aura à en dire.
Quelque part dans la forêt — avril 1590.
ft. @CalebDim 20 Juin - 16:35
Merde. Mais c’est qu’il est loin d’être con, c’lui là. Ça n’augure rien de bon. Est-ce que je vais vraiment devoir le tuer ? J’aimerais avoir à éviter de me battre, mais c’est vrai que j’ai été stupide à ne pas penser à une carriole ou une bête de somme. Bon, en même temps, vu le peu de temps dont je disposais…
Rien n’est une excuse pour le moment. J’allais pour répondre quelque chose de bateau au possible. « Eh bien c’est que… »
Quand deux silhouettes sortent des buissons, bois dans les bras, comme de parfaits petits humains, et s’adressent à moi.
« Papa, on ferait mieux d’partir, Lilian a vu une grosse bête passer vers la clairière. »
« Oui, on devrait rentrer. »
Lilian et Dagmar. Mes fils. Qu’est-ce qu’ils font là ? D’ordinaire je les aurais volontiers incendiés mais bon, autant ne pas se raconter la messe, ils me sauvent la mise sur ce coup. J’ai de nouveaux arguments. « Ben, comme vous pouvez l’voir m’sieur, mes fils m’aident. On n’a pas les moyens d’avoir un cheval ou une carriole, ça coûte cher d’entretenir une bête. »
Ce n’était pas lui qui allait me dire le contraire, monter sur son cheval de noble, là.
Mer 23 Juin - 10:34
Amaury ne peut s’empêcher d’être suspicieux. Des miliciens plus aguerris le lui avaient dit, sur Beaufour. « A partir du moment où tu mets un pied dans ce monde, tu vois le Mal partout. Et tu as souvent raison. » Se fier à son instinct, c’est quelque chose qu’il a appris à faire, et là, il lui dit que quelque chose n’est pas net, avec cet homme.
Alors il interroge, un peu fermement, et attend des réponses. Celle concernant la monture du bucheron met du temps à venir, les yeux d’Amaury se plissent, sa main se resserre sur le pommeau de son épée et il se relève, s’essuyant le visage d’un geste hâtif de l’autre bras. L’autre hésite, le chevalier va pour s’avancer, quand deux jeunes hommes arrivent, sortant des buissons, les bras chargés de bois.
Amaury se stoppe net et tourne le visage vers eux. Ils saluent le bucheron et parle d’une « grosse bête ». Il faut un léger temps pour qu’il comprenne bien ce qui se passe, c’est l’autre homme qui le lui explique et il se sent un peu idiot. Il a donc deux fils…
« Pourquoi ne l’avez-vous pas dit plus tôt ?! » Il s’agace, il a la sensation d’avoir inutilement perdu du temps. Il s’approche des deux nouveaux venus. « Une grosse bête vers la clairière, dites-vous ? » Face à l’acquiescement qu’il lit dans leurs regards, il soupire. « Bon sang… »
La créature a pris de l’avance, bien entendu ! Son instinct l’a trompé, alors, et il a probablement perdu la piste de bête maléfique qui s’en ait pris au milicien, quelques jours plus tôt.
« Soyez prudents en ces lieux, messieurs. » Il a un dernier mot vers le bucheron : « Et vous, quand on vous questionne, essayez d’être plus vif d’esprit ! »
Et sans demander son reste, il se précipite vers l’endroit où il a laissé sa monture, un peu plus tôt, dans l’espoir de retrouver la trace de la créature…
(Spoiler alert : il n’y parviendra pas.)
En terrain connu.
Amaury ne peut s’empêcher d’être suspicieux. Des miliciens plus aguerris le lui avaient dit, sur Beaufour. « A partir du moment où tu mets un pied dans ce monde, tu vois le Mal partout. Et tu as souvent raison. » Se fier à son instinct, c’est quelque chose qu’il a appris à faire, et là, il lui dit que quelque chose n’est pas net, avec cet homme.
Alors il interroge, un peu fermement, et attend des réponses. Celle concernant la monture du bucheron met du temps à venir, les yeux d’Amaury se plissent, sa main se resserre sur le pommeau de son épée et il se relève, s’essuyant le visage d’un geste hâtif de l’autre bras. L’autre hésite, le chevalier va pour s’avancer, quand deux jeunes hommes arrivent, sortant des buissons, les bras chargés de bois.
Amaury se stoppe net et tourne le visage vers eux. Ils saluent le bucheron et parle d’une « grosse bête ». Il faut un léger temps pour qu’il comprenne bien ce qui se passe, c’est l’autre homme qui le lui explique et il se sent un peu idiot. Il a donc deux fils…
« Pourquoi ne l’avez-vous pas dit plus tôt ?! » Il s’agace, il a la sensation d’avoir inutilement perdu du temps. Il s’approche des deux nouveaux venus. « Une grosse bête vers la clairière, dites-vous ? » Face à l’acquiescement qu’il lit dans leurs regards, il soupire. « Bon sang… »
La créature a pris de l’avance, bien entendu ! Son instinct l’a trompé, alors, et il a probablement perdu la piste de bête maléfique qui s’en ait pris au milicien, quelques jours plus tôt.
« Soyez prudents en ces lieux, messieurs. » Il a un dernier mot vers le bucheron : « Et vous, quand on vous questionne, essayez d’être plus vif d’esprit ! »
Et sans demander son reste, il se précipite vers l’endroit où il a laissé sa monture, un peu plus tôt, dans l’espoir de retrouver la trace de la créature…
(Spoiler alert : il n’y parviendra pas.)
Quelque part dans la forêt — avril 1590.
ft. @Caleb