The sun is smiling at us my dear friend
Il fut, un matin, agréable. Où le soleil était appréciable. Tu l’observais au travers de ta fenêtre. Un regard porté ver le ciel. Tu ne pus t’empêcher de lui porter une prière. Comme chaque jour. Comme chaque fois. Tu aimes offrir tes paroles à Dieu. Tu aimes te confier à lui. Et pour cette bonne journée à venir, tu te devais de lui sourire. Ton corps nu finit par se vêtir de vêtements doux et élégants. Quelques broderies florales apportées dessus, le tout pour te sentir encore plus féminine que tu ne l’étais déjà. Tu coiffes tes cheveux bruns. Délicatement, tu leur apportes quelques soins. Tu les attaches afin de laisser ta nuque à l’air libre. Des tresses pour dégager ton visage. Une broche légèrement décorée afin de lier le tout. Tu apportes un peu de parfum. Pour te sentir comme une fleur délicate. Te voilà belle. Fin prête. Un regard dans le miroir. Une petite fierté qui s’en dégage. S’en attendre, tu enfiles tes bottines, quitte ta chambre et avance fermement.
Il était l’heure d’aller au point de rendez-vous.
Tu t’amusais avec quelques mèches encore libres. Dans ta tête, il était une chanson dont tu ne te lassais jamais. Tu te sentais vraiment bien. Si tu adorais ton travail. Que tu étais fière de ce que tu faisais. Que tu étais heureuse de côtoyer ces fleurs. Le jardin était si beau, c’était un honneur d’en être la responsable. Mais, une journée de congé était tout aussi géniale. Surtout si tu pouvais la passer auprès d’une charmante demoiselle. D’une amie. Tu avais contacté celle-ci pour lui proposer une bonne journée rien qu’à vous. Tu étais plutôt impatiente en réalité. Tu avais déjà pensé à tout ce que vous pourrez faire.
Lisbeth était belle. Malgré qu’elle soit borgne, c’était une femme avec de belles formes et une douce personnalité. Tu te disais qu’il serait plaisant que vous vous amusez à essayer quelques parures. Vêtements élégants et autres accessoires. Lisbeth est couturière, ses créations sont des merveilles. Malgré tout, tu aurais bien l’envie de faire multiples boutiques avec elle. Des choses qui sortiront peut-être un peu de ses habitudes. C’était le moment de se détendre. Il n’y avait pas de travail. Oh, tu avais d’ailleurs prévu un petit moment dans un salon de thé, là, où vous pourrez déguster et papoter. Oui oui, tout cela s’annonçait palpitant et plaisant. Alors, lorsque ta meilleure amie parvint jusqu’à toi, c’est un sourire plein de douceur, un regard plein de bonté, qui s’affichaient :
« Bien le bonjour ma chère Lisbeth. »
Tu avais cette tendance à dire « ma chère » avant d’énoncer son prénom. Peut-être était-ce là une forme d’affection. Ou juste tu adorais utiliser un langage promptement soigné. Tu étais ce genre de femme. À utiliser des bonnes manières. Mais tu avais malgré tout ton petit caractère. Tes proches, comme Lisbeth, étaient ceux qui se rendaient bien compte que tu n’étais pas toujours délicate. À la fois, aux côtés de la muette, tu n’avais jamais vraiment eu l’occasion de t’énerver. Contre elle, cela, jamais. Et cela n’arriverait jamais. Tu la chérissais en tant qu’amie. Pour toi qui a eu la vie facile, lorsque tu la voyais, tu te rendais compte que certains éprouvaient bien des peines. Que tu n’étais pas à plaindre. Néanmoins, c’était une raison pour prendre soin d’elle. C’était ton rôle en tant que dame :
« J’espère que tu vas bien. Aujourd’hui sera, une journée, fortement agréable, je te le garantie. »
Un sourire. Si elle était muette, la conversation n’était pas inexistante. Tu savais comment la côtoyer. Tu lui laissais le temps de s’exprimer avec timidité. En soit, cela apportait un calme plutôt agréable. Tant elle était douce. C’était une fleur qui semblait sans épines. Elle avait ses merveilleux secrets. Sa beauté.
Elle s'était couché assez tard la veille pour terminer son cadeau pour Fay. Cela faisait maintenant un mois qu’elle était dessus et voilà la robe enfin terminée. Elle avait longuement cherché le tissu parfait, les décorations parfaites pour son adorable amie. Depuis leur rencontre, Lisbeth était bien heureuse de pouvoir parler et se confier à elle. Elle n’avait jamais eu l'occasion de parler à quelqu’un depuis son traumatisme, alors avec Fay, elle en profitait à fond. Les premiers rayons de soleil traversèrent les petits rideaux de sa chambre, des rideaux bien terne par rapport aux personnages. Avec ce simple rayon de lumière, Lisbeth savait que le temps allait être particulièrement clément. Elle posa son premier pied sur le sol assez frais, lui procurant un petit frisson de surprise. Une fois debout, elle alla dans sa petite pièce d’eau pour se coiffer et se rafraîchir. Ses cheveux en bataille, la jeune couturière rigolait un peu devant ce spectacle. Décidément, les matins étaient vraiment une expérience assez cocasse. Elle se les coiffa alors avec sa petite brosse et s’attacha quelques mèches à l’arrière de sa tête, puis y ajouta une petite décoration que sa mère lui avait offerte. La voilà bien coiffée et maintenant prête à enfiler une tenue tout ce qu’il y a de plus basique, mais se rappela soudainement le petit rendez-vous qu’elle avait avec Fay et sourit alors pour prendre une tenue assez simplette, mais d’une beauté assez originale. Petite tenue blanche avec des petites roses rouges en supplément, il y avait également quelques froufrous rouges. Se regardant dans son miroir, la jeune couturière sourit, satisfaite, puis sorti de son petit bureau la sublime robe confectionnée pour sa petite pivoine. Elle la regarda une dernière fois avant de l’enrouler autour d’un petit tissu en soie délicat et le posa délicatement dans son petit panier.
Regardant par la fenêtre, une fois les rideaux tirés, la jeune femme admira la beauté de ce qu’il y avait dehors...C’était vraiment splendide...Un petit sourire se dessina de nouveau sur les lèvres de Lisbeth, elle repensait aux jardins royaux et au travail fantastique de son amie. La jeune sorcière avait une affinité assez poussée avec les plantes, elle aimait vraiment la nature et ce qu’il était possible de faire pour elle. La voilà fin prêté pour sortir ! Elle descend alors les escaliers en chantonnant et s’arrête devant ses parents, leur expliquant qu’elle va aller dehors voir une amie. Sa mère devina tout de suite de qui il s’agissait et alla dans la petite pièce à vivre pour aller chercher quelques gâteaux qu’elle avait faits. Regardant sa mère, Lisbeth sourit doucement et la remercia d’un câlin avant de poser l’assiette dans son panier et partir, sous les larmes de joie de sa mère. Depuis ce jour, elle n’avait pas souvent vu sa fille aussi heureuse alors lorsqu’elle la voyait ainsi, elle ne pouvait qu’être émue.
La voilà maintenant partie, zigzaguant à travers les ruelles de la ville, tout était plutôt animé, les marchands commençaient à vendre leurs produits, c’était le jour du marché après tout. Lisbeth s’arrêta quelques instants pour humer l’odeur provenant des petites pâtisseries et reprit sa route, l’appétit bien plus présent qu’avant. Lisbeth était vraiment impatiente de passer une journée entière avec sa douce amie. Depuis leur rencontre, la jeune jardinière avait réussi à dompter les peurs de la couturière, brisant sa muraille et apportant un peu de soleil dans la vie de Lisbeth. Comme ce soleil brillant dans le ciel, Fay brillait d’une lueur identique dans le cœur de la jeune femme.
Les minutes défilaient lorsqu’elle arriva enfin devant le château. Comme elle n’avait pas vraiment d’idée pour l’endroit à se retrouver, elle avait proposé les devants du château pour qu’elle s’y retrouve facilement. Elle tourna enfin dans une ruelle et lorsqu’elle en sortit, la voilà maintenant non loin de la grande porte. Il est vrai que travailler ici était vraiment plaisant, tout était si beau et irréel..C'était une occasion en or pour Lisbeth de pouvoir vivre de sa passion et de faire découvrir ses folies vestimentaires aux personnes du château. Apercevant alors son amie au loin, Lisbeth fut vraiment frappée par la beauté de son ami, elle connaissait les habitudes et les petites mimiques de Fay, mais la voir ainsi, si belle et si bien apprêté pour passer du temps avec elle, lui procurait un sentiment de bien-être et de joie immense. Il est vrai qu’elle trouvait son amie d’une beauté renversante et d’un parler vraiment raffiné. Mais tout comme chaque être humain, elle avait aussi un caractère bien à elle, la rendant aussi unique que douce. Elle courut alors vers elle pour s’arrêter devant elle et reprit un peu son souffle avant de relever la tête et de sourire grandement. Elle fit une petite révérence et pencha un peu la tête sur le côté, sourire aux lèvres. Elle regarda alors à droite, puis à gauche et prit une grande inspiration avant de dire d’une voix un peu hésitante et un peu base.
- Bien le bonjour ma douce Fay ! Vous êtes resplendissante dans cette robe !
Elle se tut juste après en voyant une personne dans son champ de vision. Décidément, elle n’était pas encore prête à dire quoi que ce soit devant des inconnus. Elle se gratta nerveusement l’arrière de la tête, elle n’aimait pas montrer sa faiblesse, mais parfois, elle ne pouvait clairement pas s’en privé. Souriante, la demoiselle écouta les paroles de son amie et des étoiles dans les yeux prirent place dans ses prunelles. Ramenant ses mains devant elle, elle tapa avec engouement, vraiment impatient de suivre son programme. Lisbeth connaissait bien Fay, elle savait pertinemment qu’elle avait prévu mont et merveille pour leurs journées à elle. Elle prit son carnet en main et sortit son petit crayon, commençant alors à écrire quelques choses, tout sourire, puis le tendit à son amie.
- Je vais très bien, et ce grâce à toi ! Je suis impatiente de voir ce que tu nous as prévu et passer une journée inoubliable ! Amusons-nous !
La jeune femme se mit à côté de son amie et commença alors à marcher, un petit duo assez particulier en approche !
The sun is smiling at us my dear friend
Lisbeth était une fleur timide. Une fleur qui n’osait guère fleurir. Muette. Peu étaient ceux qui avaient la chance d’entendre sa voix. Et quelle douce voix. Un peu fragile mais chaleureuse. Et tu avais droit à cet honneur. Cela te rendait un peu spéciale. Cela te rendait fière. Tu n’allais guère t’en vanter devant tout le monde comme ça. Oh non. Ce serait embarrassant pour ton amie. Néanmoins, tu en dégageais un sourire purement satisfait. Il se dessinait sur ton visage sans que tu ne puisses crier gare. C’était juste naturel, la tête haute et le regard doux. Tu trouvais cela adorable la façon dont elle regardait partout avant de t’offrir sa voix. Ce petit cadeau si rare. Son comportement décrivait à la perfection à quel point elle était angoissée. La brune ne pouvait que se taire lorsqu’un inconnu passait. Nerveuse. Mais souriante. Son petit carnet en main, elle reprit ses mots et, qu’est-ce qu’elle te flattait. Tu ne pus que laisser échapper un rire discret :
« Je te remercie pour ces compliments. La robe a une couleur, je trouve très charmante et ses motifs sont finement détaillés. Je te le confie, lorsque je l’ai aperçue, je ne pus y résister. »
Tu fis un petit tour sur toi-même pour lui dévoiler la robe avec beauté et fierté :
« Cette journée nous sourit ma chère et tendre amie. Crois-moi, nous allons nous amuser. Ce seront de doux souvenirs. Sur ce, je te laisse me suivre. Laisse-toi donc guider par mes pas, je vais t’emmener là où commence notre heureux programme. »
Vous étiez côte à côte. Sourire aux lèvres. Tes pas se faisaient gracieux. Ton dos était droit. Tu savais parfaitement où tu allais. C’était un chemin que tu connaissais bien. Une danse que tu avais maintes et maintes fois répétées. Tu comptais emmener la couturière dans une boutique de parures et de robes. La même où tu avais acheté la tenue que tu portais en ce jour. C’était un magasin bien connu par les dames. Les tissus y sont agréables. Les couleurs sobres et chatoyantes. Élégance se dégageait de ces vêtements. C’était bien le genre de lieu qui t’allait. Lisbeth ne devrait guère être étonnée de voir que tu connaissais si bien le chemin. Paris ne t’avait point dévoilé tous ses secrets. Mais, dès que tu en avais le temps, tu aimais te promener. Laisser tes talons claquer sur les pavés :
« Sinon ma chère Lisbeth, as-tu pris ton petit-déjeuner ? Après notre première boutique, nous pouvons aller nous poser quelque part pour déguster quelques mets si le cœur t’en dit. »
Mince ! Tu venais de dévoiler votre première destination. Par mimique, tu mis ta main sur ta bouche avec quelques regrets et un petit rire qui n’était guère amer :
« Mince, alors, les mots m’ont échappée. Moi qui ne voulais guère te dire où nous allions. Ma foi, tu ne sais toujours pas quel genre de boutique... Faisons comme si la surprise ne s’était toujours pas envolée. »
Sur ces ruelles décorées et fleuris, tu profitais du bon temps. Un regard porté vers le ciel. Les rayons du soleil qui caressaient ton visage. Malgré ta maladresse, tu y trouvais quelque chose d’amusant. Et cela n’allait point gâcher ta journée. Tu ne pouvais qu’y sourire. Dieu était clément aujourd’hui. Comme chaque jour. Tu avais toujours ce sentiment que le Seigneur était trop généreux avec toi. Ce jour-là, tes doutes. Tes angoisses. Tout cela s'était tapi au fond de toi. Lisbeth les éloignait. Tu te sentais un peu plus désinvolte. Toujours belle, mais libre comme l’air. Cela se voyait dans tes manières. Tes yeux dorés se fondaient sur le visage de ton amie :
« D’ailleurs, tu sembles quelque peu chargée. Aurais-tu besoin d’aide pour porter ? »
Dans ce panier, cela ne t’étonnerait point qu’il y ait quelques affaires que sa mère lui aurait donnés. Leur relation était douce et belle. Tu ne pouvais qu’être contente pour elle. Lisbeth et toi… Vous étiez différentes sur bien des choses pas vrai ? Mais c’est ce qui rendait cette relation précieuse.
La jeune femme n’aimait pas forcément parler, pas qu’elle ne voulait pas, mais le fait de parler devant des inconnus la tétanisée. C’était un peu bête en soi, mais malgré tous ces essais, les seules fois où elle réussissait ses exploits étaient en compagnie de sa famille et de sa meilleure amie. Travaillant dans les jardins du château, Lisbeth adorait la regarder prendre soin de ses petits êtres si capricieux et demandant de l'attention. La voir aussi épanouie et heureuse lorsqu’elle travaillait apportée un vrai soutien à cette jeune femme perdue. Devant tant d’innocence et de pureté, comme ne pas s’attacher ? Tel une rose, elle pouvait être tendre et gracieuse, mais parfois, aussi piquante que des épines. Parfois, quand Lisbeth n’était pas dans ses plus grands jours, le sourire éblouissant de son ami, lui réchauffait le cœur. C’était un peu son rayon de soleil ici-bas. Quelques regrets grandissaient dans son for intérieur parfois, des vagues pensées qui lui disaient qu’à l’époque de ces brimades, elle aurait aimé avoir une telle personne avec elle, la défendre et l’empêcher de sombrer dans un mutisme bien plus sévère qu’elle n’aurait imaginé. Sa voix était précieuse, elle ne l’offrait qu’à de rares personnes, un peu comme un cadeau. D’ailleurs, à chaque fois que la jeune femme le faisait, son amie réagissait tout de suite en devenant encore plus chaleureuse que d’ordinaire. Au fond, Lisbeth se dit que la voir aussi heureuse était son plus grand cadeau.
La revoilà qui souriait, offrant même l’un de ses précieux rires discrets qui décrochait un léger sourire à la jeune couturière. Voilà une confidence qui fait légèrement rire la demoiselle, l’entendre parler robe lui plaisait beaucoup. Connaissant sa passion pour les vêtements et l’élégance des couleurs et motifs, Fay ne manquait pas une occasion pour lui en parler et lui décrire ses émotions. Lisbeth lui fit un petit signe pour qu’elle tourne sur elle-même et applaudit doucement, la trouvant définitivement mignonne dans cette petite robe très estivale. Lisbeth allait répondre, mais la jeune femme reprit la parole assez rapidement, pleine d’engouement, à la regarder ainsi, on pourrait croire qu’elle a organisée cette journée depuis des mois...Elle l’aurait fait ? Après mûre réflexion, cela n’était pas si impossible, Fay était de nature assez imprévisible et adorait préparer des surprises. Devant tant de bonne humeur, Lisbeth hocha la tête et écrivit rapidement sur son carnet avant de partir.
- Merci ma chère Fay, j’avais vraiment besoin de cette bouffée d’air frais, sinon je serais prisonnière d’une tonne de tissu ! Je te fais entièrement confiance pour la suite, je te suivrais les yeux fermés !
Elle se posta alors prêt de son amie et commença à marcher, essayant de limiter en se tenant bien droit et en essayant d’être gracieuse...Ce qui laissa un spectacle assez ridicule. Elle rigola silencieusement avant de se tenir comme d’ordinaire, un sourire affiché sur ses petites lèvres. À la voir marcher ainsi dans les différentes ruelles, comme si elle connaissait par cœur la route, la jeune couturière se disait alors qu’elle devait avoir tout préparé en avance pour être aussi à l’aise et directe dans ses pas. Décidément, Fay était vraiment une amie en or, elle ne la remplacerait pour rien au monde. Elles ne sortaient pas souvent toutes les deux, mais lorsqu’elle le faisait, c’était des journées vraiment passionnantes et remplies d’aventure et de surprise. Qu’avait-elle préparé de si spectaculaire cette fois ? La dernière fois était vraiment mémorable, elle ne doutait en aucun cas des nombreuses surprises qu’elle lui avait concocté.
Les minutes passèrent lorsque la voix de sa douce amie lui parvint à ses oreilles. Elle pencha alors la tête et sourit légèrement en lui donnant un petit coup de coude taquin et rigola discrètement. Donc elles allaient faire les boutiques ensemble ? C’était un bon programme ! À part les boutiques de tissu, cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas mis les pieds dans une boutique de vêtements. Elle hocha alors la tête et s’approcha de l’oreille de Fay pour lui murmurer, comme un secret. Parfois, l’utilisation de son carnet pouvait gâcher la magie.
- Je te rassure, je suis persuadée que cette journée sera inoubliable. Je n’ai rien entendu, ziou je viens de l’oublier à l’instant !
Elle rigolait un peu en se décalant. Heureusement, il n’y avait pas encore grand monde dans ses ruelles. Les chemins que vous empruntez étaient jonchés de fleurs et de verdure, les roues pavés d’une finesse raffinée et quelques rayons de soleil s’appropriant les lieux. En tournant légèrement les yeux, elle remarqua rapidement que le visage de sa tendre amie n’était plus aussi crispé et rempli d’inquiétude. Il était maintenant rempli de joie et libre. Après tout, elle était comme elle, un papillon éphémère mais libre. À la demande de son amie, elle regarda son panier et fait un “oh” avec ses lèvres. L’instant d’après, elle secoua sa tête, cachant son précieux panier derrière son dos et sourit doucement. Profitant qu’il n’y avait pas encore de population dans cette ruelle, elle dit d’une voix un peu timide.
- Oh non...Ne t’inquiète pas...Je te remercie !
Elle n’était pas vraiment la reine des mensonges et encore moins cachottière. Elle espérait sincèrement qu’elle n’avait pas capté son stratagème, car sinon, sa surprise tomberait à l’eau. Lisbeth avait travaillé tellement longuement et précautionneusement sur cette robe... Elle ne voulait pas tout gâcher ! Elle prit alors son carnet en voyant de nouveau de la vie dans les ruelles et écrivit sur l’une de ses pages déjà bien chargées en récit.
- On est bientôt arrivé ? Je suis impatiente de voir ce que tu m’as réservé !
Petit sourire, aura lumineux et quelques reflets dans sa chevelure. La voilà fin prête à profiter de cette journée pleinement.
The sun is smiling at us my dear friend
Pouvoir prendre l’air faisait un bien fou. Tu inspirais et puis tous tes soucis se dissipaient un bon coup. Bien qu’à tes yeux, tu étais gâtée. Tu aimais ce que tu faisais. Ce train de vie. Tes amis. Ce bonheur, il t’était offert et tu pouvais en être fière. Bien que tu, ais été chanceuse depuis le début de ta vie, tu avais aussi travaillé pour arriver jusqu’ici. Tu aurais pu rester dans ta campagne. Ne jamais aller à Paris. Ne jamais vouloir vivre seule. Et pourtant, quand tu as goûté à cette saveur, tu n’avais plus envie de quitter ce tilleul. Tu souriais, sans oublier qui tu étais. Ceux qui t’aimaient. Bien que tu portais en toi tes propres complexes, cela ne t’empêchait nullement de vivre. Bien au contraire. Tu te contentais très bien de tout cela. Bien qu’en toute honnêteté… Face à une femme aussi belle et innocente que Lisbeth, tu prenais plus conscience de tes vices. De ton avarice. Ton égoïsme. Cependant, cela n’était pas plus mal. Si tu ne te confrontais pas, au moins, cela te rendait bien humaine.
Une humaine née avec vertus et péchés.
L’innocence de ton amie était une pierre cristallisée tant, elle brillait. Sa gentillesse n’avait d’égal que sa beauté. Lisbeth est une demoiselle que tu veux protéger. Plus que précieuse, tu ne pouvais que trouver adorable cette confiance qu’elle t’accordait. Ton regard envers elle était douceur. Tu ne supporterais pas qu’il lui arrive malheur. Lorsque vous marchiez côte à côte, il y avait une harmonie. Vous étiez épanouies. Tu entendis son rire et son petit coup de coude. Une petite taquinerie. Tandis qu’elle se rapproche de toi pour te lancer quelques murmures. Tu lui lances un sourire. Lève ton index devant ta bouche, affirmant que tout cela n’était qu’un secret. Que tu n’avais rien vu et elle, rien entendue.
Tu la rejoignais dans son rire.
Néanmoins, Lisbeth semblait te cacher quelque chose. Tu avais beau être quelqu’un de délicat, porter des sacs ou des paniers ne te dérangeaient pas. Mais là elle cachait un truc dans son dos, dans sa voix timide, son regard, son visage… Tout laissait porter qu’il y avait quelque chose dans son panier. Elle semblait vouloir esquiver le tout, te demandant sur son carnet si vous étiez bientôt arrivé. Tu t’arrêtes soudainement. Ton regard se pose sur la jeune femme. Tu te penches un peu, souriant de façon taquine. Dans tes yeux luit cette fierté. Ton élégance transparaît dans chacun de tes gestes :
« Tu es bien mauvaise pour les mensonges ma chère. »
Qu’elle ne croit pas que tu ne l’avais pas remarqué. Cependant, il devait bien y avoir une raison, tu ne voulais pas gâcher ce qu’elle préparait. Tu voulais juste un peu l’embêter :
« Enfin, je vais faire comme si je ne savais rien. »
Un rire s’échappe de tes lèvres et tu saisis son bras pour l’escorter jusqu’à la boutique. Avec engouement, tu rayonnes et marches tranquillement tout en lui parlant avec confiance :
« Ne t’inquiètes point, nous y sommes pour bientôt. »
Et en effet, quelques rues après, vous voilà devant la fameuse boutique. Celle-ci semblait réellement chic. On comprenait bien que c’était ici des vêtements élégants. Pour des dames qui aiment se faire des beautés. Tu n’attendis pas longtemps pour rentrer dedans. Il y avait déjà plusieurs clientes et tu lanças un regard à ton amie. Tu la relâches et avances d’un pas ferme pour lui faire face :
« Nous voilà à la fameuse boutique ! C’est l’heure de mettre à profit ton joli minois et d’essayer quelques habits et accessoires. Je sens que je vais bien m’amuser ! »
Tu joins tes mains avec ferveur. Tu semblais déborder de bonheur. C’était peu de le dire.
Lisbeth n’était pas une de ses nobles qui vivaient généralement dans le luxe. Riche de l’amour de ses parents et de sa meilleure amie, la jeune femme était bien heureuse de l’avoir rencontrée ainsi. Depuis toujours, elle rêvait d’une amitié aussi belle, aussi profonde et surtout sincère. Elle a beaucoup essayé, mais jamais cela n’a amené à ce genre de lien si précieux. Sourire aux lèvres, Lisbeth était le trésor de ses parents et la pierre précieuse aux yeux de son amie. Les années avaient bien coulé sous les ponts, des malheurs, des souffrances pour enfin finir sur une vie bien plus paisible qu’avant. Fay était tout aussi importante pour la couturière, car en dehors de leurs petits secrets, elles partageaient quelque chose de bien plus intense. Une amitié dont la confiance était le plus important. Cette journée, Lisbeth l’attendait depuis bien longtemps, un moment de complicité et de folie avec sa précieuse Fay. Elle était vraiment impatiente de pouvoir s’amuser et découvrir de nouvelles choses, surtout, de vivre de nouvelles expériences. Cela la sortirait sûrement de sa monotonie habituelle. Passant de fatigue à énergie, Lisbeth avait un large sourire sur ses lèvres, les joues légèrement rougies et une impatience qu’elle n’arrivait pas vraiment à cacher. En plus, devant tant d’ardeur provenant de son amie, comment pouvait-elle rester de marbre ? Cela était clairement impossible !
Rigolant pendant le trajet, Lisbeth faisait de son mieux pour cacher son présent. Elle ne voulait pas que Fay se doute de quelque chose et faisait en sorte qu’elle n’y fasse pas attention. Malheureusement, malgré tous ses efforts, la jeune jardinière s’arrêta devant elle et pencha la tête en la regardant. Se stoppant, elle pencha aussi sa tête, cachant un peu mieux son panier et sourit nerveusement. Elle avait compris ? Non, Lisbeth avait fait de son mieux, elle ne pouvait pas le découvrir aussi facilement...Si ? Un léger silence plana dans la ruelle avant que Fay ne lui fasse remarquer qu’elle ne savait pas mentir et qu’elle savait qu’elle cachait quelque chose. Faisant mine d’être outrée, elle finit par baisser la tête et gonflait les joues. Elle savait très bien mentir d’abord ! Elle avait bien réussi à lui soutirer des informations pour sa création sans qu’elle ne s'en aperçoive ! C’était vraiment injuste de se faire découvrir aussi rapidement. Devant sa mine tristounette, son interlocutrice affiche un petit sourire taquin avant de lui dire qu’elle ferait comme si elle ne savait rien. Redressant la tête, des étoiles dans les yeux, la jeune couturière hocha la tête et serra un peu plus son panier entre ses mains. Si seulement elle lui avait donné son panier, elle ne se serait douté de rien !
Quelques secondes, plus tard, Fay lui attrapa le bras et l'escorte jusqu’à leurs premières destinations. Incrédule, Lisbeth la suivit en souriant doucement et écoute ses paroles. Elles étaient bientôt arrivées ? Elle avait bien hâte de découvrir leur première destination. Regardant un peu autour d’elle, la jeune femme commença a analyser les choses. Au vu du lieu, elles se trouvaient dans une allée marchande, mais il y avait tellement de possibilités ! Où donc son amie l'amène ? Eh bien, sa réponse fut rapidement répondue et la voilà devant une boutique de vêtements. Surprise, elle admire les vêtements présentés et sourit grandement, décider à suivre son amie dedans.
Une fois à l’intérieur, la demoiselle remarqua rapidement la douce odeur florale qui émanait de la boutique. La dame gérant le lieu leur sourit avec gentillesse. Regardant tout autour d’elle, la jeune femme se tourna rapidement pour fixer son amie qui était bien heureuse de la situation. Devenant légèrement rouge devant les paroles de Fay, Lisbeth décida de regarder ailleurs, ne voulant pas montrer qu’elle était un peu gênée mais aussi vraiment heureuse. Prenant son carnet, elle écrit quelque chose dessus avant de le tendre à son interlocutrice.
- Je n'ai pas un si joli minois que ça ! Je vois cela que tu vas bien t’amuser, grrr méchante !
Elle gonfla les joues comme pour montrer qu’elle allait bouder, puis avec rapidité, elle rigolait et s'accrochait au bras de Fay, montrant du doigt de nombreuses tenues et en fixant certaines avec intérêt. Décidément, elle avait le chic pour trouver des endroits qui pourraient plaire à la couturière.
- Eh bien, je suis entre tes mains maintenant ! Surprends-moi ! Mais attention, je suis couturière éhéh je n’aurais aucune pitié !
Elle tire légèrement la langue avant de rigoler silencieusement et commence à regarder ce que la boutique propose. Il y avait tellement de choix, par quoi commencer ! En voyant l'enthousiasme de son amie, Lisbeth eut un peu peur...Qu'est-ce qu'elle allait lui réserver ? Elle allait clairement devenir la poupée mannequin de Fay, cela pouvait être très drôle. Un petit sourire sincère se dessina sur son visage, tandis que son visage montrait un calme et une détente qu'elle n'avait plus eut depuis bien longtemps maintenant.
The sun is smiling at us my dear friend
Ta chère et tendre amie. Oh, Lisbeth était une mauvaise cachottière. Quelles manigances te faisait-elle ? Tu ne savais guère. Néanmoins, tu décidas de ne pas l’embêter plus que ça. Tu appréciais la façon innocente dont elle essayait de se cacher. Ses mensonges paraissaient si purs. N’était-ce pas étrange ? Non. C’était charmant. Ses petites manies presque enfantines. Oui, Lisbeth était ainsi. Cela ne t’en décrocha pas moins d’un sourire. Tu ne pouvais que jouer à l’escorte face à elle. Vouloir saisir son bras comme si tu voulais l’emporter dans une danse. Une valse dont elle ne connaissait pas les pas. Et que pourtant, elle te suivait dans un excès de confiance. Belle amitié, n’est-ce pas ? Oh, tu en étais bien fière. C’était un peu comme si tu voulais afficher à tout le monde votre complicité. Tu étais comme ça. Tu aimais bien qu’on te voie.
C’était ton petit côté grande dame dira-t-on.
Une fois entré dans le magasin, tu avais bien vu le large sourire de ton amie. Oh, tu la connaissais si bien ! Un rire fier viendrait presque s’échapper. Mais, tu as préféré te taire, pensant que ce serait immodéré. Dans le magasin, tu devrais faire preuve de ta plus grande élégance. Et puis, il était temps de se pencher sur ton amusement. Observant les rougeurs de Lisbeth. Quelle adorable demoiselle ! Et ce qu’elle t’écrit te fait lâcher un petit rire. Tu la regardes avec amusement. Bienveillance, avec une petite lueur dans le regard. Une lueur qui montre ton engouement, comme une certaine impatience. Oh, tu aimais danser. Et tu n’attendais que cela ! Te lancer dans cette danse ! D’un geste de la main, plein de grâce, tu te remets correctement une mèche et pose ton regard sur elle :
« Si je dis que tu as un joli minois, c’est que c’est le cas ma chère ! Tu devrais savoir que je sais reconnaître ce qui est beau. J’ai tout de même un minimum de goût. Alors je ne te laisserais pas me contredire. »
Délicatement, tu tapotes ton doigt sur son front. Comme une petite taquinerie :
« Et puis, tu sais que je m’amuse toujours avec toi voyons. »
Cela n’était point un mensonge. Chaque temps passé avec elle était un heureux instant. Tu n’en oubliais aucun. Qui pourrait oublier sa tendre innocence ? Certainement pas toi ! Tu la laissais s’accrocher à ton bras. Comme si vos rôles s’inversaient désormais. Vos rires résonnaient et face à son enthousiasme, ton visage montrait de plus en plus de joie. Elle pointait toute sorte de tenues. Montrait de l’intérêt pour certaines. Et la voilà qui te demande de la surprendre. Te mettant même en garde :
« Petite joueuse. »
Un petit murmure. Comme un petit secret. Ton enthousiasme se voit de loin. Tu allais t’amuser à lui faire essayer tout un tas de tenues ! Oh que oui, tu allais t’amuser. Lisbeth était couturière, ses vêtements à elle étaient déjà très beaux. Tu n’avais pas beaucoup l’occasion de réellement jouer à la poupée avec elle. Ça allait être passionnant. Tu allais lui trouve un ensemble chic, élégant et parfait. Tu mettrais en valeur son joli visage et son corps, c’était un serment que tu te faisais à toi-même. Tu te balades dans le magasin. Faisant les différentes allées de la boutique. Plusieurs fois. Souvent, tu reviens devant Lisbeth. Juste histoire de la regarder. Tu la fixes et tu repars dans tes affaires un sourire collé aux lèvres. Tu la tires pour aller en cabine et tu vas lui chercher tout un tas de vêtements :
« Aller, tu vas essayer tout ça pour moi ! Si tu as besoin d’aide, tu sais que je suis juste derrière. »
Tu ne lui laisses pas le choix. Tu fermes les rideaux. Impatiente, tu t’assois devant attendant tranquillement. Ta voix s’élève une fois de plus, avec conviction et amusement :
« Je veux te voir dans « chacune » de ces tenues. »
Tu pris bien le soin d’appuyer sur un mot en particulier. Tu comptais bien rester longtemps dans cette boutique. Tu te fichais si cela prenait des heures ou non. Vous étiez là pour vous détendre. [color=#e09f2f]
- Ici toutes les tenues qu'elle lui fait essayer hihi:
- https://www.pinterest.fr/pin/391461392618787075/
https://www.pinterest.fr/pin/391461392618699133/
https://www.pinterest.fr/pin/391461392618479862/
https://www.pinterest.fr/pin/391461392618423082/
https://www.pinterest.fr/pin/391461392618479926/
https://www.pinterest.fr/pin/391461392618640162/
https://www.pinterest.fr/pin/8936899251647403/
Fay, son amie depuis qu’elle est rentrée dans le château. Depuis quelques années, la jeune couturière avait posé son doux regard sur la jardinière en espérant, intérieurement, pouvoir devenir amie avec elle. Après un temps passé, les deux jeunes femmes sont devenues inséparables, pour la première fois, la muette s'était trouvé une amie extraordinaire. A ses côtés, Lisbeth apprenait énormément de choses, danser, boire du thé et bien évidemment des moments de complicité. Elle commençait à bien la connaître maintenant, elle la connaissait quasi par cœur. Son petit côté taquin, joueur et gardant son esprit grand dame, Lisbeth s’amusait énormément avec elle. C’est pour cela qu’elle avait mis en place un petit cadeau, une surprise qui allait lui permettre de pouvoir mettre en avant ses talents de couturière, mais également son apprentissage dans la broderie. Avec pas mal de difficultés quand même. Fay essayait de trouver ce qu’elle mijotait, mais grâce à un talent de changement de sujet, la jardinière n’en chercha pas davantage, pour son plus grand bonheur.
Se laissant entraîner dans sa danse et son rythme, elle rigolait tout bas en la voyant aussi enfantine. Cela faisait bien longtemps qu’elle ne s'était pas pris une petite journée rien qu’à elle. La regardant d’un regard rempli de tendresse, les voilà maintenant arrivés dans la fameuse boutique. À peine rentrée, la voilà submergée par la beauté des tenues qu’elle pouvait apercevoir. Elle était couturière et pourtant, quand elle voyait une belle tenue, elle enregistrait dans son esprit et l'utilisait comme modèle dans ses prochaines créations. Mais comment faire quand tout dans cette boutique lui attirait l'œil ? Avec un petit sourire, Lisbeth secoua doucement la tête, décidément, Fay la connaissait vraiment bien et savait taper où il fallait pour attirer l’attention.
Les paroles de Fay à son égard la firent légèrement rougir. Est-ce que c’est normal de rougir pour si peu ? Bien sûr, Lisbeth n’avait pas vraiment l’habitude de ce genre de compliment. Elle avait donc un joli minois ? Comment pourrait-elle le croire ? C’était tellement... Encore plongée dans ses pensées, elle eut un petit recule de la tête en sentant le doigt de son ami sur son front. Se frottant la zone avec douceur en tirant la langue pour la taquiner.
Devant la joie de vivre et l’impatience de son amie, la couturière lui laissa carte blanche. Pourquoi elle sentait un frisson lui traverser tout son dos en l’entendant dire ces quelques mots “petite joueuse” ? Est-ce qu’elle venait de faire une terrible erreur ? Si elle ne la connaissait pas aussi bien, Lisbeth ne se serait pas préparée à devoir essayer une dizaine de tenues. Elle aimait bien jouer les poupées pour Fay, même si cela est très très rare, Lisbeth sait au fond d’elle que la jardinière ferait tout pour la rendre magnifique.
La suivant du regard dans chaque allée, lorsque Fay sortait son museau pour la regarder, Lisbeth sourit doucement et lui fait un petit signe de la main. Le temps passe, la couturière s’amuse de la situation en la trouvant un peu enfantine. Puis la voilà de nouveau devant elle et sans attendre, la pousse vers les cabines pour qu’elle essaye tout un amas de tenue. Les prenant alors avec le même enthousiasme, Lisbeth hoche la tête sous les paroles rassurantes de son amie et referme donc le petit rideau pour se retrouver seule avec elle-même. Sept tenues... Ouah ça promet d’être intéressant tout ça ! Elle allait commencer à enlever son habit, lorsqu’elle se stoppa en entendant les paroles de la brune et fronce les sourcils en laissant passer sa tête du rideau et gonfla les joues en lui tirant la langue. Souriant juste après, elle rentre de nouveau dans la cabine et décide de se vêtir de sa première robe.
Se regardant assez rapidement, elle rougit un peu, cachée dans sa cabine, trouvant la tenue vraiment superbe. Ouvrant le rideau, elle lui montra la tenue en tournant sur elle-même et une fois qu’elle avait son retour, elle enchaîna avec les autres robes et garda la robe trois et six pour la fin. Une fois les différents retours fait, elle se vêtit de la troisième avec émotion et lui montre avec un large sourire. Changeant pour la sixième, elle se stoppe un instant comme bloquée sur l'image qu'elle renvoit. Ses yeux commencent à s'humidifier et elle senti son coeur battre fortement. Posant sa main prêt de son coeur, Lisbeth se retrouva dans la peau d'une princesse de conte, se préparant pour aller voir son prince charmant. C’est avec la même émotion qu’elle montre son minois ému aux larmes. Cette robe était vraiment magnifique. S’essuyant les yeux avec un mouchoir, elle toucha la robe du bout des doigts et attrapa son carnet pour lui dire ses pensées.
- Je les trouve superbes, mais... Les deux dernières sont vraiment sublimes...La blanche me fait penser à une robe de mariée...Elle est tellement belle, je me sens princesse dedans !
Avec un sourire timide et les yeux encore humide, Lisbeth serra son carnet devant elle et fit de nouveau un tour sur elle-même pour regarder la robe virevolter.
The sun is smiling at us my dear friend
Lisbeth est une demoiselle plutôt timide, qui n’ose plus user de sa voix en publique. Elle est une perle nacrée que tu voulais choyée. La voir époustouflante et s’embellir dans des vêtements sophistiqués. Elle connaissait ton style et si tu l’avais emmenée dans cette boutique, ce n’était point pour qu’elle s’habille comme à ses habitudes. Il fallait quelques chose de plus voyant. Elle avait besoin de prendre confiance en elle. De se rendre compte qu’elle est belle. Que la nature lui a offert un visage qui pouvait plaire. Ah tu te demandais si un jour ta chère Lisbeth trouvera l’amour aussi… Comme c’est stupide… De croire en quelque chose de si utopique. Mais bon, peu importe ce que le futur lui réservait, tu la soutiendras. Mais gare à celui qui osera la toucher ou lui faire du mal. Elle est pure la brune et elle mérite le bonheur. Dieu lui accordera, tu en étais persuadée.
Après tout, Dieu est bonté.
Sous ces pensées, tu jettes quelques regards à la demoiselle. Lisbeth levait la main lorsque vos regards se croisaient. Toi tu l’observais pour choisir les tenues appropriés. D’un sourire déterminé, tu lui avais proposé beaucoup de tenues. Rien de bien étonnant de ta part néanmoins. Face à tes propos alors que tu attendais sagement, tu vois une tête dépassée et tirer la langue. Tu masques de ta main un rire amusé. Peu élégant de sa part mais fort amusant. Mais passons les enfantillages, tu allais faire ta juge pour chacune des robes. Il lui fallait de véritables avis, pas juste des compliments ou des faux semblants. Oh bien sûr, tu étais sûre qu’elles allaient toutes lui aller.
Après tout c’est toi qui les as choisis.
Face au premier essai tu esquisses un tendre regard, la tenue était simple mais d’une élégance assurée. Elle était adorable vêtue de cette manière bien que cela restait peut-être encore trop discret. Les tenues s’enchaînent, toutes lui vont bien, faisant ressortir ses formes, lui donnant un charme parfois envoûtant. Elle tourne sur elle-même, apprécie particulièrement le rouge sur elle, les voiles, les dentelles. Tu l’imagines à chaque fois dans un contexte. Parfois sous un soleil d’été, dans un magnifique champ de blés ou près d’une rivière ou elle viendrait y tremper les pieds. Parfois tu l’imagines tout simplement sur son bureau, éclairé par de douces chandelles en train de dessiner. Parfois autour d’un thé. Ton côté romancière s’exprime et fais chavirer tes pensées. Tu te reprends lorsqu’il lui reste deux robes à vêtir. Semblerait-il qu’il s’agissait de ses préférées. Tu le remarques de son large sourire lorsqu’elle se voit dans ce blanc et ce bleu raffiné. Et la dernière. Oh, celle-ci semble l’a marquée d’une bien différente manière.
Elle est émue aux larmes.
Tu vois son regard tourné vers toi. Elle ressemble à une princesse. Tu ne crois pas aux contes de fées, ces histoires de princes charmants sont peu appréciables et point à ton goût. Néanmoins, la beauté qui ressurgissait de la princesse te plaisait. Tu lis son carnet avec tendresse et t’approche de ton amie aux yeux humides. Tu saisis ses mains avec délicatesse lui offrant un sourire pure et bienveillant :
« Oh ma chère Lisbeth, tu es donc si émue de te voir ainsi vêtue ? Quelle adorable personnalité tu as. Ma foi, je me refuserais à ce que tu sois comme ces princesses dans un conte de fées. Je ne supporterais point que tu sois de celles qui sont enfermées attendant leur prince charmant qui viendra les sauver. Mais, cette tenue te va à ravir je l’avoue. Après tout, je les ai personnellement choisies, même si je ne pensais pas que tu serais si émue. »
Un rire amusé se dévoile tel un murmure apaisé :
« Alors, que souhaites-tu faire princesse ? Que je m’attelle à trouver d’autres ravissantes tenues, que tu repartes avec une ou même aucune… Ou bien tu souhaites encore faire virevolter ta robe des heures durant ? »
Ces derniers mots n’étaient que taquineries de ta part, pourtant en réalité, cela ne te dérangerait pas.
|
|