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L'humain a toujours su se construire des royaumes et composer plus ou moins bien avec les élites voisines. Mais ces hommes et ces femmes n'étaient pas les seuls à fouler cette terre de leurs pieds éphémères. Perdus entre le prestige de la noblesse et la vie froide de la paysannerie, nombres de vies se sont tissées les unes aux autres pendants des siècles, jusqu'à ce que les Rois et les Reines finissent par lutter concrètement contre les engeances qu'étaient les vampires et les lycanthropes. Toujours dans la discrétion la plus totale, bien entendu.

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Gabriel de Sercey
LYCANTHROPE - MARQUIS

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Inventaire : + Une broche en cuivre
+ Une broche à cheveux féminine
+ Epée d'élite
+ Une boîte d'anti-douleurs
Espèce : Loup-Garou
Emploi : Colonel
Situation maritale : Veuf, Amant de Eve de Harcourt
Histoire : Journaux
Pièces : 4095
DC : Antoine de Saulx :: Eliandre :: Aymeric Ruiz :: Khalis :: Lorelei :: Juni van Heil

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Gabriel de Sercey
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Sam 26 Juin - 16:10
Lay all your love on me Eve dans les bras, le loup garou avançait d’un pas rapide dans les rues de la ville. Il avait laissé derrière lui Antoine et Emilien après de brèves salutations et un regard entendu envers son ami d’enfance. Le maréchal sécurisé contre son torse, il avait hésité un temps sur l’endroit où s’échouer. Il ne connaissait pas l’emplacement des quartiers privés de Harcourt. Il se souvenait bien de son sanctuaire oui. Mais déranger la vieille femme et potentiellement s’infliger une certaine curiosité extérieure furent deux choses suffisantes pour le faire renoncer à l’idée. Alors il s’était dirigé vers la seule solution logique à ses yeux. Ses propres appartements.
Après tout. Terrain familier et Antoine lui avait déjà avancé qu’Eve était passé à plusieurs reprises chez eux… Pour la soirée voire même la nuit et son parfum hantant déjà les différentes pièces, une bonne indication qu’il ne recevrait aucune protestation pour ce choix. Il ignora le grondement de satisfaction du loup à savoir que sa tanière était un lieu de réconfort, accéléra le pas jusqu’à franchir l’entrée du bâtiment obsidienne et ne s’arrêta qu’une fois la porte de ses appartements refermées derrière lui.

Il y avait encore quelques domestiques à qui il demanda thé et serviettes, tandis qu’il venait déposer doucement le Comte sur le canapé du salon. Si sa main s’avança pour repousser par réflexe les quelques mèches blondes collées à la peau blanche, il s’arrêta vite dans son geste.

- Est-ce que vous vous sentez-mieux ?

Ce qu’il avait demandé lui fut apporté et, après quelques remerciements, les domestiques furent congédiés pour la soirée. Laissés seuls, Gabriel sentit sa nervosité monter d’un cran et s’occuper fut tout ce qu’il trouva pour s’empêcher de commencer à faire les cents pas dans la pièce. C’est ainsi qu’une serviette fut déposée sur la tête d’Eve avant que le marquis ne procède à un séchage dans les règles de l’art.
Certes, il y avait peu de chance, pour ne pas dire aucune, pour que l’eau et son état ne la fasse tomber malade (ce qui faisait que son état de faiblesse actuel était d’autant plus préoccupant) mais rester mouillé n’était pas une option.

Ce ne fut qu’une fois satisfait qu’il vint lentement s’asseoir aux côtés de la jeune femme, silencieux, nerveux, timide, attentif, tandis que le loup, toujours présent, se manifestait toujours par un grondement bas, léger. Preque un ronron réconfortant tandis que Gabriel attendait, attendait.
Et attendait encore.
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Dim 27 Juin - 11:07
Lay all your love on me

Une scène qui n’avait rien de normal. Pas en cette époque ni même en ce jour. Eve devrait craindre le monde entier. Remettre en question chaque chose et chaque instant. Sa main libre dissimulant ses insignes contre sa poitrine, ses cheveux ramenés contre elle. Tout était juste raison pour ne pas être reconnue. Pour se blottir encontre plus contre Gabriel et lutter contre la pluie. Contre cette sensation abjecte qui s’était emparée d’elle au cours de la soirée. Eve vulnérable et fragile entre les bras d’un loup qui a juré de tuer jusqu’au dernier des siens. Loup pourtant protecteur qui ne cessait de gronder au contact de la vampire. Qui ne cessait de marquer sa place contre elle, alors que les mains du Marquis ne tentaient en rien de la libérer de son emprise.

Et quel soulagement fut le sien lorsqu’il n’eut rien à demander. Lorsque le silence partagé des longues enjambées du brun les mena avec tant de certitude jusqu’aux appartements de ce dernier. Eve pouvait sentir la tension se dissiper. Pouvait retrouver l’esprit clair alors qu’il la dépose dans la sécurité de son foyer.

Ce n’est que lorsqu’il la fit s’asseoir qu’elle put enfin croiser son regard. Qu’elle osa laisser croiser le fer aux cieux contraires de leurs prunelles. Son geste avorté, ses mots sont pourtant si prudents. Eve referme ses bras autour de sa silhouette, comme pour se protéger d’un froid qui n’est pas le sien. Comme pour servir de bouclier contre un malaise qu’elle ne veut pas voir lui revenir. Cette scène n’est pas normale. Ces circonstances ne le sont pas non plus… Pourtant c’est d’un très léger hochement de tête qu’elle vient répondre à sa question. Le regard fuyant sur les quelques personnes encore présentes autres qu’eux. Elle les avait déjà vus. Avait déjà échangé avec ces personnes qui étaient les plus proches de la famille de Sercey. Ceux qui avaient la confiance de la meute, à défaut d’en être encore partie.

Distraite par les va et vient des domestiques, elle ne réalise que tardivement ce que Gabriel entreprend de faire et… Si sa peau n’avait pas été glacée par la pluie, probablement aurait-il rougi sous l’attention. Baisse les yeux et se laisse couver par le contact rassurant de Gabriel. Pour un homme qui avait ainsi fuit au matin venu… Eve semblait enfin réaliser l’étendue des paroles d’Antoine.

Peut-être ne lui en voulait-il pas. Peut-être y avait-il encore une chance… Peut-être

C’était pourtant sans compter sur l’évidente nervosité du brun. Si la jeune femme perçoit sans peine son comportement, elle n’a pas la force de lui rendre la pareille. Non, cette journée avait été trop longue. Trop compliquée. Eve au regard voilé d’or repousse doucement le linge contre ses épaules et ose relever les yeux vers l’autre homme qui venait de s’installer près d’elle.

Là, dans la lueur des bougies, là où l’orage lèche encore de quelques flashs de lumière les lieux au travers du jour laissé par les rideaux tirés… Elle le trouve magnifique. Eve aux idées emmêlées se penche vers lui sans un bruit et saisit le coin du linge encore sec contre ses épaules pour venir essuyer la joue du loup où l’eau de pluie ruissèle encore.

« Merci… »

Mais n’était-ce pas ce que le loup grondait doucement aussi ? Un demi sourire étire ses lèvres et elle vient sans davantage y penser presser son front contre son épaule. Elle est fatiguée. Tellement épuisée.

« Je suis soulagée que vous soyez revenu sain et sauf… »

Sûrement ne veut-il pas de tout ceci. Sûrement n’était-il pas prêt pour répondre favorablement à cette missive qu’elle lui avait si silencieusement envoyée. Mais elle n’a plus les réserves pour être inquiète. Pour être sûre que ses mots ne dépassent pas ce qui pourrait être attendu. Pourtant un détail la pique. Un détail qu’elle ne peut laisser échapper à ses pensées.

« Gabriel… Avez-vous revu cet homme, depuis ce jour… ? »

Ses doigts se referment contre la manche du Marquis et elle relève les yeux, l’air hanté dans son regard trahit ses peurs. La peur que cet homme aux longs cheveux de feu puisse tenir quelque chose contre eux. Qu’il puisse, à sa seule décision, briser l’équilibre si incertain qu’eux deux tentaient désespérément de trouver.

❤
Gabriel de Sercey
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Dim 27 Juin - 15:30
Lay all your love on me Ils s’observent. Pour un peu, Gabriel aurait dégluti et le simple fait d’avaler commençait à être difficile, comme le reste. Et finalement, Eve vint frotter sa joue pour enlever à son tour l’eau de pluie et le marquis ne peut que fermer un œil en réponse tandis que le linge effleure sa peau, par pur réflexe, légèrement étonné et il baisse légèrement la tête lorsqu’elle vint coller son front contre son épaule, sans chercher à la repousser d’une quelconque manière. Non, à la place son bras passe instinctivement autour de sa taille. Action inconsciente ou coup de pouce du loup il ne comprit pas très bien, mais le maréchal fut serré contre lui.

- Ah, fit-il, un peu pris de cours lorsqu’elle évoqua la mission, Oui… Les choses n’ont pas exactement été très calme mais Dieu merci c’est fini.

Que pouvait-il offrir de plus. Il était toujours à se demander quoi faire, à hésiter sur la suite des événements. Eve avait indiqué vouloir parler, vouloir revenir sur ce qui avait pu se passer. Pourtant le maréchal ne semblait pas vouloir aborder cette question épineuse tout de suite et lui-même n’était pas sûre que le lui imposé cruellement était la chose la plus judicieuse. Nécessaire et le loup lui-même le pressait de résoudre ce problème, mais l’état… Toute excuse… était bonne pour repousser le moment fatidique. Parce que Gabriel redoutait ce qui allait être dit.
Il fut tiré de ses pensées par une question, tandis que le tissu de sa manche était serré, et son regard croise celui, apeuré, de la jeune femme.

- Cet homme ? répéta-t-il, sans comprendre, quel homme ?

Mitigé, il pencha la tête sur le côté. Celui qu’ils avaient rencontré, une expérience que le marquis avait déjà plus ou moins oublié, tant elle était insignifiante pour lui. S’il savait pourtant. Qu’importe, quand cette simple énonciation suffisait à mettre la jeune femme dans tous ses états. Et tandis qu’il fronçait les sourcils, son autre vint cette fois glisser contre la joue de Harcourt, fraîcheur contre chaleur.

- Il s’est passé quelque chose pendant mon absence ? Quelqu'un vous a fait du mal?

Le loup grogna à  la simple idée que quelqu'un puisse mettre en danger ceux qui lui étaient cher, tout comme l'idée pernicieuse commença a s'insinuer qu'il avait définitivement manqué quelque chose et qu'il était indirectement responsable de l'état de faiblesse actuel d'Eve. Antoine n'avait rien fait remonté de tel et il ne lui aurait pas caché cela... Il espérait se tromper et que seul la forsythia était responsable.
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Dim 27 Juin - 18:42
Lay all your love on me

Les choses n’étaient pas arrangées. Ne le seraient certainement pas ainsi, et encore moins ce soir, quand malgré elle, Eve ne parvenait plus à orienter ses pensées sans ce sens d’alerte qui bruissait en elle. Alors peut-être que ce bras contre sa taille, la ramenant si naturellement contre Gabriel, pourrait calmer ses peurs. Pourrait apaiser au moins de quelques degrés ce sentiment de ne plus être en sécurité. Tant de choses se sont passées récemment. Tant d’événements qui la laissait incertaine quant à ses choix et ses ambitions.

Mais il y a lui. Et lui seul semble trouver comment la rassurer lorsque tout semble sur le point de s’écrouler. Elle ne réalise pas, non, que cette faiblesse, aussi impromptue ait-elle été, est parvenue à la secouer de la sorte. Alors quand il ne comprend pas, c’est du bout de ses lèvres tremblantes qu’elle parvient à peine à esquisser un sourire. Soulagement. Oui. Lui n’était pas en danger. Personne ne savait rien. Aucune rumeur ne courait.

Pas encore.

« J’ai… J’ai craint qu’il ne vous soit arrivé quelque chose. »

Est-ce sa peur qui réveille chez Gabriel ce contact ? Sa paume chaude contre sa joue lui fait instinctivement fermer les yeux, et peut-être sentira-t-il la fatigue contre ses membres épuisés. Cette journée… Elle n’en voulait plus jamais une de la sorte. Jamais.

D’un léger signe négatif de la tête, elle reprend doucement.

« Non, je – Je ne sais pas ce qu’il s’est passé… J’étais en compagnie de Monsieur Blanchard, et tout se passait normalement, puis… » Eve fronce les sourcils et ramène l’une de ses mains pour couvrir son visage. Ainsi recroquevillée contre le loup, elle ne paraissait plus être le fier Maréchal des armées de France. Bien loin de là.

« Emilien a évoqué que les bougies pouvaient accentuer les parfums de certaines plantes… Je… Je présume qu’il y a de la forsythia dans les jardins royaux pour que… Ah, je dois vous paraître bien idiote… »

Quelle honte elle faisait à son propre nom. Un rire maladroit et elle finit par oser effleurer ses doigts à ceux contre sa joue. Non, elle n’a pas la force de chercher plus. Son contact seul est déjà une source de réconfort qu’elle ne pourrait nier. Et ce grondement contre le torse de Gabriel ne parvient qu’à la rassurer chaque seconde un peu plus.

« Pardonnez-moi de m’être ainsi révélée à vous… »

❤
Gabriel de Sercey
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Sam 3 Juil - 11:38
Lay all your love on me Chose étrange qui se déroulait ce soir, entre ces 4 murs. Pour lui qui ne cachait pas son déplaisir à la vue de vampires, aujourd’hui s damnerait pour l’une d’eux. Il n’eut pas réellement la possibilité de s’appesantir davantage que la question. Lui essayait actuellement de suivre la conversation et le fil de pensée de Harcourt, quand elle passait d’un sujet à l’autre au rythme de ses réponses. Si le marquis ne compris pas exactement ce dont il était question, ce qu’il nota en revanche, fut l’état de fatigue et… le loup gronda à la sentir se recroqueviller contre lui.

- Il n’y a… Vous n’avez rien à craindre ici.

Il se tût sur la question de la présence de Forsythia dans les jardins. Ce n’était pas une question qu’il désirait aborder pour le moment et il préféra également ne pas en rajouter quand déjà la jeune femme semblait redouter quelque chose.

- Tout comme vous n’avez pas à vous cacher, rajouta-t-il

Non, pas de jeu à jouer ici, ni de masque à maintenir. Et pourtant le marquis ne put empêcher un certain sentiment d’impuissance de l’envahir tandis qu’il restait figé. Figé dans son indécision et son attente il ne put que resserrer davantage sa prise sur le corps serré contre lui tandis que son pouce glissait contre la peau blanche sans qu’il ne cherche à enlever ou bouger sa main plus que ça.

- Si vous désirez vous reposer…

Les mots étaient compliqués à trouver et il ne pouvait même pas cette fois mettre ça sur le compte du loup et de ses mauvaises manies. Non, la situation était définitivement trop étrange pour qu’ils puissent se comporter de façon normale, sans qu’il y ait cette pointe d’hésitation, de complication. Et si l’animal s’amusa à lui murmurer que la solution était au final très simple pour peu que les humains arrêtaient simplement de réfléchir beaucoup trop, il fut royalement ignoré. Pas qu’il s’en offusque.

- Nous pouvons discuter tranquillement demain matin.

L’attente le rongerait probablement pour quelques heures supplémentaires mais qu’importe.
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Dim 4 Juil - 22:56
Lay all your love on me

Il importe peu de savoir ce que son corps tout entier a pu ressentir au cours de la soirée. Il importe peu de savoir si les choses avec Céline lui apporteraient plus d’ennuis que de solutions. Non, bien des choses, à commencer par ses devoirs et ses responsabilités ne demandaient d’à être définitivement effacées. Et pour ce faire, il ne suffit que de se bras à sa taille l’étreignant sans la moindre question. Que de cette odeur restée si rassurante par-delà les décennies pourrait certainement la bercer même au gré des vents et marées. Les tempêtes et les flots jamais ne sauraient émousser ce qui la fait se retenir si étroitement à cet homme. Ce qui fait que sous ses doigts, elle fond comme neige au soleil.

Un loup et une sang-froid. Toutes les probabilités sont contre eux. Sans exception. Leurs lois n’ont jamais interdit cette union, mais tous savent qu’il n’est pire alliance. Qu’il n’est plus funeste dessein que celui de leurs races croisées.

Bleu limpide s’emporte à l’ouragan de son bleu d’été. Eve cède et chuchote, le cœur plus léger. Comme si tout ceci n’était qu’une maigre impasse à une vie qui ne demandait que lui à ses côtés.

« Je n’ai pas peur, Gabriel. »

Pas avec vous. Plus avec vous.

Ne comprend-il pas que si c’est à son cou qu’elle s’est accrochée, c’est qu’elle le chérit plus qu’elle ne pourrait l’admettre ? Peu importe que ses pensées soient emmêlées. Peut-être en dira-t-elle plus qu’elle ne l’aurait souhaité. Mais il est là. Il est enfin là. Et rien ne saurait contrer le soulagement qui s’installe contre son ventre comme des papillons d’été avaient envahi son être il y a toutes ces années.

Mais voilà, il est d’un rationnel qu’elle ne peut contrer. Et lorsqu’il lui offre de la laisser se reposer, c’est d’un mouvement de tête léger qu’elle nie, qu’elle refuse. Qu’elle ose chercher ses doigts et les lier aux siens. Il n’y a pas de réponse plus explicite. Peut-être lui en voudra-t-il d’être ainsi. Gabriel lui a assuré ne plus devoir se cacher. Et Eve, ce soir, refuse de se cacher.

« Accordez-moi de rester en votre compagnie. »

Mon cœur se meurt de vous avoir ainsi attendu. Est-ce ceci que vous avez ressenti, lorsque je me suis enfuie ?

« Je regrette. Je regrette tellement… »

Car il était des choses dont son cœur entre bien jeune n’avait pas conscience. Car le tourbillon dans le sillage duquel son adelphe et elle avaient évolué avait blessé bien des âmes. Et la sienne… La sienne elle ne demandait qu’à pouvoir l’épargner. Ignorante idiote qui n’avait su voir. N’avait su comprendre. Son cœur manque un battement lorsqu’elle se détache à peine de lui pour chercher son regard. Cherche ses yeux comme l’océan croise le ciel à l’horizon. Invisible et pourtant si différent. Amoureux et pourtant séparés par tout ce que le monde a pu créer de juste et bon.

« Accordez-moi une nouvelle chance. »

Je vous en prie. Je vous en conjure.

❤
Gabriel de Sercey
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Lun 5 Juil - 13:23
Lay all your love on me Non, vraiment, il n’y comprenait plus grand-chose. Trop de réflexions souffla l’animal dans son esprit et l’humain dût admettre qu’il ne pouvait s’en empêcher. Parce qu’une certaine peur rongeait ses entrailles, une voix pernicieuse qui soufflait que si Antoine avait raison la plupart du temps, sagesse qu’il était, il n’était pas infaillible pour autant et qu’ils étaient peut-être dans ces rares cas où il avait tapé à côté.
Trop de pensées mais il ne pouvait s’en empêcher, figé qu’il était et enlisé dans des sujets qui n’étaient pas ceux pour lesquels il était là. Qu’ils étaient là, doigts entremêlés et corps sérrés tandis qu’elle refuse son offre de repos. Qu’il le veuille ou non, cela se jouerait ici et maintenant. Il en déglutit. La gorge nouée sur ces mots qu’il n’arrivait pas à sortir, sur cette question qu’il redoutait de poser.

Le grondement s’intensifie et, de manière cruelle, le loup lui rappelle que ce comportement n’est pas digne.

Arrête. Arrêter quoi ? Arrête. tandis qu’il hochait la tête à la demande par pure automatisme, immobile. Avait-il seulement entendu ? Les choses n’étaient pas si sûres. Le loup plaqua les oreilles en arrière, refusant de répondre à cette détresse qui commençait à se glisser sous sa peau et à serrer ses entrailles. De celle qui vous donne envie de fuir, loin, de se terrer quelque part et de simplement oublier tout et tout le monde, de mettre la tête dans le sable et de naïvement croire que tout va s’arranger par ce simple geste. Que dans le fond, il n’était simplement pas… Où était Antoine d’ailleurs ?
Je regrette. Ce n’était que lorsqu’on entendait ses mots qu’on réalisait à quel point on avait besoin de les entendre. Un premier pas dans la bonne direction, dans le rapprochement des deux parties de cette déchirure qu’avait été son brusque départ et tout ce qui avait suivi derrière. Sans qu’il ne puisse l’empêcher sa vue se brouilla et tout ce qu’il put faire fut de lâcher la joue pour refermer ses doigts sur les siens, désespérément muet.

Il sentit son regard sur lui, et par automatisme baissa la tête pour pouvoir l’observer à son tour.

La demande est claire, trop claire pour que son esprit puisse la tordre dans le mauvais sens. Ses yeux s’écarquillent et il n’en faut pas plus à la bulle de panique pour exploser. Quelle ironie. Un refus est douloureux mais il est plus facile à entendre, s’auto persuader que c’est là la meilleure chose et simplement arrêter d’essayer est une habitude qu’il n’a que trop prise. Il veut reculer, il veut tourner les talons. Non et le loup lui coupe toute retraite, le poussant en avant au contraire. Qu’il prenne la place, s’il sait mieux que lui. Non fut la réponse bornée.

- Je… commença-t-il, parce qu’une réponse devait être donnée, parce que Eve attendait sa réaction, sa réponse.

Fallait-il qu’il rende les choses plus compliquées qu’elles ne l’étaient.

- Est-ce vraiment ce que vous désirez ? Je veux dire…

Il se passa une main sur le visage. Tenta de faire taire ses propres peurs, l’espace d’un instant. Louveteau.

- Je vous l’ai dit, je suis prêt à me battre pour… nous.

Une raison de se battre, parce qu’il ne savait faire que ça. Une raison qui lui permettrait d’aller de l’avant, de grandir davantage entant qu’Alpha, en tant que loup, en tant qu’homme. Et tandis qu’il fermait un instant les yeux, l’animal se fit un plaisir de pulvériser les derrières barrières qui pouvaient encore le retenir et Gabriel se pencha doucement vers la jeune femme, ses lèvres s'entrouvant.


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Lun 5 Juil - 17:58
Lay all your love on me

La nature du mal qui ronge l’homme devant elle lui est encore inconnue. Car elle sait l’avoir blessé, mais jamais n’aurait-elle pu croire ni même envisager que tout ceci puisse prendre une telle ampleur. Elle, une simple roturière. Elle, une fille de personne. Une moins que rien, rabaissée à l’absolu irrespect de sa propre race. Utilisée, fourvoyée, réduite à néant. Ivana Petrova n’est rien. N’existe qu’au travers de son triste adelphe, au cœur aussi brisé que le sien. Tant de noms se sont succédés. Tant de fois elle offrit un sourire à celui ou celle qui pense la tenir au creux de ses paumes avant de s’en défaire sans le moindre regard.

Et une seule fois avait suffi à ce qu’elle ne veuille plus partir.

Pourtant le mal avait été fait. Elle s’était enfuie sans un regard en arrière, menée par Andrei. Menée par son cœur et cette conscience duale qui ne tient qu’à leur bien curieuse gémellité. Ivana n’était personne, et n’a existé aux yeux de Gabriel qu’au nom de Harcourt. Qu’importe son prénom, qu’importe ses atours et ses prétentions. Gabriel, devant elle, laisse se briser ce qu’il détient de plus précieux. Laisse tomber entre ses mains à elle ce qu’elle n’aurait jamais eu le droit de tenir jusqu’ici sciemment. Des cœurs, combien en a-t-elle brisé ?

Alors pourquoi celui-ci, un parmi tant d’autres, comptait tant pour elle ?

Doigts entrelacés se resserrent intimement. Gronde le loup qui rugit au fond de ce corps brisé. Eve voit plus qu’elle ne comprend que les choses lui ont échappé. Qu’Antoine, plus que quiconque avait eu raison. Sa propre douleur est un bref instant oublié alors qu’elle lit dans ses prunelles l’étendue de cette douleur qui est la sienne. Tend les doigts et cueille contre sa joue le sentiment d’impuissance qui vit en lui. Eve n’a pas besoin de rien. A appris, à ses dépens, qu’il n’est que ce qu’elle désire qui puisse compter à ses yeux.

Et ce qu’elle désire ? Ce qui hante désormais ses jours et ses nuits ?

Qu’importe que sa peau soit glacée, ou que les maux s’éveillent au plus profond d’elle. Qu’importe que ses doigts tremblent et qu’elle cille contre lui. Il va la rattraper. Il la retient là, dans cette entrave de leurs deux corps. Et si son cœur se noue, et que les papillons deviennent des couteaux, qu’importe. Effacer sa peine passe avant. Effacer la souffrance dans ses yeux passe avant.

« Je n’ai pas été suffisamment claire, cette nuit-là. »

Son souffle tremble, et la vague qui tente de l’emporter manquerait presque de la noyer. Le souffle irrégulier, là où elle sent que son monde ne demande qu’à sombrer à nouveau. Elle ferme les yeux et inspire avec peine. Elle semble chercher son courage quand en réalité, il n’en faut pas. Il ne lui en a jamais fallu. Il ne lui en faut plus. Alors lorsqu’elle rouvre les yeux, lorsqu’elle repousse ses mèches d’ébène de devant ses yeux clairs, elle chuchote, contre l’écho discordant de son cœur se tordant contre son gré.

« Je me battrai également. »

Sa détermination n’aurait pu être plus claire. Et si c’est fébrile qu’elle aimerait se plier à cet instinct infâme qui tente de la ronger de ce qu’elle pense être pure angoisse. Refuse de prendre conscience de cette rébellion que son propre corps tente d’opérer contre elle-même. Il compte davantage. Il a toujours bien plus compté qu’elle n’avait su se l’avouer. Et aujourd’hui il était enfin temps de le lui prouver.

« Pardonnez-moi de n'avoir su le dire plus tôt. »

Ils avaient passé l’âge. Elle ne voulait plus jouer. Ne voulait plus céder à ce que la société attend d’eux. Ils avaient déjà rompu trop d’interdits. Déjà franchi trop d’obstacles, et heurté tant d’autres. Son sourire est d’une tristesse infinie lorsqu’elle rajoute timidement, captant son regard avec la certitude que cette fois-ci serait la dernière. Que s’il n’y a pas d’aujourd’hui, demain n’aurait plus lieu d’être.



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Gabriel de Sercey
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Tomber la chemise
A fait preuve d'impudicité au bal d'Augustine

Gabriel de Sercey
Inventaire : + Une broche en cuivre
+ Une broche à cheveux féminine
+ Epée d'élite
+ Une boîte d'anti-douleurs
Espèce : Loup-Garou
Emploi : Colonel
Situation maritale : Veuf, Amant de Eve de Harcourt
Histoire : Journaux
Pièces : 4095
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Lun 5 Juil - 21:08
Lay all your love on me Soixante dix ans et les choses semblaient ne pas avoir changées. Il ployait devant cette femme dont le sourire et l’envie de liberté l’avait charmé dés les premiers instants. De l’eau avait pourtant coulé sous les ponts, pourtant ils s’étaient mutuellement blessés, l’une par sa disparition soudaine, l’autre par sa haine déraisonnée. Ils se retrouvaient maintenant, à ne pas savoir comment faire, comment agir, ce qu’il fallait dire. Impuissance qui lui faisait hérisser le poil autant qu’elle le laissait vulnérable.
Cette nuit-là… Quel désastre. Et aujourd’hui n’était pas si différent en cela qu’il redoutait toujours les mots qui sortaient de ses lèvres. En une vaine tentative de protection il baissa finalement les yeux puis ferma les paupières, attendant sa sentence. Il pouvait sentir son cœur s’emballer en un tambour désagréable à ses oreilles.

Il ne rouvrira les yeux que lorsqu’elle lui dira vouloir se battre, de la même façon qu’il lui avait proposé de se battre pour elle, pour eux.

Alors seulement note-t-il, son souffle, cet éclat dans son regard bleu et il déglutit à nouveau, forçant sa respiration à rester lente et posée, à ne pas laisser les derniers fils de ses peurs et de ses démons céder, dernières chaines le préservant d’un flot qui les engloutirait tous les deux pour ne laisser que des regrets et une histoire définitivement brisée.
Concentration l’interpella le loup, son unique allié refusant catégoriquement de prendre part plus que nécessaire à ce qui se passait. Mais quelque chose avait changé dans son attitude, dans son attention. S’il était toujours aussi passif, il veillait sur ce qui se passait.

- Je…

Mais que pouvait-il rajouter de plus… Quand elle le regardait avec cette tristesse infinie qui faisait écho à la sienne, quand elle passait ses mains dans ses cheveux pour dégager ses yeux quand il tentait désespérément de les cacher, bien plus courageuse qu’il ne pouvait l’être à bien des égards.
Jusqu’à ce qu’enfin, elle prononce ces mots. Des mots qu’il n’attendait plus, de ceux qu’il y a quelques minutes encore il n’aurait jamais pensé entendre. Il ne parvient pas à retenir un hoquet tandis que quelques larmes retenues jusqu’à présent coulaient en silence sur ses joues. Avait-il vraiment besoin de rajouter quoi que ce soit quand sa prise, autant sur sa main que sur sa taille se resserrait davantage, quand il porta ses doigts à ses lèvres pour les embrasser doucement. Il n’avait qu’une parole.

- Pardonnez-moi… D’avoir fui, souffla-t-il simplement.

C’était tout ce qu’il pouvait offrir, sincère, tandis que son pouce glissait doucement contre la peau fine du dos de la main du maréchal. Alors qu'il sentait une certaine satisfaction irradier de l'animal.


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Lun 5 Juil - 21:46
Lay all your love on me

Le cœur en mal de plus, et le corps brisé par l'inexplicable. La peur est omniprésente et Eve s’impose de ne pas y céder. De ne pas se perdre dans les méandres du passé. Elle doit tenir, autant pour lui qu’elle-même. Et s’il faillit… S’il faillit, il lui reviendra de le rattraper.

Mais Gabriel n’est pas faible. Gabriel malgré le temps passé n’est ni l’adolescent d’une vie d’antan, et encore moins un inconnu qu’elle ne peut comprendre. Ses craintes sont partagées. Ses doutes sont à eux deux ce que leur espoir est au divin. Une attente inaccessible et pourtant si facile à rencontrer. Qu’il ferme les yeux est à son avantage alors qu’elle tremble et se cantonne à ses convictions. Il ne sera fait aucun mal à son loup. Et si le mal est en elle… Ah…

Du bout des doigts, Eve efface les traces de sa misère. Efface les mensonges et les silences. Essuie ces larmes qui sont à leur nom et à leur union. Caresse sa joue et ne regrette plus d’avoir cédé. D’avoir cru.

« Je n’ai besoin d’aucune excuse. »

Le soulagement ne défait pourtant pas ce qui la ronge. Et si la tension venait de se rompre, si elle tient presque désespérément à céder à cet instant, tout ceci est bonnement impossible. Et qu’importe le calme tout relatif de Gabriel. Qu’importe ces mots qu’elle souhaitait entendre depuis sa jeune enfance, rêvant du prince charmant, libérée de ses chaînes. La liesse devrait être sienne… et pourtant ses sourcils de froissant alors qu’elle presse lentement son front contre l’épaule de son homme. Pourquoi seulement ne pouvait-elle profiter de rien ? Chaque instant terni par ce qui n’a plus de raison ni de sens. Mais son loup l’étreint et elle n’a jamais semblé plus petite qu’en cet état. Recroquevillée d’une douleur qu’elle ne reconnaît pas comme la sienne. Comme le fantôme de cette vie oubliée. Comme s’il n’était pas autorisé de profiter d’un instant de sérénité.

« J’ai… »

Sa voix s’étrangle et la voilà à agrippa ses doigts à lui. A le retenir comme s’il pouvait lui échapper. Resserre sa prise en une étreinte maladroite. La douleur ne la paralyse pas non, mais le monde tangue et sa pâleur ne juge pas de son meilleur état. Pas plus que cette sueur froide qui frissonne contre sa peau. Elle aimerait rire de ce silence qu’elle ne désirait pas. Voudrait lui demander de la pardonner. Mais les mots en une trahison égale à celle de son corps restent silencieux. Inspire lentement et presse davantage son visage contre lu avant de chuchoter, le trait d’humour rendu obsolète par la douleur qui traverse une seconde sa voix.

« Tu me mets dans tous mes états. »

Pourtant elle ne bouge pas. N’essaye pas de s’éloigner, ni même de se cacher. Il suffit de quelques instants supplémentaires. Quelques minutes bien trop téméraires et sa respiration se calme enfin. La vague enfin passée. Le regard voilé elle n’ose qu’un maigre sourire et ses yeux papillonnent, un enfant rattrapé par la fatigue, oui, c’est ça.

Elle n’est pas fragile ni vulnérable.

❤
Gabriel de Sercey
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Mer 7 Juil - 9:03
Lay all your love on me Les choses semblaient être ainsi scellées, pour le meilleur et pour le pire, tandis qu’il baisse un peu la tête et laisse Eve caresser sa joue, chasse les larmes. Il ne répond pas, muet et il a parfaitement conscience que ce n’est pas exactement la meilleure image de lui-même qu’il est en train d’offrir à la femme qu’il a courtisé, poursuivie et finalement retrouvée. Qu’importe quand c’est une facette qu’elle aurait éventuellement aperçue à un moment où à un autre. L’Alpha avait bien trop de déchirures qu’il n’était pas parvenu à soigner pour pouvoir continuer de porter la tête droite et avoir le regard fier. Il a beau le dénier la plupart du temps, il sait que son cœur saigne les personnes qu’il a perdue, brille de cette peur continuelle de ne pas être à la hauteur ou d’être trop faible pour protéger sa meute, redoute le nouveau coup qui lui sera porté.
Il ne rouvre les yeux que lorsque les doigts quittent son visage et il entrouvre les lèvres pour finalement s’exprimer, seulement pour être devancé et… Cette douleur qui lui échappait jusqu’à présent lui saute au visage et qu’il ne prenne finalement conscience des muscles tendues, de la pâleur encore plus prononcée, de ce tremblement caractéristique. Il n’arrive pas à sourire à la tentative d’humour et le loup lui rappelle immédiatement que ne rien faire n’était définitivement pas la bonne solution au problème. Gabriel ne put qu’approuver.

- Permettez… se contente-t-il seulement de souffler.

Il se pencha, attrapa les jambes fines pour les soulever et pouvoir se glisser en dessous tandis que le deuxième glissait plus haut sur le dos et c’est absolument sans effort qu’il la souleva à nouveau, lui-même se redressant par la même occasion. Il y eut une légère pause, duquel Gabriel tenta de raisonner pour comprendre qu’elle était le problème quand des créatures comme eux n’était pas vraiment concerné par les mals humain.

- L’inquiétude ne vous sied pas, ma Dame, regarde dans quel état elle te met, souffla-t-il, sans réaliser qu’il oscillait entre tutoiement et vouvoiement en une démonstration de confusion.

Mais nul reproche ici, quand sa propre peur lui dévorait les entrailles depuis le début de la soirée. Peut être était-il simplement plus habitué à la laisser le ronger sans le montrer qu’elle. Voilà tout. Le loup gronda en réponse, pensif quant à ce schéma de pensées et la scène qui se déroulait sous son regard animal. Mais ce fut finalement un certain contentement qui emplit ses sens lorsqu’il sembla finalement se satisfaire de la tournure des choses. Considérant que son aide n’était plus utile, il repartit somnoler au fond de son esprit et l’humain ne chercha pas à le retenir, créature ingrate qui avait déjà prouvé le lâcher au pire moment.

- Je crois… je crois que le repos est de mise. Pour tout le monde. L’essentiel a déjà été dit.

Gabriel n’avait aucune illusion sur le fait qu’il ne dormirait que lorsque son esprit arriverait au bout de sa résistance, n’empêchait qu’il tourna la talons pour quitter le salon et se diriger vers la chambre avant de s’arrêter à mi-chemin lorsqu’il réalisa qu’il prenait la direction de ses propres appartements. Il eut le reflexe de paraitre gêné de cet élan, estima qu’il était peut-être trop osé de choisir cette destination aussi rapidement et bifurqua pour aller vers la chambre d’ami et… Était-ce un rire qu’il entendait dans le fond de son esprit ?

- Le repos aidera sans doute à ce que tu te sentes mieux, fit-il, tandis qu’il déposait Eve sur le lit, et si tu as besoin de quoi que ce soit…

Il ne montra pourtant aucun signe de laisser la jeune femme seule. Assis sur le rebord, toute son attention concentrée sur elle, il dégagea par réflexe et habitude les longues mèches dorées qui auraient pu venir envahir son visage, attentif au moindre signe, à la moindre demande. Non, lui-même ne voulait pas aller dormir, ne voulait pas affronter ses cauchemars. Les bras face à lui semblaient plus invitant pour le coup et il ne tournerait de toute façon pas le dos à la jeune femme. Jamais.
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Mer 7 Juil - 19:59
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En aucun cas ne voulait-elle l'alarmer. Pour ces choses-là, elle pouvait prendre sur elle. Qu'importe la peur ou l’angoisse. Elle avait connu pire. Bien pire. Et rien de tout ceci ne devrait être susceptible de l’arrêter. Mais son corps en défaut refuse de lui accorder le répit nécessaire à un instant volé. A ce moment qu’ils semblent avoir attendu si longtemps l’un comme l’autre. Un secret pour elle, une vérité infaillible pour lui. Eve devrait avoir honte d’ainsi se comporter auprès de l’homme qui avait un jour su ravir son cœur. Naïve comme une enfant quand elle n’en avait plus rien, pas même les traits.

Mais lui voit en elle ce qu’elle ne comprendra jamais. Voit en sa faiblesse une faille à combler. Et si ses paupières se ferment contre la chaleur de son amant, elle se laisse malgré tout surprendre lorsqu’il fait d’elle sa chose et la soulève sans préambule autre qu’une simple indication. Et elle n’a pas peur. Pourquoi diable devrait-elle s’inquiéter ? Relâchant sa position dans une évidente démonstration de la confiance qu’elle lui accorde, Eve laisse aller sa joue contre son épaule, riant d’un souffle terne.

« Me voir défaillir ne semble pas te déplaire, pourtant. »

Ses mots sont doux, à l’instar de la façon qu’il a de la tenir contre lui. Et si en aucun cas le doute quant à leur destination ne semble même s’imprimer à ses pensées, la vampire se contenta d’acquiescer à l’évidence. Antoine le lui avait répété bien des fois. Sûrement était-ce là la preuve qu’elle n’avait pas été tendre avec sa santé. Qu’immortel ou non, il est bien des choses que l’on ne peut pas affronter si l’on ne se limite pas à respecter le strict minimum.

Sauf que voilà… Si l’essentiel a été dit… Et si les draps sous elle sont doux, Eve ne peut retenir ses doigts d’agripper timidement la manche de Gabriel. Un regard peiné, perdu, c’est ça qu’elle lui offre en tirant timidement sur le tissu pour rapprocher sa main, si ce n’est pas lui tout entier. Ôte enfin ses gants et devrait certainement se débarrasser de ses vêtements trempés mais non. L’important c’est la chaleur sous ses doigts. C’est cette main rassurante sous laquelle elle vient faufiler sa peau pâle, gardant ses prunelles rivées sur lui à chaque instant. Jaugeant ce qu’elle peut s’autoriser. Invoquant ce qui fut oublié sans jamais oser en demander davantage.

« Ma requête semblera sans doute cavalière… »

Eve se mord la lèvre et finit par ravaler ses mots, détournant finalement les yeux. Comment lui demander sans sembler permissive ? Sans donner l’impression que –

Arrête de réfléchir. Agis. Dis.

« Je ne veux pas rester seule. »

Et quelle meilleure façon avait-elle à cet instant que de se laisser glisser contre les couvertures pour libérer la place près d’elle. De tirer doucement sur leurs deux mains jumelées et l’inciter sans le forcer. Pourquoi mentir lorsque l’évidence était telle ? Pourquoi ne pas simplement lui demander. Dire ce qu’eux deux pensent tout bas.

« J’ai bien assez longtemps vécu ainsi… Et… Je veux ce nous… » Une pause, et son sourire est timide, son regard incertain et pourtant, il n’est aucun doute que c’est son affection pour le Marquis qui brille dans ses iris azurées. « S’il te plaît. »

Sûrement auraient-ils l’air ridicules, ainsi. Dans ce monde trop petit où une moins que rien courtise la noblesse. Dans ce monde où tout les oppose, et pourtant, tout les attire. Eve soupire doucement et lie à nouveau leurs doigts, chuchotant comme on promet à la nuit.

« Je ne veux plus être loin de toi. »

❤
Gabriel de Sercey
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Mer 7 Juil - 22:48
Lay all your love on me Il n’avait pas l’intention de la laisser, ne l’avait jamais eu. Dans l’intimité de cette chambre il n’y avait qu’eux : elle allongée par ses soins et lui assis sur le rebord, les bras de chaque côté d’elle, le regard fixe, la couvant. Revenir à ce qu’il savait faire le mieux, repartir à une attitude qui était devenue une habitude au fil des années était bien la seule chose qui l’empêchait de repartir à l’inquiétude et à faire taire cette pour quelques heures peut être ses angoisses.

- Tu n’es pas seule, souffla-t-il simplement en réponse.

Il l’observa se déplacer, se laissa tirer plus en avant sur le lit. S’autorise à rougir légèrement tandis qu’il observe ce sourire timide se dessiner sur les lèvres d’Eve, sur cette attitude qui n’était pas celle à laquelle il était habituée. Et s’il n’en dit rien, là tout de suite, elle semblait terriblement petite et fragile quand il savait que la vérité était tout autre.
Rougit, tandis que ses mots caressent ses peurs, flattent son cœur meurtris, fait naître dans sa poitrine une chaleur qui avait pourtant disparue il y a bien longtemps. N’ayant aucune confiance dans ses mots, il se contente de hocher doucement, lentement la tête pour acquiescer.

Sa position changea tandis qu’il se redressait légèrement, ôtant sa veste et tournant pour pouvoir retirer ses bottes, ses mains glissants ensuite vers son invitée avec un simple « Tu permets ? » avant qu’il ne lui réserve le même sort. Alors seulement, s’autorisa-t-il à s’allonger à ses côtés, sur le flanc. Il aurait pu être gêné de la situation mais c’était une étape qu’ils avaient franchie depuis longtemps.

Ce soir pourtant si le désir était bien présent il était loin de celui, plus charnel, qui avait pu s’emparer d’eux cette fameuse soirée. Ce qu’il partageait ce soir était d’une tout autre nature, tandis que le loup-garou laissait le dos de sa main glisser sur la joue de la vampire, avant qu’elle ne glisse sur l’épaule, les cotes, le flanc, passant autour de la taille pour la serrer contre lui.
Toujours à veillé il ferma à demi les yeux, attentif au moindre son, au moindre changement de sa respiration, au moindre mouvement de muscle. Il savait de toute façon qu’il ne dormirait pas cette nuit, alors il veillerait sur le sommeil d’Eve, il resterait à ses côtés, le nez dans les boucles d’or alors qu’il retrouvait cette odeur qui l’avait bercé, pendant quelques mois il y a très longtemps...

- Tu n’es pas seule
, répéta-t-il à mi-voix, sans vraiment réfléchir.
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Jeu 8 Juil - 21:29
Lay all your love on me

Pourquoi les choses n’avaient-elles pas été aussi faciles depuis le départ ? Eve croise le regard de Gabriel et elle ne saurait pas ne pas fondre devant la rougeur qui marque ses hautes pommettes. Des hommes, combien en a-t-elle fréquenté ? De tous les rangs, de toutes les origines, des femmes, même. Rien ne l’avait jamais arrêtée. Nul n’avait jamais su retenir suffisamment son attention pour venir ravir son cœur. Pourtant voilà. Même la meilleure partie d’un siècle n’aurait su effacer ce qui fait tordre le jeune cœur de la blonde. Qu’importe son âge, ou même le sien, Eve n’a pas besoin de plus. Pas besoin de plus que d’entendre le son de sa voix. Que de voir qu’il ne rechigne pas à la rejoindre, et même à la déshabiller, même sommairement. Il est délicat. Tendre et consciencieux. Elle n’est pas fragile non, mais elle comprend sans peine qu’entre les bras de cet homme, elle est choyée au même titre qu’un trésor.

Prudence est maître de mot dans chacun de ses touchers. Et lorsqu’enfin il la rejoint, là, si près d’elle, Eve peut sentir une émotion lointaine la dépasser. Sent ses yeux la brûler lorsqu’il effleure sa joue, comme il y a tant d’années. Mais aujourd’hui, le marquis n’est pas celui protégé par l’étreinte de sa belle. C’est elle qui se perd contre lui. Elle qui trouve refuge au creux de ses bras et enfouit son visage contre son torse. Gabriel ne ment pas. Gabriel ramène leurs corps à l’unisson et c’est sans la moindre honte ni gêne qu’elle vient agripper ses vêtements dans son dos, finissant de refermer ses cocons qui n’est qu’à eux deux.

Que faut-il de plus pour apaiser son âme, lorsque son corps tout entier frissonne encore d’une sensation désagréable. Non, cette nuit, ce n’est pas elle qui flattera sa nuque comme elle l’avait si souvent fait. Cette nuit, elle n’est pas celle aux commandes… Et si elle devait être honnête, pour la première fois sûrement, sont-ils tous les deux maîtres de la situation à leur hauteur. Les choses seraient sûrement encore compliquées pour un temps, il n’y avait aucun doute à avoir sur la question mais… N’était-il pas plus important qu’ils soient avant tout ensemble ?

Après tout, n’est-ce pas ce que j’ai souhaité tout ce temps ?

Pourtant tout lui souffle de ne pas fermer les yeux. De profiter autant que possible du maigre répit qu’ils viennent d’arracher à la vie. Eve resserre sa prise sur lui et enfouit un peu plus son visage contre sa peau, chuchotant doucement.

« Peu importe le temps passé ton odeur est toujours ce qu’il y a de plus doux à mes sens… »

S’éprendre d’un loup. Ce que sa race n’autorise pas. Ce que si peu conviennent de réaliser. Il n’y a que les paroles rapportées. Qui donc viendrait les empêcher de s’aimer ? Eve soupire et refuse de céder à cette fatigue qui vrille sa perception du monde. Elle a besoin de lui. Besoin de plus. Mais avant tout elle a besoin de savoir. Savoir que ces choses-là ne l’arrêteront pas non plus.

« Est-ce que… Cela te dégoûte… Que je ne sois pas comme toi… ? »

La guerre elle l’avait fuie comme la peste. Mais Eve sait que lui y a perdu énormément. Sait qu’il est encore meurtri de tout ceci. Ils devraient reconstruire ensemble. Apprendre à ne plus rien craindre que ce qu’ils auront eux-mêmes décidé d’affronter de leur propre gré. Eve ramène sa main libre contre son torse et rompt encore une fois le silence, sa voix douce quand bien même si faible. Comme ces conversations volées en des temps plus simples. Sa vision du monde à elle… elle ne voulait qu’un monde à eux deux. Là où il n’y aurait que leurs noms et leurs choix à protéger. Là où leurs crocs n’auraient pas la force de briser leurs liens.

Un jour peut-être sera-t-elle part à sa meute.

❤
Gabriel de Sercey
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Ven 9 Juil - 19:19
Lay all your love on me Eve se serre contre lui et les bras du loup se referment automatiquement sur elle, protecteur, possessif, en un réflexe qu’il ne contrôle et ne comprends pas entièrement, alors que pourtant il l’a répété mainte et mainte fois au cours du dernier siècle. Et la sensation est très étrange, tandis qu’elle le serre contre lui en retour, tandis que pour la première fois depuis soixante-dix ans, ils se retrouvaient véritablement. Evidement que la comparaison est difficile à ne pas faire, bien sûr que les souvenirs viennent se joindre à la partie sans qu’il ne puisse les retenir.
Le souvenir de ces nombreuses soirées où il avait fait de l’escalade pour rejoindre son balcon et s’infiltrer dans ses quartiers, autant de fois qu’ils avaient passés simplement allongés de la sorte, à discuter de tout et de rien, à profiter de sa fraicheur et de ses étreintes. Son cœur se serra un instant sous ce fugace sentiment qu’il n’avait plus ressentit depuis longtemps. Alors qu’il fermait un instant les yeux, il baissa la tête pour pouvoir retrouver ce parfum qui avait hanté la majeure partie de sa vie.

- Vous m’avez… manqué, souffla-t-il, la voix tremblante.

Incroyable qu’une idylle de quelques mois à peine, flamboyante comme jamais, reprennent en quelques instants comme si jamais rien ne s’était arrêté, ou presque. Réaliser doucement, que toutes ses nuits auraient pu être la dernière, si la vampire en avait décidé ainsi. Comme un écho, la question hésitante d’Eve vint le heurter plus fort qu’elle n’aurait dû.
Est-ce qu’elle le dégoutait ? Non. Bien évidement que non. L’idée même ne l’avait jamais effleuré. Etrange, quand il avait pourtant juré de tuer de ses mains tous ceux de cette engeance qui croiserait sa route. Le reproche était toujours vivace qu’ils étaient responsables de toutes les pertes qu’il avait subies. Qu’il ne voulait rien avoir à faire avec eux depuis la fin de la guerre. Eve était différente. Si différente. Avant qu’il ne puisse le réaliser, avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit.

- Non, finit-il par dire, conscient que son silence pouvait être mal interprété.

Sans doute ne devrait-il pas s’étonner de ce questionnement au final. Sans doute aussi qu’Antoine avait encore une fois démontré avoir un coup d’avance.

- Je ne pourrais pas vous dire pourquoi, cependant.

Alors autant jouer sur la vérité. Si elle était sincère, il se devait d’être, lui aussi, honnête.  Il la sent bouger contre lui, se faire plus petite encore et ses bras se refermèrent davantage en réponse.

- Je ne porte pas spécialement les vampires dans mon cœur. Ils m’ont trop pris, trop souvent.

Combien de familles de vampire pouvait dire autant des loups-garous ? C’était une question qu’il refusait de se poser depuis des années. Préféra rester à sa vision centrée sur son propre petit monde, sa bulle menée à mal mais qui survivait malgré tout.

- Mais vous, vous êtes différente. Je ne sais pas pourquoi. Vous l’avez toujours été, murmura-t-il

Cette odeur très légère, si douce. Ses yeux bleus qui l’avait capturé dés les premiers instants, associé à cette liberté, à cette joie de vivre, à cette énergie. Camille a l’époque avait tout ce qu’il désirait. Eve aujourd’hui… n’était pas différente. Forte, survivante, toujours fidèle à ce qu’elle avait affirmé. Puisse-t-il être à la hauteur.

- Ma Douce, fit-il dans un souffle, se nichant plus encore contre elle.
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Ven 9 Juil - 21:52
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Le cœur a ses raisons… La littérature en ces mots se retrouve bien des fois. L’idée est pourtant claire, les sentiments sont à la subjectivité ce que la pluie est à l’eau. Une évidence qui ne peut se prédire ni se parer. Une force supérieure qui, venue des cieux, abat son jugement sur toute chose et tout être sans la moindre considération. Qu’importe que la pluie soit à notre goût ou non… Les sentiments ne jugent pas, ils s’imposent et s’infiltrent sans répit. Inlassablement.

C’est sûrement en cela qu’Eve se perd sans peine dans l’étreinte si possessive de Gabriel. Elle n’est ni vampire, ni comtesse, ni simple fille du peuple. Elle est ce qu’il désire, et il est ce qu’elle chérit. Dans les bras l’un de l’autre, rien ne semble capable de les atteindre. Pas la peur qui se nourrit de ses angoisses. Pas plus que les doutes qui font trembler la voix de son loup.

Douce et patiente, elle effleure sa gorge et remonte ses doigts contre sa nuque. Joue de ses doigts fins contre la naissance de l’ébène de ses cheveux et s’oublie au battement régulier de son homme. A la chaleur rassurante de cet âtre au creux duquel il l’enferme. Il n’est plus beau nid que celui de deux oiseaux éternels, accouplés pour la vie. L’éternité pourrait être triste, mais il est des faits qui ne peuvent être oubliés.

Faits qu’il balaie sans considération d’une main tranquille. Prise ferme et rassurante, ses mots, a contrario de ses pensées, sont fermes et assurés. Le silence n’aura pu laisser sa marque. Et qu’importe ses raisons.

Le cœur a ses raisons.

« Il m’importe peu de comprendre tant que tout ceci est bien réel. »

Sa voix est basse, un souffle à peine murmuré qui n’appartient qu’à eux deux. Qu’il lui rend de ce petit nom qu’il lui avait accordé il y a de ça bien des années. Et pour toute réponse, c’est son rire qui résonne un bref instant. Léger, le temps de quelques secondes seulement. Les choses avaient bien changé, mais il est certains éléments qui jamais ne pourraient s’altérer. Et si le vertiges se calment uniquement à l’idée de ne s’offrir que l’obscurité, ses inquiétudes, elles, s’apaisent de son simple toucher. De sa seule voix.

« Qu’ai-je fait pour te mériter… ? »

Un soupir lui échappe et elle ne cherche plus à se battre. Elle ne veut plus. N’en a plus la force. Entend, pourtant, qu’il n’est pas encore prêt à briser le voile de l’intimité dans sa façon de s’adresser à elle et ne peut s’empêcher de sourire, faisant tendrement écho à ses paroles.

« Vous m’avez manqué également… »

Qui aurait pu croire que les années n’y changeraient rien ? Qu’il serait toujours tout ce qu’elle souhaitait. Qu’il serait toujours…

« Parlez-moi de votre mission… De la fête… Qui donc était votre partenaire… ? » Une pause et elle murmure avec une pointe de déception. « Je regrette de n’avoir pu vous voler une danse… »

Eve rouvre les yeux et relève le visage, cherchant son regard. La question lui brûle les lèvres… Jusqu’à ce qu’autre chose ne lui coupe le souffle. Ses sourcils se froncent d’une pointe d’inquiétude alors qu’elle fredonne d’une voix prise d’émotion. Les mêmes mots qu’elle lui a tant de fois susurrés.

« Embrassez-moi, Gabriel… »

Qu’importe les raisons. Elle aurait toute la vie pour danser avec lui.

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Emploi : Colonel
Situation maritale : Veuf, Amant de Eve de Harcourt
Histoire : Journaux
Pièces : 4095
DC : Antoine de Saulx :: Eliandre :: Aymeric Ruiz :: Khalis :: Lorelei :: Juni van Heil
Ven 9 Juil - 23:52
Lay all your love on me Son rire a le mérite de lui arracher un frisson qu’il ne prend pas le temps d’analyser plus que ça. C’est un son agréable pour sûr, associé à une vérité sortie tout droit de sa bouche. Tout ceci est bien réel. Ici, à sentir le contact de ses doigts contre sa nuque et dans ses cheveux et à remonter sa propre main afin de caresser le haut du dos et glisser les doigts dans les mèches dorées. S’il devait être honnête. Il aurait pu se contenter de ça sans aucune difficulté. Simple contentement à la tenir, à entendre sa voix amusée et joueuse et non teintée de douleur, à sentir son corps se détendre progressivement au contact du sien et veiller en silence sur cet instant en redoutant le moment où le charme serait rompu et où leurs obligations les rattraperaient.
Pourtant, bientôt la voix de sa douce résonna à nouveau et le marquis finit par ouvrir doucement les yeux, un peu surpris de l’objet de la demande.

- Vous n’avez pas à regretter, tout comme vous, j’ai eu de la compagnie masculine ce soir. Un jeune homme que j’ai rencontré lors de ma mission par ailleurs… fit-il à voix basse.

Non, pas de danse pour lui mais plutôt une discussion agréable. Aucun des deux n’avait réellement mentionné ce qui avait pu se passer ces derniers jours ceci dit. Mais comment leur en vouloir quand le souvenir qui leur resterait probablement à tous les deux seraient les cavaliers sanglants et les ravages qu’ils avaient causés.

- Et j’ai appris…

Mais comment tourner ça ? comment expliquer ceci ? Cela semblait tellement invraisemblable et pourtant. Ils étaient tous les deux la preuve vivante que les humains n’étaient pas les seules créatures présentes, qu’il y avait autre chose qui demeurait caché, bien caché. Jusqu’à ce qu’on tombait sur eux, pas chance… ou malchance.
Cependant Eve ne semblait pas réellement vouloir de détails mais cherchait plutôt à discuter, à maintenir ce flot de paroles entre eux. Quelque chose pour capter son attention en une volonté qu’il ne comprit pas. Ce qu’il nota en revanche fut le changement subtil, l’inquiètude. Ce qui semblait avoir pesé sur son âme était de retour. Il ne chercha pas à comprendre, répondit en une impulsion, se recroquevillant pour pouvoir ravir ses lèvres.

- Que vous arrive-t-il ? souffla-t-il, une fois leurs lèvres séparées.

Son regard se posa sur la jeune femme, perturbé, essayant de comprendre ce qui pouvait lui arriver quand rien ici ne pouvait justifier … comme il l’avait déjà souligné, il n’y avait aucun danger ici. Le loup veillerait à ce que les choses restent ainsi.

- Dites-moi ce qui trouble votre esprit.

Même s’il rendait les choses plus compliquées en revenant l’embrasser. Il était toujours très compliqué de s’arrêter une fois commencer. La jeune femme une tentation qu’il ne pouvait résister une fois qu’on l’autorisé à la toucher. Un troisième baiser, un quatrième, les premiers d’une longue série tandis que ses mains glissaient sur la taille. Aucune envie de plus, aucune envie de briser la douceur et le calme de cet instant avec quelque chose d’autre.
Peut-être était-ce là une preuve éclatante qu’il désirait de l’affection plus que tout autre chose. Peut-être.
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Sam 10 Juil - 7:11
Lay all your love on me

Gabriel détient cet étrange pouvoir sur elle. Une magie incroyable qu’elle n’a jamais connue qu’après de lui. Les amants – et leur contrepartie féminine – avaient pourtant été nombreux. Et si elle pouvait encore sans peine nommer les rares individus qui l’avaient délicieusement marquée, il n’en est aucun à son cœur qui puisse arriver à la cheville du marquis. Un homme tendre et aimant, un cœur resté pur malgré la guerre et les années. Eve ne doute pas de l’obscurité qui rampe dans ses pensées. Ne doute pas qu’eux deux partagent tristement plus qu’une intense passion, aussi éphémère eut-elle été par la force des choses.

Non, Eve sait qu’il est bien des choses passées sous silence qu’ils partagent sans parvenir à se l’avouer. Sans même le réaliser. Bleu contre bleu, elle voudrait lui demander une danse. Lui demander de ne jamais la lâcher. De rester ainsi pour l’éternité.

Mais tout ceci n’est qu’un bien joli rêve. Impossible à réaliser. Une peine qu’elle ne veut pas admettre peser sur elle.

Un mensonge.

La vampire ferme les yeux. Cherche à oublier contre ses lèvres et ce n’est qu’à chaque fois un peu plus dur. Plus dur de résister, plus dur de lui cacher l’évidence. Eve le cœur en peine laisse échapper un léger son de détresse et presse la pulpe de ses doigts aux lèvres si invitantes de son vis-à-vis. Fronce les sourcils et admet, la gorge nouée.

« Vous avez conscience… Que rien ne sera réellement possible dans cette vie… ? »

Les mots sonnent comme un glas. Pire encore que ces moments volés lors d’une adolescence glorieuse. Aujourd’hui Eve n’est ni comtesse, ni libre. Des chaînes qui lui furent imposées sans qu’elle n’ait le temps de le réaliser. Des chaînes qui pourraient blesser Gabriel. Une évidence si claire qu’il lui semblait nécessaire de le rappeler.

« Je ne pourrais… pas honorer notre promesse. » Est-il seulement nécessaire de rappeler laquelle ? Elle n’a même pas l’idée que ceci devrait se faire. Qu’elle attend que cela se réalise non. Ce qu’elle veut dire… « Mon statut à la cour nous empêchera de vivre au grand jour… »

Aurait-il pu croire que derrière ses grands yeux espiègles se cachait une telle fleur bleue ? Romantique et blessée à l’idée de ne pas pouvoir tenir sa main en publique. A l’idée qu’ils devraient toute une vie rester cachés au monde. Sa peine s’accroît alors qu’elle murmure doucement.

« Votre titre vous réclamera auprès d’une épouse… » La marquise de Bellevallée. Qui donc à la cour n’avait pas ouïe dire des déboires de cette potentielle relation morte dans l’œuf. Avec le recul, Eve ne pouvait qu’en être soulagée… Mais là où sa boussole interne semble encore si perturbée, elle ne réalise pas combien sa peur est idiote. Combien Gabriel pourrait se rire d’elle.

Sauf qu’il y a quelque chose dans ses yeux. Quelque chose qui ne parvient pas à s’exprimer. La terreur d’être abandonnée. De n’être voulu que pour son corps de femme. Pour ce que ce simple fait a à offrir. – Elle n’est pas prête. Elle ne pense pas un jour l’être. –

« Je ne veux plus vous décevoir… Je veux… Je veux seulement... »

Un cœur blessé, des lèvres rougies et des prunelles d'où l’océan perle, prêt à déborder.

❤
Gabriel de Sercey
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Tomber la chemise
A fait preuve d'impudicité au bal d'Augustine

Gabriel de Sercey
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Sam 10 Juil - 18:57
Lay all your love on me Leurs premières retrouvailles avaient viré à la catastrophe. La seconde se déroulait… bien différemment. A la passion irraisonnée et immédiate, les choses semblaient prendre une tournure pour le moins bien plus romantique, plus calme, plus posée… plus douce. Pourtant, il continuait de percevoir la détresse dans l’attitude d’Eve, là où lui était parvenu à faire taire ses démons (les ignorer, serait plus correct) et il ne comprit pas vraiment, ce qui pourrait la déranger sur l’instant. Jusqu’à ce que finalement, entre deux baiser, la réalité ne tombe entre eux, stoppant le marquis qui fronça les sourcils.
Pas possible… ? Ha…. Ha. Il était vrai que la jeune femme se faisait passer pour un homme dans cette vie-là. Un choix qu’il n’expliquait pas vraiment mais qu’il ne contesterait pas mais il était vrai que cela contrariait les choses, dans une certaine mesure. Pour autant Gabriel refusa d’y voir là une barrière, secouant doucement la tête.

- Il nous faudra bien une vie pour accorder les notres. Peut-être est-ce pour le mieux, que nous ne puissions-nous précipiter.

L’expérience récente avait démontré qu’aller trop vite n’apportait que des ennuis. Comme lui lorsqu’il lui avait demandé sa main pour mieux la voir disparaitre, comme eux qui s’étaient enlacés avant de s’expliquer. Eternel optimiste dans l’âme ou tout simplement voulant y croire un peu plus que les autres fois, il y voyait là une opportunité.

- Je… Je ne suis pas venu à Paris pour trouver une épouse.

« Insinuez-vous qu'une autre femme pourrait rivaliser avec moi en d'autres circonstances...? » Non. Se remarier n’avait jamais été dans ses projets. Surtout qu’il était un militaire de carrière et qu’il se serait volontiers plongé dans son travail en oubliant le reste. Il en était désolé pour la jeune marquise qui en avait fait les frais malgré lui. Et maintenant qu’il avait Eve dans ses bras, cette pensée, déjà peu présente, s’était évaporé totalement. Il n’avait besoin, il ne désirait, qu’une seule louve.
Lentement, une de ses mains remonta, caresse fugace sur la joue blanche, avant que les doigts ne viennent se glisser sous le bijou bleu toujours présent au cou et dont l’éclat, similaire au regard, était un point d’ancrage.

- Nulle déception tant que vous serez sincère. Cette promesse n’était pas destinée à être un tel fardeau.

Ce bijou qu’elle avait tenté d’arracher dans un geste de rage avant de craquer dans ses bras…

- Je la brise à cet instant si cela peut vous soulager. Il ne s’agit pas de forcer ce qui aurait dû être, mais d’envisager ce qui peut être fait. Je n'ai jamais voulu vous marier parce que vous me l'aviez promis. Mais parce que vous le vouliez, vous aussi.

Elle était libre. Elle était forte. Eve était avant tout elle-même. Il ne désirait rien de plus.

- Vous avez toujours eu cette habilité à prendre ce que vous désiriez. Peut-être un jour vous retrouverais-je plus… espiègle… souffla-t-il, un pauvre sourire sur les lèvres, à venir sur le terrain d’entraînement m’entraîner à l’écart.

Il ne cherchait pas à minimiser ses peurs bien sûres mais… Il se souvenait que « Camille » avait à plusieurs occasions jouées avec le feu pour le plaisir de se perdre un temps dans ses bras. Lui-même s’était montré particulièrement aventureux à cette occasion, se cachant aux yeux de tous. Profiter de la nuit pour se retrouver, voler quelques instants ici et là. Bien sûr qu’ils ne répèteraient jamais assez que les choses étaient différentes. Et pourtant… Il refusait aussi de croire que Harcourt n’avait pas été sincère, à aucun moment, en ce temps-là. Que tout ceci, du début à la fin n’était qu’une mascarade.

- Si je ne peux vous avoir cette vie, alors avec votre permission, je vous déroberai la prochaine.

Et celle encore après. Et la suivante. Comme il avait, sans le réalisé, dérobé une précédente incarnation, une ancienne Harcourt. Tout comme le Gabriel d’il y a soixante-dix ans avait été ravis par un saphir. S’ils devaient vraiment se retrouver de cette manière-là, alors effectivement, il leur faudrait au moins ça pour se découvrir, se redécouvrir, et se lier définitivement.
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Dim 11 Juil - 10:11
Lay all your love on me

Faussaire. Pariat. Menteur. Les vices qui criblent sa personne suffiraient à l’envoyer en Enfer. Prendre à ceux qu’elle convoite ce qu’elle désire, et laisser derrière elle un sillage de chaos et de flammes. Combien de vies a-t-elle brisées ? Combien de fois ne s’est-elle pas retournée sur ses propres actes. Il suffisait d’une seule personne pour la faire regretter. Une seule personne sur laquelle elle ne s’était initialement pas retournée, une fois la fuite opérée. Une seule personne qui pourtant pendant près d’un siècle hantait sa peau et ses pensées.

Eve ne veut pas se briser. Ne veut plus revivre la peine ineffable des adieux faits en silence. Est-ce cela que Gabriel avait ressenti lorsqu’elle s’était enfuie ? Cela qui avait gangrené son cœur sans qu’elle ne parvienne à le saisir. Une place trop importante occupée par ce déni florissant. Eve avait si bien fermé les yeux et voilé cette part d’elle. Caché au regard des autres que ce pendentif n’était pas qu’un accessoire, mais bien plus. Mais elle en aimait seulement la forme. Pourquoi quiconque y verrait la moindre déduction plausible ?

Attachée à une promesse rendue vaine par le temps qui court. A une promesse qu’il offre désormais de briser.

Peut-il être plus clair que dans les yeux de sa belle qu’Eve à cette simple idée se meurt de peine ? Referme ses doigts sur les siens, là où il effleure cette rose éternelle et secoue doucement la tête.

« Je vous en prie. Ne faites pas ça… »

Elle ne voulait pas le perdre. Elle ne voulait pas perdre ce souvenir, ni même cet avenir. Eve rouvre les yeux et là contre ses prunelles, ses larmes sont sincères. Remuée par la douleur et la simple pensée de se voir arracher son seul bien, elle chuchote, la voix brisée.

« Je l’aurai regretté. »

Des mots qu’il lui avait lui-même soufflé. Des choses qu’elle n’est en capacité de comprendre que maintenant que la réalité s’étale si justement devant elle. Crispe ses doigts sur les siens et l’empêche de lui voler son présent. De lui voler cette promesse qu’ils se sont faite… Cette promesse qui…

Mais lui ne s’y attarde pas. Ces mots qu’Eve avait entendu comme une menace n’en étaient pas. Une simple explication. Une boutade et elle cherche son regard, tremblante. Ne réalise-t-il pas tout ce que cela implique ? Non. Non lui ne voit que le positif. Ne voit que le fait que désormais, si les choses n’étaient plus pas comme avant, elles ne demandaient qu’à le redevenir. Elle bat des cils, larmes échouées contre ses joues et elle lui fait lâcher prise, doucement, avant de venir nicher son minois contre sa paume. Sa peau est brûlante, et son corps à elle, tout entier, semble vouloir se rebeller. Eve ferme les yeux.

« Je n’ai pas changé… Il est seulement des choses que je ne peux me permettre au grand jour. »

Peut-être trouverait-elle l’équilibre. Mais une femme sans devoirs était, par une belle ironie, bien plus libre qu’un homme de travail. Comment ce masque imposé pour se protéger se retournait-il contre elle ? Elle pourrait en sourire… Si seulement les mots de Gabriel n’avaient pas d’ores et déjà réalisé cet exploit.

Que devait¬-elle dire, désormais ? Quels seraient les mots justes ?

« Je le veux. »

Une vie, deux, toutes.

« Et… Je vous honorerai… » Elle inspire doucement et presse davantage son visage contre sa main. Voile son regard comme on se cache du monde. Lui donne, sur elle, le pouvoir d’être celui qui pourra la briser ou l’épanouir. Il n’y a que lui. Que lui et nul autre. « A chacune de ces vies… Je vous le promets… »

Tout ceci était prématuré. Tout ceci… Manquait de sens. Mais lorsqu’elle rouvre les yeux, l’observant au travers de ses doigts. Lorsqu’elle repousse sa main et vient l’attirer à elle pour sceller cette promesse d’un baiser… Il n’y a pas cette peur inexpugnable. Il n’y a que les restes de cette soirée injuste. Il n’y a qu’eux deux, blottis l’un contre l’autre, et le murmure léger de leurs lippes se retrouvant comme s’ils n’avaient jamais été séparés.
❤
Gabriel de Sercey
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Dim 11 Juil - 16:13
Lay all you love on me - Je ne parlais pas de vous ôter ce collier, rassurez-vous.

La cassure était plus symbolique, mais il n’eut pas le cœur à appuyer davantage ceci quand les doigts d’Eve s’était refermé sur les siens comme pour empêcher un geste qu’il n’aurait jamais, qu’elle se mettait à pleurer à l’idée de perdre ce qu’il n’avait jamais envisager de prendre. En réponse ses doigts relâchent la rose bleue et remontent chasser immédiatement les quelques larmes qui avaient commencées à perler sur ses joues. Tandis qu’elle réfugie son visage contre ses paumes, lui se penche pour embrasser doucement le haut du crâne.

- Nous aurons l’occasion de trouver une solution ma Douce.

Il ne voulait pas continuer sur un sujet qui la plongeait dans un inconfort certain. Il aurait pu souligner qu’ils reprenaient simplement les bonnes vieilles habitudes qu’étaient les leurs mais à quoi bon continuer sur le passé. Les choses étaient à la fois similaires et diamétralement opposées, c’était ainsi et ils devaient composer ainsi. Alors en attendant il la laisse se blottir contre lui, se contente d’un simple et un peu triste sourire lorsqu’elle lui offre plusieurs vies quand il ne lui avait demandé une seule.

- Je n’ai pas besoin de démonstration au grand jour pour savoir.

Savoir, se retrouver à l’occasion de quelques instants volés. Il pouvait se satisfaire de ça définitivement pour lui qui en avait été privé depuis longtemps. Et n’était ce pas en partie le type de relation qu’il avait déjà avec Antoine ? Il devait de préserver les apparences, mais une fois seuls, le protocole laissait place à une amitié plus sincère et plus libre.

- Et un jour…

Un jour vous serez ma marquise. Il s’arrêta cependant avant de finir sa phrase, ne désirant pas, lui non plus, tomber dans ce piège de la précipitation, de refaire une nouvelle fois des plans qu’ils ne pourraient peut-être pas réaliser pour une raison ou pour une autre. Il y en avait assez des regrets, assez de l’amertume de constater que ce qu’il désirait si ardemment venait de leur glisser entre les doigts.

- Un jour les choses seront différentes.

Eve l’attira a lui et il referma à nouveau ses bras sur elle, l’embrassant doucement, la serrant contre lui. Un grondement satisfait lui échappa doucement, tandis que le loup appréciait et approuvait cette tournure des choses, cette position, le fait d’avoir la jeune femme contre lui.

- Est-ce que vous vous sentez mieux ?
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Dim 11 Juil - 21:29
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Combien d’années étaient passées ? Quand fut la dernière fois qu’on l’avait ainsi rassurée ? Aussi loin qu’Eve se souvienne, il n’est qu’entre les bras d’Andrei, contre la raison froide et placide de son adelphe, qu’elle n’était jamais parvenue à retrouver le sens de son nord. Mais jamais n’aurait-elle pensé que le nord puisse être quelque chose d’aussi chaud.

Comment Gabriel sait-il les mots justes ? Sait-il seulement, que bien malgré lui, c’est un cœur meurtri qu’il panse sans en prendre conscience ? Sèche ses larmes et apaise son cœur, là où rien ne pouvait jusque-là la tempérer. Pourtant le brun ne semble trouver aucune peine à effacer une par une ses larmes. A évaporer et essuyer les chagrins qui semblaient la ronger depuis tant d’années. Mais lui ? Lui balaye tout d’une caresse du bout de ses doigts. Calme son être sans qu’elle ne puisse lui résister. Et devant la tristesse de son sourire elle ne peut que fondre encore. Indéniablement éprise de cet homme. De ce loup.

Mon Gabriel.

Lèvres jumelles, embrasser son amant n’a jamais été plus doux. Et si ses promesses sont le miel dont sa vie avait récemment été dénué, elle hoche doucement la tête et perd son regard dans le sien, la mine encore pâle, mais semblant malgré tout plus détendue. Lie timidement ses jambes aux siennes et chuchote dans la pénombre.

« Oui. Grâce à vous, mon Tendre… »

Presse un nouveau baiser contre ses lèvres avant de presser ses paumes contre son torse. Non, jamais plus elle ne le repoussera. Jamais plus elle ne se mentira. Elle veut seulement sentir la vibration de son loup. De cette créature exquise qui accepte de la faire sienne. Peut-être pour une fois pouvait-elle s’autoriser cet écart. Se permettre de définitivement baisser les armes.

« Serez-vous toujours à mes côtés à mon réveil… ? »

Doucement, elle ferme les yeux et se niche un peu plus contre lui. Les draps sous elles sont humides de leurs vêtements trempés, mais tout contre elle, la fournaise qu’est le lycan la laisse plus profondément tranquille qu’elle ne l’a été depuis des semaines.

Comme Antoine, pense-t-elle doucement, enfouissant son visage sous celui de Gabriel, son nez quelque peu froid contre sa gorge brûlante. Eve soupire de soulagement et reprend d’une voix plus joueuse. Plus elle.

« Finalement… Tout ceci tenait peut-être réellement du destin… »

Et si jusqu’ici, tout les avait opposés… Elle a le cœur de croire que cette nuit sera la première de leur éternité.
❤
Gabriel de Sercey
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Lun 12 Juil - 8:43
Lay all your love on me Le surnom, tout ancien que celui qu’il avait employé, lui arracha un frisson, tandis qu’il laissait Eve enlacer leurs jambes et venir se nicher contre lui, venir glisser son visage, ses lèvres contre son cou. Confortablement installé contre lui, protégé par ses bras et sa présence et il ne saurait en être autrement.

- Bien sûr.

Lentement, surement, il sent contre lui le corps plus frais se détendre, lâcher prise, s’endormir. La respiration se fit plus profonde et ce fut à ce moment là que le loup compris qu’elle venait de s’endormir, tout simplement, épuisée par la douleur, par la situation, par la soirée. Doucement il soupira, son esprit bien trop éveillé pour qu’il ne puisse envisager de rejoindre Morphée à son tour. Maintenant qu’il était « seul », en silence, il avait largement le temps de ressasser, rejouer, essayant d’assimiler tout ce qui s’était déroulé.
Le nez dans la chevelure blonde, l’odeur si particulière, si unique emplissant ses sens, son regard se perdit sur un point quelconque, jusqu’à ce qu’il ne perçoive un bruit de porte et qu’il ne tende l’oreille. Il ne fallut que quelques minutes pour que finalement la porte de la pièce ne s’ouvre, sur une silhouette ô combien connue.

- ‘Toine… souffla-t-il en tournant la tête pour tenter de percevoir son ami d’enfance, figé sur le pas de la porte.

Est-ce que le Vicomte aurait pu prédire une telle course ? Non. Il s’était attendu à beaucoup de chose en revenant. Les trouver à discuter plus ou moins calmement, à rentrer dans une atmosphère lourde, tendue, où d’aucun n’osait parler. Dans le pire des cas, retrouver Gabriel seul. Il se laissa un instant tomber contre le rebord de la porte, une main sur le visage tandis qu’il observait la paire et bien malgré lui se mit à rire.
Gabriel se renfrogna un peu, ne réagissant pas quand il sentit la présence de son ami à ses côtés, le temps d’un geste, le temps qu’ils puissent « discuter » avant que le Vicomte ne tire sa révérence sans un bruit après avoir éteint les bougies.

Le reste de la nuit fut calme. Gabriel ne bougea pas beaucoup. Il ne dormit pas non plus, sans surprise ou tout du moins, n’alla pas plus loin qu’une légère somnolence, brisé à chaque mouvement qu’il percevait.

Jusqu’à ce que le lendemain ne se pointe, jusqu’à ce que son regard ne réalise que les lieux devenaient plus clairs au fur et à mesure que le soleil commençait à se réveiller, comme la ville, et bientôt comme eux.
Il baissa le nez, observant une nouvelle fois la jeune femme endormie contre lui, toujours confortablement installée, attendant qu’elle ne se reveille.
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Mer 14 Juil - 17:01
Lay all your love on me

Si la nuit n’est pas la plus calme, elle aura au moins le mérite d’être en partie réparatrice. L’esprit encore perdu à l’obscur silence qui tapit ses rêves depuis toujours, Eve fronce doucement les sourcils et cherche un peu plus cette chaleur qui l’enveloppe. Au départ elle ne dit rien. Ne réalise pas que ce confort n’a rien d’habituel. Qu’elle ne devrait pas se sentir si apaisée. A dire vrai, plus aucun mal ne semble subsister à son corps… Comme si la nuit passée n’avait été qu’un mauvais rêve. Respiration lente et mesurée, ses mains prises contre la chaleur d’un corps solide, elle ne réalise qu’à l’inspiration suivante qu’elle n’est pas là où elle devrait être.

Ou tout au contraire.

Prunelles d’azur s’ouvrent d’un mouvement lent qui ne cache en rien que ses pensées sont allées plus vite que son éveil. Et là… Là dans l’étau brûlant d’une étreinte qu’elle ne saurait oublier, la peur se lit quelques secondes dans son regard. Car la dernière fois, c’est à l’aube naissante que tout a éclaté. C’est à l’aube naissante que –

Eve n’a pas la force. Pas le courage de le confronter s’il a changé d’avis. Retient le moindre son et referme les yeux, comme pour fuir un cauchemar éveillé. Doigts inquiets se referment sur la chemise du loup et malgré elle, bien malgré elle, elle frissonne d’appréhension.

Était-il resté de son plein gré… ? S’était-il senti obligé ? Son comportement de la veille avait été si indigne, la prenait-il désormais pour une créature fragile ? Tant de questions se bousculent et c’est par un instinct idiot qu’elle laisse échapper un léger son. Pas un mot, non. Une complainte légère et prise d’un tourment qu’il ne pourra ignorer.

« Dites-moi que je n’ai pas rêvé… »

Qu’importe les faux semblants. Elle n’était pas prête à perdre à nouveau le seul rempart à sa chute. Doucement, ses deux mains viennent voiler son visage et elle chuchote contre lui, sans courage ni force de s’éloigner. De constater par elle-même que cette idylle futile était désormais à tout jamais brisée.

« Dites-moi que vous êtes toujours mien… »

Pourquoi sa voix chevrote-t-elle ainsi, elle qui n’avait jamais craint la moindre chose ? Elle qui se croyait supérieure à tout ce sentimentalisme. Qu’elle a été naïve de croire qu’elle pourrait fuir toute sa vie les forces contraires d’une attraction qui jamais plus ne relâcherait son emprise sur elle.

Est-ce que tout ceci est bien vrai ?
❤
Gabriel de Sercey
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Mer 14 Juil - 22:25
Lay all your love on me - Bonjour, Eve.

Il put observer en silence le reveil lent et progressif. Le moment exact ou les pensées ont pris le dessus sur le reste, où le corps contre le sien passa de la détente au stress. Avec un cheminement de pensée que ses caresses douces sur le dos ne surent apaiser, qu’un son presque de détresse franchit ses lèvres tandis qu’elle tirait doucement le tissu de sa chemise.  Comment lui en vouloir ? Lui aussi avait une boule dans l’estomac à l’idée que peut être, elle aussi aurait changé d’avis au matin et que la scène qu’ils avaient pu avoir allait se répéter. Aller au-delà, était le plus dur.

- Je suis toujours là. Je suis toujours vôtre, finit-il par souffler, doucement.

Doucement, il changea leur position, faisant basculer Eve sur le dos, tandis que ses lèvres venaient se poser doucement sur les doigts cachant le visage de la jeune femme. Il fut obligé de la relâcher oui. Ne serait-ce que pour lui éviter d’être écrasé sous son poids, pour pouvoir placer ses bras de chaque côté, faisant un peu plus barrage aux premières lueurs du jour. Ne pleurez pas, tandis qu’il se redressait légèrement pour pouvoir refermer ses doigts sur les siens et finalement pouvoir libérer à nouveau son visage.

- Je vous en prie, vous n’avez pas à vous cacher.

Et sur ces paroles il se pencha pour pouvoir l’embrasser à nouveau, l’embrasser doucement. Aussi parce que cela empêchait toute parole pour le moment et donc reculait un peu plus un possible instant fatidique. Il devait admettre qu’il se surpassait dans tenter d’éviter ses craintes ces dernières heures. Mais pour le coup, si ça devait lui permettre de pouvoir embrasser Eve un peu plus longtemps, il serait indulgent vis-à-vis de ses mauvaises habitudes.

- Est-ce que ceci, vous parait être une preuve acceptable ? tenta-t-il de plaisanter tandis qu’il se redressait légèrement.

Oh bien sûr, Eve pouvait se défaire de l’étreinte à tout moment si l’envie le lui prenait. Il tenait toujours ses poignets mais ceux-ci furent relâchés une fois qu’il posa ses mains dans sa chevelure et sur sa joue, fermant à demi les yeux sous se contact avant qu’il ne revienne l’embrasser du bout des lèvres.
Le contact relâché, il s’autorisa à laisser son regard glisser sur le visage et sur le corps, nota que la mine bien que pâle semblait meilleure que la veille, que d’une manière générale, le maréchal avait l’air plus en forme, plus à son aise dans une certaine mesure et il ne put s’empêcher de hocher doucement la tête, satisfait de cette simple constatation. Ou peut-être était-ce le loup qui veillait toujours, silencieux, de loin.

- Votre sommeil a été paisible. Avez-vous bien dormi ?
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