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Dim 17 Jan - 3:38
Pour le monde entier, pensait June, le fait d’entrer dans une Eglise devait être si courant. Oh il sait que tous ne sont pas chrétiens, par-delà les frontières. Trop conscient de ne rien savoir, l’humilité était après tout la raison de sa venue en ces lieux. S’il regrette parfois la nostalgie des homélies de Tröllhatan, il y a quelque chose de presque surréel au fait de pénétrer dans un édifice aussi somptueux que Notre-Dame de Paris. Quiconque foulerait les pavés de ce lieu béni se verrait converti, touché par une grâce inébranlable. June est si naïf. Si naïf et pourtant.

Depuis son arrivée en France, nul doute qu’il avait été d’une piété irréprochable. Lorsque les cloches de Notre-Dame ne résonnent pas à ses côtés aux heures bénies, il trouve malgré tout le temps de communier. De prier. De rendre au Père tout puissant le salut qu’il lui doit.

Mais il est bien des fois où son salut lui échappe. Où les pensées lourdes de ses péchés, June se laisse guider par sa seule foi en quête de rédemption. D’ordinaire, il n’irait pas importuner la pauvre âme qui prêche la parole d’évangile aux pénitents de ce monde. June est un noble qui ne trouve aucun goût à s’exposer au public. Sa foi est proche de son cœur, et s’il reste au fond des églises lors des processions, il n’a pas à rougir de l’image que Dieu peut avoir de lui. Du moins, pas une fois ses péchés absolus.

Ce jour-là, c’est le cœur lourd de remords, et pourtant bercé par les chœurs des enfants de la paroisse qu’il s’invite dans la maison de Dieu. Il avait ouï dire qu’un homme au cœur doux professait la parole éternelle au sein de cet édifice. Et c’était mut par le désir d’être entendu et pardonné que le jeune soldat s’était assis aux bancs de l’église, ses doigts encore humides du bénitier, un notre père épousant ses lèvres d’un souffle incertain.

La porte du confessionnal s’ouvre et June ne relève pas les yeux. Il n’est juste de porter son regard sur ceux qui au commun des mortels tentent de s’élever par le pardon. Les pas de l’inconnu s’éloignent, et l’homme se lève en silence, pénétrant dans la petite cabine d’un bois somptueux, aux rideaux sombres de satin brodé. La porte se referme sur un cliquetis audible et il s’assied, ses mains sur ses genoux, son regard fixé sur ses phalanges meurtries d’un entraînement trop rude.

« Bénissez-moi, mon père, car j’ai péché. »

En ces lieux, même un murmure serait entendu. Les voix des anges semblent étouffées dans cette enveloppe de sainteté. Et dans un serment de confiance inébranlable, June reprend la parole.

« Il y a maintenant deux semaines que je ne me suis confessé. Mon devoir ne m’a pas permis de me retrouver face à Dieu. »

Une pause et doucement, June détache ses mains de ses genoux, observant ses paumes râpées, caleuses.

« J’ai péché, mon père. Malgré mes efforts, mon désir pour un homme est devenu trop grand. Je m’en repens auprès de cette âme ingénue, et auprès de Dieu. »
Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

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Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
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Constantin de St Hilaire
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Sam 23 Jan - 18:49
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Il était de plus en plus rare que Père Saint Hilaire ait le temps de tenir le confessional, ses nouvelles obligations de Grand Cardinal le tenant souvent éloigné du parvis de sa très chère Notre-Dame. Toutefois, par une journée miraculeusement peu occupée, le prêtre parvint à se dégager quelques heures pour se réfugier dans l'obscurité de la cathédrale, loin de sa paperasse et de ses cohortes de gens dépendant de lui pour signer un papier, approuver une étude, commenter une lettre, assister à un conseil sur les traités à venir, etc, etc. Quand bien même il était avant tout homme de lettres, Constantin peinait à tirer de la satisfaction dans ce nouveau quotidien où il avait l'impression de disséquer les mêmes versets plutôt que de les idolâtrer et de devoir conforter les egos de ses confrères là où il y avait tant de bons chrétiens à assister.
Voilà pourquoi il aimait le confessionnal, endroit intime où venaient chercher le pardon les âmes égarées, âmes qui de surcroit ignoraient tout de son identité et donc sa réputation de faiseur de miracles. Ici, dans la noirceur de l'isoloir, Constantin se sentait plus que jamais utile à Dieu et utile à ses fidèles qui leur racontaient leur vie et leur lot de misère. Oh la vie des autres n'était pas bien plus passionnante que la sienne, mais il devait avouer qu'il s'égarait de temps à temps à s'imaginer dans la peau d'un autre, lui qui n'avait bien connu que le pittoresque de sa campagne et de ses monastères avant d'enfin voyager en Italie où tout le faste et la splendeur du Vatican lui avait fait tourner la tête. À vrai dire, Constantin n'était pas de ceux qui fantasmaient d'explorer le monde, il était heureux avec ce qu'il avait, mais son esprit curieux se repaissait sans mal des histoires des simples gens. Comment pouvait-il après tout les guider jusqu'aux portes du Paradis s'il ne connaissait rien de leur quotidien et des tentations qui menaçaient de les faire dévier du droit chemin ?

Après avoir longuement discuté des péchés de la chair et de la grandeur de l'amour véritable à un homme venu confesser son adultère, la porte de l'isoloir s'ouvrit à nouveau et quelqu'un prit place sur le siège d'en face. À travers le grillage, impossible de deviner le visage de la personne à ses côtés mais sa voix lui était inconnue.

▬ La grâce de Jésus notre Seigneur, l'amour de Dieu le Père, et la communion de l'Esprit Saint soient toujours avec vous, mon fils. Entama-t-il en réponse aux salutations de l'inconnu en quête de pardon avant de reprendre : Que le Seigneur vous inspire les paroles justes et les senti­ments vrais pour confesser avec contrition vos péchés.

Il eut un frisson entendant les mots homme et désir dans la même phrase. Pas même amour, juste désir. Il allait devoir répéter le même discours que précédemment mais avec plus d'insistance car l'attirance pour le même sexe était vue avec bien plus d'infamie que la simple adultère. Et tout ce qui touchait aux sodomites le laissait vaguement inconfortable tant ce fléau était commun alors même que personne - pas même l'Église n'avait trouvé de solution universelle à cette perversion. Il avait le souvenir amer d'une femme venue un jour lui demandait de la guérir de son attirance pour son amie et gardait en lui le cuisant sentiment d'échec de n'avoir pas su comment la soulager de la souffrance causée par ses tourments.

▬ Vous avez bien fait d'ouvrir votre âme mon fils... Commença-t-il en pesant ses mots. Si viciée soit-elle, Dieu tend la main à tous ses pénitents car nous sommes tous livrés aux passions de la chair. Le devoir du chrétien est de triompher des délires du corps pour se concentrer sur la seule véritable jouissance que le Tout-Puissant nous ait offert : l'amour. L'amour du Christ, l'amour de sa personne et l'amour de son prochain. Mais dans cette poursuite à l'exaltation de l'adoration, nombreux sont ceux qui se perdent sur le sentier de la turpitude et de la débauche car pour aimer, pour aimer véritablement, il faut savoir vaincre les tourments des désirs physiques. Et il le dit sans l'ombre d'un doute car en tant qu'homme d'Église, Constantin était persuadé que la vraie passion, le vrai amour pur se construisait par la force d'esprit et non des corps. Une chose aussi puissante que l'adoration pour quelqu'un d'autre ne saurait être teintée par des besoins matériels et mortels.

▬ Cet homme dont vous parlez... En êtes-vous proche ? S'agit-il d'un ami ? Parce que bien entendu, les malheurs des gens n'étaient jamais simples, surtout quand on parlait des passions et le travail du prêtre était d'abord d'évaluer l'ampleur du mal planant au-dessus de son croyant. Et est-ce la première fois qu'il vient à vous ce désir pour un autre homme ?



Allez je mets un petit disclaimer des familles pour bien rappeler que je parle du point de vue d'un prêtre en 1590 mais que je me dissocie totalement de ses propos. Bisous.



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Jeu 28 Jan - 17:50
S’il s’était attendu à un sermon, le prêtre de l’autre côté du confessionnal fut particulièrement clair. June avait un comportement inacceptable pour Dieu. June baisse les yeux, honteux quand bien même il ne pourrait jamais renier le désir qu’il peut éprouver. Combien de fois a-t-il trouvé le plaisir contre la peau brûlante d’un autre homme ? Oh, les femmes n’y manquent pas non plus, il était après tout bien trop humain pour résister à l’appel de la chair. Dieu lui offrait souvent sa repentance, mais cette fois-ci… Cette fois-ci, June avait conscience que l’origine du problème était toute autre. Il ne s’agissait plus simplement de vouloir posséder, mais bel et bien d’une obsession qui le poursuivait depuis toute une vie.

June déglutit, tirant sur un fil à la manche de sa tenue, quelque part nerveux de ces propos qu’il sait juste. Il n’est pas question de remettre en cause la parole divine, non. Et June se laisse bercer par l’idée que sa salvation pourrait se trouver dans l’Amour de Dieu… Ou peut-être dans l’Amour tout court. Ah, balivernes. Il repousse l’idée d’un revers de la main mental et s’humecte les lèvres et réfléchit à la question posée. Lorsque sa voix s’élève à nouveau, le jeune homme est presque timidement voûté sur lui-même, coudes reposant contre ses genoux, tête baissée.

« Il m’est des jours où je pense que je l’ai connu toute ma vie. »

Après tout, cette figure, ces traits exaltés, ce corps tout entier, il le connaissait tant et si bien qu’il s’était bien des nuits perdues à redessiner ses contours à la lueur d’une bougie, l’encre portant une telle injustice à la beauté éthérée qu’est ce mystérieux inconnu. Passant ses mains abîmées contre son visage avant de repousser ses épis noirs en arrière, l’aveu est fait à mi-mots.

« Je ne le connais que de son apparence, lorsqu’il m’est apparu dans mon enfance. J’ai été captivé… A tel point que son image ne m’a plus jamais quitté. Depuis ce jour… C’est une obsession. Et je l’ai retrouvé. Enfin retrouvé, de chair et de sang. »

Si vrai, si parfait. Comment pouvait-il résister. Perdu à revivre ce moment, June ne réalise pas que ses propos sont probablement ce qui le fera brûler en enfer.

« J’ai pu goûter à ses lèvres, et la brûlure qu’il m’en reste est un délice auquel je souhaiterais goûter chaque jour. »


Quelle autre vérité existait dans ce monde ? Celle de rêves impropres qu’il ne saurait confesser de peur d’être mis les fers aux pieds et aux mains. Non, June n’est pas ici pour être puni. Il veut simplement le pardon. Il déglutit.

« Que dois-je faire, mon père… Je ne sais plus comment faire pour ne plus penser à lui. »
Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

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Constantin de St Hilaire
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Mer 10 Fév - 18:32
(tw : homophobie ; allusions à la pédophilie)


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De tous les vices mortels, l'homosexualité était celui que le Père Saint Hilaire détestait le plus. Pas parce qu'il s'agissait du péché le plus répréhensible, au contraire : parce qu'il était le plus complexe. Constantin comprenait l'amour, comprenait que ce dernier s'entretenait notamment par les plaisirs de la couche et que c'était qu'ainsi naissait l'un des plus beaux cadeaux que Dieu avait fait : être parent. Seulement, seulement, pour ce qui était de l'attirance physique entre deux personnes du même sexe, l'histoire était toute autre. Des ébats de deux hommes, puissent-ils s'aiment tendrement et sincèrement, aucun enfant ne viendrait au monde. Alors l'amour prenait une forme toute autre, l'amour devenait tentation, stupre, péché. L'amour était à condamner. Mais si Constantin n'aimait pas pas l'idée pas que l'on souille l'affection véritable entre deux amis par des désirs animaux, il se demandait souvent quoi faire alors de ces couples dont certains lui rappelaient indubitablement le souvenir de cette union puissante et simple de ses deux parents qui s'étaient toujours aimés véritablement. À l'intérieur de lui-même, Émile, le garçon qui avait connu la chair et la passion, celui avait vécu en tant qu'homme avant d'être prêtre, compatissait. Se reconnaissait même dans ce sentiment ingénu d'être si proche de quelqu'un au point de penser qu'on l'ait côtoyé toute une vie. Et cela lui faisait peur. Véritablement.

Toutefois, ce n'était pas Émile que l'on venait chercher dans l'intimité du confessionnal. C'était Constantin, Constantin qui se devait d'être droit, infaillible dans ses convictions qui étaient celles du Vatican. Et il se remémora la clarté de la position de l'Église catholique : la fornication entre deux hommes ou deux femmes était un crime qui se devait d'être réprimé.
D'autant plus que la suite des aveux lui provoquèrent un haut-le-coeur :

▬ Votre enfance... ?

Voilà qui simplifiait tout en compliquant horriblement la chose. Constantin avait le ventre noué en appréhendant la monstruosité de ce qu'avait pu vivre son fidèle sans même s'en rendre compte.

▬ Mon fils... Vous vous méprenez. Ce n'est pas de votre faute. Comment tenir pour responsable un enfant ayant enduré les perversions d'un adulte ? Son ton se fit plus sévère, comme si l'évêque éprouvait de la colère. Cet homme est visiblement plus âgé que vous. Il sait très bien ce qu'il fait, vers quel chemin de noirceur il essaye de vous entrainer notamment en se présentant à vous à la période la plus vulnérable de votre vie, à un moment où vous n'étiez pas encore bien doté de discernement. La responsabilité est la sienne, pas la votre.

Il marqua un bref instant de silence afin de laisser à son interlocuteur le temps d'assimiler ses paroles puis reprit :

▬ Ce que vous éprouvez ce n'est pas de l'amour. Acceptez que vous avez été dupé, qu'on vous a manipulé. Acceptez cette vérité et pardonnez-vous pour toutes les idées impures que cette personne a pu engendrer en vous. Cherchez le pardon et une fois celui-ci trouvé, vous saurez comment laisser cette triste partie de votre existence derrière vous. Un nouvel arrêt et un dernier conseil qui tombait comme une évidence : Bien entendu, il faudra couper tout contact avec cet homme.

On guérissait difficilement du mal sans l'avoir éradiqué à sa source.





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Jeu 18 Fév - 17:08
Toute sa vie, peut-être était-ce ces quelques mots qu’il avait eu le désir d’entendre. Non… Non, ce n’était plus du désir. C’était un besoin. Une nécessité. Une absolution qu’il déformait par ses seuls souhaits. Mais l’homme de l’autre côté de cette maillage étroit, cette voix de Dieu qui lui offrait un droit de regard sur ses erreurs, ses péchés… Cette vois lui adressait enfin le seul salut dont il avait toujours silencieusement rêvé.

Ce n’est pas de sa faute. Ça ne l’avait jamais été. Cette obsession n’était pas un vice. Elle était une chose naturelle. Et peut-être dans ce soulagement naïf, oublie-t-il d’entendre ces mots douloureux que le père lui soufflait, comme on avoue à la victime d’un drame que la culpabilité ne devait pas lui revenir. Le visage enfoui au creux de ses mains, les larmes manqueraient presque de lui brûler les yeux tant le soulagement ôte un poids incommensurable de ses épaules. A tous les égards, June n’est pas homme faible, non. Mais pour Dieu, sensibilité n’était pas une faiblesse. Avant d’être Duc, avant même d’être soldat, il était un enfant de Dieu, et son pardon était un baume salvateur contre son cœur meurtri. Une inspiration et c’est de ses épaules désormais plus légères qu’il se redresse et effleure le bois du confessionnal, cette paroi le séparant d’un pardon qu’il n’aurait jamais cru obtenir.

« Merci, Seigneur. »

Les réponses n’avaient jamais auparavant paru si claires à son esprit. Il ne devait pas se reprocher cette attirance. Frappé par la lumière d’un homme qu’il n’aurait jamais su oublier, il ne devait pas se perdre dans la tentation, non. C’était dans l’amour de Dieu qu’il devait apprendre à éprouver quelque sentiment à l’adresse de cette fantaisie délicieuse qu’était une icône d’une blondeur angélique. Un sourire léger étirant ses lèvres, il murmure, la gorge nouée, ému.

« Mon père… »

Ce dernier conseil, June le reçoit avec tant de douceur. Tout lui semble désormais si clair. Il ne devait plus chercher. Il ne devait plus forcer les voies du Seigneur. Le monde lui avait offert le droit d’aimer une illusion, mais la rechercher était un vice. Aussi brève soit cette réalisation, le soulagement s’entend de façon si claire dans sa voix qu’il n’ose pas insister, soufflant son acte de contrition avec ferveur et dévotion.

« Mon dieu, j’ai un très grand regret de vous avoir offensée car vous êtes infiniment bon, infiniment aimable, et que le péché vous déplaît. Je prends la ferme résolution, avec le secours de votre sainte grâce de ne plus vous offenser et de faire pénitence. »

Si seulement June avait su que ces paroles ne tiendraient qu’un bien court instant. Il est une attraction que même Dieu ne saurait prévenir.
Constantin de St Hilaire
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Constantin de St Hilaire
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Dim 28 Fév - 23:48
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Il ignorait s'il avait vraiment dit les mots justes. À vrai dire, souvent, Constantin ignorait s'il était vraiment apte à conseiller toutes ces pauvres âmes qui venaient s'échouer sur les bancs de son confessionnal. Quelles paroles étaient assez fortes pour effacer la douleur ?
S'il savait. Si seulement il savait...
Mais la personne en face de lui, cachée par la cloisonnée semblait soulagée. Le prêtre le fut également. Il l'écouta se repentir puis ajouta avec un peu plus de sévérité car on exigeait pas la rédemption sur le même ton que celui qu'on employait pour accorder le pardon :

▬ Très bien mon Fils. En gage de votre bonne foi, vous réciterez à voix haute cet extrait de la seconde lettre de St Paul aux Éphésiens. Il prit une longue inspiration et commença à prononcer lentement ce passage si connu des chrétiens : Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ : c'est bien par grâce que vous êtes sauvés. Avec lui, il nous a ressuscités et il nous a fait siéger aux cieux, dans le Christ Jésus. Il a voulu ainsi montrer, au long des âges futurs, la richesse surabondante de sa grâce, par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus. C'est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Il avait beau ruminer quotidiennement ces quelques phrases, elles l'émouvaient toujours autant. C'étaient des phrases d'espoir. C'étaient des phrases d'amour. Le véritable amour auquel tout homme devait aspirer : celui du Ciel et non celui de la chair. Constantin y trouvait du réconfort et par extension voulait croire que ses fidèles aussi. Mais il ajouta : Vous prendrez ensuite le temps de méditer sur le sens de ces paroles et si vous savez écrire, vous coucherez sur le papier toutes les mauvaises pensées que vous avez eu à propos de cet homme et vous les brûlerez ensuite. Sinon, vous les repasserez dans votre tête, vous y songerez un instant, songerez aux tourments du Christ sur la croix et la souffrance qu'il a enduré pour le pardon de nos péchés. Et c'est en vous pardonnant vous-même et cette personne que vous laisserez vos pensées s'évanouir. Vous répéterez ce rituel pendant 30 jours consécutifs. Le temps que les bonnes habitudes s'infiltrent dans son esprit et remplacent les mauvaises.

L'exercice était simple, assez pour qu'on puisse s'y tenir sans avoir besoin d'aucune excuse. Constantin était satisfait et donna en conséquence l'absolution :

▬ Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde. Par la mort et la Résurrection de son Fils, il a réconcilié le monde avec lui et il a envoyé l’Esprit Saint pour la rémission des péchés ; par le ministère de l’Église, qu’il vous donne le pardon et la paix. Il traça le signe de croix. Et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés.

Ce n'était pas lui qui venait de se faire absoudre, mais l'évêque se sentait tout de même soudainement plus léger.

▬ Y'a-t-il autre chose mon Fils ?

C'était après tout le moment de vider son coeur.





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Ven 5 Mar - 20:26
Les mots du père sont sévères, et June pourrait presque sentir son échine ployer sous la parole divine ainsi offerte. Lui le pieu ayant trop souvent goûté au vice, ne méritait sûrement pas le pardon du Seigneur. Mais de l’autre côté du confessionnal, cette option lui est malgré tout offerte. S’abreuvant de chaque mot, il ne peut que reconnaître combien leur sauveur est grand. Bercé par les paroles d’un évangile qu’il ne connait que trop bien. Cet homme derrière la cloison avait une voix rassurante. Peut-être qu’un jour, il trouverait le droit de lui présenter ses plus humbles remerciements. Les enfants de Dieu sont tous frères et sœurs. Et June, dans un instant de complétion spirituelle, ne s’est jamais senti si proche d’une autre personne par la simple voie de l’esprit.

L’idée offerte pour expier ses péchés laisse June quelque peu surpris. Jamais auparavant n’avait-il entendu ce genre de choses. Cela voulait-il dire que chaque peinture faite de l’homme devrait également être brûlée ? Un silence prolongé de sa part ne répond pas au père qui continue sur sa lancée. June pouvait-il seulement faire tout ceci sans risquer de brûler ses propres ailes ? L’idée de faire disparaître toute trace de ce mystérieux homme de ses pensées lui semblait presque handicapant. Comme effacer le souvenir de sa Nanna. Était-ce réellement ça que Dieu souhaitait de lui ? Effacer ce qui a justifié tant de force de la part de l’un de ses enfants ?

L’absolution qui s’en suit laisse June pensif et il signe, répondant à l’appel du Seigneur, remerciant d’un murmure le pardon de son créateur. Son silence se prolonge, pesant un instant l’interrogation du père alors que June ose, plus prudent.

« Mon Père… Pensez-vous… »

Les mots restent coincés dans sa gorge. June presse son visage contre les paumes de ses mains et inspire doucement, refusant de céder au doute.

« Pardonnez mon égarement. Je vous remercie, mon Père, de m’avoir accordé l’absolution de notre Seigneur. »

Signant une dernière fois, June salue poliment le prêtre et se chasse lui-même du banc du confessionnel pour s’éloigner jusqu’aux bancs de prière. Près de l’autel les chœurs chantent doucement, reprenant les paroles de l’évangile. June se laisse aller jusqu’au sol, contre le bois de l’agenouilloir et courbe la nuque en silence, mains croisées en prière.

Peu importe ses doutes, Dieu le protégerait. Il n’y avait que ça pour lui désormais.

Si seulement il avait su ce jour-là. Si seulement.
Oublie le droit divin, ça ne veut rien dire ici.
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