La pauvreté n'est pas un vice

La vengeance, si.

Il est ce vagabond des venelles sales et miteuses, tel un rat aux aguets rasant les murs d'un coupe-gorge, quand celui-ci connait la ville de Paris comme sa pogne.
Tel le voyageur qu'il est, le domaine de la survie n'a plus de secret.s pour lui mais loin des complots et intrigues de la noblesse, il est curieux, curieux de voler, de prendre, d'arracher aux plus chanceux que l'opulence lui a tant manqué par le passé.

Son éducation et son entourage l'ont mu vers des idéaux propres à la religion catholique ; toutefois,  le jeune homme s'est tourné vers une science très distincte de la voie chrétienne : l'astronomie, dont l'attrait est dissimulé des regards indésirables.
Il n'a donc d'yeux que pour la découverte, étant déjà propriétaire d'une liberté qu'aucunes corvées ou dîmes ne sauraient le soustraire. Ainsi, si l'on devait lui désigner un défaut en particulier, à l'instar de Pandore, ce serait celui de la curiosité.

Besoin viscéral de regarder à travers le trou d'une porte, de coller l'oreille contre les murs, de souiller la demeure d'un hôte. La peur n'est pas et, elle lui a déjà valu un rapport dangereux avec la mort. Ou les barreaux.

Dégourdi, courageux et fier, trois mots qui font de lui un être aussi inconscient, stupide que égoïste.
Seulement, ses moults hivers en compagnie de la neige et du verglas ont façonné par leurs coups brutaux le petit démon qu'il est : insipide aux yeux de la Noblesse ; imprévisible pour les autres.

Manfred (homme-paix) porte très mal son nom et il le sait : il n'est pas un pacificateur et ses scrupules flirtent avec son insolence légendaire. Un paria de rat d'égoût dont l'amertume des bougies l'ont rendu insensible... à la violence d'une vie.


FACTS :  léger strabisme convergeant ⚸ s'intéresse à gallilée ⚸ mange de tout, est résistant à la malnutrition ⚸ yeux couleur jade ⚸ cicatrice externe à la cuisse avec un renfoncement sur le bas des hanches ⚸ 1m82 ⚸ 62 kg ⚸ possède un jet de crochets et d'outils pour forcer les portes, les coffres, les malles, etc ⚸ vêtu de haillons mais a volé récemment un veston en coton épais vert bouteille ⚸ marche fréquemment pied nus ⚸ n'a rien de très propre sur lui ⚸ sent la sueur, tantôt la terre, tantôt le petrichor ⚸ grosse ossature et muscles en sous-nutrition ⚸ préfère voler de jour que de nuit, pour de multiples raisons ⚸ n'a jamais tué




Au commencement, Eva DugrandChesne, sorcière de son état, & Geoffrey Lecoq, Lycan, se sont aimés.
Une erreur de la nature jaillit des entrailles d'Eva qui, par la suite, disparaitra avec Geoffrey. Manfred est lui-même ignare de la véritable identité de ses propres parents ; et par extension, de la sienne.
Abandonné et retrouvés dans les bas-fonds d'un arrondissement de Paris, les cochons auraient pu n'en faire qu'une bouchée quand, (mal)heureusement, une femme le recueillit de justesse. Pour le prendre sous son sein.

L'enfant, renommé Manfred, grandit et apprit très vite son statut de jeune être prolétaire, adopté par une famille elle-même pauvre. Une bouche à nourrir qui, en se développant trop vite, demandait une participation insurmontable aux parents. De ses maigres apprentissages émergèrent une pratique de la religion catholique, prônée par la famille Nautonier.

Leur bienveillant amour à l'égard de leur fils repoussa l'échéance jusqu'au moment où, le petit Manfred dut apprendre à cotôyer l'austérité d'une vie sans abri l'été et l'automne, avant de retourner l'hiver chez ses parents.

L'agriculture était un labeur qui intriguait le jeune enfant et le poussait à aider dans les champs, en cachette cependant. A peu de choses près, le soutien apporté permit juste  de soulager les douleurs lombaires des parents. Au final, il comprit très vite les conséquences d'un dur labeur et des rouages liées aux redevences qui l'attendaient dans un futur prochain.

Il profita d'une facilité : celle de voler. Un oeuf. Une pomme. Un bijou, etc..

A neuf ans et des brouettes, on le prit la main dans le sac, cependant impuni pour son acte. Mais un retour de baton menaça les parents qui durent rembourser en sus d'un taux d'intérêt trop élevé. Ainsi, Manfred, à dix jours de son dixième été, quitta la demeure en raison de sa culpabilité et continua ses larcins en tant que jeune adolescent des rues. Des mois plus tard, il déposa un joyau de valeur relative à la porte de ses anciens parents pour s'acquitter d'une dette qu'il s'était lui-même infligé ; mais il fut surpris par son père  et ce dernier le répudia avec une véhémence née du sentiment de la rancoeur. Il semblait se fichtre d'un remboursement de filouterie quand un avenir honorable aurait pu attendre son fils adoptif.

A douze ans, l'enfant vagabonda dans l'ensemble de Paris et connut désormais les arrondissements comme sa poche. Victime non pas de famine mais d'anémie, il observa la petite plèbe jusqu'à la grande gente noble. Après observation, il tenta de rapiner, une fois, deux fois, trois fois. La confiance s'invita en lui et le mut vers d'autres larcins plus graves ; tant et si bien qu'à ses 13 ans, il fut emprisonné. Il crut d'abord en finir avec sa vie, mais la cause de son emprisonnement n'était pas celle attendue : enfermé pour mendicité, il bénit Dieu de l'avoir sauvé de la pendaison. Au cours des années suivantes, l'utilitarisme tient un rôle important dans sa vie puisqu'il est condamné aux travaux forcés pour quelques billons tout au plus.
Lui permettant ainsi de récupérer un peu de masse musculaire ainsi qu'une diminution de carences.

Seize ans et le gamin devint débutant en crochetage, telle une profession revendiquée des criminels cotoyés dans les rues.
Au même moment, il fit la connaissance d'un homme, futur mentor, un troubadour dont les rapports relationnels devinrent très vite familiers, en dépit de leur statut respectif. Ce qui les rapprocha fut sans aucun doute la curiosité portée au-dela des terres, un oeil vif monté jusqu'au ciel. Avec le temps, Manfred apprit à communiquer avec certains mots par écrit, à moitié illétré, pour échanger avec deux camarades lorsqu'ils ne furent plus en ville. Le brun tenta tant bien que mal de passer la Bourgogne pour rejoindre Lyon, mais la peste ravagait les terres d'Arles et l'incitait à revoir son itinéraire.

Un voyage qui ne dura que deux ans pour retourner sous les jupes de sa promise : Paris.  
Devenu as en la matière de crocheter, pour l'avoir appris aux côtés de ribauds à la technique rôdée, il vint en même temps garder contact avec son mentor et s'intéressa de près aux mathématiques comme à l'a théorie de l'héliocentrisme sans néanmoins en comprendre les subtilités dûes à sa médiocre éducation. Sa croyance envers Dieu en fut d'autant renforcée lorsqu'il pensa trouver une convergence entre la déité et "ce qui est intouchable" donc le ciel. Pour autant, ses pensées jugées hérétiques le poussèrent à demeurer très secret sur le sujet.

Si de ses vingt ans à maintenant Manfred a tenté de redorer son blason en cherchant la voie des trouvères, son caractère revêche et sauvage ainsi que curieux l'amena à repousser ses limites dans ses plus profonds retranchements. Et voler les nobles, aujourd'hui, ne sembla pas l'inquiéter outre mesure, en dépit de la pendaison certaine qui l'attendait, tôt ou tard...

Pour autant, les plus éclairés le connaissaient, sous le nom de "Rat Croquant", le gueux violent. Un surnom qui le rendit, d'office, très mystérieux et craint.
Alors qu'il en était tout autre...