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Sam 26 Juin - 15:38
C’est ce genre d’après-midi qu’il préfère. Quand le pollen du printemps n’est plus, que la lune est en décrue mais qu’elle n’est pas encore proche d’être nouvelle. L’air est chaud mais un vent agréable souffle sur les cols montagneux. Oui, Beryl adore ça, être allonge dans les hautes herbes là où personne ne peut ni le voir ni l’entendre. Quand les classes du jours dispensées par Marie sont terminées, et qu’il n’y a plus aucun villageois à aider contre une petite pièce. Les nuages défilent dans le ciel comme une jolie toile infinie, et c’est en dessinant du bout de l’index, la main levée vers le ciel, les contours d’un ours aux allures d’hippopotame, qu’il rit d’une nouvelle forme inventée par ses soins.
Les heures passent sans qu’il n’ait à les considérer. Il est l’esprit libre de ces monts. Juge la nuit qui voudrait poindre son nez aux couleurs des cieux. D’un bleu si limpide qu’on croirait voir la mer, comme celle que Marie décrit si souvent dans les livres de contes qu’elle lui fait lire aux tout petits. Oui, Beryl aime tout ça. Aime la douceur d’un été chaste et prudent. Aime voir les oiseaux voler en une parade impeccable, là où prédateur fait serf devient une arme bien plus redoutable que toutes les lames ou bien même la poudre. Un jour peut-être, pourra-t-il courir avec les oiseaux. Ou alors mieux, en deviendrait-il un lui-même.
Sauf qu’il sait que ces oiseaux-là, quand bien même ils sont le mieux traité du monde, ne sont pas libres. Ils sont un peu comme lui. Pris entre deux feux. Là où on le protège et l’éduque, mais qu’il est toujours une main vers laquelle il faudra à nouveau retourner.
Un cri strident dans le ciel annonce la fin de la ronde du jour, et le faucon resplendissant étire dans l’ombre de son plumage l’adieu du soir. Dans quelques minutes, Emilien viendrait le rejoindre, et là où personne ne les trouvera, ils pourront échanger leurs rêves d’enfants et parler de ce qui est doux et rassurant.
Oui, Beryl aime ces moments-là. Quand on peut échanger avec un confident. Il aimait plus encore les moments qu’ils volaient à trois, avec Jean… Mais Jean approchait de l’âge de devenir chevalier. Alors le temps volé, c’était Aimable qui le lui prenait. Quand il était même au domaine. Non, il ne l’a pas vu depuis longtemps, Jean.
Avec peine, il se perd à des souvenirs passés, plus heureux. Presque doux amer. Mais des pas dans les hautes herbes font brusquement se redresser Beryl qui, lorsqu’il aperçoit la frimousse d’Emilien décoche un sourire flamboyant à l’autre garçon.
« Psst, viens ! J’ai fait une nouvelle trouvaille ! »
Et lorsqu’Emilien sera suffisamment proche, assis près de lui, là où leurs genoux nus sont écorchés de leurs chutes et salis du vert de la végétation luxuriante, il dépliera au creux de ses mains le mouchoir soigneusement gardé d’une propreté impeccable. Et dans les plis délicats d’un mouchoir portant les initiales de la famille de Bayard, des chutes de biscuits du boulanger se cachent. C’est ça qu’il a gagné aujourd’hui. Et si ce n’est pas grand-chose, il n’a jamais été plus heureux de pouvoir partager.
C’est ce genre d’après-midi qu’il préfère. Quand le pollen du printemps n’est plus, que la lune est en décrue mais qu’elle n’est pas encore proche d’être nouvelle. L’air est chaud mais un vent agréable souffle sur les cols montagneux. Oui, Beryl adore ça, être allonge dans les hautes herbes là où personne ne peut ni le voir ni l’entendre. Quand les classes du jours dispensées par Marie sont terminées, et qu’il n’y a plus aucun villageois à aider contre une petite pièce. Les nuages défilent dans le ciel comme une jolie toile infinie, et c’est en dessinant du bout de l’index, la main levée vers le ciel, les contours d’un ours aux allures d’hippopotame, qu’il rit d’une nouvelle forme inventée par ses soins.
Les heures passent sans qu’il n’ait à les considérer. Il est l’esprit libre de ces monts. Juge la nuit qui voudrait poindre son nez aux couleurs des cieux. D’un bleu si limpide qu’on croirait voir la mer, comme celle que Marie décrit si souvent dans les livres de contes qu’elle lui fait lire aux tout petits. Oui, Beryl aime tout ça. Aime la douceur d’un été chaste et prudent. Aime voir les oiseaux voler en une parade impeccable, là où prédateur fait serf devient une arme bien plus redoutable que toutes les lames ou bien même la poudre. Un jour peut-être, pourra-t-il courir avec les oiseaux. Ou alors mieux, en deviendrait-il un lui-même.
Sauf qu’il sait que ces oiseaux-là, quand bien même ils sont le mieux traité du monde, ne sont pas libres. Ils sont un peu comme lui. Pris entre deux feux. Là où on le protège et l’éduque, mais qu’il est toujours une main vers laquelle il faudra à nouveau retourner.
Un cri strident dans le ciel annonce la fin de la ronde du jour, et le faucon resplendissant étire dans l’ombre de son plumage l’adieu du soir. Dans quelques minutes, Emilien viendrait le rejoindre, et là où personne ne les trouvera, ils pourront échanger leurs rêves d’enfants et parler de ce qui est doux et rassurant.
Oui, Beryl aime ces moments-là. Quand on peut échanger avec un confident. Il aimait plus encore les moments qu’ils volaient à trois, avec Jean… Mais Jean approchait de l’âge de devenir chevalier. Alors le temps volé, c’était Aimable qui le lui prenait. Quand il était même au domaine. Non, il ne l’a pas vu depuis longtemps, Jean.
Avec peine, il se perd à des souvenirs passés, plus heureux. Presque doux amer. Mais des pas dans les hautes herbes font brusquement se redresser Beryl qui, lorsqu’il aperçoit la frimousse d’Emilien décoche un sourire flamboyant à l’autre garçon.
« Psst, viens ! J’ai fait une nouvelle trouvaille ! »
Et lorsqu’Emilien sera suffisamment proche, assis près de lui, là où leurs genoux nus sont écorchés de leurs chutes et salis du vert de la végétation luxuriante, il dépliera au creux de ses mains le mouchoir soigneusement gardé d’une propreté impeccable. Et dans les plis délicats d’un mouchoir portant les initiales de la famille de Bayard, des chutes de biscuits du boulanger se cachent. C’est ça qu’il a gagné aujourd’hui. Et si ce n’est pas grand-chose, il n’a jamais été plus heureux de pouvoir partager.
These are my best memories
Emilien Blanchard
INFANT - PEUPLE
inventaire
Inventaire : Dada Camelot
Espèce : Infant lycan 1er degré
Emploi : Fauconnier
Situation maritale : Célibataire
Histoire : Ma fichette
Ses liens : Des petits liens
Pièces : 3161
DC : Ian/Georgie
badges
Inventaire : Dada Camelot
Espèce : Infant lycan 1er degré
Emploi : Fauconnier
Situation maritale : Célibataire
Histoire : Ma fichette
Ses liens : Des petits liens
Pièces : 3161
DC : Ian/Georgie
Le nez en l’air, comme souvent, de loin Emilien pourrait paraitre perdu dans ses pensées, bien loin de ce qui se passe autour de lui, bien loin du présent. En s’approchant un peu, l’illusion disparait. Les sourcils froncés par-dessus le regard brun, la bouche légèrement pincée en une prière silencieuse, Emilien est concentré. Ses yeux suivent sans discontinu l’oiseau qui s’éloigne progressivement, sa silhouette perdant de sa netteté. …Oiseau qui ne semble pas décidé à faire volte-face pour revenir vers lui, comme il devrait le faire normalement. Une grimace discrète – ou pas – tord les lèvres de l’adolescent, en même temps qu’il jette un coup d’œil en direction des quelques personnes présentes autour de lui. Il cherche inconsciemment à donner le change, malgré ses sourcils qui se froncent davantage et ses doigts qui se croisent et puis, comme ayant soudainement changé d’avis, l’oiseau fait un vol stationnaire au loin, avant d’opérer un demi-tour pour revenir vers lui. Le sourire qui fend le visage de l’infant, en même temps qu’un soupir fuit ses lèvres ne laisse aucun doute quant à son soulagement. Le rire discret de l’homme à ses côtés fait monter le rouge aux joues d’Emilien, sans qu’il ne prenne pourtant la peine de tourner la tête vers lui. Encore quelques secondes et il lève le bras pour que l’oiseau puisse se poser, encaissant le choc de l’atterrissage sans broncher. D’un geste rapide il encapuchonne le rapace, avant de laisser courir ses doigts sur le plumage en une caresse. Le murmure qu’il offre à l’animal est un secret entre eux. La tension qui l’habitait jusqu’à présent disparait progressivement, laissant place à un sentiment de satisfaction et de fierté, comme à chaque fois.
Le bruit de pas qui s’éloignent ne lui fait pas relever la tête, tout à sa contemplation de l’oiseau. Pourtant, il sait qu’il faut maintenant qu’il aille le remettre à la volière, avec ses congénères. Et même s’il fait trainer encore un peu, le moment vient pour lui de se décharger de l’animal. Et Emilien est libre. Libre pour les prochaines heures, libre de faire ce qu’il veut et d’aller où il le souhaite. Il se frotte les yeux un instant, fatigué d’avoir été concentré aussi longtemps sur la même chose et part en trottinant, le nez en l’air. Même s’il regarde partout autour de lui, il sait où il va et un sourire éclaire son visage lorsqu’il aperçoit Beryl. Il n’hésite pas une seule seconde et bifurque pour venir le rejoindre, abandonnant le papillon qui avait attiré son attention.
– Qu’est-ce que c’est ?
Il en imagine des choses, toutes plus extravagantes les unes que les autres, mais aucune ne trouve grâce à ses yeux et, lorsque finalement le trésor est dévoilé, les yeux de l’infant s’écarquillent, une expression gourmande passe sur son visage.
– Où est-ce que tu les as eus ? Ca a l’air bon.
Oui, ça a l’air et Emilien se retient de tendre la main pour en prendre un, son regard remontant jusqu’au visage de Beryl avec curiosité.
Le bruit de pas qui s’éloignent ne lui fait pas relever la tête, tout à sa contemplation de l’oiseau. Pourtant, il sait qu’il faut maintenant qu’il aille le remettre à la volière, avec ses congénères. Et même s’il fait trainer encore un peu, le moment vient pour lui de se décharger de l’animal. Et Emilien est libre. Libre pour les prochaines heures, libre de faire ce qu’il veut et d’aller où il le souhaite. Il se frotte les yeux un instant, fatigué d’avoir été concentré aussi longtemps sur la même chose et part en trottinant, le nez en l’air. Même s’il regarde partout autour de lui, il sait où il va et un sourire éclaire son visage lorsqu’il aperçoit Beryl. Il n’hésite pas une seule seconde et bifurque pour venir le rejoindre, abandonnant le papillon qui avait attiré son attention.
– Qu’est-ce que c’est ?
Il en imagine des choses, toutes plus extravagantes les unes que les autres, mais aucune ne trouve grâce à ses yeux et, lorsque finalement le trésor est dévoilé, les yeux de l’infant s’écarquillent, une expression gourmande passe sur son visage.
– Où est-ce que tu les as eus ? Ca a l’air bon.
Oui, ça a l’air et Emilien se retient de tendre la main pour en prendre un, son regard remontant jusqu’au visage de Beryl avec curiosité.
Ven 16 Juil - 19:25
La curiosité d’Emilien a le mérite de rendre Beryl absolument extatique. Son sourire est rayonnant et c’est toutes quenottes heureuses qu’il secoue le petit mouchoir et fait sauter les bouts de biscuit à l’intérieur. Mais pas trop fort hein, faudrait pas en perdre même une miette.
« Hehe, j’suis juste le plus sage du village, na. » Chantonne-t-il en balançant la tête de gauche à droite, une mélodie indéfinissable dans la voix.
Il se recule un peu dans le trou qu’il a fait dans les hautes herbes et donne un léger mouvement de tête en direction de la place fraîchement libérée pour lui indiquer de s’asseoir. Lui indiquer seulement ? Non. Beryl est insistant. Toujours. Mais c’est mignon à son âge. Ça montre qu’il est surtout impatient.
« Allez assis-toi, j’veux pas que tout l’orphelinat voye ! »
Parce que oui, il sait qu’avec un butin pareil, il sera forcé de partager. Mais si ce n’est pas avec ses deux meilleurs copains, c’est avec personne. Déjà qu’il peut pas en donner à Jean, pas possible que ça aille dans un autre ventre que celui d’Emilien ou le sien. L’infant lui tend ses deux mains en coupe et le laisse piocher un biscuit – ou deux, il dit rien, il est trop content d’avoir de la compagnie – avant de disposer prudemment le mouchoir sur ses cuisses serrées pour faire un genre de table. Il y pioche un biscuit à la couleur un peu trop brune, mais croque dedans avec tout autant d’engouement.
« La Yvette de la boulangerie avait besoin d’aide pour déplacer les sacs de farine, du coup elle m’a donné ça pour me récompenser. Elle a dit que si la prochaine fois je viens charrier le bois à l’aube pour le four, elle me donnera peut-être une pièce. »
Le dernier mot est dit avec le ton des secrets. Parce qu’à leur âge, l’argent, c’est si abstrait et magique qu’on croit qu’une seule pièce peut changer le monde. Du moins, pour lui, c’est un peu le cas. Parce qu’il pourra aider Marie, et y’a rien de plus important que ça. A part la lune. Mais ça il peut le dire à personne.
Beryl croque dans le dernier bout de son biscuit – vraiment, plus une très grosse miette, ça fait un peu pitié ses biscuits, on va pas se mentir – et va pour en piocher un autre… Avant de soupirer et de prudemment se laisser aller en arrière pour s’allonger, les bras en croix. Il fixe le ciel un long moment et chuchote doucement, après un soupir à fendre l’âme.
« Jean me manque. »
Parce qu’à cet âge-là, on pense pas autrement. Une idée pour une idée. Il tourne les yeux vers Emilien et vient le poke du doigt contre la hanche.
« J’m’ennuie. »
Oui, y’a parfois plusieurs idées qui se superposent aussi. On peut pas lui en vouloir ok ?
« Hehe, j’suis juste le plus sage du village, na. » Chantonne-t-il en balançant la tête de gauche à droite, une mélodie indéfinissable dans la voix.
Il se recule un peu dans le trou qu’il a fait dans les hautes herbes et donne un léger mouvement de tête en direction de la place fraîchement libérée pour lui indiquer de s’asseoir. Lui indiquer seulement ? Non. Beryl est insistant. Toujours. Mais c’est mignon à son âge. Ça montre qu’il est surtout impatient.
« Allez assis-toi, j’veux pas que tout l’orphelinat voye ! »
Parce que oui, il sait qu’avec un butin pareil, il sera forcé de partager. Mais si ce n’est pas avec ses deux meilleurs copains, c’est avec personne. Déjà qu’il peut pas en donner à Jean, pas possible que ça aille dans un autre ventre que celui d’Emilien ou le sien. L’infant lui tend ses deux mains en coupe et le laisse piocher un biscuit – ou deux, il dit rien, il est trop content d’avoir de la compagnie – avant de disposer prudemment le mouchoir sur ses cuisses serrées pour faire un genre de table. Il y pioche un biscuit à la couleur un peu trop brune, mais croque dedans avec tout autant d’engouement.
« La Yvette de la boulangerie avait besoin d’aide pour déplacer les sacs de farine, du coup elle m’a donné ça pour me récompenser. Elle a dit que si la prochaine fois je viens charrier le bois à l’aube pour le four, elle me donnera peut-être une pièce. »
Le dernier mot est dit avec le ton des secrets. Parce qu’à leur âge, l’argent, c’est si abstrait et magique qu’on croit qu’une seule pièce peut changer le monde. Du moins, pour lui, c’est un peu le cas. Parce qu’il pourra aider Marie, et y’a rien de plus important que ça. A part la lune. Mais ça il peut le dire à personne.
Beryl croque dans le dernier bout de son biscuit – vraiment, plus une très grosse miette, ça fait un peu pitié ses biscuits, on va pas se mentir – et va pour en piocher un autre… Avant de soupirer et de prudemment se laisser aller en arrière pour s’allonger, les bras en croix. Il fixe le ciel un long moment et chuchote doucement, après un soupir à fendre l’âme.
« Jean me manque. »
Parce qu’à cet âge-là, on pense pas autrement. Une idée pour une idée. Il tourne les yeux vers Emilien et vient le poke du doigt contre la hanche.
« J’m’ennuie. »
Oui, y’a parfois plusieurs idées qui se superposent aussi. On peut pas lui en vouloir ok ?
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Emilien Blanchard
INFANT - PEUPLE
inventaire
Inventaire : Dada Camelot
Espèce : Infant lycan 1er degré
Emploi : Fauconnier
Situation maritale : Célibataire
Histoire : Ma fichette
Ses liens : Des petits liens
Pièces : 3161
DC : Ian/Georgie
badges
Inventaire : Dada Camelot
Espèce : Infant lycan 1er degré
Emploi : Fauconnier
Situation maritale : Célibataire
Histoire : Ma fichette
Ses liens : Des petits liens
Pièces : 3161
DC : Ian/Georgie
Ses yeux brillent alors qu’il fixe les morceaux de biscuits qui semblent prêts à s’enfuir loin du mouchoir qui leur sert de nid. Ça serait quand même dommage si ça arrivait pour de vrai. Un petit gloussement fuit les lèvres d’Emilien, sans qu’il puisse le retenir et il obéit sagement, s’installant juste à côté de Beryl.
– Toi, le plus sage du village ?
L’amusement qui transparait dans la voix de l’adolescent n’est pas moqueur, loin de là, pourtant… Ses yeux rieurs remontent des biscuits au visage de Beryl et le fixe un instant, comme s’il jaugeait jusqu’à quel point celui-ci pouvait être sage. Puis, il se servit dans le petit tas de biscuits avec un plaisir non dissimulé.
– Merci. Ça fait une éternité que j’ai pas mangé de biscuits.
C’est sans se faire prier qu’il se met à grignoter la trouvaille de son camarade, appréciant à juste titre les petits bouts de biscuits, même si, il faut bien l’avouer, ceux-ci sont parfois un peu trop cuits. Mais ça leur donne un certain charme. Et puis, il ne va pas faire la fine bouche. Du coin de l’œil il suit les mouvements de Beryl, avant de tourner franchement la tête vers lui pour le regarder avec de grands yeux.
– Une vraie pièce ? Tu vas être riche alors ?
Il n’en faut pas plus pour que l’imagination d’Emilien se mette à foisonner, à imaginer tout ce qui pourrait se passer avec juste cette toute petite pièce que, peut être, si réellement elle arrive jusqu’aux mains de l’infant. Mais ça, Emilien n’en est pas sûr, même s’il ne va pas le dire à haute voix. A la place, il continue de fixer l’autre garçon du coin de l’œil, avant que son attention ne soit attirée par les bruissements des insectes, pas très loin. Un instant, juste un instant, il oublie son biscuit et la présence de Beryl pour regarder les petites pattes des bestioles s’activer et suivre une route qu’elles connaissent par cœur. Et puis, plus loin, le vent fait bouger l’herbe. Peut être qu’il y a des animaux cachés dedans, peut-être qu’ils vont surgir pour venir réclamer, eux aussi, des petits bouts de biscuits. Ou peut-être qu’ils vont venir manger Beryl et Emilien. C’est le mouvement, la sensation du doigt contre sa hanche, plus que la voix du jeune homme, qui ramène Emilien au présent et à la présence à ses côtés. Alors, il penche la tête pour le regarder, avec curiosité.
– Tu crois qu’il fait quoi maintenant ? En ce moment ?
Et puis, une petite moue apparait sur son visage.
– On peut aller espionner les autres ?
C’est une façon comme une autre de lutter contre l’ennui après tout.
– Toi, le plus sage du village ?
L’amusement qui transparait dans la voix de l’adolescent n’est pas moqueur, loin de là, pourtant… Ses yeux rieurs remontent des biscuits au visage de Beryl et le fixe un instant, comme s’il jaugeait jusqu’à quel point celui-ci pouvait être sage. Puis, il se servit dans le petit tas de biscuits avec un plaisir non dissimulé.
– Merci. Ça fait une éternité que j’ai pas mangé de biscuits.
C’est sans se faire prier qu’il se met à grignoter la trouvaille de son camarade, appréciant à juste titre les petits bouts de biscuits, même si, il faut bien l’avouer, ceux-ci sont parfois un peu trop cuits. Mais ça leur donne un certain charme. Et puis, il ne va pas faire la fine bouche. Du coin de l’œil il suit les mouvements de Beryl, avant de tourner franchement la tête vers lui pour le regarder avec de grands yeux.
– Une vraie pièce ? Tu vas être riche alors ?
Il n’en faut pas plus pour que l’imagination d’Emilien se mette à foisonner, à imaginer tout ce qui pourrait se passer avec juste cette toute petite pièce que, peut être, si réellement elle arrive jusqu’aux mains de l’infant. Mais ça, Emilien n’en est pas sûr, même s’il ne va pas le dire à haute voix. A la place, il continue de fixer l’autre garçon du coin de l’œil, avant que son attention ne soit attirée par les bruissements des insectes, pas très loin. Un instant, juste un instant, il oublie son biscuit et la présence de Beryl pour regarder les petites pattes des bestioles s’activer et suivre une route qu’elles connaissent par cœur. Et puis, plus loin, le vent fait bouger l’herbe. Peut être qu’il y a des animaux cachés dedans, peut-être qu’ils vont surgir pour venir réclamer, eux aussi, des petits bouts de biscuits. Ou peut-être qu’ils vont venir manger Beryl et Emilien. C’est le mouvement, la sensation du doigt contre sa hanche, plus que la voix du jeune homme, qui ramène Emilien au présent et à la présence à ses côtés. Alors, il penche la tête pour le regarder, avec curiosité.
– Tu crois qu’il fait quoi maintenant ? En ce moment ?
Et puis, une petite moue apparait sur son visage.
– On peut aller espionner les autres ?
C’est une façon comme une autre de lutter contre l’ennui après tout.
Mer 20 Oct - 12:13
De grands yeux perdus sur l’horizon, entre les plaines verdoyantes et les prunelles tout aussi miroitantes de vie d’Emilien, Beryl n’est qu’un enfant perdu au bout du monde. Partager la recette de son succès et se vanter d’une voix fanfaronne n’a jamais été plus agréable qu’en étant bien accompagné.
« Plus riche que toute la famille de Bayard, moi j’te l’dis ! »
S’il savait qu’avec une maigre pièce, il pourrait à peine se nourrir pour quelques jours en se serrant la ceinture. Il réalise pas lui, qu’à son âge, quand on grandit, bien manger est déterminant pour sa santé. Il voit que les repas qu’il doit préparer et les patates qu’il doit éplucher sous les réprimandes de Marie. Pourtant il court après cet argent comme si sa vie en dépendait. C’est sûrement le cas, en réalité. Mais il a le droit d’être un enfant juste encore un temps.
Sauf que toutes les pièces du monde rendraient pas sa vie moins triste. Du moins, il le croit pas. Parce qu’être chevalier, ça semble pas être drôle. Pas plus que tenir un orphelinat, ou même vivre la vie au rythme des vaches. Il rêve de plus grand, de plus inavouable. Rêve d’être quelqu’un sur qui l’on peut compter, alors qu’il n’est rien ni personne. Le fils des rues, ou d’une église qui depuis longtemps déjà a révolu son droit à vivre.
Refermant prudemment le sachet de biscuits, Beryl se laisse retomber dans l’herbe avec un soupir à fendre l’âme comme seuls les enfants savent le faire, eux qui n’ont aucun poids sur les épaules. Du moins… Pas vraiment.
Les mains tendues vers le ciel si bleu, il murmure, incertain.
« Il doit sauver des vies. Il a dû devenir ami avec une grande princesse et il va l’épouser. Il a dû trouver des dragons sous la ville de Paris et tous les ratiboiser. »
Sauf qu’il fait tout ça loin de Beryl. Qu’y’a plus moyen de rattraper le temps perdu maintenant, à part à rêver de sa vie loin de lui.
« Sûrement qu’il pense pas à nous. »
Une réponse qui est venue avec un peu de délai. Avec beaucoup de peine aussi. Il referme ses mains contre le néant et les ramène contre lui, comme si la réalité faisait trop mal. Comme pour se protéger. Et sûrement qu’Emilien l’a vu ou trop bien compris. L’infant lui lance un regard et il lui décroche un petit sourire.
« Vrai ? »
L’idée semble de toute évidence le ravir, et il se redresse sur une main, des étoiles dans les yeux. Des étoiles qu’Emilien y a mis lui-même. Les joues rougies d’excitation, il se redresse d’un bond et prend la main d’Emilien, le tire plus qu’il ne l’aide à se lever et dévale la pente d’herbe haute à grandes foulées partagées, un rire dans la voix alors qu’ils rejoignent à grandes foulées le village un peu en contrebas.
L’orphelinat est à votre gauche et certains enfants semblent en plein ménage. A la toute droite, il y a la maison du couple de la boulangerie. Et droit devant, la maison du vieux méchant monsieur. Ou peut-être une autre un peu plus loin ?
« Où on va dis ? »
« Plus riche que toute la famille de Bayard, moi j’te l’dis ! »
S’il savait qu’avec une maigre pièce, il pourrait à peine se nourrir pour quelques jours en se serrant la ceinture. Il réalise pas lui, qu’à son âge, quand on grandit, bien manger est déterminant pour sa santé. Il voit que les repas qu’il doit préparer et les patates qu’il doit éplucher sous les réprimandes de Marie. Pourtant il court après cet argent comme si sa vie en dépendait. C’est sûrement le cas, en réalité. Mais il a le droit d’être un enfant juste encore un temps.
Sauf que toutes les pièces du monde rendraient pas sa vie moins triste. Du moins, il le croit pas. Parce qu’être chevalier, ça semble pas être drôle. Pas plus que tenir un orphelinat, ou même vivre la vie au rythme des vaches. Il rêve de plus grand, de plus inavouable. Rêve d’être quelqu’un sur qui l’on peut compter, alors qu’il n’est rien ni personne. Le fils des rues, ou d’une église qui depuis longtemps déjà a révolu son droit à vivre.
Refermant prudemment le sachet de biscuits, Beryl se laisse retomber dans l’herbe avec un soupir à fendre l’âme comme seuls les enfants savent le faire, eux qui n’ont aucun poids sur les épaules. Du moins… Pas vraiment.
Les mains tendues vers le ciel si bleu, il murmure, incertain.
« Il doit sauver des vies. Il a dû devenir ami avec une grande princesse et il va l’épouser. Il a dû trouver des dragons sous la ville de Paris et tous les ratiboiser. »
Sauf qu’il fait tout ça loin de Beryl. Qu’y’a plus moyen de rattraper le temps perdu maintenant, à part à rêver de sa vie loin de lui.
« Sûrement qu’il pense pas à nous. »
Une réponse qui est venue avec un peu de délai. Avec beaucoup de peine aussi. Il referme ses mains contre le néant et les ramène contre lui, comme si la réalité faisait trop mal. Comme pour se protéger. Et sûrement qu’Emilien l’a vu ou trop bien compris. L’infant lui lance un regard et il lui décroche un petit sourire.
« Vrai ? »
L’idée semble de toute évidence le ravir, et il se redresse sur une main, des étoiles dans les yeux. Des étoiles qu’Emilien y a mis lui-même. Les joues rougies d’excitation, il se redresse d’un bond et prend la main d’Emilien, le tire plus qu’il ne l’aide à se lever et dévale la pente d’herbe haute à grandes foulées partagées, un rire dans la voix alors qu’ils rejoignent à grandes foulées le village un peu en contrebas.
L’orphelinat est à votre gauche et certains enfants semblent en plein ménage. A la toute droite, il y a la maison du couple de la boulangerie. Et droit devant, la maison du vieux méchant monsieur. Ou peut-être une autre un peu plus loin ?
« Où on va dis ? »
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Emilien Blanchard
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Inventaire : Dada Camelot
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Pièces : 3161
DC : Ian/Georgie
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Espèce : Infant lycan 1er degré
Emploi : Fauconnier
Situation maritale : Célibataire
Histoire : Ma fichette
Ses liens : Des petits liens
Pièces : 3161
DC : Ian/Georgie
Le rire qui franchit les lèvres d’Emilien, bien que bas, est largement audible pour l’adolescent à ses côtés. Il n’y a pas une once de méchanceté dans ce rire, pas de jugement, plutôt le sentiment de partager un secret avec Beryl. Il hoche la tête d’un air tout aussi convaincu que lui.
– Plus riche que la reine ! Tu crois que c’est possible ?
Un instant, juste un instant il porte son regard sur l’infant à ses côtés, avant que son attention soit captée par le vol incessant des mouches à côté d’eux. Plus loin, il capte les sons de la vie qui s’élèvent mais, juste à côté de lui, Beryl est entré dans un monde où il ne peut pas le suivre, parce que malgré tout ce dont il est capable, Emilien ne sait pas lire dans les pensées. Il peut interpréter ce qu’il voit, ce qu’il entend, tenter de trouver des choses à répondre mais il sait aussi qu’il peut tomber tout à fait à côté. Une petite moue étire ses lèvres et il secoue la tête vigoureusement, comme pour donner plus de poids à ce qu’il va dire, parce qu’il veut être convaincant, parce qu’il n’aime pas ce que laisse échapper Beryl, aussi bien ses paroles et ses gestes.
– Je suis pas d’accord ! Enfin, je suis d’accord avec les dragons ! Mais je suis pas d’accord pour le reste. Il pense à nous, parce qu’il nous aime bien et qu’on oublie pas les gens qu’on aime bien !
Emilien est aussi convaincant qu’il en est capable, parce qu’il veut convaincre Beryl, parce qu’il veut y croire… parce que c’était une pensée trop triste et aussi, parce que ça voudrait dire que, depuis qu’il avait quitté sa maison, sa mère ne pensait plus à lui et c’était là une idée qu’il ne voulait même pas imaginer. Et là, tout ce qu’il veut, c’est partager cet optimisme qu’il ressent avec Beryl.
Sa main se referme sur celle de l’infant sans se faire prier et il se laisse entrainer, heureux de le voir revenu à un autre état d’esprit. Il lui fait confiance quant à la direction à prendre, son regard passant de son compagnon du moment aux diverses personnes qu’ils peuvent apercevoir. A la question, il se stoppe, faisant arrêter Beryl en même temps que lui. Un doigt sur les lèvres, il réfléchit un instant avant de froncer les sourcils.
– Il faut pas trop s’approcher de ceux qui font le ménage, sinon ils risquent de nous demander de l’aide. Et Emilien sait qu’il ne pourra pas refuser, alors il continue de regarder autour de lui et, finalement, il tend le doigt vers la maison du couple. On va voir par là bas ce qu’ils font ? Ca te tente ?
Sinon, il reste l’autre maison mais… Emilien est bien sûr qu’ils vont se faire chasser à coups de balai si le propriétaire des lieux les voit.
– Plus riche que la reine ! Tu crois que c’est possible ?
Un instant, juste un instant il porte son regard sur l’infant à ses côtés, avant que son attention soit captée par le vol incessant des mouches à côté d’eux. Plus loin, il capte les sons de la vie qui s’élèvent mais, juste à côté de lui, Beryl est entré dans un monde où il ne peut pas le suivre, parce que malgré tout ce dont il est capable, Emilien ne sait pas lire dans les pensées. Il peut interpréter ce qu’il voit, ce qu’il entend, tenter de trouver des choses à répondre mais il sait aussi qu’il peut tomber tout à fait à côté. Une petite moue étire ses lèvres et il secoue la tête vigoureusement, comme pour donner plus de poids à ce qu’il va dire, parce qu’il veut être convaincant, parce qu’il n’aime pas ce que laisse échapper Beryl, aussi bien ses paroles et ses gestes.
– Je suis pas d’accord ! Enfin, je suis d’accord avec les dragons ! Mais je suis pas d’accord pour le reste. Il pense à nous, parce qu’il nous aime bien et qu’on oublie pas les gens qu’on aime bien !
Emilien est aussi convaincant qu’il en est capable, parce qu’il veut convaincre Beryl, parce qu’il veut y croire… parce que c’était une pensée trop triste et aussi, parce que ça voudrait dire que, depuis qu’il avait quitté sa maison, sa mère ne pensait plus à lui et c’était là une idée qu’il ne voulait même pas imaginer. Et là, tout ce qu’il veut, c’est partager cet optimisme qu’il ressent avec Beryl.
Sa main se referme sur celle de l’infant sans se faire prier et il se laisse entrainer, heureux de le voir revenu à un autre état d’esprit. Il lui fait confiance quant à la direction à prendre, son regard passant de son compagnon du moment aux diverses personnes qu’ils peuvent apercevoir. A la question, il se stoppe, faisant arrêter Beryl en même temps que lui. Un doigt sur les lèvres, il réfléchit un instant avant de froncer les sourcils.
– Il faut pas trop s’approcher de ceux qui font le ménage, sinon ils risquent de nous demander de l’aide. Et Emilien sait qu’il ne pourra pas refuser, alors il continue de regarder autour de lui et, finalement, il tend le doigt vers la maison du couple. On va voir par là bas ce qu’ils font ? Ca te tente ?
Sinon, il reste l’autre maison mais… Emilien est bien sûr qu’ils vont se faire chasser à coups de balai si le propriétaire des lieux les voit.
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