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L'humain a toujours su se construire des royaumes et composer plus ou moins bien avec les élites voisines. Mais ces hommes et ces femmes n'étaient pas les seuls à fouler cette terre de leurs pieds éphémères. Perdus entre le prestige de la noblesse et la vie froide de la paysannerie, nombres de vies se sont tissées les unes aux autres pendants des siècles, jusqu'à ce que les Rois et les Reines finissent par lutter concrètement contre les engeances qu'étaient les vampires et les lycanthropes. Toujours dans la discrétion la plus totale, bien entendu.

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Sam 4 Déc - 12:29
Yeux séduits, cœur conquis
Quelques jours avaient filé depuis ce dernier baise-main. Ambrose avait eu le temps d’écouter toutes les remarques de son majordome, ayant lui-même assisté à ces retrouvailles entre le Prince et la flamboyante d’Aquitaine. Et c’est qu’il avait à en commenter des choses… Il était à des années lumières de se douter que certaines de ses paroles étaient dédaigneuses, parfois blessantes, ou encore tuent l’amour. Lui qui pensait avoir bien fait, bien agit, s’être relativement bien exprimé. Néanmoins André se fit rassurant sur certains points : les réactions de Clarisse étaient loin d’être forcées, ses paroles sincères, sa joie visible. Ses pas traînant avant de quitter les appartements du roi légitime étaient la preuve qu’Ambrose était un aimant pour elle. Et bientôt, si tout se déroulait bien, il serait son amant pour la vie.

Prenant note de ses bons conseils, afin de toujours s’améliorer, Ambrose avait écrit une nouvelle lettre à sa future reine pour l’inviter au grand parc de Paris pour une balade qui aboutirait sur un pique-nique. Bien évidemment, il invitait également sa dame de compagnie Gisèle, car ainsi en plein air, ils ne manqueraient pas d’être remarqués. Entre la chevelure de feu et le visage connu de l’ours, les rumeurs iraient bon train. Il ne fallait causer du tord ni à l’un ni à l’autre. L’idée du pique-nique n’était pas la sienne, mais celle d’André. Sa propre présence serait donc justifiée et, comme à son habitude, à l’aide d’œillades et de raclements de gorge, il pourrait assister voire conseiller le Prince oublié. Ce dernier n’y voyait aucun inconvénient.

Le jour J, Ambrose avait fait nombre d’effort quant à son apparence. D’une part, il ne voulait pas indisposer Clarisse et lui provoquer la moindre honte. D’autre part, il voulait que les rumeurs à son égard et que sa réputation d’ours aigri et pas sortable finissent par disparaître. Il lui serait difficile de luter contre ses pulsions et ses tics de chevelure, c’est-à-dire se gratter la tête dès lors qu’il ressent de la gêne, mais ses cheveux impeccablement brossés méritaient bien des efforts. Il était habillé élégamment, sans trop en faire, après tout il s’agissait d’une sortie en plein air, dans la nature, avec ses avantages comme ses inconvénients. Pas de couleurs claires, au risque cela soit salissant. Des tissus mettant en avant sa musculature. Et surtout, l’accessoire qui n’en était pas un à ses yeux, l’épée offerte par son grand-père. Un précieux cadeau de celui qu’il voyait comme un modèle à suivre, avant de découvrir sa trahison. Bien évidemment, elle n’était là qu’en ornement et il n’était pas décidé à la sortir de son fourreau. Même Ambrose savait qu’il y avait plus romantique que de sortir son épée pour s’entraîner devant celle qu’il convoite !

Toujours dans l’optique que rien ne traîne, que tout avance, le Prince oublié était en avance. Très en avance. Son majordome avait bien essayé de faire traîner les choses pour qu’il n’attende pas, mais l’énergique Ambrose n’avait rien entendu. Alors voilà, à faire de le pied de grue, car Monsieur n’était pas fichu d’écouter. Le résultat ? Il croisa au loin des visages connus, à qui il jeta des regards assez froids pour qu’ils n’aient pas l’audace de venir à lui, de l’interroger sur son absence, pour parler politique ou encore lui demander son avis au sujet de Victoire de France. Il avait tout gagné : il avait l’air d’un ours mal léché. Inutile de préciser que cela l’agaçait passablement et qu’il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Pour détendre l’atmosphère et occuper l’esprit de son maître, André lui décrivit en long, en large et en travers ce qu’il avait prévu pour le déjeuner, la couleur de la nappe au sol, le rebondi des coussins, les arbres autour… Ambrose n’en retint rien de rien, il rongeait son frein.

Pile à l’heure convenue, il aperçut au loin la flamboyante chevelure de Clarisse faire son apparition. Elle détonait avec les couleurs des arbres en ce mois d’août mais ce n’était pas pour lui déplaire. A ses côtés se trouvait Gisèle. Toutes les deux semblaient discuter, mais il ne pouvait rien entendre. Il n’écouta pas non plus André qui lui souffla quelques idées de compliments. Il aurait beau les prononcer, Clarisse ne serait pas dupe et se douterait qu’ils ne viendraient pas de lui, alors à quoi bon ? Il la dévora du regard, jusqu’à ce qu’elle soit face à lui. Après avoir incliné la tête vers la noble et sa dame de compagnie, il déposa un nouveau baiser sur le dessus de sa main. Clarisse était gâtée, jamais en si peu de temps elle n’en avait reçu autant de sa part. Celui-ci devait avoir une douceur particulière à ses yeux. Quant à Ambrose, il espérait que l’un des nobles qui le dévisageaient l’avait vu à l’œuvre pour que parmi les commérages à son sujet, on commence à raconter qu’il s’intéresse enfin à la gente féminine. Une histoire d’ego, encore.

- Clarisse, je n’avais d’yeux que pour vos magnifiques cheveux. Définitivement, il n’avait rien retenu des compliments suggérés par André. Néanmoins, il fallait souligner l’effort… Madame. Dit-il poliment à l’adresse de sa dame de compagnie et chaperonne. J’espère que cette balade vous fera plaisir et que la chaleur ne vous incommodera pas trop. Nous aurons le droit à un délicieux pique-nique, mais ne me demandez pas plus de détails, je n’ai rien retenu.

André roulait déjà des yeux au ciel, accompagné par Gisèle. Ces deux-là s’entendaient fort bien sur le sujet des deux nobles. Ils mériteraient de faire plus ample connaissance, sait-on jamais qu’ils se plaisent également...
Clarisse d'Aquitaine
HUMAINE - DUCHESSE

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Espèce : Humaine
Emploi : Courtisane (fille du Duc d'Aquitaine)
Pièces : 2170

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Clarisse d'Aquitaine
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Ven 17 Déc - 0:11
Clarisse a encore bien du mal à réaliser ce qui s’est passé, quelques jours plus tôt. Ambrose de France, l’homme qui occupe ses pensées depuis bien trop longtemps, lui a – maladroitement, il est vrai – fait une demande en mariage. Il lui a fait comprendre qu’il la voulait, elle, comme reine à ses côtés. Qu’il la voulait comme femme, tout autant. Elle a accepté, cela va de soi. Comment aurait-elle pu refuser alors qu’il s’agit-là de son vœu le plus cher ? De ce rêve naïf qu’elle avait, jeune adolescente, et qui ne l’a pas quitté… ? Elle pensait tout cela impossible, derrière elle et enterré. En quelques mots, le prince a tout bouleversé, tout chamboulé et éclairé comme jamais l’avenir de la jeune femme. Parce qu’elle ne peut qu’être heureuse auprès de lui, elle en est convaincue. Il a été d’une franchise extrême, lui rappelant ses défauts, et elle a balayé tout cela d’un simple geste de la main. C’est Ambrose de France tout entier qu’elle veut épouser. L’homme dans tous sa complexité. Le roi dans toute sa splendeur. Car il sera roi, c’est une évidence. Que Victoire de France soit sur sa route, présentement, n’est qu’une broutille. Elle fera ce qu’il faut pour l’accompagner, dans l’ombre et la lumière, sur ce chemin qui est le sien.

Et ce chemin, à l’instant présent, c’est celui du parc dans lequel il l’a convié, elle et sa dame de compagnie, à une balade et un pique-nique. L’invitation n’a fait qu’accroitre cette joie que Clarisse a du mal à contenir depuis plusieurs jours. Elle voudrait crier à qui veut l’entendre qu’Ambrose l’a demandé en mariage. Elle voudrait pouvoir affirmer tout autant qu’elle a accepté, que c’était là ce qu’elle souhaitait le plus au monde, mais… elle doit prendre son mal en patience. Tant que la reine n’a pas donné son accord, rien n’est encore officiel. Ils ne sont pas fiancés aux yeux de tous et cette invitation à profiter ensemble du beau temps de la capitale est une façon de pousser la rumeur à se répandre. Ambrose n’a jamais été particulièrement homme à inviter quiconque à se balader ainsi. Si cela est une première, l’aînée d’Aquitaine est ravie d’être l’heureuse élue qui profitera d’un tel moment en la compagnie du prince. Ce n’est sans doute pas sa mère qui dira le contraire. La duchesse est revenue en terres bordelaises et si Clarisse a envoyé une lettre à ses parents pour les informer de la demande du duc et de son acceptation, elle n’a pas encore reçu leur réponse.

Elle sait qu’elle sera positive et enthousiaste. Elle ne peut qu’être positive et enthousiaste, de toute manière. Les parents d’Ambrose avaient refusé par le passé, désormais aucun obstacle – ou presque – ne se dresse contre leur bonheur. Autant vous dire qu’elle rayonne donc, vêtue d’une jolie robe d’été vert clair brodée, ses cheveux coiffés en de belles boucles rousses qui lui tombent de chaque côté du visage. Auprès d’elle Gisèle s’est aussi faite élégante et toutes les deux tiennent une ombrelle au-dessus de leur tête. L’impatience de Clarisse est palpable et Gisèle a déjà levé plusieurs fois les yeux au ciel le temps de leur trajet jusqu’ici. Désormais elle se retrouve à devoir presser le pas tant la rousse est enjouée à l’idée de retrouver son… presque fiancé ? Fiancé et bientôt mari dans son esprit, pour sûr !

Les deux femmes sont d’une ponctualité redoutable et rapidement, au milieu des arbres du parc, Clarisse reconnait parfaitement Ambrose. Pour l’avoir tant admiré, elle serait bien capable de le distinguer entre tous, quoi qu’il arrive. Et d’autant plus en ce jour où il est si beau. Plus apprêté qu’elle ne l’a vu depuis longtemps, ses cheveux coiffés et le port impeccable. Sans doute a-t-il été aidé en ce choix mais cela lui va remarquablement bien. « Vous êtes bien chanceuse, très chère. », se permet Gisèle. Clarisse serait bien mal placée pour lui faire la moindre remarque, elle qui profite de la distance qui la sépare d’Ambrose pour laisser s’échapper un petit soupir, charmée.

Il la salue finalement par un nouveau baise-main, elle qui se souvient encore avec force du dernier, et elle sait que ses joues se teintent déjà légèrement de rose. Elle espère que le fait qu’ils soient à l’extérieur permettra à son visage de ne pas prendre la même couleur que ses cheveux, cette fois. Cheveux que le brun complimente, d’ailleurs. Ce n’est sans doute pas la plus belle formulation qui soit mais pour elle, cela suffit amplement. Elle s’incline pour le remercier. « Monsieur, vous m’honorez par cette invitation. » Elle ne peut contenir un léger sourire quand il admet ne pas savoir de quoi sera composé leur pique-nique. « Je suis certaine que tout sera parfait, j'ai confiance en votre majordome pour cela. » Elle salue André auprès duquel Gisèle vient de s’avancer, tout naturellement. Elle a bien compris la dernière fois que ce dernier avait une relation toute particulière avec le duc.

« En attendant, sachez que je suis très sincèrement ravie de pouvoir profiter de ce superbe endroit à vos côtés. » Elle fait un pas pour se mettre auprès de lui, un sourire heureux sur le visage. En arrivant elle a bien remarqué d’autres personnes par-ci par-là, c’est l’un des lieux de promenade privilégiés de la cour, ça n’a rien d’étonnant. Elle, elle compte bien afficher sa chance et tant mieux si les gens jasent.

« Vous vous promenez souvent ici ? » Elle en doute mais cela ne lui déplairait pas de l’entendre dire.

Tandis qu’ils se mettent en toute logique à marcher, elle aimerait glisser son bras sous le sien mais n’ose pas s’imposer. Elle se souvient qu’il n’avait guère réagi à sa tentative de rapprochement à leur dernière rencontre et ne voudrait rien brusquer. C’est sans doute son empressement à elle, tant elle a rêvé de tout cela, qui la fait se précipiter. En attendant elle opte pour raffermir sa prise sur son ombrelle, l’autre main le long de son corps.



fin août 1590

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Ven 17 Déc - 20:15
Yeux séduits, cœur conquis
D’un coup d’œil, il distingua de jolies couleurs sur ses joues et mis cela sur le compte de la chaleur. Après tout, lui-même en souffrait. Heureusement, le pique-nique aura lieu dans une partie plus ombragée du parc, offrant également un peu plus d’intimité que les chemins parcourus par tous les visiteurs.

Clarisse n’était pas dupe et elle le fit comprendre au Prince. Elle savait fort bien combien André avait œuvré pour que cette balade et ce déjeuner soient parfaits en tout point. D’un signe de politesse, bien heureux du compliment, le majordome s’inclina respectueusement vers la flamboyante, tandis qu’Ambrose l’observait. Aucune jalousie dans son regard, ce ne serait pas un secret pour sa future épouse : son majordome était un élément essentiel de sa maisonnée, un conseiller, un ami. Si elle reconnaissait sa valeur, c’était un bon point, car vraiment cela le chagrinerait de devoir s’en séparer, pour une raison ou pour une autre.

La flamboyante lui fit par de sa joie de partager ce moment en sa compagnie. Et en toute honnêteté, c’était un privilège. Ambrose n’aimait guère les endroits trop fréquentés, croiser du monde, être observé, si bien que ce genre de balade dans Paris étaient rares de sa part. Il préférait largement se trouver en province, voire dans la campagne pure, pour se laisser aller à ce genre d’activités en plein air.

Lorsqu’elle se positionna à ses côtés, la marche débuta. Le duo était suivi par les deux domestiques, chaperons de cette journée, à une distance raisonnable. La promenade allait à un rythme ni trop lent pour l’exaspérer, lui qui aime tant le mouvement, le dynamisme, que les choses avancent, ni trop rapide pour épuiser sa future épouse, ainsi que sa dame de compagnie, hissées sur des chaussures ravissantes mais définitivement pas faites pour une randonnée pédestre.

- Non, pour être honnête, je n’aime pas particulièrement ce parc. Je l’ai choisi uniquement pour vous faire plaisir.

L’attention pourrait lui paraître mignonne, voire romantique. Ou alors, elle pourrait ne focaliser que sur sa façon tranchante d’énumérer ce qui pour lui n’est qu’un fait. Néanmoins, pour l’avoir observé toute sa vie, Clarisse savait fort bien qu’Ambrose était ainsi et qu’il lui serait difficile de changer. Il pourrait apprendre, faire des efforts, réfléchir pour progresser, mais cela mettrait un certain temps pour que cela paye.

Il tourna son regard dans sa direction. Naturellement, elle était plus petite que lui. Plus fluette, également. Son corps était mince, comme on s’y attend d’une femme de son haut rang à cette époque. Sous sa jolie robe verte, une couleur qui tranchait parfaitement avec le roux de ses cheveux, il devinait ses formes. Sa mère lui avait toujours dit qu’il devrait privilégier une femme aux fortes hanches, signe dit-on de meilleure chance d’un accouchement paisible. Évidemment, si descendance il y aura, il ne voudrait pas perdre sa femme et se retrouver père et veuf. Néanmoins, en cet instant, ce n’était pas tant la largeur de ses hanches qui le préoccupait, que le contour de ses formes, généreuses là où il les aimait.

Son regard descendit le long de son bras et puis il remonta sur sa main fermement fermée autour de son ombrelle. Il pourrait très bien choisir de changer de côté, pour que la main libre de Clarisse puisse s’appuyer sur son bras, qu’il lui proposerait de manière galante. Mais n’oubliez pas que l’ours n’a pas l’habitude de charmer les dames alors, à la place, il lui prit des mains l’ombrelle sans même l’avertir et lui proposa de lui cacher les rayons du soleil pour elle, pour qu’elle garde cette peau jeune, éclatante et pâle.

- Cela doit être pénible pour vous, les femmes, de devoir toujours vous abriter derrière ces choses. Votre bras doit finir par tétaniser. Laissez-moi faire pour vous.

Là encore, les mots et le ton n’étaient pas les plus doux dont il était capable. On aurait pu attendre de lui qu’il lui donne son bras, qu’ils partagent un contact physique absolument toléré pour ce genre de balade, compréhensible entre deux partis presque fiancés, mais… Un ours, a-t-on dit. Il était tout de même prévenant de sa part de s’inquiéter d’une douleur dans son bras ou sa main et de faire en sorte qu’elle soit abritée du soleil, alors que lui en souffrait également. Et puis, l’air de rien, ce geste manquant de romantisme avait permis un rapprochement entre leurs deux corps. Il pouvait très nettement entendre à chacun de ses petits pas ses talons claquer sur le chemin pavé, les tissus de sa robe se mouvoir. Et puis, de si près, il avait une vue imprenable sur son minois et sa chevelure flamboyante. Dommage que la mode ne soit pas aux décolletés prononcés, il en aurait également profité…

- Avez-vous écrit à vos parents depuis notre derrière entrevue ? Il faudra que je m’en occupe sous peu de mon côté.

Le sous-entendu était clair. Sa mère était-elle déjà au courant que le volcan auvergnat s’était réveillé pour passer aux choses sérieuses ?
Clarisse d'Aquitaine
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Espèce : Humaine
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Clarisse d'Aquitaine
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Mar 21 Déc - 19:21
Il y a ce que Clarisse veut et ce qu’elle peut se permettre de faire. Toute une bataille en elle-même, tant elle voudrait pouvoir savourer le bonheur d’être auprès de lui… Il y a une forme d’empressement qui est née chez elle et qu’elle a du mal à calmer. Elle veut que tout cela prenne réellement forme, qu’elle puisse s’afficher auprès d’Ambrose comme étant sa fiancée, comme étant sa femme. Pouvoir le toucher ou… plus encore. Elle a vingt-deux ans, l’imagination bien aiguisée et s’imaginer intime avec l’homme qui n’a de cesse d’occuper son esprit depuis bien trop longtemps, c’est un rêve qu’elle a du mal à taire, désormais.

Elle y parvient, toutefois, en prenant sur elle ou en réfrénant des gestes qu’il pourrait mal interpréter. Elle ne veut pas ternir l’image qu’il a d’elle. Alors elle préfère questionner, simplement, tandis qu’ils marchent côte à côte. Elle sent bien qu’il n’est très habitué à ce genre de sortie et elle se réjouit à l’idée de profiter d’un instant privilégié. Il le lui confirme, d’ailleurs, à sa manière.

« Votre attention me touche. » Il a sa façon bien à lui de s’exprimer et elle trouve cela attachant. Ce parc ne lui déplaît pas particulièrement, même s’il est vrai qu’elle en connait de bien plus beaux dans ses terres natales. « J’espère que nous aurons un jour l’occasion de nous promener dans un endroit qui vous sied mieux, Monsieur. » En attendant ce choix reste appréciable, puisque quelques silhouettes les observent faussement discrètement.

Sa remarque est sincère. Elle a envie d’apprendre à le connaitre autrement que ce qu’elle sait déjà de lui. Elle veut découvrir l’homme, avec ses failles et ses joies. Ce qu’elle n’a jamais pu voir, elle qui a en quand même vu beaucoup. Et elle veut être la présence à ses côtés : forte et utile, également. Elle veut l’aider à obtenir ce qu’il mérite. Elle veut être là, de toutes les manières possibles.

Elle soutient ce regard qui l’observe, comme si elle essayait de lui transmettre silencieusement toutes ses pensées. Clarisse aime qu’Ambrose la regarde. La regarde véritablement, ce qu’il ne faisait pas vraiment, jusque-là. C’est à croire que quelque chose s’est passé, lors de leur précédente rencontre. Ce quelque chose qu’elle remerciera autant que nécessaire et qui pousse le prince à lui jeter un regard nouveau. Il n’a peut être pas conscience qu’elle voit très bien ses yeux s’attarder par-ci par-là… tant que c’est sur elle, me direz-vous… Elle aime cette satisfaction qu’elle croit déceler. Jusqu’à ce que, brusquement, il lui agrippe son ombrelle. Elle ne l’a pas vu venir et ouvre des yeux ronds, le laissant faire, tandis qu’il s’applique de lui-même à maintenir l’objet pour la protéger du soleil.

La phrase qui suit est aussi brusque que le mouvement mais elle devine bien son intention, tout à fait louable. Elle s’est arrêtée de marcher à son geste et ne peut contenir un petit rire. « Mon cher duc, vous êtes adorable de prévenance mais vos paroles manquent d’un peu… d’élégance, dirons-nous. »  Elle voit bien qu’il essaie d’être agréable, qu’il va à l’encontre de sa nature première pour faire bonne figure à ses côtés. « Ce qui ne me dérange pas, soyez sans crainte. Prévenez simplement avant de faire, la prochaine fois, et je serais toute autant ravie. » Elle dit cela avec un clin d’œil. Clarisse ne voudrait pas qu’il prenne mal ses propos. Il doit bien le savoir, non ? Qu’il n’est manifestement pas bien à l’aise dans ce genre d’exercice. Elle n’hésite pas à se rapprocher autant que la décence le lui permet, justifiant ainsi de vouloir se mettre bien à l’ombre. « Vous me soulagez, ma peau rougit vite au soleil, mais devoir porter ceci continuellement n’est pas des plus agréables. N’hésitez pas à me dire lorsque vous en aurez marre, je peux reprendre le relai. » C’est prononcé naturellement… l’avoir à ses côtés est un bonheur qui s’insère parfaitement dans l’esprit de Clarisse. Elle les voit très bien ainsi – et plus proches encore – une alliance à leur index, discutant de tout et de rien en se promenant.

Sa question l’étonne et elle lève les yeux en sa direction. « Oh, oui, le lendemain de notre rencontre. Je pense qu’ils doivent être ravis de l’apprendre. J’imagine que leur réponse est en chemin. Ils apprécieront une missive de votre part, bien entendu. » Elle sourit en ajoutant : « Ne doutez guère de leur approbation, ils vous estiment et savent que je vous… apprécie. » « Apprécier », un mot qui parait tellement en-deçà de la réalité.



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Mar 21 Déc - 20:25
Yeux séduits, cœur conquis
Sa franchise fut interprétée comme une jolie attention. A la bonne heure, pourquoi faire des ronds de jambe alors que de simples paroles suffisaient à charmer ces dames ! Ambrose se sentit soudain comme un séducteur, il devait avoir très vite appris d’André et ce dernier devait intérieurement le féliciter ! Ah, s’il savait que c’était tout le contraire. Très bientôt, dans les paroles de Clarisse, il aurait la preuve qu’il était une énième fois maladroit.

- J’aime mieux la campagne auvergnate, ses volcans éteins, ses points d’eau, ses forêts. Vous aurez toutes les occasions du monde de découvrir ces paysages quand nous serons mariés.

Aller doucement avec ses sentiments ? Jamais. La flamboyante ressentirait peut-être une vague de joie intense avec ce rappel de son plan de mariage. Lorsque cela serait acté, ils ne pourraient pas se terrer en Auvergne, au grand désarroi d’Ambrose. Là-bas, il pourrait se sentir assez à l’aise pour vivre avec Clarisse sans crainte d’un regard déplacé, d’un jugement, ou d’un quelconque avis qui l’agacerait passablement. Là-bas, Victoire de France n’interférerait pas avec son bonheur et ses plaisirs de la vie maritale. Et une fois mariés, Clarisse devra suivre la cadence. Car il compte très vite découvrir son corps sous cette fichue robe verte bien trop couvrante et l’honorer encore et encore ! Un enfant devrait très vite venir ! Dommage que la vie quotidienne à Clermont ne soit pas envisageable...

- Mais nous passerons le plus clair de notre temps à Paris.

A son grand désarroi, voulut-il ajouter. Il serait temps qu’il songe à l’idée d’Alaric et qu’il fasse l’acquisition d’un manoir en province. Beaucoup étaient abandonnés, prêts à retrouver des nouveaux propriétaires pour prendre le relais et les retaper. Un bon compromis pour montrer à ses partisans qu’il est de retour sur l’échiquier politique, et non au fin fond de ses terres natales, loin de Paris et de sa cour.

Son impression de Don Juan ne dura pas. Clarisse ne cacha pas sa surprise face à son geste brusque et sans la moindre once de romantisme. L’ours était de retour, après une très courte absence. En entendant qu’il manquait d’élégance, le Prince oublié se gratta machinalement la tête. Par conséquent, sa coiffure impeccable n’était déjà plus qu’un vague souvenir. Une petite pensée pour les efforts du Prince qui n’auront pas durer plus de dix minutes en présence de sa promise. Il était gêné. Il n’aimait pas qu’on lui mette le nez dans ses erreurs. Il était un excellent stratège, un manieur de l’épée émérite, mais Dieu qu’il était incapable de douceur. Alors certes, derrière son attitude se cachait beaucoup de prévenance, de bienveillance, des tentatives de bien faire… Mais savoir qu’il manquait d’élégance, pour un homme de sa trempe, de son rang, de son lignage, avec une telle éloquence, une telle prestance…

Étouffant un grognement d’ours mal léché, il n’osa plus regarder dans sa direction, l’invitant simplement à reprendre la marche avec lui avec de pathétiques excuses :

- Je ferai plus attention la prochaine fois alors.

Si bien sûr, contrairement aux remarques d’André, celles de Clarisse n’entraient pas par une oreille pour ressortir par l’autre aussitôt… Rien n’était sûr avec lui ! Tentant de se rattraper avec une réponse qu’il jugeait romantique, il lui répondit, alors qu’elle s’inquiétait qu’il se lasse lui-même de lui tenir son ombrelle :

- Si je devais en avoir marre, je vous prie de croire que la balade prendrait fin et que nous irions déjeuner.

Raté, là encore. Ce n’était pas dit méchamment, c’était pour lui un simple fait : elle n’avait pas à se tordre le bras pour se protéger du soleil et si lui-même trouvait cela gonflant, il n’allait pas de nouveau lui infliger cette tâche. C’était prévenant, mignon, non ? Le souci avec Ambrose, c’est qu’il n’était ni poète, ni trop imaginatif. Ainsi ce qu’il pensait, il l’exprimait sans fioriture. Clarisse avait déjà apprendre à décrypter ses paroles, mais pour le bien de leur couple, il faudrait qu’elle continue dans cette voie, pour comprendre qu’il n’essaye pas de la casser, mais simplement de s’exprimer plutôt que de s’enfermer dans le mutisme. Ou alors elle pourrait essayer de l’arranger, mais cette tâche lui demanderait de la patience, beaucoup de patience.

Il apprit donc que la flamboyante avait déjà mis au courant ses parents des intentions du Prince oublié. Il imaginait sans peine la réaction de sa mère, certainement ravie du résultats de ses manigances. Leur réponse ne devrait pas tarder et il n’avait aucune crainte que son père s’oppose à cette union, pour être tout à fait honnête. Qui irait à l’encontre de ce mariage ? Qui empêcherait sa fille de se marier à celui qu’elle aime et suit dans l’ombre depuis toujours ? Qui ne voudrait pas d’un roi dans son lignage ? Ces lettres ne seraient que des formalités, le tout étant déjà joué avec Mathilde d’Aquitaine. Le plus dur serait de convaincre Victoire de France, pour que l’union se passe sans encombre. Néanmoins, elle pourrait bien ne pas approuver que cela ne changerait en rien sa décision.

- Très bien, vous savez que j’aime lorsque les choses avancent.

Au raclement de gorge de son majordome dans son dos, Ambrose ne put refouler cette nouvelle envie de se gratter la tête. Il tenta donc de montrer de bon sentiment, puisqu’elle même avait évoqué qu’il était bien connu de ses parents qu’elle était très attaché à lui.

- Je sais que je n’ai pas une bonne réputation lorsqu’il s’agit des femmes, de la séduction… Tout ça… Mais j’aimerais les rassurer au sujet de mes intentions, de ne pas vouloir votre malheur, ni vous faire du mal. Je crois sincèrement en l’amour qui grandit avec le temps. Je leur en ferait part dans ma lettre, si cela peut les rassurer.

Est-ce qu’il la regardait dans les yeux ? Non. Est-ce qu’il la regardait tout court ? Non. Est-ce qu’il profitait de leur différence de taille pour regarder au loin et tenter d’ignorer son profil dans le coin de son regard ? Oui. L’ours parlait de sentiment, il ne fallait pas s’attendre à mieux.
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Mer 29 Déc - 18:47
C’est grisant de pouvoir s’envisager un futur avec l’homme à ses côtés. Peut-être devrait-elle se faire plus timide encore, plus douce et moins directe… mais ce n’est pas dans sa nature. Elle a besoin de s’exprimer, de confirmer autant que de se l’entendre dire, par lui. Elle veut être auprès de lui, attirée comme un aimant, et les mots qui glissent des lèvres du brun la font sourire presque de béatitude. Quand nous serons mariés, a-t-il dit, et c’est un enchantement perpétuel à ses oreilles. Elle sait qu’elle ne rêve pas mais c’est tout comme. Les yeux bleus de la rousse pétillent et Ambrose peut facilement y lire son bonheur autant que sa fierté.

Elle apprécie sa franchise et se sent un peu gamine là où elle devrait être femme. C’est plus fort qu’elle. Elle inspire avec application, pour se calmer, et souffle à mi-mot : « Ce sera une joie, Monsieur, d’apprendre à vous connaitre à travers ce que vous aimez. » La phrase qu’il ajoute ensuite pourrait un peu ternir ce tableau, seulement, il n’en est rien. Clarisse est habituée à faire de nombreux voyages entre Paris et Bordeaux, jusque-là. Sa vie est à la Cour, désormais, ce qui ne l’empêche pas de rester attachée à ses terres natales, tout comme le prince doit l’être – ou le sera – à ses montagnes. « Paris a son charme et l’aura d’autant plus tant que vous serez à mes côtés. » Elle se laisse porter par son ressenti. Ambrose a un je-ne-sais quoi de contagieux, semble-t-il, car elle s’entend lui parler sans filtre, à sa façon à lui. Elle se sent libre, quand il est là. Libre de dire ce qu’elle pense. Lire d’échanger avec lui d’une manière qui pourrait peut-être en choquer d’autres. Trop directe, trop mièvre peut-être, pour une jeune femme de ce monde, pour une courtisane.

Il arrive tout de même à la surprendre avec ce côté légèrement gauche qu’il dévoile, quand il s’agit de se montre gentleman. Clarisse en est gentiment amusée. Ce qu’elle lui dit, avec légèreté, n’est aucunement moqueur. Elle ne saurait probablement pas l’être à son encontre, d’ailleurs. Finalement, il s’est approché d’elle et l’a débarrassé de son ombrelle, qu’il porte avec application, non sans se gratter légèrement la tête. Elle a l’habitude de ce geste et saisit facilement sa gêne. Il s’excuse platement et elle lui jette un clin d’œil encourageant.

A sa manière, là encore, Ambrose lui indique qu’il ne compte pas lui imposer d’avoir à reprendre son ombrelle. Clarisse n’en est pas étonnée et apprécie de l’entendre. Il peut être un peu rustre, parfois, mais la finalité demeure bien celle d’un homme d’élégance. « Je vous en remercie, alors. »

Tandis qu’elle indique avoir déjà écrit à ses parents, il l’écoute avec attention. Elle sait que sa mère se réjouira pour elle. Mathilde d’Aquitaine a toujours été très observatrice et il n’y a aucun meilleur parti que celui d’un prince, très probablement futur roi de France ! Le duc ponctue d’une phrase un peu sèche et Clarisse sourit. « Nous sommes deux. » Bien souvent on lui a reproché son impatience, sa manie de vouloir tout, tout de suite. Autant vous dire qu’elle se refrène au mieux de tout ce qu’elle voudrait dire ou faire auprès de cet homme, de cette perspective du mariage qui illumine ses rêves et de toutes les idées saugrenues qu’elle a déjà concernant la cérémonie de leurs noces.

Il reprend prestement la parole et ce qu’il lui dit la fait ralentir, pour l’observer, lui qui ne la regarde pas. Ses mots sont tout simplement adorables et le terme d’amour, dans sa bouche, la fait frétiller de joie. A leur dernière entrevue, il lui a bien fait comprendre qu’il était, à sa manière, attaché à elle. Aujourd’hui, il réaffirme vouloir d’elle à ses côtés et que les sentiment viendront d’eux-mêmes, entre eux. De son côté à elle, ils sont déjà là. Du sien… il admet donc qu’il fera tout pour les cultiver. Elle sent ses joues rougir farouchement. Elle s’en moque.

« Je n’ai que faire de votre réputation en matière de galanterie féminine, Monsieur. Je vous l’ai dit… j’ai toujours apprécié votre personnalité, depuis longtemps. Vous ne vous en souvenez certainement pas mais lors de mes jeunes années, vous êtes l’un des premiers enfants de haute naissance à m’avoir adressé la parole. Vous m’aviez même aidé alors que je n’étais pas encore bien au fait de marcher avec des robes longues ! J’aurais pu me ridiculiser ! » Elle avait à peine sept ans et pourtant, c’est quelque chose dont elle se souvient encore. Sans doute du fait de la pression que sa mère lui avait imposé pour cette première sortie dans le monde. « Vous n’avez pas besoin de chercher à me séduire, vous savez. Je suis déjà charmée. Le reste viendra avec le temps, comme vous le dites. »

Elle fixe cette nuque légèrement tournée, tandis qu’il fixe un point quelconque du chemin. « Mes parents seront ravis que vous leur écriviez, bien entendu. Ils sont toujours très protecteurs à mon encontre, malgré la distance. »


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Mer 29 Déc - 20:30
Yeux séduits, cœur conquis
A ce stade, il ne saurait faire la différence entre une envie de séduire Ambrose, un désir d’aller toujours dans son sens pour lui faire plaisir, ou un réel intérêt pour ce qui passionne et plaît au Prince oublié. Clarisse savait se ranger de son côté, lui montrer qu’elle désirait partager avec lui ses goûts et ses passions, qu’elle souhaitait passer du temps en sa compagnie. Il ne s’imaginait certainement pas à quel point elle était sincère tant elle était éperdument amoureuse de lui. Il ne se doutait pas de la force de ses sentiments et de ce dont elle était capable pour lui. Il était à des années lumière de s’imaginer à quel point lui-même sera envoûté peu à peu par la flamboyante. Il ne comprenait pas à ce stade de leur relation que bientôt, il ne voudra se trouver nul part ailleurs que près d’elle, à la prendre dans ses bras, à lui susurrer combien elle l’impressionne et le charme, à lui quémander un enfant pour poser ses mains sur son ventre et la remercier de le rendre ainsi heureux. Il y aura sans doute des coups d’éclats, des disputes, comme dans tout couple, car l’un et l’autre ont une forte personnalité. Mais s’il savait combien ses disputes lui plairont également…

Clarisse également avait hâte que les choses bougent, très certainement parce qu’elle rêvait de ce jour depuis leur première rencontre. D’ailleurs, elle en fit la mention et l’envie de se gratter le cuir chevelu se fit plus pressante encore. Il ne ressemblerait bientôt plus qu’à un paillasson ou à un épouvantail, à ce rythme. Un peu (beaucoup) honteux, il admit ce qui le mettait dans tous ses états, continuant de fuir son regard pour un point à l’horizon.

- Je… ne m’en souviens pas, navré.

Le Duc d’Auvergne était sincèrement désolé. Il n’avait jamais accordé d’autant d’importance à ce souvenir que sa future fiancée. Maintenant qu’il la savait éprise de lui depuis bien des années, peut-être même avait-elle subi le coup de foudre dont certains font la mention dans des poèmes, ce jour où il l’avait simplement aidé, car cela était attendu d’un jeune garçon de son statut… Dorénavant, il se promis d’accorder de l’importance aux moments qu’ils partageront, de les marquer dans son esprit pour que, après moult années d’un mariage heureux, il puisse les lui rappeler avec fierté.

Elle était charmée et n’avait aucune difficulté à le lui dire. De même, elle ne tenta pas de lui avouer de manière détournée, ce qui provoqua un hoquet de surprise de sa dame de compagnie dans leur dos. Hoquet qui n’attira le regard ni de l’un, ni de l’autre. En vérité, Ambrose aimait la franchise. Les métaphores, les longues phrases et la romance n’étant pas sa tasse de thé, il appréciait que Clarisse lui exprime aussi facilement ses pensées. Après tout, lui ne se privait pas pour faire de même. Les rares fois où il avait tenté d’être moins franc, cela n’avait rien donné de brillant. Non pas qu’il manque d’esprit… Mais pourquoi faire compliqué quand une tâche peut facilement être exécuter ?

- J’apprécie votre franchise à mon égard, Clarisse.

Naturellement, il lui fit part de sa qualité, ce qui lui donna l’occasion de retrouver son visage plutôt que les arbres environnant. Son expression avait eu le temps de se calmer et son envie d’ébouriffer ses cheveux également. Avec un peu de temps, il deviendrait plus facile pour lui de s’exprimer sur certains sujets, lui évitant ainsi ce vilain tic lié à l’embarras. Ou pas, d’ailleurs. Prions pour la flamboyante qu’il s’améliore un minimum et ne lui fasse pas perdre patience...

Il y avait tout de même un détail pour lequel il était plus naturel, plus familier, que la flamboyante. Il se décida à le lui faire remarquer, ce qui ne manquerait probablement pas de lui faire très plaisir.

- Cessez de m’appeler Monsieur. Je vous appelle par votre prénom la plupart du temps, faites de même. Et que celui qui voudra tourner cela en reproche ose venir me le dire en face.

Il voulut ajouter un « au diable l’étiquette », tant il la détestait, tant les mondanités et les ronds de jambes avaient le don de l’exaspérer et d’aspirer son énergie. Il voulait de la franchise, mais également de la simplicité. Il ne la voyait pas l’appeler Monsieur jusqu’à ce que leur mariage soit prononcé. Bien évidemment, d’ici là, si mariage il y a, se tutoyer serait bancal. Néanmoins, il ne voyait aucun inconvénient à ce qu’ils s’appellent par leur prénom, cela ne pourrait que les rapprocher. Et puis en y songeant bien, n’était-ce pas étrange de se nommer par des titres, être unis et partager une même couche et soudainement se tutoyer ? L’amour grandira tout comme le mariage se préparait en amont, il en était persuadé.

- Bien bien, j’écrirai à vos parents sans faute. Une fois mariés, je ne vous priverai pas de les voir à votre convenance. Dit-il avec simplicité. Puis il songea à Mathilde d’Aquitaine et… ne put se résigner à l’imaginer trop souvent dans ses pattes. Je vous laisserai le champs libre pour votre vie sociale et votre bon plaisir, j’espère ainsi que vous respecterez mes besoins de solitude ponctuels.

Clarisse le savait, il lui serait difficile de ne plus être un ours isolé dès l’instant où ils seront déclarés unis devant Dieu. Autant qu’elle se prépare à ses coups de colère nécessitant un isolement, un entraînement acharné ou une escapade à cheval sous la pluie battante.
Clarisse d'Aquitaine
HUMAINE - DUCHESSE

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Clarisse d'Aquitaine
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Sam 1 Jan - 19:40
Jamais Clarisse n’a à ce point ressenti le besoin de se livrer à quelqu’un, en parfaite honnêteté. Elle parle, met des mots sur son ressenti et ses espoirs, sans pouvoir s’en empêcher. Elle a honte, au fond d’elle, réalisant combien elle est loin, en cet instant, de l’image qu’elle renvoie habituellement. Elle est généralement une femme de contrôle, sauf quand l’agacement naît en elle, bien entendu. En matière de sentiments, elle ne se dévoile pas à ce point et quand elle le fait, c’est souvent par faux-semblant, pour arriver à ses fins. Là, c’est une toute autre facette de Clarisse d’Aquitaine qui éclate au grand jour. L’Amoureuse, avec un A majuscule. La femme aux joues rougies et aux étoiles dans les yeux dont l’attention est toute entière tournée vers l’homme de sa vie, selon elle (comment le qualifier autrement ?).

L’embarras s’est posé sur ses épaules tandis qu’elle lui fait part de ce lointain souvenir d’enfance qui reste gravé en elle. Ce n’était pas de l’amour, alors, elle ne connaissait rien de ce sentiment. Cependant, ce fut un premier contact et la naissance d’une grande curiosité envers le jeune garçon brun qui l’avait aidé presque par réflexe. Une curiosité qui n’a eu de cesse de grandir, ensuite, puis s’est mue en fascination, en attirance, en besoin de protection aussi. Ce qu’il n’a jamais réalisé jusque-là et qu’elle conservera précieusement en elle. Elle n’est toutefois pas surprise de l’entendre admettre qu’il ne s’en souvient pas. « L’inverse m’aurait étonné, ne vous en faites pas. Vous devez trouver cela absurde mais c’est un souvenir précieux pour la petite fille que j’étais alors et la femme que je suis aujourd’hui. Le destin nous a poussé à nous rencontrer, d’une certaine façon. » Même si ce moment-là n’avait de rencontre que le nom, ce sont les évènements partagés ensuite, le même cercle de fréquentation, qui les a véritablement poussés à plus ou moins se côtoyer, au fil des ans.

C’est pourquoi elle est capable de lui dire, droit dans les yeux, combien elle est déjà charmée par lui. Il n’a pas grand-chose à faire pour qu’elle lui tombe dans les bras, simplement être là, présent à ses côtés, et elle est prête à tout affronter pour lui. Elle ne relève même pas le hoquet surpris de Gisèle, toute proche. Allons bon, viendrait-elle à lui reprocher sa sincérité ? Cela semble fort heureusement plaire à son futur époux, et c’est tout ce qui compte, pour Clarisse. Elle a un léger hochement de tête satisfait à son encontre. Lui n’est pas non plus homme à y aller par quatre chemins. Ce qu’il ajoute en est d’ailleurs une nouvelle preuve. Il lui demande de l’appeler par son prénom, ce qu’elle a osé lors de leur précédente rencontre, tant par jeu que par curiosité, pour voir comment il réagirait. Là, il lui fait la requête explicite qu’elle cesse de l’appeler « Monsieur » et cela la renvoie en arrière, quand leurs titres et leurs naissances n’importaient pas tant. Ce n’est pas chose courante, pourtant, entre un homme et une femme de haute-noblesse et n’étant ni frère et sœur ni officiellement mariés. Si elle n’entend rien autour d’eux, Clarisse se doute que le visage de Gisèle s'étire en une grimace outrée. La dame de compagnie doit pourtant le savoir, que ni Clarisse ni Ambrose ne tiennent à s’accrocher farouchement à l’étiquette. Si la rousse fait ce qu’il faut à la Cour, elle ne tait guère, dans l’intimité de son appartement, son agacement face aux trop nombreux protocoles à respecter.

Si le prince de sang l’y autorise, qui est-elle pour ne pas respecter sa demande ? « Avec plaisir, Ambrose. » Articuler ce prénom face à celui qui le porte la rend toute joyeuse. C’est une fois de plus l’affirmation de ce qui, elle l’espère, ne devrait pas trop tarder : l’officialisation de leurs fiançailles. S’il a des mots ou des attitudes un peu rustres, Clarisse arrive à lire à travers eux pour déceler le cœur de l’homme et ses bonnes intentions. Quand il dit qu’il fera barrage à ceux que cette familiarité dérangera, il faut comprendre que cela compte particulièrement pour lui.

A l'évocation du duc et de la duchesse d’Aquitaine, Clarisse se réjouit à l’idée qu’il leur écrive vite. Cela les rassurera sur sa sincérité. Une fois de plus, c’est la franchise du duc qui s’exprime et elle lui sourit. On peut le considérer comme on veut mais le prince est curieusement honnête envers lui-même et envers elle. Il s’exprime plus facilement sur ses petits – et grands - défauts qu’elle ne l’aurait cru. Plus facilement qu’elle.

« Je vous en remercie. Je suis certaine que si nous parvenons à nous parler ainsi, nous réussirons à trouver un bel équilibre, une fois mariés. » Ils ne le sont pas encore et semblent pourtant préparer cette vie à deux, ensemble. C’est inespéré. Clarisse n’a pas connaissance d’autres de ses amies qui auraient ainsi parlé librement avec leur promis pour évoquer ensemble la perspective de leur vie conjugale. Le prince a l’air d’y réfléchir avec une attention touchante. « Je respecterai vos besoins de solitude, Ambrose, soyez sans crainte, tant que vous me revenez toujours. » Là encore, ils ne sont pas mariés, pas même fiancés, et Clarisse sent déjà qu’elle aura un énorme besoin de lui à ses côtés. « … en espérant que l’affection que je vous porte ne vous étouffe pas. »

Parce qu’elle le sent, ça dégouline de ses lèvres malgré elle. Son cœur veut sortir de sa cage thoracique et elle veut hurler cette joie dévorante qui n’a de cesse de gagner du terrain en elle. Elle baisse légèrement la tête, honteuse. Elle devrait se calmer, elle devrait retrouver le contrôle et son sang-froid. Elle ne peut pas déjà être toute de sentiments et d’amour alors qu’ils ne sont officiellement rien l’un envers l’autre.

Certainement moins discrète qu’elle ne voudrait l’être, elle prend une grande inspiration et se redresse. « Avez-vous des nouvelles quant à la date du mariage de la duchesse d’Orléans et du duc de Normandie ? L’annonce a fait grand bruit et désormais les salons de la Cour ne parlent que de ça… » Elle sait qu’Alaric de Normandie est de ses amis. Elle entretient elle-même une relation complexe avec cet homme qui n’a jamais apprécié sa mère la duchesse d’Aquitaine et se contente de phrases sèches et faussement courtoises quand il croise Clarisse. « Beaucoup se demandent d’ailleurs comment le duc est parvenu à la séduire… »

Diane d’Orléans est un sujet à elle seule, également. Trentenaire sans mari ni enfant, Joyau de la saison (par pitié ? Certains le croient et Clarisse n’est pas en reste), son éternel optimisme est parvenu à exaspérer plus d’une fois la rousse. Elle n’irait toutefois pas jusqu’à ternir la perspective d’un tel mariage. Clarisse est trop fleur bleue pour ça, intérieurement. D’autant plus désormais qu’elle vole elle-même sur son petit nuage.



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Sam 1 Jan - 21:55
Yeux séduits, cœur conquis
Ce serait mentir que de dire qu’il ne ressentait pas un peu de culpabilité en entendant Clarisse confier combien cette première rencontre, très tôt dans leur vie, avait chamboulé son destin et ses sentiments. Il se rattraperait plus tard, définitivement. Ambrose apprendrait à créer des souvenirs avec elle et à les chérir. La flamboyante n’avait certainement pas tord, le destin, leurs parents respectifs, la couronne, quelque chose les avait poussé très tôt à se rencontrer. Rien n’était le fruit du hasard, finalement.

De part son rang, le Prince oublié n’avait que peu l’habitude de s’entendre appelé par son prénom. D’autant plus depuis qu’il s’est éloigné du monde et des contacts avec d’autres humains. Il y avait bien son frère en Auvergne qui le nommait pas son prénom, à quoi bon jouer le jeu de l’étiquette entre leurs montagnes auvergnates. Quand bien même, l’entendre, comme par le passé, lorsqu’ils étaient plus jeunes et qu’Ambrose était un peu plus sociable et présent… Cela lui fit quelque chose. Il entendit de nouveau le détachement entre chaque syllabe, l’attention portée sur la prononciation très digne de ce prénom qui était le sien. Clarisse se délectait de l’avoir au bout des lèvres, de la même façon qu’elle se délecterait d’une sucrerie. Cela amusa le Prince, beaucoup. Et pour être tout à fait honnête, ses pensées dérivèrent légèrement, très légèrement, et il imagina la flamboyante le prononcer dans un tout autre contexte, un tout autre cadre et avec bien d’autres émotions dans la voix.

Le sujet du mariage revint sur le tapis. Pourquoi ne pas profiter de ce moment pour se mettre d’accord sur certains détails qui ne regarderaient qu’eux ? Chacun avait ses attentes sur la question et Ambrose était tout disposé à entendre celles de sa promise. Il espérait que dans le lot elle ne lui ferait pas part d’un désir de maternité inexistant, par exemple. Ce serait lui qui se trouverait bien malheureux, mais un quelque chose en lui sentait que cela n’était pas dans l’idée de Clarisse. Elle porterait ses enfants, il en était certain. Elle mettrait au monde des princes et princesses de France.

Pas de révélation sur une envie de garder une ligne idéale et de ne pas tomber enceinte. A la place, Clarisse accepta de respecter son besoin ponctuel de solitude, à la condition qu’il revienne toujours à elle. Parti comme c’était, l’un et l’autre ne sauraient vivre séparément guère longtemps. Si, comme elle l’avait si bien dit, ils étaient capables de communiquer aisément, même si cela inclus disputes et autres chamailleries, un profond lien devrait très vite se développer entre eux deux. Et puis, avec ses pensées déviantes qu’on ne saurait nommer et son regret que la mode ne soit pas aux décolletés plongeant, nul doute qu’Ambroise serait très satisfait de se retrouver seul en compagnie de son épouse et de le lui faire savoir.

- Naturellement. J’ai beaucoup de respect pour le mariage et je suis fidèle, si cela vous inquiétait... Lui dit-il, pour la conforter dans son idée.

La suite lui donna effectivement envie de s’étouffer, car il était question de ses sentiments. Fort heureusement, elle ne lui répéta pas qu’elle l’inonderait avec son amour, comme lors de leur dernière conversation. Il en avait quelque peu marre d’être rouge comme ses cheveux. Ainsi, le Prince oublié attrapa la perche qu’elle lui tendit et dévia sur le sujet des noces d’Alaric et Diane.

- Et bien, il ne m’a pas dit de date exacte, mais vu combien il est pressé… J’ose espérer que vous avez déjà pris vos dispositions pour que votre toilette soit prête très, très rapidement.

Cette fois-ci Alaric l’avait battu dans l’empressement et l’envie de faire vite. Tout le monde devrait suivre le rythme et chacun préparait tenue et cadeau pour peut-être découvrir la veille pour le lendemain la date de la célébration. Une bien étrange façon de procéder, mais soit, ce n’était pas son mariage. Tant que cela leur plaisait, il n’y voyait guère d’inconvénient.

Un instant, Ambrose observa le visage de sa fiancée pour peut-être y déceler de l’envie, de l’engouement, ou de la jalousie. Il est vrai que l’on parlait beaucoup de ces noces, peut-être que cela ne lui plaisait guère ? Alaric et Clarisse étaient toujours comme chien et chat. Sa flamboyante était une femme fière, avec de l’allure, ne laissant pas la gente masculine indifférente à son passage. Peut-être lui était-ce pénible de ne pas être le centre de l’attention ? D’une manière se voulant la moins maladroit possible, il voulut la rassurer.

- Votre tour viendra. Notre tour viendra. Et je vous prie de croire que cela fera bien plus de bruits et de sensations que leurs noces.

Il appréciait de tout son cœur son meilleur ami normand, mais une pointe de son propre orgueil transparaissait dans ses paroles : Ambrose espérait bien que les noces du Roi légitime serait le centre de l’attention de tous les français.

En entendant sa remarque sur les interrogations pour avoir réussi à séduire le Joyau de la saison, Ambrose ne put s’empêcher de rire. Un rire franc, moqueur, mais également plein de bienveillance. Pendant des années il avait entendu parler de Diane d’Orléans. Une torture pour lui qui ne la voyait que comme une énième alliée de Victoire de France. Ignorant royalement l’embarras d’Ambrose, Alaric lui avait à moult reprises fait part de ses désirs à son sujet et de ses vagues tentatives de se manifester dans son cœur. Ces deux-là faisaient la paire, deux incapables de la romance.

Feignant d’essuyer une larme au coin de son œil, qu’il était bon de rire ainsi, Ambrose lui donna son avis sur la question :

- Pendant des années il lui a envoyé de très belles lettres sans les signer. Alaric n’est pas mon ami le plus cher pour rien, il est aussi empoté que moi. Tant pis pour son ego, il fallait appeler un chat « un chat ». Tous les deux étaient de grands dadais, pour ne pas citer Mathilde d’Aquitaine. Le pire derrière cette séduction inexistante, c’est que je ne doute pas qu’ils s’entendront à merveille et seront heureux.

Et derrière, André explosa de rire. Quant à Gisèle, pensez-vous qu’elle le réprimandait ? Nenni. Elle se faisait violence pour à son tour ne pas rire de la situation : Ambrose s’improvisait thérapeute de couple alors qu’il était aussi romantique qu’un cailloux.
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Clarisse d'Aquitaine
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Jeu 13 Jan - 22:42

Même si les choses se passent on ne peut mieux, Clarisse se doit de gagner en réserve, en retenue. Ils ne sont pas encore mariés et elle s’imagine déjà complètement dans ce titre et ce statut qu’elle rêve d’avoir. Devenir officiellement la femme d’Ambrose de France n’est certainement pas une mince affaire et pourtant, chaque instant passé à ses côtés ne fait que la conforter dans l’idée qu’à eux deux, ils peuvent former un duo redoutable. Et… un duo qui s’aime. Rien n’est encore fait, cependant elle le sent. Dans les mots et l’attitude du prince, ce dernier s’engage avec force et sincérité dans cette future union. Il cherche à la mettre à l’aise et fait preuve d’une prévenance qu’elle n’aurait pas forcément imaginé.

Il est… adorable, d’une certaine façon. Que pourrait-être espérer de mieux ? Pouvoir user de son prénom est un privilège précieux qu’elle applique sans sourciller, bien au contraire. Et quand il lui fait part de son vœu de fidélité, la rousse ne peut cacher un léger étonnement. Elle avait dit cela plus par peur que son goût pour la solitude et ses montagnes ne l’enferme à jamais dans une vie d’ermite, et non… non par crainte à ce sujet.

Rares sont les maris qui en parleraient tout aussi sincèrement, cela dit. Parce qu’il n’a pas l’air de dire cela comme on dirait des mots en l’air, par nécessité. Et ils ne sont même pas encore unis devant l’Église ! Le rouge lui monte spontanément aux joues et elle hoche la tête. Elle n’est pas naïve au point de croire les hommes mariés éloignés du pêché d’infidélité mais, curieusement, cela ne l’a même pas effleurée concernant Ambrose. Il faut dire que le prince n’a pas la réputation… n’a pas de réputation tout court en la matière, disons. Rien qui ne soit arrivé jusqu’à ses oreilles, tout du moins. Et ce n’est pas faute de s’être montrée particulièrement attentive.

« Je n’en doutais point, rassurez-vous. Je me demandais seulement si votre attrait pour la solitude et votre attachement envers vos montagnes ne pouvait pas finir par surpasser tout le reste… » Ce qu’il a l’air de contredire de lui-même, et c’est tant mieux.

Évoquer par la suite le mariage prochain du duc de Normandie lui vient facilement en tête, vu que le sujet est sur toutes les lèvres, à la Cour. Elle en parle par curiosité autant que pour détourner l’attention toute concentrée du duc sur autre chose qu’elle-même. Elle a bien le sentiment qu’à trop parler de ce qu’elle ressent ou de ce qu’elle voudrait… elle ne ferait que se tourner plus encore en ridicule.

S’il le comprend, Ambrose a la courtoisie de ne pas le faire remarquer et répond à sa question avec les quelques informations qu’il possède. La perspective de pouvoir assister à cette cérémonie au bras du brun rend Clarisse particulièrement impatiente, il faut l’admettre, et elle hoche la tête avec empressement. « Vous espérez bien, Ambrose. Qu’ils se marient demain et je serais parfaitement prête ! » Oh que oui. Son père lui a offert une nouvelle robe il y a quelques semaines, faite sur mesure et qu’il lui va fort bien, de ce que lui ont dit ses dames de compagnie. Il lui tarde de l’essayer officiellement. « Et… je crois que vous n’aurez pas à regretter votre choix de cavalière. » Elle balaie son visage dans un léger mouvement de cils. Ah ça… oui, elle fera tout pour être absolument divine, ce jour-là.

Parce que ce ne sera pas simplement le mariage de Diane d’Orléans et Alaric de Normandie, mais très certainement leur première apparition à tous les deux dans un événement officiel. Il est certain que dans une mesure moindre, cela fera parler. Le duc d’Auvergne n’est clairement pas connu pour s’afficher accompagné. Alors… Clarisse compte bien faire de cela un petit événement dans le grand événement. Est-ce qu’elle enviera le couple du jour ? Oui, bien sûr que oui. L’envie a toujours compté parmi les défauts de la rousse et ce n’est pas près de changer. Mais elle sait qu’il ne s’agit que d’une question de patience. Patience qu’elle a assez peu, certes.

Ambrose a sans doute vu clair dans sa question car il lui rappelle que leur tour viendra et cela suffit à faire sourire Clarisse une nouvelle fois, dans un éclat bienheureux. « Je le sais et j’y compte bien ! » Leur cérémonie marquera d’autant plus les esprits, c’est certain ! « Vous méritez une cérémonie princière. » Pour ne pas dire royale.

Parce qu’en plus d’être bien souvent désagréable, Alaric de Normandie n’a rien de royal, justement. Clarisse ne se gêne d’ailleurs pas pour questionner quant à l’union de la duchesse d’Orléans et de ce dernier. Le duc n’est pas connu pour ses talents de séducteur et l’amie de la reine a surpris tout le monde par son choix. Beaucoup avaient fini par penser qu’elle refuserait toute sa vie de s’unir à un homme et qu’elle finirait probablement nonne, dans un couvent. Si elle n’inspirait toujours que peu de choses à Clarisse, Diane d’Orléans avait au moins eu le mérite de surprendre tout le monde.

La rousse ne s’attendait certainement pas aux explications du prince. « Des lettres anonymes ? » Pendant des années, d’ailleurs. « Je me demande bien ce qu’il pouvait lui écrire. Je n’imagine guère le duc de Normandie capable de la moindre poésie… » Elle secoue la tête, amusée. Si les deux hommes se ressemblent par certains aspects, jamais Ambrose n’a eu de mauvais termes à son égard ou vis-à-vis de ses parents. Il a, en tout temps, eu ce je-ne-sais-quoi de « vrai » et de presque… impérial. C’est du moins ainsi qu’elle l’a toujours considéré.

A travers les rires, Clarisse a tout de même la courtoisie de comprendre qu’Alaric étant l’ami d’Ambrose, elle se devra de braver l’indifférence qu’elle préfère maintenir envers l’autre homme. Car quand ils ont le malheur de se parler, le duc parvient très vite à la mettre hors d’elle, quand il s’y met.

« Je leur souhaite tout autant. Espérons qu’elle parviendra à lui donner un héritier. » C’est que l’âge de la duchesse fait beaucoup jaser. Évoquer la possible progéniture des autres la ramène forcément à leur propre situation et elle murmure : « Tout comme nous donnerons de beaux princes et princesses à la France… »

Jamais Clarisse d’Aquitaine n’a eu à ce point la certitude d’être au bon endroit, au bon moment, avec la bonne personne. Depuis ce jour où le prince a souhaité s’entretenir avec elle, c’est comme si les astres s’étaient alignés et, enfin, elle voyait l’avenir avec une clarté vertigineuse. Ses paroles s’envolent dans un souffle et elle relève finalement ses yeux pour les planter dans celui du brun. Elle a beau en avoir de nombreuses occasions, c’est à chaque fois un ravissement nouveau. C’en est absurde, d’ailleurs. S’il savait à quel point elle se bat avec ce devoir de retenue que lui impose les bonnes mœurs. Elle qui veut simplement… simplement… elle ne sait même pas ! D’accord, même dans ses pensées elle ne sait pas y mettre un mot, mais cette flamme dans ses yeux, la fébrilité presque trop heureuse dans ses gestes, il doit bien l’avoir compris, non ?



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Ven 14 Jan - 20:26
Yeux séduits, cœur conquis
Parce qu’il n’avait aucun doute sur sa propre fidélité, sur son envie d’avoir un mariage bien heureux, il n’essaya pas davantage de s’étaler sur le sujet pour rassurer Clarisse. Il était bien connu qu’aucune rumeur de débauche à son sujet ne traînait, elle n’avait donc aucune inquiétude à avoir. Alors certes, plus jeune Ambrose ne s’était pas privé pour s’amuser avec quelques demoiselles, mais tout cela était resté très discret. Une influence d’Alaric. Ou c’était peut-être l’inverse, personne ne saura jamais. En tout cas, personne n’avait vu le Prince oublié en compagnie féminine que ce soit de manière très galante ou bien plus osée. Clarisse n’avait pas à douter de son futur époux. Une fois mariés, les autres femmes seraient à jamais éclipsées.

L’engouement pour les noces d’Alaric et Diane se ressentait. Ou alors était-ce celui d’avoir une toute nouvelle toilette de toute beauté ? Ou était-ce parce qu’elle se trouverait en public en compagnie d’Ambrose ? Il ne savait pas, il ne comprenait toujours pas les femmes. Au moins, le Prince était ravi de savoir sa cavalière prête et sur le pied de guerre pour bien présenter. Et puis cette assurance qu’elle dégageait en lui annonçant qu’il ne regretterait pas d’aller aux noces de son meilleur ami avec elle. L’espace d’un instant, le sourire d’Ambrose s’étira… Et une certaine lueur, que l’on pourrait décrire comme perverse, brilla dans ses yeux. Il imagina Clarisse, sa chevelure flamboyante dégringolant dans son dos, une robe accentuant sa poitrine et ses hanches et un air très fière et séduisant sur son visage. Il ne pouvait décemment pas partager ses pensées, aussi il détourna le sujet. Et puis, il était assez perturbant d’avoir autant de pensées de ce genre en si peu de temps, après autant d’isolement…

- Je n’ai pas choisi une cavalière pour m’accompagner, j’ai choisi la reine.

Il aurait pu choisir n’importe quelle joli minois pour l’accompagner, il aurait sans doute passer un très mauvais moment et ne ferait que peu d’efforts même pour les noces de son ami normand. En choisissant Clarisse, qu’il souhaitait voir devenir sa femme et donc la reine légitime, l’ambiance serait tout à fait différente. Il y aurait certes des moments désagréables, des regards, des jugements, mais au moins, il se montrerait en public avec une figure forte, capable d’être digne de l’avenir qui lui est dorénavant promis. Elle brillerait sans aucun doute bien plus que Victoire de France et pour cette simple raison, elle pourrait bien venir habillée de haillons, il serait ravi. Néanmoins, l’idée qu’elle soit la plus belle de l’assemblée ne lui déplairait pas, évidemment.

Est-ce qu’il mériterait une cérémonie princière à son mariage ? Certainement. A vrai dire, il n’avait aucune attente en particulier, aucun désir de grandiose et de dépenses indécentes. Malgré son statut de roi légitime, Ambrose était assez simple. Il se plierait surtout aux désirs et volontés de sa promise, pour lui faire plaisir. Si la cérémonie se déroule sans encombre et que leur mariage est heureux, il ne pourrait pas rêver mieux. Là était le plus important pour lui. Il esquissa un sourire et lui avoua la vérité. Peut-être que cela lui ferait plaisir à entendre :

- Je vous laisserai choisir ce que vous voudrez pour cette journée. Je ne suis pas difficile, pas souvent imaginatif, c’est pourquoi je pense que votre regard et vos idées en feront une cérémonie inoubliable.

Sur le sujet des lettres d’Alaric, il n’avait pas beaucoup plus d’explications à lui donner. Jamais il n’avait ressenti le désir d’en connaître son contenu, ni même Alaric de le partager. Chacun savait respecter les secrets de l’autre. Il ne pouvait que hausser les épaules, sans savoir quoi répondre de plus sur le sujet à la flamboyante. Il entendit encore le rire d’André qui retrouvait peu à peu une contenance. Il ne pouvait pas franchement lui en vouloir d’avoir explosé de rire en entendant Ambrose faire preuve d’analyse dans le domaine de la romance.

Le sujet des héritiers, un pavé dans la mare pour bien des raisons. La première étant que Diane avait trente ans et que pour beaucoup, elle était considérée déjà assez vieille pour une toute première grossesse. Néanmoins, au vu du nombre d’années durant lesquels Alaric l’a secrètement désirée, nul doute qu’il saurait très vite remplir ce petit cocon qui désirait tant découvrir les joies de la maternité. D’une manière bien moins métaphorique, Ambrose glissa tout bas un commentaire à ce sujet.

- L’un comme l’autre a bien des motivations pour tout mettre en œuvre pour qu’un enfant arrive au plus vite.

Notez tout de même qu’il avait fait un effort pour cela ne paraisse pas trop inadapté en compagnie d’une demoiselle à peine fiancée… André avait failli s’étrangler, mais fort heureusement, le Prince n’avait pas plongé directement dans un discours que l’on a qu’entre hommes, après quelques verres. Quant à Gisèle, elle jetait sur le Prince un regard presque menaçant. Qu’il fasse attention à ses paroles en compagnie d’une demoiselle de la haute société !

Ce sujet était donc un pavé dans la mare, pour une autre raison… Et Clarisse y fit naturellement allusion : de leur union naîtraient de beaux enfants de France, des Princes et Princesses. Entre le cheminement dans ses pensées et sa façon de s’exprimer juste avant, il ne vit aucun problème à donner son avis à ce sujet à la flamboyante, qu’il regardait droit dans les yeux :

- Je n’ai aucun doute quant à votre capacité à porter nos enfants. Pas plus que je n’ai le moindre doute sur mon désir de vous honorer dès notre nuit de noce. Vous êtes absolument désirable, Clarisse.

C’en était trop. Gisèle souhaitait claquer son ombrelle sur le dos du Prince oublié, mais fort heureusement André réussit à s’interposer, évitant alors un drame diplomatique en lieu public. Inutile d’en rajouter une couche, les paroles du Prince n’avaient été entendues que par eux, les promeneurs les plus proches n’avaient pas l’ouïe nécessaire pour les entendre. En se raclant la gorge, le front perlant de sueur (la chaleur ? La situation ?), le majordome tendit la main vers le lieu du pique-nique.

- Mademoiselle, Monsieur, si vous me permettez de mettre fin à votre promenade, vous pourrez vous restaurer à l’ombre.
Clarisse d'Aquitaine
HUMAINE - DUCHESSE

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Inventaire : Ceci est votre inventaire. Un objet autorisé pour le début de l'aventure.
Espèce : Humaine
Emploi : Courtisane (fille du Duc d'Aquitaine)
Pièces : 2170

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Clarisse d'Aquitaine
Inventaire : Ceci est votre inventaire. Un objet autorisé pour le début de l'aventure.
Espèce : Humaine
Emploi : Courtisane (fille du Duc d'Aquitaine)
Pièces : 2170
Jeu 20 Jan - 23:56

S’il n’est pas le plus bavard des deux, Ambrose a un talent certain pour les phrases qui font mouche. D’une voix clair, il la corrige en peu de mot, rappelant que dans son choix de fiancée, c’est bien une futur reine qu’il attend. C’est en ce titre qu’elle l’accompagnera au mariage du duc de Normandie, et non pas en la qualité de simple cavalière. Si Clarisse le sait, elle est d’autant plus satisfaite de l’entendre et sait qu’il est peine perdue de vouloir contenir le rougissement qui a, une nouvelle fois, définitivement pris place à ses joues. Elle a un petit hochement de tête, flattée. C’est une reine qu’il veut à son bras ce jour-là, c’est une reine qu’il aura.

Parler d’un mariage à venir quand le leur attend de prendre forme à son tour les ramène forcément à eux. L’impatience est grande dans l’esprit de la rousse, autant que la fierté qu’elle ressent. Si de l’appréhension elle a, consciente tout de même des attentes qu’une telle union pourra susciter et de la stature qu’elle en gagnera, elle n’en montrera rien. Parce que le reste l’emporte sur ça. La présence d’Ambrose à ses côtés et l’assurance, plus il en parle, qu’ils seront ensemble un couple beau, fort et royal, voilà qui la tranquillise. C’est avec lui, ou personne d’autre. Lui qui a visiblement l’intention de lui laisser une grande liberté sur l’organisation de la cérémonie qui leur sera entièrement dédiée. C’est là encore une grande responsabilité mais qu’elle se sent d’ores-et-déjà capable d’endosser.

« Je vous remercie de votre confiance. Je ferai tout de même en sorte que cette journée vous plaise tout autant qu’à moi. »

Clarisse d’Aquitaine est une boule de fierté et d’égoïsme, comme sa mère ne se retiendrait guère de le dire sur le ton de la confidence… Pourtant, quand il s’agit d’Ambrose de France, c’est à croire que tout est très différent. Elle ne s’imagine pas lui imposer l’entièreté de ses choix ou de ses décisions pour le jour qui symbolisera leur union. Jamais elle n’a ressenti cela avec ceux qu’on a essayé de la faire épouser. Jamais elle n’était à ce point ouverte, sincère et bienveillante envers eux. Elle ne voulait pas d’eux. Alors qu’Ambrose… si. Elle veut se livrer tout entière à cet homme qu’elle a passé de longues années à admirer et à aider, dans l’ombre.

Évoquer plus en détail la relation d’Alaric de Normandie et de Diane d’Orléans, c’est une manière de mettre de côté son empressement à l’idée d’être un jour officiellement la femme d’Ambrose. Cette certitude d’avoir elle aussi une cérémonie rien qu’à elle, à briller à son bras la plonge dans une fièvre presque enfantine. Heureusement que le mariage de l’ami d’Ambrose leur permettra de marquer les esprits, ensemble, de la meilleure façon qui soit. A l’âge des deux concernés, il est certain que la perspective d’une progéniture arrivera tôt dans leur programme… Le prince en parle avec une facilité déconcertante là où Clarisse, quand elle évoque leurs propres descendants, a parfaitement conscience de mettre les pieds dans un sujet plus… intime.

Elle essaie de ne rien en montrer pour autant. Il faut dire, en toute sincérité, que Clarisse n’est pas de celle qui grandisse avec la vocation absolue de devenir mère. Incarner l’image de la mère douce et bienveillante… très peu pour elle. Peut-être parce que sa mère n’était rien de cela. Toujours est-il que si elle a véritablement envie d’offrir des enfants à son futur époux autant qu’à la France, elle n’a pas pour projet de devenir « une mère ». Juste une mère pour une floppée d’enfants, à passer son temps entourée de marmots agités et bruyants. La maternité la changera peut-être, comme lui ont dit certaines de ses amies, mais il n’empêche… elle veut rester femme avant toute chose, garder la force et l’indépendance qui l’ont toujours caractérisée. Elle ne se voit guère en parler ainsi à l’homme à ses côtés mais la fébrilité qui l’habite, la sincérité de ses paroles, pour autant, elle ne les cache pas. Elle en serait incapable.

Alors son regard brillant croise celui du prince qui est maintenant tout tourné vers elle. Elle arrête son pas, le fixe et ce qu’il lui, la façon dont il le dit… la respiration de la rousse en est coupée, ses yeux s’agrandissant malgré elle. Il parle de son désir de l’honorer et indique la trouver désirable. Si elle n’est pas une naïve effarouchée, Clarisse n’a guère eu l’occasion d’entendre de tels mots et de telles tournures lui être aussi directement adressées. Elle rougit de plus belle, ouvre la bouche et la referme tout en entendant Gisèle et André s’agitaient, derrière eux. Complètement dans sa bulle avec son presque fiancé, elle en avait oublié leur présence.

« … Je… Je ne sais pas si ce sont des mots auxquels on répond par un merci mais… je ne me fais pas confiance pour vous dire autre chose. Autre chose qu'une femme encore ni fiancée ni épouse ne saurait dire. Alors... merci. »

Les mots du prince résonnent en elle. Elle ne s’attendait pas à pareille formule et réalise qu’il a su mettre des mots – fussent-ils un peu trop abrupts – sur ce qui la traverse, si seulement elle osait l’admettre. Elle se sent presque enivrée par ses paroles et un sourire irrésistible prend place à ses lèvres, tandis que le majordome se racle la gorge et les interrompt.

Clarisse est suffisamment au fait des compétences de certains serviteurs pour savoir qu’il n’a rien raté de l’échange et préfère arrêter là une conversation qui pourrait prendre une tournure fort peu adaptée à l’endroit où ils se trouvent, ni même à la relation qui est officiellement la leur, pour le moment. Le hasard fait qu’ils sont désormais nous loin de l’emplacement que le majordome avait réservé pour leur pique-nique. Alors elle se retourne vers ce dernier. « Bien entendu, Monsieur. Montrez-nous donc ce que vous nous avez savamment préparé. Je crois comprendre qu’Ambrose a une confiance absolue et je suis bien curieuse de voir ce que contient ce pique-nique. »

Ils s’avancent donc à l’ombre d’un grand arbre. Une grande nappe à larges carreaux a été tirée à même l’herbe et de petits coussins, sont posés ça et là. Clarisse en compte quatre et comprend qu’André a été parfaitement prévoyant au point d’inclure sa dame de compagnie dans ses préparatifs. Elle n’a pas besoin de se tourner vers Gisèle pour savoir que celle-ci est soulagée et probablement touchée par l’attention. Un large panier est posé dans un coin.

« Mademoiselle, Monsieur, installez-vous confortablement.»

Il y a quelque chose de doux dans la posture de ce dénommé André que Clarisse vient à apprécier. Sous leurs yeux, il sort différentes petites choses du panier qu’il pose précautionneusement. La d’Aquitaine sourit à Ambrose avant de s’installer doucement sur l’un des coussins posés vers le centre, en face d’un autre qui attend un royal derrière. Elle s’assure de ne pas faire de mauvais plis à sa robe et constate : « C’est un temps et un lieu idéal pour un pique-nique, encore merci pour cette attention. »



fin août 1590

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Lun 24 Jan - 18:46
Yeux séduits, cœur conquis
Le plaisir de la flamboyante était partagé. Alors qu’elle aura toutes les cartes en main pour organiser le mariage de ses rêves, Ambrose, lui, serait débarrassé de cette tâche relativement ingrate pour laquelle il n’aurait jamais le moindre avis tranché. Ce genre de choses lui paraissaient plutôt superflues et n’avaient que peu d’intérêt à ses yeux. Mais puisqu’il s’agira de son mariage, il concédait aisément qu’il devrait y mettre du sien… En laissant Clarisse se charger de tout ! En elle il pourra bien avoir une confiance aveugle ? Son instinct lui dictait qu’elle ne serait pas du genre à ruiner ce jour. Après tout, elle l’aimait de longue date, elle voudra certainement que leur union soit inoubliable.

S’il se doutait que le sujet d’une descendance ne regardait qu’eux deux, il était à des années lumières de se rendre compte avec quelle vulgarité il en parlait en public. La réaction de Gisèle, heureusement stoppée dans son élan par André, n’avait rien d’exagéré. Lorsqu’il s’agit de deux individus de la très haute noblesse comme eux, aborder un tel sujet en des termes aussi « crus » était absolument choquant. Naturellement, étant réticent à se plier aux règles de la mondanité, à adopter l’étiquette imposée par la cour, Ambrose ne voyait aucun mal à faire part de son désir à Clarisse. Pour lui, c’était une forme de compliment, sincère qui plus est. Maintenant que ses yeux avaient perdu leur voile, le Prince oublié ne pouvait que songer aux courbes sous les tissus de sa robe, à la douceur de sa longue chevelure de feu, à quel point ses lèvres étaient charnues et envoûtantes. Maintenant que Clarisse était choisie pour devenir sa reine, il la trouvait d’une beauté époustouflante. Son physique seul éveillait en lui bien des désirs. Son intuition lui indiquait que son esprit et sa répartie ne manqueraient pas non plus de le rendre fier et de l’émoustiller.

Sans doute sous le joug de l’étiquette, apeurée à l’idée d’attirer le courroux de sa dame de compagnie, étonnée par la facilité avec laquelle Ambrose évoquait le sujet, ou tout simplement pas habituée par la franchise d’un homme plein de désir pour elle, Clarisse semblait perdre ses mots. Ne sachant guère quoi rétorquer après un telle révélation de la part de son presque fiancé, elle ne put que le remercier. En la voyant ainsi peiner à former une phrase, le Prince se douta que quelque chose clochait. Néanmoins, il n’en était pas au stade de comprendre que sa franchise avait de quoi prendre de court et troubler ! A vrai dire, il se sentait presque un peu piqué en son fort intérieur. Lui qui pensait qu’une telle remarque la flatterait… Il eut à peine le temps de se gratter le crâne qu’André les guidait vers le lieu du pique-nique.

D’un air distrait, il se laissa guider par son majordome, sentant dans son dos les éclairs que lui jetaient Gisèle avec ses yeux. Quant à la flamboyante, elle semblait enchanter par l’idée de se poser après cette petite balade. Ils découvrirent tous les deux une nappe disposée au sol, pour ne pas abîmer ou salir leur toilette respective. Chacun se voit attribué un coussin pour que le temps passé assis ne soit pas source de d’inconfort, ou de rhumatismes pour les deux chaperons. Les victuailles étaient encore protégées dans un panier d’osier, pour que les insectes n’entament pas les hostilités.

Le majordome proposa à ce beau petit monde de prendre place. André se préoccupa de Gisèle et lui proposa une main pour qu’elle puisse dignement s’asseoir. En constatant ce geste, Ambrose voulut faire de même, mais Clarisse avait déjà trouvé sa place et elle lissait soigneusement sa robe pourtant parfaitement en place. Le voilà donc en train de tendre la main dans le vide, comme un idiot. Gêné par la situation, il se laissa tomber au sol un peu plus brusquement que voulut, en se grattant les cheveux. La flamboyante s’émerveillait au sujet du pique-nique et André la remercia en inclinant la tête. Avec des gestes sûrs, il sortit les victuailles qu’il avait préparé pour ce repas.

Évidemment, un déjeuner en plein air et en public était une occasion trop facile pour faire des tâches et autres bêtises. Le majordome avait donc prévu son coup en ne préparant que des choses simples et déjà prêtes à être dévorées. Une viande froide, déjà découpée que chacun pouvait picorer du bout de sa fourchette. Des crudités coupées de sortes qu’il n’y ait qu’à les croquer. Du fromage en fine lamelles et des tranches de pain pour faire descendre le tout. Enfin, des fruits gorgées de jus pour se rafraîchir. Une citronnade bien sucrée et du vin pour ceux qui ne craignaient pas que le soleil et ses rayons leur fassent tourner la tête trop vite.

Chacun était servi à sa convenance par André et le Prince opta pour un fond de vin. Silencieux, trop silencieux jusqu’ici, il reprit la parole. C’est qu’il avait cogité au sujet de sa potentielle bavure, son potentiel manque de tact, son trop plein de franchise. En voulant être discret, Ambrose se pencha vers Clarisse, alors qu’André et Gisèle commentaient le choix du vin, visiblement un grand cru.

- Je suis navré si j’en ai trop dit auparavant. Je ne voulais pas vous offusquer ou provoquer votre embarras. Je suis simplement franc, ce que je pense je le dis, lorsque je n’enterre pas mes sentiments. Je pensais qu’il vous serait plaisant d’entendre ce que j’éprouve. Je serai plus taciturne si cela ne vous convient pas, il ne me sera pas très difficile de l’être, à vrai dire.

Ambrose un peu vexé ? Si peu. Ambrose légèrement enfantin à ce moment ? Un tantinet. Ne voulant pas s’épancher sur le sujet de ses propres sentiments, de ses émotions ressenties, puisque de toute façon il s’y prenait comme un manche à balai, il trouva une pirouette.

- J’espère que vous n’avez pas l’impression que je vous prends pour une poule pondeuse ? Je désire des enfants, mais je ne désire pas que la maternité soit un fardeau pour vous.

Charmant, toujours très charmant. Une nouvelle fois l’intention se faisait ressentir mais la forme n’y était pas. Il finit par conclure :

- Je ne laisserai pas mes envies prendre le dessus sur les vôtres, si cela vous inquiète.
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