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L'humain a toujours su se construire des royaumes et composer plus ou moins bien avec les élites voisines. Mais ces hommes et ces femmes n'étaient pas les seuls à fouler cette terre de leurs pieds éphémères. Perdus entre le prestige de la noblesse et la vie froide de la paysannerie, nombres de vies se sont tissées les unes aux autres pendants des siècles, jusqu'à ce que les Rois et les Reines finissent par lutter concrètement contre les engeances qu'étaient les vampires et les lycanthropes. Toujours dans la discrétion la plus totale, bien entendu.

Qu'en sera-t-il de vous?
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Mar 30 Mar - 21:03

Lost and Found.


Combien de jours se sont écoulés depuis cette mordante défaite ? Tu ne te rappelles plus bien. Tu penses avoir passé plusieurs jours enfermé dans les dédales des murs d’un sanctuaire, le temps que tes sens et ta force te reviennent pleinement. Buvant à la veine de ces créatures que tu ne comprends pas. Ces êtres qui sont si dévoués à une cause dont les desseins leur échappent. Mais l’opinion que tu as d’eux, au même titre que celle que tu as de ce groupement dit secret… Tu n’y crois pas. Tu ne crois rien de ces individus qui proclament libérer les Hommes et mettent à leur service ceux qu’ils tuent et asservissent.

Qu’importe ce que ce monde avait à leur offrir. Qu’importe ce que Victoire tentait vainement de dissimuler d’une touche de douceur derrière des évènements délicats. Les grandes pompes et les réceptions ne changeraient rien à la vérité. Les âmes meurtries le restent à tout jamais. Il n’y avait que cela de vrai.

Ça et les fers qui te retiennent, toi et cette enfant, à la botte d’une organisation dont vous ne partagez pas les croyances. Tu n’as pourtant rien dit en apprenant votre nouveau partenariat. Tu n’as rien imposé à la jeune Béatrice – un nom qui sonnait si juste à simplement la regarder évoluer dans ce monde qui ne la mérite pas – un simple signe d’acceptation à son adresse lorsque ses yeux bleus se sont posés sur toi. Que dire de plus ? Tu n’avais plus à prouver quoi que ce soit, et en réalité… Elle non plus.

Malgré toi, le souvenir de sa voix dans les couloirs, et l’éclat de celle-ci lorsqu’elle était entrée dans la petite chambre du manoir de la Comtesse ne t’a pas quitté depuis. Que fait une enfant au cœur d’un engrenage d’enfer ? Tu ne veux pas le croire. Pas y penser.

Les jours se succèdent et se ressemblent. Les giboulées printanières ont enfin cessé, et si cette nuit pourrait être n’importe laquelle… Elle n’en est rien. Tu observes la jeune femme avançant devant toi, ralliant le bref chemin séparant l’écurie où vos chevaux ont été laissés paître pour trouver le repos quelques heures. Le village où vous vous trouvez connait beaucoup de fréquentation… Mais il est l’endroit le plus sûr pour passer une nuit. Les quelques tables de la pièce principale de la taverne au rez-de-chaussée sont peuplées de bien des voyageurs, et nul ne manque de suivre la silhouette délicate de la jeune femme qui te précède. Naturellement, tu la laisses mener l’échange avec l’homme derrière le comptoir tandis que tu épingles d’un regard noir les quelques hommes trop éméchés qui pensent brillant de héler l’oiselle de propos obscènes.

Elle n’a pas besoin d’être protégée, non. Pas ici. Mais l’instinct joue et tu te places à ses côtés, te tenant trop grand face à l’aubergiste, mais bloquant avec succès la vue de ceux qui voudraient sûrement voir davantage de la peau laiteuse de cette belle dame.

« Bonnes gens, que puis-je pour vous ? » S’exclame le vieil homme rondelet et portant une épaisse barbe blonde.

Tu restes immobile et silencieux, iris sévères plantées sur l’homme qui finit par saisir le malaise et tourne son attention vers la demoiselle à ta gauche.
Béatrice Botherel
HUMAIN - PEUPLE

inventaire

Inventaire : — Un pendentif doré en forme de soleil et une chaine de la même teinte
— Une broche offerte par une vieille amie il y a longtemps
— Une épée d'élite
— Une dague classique
— Coupon de mission x1
Espèce : Humaine.
Emploi : Au service du Grand Cardinal.
Pièces : 5264

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Béatrice Botherel
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Mer 31 Mar - 3:11



In a public place, private thoughts
A reminder of a precious loss
Contre toute attente, lorsque Béatrice apprit l’identité de son binôme pour les missions à venir, elle se contenta d’un haussement d’épaules las — aucun éclat à redouter de cette chasseuse entêtée. Certes, elle aurait préféré Caelestis, sous la simple réserve qu’il était humain, et Scar non, mais elle préférait encore un vampire à la dernière des éventualités : que Constantin soit fait chasseur et coéquipier.

Jusque là, cela ne semblait pas dans les projets de l’église, et la sorcière ne pouvait qu’espérer que ça ne dure. Si, tout juste sortie de sa cellule, mise dans la confidence à la va-vite, une épée glissée dans les mains comme un jouet à un enfant, elle se pensait déjà un très mauvais choix pour grossir les rangs des traqueurs, elle trouvait le Grand Cardinal pire encore.

De toute façon, on ne lui avait pas demandé — on le lui avait dit. Dans le premier comme le second cas, elle se contentait toujours d’acquiescer docilement, ne jamais faire de vagues.

En pratique, cependant, les choses étaient toute autre.

Si la mission menée à bien ensemble (mais était-ce seulement le cas ?) balayait ses craintes les plus immédiates, son binôme demeurait tout de même l’une de ces mêmes créatures qu’on l’avait entraîné à chasser, à craindre, à se méfier. Et si Béatrice comprenait la logique de placer un humain et un monstre en duo, pour que l’un garde l’autre, elle se demandait tout de même la pertinence de la lier elle, au pouvoir utilitaire plutôt qu’offensif, avec une montagne de muscles qui se battait à la hache, et espérer que si elle en venait à devoir se défendre, elle y parvienne.

Elle pouvait se rassurer en pensant que sa magie la préviendrait du danger, qu’elle serait avertie de la moindre pensée néfaste à son encontre bien avant qu’il n’attaque, mais avec ce qu’il s’était passé avec la comtesse, restée là à déblatérer ses mensonges juste sous son nez, la sorcière réalisait peu à peu que son don n’était pas aussi infaillible qu’elle ne le pensait.

Peut-être même n’était-il pas ce qu’elle pensait tout court.

Ils échangèrent peu de mots, la politesse élémentaire, et puis plus rien. Béatrice ne trouvait pas de sujet et de toute façon, la nature très taciturne de Scar l’intimidait. Si elle s’était risquée à demander à ses supérieurs combien de temps cette coopération durerait, avant d’apprendre que ça durerait le temps que ça durerait, c’est à dire longtemps, elle n’était pourtant pas plus motivée à poser des questions à son équipier. Et cela, quand bien même la perspective que ce silence tombe à chaque mission lui paraissait plus terrible qu’il ne tourne ses tentatives en ridicule.

En bref, elle trouvait la chose hautement déplaisante, habituée à ce que toutes les compagnies soient éphémères, et voilà qu’on la confiait à quelqu’un de définitif, et pire, d’immortel.

Elle ne lui dit donc rien, mais lui lança des regards en coin tout le long du trajet.

À vrai dire, son âme était tellement tournée vers la sienne que ce fut un véritable miracle qu’elle ne reçut aucune vision inopinée avant qu’ils n’arrivent. Les chevaux furent laissés au bon soin du palefrenier tandis qu’ils avancèrent, toujours dans ce mutisme assourdissant, quoiqu’au moins professionnel, jusqu’à la taverne du petit village.

Lorsqu’elle en passa la porte, Béatrice s’attendit à une claque, un mur pris de plein fouet de gens et des pensées serrés là, dans le rez-de-chaussée, mais le silence demeura au moins jusqu’aux confins de son pouvoir.

Déplaisant, mais tolérable.

Les voix cependant bien réelles de quelques badauds ne manquèrent pas de lui parvenir. Avec tout ce bruit, Béatrice comprenait difficilement ce qu’ils racontaient, mais les expressions vaseuses étaient suffisamment éloquentes pour qu’elle en devine le propos général.

Comme c’est disgracieux, lâcha-t-elle avec un soupir hautain et un regard où, côte à côte avec le dégoût, subsistait un peu de crainte.

Un mur se glissa entre elle et les imbéciles. Après un coup d’œil reconnaissant, Béatrice se tourna vers le tavernier qui, bien que sa question les désignait tous les deux, s’adressait avant tout à Scar, puisque c'était l'homme, ici.

Il ne répondit pas.
La sorcière lui jeta un nouveau coup d’œil pour s’assurer qu’il avait bien entendu, mais le regard du gérant se posait désormais sur elle, l’obligeant à couper court cet autre silence :

Une... Une chambre s’il vous plaît.
— Ah, vous avez de la chance, il m’en reste justement une !
Une chambre chacun.
— Oh.

Une onomatopée qui ne présageait rien de bon.

— Il ne m’en reste qu’une.

Elle se mordit la lèvre, sachant pertinemment la réponse à la question qu’elle s’apprêtait à poser.

... Avec deux lits ?

Le tavernier secoua la tête. Évidemment. Avec un autre soupir, dont elle avait la désagréable impression qu’il était le second d’une longue, longue série, elle conclut d’un ton définitif :

Peu importe. Ça fera l’affaire.

Une phrase qui rimait avec : Scar dormira par terre.

Clé en main, elle hocha la tête en direction de son collègue sous le regard intrigué du gérant. Nul doute qu’il imaginait une dispute d’amoureux qui préféraient faire chambre à part. Ah, et voilà que le hasard les obligeait à se réconcilier ! Que c’était beau.

Béatrice emprunta aussitôt les escaliers pour qu’ils déposent leurs affaires à l’étage. Il était de toute façon hors de question de dormir dehors. Leurs appartements, contre toute attente, étaient moins miteux que la clientèle — voir paraissaient même agréables.

Et un lit unique se tenait au centre de la pièce, attirant immédiatement l’oeil critique de la sorcière. S’il ne s’agissait pas d’un objet inanimé, elle aurait presque l’impression qu’il...

... se moquait d’elle.

C’était le moment où elle devait faire quelques pas, détacher son épée, la déposer sur le lit, tirer sur le ruban bleu qui maintenait ses cheveux en une tresse épaisse, et se tourner vers son collègue pour lui dire quelque chose de poli et banal, avant de trouver une occupation pour faire passer le temps.

Or, elle restait plantée là, le regard fixé sur le matelas railleur. La présence de Scar lui sembla d’un coup très...

Très très.
Trop même.

Il lui apparut aussitôt qu’elle, une femme, avec lui, un homme, ni de sa famille, ni prêtre, devant un lit deux places, dans une chambre pour couple, c’était le genre de situation qui ne devait arriver aux jeunes filles de son éducation que dans un seul cas de figure très spécifique, qui commençait par la nuit, et se terminait par de noces.

C'était déjà tout une affaire de demander à un collègue qui durerait de dormir par terre. Comment était-elle censée lui demander de dormir dans les écuries ?
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Lun 12 Avr - 2:24

Lost and Found.


Les états d’âme de la demoiselle t’échappent. En réalité, tu ne comprends même pas bien pourquoi elle balbutie devant le tenancier. Ni pourquoi elle semble si déterminée à obtenir deux chambres. Rien n’est rajouté de ton côté pourtant. Pas même un haussement d’épaule à l’adresse du tavernier lui jetant un regard embêté. Qu’attendait-il de ta part au juste ? Tu n’en sais rien, et tu t’en moques assez profondément, s’il fallait être honnête. Non, tout ce qui tu entends, ce sont des babillages incohérents. Une chambre est une chambre, tu ne voyais pas où était son problème.

Quelques écus contre le comptoir de l’aubergiste, et il vous observe d’un air plein de compassion. Compassion qui ne t’effleure pas le moins du monde. Non, tu es plutôt curieux du comportement presque raide de Béatrice. La jeune blonde semble définitivement indisposée, et tu n’es pas bien certain de savoir pourquoi, ni même de réellement tenir au désir de comprendre ses raisons. Les escaliers sont avalés en quelques longues enjambées alors qu’elle déverrouille la porte de la chambre et pénètre dans la pièce. L’endroit est en tout état de cause bien plus douillet que ne le laissait présager le reste de l’établissement. Probablement le prix était-il, finalement, justifié. Pas que cela puisse réellement te tracasser, lorsque tout ceci revenait au frais de l’Eglise souterraine.

Un regard circulaire à la pièce et tu ne notes même pas la jeune femme, immobile près du lit. Tu n’ôtes même pas ta cape ou ton arme. Ne dépose pas tes affaires, a contrario de ta partenaire. Non, elle semble prise à l’observation des draps, et tu ne comprends pas bien pourquoi, alors que ton regard tombe sur sa pâle figure dans le reflet de la fenêtre. Fenêtre que tu es allé inspecter pour t’assurer de la sécurité de la pièce. Aucun moyen de monter directement par l’extérieur n’existe. Et par chance, les écuries se tenaient en contrebas, directement devant la façade. Un problème en moins pour toi.

Tu te détournes de là après avoir correctement refermé les rideaux pour que plus rien ne puisse être vu de l’extérieur et te dirige vers la porte. Et c’est au cliquetis de la porte que tu finis par te tourner vers elle, l’air toujours aussi neutre. Tout était en ordre. Pourtant, elle, pour une raison qui t’échappe, semble mortifiée sans raison valable.

« Que vous arrive-t-il ? »

Ta voix est basse et calme. Tu ne comprends pas, et encore une fois, tu n’es pas certain de vouloir comprendre. Dos à la porte, tu la fixes en croisant les bras sur ton torse, l’air de la jauger du regard. Elle ne s’était pas blessée en venant jusqu’ici. Elle n’avait aucune raison d’agir de la sorte.

« Cette chambre est très bien. »

Non, il ne ferait pas l’erreur de lui demander si le lieu était à son goût. Peut-être était-elle habituée des lieux de grand luxe. Tu ne l’es pas. Et tu trouverais cela particulièrement pédant d’une simple jeune fille d’ainsi dénigrer l’hospitalité offerte par un homme gagnant justement son pain.
Béatrice Botherel
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Mar 13 Avr - 2:29



In a public place, private thoughts
A reminder of a precious loss
Béatrice soupira. Si de telles circonstances feraient s’évanouir n’importe quel chaperon digne de ce nom, elle n’entrait de toute façon plus dans leur domaine d’expertise.

À une autre époque, lorsque derrière ses regards innocents se cachait au moins un peu de curiosité, lorsqu’elle se demandait quel goût avaient les lèvres de garçons, devoir prendre toutes les précautions lorsqu’elle devait ne serait-ce qu’adresser la parole à l’un d’eux l’embêtait. Cette liberté nouvelle devrait au moins la ravir... Sauf qu’elle n’était pas libre du tout. Et les choses de la vie — disons qu’avec un don comme le sien, se mettre à nu physiquement revenait à se mettre à nu mentalement, et ce qu’elle pouvait craindre les pensées fugaces qui traversaient l’esprit des autres, parfois.

Que vous arrive-t-il ?

Au moins eut-elle le mérite de ne pas sursauter. Les sourcils froncés, la chasseuse détourna lentement les yeux du lit avant de faire face à Scar. Ils s’adoucirent d’un peu de surprise lorsqu’elle remarqua qu’il n’avait, lui aussi, pas encore déposé ses affaires.

Cette chambre est très bien.

Elle acquiesça.

Oui. Elle l’est, dit-elle d’une petite voix en décrochant son épée pour la déposer à côté du meuble. Comprenant que Scar ne devait pas saisir grand chose de son attitude, elle choisit d’être honnête avec lui, puis qu’après tout, il durerait. Cela me parait simplement étrange d’y être seule avec un homme.

Elle manqua de préciser que c’était la première fois que ça lui arrivait, histoire de faire la conversation, avant que son esprit ne tire violemment sur les rênes pour lui dire de ne surtout, surtout pas dire ça. Il y avait des détails qu’il valait mieux que son collègue ignore, déjà qu’elle se doutait bien qu’il ne la prenait pas très au sérieux... C’est donc à pieds que son bon sens dût porter l’information jusqu’à son cerveau, et Béatrice mit un poil trop de temps à comprendre que ça sous-entendait autre chose, et qu’elle devait dissiper tout possible mal entendu avec bonhommie, sans se perdre en palabres interminables, et ne plus jamais toucher le sujet de près ou de loin.

De simples leçons difficiles à oublier, précisa-t-elle en secouant la tête. Je ne voulais pas vous inquiéter.

Maintenant qu’elle y réfléchissait, elle s’était déjà tenue dans une chambre, avec un lit, en compagnie d’Aimable, mais à ce moment là, le matelas ne pouvait accueillir qu’une — eeeet elle y repensait encore.

Ses parents étaient au moins un peu coupables de n’avoir présenté la gente masculine qu’en catégorie à éviter, jusqu’à ce qu’elle rencontre son mari, auquel cas la gente masculine serait toujours une catégorie à éviter... Avec une seule exception.

Il était temps de changer de sujet.
Professionnellement.

Mais lorsqu’elle ouvrit la bouche, le cliquetis de la clé dans la serrure la coupa nette. Dans la présence d’un autre, sans doute aurait-elle gentiment demandé ce qu’il fichait exactement, mais elle avait suffisamment confiance en la capacité de Scar à être un mur qui parle et rien d’autre pour ne pas se monter la tête.

Un sentiment voisin de la confiance, si on plissait très fort les yeux.

C’était ce même sentiment qui la gardait de demander, de but en blanc, où exactement il comptait dormir (pas avec elle), discernant qu’il n’installait pas ses affaires à raison.

Elle reprit donc, déterminée à poser la question qui la taraudait. Elle ouvrit à nouveau la bouche une première, deuxième, troisième fois, avant, non pas de trouver les mots, mais juger que l’interrogation était de toute façon si bizarre qu’il n’existait pas de façons appropriées de la formuler.

L’église ne m’a pas donné de directives concernant votre alimentation. Une pause. Elle baissa les yeux, de toute évidence un peu embarrassée de son ignorance sur ces choses là. Elle poursuivit néanmoins, jouant avec le pendentif de son collier d'une main distraite. Autant aller droit au but. Avez-vous besoin de sang ce soir, ou vous nourrissez-vous par d'autres moyens ?
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Ven 16 Avr - 2:44

Lost and Found.


Sa réaction est bien curieuse à tes yeux. Pensive et bienpensante. Tu ne sais pas ce qui serait le pire, en réalité. Mais elle n’éclate pas comme elle a pu le faire par le passé. Ne laisse pas le silence s’étirer, comme pour t’ignorer, ou marquer son désaccord – quant à quel fait, tu n’en sais vraisemblablement rien –. Ce jusqu’à ce qu’elle daigne enfin s’expliquer. Si dans d’autres circonstances, pareils propos auraient pu te faire lever les yeux au ciel tant ils étaient inappropriés et hors contexte, probablement l’aurais-tu fait. Mais elle est sans nul doute une simple enfant. Du peu que tu étais parvenu à glaner à son sujet auprès de l’église souterraine, elle n’était qu’une simple jeune fille, trop jeune pour parcourir le monde au but de la mort. Trop âgée, à la fois, pour ainsi s’attarder sur ce genre de détails que seul la noblesse –

Leçons difficiles à oublier. Inclinant légèrement la tête sur le côté, tu inspectes ses mouvements sous une nouvelle lumière. Repense à votre première rencontre et à la pétulance d’une femme se bonne famille s’offensant de tout, comme si le monde lui appartenait. Comme si tout lui était du. Un soupir t’échappe et tu l’apaises, la voix basse et calme.

« Ne vous excusez pas. Je n’aurais pas dû m’imposer à votre présence. »

Il ne semblait pas nécessaire d’ajouter la moindre chose. Si cette fois-ci, le rejet – en était-ce seulement ? Tu ne le vivais certainement pas de la sorte – était plus subtil que ce dont elle s’était révélée capable par le passé, le message t’apparaît pourtant très clair. Tu te détournes d’elle et rouvre la porte, la main sur la poignée, prêt à prendre congé sans avoir à rajouter la moindre parole.

Pourtant elle n’en finit par là. Observant le bois de la porte, sa question est… Ah… Naïve. Tellement naïve.

« M’offrez-vous d’être mon calice, Béatrice ? »

D’un mouvement patient, tu te tournes à nouveau vers elle, ton épaule appuyée contre la porte. Comme un barrage à toute issue de secours. Les lagons d’azur du regard de la belle sont un phare en pleine nuit. Un bijou que tu t’étais surpris à sonder tant le bleu de ses yeux te rappelle le ciel de ta terre natale. Sans aucun doute ne comprendrait-elle pas que tu te joues d’elle. Qu’il n’est pas au goût de l’église, ni même au tien, de boire à la veine de quiconque qui n’en ferait pas la demande.

Qu’importe la réponse, au fond. Tu sais qu’elle ne ferait pas cela. Qu’elle craint ce que tu es. Qu’elle chasse et tue ceux de ton espèce sans le moindre remord. Probablement est-ce pour cela que tu te surprends, depuis votre première mission – quand bien même elle ne fut pas sous la bannière de votre nouveau partenariat – à ne pas la considérer frêle, ni même fragile… Même si cela n’empêchait pour autant pas ton instinct de la protéger.

« Il n’y a pas de directives. Je pourrais me contenter d’un souper aussi simple que le vôtre. Mais je doute que vous souhaitiez m’avoir à votre table plus que vous ne voulez m’avoir dans votre couche. »

Tu relèves la tête, scrute sa réaction. Sonde ses yeux et finit par secouer la tête d’un geste lent.

« Ne vous inquiétez pas pour cela. Je ne vous ferais aucun mal. Ni par ma race, ni par mon genre. »
Béatrice Botherel
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Béatrice Botherel
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Sam 17 Avr - 0:51



let there be hotel complaints
and grievances raised
Une question qu’elle ne tarderait pas à regretter.

Ce n’était pas faute de faire des efforts monstres pour tempérer leurs caractères respectifs. Si Béatrice concevait difficilement ce qui avait traversé l’esprit du responsable de cet infernal duo, elle était néanmoins coincée avec lui, et lui avec elle. Pour éviter qu’une dispute n’éclate à chaque fois que Scar ouvrait la bouche, c’est à dire environ une fois toutes les deux heures, elle avait choisi de modérer les sarcasmes et l’amertume au profit des bons sentiments — d’autant plus qu’ils restaient des chasseurs, dont leur propre survie, mais surtout celles d’autres, plus innocents, plus méritants sans doute, dépendaient de la coopération.

Tant de jolis mots pour dire qu’elle essayait très fort.

Et puisqu’elle avait, jusque là, parlé avec les meilleures intentions du monde, elle ne comprit pas le retrait soudain du vampire. Sa présence ? Lui imposer ? Certes, elle ne ravissait pas Béatrice, mais Scar n’y était pour rien : même elle était forcée de l’admettre malgré sa mauvaise foi occasionnelle, et elle supposait le sentiment réciproque à en juger par la tête d’enterrement qu’il tirait tout le temps.

À elle, donc, de dissiper cet autre malentendu. C’est qu’ils apparaissaient à une vitesse plutôt impressionnante dans cette conversation où seulement 6 phrases complètes avaient été échangées. Levant les mains en signe d’apaisement, Béatrice arbora son sourire le plus navré, prête à lui signifier que non, non, elle lui expliquait sans reproches — avant que Scar ne prononce une question qu’elle n’imaginait pas, mais alors pas du tout, entendre dans cette chambre, à cette heure, à cette minute, à cette seconde exacte, en cette présence, en ces circonstances.

Son sourire se figea, disparut, et elle cligna plusieurs fois de ces yeux confus, cherchant dans le décor un signe qu’elle avait mal entendu ce qu’il venait de lui dire. À nouveau, son bon sens dut reprendre sa course effrénée pour porter l’information jusqu’à son cerveau en nage, qui, il fallait croire, roulait le long d’une pente et ne voulait pas s’arrêter en si bon chemin vers le fond, du fond, du fond.

Le silence était assourdissant.

Tandis que l’écho de ses mots lui revenaient en vague, Béatrice réalisa que c’était la première fois qu’il l’appelait par son prénom. Dans une sorte de miracle qu’elle n’imaginait pas possible, ça rendit la chose encore pire. Elle aurait trouvé la sonorité agréable, transformé par ce léger accent qu’elle ne savait pas replacer, si seulement elle n’était pas précédé de la pire phrase de l’histoire des phrases.

Euh...

Béatrice avait fait le tour de la question sans trouver de réponse. Au moins son bon sens pouvait-il souffler un peu — l’unique façon pour cette conversation de tomber plus bas, ce serait que des bras ne lui poussent et qu’elle se mette à creuser.

Or, il se trouvait que Scar ne se baladait jamais sans sa pelle.

Il n’y a pas de directives. Je pourrais me contenter d’un souper aussi simple que le vôtre. Mais je doute que vous souhaitiez m’avoir à votre table plus que vous ne voulez m’avoir dans votre couche.

Elle détourna les yeux en même temps qu’elle sentit un rouge fluorescent lui monter aux joues, délaissant son pendentif pour plutôt croiser les bras.

Vous vous moquez de moi.

L’écarlate de ses pommettes lui brûlait tellement qu’elle hésita à descendre en cuisine proposer son aide pour le repas du soir. Devant elle, Scar bloquait toujours la seule sortie, si bien qu’elle envisagea un instant la logistique de passer par la fenêtre.

C’est qu’ils n’étaient pas si haut.
Elle survivrait sans doute, et même deux jambes cassées lui semblaient préférables à l’idée de rester dans cette chambre une seconde de plus.

Mais ce n’est pas parce que Scar se comportait en animal que ça justifiait de l’imiter. Elle prit une grande inspiration, se massant les tempes un instant pour conjurer le courage de régler ce malentendu une bonne fois pour toute avant qu'il ne creuse encore, mais voilà qu’il ajouta autre chose.

Des mots qui arrêtèrent nette la sorcière dans son geste, jusqu’à ce qu’elle ne relève des yeux confus, hésitants, puis éclairés.

Oh, Scar. J’ose espérer, oui, que vous ne me ferez aucun mal. Croyez bien que je serais au courant, peut être même avant vous, de ce genre d’intentions néfastes. L’église ne vous a donc pas mis au fait de mon pouvoir ?

Voilà qu’elle recroisait les bras.

Quant à ce qui est de ma... De ma c... Elle se racla la gorge. De ma couche, ce sont deux choses différentes. Je ne sais pas vous, mais personnellement, je n’ai pas pour habitude de c... Elle baissa les yeux. ... coucher avec toutes les personnes que je mange. Avec qui je mange. Bref.
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Dim 25 Avr - 18:17

Lost and Found.


Gêne. Embarras. Des émotions si claires dans le bleu de ses yeux que tu pourrais presque avoir honte d’avoir ainsi titillé les sens d’une jeune fille en fleur. Mais rien n’apparaît sur ton visage. Pas plus que tu ne sembles réagir à son incertitude, puis à sa verve devenue plus acide. Elle croise les bras et tu la fixes sans la moindre inflexion dans ta posture. Pour peu… Elle serait presque adorable. Un oiseau bombant le jabot pour montrer sa supériorité, quand il n’est qu’ossements fragiles et plumes fébriles.

Mais cet oiseau-là chante d’une langue qui le laisse terriblement indifférent. Parce qu’elle s’offense de choses simples. Des choses les plus naturelles du monde. S’offense là où elle-même a délibérément mis les pieds dans le plat. Tu secoues la tête comme on se fatigue d’une remarque faite par un enfant et rajoute, simple et définitif.

« Je n’oserai pas. »

Peut-être croirait-elle que tu disais tout l’inverse, alors même que tu n’avais jamais eu l’intention de te moquer. Susceptible qu’est cette frêle fleur. Tu continues de l’observer et elle s’emporte, s’empourprerait presque, elle et ses maigres bras laiteux refermés sur sa cage thoracique fluette. Sait-elle qu’elle joue à un jeu dangereux ? Que si tu n’es en aucun cas une menace, d’autres y verraient l’offense d’une femelle incapable et insipide ? Tu ne relèves pas. Ne relève pas qu’elle semble vouloir faire peser une menace sur toi, là où tu n’entends que le charabia d’une noble trop bien apprise qui n’a fait face qu’à trop peu d’occasions de prouver ses intentions autrement que par des libellés ampoulés.

« Vous en dites trop. »

Les informations ainsi cédées sont à ton intérêt, quand bien même tu n’y prêtes pas attention. Mais elle tend à répétition le bâton pour se faire battre. D’un mouvement lent, comme pour lui prouver ton idée, tu approches d’elle, imposant et droit. Tu n’as besoin de rien pour que tout ce qui te compose représente un obstacle à sa personne. Tu ne veux pourtant pas l’effrayer.

Peut-être verra-t-elle la crasse sur le cuir brossé d’usure de tes bottes, là où ses yeux se sont posés sur le sol. Tu ne l’effleures pas mais lui indique, calme.

« Relevez les yeux. » Et tu attends qu’elle s’oblige avant de souffler, comme un aîné inquiet pour ce qui se trouve plus chétif que soi. « Je ne vous menace pas. Vous êtes ma partenaire, qu’importe nos différences. »

Tu l’estimes, bien qu’elle n’en ait pas encore conscience. Pourtant c’est dans tes yeux que la vérité se porte et tu tends ta main, paume ouverte, comme une invitation. Tu sais pour l’avoir compris au travers de ses actes et des paroles qui t’ont été rapportées, qu’elle semble percevoir plus que ce que le commun des mortels et des immortels révèle par sa voix. Offre, en une demande tacite, à ce qu’elle puisse s’assurer de ta sincérité.

« Gardez vos secrets. Nul ne doit pouvoir les utiliser contre vous. Pas même moi. »

Qu’il s’agisse de ses pouvoirs ou de sa naissance. Tout ceci pourrait un jour se retourner contre elle. Et qu’elle accepte ton offre ou non, tu finiras par te détourner, reprenant du même ton sobre, de la même expression inexistante sur tes traits.

« Cette chambre est sûre. Vous y serez en sécurité pour la nuit. »


C’était tout ce qui t’avait importé, même si elle semblait croire tout l’inverse. Mais tu n’étais pas ici pour prouver ta valeur ou la rassurer. Tu n’étais ici que pour ta tâche. Et si elle, voulait inventer nouveaux tracas là où il n’en existait pas… Tu ne ferais rien pour l’en empêcher.
Béatrice Botherel
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Béatrice Botherel
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Lun 26 Avr - 22:20



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Pour une conversation qui comptait une empathique comme interlocutrice, elle se déroulait plutôt mal, chargée de quiproquo et d’incompréhension quand bien même Béatrice s’efforçait d’être aussi honnête que possible. Et si les couleurs de Scar lui apparaissaient dans une teinte ténue, tout juste à la portée du bout de ses doigts, elle déployait tous les artifices pour ne pas les étudier en détails, quand bien même cela l’aiderait sans doute à un peu mieux s’entendre avec lui. Son pouvoir ne l’avait jamais mise à l’aise, et elle préférait encore se reposer sur lui en guise d'alarme et rien d’autre, par crainte d’entendre une pensée fugitive sans importance, la prendre à cœur, se la remémorer à chaque nouvelle conversation dénaturée.

Ainsi, lorsque Scar lui assura qu’il n’oserait pas se moquer, elle dut le prendre en mot, jugeant de son air impassible derrière ses longs cils charbonneux. Elle le trouvait très dur à lire, bien au delà de son don : en grandissant en même temps que celui-ci, Béatrice apprit à associer tel détail avec tel sentiment, telle pensée, ne serait-ce que par réflexe et situation déjà vécue, mais son imperturbable partenaire ne la nourrissait de rien.

Le prendre au mot, donc.
Elle savait d’expérience que les gens mentaient par toute heure et tout temps.
Mais puisqu’elle lui accordaient suffisamment sa confiance pour ne pas craindre sa nature vampirique, elle pouvait bien donner quelques crédits à ce qu’il lui restait d’humanité.

En tout cas, quel joli parquet ! Si les autres chambres ressemblaient à celle-ci, ce n’était pas si étonnant qu’elles soient toutes complètes pour la soirée. Mais pour le principe, Béatrice pouvait bien se permettre de maudire un peu le client hypothétique qui avait volé l’avant-dernière chambre et rendu cette édifiante discussion possible. Si une telle situation devait bien arriver tôt ou tard, elle aurait encore préféré tard, ne serait-ce pour être un peu plus au fait du caractère de Scar.

Elle l’entendit d’ailleurs se rapprocher mais ne releva les yeux que lorsqu’il lui demanda si gentiment. Le lit, juste à côté d’eux, n’avait pas bougé de place, mais Béatrice regardait le visage de son compagnon avec neutralité, sans crainte ni exaspération.

Je sais. Je n’ai pas peur de vous. S’il se sentait le besoin de préciser une pareille évidence, c’était qu’il avait compris son attitude de travers. Avait-il pris son embarras pour de la peur ?

Béatrice s’apprêtait à ajouter quelque chose lorsque ses yeux tombèrent sur cette main tendue là, en invitation silencieuse. Elle la considéra un instant, avant de se défaire dans un soupir et secouer lentement la tête avec un petit sourire rassurant.

Vous ne savez pas ce que vous offrez, Scar, lui dit-elle en repliant doucement ses doigts dans sa paume en guise de refus. Elle avait bien fait de ne pas enlever ses gants en même temps que l’épée à sa ceinture. Gardez vos souvenirs et vos pensées. Je ne vois ces choses là que par accident.

Et si certes, ils l'aideraient à comprendre un peu mieux cet étrange garçon, elle se moquait que les choses soient faciles pour peu qu’elles soient vraies.

Béatrice lui rendit sa main tandis qu’il partait, quoiqu’elle n’était pas certaine que cette conversation soit terminée, ni même si on pouvait appeler cela une conversation. Au demeurant, la question la plus pressante n’avait toujours pas trouvé sa réponse.

C’est merveilleux. Où comptez vous dormir, ce soir ?

Elle se sentait d’un coup beaucoup moins à l’aise avec l’idée des écuries.
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Dim 16 Mai - 22:31

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Elle dit n’avoir pas peur, mais tout ce que l’on peut lire dans ses yeux bleus, c’est cette incertitude. Tu ne penses pas en être la source, mais tu ne doutes à aucun instant être part à ce tumulte qui l’envahit, là, quand elle n’ose regarder devant elle. Un traumatisme de l’enfance ? La peur de confrontation ? Faudrait-il, comme tu le fais d’ordinaire avec Basile, te baisser à sa hauteur pour ne pas lui laisser percevoir l’idée qu’elle n’est pas au même niveau que toi ? La question restera sans réponse, au même titre que ta main te sera rendue. Ses gants contre tes doigts te laissent sans la moindre réaction. Tu n’attendais rien de cet échange, si ce n’est, sûrement, de lui laisser entrevoir que tu n’avais pas à cœur de la laisser lésée de votre échange. L’aura-t-elle saisi ? Tu penses désormais que vous ne communiquez probablement pas dans la même langue, quand bien même vos mots semblent se répondre.

Qu’importe l’offre que tu lui faisais, si elle s’y refusait, tu n’allais en aucun cas t’imposer. Pas plus que tu n’avais eu la moindre intention de forcer ta compagnie à la demoiselle pour la nuit. De toute façon, tu doutais sincèrement qu’elle trouve la moindre notion positive à t’associer.

Un soupir retenu alors que tu glisses ta main dans ta poche, l’air détaché. Elle ne réalise pas, malgré tes mises en garde. Souvenirs et pensées. Voilà donc ce à quoi elle avait réellement accès. Probablement n’était-ce pas que ceci, tu n’en doutais pas le moins du monde, et tu n’avais aucunement le désir ni le souhait de t’essayer à cette expérience curieuse qu’était le pouvoir probablement incontrôlé comme incontrôlable de la blonde. Encore une fois, trop d’informations qu’elle disperse sans même le réaliser. Confiance à ton égard ? Tu en doutes. Mais puisqu’elle semble déterminée à t’informer des tenants et aboutissants de sa force cachée, tu sauras être le gardien de cette information, ce, jusqu’à ce qu’un jour meilleur vous amène à échanger sereinement sur le sujet. Ou n’importe quel sujet, à cet égard. Car de toute évidence, ta présence n’est pas la bienvenue ici.

« Les écuries. Celles-ci donnent une vue directe sur cette fenêtre. Si quiconque tente de s’introduire ici, vous serez gardée. S’il s’agit de la porte, vous n’aurez qu’à sauter. Je serai là pour vous rattraper. »

Aucune hésitation, pas le moindre doute. Le doute, de toute façon, n’appartenait plus au champ de tes possibles depuis bien trop longtemps pour qu’il ne hante encore tes choix et actions. Cependant, d’ici-là, il s’agissait encore de veiller sur les heures éveillées de l’oiselle.

« Il est cependant encore bien trop tôt pour ceci. Souhaitez-vous que nous nous rendions à l’étage inférieur pour souper ? »

Si trivial. C’en serait presque dérangeant, si la gêne était encore un facteur que tu savais reconnaître. Tant de choses que tu ne ressens plus depuis bien longtemps. Tu ouvres la porte et ne t’échappe pas immédiatement. Probablement crois-tu qu’elle acceptera un instant de compagnie. Si ce n’est pas le cas, peu importe, tu présumes. Si elle ne voulait pas se montrer courtoise, ça ne démontrait que de son mauvais caractère… Pas de ta mauvaise volonté.
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Mer 2 Juin - 18:05



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Pour une fois qu’ils étaient d’accord sur quelque chose sans que cela ne leur demande de tergiverser 10 minutes, voilà que Béatrice changeait d’avis. Fixant Scar les sourcils bas, les yeux plissés non pas de méfiance mais d’embarras, elle hésita longuement à ajouter quelque chose. Elle ne désirait certainement pas passer pour une girouette, d’autant plus qu’elle devinait que son cher coéquipier n’avait déjà pas la meilleure impression d’elle... Et pourtant, l’idée que le garçon dorme dans le foin, en compagnie des chevaux, ne la mettait plus si à l’aise.

Il avait suffi d’une conversation pour qu’elle se penche un peu sur son sort — quoiqu’après le combat contre la comtesse, c’était cette même bienveillance qui l’avait poussé à se traîner dans leur chambre, à lui et Caelestis, pour se mettre au fait de leur état. La bienveillance, et la peur de les retrouver déchiquetés, comme c’était arrivé trop de fois lors de ses missions les plus compliqués en compagnie d’autres membres de l’église. Les chasseurs vétérans lui disaient de regarder car après tout, c’était ça de chasser les monstres : il lui fallait bien s’habituer. Mais voir les avant et après d’autres recrues comme elle, à force, à longueur, l’encourageait seulement à s’en éloigner, à peine leur adresser la parole. Ils n’étaient que des cadavres en sursit.

Mais ce n’était pas tous les jours qu’un cadavre en sursit vous demandait si vous vouliez être son calice, pour, il semblerait, vous taquiner, ou déclarait dormir dans les écuries pour vous laisser l’espace qu’une dame mérite.

Je... Vois.

Elle aurait tout aussi bien pu être aveugle que sa phrase aurait sonné aussi convaincante.

Mais après tout, Scar avait raison. Il était bien trop tôt pour ceci ! Elle pouvait tout à fait, euh, attendre, oui, voilà, attendre, avant de re-soulever le sujet. Ils mangeraient un morceau ensemble — enfin elle, et Scar la regarderait faire elle supposait ? C’était un peu embarrassant —, elle constaterait qu’ils pouvaient presque bien s'entendre si personne ne parlaient, lui ferait constater qu'il n'était pas un cheval, et les choses suivraient leurs cours.

Oui, je meurs de faim.

Elle hésita un instant à enlever ses gants, avant de réaliser qu’avec tout ce beau monde en bas, mieux valait ne pas se risquer dans un tel pari. À la place, elle tira sur le ruban bleu qui tressait ses cheveux, comme pour se signifier que voilà, elle prenait sa pause, et déposa le tissu sur la table de chevet.

Elle rejoint bientôt l’homme à la porte, guidant leur descente des escaliers. Dès la troisième marche, elle tourna la tête vers lui, découvrant son profil en cascade blonde et océan sans fond :

... Scar, pourquoi tenez-vous tant à ce que je vous cache des choses ? Elle fuit bientôt son regard. Ne sommes nous pas partenaires ? Vous disiez vous-même compter ne me faire aucun mal. Aucun reproche ou remise en doute cachés au détour de ces phrases : davantage la curiosité d’un élève qui ne comprenait pas la leçon du professeur.

Une fois en bas, Béatrice constata avec réassurance que la pièce s’était déjà vidée d’une partie de ses occupants. Prenant place sur l’une des tables libres et propres, elle constata avec un sourire pour détendre l’atmosphère étrange qui régnait entre eux :

Ah, mais voyez-vous ça. Vous avez bel et bien fini à ma table, après tout.
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Dim 6 Juin - 17:24

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Peu importe tes choix ou tes intentions, tu penses savoir avec certitude qu’elle est le genre de personne qui remettra chaque mot en question. Qui décortiquera chaque tournure de phrase afin d’en tirer le détail qu’elle pourra pointer du doigt, épingler, puis disséquer à sa guise. Quant à savoir s’il s’agit d’une bonne habitude ou d’un défaut, tu estimes qu’il est encore trop tôt pour tirer une conclusion définitive… quand bien même tes premières esquisses d’une réponse tendraient à souligner qu’elle s’attirera bien des ennuis à vouloir ainsi toujours avoir le dernier mot. L’avenir te le dirait, après tout… N’étais-tu pas ici pour assurer sa protection dans le même temps que vous mèneriez vos tâches à terme ?

Un soupir silencieux et tu refermes la porte de la chambre sans plus y penser, laissant Béatrice te devancer et descendre l’escalier. Peut-être est-ce en réalité la première fois que vous parvenez à trouver un commun accord. Quelle ironie que cela porte sur votre faim commune. D’un pas mesuré, tu la suis et stoppe tes pas. Tu n’avais pas réellement prêté attention à apparence. Là, cheveux bouclés par les effets d’une tresse trop longtemps portée, tu lui trouves l’air d’une enfant. Trop jeune et trop tendre pour cette vie. Une vérité, tu n’en doutes en aucun cas.

« Ma conviction n’est pas la vôtre. Estimez-vous que je ne pourrais jamais vous blesser ? »

Attends-tu seulement une réponse à cette question ? Un soupir de plus, audible cette fois. Pas d’agacement, simplement la réalisation qu’elle ne perçoit en aucun cas le problème que tu lui exposes.

« Si la réponse est positive, alors vous n’avez rien à me cacher que vous souhaitiez partager. »

Néanmoins, toute réponse négative entendrait qu’elle donnait à un possible ennemi les moyens et les fins pour l’atteindre. Et si tu n’as pas le désir de lui mettre le nez dans ses propres erreurs, tu espères sincèrement qu’elle dispose de la jugeote suffisante pour déduire les informations nécessaires d’une simple remarque… Si ce n’était pas le cas, tu pouvais être sûr qu’il faudrait redoubler de prudence pour ne pas davantage vous exposer à la candeur d’une enfant jetée sur un champs de bataille où psychologie l’emporte fort souvent sur force pure. Et si tu peux assurer sa protection sur le terrain de la force… Tu n’étais pas persuadé, à la vue des informations qu’elle venait de te révéler, qu’elle puisse remporter toute lutte psychologique qui serait jetée à elle.

N’insistant par pour autant, vous descendez à nouveau là où d’autres âmes avaient élu résidence temporaire… Et c’est avec une pointe de soulagement que tu réalises que les lieux se sont libérés. Moins d’individus à surveiller. Moins de regards noirs à lancer pour protéger le peu de vertu que cette jeune vierge portait encore avec elle et ses grands chevaux.

Prenant place à l’opposé d’elle sur la table qu’elle aura choisie… C’est un son sec et presque amusé qui t’échappe lorsqu’elle ne peut s’empêcher de te piquer. Si tu ne souris pas réellement, peut-être verra-t-elle la maigre courbe étirant la commissure de tes lèvres vers le ciel tournant doucement à l’encre.

« Vous ne savez donc pas ne pas chercher la petite bête. »

Ce n’est dit avec aucune trace de méchanceté. Il semblerait même à y regarder de plus près qu’il puisse se cacher dans le ton sombre de ta voix une touche d’attendrissement… Mais en plissant les yeux très fort. Un jeu de la lumière, c’est certain. L’idée de titiller cette âme pure te traverse. Il serait si facile de rajouter un simple élément. Une simple pique pour la faire réagir. Mais tu ne fais que croiser tes bras sur la table alors que le tavernier vous approche.

« Alors, c’te chamb’ ? » Il ne semble pas attendre une remarque négative. Tu ne lui adresses même pas un regard alors qu’il hausse les épaules et s’essuie les mains sur une torchon crasseux qui pend de la taille de son pantalon. « J’vous sers quoi m’sieur dame ? »

Tu laisseras le temps à Béatrice de passer sa propre commande avant de lâcher sommairement.

« Peu importe, quelque chose de chaud. »

Le regard du tavernier est pour le moins… déconcerté. Il lance un regard à la blonde avant de s’éloigner, marmonnant sans discrétion quant au fait que certaines personnes étaient pires que des ours mal léchés. Ah, pour ce que ça peut te faire. Sans plus t’attarder sur le sujet, tu portes une main à tes cheveux et défait le semblant de catogan qui retient les quelques mèches qui ne demandent qu’à te bloquer la vue. Souffles sur l’une d’elle d’un air ennuyé avant d’ajouter sans réellement y penser.

« Ça n’a rien d’aussi impressionnant que sur vous. »

Tu aurais sûrement l’air ridicule si tu venais à boucler, de toute façon.
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Mar 8 Juin - 21:57



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En voilà une question.

Dos à lui, Béatrice s’était stoppée l’espace d’une seconde avant de reprendre sa route. C’était un vampire — il ne serait pas sage d’être sûre de quoi que ce soit. Mais le contrôle dont il avait fait preuve lorsqu’ils avaient combattu la comtesse, malgré les litres et litres de sang qui devaient attiser ses instincts les plus bestiaux, forçait l’admiration, et avec elle, la confiance. Quoiqu’il s’agissait là d’un grand mot, leurs prédispositions toutes considérées : il était à demi-admis que si l’un venait à enfreindre les codes de l’Église, il serait du devoir de l’autre d’y mettre fin — à ces troubles agissements autant qu’à cette vie.

Difficile, alors, d’avoir réellement confiance en qui que ce soit. Mais elle, considérait au moins Scar comme quelqu’un sur qui l’on pouvait compter.

Ce qu’elle pouvait être bête, avec sa prétendue méfiance : elle se comportait plutôt en enfant capricieuse qui rechignait à dire son prénom à un ami de la famille, avant de ne plus lâcher son côté si tôt les présentations faites. Elle se comportait en blessée par la vie, et assoiffée des autres.

Au demeurant, que la réponse soit positive ou négative, elle n’aura rien laissé transparaître, continuant son chemin dans un silence sage.

Observant les tables aux alentours pour discerner si un plat lui paraissait plus ragoûtant qu’un autre, le — soupir ? bruit ? — de Scar la rappela aussitôt à sa propre chaise. Elle plissa des yeux. Qu’est-ce c’était que cette expression ? Pourquoi les commissures de ses lèvres étaient comme ça ? Est-ce qu’il venait de sourire ? Et est-ce qu’elle avait raté un tel miracle ? Elle oublia presque de l’écouter, tendue sitôt qu’il parla de petite bête avant de comprendre que celle-ci était figurative. Ouf.

Seriez-vous de —
— Alors, c’te chamb’ ?
Ah !

C’était trop de surprises en l’espace de quelques instants — Béatrice se tenait tournée vers le tavernier, la main sur le cœur. Puisque son coéquipier choisit d’ignorer sciemment la question, elle fit l’effort de répondre sans grande conviction :

Elle est... Adéquate. Elle ne releva pas l’absence déplorable d’un second lit.

Avec toutes ces histoires, elle n’avait finalement pas eu le temps de considérer sa commande, ni de répéter celle-ci dans sa tête pour se préparer à la question du gérant : J’vous sers quoi ? Elle hésita une minuscule seconde, rougit d’hésiter et donc de lui faire perdre son temps, et proposa une soupe de légumes comme si c’était elle la serveuse, et le tavernier le client à satisfaire.

Scar, lui, se montra encore plus vague — ce qui était quelque chose, puisque Béatrice n’avait même pas précisé les légumes désirés dans sa panique. L’affaire était close : l’homme partit en marmonnant quelque chose qu’elle entendit mal, mais comprit tout pareil à l’orange râleur qui teintait ses pas. Elle gratifia la chose d’un froncement de sourcils réprobateur avant de refaire face à son coéquipier.

Hm ?

Elle ne comprit pas tout de suite à quoi il faisait référence, prenant tout juste connaissance des mèches rebelles qui s’étaient installés sur son visage. Lorsqu’il souffla sur l’une d’elle, elle ne put s’empêcher de sourire, détournant les yeux pour éviter qu’il ne la pense moqueuse — on aurait dit l’un de ses plus jeunes frères à qui la brosse à cheveux n’était pas une grande amie.

Oh. Merci, finit-elle par dire pleine de fierté, choisissant d’ignorer que le terme d’impressionnant, ici, aurait tout à fait pu être sarcastique ou péjoratif. En compagnon de son air dignifié, elle passa une main dans ses cheveux comme pour en vanter l’éclat et la longueur. J'en prends grand soin. C'est agréable de savoir que cela se remarque. Et certes ils pâlissaient en comparaison de ceux de sa mère, mais qui sait — peut-être qu'avec quelques années encore, elle lui ressemblerait un peu plus.

Par réflexe, elle observa Scar comme pour chercher un compliment à lui rendre, s’attardant un instant sur ses yeux et ses cils bien trop longs pour un garçon. La chose l’embarrasserait sans doute : loin d’elle l’idée de remettre en cause sa virilité. Devait-elle évoquer ses muscles ? Ce n’est pas comme si elle les avait observé ou quoi que ce soit, mais on pouvait difficilement les ignorer.

Vous avez aussi... De beaux muscles ? De gros muscles ? Des muscles. Catastrophe. Impressionnants. Ouf. Elle ne s'était pas si mal débrouillée finalement. Sa phrase avait du sens.

Maintenant, changer le sujet, et vite. Par chance, il lui restait la question qu'avait interrompu le tavernier.

J'ai cru déceler un début de début de sourire tout à l'heure. Seriez-vous de bonne humeur, Scar ?

C'est miraculeux.
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Mer 9 Juin - 21:50

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Tu n’essayes même plus de la comprendre, elle et ses changements d’horizons. Comme une girouette virevoltante face au vent, tu te dis qu’elle est comme ces idées volubiles et éphémères. Comme les papillons éphémères des jardins du palais royal. Aussi belle que ces fragiles choses à peine sorties de leur chrysalide. Tu l’observes sans trop savoir comment réagir à la façon qu’elle a de se lancer sur ce sujet. Ingénu de la voir s’emplir de fierté à la mention d’un détail si trivial…

Peut-être finalement, ne regrettes-tu pas de l’avoir mentionné. D’un mouvement tu appuies ton coude à la table et soutiens ta tête contre ta paume, scrutant la blonde pour la première fois pour ce qu’elle est. Une simple humaine. Une jeune fille bien trop jeune pour se confronter à tout ceci.

Vos regards se croisent et tu soutiens le bleu de ses yeux sans vraiment t’offenser. Et si tu t’étais attendu à bien des choses, c’est les lèvres pincées que tu finis par souffler par le nez, le plus proche d’un rire que tu puisses faire. Elle… Est si profondément gauche dans ses interactions sociales que tu réalises après un léger délai qu’elle… Fait de son mieux. Alors lorsqu’elle t’interroge… C’est très naturellement que tu réponds.

« Vous vous révélez d’une compagnie plus agréable que je ne l’avais pensé. »

Probablement cela pourrait-il sonner condescendant. Mais en te connaissant, il serait davantage évident que le commentaire était sincère. Votre première rencontre n’avait été en aucun cas positive. Et si votre trajet jusqu’ici avait été cordial, il n’en avait pas moins été silencieux. Tu n’étais certainement pas innocent dans tout cela, avec ton tempérament fermé. Mais il est également évident que si la demoiselle commence enfin à présenter autre chose que de l’agonie à se trouver en ta présence, tu n’avais aucune raison de ne pas lui accorder la répartie dont elle semblait te réclamer la part.

« Je vous trouve cependant bien aventureuse à ainsi complimenter un homme. Est-ce là une habitude chez vous ? »

La question est sincère, et tu n’y mets aucune intonation de dédain ni de jugement. Après tout, aussi noble soit-elle, elle était également à la solde de l’église. Et si elle souhaitait se comporter d’une façon déplacée quant à son possible rang, tu n’étais pas ici pour corriger ses erreurs d’étiquette. Ceci étant…

« Quand bien même je suis le premier à m’être montré cavalier. » Une pause et tu plantes ton regard dans le sien, l’esquisse d’un sourire claire quand bien même légère. « Mais sachez une chose, le franc parler ne sera pas un souci entre nous. »

A condition que tu lui adresses la parole, s’entend, évidemment. Si, cependant, la demoiselle venait à comprendre le sous-entendu, il n’en serait que doucement impressionné. Il y avait peut-être plus qu’une simple demoiselle sur ses grands chevaux qui se pensait supérieure au reste du monde. Si cela pouvait te laisser profondément indifférent, tu ne peux pas dire que découvrir que Béatrice n’est pas qu’une écervelée au tempérament trempé par la cuillère en argent qui lui avait un jour été arrachée de la bouche.

En parlant de cela, le tavernier revient vers vous et dépose votre pitance sur la table, une soupe comme demandé, et un plat de ragout, le tout accompagné d’une miche de pain et d’un pichet d’eau. L’odeur n’est pas à ton goût, mais tu pouvais certainement convenir que cela serait mieux que de dormir le ventre vide. Laissant l’homme filer sans un mot de plus, tu saisis le pain et le rompt, tendant la moitié la plus grosse à Béatrice sans y penser davantage. La force de l’habitude.
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Jeu 10 Juin - 0:37



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Il fallait croire que le Très-Haut travaillait dur aujourd’hui : un nouveau miracle suivit le précédent sur les talons. Si elle avait, il semblait, raté son sourire de plus tôt, ce petit soupir du chasseur s’apparentait définitivement à un rire. Béatrice fut si surprise de la chose qu’elle ne chercha même pas à savoir s’il riait d’elle ou avec elle, fixant avec des yeux écarquillés l'homme face à elle, avant de lentement hocher la tête, ses propres lèvres courbées autant par la gaieté que la confusion.

Et elle n’était pas au bout de ses surprises.

Le compliment, qui n’en était pas un, mais en fait si, mais en fait non, lui aurait probablement fait recraché son verre d’eau pour peu que le gérant soit déjà repassé à leur table. Son cœur battit un peu plus vite l’espace d’un instant, clairement touchée qu’il ne déteste pas sa compagnie, avant de réaliser qu’il n’avait pas qualifié celle-ci d’agréable, mais de plus agréable qu’il ne l’aurait pensé. Si, sur une échelle de 1 à 10, il craignait un 1, et qu’elle se révélait finalement appartenir aux 2, ce n’était d'un coup plus une si belle éloge.

Elle considéra la question un instant, avant de choisir de croire qu’au demeurant, il avait produit quelque chose qui ressemblait à un sourire, et plus tard autre chose qui ressemblait à un rire. Peu importe les formules employées par cet étrange monsieur, elle pouvait bien savourer cette petite victoire.

Je suppose que c’est réciproque, répondit-elle d’un ton taquin qui laissait clairement entendre qu’elle ne le supposait pas du tout. À vrai dire, je ne vous pensais pas capable de sourire... Pas si vite, en tout cas.

Elle s’apprêtait à commenter ladite expression avant qu’il ne l’arrête en relevant son compliment. Aventureuse ? Une habitude ? Qu’est-ce que c’était censé sous entendre ? Qu’elle était de petite vertu ? Elle fronça les sourcils, craignant d’avoir fait une erreur là où elle ne cherchait qu’à être gentille.

Elle repensa à la geôle, ce qu’il s’était dit et pensé par delà les barreaux de sa cellule, et secoua prestement la tête, le teint soudain livide.

... Je ne suis pas sûre d’apprécier votre sous-entendu, Scar, alors que je n’ai fait que rendre un compliment au votre.

Ce n’est que de la politesse élémentaire, ce dont vous semblez cruellement manquer. Mais elle ne dit rien de tel. Puisqu’ils conversaient réellement pour la première fois depuis — toujours ? —, elle s’efforça de rester bien à table en lui laissant le bénéfice du doute, ne pas voir des fantômes partout dans les lieux hantées par ses expériences les plus traumatisantes.

Si les mots dépassaient souvent la pensée, sa pensée la dépassait souvent elle, par réflexe, comme pour lui fournir des munitions avant même que n’éclate le combat — avant même qu’il n’existe, parfois.

Prenant son courage à deux mains, elle conjura un sourire comme le sien pour détendre l’atmosphère et sa propre personne, plaisantant de son mieux :

Si vous préférez que je vous insulte, ça peut s’arranger.

Au demeurant, si le franc parler ne serait pas un problème, le parler tout court leur demanderait du travail. Elle contempla sa main un instant, songeant que peut être qu’un jour il pourrait converser avec elle sans même ouvrir la bouche, avant que les plats fumants ne la tirent de sa rêverie.

Habituée aux soupes parfaitement aromatisées de Constantin, celle de l’auberge s’apparentait plus à de l’eau tiède dans laquelle on avait fait tremper un pauvre légume. Le ragoût de Scar ne sentait guère meilleur, si bien que leur attention commune se porta sur l’unique morceau de pain qu’il devait se partager. Quel malheur.

Elle se réjouit un instant qu’il lui offre le plus grand bout, avant de réaliser que tout ça n’était pas très juste ou logique. Échangeant promptement leurs morceaux de pain, elle l’admonesta d’un :

Enfin Scar, il faut manger en accord de nos carrures, s’empressant de picorer sa propre partie pour mettre fin au débat avant même qu’il ne commence. Elle réalisa peu après qu’elle avait elle aussi oublié quelque chose, et ajouta tout de même un : Mais merci, pour ne pas paraître ingrate.

Quel légume mystérieux avait terminé dans son bol ? Elle pondéra la question en y touillant sa cuillère sans parvenir à en discerner la réponse. Au moins, ce n’était pas de l’oignon. Jetant un coup d’œil devant elle, elle songea aussitôt qu’elle ignorait l’utilité de ce petit manège pour lui.

Est-ce que ça a du goût pour vous ? L’idée qu’il vive dans un monde en noir et blanc lui paraissait aussi terrible que vivre dans un monde saturée de couleurs comme le sien. Elle posait la question avec une certaine préoccupation et, il fallait l’avouer, sollicitude. La nourriture en général, j'entends, précisa-t-elle avec un regard déçu à son écuelle. Cela comble votre appétit ? Cette question, elle la posa au travers de ses dents serrées, repensant à une certaine phrase qui commençait par « M’offrez-vous d’être » et se terminait par « mon calice, Béatrice ? ». Le rouge lui remonta aussitôt aux joues.
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Mar 15 Juin - 19:53

Lost and Found.


Il semblait évident qu’un pas en avant offert par ta personne deviendrait inlassablement un pas en arrière de sa part. Et pour toute boutade offerte de sa part, il n’était pas question pour toi de le prendre en offense, non. Mais elle gardait le droit de se froisser de chaque mot qu’elle retournait encore et encore dans sa jolie petite tête blonde. Il n’en faudra pas davantage pour que toute trace d’ouverture de ta part ne s’efface, à l’instar de l’ombre de ce sourire que tu pensais agréable de lui concéder. Elle n’était, après tout, qu’une enfant gâtée d’une noblesse dans les plumes desquelles l’église avait volé. Tu ne feras donc pas davantage d’efforts. Pas lorsque de toute évidence, cela n’en valait pas la peine.

Aucune réponse ne viendra alors. Pas plus à sa pédante réponse qu’à sa remarque quant au fait de pouvoir t’insulter. Oh tu n’en doutais guère. Il suffisait de la regarder pour savoir qu’elle se pensait tout permis. Tu n’y penses cependant pas plus que cela. Pour ce que ça t’importait. Tu n’étais ici que pour ta mission, et si elle souhaitait rendre votre ‘cohabitation’ désagréable, ce n’était pas toi qui te plaindrais du silence qui vous entourerait jusqu’à ce que vous puissiez retrouver vos pénates à Paris.

Plus encore, se permet-elle de te faire la morale, comme une princesse réduite aux bancs d’une taverne miteuse. Encore une fois, tu ne relèves pas et prends sans broncher le bout de pain qu’elle t’offre. Mais de toute évidence, cela n’allait pas lui suffire… Et c’est avec un dédain presque brutal que tu finis par planter ton regard dans le sien.

Et elle te trouvait insultant. Elle qui se permet ainsi au détour de chaque conversation de te rappeler que tu n’es qu’une créature. Qu’un vampire. Un dessein que tu as accepté depuis bien longtemps mais dont elle ne semble pas apte à se départir. Rompant un bout de pain sans même y goûter, tu la toises sans la moindre inflexion dans ton regard avant de prononcer intelligiblement.

« Vous n’êtes pas la seule à avoir été humaine. Mes sens n’ont subi aucune modification, si telle est votre question. »

Qu’importe ce à quoi elle avait pu penser par la suite – très probablement rougissait-elle d’une chose qu’il serait incapable de comprendre, trop obtus, ou simplement trop indifférent – tu finis par détourner le regard et regretter – presque, tu n’en as pas suffisamment quoi que ce soit à faire pour ressentir du regret – d’avoir fait le choix de ne pas directement rejoindre les écuries.

« Non. »

La réponse est aussi nette et franche qu’elle doit l’être. Elle qui lui avait offert sa gorge devrait savoir de quoi il en retourne. Et si elle trouvait pertinent ou intelligent d’aborder ce sujet en lieu public, tu n’avais nullement le souhait de t’éterniser sur ces choses-là.

Alors tu gardes le silence avec une attention qu’elle te connait déjà. Jouer le conversationnaliste pour madame la duchesse n’était certainement pas à ta convenance. Et tu ne peux t’empêcher de penser que Victoire avait, elle, au moins, la courtoisie d’être une dame à la compagnie agréable, quand bien même son rang dépassait sans question possible celui de l’oiselle devant toi.

Tout ça pourtant trouve son terme lorsqu’une bande de trois hommes s’invite dans la taverne, visiblement fraîchement arrivés de leur voyage. Bourrus, d’une élégance discutable – à en juger par le crottin et la boue souillant leurs bottes abîmées – ils s’adressent de leurs voix trop hautes au tavernier pour réclamer une chambre – qu’il semble avoir ? Leur aurait-il menti ? – avant de demander pitance et boisson. Une fois l’échange effectué et l’homme derrière son comptoir dûment payé, le groupe se dirige vers la salle pour partager un festin bien mérité, peut-être.


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Mar 15 Juin - 20:32
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Béatrice Botherel
HUMAIN - PEUPLE

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Inventaire : — Un pendentif doré en forme de soleil et une chaine de la même teinte
— Une broche offerte par une vieille amie il y a longtemps
— Une épée d'élite
— Une dague classique
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Béatrice Botherel
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Jeu 17 Juin - 15:55



let there be hotel complaints
and grievances raised
L’ambiance — qui n’était déjà pas au beau fixe — devint glaciale, baignée de tons bleus, d’un peu de rouge ici et là, et d’une teinte de jaune qui présentaient ensemble une couleur terne et sombre. Jetant un coup d’œil par la fenêtre contre laquelle une pluie fine commençait à s’abattre, Béatrice songea qu’ils ne s’entendraient peut être jamais. Était-ce si dramatique ? Le fait est qu’ils n’avaient pas besoin de s’apprécier, seulement de travailler de concert et de ne pas se marcher sur les pieds. Pourtant, lorsqu’elle songea à Évreux, la bonne heure de marche aux côtés de Constantin à divaguer, elle réalisait que puisque son existence ne se résumerait bientôt plus qu’à ça, des missions, elle préférait encore que l'aller soit agréable. Pour le retour, elle ne se faisait plus d'illusions.

Au vu de la brièveté de ses réponses, la sorcière devinait sans doute que sa nature restait un sujet sensible : et si c’était avant tout la curiosité et l’inquiétude qui avait motivé ses questions — il fallait bien qu’ils se comprennent au moins un peu sur ces questions —, elle réalisait tout juste que Scar devait avoir l’impression de passer pour une bête de foire.

Du reste, elle préféra se taire : de toute évidence, ils ne s’accordaient pas suffisamment confiance pour qu’elle ajoute quelque chose qui n’aggraverait pas la situation d’une façon ou d’une autre. Sans doute trouverait-il des excuses insincères...

Mais si cela ne le sustentait pas, à quoi bon partager un repas avec elle ? Était-ce pour passer inaperçu ? Elle supposait que ceux dans la confidence devait remarquer ce genre de choses.

Encore du rouge.
Pas d’agacement, non — d’autre chose.

Béatrice tourna la tête en direction de la porte avant même que celle-ci ne s’ouvre. Rien qu’à en juger leur ton — de ceux qui aiment se faire remarquer sous réserve que rien ne pourrait les remettre à leur place, de toute façon —, les trois nouveaux visiteurs sentaient clairement les problèmes. Avec un regard entendu à Scar, elle fixa de nouveau l’extérieur où la pluie battait son plein dans l’espoir que cela suffise à se faire oublier.

Vainement.

Le tavernier venait de leur céder une chambre ? Pourquoi leur mentir ? Résistant à l’envie de lui jeter un coup d’œil inquisiteur, Béatrice songea qu’il venait probablement de déloger un client pour éviter des problèmes avec ceux-ci. Et si elle doutait que cette bande charmante se partage à trois la chambre qu’ils avaient loué avant eux, elle eut un mauvais pressentiment sur la question.

Dans le silence mortel de l’auberge dansait encore ce rouge carmin.

Oh, ça sentait très, très mauvais.

Elle ferma les yeux, les dents serrées, aussitôt qu’un des badauds interpella une dame qui ne pouvait être qu’elle. Si elle ne doutait pas un seul instant qu’à trois contre deux, elle et Scar sortiraient vainqueurs, ils devaient éviter autant que possible de se faire remarquer : la rumeur d’un duo fort capable en combat, dont une femme, pourrait tout à fait suffire à alerter les créatures de la région.

Je ne suis pas sûre que ça en vaille la peine, murmura-t-elle à Scar, jouant avec son collier d’une main angoissée.

La menace que proliféra aussitôt l’un des hommes la glaça sur son siège. Après un soupir tremblant, chassant les souvenirs de la cellule — elle l’avait quitté, elle l’avait quitté (et pourtant ça recommençait encore) —, elle ajouta :

On devrait partir, quitte à chevaucher jusqu’à la prochaine taverne.

Quel honneur lui restait-il à défendre, de toute façon ?
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Sam 26 Juin - 18:50

Lost and Found.


Peu importe ton détachement, il est des choses que tu n’as jamais su ignorer. Des choses qui ne peuvent être dissimulées même derrière les plus belles façades. Béatrice, sans conteste, pourrait être l’une de ces artistes dont on vante les beautés à Venise. L’une de ces faiseuses de masques aux couleurs si flatteuses, et qui pourtant ne laissent rien voir de leur porteur. Enfant noble aux pouvoirs curieux, tu penses pouvoir entendre plus que tu ne vois ses pensées s’emmêler. Quelle est donc ce monstre qui vit au fond de sa conscience. Celui-là même qui broie vainement ses espoirs et ses simples instants d’innocence ?

Mais toute considération de ce sujet t’échappe lorsque tu peux voir le teint de la demoiselle devenir plus livide. Tu avais sans peine entendu les nouveaux arrivants. De là à dire qu’une fois que leur évidente canaillerie avait été affichée, tu avais prêté un quelconque intérêt à leur existence ? Certainement pas. Trois individus aux manières discutables, oui. Des hommes qui ne manquèrent pas de héler sa compagnie féminine avec autant de grâce qu’un sanglier en rut hurle à la présence d’une femelle pour vider ses bourses.

Et s’il est bien une chose que tu abhorres, c’est l’irrespect dû aux dames. Oh, être courtois ou non est une chose, pour sûr. Se comporter comme un animal en chaleur en était une toute autre. Et entendre aussi bien que voir le malaise sur le visage laiteux de ta partenaire réveille quelque chose en toi que tu n’as pas ressenti depuis bien longtemps.

Elle veut battre en retraite. Et il en est hors de question.

« Je refuse. »

Ta chaise contre le parquet de la taverne chante une brutale discorde alors que tu te redresses de toute ta hauteur. Derrière toi, tu peux sentir le tavernier se tendre en pensant qu’une bagarre risque d’éclater. Mais quand ton regard accroche celui des trois hommes, il n’y a rien de plus qu’un profond dédain qui rebiffe l’un d’eux. Le voilà à ouvrir sa gueule et cracher un.

« T’as un problème ? »

Pour seule réponse, tu détaches finalement la cape que tu n’avais à aucun moment ôtée depuis votre arrivée. Le tissu tombe amplement contre ta chaise et laisse voir sans peine la hache de guerre sanglée à ton dos. Non. Tu n’avais pas appris l’art de la mort pour te départir de tes armes au premier instant. Béatrice avait ce luxe. Celui de laisser sa lame à l’étage. Celui de pouvoir oublier. Ce n’est pas ton cas.

Relevant le menton, tu toises l’homme ayant osé offenser Béatrice et indique simplement.

« Voulez-vous être mon problème ? »

Il n’y a pas une seule place pour le doute quant à ses intentions. S’il fallait en venir aux mains, ce serait chose faite. Le tavernier est mal à l’aise d’une façon plus qu’évidente. Et sans demander ton reste tu t’installes près de Béatrice, venant amplement poser ton bras sur le dossier de la blonde. Non, tu ne lui feras pas l’affront de la toucher. Pas plus que tu ne laisseras le luxe aux hommes de pouvoir l’observer, désormais ainsi placé. Bloquant la vue sans le moindre travers de ton imposante carrure, tu rajoutes plus doucement à la sorcière.

« Ne craignez rien. Je ne laisserai rien vous arriver. Soupez sereinement. »
Béatrice Botherel
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Jeu 9 Sep - 0:00



let there be hotel complaints
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Scar était pragmatique — plus qu’elle, et de loin. Elle n’imaginait pas un instant qu’il trouve à redire à sa décision de filer d’ici, si bien que Béatrice s’apprêtait à se lever de sa chaise, faisant déjà l’inventaire mental de ses affaires à l’étage, lorsqu’il l’arrêta d’un sobre : Je refuse.

Face à lui, dans cette cacophonie infernale qu’était le silence mortel de la taverne, la sorcière cilla.

Le regard qu’elle lui jeta alors n’était pas noir, vexée qu’il n’accepte pas sa simple suggestion, mais plutôt bleu : au delà du turquoise dans ses yeux, il y nageait une confusion véritable, chargée d’une peine qu’elle ne s’expliquait pas — il ne devait pas prendre ces risques. Ni elle ni eux n’en valaient la peine.

Ça ne l’empêcha pas de se dresser de toute sa hauteur, rappelant à la pièce toute entière qu’il n’était pas tout à fait construit comme eux l’étaient : et les pauvres bougres ignoraient encore sa véritable nature.

Il régnait à toutes les tables une tension sordide, comme avant une catastrophe naturelle ou un grand orage : les regards des trois comparses se chargeaient de nuages sombres et l’un d’eux tonna d’un T’as un problème ? mauvais. Béatrice déglutit. Son angoisse faisaient défiler milles images dans son esprit, milles façons dont la situation pouvait dégénérer, et malgré l’absurdité de la chose, elle se mit à craindre pour l’intégrité de son collègue, quand bien même les seules personnes en péril véritable se trouvaient face à lui.

À son tour, elle se redressa doucement, de peur que le moindre faux pas, le moindre bruit parasite fasse bondir les loups enragés, et effleura la manche de Scar jusqu’à oser en saisir le bout. Elle préférait encore que personne ne finisse en sang ce soir, que la hache qui trônait dans son dos comme la plus éloquente des menaces ne soit pas souillée.

Le plus grand des comparses se renfrogna, bien obligé de se rendre à l’évidence : la situation leur était particulièrement défavorable. Tournant le dos aux deux chasseurs, il s’installa à une table, tirant sa chaise sans douceur faute de pouvoir ébruiter sa colère autrement, avant que ses deux compagnons ne le rejoignent à son tour.

Après une timide expiration, Béatrice reprit place elle aussi, lâchant enfin le bout de tissu qu’elle tenait pleine d’angoisse. La chaise face à elle, cependant, resta vide. Lançant un regard vers le haut, où devrait se trouver son partenaire, elle sursauta lorsqu’il vint plutôt s’installer à côté d’elle, plaçant le bras sur le dossier de sa chaise. Elle comprit immédiatement son intention et lui lança un regard reconnaissant, quoique surpris de la douceur avec laquelle il s’adressait désormais à elle.

Elle voulut ajouter qu’il lui était impossible de souper sereinement lorsqu’il se tenait si proche, mais préféra plutôt engloutir son repas pour pouvoir remonter dans sa chambre le plus vite possible et oublier cette épuisante soirée. Son regard se perdit bien vite dans le fond de soupe qu’il lui restait : Elle la touillait, absente, avec sa cuillère. Que pouvait-elle lui dire ? Elle commença par le plus évident, la politesse la plus élémentaire :

... Merci d'être intervenu.

Ça arriverait encore. Ça arriverait toujours. Des hommes qui aboient mais ne mordent pas. Elle les gardait à l'oeil, parce qu'il le fallait après tout, mais l'abject, sans père ou frère pour défendre son honneur, lui était devenu normal après les années. Un désagrément, une contrariété avec laquelle il lui fallait composer, tout comme les collègues qui la traitaient comme une chasseuse de seconde zone par son sexe. Elle soupira.

Je pense que l'on s'est fait suffisamment remarquer pour ce soir, admit-elle avec un petit rire désolé, comme si c'était sa faute. Je vais me retirer pour la nuit.

Elle ne bougeait pas. De toute évidence, quelques mots lui restaient en travers de la gorge, mais elle était bien embêtée entre ce qui était agir en personne honorable, et en femme honorable.

Si... Si cette nuit...

M’offrez-vous d’être mon calice, Béatrice ?
Elle serra les dents, sentant le rouge lui monter aux joues en même temps que le souvenir, alors que le moment était loin d'être approprié. Mais peu lui importait. Elle avait fait face à des créatures bien plus terrifiantes que ces moments embarrassants, effleuré la main d'une collègue juste avant que celle-ci ne se fasse couper en deux par un lycan, vu des entrailles se répandre sur le sol, le vivre comme si c'était les siennes, inspecté des membres tranchés, des milliers de choses sur lesquelles les autres jeunes femmes de son âge n'auraient jamais à poser les yeux.

Elle se raffermit.

Vous n'êtes pas obligé de dormir dans les écuries ce soir. En fait, l'idée me met mal à l'aise.

Elle lui épargna l'évidence : il n'était pas, aux dernières nouvelles, un cheval, ou un quelconque autre animal.

Je peux dormir sur le sol. Ça m'est arrivé plusieurs fois durant mes années au monastère, sous réserve qu'il n'y aurait pas toujours de lit confortable en mission... Ou même de lit tout court. Regard en coin à l'aubergiste. Je serais tout aussi efficace au lendemain, finit-elle par lui assurer, songeant que l'argument du dos douloureux pouvait bien apparaître sur les lèvres d'un homme si pragmatique.

C'est... C'est tout ce que je voulais dire. Elle se massa l'épaule qui avait été mordu à Évreux : elle lui lançait douloureusement lorsque la sorcière se sentait tendue. À plus tard, je crois ? Autrement, passez une bonne nuit.

Après une hésitation, elle fila en direction des escaliers.
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Jeu 30 Sep - 17:36

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Sérénité a-t-elle seulement été un jour le mot d’ordre de l’oisillon sous ton aile ? Un regard tourné vers elle et tu sais qu’elle n’appréciera rien de tout ce qui pourra se dérouler ce soir. Qu’elle est une corde tendue sur un instrument mal accordé. Par la force des choses plus que par choix. A-t-elle donc tant horreur de ta présence ? Rapportant tes yeux sur la table d’à côté, là où les péons semblent enfin s’être calmés – quand bien même ils ne paraissent pas avoir trouvé la quiétude – tu n’as d’autre choix que d’accepter la vérité.

Ta propre fille t’aurait ainsi abhorré.

Rien ne bouge, rien de change, tout persiste. Elle soupe trop vite pour apprécier, trop lentement pour être soulagée. Et si ses remerciements te laissent silencieux, la suite… La suite pourrait faire rire d’autres. Tu trouves l’idée ridicule, mais pas risible. D’autant plus qu’elle semble désormais prise de bons sentiments. Il n’avait finalement pas si tort d’y voir un oiseau, quand son opinion errait ainsi au gré du vent.

Alors quoi ? Cette nuit ? Allait-elle procéder à la grande révélation qu’elle n’était ni sainte ni sage ? Tu l’observes sans chercher à l’aider, elle et ses joues rougies, comme une enfant prise par la honte.

Ah. Ne pas dormir aux écuries. Cela la mettait mal à l’aise. Tu te dis simplement que la noblesse ne manquera jamais de te surprendre dans ses élans de bienséance mal placés. Que voulait-elle alors ? Qu’il ne lui inflige pas l’affront de voir son compagnon de route traité comme une bête ? N’était-ce pas ce qu’elle même faisait ? Aussi simple que cela. L’information ne te froisse pas, pas plus qu’elle ne te ferait hausser un sourcil. Tu la fixes, impassible, et tu te dis que tu as sûrement mal jugé ce personnage caché derrière ses boucles dorées.

Mais elle était devenue spécialiste des surprises. Attendues ou non, tu n’en sais rien. Tu la laisses filer alors qu’elle semble presque regretter ses propos. Pense-t-elle t’émouvoir en t’informant que sa vie ne fut pas rose ? Tu ne lui adresses qu’un hochement de tête. Lui souhaiter une bonne nuit ne rimerait à rien. Elle ne semblait pas attendre de réponse de ta part et tu n’en adressas aucune alors que tu suivais la timide retraite vers l’étage. Sans surprise, tu n’étais pas le seul à scruter son chemin. Et tu ne fis rien pour leur faire croire que tu ne les voyais pas faire.

Menace silencieuse, ou simple vigie à chair d’homme, tu fixes ces hommes sans un mot ni un geste. Prendront-ils peur ou bien les armes ? Tu n’as pas le goût de sourire, sournois ou dépité. Le groupe quitte finalement sa tablée, et le tenancier t’approche, l’air penaud pour t’informer qu’ils fermaient la salle.

Peut-être est-ce que tu le surplombes en te relevant, mais l’homme recule d’un pas. La hache à ton dos n’est pas un fardeau, pas plus qu’autre chose. Pas un mot, pas un regard, tes pas te guident vers l’étage et tu t’arrêtes près de l’embouchure de la chambre de Béatrice. Tu pourrais l’informer de ta présence mais tu n’en fais rien. Ton dos contre le mur du couloir, la porte à ta droite, tu croises les bras sur ton torse et sais sans peine que peu importe ce que la nuit t’apportera, au lendemain les choses n’auront pas changé.

Au moins ne dormirait-elle pas à même le sol. Penses-tu en ne pouvant t’empêcher de penser qu’une enfant méritait le repos.
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