Mer 3 Mar - 20:59
such peaceful day, blue sky above us
La journée s'annonçait ensoleillé.
Accoudée à la fenêtre, encore en robe de chambre, ses longs cheveux blonds virevoltant au gré de la brise du matin, Dahlia appréciait paresseusement la chaleur du soleil sur sa peau, le chant des oiseaux se réveillant, laissa son regard vagabondé sur le village un peu en contre bas qui se réveillait doucement. Aujourd'hui était un jour un peu comme les autres et elle comptait tout de même profiter de la quiétude matinale du jour paisible qui l'attendait.
Après avoir lézardé encore un peu, elle se décida finalement, tapotant ses joues pour se réveiller et fit un brin de toilettes, coiffant ses cheveux en deux longues nattes, enfilant une robe dans lequel elle pouvait se déplacer librement. Un petit déjeuner frugal pris plus tard, elle s'attela aux corvées du jour. Elle devait dépoussiérer les meubles, laver le linge de maison, s'occuper de ses quelques chèvres et poules. Elle fit un tour au village pour acheter du pain pour le déjeuner et le repas du soir et se permit même de prendre un bouquet de fleur pour égayer son modeste son salon. Une fois le zénith passé, Dahlia se pencha sur son livret de dépenses et de recettes, se disant qu'elle aimerait bien avoir quelques commandes pour ne pas avoir à toucher dans ses économies quand l'hiver viendra. Dahlia n'était point dépensière. Elle vivait seule et avait donc peu de dépenses à faire. Elle n'a jamais vraiment été initiée au domaine de l'économie et tout ce qui touchait à l'argent mais la jeune femme avait suffisamment observé son frère et son père pour utiliser les connaissances dont elle avait vraiment besoin.
Une fois ces détails réglés, elle se lança enfin dans son activité favorite : la peinture. Alors qu'elle s'apprêtait à prendre place devant une toile qu'elle avait déjà commencé, son regard se perdit par de là la fenêtre. Elle reposa finalement ses pinceaux, et commença à faire des allers retours pour s'installer à l'extérieur, sur une petite plaine qui lui permettait d'avoir une vue en hauteur du village. Lorsqu'elle fut enfin installée, non sans être un peu essoufflée, elle admira quelques instants la vue avant de prendre enfin son pinceau et de commencer.
Dahlia venait d'entrer dans sa bulle et plus rien ne comptait plus pour elle.
Accoudée à la fenêtre, encore en robe de chambre, ses longs cheveux blonds virevoltant au gré de la brise du matin, Dahlia appréciait paresseusement la chaleur du soleil sur sa peau, le chant des oiseaux se réveillant, laissa son regard vagabondé sur le village un peu en contre bas qui se réveillait doucement. Aujourd'hui était un jour un peu comme les autres et elle comptait tout de même profiter de la quiétude matinale du jour paisible qui l'attendait.
Après avoir lézardé encore un peu, elle se décida finalement, tapotant ses joues pour se réveiller et fit un brin de toilettes, coiffant ses cheveux en deux longues nattes, enfilant une robe dans lequel elle pouvait se déplacer librement. Un petit déjeuner frugal pris plus tard, elle s'attela aux corvées du jour. Elle devait dépoussiérer les meubles, laver le linge de maison, s'occuper de ses quelques chèvres et poules. Elle fit un tour au village pour acheter du pain pour le déjeuner et le repas du soir et se permit même de prendre un bouquet de fleur pour égayer son modeste son salon. Une fois le zénith passé, Dahlia se pencha sur son livret de dépenses et de recettes, se disant qu'elle aimerait bien avoir quelques commandes pour ne pas avoir à toucher dans ses économies quand l'hiver viendra. Dahlia n'était point dépensière. Elle vivait seule et avait donc peu de dépenses à faire. Elle n'a jamais vraiment été initiée au domaine de l'économie et tout ce qui touchait à l'argent mais la jeune femme avait suffisamment observé son frère et son père pour utiliser les connaissances dont elle avait vraiment besoin.
Une fois ces détails réglés, elle se lança enfin dans son activité favorite : la peinture. Alors qu'elle s'apprêtait à prendre place devant une toile qu'elle avait déjà commencé, son regard se perdit par de là la fenêtre. Elle reposa finalement ses pinceaux, et commença à faire des allers retours pour s'installer à l'extérieur, sur une petite plaine qui lui permettait d'avoir une vue en hauteur du village. Lorsqu'elle fut enfin installée, non sans être un peu essoufflée, elle admira quelques instants la vue avant de prendre enfin son pinceau et de commencer.
Dahlia venait d'entrer dans sa bulle et plus rien ne comptait plus pour elle.
Sam 13 Mar - 14:18
Ca faisait plusieurs jours, désormais, qu’Emilien avait quitté le seul domicile qu’il n’ait jamais eu. Plusieurs jours, aussi, qu’il errait plus qu’il ne voyageait. Si, dans les premiers temps, il avait trouvé palpitant de partir seul, sur les routes, de découvrir de nouveaux paysages, très rapidement, en réalité, il s’était rendu compte que des difficultés inattendues se dressaient devant lui. La première : savoir où aller. Bien sûr, Emilien n’avait pas d’obligations, il était tout à fait libre d’aller là où il voulait, peu importe l’endroit – ou presque – mais très rapidement il s’était rendu compte qu’aller n’importe où, sans vraiment savoir « où », justement, ça n’était pas une bonne idée. Il ne comptait désormais plus le nombre de fois où il avait dû faire volte-face parce qu’il s’était lamentablement perdu. Il ne comptait plus, non plus, le nombre de fois où son estomac s’était fait entendre, lui rappelant qu’il devait trouver de quoi manger avant de pouvoir aller plus loin. Mais progressivement, il s’y était fait. Il lui arrivait de croiser des personnes assez sympathiques pour partager leur repas avec lui, il lui arrivait aussi de réussir à attraper de quoi se nourrir.
Aujourd’hui, il avait renoncé à l’idée de suivre un chemin en particulier, le beau temps qui régnait n’impliquait visiblement pas qu’il doive se mettre à l’abri rapidement dans un futur proche, alors le louveteau profitait simplement de la promenade qu’il faisait. Tout le long du chemin, son regard passait des oiseaux qui s’enfuyaient à son approche, aux feuilles qui remuaient sous le souffle du vent, aux écureuils qui l’espionnaient du haut de leurs arbres. Toutes ces choses qu’Emilien connaissait, pour avoir grandit au milieu d’elles, mais qui ne cessaient de l’attirer et de l’émerveiller sans qu’il n’y puisse rien. Ses pas finirent par le mener hors de l’espèce de bois dans lequel il se trouvait jusqu’à présent et son attention fut attirée par tout autre chose que les espèces animales présentes. Il ne l’avait pas prévu, mais il se trouvait à proximité d’habitations. Cette constatation le laissa perplexe un moment, est-ce qu’il devait s’en approcher ou, au contraire, totalement l’éviter ? Les conseils de sa mère, avant son départ, ne cessaient de lui revenir en tête. Des conseils de prudence vis-à-vis des inconnus, vis-à-vis des endroits où il pourrait se rendre, des lieux qu’il pourrait visiter. Pourtant, ce fut la curiosité qui, une fois de plus, le guida et il s’approcha du village, répondant pas un regard intéressé aux regards méfiants des habitants vis-à-vis d’un inconnu. Inconnu, qui plus est, qui ressemblait plus à un vagabond qu’à un voyageur. Malgré tout, l’adolescent se demanda un instant s’il était ou non le bienvenu par ici, avant de décider d’un commun accord avec lui-même que non, il rejoignit alors la sortie du village, toujours sous le regard des quelques personnes présentes. Il ne lui restait plus qu’à continuer son petit voyage ailleurs, voir s’il serait mieux accueilli.
Ses pas, cette fois, le menèrent de l’intérieur du village aux alentours et, alors qu’il arrivait en haut d’une espèce de hauteur, son attention fut cette fois attirée par une forme humaine en train de faire… « un truc ». Les yeux de l’adolescent s’arrondir légèrement alors qu’il s’approchait de la jeune femme, jusqu’à s’arrêter juste derrière elle. Pas un seul instant il ne songea qu’il pouvait lui faire peur en arrivant comme ça par derrière, totalement obnubilé par ce qu’elle était en train de faire.
– Waa, c’est joli ce que vous faites !
Pour un peu, il tendrait le doigt pour toucher la toile, mais il se retint juste à temps et se recula d’un pas ou deux en rougissant.
– Désolé.
Aujourd’hui, il avait renoncé à l’idée de suivre un chemin en particulier, le beau temps qui régnait n’impliquait visiblement pas qu’il doive se mettre à l’abri rapidement dans un futur proche, alors le louveteau profitait simplement de la promenade qu’il faisait. Tout le long du chemin, son regard passait des oiseaux qui s’enfuyaient à son approche, aux feuilles qui remuaient sous le souffle du vent, aux écureuils qui l’espionnaient du haut de leurs arbres. Toutes ces choses qu’Emilien connaissait, pour avoir grandit au milieu d’elles, mais qui ne cessaient de l’attirer et de l’émerveiller sans qu’il n’y puisse rien. Ses pas finirent par le mener hors de l’espèce de bois dans lequel il se trouvait jusqu’à présent et son attention fut attirée par tout autre chose que les espèces animales présentes. Il ne l’avait pas prévu, mais il se trouvait à proximité d’habitations. Cette constatation le laissa perplexe un moment, est-ce qu’il devait s’en approcher ou, au contraire, totalement l’éviter ? Les conseils de sa mère, avant son départ, ne cessaient de lui revenir en tête. Des conseils de prudence vis-à-vis des inconnus, vis-à-vis des endroits où il pourrait se rendre, des lieux qu’il pourrait visiter. Pourtant, ce fut la curiosité qui, une fois de plus, le guida et il s’approcha du village, répondant pas un regard intéressé aux regards méfiants des habitants vis-à-vis d’un inconnu. Inconnu, qui plus est, qui ressemblait plus à un vagabond qu’à un voyageur. Malgré tout, l’adolescent se demanda un instant s’il était ou non le bienvenu par ici, avant de décider d’un commun accord avec lui-même que non, il rejoignit alors la sortie du village, toujours sous le regard des quelques personnes présentes. Il ne lui restait plus qu’à continuer son petit voyage ailleurs, voir s’il serait mieux accueilli.
Ses pas, cette fois, le menèrent de l’intérieur du village aux alentours et, alors qu’il arrivait en haut d’une espèce de hauteur, son attention fut cette fois attirée par une forme humaine en train de faire… « un truc ». Les yeux de l’adolescent s’arrondir légèrement alors qu’il s’approchait de la jeune femme, jusqu’à s’arrêter juste derrière elle. Pas un seul instant il ne songea qu’il pouvait lui faire peur en arrivant comme ça par derrière, totalement obnubilé par ce qu’elle était en train de faire.
– Waa, c’est joli ce que vous faites !
Pour un peu, il tendrait le doigt pour toucher la toile, mais il se retint juste à temps et se recula d’un pas ou deux en rougissant.
– Désolé.
Lun 15 Mar - 15:49
such peaceful day, blue sky above us
Dans sa petite bulle, peignant son monde du bout des doigts, du bout de son pinceaux teintés de plusieurs couleurs, Dahlia n'entendit pas les pas se rapprochant dans son dos. Elle ne nota la présence du jeune homme que lorsque sa main passa dans son champ de vision, tentant de toucher. Réalisant que quelqu'un était là, l'avait observé, sans même qu'elle ne s'en rende compte la fit soudainement lever avec tant de brusquerie qu'elle en reversa son petit tabouret, le chevalet bascula, sa palette lui échappa des mains et elle eut le réflexe d'agiter son pinceau, étalant du bleu clair sur sa joue, poussant un petit cri de surprise, vers l'inconnu avant de s'emmêler dans les jupes de sa robe et de se retrouver sur son séant.
Le cœur battant la chamade, il lui faut un petit moment pour se calmer, et surtout voir que l'inconnu était un jeune garçon. Très jeune garçon. Doux jésus, il ne devait même pas avoir 16 ans avec ses grands yeux innocents et ses joues encore un peu rondes. Qu'il ait été attiré par ce qu'elle faisait n'avait donc rien d'étonnant. Les enfants du village en faisaient tout autant, lorsqu'elle lui arrivait de descendre pour peindre une scène de vie lorsque l'envie lui prenait. Mais lui, elle ne l'avait jamais vu. Et puis, à en juger à sa tenue, aux affaires qu'il portait, il… voyageait? Seul? Quel courage… A son âge, Dahlia était encore dans le doux cocon familial.
-Euh… hm… je…
Superbe première impression donc ! Dahlia se racla la gorge pour essayer de se redonner contenance et arrangea l'une de ses longues mèches blondes. Elle remarqua enfin la peinture bleue qu'elle avait étalé sur la joue du jeune.
-Oh non! Je suis vraiment désolée ! Je ne voulais pas… mais tu m'as tellement surprise !
Elle se releva finalement, épousseta sa robe et récupéra un petit torchon pour essuyer la peinture, comme une mère le ferait avec un enfant. D'habitude si timide, Dahlia ressentait cependant un fort sentiment d'envie de protection envers ce jeune homme. Voyant qu'il restait encore quelques résidus, la demoiselle soupira et s'éloigna.
-Tu peux venir te débarbouiller avec de l'eau chez moi. Ma maison est juste là.
Elle lui indiqua la petite maisonnée plus bas et ses yeux émeraudes s'arrêtèrent également sur le fiasco qu'elle venait de créer. Elle trouva un peu de terre et des traces d'herbes sur sa toile. Elle soupira et se pencha pour ramasser ses affaires, n'oubliant pas le brun.
-C'est la première fois que je te vois. Tu es en voyage avec tes parents?
Elle ne voyait aucun adulte dans le coin. Peut-être se promenait-il avant de retourner à l'auberge où ils s'étaient arrêté pour la nuit.
Le cœur battant la chamade, il lui faut un petit moment pour se calmer, et surtout voir que l'inconnu était un jeune garçon. Très jeune garçon. Doux jésus, il ne devait même pas avoir 16 ans avec ses grands yeux innocents et ses joues encore un peu rondes. Qu'il ait été attiré par ce qu'elle faisait n'avait donc rien d'étonnant. Les enfants du village en faisaient tout autant, lorsqu'elle lui arrivait de descendre pour peindre une scène de vie lorsque l'envie lui prenait. Mais lui, elle ne l'avait jamais vu. Et puis, à en juger à sa tenue, aux affaires qu'il portait, il… voyageait? Seul? Quel courage… A son âge, Dahlia était encore dans le doux cocon familial.
-Euh… hm… je…
Superbe première impression donc ! Dahlia se racla la gorge pour essayer de se redonner contenance et arrangea l'une de ses longues mèches blondes. Elle remarqua enfin la peinture bleue qu'elle avait étalé sur la joue du jeune.
-Oh non! Je suis vraiment désolée ! Je ne voulais pas… mais tu m'as tellement surprise !
Elle se releva finalement, épousseta sa robe et récupéra un petit torchon pour essuyer la peinture, comme une mère le ferait avec un enfant. D'habitude si timide, Dahlia ressentait cependant un fort sentiment d'envie de protection envers ce jeune homme. Voyant qu'il restait encore quelques résidus, la demoiselle soupira et s'éloigna.
-Tu peux venir te débarbouiller avec de l'eau chez moi. Ma maison est juste là.
Elle lui indiqua la petite maisonnée plus bas et ses yeux émeraudes s'arrêtèrent également sur le fiasco qu'elle venait de créer. Elle trouva un peu de terre et des traces d'herbes sur sa toile. Elle soupira et se pencha pour ramasser ses affaires, n'oubliant pas le brun.
-C'est la première fois que je te vois. Tu es en voyage avec tes parents?
Elle ne voyait aucun adulte dans le coin. Peut-être se promenait-il avant de retourner à l'auberge où ils s'étaient arrêté pour la nuit.
Dim 21 Mar - 23:08
Emilien se rend compte qu’il est trop près, trop proche. La réaction de la peintre est plus que suffisante pour le lui indiquer, alors il recule d’un pas ou deux, une expression gênée passant sur son visage en même temps qu’il se frotte légèrement la tête en ébouriffant ses cheveux.
– Pardon, je voulais pas vous faire peur. Je voulais juste regarder votre dessin de près.
C’était l’évidence même pour l’adolescent et il ne s’était pas attendu du tout à ce que la jeune femme finisse les fesses par terre. Machinalement il se frotte la joue, celle que le pinceau a effleuré, ce faisant il étale la peinture qui s’y trouve, sans en avoir conscience. S’il tend la main vers l’artiste pour lui proposer son aide, son regard en revanche reste fixé sur le tableau, sur les touches de couleurs, puis passe sur le paysage qui s’étend sous ses yeux. Il n’a pas de mal à voir qu’il s’agit de la même chose, mais aussi loin qu’il fasse remonter ses souvenirs, il n’a jamais vu ce genre de choses. Dans la maison de sa mère il n’y en a pas en tout cas.
C’est à son tour de sursauter lorsqu’elle vient nettoyer sa joue et, dans un réflexe totalement animal qu’il ne maitrise pas encore comme il faut, il fait un pas en arrière pour se soustraire à ce contact, avant de se reprendre se laisser faire. Un sourire légèrement amusé s’affiche sur son visage, même si son cœur bat encore un peu trop vite.
– Vous agissez comme ma mère quand je me salis, c’est amusant.
Il n’a pas conscience qu’il peut, peut-être, vexer la jeune femme en sous entendant qu’elle est assez âgée pour être sa mère, ou du moins qu’elle se comporte comme telle. En réalité, Emilien ne trouve pas sa sollicitude désagréable, au contraire même, pour un peu l’adolescent s’assirait par terre pour se laisser chouchouter. Ce qui le retient, c’est la mise en garde de sa mère, au moment de son départ, son regard inquiet lorsqu’elle lui disait de ne pas faire conscience aux personnes qu’il ne connaissait pas. Il ne connait pas la jeune femme en face de lui, alors, durant quelques secondes, il hésite sur la marche à suivre. Il hésite à accepter la proposition qui lui est faite.
– Quand je suis parti, maman m’a dit qu’il fallait que je fasse attention avec les gens que je ne connais pas. Mais, je veux bien oui. Je vais vous aider à tout ramasser.
C’est l’innocence qui transparait dans les paroles de l’adolescent, mais c’est avec entrain et bonne humeur qu’il aide la jeune femme à ramasser ce qui a fini au sol, en partie par sa faute à lui.
– Non, je suis tout seul, je voyage. Je m’appelle Emilien, et vous ?
Le regard sombre de l’adolescent se pose sur l’artiste, la curiosité parfaitement visible dans ses yeux.
– Pardon, je voulais pas vous faire peur. Je voulais juste regarder votre dessin de près.
C’était l’évidence même pour l’adolescent et il ne s’était pas attendu du tout à ce que la jeune femme finisse les fesses par terre. Machinalement il se frotte la joue, celle que le pinceau a effleuré, ce faisant il étale la peinture qui s’y trouve, sans en avoir conscience. S’il tend la main vers l’artiste pour lui proposer son aide, son regard en revanche reste fixé sur le tableau, sur les touches de couleurs, puis passe sur le paysage qui s’étend sous ses yeux. Il n’a pas de mal à voir qu’il s’agit de la même chose, mais aussi loin qu’il fasse remonter ses souvenirs, il n’a jamais vu ce genre de choses. Dans la maison de sa mère il n’y en a pas en tout cas.
C’est à son tour de sursauter lorsqu’elle vient nettoyer sa joue et, dans un réflexe totalement animal qu’il ne maitrise pas encore comme il faut, il fait un pas en arrière pour se soustraire à ce contact, avant de se reprendre se laisser faire. Un sourire légèrement amusé s’affiche sur son visage, même si son cœur bat encore un peu trop vite.
– Vous agissez comme ma mère quand je me salis, c’est amusant.
Il n’a pas conscience qu’il peut, peut-être, vexer la jeune femme en sous entendant qu’elle est assez âgée pour être sa mère, ou du moins qu’elle se comporte comme telle. En réalité, Emilien ne trouve pas sa sollicitude désagréable, au contraire même, pour un peu l’adolescent s’assirait par terre pour se laisser chouchouter. Ce qui le retient, c’est la mise en garde de sa mère, au moment de son départ, son regard inquiet lorsqu’elle lui disait de ne pas faire conscience aux personnes qu’il ne connaissait pas. Il ne connait pas la jeune femme en face de lui, alors, durant quelques secondes, il hésite sur la marche à suivre. Il hésite à accepter la proposition qui lui est faite.
– Quand je suis parti, maman m’a dit qu’il fallait que je fasse attention avec les gens que je ne connais pas. Mais, je veux bien oui. Je vais vous aider à tout ramasser.
C’est l’innocence qui transparait dans les paroles de l’adolescent, mais c’est avec entrain et bonne humeur qu’il aide la jeune femme à ramasser ce qui a fini au sol, en partie par sa faute à lui.
– Non, je suis tout seul, je voyage. Je m’appelle Emilien, et vous ?
Le regard sombre de l’adolescent se pose sur l’artiste, la curiosité parfaitement visible dans ses yeux.
Jeu 25 Mar - 23:53
such peaceful day, blue sky above us
A nouveau sur ses deux jambes, Dahlia épousseta donc sa robe, ramassa ses affaires et faillit les faire tomber en l'entendant lui dire qu'elle agissait comme sa maman. Il était donc vraiment jeune. Possiblement plus jeune, bien plus jeune qu'elle. Puis, alors qu'elle s'apprêtait à prendre le petit chemin pour retourner à sa maison, elle crut encore une fois qu'elle allait faire tomber ses pinceaux. Je voyage seul… Il avait vraiment quitté sa famille? Mais quel âge avait-il donc? Quel parent laissait ses enfants partir en cavale aussi jeune? Dahlia s'inquiétait peut-être pour rien, que ce jeune homme savait parfaitement se débrouiller et même se défendre. La jeune louve pensait ainsi parce qu'elle avait dorloté et choyé depuis toujours. Quitter sa famille, son foyer, aurait été impensable pour elle, à l'époque. Aujourd'hui, elle s'en sortait bien mais ce fut au prix de gros efforts.
-Je m'appelle Dahlia. Et… tu voyages vraiment tout seul? Vraiment tout seul?
Peut-être qu'il la trouverait un peu trop insistante dans ces questions mais c'était plus fort qu'elle, elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour ce garçon à l'air ingénu et innocent. Tandis qu'elle l'écoutait parler, elle l'invita donc à le suivre jusque dans sa maisonnée et lui indiqua de poser ses affaires dans un coin de la pièce principale qui servait de salle à manger et de salon pour accueillir les rares invités qu'elle avait. Elle y prenait d'ailleurs un soin particulier à entretenir ce lieu tous les jours, et changeait régulièrement les fleurs pour la décoration. Aux murs y trônaient bien évidemment quelques unes de ses œuvres, la plupart des représentations de sa ville natale. La lycan l'invita à la suivre dans une autre pièce, la cuisine où elle lui apporta un petit baquet en métal remplit d'eau et lui tendit un chiffon.
-Dis-moi, Emilien, tu as quel âge pour voyager seul…?
Cette question la taraudait depuis qu'il lui avait dit qu'il était parti de chez lui et que sa mère lui avait fait bien comprendre de faire attention aux gens qu'il ne connaissait pas. S'il suivait cette logique, il n'aurait même pas du la suivre jusqu'ici. Mais bon, il avait été chanceux que Dahlia ne soit pas une personne malintentionnée. Et visiblement, il lui arrivait d'oublier les recommandations de sa génétrice. La jeune femme espérait que ce n'était pas très souvent pour son propre bien.
Et elle tomba des nus quand elle eut sa réponse.
-14 ans?! Mais tu es si jeune ! Tu as un endroit où dormir, ce soir ? Tu as suffisamment d'argent sur toi, au moins? Tu peux loger ici pour la nuit, si tu veux, j'ai une chambre de libre, ça te fera économiser un peu. Un couvert en plus ne me dérange pas.
Un étrange instinct maternel s'était éveillé en elle à l'entente de son âge. Habitué à être gâtée par son frère aîné, Dahlia n'avait pas idée à quel point toutes ces attentions pouvait paraître étouffante pour un jeune homme comme lui rêvant de liberté.
-Je m'appelle Dahlia. Et… tu voyages vraiment tout seul? Vraiment tout seul?
Peut-être qu'il la trouverait un peu trop insistante dans ces questions mais c'était plus fort qu'elle, elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour ce garçon à l'air ingénu et innocent. Tandis qu'elle l'écoutait parler, elle l'invita donc à le suivre jusque dans sa maisonnée et lui indiqua de poser ses affaires dans un coin de la pièce principale qui servait de salle à manger et de salon pour accueillir les rares invités qu'elle avait. Elle y prenait d'ailleurs un soin particulier à entretenir ce lieu tous les jours, et changeait régulièrement les fleurs pour la décoration. Aux murs y trônaient bien évidemment quelques unes de ses œuvres, la plupart des représentations de sa ville natale. La lycan l'invita à la suivre dans une autre pièce, la cuisine où elle lui apporta un petit baquet en métal remplit d'eau et lui tendit un chiffon.
-Dis-moi, Emilien, tu as quel âge pour voyager seul…?
Cette question la taraudait depuis qu'il lui avait dit qu'il était parti de chez lui et que sa mère lui avait fait bien comprendre de faire attention aux gens qu'il ne connaissait pas. S'il suivait cette logique, il n'aurait même pas du la suivre jusqu'ici. Mais bon, il avait été chanceux que Dahlia ne soit pas une personne malintentionnée. Et visiblement, il lui arrivait d'oublier les recommandations de sa génétrice. La jeune femme espérait que ce n'était pas très souvent pour son propre bien.
Et elle tomba des nus quand elle eut sa réponse.
-14 ans?! Mais tu es si jeune ! Tu as un endroit où dormir, ce soir ? Tu as suffisamment d'argent sur toi, au moins? Tu peux loger ici pour la nuit, si tu veux, j'ai une chambre de libre, ça te fera économiser un peu. Un couvert en plus ne me dérange pas.
Un étrange instinct maternel s'était éveillé en elle à l'entente de son âge. Habitué à être gâtée par son frère aîné, Dahlia n'avait pas idée à quel point toutes ces attentions pouvait paraître étouffante pour un jeune homme comme lui rêvant de liberté.
Mar 6 Avr - 22:36
L’insistance de la jeune femme tira un sourire amusé à l’adolescent, sourire amusé qui se transforma rapidement en un sourire tout ce qu’il y a de plus franc.
– Oui madame, je voyage tout seul, vraiment tout seul. Au début maman était avec moi, mais je suis assez grand pour me débrouiller et je fais attention, donc elle est rentrée à la maison.
Emilien n’a pas conscience que ce qu’il vient de dire peut sembler extraordinaire pour certaines personnes. Pas conscience non plus que, s’il avait dit au village qu’il était seul, probablement que des portes se seraient ouvertes devant lui pour lui offrir un abri pour la nuit, s’il l’avait demandé. Certes, il avait dû insister pour que sa mère accepte de le laisser partir seul à l’aventure, mais il se pensait réellement assez grand pour le faire, assez grand et assez sage aussi. Mais en réalité cette deuxième constatation se trouvait déjà compromise puisqu’il était en train de suivre une parfaite inconnue – aussi sympathique semblait-elle – à l’intérieur de son domicile. Il était pourtant bien placé pour savoir que les gens pouvaient ne pas être ce qu’ils semblaient.
A peine eut-il passé le pas de la porte qu’il oublia tout ce que sa mère avait pu lui conseiller, mais aussi la présence de la jeune femme à ses côtés. Tant pis pour le manque de politesse flagrant dont il faisait actuellement preuve. Tout autour de lui attirait son regard, la maison en elle-même, bien entendu, mais surtout les petits tableaux qui ornaient les murs. Emilien s’approcha de l’un d’entre eux pour le regarder de près, tout en prenant bien garde cette fois de ne pas essayer de le toucher par inadvertance. Ou pas par inadvertance d’ailleurs. Il garda ses mains dans son dos durant tout le temps où il examina le tableau. Un léger sursaut lui échappa lorsque la jeune femme reprit la parole pour attirer son attention et il se tourna vers elle, légèrement confus.
– Pardon. J’admirais le tableau, lui aussi c’est vous qui l’avez peint ?
La curiosité de l’adolescent était visible sur son visage, alors qu’il la suivait enfin en direction de ce qui semblait être la cuisine. Il ne se fit pas prier pour se nettoyer avec le chiffon, s’appliquant à frotter jusqu’à ce que la trace de peinture ait disparu de son visage, laissant place à du rouge là où elle se trouvait quelques instants plus tôt. La question le prit un peu au dépourvu et, durant les premières secondes, Emilien se contenta de fixer Dahlia, l’air un peu pensif. En réalité, il était tout simplement en train de compter. Lorsqu’il finit de compter et offrit sa réponse à Dahlia, il ne s’attendait clairement pas à une réaction comme celle qu’elle eut et ses yeux s’arrondir progressivement, jusqu’à ce qu’il gonfle les joues.
– Je suis pas si petit que ça ! Je suis un grand garçon, je sais me débrouiller.
Emilien n’a, actuellement, absolument pas conscience que sa posture va à l’encontre totale de ses paroles. Que cet air boudeur totalement enfantin qui orne son visage ne peut que conforter la jeune femme dans l’idée qu’elle a, peut-être, de lui. Il lui faut un instant pour se reprendre, un instant et un bruit léger s’échappant de son estomac, qui fit monter le rouge jusqu’à ses joues. L’air boudeur céda le pas à des rougeurs et Emilien détourna le regard.
– Je pensais essayer de trouver un endroit où loger au village. Et puis sinon, je suis sûr que je peux trouver une place dans la forêt et chasser quelque chose.
L’adolescent se mordit la lèvre et après un instant reposa les yeux vers la jeune femme.
– Mais je vous remercie pour votre proposition.
Proposition qu’il avait, mine de rien, bien envie d’accepter. Dahlia n’aurait pas besoin d’insister énormément pour qu’il le fasse.
– Oui madame, je voyage tout seul, vraiment tout seul. Au début maman était avec moi, mais je suis assez grand pour me débrouiller et je fais attention, donc elle est rentrée à la maison.
Emilien n’a pas conscience que ce qu’il vient de dire peut sembler extraordinaire pour certaines personnes. Pas conscience non plus que, s’il avait dit au village qu’il était seul, probablement que des portes se seraient ouvertes devant lui pour lui offrir un abri pour la nuit, s’il l’avait demandé. Certes, il avait dû insister pour que sa mère accepte de le laisser partir seul à l’aventure, mais il se pensait réellement assez grand pour le faire, assez grand et assez sage aussi. Mais en réalité cette deuxième constatation se trouvait déjà compromise puisqu’il était en train de suivre une parfaite inconnue – aussi sympathique semblait-elle – à l’intérieur de son domicile. Il était pourtant bien placé pour savoir que les gens pouvaient ne pas être ce qu’ils semblaient.
A peine eut-il passé le pas de la porte qu’il oublia tout ce que sa mère avait pu lui conseiller, mais aussi la présence de la jeune femme à ses côtés. Tant pis pour le manque de politesse flagrant dont il faisait actuellement preuve. Tout autour de lui attirait son regard, la maison en elle-même, bien entendu, mais surtout les petits tableaux qui ornaient les murs. Emilien s’approcha de l’un d’entre eux pour le regarder de près, tout en prenant bien garde cette fois de ne pas essayer de le toucher par inadvertance. Ou pas par inadvertance d’ailleurs. Il garda ses mains dans son dos durant tout le temps où il examina le tableau. Un léger sursaut lui échappa lorsque la jeune femme reprit la parole pour attirer son attention et il se tourna vers elle, légèrement confus.
– Pardon. J’admirais le tableau, lui aussi c’est vous qui l’avez peint ?
La curiosité de l’adolescent était visible sur son visage, alors qu’il la suivait enfin en direction de ce qui semblait être la cuisine. Il ne se fit pas prier pour se nettoyer avec le chiffon, s’appliquant à frotter jusqu’à ce que la trace de peinture ait disparu de son visage, laissant place à du rouge là où elle se trouvait quelques instants plus tôt. La question le prit un peu au dépourvu et, durant les premières secondes, Emilien se contenta de fixer Dahlia, l’air un peu pensif. En réalité, il était tout simplement en train de compter. Lorsqu’il finit de compter et offrit sa réponse à Dahlia, il ne s’attendait clairement pas à une réaction comme celle qu’elle eut et ses yeux s’arrondir progressivement, jusqu’à ce qu’il gonfle les joues.
– Je suis pas si petit que ça ! Je suis un grand garçon, je sais me débrouiller.
Emilien n’a, actuellement, absolument pas conscience que sa posture va à l’encontre totale de ses paroles. Que cet air boudeur totalement enfantin qui orne son visage ne peut que conforter la jeune femme dans l’idée qu’elle a, peut-être, de lui. Il lui faut un instant pour se reprendre, un instant et un bruit léger s’échappant de son estomac, qui fit monter le rouge jusqu’à ses joues. L’air boudeur céda le pas à des rougeurs et Emilien détourna le regard.
– Je pensais essayer de trouver un endroit où loger au village. Et puis sinon, je suis sûr que je peux trouver une place dans la forêt et chasser quelque chose.
L’adolescent se mordit la lèvre et après un instant reposa les yeux vers la jeune femme.
– Mais je vous remercie pour votre proposition.
Proposition qu’il avait, mine de rien, bien envie d’accepter. Dahlia n’aurait pas besoin d’insister énormément pour qu’il le fasse.
Jeu 8 Avr - 1:12
such peaceful day, blue sky above us
Après avoir satisfait la curiosité d'Emilien en lui répondant que c'était bien elle qui avait peint les tableaux présents en question, ils s'étaient dirigés vers la cuisine où le jeune homme put enfin se débarbouiller et répondre enfin à toutes les interrogations de Dahlia. 14 ans… 14 ans ! Si jeune ! Que faisait-elle à 14 ans? Elle ne vagabondait pas, ni ne voyageait seule sur les routes, pour sûr ! À 14 ans, elle avait le nez plongé dans des livres, des couleurs pleins les doigts de ses peintures, les pieds trempés dans l'eau salée les dimanches après-midi avec sa famille. À 14 ans, elle n'avait nullement besoin de songer à comment gagner sa vie, elle logerait, où elle pourrait dormir sans avoir trop froid. À 14 ans, Dahlia était une jeune fille insouciante, choyée et aimée de ses parents et de son frère. À 14 ans…
Oui, à 14 ans, la vie était bien plus simple que lorsqu'on en avait 70 de plus.
Et en voyant la réaction d'Emilien face à sa remarque, elle se demanda si elle avait eu la même bouille adorable lorsqu'elle était vexée. Ses parents avaient-ils fait face à cela? Mais elle n'avait pas souvenir d'avoir été une enfant capricieuse, non plus. En tout cas, sa réaction, l'expression de son visage criait bien tout le contraire de ce qu'il assurait être. Sans compter ce bruit d'estomac typique de quelqu'un qui avait faim. Dahlia ne peut alors retenir le rire léger qui franchit ses lèvres mais qui s'estompa bien vite lorsqu'il parla de s'installer en forêt. En forêt !
-Hm… J'insiste ! Tu peux rester ici pour la nuit ! Et puis, la forêt n'est pas très sûre, en ce moment. On dit que des loups y roderaient…
Un petit mensonge qui cachait une part de vérité puisqu'elle était l'un de ses loups. D'ailleurs, si elle avait bien noté scrupuleusement les jours, ce soir était la pleine Lune et donc un soir où elle allait devoir sortir sous sa forme lupine. Et franchement, elle n'avait pas envie de croiser ce pauvre garçon. Qui sait ce que la louve en elle pourrait lui faire? Elle commençait tout juste à la maîtriser. En tout cas, elle ne s'était pas manifesté en sa présence. C'était un bon signe, non?
-La nuit tombe bientôt d'ailleurs… Pourquoi ne m'aiderais-tu pas à faire rentrer mes chèvres? J'en ai deux qui sont en pâturages.
Surtout pour cette nuit, hors de question de les laisser dehors et d'en retrouver une victime de ses crocs, elle allait fermer l'établi bien soigneusement.
Oui, à 14 ans, la vie était bien plus simple que lorsqu'on en avait 70 de plus.
Et en voyant la réaction d'Emilien face à sa remarque, elle se demanda si elle avait eu la même bouille adorable lorsqu'elle était vexée. Ses parents avaient-ils fait face à cela? Mais elle n'avait pas souvenir d'avoir été une enfant capricieuse, non plus. En tout cas, sa réaction, l'expression de son visage criait bien tout le contraire de ce qu'il assurait être. Sans compter ce bruit d'estomac typique de quelqu'un qui avait faim. Dahlia ne peut alors retenir le rire léger qui franchit ses lèvres mais qui s'estompa bien vite lorsqu'il parla de s'installer en forêt. En forêt !
-Hm… J'insiste ! Tu peux rester ici pour la nuit ! Et puis, la forêt n'est pas très sûre, en ce moment. On dit que des loups y roderaient…
Un petit mensonge qui cachait une part de vérité puisqu'elle était l'un de ses loups. D'ailleurs, si elle avait bien noté scrupuleusement les jours, ce soir était la pleine Lune et donc un soir où elle allait devoir sortir sous sa forme lupine. Et franchement, elle n'avait pas envie de croiser ce pauvre garçon. Qui sait ce que la louve en elle pourrait lui faire? Elle commençait tout juste à la maîtriser. En tout cas, elle ne s'était pas manifesté en sa présence. C'était un bon signe, non?
-La nuit tombe bientôt d'ailleurs… Pourquoi ne m'aiderais-tu pas à faire rentrer mes chèvres? J'en ai deux qui sont en pâturages.
Surtout pour cette nuit, hors de question de les laisser dehors et d'en retrouver une victime de ses crocs, elle allait fermer l'établi bien soigneusement.
Ven 16 Avr - 0:05
Emilien se sent réellement bête lorsque son ventre le trahit. Il a beau tenter de faire le grand, il n’en reste pas moins un adolescent actuellement livré à lui-même. Bien sûr, il l’a choisi, c’est lui qui a insisté pour que sa mère accepte de le laisser partir, il a eu du mal d’ailleurs, mais qui a fini par le laisser partir à la poursuite de son but. Et puis, là il a plein de raisons d’accepter la proposition : il a faim, il fait encore froid la nuit, elle n’a pas l’air méchante… Emilien se balance d’un pied sur l’autre, hésitant et durant un instant il quitte la jeune femme du regard pour s’absorber dans la contemplation du mur en face de lui. En réalité, il cherche la réponse à lui apporter. L’excuse qui lui permettrait de reprendre sa route. Mais il n’a rien de véritablement logique qui lui vienne en tête, hormis un bête « je suis capable de me débrouiller tout seul » alors, à la place il penche un peu la tête en même temps qu’il la regarde à nouveau.
– S’il y a des loups alors, je ferais peut-être mieux de rester ici. Je risquerais de me faire manger.
Machinalement, Emilien se tapota les lèvres de l’index alors qu’il gardait les yeux rivés sur Dahlia. En réalité, il ne craint pas réellement les loups, en revanche sa remarque lui permet de se demander à quelle date ils sont. Même après 14 ans, Emilien a toujours un peu de mal à anticiper ses transformations et il sait qu’à un moment ou un autre, cela lui portera préjudice, il n’a absolument aucun doute là-dessus. Machinalement, l’adolescent tourna la tête vers l’extérieur, dans un geste qui aurait pu laisser croire qu’il pensait apercevoir l’un des loups mentionnés par la jeune femme, mais qui en réalité était une tentative d’apercevoir la lune. Il avait accepté, il était trop tard pour faire marche arrière, mais à présent il songeait que ça n’était peut être pas une si bonne idée que ça de rester ici.
S’il trouvait une bonne raison, il pourrait changer d’avis. Malheureusement, trouver des idées dans l’urgence n’était pas son fort et puis, elle avait raison, le soleil commençait déjà décliner. La mention des chèvres lui fit tourner à nouveau la tête vers elle, et il acquiesça avec un enthousiasme non feint.
– Ma mère aussi a des chèvres ! J’aime bien, je veux bien vous aider à les rentrer ! En plus, si vraiment il y a des loups, elles risquent de se faire manger, ça serait dommage.
Oui, il aimait bien les chèvres, il aimait bien le lait qu’elles produisaient et le fromage qu’on pouvait en tirer mais, aussi, malheureusement, il aimait bien le gout qu’elles avaient pour en avoir croqué plusieurs, au grand désespoir de sa mère, lorsqu’il se transformait et échappait à sa surveillance. Il ne voulait pas qu’une situation de ce genre se reproduise ici, alors qu’il était en présence de quelqu’un qu’il ne connaissait pas. D’ailleurs, il allait falloir qu’il anticipe le moment où il se transformerait, pour éviter de tomber sur la jeune femme et que celle-ci donne l’alerte à son sujet… ou qu’il ne risque de lui faire du mal.
– S’il y a des loups alors, je ferais peut-être mieux de rester ici. Je risquerais de me faire manger.
Machinalement, Emilien se tapota les lèvres de l’index alors qu’il gardait les yeux rivés sur Dahlia. En réalité, il ne craint pas réellement les loups, en revanche sa remarque lui permet de se demander à quelle date ils sont. Même après 14 ans, Emilien a toujours un peu de mal à anticiper ses transformations et il sait qu’à un moment ou un autre, cela lui portera préjudice, il n’a absolument aucun doute là-dessus. Machinalement, l’adolescent tourna la tête vers l’extérieur, dans un geste qui aurait pu laisser croire qu’il pensait apercevoir l’un des loups mentionnés par la jeune femme, mais qui en réalité était une tentative d’apercevoir la lune. Il avait accepté, il était trop tard pour faire marche arrière, mais à présent il songeait que ça n’était peut être pas une si bonne idée que ça de rester ici.
S’il trouvait une bonne raison, il pourrait changer d’avis. Malheureusement, trouver des idées dans l’urgence n’était pas son fort et puis, elle avait raison, le soleil commençait déjà décliner. La mention des chèvres lui fit tourner à nouveau la tête vers elle, et il acquiesça avec un enthousiasme non feint.
– Ma mère aussi a des chèvres ! J’aime bien, je veux bien vous aider à les rentrer ! En plus, si vraiment il y a des loups, elles risquent de se faire manger, ça serait dommage.
Oui, il aimait bien les chèvres, il aimait bien le lait qu’elles produisaient et le fromage qu’on pouvait en tirer mais, aussi, malheureusement, il aimait bien le gout qu’elles avaient pour en avoir croqué plusieurs, au grand désespoir de sa mère, lorsqu’il se transformait et échappait à sa surveillance. Il ne voulait pas qu’une situation de ce genre se reproduise ici, alors qu’il était en présence de quelqu’un qu’il ne connaissait pas. D’ailleurs, il allait falloir qu’il anticipe le moment où il se transformerait, pour éviter de tomber sur la jeune femme et que celle-ci donne l’alerte à son sujet… ou qu’il ne risque de lui faire du mal.
Dim 18 Avr - 18:31
such peaceful day, blue sky above us
Dahlia fut soulagée de voir qu’Emilien accepte de rester chez elle pour la nuit. Elle le savait au moins en sécurité pour ce soir-là. Il avait l’air si jeune et innocent, elle n’avait pas envie qu’il soit victime de ses moments d’égarements lorsqu’elle était louve, même si elle commençait petit à petit à avoir une bonne maîtrise désormais. Elle regrettait un peu de ne pas avoir pu participer d’avantage à la chasse auquel participait son père et son frère. Elle ne pouvait pas réellement en vouloir à ses parents de l’avoir dorloter toute sa vie. Elle n’y voyait que de bonnes intentions et une preuve qu’ils l’aiment beaucoup. Mais elle regrettait surtout de ne pas avoir été plus curieuse à ce sujet. Elle y allait à tâtons, un peu à l’aveugle et s’en sortait plutôt bien jusqu’à présent mais elle savait qu’à un moment où à un autre, elle allait faire face à un mur. Et à ce moment-là, elle devrait demander de l’aide. Mais elle ne savait vers qui se tourner. Il y avait bien une famille française à qui elle pensait mais elle n’avait plus eu de nouvelles d’eux depuis des années maintenant. Qui sait s’ils étaient encore vivants…
-Oui, ce serait dommage. Surtout qu’elle donne du bon lait ! Et le fromage que je fais avec l’est tout autant. On y va ?
Désormais livrée à elle-même, Dahlia a dut apprendre à faire bien des choses. S’occuper d’une maisonnée, laver le linge, s’occuper d’un potager ou même d’animaux. Elle avait glané des conseils , des astuces ici et là auprès des habitants du village et s’en sortait admirablement bien. Mais pour combien de temps ? Cela faisait plusieurs années qu’elle vivait là et elle allait devoir déménager dans une autre région pour ne pas attirer de soupçon sur sa vieillesse ralentie.
Dahlia sortit donc à nouveau de sa maison et remonta la pente qu’ils avaient emprunté un peu plus tôt. Il ne leurs faut pas plus de cinq minutes pour apercevoir deux tâches blanches se détacher de la verdure. Une fois proches d’elles, Dahlia vint caresser la tête de l’une d’entre elles qui se prélassaient au soleil, l’autre broutait paisiblement non loin.
-Hm… ça fait longtemps que tu voyages seul ? Qu’est-ce qui t’as donné envie de partir à l’aventure tout seul ?
Elle était tout de même curieuse de voir un garçon si jeune arpenter les routes sans aucune peur. Partir à un si jeune âge montrait bien qu’ils n’avaient pas été élevés du tout de la même façon. Même si elle ne portait pas actuellement de belles robes comme elle en avait l’habitude en Italie, porter des vêtements plus sobres n’effaçaient pas entièrement son extraction. Si on restait en sa compagnie suffisamment longtemps, on décelait sans mal quel genre d’éducation elle avait reçue. Elle avait essayé d’effacer un peu tout ça pour se faire accepter plus facilement mais ce n’était pas toujours évident.
-Oui, ce serait dommage. Surtout qu’elle donne du bon lait ! Et le fromage que je fais avec l’est tout autant. On y va ?
Désormais livrée à elle-même, Dahlia a dut apprendre à faire bien des choses. S’occuper d’une maisonnée, laver le linge, s’occuper d’un potager ou même d’animaux. Elle avait glané des conseils , des astuces ici et là auprès des habitants du village et s’en sortait admirablement bien. Mais pour combien de temps ? Cela faisait plusieurs années qu’elle vivait là et elle allait devoir déménager dans une autre région pour ne pas attirer de soupçon sur sa vieillesse ralentie.
Dahlia sortit donc à nouveau de sa maison et remonta la pente qu’ils avaient emprunté un peu plus tôt. Il ne leurs faut pas plus de cinq minutes pour apercevoir deux tâches blanches se détacher de la verdure. Une fois proches d’elles, Dahlia vint caresser la tête de l’une d’entre elles qui se prélassaient au soleil, l’autre broutait paisiblement non loin.
-Hm… ça fait longtemps que tu voyages seul ? Qu’est-ce qui t’as donné envie de partir à l’aventure tout seul ?
Elle était tout de même curieuse de voir un garçon si jeune arpenter les routes sans aucune peur. Partir à un si jeune âge montrait bien qu’ils n’avaient pas été élevés du tout de la même façon. Même si elle ne portait pas actuellement de belles robes comme elle en avait l’habitude en Italie, porter des vêtements plus sobres n’effaçaient pas entièrement son extraction. Si on restait en sa compagnie suffisamment longtemps, on décelait sans mal quel genre d’éducation elle avait reçue. Elle avait essayé d’effacer un peu tout ça pour se faire accepter plus facilement mais ce n’était pas toujours évident.
Dim 25 Avr - 15:15
C’est un Emilien plutôt enthousiaste qui sortit de la petite maison, à la suite de sa propriétaire, pour aller à la chasse à la biquette. Ça faisait surgir en lui une multitude de souvenirs tous plus plaisants les uns que les autres, plaisants et qui le rendirent, l’espace d’un instant, un peu mélancolique. Mais il chassa bien vite ses pensées noires pour se concentrer sur ce qu’il était en train de faire en réalité.
– Vous faites du fromage aussi ?
Tout l’intérêt d’Emilien pouvait se sentir, s’entendre dans ces quelques mots. Tout l’intérêt amplifié par son estomac rebelle, il fallait bien l’avouer. Ça lui donnait une raison de plus pour prendre soin des chèvres en question et éviter qu’elles ne finissent malencontreusement dans son estomac lorsqu’il serait sous forme animale. L’adolescent croisa les bras alors qu’il regardait la jeune femme avec ses bêtes. La scène lui était familière et, de nouveau, il préféra chasser cette pensée et s’approcha à son tour de l’animal pour le caresser. Les questions le prirent un peu par surprise et il tourna la tête vers Dahlia, lui offrant un sourire au passage.
– Tout seul, ça ne fait pas si longtemps que ça en réalité. Ça doit faire… même pas un an… Emilien resta pensif un instant, réfléchissant au temps qui s’était réellement écoulé entre le moment de son départ et maintenant, avant qu’il ne hausse les épaules en reprenant la parole. Honnêtement, je ne saurais pas le dire en étant totalement sur de moi.
Le geste d’Emilien, sur le dos de la chèvre, était machinal, en même temps qu’il réfléchissait.
– Je suis pas tout le temps tout seul vous savez. En réalité. Ma mère fait souvent le chemin avec moi. C’est juste cette fois, elle a bien voulu que je parte tout seul. Il offrit un sourire à la jeune femme, tout en songeant que sa mère était bien capable, en réalité, d’être dissimulée quelque part, à surveiller qu’il ne lui arrive rien. Un jour, quand j’étais plus petit, j’ai vu un monsieur qui utilisait un oiseau pour chasser. J’avais jamais vu ça, c’était fascinant. Ça a déclenché un truc, je me suis dit que si j’allais ailleurs, je verrais d’autres choses extraordinaires.
Emilien ne songeait même pas à l’image qu’il devait projeter, avec son air candide et ses yeux brillants, à imaginer des choses qui, probablement, n’existaient même pas. Au bout de quelques secondes, il porta son attention sur les chèvres, puis sur leur propriétaire, avant de pencher la tête.
– Et vous ? Pourquoi vous faites plein de tableaux ? Vous en faites quoi après ? Elles ont des noms vos chèvres ?
Non, Emilien ne passait pas du tout du coq à l’âne, absolument pas.
– Vous faites du fromage aussi ?
Tout l’intérêt d’Emilien pouvait se sentir, s’entendre dans ces quelques mots. Tout l’intérêt amplifié par son estomac rebelle, il fallait bien l’avouer. Ça lui donnait une raison de plus pour prendre soin des chèvres en question et éviter qu’elles ne finissent malencontreusement dans son estomac lorsqu’il serait sous forme animale. L’adolescent croisa les bras alors qu’il regardait la jeune femme avec ses bêtes. La scène lui était familière et, de nouveau, il préféra chasser cette pensée et s’approcha à son tour de l’animal pour le caresser. Les questions le prirent un peu par surprise et il tourna la tête vers Dahlia, lui offrant un sourire au passage.
– Tout seul, ça ne fait pas si longtemps que ça en réalité. Ça doit faire… même pas un an… Emilien resta pensif un instant, réfléchissant au temps qui s’était réellement écoulé entre le moment de son départ et maintenant, avant qu’il ne hausse les épaules en reprenant la parole. Honnêtement, je ne saurais pas le dire en étant totalement sur de moi.
Le geste d’Emilien, sur le dos de la chèvre, était machinal, en même temps qu’il réfléchissait.
– Je suis pas tout le temps tout seul vous savez. En réalité. Ma mère fait souvent le chemin avec moi. C’est juste cette fois, elle a bien voulu que je parte tout seul. Il offrit un sourire à la jeune femme, tout en songeant que sa mère était bien capable, en réalité, d’être dissimulée quelque part, à surveiller qu’il ne lui arrive rien. Un jour, quand j’étais plus petit, j’ai vu un monsieur qui utilisait un oiseau pour chasser. J’avais jamais vu ça, c’était fascinant. Ça a déclenché un truc, je me suis dit que si j’allais ailleurs, je verrais d’autres choses extraordinaires.
Emilien ne songeait même pas à l’image qu’il devait projeter, avec son air candide et ses yeux brillants, à imaginer des choses qui, probablement, n’existaient même pas. Au bout de quelques secondes, il porta son attention sur les chèvres, puis sur leur propriétaire, avant de pencher la tête.
– Et vous ? Pourquoi vous faites plein de tableaux ? Vous en faites quoi après ? Elles ont des noms vos chèvres ?
Non, Emilien ne passait pas du tout du coq à l’âne, absolument pas.
Mer 28 Avr - 19:54
such peaceful day, blue sky above us
Un nouveau sourire fleurit sur les lèvres de Dahlia fasse à l’enthousiasme innocent d’Emilien. Ces questions, les expressions de son visage, totalement émerveillé par tout ce qui l’entourait… Elle y décelait bien là l’âme d’un enfant, d’un jeune garçon en quête d’aventure et d’histoires. Elle espérait de tout coeur qu’il ne lui arrive rien de fâcheux durant son voyage.
-J’essaie d’en faire. Je n’ai pas la maîtrise du fromager local mais je me débrouille.
Elle qui adorait également le fromage, vivre sans lui paraissait inenvisageable. Surtout que le fromage italien lui manquait terriblement. Pendant quelques instants, après qu’il eut raconté son récit du pourquoi il en était venu à voyager seul, elle imagina le jeune garçon parcourant les rues de Florence, les yeux brillants, ne sachant plus où regarder ni ou mettre de la tête. Elle s’avançait peut-être un peu trop mais elle était persuadée que l’Italie lui plairait beaucoup.
-Et bien, tu as beaucoup de courage pour voyager tout seul, sans ta mère, finit-elle par lâcher.
Dahlia savait que si elle aurait été envoyée en France sans sa génitrice, des années plus tôt, elle aurait été incapable de s’en sortir comme Emilien ou comme maintenant. Elle aurait été complètement perdue et, dieu seul sait que beaucoup aurait abusé de sa vulnérabilité à l’époque. Ah, elle espérait vraiment que personne n’abuserait de la candeur du jeune garçon.
Elle lâcha un petit rare face à l’avalanche de questions.
-Je peins des tableaux parce que j’aime ça. J’en fais depuis que je suis toute petite. Et pour le nom des chèvres. Voilà Peco… Et là bas c’est Parmi.
Respectivement Pecorino et Parmigiano, des noms de fromage italien. Mais ça, elle se garda bien de dire au jeune homme. Une petite brise fraîche fit s’aplatir l’herbe et lui arracha un léger frisson, lui rappelant qu’il était temps de rentrer aussi bien pour eux que pour les chèvres. Dahlia frappa fermement deux fois dans ses mains et les chèvres, bien que réticentes au début, s’exécutèrent finalement et trottinèrent jusqu’à la petite maisonnée et entrèrent sans faire d’histoire dans leur abri.
-Vu que tu as l’air d’avoir faim… Pourquoi ne pas commencer à préparer le souper ? J’espère que tu aimes le ragoût de légumes. Tu veux bien m’aider à le préparer ?
Puisque ce soir, elle allait forcément manger de la viande, il fallait manger équilibré. Elle se dirigea donc vers la cuisine et commença à choisir quelques légumes. Des pommes de terre, des carottes, des poireaux, des oignons…
-J’essaie d’en faire. Je n’ai pas la maîtrise du fromager local mais je me débrouille.
Elle qui adorait également le fromage, vivre sans lui paraissait inenvisageable. Surtout que le fromage italien lui manquait terriblement. Pendant quelques instants, après qu’il eut raconté son récit du pourquoi il en était venu à voyager seul, elle imagina le jeune garçon parcourant les rues de Florence, les yeux brillants, ne sachant plus où regarder ni ou mettre de la tête. Elle s’avançait peut-être un peu trop mais elle était persuadée que l’Italie lui plairait beaucoup.
-Et bien, tu as beaucoup de courage pour voyager tout seul, sans ta mère, finit-elle par lâcher.
Dahlia savait que si elle aurait été envoyée en France sans sa génitrice, des années plus tôt, elle aurait été incapable de s’en sortir comme Emilien ou comme maintenant. Elle aurait été complètement perdue et, dieu seul sait que beaucoup aurait abusé de sa vulnérabilité à l’époque. Ah, elle espérait vraiment que personne n’abuserait de la candeur du jeune garçon.
Elle lâcha un petit rare face à l’avalanche de questions.
-Je peins des tableaux parce que j’aime ça. J’en fais depuis que je suis toute petite. Et pour le nom des chèvres. Voilà Peco… Et là bas c’est Parmi.
Respectivement Pecorino et Parmigiano, des noms de fromage italien. Mais ça, elle se garda bien de dire au jeune homme. Une petite brise fraîche fit s’aplatir l’herbe et lui arracha un léger frisson, lui rappelant qu’il était temps de rentrer aussi bien pour eux que pour les chèvres. Dahlia frappa fermement deux fois dans ses mains et les chèvres, bien que réticentes au début, s’exécutèrent finalement et trottinèrent jusqu’à la petite maisonnée et entrèrent sans faire d’histoire dans leur abri.
-Vu que tu as l’air d’avoir faim… Pourquoi ne pas commencer à préparer le souper ? J’espère que tu aimes le ragoût de légumes. Tu veux bien m’aider à le préparer ?
Puisque ce soir, elle allait forcément manger de la viande, il fallait manger équilibré. Elle se dirigea donc vers la cuisine et commença à choisir quelques légumes. Des pommes de terre, des carottes, des poireaux, des oignons…
Sam 29 Mai - 22:53
Emilien boit littéralement les paroles de la jeune femme et un sourire enfantin s’affiche sur son visage alors qu’il continue de caresser la chèvre la plus proche de lui.
– Je suis sûr que ceux que vous faites sont bons aussi ! Il en était intimement persuadé, peut-être même que, s’il les goutait, il pourrait le prouver aux personnes qui, potentiellement, diraient le contraire. Mais pour ça, il faudrait qu’il demande à Dahlia si elle en avait actuellement de fait et ça…
Il releva la tête de la chèvre juste au moment où la jeune femme laissa échapper qu’il avait… beaucoup de courage ? Cette remarque le laissa perplexe et, durant un instant, il se contenta de la fixer en clignant des yeux, l’air un peu ahuri. Et puis, un sourire s’afficha lentement sur son visage, en même temps qu’il secouait la tête.
– Maman dit que je suis inconscient de faire ça, pas courageux. Qu’il y a plein de choses que je ne connais pas et dont je dois me méfier. Il haussa les épaules, d’un geste un peu fataliste, sans pour autant cesser de sourire. Mais moi, je crois que c’est important de faire ce qu’on a envie de faire.
Il n’avait pas la moindre difficulté pour se souvenir des nombreuses discussions qui avaient suivi le moment où il avait annoncé vouloir voyager seul. Les nombreux arguments qu’il avait dû déployer, les promesses, toutes aussi nombreuses, qu’il avait dû offrir à sa mère. Même maintenant, alors qu’il voyageait seul, il n’était pas sûr d’avoir réussi à la convaincre, en réalité. Ce fut le rire de Dahlia qui le ramena à l’instant présent et son sourire s’agrandit face aux réponses qu’elle lui apportait. Il lui emboita le pas, à elle et aux chèvres, sans se faire prier.
– Ils sont beaux vos dessins, vous avez raison de les faire !
Il enregistra soigneusement les prénoms des deux chèvres et, de façon totalement enfantine et stupide, il agita la main dans leur direction lorsqu’elles rentrèrent dans leur abri. Une habitude qu’il avait avec celles appartenant à sa mère et qu’il venait de calquer sans y penser. Lorsqu’il s’en rendit compte il sentit ses joues se mettre à le brûler et espéra que la jeune femme ne s’en était pas aperçu. Il jeta un coup d’œil dans sa direction, avant de trottiner à sa suite pour la rejoindre dans la petite maison. La question le prit un peu au dépourvu, mais il se reprit bien vite et il hocha la tête avec un enthousiasme non feint.
– Je serais ravi de vous aider oui ! Il la suivit jusqu’à la cuisine, heureux en réalité de ne pas être tout seul pour la soirée et plissa discrètement le nez en voyant les carottes. Je peux éplucher les carottes si vous voulez ?
Une façon comme une autre de se rendre utile et qui, en plus, lui permettrait peut-être de diminuer la taille de ces légumes du diable et limiter ainsi leur gout dans le ragout.
– Je suis sûr que ceux que vous faites sont bons aussi ! Il en était intimement persuadé, peut-être même que, s’il les goutait, il pourrait le prouver aux personnes qui, potentiellement, diraient le contraire. Mais pour ça, il faudrait qu’il demande à Dahlia si elle en avait actuellement de fait et ça…
Il releva la tête de la chèvre juste au moment où la jeune femme laissa échapper qu’il avait… beaucoup de courage ? Cette remarque le laissa perplexe et, durant un instant, il se contenta de la fixer en clignant des yeux, l’air un peu ahuri. Et puis, un sourire s’afficha lentement sur son visage, en même temps qu’il secouait la tête.
– Maman dit que je suis inconscient de faire ça, pas courageux. Qu’il y a plein de choses que je ne connais pas et dont je dois me méfier. Il haussa les épaules, d’un geste un peu fataliste, sans pour autant cesser de sourire. Mais moi, je crois que c’est important de faire ce qu’on a envie de faire.
Il n’avait pas la moindre difficulté pour se souvenir des nombreuses discussions qui avaient suivi le moment où il avait annoncé vouloir voyager seul. Les nombreux arguments qu’il avait dû déployer, les promesses, toutes aussi nombreuses, qu’il avait dû offrir à sa mère. Même maintenant, alors qu’il voyageait seul, il n’était pas sûr d’avoir réussi à la convaincre, en réalité. Ce fut le rire de Dahlia qui le ramena à l’instant présent et son sourire s’agrandit face aux réponses qu’elle lui apportait. Il lui emboita le pas, à elle et aux chèvres, sans se faire prier.
– Ils sont beaux vos dessins, vous avez raison de les faire !
Il enregistra soigneusement les prénoms des deux chèvres et, de façon totalement enfantine et stupide, il agita la main dans leur direction lorsqu’elles rentrèrent dans leur abri. Une habitude qu’il avait avec celles appartenant à sa mère et qu’il venait de calquer sans y penser. Lorsqu’il s’en rendit compte il sentit ses joues se mettre à le brûler et espéra que la jeune femme ne s’en était pas aperçu. Il jeta un coup d’œil dans sa direction, avant de trottiner à sa suite pour la rejoindre dans la petite maison. La question le prit un peu au dépourvu, mais il se reprit bien vite et il hocha la tête avec un enthousiasme non feint.
– Je serais ravi de vous aider oui ! Il la suivit jusqu’à la cuisine, heureux en réalité de ne pas être tout seul pour la soirée et plissa discrètement le nez en voyant les carottes. Je peux éplucher les carottes si vous voulez ?
Une façon comme une autre de se rendre utile et qui, en plus, lui permettrait peut-être de diminuer la taille de ces légumes du diable et limiter ainsi leur gout dans le ragout.
Lun 31 Mai - 18:16
such peaceful day, blue sky above us
Face à la candeur d’Emilien, elle comprenait très bien pourquoi elle avait eu quelques réticences à laisser son enfant partir. À 14 ans, on ne savait pas tout de la vie non plus. Du moins, dans ses souvenirs, elle ne connaissait pas tout de la vie quand elle avait eu son âge. Et elle n’était pas sûre de connaître tout non plus à l’heure actuelle. Elle avait encore tant de choses à apprendre, de même que pour Emilien.
-Je pense que ta maman était surtout inquiète pour toi. C’est vrai que c’est important de faire ce qu’on a envie, mais il faut faire attention de ne pas le faire aux dépends des autres, d’accord ?
Bien qu’elle fut la petite dernière de la famille, elle avait naturellement développé un instinct protecteur avec le jeune garçon et commençait un peu à comprendre ce que ressentait son grand frère. Voir une telle bouille enthousiaste ne pouvait que l’attendrir. Encore plus lorsqu’il se proposa à l’aider pour la cuisine. Elle lui tendit les carottes et les pommes de terre à éplucher.
-Je me charge des poireaux et des oignons, d’accord ? Fais attention à ne pas te couper.
Elle lui dégagea un peu de place sur la table et lui mit à sa disposition deux récipients pour qu’il puisse y mettre les légumes une fois épluchés. Elle remplit une marmite d’eau, alluma un feu dans l’âtre et y plaça la marmite pour commencer à faire chauffer. Elle y ajouta une pincée de gros sel et un filet d’huile avant de rejoindre Emilien pour s’occuper du reste. Depuis toute jeune, elle avait toujours adoré donner un coup de main en cuisine. Beaucoup de familles nobles laissaient leurs domestiques se charger de leur repas mais sa mère avait toujours insisté pour être celle qui s’en occupe. Ce qui lui permettait désormais de savoir se sustenter sans s’appuyer sur qui que ce soit.
Et même qu’elle pouvait désormais s’occuper d’un autre être vivant qui pointa sa petite frimousse et en signalant sa présence d’un petit miaulement.
-Oh, je te présente Mozzarella.
Elle se pencha pour attraper un chaton à la fourrure blanche et le posa sur la table. L’animal renifla curieusement les légumes mais s’en désintéressa rapidement. Dahlia lui donna une petite coupelle de lait de chèvre qu’elle lapa avec plaisir.
-Alors, qu’as-tu vu jusqu’à présent, depuis que tu es parti ? Qu’as-tu comme paysages ?
Cela ne faisait pas très longtemps qu’il était certes parti mais elle voyait bien qu’il était très curieux et qu’il avait du explorer les lieux où il passait avec beaucoup d’enthousiasme.
-Je pense que ta maman était surtout inquiète pour toi. C’est vrai que c’est important de faire ce qu’on a envie, mais il faut faire attention de ne pas le faire aux dépends des autres, d’accord ?
Bien qu’elle fut la petite dernière de la famille, elle avait naturellement développé un instinct protecteur avec le jeune garçon et commençait un peu à comprendre ce que ressentait son grand frère. Voir une telle bouille enthousiaste ne pouvait que l’attendrir. Encore plus lorsqu’il se proposa à l’aider pour la cuisine. Elle lui tendit les carottes et les pommes de terre à éplucher.
-Je me charge des poireaux et des oignons, d’accord ? Fais attention à ne pas te couper.
Elle lui dégagea un peu de place sur la table et lui mit à sa disposition deux récipients pour qu’il puisse y mettre les légumes une fois épluchés. Elle remplit une marmite d’eau, alluma un feu dans l’âtre et y plaça la marmite pour commencer à faire chauffer. Elle y ajouta une pincée de gros sel et un filet d’huile avant de rejoindre Emilien pour s’occuper du reste. Depuis toute jeune, elle avait toujours adoré donner un coup de main en cuisine. Beaucoup de familles nobles laissaient leurs domestiques se charger de leur repas mais sa mère avait toujours insisté pour être celle qui s’en occupe. Ce qui lui permettait désormais de savoir se sustenter sans s’appuyer sur qui que ce soit.
Et même qu’elle pouvait désormais s’occuper d’un autre être vivant qui pointa sa petite frimousse et en signalant sa présence d’un petit miaulement.
-Oh, je te présente Mozzarella.
Elle se pencha pour attraper un chaton à la fourrure blanche et le posa sur la table. L’animal renifla curieusement les légumes mais s’en désintéressa rapidement. Dahlia lui donna une petite coupelle de lait de chèvre qu’elle lapa avec plaisir.
-Alors, qu’as-tu vu jusqu’à présent, depuis que tu es parti ? Qu’as-tu comme paysages ?
Cela ne faisait pas très longtemps qu’il était certes parti mais elle voyait bien qu’il était très curieux et qu’il avait du explorer les lieux où il passait avec beaucoup d’enthousiasme.
Mar 15 Juin - 20:09
Face à la jeune femme, Emilien se sent réellement comme un enfant. Lui qui se targue d’être assez grand pour voyager tout seul, il ne peut qu’admettre que la sensation d’avoir quelqu’un qui prend soin de lui lui est agréable. Pour un peu il pourrait s’y perdre. Quant bien même il assurerait le contraire. Machinalement, l’adolescent hocha la tête tout en lui offrant un sourire.
– Je sais oui, ma mère dit souvent qu’il faut faire attention à ne pas blesser les gens autour de nous quand on fait ou dit quelque chose.
Même s’il avait parfaitement compris ce qu’elle voulait dire, à ce moment-là, il n’avait en réalité pas assez croisé de personnes pour réellement le mettre en pratique, du moins en avait-il l’impression. Ses mains se refermèrent sur les légumes et il s’installa correctement pour faire cette tâche, tout en hochant la tête avec un enthousiasme tout enfantin.
– Nous vous inquiétez pas, et puis même si je me coupe je guéris vite !
Et Emilien se mit à la tâche, d’abord avec les pommes de terre, tout concentré sur ce qu’il était en train de faire, éplucher, mettre dans le récipient, éplucher, mettre dans le récipient, récupérer les épluchures mises dans le récipient par inadvertance et recommencer, ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il soit venu à bout des patates. Il allait passer aux carottes, ces légumes du diable, lorsque son attention fut attirée par le nouveau venu. Son visage s’éclaira davantage encore à la vue du chat et il posa un instant le couteau qu’il utilisait pour tendre la main vers le félin. L’animal sentit un instant ses doigts avant de se désintéresser de lui, trouvant beaucoup plus d’importance au lait qui lui était offert.
– Il est beau tout blanc comme ça.
L’adolescent resta un moment à fixer l’animal, oubliant même, pour le moment, les carottes qu’il devait éplucher. Avant de laisser échapper, sans avoir conscience : J’aime beaucoup les animaux. Et lorsqu’il s’en rendit compte, il rougit légèrement et se remit au travail, tâchant, au passage, de martyriser discrètement les carottes pour les rendre plus petites qu’elles ne l’étaient réellement. La question le prit légèrement au dépourvu et il garda le silence quelques instants, avant de finalement sourire de nouveau.
– Je sais pas trop par où commencer. Avec maman, on habite en dehors du village, un peu comme vous d’ailleurs, mais nous sommes plus proches de la forêt. Le premier endroit où nous sommes allés tous les deux, ça a été le village. Je sais que ça peut paraitre idiot, mais maman m’a dit qu’il fallait que j’évite d’y aller tout seul. Il y avait pas mal de gens, mais pas autant que la première fois qu’on est allé dans une ville.
Emilien enleva de nouveau une grosse épaisseur de peau sur la carotte qu’il tenait à la main, avant de reprendre la parole.
–Ca m’a fait bizarre aussi, de passer des forêts vers chez moi, avec les montagnes, à des endroits où l’horizon parait super grand. C’est un peu effrayant en réalité, on pourrait croire qu’il n’y a rien au bout et qu’il ne va jamais s’arrêter.
– Je sais oui, ma mère dit souvent qu’il faut faire attention à ne pas blesser les gens autour de nous quand on fait ou dit quelque chose.
Même s’il avait parfaitement compris ce qu’elle voulait dire, à ce moment-là, il n’avait en réalité pas assez croisé de personnes pour réellement le mettre en pratique, du moins en avait-il l’impression. Ses mains se refermèrent sur les légumes et il s’installa correctement pour faire cette tâche, tout en hochant la tête avec un enthousiasme tout enfantin.
– Nous vous inquiétez pas, et puis même si je me coupe je guéris vite !
Et Emilien se mit à la tâche, d’abord avec les pommes de terre, tout concentré sur ce qu’il était en train de faire, éplucher, mettre dans le récipient, éplucher, mettre dans le récipient, récupérer les épluchures mises dans le récipient par inadvertance et recommencer, ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il soit venu à bout des patates. Il allait passer aux carottes, ces légumes du diable, lorsque son attention fut attirée par le nouveau venu. Son visage s’éclaira davantage encore à la vue du chat et il posa un instant le couteau qu’il utilisait pour tendre la main vers le félin. L’animal sentit un instant ses doigts avant de se désintéresser de lui, trouvant beaucoup plus d’importance au lait qui lui était offert.
– Il est beau tout blanc comme ça.
L’adolescent resta un moment à fixer l’animal, oubliant même, pour le moment, les carottes qu’il devait éplucher. Avant de laisser échapper, sans avoir conscience : J’aime beaucoup les animaux. Et lorsqu’il s’en rendit compte, il rougit légèrement et se remit au travail, tâchant, au passage, de martyriser discrètement les carottes pour les rendre plus petites qu’elles ne l’étaient réellement. La question le prit légèrement au dépourvu et il garda le silence quelques instants, avant de finalement sourire de nouveau.
– Je sais pas trop par où commencer. Avec maman, on habite en dehors du village, un peu comme vous d’ailleurs, mais nous sommes plus proches de la forêt. Le premier endroit où nous sommes allés tous les deux, ça a été le village. Je sais que ça peut paraitre idiot, mais maman m’a dit qu’il fallait que j’évite d’y aller tout seul. Il y avait pas mal de gens, mais pas autant que la première fois qu’on est allé dans une ville.
Emilien enleva de nouveau une grosse épaisseur de peau sur la carotte qu’il tenait à la main, avant de reprendre la parole.
–Ca m’a fait bizarre aussi, de passer des forêts vers chez moi, avec les montagnes, à des endroits où l’horizon parait super grand. C’est un peu effrayant en réalité, on pourrait croire qu’il n’y a rien au bout et qu’il ne va jamais s’arrêter.
Sam 19 Juin - 17:06
such peaceful day, blue sky above us
Tout en coupant rapidement oignons et autres, Dahlia écoutait attentivement les quelques récits d’Emilien. Il était vrai que s’il était tout jeune, il n’avait pas du voir grand-chose mais pour le peu qu’il avait vu, il semblait déjà impressionné, ce qui la rassura un peu. Elle se demandait bien qu’elle serait sa réaction lorsqu’il découvrira d’autres horizons, des villes plus grandes, aller même par de là les frontières françaises pour aller dans d’autres pays. S’il s’y risquait, bien évidemment.
Elle ne s’alarma pas spécialement sur le fait qu’il guérissait vite. Quand on était jeune, c’était un peu normal, non ? Même pour les jeunes humains.
-Tant que tu apprécies et que rien de fâcheux ne t’arrive sur le chemin, c’est le principal, commenta-t-elle en plaçant les oignons désormais coupés en dés. Si tu peux, j’espère que tu pourras aller voir la mer un jour. Je suis sûre que ça te plairait, curieux comme tu es.
Pour elle qui avait grandi en bord de mer, c’était son paysage préféré, en témoignait les nombreux tableaux où on pouvait observer différent point de vue d’une plage. Peut-être que, quand elle aura le temps, elle pourrait se rendre un peu plus dans le sud de la France pour en profiter. Ce ne serait pas la même qu’en Italie mais c’était déjà ça de pris. Et puis, comment pouvait-elle être mauvaise langue ? Les plages françaises devraient être magnifiques, elle aussi. Elle avait eu vent d’endroits, d’îles bien plus reculés au sable blanc fin et à l’eau si limpide, si clair, qu’elle ne rêvait que d’une chose : d’y aller et de graver leur beauté sur l’une de ses toiles, quand bien même cela ne leur rendrait pas totalement justice.
Maintenant qu’elle avait coupé ses légumes, elle s’empara des pommes de terre d’Emilien et les coupa en rondelles épaisses avant de les réserver à nouveau de côté. Elle choisit quelques herbes à mettre dans la marmite avant de se tourner à nouveau vers le jeune garçon.
-Quand tu auras fini…
Mais Dahlia s’était arrêté au beau milieu de sa phrase en voyant l’état des carottes. Étrangement fines. Il n’avait eu aucun mal à éplucher les patates mais les carottes...
-Dis donc, jeune homme… Est-ce que par hasard… Tu n’aimerais pas les carottes ?
Son ton était légèrement moqueur mais pas accusateur. Elle trouvait ça presque mignon mais il y avait quand même un peu de gâchis derrière tout ça.
-Si tu veux devenir un grand garçon, il faut manger tous tes légumes. Ta maman te l’as sans doute déjà dit, pas vrai ?
Elle récupéra les épluchures bien trop épaisses pour être des épluchures et réussit tant bien que mal à rattraper le tout avant de les mettre avec les autres légumes.
-Et gare à celui qui ne mange pas ses légumes. Il n’aura pas de dessert !
Une gentille menace qui faisait généralement son effet lorsqu’elle aidait à l’orphelinat du coin.
Elle ne s’alarma pas spécialement sur le fait qu’il guérissait vite. Quand on était jeune, c’était un peu normal, non ? Même pour les jeunes humains.
-Tant que tu apprécies et que rien de fâcheux ne t’arrive sur le chemin, c’est le principal, commenta-t-elle en plaçant les oignons désormais coupés en dés. Si tu peux, j’espère que tu pourras aller voir la mer un jour. Je suis sûre que ça te plairait, curieux comme tu es.
Pour elle qui avait grandi en bord de mer, c’était son paysage préféré, en témoignait les nombreux tableaux où on pouvait observer différent point de vue d’une plage. Peut-être que, quand elle aura le temps, elle pourrait se rendre un peu plus dans le sud de la France pour en profiter. Ce ne serait pas la même qu’en Italie mais c’était déjà ça de pris. Et puis, comment pouvait-elle être mauvaise langue ? Les plages françaises devraient être magnifiques, elle aussi. Elle avait eu vent d’endroits, d’îles bien plus reculés au sable blanc fin et à l’eau si limpide, si clair, qu’elle ne rêvait que d’une chose : d’y aller et de graver leur beauté sur l’une de ses toiles, quand bien même cela ne leur rendrait pas totalement justice.
Maintenant qu’elle avait coupé ses légumes, elle s’empara des pommes de terre d’Emilien et les coupa en rondelles épaisses avant de les réserver à nouveau de côté. Elle choisit quelques herbes à mettre dans la marmite avant de se tourner à nouveau vers le jeune garçon.
-Quand tu auras fini…
Mais Dahlia s’était arrêté au beau milieu de sa phrase en voyant l’état des carottes. Étrangement fines. Il n’avait eu aucun mal à éplucher les patates mais les carottes...
-Dis donc, jeune homme… Est-ce que par hasard… Tu n’aimerais pas les carottes ?
Son ton était légèrement moqueur mais pas accusateur. Elle trouvait ça presque mignon mais il y avait quand même un peu de gâchis derrière tout ça.
-Si tu veux devenir un grand garçon, il faut manger tous tes légumes. Ta maman te l’as sans doute déjà dit, pas vrai ?
Elle récupéra les épluchures bien trop épaisses pour être des épluchures et réussit tant bien que mal à rattraper le tout avant de les mettre avec les autres légumes.
-Et gare à celui qui ne mange pas ses légumes. Il n’aura pas de dessert !
Une gentille menace qui faisait généralement son effet lorsqu’elle aidait à l’orphelinat du coin.
Dim 11 Juil - 23:29
Cette rencontre avait le mérite de montrer à Emilien que, finalement, être tout seul n’était pas si « cool » qu’il en avait eu l’impression lorsqu’il était parti. Mais ça, il n’allait certainement pas l’avouer aussi facilement et encore moins à quelqu’un qu’il ne connaissait pas réellement.
– Oh oui j’apprécie ! Et je suis prudent, je sais qu’on ne dirait pas mais je le suis quand même.
Un instant Emilien leva la tête de ce qu’il était en train de faire pour offrir un sourire en direction de Dahlia, avant de se remettre à martyriser ces pauvres carottes.
– J’aimerais bien aussi oui, mais elle est loin. Et puis, je sais maintenant qu’il ne faut pas que je parte à l’aveugle, parce que sinon je me perds et c’est là que ça devient dangereux.
Un instant un sourire amusé affleura sur ses lèvres au souvenir des nombreuses fois où il n’avait pas atterri du tout là où c’était prévu à la base. Avant qu’il ne pose les yeux sur les tableaux qui ornaient les murs, l’air un peu pensif.
– Je peux vous demander d’où vous venez ?
Tant pis si la formulation posait la question en même temps qu’il demandait la permission de le faire, en même temps ça n’était pas réellement une question d’ordre privée… Si ? Emilien était arrivé à la dernière carotte lorsque la jeune femme se rendit compte de son manège. Et même s’il tenta de prétendre le contraire, les joues de l’adolescent étaient devenues rouge écarlate, en même temps qu’il détournait les yeux, gêné.
– J’aime pas bien ça non… Je… suis désolé.
Une moue de gamin piteux sur le visage, Emilien baissa un instant les yeux face à la mention de sa mère, avant de finalement esquisser un sourire.
– Elle me l’a déjà dit oui. Mais elle me laisse pas non plus éplucher les carottes, elle se méfie.
Son sourire s’agrandir à ce souvenir, mi amusé, mais aussi empreint d’une émotion qu’il n’était pas réellement capable de définir de lui-même et qu’il ne chercha pas à identifier en réalité. A la place, il laissa échapper un léger rire face à la menace et pencha la tête.
– Je vous promets que je mangerai tout ce qu’il y aura dans mon assiette. Une légère hésitation et puis… C’est quoi le dessert ?
Bah quoi ? Autant se renseigner… Il fixa un instant les épluchures encore présentes sur la table et, après un instant reposa les yeux vers Dahlia.
[color:7b3a= #78ab8b] – Vous faites quoi des épluchures, vous les gardez pour vos chèvres ?
C’était ce que sa mère faisait régulièrement en lui répétant : comme ça, pas de pertes.
– Oh oui j’apprécie ! Et je suis prudent, je sais qu’on ne dirait pas mais je le suis quand même.
Un instant Emilien leva la tête de ce qu’il était en train de faire pour offrir un sourire en direction de Dahlia, avant de se remettre à martyriser ces pauvres carottes.
– J’aimerais bien aussi oui, mais elle est loin. Et puis, je sais maintenant qu’il ne faut pas que je parte à l’aveugle, parce que sinon je me perds et c’est là que ça devient dangereux.
Un instant un sourire amusé affleura sur ses lèvres au souvenir des nombreuses fois où il n’avait pas atterri du tout là où c’était prévu à la base. Avant qu’il ne pose les yeux sur les tableaux qui ornaient les murs, l’air un peu pensif.
– Je peux vous demander d’où vous venez ?
Tant pis si la formulation posait la question en même temps qu’il demandait la permission de le faire, en même temps ça n’était pas réellement une question d’ordre privée… Si ? Emilien était arrivé à la dernière carotte lorsque la jeune femme se rendit compte de son manège. Et même s’il tenta de prétendre le contraire, les joues de l’adolescent étaient devenues rouge écarlate, en même temps qu’il détournait les yeux, gêné.
– J’aime pas bien ça non… Je… suis désolé.
Une moue de gamin piteux sur le visage, Emilien baissa un instant les yeux face à la mention de sa mère, avant de finalement esquisser un sourire.
– Elle me l’a déjà dit oui. Mais elle me laisse pas non plus éplucher les carottes, elle se méfie.
Son sourire s’agrandir à ce souvenir, mi amusé, mais aussi empreint d’une émotion qu’il n’était pas réellement capable de définir de lui-même et qu’il ne chercha pas à identifier en réalité. A la place, il laissa échapper un léger rire face à la menace et pencha la tête.
– Je vous promets que je mangerai tout ce qu’il y aura dans mon assiette. Une légère hésitation et puis… C’est quoi le dessert ?
Bah quoi ? Autant se renseigner… Il fixa un instant les épluchures encore présentes sur la table et, après un instant reposa les yeux vers Dahlia.
[color:7b3a= #78ab8b] – Vous faites quoi des épluchures, vous les gardez pour vos chèvres ?
C’était ce que sa mère faisait régulièrement en lui répétant : comme ça, pas de pertes.
Jeu 15 Juil - 1:22
such peaceful day, blue sky above us
Parler ainsi avec Emilien lui donnait l’impression d’être en présence d’un petit frère. Ce qui lui mettait un peu du baume au coeur. En tant que petite dernière, elle se faisait toujours chouchouter. Prendre soin de plus jeune – bien plus jeune vu l’âge d’Emilien – avait quelque chose de satisfaisant et d’amusant, quelque part. Il était vraiment adorable en tout cas. Elle commençait un peu à s’attacher à lui, tout de même. Sûrement parce qu’elle vivait seule depuis quelques années déjà… Oh, elle devrait vraiment régler ce problème. Mais pas maintenant. Elle devait s’occuper de son invité.
-Je comprends mieux pourquoi elle se méfie… Mais si tu me promets de manger tout ce qu’il y a dans ton assiette, tu auras une délicieuse part de tarte au pomme… et aussi une petite surprise, ajouta-t-elle avec un petit sourire malicieux.
Après avoir rattrapé la petite erreur d’Emilien, Dahlia vérifia que tous les légumes étaient bien épluchés et coupés en morceaux avant de les mettre à cuire dans l’eau désormais bouillante, y ajoutant quelques herbes séchés pour y donner du goût.
-Je viens de Florence… Hm… C’est une ville italienne. Et l’Italie se trouve au Sud-Est de la France. Oh ! Je peux te montrer une carte du monde, si ça t’intéresse !
Elle avait hérité de diverses richesses de sa famille, dont de nombreux livres sur divers sujets. Peut-être qu’elle pourrait lui en donner un. Ah mais, la plupart était en italien ou en latin. Certains en portugais ou espagnol. Est-ce qu’il savait lire et comprenait le latin ?
-Pour ce qui est des épluchures, oui, je les donne à mes chèvres. Et si nous allons leurs en donner, d’ailleurs ?
Elle lui tendit le bol d’épluchures et s’empara d’un seau d’eau puisée le matin même pour aller remplacer celle de l’abreuvoir des chèvres et des poules. Il ne faisait pas complètement noir mais le soleil commençait à se coucher, offrant un beau ciel orangé et des tons chauds sur le village en contrebas. Une magnifique vue qu’il lui tardait d’apposer sur une toile. Elle s’y mettra dessus demain dans l’après-midi. Elle se concentra plutôt à changer l’eau des chèvres et des poules et attendit que le jeune garçon ait terminé avant de sortir du petit abri pour retourner dans sa maisonnée.
-Nous avons encore un peu de temps avant que le potage soit prêt… Tu veux peut-être prendre un bain ?
Avec tous ses voyages, il n’a peut-être pas eu le temps d’en prendre un. Et peut-être souhaitait-il laver un peu ses vêtements ? Est-ce que ces robes de chambre allait être à sa taille… ?
-Je comprends mieux pourquoi elle se méfie… Mais si tu me promets de manger tout ce qu’il y a dans ton assiette, tu auras une délicieuse part de tarte au pomme… et aussi une petite surprise, ajouta-t-elle avec un petit sourire malicieux.
Après avoir rattrapé la petite erreur d’Emilien, Dahlia vérifia que tous les légumes étaient bien épluchés et coupés en morceaux avant de les mettre à cuire dans l’eau désormais bouillante, y ajoutant quelques herbes séchés pour y donner du goût.
-Je viens de Florence… Hm… C’est une ville italienne. Et l’Italie se trouve au Sud-Est de la France. Oh ! Je peux te montrer une carte du monde, si ça t’intéresse !
Elle avait hérité de diverses richesses de sa famille, dont de nombreux livres sur divers sujets. Peut-être qu’elle pourrait lui en donner un. Ah mais, la plupart était en italien ou en latin. Certains en portugais ou espagnol. Est-ce qu’il savait lire et comprenait le latin ?
-Pour ce qui est des épluchures, oui, je les donne à mes chèvres. Et si nous allons leurs en donner, d’ailleurs ?
Elle lui tendit le bol d’épluchures et s’empara d’un seau d’eau puisée le matin même pour aller remplacer celle de l’abreuvoir des chèvres et des poules. Il ne faisait pas complètement noir mais le soleil commençait à se coucher, offrant un beau ciel orangé et des tons chauds sur le village en contrebas. Une magnifique vue qu’il lui tardait d’apposer sur une toile. Elle s’y mettra dessus demain dans l’après-midi. Elle se concentra plutôt à changer l’eau des chèvres et des poules et attendit que le jeune garçon ait terminé avant de sortir du petit abri pour retourner dans sa maisonnée.
-Nous avons encore un peu de temps avant que le potage soit prêt… Tu veux peut-être prendre un bain ?
Avec tous ses voyages, il n’a peut-être pas eu le temps d’en prendre un. Et peut-être souhaitait-il laver un peu ses vêtements ? Est-ce que ces robes de chambre allait être à sa taille… ?
Dim 19 Sep - 19:12
Pour la première fois depuis son départ, Emilien se sentait de nouveau « enfant ». Certes, il n’en était plus un, plus depuis un certain temps maintenant, mais se laisser porter restait agréable, de même qu’une conversation dans laquelle il n’avait pas vraiment à se méfier. Il n’avait pas à se méfier n’est-ce pas ? Un léger rire franchit les lèvres de l’adolescent et il hocha sagement la tête.
– J’aime bien les surprises.
Surtout quand, potentiellement, la surprise pouvait être de la nourriture. Quand on est jeune, on pense souvent avec son estomac, avec tous les risques que cela peut comporter, cela ne faisait pas le moindre doute. En tout cas, pour le moment, Emilien s’approcha de Dahlia pour la regarder préparer la suite du repas, avec une expression de gamin curieux sur le visage.
– Florence ? On dirait un prénom et pas le nom d’une ville. A quoi ça ressemble ? C’est joli ? Je veux bien voir sur une carte oui ! …J’ai jamais vu de carte.
Un aveu, avant qu’un autre sujet ne soit abordé et le visage de l’adolescent s’illumina d’un coup, en même temps qu’il hocha la tête avec un enthousiasme non feint.
– Je veux bien oui !
Machinalement, il prit le bol qu’elle lui tendait, avant de pencher la tête d’un air dubitatif et de reprendre la parole.
–Je peux prendre le seau si vous voulez ?
Il continua de l’observer un instant, prêt à faire l’échange si elle le souhaitait, sinon, eh bien il se contenterait de son petit bol. Lorsqu’ils se retrouvèrent dehors, Emilien laissa un instant son regard passer sur le paysage, avant de lever les yeux vers le ciel en fronçant légèrement les sourcils, celui-ci changeait progressivement de couleur, prémices de la nuit qui n’allait pas tarder à tomber pour de bon, apportant son lot de surprises. Est-ce que c’était une bonne idée de rester sur place cette nuit finalement ? Emilien n’en était plus réellement sûr. Son attention fut attirée par un nuage et il le suivit des yeux un instant, se demandant où il allait comme ça, avant de finalement se concentrer de nouveau sur la jeune femme. Il trottina jusqu’à elle, la suivant dans l’abri des chèvres pour distribuer les épluchures à ces dernières. Il évita au passage de perdre un doigt face à l’empressement des biquettes à grignoter ce qu’il leurs tendait, avant de finalement les laisser à leurs petites occupations de chèvres.
– Un bain ?
Là, il la fixa avec de grands yeux, comme si elle lui proposait quelque chose d’extraordinaire et, en réalité, c’était plutôt le cas. Il fronça un peu les sourcils, avant de sourire.
– Je veux bien me débarbouiller oui.
D’une certaine manière, ça éviterait qu’il empeste totalement la petite maison de Dahlia.
– J’aime bien les surprises.
Surtout quand, potentiellement, la surprise pouvait être de la nourriture. Quand on est jeune, on pense souvent avec son estomac, avec tous les risques que cela peut comporter, cela ne faisait pas le moindre doute. En tout cas, pour le moment, Emilien s’approcha de Dahlia pour la regarder préparer la suite du repas, avec une expression de gamin curieux sur le visage.
– Florence ? On dirait un prénom et pas le nom d’une ville. A quoi ça ressemble ? C’est joli ? Je veux bien voir sur une carte oui ! …J’ai jamais vu de carte.
Un aveu, avant qu’un autre sujet ne soit abordé et le visage de l’adolescent s’illumina d’un coup, en même temps qu’il hocha la tête avec un enthousiasme non feint.
– Je veux bien oui !
Machinalement, il prit le bol qu’elle lui tendait, avant de pencher la tête d’un air dubitatif et de reprendre la parole.
–Je peux prendre le seau si vous voulez ?
Il continua de l’observer un instant, prêt à faire l’échange si elle le souhaitait, sinon, eh bien il se contenterait de son petit bol. Lorsqu’ils se retrouvèrent dehors, Emilien laissa un instant son regard passer sur le paysage, avant de lever les yeux vers le ciel en fronçant légèrement les sourcils, celui-ci changeait progressivement de couleur, prémices de la nuit qui n’allait pas tarder à tomber pour de bon, apportant son lot de surprises. Est-ce que c’était une bonne idée de rester sur place cette nuit finalement ? Emilien n’en était plus réellement sûr. Son attention fut attirée par un nuage et il le suivit des yeux un instant, se demandant où il allait comme ça, avant de finalement se concentrer de nouveau sur la jeune femme. Il trottina jusqu’à elle, la suivant dans l’abri des chèvres pour distribuer les épluchures à ces dernières. Il évita au passage de perdre un doigt face à l’empressement des biquettes à grignoter ce qu’il leurs tendait, avant de finalement les laisser à leurs petites occupations de chèvres.
– Un bain ?
Là, il la fixa avec de grands yeux, comme si elle lui proposait quelque chose d’extraordinaire et, en réalité, c’était plutôt le cas. Il fronça un peu les sourcils, avant de sourire.
– Je veux bien me débarbouiller oui.
D’une certaine manière, ça éviterait qu’il empeste totalement la petite maison de Dahlia.
Mar 28 Sep - 17:38
such peaceful day, blue sky above us
L’enthousiasme et la curiosité d’Emilien lui arrachèrent un petit rire, lui rappelant immédiatement les enfants du village, lui posant pleins de questions sur son pays natal, à quoi ça ressemblait, elle est grande comment la mer, et pourquoi l’eau elle est salée.
-Je te montrerais une carte et même quelques dessins que j’ai faits.
Les carnets de croquis ne manquait pas. Peut-être pourrait-elle lui en donner un, s’il en voulait ? Mais cela risquait-il pas de l’alourdir ? Il voyageait seul, il devait donc voyager léger également, non ? Des questions qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de se poser. Elle lui tendit finalement le seau d’épluchures puisqu’il proposait son aide et s’amusa encore de sa réaction lorsqu’elle lui proposa un bain. Cela devait être un sacré luxe pour lui s’il réagissait de la sorte.
-Je vais t’en préparer un alors. Je peux laver tes vêtements aussi. Il fait bon la nuit, ils auront séché pour le lendemain.
De retour à l’intérieur, Dahlia s’attela à préparer le fameux bain, faisant chauffer deux grands seaux d’eau qu’elle compléta avec de l’eau froide et elle versa le tout dans la baignoire de la salle d’eau. Elle y mit même quelques gouttes d’huile de lavande pour ses bienfaits. Elle lui laissa de quoi s’éponger et se laver, ainsi qu’une robe de chambre qui avait appartenu à sa robe.
-Je suis désolée… C’est tout ce que j’ai qui pourrait t’aller pour la nuit.
Elle le laissa finalement seul et avant de laver ses vêtements, elle retira le souper du feu, y apposant un couvercle pour ne pas qu’il refroidisse trop vite et s’y attela à la besogne. À la fin de ses tâches, elle fut bien contente de ne pas avoir pris de bain. Sans compter qu’elle allait encore gambader cette nuit… Mais chaque chose en son temps !
Elle prépara la table et remplit deux bols du ragoût qu’ils avaient préparé et attendit le jeune Emilien tout en jouant avec son chaton. Lorsqu’il réapparut, elle dissimula avec peine son rire en le voyant vêtu de quelques froufrous.
-Tu es plutôt mignon comme ça, avoua-t-elle en cachant son sourire derrière sa main.
-Je te montrerais une carte et même quelques dessins que j’ai faits.
Les carnets de croquis ne manquait pas. Peut-être pourrait-elle lui en donner un, s’il en voulait ? Mais cela risquait-il pas de l’alourdir ? Il voyageait seul, il devait donc voyager léger également, non ? Des questions qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de se poser. Elle lui tendit finalement le seau d’épluchures puisqu’il proposait son aide et s’amusa encore de sa réaction lorsqu’elle lui proposa un bain. Cela devait être un sacré luxe pour lui s’il réagissait de la sorte.
-Je vais t’en préparer un alors. Je peux laver tes vêtements aussi. Il fait bon la nuit, ils auront séché pour le lendemain.
De retour à l’intérieur, Dahlia s’attela à préparer le fameux bain, faisant chauffer deux grands seaux d’eau qu’elle compléta avec de l’eau froide et elle versa le tout dans la baignoire de la salle d’eau. Elle y mit même quelques gouttes d’huile de lavande pour ses bienfaits. Elle lui laissa de quoi s’éponger et se laver, ainsi qu’une robe de chambre qui avait appartenu à sa robe.
-Je suis désolée… C’est tout ce que j’ai qui pourrait t’aller pour la nuit.
Elle le laissa finalement seul et avant de laver ses vêtements, elle retira le souper du feu, y apposant un couvercle pour ne pas qu’il refroidisse trop vite et s’y attela à la besogne. À la fin de ses tâches, elle fut bien contente de ne pas avoir pris de bain. Sans compter qu’elle allait encore gambader cette nuit… Mais chaque chose en son temps !
Elle prépara la table et remplit deux bols du ragoût qu’ils avaient préparé et attendit le jeune Emilien tout en jouant avec son chaton. Lorsqu’il réapparut, elle dissimula avec peine son rire en le voyant vêtu de quelques froufrous.
-Tu es plutôt mignon comme ça, avoua-t-elle en cachant son sourire derrière sa main.
Dim 7 Nov - 18:36
Etrangement, Emilien se sent bien, un peu comme lorsqu’il est chez lui, alors que la jeune femme en face de lui n’est rien d’autre qu’une parfaite inconnue. Si sa mère était là, il est fort probable qu’elle le gronderait pour se laisser aussi facilement amadouer. Peut-être qu’elle allait le manger pendant qu’il dormait. Peut-être qu’elle faisait partie des méchants dont sa mère n’arrêtait pas de lui parler. Mais tout ça semblait bien secondaire à l’adolescent, toute son attention accaparée par ce que Dahlia était en train de lui dire. Il hocha la tête avec un enthousiasme non feint à la proposition.
– Je veux bien ! Je sais me repérer sur une carte, maman m’a appris avant que je parte, elle a dit que c’était très important que je sache.
C’est un adolescent sautillant qui la suivit finalement hors de la petite étable pour rejoindre la maison, s’il continuait de l’écouter répondre à ses interrogations et exclamations, son regard se dirigeait un peu partout, en même temps qu’il inspirait à plein poumons les odeurs qui commençaient à apparaitre au fur et à mesure que la nuit tombait. Un léger coup d’œil en direction du ciel lui appris qu’il avait encore un peu de temps, avant que la lune se lève réellement, avant que la nuit ne s’installe, avant que le loup en lui ne prenne le contrôle. Il ne fallait pas qu’il se laisse totalement aller, il ne voulait pas créer un accident.
– Y a pas de vraie baignoire chez moi. Par contre, on a un gros tonneau que maman remplit des fois. c’est rigolo.
De nouveau il proposa son aide à la jeune femme, après tout, il n’aurait pas été bien éduqué s’il l’avait laissée porter les seaux toute seule. En revanche, il fit légèrement la moue en voyant la… euh… le vêtement de nuit qu’elle lui proposait.
– Non, ne vous embêtez pas avec mes habits. Vous êtes déjà gentille de m’héberger cette nuit.
Il lui offrit un joli sourire avant qu’elle ne quitte la pièce, songeant tout en même temps qu’il aurait besoin de ses vêtements cette nuit de toute manière et que, même s’ils étaient nettoyés, ils ressortiraient, de son escapade, forcément sales de nouveau. Il joua un instant du bout des doigts avec l’eau, avant d’ôter ses vêtements pour s’y glisser avec un petit son d’aise. C’était chaud et en plus ça sentait bon, tout ce qu’il fallait pour qu’il s’y endorme. Mais il ne fallait pas, alors, après de longues, longues minutes, il se força à s’extirper de l’eau, bien plus propre qu’il n’était en y entrant et, après s’être séché, enfila le drôle de vêtement. Heureusement qu’il n’avait pas la possibilité de se regarder dans un miroir, sinon il est fort probable qu’il ne serait pas ressorti de la salle d’eau. Et lorsqu’il le fit, ce fut pour rejoindre Dahlia et noter le rire dans sa voix.
– Je suis tout le temps mignon.
C’est sûr qu’avec ses joues un peu rouges et gonflées comme un enfant boudeur, il ne devait pas forcément répondre à la définition de « mignon », telle qu’on la connaissait.
– Je veux bien ! Je sais me repérer sur une carte, maman m’a appris avant que je parte, elle a dit que c’était très important que je sache.
C’est un adolescent sautillant qui la suivit finalement hors de la petite étable pour rejoindre la maison, s’il continuait de l’écouter répondre à ses interrogations et exclamations, son regard se dirigeait un peu partout, en même temps qu’il inspirait à plein poumons les odeurs qui commençaient à apparaitre au fur et à mesure que la nuit tombait. Un léger coup d’œil en direction du ciel lui appris qu’il avait encore un peu de temps, avant que la lune se lève réellement, avant que la nuit ne s’installe, avant que le loup en lui ne prenne le contrôle. Il ne fallait pas qu’il se laisse totalement aller, il ne voulait pas créer un accident.
– Y a pas de vraie baignoire chez moi. Par contre, on a un gros tonneau que maman remplit des fois. c’est rigolo.
De nouveau il proposa son aide à la jeune femme, après tout, il n’aurait pas été bien éduqué s’il l’avait laissée porter les seaux toute seule. En revanche, il fit légèrement la moue en voyant la… euh… le vêtement de nuit qu’elle lui proposait.
– Non, ne vous embêtez pas avec mes habits. Vous êtes déjà gentille de m’héberger cette nuit.
Il lui offrit un joli sourire avant qu’elle ne quitte la pièce, songeant tout en même temps qu’il aurait besoin de ses vêtements cette nuit de toute manière et que, même s’ils étaient nettoyés, ils ressortiraient, de son escapade, forcément sales de nouveau. Il joua un instant du bout des doigts avec l’eau, avant d’ôter ses vêtements pour s’y glisser avec un petit son d’aise. C’était chaud et en plus ça sentait bon, tout ce qu’il fallait pour qu’il s’y endorme. Mais il ne fallait pas, alors, après de longues, longues minutes, il se força à s’extirper de l’eau, bien plus propre qu’il n’était en y entrant et, après s’être séché, enfila le drôle de vêtement. Heureusement qu’il n’avait pas la possibilité de se regarder dans un miroir, sinon il est fort probable qu’il ne serait pas ressorti de la salle d’eau. Et lorsqu’il le fit, ce fut pour rejoindre Dahlia et noter le rire dans sa voix.
– Je suis tout le temps mignon.
C’est sûr qu’avec ses joues un peu rouges et gonflées comme un enfant boudeur, il ne devait pas forcément répondre à la définition de « mignon », telle qu’on la connaissait.
Jeu 16 Déc - 19:20
such peaceful day, blue sky above us
Plus elle écoutait Emilien, plus elle se rendait compte que leurs mondes étaient bien différents. Aucun doute que lui vivait bien plus simplement et innocemment qu’elle. Elle l’enviait un peu, mais cela lui donnait envie de le protéger. Être émerveillé aussi facilement par le monde qui l’entourait devait être incroyable. Dahlia, quand bien même avait plus de huit décennies, se considérait tout de même jeune. Chez les créatures de la nuit, on pourrait la considérait même comme une enfant.
-Je n’ai pas dit le contraire. Je suis sûre que tu étais populaire auprès des filles de ton village, la taquina-t-elle une dernière fois.
Elle l’invita finalement pour venir souper, déposant également un fromage de chèvre et du pain devant lui pour qu’ils se servent.
-Oh ! Et si tu finis ta soupe, sans oublier les carottes, tu auras droit à une part de tarte aux pommes, annonça-t-elle fièrement en lui montrant la pâtisserie.
Elle l’avait préparé ce matin et n’y avait pas encore touché. Elle était bien contente d’avoir quelqu’un avec qui le partager, finalement. Elle avait également préparé des biscuits. Maintenant qu’elle y pensait, elle pourrait préparer un baluchon avec quelques victuailles pour le jeune garçon. Aucun doute que cela le dépannerai beaucoup. Du moins pour un certain temps.
Le ventre repu, ou presque, Dahlia montra la chambre où Emilien passera la nuit. Une chambre propre et confortable, avec un lit au matelas bien garni et des draps fraîchement lavé. De quoi passer une bonne nuit.
-Si tu as soif dans la nuit, tu sais où est la cuisine. Il y a un seau avec de l’eau fraîche.
Elle lui souhaita finalement une bonne nuit et le laissa pour aller rejoindre sa propre chambre. Mais elle ne s’installa pas sous les draps non. Elle s’assit simplement sur son lit, avant de s’allonger et fixa longuement le plafond. Elle ferma les yeux et attendit.
Lorsqu’elle les ouvrit à nouveau, la nuit était déjà tombée. La Lune était sortie.
C’était l’heure.
Si quelqu’un traînait dans les environs, il aurait sans aucun doute vu une silhouette lupine, au ras du sol, sortir de la maison de Dahlia. Mais par chance, personne n’était dans le coin. Et les maisons les plus proches étaient bien trop éloignés pour que quiconque puisse le voir. La jeune louve au pelage blanc renifla longuement le sol autour de sa maison, visiblement perturbée. Et il y avait de quoi. Puisqu’elle tomba nez à nez avec un autre loup. Si elle grogna, montra ses canines au début, l’odeur subtile de lavande, mélangé à une odeur qui lui semblait familière, qui se dégagea de son homologue l’interpella.
-éMiliEn ? Prononça-t-elle finalement entre ses crocs.
Sa voix était bien plus rocailleuse et grave que sa voix humains mais au moins pouvait-elle communiquer. Et si c’était bien Emilien en face d’elle, s’il n’avait pas menti sur son âge, il n’avait pas encore la capacité de le faire. Mais cela n’allait pas les empêcher de communiquer pour autant. Ils étaient tous les deux des lycans, après tout. Même si elle avait encore du mal à y croire qu’elle puisse tomber sur un comme ça, par pur hasard.
-Je n’ai pas dit le contraire. Je suis sûre que tu étais populaire auprès des filles de ton village, la taquina-t-elle une dernière fois.
Elle l’invita finalement pour venir souper, déposant également un fromage de chèvre et du pain devant lui pour qu’ils se servent.
-Oh ! Et si tu finis ta soupe, sans oublier les carottes, tu auras droit à une part de tarte aux pommes, annonça-t-elle fièrement en lui montrant la pâtisserie.
Elle l’avait préparé ce matin et n’y avait pas encore touché. Elle était bien contente d’avoir quelqu’un avec qui le partager, finalement. Elle avait également préparé des biscuits. Maintenant qu’elle y pensait, elle pourrait préparer un baluchon avec quelques victuailles pour le jeune garçon. Aucun doute que cela le dépannerai beaucoup. Du moins pour un certain temps.
Le ventre repu, ou presque, Dahlia montra la chambre où Emilien passera la nuit. Une chambre propre et confortable, avec un lit au matelas bien garni et des draps fraîchement lavé. De quoi passer une bonne nuit.
-Si tu as soif dans la nuit, tu sais où est la cuisine. Il y a un seau avec de l’eau fraîche.
Elle lui souhaita finalement une bonne nuit et le laissa pour aller rejoindre sa propre chambre. Mais elle ne s’installa pas sous les draps non. Elle s’assit simplement sur son lit, avant de s’allonger et fixa longuement le plafond. Elle ferma les yeux et attendit.
Lorsqu’elle les ouvrit à nouveau, la nuit était déjà tombée. La Lune était sortie.
C’était l’heure.
Si quelqu’un traînait dans les environs, il aurait sans aucun doute vu une silhouette lupine, au ras du sol, sortir de la maison de Dahlia. Mais par chance, personne n’était dans le coin. Et les maisons les plus proches étaient bien trop éloignés pour que quiconque puisse le voir. La jeune louve au pelage blanc renifla longuement le sol autour de sa maison, visiblement perturbée. Et il y avait de quoi. Puisqu’elle tomba nez à nez avec un autre loup. Si elle grogna, montra ses canines au début, l’odeur subtile de lavande, mélangé à une odeur qui lui semblait familière, qui se dégagea de son homologue l’interpella.
-éMiliEn ? Prononça-t-elle finalement entre ses crocs.
Sa voix était bien plus rocailleuse et grave que sa voix humains mais au moins pouvait-elle communiquer. Et si c’était bien Emilien en face d’elle, s’il n’avait pas menti sur son âge, il n’avait pas encore la capacité de le faire. Mais cela n’allait pas les empêcher de communiquer pour autant. Ils étaient tous les deux des lycans, après tout. Même si elle avait encore du mal à y croire qu’elle puisse tomber sur un comme ça, par pur hasard.