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Eudes de Cluny
HUMAIN - PEUPLE

inventaire

Inventaire : ✦ Une petite serpette émoussée
✦ Un mystérieux masque (don de Titi)
Espèce : Humain
Emploi : Moine gyrovague
Situation maritale : Quelle idée voyons
Pièces : 2886

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Eudes de Cluny
Inventaire : ✦ Une petite serpette émoussée
✦ Un mystérieux masque (don de Titi)
Espèce : Humain
Emploi : Moine gyrovague
Situation maritale : Quelle idée voyons
Pièces : 2886
Dim 18 Juil - 2:06



Eudes/Constantin
But your knuckles bruises so deep

Les averses estivales peuvent te sembler cruelles.
Tantôt grand soulagement face au ciel prêt à éclater, rafraîchissant enfin l’air prisonnier des épais nuages sombres flottant au-dessus de la France, cette fois elle semble s’abattre sur toi comme un énième châtiment.

Tu as été tiré de ton sommeil non pas par l’inconfort du sol sous ton corps (ayant dormi à la belle étoile à défaut d’avoir trouvé un endroit où coucher la veille), mais par des chasseurs ayant pris ta forme recroquevillée pour une biche; s’ils se sont excusés d’avoir manqué de t’embrocher d’une flèche, ils n’ont pas fait grand effort pour masquer leur agacement.

(ils auraient préféré que tu en sois une, de biche)

Ce fut donc au premier rayon du soleil que tu repris la route, préférant ne pas tenter le Diable avec d’autres chasseurs malvoyant; mais éviter la forêt signifiait aussi que tu ne pû pas apaiser ta faim.

(tu as rêvé toute la journée de délicieux sureau noir et de mûre sauvages alors que tes entrailles se tordaient de douleur)

Et qu’as-tu eu à la place ?
De la mauvaise compagnie sur ton chemin, le genre que tu es habitué à voir rôder si proche de la capitale.

(c’est exactement pour ça que tu l’évites comme la peste)

Tu n’avais rien à leur donner, alors ils ont pris tes sandales.
Quand ils ont voulu prendre ta serpette, tu t’es fendu la paume en la retenant par la lame. A la vue du sang (qui sait, peut-être pris de pitié), ces crapules t’ont laissé tranquille.

Ce n’est pas grave, tu t’es dit, tu es habitué à la douleur.
Mais l’averse n’a pas tardé à se muer en orage, grondant au-dessus de ta tête en déversant impitoyablement ses flots sur toi. Traînant tes pieds nus dans les flaques, la plaie brûlante pulsant sous ton bandage de fortune t’as vite semblé plus difficile à supporter, ta persistance arrivant à ses limites.

(tu t’es laissé aller ces derniers jours, et tu n’as pas fait pénitence)(enorgueilli par l’assurance que ces écarts n’en étaient peut-être pas, au fond, tu en paies maintenant le prix)

(tu avais pourtant passé un rare bon moment, si proche de la capitale)

A cause de la pluie, les rues de Paris sont étonnamment calmes; quelques badauds n’ont pas interrompu leur labeur, te passant à côté sans te prêter un regard.

Et si tu avais été fendu de cette flèche qui t’es passée si près ce matin ? Ou peut-être que les bandits t’ont poignardé un peu plus tôt, et que tu te promènes à présent en âme égarée qui ne réalise pas encore son funeste état.

Tu chasses cette idée morbide de ton esprit. La douleur lancinante au creux de ta main prouve bien que tu es en vie.

(tu te mets tout de même à prier le Seigneur)

(car s’il n’y a réellement aucun refuge à la douleur, où trouveras-tu la force de continuer ?)

Les murmures te mènent devant Elle.

Si tu détestes Paris, Notre-Dame, elle, fait exception. Dressée vers le ciel et solidement ancrée dans le sol, elle est telle une extension de la main de Dieu tendue vers toi; une présence physique qui te rassure en clamant haut et fort: le Seigneur existe bel et bien en ce bas-monde !
Et ses clochers te font à présent penser à leur gardien.

Quitte à être ici, autant monter le saluer.

(il serait bon pour toi de vider ton sac avant que ses coutures ne craquent)


Tu es surpris de trouver si peu de monde dans la cathédrale: même en dehors des offices, tu t’étais attendu à ce que plus de personnes viennent s’y abriter de la pluie torrentielle.
Sans un mot, tu trempes le bout de tes doigts glacés dans le bénitier d’un geste marqué par l’habitude, te signe et glisse telle une ombre à travers les travées.

(d’habitude, tu garderais le nez en l’air, admirant la beauté de la demeur de Dieu)(mais si les évènements d’aujourd’hui t’ont intimé quelque chose, c’est que tu devrais garder la tête basse devant ton Père tout-puissant)

(comme un enfant puni rentrant à la maison)

Loin de toi l’idée de simplement filer dans le clocher; tu trouves place sur l’agenouilloir dans un coin dénué de toute présence. Ignorant la banquette, tu joins tes mains.
Un peu d’eau mêlée de sang coule le long de ton avant-bras de ton bandage ainsi pressé; tu fais de ton mieux pour passer outre la douleur et te concentrer sur tes prières, murmurées si doucement que si ce n’était pour le mouvement de tes lèvres, on pourrait te croire complètement silencieux.

(tu as l’habitude d’ignorer pire supplice en implorant la grâce de Dieu)

Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

inventaire

Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3787
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine

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Constantin de St Hilaire
Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3787
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine
Mer 21 Juil - 1:38
And it feels like someone's over


Le regard perdu à travers les carreaux épais de la fenêtre de son bureau, Constantin s'était depuis longtemps noyé dans les ruelles humides de Paris. Ses yeux scrutaient les pavés trempés de la capitale sans bien les voir, car la plume à la main et l'encre dégoulinant de la pointe sur son parchemin, il avait laissé son esprit vagabonder au rythme des gouttes heurtant la pierre. Est-ce qu'Aimable était sur Paris en ce moment aussi ? Les Alpes subissaient-elles également les lourds caprices d'un ciel d'été ? Oh il espérait que Mademoiselle Béatrice ou Calla avait pensé à rentrer le linge ce matin sans quoi leur lessive serait assurément ruinée. Et d'ailleurs est-ce que les poules auraient peur du tonnerre ? Tant de questions d'importance capitale, au moins autant que les missives et rapports ennuyants qu'il était en train de rédiger et pour lesquels il s'était enfermé dans l'étroitesse et le silence de son ancien bureau situé dans une des annexes de la cathédrale.
Ceci dit, un frisson désagréable le tira de ses pensées alors qu'il venait de mentalement faire le tour de la prochaine liste de courses qu'il confierait à Mademoiselle Béatrice. Fixant un instant la page autrefois blanche et désormais tâchée d'encre, le prêtre poussa un long soupir et jeta le papier avant de s'affaisser sur sa chaise et de s'étirer paresseusement les bras tendus vers le plafond. Quelle heure était-il ? Il ne lui semblait pas avoir entendu les cloches récemment, ou alors il n'avait tout simplement pas fait attention. La seconde messe de l'après-midi devait être achevée, sans doute qu'avec le déluge dehors Notre-Dame ne devait pas être pleine à craquer. C'était sans doute le bon moment pour se dégourdir un peu les jambes et faire une pause puisque ses papiers ne s'enfuiraient pas sans lui - quoique ce ne serait pas le plus bizarre des événements qui lui serait arrivé depuis sa nomination.

Attrapant sa cape, il entreprit alors de se faufiler jusqu'à la nef de l'édifice, respirant avec un fin sourire l'odeur de la dalle détrempée et la fraicheur de l'extérieur qui avaient empli les couloirs. Comme prévu, la plupart des bancs étaient vides, à croire que la foi de la plupart des parisiens fondait comme du sucre au contact de la pluie. Cependant, une grande trainée d'eau attira son regard et parce qu'il était curieux et surtout désireux de trouver une excuse qui l'entrainerait encore plus loin de sa paperasse, l'évêque entreprit de remonter la piste de ces traces de pas humides jusqu'à un autel perdu dans un coin entre de grandes colonnes. Et devant l'effigie de bronze d'une quelconque idole, se tenait une maigre silhouette prostrée et sans doute plongée dans la prière. Un peu touché par cette image, Constantin longea prudemment le jeune homme sur la pointe des pieds, soucieux de ne pas le déranger. Il sentit cependant les poils de sa nuque se hérisser en voyant du rouge glisser le long de l'avant-bras du fidèle, ce qui le résolut d'autant plus à en savoir plus sur cette personne dont les vêtements indiquaient qu'il s'agissait probablement d'un pèlerin voyageur.
Alors tout doucement, comme s'il approchait un animal qu'il craignait d'effrayer, le prêtre se glissa derrière l'inconnu, s'asseyant derrière lui jusqu'à le craquement du banc sous le poids de son corps ne trahisse sa présence.

▬ La paix du Seigneur soit avec vous. Prononça-t-il à haute voix avant même que l'autre n'ait eu le temps de se retourner. Ses yeux étaient rivés sur le bandage maladroit et sanguinolent qu'il avait sur le bras. Avez-vous besoin de soins mon... Son regard s'était relevé sur son visage et le sourire de Constantin s'élargit alors parce qu'il reconnaissait les traits osseux de cette figure pâle : ...mon frère ?

Le ciel, en plus du calme et de la fraicheur de l'orage, lui apportait un drôle de cadeau aujourd'hui.


@Eudes de Cluny


Eudes de Cluny
HUMAIN - PEUPLE

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Inventaire : ✦ Une petite serpette émoussée
✦ Un mystérieux masque (don de Titi)
Espèce : Humain
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Eudes de Cluny
Inventaire : ✦ Une petite serpette émoussée
✦ Un mystérieux masque (don de Titi)
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Emploi : Moine gyrovague
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Mer 21 Juil - 21:56



Eudes/Constantin
But your knuckles bruises so deep

Ton petit cri, bien qu’étranglé, t’es renvoyé par l’immense nef; un petit couinement mués en milier qui, bien qu’il soit étouffé par le déluge à l’extérieur, te semble résonner plus fort encore que les cloches de Notre-Dame.

(Un jour, tu te démettras la nuque en faisant volte-face aussi vivement…)

Tu espères réussir à contenir l’horreur sur ton visage (sans succès, tu es tel un livre ouvert face à cet homme) en découvrant que c’est le Grand Cardinal en personne qui se trouve derrière la présence qui t’as fait sursauter, assis sur la banquette derrière toi. “-Votre Éminence--” Mentalement, tu peux presque sentir l’Abbé de Cluny te taper sur les doigts pour avoir employé la mauvaise formule, alors tu t’empresses d’ajouter en baissant la tête: Éminentissime Seigneur…”

(tu n’es pas encore devenu complètement sauvage)

Le Cardinal est un homme bon; tu le sais bien, car tu n’as pas subi son courroux après ton dernier affront, et ce malgré la gravité de ta faute. A vrai dire, ça ne l’a pas empêché d’être généreux avec toi ce jour-là, mais sa charité n’avait fait que retourner le poignard de la culpabilité en ton sein, si bien que tu n’avais pas réussi à trouver le sommeil cette nuit-là.

(et quelques nuits après, à vrai dire)(passées à expier ta maladresse)

Et encore aujourd’hui, son visage n’affiche aucune colère, pas même du dédain à ton égard; pourtant, tu joues nerveusement avec tes doigts, comme un enfant devant un père intransigeant.

Tu relèves légèrement le nez. Dans ta peur, tu en avais presque oublié ta blessure, et c’est d’un air hébété que tu fixes le Cardinal, avant que ton regard ne retombe sur ton bandage de fortune, à présent saturé d’un cramoisi presque noir.
Tes épaules tremblent; la cathédrale, malgré la présence de Dieu entre ses murs, n’est pas le refuge le plus chaud pour une personne détrempée. “Ceci… ?” Tu refermes ta paume pour cacher la tache sombre, enfonce ton bras un peu plus loin dans ta lourde manche. “Ce n’est rien, monsieur le Cardinal, votre Éminence…” Ton regard flanche sur le côté. Toi qui d'habitude est si habile pour mentir, il t’es bien plus difficile de le faire en ce lieu.

(face à ce sourire)

“Rien dont vous devez vous inquiéter…”

(un véritable blasphème)

Le battement de la pluie sur le toit de la cathédrale sonne chaque seconde écoulée dans le silence qui te devient rapidement insupportable. “Je ne veux pas abuser de votre bonté- à vrai dire, j’étais sur le point de me remettre en route…”

Comme pour t’incriminer, un roulement de tonnerre ponctue ta phrase.
Tout peureux que tu es, tu ne sursautes pas.

(après l’avoir vue de si près, la foudre te sembles toujours lointaine)

A croire que l’homme face à toi t’est plus effrayant que les éléments.

Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

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Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
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Constantin de St Hilaire
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Sam 24 Juil - 1:59
And it feels like someone's over


Si le Cardinal avait la mémoire vaporeuse, retenait avec grande peine les arrêtés les plus anciens et les citations latines qu'on lui avait enfoncé dans le gosier, il n'oubliait que rarement un visage. Surtout ce visage. Nombreux étaient les voyageurs qui chaque jour foulaient le parvis de Notre-Dame et pourtant, il y en avait bien quelques-uns qui avaient marqué l'évêque. Parmi eux, ce moine chétif, tremblant aux cheveux très pâles et au teint plus pâle encore. Pour peu qu'on le connaisse, il était facile de deviner pourquoi Constantin s'était tout de suite pris d'affection pour ce jeune homme craintif comme un animal tout juste arraché à sa mère. Un agneau. Eudes lui faisait penser à un agneau. Littéralement. Avec ses grands yeux clairs, son air innocent et ses manières effarées quand il se sentait observé. Il transpirait la vertu innocente ce garçon chétif et sans rien de particulier mis à part une foi si grande qu'elle le protégeait partout où il allait parce que c'était tout de même miraculeux qu'une aussi ordinaire créature comme lui puisse traverser presque sans heurt les campagnes et les bois de France. Et puis plus important encore : il était libre. Libre comme l'air et libre de prier Dieu partout où ses pas le mèneraient. Inconsciemment, Constantin l'enviait. Comme le reflet de ce qu'il n'avait jamais eu le droit d'être au premier jour où Dieu l'avait choisi pour porter sa croix.

Alors, loin de s'offusquer du salut maladroit du pèlerin, le Cardinal sourit et attendit patiemment que le jeune homme eut fini de s'étonner de sa présence, levant simplement une main en secouant la tête pour lui indiquer qu'il n'avait nul besoin de s'entacher du protocole. Ils n'étaient après que tous les trois s'il fallait compter le Très-Haut, le seul ici qui méritait son titre et les formes qui s'y rattachaient.
Mais quand il fut question de ce bras souillé, le prêtre fronça légèrement les sourcils et reprit la parole :

▬ Ça n'a pas l'air de rien... Que vous est-il arrivé ? Il avançait déjà prudemment une main vers le bandage tâché, comme cherchant à le retenir sans oser toutefois le toucher par peur de brusquer son interlocuteur : Permettez-vous au moins que je vous examine ? Vous avez visiblement au moins besoin d'un pansement propre. Un coup de vent plus violent que les autres fit chanter les vitraux au-dessus de leurs têtes et sous le bruit de l'averse qui cognait sur la pierre de la cathédrale, le Cardinal continua : Et puis vous n'allez pas partir sous cette averse. Attendez au moins que le temps se calme.

Et si sa voix demeurait douce et son regard bienveillant, il y avait comme un soupçon d'autorité à peine voilée dans son ton. Juste ce qu'il fallait pour insister sur le fait qu'on ne disait pas non comme ça au Grand Cardinal. Après tout, n’était-ce pas son rôle de ramener l’agneau égaré sur le droit sentier ?


@Eudes de Cluny


Eudes de Cluny
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Eudes de Cluny
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Dim 25 Juil - 19:04



Eudes/Constantin
But your knuckles bruises so deep

Étrangement, voir le Cardinal froncer ainsi les sourcils te soulage, même si les mots qu’il prononce ne te font guère plaisir.

(à croire que tu es allergique à la douceur lorsqu’elle est dirigée vers toi)

A peine eut-il raffermit son ton que tu te remets à genoux à même la dalle sans aucune hésitation, éternellement obéissant.

(aucune surprise à ce que le Seigneur aime t’avoir comme serviteur)
(pourquoi donc te parlerait-il, autrement ?)

Aujourd’hui, c’est au travers du Cardinal même qu’il le fait, ça, tu en es persuadé. Alors tu t’exécutes sans plus de protestations, sortant ta main de ta manche. Doucement, tu déroules toi-même le morceau de tissu sale, refusant qu’il ne se souille les mains, et découvre enfin l’entaille aussi sombre contre ta peau pâle qu’un ravin crevant le sol. Le sang y coule encore, la blessure ayant été mal comprimée par le bandage, mais moins qu’au moment où elle t’a été infligée.

Aussi profonde la plaie est-elle, tu n’as aucune peine à la regarder, comme détaché de ta propre blessure.

(à force de le voir versé, on finit par s’habituer à voir son propre sang)

Elle n'est pas belle à voir, mais tu peux encore bouger tes doigts, alors c’est que rien d’important n’a dû être tranché. “Une maladresse…” Ce n’est qu’un demi-mensonge pour te dédouaner du soupçon qu’elle ait été infligée volontairement; de plus, mentionner les crapules qui t’ont détroussé ne serait que t’apitoyer sur ton sort, comme si tu ne l’avais pas mérité. “C’était attendu… J’ai… J’ai manqué à mes principes…” L’admettre devant lui fait trembler ta lèvre inférieure, mais tu ravales tes sanglots avant qu’ils n’explosent.

(le Cardinal est trop important pour s’accaparer des états d’âmes d’une personne comme toi.)

Tu essuies le sang qui coule le long de ton avant-bras, mais le torchon étant saturé, tu ne peux empêcher quelques gouttes cramoisies de tomber sur le sol. “Pardonnez-moi…” Ta voix est si petite, et tu te sens si faible, si pathétique que tu voudrais être capable de t'évaporer.

(tu pries que l’orage s’estompe vite pour fuir cette humiliation)(mais au fond de toi, tu sais que ça fait partie de ta punition)

“Vous devez être occupé…” Tu ne peux même pas le regarder dans les yeux, la paume toujours ouverte devant lui. “Je jure que je ne partirais pas avant que la pluie ne cesse… Ne perdez pas votre temps avec moi.” La fin de ta phrase meurt au fond de ta gorge, engloutie par le bruit de la tempête s’abattant sur les murs de la cathédrale.

Constantin de St Hilaire
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Constantin de St Hilaire
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Dim 15 Aoû - 20:07
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À la découverte de la longue entaille sur l'avant-bras du jeune homme, le sourire de Constantin s'assombrit comme recouvert d'un gros nuage lourd de la pluie qui s'abattait dehors. S'accroupissant pour se mettre à la hauteur de son interlocuteur, l'évêque joignit les mains sur son torse en baissant les yeux, gêné par l'apparence peu alléchante de cette plaie et surtout gêné d'être gêné par la simple vue du sang. Un être de son âge, de son rang, de sa nature ne devrait pas ciller devant quelque chose de si anodin qu'une profonde coupure au bras et pourtant l'idée que le monde au-delà des murs de pierre de Notre-Dame pouvait être si cruel et si sauvage au point d'entailler la chair pâle d'une créature aussi simple que ce tendre moine assombrit son regard autant que ses pensées. Il n'était en effet pas bien difficile de deviner le mensonge prononcé à voix basse d'Eudes car la plaie avait l'allure nette et tranchée d'une lame venue joyeusement s'immiscer sous la peau blanche.
Mais plus que l'aspect peu ragoûtant de la blessure, c'était l'air contrit du pèlerin qui crevait le coeur de Constantin.

▬ De quoi souhaitez-vous être pardonné ? Demanda-t-il doucement en baissant le regard, serrant ses paumes l'une contre l'autre pour s'empêcher de s'approcher et d'examiner de plus près l'état du garçon par peur d'empirer les choses avec ses grandes mains maladroites. Mettre  ses doigts là où il ne fallait pas, appuyer là où cela faisait mal. Tout salir.
Un monstre comme lui avait-il seulement le droit de côtoyer l'âme pure d'un bon chrétien comme Eudes ?

Se redressant avec un soupir, l'évêque choisit de faire disparaitre ses mains dans sa soutane et esquissa un mouvement en direction d'un couloir dans une annexe de la cathédrale, non sans un signe de tête en direction de l'ermite :

▬ Ce serait manquer à tous mes devoirs que de vous laisser repartir dans cet état mon frère. Allons suivez-moi, tâchons de trouver de quoi panser tout cela. La haute silhouette du prêtre se figea sous les arcades toutes aussi hautes de l'édifice, attendant d'être rejointe. Il fixait Eudes, se voulant rassurant, ravalant cette drôle d'angoisse qui sursautait dans sa poitrine et le tremblement agacé de ses doigts se démenant à l'intérieur de ses poches. Quand est-ce que cela est arrivé ? Et avez-vous mangé ?

Son regard balayait la tenue de son interlocuteur, cherchant une quelconque autre affliction : n'avait-il pas maigri depuis leur première rencontre ? Oh il semblait toujours si fragile ce gentil Eudes comme un joli paradoxe avec la force de sa foi qui elle, ne semblait jamais pouvoir vaciller. Voilà bien la parfaite illustration du croyant telle que les prophètes l'avaient décrite dans leurs textes sacrés. Et puis, Constantin se mit à scruter le corridor comme s'il cherchait à s'assurer qu'ils étaient bien seuls.

▬ Savez-vous garder un secret ?

La question le fit lui-même légèrement sursauter, ricochant dans le couloir désert, comme si elle avait bondi de son esprit sans prévenir. Comme cette idée, cette horrible idée que peut-être... Ah peut-être que pour une fois il pourrait faire exception et utiliser sa détestable condition pour alléger les souffrances du moine.


@Eudes de Cluny


Eudes de Cluny
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Mer 18 Aoû - 0:54



Eudes/Constantin
But your knuckles bruises so deep

Tu le gènes.

C’est la seule façon dont ton esprit arrive à interpréter le trouble que tu aperçois sur le visage du Cardinal en relevant les yeux vers lui; pourtant, sa question ne suit pas cette narration que tu t’es créée.

(alors c’est qu’il doit vraiment être le plus charitable des hommes, à mettre de côté son dédain pour toi afin de ne pas faillir à son devoir envers le Seigneur)

Toi qui est si habitué des confessions, les mots restent bloqués au fond de ta gorge serrée. Rien ne sort de tes lèvres entrouvertes, tes yeux se perdant à des lieues de là en repassant le fil de tes fautes.

Passées,
présentes
et futures
car tu te sais irrévocablement faillible.

(peux-tu seulement être pardonné, Eudes ?)

Tu sursautes visiblement lorsque le Cardinal se relève, ramené au monde des vivants en un soubresaut. Tu le regardes bêtement, comme une brebis incapable de comprendre la langue de son berger.
Il te faut une seconde de plus pour percuter qu’il attend que tu le suives; tu pousses un petit couinement et te redresses à la hâte malgré les protestations de tes jambes flageolantes.

Dans ton empressement, tu en oublies de protester.

Même en te dépêchant, tes pieds nus ne font pas un son derrière lui, plus discret encore qu’un chat qui se glisse derrière son maître. “Merci… Votre éminentissime Seigneur…” Tu joins tes mains en baissant la tête, oubliant un instant la plaie qui se rappelle à toi et te fais grimacer; tu t’efforces pourtant de faire fi de la douleur, rassemblant ton attention toute entière pour répondre aux mieux aux questions qui te sont posées. “Un peu avant que l’orage n’éclate… Vers les nones*, je dirais…” La vie lors de tes pérégrinations est bien différente qu’au monastère: sans les strictes coups de cloche pour rythmer tes journées, les heures se fondent toutes entre elles, et il n’existe plus que le soleil et son absence.

(pire encore les jours comme celui-ci)(purgatoires sans fin ni lumière à leur extrémité…)

Ton traître d’estomac qui jusque-là se contentait de se tordre en silence répond pour toi à la seconde question. Tu te sens t'empourprer, un exploit vu tes lèvres bleuies par le froid et le torchon saturé de sang pressé contre ta paume.
“… Je n’ai pas encore rompu le jeun, non…” admets-tu comme si c’était nécessaire.

(peut-être cherches-tu à combler le silence)(gêné d’être en présence d’une personne si importante)

(ça n’avait pas été un problème avant que tu n’apprennes de qui il s’agissait)


La troisième te prend par surprise.

Elle t'envahit d’une émotion indescriptible qui se met à bouillonner en toi, plus forte que les frissons courant le long de ta peau humide. “Oui !” Le volume de ta propre voix te surprend, si bien que tu portes tes paumes à tes lèvres comme si tu pouvais rattraper les mots avant qu’ils ne brisent la quiétude.

Tes joues renouvellent leur manteau cramoisi.

“Oui… Je le peux…” réitères-tu en un quasi-murmure cette fois, sans même sentir le sourire qui s’étire malgré toi sur tes lèvres, ou même le sang les teintant à cause de ton geste.

(tu le regardes tel un enfant auquel on a proposé de confier sa toute première tâche)(pendu aux lèvres du père dans l’attente fébrile d’en savoir plus)


*au milieu de la demi-journée selon les heures canoniales, environ 15h

Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

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Lun 30 Aoû - 23:15
And it feels like someone's over


Une partie de lui-même avait déjà conscience d'être allé trop loin et sursauta devant le oui enthousiaste du moine tandis que l'autre s'attendrissait de la confiance qu'on lui accordait. Bien trop vite, bien trop aisément. Mais n'avait-il pas à coeur que les meilleurs intérêts de son agneau ? Oh mais si c'était le cas, se risquerait-il vraiment à le mettre dans la confidence, si l'on pouvait vraiment parler de confidence. La question était plutôt de jauger s'il ne commettrait pas un péché de plus à mettre ses mains souillées de sang impur sur la chair blanche de son fidèle même s'il s'agissait d'expier la douleur ?
Que de considérations décidément, tout un tas de soucis et d'angoisses qui s'élevaient au-dessus de sa tête jusqu'à être retenues par le plafond de Notre-Dame et heureusement d'ailleurs que celle-ci s'élevait sur des dizaines de mètres de hauteur, laissant ainsi assez de place à tous ses problèmes pour flotter paisiblement sous les voûtes. Dans sa petite chapelle de province, il aurait vite fini à l'étroit avec ses interrogations.

▬ Bien sûr que vous le pouvez. Rétorqua l'évêque avec une pointe d'amusement car la réponse était évidente : comment était-il possible de douter de de l'honnêteté d'Eudes ? Allons dans mon bureau donc. Là où il avait planqué quelques gateaux offerts par la fille d'Alfred et une bouteille qu'un confrère avait insisté pour lui donner.

Et s'il portait le titre de Grand Cardinal, l'office qu'il occupait dans la cathédrale n'avait que bien peu d'allure. Après tout son lieu de travail principal se trouvait juste en face, dans le palais de l'Archevêque, aussi ne s'était-il attribué qu'une simple pièce cachée dans les couloirs de l'édifice.
Après avoir emmené Eudes dans un passage étroit qui débouchait sur un escalier en colimaçons, il s'était arrêté devant une porte même pas verrouillée et invita d'un geste du bras le jeune homme à entrer en premier. L'endroit n'était pas bien grand mais pas exigu et surtout baigné de lumière grâce à une grande fenêtre décorée d'un vitrail aux couleurs délavées qui donnait sur le parvis principal.

▬ Avez-vous un saint préféré mon frère ? Je crois que personnellement j'ai une affection toute particulière pour Saint Bernard de Menthon... Avoua-t-il en se frottant l'arrière de la nuque après avoir fermé la porte derrière eux. Enfin c'est sûrement parce que c'était le favori de mes parents, bien entendu que ma dévotion va toute entière à la Sainte Trinité ! Qu'il ajouta avec un rire nerveux. Pourquoi était-il nerveux d'ailleurs ? Mais quand est-ce qu'il n'était pas nerveux en fait ? Retroussant ses manches, il choisit de faire mine de rien et continua : Pouvez-vous fermer les yeux et réciter une prière à votre saint patron si vous en avez un ?

Clairement, ce n'était pas à ce pauvre Saint Bernard gardien des montagnes qu'il adressait ses prières mais depuis peu, Constantin avait l'horrible sensation que personne n'écoutait vraiment ses prières.  Qui lui assurait que tout ceci n'était pas une mascarade ? Que sa foi et celle de l'Église n'étaient que des prétextes pour quelque chose de bien plus sombre que le Très-Haut.


Je suis désolée pour le temps de réponse, promis je me reprends  :sadsheep:
@Eudes de Cluny


Eudes de Cluny
HUMAIN - PEUPLE

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Inventaire : ✦ Une petite serpette émoussée
✦ Un mystérieux masque (don de Titi)
Espèce : Humain
Emploi : Moine gyrovague
Situation maritale : Quelle idée voyons
Pièces : 2886

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Eudes de Cluny
Inventaire : ✦ Une petite serpette émoussée
✦ Un mystérieux masque (don de Titi)
Espèce : Humain
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Situation maritale : Quelle idée voyons
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Ven 3 Sep - 23:30



Eudes/Constantin
But your knuckles bruises so deep

Toi qui d’habitude est si prompt à nier toute éloge, celle-ci, toute simple est-elle, te laisse coi. Si bien que tu la laisses malgré toi se faufiler entre tes côtes jusqu’au creux de ton cœur: tu la sens fourmiller là où tu poses tes mains, agrippant le tissu de ta bure comme si tu pouvais encore rattraper ce sentiment électrique si semblable à ce que la foudre laisse derrière elle.

Même dans ta poitrine glacée, tu sens sa chaleur.
(sur tes joues, aussi.)

Serait-ce si mal, de garder cette petite lueur pour toi ?

(tu ne le décideras qu’à la prochaine misère)

Même dans les recoins les plus simples où la pierre est lisse, dénuée de toute fioritures, il t’es presque impossible de garder la tête basse; à vrai dire, tu trouves la simplicité des entrailles de Notre-Dame presque réconfortante, comme un parent à l’apparence sévère, mais au fond tendre et juste.

(à l’image de l’homme en face de toi, dont tu oses à peine poser les yeux entre ses omoplates, et que tu t’efforces de suivre à pas de loup)

Bien malgré toi, tes épaules se relâchent en pénétrant dans la pièce où tu es invité à entrer: elle n’a rien à voir avec la plupart des offices où tu as été convoqué, et, une fois n’est pas coutume, tu te sentirais presque à l’aise en ce lieu.
Tu te laisses même imaginer, en perdant ton regard sur le verre coloré du vitrail, que c’est peut-être bien à cela que ressemble le cœur du cardinal: humble mais hébergeant une œuvre magnifique en son sein, ouvert sur le monde.

(tu commences à te demander pourquoi tu avais si peur de lui)

(et si ses couleurs à lui aussi ont été ternies par la lumière)


“Un Saint préféré…” Répètes-tu du bout des lèvres, encore subjugué par le spectacle d’humilité devant tes yeux.

(ou peut-être simplement frappé d’hypoglycémie)

C’est qu’au fil de tes pèlerinages, tu as eu le temps d’apprendre les récits et lire les écrits de bien des martyrs, tous inspirant plus d’admiration et d’humilité que les autres, et surtout se confondant tous dans ton esprit embrumé par la faim et le froid. Mais si les justifications hâtives du Cardinal t'arrachent à ta réflexion un instant pour te faire sourire, tu peux bien penser à un nom. “C’est peut-être convenu… Mais je pense que de tous, ce doit être Sainte Claire d’Assise…” Rien que de mentionner son nom, tu ne peux t’empêcher de joindre tes mains, plus à la façon d’une jouvencelle entichée qu’un homme de foi.

(quel meilleur modèle pour toi qu’une femme ayant renoncé à tout pour suivre les pas de son mentor ?)
(à côté d’elle, tu n’es qu’un pâle travesti)

Si cette question et la demande du Cardinal, toute informelles sont-elles, te semblent tomber de nulle part, tu ne le questionnes pas un instant, hochant candidement la tête.

(peut-être qu’à force de docilité, un jour, on te coupera la tête et l’on te canonisera aussi, qui sait)

Tu te mets à genoux et ferme les yeux, paumes souillées jointes près de ton cœur. Il n'y a, un instant, que le battement de la pluie contre la fenêtre qui résonne entre ces murs, avant que ta petite voix voilée ne s'y mêle.

“O dilecta sancta Clara…
Mariae Virginis in vestigiis ambulasti…
Tu mater eras in Mystico Corpore Christi…
Da nobis amorem erga Ecclesiam tuam pro omnibus fratribus nostris…

In novissimis verbis tuis benedixisti Domino ad faciendum te…
Fac nos intelligere magnum donum vitae; intercede apud Deum pro familias nostras; concordiam nobis obtine, laborem serenum, consubstantialem laetitiam; una die cum te laudando et canendo tibi in aeternum misericordias Domini iungamus…

Amen.”




HRP:
Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

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Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3787
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine

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Constantin de St Hilaire
Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
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Lun 6 Sep - 0:30
Meditari


Une étincelle s'alluma dans le regard du Cardinal lorsque fut évoquée Sainte Claire d'Assise. Bien sûr ! Le prêtre plaça une main sur sa poitrine, visiblement ému, soudainement soulagé d'un poids invisible. Il s'agenouilla aux côtés du moine et leva la tête vers la fenêtre devant laquelle ils s'étaient tout deux placés, les yeux plissés devant la lueur filtrée du vitrail car nonobstant l'orage qui dehors noircissait le ciel, le bureau lui paraissait soudainement baigné de lumière. C'était comme si à travers les nuages de pluie venait d'apparaître un soleil miraculeux qui en ce moment même frappait l'édifice de Notre-Dame.
Et il lui sembla que pour la première depuis des mois que Dieu l'observait. Sans jugement, sans animosité, sans médisance.

▬ Voilà qui est un signe du Tout-Puissant. Murmura-t-il pour lui-même en joignant les mains sur le chapelet usé qu'il venait de sortir de sous sa capeline avant de fermer les paupières quand Eudes commença sa prière non sans glisser une main sur le bras du jeune ermite, là où la chair s'était ouverte tandis que son autre main comptait les perles de son chapelet.

À la première phrase un vif rayon jaillit de sa paume. À la seconde, il sentit la morsure de la lame déchirer la peau pour s'enfoncer dans dans son propre avant-bras sous les traits grossiers d'un homme inconnu au visage déformé par une grimace. Constantin ne cilla pas, resta immobile, accueillant la douleur sans broncher, la prenant pour sienne car il n'était pas étranger aux supplices du corps et il n'entendait de toutes façons que la prière d'Eudes et tout l'amour pour le Christ qui s'en dégageait. Et puis doucement, tout doucement, la lancinante sensation du couteau s'estompa, lointaine, presque agréable tandis que petit à petit l'éclat sous ses doigts diminuait jusqu'à s'éteindre à l'amen qu'il répéta en écho. Eudes n'aura senti que la chaleur de la main osseuse du prêtre sur son derme.
Ouvrant les yeux, l'évêque brisa prestement le contact pour poser un regard insistant sur l'avant-bras du moine et constater avec un air satisfait que l'entaille avait complètement disparu. De la blessure du croyant, ne restait plus une trace, pas même une cicatrice, seulement quelques sillons de sang séché. Comme si elle n'avait tout simplement jamais existé.

Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto. Sicut erat in principio, et nunc et semper, et in saecula saeculorum. Amen. Récita-t-il alors en dessinant le signe de croix avant de se lever et de se diriger vers une armoire d'où il sortit une bouteille de vin quelconque ainsi que deux gobelets. Ce fut en remplissant le premier d'entre eux qu'il ajouta comme si de rien n'était : C'était une belle prière. Tendant la coupe emplie à son confrère il leva les yeux vers les carreaux colorés du vitrail. Je pense qu'elle est montée tout droit jusqu'à son Royaume.

C'était dans la logique des choses. Sainte Claire d'Assise n'était-elle pas connue après tout pour avoir guéri par la foi l'une de ses consoeurs blessée au bras ?

Merci :lovesheep:
@Eudes de Cluny


Eudes de Cluny
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✦ Un mystérieux masque (don de Titi)
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Eudes de Cluny
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Lun 6 Sep - 22:31



Eudes/Constantin
But your knuckles bruises so deep

Le contact de la paume du cardinal contre ta peau te fait tressaillir; c’est plus fort que toi, cette vigilance primaire qui te tire sans cesse du confort. Pourtant tu ne manques pas un battement à ta prière, t’efforçant de te replonger dedans sans te laisser distraire.

(le désir de faire bien a toujours été plus puissant en toi que la peur)(c’est là ta seule salvation)

Le contact se fait pourtant rassurant au fur et à mesure que tu t'habitues à sa présence; sans te déconcentrer, sa chaleur rassurante coule en toi et vient dénouer le noeud au creux de ta gorge, t’envahis d’un sentiment de paix profonde que tu n’as plus ressenti depuis des jours…
C’est dans de pareil moment que tu oses espérer que la vie n’est peut-être pas uniquement pavée de souffrance; que si elle est méritée et que tu es prêt à la porter pour expier tes péchés, que tu ne dois pas être un être si abjecte si le Seigneur t’accorde cet instant de répit.
Qu’il y a une raison derrière ces épreuves.

Tu es si bien que tu ne ressens même plus le froid, ni la faim,
ni la douleur.

Une larme roule sur ta joue.

Alors même que tu ne sens plus la main du Cardinal, il te faut un instant pour ouvrir les paupières; elles papillonnent alors que tu poses à nouveau le regard sur la pièce, reniflant doucement. Même dans cette douce léthargie, tes mains ne manquent pas de mimer celles du cardinal, en bonne ouaille.

(des gestes gravés dans la mémoire de tes muscles)

Un sourire sincère gracie tes traits fatigués. “Je ne saurais comment vous remercier…” Tu t’interromps en voyant la coupe tendue vers toi et te hâte de te relever, mais ton corps tout entier t’es rappelé à toi à cet instant; tu te rattrapes sur le bureau de ta main blessée et craint l’élan de douleur à venir.

Mais rien ne vient.

(tu sais parfois avoir tant souffert que ton corps ne pouvait plus même ressentir la douleur)
(tu as eu pleuré de désespoir de ne pas pouvoir éprouver plus)(ton âme toujours souillée)

Mais cela n’a rien à voir.

Alors tu tournes ta paume vers le ciel.


Jamais tu ne te permettrais d’ignorer le Cardinal.

(après tout c’est bien pour cela que tu t’es précipité)(craignant de lui faire perdre même une seconde de son précieux temps)

Et pourtant, tu restes complètement pétrifié, les yeux écarquillés, contemplant l’endroit où la peau devrait être fendue.

(C’était une vilaine coupure)(un fossé sombre sillonnant ta peau blanche et qui aurait formé, à son tour, une cicatrice comme tant d’autres sur ton corps)

Un violent soubresaut te sors de ta catatonie, et avec lui, un “Non- !” profite de la panique pour se faufiler hors de tes lèvres.
Tu plaques ta main sur ta bouche, comme si tu pouvais retenir le tumulte grandissant en toi.

(ça te fait l’effet de ces immenses vagues que l’on peut voir s’éclater contre les falaises Normandes)(frappant ton dos inlassablement)(se retirant que pour revenir plus puissante et battre la pierre)

(mais tu n’es que fait de chaire, alors tu te retrouves forcé de te plier en deux sous leur force)

Tu mords tes lèvres si fort que la peau s’en retrouve blanchie.

(tu aurais pu te contenter de ce moment de sérénité)(ça aurait été bien assez)
(quelle terrible farce te fait le Seigneur ? Qu’es-tu censé interpréter dans ce geste ?)

(es-tu devenu incapable de comprendre ses messages ?)

Tu tentes de reprendre contrôle de tes esprits, tremblant sous l’effort. “Pardonnez-moi…” Ta voix n’est plus qu’un glapissement douloureux, petit animal blessé que tu es, et chaque mot prononcé menace de faire éclater la tempête au grand jour. Tu ne sais plus où te mettre, ni quoi penser, en prise au désespoir et à la confusion. “Je.” Les mots te manquent, et tes yeux se perdent dans le vide. “Je.”

Tu dois sembler être fou- si le Cardinal avait déjà un doute sur ce point. Tu n’es même pas sûr qu’il ait remarqué le miracle, aussi t’empresses-tu de cacher à nouveau ta main dans ta manche. La pièce bascule dangereusement autour de toi. “Je ne me sens pas très bien-” arrives-tu à peine à couiner, ta respiration s'emballant bien malgré toi.

Inconsciemment, tu enfonces tes ongles rongés là où ta blessure devrait être, comme si tu pouvais ramener la douleur à toi.

Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

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Espèce : Humain
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Constantin de St Hilaire
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Dim 12 Sep - 22:21
Meditari


Avait-il simplement pensé au choc ? Au choc que ce serait que d'assister de ses propres yeux à un miracle ? Oh cela faisait si longtemps, si longtemps que Constantin s'était habitué aux choses obscures, aux choses qui n'avaient pas lieu d'être, au sang, à la lumière, aux crocs et aux prières que cela ne lui avait pas même traversé l'esprit. Qu'on puisse avoir peur d'un miracle. De lui. Car c'était bien lui la source de cet effroi qui avait jailli sur le visage du moine pas vrai ? Qui d'autre ?
Il n'était pas humain après tout. Il l'oubliait parfois.

De là où il venait, il était courant qu'on vienne le voir pour ce genre de blessures, qu'on lui prenne les mains, ses détestables mains, les yeux brillants, qu'on s'attende gentiment à ce qu'il s'exécute avec le sourire, sans broncher. Il était tant sollicité là-bas. Des émeutes avaient failli faire trembler ses collines tant ils étaient nombreux à se presser à sa porte, à exiger de les voir, ses mains. Avant la peste, avant le Vatican, Constantin avait été gracié par le ciel, n'était-il pas normal qu'il répande Sa parole et Son amour partout sous sa route d'un simple geste de la main ? Et si on lui demandait, si on attendait de lui un miracle alors sans doute que c'était son devoir de s'exécuter. Peut-être que l'espace d'un instant il avait confondu Eudes avec Emile, avec le garçon qu'il avait été dans le passé. Doux et malléable perdu dans les pâturages des Alpes. Innocent. Le prêtre avait naïvement, naturellement cru qu'Eudes aurait compris et accepté sans se poser de questions. Parce qu'il lui ressemblait tellement. Du moins voulait-il le croire.
Mais les temps avaient changé, Constantin aussi. Emile n'était plus là. Et lui n'était plus ce petit prêtre de campagne perdu dans la montagne. Et il n'était plus humain. Il n'était dès lors plus question de miracle, simplement d'exécution. Des monstres et des fidèles.
Qui était-il à se prendre pour Sainte Claire d'Assise ? Les vrais martyrs n'étaient pas morts pour lui.

Et maintenant voilà. Eudes s'était prostré sur lui-même, ongles dans la chair, yeux dans le vide. La peur se lisait sur la pâleur de ses traits. Avait-il vu un fantôme ? Non simplement le Cardinal pour ce qu'il était. Réellement.
Voilà ce qu'il lui en coûterait d'utiliser la malédiction de Dieu par vanité. De désobéir au Pape pour brandir lui-même son pouvoir sans y avoir été invité. Il n'était évêque que de nom, simplement un pion.

Tirant une chaise, il posa une main sur l'épaule de l'ermite et le fit s'asseoir, lui-même paniqué et la voix tremblante :

▬ Tenez mon frère, asseyez-vous. Il voulut lui prendre les mains pour les empêcher de se planter là où avait disparu l'entaille. Pour lui dire qu'il était désolé. Mais la vue de ses propres doigts lui provoqua un haut-le-coeur. Ces détestables mains. Alors l'évêque fit un tour sur lui-même, saisit sa coupe, prit une longue gorgée en comptant chaque battement de son coeur martelant sa poitrine. Vous souvenez-vous de quand je vous ai demandé de garder un secret mon frère ?

Orgueil, orgueil, orgueil. Et égoïsme. Quelle vile personne était-il pour placer le fardeau de ses propres péchés sur l'épaule de cet agneau de passage ? Il s'assit à même le sol, en face du moine et baissa la tête pour fixer le plancher, pareil à un enfant qui venait de commettre une bêtise. Sa voix s'étouffa dans sa gorge :

▬ Voilà le mien.

Quel dommage qu'un secret ne puisse se rendre. Quel dommage que Dieu l'ait fait capable de faire disparaitre les noirceurs de la chair et non de l'esprit. Car il aurait bien fallu un miracle pour purifier le sien. Pourtant il essayait si fort, si ardemment ce pauvre Constantin...

@Eudes de Cluny


Eudes de Cluny
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Eudes de Cluny
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Lun 13 Sep - 21:54



Eudes/Constantin
But your knuckles bruises so deep

Ton corps se laisse faire tel une poupée de chiffon trop rigide et tu tombes lourdement dans la chaise. Probablement qu’à quelque seconde près, tes jambes se seraient dérobées sous toi, car tu les sens parcourues de faiblesse malgré la tension de tes muscles.

(ce n’est pas la première fois que ton corps est en proie à cette affliction)(lorsque l’esprit ne peut plus endurer et que la panique devient omniprésente)
(l’expérience ne t’as malheureusement rien appris sur la façon de vaincre ce mal)

Tu ne sais qu’attendre le moment où l’inconscient va te prendre et te libérer de la douleur étouffante de ton cœur battant à tout rompre. La voix du Cardinal te parvient à peine, tout comme tes ongles dans ta chair que tu ne perçois même plus, et ce même s’ils se parent de pourpre là où la peau est rompue.

Et pourtant, bon agneau que tu es, tu t’évertues à hocher la tête à la question que tu entends au loin, ou du moins essaies; au milieu des tremblements de ton corps, il est presque impossible de discerner ton attention.

Si loin que tout semble être, tu ne manques pas ce que l’on te dit.


Le bruit de la pluie est la première chose qui te parvient à nouveau, devenue plus discrète qu’à ton arrivée.

Le Cardinal, cette ancre que tu essayais désespérément d’atteindre pour ne pas glisser dans l’abysse, se trouve assis à tes pieds; tu n’aurais qu’à tendre le bras pour le toucher.

(ainsi, il te semble si petit)
(si humain)

Tu as l’impression d’avoir couru pendant des jours, mais tu n’as pas bougé de la petite pièce; ta respiration, réduite à des halètements alors que tu tentes de reprendre ton souffle, en donne tout autant l’impression.

“C’est donc…” Les mots râpent désagréablement ta gorge sèche, mais tu es loin de te souvenir du gobelet de vin sur le bureau. A vrai dire, si tes membres gourds te disent que tout cela est bien réel, les vertiges, eux, te donnent l’impression de rêver.

“… Votre œuvre… ?”

Tu le fixes stupidement, comme si l’idée ne t’avait jamais traversé l’esprit jusque-là.

(c’est le cas)

Tu n’oses pas regarder ta paume blessée, mais tes doigts ont relâché leurs emprises, la tenant simplement dans tes manches, ton pouce traçant distraitement l’endroit où la coupure se tenait. Tes yeux ne quittent le Cardinal que pour se poser sur la fenêtre, ou peut-être bien au-delà, perdus dans le vague comme tu l’es dans tes pensées.

(si c’est l'œuvre d’un Homme, quelle part le Seigneur a-t-il joué dans cette décision ?)
(voulait-Il simplement te mener à ce secret ?)(est-ce la raison de cette succession de malheur ?)

(le but n'était pas de te punir ?)

(c'est pour ça que tu n’as pas à porter la douleur de ta blessure ?)

Tu ne t’en rends pas compte, mais un sourire point sur tes lèvres,
un sourire plein de larmes,
plein de soulagement,
les yeux rivés vers le rideau de lumière transperçant la grisaille.

“Je comprends…”

Tu n’as donc pas perdu ton lien avec Dieu.

Alors tu peux baisser les yeux vers le Cardinal,
et ne pas avoir peur de lui.

“Merci…” Peut-être est-ce l’étourdissement qui te fait omettre toute formalité, ou peut-être un sentiment plus haut qui t’intime que tu n’en as pas besoin. “Tout est clair, à présent…”

Le Seigneur ne se fait jamais très explicite dans ses messages; c’est donc bien là ton devoir en tant qu'interprète.

Tu n'es, malheureusement, pas la plus brillante de ses ouailles.

Bien vite, ta condition d’humain reprend le dessus, et tu te sens gêné de ton spectacle, terriblement conscient de la scène que tu viens de faire.

(ce serait plus simple si tu n’avais pas à le faire seul, mais tu ne peux pas lui en parler)(n’est-ce pas ?)

(… n’est-ce pas ?)

C'est ta lèvre qui subit à nouveau ton doute. “Il me faut des fois… Du temps, pour Le comprendre…”

T'entendres te suffit à te convaincre de te taire.

(lui, il peut prouver son lien avec le Tout-Puissant)(toi, tu n'as que l'air d'un fou)
(ainsi, tu ne peux t'enorgueillir de ce privilège, telle est Sa volonté)

(c'est la conclusion à laquelle tu es arrivé)

"Pardonnez-moi… La fatigue me fait dire des âneries…"

Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

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Constantin de St Hilaire
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Lun 20 Sep - 1:44
Meditari


Un silence s'échoua brutalement dans la pièce, silence tout désaccordé, saccadé des cognements de la pluie contre la pierre et de la respiration haletante d'Eudes qui tentait de comprendre. Il lui sembla durer des heures ce silence alors qu'en réalité il n'avait sans doute pas trainé plus d'une minute.
Le Cardinal avait courbé l'échine, regardant toujours ses pieds par peur de croiser les yeux du moine et d'y découvrir de la peur. Pire du dégoût. Et si les regards n'avaient pas de poids, Constantin avait tout de même la désagréable sensation que celui de l'ermite lui écrasait la nuque.
Quel jugement allait-il rendre ? Oh peu importe, la sentence, il l'accepterait sans broncher car une âme aussi blanche que celle d'Eudes ne pouvait, elle, être égarée par la traitrise des passions humaines.
Mais s'il se résolvait à accepter son sort, le commentaire du moine lui arracha un tressaillement.

Son oeuvre ? Oui. Non. Peut-être ? Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Mais qui de César ou de Dieu était propriétaire de ces mains-là et de l'affreux pouvoir qu'elles renfermaient ?
Tantôt on lui avait dit que c'était un don du Ciel. Tantôt une manifestation du Diable. Mais son oeuvre à lui, au curieux homme trop grand dans ses beaux vêtements d'évêque, vraiment ?

Relevant timidement la tête, Constantin se surprit à tomber sur un sourire. Un sourire d'enfant. Il songea que la seule clarté présente en ce moment était celle qui poignait sur le reflet de ses larmes. L'évêque en fut de même confus. Les voici alors tout deux très confus. Mais curieusement heureux. Peut-être qu'Eudes ne comprenait pas vraiment mais au moins n'avait-il pas estimé qu'il méritait la potence.

▬ Je... Je mentirais si je disais moi-même bien comprendre. Avoua-t-il en se redressant lentement, rassuré malgré la culpabilité qui continuait de gratter sous sa poitrine. Mais je n'aurais pas la prétention de penser qu'il s'agit de mon oeuvre. Non décidément, Dieu ou Diable, c'était plus rassurant de tout rejeter sur le dos de forces qui le dépassaient. Maintenant, ne restait-il pas tout de même le principal utilisateur de ce tour de sorcellerie ? Lorsqu'un homme est tué à coups de couteau, qui de l'assassin ou du forgeron doit-on condamner ?

▬ Beaucoup de gens viennent à Notre-Dame dans l'espoir d'être touché par le Saint Esprit... Continua-t-il lentement après s'être retourné du côté du bureau, ouvrant une des armoires pour en sortir un torchon dans lequel avaient été enroulés une miche de pain et un morceau de fromage. Une offrande comme il en avait tant qu'il avait gardé pour les sacristains de la cathédrale mais qui avait peut-être plus sa place entre les mains de son confrère. Je crains souvent que trop de fidèles ne soient mûs plus par la promesse du Paradis que par la véritable passion du Christ. C'est pourquoi je vous demande de rester discret à ce sujet. Il ne faudrait pas que Notre-Dame soit prise d'assauts par tous les français venus chercher un miracle. Et il ne faudrait certainement pas que la rumeur que le Grand Cardinal guérissait les lépreux et les infirmes ne parvienne aux oreilles du Vatican.

Il revint vers son interlocuteur et lui tendit ces quelques vivres avant de s'appuyer sur le bois de son bureau et de joindre les mains avec cet air conciliant mais triste qui le caractérisait si bien.

▬ Mangez, mangez mon frère ne soyez pas timide. C'est peu de choses mais j'espère que cela repoussera quelque peu votre fatigue. Et votre confusion.

Assister à un miracle devait certainement creuser l'estomac.

@Eudes de Cluny


Eudes de Cluny
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Mar 21 Sep - 0:56



Eudes/Constantin
But your knuckles bruises so deep

Tu comprends dès à présent pourquoi le Seigneur ne ressent pas le besoin de l’endiguer comme il le fait avec toi: si cet homme met sa confiance en toi, lui c’est le Tout-Puissant qui a placé la sienne en lui.

Au fond, tu ne dois pas être si mauvais si tu ne ressens aucune jalousie envers lui; il est rare dans une famille de ne pas envier le préféré du père.

(c’est peut-être simplement que tu sais que tu ne lui arrives pas à la cheville)(alors à quoi bon ?)

Tu as tant à apprendre d’un tel homme, alors tu l’écoutes attentivement, ou avec tout autant d’attention que te permet ta faible constitution à l’instant; et même si ton corps tout entier se réveille à la simple vue de la nourriture, tu t’éperdues à ne pas laisser ton regard flancher.

(ce doit être presque drôle de te voir te donner tant de mal)(comme une brebis galeuse qui ne réalise pas encore qu’elle n’est même pas bonne à abattre)

Fidèle à toi-même, tu te précipites sur ta réponse. “Bien sûr !” En t’en rendant compte, tu baisses la voix jusqu’à ce qu’elle ne devienne qu’un murmure, ton regard tombant sur tes pieds nus. “Vous pouvez me faire confiance… Pas même sous la torture, je ne dirais rien…”

Le sérieux ne manque pas de s’entendre dans ta voix; c’est dit froidement, avec autant de certitude que de gravité.
Tu as passé tant de nuits à cauchemarder du Taureau d’Airain après avoir étudié la vie de Saint Antipas, mais pour le Cardinal, pour l’Eglise, tu es prêt à subir les pires supplices.

(si ton âme ne peut pas être aussi grande et pure, c’est tout ce que tu peux faire)

Penser à ce funeste destin n’est cependant pas de taille face à la faim, et lorsque tu comprends enfin que ce que le Cardinal a sorti de son bureau est pour toi, ton visage s’illumine tel un chien devant les restes. Si le Tout-Puissant t’accorde grâce sur tes péchés, ce serait un non-sens de continuer à jeûner… “Merci… Merci infiniment, Éminentissime Seigneur.”

Et puis, tu n’as plus assez de force pour être humble, alors tu ne tardes pas à te signer et à réciter le bénédicité le plus court que tu connaisses. “Benedicite, pauperibus saturabuntur…”

(ton maître aimait celui-ci car il détestait attendre pour manger)

Un soupir de contentement t'échappes à la première bouchée de pain que tu as tôt fait d’accompagner d’une gorgée du vin oublié: si tu ne te sentais pas aussi complexé de manger face au Grand Cardinal, ce repas n'aurait pas duré bien longtemps, mais vu l’endroit où tu te trouves, tu t’efforce à manger avec tenue et contrôle.

(même en faisant des manières, il est transparent que tu ne viens de rien)
(le simple fait d’être aux anges pour un peu de pain)
(c’est comme lorsque tu étais enfant)

(toujours au crochet de l’Eglise)

Tu oses enfin regarder la paume miraculée; même constellée de croissants de lune cramoisis et maculée de sang séché, tu peux au moins être soulagé de ne pas y trouver la plaie béante.
Mais maintenant que tes esprits te reviennent peu à peu, grandement aidé par la nourriture que tu mâches doucement, une question commence à te tarauder.

(tu n'es pas une bonne personne, ça n'est plus à prouver)(alors pourquoi toi ?)
(tant de gens meilleurs souffrent)(alors pourquoi toi ?)

(après ce que tu as fait)
(pourquoi toi ?)

Tu essaies de l’ignorer; ce doit simplement être un geste désintéressé, peut-être même sa confiance en toi une simple naïveté de par votre appartenance commune à l’Eglise.

(un miracle, c’est une grosse dette à porter sur tes épaules)
(qu’as-tu à lui offrir en retour ?)(ton silence ? Ah !)

“Je…” Tu ouvres la bouche sans même savoir où tes pensées vont te porter. “Je vous dois beaucoup…”

Peut-être même aurais-tu perdu ta main si ce n’était pour son intervention

(ou pire.)

“Si d’avenir vous en avez besoin, je ferai ce que vous voulez…”

Tu n’as pas beaucoup de talents, mais tu pèses chacun de tes mots en les prononçant.  

Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

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Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3787
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine

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Constantin de St Hilaire
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Lun 4 Oct - 0:44
Meditari


L'espace d'un moment un voile noir tomba sur l'air affable du prêtre. Un nuage de passage sur les rayons timides de son sourire, aussitôt balayé par un effort de pensée. Torture... Non ne pas y songer. Ce n'était qu'une façon de dire les choses, une très déplaisante façon. Aussi désagréable que cette sensation soudaine que de sentir comme un souffle froid dans sa nuque. Non pas de torture, pitié, personne ne torturerait une bonne âme comme celle d'Eudes.
Il ne fallait pas y songer.

Revenant à son gobelet, Constantin observa alors en silence le moine réciter le bénédicte avant d'entamer son maigre repas. Il se dit qu'il aurait au moins pu lui proposer quelque chose de chaud mais vu l'heure et l'orage, il peinerait à la trimballer jusqu'à sa table au palais. Et puis, avait bien vu la dernière fois que cela embarrasserait plus son confrère qu'autre chose, d'autant plus que depuis la dernière fois, il avait encore pris du grade. Bien sûr qu'un jeune ermite ayant juré de vivre modestement serait fort indisposé de devoir siéger aux côtés de certaines des plus grandes figures chrétiennes de Paris et surtout d'y voir défiler les richesses d'un clergé bien entretenu. L'évêque lui-même ne dînait au palais que lorsqu'il y était obligé, se sentant toujours coupable dès qu'on plaçait sous son nez un quelconque met délicat alors que tant d'autres parisiens ne mangeaient pas à leur faim. La plupart du temps, il s'arrangeait pour rentrer en secret dans sa petite maison perdue de l'autre côté de la Seine et mangeait en compagnie de ses assistantes. Seulement, il était évidemment hors de question d'y amener Eudes... Calla, sa garde, pourrait bien le tuer.

▬ Je suis navré de ne pas pouvoir vous offrir mieux. Ah si j'avais su que vous étiez de passage sur Paris, j'aurais pris d'autres dispositions. Il se serait au moins arrangé pour le placer quelques nuits dans un couvent ou un monastère local confortable en demandant à ce qu'il soit bien traité avant de reprendre la route.

Son verre retrouva le bois du bureau alors que le jeune homme lui faisait part de sa gratitude. Et comme pratiquement tous les mots qui sortaient de sa bouche, ceux-ci eurent pour effet de l'émouvoir. Pas une seconde, Constantin ne pensait mériter une telle dévotion. Aussi répondit-il simplement :

▬ Vous ne me devez rien mon frère. Un vague sentiment de tristesse vint teinter ses paroles : Je n'ai besoin de rien. Le Seigneur m'accorde tout ce dont j'ai besoin et bien plus encore. Ceci dit... Baissant le regard et peut-être un peu la voix aussi : Si vous voulez me rendre service, alors priez pour le salut de mon âme. Je ne suis qu'un pêcheur parmi les mortels. Un loup dans la bergerie. Monstre. Et relevant la tête avec un nouveau sourire, cette fois-ci un peu forcé : Oh et veillez sur vous. La prochaine fois que je vous croise à Notre-Dame, je veux vous voir en bonne santé d'accord ?

Rien ne comptait plus que le bien-être de son troupeau. Lui était de toutes façons une cause perdue.
Mais de façon tout à fait égoïste, la pensée qu'un vrai croyant pourrait prier pour une abomination comme lui même après voir entraperçu son vrai visage lui procurait beaucoup de réconfort.
N'était-ce donc pas le Cardinal qui devait beaucoup à son fidèle et non l'inverse ?

@Eudes de Cluny


Eudes de Cluny
HUMAIN - PEUPLE

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Inventaire : ✦ Une petite serpette émoussée
✦ Un mystérieux masque (don de Titi)
Espèce : Humain
Emploi : Moine gyrovague
Situation maritale : Quelle idée voyons
Pièces : 2886

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Eudes de Cluny
Inventaire : ✦ Une petite serpette émoussée
✦ Un mystérieux masque (don de Titi)
Espèce : Humain
Emploi : Moine gyrovague
Situation maritale : Quelle idée voyons
Pièces : 2886
Ven 8 Oct - 21:57



Eudes/Constantin
But your knuckles bruises so deep

Une larme silencieuse roule le long de ta joue, ne laissant derrière elle que le léger goût du sel lorsqu'elle meurt dans la commissure de tes lèvres. C’est plus fort que toi, entre la fatigue, l’émotion, la gratitude et toute l’admiration que chacun de ses mots te procurent; en fait, tu en as tant versé aujourd’hui que tu la remarques à peine parmi le goût exquis du vin et du fromage, reniflant simplement.

Oh bien sûr, tu prieras pour le salut de son âme, sa bonne santé et sa fortune, avec ferveur et dévotion. C’est bien là quelque chose dans tes cordes, et tu es si soulagé de te voir assigner une tâche à ta portée qu’un grand sourire, en oxymore avec ta joue humide, s’étire sur tes lèvres.

Il disparaît pourtant bien vite en entendant la seconde requête du Cardinal, remplacé par la surprise, puis rattrapé par le tracas.

(comment vas-tu expier ta mauvaise nature si tu dois veiller sur ta santé ? L’esprit ne peut être dompté qu’en punissant la chaire par le jeûne et les châtiments corporels)

Tu ne réalises pas vraiment le temps que tu passes les sourcils froncés, tiraillé par ce dilemme sans réponse claire, ton repas oublié entre les mains. Si c’est le Cardinal qui le demande, tu ferais bien au moins de ne pas te pointer à Paris en si piteux état; la prochaine fois, tu chercheras refuge ailleurs, et ne te montreras que sous un jour moins désagréable à regarder. “Je… Veillerais à cela…” Si ta réponse n’as rien de très enthousiaste, encore perdu dans la logistique de cette requête, tu t’empresses d’ajouter. “Et je prierais pour vous, bien sûr !” Il ne faut que cela pour faire revenir le sourire sur ton visage, un peu plus mesuré cette fois. “Vous pouvez en être assuré… Si vous êtes amené à douter, ou en proie au tourment… Soyez certain que je prierais pour votre salut de tout mon cœur.”

Car c’était bien cela, la raison derrière votre foi: ne jamais être entièrement seul devant l'adversité, uni dans l’amour du Christ et de chacun. C’est pour cela que tu es assis ici, que tu manges ce pain,
que tu as été soigné.

Tu te sens tout chaud au plus profond de ton être, baigné dans tout cet amour.

(ça pourrait aussi être le vin qui a fait cesser les frissons)(une torpeur factice trompant l’esprit)

“Vous savez…” Tes yeux ne cherchent pas les siens, toujours perdu sur le sol; c’est bien plus facile de trouver le courage de parler ainsi. “Je pense que, même au-delà de votre position…” Et pourtant, tu es trop reconnaissant pour ne pas les relever vers lui. “Vous êtes vraiment une bonne personne.”

Tu te dis que dans une autre vie, tu aurais aimé pouvoir connaître le Cardinal d’homme à homme, comme lors de votre première rencontre; même si son souvenir t'embarrasses encore, il ne te tourmente plus, rassuré peut-être d’avoir assez de valeur pour que l’on se soucie de toi malgré ton impolitesse.


Il ne reste de la pluie que quelques timides gouttelettes et tu sais pertinemment que le jour ne durera pas indéfiniment: si tu veux tenir ta promesse, tu ne peux pas traîner trop longtemps ici, alors tu finis le gobelet en une grande goulée et termines ton repas avec une célérité plus caractéristique de ta classe.

Tu ne voudrais pas non plus retenir le Cardinal plus longtemps.

(c’est faux)
(tu meurs d’envie de rester en sa compagnie)(pareil à un âtre dont tu peines à te séparer)

“Je vous remercie pour tout… Vraiment.” Ça fait si mal de partir, et pourtant tu sais que tu ne dois pas te complaire dans ce qui est bon, corrompre une chose aussi pure. “Que le Seigneur vous bénisse, votre Eminence. Et-”

Tu te tasses sur ton siège, entremêlant nerveusement tes doigts entre eux de n’avoir pu retenir les mots avant qu’il ne t'échappe, mais incapable de reculer maintenant que tu t’es lancé. “Plus que ma blessure… C'est mon coeur que vous avez soigné…” Il bat à presque t’étourdir, débordant de reconnaissance: c’est presque insupportable, une douleur exquise qui te remplit d’allégresse, et pourtant te somme de t’en aller. “J’espère vous revoir bientôt, si vous le permettez… Et que le moment est propice…”

(quel désir égoïste)

Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

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Constantin de St Hilaire
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Sam 16 Oct - 16:00
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Un hochement de tête. Le Cardinal avait aussi baissé la tête, n'osant croiser le regard de son interlocuteur quand pourtant il sentait que son coeur était devenu un peu plus léger. Peut-être que le jour du jugement dernier, Dieu voyant la dévotion d'un véritable croyant à son égard se montrerait plus clément envers lui. C'était là une belle pensée, un joli espoir. Constantin le nota précieusement dans un coin de son esprit.

▬ Merci mon fils. Je... je suis touché de savoir que vos prières m'accompagneront dans mes épreuves. Mais une partie de lui-même lui soufflait encore que ces prières méritaient certainement d'être adressées à d'autres. Je tâcherai de faire de mon mieux pour vous les rendre.

Peut-être faudrait-il organiser une messe en l'honneur des moines comme ce garçon et rappeler aux parisiens les sacrifices matériels que certains s'imposaient en témoignage de leur foi ? Oh il avait conscience que les bonnes grâces du Ciel ne se monnayaient comme de vulgaires pièces d'argent, mais tant pis. Ça ne l'empêcherait pas de ne souhaiter que le meilleur pour l'ermite.
D'autant plus que la suite de ses propos le prit de court. L'évêque était toujours sincèrement surpris qu'on puisse voir en lui une âme bonne. Maintenant, malgré l'aperçu qu'il avait donné à Eudes, il doutait que ce dernier ait pris entièrement conscience de sa véritable nature et sans doute que c'était pour le meilleur.
Cela n'ôtait en rien la sincérité de ses paroles et la pointe d'admiration qui s'en dégageait. Comme c'était curieux de penser que quelque part là où lui venait d'apaiser la chair, l'autre venait d'apaiser son âme. Fallait-il y voir un signe du Très-Haut ? Que le Seigneur en réalité approuvait l'utilisation de son pouvoir et lui montrait que le chemin de la rédemption existait encore pour lui ? Mais n'était-ce pas là à l'encontre des propos du Vatican ? Et quelle prétention de penser que le Divin pouvait bien s'intéresser à lui !
Ah tout était si compliqué. Imaginez la confusion qui régnait dans la cervelle du Cardinal qui jamais ne s'arrêtait de douter, ressassant sans cesse tous les petits et les gros stress de son existence. Et pourtant, la présence d'Eudes y apportait comme un peu d'ordre, un peu de lumière dans ce remue-ménage de peurs et d'interrogations.

▬ Merci encore mon frère. J'essaye simplement de faire de mon mieux avec ce que Dieu m'a donné. Répliqua-t-il simplement. Une modestie résignée que certains trouveraient agaçante mais c'était précisément grâce à elle que l'Eglise avait vu en lui le parfait candidat au poste qu'il occupait actuellement. Je suis persuadé que c'est le cas pour vous également.

Il s'apprêtait à ajouter quelque chose d'autre quand un tapotement à la porte l'interrompit. S'infiltrant timidement dans le bureau, un jeune clerc les salua et baissa la tête, confus et conscient qu'il dérangeait.

▬ Pardonnez-moi votre Eminence mais vous êtes attendu au Palais.

L'homme avait dans ses mains deux chapes de pluie, signe qu'il s'attendait définitivement à ce que le Cardinal le suive immédiatement vers l'extérieur.

▬ Je suis vraiment navré mon frère. Je suis appelé ailleurs. S'excusa alors Constantin, abandonnant son verre pour poser une main sur l'épaule du moine et lui adresser un dernier sourire. Ce serait également un plaisir pour moi de vous revoir. Vous savez déjà que vous serez toujours le bienvenue dans ma paroisse et qu'il vous suffit de me faire demander pour me voir. Je m'arrangerai pour vous accorder du temps. Il ne le vit pas mais le clerc dans son dos roula des yeux vers le plafond. Comme si l'agenda de l'évêque n'était pas suffisamment compliqué à gérer ! Prenez votre temps pour finir, quelqu'un verrouillera derrière vous. Et pensez à m'écrire je vous prie. Ajouta-t-il en enfilant la capuche, se dirigeant vers la sortie du bureau. Avant de s'engouffrer à l'extérieur de disparaitre derrière les pas pressés de son assistant, il traça le signe de croix et souffla : Que la paix de Dieu soit avec vous Eudes.

Rarement ne l'avait-il autant souhaité.

@Eudes de Cluny
Je me suis permise de conclure, j'espère que ça te va !
Merci beaucoup pour ta patience et ce RP. J'espère qu'on pourra en avoir d'autres bientôt :lovesheep:


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