Mer 28 Avr - 19:48
LE DIEU DE PAILLE
MAI 1590
Lorsque le chevalier De Bayard accompagné du jeune Blanchard arrivent au lieu de rendez-vous dans la paroisse de Chastreix en Auvergne, ils seront surpris de tomber sur un camp militaire d'une trentaine d'hommes portant les couleurs du seigneur local. C'est d'ailleurs un jeune soldat qui les accompagnera jusqu'à ce dernier, le Vicomte de Bachazet, un homme énorme de par sa taille et sa musculature, âgé d'une cinquantaine d'années qui accentuent son air sévère. Le noble est en effet connu dans toute la région pour ses faits d'armes lors des guerres contre les protestants et semble presque heureux d'avoir trouvé une excuse pour écraser à nouveau de l'hérétique.
« Chevalier De Bayard. » Il commence par saluer Aimable qu'il toise un instant avant d'hausser les épaules. « J'espérais que ce serait votre ainé Messire Ulric que votre frère me recommandait mais passons. » Son regard s'arrête sur Emilien. « Votre écuyer je suppose ? Soyez tout deux bénis. »
Il ne perd pas de temps en présentations et s'empresse de donner plus de détails sur la raison de leur venue en leur faisant faire un tour du camp :
« Je ne sais pas comment Frère Côme a eu l'approbation du Grand Cardinal pour cette enquête mais sachez que j'ai bien peur que tout ceci ne soit qu'une formalité de plus destinée à nous faire perdre notre temps. Cela fait des années que le village du Puy de la Perdrix bafoue la parole du Tout Puissant en vénérant des idoles impies et en terrifiant mes gens. À chaque printemps les disparitions dans les montagnes s'accentuent et il y a 4 ans un couple de moines passant dans la région s'est même volatilisé dans les airs malgré toutes nos battues. Ce ne peut être que l'oeuvre de ces infidèles. »
Il montre à Aimable un courrier du Père Saint-Hilaire sur lequel est apposé le seau de l'archevêché de Paris :
« Je m'apprêtais à moi-même éradiquer cette vermine malgré les protestations de votre frère quand j'ai reçu cette missive de Son Excellence qui demande à ce qu'une délégation soit d'abord envoyée sur place pour confirmer les dires. » Il est visiblement contrarié mais n'insiste pas plus sur le sujet : « Quoiqu'il en soit mes hommes et moi-même sommes prêts à marcher sur cette engeance dès que vous serez revenus me confirmer que ces mécréants se livrent bien à des pratiques maléfiques. »
Une lueur inquiétante s'allume dans son regard.
« Enfin si vous revenez bien entendu. »
Si Aimable et Emilien semblent être arrivés juste à temps pour éviter qu'un massacre ne soit commandité, ils ont tout de même l'air d'avoir du pain sur la planche...
Lorsque le chevalier De Bayard accompagné du jeune Blanchard arrivent au lieu de rendez-vous dans la paroisse de Chastreix en Auvergne, ils seront surpris de tomber sur un camp militaire d'une trentaine d'hommes portant les couleurs du seigneur local. C'est d'ailleurs un jeune soldat qui les accompagnera jusqu'à ce dernier, le Vicomte de Bachazet, un homme énorme de par sa taille et sa musculature, âgé d'une cinquantaine d'années qui accentuent son air sévère. Le noble est en effet connu dans toute la région pour ses faits d'armes lors des guerres contre les protestants et semble presque heureux d'avoir trouvé une excuse pour écraser à nouveau de l'hérétique.
« Chevalier De Bayard. » Il commence par saluer Aimable qu'il toise un instant avant d'hausser les épaules. « J'espérais que ce serait votre ainé Messire Ulric que votre frère me recommandait mais passons. » Son regard s'arrête sur Emilien. « Votre écuyer je suppose ? Soyez tout deux bénis. »
Il ne perd pas de temps en présentations et s'empresse de donner plus de détails sur la raison de leur venue en leur faisant faire un tour du camp :
« Je ne sais pas comment Frère Côme a eu l'approbation du Grand Cardinal pour cette enquête mais sachez que j'ai bien peur que tout ceci ne soit qu'une formalité de plus destinée à nous faire perdre notre temps. Cela fait des années que le village du Puy de la Perdrix bafoue la parole du Tout Puissant en vénérant des idoles impies et en terrifiant mes gens. À chaque printemps les disparitions dans les montagnes s'accentuent et il y a 4 ans un couple de moines passant dans la région s'est même volatilisé dans les airs malgré toutes nos battues. Ce ne peut être que l'oeuvre de ces infidèles. »
Il montre à Aimable un courrier du Père Saint-Hilaire sur lequel est apposé le seau de l'archevêché de Paris :
« Je m'apprêtais à moi-même éradiquer cette vermine malgré les protestations de votre frère quand j'ai reçu cette missive de Son Excellence qui demande à ce qu'une délégation soit d'abord envoyée sur place pour confirmer les dires. » Il est visiblement contrarié mais n'insiste pas plus sur le sujet : « Quoiqu'il en soit mes hommes et moi-même sommes prêts à marcher sur cette engeance dès que vous serez revenus me confirmer que ces mécréants se livrent bien à des pratiques maléfiques. »
Une lueur inquiétante s'allume dans son regard.
« Enfin si vous revenez bien entendu. »
Si Aimable et Emilien semblent être arrivés juste à temps pour éviter qu'un massacre ne soit commandité, ils ont tout de même l'air d'avoir du pain sur la planche...
- Quelques précisions:
- - Vous avez 10 jours à compter d'une intervention de l'Oeil pour répondre sans quoi je considérerai que vous avez manqué un tour et me réserverai le droit de prendre des sanctions en conséquences.
- Privilégiez les réponses courtes. Si vos posts sont longs, un résumé de vos actions sera fortement apprécié !
Jeu 29 Avr - 9:48
@Emilien Blanchard
@L'Oeil
Le voyage coule dans ses veines.
Depuis sa plus jeune enfance, Aimable a toujours parcouru les chemins longeant le domaine, se réfugiant dans les bois ou les forêts, gravissant les montagnes ou courant dans les champs. Sous la surveillance bienveillante de Baptiste, celle plus sévère d’Ulric, parfois pourchassé par sa sœur aînée, galopant aux côtés d’un Côme hilare ou d’une Marie innocente à laquelle il tenait encore la main.
C’est le cœur empli d’une étrange nostalgie qu’il confie sa monture au jeune soldat qui les accompagne.
_ Prenez soin d’elle, demande-t-il simplement. Il viendra la récupérer après la mission. Ses yeux se tournent aussitôt vers Emilien, pour s’assurer à ce que le jeune homme le suive. Les grondements de l’Ouroboros ne sont qu’un orage lointain, auquel il ne prête aucune attention. Qu’une ombre, au coin de sa tête, semblable aux nuages qui bordent les sommets des montagnes. Leurs flancs cotonneux impitoyablement transpercés par les pointes rocheuses, les mâchoires d’un loup de pierre qu’Aimable n’a jamais craint.
De son pas chaloupé, le Chevalier s’avance. Sa main tient les liens de cuir de son écu, qui reposent sur son épaule. Sur son dos, le Cerf se dresse fièrement sur son écrin blanc et bleu, sa tête épineuse dirigée vers le ciel, les sabots levés dans une posture combattive. Sa cape est éliminée, ses chausses, souillées de boue. Sous ses mèches broussailleuses et une barbe de quelques jours à peine, ses sourcils épais ne se froncent pas même à la vue de l’homme. Il se contente de le détailler de ses yeux d’acier, avec une étrange sérénité – il faut dire qu’avoir Ulric et Hildegard comme aînés forge le caractère. Il reconnaît les traces des combats, oh bien sûr, les cicatrices, mais aussi, cette rage dans les yeux, cette rage qu’il s’échappe et crache lorsqu’il parle. A sa salutation, Aimable répond en inclinant la tête, résistance familière des muscles courbaturés.
_ Vicomte, c’est un grand honneur. Que Dieu vous bénisse.
Côme… Qu’a-t-il encore manigancé ? Son frère allie la sournoiserie d’un serpent et l’intelligence d’un renard, mais la bonté d’âme d’un chien. Si dédié à sa cause qu’il n’hésite pas à utiliser sa fratrie à son avantage. Et à dire vrai, Aimable ne lui en tient jamais rigueur. Ses causes sont justes. Et combien même l’embarque-t-il toujours dans ses travers, ils restent fidèles tous deux fidèles à leurs convictions. La menace sous-entendue par l’homme laisse Aimable imperturbable ; l’homme, en lui, ressent une inquiétude viscérale… et une étrange excitation. Comparable à ces fois où, une fois la nuit tombée, Aimable se faufilait hors de sa chambre pour observer la forêt. Se tenant à sa lisière, les sens aux aguets. Jusqu’à s’enfuir au moindre bruit pour se réfugier entre les précieux murs de sa bâtisse. A présent, ce n’est plus la pierre, derrière laquelle il se terre. C’est sous son bouclier. Sous l’acier, qu’il ressent sous ses doigts lorsqu’il effleure songeusement la poignée de son épée.
_ Où se situe le Village du Puy de la Perdrix, depuis ce camp ? Que sait-on des idoles qu’ils vénèrent ? Un domaine voisin au nôtre fêtait la Terre lors des vendanges, versant du vin le long des vignes… Après intervention du Diocèse, ils ont finalement considéré qu’il ne s’agissait que d’une tradition et non d’une hérésie à l’encontre de notre Seigneur. Néanmoins, ces disparitions sont inquiétantes. Ne concernent-elles que des représentants de Dieu ? Quelles autres actions ont été attentées à l’encontre de vos gens ?
Dans les montagnes, les disparitions sont tristement communes. Actions de brigands, malchances, effondrement de terrain, avalanche… Bien qu’il persiste d’étranges rituels, à l’abri des bois. Aimable lui-même a déjà trouvé, entre deux arbres, une petite sculpture de bois représentant un homme cornu, dont l’on a couvert la tête de colliers de fleurs. Il n’a pas osé toucher à cet étrange sanctuaire et s’est contenté de l’ignorer.
Depuis sa plus jeune enfance, Aimable a toujours parcouru les chemins longeant le domaine, se réfugiant dans les bois ou les forêts, gravissant les montagnes ou courant dans les champs. Sous la surveillance bienveillante de Baptiste, celle plus sévère d’Ulric, parfois pourchassé par sa sœur aînée, galopant aux côtés d’un Côme hilare ou d’une Marie innocente à laquelle il tenait encore la main.
C’est le cœur empli d’une étrange nostalgie qu’il confie sa monture au jeune soldat qui les accompagne.
_ Prenez soin d’elle, demande-t-il simplement. Il viendra la récupérer après la mission. Ses yeux se tournent aussitôt vers Emilien, pour s’assurer à ce que le jeune homme le suive. Les grondements de l’Ouroboros ne sont qu’un orage lointain, auquel il ne prête aucune attention. Qu’une ombre, au coin de sa tête, semblable aux nuages qui bordent les sommets des montagnes. Leurs flancs cotonneux impitoyablement transpercés par les pointes rocheuses, les mâchoires d’un loup de pierre qu’Aimable n’a jamais craint.
De son pas chaloupé, le Chevalier s’avance. Sa main tient les liens de cuir de son écu, qui reposent sur son épaule. Sur son dos, le Cerf se dresse fièrement sur son écrin blanc et bleu, sa tête épineuse dirigée vers le ciel, les sabots levés dans une posture combattive. Sa cape est éliminée, ses chausses, souillées de boue. Sous ses mèches broussailleuses et une barbe de quelques jours à peine, ses sourcils épais ne se froncent pas même à la vue de l’homme. Il se contente de le détailler de ses yeux d’acier, avec une étrange sérénité – il faut dire qu’avoir Ulric et Hildegard comme aînés forge le caractère. Il reconnaît les traces des combats, oh bien sûr, les cicatrices, mais aussi, cette rage dans les yeux, cette rage qu’il s’échappe et crache lorsqu’il parle. A sa salutation, Aimable répond en inclinant la tête, résistance familière des muscles courbaturés.
_ Vicomte, c’est un grand honneur. Que Dieu vous bénisse.
Côme… Qu’a-t-il encore manigancé ? Son frère allie la sournoiserie d’un serpent et l’intelligence d’un renard, mais la bonté d’âme d’un chien. Si dédié à sa cause qu’il n’hésite pas à utiliser sa fratrie à son avantage. Et à dire vrai, Aimable ne lui en tient jamais rigueur. Ses causes sont justes. Et combien même l’embarque-t-il toujours dans ses travers, ils restent fidèles tous deux fidèles à leurs convictions. La menace sous-entendue par l’homme laisse Aimable imperturbable ; l’homme, en lui, ressent une inquiétude viscérale… et une étrange excitation. Comparable à ces fois où, une fois la nuit tombée, Aimable se faufilait hors de sa chambre pour observer la forêt. Se tenant à sa lisière, les sens aux aguets. Jusqu’à s’enfuir au moindre bruit pour se réfugier entre les précieux murs de sa bâtisse. A présent, ce n’est plus la pierre, derrière laquelle il se terre. C’est sous son bouclier. Sous l’acier, qu’il ressent sous ses doigts lorsqu’il effleure songeusement la poignée de son épée.
_ Où se situe le Village du Puy de la Perdrix, depuis ce camp ? Que sait-on des idoles qu’ils vénèrent ? Un domaine voisin au nôtre fêtait la Terre lors des vendanges, versant du vin le long des vignes… Après intervention du Diocèse, ils ont finalement considéré qu’il ne s’agissait que d’une tradition et non d’une hérésie à l’encontre de notre Seigneur. Néanmoins, ces disparitions sont inquiétantes. Ne concernent-elles que des représentants de Dieu ? Quelles autres actions ont été attentées à l’encontre de vos gens ?
Dans les montagnes, les disparitions sont tristement communes. Actions de brigands, malchances, effondrement de terrain, avalanche… Bien qu’il persiste d’étranges rituels, à l’abri des bois. Aimable lui-même a déjà trouvé, entre deux arbres, une petite sculpture de bois représentant un homme cornu, dont l’on a couvert la tête de colliers de fleurs. Il n’a pas osé toucher à cet étrange sanctuaire et s’est contenté de l’ignorer.
@Emilien Blanchard
@L'Oeil
Sam 1 Mai - 22:05@Aimable E. De Bayard @L'Oeil
C’était juste un trajet comme un autre, la principale différence avec l’habituel, c’est qu’il n’était pas seul aujourd’hui et aussi qu’il se rendait dans un lieu défini. C’était une nouveauté loin d’être désagréable. Et même si, en réalité, il ne savait pas vraiment pourquoi il avait accepté d’accompagner Aimable dans sa quête, peut-être simplement pour se sentir un peu utile. Il n’empêche que, lorsqu’ils arrivèrent dans ce qui ressemblait à un camp militaire, Emilien ne se sentit réellement pas à sa place. Et même si son regard erre d’un bout à l’autre du camp, d’un visage à un autre, c’est silencieux qu’Emilien suit le chevalier. Il veille, en réalité, à ne pas faire d’impair. Autant ne pas se faire remarquer trop rapidement. Son regard sombre se porte un instant sur le visage du maitre des lieux, croisant son regard avant qu’il ne s’incline en signe de déférence. Il ne prit, en revanche pas la peine de détromper le vicomte quant à son rang.
Si ses oreilles étaient totalement tournées vers la discussion des deux hommes, son regard lui continuait de passer d’un bout à l’autre du camp, curieux. Il attendit qu’Aimable ait terminé de poser toutes ses questions, avant de prendre à son tour la parole, tout en jetant un léger coup d’œil au chevalier.
– Si je peux me permettre, vous avez déjà envoyé quelqu’un pour voir ce qui se passe ? Si ça fait longtemps que ça dure ?
Nul jugement dans la voix d’Emilien, juste de la curiosité vis-à-vis d’une situation qui semblait être bien étrange. Même si la curiosité l’aurait poussé, lui, à aller voir ce qui se tramait dans le village. En revanche… il ne put s’empêcher de songer que le vicomte n’avait pas l’air très optimiste concernant leurs chances de réussites. A moins qu’il soit juste frustré de ne pas pouvoir lancer son attaque sur le village.
Si ses oreilles étaient totalement tournées vers la discussion des deux hommes, son regard lui continuait de passer d’un bout à l’autre du camp, curieux. Il attendit qu’Aimable ait terminé de poser toutes ses questions, avant de prendre à son tour la parole, tout en jetant un léger coup d’œil au chevalier.
– Si je peux me permettre, vous avez déjà envoyé quelqu’un pour voir ce qui se passe ? Si ça fait longtemps que ça dure ?
Nul jugement dans la voix d’Emilien, juste de la curiosité vis-à-vis d’une situation qui semblait être bien étrange. Même si la curiosité l’aurait poussé, lui, à aller voir ce qui se tramait dans le village. En revanche… il ne put s’empêcher de songer que le vicomte n’avait pas l’air très optimiste concernant leurs chances de réussites. A moins qu’il soit juste frustré de ne pas pouvoir lancer son attaque sur le village.
Sam 1 Mai - 22:28
LE DIEU DE PAILLE
Le duo a beaucoup de questions. Le Vicomte espère seulement qu'ils garderont un peu de salive pour les interrogations des hérétiques et entreprend de répondre une par une à leurs interrogations :
« Vous êtes au village le plus proche du Puy de la Perdrix. C'est à un peu près une journée de marche d'ici mais le sentier est périlleux. Guy vous montrera la route demain aux premières aurores. » Son regard se fait presque mauvais alors que son visage se tord dans une expression de pur dégoût : « Et qu'est-ce que j'en sais moi de ce qu'ils vénèrent ? Probablement un faux Dieu qui défie les enseignements du Christ. J'ose espérer que vous ou votre frère avez tout de même sévèrement puni vos gens Messire De Bayard, traditions ou pas gâcher du bon vin pour rien c'est de la barbarie ! » Un commentaire ironique venant d'un seigneur de guerre.
« Non, pas que des envoyés de Dieu, loués soient les saints ! Chaque année on a des bergers, des chasseurs, des voyageurs qui s'évaporent comme par sorcellerie dans la région. Et puis récemment mon bâ-... » Il s'interrompt et secoue la tête. « Un bûcheron du coin. Les habitants ont peur, ils ne s'aventurent pas près du Puy et les rares qui le font ne reviennent souvent pas. Enfin sauf Guy qu'a rapporté leurs coutumes étranges. »
Un écuyer se faufile aux côtés du noble et lui murmure que la tente pour la délégation est prête.
« Ah parfait. Vous passerez la nuit ici. Nous sommes lundi, en admettant que vous arrivez mardi au soir je vous laisse trois jours maximum sur place pour faire le tour des lieux. Donc vous repartirez le samedi dernier délai. Si d'ici dimanche je n'ai pas de vos nouvelles j'en conclurais que vous êtes en danger et viendrai avec tous mes hommes. » Il s'arrête, droit, bottes enfoncées dans la terre. « Autre chose ? Tâchez de garder vos forces pour demain. »
Le jeune garçon attend patiemment un signe du Vicomte ou des deux hommes pour les guider jusqu'à un endroit où ils pourront se reposer et se restaurer en prévision du trajet.
« Vous êtes au village le plus proche du Puy de la Perdrix. C'est à un peu près une journée de marche d'ici mais le sentier est périlleux. Guy vous montrera la route demain aux premières aurores. » Son regard se fait presque mauvais alors que son visage se tord dans une expression de pur dégoût : « Et qu'est-ce que j'en sais moi de ce qu'ils vénèrent ? Probablement un faux Dieu qui défie les enseignements du Christ. J'ose espérer que vous ou votre frère avez tout de même sévèrement puni vos gens Messire De Bayard, traditions ou pas gâcher du bon vin pour rien c'est de la barbarie ! » Un commentaire ironique venant d'un seigneur de guerre.
« Non, pas que des envoyés de Dieu, loués soient les saints ! Chaque année on a des bergers, des chasseurs, des voyageurs qui s'évaporent comme par sorcellerie dans la région. Et puis récemment mon bâ-... » Il s'interrompt et secoue la tête. « Un bûcheron du coin. Les habitants ont peur, ils ne s'aventurent pas près du Puy et les rares qui le font ne reviennent souvent pas. Enfin sauf Guy qu'a rapporté leurs coutumes étranges. »
Un écuyer se faufile aux côtés du noble et lui murmure que la tente pour la délégation est prête.
« Ah parfait. Vous passerez la nuit ici. Nous sommes lundi, en admettant que vous arrivez mardi au soir je vous laisse trois jours maximum sur place pour faire le tour des lieux. Donc vous repartirez le samedi dernier délai. Si d'ici dimanche je n'ai pas de vos nouvelles j'en conclurais que vous êtes en danger et viendrai avec tous mes hommes. » Il s'arrête, droit, bottes enfoncées dans la terre. « Autre chose ? Tâchez de garder vos forces pour demain. »
Le jeune garçon attend patiemment un signe du Vicomte ou des deux hommes pour les guider jusqu'à un endroit où ils pourront se reposer et se restaurer en prévision du trajet.
Dim 2 Mai - 9:40
@Emilien Blanchard @L'Oeil
Aimable se contente d’un signe de tête.
Le silence est de coutume, chez les De Bayard. D’ailleurs, il est rare qu’il se permette tant de questions… Mais contrairement à Ulric, Aimable souhaite connaître au mieux son adversaire avant d’agir. Les enseignements de Côme ont au moins bénéficié à quelqu’un.
Sa réponse, en soit, apporte bien peu d’informations, l’homme l’interprétera à sa guise, Aimable n’en a que faire. Observateur, à son habitude, il ne bronche pas quand le Vicomte manque de lâcher une gênante vérité ; malgré tous ses efforts, le Chevalier lui adresse un discret regard, du coin de l’œil.
Bâtard ? Son enfant ?
Est-CE qu’iIl Aime son ENFANT comme NoUs AimONS LesNOTRES
Aimable redresse le bouclier sur son épaule, et la réponse semble convenir à la Voix.
Il y a quelque chose d’étrange. Concernant ses disparitions. Certains hommes qui parviennent à s’y rendre, et à revenir. Qu’ont-ils vu ? Pourquoi ont-ils été épargnés ? Ont-ils déjà tenté d’agir ? Sont-ils originaires de ce village ? Le dénommé Guy est présenté comme une personne de confiance par le Vicomte, mais Aimable s’en méfie.
Il aura tout le loisir de l’interroger demain et ne se voit pas partager à l’homme ses inquiétudes. Il ne les écoutera que d’une oreille, pourrait le mépriser, se moquer ou dans le pire des cas, les prendre au sérieux. En ce cas, il ne donne pas cher de la peau de ce Guy – autant lui accorder la présomption d’innocence. Et la vie sauve.
_ Je vous remercie pour tout ce que vous nous offrez. Votre bénédiction, votre protection ainsi que ces précieuses informations. J’ai une dernière interrogation, enfin, de dernières confirmations. Vous n’avez jamais vu d’habitants de ce village sortir de leurs murs ou ne serait-ce descendre qu’à la vallée ? Ont-ils un dirigeant qui a pu être identifié, une figure d’autorité ? Ont-ils été informés de la visite de notre délégation ou notre venue n’a pas été annoncée ?
Il doute qu’ils s’attendent à leur venue… Un village habitué à vivre en autarcie et en autosuffisance repérerait très vite la présence d’étrangers entre ces murs. Sans la protection du Cardinal et de ce titre de « délégation », ils pourraient constituer des proies faciles… On les éliminerait sans hésitation, à moins que, comme ce « Guy », ils ne parviennent à faire preuve de discrétion et se retirer dès qu’ils se sentiront menacés.
Au contraire, si leur visite est annoncé, peut-être veillera-t-on à les épargner. Les secrets ne seront que mieux dissimulés, ils pourraient s’attendre à être surveillés et soigneusement parqués.
Le silence est de coutume, chez les De Bayard. D’ailleurs, il est rare qu’il se permette tant de questions… Mais contrairement à Ulric, Aimable souhaite connaître au mieux son adversaire avant d’agir. Les enseignements de Côme ont au moins bénéficié à quelqu’un.
Sa réponse, en soit, apporte bien peu d’informations, l’homme l’interprétera à sa guise, Aimable n’en a que faire. Observateur, à son habitude, il ne bronche pas quand le Vicomte manque de lâcher une gênante vérité ; malgré tous ses efforts, le Chevalier lui adresse un discret regard, du coin de l’œil.
Bâtard ? Son enfant ?
Est-CE qu’iIl Aime son ENFANT comme NoUs AimONS LesNOTRES
Aimable redresse le bouclier sur son épaule, et la réponse semble convenir à la Voix.
Il y a quelque chose d’étrange. Concernant ses disparitions. Certains hommes qui parviennent à s’y rendre, et à revenir. Qu’ont-ils vu ? Pourquoi ont-ils été épargnés ? Ont-ils déjà tenté d’agir ? Sont-ils originaires de ce village ? Le dénommé Guy est présenté comme une personne de confiance par le Vicomte, mais Aimable s’en méfie.
Il aura tout le loisir de l’interroger demain et ne se voit pas partager à l’homme ses inquiétudes. Il ne les écoutera que d’une oreille, pourrait le mépriser, se moquer ou dans le pire des cas, les prendre au sérieux. En ce cas, il ne donne pas cher de la peau de ce Guy – autant lui accorder la présomption d’innocence. Et la vie sauve.
_ Je vous remercie pour tout ce que vous nous offrez. Votre bénédiction, votre protection ainsi que ces précieuses informations. J’ai une dernière interrogation, enfin, de dernières confirmations. Vous n’avez jamais vu d’habitants de ce village sortir de leurs murs ou ne serait-ce descendre qu’à la vallée ? Ont-ils un dirigeant qui a pu être identifié, une figure d’autorité ? Ont-ils été informés de la visite de notre délégation ou notre venue n’a pas été annoncée ?
Il doute qu’ils s’attendent à leur venue… Un village habitué à vivre en autarcie et en autosuffisance repérerait très vite la présence d’étrangers entre ces murs. Sans la protection du Cardinal et de ce titre de « délégation », ils pourraient constituer des proies faciles… On les éliminerait sans hésitation, à moins que, comme ce « Guy », ils ne parviennent à faire preuve de discrétion et se retirer dès qu’ils se sentiront menacés.
Au contraire, si leur visite est annoncé, peut-être veillera-t-on à les épargner. Les secrets ne seront que mieux dissimulés, ils pourraient s’attendre à être surveillés et soigneusement parqués.
@Emilien Blanchard @L'Oeil
Lun 3 Mai - 23:29 @Aimable E. De Bayard @L'Oeil
Emilien est attentif, autant qu’il peut l’être tout du moins. Les réponses que leur apporte le noble le laisse perplexe. Qui font naitre d’autres interrogations en lui, interrogations qu’il garde pour lui en revanche. A la place son regard se remet à errer autour d’eux, à la recherche d’il ne sait trop quoi et c’est une simple constatation qui lui échappe.
– Si le sentier est périlleux, c’est peut-être pour ça que certains voyageurs disparaissent.
Il ne repose son regard sur les personnes à ses côtés qu’au moment où le Vicomte parle punition, un regard neutre, mais en même temps il guette la réaction de l’un comme de l’autre. Il y a quelques d’ironique dans le fait de s’insurger contre des hérétiques, mais de s’inquiéter davantage du vin utilisé durant une cérémonie. A moins qu’Emilien soit trop terre à terre pour saisir un sous-entendu, si sous-entendu il y a bien évidement. En revanche, une vraie curiosité s’afficha dans son regard suite au non-dit et il tourna les yeux vers Aimable, cherchant à savoir si celui-ci avait une idée de ce qu’il cachait. Probablement que oui, pourtant Emilien ne se risque pas à lui demander maintenant, il le fera plus tard.
A la place, il esquisse un sourire poli.
– Je vous remercie aussi pour ces informations. Et pour la confiance que vous nous accordez pour cette mission. Même si, actuellement, Emilien était totalement persuadé que le Vicomte n’espérait qu’une chose : qu’ils ne reviennent pas pour lancer son assaut sur le village. Je dois avouer être intrigué par toute cette histoire et j’aurais bien aimé entendre ce que les quelques personnes étant revenues du village pouvaient avoir à en dire. Et… Peut-être que ceux qui ne reviennent pas rejoignent le village ?
Ou pas, une réflexion à haute voix, avant qu’Emilien ne se taise et attende sagement la suite.
– Si le sentier est périlleux, c’est peut-être pour ça que certains voyageurs disparaissent.
Il ne repose son regard sur les personnes à ses côtés qu’au moment où le Vicomte parle punition, un regard neutre, mais en même temps il guette la réaction de l’un comme de l’autre. Il y a quelques d’ironique dans le fait de s’insurger contre des hérétiques, mais de s’inquiéter davantage du vin utilisé durant une cérémonie. A moins qu’Emilien soit trop terre à terre pour saisir un sous-entendu, si sous-entendu il y a bien évidement. En revanche, une vraie curiosité s’afficha dans son regard suite au non-dit et il tourna les yeux vers Aimable, cherchant à savoir si celui-ci avait une idée de ce qu’il cachait. Probablement que oui, pourtant Emilien ne se risque pas à lui demander maintenant, il le fera plus tard.
A la place, il esquisse un sourire poli.
– Je vous remercie aussi pour ces informations. Et pour la confiance que vous nous accordez pour cette mission. Même si, actuellement, Emilien était totalement persuadé que le Vicomte n’espérait qu’une chose : qu’ils ne reviennent pas pour lancer son assaut sur le village. Je dois avouer être intrigué par toute cette histoire et j’aurais bien aimé entendre ce que les quelques personnes étant revenues du village pouvaient avoir à en dire. Et… Peut-être que ceux qui ne reviennent pas rejoignent le village ?
Ou pas, une réflexion à haute voix, avant qu’Emilien ne se taise et attende sagement la suite.
Lun 3 Mai - 23:49
LE DIEU DE PAILLE
Un haussement d'épaules. Les propos du couple sont logiques et pourtant le Vicomte ne peut se résoudre à croire qu'il ne s'agit pas d'une affaire de sorcellerie. Est-ce de l'instinct ou de l'entêtement ?
« Non ils ne sortent pas. Ils se débrouillent touts seuls même si de temps en temps Guy leur apporte des denrées extérieures en échange de fromages et d'onguents. Pour ce qui est d'un leader, ils en ont probablement un oui, une espèce de shaman ou quelque chose du genre... » Il semble réfléchir un instant et puis son visage s'illumine comme pris d'une idée de génie : « Ah mais bien sûr ! Couper la tête du serpent ! Peut-être que si vous identifiez leur chef et que vous l'égorgez proprement nous n'aurons pas à nous battre pour les ramener vers le droit chemin de Dieu. Bonne idée Messire De Bayard ! »
Un signe de tête et l'écuyer emmène les deux hommes vers leur tente. Le Vicomte les suit en continuant d'expliquer :
« Non ils ne sont pas au courant de votre visite et il vaut d'ailleurs mieux que vous gardiez le secret sur les raisons de votre venue. Si attaque il y aura, je préfère garder l'effet de surprise. S'ils savent que c'est l'Église qui vous envoie, ils se douteront qu'ils risquent une escarmouche et mettront peut-être au point un système de défense. » Oui, décidément, cette idée de Frère Côme pourrait lui coûter gros si le chevalier et son assistant ne se montrent pas fins tacticiens.
« Bien messires. Je vous souhaite la bonne nuit et que le Christ veille sur vous. »
Aimable et Émilien sont donc livrés à eux-mêmes pour la nuit même si on les emmène tout de même se restaurer avant l'heure du coucher.
C'est aux aurores le mardi matin qu'un soldat vient les chercher et les emmène aux abords du camp militaire où les attend Guy, un solide gaillard d'environ 40 ans, pas bien grand, pas bien musclé mais qui a l'air de savoir se débrouiller : il a l'allure de ces gars un peu nerveux, un peu rusé et définitivement increvable avec un corps sec et taillé pour la marche.
« Messires bien l'bonjour ! » Guy est très souriant. Il détache de la selle de la mule qui l'accompagne deux sacs, un pour chacun des protagonistes et leur tend : « Z'aimez l'altitude ? J'espère que oui parce que ça va monter ! Faut avoir les genoux solides pour faire l'trajet jusqu'au Puy en une journée mais vu votre âge ça devrait pas être un problème ! Fin bon j'vous ai quand même pris quelques vivres et de l'eau histoire que ça soit pas trop pénible ! »
Et c'est sans tarder qu'il s'engage sur un chemin menant aux montagnes en sifflotant, suivi docilement par son animal qui trottine à ses côtés malgré son dos bien chargé de marchandises inconnues.
« Non ils ne sortent pas. Ils se débrouillent touts seuls même si de temps en temps Guy leur apporte des denrées extérieures en échange de fromages et d'onguents. Pour ce qui est d'un leader, ils en ont probablement un oui, une espèce de shaman ou quelque chose du genre... » Il semble réfléchir un instant et puis son visage s'illumine comme pris d'une idée de génie : « Ah mais bien sûr ! Couper la tête du serpent ! Peut-être que si vous identifiez leur chef et que vous l'égorgez proprement nous n'aurons pas à nous battre pour les ramener vers le droit chemin de Dieu. Bonne idée Messire De Bayard ! »
Un signe de tête et l'écuyer emmène les deux hommes vers leur tente. Le Vicomte les suit en continuant d'expliquer :
« Non ils ne sont pas au courant de votre visite et il vaut d'ailleurs mieux que vous gardiez le secret sur les raisons de votre venue. Si attaque il y aura, je préfère garder l'effet de surprise. S'ils savent que c'est l'Église qui vous envoie, ils se douteront qu'ils risquent une escarmouche et mettront peut-être au point un système de défense. » Oui, décidément, cette idée de Frère Côme pourrait lui coûter gros si le chevalier et son assistant ne se montrent pas fins tacticiens.
« Bien messires. Je vous souhaite la bonne nuit et que le Christ veille sur vous. »
Aimable et Émilien sont donc livrés à eux-mêmes pour la nuit même si on les emmène tout de même se restaurer avant l'heure du coucher.
C'est aux aurores le mardi matin qu'un soldat vient les chercher et les emmène aux abords du camp militaire où les attend Guy, un solide gaillard d'environ 40 ans, pas bien grand, pas bien musclé mais qui a l'air de savoir se débrouiller : il a l'allure de ces gars un peu nerveux, un peu rusé et définitivement increvable avec un corps sec et taillé pour la marche.
« Messires bien l'bonjour ! » Guy est très souriant. Il détache de la selle de la mule qui l'accompagne deux sacs, un pour chacun des protagonistes et leur tend : « Z'aimez l'altitude ? J'espère que oui parce que ça va monter ! Faut avoir les genoux solides pour faire l'trajet jusqu'au Puy en une journée mais vu votre âge ça devrait pas être un problème ! Fin bon j'vous ai quand même pris quelques vivres et de l'eau histoire que ça soit pas trop pénible ! »
Et c'est sans tarder qu'il s'engage sur un chemin menant aux montagnes en sifflotant, suivi docilement par son animal qui trottine à ses côtés malgré son dos bien chargé de marchandises inconnues.
Mer 5 Mai - 9:30
Aimable fronce légèrement les sourcils. La remarque d'Emilien est pertinente, bien que derrière la naïveté du jeune homme, se tapit une réalité sanglante. Morbide. Il peine à croire qu'ils restent de leur plein gré dans ce village. Loin des leurs, sans nouvelles. Voire... si loin de Dieu.
Ils devront faire preuve de finesse… Que pourraient-ils inventer ? Toute sa vie, il s’est contenté de petits mensonges, pour dissimuler l’Ouroboros – maux de ventre, indigestion, crampes, vieilles blessures. Mais là, c’est un vrai scénario qu’ils vont devoir élaborer. Il n’a pas l’intelligence de Côme, pour ce genre de choses. Il salue respectueusement le Vicomte, avant de rejoindre la tente pour s’y installer.
Assis sur le lit de fortune, Aimable se débarrasser de son bouclier, de son épée, longe sa nuque ; ses doigts usés récupèrent une fine chaîne d’argent, qu’il tire jusqu’à récupérer sa croix. La gardant précieusement au creux de sa paume, l’homme ferme les yeux pour prier. Lorsqu’il les entrouvre, c’est pour les diriger vers Emilien.
_ … Si je t’ordonne de t’enfuir, peux-tu me promettre d’obéir ?
Ulric lui a demandé de le protéger. Et Aimable… ne sait pas s’il en sera capable. Le Chevalier finit par détourner les yeux.
_ Nous allons devoir réfléchir à une raison de notre présence. Serions-nous de simples marchands ? Des voyageurs ? Peut-être. Nous pourrions chercher notre chemin pour accéder à la prochaine ville et dans le pis des cas, l’un de nous n’aura qu’à feindre la maladie pour que l’on nous offre un logis.
A moins qu’il neige, qu’il ne vente ou ne pleuve suffisamment pour les contraindre à rester. Pour la première fois de sa vie, Aimable se surprend à prier Dieu pour que le temps se gâte…
Lorsque la nuit tombe et qu’ils s’allongent, Aimable attend quelques secondes. Il guette le souffle d’Emilien et une fois sûr que le jeune homme se soit endormi, il récupère une corde, de son bagage, pour attacher ses propres chevilles. Il ne veut pas qu’une crise de somnambulisme vienne le saisir. Il dort profondément, jusqu’au lendemain, malgré quelques rêves mouvementés. Peu avant l’aube, Aimable s’éveille et retire la corde, qu’il range. Il récupère une miche de pain de son sac pour la rompre, croque dans l’un des morceaux et tend l’autre à Emilien.
A l’arrivée du soldat, Aimable rassemble ses affaires et engage le pas au soldat. Enfin. Le dénommé Guy apparaît. Il l’observe, attentivement, de ses yeux clairs. Aux aguets, bien que son apparence n’en laisse rien paraître. Les De Bayard ne sont pas réputés pour leur amabilité. Il récupère le sac qu’on lui tend et s’assure, d’un regard, à ce que Emilien n’ait pas de difficultés pour le porter jusqu’à l’hisser sur son épaule.
_ Bonjour, Guy, c’est cela ? Merci pour les vivres et… votre guidance. Vous êtes du pays ? Que pouvez-vous nous dire du Puy ?
Aimable leur engage le pas. Son regard revient sur la mule et il esquisse un sourire. Il apprécie ces animaux et leur endurance. Eleanor en possède une, à la robe sombre et au pelage bien épais, « Noisette», qu’elle s’appelle. Son caractère est si doux… Enfin. Le temps n’est pas venu aux rêveries.
@Emilien Blanchard @L'OeilIls devront faire preuve de finesse… Que pourraient-ils inventer ? Toute sa vie, il s’est contenté de petits mensonges, pour dissimuler l’Ouroboros – maux de ventre, indigestion, crampes, vieilles blessures. Mais là, c’est un vrai scénario qu’ils vont devoir élaborer. Il n’a pas l’intelligence de Côme, pour ce genre de choses. Il salue respectueusement le Vicomte, avant de rejoindre la tente pour s’y installer.
Assis sur le lit de fortune, Aimable se débarrasser de son bouclier, de son épée, longe sa nuque ; ses doigts usés récupèrent une fine chaîne d’argent, qu’il tire jusqu’à récupérer sa croix. La gardant précieusement au creux de sa paume, l’homme ferme les yeux pour prier. Lorsqu’il les entrouvre, c’est pour les diriger vers Emilien.
_ … Si je t’ordonne de t’enfuir, peux-tu me promettre d’obéir ?
Ulric lui a demandé de le protéger. Et Aimable… ne sait pas s’il en sera capable. Le Chevalier finit par détourner les yeux.
_ Nous allons devoir réfléchir à une raison de notre présence. Serions-nous de simples marchands ? Des voyageurs ? Peut-être. Nous pourrions chercher notre chemin pour accéder à la prochaine ville et dans le pis des cas, l’un de nous n’aura qu’à feindre la maladie pour que l’on nous offre un logis.
A moins qu’il neige, qu’il ne vente ou ne pleuve suffisamment pour les contraindre à rester. Pour la première fois de sa vie, Aimable se surprend à prier Dieu pour que le temps se gâte…
Lorsque la nuit tombe et qu’ils s’allongent, Aimable attend quelques secondes. Il guette le souffle d’Emilien et une fois sûr que le jeune homme se soit endormi, il récupère une corde, de son bagage, pour attacher ses propres chevilles. Il ne veut pas qu’une crise de somnambulisme vienne le saisir. Il dort profondément, jusqu’au lendemain, malgré quelques rêves mouvementés. Peu avant l’aube, Aimable s’éveille et retire la corde, qu’il range. Il récupère une miche de pain de son sac pour la rompre, croque dans l’un des morceaux et tend l’autre à Emilien.
A l’arrivée du soldat, Aimable rassemble ses affaires et engage le pas au soldat. Enfin. Le dénommé Guy apparaît. Il l’observe, attentivement, de ses yeux clairs. Aux aguets, bien que son apparence n’en laisse rien paraître. Les De Bayard ne sont pas réputés pour leur amabilité. Il récupère le sac qu’on lui tend et s’assure, d’un regard, à ce que Emilien n’ait pas de difficultés pour le porter jusqu’à l’hisser sur son épaule.
_ Bonjour, Guy, c’est cela ? Merci pour les vivres et… votre guidance. Vous êtes du pays ? Que pouvez-vous nous dire du Puy ?
Aimable leur engage le pas. Son regard revient sur la mule et il esquisse un sourire. Il apprécie ces animaux et leur endurance. Eleanor en possède une, à la robe sombre et au pelage bien épais, « Noisette», qu’elle s’appelle. Son caractère est si doux… Enfin. Le temps n’est pas venu aux rêveries.
Dim 9 Mai - 20:20
Pour la première fois Emilien se demanda réellement dans quoi il s’était laissé entrainer. Il était fort probable que la situation dépasse largement ses compétences et toutes les questions que chacune des réponses qui leur étaient apportées faisaient naitre n’étaient pas pour le faire changer d’avis. Il suivit sagement les deux hommes jusqu’à la tente qui leur avait été réservée et les remercia d’un signe de tête, avant de se glisser dans l’abri à la suite d’Aimable. Son regard se posa alors sur le chevalier, sans oser rompre le silence qui s’était installé dans la tente et il attendit patiemment que ce dernier ait fini sa prière. Une expression un peu perplexe passa sur le visage du jeune homme lorsqu’enfin Aimable reprit la parole et il soutint son regard durant un instant.
– Je suis navré, je ne fais pas de promesse que je ne suis pas sûr de pouvoir tenir. Mais… je vous promets que je serai prudent.
Emilien continua de le fixer, même une fois que le chevalier eut détourné les yeux. Il se doutait que sa réponse n’était pas celle qu’il aurait souhaité entendre, mais il ne pouvait pas faire autrement. Il alla s’asseoir sur la deuxième couchette, réfléchissant à ce qu’il lui disait, mais aussi à ce qui avait été dit plus tôt, par le Vicomte.
– On pourrait vouloir des produits particuliers ? Le Vicomte a dit que… euh… Guy ? allait chercher des onguents là-bas. Si c’est réellement ce qu’il va faire, ceux-ci doivent être particuliers, pour qu’il ose commercer avec les gens du village, non ? L’infant garda un court instant le silence et puis : C’est bizarre non ? Il pense tout le mal du monde du village, mais il laisse quelqu’un en qui il a, visiblement confiance, commercer avec eux ?
Et puis, il sourit franchement au chevalier :
– Feindre une blessure peut aussi être une bonne option, les chemins de montagne sont toujours traitres. C’est une technique que j’ai déjà vu utilisée, chez des bandits.
Sinon, ils auraient toujours la possibilité de trouver une bonne idée en chemin, sauf s’ils étaient, en réalité, attendus. Lorsqu’Emilien se coucha, il lui fallut un moment pour s’endormir, son cerveau formulant de lui-même des hypothèses qui lui paraissaient toutes plus farfelues les unes que les autres, jusqu’à ce qu’il sombre finalement.
La nuit est bien trop courte à son gout et c’est en baillant qu’Emilien accepte la miche de pain et accueille le soldat qui vient les chercher. En grignotant, qu’il suit le mouvement et rejoint le dénommé Guy et sa mule, et sans difficulté qu’il charge sur son dos le sac qui lui est tendu, avec un simple « merci », avant de venir grattouiller la mule sur le nez, tout en regardant de façon détournée le chargement de celle-ci. Et puis, il emboita le pas aux deux hommes.
– Vous faites souvent le trajet ? Elle a un nom votre mule ? Monsieur le Vicomte nous a dit que le chemin était périlleux, elle peut aller jusqu’au bout avec nous ?
La curiosité transparaissait dans la voix d’Emilien, alors qu’il laissait à présent son regard errer sur le début de chemin qu’ils empruntaient.
– Je suis navré, je ne fais pas de promesse que je ne suis pas sûr de pouvoir tenir. Mais… je vous promets que je serai prudent.
Emilien continua de le fixer, même une fois que le chevalier eut détourné les yeux. Il se doutait que sa réponse n’était pas celle qu’il aurait souhaité entendre, mais il ne pouvait pas faire autrement. Il alla s’asseoir sur la deuxième couchette, réfléchissant à ce qu’il lui disait, mais aussi à ce qui avait été dit plus tôt, par le Vicomte.
– On pourrait vouloir des produits particuliers ? Le Vicomte a dit que… euh… Guy ? allait chercher des onguents là-bas. Si c’est réellement ce qu’il va faire, ceux-ci doivent être particuliers, pour qu’il ose commercer avec les gens du village, non ? L’infant garda un court instant le silence et puis : C’est bizarre non ? Il pense tout le mal du monde du village, mais il laisse quelqu’un en qui il a, visiblement confiance, commercer avec eux ?
Et puis, il sourit franchement au chevalier :
– Feindre une blessure peut aussi être une bonne option, les chemins de montagne sont toujours traitres. C’est une technique que j’ai déjà vu utilisée, chez des bandits.
Sinon, ils auraient toujours la possibilité de trouver une bonne idée en chemin, sauf s’ils étaient, en réalité, attendus. Lorsqu’Emilien se coucha, il lui fallut un moment pour s’endormir, son cerveau formulant de lui-même des hypothèses qui lui paraissaient toutes plus farfelues les unes que les autres, jusqu’à ce qu’il sombre finalement.
La nuit est bien trop courte à son gout et c’est en baillant qu’Emilien accepte la miche de pain et accueille le soldat qui vient les chercher. En grignotant, qu’il suit le mouvement et rejoint le dénommé Guy et sa mule, et sans difficulté qu’il charge sur son dos le sac qui lui est tendu, avec un simple « merci », avant de venir grattouiller la mule sur le nez, tout en regardant de façon détournée le chargement de celle-ci. Et puis, il emboita le pas aux deux hommes.
– Vous faites souvent le trajet ? Elle a un nom votre mule ? Monsieur le Vicomte nous a dit que le chemin était périlleux, elle peut aller jusqu’au bout avec nous ?
La curiosité transparaissait dans la voix d’Emilien, alors qu’il laissait à présent son regard errer sur le début de chemin qu’ils empruntaient.
Dim 9 Mai - 21:02
LE DIEU DE PAILLE
« Olà z'avez beaucoup de questions ! C'est l'Vicomte qui vous a monté à la tête ou quoi ? Faut pas s'inquiéter la jeunesse, les gens du Puy sont sympas comme tout. Un peu étranges mais pas méchants. J'passe le col environ une fois par mois pour leur apporter d'la farine et des graines et en échange ils me donnent du fromage et des onguents que j'revends à prix d'or. C'est un bon commerce ! » Il tape sur la croupe de son animal qui vient de lécher les doigts d'Emilien, laissant un gros filet de bave sur ses paluches : « Elle s'appelle Traverse la bête ha ha ! Vous verrez elle est plus solide que moi et elle connait très bien l'trajet oui ! Elle va vous accompagner jusqu'au bout moi pas ! »
En effet, le sentier commence à monter d'un coup. Il est temps de monter en altitude ! Guy s'arrête et tire sur le licol de sa mule pour l'empêcher de continuer.
« Vous allez m'remplacer pour cette livraison-ci ! Du coup moi j'me stoppe là mais vous vous continuez. Suffit de suivre le chemin c'est facile y'en a qu'un ! Et sinon vous courrez après Traverse hé hé ! »
Émilien et Aimable ne pensaient tout de même pouvoir compter sur autrui aussi tôt dans leur mission pas vrai ?
En effet, le sentier commence à monter d'un coup. Il est temps de monter en altitude ! Guy s'arrête et tire sur le licol de sa mule pour l'empêcher de continuer.
« Vous allez m'remplacer pour cette livraison-ci ! Du coup moi j'me stoppe là mais vous vous continuez. Suffit de suivre le chemin c'est facile y'en a qu'un ! Et sinon vous courrez après Traverse hé hé ! »
Émilien et Aimable ne pensaient tout de même pouvoir compter sur autrui aussi tôt dans leur mission pas vrai ?
Mer 12 Mai - 9:13
@Emilien Blanchard @L'Oeil
Le refus de la part d’Emilien surprend le Chevalier. Ses sourcils broussailleux se froncent, alors qu’un léger grondement roule, au fond de sa gorge.
Ce gamin ne sait pas dans quoi il va se fourrer – ni avec qui. Néanmoins, il ne se voit pas inquiéter davantage le jeune garçon et se contente d’un silence, sa main récupérant la croix qu’il garde autour de son cou. Son pouce dessine les imperfections du métal alors qu’il laisse l’agacement passer comme la pluie sur les montagnes. L’esprit dégagé, il laisse ces émotions s’infiltrer dans ses veines, son sang est un fleuve, toujours prêt à déborder de ses veines.
Un autre grognement accompagne les suppositions d’Emilien. Les De Bayard ne sont pas bavards, mais savent reconnaître l’intelligence quand ils la voient. Les remarques du jeune homme sont pertinentes et il les garde dans un coin de sa tête, tant et si bien qu’il continue d’y penser une fois le soleil levé.
Le dénommé Guy a tout l’air d’un montagnard aguerri. Il reconnaît la sécheresse de la musculature, le parler rugueux comme ses mains usées. Lorsqu’il mentionne le remplacement, Aimable reste de marbre – intérieurement, il est surpris. Guy sait-il les menaces qu’encourt le Puy ? Quel rôle joue-t-il ? Taupe ou biche prise entre deux feux ?
Aimable laisse Emilien s’avancer pour récupérer le licol de la mule, le jeune homme a l’air plus à l’aise que lui. Il se contente de tapoter son dos, grattant affectueusement la base de son encolure épaisse en réhaussant le sac sur son dos.
_ Je vous remercie pour votre aide. Pour un tel chargement, combien de fromages ou d’onguents devrions-nous vous rapporter ? Je ne veux pas commettre d’erreurs dans la transaction.
Après sa réponse, Aimable fait mine de faire un pas en avant ; la pente ne l’effraie pas. Ses traits sont eux-mêmes tannés par le soleil et les morsures des vents glacés. Ses muscles, ce n’est pas en courant sur de la plaine qu’il les a développés, mais en endurant congères et dénivelés.
_ Qu’ont-ils d’étrange, selon vous ?
Ce gamin ne sait pas dans quoi il va se fourrer – ni avec qui. Néanmoins, il ne se voit pas inquiéter davantage le jeune garçon et se contente d’un silence, sa main récupérant la croix qu’il garde autour de son cou. Son pouce dessine les imperfections du métal alors qu’il laisse l’agacement passer comme la pluie sur les montagnes. L’esprit dégagé, il laisse ces émotions s’infiltrer dans ses veines, son sang est un fleuve, toujours prêt à déborder de ses veines.
Un autre grognement accompagne les suppositions d’Emilien. Les De Bayard ne sont pas bavards, mais savent reconnaître l’intelligence quand ils la voient. Les remarques du jeune homme sont pertinentes et il les garde dans un coin de sa tête, tant et si bien qu’il continue d’y penser une fois le soleil levé.
Le dénommé Guy a tout l’air d’un montagnard aguerri. Il reconnaît la sécheresse de la musculature, le parler rugueux comme ses mains usées. Lorsqu’il mentionne le remplacement, Aimable reste de marbre – intérieurement, il est surpris. Guy sait-il les menaces qu’encourt le Puy ? Quel rôle joue-t-il ? Taupe ou biche prise entre deux feux ?
Aimable laisse Emilien s’avancer pour récupérer le licol de la mule, le jeune homme a l’air plus à l’aise que lui. Il se contente de tapoter son dos, grattant affectueusement la base de son encolure épaisse en réhaussant le sac sur son dos.
_ Je vous remercie pour votre aide. Pour un tel chargement, combien de fromages ou d’onguents devrions-nous vous rapporter ? Je ne veux pas commettre d’erreurs dans la transaction.
Après sa réponse, Aimable fait mine de faire un pas en avant ; la pente ne l’effraie pas. Ses traits sont eux-mêmes tannés par le soleil et les morsures des vents glacés. Ses muscles, ce n’est pas en courant sur de la plaine qu’il les a développés, mais en endurant congères et dénivelés.
_ Qu’ont-ils d’étrange, selon vous ?
@Emilien Blanchard @L'Oeil
Mar 18 Mai - 21:22 @Aimable E. De Bayard et @L'Oeil
Une expression surprise passe sur le visage d’Emilien aux paroles de Guy. Son discourt est tellement à l’opposé de celui qui leur a été tenu lors de leur arrivée qu’il ne sait pas trop qui croire. Son regard se porte vers Aimable qu’il semble interroger silencieusement, avant qu’il ne reporte son attention sur l’homme qui répond à ses questions.
– Traverse hein. Il suffira qu’on la laisse nous guider alors.
Emilien vient saisir la longe de l’animal sans se faire prier, continuant ses caresses par la même occasion. Mais en même temps, il est de plus en plus perplexe face à la situation, il ne possède peut-être pas l’expérience qu’apporte l’âge, mais il ne lui semble pas que cette façon de procéder soit logique. Sa propre expérience lui enjoint d’être encore plus prudent qu’il ne l’est d’habitude.
– Les habitants du village ne risquent pas de s’étonner de nous voir arriver avec votre mule, à votre place ?
Un instant il songea qu’ils pourraient être accusés du vol de la mule et que ça pourrait leurs causer des ennuis lorsqu’ils arriveraient à destination, mais il chassa cette pensée pour s’intéresser à l’échange entre Aimable et Guy. Les questions du chevalier étaient largement suffisantes pour lui montrer qu’ils ne pensaient pas de la même manière l’un et l’autre… Et heureusement, car pas un instant Emilien aurait songé à demander contre quoi devait être échangé le chargement de la mule.
– J’espère que nous n’aurons pas à lui courir après, je compte bien vous la rapporter en un seul morceau.
Et revenir aussi, en un seul morceau.
– Traverse hein. Il suffira qu’on la laisse nous guider alors.
Emilien vient saisir la longe de l’animal sans se faire prier, continuant ses caresses par la même occasion. Mais en même temps, il est de plus en plus perplexe face à la situation, il ne possède peut-être pas l’expérience qu’apporte l’âge, mais il ne lui semble pas que cette façon de procéder soit logique. Sa propre expérience lui enjoint d’être encore plus prudent qu’il ne l’est d’habitude.
– Les habitants du village ne risquent pas de s’étonner de nous voir arriver avec votre mule, à votre place ?
Un instant il songea qu’ils pourraient être accusés du vol de la mule et que ça pourrait leurs causer des ennuis lorsqu’ils arriveraient à destination, mais il chassa cette pensée pour s’intéresser à l’échange entre Aimable et Guy. Les questions du chevalier étaient largement suffisantes pour lui montrer qu’ils ne pensaient pas de la même manière l’un et l’autre… Et heureusement, car pas un instant Emilien aurait songé à demander contre quoi devait être échangé le chargement de la mule.
– J’espère que nous n’aurons pas à lui courir après, je compte bien vous la rapporter en un seul morceau.
Et revenir aussi, en un seul morceau.
Mar 18 Mai - 23:05
LE DIEU DE PAILLE
« Ne vous inquiétez pas Messire, ce sont des gens honnêtes ! Ils vous donneront ce qu'il faut, généralement l'équivalent en poids mais ça dépend des récoltes et d'la saison. Ils ont un drôle de sens d'la communauté et vivent quasi tous ensemble sous l'même toit comme une grande famille. » Guy se tourne vers Emilien et secoue la tête. « Néh 'sont pas pas particulièrement méfiants. Si vous débarquez pas comme des sauvages ça va bien s'passer ! Enfin vous verrez sur place. »
Et sur ce, votre « guide » vous abandonne avec un salut de la main non sans une dernière boutade :
« Oh j'serais plutôt curieux d'voir si c'est Traverse qui va vous ram'ner en un seul morceau ! »
Emilien et Aimable n'ont que d'autre choix que de reprendre seuls la route. À vrai dire ils n'ont pas vraiment besoin de Traverse, il n'y a effectivement qu'un seul sentier très arpenté qui monte, monte et devient de plus en plus glissant au fur et à mesure que la température descend et qu'apparaissent de premières étendues glacées. Et plus les minutes passent, plus la mule teste la patience du jeune homme, lui donnant des coups de tête joueurs, s'arrêtant de plus en plus souvent pour brouter quelques rares herbes et ralentissant de façon générale la cadence du groupe.
Puis finalement, au bout d'un peu près deux heures et demie de marche, Traverse s'arrête, les oreilles dressées et les naseaux levés vers le ciel fixant un point invisible. La bête s'est figée et Emilien a beau tirer sur le licol, impossible de la faire bouger... À ce rythme-là, notre duo n'arrivera jamais au village avant la nuit !
Et sur ce, votre « guide » vous abandonne avec un salut de la main non sans une dernière boutade :
« Oh j'serais plutôt curieux d'voir si c'est Traverse qui va vous ram'ner en un seul morceau ! »
Emilien et Aimable n'ont que d'autre choix que de reprendre seuls la route. À vrai dire ils n'ont pas vraiment besoin de Traverse, il n'y a effectivement qu'un seul sentier très arpenté qui monte, monte et devient de plus en plus glissant au fur et à mesure que la température descend et qu'apparaissent de premières étendues glacées. Et plus les minutes passent, plus la mule teste la patience du jeune homme, lui donnant des coups de tête joueurs, s'arrêtant de plus en plus souvent pour brouter quelques rares herbes et ralentissant de façon générale la cadence du groupe.
Puis finalement, au bout d'un peu près deux heures et demie de marche, Traverse s'arrête, les oreilles dressées et les naseaux levés vers le ciel fixant un point invisible. La bête s'est figée et Emilien a beau tirer sur le licol, impossible de la faire bouger... À ce rythme-là, notre duo n'arrivera jamais au village avant la nuit !
Lun 24 Mai - 21:36
Les rudes soirs d’hiver, en montagne, les familles se réunissaient aux étages des chaumières, pour profiter de la chaleur du bétail et d’un feu de bois. Qu’en était-il de ce peuple ? Ne dit-on pas que l’union fait la force ? Ils devront être prudents. Ses sourcils restent légèrement froncés – une expression habituelle chez un De Bayard – alors qu’il monte paisiblement à la suite de la mule. Il gravit la pente avec assurance et expérience, réhaussant parfois son sac sur son épaule ou vérifiant d’un regard à ce que Emilien le suive.
Le temps se refroidit et la pente se fait plus glissante. Les pas du Chevalier s’alourdissent. Il veille à bien enfoncer ses talons, pour grimper en toute sécurité. En cas de doute, sa main saisit une racine, une branche suffisamment épaisse pour endurer son poids. La montagne, c’est son territoire. L’Ouroboros, dans ses veines, s’apaise face à l’effort, il sent sa force dans ses veines, son impatience, lorsqu’il s’hisse dans un grognement rauque.
La mule les ralentit, il les devance de quelques pas, observant attentivement les environs. Parfois, il lâche un soupir ennuyé, jusqu’à ce que l’animal s’immobilise. Aimable monte d’un bon mètre, avant de se retourner. Voyant la réaction de l’animal, Aimable ouvre sa besace, récupère une pomme qu’il a dans son sac pour la lancer à Emilien.
_ Essaye de la faire avancer. Ouvre tes oreilles.
Sa voix est rauque, rappelant le son de roches qui s’entrechoquent. Ses lèvres s’entrouvrent, instinctivement, il sent l’air, de tous ses sens. Il reprend sa montée. Ses yeux parcourent, autour de lui, alors qu’il tend l’oreille. Aux aguets.
NouUs CHAsSONS !
Aimable ne Lui répond pas. L’Ouroboros, à son tour, guette. Sa peur attise l’instinct du Chasseur.
@L'Oeil @Emilien BlanchardLe temps se refroidit et la pente se fait plus glissante. Les pas du Chevalier s’alourdissent. Il veille à bien enfoncer ses talons, pour grimper en toute sécurité. En cas de doute, sa main saisit une racine, une branche suffisamment épaisse pour endurer son poids. La montagne, c’est son territoire. L’Ouroboros, dans ses veines, s’apaise face à l’effort, il sent sa force dans ses veines, son impatience, lorsqu’il s’hisse dans un grognement rauque.
La mule les ralentit, il les devance de quelques pas, observant attentivement les environs. Parfois, il lâche un soupir ennuyé, jusqu’à ce que l’animal s’immobilise. Aimable monte d’un bon mètre, avant de se retourner. Voyant la réaction de l’animal, Aimable ouvre sa besace, récupère une pomme qu’il a dans son sac pour la lancer à Emilien.
_ Essaye de la faire avancer. Ouvre tes oreilles.
Sa voix est rauque, rappelant le son de roches qui s’entrechoquent. Ses lèvres s’entrouvrent, instinctivement, il sent l’air, de tous ses sens. Il reprend sa montée. Ses yeux parcourent, autour de lui, alors qu’il tend l’oreille. Aux aguets.
NouUs CHAsSONS !
Aimable ne Lui répond pas. L’Ouroboros, à son tour, guette. Sa peur attise l’instinct du Chasseur.
Mer 26 Mai - 15:59
@Aimable E. De Bayard @L'Oeil
Une légère grimace à la « boutade » pour toute réponse et Emilien emboite le pas à Aimable, entrainant avec lui la mule. Les premiers temps le trajet semble aisé au jeune homme, la pente n’est pas trop escarpée, Traverse le suit sans se faire prier alors il peut se permettre de quitter, par moment, le sentier des yeux pour observer les alentours. Le premier coup de tête de la mule le prend par surprise et manque de le déséquilibrer alors il se concentre à nouveau sur elle, ne la lâchant pas. Il lui râle légèrement dessus et raffermit sa prise sur le licol tout en se remettant en marche… jusqu’à ce que l’animal décide une nouvelle fois de faire valoir ses droits et s’arrête pour brouter. Une fois. Deux fois. Des arrêts de plus en plus longs, pour lesquels Emilien a de plus en plus de mal à remettre la mule en marche, jusqu’à ce que finalement celle-ci plante ses sabots dans le sol et refuse d’avancer malgré les encouragements de l’Infant.
Emilien frémit et profite de l’instant pour refermer davantage son habit sur lui, avant de jeter un coup d’œil aux alentours, cherchant du regard ce qui a pu perturber la mule.
– On va pas passer la nuit là, va falloir avancer.
Tellement de persuasion dans la voix du jeune homme qui tire une nouvelle fois sur le licol pour tenter de convaincre l’animal de se remettre en marche, avant qu’il ne porte son attention sur Aimable et récupère au vol la pomme qu’il lui lance. Un simple hochement de tête pour lui indiquer qu’il reste aux aguets, et il se met à agiter la pomme sous les naseaux de l’animal tout en évitant que celui-ci réussisse à l’attraper.
– Vous croyez qu’elle peut-être fatiguée ? Ou alors elle a entendu ou senti quelque chose qui nous a échappé ?
Une nouvelle fois il tente de faire avancer la mule, son regard passant de l’animal au chevalier, puis aux alentours avec prudence.
Emilien frémit et profite de l’instant pour refermer davantage son habit sur lui, avant de jeter un coup d’œil aux alentours, cherchant du regard ce qui a pu perturber la mule.
– On va pas passer la nuit là, va falloir avancer.
Tellement de persuasion dans la voix du jeune homme qui tire une nouvelle fois sur le licol pour tenter de convaincre l’animal de se remettre en marche, avant qu’il ne porte son attention sur Aimable et récupère au vol la pomme qu’il lui lance. Un simple hochement de tête pour lui indiquer qu’il reste aux aguets, et il se met à agiter la pomme sous les naseaux de l’animal tout en évitant que celui-ci réussisse à l’attraper.
– Vous croyez qu’elle peut-être fatiguée ? Ou alors elle a entendu ou senti quelque chose qui nous a échappé ?
Une nouvelle fois il tente de faire avancer la mule, son regard passant de l’animal au chevalier, puis aux alentours avec prudence.
Mer 26 Mai - 19:47
La pomme d'Aimable semble faire son effet : les oreilles de Traverse frétillent, l'animal suit le fruit du regard avec des étoiles dans les yeux et recommence enfin à avancer vers Emilien pour tenter de lui dérober son appât.
Toutefois, à peine le duo (ou plutôt le trio) s'est-il remis en route qu'un énorme craquement semblable à un éclair se fait entendre. Pourtant le ciel est dégagé : parfaitement bleu et pas un nuage à l'horizon pour cacher les rayons du soleil. Et en fait, le soleil, c'est bien le coupable. Sur le haut d'un mont voisin les surplombant, Aimable et Émilien peuvent apercevoir une partie de la cime blanche s'affaler brusquement comme si la montagne venait de secouer son manteau d'hiver et laisser la neige glisser le long de ses flancs. Le problème, c'est que cette avalanche - aussi magnifique soit-elle à observer, se dirige droit vers le groupe à une allure folle et risque probablement de les happer sur son passage. L'Ouroboros a beau chasser : la bête a trouvé prédateur plus gros qu'elle.
Traverse, ayant pressenti le danger, oublie totalement la pomme et détale à une vitesse prodigieuse (compte tenu tous les sacs qu'elle est en train de porter) sur le sentier, continuant à péniblement escalader le chemin sans se soucier de savoir si ces camarades du jour vont la suivre ou non.
Le Dieu de paille
La pomme d'Aimable semble faire son effet : les oreilles de Traverse frétillent, l'animal suit le fruit du regard avec des étoiles dans les yeux et recommence enfin à avancer vers Emilien pour tenter de lui dérober son appât.
Toutefois, à peine le duo (ou plutôt le trio) s'est-il remis en route qu'un énorme craquement semblable à un éclair se fait entendre. Pourtant le ciel est dégagé : parfaitement bleu et pas un nuage à l'horizon pour cacher les rayons du soleil. Et en fait, le soleil, c'est bien le coupable. Sur le haut d'un mont voisin les surplombant, Aimable et Émilien peuvent apercevoir une partie de la cime blanche s'affaler brusquement comme si la montagne venait de secouer son manteau d'hiver et laisser la neige glisser le long de ses flancs. Le problème, c'est que cette avalanche - aussi magnifique soit-elle à observer, se dirige droit vers le groupe à une allure folle et risque probablement de les happer sur son passage. L'Ouroboros a beau chasser : la bête a trouvé prédateur plus gros qu'elle.
Traverse, ayant pressenti le danger, oublie totalement la pomme et détale à une vitesse prodigieuse (compte tenu tous les sacs qu'elle est en train de porter) sur le sentier, continuant à péniblement escalader le chemin sans se soucier de savoir si ces camarades du jour vont la suivre ou non.
Jeu 27 Mai - 9:34
@Emilien Blanchard @L'Oeil
Le craquement lugubre résonne jusqu’au plus profond de ses viscères.
Il connaît ce son. Son souffle s’est figé, tapi dans ses viscères, et déjà, l’Ouroboros a reculé de deux pas. IL faut FuiRR.
_ Pas par là ! Emil’ !
La lutte ne dure qu’un battement de paupières.
Le temps que l’instinct de l’Homme l’emporte sur celui de la Bête. L’Ouroboros, saisi de peur, hurle dans sa tête alors qu’Aimable s’élance à la suite de Traverse. Ses yeux s’élèvent vers la cime enneigée, l’avalanche qui fonce vers eux.
Ne pas descendre. Il ne faut surtout pas descendre, l’avalanche irait toujours plus vite qu’eux. Murmure la voix de Baptiste. Son souvenir. Il faut traverser. S’échapper au plus vite du chemin que l’avalanche va emprunter. Courir, courir, se réfugier derrière un rocher ou grimper à un arbre solide.
Une roche maligne s’échappe, sous la pression de son pied. Le Chevalier se sent basculer en avant, se rattrape sur les mains. Ses ongles se plantent dans la terre, d’une pression de talons, il bondit vers l’avant. Le souffle lui manque, son cœur va bien plus vite. Ses jambes, aussi.
Un arbre se dresse derrière une roche abrupte. La solidité de son tronc annonce qu’aucune avalanche n’a su le renverser en ces quelques années. Refuge. Aimable, avant de s’y glisser, se retourne par réflexe – FUIR FUIR FUIR HURLE LA VOIX -, ses yeux cherchent Emilien, aux aguets. A-t-il pu les suivre ? Où se trouve-t-il ?
Au dessus d’eux, autour d’eux, de plus en plus proche, le monstre immaculé rugit. La terre tremble. Des arbres se renversent, dans des grincements sinistres. Et pire que tout. Des pierres, délogées par la neige, commencent à dévaler la pente. Elles précèdent sa destruction. L’une d’elles saute, par-dessus le refuge, et Aimable la sent heurter son bouclier.
Ils n’auront sûrement que quelques secondes pour se réfugier contre la protection de roche… Et Aimable n’ira pas tant qu’Emilien n’est pas en sécurité. Se dit-il.
C’est sans compter l’Ouroboros qui, bien décidé à survivre, le poussera à se jeter contre l’abri improvisé si le jeune homme est hors de vue.
Il connaît ce son. Son souffle s’est figé, tapi dans ses viscères, et déjà, l’Ouroboros a reculé de deux pas. IL faut FuiRR.
_ Pas par là ! Emil’ !
La lutte ne dure qu’un battement de paupières.
Le temps que l’instinct de l’Homme l’emporte sur celui de la Bête. L’Ouroboros, saisi de peur, hurle dans sa tête alors qu’Aimable s’élance à la suite de Traverse. Ses yeux s’élèvent vers la cime enneigée, l’avalanche qui fonce vers eux.
Ne pas descendre. Il ne faut surtout pas descendre, l’avalanche irait toujours plus vite qu’eux. Murmure la voix de Baptiste. Son souvenir. Il faut traverser. S’échapper au plus vite du chemin que l’avalanche va emprunter. Courir, courir, se réfugier derrière un rocher ou grimper à un arbre solide.
Une roche maligne s’échappe, sous la pression de son pied. Le Chevalier se sent basculer en avant, se rattrape sur les mains. Ses ongles se plantent dans la terre, d’une pression de talons, il bondit vers l’avant. Le souffle lui manque, son cœur va bien plus vite. Ses jambes, aussi.
Un arbre se dresse derrière une roche abrupte. La solidité de son tronc annonce qu’aucune avalanche n’a su le renverser en ces quelques années. Refuge. Aimable, avant de s’y glisser, se retourne par réflexe – FUIR FUIR FUIR HURLE LA VOIX -, ses yeux cherchent Emilien, aux aguets. A-t-il pu les suivre ? Où se trouve-t-il ?
Au dessus d’eux, autour d’eux, de plus en plus proche, le monstre immaculé rugit. La terre tremble. Des arbres se renversent, dans des grincements sinistres. Et pire que tout. Des pierres, délogées par la neige, commencent à dévaler la pente. Elles précèdent sa destruction. L’une d’elles saute, par-dessus le refuge, et Aimable la sent heurter son bouclier.
Ils n’auront sûrement que quelques secondes pour se réfugier contre la protection de roche… Et Aimable n’ira pas tant qu’Emilien n’est pas en sécurité. Se dit-il.
C’est sans compter l’Ouroboros qui, bien décidé à survivre, le poussera à se jeter contre l’abri improvisé si le jeune homme est hors de vue.
@Emilien Blanchard @L'Oeil
Ven 28 Mai - 22:21
@Aimable E. De Bayard @L'Oeil
C’est du soulagement qu’Emilien ressent lorsqu’il voit la mule céder à l’appel de la pomme et se remettre finalement en marche. Un instant il a réellement cru qu’ils allaient rester bloqués en plein milieu du chemin. Le bruit soudain le fait sursauter et la mule lui échappe des mains sans qu’il n’ait même simplement l’idée de la retenir. Son cœur bat la chamade alors que le loup en lui et lui crie aux oreilles de s’enfuir. Ses yeux s’écarquillent sous l’effet d’une terreur absolue alors que la coulée de neige s’avance dans leur direction. La voix d’Aimable semble lointaine, comme émergeant d’une espèce de brouillard, et même si Emilien n’en capte pas le sens, le son est suffisant pour le faire revenir à l’instant présent. Pas par-là, d’accord. Mais par où ? Son regard perdu se pose sur Aimable alors que de précieuses secondes s’envolent. Mais il finit par se déplacer et fuir à son tour, les yeux rivés sur le dos du chevalier qui a, à présent, une certaine avance. Si Emilien peut compter sur sa légèreté et sur son endurance pour essayer de s’échapper, la peur est comme un fardeau qui le bloque autant qu’elle l’encourage, de même que l’encourage le loup.
Le jeune homme se fait violence pour ne pas détourner son regard de l’homme devant lui et ne surtout pas fixer la neige qui continue de débouler, détruisant tout sur son passage. Il n’en a pas besoin en réalité, les sons que la nature produit sont suffisants pour lui donner une idée de la situation dans laquelle il se trouve. Si lui ne sait pas ce qu’il doit faire, il espère que ça n’est pas le cas d’Aimable, puisqu’il a décidé de le suivre. Il espère, aussi, que Traverse va réussir à s’en sortir et ne pas finir emportée par l’avalanche. Un instant, juste un instant, il détourne son regard du chevalier pour chercher l’animal des yeux, perdant de façon inconsciente quelques secondes de plus. De précieuses secondes qui font que les pierres qui dégringolent le heurtent et qu’il doit, à présent, faire attention à ce qui lui arrive dessus et pas juste à ne pas perdre des yeux le chevalier. Au moment où il le rejoint, Emilien espère sincèrement que celui-ci sait ce qu’il fait et qu’il n’a pas eu tort de lui faire confiance en le suivant.
Le jeune homme se fait violence pour ne pas détourner son regard de l’homme devant lui et ne surtout pas fixer la neige qui continue de débouler, détruisant tout sur son passage. Il n’en a pas besoin en réalité, les sons que la nature produit sont suffisants pour lui donner une idée de la situation dans laquelle il se trouve. Si lui ne sait pas ce qu’il doit faire, il espère que ça n’est pas le cas d’Aimable, puisqu’il a décidé de le suivre. Il espère, aussi, que Traverse va réussir à s’en sortir et ne pas finir emportée par l’avalanche. Un instant, juste un instant, il détourne son regard du chevalier pour chercher l’animal des yeux, perdant de façon inconsciente quelques secondes de plus. De précieuses secondes qui font que les pierres qui dégringolent le heurtent et qu’il doit, à présent, faire attention à ce qui lui arrive dessus et pas juste à ne pas perdre des yeux le chevalier. Au moment où il le rejoint, Emilien espère sincèrement que celui-ci sait ce qu’il fait et qu’il n’a pas eu tort de lui faire confiance en le suivant.
Ven 28 Mai - 22:42
Le Dieu de paille
Aimable, lance 2 dés.
Émilien, lance 3 dés.
Vos résultats (et ceux de l'Oeil) détermineront la suite des événements. L'Oeil passera directement après vos lancers pour reprendre la narration.
Bonne chance...
Émilien, lance 3 dés.
Vos résultats (et ceux de l'Oeil) détermineront la suite des événements. L'Oeil passera directement après vos lancers pour reprendre la narration.
Bonne chance...
- Comment lancer un dé:
Ven 28 Mai - 22:42
Le membre 'L'Oeil' a effectué l'action suivante : Combats
'L'oeil a statué sur ' : 78
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Sam 29 Mai - 9:03
Le membre 'Aimable E. De Bayard' a effectué l'action suivante : Combats
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Sam 29 Mai - 10:36
Le membre 'Emilien Blanchard' a effectué l'action suivante : Combats
'L'oeil a statué sur ' : 91, 71, 38
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Sam 29 Mai - 16:26
Le Dieu de paille
Vif, Emilien parvient à rejoindre Aimable derrière le gros rocher qui lui sert d'abri de fortune. Il a à peine le temps de voir Traverse disparaitre de son champ de vision, l'animal plongeant hors du sentier derrière un rebord, que l'avalanche se déverse à pleine puissance sur eux. Plus que de la roche, voir de jeunes arbres déracinés, ce sont d'épaisses couches de neige sale qui passent par-dessus leurs têtes, ricochent sur le bouclier d'Aimable et s'affalent sur la cape de son second. La montagne elle-même a l'air de vomir sur nos deux hommes alors que tout tremble autour d'eux. Le déluge dure plusieurs longues secondes qui deviennent une minute, puis deux, puis trois (à moins que le temps ne se soit lui-même effondré ?) et l'amas de graviers entrecoupés de flocons monte autour d'eux alors que ciel et terre paraissent presque s'inverser tant tout devient chaos et qu'il semble pleuvoir des deux côtés du monde.
Lorsque le calme revient enfin et que retombe la poussière, il n'y a plus aucune, plus absolument aucune trace de notre duo. Aimable et Émilien ont été entièrement ensevelis par l'avalanche à défaut d'être happés par celle-ci. La puissance du choc leur aura fait à tout les deux perdre connaissance, ce qui est peut-être un mal pour un bien car on dit que la mort par suffocation est une des fins les plus atroces que l'on puisse connaitre.
Heureusement qu'une bonne étoile a encore d'autres projets pour notre duo.
La première chose que verra Aimable en ouvrant les yeux ne sera pas l'horizon infiniment bleu de la montagne mais le visage d'une jeune femme à peine adulte, blonde, des iris très bleus, toute vêtue de blanc. Elle se recule brusquement du chevalier, retirant la main de son torse dénudé sur lequel elle était en train d'appliquer une pâte verdâtre et disparait prestement derrière un rideau.
Aimable et Emilien se réveillent dans une sorte d'énorme grange dans laquelle ont été disposés des lits bien alignés et soigneusement faits. L'endroit semble avoir été divisé en deux par une rangée de rideaux et les portes ainsi que les fenêtres grandes ouvertes laissent passer un soleil timide de début de matinée. Tout l'intérieur en bois du bâtiment est recouvert de dessins colorés et de nombreux bouquets de fleurs et d'herbes séchés sont disposés sur les murs : il s'agit probablement d'un lieu de vie.
Grace à leurs réflexes, à leur bon sens et surtout à leur chance, Aimable et Emilien n'ont que des blessures mineures : quelques bleus ici et là, des égratignures peu profondes sur lesquelles on a déjà passé une généreuse couche d'onguent mais aucune fractures ou membres brisés. En revanche, ils peuvent constater qu'ils ont été entièrement dépouillés : toutes leurs affaires jusqu'à leurs vêtements ont disparu ! Les deux ne sont habillés que d'un simple pantalon blanc.
Depuis combien de temps dorment-ils ?
Lorsque le calme revient enfin et que retombe la poussière, il n'y a plus aucune, plus absolument aucune trace de notre duo. Aimable et Émilien ont été entièrement ensevelis par l'avalanche à défaut d'être happés par celle-ci. La puissance du choc leur aura fait à tout les deux perdre connaissance, ce qui est peut-être un mal pour un bien car on dit que la mort par suffocation est une des fins les plus atroces que l'on puisse connaitre.
Heureusement qu'une bonne étoile a encore d'autres projets pour notre duo.
La première chose que verra Aimable en ouvrant les yeux ne sera pas l'horizon infiniment bleu de la montagne mais le visage d'une jeune femme à peine adulte, blonde, des iris très bleus, toute vêtue de blanc. Elle se recule brusquement du chevalier, retirant la main de son torse dénudé sur lequel elle était en train d'appliquer une pâte verdâtre et disparait prestement derrière un rideau.
Aimable et Emilien se réveillent dans une sorte d'énorme grange dans laquelle ont été disposés des lits bien alignés et soigneusement faits. L'endroit semble avoir été divisé en deux par une rangée de rideaux et les portes ainsi que les fenêtres grandes ouvertes laissent passer un soleil timide de début de matinée. Tout l'intérieur en bois du bâtiment est recouvert de dessins colorés et de nombreux bouquets de fleurs et d'herbes séchés sont disposés sur les murs : il s'agit probablement d'un lieu de vie.
Grace à leurs réflexes, à leur bon sens et surtout à leur chance, Aimable et Emilien n'ont que des blessures mineures : quelques bleus ici et là, des égratignures peu profondes sur lesquelles on a déjà passé une généreuse couche d'onguent mais aucune fractures ou membres brisés. En revanche, ils peuvent constater qu'ils ont été entièrement dépouillés : toutes leurs affaires jusqu'à leurs vêtements ont disparu ! Les deux ne sont habillés que d'un simple pantalon blanc.
Depuis combien de temps dorment-ils ?