Dim 11 Juil - 14:30
Il était impatient, terriblement impatient ! Mezariel avait attendu la visite sur les terres familiales de son ami, Gabriel, depuis plusieurs Lunes, maintenant. Et comme il avait l’occasion d’être dans le Sud et non pas à Paris – pour une fois - ; il profitait de l’air chargé de senteurs de lavandes et autre fleurs de la région. Vraiment, il adorait le Sud, c’était une certitude !
Accueilli par sa tante, la douce et tendre Juliette pour qui il vouait un amour inconditionnelle – en même temps elle était l’une des rares au sein de sa famille à ne pas vouloir sa mort -, il avait très vite repris ses marques et attendait, maintenant, la venue de son camarade avec qui il s’était bien amusé la dernière fois.
Lorsque Gabriel arriva, les célébrations et les accueils furent chaleureux. Denovan était seul avec Juliette et Nao. Le reste de la famille étant resté à Paris, cela présageait une ambiance tout sauf anxiogène pour Mezariel qui, déjà, se délectait de tout cela.
Ils jouèrent un peu ensemble, même si la pleine lune approchant, il avait parfois quelques problèmes pour se concentrer longtemps sur une tâche en particulier. C’était normal pour un jeune infant, mais toujours un peu perturbant à vivre malgré tout.
Heureusement, deux soirs plus tard, la belle dame ronde et blanche trouva sa place dans le ciel et Mezariel changea de peau pour celle d’un louveteau encore un peu maladroit par moment, mais déjà plus grand qu’un très jeune loup. Il ne pouvait pas parler sous cette forme, c’était la seule chose qui l’agaçait à vrai dire.
Cela ne l’empêcha pas de venir sautiller devant Gabriel pour l’invita au jeu, les adultes n’étant pas loin.
Mer 14 Juil - 13:08
Se dégourdir les pattes sous l’influence de la lune était l’une des meilleures sensations qu’il connaissait. Mezariel s’amusait à sautiller autour de Gabriel, lui aussi désormais louveteau, comme lui. Bon, Mezariel était un petit peu plus grand que lui, mais cela ne se jouait qu’à peu de choses, finalement. Et tant mieux.
Seulement voilà, déjà, le jeune infant en voulait davantage. Il voulait courir, chasser, explorer à quatre pattes, plus commode que les deux jambes qu’il avait d’ordinaire ! De cela, il restera surement jaloux à tout jamais du sang-pur de son ami. Lui n’avait et n’aurait jamais à attendre l’astre rond et blafard pour revêtir sa nature profonde. Il n’était pas emprisonné dans un carcan de chair pendant trente jours dans le mois.
Décidant qu’il devait donc profiter au maximum de ce moment unique, Mezariel vint mordiller l’oreille de Gabriel, sans volonté aucune de lui faire mal, bien au contraire. « On joue ?! Viens, on joue ! » lui faisait-il comprendre dans leurs sons de jeunes inexpérimentés. Mais qui pourrait leur dire quoi que ce soit à ce sujet ? Après tout ils étaient eux-mêmes et au fond, c’était sans doute cela qui comptait le plus. Au loin, Denovan, immense loup blond, observait la seine avec un air serein.
Sam 14 Aoû - 21:32
Mezariel avait su par son père, plus tôt dans la journée, qu’une grande chasse aurait lieu, très probablement entre adultes puisqu’il était encore trop jeune – et il en allait de même pour Gabriel – pour suivre les enjambées des loups mûrs sans risquer de le perdre de vue et donc, de se perdre tout court dans cette forêt profonde.
« Je pense pas que mon père ou le tien pourront jouer tout de suite avec nous… Ils vont chasser d’abord ! » Mais jouer avec les adultes étaient une idée séduisante, d’autant que Mezariel se souvenait parfaitement de la dernière fois que les parents de Gabriel avaient jouées avec lui et son père. Ce fut un agréable souvenir qu’il portait encore avec lui, aux tréfonds de son cœur d’enfant déjà bien trop abimé pour son âge.
Une idée lui vint alors. « On pourrait aller jouer vers les marais ! On y sera en sécurité, les humains n’y mettent jamais les pieds ! » Ou du moins, s’ils essaient, on les entend arriver à des kilomètres à la ronde à cause des sols spongieux. Quant aux chiens, même s’ils étaient dressés pour chasser, ils ne pourraient jamais les dénicher avec les fumerolles et les odeurs des marécages. En somme, c’était la planque idéale et pas très loin d’ici. « T’en penses quoi ? Je te guiderai ! »
Sam 25 Sep - 19:25
Oh, les marais étaient dangereux ? Mezariel était perplexe, il n’avait jamais eu de problème, lui. « Il y a des marais dangereux, par chez toi ? » Il aurait voulu en savoir davantage. Mais il comprenait. Si son ami ne voulait pas y aller, il n’allait pas le forcer, il y avait plein de chose pour jouer en attendant !
Le louveteau se gratta le museau en réfléchissant à quoi faire. « On peut aller jouer avec Nao si tu veux ! Oh, oh ou alors, il y a l’étang, tout près de la maison ! Il y a des grenouilles que l’on peut essayer d’attraper et comme il n’est pas profond, on pourra même aller y nager ! » C’était une activité comme une autre et sans doute moins dangereuse que le reste !
En plus, comme les adultes partaient dans cette direction – normalement – ils pourraient les suivre un peu avant de devoir s’arrêter à l’étang. C’était une bonne solution alternative, pas vrai ? « Alors ? Alors ?! Tu en penses quoi ?! » fit le petit loup clair en sautillant autour de son vis-à-vis. Ah, vraiment, que c’était plaisant de ne pas avoir à se brimer auprès de ses pairs !
Ven 22 Oct - 14:54
Conquis par l’idée de secours, Mezariel glapit son contentement tout en continuant de jouer. De nouveau à quatre pattes, le petit infant sursaute presque en entendant son père hurler à la lune, signe que la chasse des adultes va commencer. Mais la frayeur laisse très vite place à la fascination et il voit les lycans adultes se jeter vers l’avant, en direction de la forêt, leurs grandes enjambées martelant le sol. Comme il aurait aimé venir avec eux !
Mais ce serait pour lorsque lui-même serait adulte. Gabriel désormais acquis à son alternative, Mezariel s’ébroue et trottine fièrement vers l’étang aux grenouilles, un endroit sécurisé et où ils ne risquaient rien puisqu’il était situé juste derrière les grands murs de pierre de la propriété.
Toutefois, l’envie de narguer Gabriel est toujours là, forte. « Tu traînes ! A ce rythme, j’aurais attrapé plus de grenouilles que toi ! » Bon, il devrait le faire délicatement, pas comme la dernière fois… Manger des grenouilles, beurk, très peu pour lui ! Mais il contrôlait encore mal ses petites dents aussi.
Les jappements résonnaient dans cette partie très calme de la forêt, à l’opposé des adultes. Quelques oiseaux de nuits les observaient comme on pourrait regarder des enfants en train de jouer le plus naturellement du monde.
Lun 25 Oct - 23:58
Mezariel fut impressionné de voir l’autre louveteau filer ventre à terre – ou presque – vers l’étang et déjà, repérer une cible de choix en la personne d’une grosse grenouille bien grasse. Enfin, le plan initial était surement de l’attraper pour peut-être la dévorer sur un coup de tête ou juste la capturer histoire de faire un concours de qui aurait la plus grosse des représentantes batraciennes entre eux deux. Mais Mezariel eut juste le temps de voir son ami glissé et… « Attent- Ah bah trop tard… »
Il trottina jusqu’à Gabriel et, sur le passage, attrapa même la grenouille visée. Toutefois, l’infant était bon joueur et même si l’envie de se vanter était forte – très forte -, il relâcha l’animal tout près de Gabriel et la poussa du museau, ce qui eut pour effet de la faire se retourner sur le dos, les pattes vers le ciel. « Tiens, c’est ta proie après tout ! »
Il avait envie de repartir à la chasse à la grenouille immédiatement, mais un bruit, comme une branche que l’on casserait, attira son attention. Pourtant, il eut beau regarder de tous les côtés, Mezariel ne vit rien de suspect. Son attention s’en retourna donc auprès de Gabriel.***
Ils continuaient de jouer et étaient maintenant trempés à force de rester près de l’étang. Toutefois, cela ne semblait déranger ni l’un ni l’autre des louveteaux, bien au contraire. Tout heureux, Mezariel se sentait pousser des ailes. Il aperçut à ce moment-là un renard qui semblait fuir quelque chose et se dirigeait à tout allure vers un terrier de blaireau. « Oh, viens Gabriel ! On le poursuit ! » Mezariel était persuadé que c’était d’eux deux que le renard avait peur, aussi s’éloigna-t-il de l’étang. Sans aucun doute un peu trop.
Car alors qu’il retirait sa truffe de l’entrée du terrier. « Gabr-.. »
Une immense stature lui masqua la lumière de la lune et le pétrifia sur place.
Un ours. Il y avait un ours sur ses deux pattes arrières, tout près de lui. Comment avait-il fait pour ne pas l’entendre arriver ?!
Mar 16 Nov - 21:06
Ses oreilles plaquées d’instinct sur sa tête et sa queue repliée, Mezariel n’avait que rarement eu autant peur de toute sa courte existence. Cet ours était si grand ! D’où pouvait-il venir ?! Non… non ce n’était pas la question qu’il fallait se poser là, maintenant. Il fallait faire quelque chose, réagir !
Gabriel avait essayé de les traîner plus loin, sans grand succès… Et c’était le plus jeune ! Mezariel devait le protéger, c’était ainsi que les meutes étaient faites après tout !
Alors, sans contenir les tremblements qui agitaient son tout petit corps, Mezariel essaya de se grandir au maximum devant l’immense bête qui continuait de gronder devant eux. S’il avait eu à parler, il aurait balbutié à n’en point douter. Là… Il essayait seulement de gronder, tout petits crocs vers l’avant et souffle puissamment envoyer vers l’avant.
Grrrrr.
Une fois, deux fois, trois fois… Et rien. L’ours, s’il ne grondait plus, semblait le fixer en un mélange de moquerie et de mépris, ce qui fut une blessure à l’égo de l’infant. Etait-il si incapable que ça ?! La patte du plantigrade se leva une fois encore dans leur direction et Mezariel ferma les yeux. « FUIS, GABRIEL ! »
Mieux valait que lui retienne l’ours, même si cela voulait dire être dévoré ! Paniqué, Mezariel ferma les yeux et attendit le coup de patte décisif.
Mais ce dernier ne vint jamais et se substitua à un choc violent qui ne toucha pas l’infant mais qui fut basculer l’ours vers l’arrière. Là, devant eux, deux ombres enragées. Nao et la mère de Gabriel étaient là. Et elles étaient visiblement très en colère.
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