Jeu 17 Fév - 12:34
Comme un soleil qu’on aurait voulu lune
Elle n'est pas tout à fait jolie, Eulalie.
La ligne de sa mâchoire n'oublie pas assez de ressembler à celle de son frère, ses formes refusent de vraiment devenir féminines. Elle ne s’en soucie pas assez, aussi. Dans la façon dont ses jupes volent autour de ses chevilles quand elle court dans les couloirs, dans l’hésitation quand il faut se souvenir quelle révérence faire, quelque chose dit qu’elle a grandi en jouant les garçons manqués – et que l’époque lui manque.
Elle n’est pas tout à fait jolie, Eulalie.
Elle marche un peu trop comme une cavalière et pas assez comme une danseuse. Ses manières aussi le sont, cavalières, parfois. Education et étiquette s’allient sur sa langue, incisives, trahissent la vivacité de son tempérament où la docilité est réservée aux occasions publiques, celles où la politesse interdit de dire la liberté du fond de son esprit.
Elle n’est pas tout à fait jolie, Eulalie.
La fille du marquis, qui n’oublie pas toujours assez qu’elle a presque été fils du marquis. Mais elle est gentille et polie, fidèle et appliquée, aussi, solaire et innocente. Les jours où elle tresse des fleurs dans le platine de ses cheveux et brode des oiseaux au fil coloré, on lui pardonnerait presque son tempérament qui tente de passer de l’entier de deux jumeaux à juste une demi-mesure plus féminine.
Elle n'est pas tout à fait jolie, Eulalie.
Sauf quand elle rit et que le pli de son sourire sème des étoiles sur son visage – une en fossette et plein dans le ciel bleu de ses yeux.
Eulalie nait deux minutes après son aîné – destinée à son ombre. Elle sera solaire, ils seront fusionnels.
Leur marquis de père a joué ses cartes avec l’astuce de tout diplomate : il a épousé une noble suédoise, un peu par attrait, un peu par amour, un peu par stratégie. Un bonheur raisonnable et raisonné embaume le domaine familial : il sent les sarments avec lequel on fume les viandes dans la cuisine et comme le raisin d’été, sonne comme les chants que leur mère fredonne en suédois et auxquels les merles répondent.
Les jumeaux grandissent dans leur bulle de bonheur. Il parle en premier et elle l’imite, elle marche en premier et il la suit de très près. Ils rient tout du long.
Ils grandissent et rient encore, insouciants comme le sont les enfants aimés, main dans la main comme s’ils voulaient ne jamais se lâcher. On s’en attendrit. Ils se ressemblent comme des chérubins peints par une même main, sages et sociables, la jovialité des innocents en guise d’auréole.
Ils échangent les cubes en bois peints de lettres françaises et suédoises. Puis ils échangent poupées et épées et jouets. Plus tard, ils échangent leurs leçons, pour varier. Ils se ressemblent comme des reflets, alors on met du temps à les discerner assez pour le réaliser. On met encore plus de temps à s’en préoccuper : l’âge les assagira, les séparera.
Les étés étoilés et ensoleillés passent. Père part par monts et par vaux, Mère les aime trop pour avoir le cœur à les gronder. Les jumeaux forment encore une entité unique comme une éclipse, fusionnels tant qu’on les laisse faire – et même encore un peu après.
Ils dansent en menant tour à tour, sous le lustre de cristal ou la pluie.
Ils font la course dans les vignes bien alignées, à pied ou à poney.
Ils mangent les raisins, même pas mûr, et aident à les piétiner.
Ils rient trop fort pour les bonnes manières.
Ils adoptent une armée de bébés oies.
Les enfants du marquis, à l’aube de leur adolescence, ont des airs d’enfants sauvages vêtus de soie.
Les enfants deviennent adolescents. Il prend de leur père sa voix qui s’aggrave même pour dire des blagues. Elle tient de leur mère une taille qui s’affine. Il est un peu petit pour un homme, elle est un peu grande pour une femme : ils ont donc la bonne taille, la taille qu’ils partagent.
Ils continuent à partager le reste : les repas pris par-dessus les récits de leurs cours désormais séparés, les rires ourlés d’une malice qui manque de maturité, les manières qu’on leur apprend, les petits chevaux qu’on leur a achetés.
Et ce qu’ils ne peuvent pas partager, ils l’échangent, interchangeables puisqu’on ne les laissera pas être inséparables.
On essaye de leur expliquer à part ; puis on leur explique ensemble. Ils ne peuvent plus être pareil, maintenant. Il faut être adulte, maintenant. Le temps n’attendra pas qu’ils soient prêts. Il faut l’être maintenant.
Leur père durcit le ton ; leur mère s’attriste.
Ils s’assagissent.
Ils arrivent tard à la Cour de Paris : deux jeunes gens brillants comme une éclipse. Eulalie sort du carrosse deux pas derrière son aîné – destinée à être son ombre. Puis elle lui prend le bras. Parce que, comme a dit papa : « Ton frère sera marquis ; toi, tu seras mariée. »
Mais ils ne sont ni l’un ni l’autre, alors en attendant, elle peut encore être solaire et ils peuvent toujours être fusionnels.
Oison <3
Eulalie Rakel de Sauveterre
Come on, dance with me. The earth is spinning. We can’t just stand on it.
Sexe : Féminin
Date & lieu de naissance : 20 avril 1572, domaine de Sauveterre
Âge : 18 ans
Âge apparent : le même que le réel
Race : Humain
Groupe : Haute-Noblesse
Métier / fonction : fille de marquis, demoiselle de compagnie
Condition sociale : aisée
Feat : OC
Date & lieu de naissance : 20 avril 1572, domaine de Sauveterre
Âge : 18 ans
Âge apparent : le même que le réel
Race : Humain
Groupe : Haute-Noblesse
Métier / fonction : fille de marquis, demoiselle de compagnie
Condition sociale : aisée
Feat : OC
Caractère
Comme un soleil qu’on aurait voulu lune
Elle n'est pas tout à fait jolie, Eulalie.
La ligne de sa mâchoire n'oublie pas assez de ressembler à celle de son frère, ses formes refusent de vraiment devenir féminines. Elle ne s’en soucie pas assez, aussi. Dans la façon dont ses jupes volent autour de ses chevilles quand elle court dans les couloirs, dans l’hésitation quand il faut se souvenir quelle révérence faire, quelque chose dit qu’elle a grandi en jouant les garçons manqués – et que l’époque lui manque.
Elle n’est pas tout à fait jolie, Eulalie.
Elle marche un peu trop comme une cavalière et pas assez comme une danseuse. Ses manières aussi le sont, cavalières, parfois. Education et étiquette s’allient sur sa langue, incisives, trahissent la vivacité de son tempérament où la docilité est réservée aux occasions publiques, celles où la politesse interdit de dire la liberté du fond de son esprit.
Elle n’est pas tout à fait jolie, Eulalie.
La fille du marquis, qui n’oublie pas toujours assez qu’elle a presque été fils du marquis. Mais elle est gentille et polie, fidèle et appliquée, aussi, solaire et innocente. Les jours où elle tresse des fleurs dans le platine de ses cheveux et brode des oiseaux au fil coloré, on lui pardonnerait presque son tempérament qui tente de passer de l’entier de deux jumeaux à juste une demi-mesure plus féminine.
Elle n'est pas tout à fait jolie, Eulalie.
Sauf quand elle rit et que le pli de son sourire sème des étoiles sur son visage – une en fossette et plein dans le ciel bleu de ses yeux.
Histoire
Eulalie nait deux minutes après son aîné – destinée à son ombre. Elle sera solaire, ils seront fusionnels.
Leur marquis de père a joué ses cartes avec l’astuce de tout diplomate : il a épousé une noble suédoise, un peu par attrait, un peu par amour, un peu par stratégie. Un bonheur raisonnable et raisonné embaume le domaine familial : il sent les sarments avec lequel on fume les viandes dans la cuisine et comme le raisin d’été, sonne comme les chants que leur mère fredonne en suédois et auxquels les merles répondent.
Les jumeaux grandissent dans leur bulle de bonheur. Il parle en premier et elle l’imite, elle marche en premier et il la suit de très près. Ils rient tout du long.
Ils grandissent et rient encore, insouciants comme le sont les enfants aimés, main dans la main comme s’ils voulaient ne jamais se lâcher. On s’en attendrit. Ils se ressemblent comme des chérubins peints par une même main, sages et sociables, la jovialité des innocents en guise d’auréole.
Ils échangent les cubes en bois peints de lettres françaises et suédoises. Puis ils échangent poupées et épées et jouets. Plus tard, ils échangent leurs leçons, pour varier. Ils se ressemblent comme des reflets, alors on met du temps à les discerner assez pour le réaliser. On met encore plus de temps à s’en préoccuper : l’âge les assagira, les séparera.
Les étés étoilés et ensoleillés passent. Père part par monts et par vaux, Mère les aime trop pour avoir le cœur à les gronder. Les jumeaux forment encore une entité unique comme une éclipse, fusionnels tant qu’on les laisse faire – et même encore un peu après.
Ils dansent en menant tour à tour, sous le lustre de cristal ou la pluie.
Ils font la course dans les vignes bien alignées, à pied ou à poney.
Ils mangent les raisins, même pas mûr, et aident à les piétiner.
Ils rient trop fort pour les bonnes manières.
Ils adoptent une armée de bébés oies.
Les enfants du marquis, à l’aube de leur adolescence, ont des airs d’enfants sauvages vêtus de soie.
Les enfants deviennent adolescents. Il prend de leur père sa voix qui s’aggrave même pour dire des blagues. Elle tient de leur mère une taille qui s’affine. Il est un peu petit pour un homme, elle est un peu grande pour une femme : ils ont donc la bonne taille, la taille qu’ils partagent.
Ils continuent à partager le reste : les repas pris par-dessus les récits de leurs cours désormais séparés, les rires ourlés d’une malice qui manque de maturité, les manières qu’on leur apprend, les petits chevaux qu’on leur a achetés.
Et ce qu’ils ne peuvent pas partager, ils l’échangent, interchangeables puisqu’on ne les laissera pas être inséparables.
On essaye de leur expliquer à part ; puis on leur explique ensemble. Ils ne peuvent plus être pareil, maintenant. Il faut être adulte, maintenant. Le temps n’attendra pas qu’ils soient prêts. Il faut l’être maintenant.
Leur père durcit le ton ; leur mère s’attriste.
Ils s’assagissent.
Ils arrivent tard à la Cour de Paris : deux jeunes gens brillants comme une éclipse. Eulalie sort du carrosse deux pas derrière son aîné – destinée à être son ombre. Puis elle lui prend le bras. Parce que, comme a dit papa : « Ton frère sera marquis ; toi, tu seras mariée. »
Mais ils ne sont ni l’un ni l’autre, alors en attendant, elle peut encore être solaire et ils peuvent toujours être fusionnels.
Derrière l'écran
Pseudo : Illy
Âge : Ouhlala. Au moins tout ça.
Comment as-tu trouvé le forum ? En cliquant partout sur des partenariats !
Un petit mot ?
Pseudo : Illy
Âge : Ouhlala. Au moins tout ça.
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Jeu 17 Fév - 12:52
Bienvenue sur Exesus
Que la cour française permette à Eullalie de bien évoluer ! Ce duo de jumeaux donnent bien envie de le découvrir !
Que la cour française permette à Eullalie de bien évoluer ! Ce duo de jumeaux donnent bien envie de le découvrir !
Jeu 17 Fév - 15:52
Je ne sais pas si j'ai envie de te souhaiter la bienvenue. Si je te fais une révérence, tu me fais un baisemain ?
Jeu 17 Fév - 17:08
Diane > Merci beaucoup, j'ai hâte de découvrir tout cea beau monde
Simon > Toujours grand frère !
Simon > Toujours grand frère !
Ven 18 Fév - 16:27
Bienvenue !
J'ai enchaîné vos trois fiches et c'est chouette de plonger dans votre petite bulle ! J'espère que vous vous plairez à jouer ici !
J'ai enchaîné vos trois fiches et c'est chouette de plonger dans votre petite bulle ! J'espère que vous vous plairez à jouer ici !
Sam 19 Fév - 11:11
Merci, Marie, Emmery
Et quel courage d'avoir enchainé ces lectures ! (Un indice, pour la peine : le jeu de mots dans le titre de la fiche de Simon est en rapport avec mon titre de fiche... et avec un peu de latin~)
J'espère aussi pouvoir jouer ici, ce qui a l'air remis en débat, vu les derniers messages et la mise en hiatus En tout cas je croise les doigts !
Et quel courage d'avoir enchainé ces lectures ! (Un indice, pour la peine : le jeu de mots dans le titre de la fiche de Simon est en rapport avec mon titre de fiche... et avec un peu de latin~)
J'espère aussi pouvoir jouer ici, ce qui a l'air remis en débat, vu les derniers messages et la mise en hiatus En tout cas je croise les doigts !
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