Dim 30 Mai - 18:33
Emilien le rejoint. D’une main ferme, Aimable l’attrape par le bras et le tire violemment sous l’abri de son bouclier. Plaqué contre le flanc protecteur de la montagne, le Chevalier s’accroupit pour préserver une poche d’air. Les yeux clos, la main libre d’Aimable s’est refermée sur la croix qu’il garde autour du cou. Il prie.
La terre gronde. La neige tombe. Elle pèse, sur son corps, c’est une pression écrasante face à laquelle il contracte ses muscles. Un grondement rauque s’arrache de ses lèvres, la pierre et la neige les écrasent sous leur poids. L’homme faiblit ? Ou tient-il ? Il ne sait pas.
Son corps est aussi raide que du bois, et ses articulations grincent de protestation. L’air lui manque, la cage thoracique broyée par la peur. Prisonnier des entrailles de la montagne, ses pensées sont dédiées à Dieu, à sa famille , déchiquetées par les hurlements viscéraux de l’Ouroboros.
N̷̙͍͉̹͓̙͕̹̱̗̲͋̇̊͋͗͐̍̽̎̀̇͐͊̉͜͝o̵̢̡̲̪͈̥̯̩̗̳͕̻͑̂̈̀̊ữ̴̬̗̘̝̜͛̀͐̃̌͗͝s̶̨̛̛̯̤̪͛͊͑͗͒̎ ̵̢̺̹̤͉͈͕̹̣̤̲̳̪͓̂͊̾̇̃̔̊̈̒͌́̍͘͝͝N̴̰̠̱̯̮͔̗̩̬̰̪̟̊͋͆̒̽̋̑̒̋͌̔͘͜E̸̢̩͚̗̦̪̝͕͓͕͎̣̲̍̽̒̑ ̶̛͖̥̣̫͋̏͛̄͑̐̃́m̴̢̩̬̲̪͛̓̌͐̅̊͋͘̕͘ͅo̷͍̟̐̉̀̑̈́̅̚̕u̷̢̨̨̪͔̮̭̩͍̫̤̬̫͂̌̌͌̔̓̀͐̄̌͜R̶̡͇͖̮̼͖͙̪͚̤̮̲̼̓͂̄̄͝R̸̡̡͉͔͓̳̰͇͉͖͗̉̊͌̈͒́͆͆̐̕͜͝r̵͚͔̫͔̺̞̗̰̈́͑͊̇̊̈́͗̕͘͜͠ͅŗ̸̱͈͈̝̺̺̲̫͑͛o̴̖̣̳̠̯̬̾͛̃͐̈́͠͠ǹ̶̡̬͉̹̹̃̂́s̵̢̡̛̙̱͕̠͚̭̠̖̭̳̬͓͊̄͌̈́͋̈́̊̈̽̽̅͘̚͘͜ ̵͇͎̘͙̫͔̭̱̲̝̠͍͉̀̈́̅͒͛͊̍̇͂̕͘͠p̴̣͕̤̫͖̰͍̠͖͚͙̝͙̠̰̃̒̊̉̂̏͊̉̚a̷̧̙̞̫̍̈́͆̄͒̓̌̋̎̄̈́̕͠ş̷͙̗̠͍͕̗̝̻̓̋̑̈́͐̈́̌̊̎̓͋̚ ̷̡̳͕͖̤̖̣̬̏́̄́̉͜I̶͚̫̭̺̺͚̮͖̪͍̞̞̩̖̊̑̈́̾̀̈́̓̀̓̑͌̓͘̚͝C̵̢̛̬̘̥͕͙̭̠̲̔͜Ȋ̵̎̋̎̌̽̆͆̏̃̀͝
Douleurs familières. Tiraillement. Dans les muscles.
Le souffle profond. Qui s’entrecoupe, lorsque sa conscience s’éveille. Ses paupières sont lourdes, mais il force pour les entrouvrir. Fraicheur. Son torse est nu. Liquide poisseux, sur sa peau. Sang ?
Sa bouche s’entrouvre. Il croit entendre la montagne gronder. Non. Le son vient de sa propre cage thoracique. Elle vibre, animée d’un souffle autre que le sien, l’Ouroboros s’extirpe de sa langueur. A moins qu’il ne proteste en le sentant s’éveiller ? Cette menace dépasse bien celle de l’avalanche, assez pour qu’Aimable serre les poings et se redresse soudain en position assise.
Le changement de position est si soudain qu’un vertige le saisit, il se tient d’une main au lit, ses yeux bleus s’ouvrent, il halète comme un noyé. La jeune femme s’est enfuie, il a à peine eu le temps de la voir et alors qu’il s’apprête à l’appeler, il réalise… son état. Un geste de recul, face à la pâte verdâtre. D’un geste rapide, Aimable essaye de la retirer. Il se lève rapidement, ignore le deuxième vertige qui le fait tituber de deux pas. Sa croix ? Ses vêtements ? Ses armes ?
Aimable se sent rougir, récupère ses draps pour s’entourer. Pudiquement, il veille à dissimuler soigneusement le moindre carré de peau – qu’a-t-elle vu ? Les myriades de cicatrices. Son corps qui porte les stigmates de ses flagellations. Certaines sont récentes, encore ensanglantées. Elles tailladent son dos, ou est-ce l’Ouroboros qui l’a déchiqueté ? Peut-être a-t-il tenté de s’arracher de son écorce de chair pour fuir l’Avalanche ?
La bouche pâteuse, emplie de poussières et d’un relent aigre, Aimable renifle instinctivement les odeurs de l’endroit, cherche Emilien du regard – comment va-t-il ?
_ … Je ne voulais pas vous effrayer. Merci de nous avoir aidés, gronde-t-il. La voix encore rauque et grave, le Chevalier baisse les yeux par habitude, préférant observer les pieds de la jeune femme. Il resserre timidement le drap autour de son torse. Il a besoin de se couvrir. Et de sa croix.
PAS de CRoiIX. Seuls nOUUs AiderRront. NoUs Avons SURvécu. Nous TE l’avoONs DIT, AIMABLE. DIEU ne viendrRrA PAS.
@Emilien Blanchard, @L'OeilLa terre gronde. La neige tombe. Elle pèse, sur son corps, c’est une pression écrasante face à laquelle il contracte ses muscles. Un grondement rauque s’arrache de ses lèvres, la pierre et la neige les écrasent sous leur poids. L’homme faiblit ? Ou tient-il ? Il ne sait pas.
Son corps est aussi raide que du bois, et ses articulations grincent de protestation. L’air lui manque, la cage thoracique broyée par la peur. Prisonnier des entrailles de la montagne, ses pensées sont dédiées à Dieu, à sa famille , déchiquetées par les hurlements viscéraux de l’Ouroboros.
N̷̙͍͉̹͓̙͕̹̱̗̲͋̇̊͋͗͐̍̽̎̀̇͐͊̉͜͝o̵̢̡̲̪͈̥̯̩̗̳͕̻͑̂̈̀̊ữ̴̬̗̘̝̜͛̀͐̃̌͗͝s̶̨̛̛̯̤̪͛͊͑͗͒̎ ̵̢̺̹̤͉͈͕̹̣̤̲̳̪͓̂͊̾̇̃̔̊̈̒͌́̍͘͝͝N̴̰̠̱̯̮͔̗̩̬̰̪̟̊͋͆̒̽̋̑̒̋͌̔͘͜E̸̢̩͚̗̦̪̝͕͓͕͎̣̲̍̽̒̑ ̶̛͖̥̣̫͋̏͛̄͑̐̃́m̴̢̩̬̲̪͛̓̌͐̅̊͋͘̕͘ͅo̷͍̟̐̉̀̑̈́̅̚̕u̷̢̨̨̪͔̮̭̩͍̫̤̬̫͂̌̌͌̔̓̀͐̄̌͜R̶̡͇͖̮̼͖͙̪͚̤̮̲̼̓͂̄̄͝R̸̡̡͉͔͓̳̰͇͉͖͗̉̊͌̈͒́͆͆̐̕͜͝r̵͚͔̫͔̺̞̗̰̈́͑͊̇̊̈́͗̕͘͜͠ͅŗ̸̱͈͈̝̺̺̲̫͑͛o̴̖̣̳̠̯̬̾͛̃͐̈́͠͠ǹ̶̡̬͉̹̹̃̂́s̵̢̡̛̙̱͕̠͚̭̠̖̭̳̬͓͊̄͌̈́͋̈́̊̈̽̽̅͘̚͘͜ ̵͇͎̘͙̫͔̭̱̲̝̠͍͉̀̈́̅͒͛͊̍̇͂̕͘͠p̴̣͕̤̫͖̰͍̠͖͚͙̝͙̠̰̃̒̊̉̂̏͊̉̚a̷̧̙̞̫̍̈́͆̄͒̓̌̋̎̄̈́̕͠ş̷͙̗̠͍͕̗̝̻̓̋̑̈́͐̈́̌̊̎̓͋̚ ̷̡̳͕͖̤̖̣̬̏́̄́̉͜I̶͚̫̭̺̺͚̮͖̪͍̞̞̩̖̊̑̈́̾̀̈́̓̀̓̑͌̓͘̚͝C̵̢̛̬̘̥͕͙̭̠̲̔͜Ȋ̵̎̋̎̌̽̆͆̏̃̀͝
Douleurs familières. Tiraillement. Dans les muscles.
Le souffle profond. Qui s’entrecoupe, lorsque sa conscience s’éveille. Ses paupières sont lourdes, mais il force pour les entrouvrir. Fraicheur. Son torse est nu. Liquide poisseux, sur sa peau. Sang ?
Sa bouche s’entrouvre. Il croit entendre la montagne gronder. Non. Le son vient de sa propre cage thoracique. Elle vibre, animée d’un souffle autre que le sien, l’Ouroboros s’extirpe de sa langueur. A moins qu’il ne proteste en le sentant s’éveiller ? Cette menace dépasse bien celle de l’avalanche, assez pour qu’Aimable serre les poings et se redresse soudain en position assise.
Le changement de position est si soudain qu’un vertige le saisit, il se tient d’une main au lit, ses yeux bleus s’ouvrent, il halète comme un noyé. La jeune femme s’est enfuie, il a à peine eu le temps de la voir et alors qu’il s’apprête à l’appeler, il réalise… son état. Un geste de recul, face à la pâte verdâtre. D’un geste rapide, Aimable essaye de la retirer. Il se lève rapidement, ignore le deuxième vertige qui le fait tituber de deux pas. Sa croix ? Ses vêtements ? Ses armes ?
Aimable se sent rougir, récupère ses draps pour s’entourer. Pudiquement, il veille à dissimuler soigneusement le moindre carré de peau – qu’a-t-elle vu ? Les myriades de cicatrices. Son corps qui porte les stigmates de ses flagellations. Certaines sont récentes, encore ensanglantées. Elles tailladent son dos, ou est-ce l’Ouroboros qui l’a déchiqueté ? Peut-être a-t-il tenté de s’arracher de son écorce de chair pour fuir l’Avalanche ?
La bouche pâteuse, emplie de poussières et d’un relent aigre, Aimable renifle instinctivement les odeurs de l’endroit, cherche Emilien du regard – comment va-t-il ?
_ … Je ne voulais pas vous effrayer. Merci de nous avoir aidés, gronde-t-il. La voix encore rauque et grave, le Chevalier baisse les yeux par habitude, préférant observer les pieds de la jeune femme. Il resserre timidement le drap autour de son torse. Il a besoin de se couvrir. Et de sa croix.
PAS de CRoiIX. Seuls nOUUs AiderRront. NoUs Avons SURvécu. Nous TE l’avoONs DIT, AIMABLE. DIEU ne viendrRrA PAS.
Jeu 3 Juin - 21:47
@L'Oeil @Aimable E. De Bayard
La nature semble décidée à les faire disparaitre. C’est la seule chose qui tourne en boucle dans la tête d’Emilien alors qu’il reste caché derrière son rocher. Son cœur bat la chamade et il en oublie même la méfiance qu’il ressent par moment vis-à-vis du chevalier. Tout disparait en même temps que l’horizon se brouille totalement, le blanc cédant le pas au noir lorsque Emilien sombre dans l’inconscience.
Il a l’impression de flotter. Comme si, d’un coup, son corps avait été téléporté ailleurs. Il se sent bien et, derrière ses paupières closes, il se demande si c’est ainsi dans la mort. Puis, des sons arrivent jusqu’à ses oreilles, lui indiquant que non, il n’est pas mort. Ses yeux s’ouvrent et se posent sur le lieu où il se trouve à présent. Les murs de neige ont cédé le pas à des murs de tissus. Partout où Emilien porte son regard il ne voit que des lits. Finalement, il se redresse, faisant un rapide check up de sa personne, avant que ses yeux ne se tournent de droite à gauche, à la recherche de monsieur de Bayard. Juste un instant, son odeur est présente de toute manière, même s’il ne l’avait pas vu, il sait qu’il est là. Alors, seulement, Emilien prend le temps de regarder attentivement l’endroit où il se trouve à présent, laissant le chevalier faire la discussion, peut-être, avec l’autre personne présente. Un regard sur lui-même et l’étrangeté de son apparence lui apparait, machinalement il tire sur le pantalon de tissu, avant de finalement laisser échapper.
– Où sommes-nous ?
Doucement ses pieds rencontrent le sol et il se dirige vers l’une des fenêtres.
– Merci de nous avoir soigné.
*
Il a l’impression de flotter. Comme si, d’un coup, son corps avait été téléporté ailleurs. Il se sent bien et, derrière ses paupières closes, il se demande si c’est ainsi dans la mort. Puis, des sons arrivent jusqu’à ses oreilles, lui indiquant que non, il n’est pas mort. Ses yeux s’ouvrent et se posent sur le lieu où il se trouve à présent. Les murs de neige ont cédé le pas à des murs de tissus. Partout où Emilien porte son regard il ne voit que des lits. Finalement, il se redresse, faisant un rapide check up de sa personne, avant que ses yeux ne se tournent de droite à gauche, à la recherche de monsieur de Bayard. Juste un instant, son odeur est présente de toute manière, même s’il ne l’avait pas vu, il sait qu’il est là. Alors, seulement, Emilien prend le temps de regarder attentivement l’endroit où il se trouve à présent, laissant le chevalier faire la discussion, peut-être, avec l’autre personne présente. Un regard sur lui-même et l’étrangeté de son apparence lui apparait, machinalement il tire sur le pantalon de tissu, avant de finalement laisser échapper.
– Où sommes-nous ?
Doucement ses pieds rencontrent le sol et il se dirige vers l’une des fenêtres.
– Merci de nous avoir soigné.
Jeu 3 Juin - 23:48
Le Dieu de paille
Par la fenêtre, Emilien peut observer plusieurs chaumières au milieu d'un champ d'herbe outrageusement vert. Sur un sentier de terres, un groupe de femmes passe en riant, leurs paniers remplis de fleurs, de fruits et de champignons. Elles portent la même tenue blanche que cette blonde qui réapparait de derrière le rideau lorsqu'Aimable se met à lui parler.
Elle a le teint pâle, sans imperfections. Même ses bras nus sont vierges de cicatrice, elle ressemble presque à une poupée avec ses grands yeux très bleus et ses cheveux soigneusement noués en un chignon assortis d'un ruban de la même teinte que ses iris.
« C'est moi qui suis navrée, j'ai été prise de court par votre réveil soudain. » Elle ne parait pas particulièrement gênée et toise sans scrupules Aimable qui se cache derrière sa couverture. En fait, elle a même l'air vaguement amusée par la scène. « Vous êtes au village de Blanche-Perdrix. Le Créateur a du vous sourire, vous avez eu beaucoup de chance que nos chasseurs vous aient retrouvés aussi rapidement. » Son regard s'arrête sur Emilien. « Et de vous en être sortis pratiquement indemnes. C'était une sacrée avalanche, tout le passage du col est bloqué par la neige. »
Elle s'avance alors, contourne les deux hommes et s'agenouille devant un des coffres laissés au pied du lit. De ce dernier, elle extirpe des chemises et d'autres vêtements sommaires. Tous blancs.
« Vous pouvez vous habiller avec. Je dois aller prévenir Mère de votre réveil. » Croisant les bras, elle dévisage tour à tour Emilien et Aimable avec un air mutin. « Vous me promettez de ne pas bouger d'un pouce ? »
Elle a le teint pâle, sans imperfections. Même ses bras nus sont vierges de cicatrice, elle ressemble presque à une poupée avec ses grands yeux très bleus et ses cheveux soigneusement noués en un chignon assortis d'un ruban de la même teinte que ses iris.
« C'est moi qui suis navrée, j'ai été prise de court par votre réveil soudain. » Elle ne parait pas particulièrement gênée et toise sans scrupules Aimable qui se cache derrière sa couverture. En fait, elle a même l'air vaguement amusée par la scène. « Vous êtes au village de Blanche-Perdrix. Le Créateur a du vous sourire, vous avez eu beaucoup de chance que nos chasseurs vous aient retrouvés aussi rapidement. » Son regard s'arrête sur Emilien. « Et de vous en être sortis pratiquement indemnes. C'était une sacrée avalanche, tout le passage du col est bloqué par la neige. »
Elle s'avance alors, contourne les deux hommes et s'agenouille devant un des coffres laissés au pied du lit. De ce dernier, elle extirpe des chemises et d'autres vêtements sommaires. Tous blancs.
« Vous pouvez vous habiller avec. Je dois aller prévenir Mère de votre réveil. » Croisant les bras, elle dévisage tour à tour Emilien et Aimable avec un air mutin. « Vous me promettez de ne pas bouger d'un pouce ? »
Ven 4 Juin - 13:36
@L'Oeil @Emilien Blanchard
Il entend les rires, sans avoir à tourner la tête.
Un son étrangement familier. Qui paraît presque irréel. Ils étaient sous la neige, quelques heures avant. Ils auraient pu mourir.
Quelques minutes, quelques battements de cœur plus tôt.
Cette pensée reste dans un coin de sa tête, ce ne sont que les mèches désincarnées de la mort penchée par-dessus son épaule, ses mains glacées qui ont caressé sa peau. Ses ongles qui ont gravé sur sa peau les marques de sa possession, d’une vie avec laquelle elle joue, sans jamais s’en saisir.
La femme qui s’avance est d’une pâleur immaculée, semblable aux neiges des glaciers. Et face à ses yeux clairs, Aimable ne peut que baisser les yeux. Face au ciel, le Chevalier ne peut que courber l’échine. Les yeux fixés sur les imperfections du plancher. Croyant discerner, dans ses nœuds, le faciès d’une mort à laquelle il ne veut plus penser. Il a vu tant de personnes emportées par des avalanches – il a découvert tant de cadavres étrangement préservés sous leur linceul enneigé.
L’un d’eux lui ressemblait. Elle et sa peau claire, ses yeux bleus – SES YEUX MORTS.
Un frisson le saisit. Froid, fatigue, combien d’heures ont-ils dormi ? Aimable ressert l’emprise du vêtement sur ses épaules, sa main cherche instinctivement sa croix, il ne la trouve pas. Son absence est un manque. Une insécurité.
Alors que la jeune femme va pour s’écarter, l’homme avance d’un pas. Comme pour la retenir. Ses yeux s’élèvent pour saisir son chignon, d’un regard inquiet. Où sont leurs affaires ? Il doit retrouver sa croix. Il la lui faut. Avant que l’Ouroboros ne réalise son absence.
Talisman dont la seule vertu est celle qu’il imagine.
Pour autant, il se tait. Inutile de découvrir davantage de faiblesse. Elle a bien assez vu les cicatrices sur son dos. Alors ses lèvres se referment, son regard s’incline.
_ Nous ne bougerons pas.
Pas de promesse.
_ Merci pour les vêtements.
D’une main, il attrape une chemise qu’il jette à Emilien, en récupère une autre pour s’écarter dans un coin, hors de vue et loin des fenêtres. Loin des fenêtres. A contre cœur, il retire le drap et s’empresse d’enfiler la chemise. Elle craque légèrement sous son empressement ou ses épaules, il ne sait pas vraiment. Sa main revient vers son torse, sans trouver le poids familier de la croix contre son torse. Ses yeux reviennent vers Emilien.
_ Tout va bien ?
Il tend l’oreille, instinctivement, les sens aux aguets. Ils doivent rester prudents.
Un son étrangement familier. Qui paraît presque irréel. Ils étaient sous la neige, quelques heures avant. Ils auraient pu mourir.
Quelques minutes, quelques battements de cœur plus tôt.
Cette pensée reste dans un coin de sa tête, ce ne sont que les mèches désincarnées de la mort penchée par-dessus son épaule, ses mains glacées qui ont caressé sa peau. Ses ongles qui ont gravé sur sa peau les marques de sa possession, d’une vie avec laquelle elle joue, sans jamais s’en saisir.
La femme qui s’avance est d’une pâleur immaculée, semblable aux neiges des glaciers. Et face à ses yeux clairs, Aimable ne peut que baisser les yeux. Face au ciel, le Chevalier ne peut que courber l’échine. Les yeux fixés sur les imperfections du plancher. Croyant discerner, dans ses nœuds, le faciès d’une mort à laquelle il ne veut plus penser. Il a vu tant de personnes emportées par des avalanches – il a découvert tant de cadavres étrangement préservés sous leur linceul enneigé.
L’un d’eux lui ressemblait. Elle et sa peau claire, ses yeux bleus – SES YEUX MORTS.
Un frisson le saisit. Froid, fatigue, combien d’heures ont-ils dormi ? Aimable ressert l’emprise du vêtement sur ses épaules, sa main cherche instinctivement sa croix, il ne la trouve pas. Son absence est un manque. Une insécurité.
Alors que la jeune femme va pour s’écarter, l’homme avance d’un pas. Comme pour la retenir. Ses yeux s’élèvent pour saisir son chignon, d’un regard inquiet. Où sont leurs affaires ? Il doit retrouver sa croix. Il la lui faut. Avant que l’Ouroboros ne réalise son absence.
Talisman dont la seule vertu est celle qu’il imagine.
Pour autant, il se tait. Inutile de découvrir davantage de faiblesse. Elle a bien assez vu les cicatrices sur son dos. Alors ses lèvres se referment, son regard s’incline.
_ Nous ne bougerons pas.
Pas de promesse.
_ Merci pour les vêtements.
D’une main, il attrape une chemise qu’il jette à Emilien, en récupère une autre pour s’écarter dans un coin, hors de vue et loin des fenêtres. Loin des fenêtres. A contre cœur, il retire le drap et s’empresse d’enfiler la chemise. Elle craque légèrement sous son empressement ou ses épaules, il ne sait pas vraiment. Sa main revient vers son torse, sans trouver le poids familier de la croix contre son torse. Ses yeux reviennent vers Emilien.
_ Tout va bien ?
Il tend l’oreille, instinctivement, les sens aux aguets. Ils doivent rester prudents.
@L'Oeil @Emilien Blanchard
Sam 12 Juin - 10:55
@Aimable E. De Bayard @L'Oeil (Je suis sincèrement navrée pour l'attente, j'ai eu un peu de mal à gérer ma tonne de boulot de fin d'année. ><")
C’est d’une oreille apparemment distraite qu’Emilien écoute la conversation entre Aimable et la jeune femme inconnue, bien plus occupé à sonder l’extérieur.
– Le col est bloqué ?
Juste un instant Emilien songe qu’ils risquent d’avoir des difficultés pour redescendre, mais aussi pour que le Vicomte les rejoigne, si l’envie lui prenait réellement. Quant à savoir si c’est une bonne ou une mauvaise chose… Emilien prend sur lui pour rester concentré et suit du regard la jeune femme lorsqu’il fouille dans un coffre.
La vue des vêtements lui arrache un léger sourire et, à son tour, il remercie la jeune femme.
– Nous ne bougerons pas non.
Il enfile rapidement la chemise qui lui arrive dessus, prenant juste le temps, avant, d’observer l’onguent sur ses quelques blessures, en attrape un peu du bout du doigt pour le sentir.
– Je vais bien oui, j’ai juste eu sacrément peur. Et vous ?
L’Infant se décolle finalement de la fenêtre en passant une main dans ses cheveux et retourne s’asseoir sur l’un des lits.
– Ce n’est pas tout à fait le même nom, mais c’est le bon village non ? Il pointe la fenêtre du doigt, avant d’ajouter. C’est étrange, ils sont tous habillés de la même façon.
– Le col est bloqué ?
Juste un instant Emilien songe qu’ils risquent d’avoir des difficultés pour redescendre, mais aussi pour que le Vicomte les rejoigne, si l’envie lui prenait réellement. Quant à savoir si c’est une bonne ou une mauvaise chose… Emilien prend sur lui pour rester concentré et suit du regard la jeune femme lorsqu’il fouille dans un coffre.
La vue des vêtements lui arrache un léger sourire et, à son tour, il remercie la jeune femme.
– Nous ne bougerons pas non.
Il enfile rapidement la chemise qui lui arrive dessus, prenant juste le temps, avant, d’observer l’onguent sur ses quelques blessures, en attrape un peu du bout du doigt pour le sentir.
– Je vais bien oui, j’ai juste eu sacrément peur. Et vous ?
L’Infant se décolle finalement de la fenêtre en passant une main dans ses cheveux et retourne s’asseoir sur l’un des lits.
– Ce n’est pas tout à fait le même nom, mais c’est le bon village non ? Il pointe la fenêtre du doigt, avant d’ajouter. C’est étrange, ils sont tous habillés de la même façon.
Sam 12 Juin - 12:00
Pas de soucis Emilien
Le Dieu de paille
« Oui après vu la chaleur, la neige devrait fondre en quelques jours. En attendant je pense que les Parents vous laisseront rester avec nous. » Explique rapidement la jeune femme avant d'hocher la tête lorsque les deux hommes lui assurent qu'ils comptent l'attendre tranquillement. Elle ne semble pas intimidée du tout par Aimable et un sourire mutin trahit son amusement lorsqu'elle entend les coutures de la chemise craquer sur les épaules du chevalier. « Je reviens vite. » Un geste de la main et elle s'engouffre à l'extérieur dans la lueur presque surréel d'un soleil sans nuages.
Emilien et Aimable sont donc laissés seuls dans la bâtisse remplie de lits et de coffres. Il y a également quelques armoires et rien ne semble verrouillé. Se pourrait-il que leurs affaires soient ici ? C'est aussi peut-être l'occasion de se faufiler dehors car l'endroit n'est pas gardé et les portes sont grandes ouvertes...
À moins qu'ils ne veulent profiter de ce moment pour discuter de leur plan ? Après tout ce n'était pas l'arrivée qu'ils avaient prévu.
Emilien et Aimable sont donc laissés seuls dans la bâtisse remplie de lits et de coffres. Il y a également quelques armoires et rien ne semble verrouillé. Se pourrait-il que leurs affaires soient ici ? C'est aussi peut-être l'occasion de se faufiler dehors car l'endroit n'est pas gardé et les portes sont grandes ouvertes...
À moins qu'ils ne veulent profiter de ce moment pour discuter de leur plan ? Après tout ce n'était pas l'arrivée qu'ils avaient prévu.
Pas de soucis Emilien
Sam 12 Juin - 13:03
Emilien semble bien se porter.
Rassuré, Aimable détourne le regard.
_ J’ai eu peur, moi aussi.
L’aveu a franchi ses lèvres d’un soupir, ses épaules se relâchent. La peur est toujours là, dans l’Ombre de l’Ouroboros et celle de son regard.
Où est sa croix ?
La pensée martèle son crâne. Sans elle, il n’est pas sûr de tenir face à l’Ouroboros. Elle lui offre la force de tenir. Alors Aimable oublie son éducation. Tant pis pour sa réputation. Il priorise la sécurité d’Emilien et celle des gens qui se trouvent là.
Où est sa croix ?
Celle qui fait de lui un homme et non une bête. Il aurait dû lui demander avant qu’elle ne s’en aille. Il se détourne des coffres. Le plus proche de leur lit ne contenant que quelques vêtements, ce ne sont pas dans les autres coffres que se trouveront leurs bagages. Rapidement, il rejoint une armoire, qu’il ouvre tout en tendant l’oreille : si Aimable perçoit le son d’un pas, il l’aurait refermée sans prendre le temps de l’examiner. Il ne se contente que d’une armoire, avant de revenir près de la fenêtre. Ses yeux observent l’extérieur, alors que sa main retient nerveusement le col de son vêtement.
Où est sa croix ?
_ Soyons sur nos gardes. Ne nous faisons pas remarquer. Nous sommes des amis de Guy et l’avons remplacé pour cette transaction. Nous repartirons d’ici quelques jours. Cette version des faits te convient ?
D’un regard, il surveille derrière eux.
Et dans ses veines, il y a toujours cette étrange ivresse. L’adrénaline. L’Ouroboros qui gronde, si lointain et présent à la fois qu’il croit entendre l’avalanche dévaler la montagne. S’écraser sur eux. Finalement, son bras revient entourer les épaules d’Emilien, sa poigne se referme sur son épaule en un geste de réconfort.
_ Tu as été très courageux. Merci… d'avoir eu confiance.
Il le relâche et préfère observer l’extérieur, glissant ses mains dans son dos en une posture militaire, bien dressé sur ses jambes. Tous les sens en éveil.
Les tenues blanches et le nom du village l'ont convaincu qu'ils sont au bon endroit. Guy les avait dit "bizarres", non ? Cette idée de "parents" et la présence des lits tout autour d'eux lui rappellent cette maison où ils vivaient tous, ensemble.
Un loup - ou deux - se trouvent dans la bergerie. Alors qu'il devait agir à l'encontre de ces gens, voilà qu'il craint de leur faire du mal. Que l'Ouroboros lui échappe.
Sa main raffermit sa prise sur l'arrondi de son col, comme si cela lui permettrait de retrouver le contact familier de sa chaîne...
@L'Oeil @Emilien BlanchardRassuré, Aimable détourne le regard.
_ J’ai eu peur, moi aussi.
L’aveu a franchi ses lèvres d’un soupir, ses épaules se relâchent. La peur est toujours là, dans l’Ombre de l’Ouroboros et celle de son regard.
Où est sa croix ?
La pensée martèle son crâne. Sans elle, il n’est pas sûr de tenir face à l’Ouroboros. Elle lui offre la force de tenir. Alors Aimable oublie son éducation. Tant pis pour sa réputation. Il priorise la sécurité d’Emilien et celle des gens qui se trouvent là.
Où est sa croix ?
Celle qui fait de lui un homme et non une bête. Il aurait dû lui demander avant qu’elle ne s’en aille. Il se détourne des coffres. Le plus proche de leur lit ne contenant que quelques vêtements, ce ne sont pas dans les autres coffres que se trouveront leurs bagages. Rapidement, il rejoint une armoire, qu’il ouvre tout en tendant l’oreille : si Aimable perçoit le son d’un pas, il l’aurait refermée sans prendre le temps de l’examiner. Il ne se contente que d’une armoire, avant de revenir près de la fenêtre. Ses yeux observent l’extérieur, alors que sa main retient nerveusement le col de son vêtement.
Où est sa croix ?
_ Soyons sur nos gardes. Ne nous faisons pas remarquer. Nous sommes des amis de Guy et l’avons remplacé pour cette transaction. Nous repartirons d’ici quelques jours. Cette version des faits te convient ?
D’un regard, il surveille derrière eux.
Et dans ses veines, il y a toujours cette étrange ivresse. L’adrénaline. L’Ouroboros qui gronde, si lointain et présent à la fois qu’il croit entendre l’avalanche dévaler la montagne. S’écraser sur eux. Finalement, son bras revient entourer les épaules d’Emilien, sa poigne se referme sur son épaule en un geste de réconfort.
_ Tu as été très courageux. Merci… d'avoir eu confiance.
Il le relâche et préfère observer l’extérieur, glissant ses mains dans son dos en une posture militaire, bien dressé sur ses jambes. Tous les sens en éveil.
Les tenues blanches et le nom du village l'ont convaincu qu'ils sont au bon endroit. Guy les avait dit "bizarres", non ? Cette idée de "parents" et la présence des lits tout autour d'eux lui rappellent cette maison où ils vivaient tous, ensemble.
Un loup - ou deux - se trouvent dans la bergerie. Alors qu'il devait agir à l'encontre de ces gens, voilà qu'il craint de leur faire du mal. Que l'Ouroboros lui échappe.
Sa main raffermit sa prise sur l'arrondi de son col, comme si cela lui permettrait de retrouver le contact familier de sa chaîne...
Sam 12 Juin - 17:56 @Aimable E. De Bayard @L'Oeil
Emilien suit du regard le chevalier lorsqu’il ouvre l’armoire, curieux de ce qu’il peut y trouver. Mais il se détourne rapidement les yeux pour s’intéresser à nouveau à l’extérieur. L’envie de quitter l’espèce de dortoir pour aller arpenter les rues le tiraille, mais il a accepté de rester à l’intérieur, alors il s’y tiendra.
– Cette explication me convient oui. Je saurai m’y tenir, ne vous en faites pas.
La présence soudainement si proche, lui fait détourner les yeux pour regarder le chevalier, avant qu’il ne lui offre un sourire sous l’accolade, une bouffée de gratitude le submergeant un instant, sans qu’il en ait réellement conscience.
– Merci à vous… Si vous n’aviez pas été là j’aurais « pfuit » avec l’avalanche…
Son regard sembla se perdre dans le vide un instant, alors que le souvenir de la déferlante de blanc lui tirait un frisson désagréable. Il sentit la chaleur du loup en lui, apaisante, et se laissa envahir durant quelques secondes.
– Je n’avais jamais vu un lieu de ce genre, et vous ?
Finalement, Emilien releva les yeux en direction du chevalier, curieux.
– Vous avez une idée de ce qu’ils ont pu faire de nos affaires ? Et la mule ?
Il garda le silence un instant, pensif, avant de regarder autour de lui avec curiosité.
–Elle a dit « mère », vous croyez que c’est vraiment sa mère ?
Puis, finalement, l’infant repose les yeux sur l’humain, l’observant en silence un instant, avant de capter son regard avec sérieux. Il eut un court instant de flottement, avant de lui offrir un sourire.
– Je suis sûr que ça va bien se passer. Après tout, on n’avait pas prévu d’arriver de cette manière, mais on n’a pas non plus prévu de créer des ennuis…
Et puis, il quitta définitivement le visage du chevalier du regard, pour s’intéresser à l’intérieur de la pièce, s’approchant de l’un des nombreux coffres. Sur lequel il s’assied.
– C’est un peu bizarre comme endroit. Vous croyez que tout le monde dort ici ? Ou que c’est un endroit où les gens sont soignés ?
Machinalement, il tapota des doigts sur le couvercle du coffre, l’envie de les ouvrir tous, un par un, pour voir ce qu’ils contenaient le tiraillait, mais il n’était pas sûr que ce soit une excellente idée.
– Cette explication me convient oui. Je saurai m’y tenir, ne vous en faites pas.
La présence soudainement si proche, lui fait détourner les yeux pour regarder le chevalier, avant qu’il ne lui offre un sourire sous l’accolade, une bouffée de gratitude le submergeant un instant, sans qu’il en ait réellement conscience.
– Merci à vous… Si vous n’aviez pas été là j’aurais « pfuit » avec l’avalanche…
Son regard sembla se perdre dans le vide un instant, alors que le souvenir de la déferlante de blanc lui tirait un frisson désagréable. Il sentit la chaleur du loup en lui, apaisante, et se laissa envahir durant quelques secondes.
– Je n’avais jamais vu un lieu de ce genre, et vous ?
Finalement, Emilien releva les yeux en direction du chevalier, curieux.
– Vous avez une idée de ce qu’ils ont pu faire de nos affaires ? Et la mule ?
Il garda le silence un instant, pensif, avant de regarder autour de lui avec curiosité.
–Elle a dit « mère », vous croyez que c’est vraiment sa mère ?
Puis, finalement, l’infant repose les yeux sur l’humain, l’observant en silence un instant, avant de capter son regard avec sérieux. Il eut un court instant de flottement, avant de lui offrir un sourire.
– Je suis sûr que ça va bien se passer. Après tout, on n’avait pas prévu d’arriver de cette manière, mais on n’a pas non plus prévu de créer des ennuis…
Et puis, il quitta définitivement le visage du chevalier du regard, pour s’intéresser à l’intérieur de la pièce, s’approchant de l’un des nombreux coffres. Sur lequel il s’assied.
– C’est un peu bizarre comme endroit. Vous croyez que tout le monde dort ici ? Ou que c’est un endroit où les gens sont soignés ?
Machinalement, il tapota des doigts sur le couvercle du coffre, l’envie de les ouvrir tous, un par un, pour voir ce qu’ils contenaient le tiraillait, mais il n’était pas sûr que ce soit une excellente idée.
Dim 13 Juin - 10:38
Les bras croisés dans le dos, Aimable ferme à demi les paupières.
Il sent le contact curieux du baume contre sa peau, cette étrange matière verte proche de l’argile. Un frisson lui échappe. L’avalanche, l’idée même qu’une femme étrangère ait posé ses mains sur sa peau…
Tu AIMES qu’on te TOUCHE. Ca noUs ManQue
Non. Aimable n’a pas apprécié. Il se sent sale. L’envie furieuse de nettoyer sa peau.
SAIGNER. PURGER.
Sa main reste sur son col et l’absence terrible de sa croix pèse si lourd qu’il abaisse la nuque. Le sang bat à ses tempes et finalement, il ferme les yeux. Il inspire, profondément, emplissant ses poumons d’un air frais, de l’odeur du linge propre et le parfum inconnu du baume. Revenir au moment présent. Ressentir la texture étrange, le tissu étiré contre sa peau, les douleurs musculaires familières, les battements incertains de son cœur. Ils restent calmes. Il ne faut pas qu’ils ralentissent.
Ses yeux s’ouvrent de nouveau. Heureusement qu’Emilien est là. Sa voix le maintient au présent, à une conscience que l’Ouroboros ne peut pas encore emporter. Que va-t-il se passer cette nuit, s’il doit dormir ?
Ces gens vêtus de blanc ont l’air inoffensif au premier abord. Il a entendu les femmes rire et le sourire mutin de celle qui s’est occupée d’eux. Mais elle a parlé de chasseurs. De parents. Ses sourcils se froncent. Sont-ce eux qui possèdent l’autorité ? Ont-ils des guerriers ?
_ Je n’avais jamais vu de tel village. Je pense que nous sommes arrivés au bon endroit, ils sont… ils correspondent à la description que Guy nous en a donnés. Cet endroit est probablement la maison dans laquelle ils dorment tous. Nos affaires sont probablement rassemblées ailleurs, j’imagine que mes armes ont dû les inquiéter et qu’ils ont préféré les placer loin de nous, par sûreté. Je demanderai à les récupérer.
Emilien s’éloigne, jusqu’à s’installer sur un coffre. Aimable se tourne sur le côté, pouvant surveiller la porte ou par la fenêtre selon ses envies. Et son regard parcourt souvent d’un bout à l’autre de la pièce, avant de revenir sur le garçon et ses questions ingénues.
_ Je ne pense pas. Elle a mentionné des… Parents. J’ai crû qu’il s’agissait d’une femme dédiée à Dieu mais peut-être est-ce un titre qu’on leur donne.
Pas prévu de créer des ennuis. Non. A dire vrai… Quel est l’objectif même de leur mission ? Etudier ce village, leur population et voir si ce sont des hérétiques ? Et si c’est le cas, quel sort leur réservera-t-on ?
Ils SerrRROnt TUES
Aimable lâche un soupir et finalement, il détache son alliance. La petite bague épouse sa paume et songeusement, il dessine sa surface du bout de l’index, les yeux baissés.
_ Nous devrons vérifier es dires du Vicomte.
Ils ne leur apporteront pas des ennuis. Mais peut-être bien pire que ça.
@L'Oeil @Emilien BlanchardIl sent le contact curieux du baume contre sa peau, cette étrange matière verte proche de l’argile. Un frisson lui échappe. L’avalanche, l’idée même qu’une femme étrangère ait posé ses mains sur sa peau…
Tu AIMES qu’on te TOUCHE. Ca noUs ManQue
Non. Aimable n’a pas apprécié. Il se sent sale. L’envie furieuse de nettoyer sa peau.
SAIGNER. PURGER.
Sa main reste sur son col et l’absence terrible de sa croix pèse si lourd qu’il abaisse la nuque. Le sang bat à ses tempes et finalement, il ferme les yeux. Il inspire, profondément, emplissant ses poumons d’un air frais, de l’odeur du linge propre et le parfum inconnu du baume. Revenir au moment présent. Ressentir la texture étrange, le tissu étiré contre sa peau, les douleurs musculaires familières, les battements incertains de son cœur. Ils restent calmes. Il ne faut pas qu’ils ralentissent.
Ses yeux s’ouvrent de nouveau. Heureusement qu’Emilien est là. Sa voix le maintient au présent, à une conscience que l’Ouroboros ne peut pas encore emporter. Que va-t-il se passer cette nuit, s’il doit dormir ?
Ces gens vêtus de blanc ont l’air inoffensif au premier abord. Il a entendu les femmes rire et le sourire mutin de celle qui s’est occupée d’eux. Mais elle a parlé de chasseurs. De parents. Ses sourcils se froncent. Sont-ce eux qui possèdent l’autorité ? Ont-ils des guerriers ?
_ Je n’avais jamais vu de tel village. Je pense que nous sommes arrivés au bon endroit, ils sont… ils correspondent à la description que Guy nous en a donnés. Cet endroit est probablement la maison dans laquelle ils dorment tous. Nos affaires sont probablement rassemblées ailleurs, j’imagine que mes armes ont dû les inquiéter et qu’ils ont préféré les placer loin de nous, par sûreté. Je demanderai à les récupérer.
Emilien s’éloigne, jusqu’à s’installer sur un coffre. Aimable se tourne sur le côté, pouvant surveiller la porte ou par la fenêtre selon ses envies. Et son regard parcourt souvent d’un bout à l’autre de la pièce, avant de revenir sur le garçon et ses questions ingénues.
_ Je ne pense pas. Elle a mentionné des… Parents. J’ai crû qu’il s’agissait d’une femme dédiée à Dieu mais peut-être est-ce un titre qu’on leur donne.
Pas prévu de créer des ennuis. Non. A dire vrai… Quel est l’objectif même de leur mission ? Etudier ce village, leur population et voir si ce sont des hérétiques ? Et si c’est le cas, quel sort leur réservera-t-on ?
Ils SerrRROnt TUES
Aimable lâche un soupir et finalement, il détache son alliance. La petite bague épouse sa paume et songeusement, il dessine sa surface du bout de l’index, les yeux baissés.
_ Nous devrons vérifier es dires du Vicomte.
Ils ne leur apporteront pas des ennuis. Mais peut-être bien pire que ça.
Dim 13 Juin - 19:36
Le Dieu de paille
Malheureusement, Aimable et Emilien ne trouveront rien d'intéressant dans les armoires. Uniquement des vêtements blancs similaires aux leurs et à ceux de la demoiselle, des ensembles de couture, du matériel de dessin, quelques parchemins repliés, des plantes séchées, des jouets pour enfants en paille tressée et en bois. Leurs affaires ne sont définitivement pas là.
À l'extérieur toujours le même paysage idyllique : un soleil déjà bien lumineux sur un sentier très vert où défilent des silhouettes toutes habillées de la même façon avec un sourire sur le visage.
Au bout de cinq minutes, la demoiselle revient accompagnée d'une femme plus âgée. La cinquantaine, les yeux très bleus également mais perçants. Il y a de la douceur sur son visage. Mais beaucoup de rigueur aussi. On sent que c'est une figure d'autorité rien qu'à la façon qu'elle a de vous inciser du regard, cherchant à disséquer la moindre parcelle de votre être et à sans doute se faire un avis sur ces deux étrangers présents dans son domaine.
« Messieurs. » Après avoir toisé quelques secondes Emilien et Aimable, son visage n'affiche aucune expression particulière. Elle joint simplement les mains devant elle et le duo peut remarquer que ses vêtements à elles sont eux brodés de motifs de fleurs au niveau de l'ourlet des manches et du col. Un symbole étrange rouge orne la poitrine de sa robe en plus de la compliquée couronne de tresses sur sa tête.
ᚨ
« Mon nom est Maeva et voici Iphigénie qui s'est occupée de vous. Bienvenue au village de Blanche-Perdrix. » Iphigénie semble gênée, elle se tient en retrait et baisse les yeux quand Maeva prend la parole. « J'imagine que vous étiez en route pour venir nous trouver, nous sommes après tout la seule communauté à s'être établie dans ces montagnes. À moins que vous ne soyez simplement de passage. Dans tous les cas, Créateur soit loué de vous avoir mené à nous en si bon état. Puis-je vous demander la raison de votre visite ? »
À l'extérieur toujours le même paysage idyllique : un soleil déjà bien lumineux sur un sentier très vert où défilent des silhouettes toutes habillées de la même façon avec un sourire sur le visage.
Au bout de cinq minutes, la demoiselle revient accompagnée d'une femme plus âgée. La cinquantaine, les yeux très bleus également mais perçants. Il y a de la douceur sur son visage. Mais beaucoup de rigueur aussi. On sent que c'est une figure d'autorité rien qu'à la façon qu'elle a de vous inciser du regard, cherchant à disséquer la moindre parcelle de votre être et à sans doute se faire un avis sur ces deux étrangers présents dans son domaine.
« Messieurs. » Après avoir toisé quelques secondes Emilien et Aimable, son visage n'affiche aucune expression particulière. Elle joint simplement les mains devant elle et le duo peut remarquer que ses vêtements à elles sont eux brodés de motifs de fleurs au niveau de l'ourlet des manches et du col. Un symbole étrange rouge orne la poitrine de sa robe en plus de la compliquée couronne de tresses sur sa tête.
« Mon nom est Maeva et voici Iphigénie qui s'est occupée de vous. Bienvenue au village de Blanche-Perdrix. » Iphigénie semble gênée, elle se tient en retrait et baisse les yeux quand Maeva prend la parole. « J'imagine que vous étiez en route pour venir nous trouver, nous sommes après tout la seule communauté à s'être établie dans ces montagnes. À moins que vous ne soyez simplement de passage. Dans tous les cas, Créateur soit loué de vous avoir mené à nous en si bon état. Puis-je vous demander la raison de votre visite ? »
Mer 16 Juin - 9:42
Aimable entend des pas s’approcher d’eux. Adressant une œillade à Emilien, son premier réflexe est de s’approcher d’un pas. S’interposant naturellement entre les inconnus et le jeune homme.
Le Chevalier se tient paisible, les bras croisés dans le dos, le port droit et noble. Ses traits ne laissent rien paraître de son trouble. Son sérieux est gravé au coin de ses yeux, ridules, les virgules d’une trop longue histoire déjà. Ses inquiétudes marquent son front et ses lèvres de rides. Les marques d’une expérience que ses yeux renferment. Tapis sous ses paupières, ils adressent une œillade rapide à la femme et sa comparse.
S’avançant encore d’un pas, Aimable courbe alors l’échine. Il s’incline avec respect, avant de se redresser avec dignité.
_ Dame Maeva, Dame Iphigénie. C’est un grand honneur pour nous de vous rencontrer. Je me nomme Aimable et je vous présente Emilien.
D’un signe de tête, le Chevalier désigne le jeune homme qui l’accompagne, avant de redresser les yeux vers la femme. Toute sa vie, Aimable n’a connu que des femmes puissantes – sa mère, reine de leur fratrie, ses sœurs, toutes des femmes exceptionnelles. Voir une femme tenir une position de pouvoir ne l’étonne pas.
Ce qui l’a surpris, c’eut été d’entendre des simples prénoms. Pas de noms de famille, ni de titres. Par prudence, il préfère les imiter. Son nom de famille est une arme à double tranchant ; il suffit à ouvrir des portes… ou à les verrouiller, selon qui l’entend.
_ Nous avons une connaissance commune, Guy. Malheureusement, il ne lui était pas possible de réaliser sa transaction et nous a demandé de nous en charger à sa place. Nous étions accompagnés d’une mule, Traverse, portant notre cargaison… Vos chasseurs l’ont-ils retrouvée ?
S’inquiète l’homme, avant d’incliner de nouveau la tête.
_ Nous vous remercions de nous avoir sauvés… Et pour les soins que vous nous avez apportés.
Ses épaules se redressent, avant que ses yeux ne les imitent, revenant prudemment étudier le bas du visage de Maeva, son nez, sans se perdre dans son regard. Et pourtant, l'aiguisé de ses prunelles lui procure une étrange sensation familière. Celle de sa mère assise dans son lit, dans l'obscurité, ses mains jointes sur son ventre. Son regard d'acier, planté dans le sien. A traquer le monstre.
@L'Oeil @Emilien BlanchardLe Chevalier se tient paisible, les bras croisés dans le dos, le port droit et noble. Ses traits ne laissent rien paraître de son trouble. Son sérieux est gravé au coin de ses yeux, ridules, les virgules d’une trop longue histoire déjà. Ses inquiétudes marquent son front et ses lèvres de rides. Les marques d’une expérience que ses yeux renferment. Tapis sous ses paupières, ils adressent une œillade rapide à la femme et sa comparse.
S’avançant encore d’un pas, Aimable courbe alors l’échine. Il s’incline avec respect, avant de se redresser avec dignité.
_ Dame Maeva, Dame Iphigénie. C’est un grand honneur pour nous de vous rencontrer. Je me nomme Aimable et je vous présente Emilien.
D’un signe de tête, le Chevalier désigne le jeune homme qui l’accompagne, avant de redresser les yeux vers la femme. Toute sa vie, Aimable n’a connu que des femmes puissantes – sa mère, reine de leur fratrie, ses sœurs, toutes des femmes exceptionnelles. Voir une femme tenir une position de pouvoir ne l’étonne pas.
Ce qui l’a surpris, c’eut été d’entendre des simples prénoms. Pas de noms de famille, ni de titres. Par prudence, il préfère les imiter. Son nom de famille est une arme à double tranchant ; il suffit à ouvrir des portes… ou à les verrouiller, selon qui l’entend.
_ Nous avons une connaissance commune, Guy. Malheureusement, il ne lui était pas possible de réaliser sa transaction et nous a demandé de nous en charger à sa place. Nous étions accompagnés d’une mule, Traverse, portant notre cargaison… Vos chasseurs l’ont-ils retrouvée ?
S’inquiète l’homme, avant d’incliner de nouveau la tête.
_ Nous vous remercions de nous avoir sauvés… Et pour les soins que vous nous avez apportés.
Ses épaules se redressent, avant que ses yeux ne les imitent, revenant prudemment étudier le bas du visage de Maeva, son nez, sans se perdre dans son regard. Et pourtant, l'aiguisé de ses prunelles lui procure une étrange sensation familière. Celle de sa mère assise dans son lit, dans l'obscurité, ses mains jointes sur son ventre. Son regard d'acier, planté dans le sien. A traquer le monstre.
Sam 19 Juin - 19:39
@Aimable E. De Bayard @L'Oeil
Emilien écoute sagement les réponses que le chevalier apporte à ses questions. Des réponses qui n’en sont pas réellement, plutôt des suppositions. Les mêmes qu’Emilien aurait peut-être pu faire s’il avait un peu réfléchi, peut-être. Mais entendre quelqu’un mettre des mots sur ses interrogations a un petit côté rassurant qu’il ne peut pas nier.
– Une femme dédiée à leur Dieu.
La différence est infime, pourtant Emilien ne peut s’empêcher de faire la distinction. L’ombre d’un sourire étire ses lèvres malgré lui et il ne s’appesantit pas plus sur le sujet. A la place il se contente de suivre du regard les mouvements du chevalier jusqu’au retour de la jeune femme qui les a soignés et de sa « mère ». Plus par réflexe qu’autre chose, Emilien s’incline légèrement face à elle, en même temps que la curiosité s’affiche de nouveau sur son visage. Il laisse les présentations se faire, son regard glissant sur visage à la coiffure, sur laquelle il reste bloqué un court instant, un peu impressionné, avant de filer vers le symbole qui orne sa robe.
C’est spontanément que la question quitte ses lèvres, en même temps qu’il désigne le symbole.
– C’est une lettre ? Elle ressemble à… Un instant Emilien réfléchit, en même temps que son doigt trace un F dans l’air, le nom lui revenant en même temps, un F, mais pas tout à fait comme les F.
Ce n’est qu’après l’avoir posée qu’il prend conscience que sa question peu paraitre malvenue et de légères rougeurs s’installent sur ses joues, en même temps qu’il s’excuse de sa curiosité.
– Une femme dédiée à leur Dieu.
La différence est infime, pourtant Emilien ne peut s’empêcher de faire la distinction. L’ombre d’un sourire étire ses lèvres malgré lui et il ne s’appesantit pas plus sur le sujet. A la place il se contente de suivre du regard les mouvements du chevalier jusqu’au retour de la jeune femme qui les a soignés et de sa « mère ». Plus par réflexe qu’autre chose, Emilien s’incline légèrement face à elle, en même temps que la curiosité s’affiche de nouveau sur son visage. Il laisse les présentations se faire, son regard glissant sur visage à la coiffure, sur laquelle il reste bloqué un court instant, un peu impressionné, avant de filer vers le symbole qui orne sa robe.
C’est spontanément que la question quitte ses lèvres, en même temps qu’il désigne le symbole.
– C’est une lettre ? Elle ressemble à… Un instant Emilien réfléchit, en même temps que son doigt trace un F dans l’air, le nom lui revenant en même temps, un F, mais pas tout à fait comme les F.
Ce n’est qu’après l’avoir posée qu’il prend conscience que sa question peu paraitre malvenue et de légères rougeurs s’installent sur ses joues, en même temps qu’il s’excuse de sa curiosité.
Sam 19 Juin - 20:09
Le Dieu de paille
Suite aux paroles d'Aimable, Maeva et Iphigénie se regardent et hochent toutes deux de la tête. La doyenne semble satisfaite de ces explications.
« Cela fait sens oui. Nous attendions quelques vivres de la part de Guy pour le banquet mais j'imagine que le Très-Haut en a décidé autrement. » Puis elle secoue la tête. « Quant à cette pauvre Traverse hélas nos chasseurs n'ont rien retrouvé. J'imagine que la bête a du être emportée par l'avalanche ou attrapée par un des prédateurs de la région. Mais inutile de nous remercier, il est naturel de venir en aide à ceux qui sont dans le besoin. »
Puis son air se radoucit face à la question d'Emilien et surtout à la façon dont il a de rougir. Elle pose une main sur son torse, là où est brodé le symbole et explique calmement :
« Non ce n'est pas un F. C'est une rune de protection qui symbolise le Père ou la Bouche. Elle indique que je suis la porte-parole de cette communauté. » Elle s'écarte d'un pas et désigne la sortie de la grange. « Voulez-vous en savoir plus ? Puisque vous allez rester avec nous pour la fête, je vous propose de faire le tour du village. »
Déjà elle s'engage vers l'extérieur, suivie d'Iphigénie.
Tout comme Aimable et Emilien ont pu l'entrapercevoir la fenêtre, Blanche-Perdrix est un magnifique hameau entouré de montagnes. La vallée est verdoyante, quelques structures en bois seulement se trouvent ici et là dont une petite chapelle aux abords de l'endroit. Il n'y a clairement pas assez de maisons pour tout le monde. D'ailleurs, il y a très peu d'animaux à part quelques poules et chèvres situées dans une petite ferme sur leur gauche et sur le chemin sur lequel Maeva les conduit, se trouve une cage où est enfermé un grand loup qui grogne à leur passage. Au loin, un groupe d'hommes labourent la terre dans les champs tandis que des femmes arrachent des mauvaises herbes. Tout le monde est habillé en blanc.
Une immense table ronde est dressée au milieu en plein air. A priori l'entièreté du village pourrait s'asseoir autour. De jeunes personnes, hommes et femmes, sont occupés à disposer couverts et fleurs sur celle-ci et saluent d'une voix commune Maeva qui s'adresse aux deux visiteurs :
« Vous avez beaucoup de chances. Vous tombez juste à pic pour le rituel. Peu d'étrangers ont l'honneur d'y assister. »
On dirait presque que Aimable et Emilien sont en plein rêve. Tout est si idyllique… si parfait… Pas habitant ne semble mal en point où malheureux… D'ailleurs pas un habitant ne semble plus âgé que Maeva…
Et d'ailleurs c'est le moment où arrive un groupe d'hommes et femmes portant ensemble un long épieu sur lequel est accroché une forme étrange de bien 1m50 de long soigneusement emmaillotée dans de l'osier. Impossible de deviner ce que c'est mais l'odeur qui s'en dégage s'apparente à celle d'un délicieux fumet. Ils viennent probablement de le retirer du grand feu commun qu'on peut apercevoir plus loin après des heures passées à l'avoir fait rôtir. Le plat principal sûrement ?
« Cela fait sens oui. Nous attendions quelques vivres de la part de Guy pour le banquet mais j'imagine que le Très-Haut en a décidé autrement. » Puis elle secoue la tête. « Quant à cette pauvre Traverse hélas nos chasseurs n'ont rien retrouvé. J'imagine que la bête a du être emportée par l'avalanche ou attrapée par un des prédateurs de la région. Mais inutile de nous remercier, il est naturel de venir en aide à ceux qui sont dans le besoin. »
Puis son air se radoucit face à la question d'Emilien et surtout à la façon dont il a de rougir. Elle pose une main sur son torse, là où est brodé le symbole et explique calmement :
« Non ce n'est pas un F. C'est une rune de protection qui symbolise le Père ou la Bouche. Elle indique que je suis la porte-parole de cette communauté. » Elle s'écarte d'un pas et désigne la sortie de la grange. « Voulez-vous en savoir plus ? Puisque vous allez rester avec nous pour la fête, je vous propose de faire le tour du village. »
Déjà elle s'engage vers l'extérieur, suivie d'Iphigénie.
Tout comme Aimable et Emilien ont pu l'entrapercevoir la fenêtre, Blanche-Perdrix est un magnifique hameau entouré de montagnes. La vallée est verdoyante, quelques structures en bois seulement se trouvent ici et là dont une petite chapelle aux abords de l'endroit. Il n'y a clairement pas assez de maisons pour tout le monde. D'ailleurs, il y a très peu d'animaux à part quelques poules et chèvres situées dans une petite ferme sur leur gauche et sur le chemin sur lequel Maeva les conduit, se trouve une cage où est enfermé un grand loup qui grogne à leur passage. Au loin, un groupe d'hommes labourent la terre dans les champs tandis que des femmes arrachent des mauvaises herbes. Tout le monde est habillé en blanc.
Une immense table ronde est dressée au milieu en plein air. A priori l'entièreté du village pourrait s'asseoir autour. De jeunes personnes, hommes et femmes, sont occupés à disposer couverts et fleurs sur celle-ci et saluent d'une voix commune Maeva qui s'adresse aux deux visiteurs :
« Vous avez beaucoup de chances. Vous tombez juste à pic pour le rituel. Peu d'étrangers ont l'honneur d'y assister. »
On dirait presque que Aimable et Emilien sont en plein rêve. Tout est si idyllique… si parfait… Pas habitant ne semble mal en point où malheureux… D'ailleurs pas un habitant ne semble plus âgé que Maeva…
Et d'ailleurs c'est le moment où arrive un groupe d'hommes et femmes portant ensemble un long épieu sur lequel est accroché une forme étrange de bien 1m50 de long soigneusement emmaillotée dans de l'osier. Impossible de deviner ce que c'est mais l'odeur qui s'en dégage s'apparente à celle d'un délicieux fumet. Ils viennent probablement de le retirer du grand feu commun qu'on peut apercevoir plus loin après des heures passées à l'avoir fait rôtir. Le plat principal sûrement ?
Dim 20 Juin - 15:04
La question naïve d’Emilien attire l’attention du Chevalier. Instinctivement, son regard s’appose sur l’étrange rune, qu’il observe avec une certaine surprise. La réponse de la femme attise un appétit que la chair ne saurait rassasier. Pourtant, ses lèvres s’entrouvrent, avides de vérités.
_ Nous sommes tout ouïe. Qu’avez-vous à nous dire sur Blanche-Perdrix et votre communauté ?
Un bon combattant se reconnaît par sa capacité à agir au bon moment – et à se retenir quand cela est nécessaire. Aimable a besoin de davantage de repères, avant de s’avancer et oser des questions plus précises ou plus incisives. Une interrogation trop directe de sa part pourrait être vue comme une attaque ou une menace ; au contraire d’Emilien, il ne peut pas se dissimuler sous le couvert de l’innocence. Laisser la femme parler, c’est savoir jusqu’à où sa curiosité pourra s’égarer sans les offenser. L’objectif n’est pas de s’en faire des ennemis, pas encore tout du moins.
Elles s’éloignent, Aimable leur engage le pas tout en veillant d’un regard à ce qu’Emilien reste à ses côtés. Naturellement protecteur, il reste à un bras de l’infant. Ses yeux clairs détaillent le hameau, cherchant dans l’architecture des bâtisses une quelconque sensation de familiarité. La neige semble les narguer, du haut des sommets et Aimable retient un sourire face aux rires rocheux des flancs montagneux. La nature est cruelle, dans ses intentions dénuées de toutes moralités. Et malgré l’avalanche, malgré la mort qui les a frôlés, il ne peut en vouloir à ces sommets enneigés. Il ressent leur étreinte maternelle, froide et cassante, tendre et familière. Une ambiguïté, comme il y a tant dans son monde fait d’ombres et de lumière, de bien et de mal, de bénédiction et de malédiction.
Si une vision paradisiaque s’offre à leurs yeux, sa nature anxieuse réveille d’anciens démons. Il croit discerner des moqueries dans les rires, la blancheur des vêtements évoque le linceul de la neige, il y a une menace sourde dans l’air. Celle de l’Ouroboros dans sa tête, ou quelque chose qu’il n’arrive pas encore à voir ? Un grondement sourd le fait réagir, avant qu’il ne rougisse. C’est son ventre qui a laissé échapper un gargouillis affamé.
Affamé ? A leurs côtés, un loup a soudainement montré les crocs et en réponse, son corps a de nouveau grondé. L’Ouroboros ou sa faim se sont-ils manifestés ? Peut-être les deux à la fois. Alors qu’il fuyait le regard des femmes, ses yeux s’unissent à ceux de la Bête, qu’il détaille.
_ Qu’allez-vous en faire ?
Vendre sa peau ? Pourquoi l’avoir laissé en vie alors ? S’en servir d’appât ? L’ont-elles domestiqué ? Les hypothèses viennent, nombreuses, alors qu’un dernier ronflement s’arrache de ses lèvres, il retient une grimace. La douleur est vive, dans son ventre.
_ Veuillez me pardonner, notre dernier repas doit remonter à plus d’une journée…
Ou moins, mais il doit bien justifier son appétit. Ses yeux parcourent la table, les fleurs, les sourires – LES CROCS –
_... Un rituel ? Quel rituel ?
Malgré lui, ses sourcils se sont froncés. Méfiance, douleur, impatience, face au fumet délicieux qui rejoint leurs narines. Aimable s’efforce de détacher sa conscience de celle de l’Ouroboros, mais elle s’infiltre dans ses veines, ses pensées, ses sensations.
Où est Emilien ? Son regard revient chercher le sien alors qu’il marche avec lenteur, s’accordant ce temps de retard minime pour détailler le long épieu…
@L'Oeil @Emilien Blanchard_ Nous sommes tout ouïe. Qu’avez-vous à nous dire sur Blanche-Perdrix et votre communauté ?
Un bon combattant se reconnaît par sa capacité à agir au bon moment – et à se retenir quand cela est nécessaire. Aimable a besoin de davantage de repères, avant de s’avancer et oser des questions plus précises ou plus incisives. Une interrogation trop directe de sa part pourrait être vue comme une attaque ou une menace ; au contraire d’Emilien, il ne peut pas se dissimuler sous le couvert de l’innocence. Laisser la femme parler, c’est savoir jusqu’à où sa curiosité pourra s’égarer sans les offenser. L’objectif n’est pas de s’en faire des ennemis, pas encore tout du moins.
Elles s’éloignent, Aimable leur engage le pas tout en veillant d’un regard à ce qu’Emilien reste à ses côtés. Naturellement protecteur, il reste à un bras de l’infant. Ses yeux clairs détaillent le hameau, cherchant dans l’architecture des bâtisses une quelconque sensation de familiarité. La neige semble les narguer, du haut des sommets et Aimable retient un sourire face aux rires rocheux des flancs montagneux. La nature est cruelle, dans ses intentions dénuées de toutes moralités. Et malgré l’avalanche, malgré la mort qui les a frôlés, il ne peut en vouloir à ces sommets enneigés. Il ressent leur étreinte maternelle, froide et cassante, tendre et familière. Une ambiguïté, comme il y a tant dans son monde fait d’ombres et de lumière, de bien et de mal, de bénédiction et de malédiction.
Si une vision paradisiaque s’offre à leurs yeux, sa nature anxieuse réveille d’anciens démons. Il croit discerner des moqueries dans les rires, la blancheur des vêtements évoque le linceul de la neige, il y a une menace sourde dans l’air. Celle de l’Ouroboros dans sa tête, ou quelque chose qu’il n’arrive pas encore à voir ? Un grondement sourd le fait réagir, avant qu’il ne rougisse. C’est son ventre qui a laissé échapper un gargouillis affamé.
Affamé ? A leurs côtés, un loup a soudainement montré les crocs et en réponse, son corps a de nouveau grondé. L’Ouroboros ou sa faim se sont-ils manifestés ? Peut-être les deux à la fois. Alors qu’il fuyait le regard des femmes, ses yeux s’unissent à ceux de la Bête, qu’il détaille.
_ Qu’allez-vous en faire ?
Vendre sa peau ? Pourquoi l’avoir laissé en vie alors ? S’en servir d’appât ? L’ont-elles domestiqué ? Les hypothèses viennent, nombreuses, alors qu’un dernier ronflement s’arrache de ses lèvres, il retient une grimace. La douleur est vive, dans son ventre.
_ Veuillez me pardonner, notre dernier repas doit remonter à plus d’une journée…
Ou moins, mais il doit bien justifier son appétit. Ses yeux parcourent la table, les fleurs, les sourires – LES CROCS –
_... Un rituel ? Quel rituel ?
Malgré lui, ses sourcils se sont froncés. Méfiance, douleur, impatience, face au fumet délicieux qui rejoint leurs narines. Aimable s’efforce de détacher sa conscience de celle de l’Ouroboros, mais elle s’infiltre dans ses veines, ses pensées, ses sensations.
Où est Emilien ? Son regard revient chercher le sien alors qu’il marche avec lenteur, s’accordant ce temps de retard minime pour détailler le long épieu…
Jeu 24 Juin - 21:41
@Aimable E. De Bayard @L'Oeil
– J’espère quand même qu’elle a réussi à échapper à la neige et aux prédateurs… Il n’ose même pas imaginer la mule ne pas survivre à leur périple. Avec de la chance, elle réapparaitrait peut-être. Du moins il l’espérait sincèrement. Emilien se détendit de façon visible, même si les rougeurs sur ses joues restèrent présentes, alors que la doyenne répondait à sa question. Un bref instant il se tapota la lèvre, alors que ses yeux restaient fixés sur le symbole et puis :
– Des runes, c’est des petites gravures sur des pierres aussi, non ?
C’était vague, mais il se souvenait avoir déjà entendu ce mot, une fois, il y a longtemps. C’est sans se faire prier qu’Emilien emboita le pas des deux femmes et du chevalier. Si la discussion entre les « grands » devait être intéressante, il faut avouer que son attention était plutôt attirée par tout ce qu’il voyait.
– C’est quoi comme fête ?
Probablement que sa question arrivait un peu à retardement, alors que son regard passait des habitants du village aux bâtiments, puis aux animaux. Un instant il observa le loup dans sa cage, ses sourcils se fronçant légèrement sans qu’il puisse s’en empêcher. Mais avant qu’il puisse poser la moindre question dessus, il est devancé par le chevalier. Son regard se porte alors sur la doyenne, avec curiosité, alors qu’il attend sa réponse. Enfin… ses réponses seraient plus vrai.
Il n’en a pas réellement conscience, mais il s’éloigne un peu de Maëva et Aimable pour observer la décoration de la table avec curiosité, sans rien toucher. Ce sont l’odeur et le grondement de son propre ventre qui le ramène à l’instant présent et il se tourne alors les autres. Et il s’approche d’Iphigénie – moins impressionnante que la doyenne pour lui – et lui souffle :
– Pourquoi vous êtes tous habillés pareil ? Sa question posée, il porte son regard sur Aimable un instant avant de fixer de nouveau le pieu et son chargement odorant. Qu’est-ce que c’est que vous avez fait cuire ? Ca sent bon.
Et ce n’est pas le nouveau bruit s’échappant de son estomac qui va démentir ses paroles. En même temps, mine de rien, il note que ses questions paraissent un peu niaises par rapport à celles que posent le chevalier.
– Des runes, c’est des petites gravures sur des pierres aussi, non ?
C’était vague, mais il se souvenait avoir déjà entendu ce mot, une fois, il y a longtemps. C’est sans se faire prier qu’Emilien emboita le pas des deux femmes et du chevalier. Si la discussion entre les « grands » devait être intéressante, il faut avouer que son attention était plutôt attirée par tout ce qu’il voyait.
– C’est quoi comme fête ?
Probablement que sa question arrivait un peu à retardement, alors que son regard passait des habitants du village aux bâtiments, puis aux animaux. Un instant il observa le loup dans sa cage, ses sourcils se fronçant légèrement sans qu’il puisse s’en empêcher. Mais avant qu’il puisse poser la moindre question dessus, il est devancé par le chevalier. Son regard se porte alors sur la doyenne, avec curiosité, alors qu’il attend sa réponse. Enfin… ses réponses seraient plus vrai.
Il n’en a pas réellement conscience, mais il s’éloigne un peu de Maëva et Aimable pour observer la décoration de la table avec curiosité, sans rien toucher. Ce sont l’odeur et le grondement de son propre ventre qui le ramène à l’instant présent et il se tourne alors les autres. Et il s’approche d’Iphigénie – moins impressionnante que la doyenne pour lui – et lui souffle :
– Pourquoi vous êtes tous habillés pareil ? Sa question posée, il porte son regard sur Aimable un instant avant de fixer de nouveau le pieu et son chargement odorant. Qu’est-ce que c’est que vous avez fait cuire ? Ca sent bon.
Et ce n’est pas le nouveau bruit s’échappant de son estomac qui va démentir ses paroles. En même temps, mine de rien, il note que ses questions paraissent un peu niaises par rapport à celles que posent le chevalier.
@Aimable E. De Bayard @L'Oeil
Sam 26 Juin - 15:32
Le Dieu de paille
« Oh mais bien sûr, pardonnez-nous. Vous devez mourir de faim. Installez-vous ! » Maeva leur fait signe de s'asseoir à la table. Iphigénie prenant la main d'Emilien le guide vers un siège à l'opposé de celui d'Aimable. Elle prend place à ses côtés et attrape une carafe pour remplir son verre d'un liquide rouge à l'odeur sucrée.
« Bois, ça va te faire du bien. » Elle-même se sert alors qu'un autre couple de jeunes femmes dépose une assiette remplie de légumes ainsi que du pain et du fromage. « Prions le Tout-Puissant pour que Traverse aille bien alors. » Bientôt c'est tout un ensemble de plats qui est disposé sur la table alors que tout le monde s'installe. Champignons grillés, pommes de terres au beurre, noix sautées aux pommes et aux baies, poires au miel, omelette aux herbes sauvages, on dirait bien que l'ensemble est strictement végétarien et constitué des produits locaux.
« L'offrande arrivera bien assez tôt ! » Commente une rousse du même âge qu'Iphigénie qui s'est assise de l'autre côté d'Emilien.
« Tu verras c'est délicieux. » Insiste Iphigénie.
« Pourquoi est-ce qu'on est tous habillés pareil ? » Répète la rousse.
« Parce que nous sommes tous pareil ! » Scande un jeune homme aux yeux noisettes.
« Des enfants de Dieu ! » Scande-t-elle.
Aimable, lui, est placé plus loin. Maeva à sa droite et un homme à gauche, un peu plus vieux, en fait certainement le plus âgé du village composé au total de plus d'une cinquantaine d'habitants, tous réunis autour de cette table. Lui aussi a une rune sur sa tunique.
ᛟ
Contrairement à Maeva, il est silencieux et semble même inquiet alors qu'il remplit la coupe d'Aimable du même liquide coloré qu'Emilien avec des mains tremblantes avant de caresser la tête du bambin sur ses genoux.
« Voici Pierrick, notre doyen. » L'introduit-elle.
D'ailleurs tout ce beau monde semble avoir été disposé de façon... chronologique ? Des plus jeunes aux plus âgés formant un grand cercle qui s'arrête à Pierrick. Aimable brise un peu l'ordre mais Emilien, lui, s'insère parfaitement au milieu de ces quelques gens qui ont l'air d'avoir eux aussi d'être au début de leur vingtaine.
« À l'approche de l'été nous organisons un grand banquet pour célébrer le début de la moisson et nous procédons ensuite au sacrifice pour remercier le Seigneur de sa générosité et permettre au grand cycle de continuer, voilà tout. » Explique Maeva avant d'adresser un geste du bras à l'ensemble du village.
Tout le monde se prend alors par la main, les voisins d'Emilien et d'Aimable leurs attrapent les paumes et chacun a baissé les yeux vers son assiette.
« Seigneur, grand Dieu admirable, nous, tes enfants et humbles serviteurs, partageons ce repas avec toi comme ceux qui ne t'entendent pas encore. Tout indigne qu'ils soient, délivre-les de tout danger, de la corruption de l'âme et de celle du corps, puissent-ils voir dans l'éclat de ton soleil ta grâce et ta toute puissance. Nous te remercions Seigneur. »
Le silence s'installe. Tous les yeux sont rivés vers Aimable et Emilien, chacun a pris sa coupe remplie, chacun attend qu'ils boivent avec un sourire si insistant que c'en est absolument terrifiant.
Seul Pierrick ne leur prête pas attention. Il a posé les coudes sur la table et joint les mains, le cou penché, les lèvres bougeant à toute allure comme s'il psalmodiait sans bruit quelque chose entre les babillements de l'enfant qui s'agite contre lui.
« Bois, ça va te faire du bien. » Elle-même se sert alors qu'un autre couple de jeunes femmes dépose une assiette remplie de légumes ainsi que du pain et du fromage. « Prions le Tout-Puissant pour que Traverse aille bien alors. » Bientôt c'est tout un ensemble de plats qui est disposé sur la table alors que tout le monde s'installe. Champignons grillés, pommes de terres au beurre, noix sautées aux pommes et aux baies, poires au miel, omelette aux herbes sauvages, on dirait bien que l'ensemble est strictement végétarien et constitué des produits locaux.
« L'offrande arrivera bien assez tôt ! » Commente une rousse du même âge qu'Iphigénie qui s'est assise de l'autre côté d'Emilien.
« Tu verras c'est délicieux. » Insiste Iphigénie.
« Pourquoi est-ce qu'on est tous habillés pareil ? » Répète la rousse.
« Parce que nous sommes tous pareil ! » Scande un jeune homme aux yeux noisettes.
« Des enfants de Dieu ! » Scande-t-elle.
Aimable, lui, est placé plus loin. Maeva à sa droite et un homme à gauche, un peu plus vieux, en fait certainement le plus âgé du village composé au total de plus d'une cinquantaine d'habitants, tous réunis autour de cette table. Lui aussi a une rune sur sa tunique.
Contrairement à Maeva, il est silencieux et semble même inquiet alors qu'il remplit la coupe d'Aimable du même liquide coloré qu'Emilien avec des mains tremblantes avant de caresser la tête du bambin sur ses genoux.
« Voici Pierrick, notre doyen. » L'introduit-elle.
D'ailleurs tout ce beau monde semble avoir été disposé de façon... chronologique ? Des plus jeunes aux plus âgés formant un grand cercle qui s'arrête à Pierrick. Aimable brise un peu l'ordre mais Emilien, lui, s'insère parfaitement au milieu de ces quelques gens qui ont l'air d'avoir eux aussi d'être au début de leur vingtaine.
« À l'approche de l'été nous organisons un grand banquet pour célébrer le début de la moisson et nous procédons ensuite au sacrifice pour remercier le Seigneur de sa générosité et permettre au grand cycle de continuer, voilà tout. » Explique Maeva avant d'adresser un geste du bras à l'ensemble du village.
Tout le monde se prend alors par la main, les voisins d'Emilien et d'Aimable leurs attrapent les paumes et chacun a baissé les yeux vers son assiette.
« Seigneur, grand Dieu admirable, nous, tes enfants et humbles serviteurs, partageons ce repas avec toi comme ceux qui ne t'entendent pas encore. Tout indigne qu'ils soient, délivre-les de tout danger, de la corruption de l'âme et de celle du corps, puissent-ils voir dans l'éclat de ton soleil ta grâce et ta toute puissance. Nous te remercions Seigneur. »
Le silence s'installe. Tous les yeux sont rivés vers Aimable et Emilien, chacun a pris sa coupe remplie, chacun attend qu'ils boivent avec un sourire si insistant que c'en est absolument terrifiant.
Seul Pierrick ne leur prête pas attention. Il a posé les coudes sur la table et joint les mains, le cou penché, les lèvres bougeant à toute allure comme s'il psalmodiait sans bruit quelque chose entre les babillements de l'enfant qui s'agite contre lui.
Dim 27 Juin - 11:56
@Emilien Blanchard @L'Oeil
Emilien est éloigné d’Aimable.
Instinctivement, le Chevalier le suit du regard avant de docilement s’asseoir à la place qu’on leur a indiqué. Il n’a pas reçu de réponses au sujet du loup… Inadvertance ou acte volontaire ?
Bien qu’on les ait sauvés, Aimable n’oublie pas la mise en garde du Vicomte. L’Ouroboros a fait de lui un homme méfiant et anxieux – comment aurait-il pu en être autrement alors qu’il a appris à craindre le pire ? L’absence de sa croix le renvoie à une vulnérabilité insupportable qu’il parvient encore à ravaler, espérant vainement que l’Ouroboros n’a rien remarqué.
Il s’inquiète au sujet du loup, dont il ne comprend pas l’emprisonnement. Les loups, on les abat. Et ceux qu’on garde en cage, on les empoisonne pour ensuite vendre leur peau.
Les plats qu’on leur apporte éveillent son appétit, assez pour qu’Aimable sente une douleur percer ses viscères. L’homme a un sacré appétit au point où il préfère toujours se restreindre pour laisser de quoi manger aux autres… Il faut dire que l’Ouroboros lui prend beaucoup d’énergie.
Il observe curieusement les champignons grillés, les pommes de terre, les noix sautées aux pommes, les poires au miel, l’omelette… Les fumets salés et sucrés se mêlent en un parfum entêtant, assez pour qu’il en ait l’eau à la bouche. Le terme « d’offrande » le fait réagir, il se contente d’un regard vif adressé à la rousse. L’échange entre les jeunes le font sourire, par politesse. En réalité, son cœur se serre.
Placé entre Maëva et un homme plus âgé, Aimable comprend que son apparence l’a trahi. Ses cheveux grisés, ses traits tirés, ses cernes et ses rides lui donnent bien une dizaine d’années de plus. Ses articulations sont rouillées comme celles d’un vieillard, lorsqu’il les bouge, il sent comme du sable… Des fragments d’os brisés, que l’Ouroboros prend soin d’évacuer. Parfois, ils sortent de sa peau, comme une écharde qu’il n’a qu’à retirer.
Qu’a-t-elle vu, la petite Iphigénie, quand elle a glissé ses mains sur son torse ? Cette pensée se ravive dans son esprit, comme un coup de poignard. La blessure ravive le dégoût qu’il a pour son corps. Qu’a-t-elle vu ? Avec un peu de chance, elle n’a remarqué que les marques de ses scarifications, les flagellations qu’il a l’habitude de s’infliger, du sang aussi rouge que celui qu’on vient de verser dans son verre. Ses yeux rejoignent le visage du doyen. Un visage marqué par le temps, une histoire qu’il essaye de lire sans la comprendre. Alors, ses prunelles traquent le regard de l’homme. Ses tremblements trahissent une faiblesse inquiétante.
_ C’est un grand honneur de vous rencontrer, Pierrick. Que symbolise donc… votre rune ?
Demande-t-il en imitant l’exemple donné par Emilien. Sa main effleure son propre torse – il manque sa croix.
_ Un sacrifice ?
Quelque chose ne va pas.
Est-ce dans sa tête ? Ou dans ce qui se passe autour d’eux ?
Depuis toujours, l’Ouroboros joue avec ses sens, modifie sa vue, cache les mots qu’il devrait entendre. L’Ouroboros est un filtre à une réalité qu’il s’efforce de percevoir, sans comprendre si les signes de danger sont renvoyés par son anxiété ou s’ils sont bien réels.
OffRRande SACRIfice. NOUS. Ou le LOUP
Lorsqu’on prend sa main, Aimable retient de toutes ses forces un geste de recul. Il n’aime pas qu’on le touche. Il ne supporte pas ça et la douleur qu’il ressent dans ses jointures n’a rien à voir avec l’étreinte faite sur ses doigts. Sa peau épaisse, épaisse comme du cuir, si épaisse qu’il ne sent pas toujours ce qu’il touche. Il perçoit l’étreinte sur sa paume, ressent l’étrange dureté de ses propres chairs, de ces muscles contractés qui ne sont pas toujours les siens. Il ne s’oppose pas, pour autant et, poliment, baisse les yeux vers son assiette.
Ils vont nous DevorRRer.
La prière de Maeva glisse sur sa peau comme la lame d’un couteau. Il sent une étrange chair de poule parcourir ses bras, un frisson saisit son ventre et il y a la douleur lancinante logée au creux de son estomac.
Ils VONt nous DEvoRREEER
Tout indigne qu’ils soient, délivre-les de tout danger, de la corruption de l’âme et de celle du corps.
Iphigénie. Qu’a-t-elle vu lorsqu’elle l’a dénudé ?
Les flagellations ? Pitié. Que les flagellations. Pas un mouvement suspect, d’une créature tapie sous sa peau. D’un os qui n’aurait pas dû être là. Une déformation dont il n’aurait pas eu conscience. Les délivrer de la corruption.
CORRUPTION
La Voix crache, est-ce de colère ou d’amusement ?
Le Vice Coule dans NOS vEINes, ta CHAIR est MIENNE, mes MORTS sont les TIENS.
Le silence ne fait qu’accroître le vacarme de la Voix et sous leurs regards insistants, Aimable se sent mis à nu. Il tremblerait, si l’Ouroboros ne maintenait pas fermement ses os entre ses mains osseuses.
Ne TREmble PAS. N’aie PA SPEUR. Je suis LA. Nous SoMMEs ENSEMBLE.
Ensemble. Car aucune prière ne pourrait exorciser le monstre. Le danger est tout autour d’eux et au fond de ses tripes. Aimable récupère le verre en bois qu’il élève avec les autres.
_ Nous vous remercions, Seigneur Dieu.
Que Dieu lui donne la force. Aimable porte le verre à ses lèvres et ferme les yeux, laissant le liquide effleurer ses lèvres… Il trempe sa bouche quelques secondes, sans boire, entrouvrant d’abord les lèvres pour capter les arômes de la boisson. Cela lui rappelle cette fois où Côme a apporté pour la première fois de la Chartreuse. Qu’il a fait mine de boire pour cracher plus loin. Un vrai tord boyau.
Et ce souvenir, aussi fugace soit-il, est comme un geste du Seigneur. Un réconfort. Sa protection.
Il repose le verre après avoir laissé une minime lichette se déposer sur ses papilles – curieusement, l’Ouroboros joint sa langue à la sienne pour étudier le liquide qu’il garde en bouche. Ce baiser interposé lui arracherait presque une grimace, avant qu’il ne rapproche le verre de ses lèvres pour laisser discrètement s’échapper le peu de liquide qu’il a mis en bouche.
L’avantage d’un verre en bois est qu’on ne voit pas tant le volume baisser. Et Aimable maîtrise l’art de boire sans réellement avaler le contenu de son verre. Il devra trouver une technique pour vider son verre, peut-être se lever de table s’il en a l’occasion et balancer la boisson dans un buisson.
Instinctivement, le Chevalier le suit du regard avant de docilement s’asseoir à la place qu’on leur a indiqué. Il n’a pas reçu de réponses au sujet du loup… Inadvertance ou acte volontaire ?
Bien qu’on les ait sauvés, Aimable n’oublie pas la mise en garde du Vicomte. L’Ouroboros a fait de lui un homme méfiant et anxieux – comment aurait-il pu en être autrement alors qu’il a appris à craindre le pire ? L’absence de sa croix le renvoie à une vulnérabilité insupportable qu’il parvient encore à ravaler, espérant vainement que l’Ouroboros n’a rien remarqué.
Il s’inquiète au sujet du loup, dont il ne comprend pas l’emprisonnement. Les loups, on les abat. Et ceux qu’on garde en cage, on les empoisonne pour ensuite vendre leur peau.
Les plats qu’on leur apporte éveillent son appétit, assez pour qu’Aimable sente une douleur percer ses viscères. L’homme a un sacré appétit au point où il préfère toujours se restreindre pour laisser de quoi manger aux autres… Il faut dire que l’Ouroboros lui prend beaucoup d’énergie.
Il observe curieusement les champignons grillés, les pommes de terre, les noix sautées aux pommes, les poires au miel, l’omelette… Les fumets salés et sucrés se mêlent en un parfum entêtant, assez pour qu’il en ait l’eau à la bouche. Le terme « d’offrande » le fait réagir, il se contente d’un regard vif adressé à la rousse. L’échange entre les jeunes le font sourire, par politesse. En réalité, son cœur se serre.
Placé entre Maëva et un homme plus âgé, Aimable comprend que son apparence l’a trahi. Ses cheveux grisés, ses traits tirés, ses cernes et ses rides lui donnent bien une dizaine d’années de plus. Ses articulations sont rouillées comme celles d’un vieillard, lorsqu’il les bouge, il sent comme du sable… Des fragments d’os brisés, que l’Ouroboros prend soin d’évacuer. Parfois, ils sortent de sa peau, comme une écharde qu’il n’a qu’à retirer.
Qu’a-t-elle vu, la petite Iphigénie, quand elle a glissé ses mains sur son torse ? Cette pensée se ravive dans son esprit, comme un coup de poignard. La blessure ravive le dégoût qu’il a pour son corps. Qu’a-t-elle vu ? Avec un peu de chance, elle n’a remarqué que les marques de ses scarifications, les flagellations qu’il a l’habitude de s’infliger, du sang aussi rouge que celui qu’on vient de verser dans son verre. Ses yeux rejoignent le visage du doyen. Un visage marqué par le temps, une histoire qu’il essaye de lire sans la comprendre. Alors, ses prunelles traquent le regard de l’homme. Ses tremblements trahissent une faiblesse inquiétante.
_ C’est un grand honneur de vous rencontrer, Pierrick. Que symbolise donc… votre rune ?
Demande-t-il en imitant l’exemple donné par Emilien. Sa main effleure son propre torse – il manque sa croix.
_ Un sacrifice ?
Quelque chose ne va pas.
Est-ce dans sa tête ? Ou dans ce qui se passe autour d’eux ?
Depuis toujours, l’Ouroboros joue avec ses sens, modifie sa vue, cache les mots qu’il devrait entendre. L’Ouroboros est un filtre à une réalité qu’il s’efforce de percevoir, sans comprendre si les signes de danger sont renvoyés par son anxiété ou s’ils sont bien réels.
OffRRande SACRIfice. NOUS. Ou le LOUP
Lorsqu’on prend sa main, Aimable retient de toutes ses forces un geste de recul. Il n’aime pas qu’on le touche. Il ne supporte pas ça et la douleur qu’il ressent dans ses jointures n’a rien à voir avec l’étreinte faite sur ses doigts. Sa peau épaisse, épaisse comme du cuir, si épaisse qu’il ne sent pas toujours ce qu’il touche. Il perçoit l’étreinte sur sa paume, ressent l’étrange dureté de ses propres chairs, de ces muscles contractés qui ne sont pas toujours les siens. Il ne s’oppose pas, pour autant et, poliment, baisse les yeux vers son assiette.
Ils vont nous DevorRRer.
La prière de Maeva glisse sur sa peau comme la lame d’un couteau. Il sent une étrange chair de poule parcourir ses bras, un frisson saisit son ventre et il y a la douleur lancinante logée au creux de son estomac.
Ils VONt nous DEvoRREEER
Tout indigne qu’ils soient, délivre-les de tout danger, de la corruption de l’âme et de celle du corps.
Iphigénie. Qu’a-t-elle vu lorsqu’elle l’a dénudé ?
Les flagellations ? Pitié. Que les flagellations. Pas un mouvement suspect, d’une créature tapie sous sa peau. D’un os qui n’aurait pas dû être là. Une déformation dont il n’aurait pas eu conscience. Les délivrer de la corruption.
CORRUPTION
La Voix crache, est-ce de colère ou d’amusement ?
Le Vice Coule dans NOS vEINes, ta CHAIR est MIENNE, mes MORTS sont les TIENS.
Le silence ne fait qu’accroître le vacarme de la Voix et sous leurs regards insistants, Aimable se sent mis à nu. Il tremblerait, si l’Ouroboros ne maintenait pas fermement ses os entre ses mains osseuses.
Ne TREmble PAS. N’aie PA SPEUR. Je suis LA. Nous SoMMEs ENSEMBLE.
Ensemble. Car aucune prière ne pourrait exorciser le monstre. Le danger est tout autour d’eux et au fond de ses tripes. Aimable récupère le verre en bois qu’il élève avec les autres.
_ Nous vous remercions, Seigneur Dieu.
Que Dieu lui donne la force. Aimable porte le verre à ses lèvres et ferme les yeux, laissant le liquide effleurer ses lèvres… Il trempe sa bouche quelques secondes, sans boire, entrouvrant d’abord les lèvres pour capter les arômes de la boisson. Cela lui rappelle cette fois où Côme a apporté pour la première fois de la Chartreuse. Qu’il a fait mine de boire pour cracher plus loin. Un vrai tord boyau.
Et ce souvenir, aussi fugace soit-il, est comme un geste du Seigneur. Un réconfort. Sa protection.
Il repose le verre après avoir laissé une minime lichette se déposer sur ses papilles – curieusement, l’Ouroboros joint sa langue à la sienne pour étudier le liquide qu’il garde en bouche. Ce baiser interposé lui arracherait presque une grimace, avant qu’il ne rapproche le verre de ses lèvres pour laisser discrètement s’échapper le peu de liquide qu’il a mis en bouche.
L’avantage d’un verre en bois est qu’on ne voit pas tant le volume baisser. Et Aimable maîtrise l’art de boire sans réellement avaler le contenu de son verre. Il devra trouver une technique pour vider son verre, peut-être se lever de table s’il en a l’occasion et balancer la boisson dans un buisson.
- Spoiler:
- Résumé : Aimable est en mode parano
Il interroge Pierrick sur sa rune, fait mine de boire mais recrache discrètement dans son verre (grosse pensée à Côme et son alcool dégueulasse)
Aimable essaye de gagner du temps (et un moyen de vider discrètement son verre)
Désolée du pavé
@Emilien Blanchard @L'Oeil
Dim 27 Juin - 19:06
Emilien pose les yeux sur la main qui vient de saisir la sienne, juste un instant, avant de regarder vers Aimable alors qu’il se fait entrainer. Ses sourcils se froncent légèrement, mais il ne lutte pas et va s’installer là où on le lui indique. Son verre plein, il le prend et vient sentir l’odeur sucrée qu’il dégage, en même temps que le loup en lui gronde pour lui intimer un peu de méfiance. L’envie d’y tremper les lèvres est forte, ne serait-ce que parce que l’odeur est alléchante, pourtant, même s’il ne repose pas le verre, Emilien pose les yeux sur la jeune femme à ses côtés, qui vient de le servir.
– Qu’est-ce que c’est ? Ca sent bon je trouve.
Question qui lui parait légitime, avant qu’il ne laisse son regard passer sur les divers plats qui recouvrent progressivement la table. Son ventre se fait entendre de nouveau, amenant à l’apparition de nouvelles rougeurs sur les joues du jeune homme. Son attention est cependant de nouveau attirée par la réponse à ses questions et il lève un sourcil perplexe, l’incompréhension passant sur son visage et dans son regard sans qu’il cherche à la masquer.
– Tous pareil ? Pourtant vous n’avez pas la même couleur de cheveux ou d’yeux… vous êtes semblables parce que vous êtes habillés pareil.
Emilien n’a même pas conscience que sa réponse est très terre à terre, beaucoup plus que la notion qui semble être le centre de la réponse qui lui a été apportée. Et puis, il y a cette idée d’être « des enfants de dieu », Emilien est juste l’enfant de ses parents, rien de plus. Pourtant, il ne veut pas les vexer et finit par souffler doucement.
– Navré, je crois que je ne comprends pas bien.
Autant l’admettre, ça lui permettra peut-être d’obtenir une réponse plus claire. En attendant, il sent ses mains être attrapées par ses deux voisines de table et, durant l’espace d’un instant, il regarde toutes les personnes présentes, un peu pensif vis-à-vis de la situation. Le fait que personne ne le regarde lui permet de satisfaire sa curiosité, en même temps qu’il écoute d’une oreille plus que discrète la prière qui est faite. Il a besoin de quelques secondes pour se rendre compte que celle-ci est terminée et que tout le monde a saisi son verre. Machinalement il copie le geste, mais une sensation désagréable le prend alors qu’il porte celui-ci à ses lèvres, une légère hésitation et il en boit une toute petite gorgée, espérant fort ne pas le regretter par la suite.
– Qu’est-ce que c’est ? Ca sent bon je trouve.
Question qui lui parait légitime, avant qu’il ne laisse son regard passer sur les divers plats qui recouvrent progressivement la table. Son ventre se fait entendre de nouveau, amenant à l’apparition de nouvelles rougeurs sur les joues du jeune homme. Son attention est cependant de nouveau attirée par la réponse à ses questions et il lève un sourcil perplexe, l’incompréhension passant sur son visage et dans son regard sans qu’il cherche à la masquer.
– Tous pareil ? Pourtant vous n’avez pas la même couleur de cheveux ou d’yeux… vous êtes semblables parce que vous êtes habillés pareil.
Emilien n’a même pas conscience que sa réponse est très terre à terre, beaucoup plus que la notion qui semble être le centre de la réponse qui lui a été apportée. Et puis, il y a cette idée d’être « des enfants de dieu », Emilien est juste l’enfant de ses parents, rien de plus. Pourtant, il ne veut pas les vexer et finit par souffler doucement.
– Navré, je crois que je ne comprends pas bien.
Autant l’admettre, ça lui permettra peut-être d’obtenir une réponse plus claire. En attendant, il sent ses mains être attrapées par ses deux voisines de table et, durant l’espace d’un instant, il regarde toutes les personnes présentes, un peu pensif vis-à-vis de la situation. Le fait que personne ne le regarde lui permet de satisfaire sa curiosité, en même temps qu’il écoute d’une oreille plus que discrète la prière qui est faite. Il a besoin de quelques secondes pour se rendre compte que celle-ci est terminée et que tout le monde a saisi son verre. Machinalement il copie le geste, mais une sensation désagréable le prend alors qu’il porte celui-ci à ses lèvres, une légère hésitation et il en boit une toute petite gorgée, espérant fort ne pas le regretter par la suite.
- Résumé:
- Ils sont flippants.
Mimi capte rien à ce qu'ils racontent et pose des questions pour essayer de comprendre.
Il les zyeute.
Il boit un peu de la boisson en espérant ne pas mourir trop vite.
Ils sont flippants.
Lun 28 Juin - 23:08
Le Dieu de paille
Les deux visiteurs trempant leurs lèvres dans le breuvage, le repas peut commencer. Si leurs voisins de table continuent de parler avec eux, le reste du village entame avec un enthousiasme flamboyant le buffet. Les plats tournent, les rires fusent et le liquide rouge coule à flots sous un soleil sans nuages. Tout a l'air délicieux et d'ailleurs cette boisson inconnue n'est pas mauvaise du tout : très sucrée avec un soupçon d'acidité, elle n'a pas l'air de contenir d'alcool.
Pierrick n'a pas le temps d'ouvrir la bouche, c'est Maeva qui répond :
« Cette rune symbolise la famille et l'héritage car Pierrick est l'homme le plus âgé de notre communauté et donc un membre pivotal de celle-ci. N'est-ce pas Pierrick ? »
« Oui, oui c'est ça. » Approuve-t-il doucement en donnant un morceau de fruit au bambin sur ses genoux sans même les regarder. « Un sacrifice oui. Un en honneur à l'équinoxe, puis un au crépuscule et enfin un à l'aube pour que le cycle soit complet. »
Maeva hoche la tête comme satisfaite et ajoute :
« C'est une tradition ancestrale. Pour préserver le cycle qui est éternel tout comme notre Créateur. »
Les jeunes gens éclatent de rire au commentaire de l'infant et s'exclament :
« Oui mais regarde, nous avons tous deux mains, deux yeux, deux jambes ! »
« À l'image du Dieu ! »
« Ici nous n'avons pas de classes, pas d'esclaves, pas de maîtres, pas de femmes, pas de maris ! Nous sommes tous libres et égaux ! » C'est un jeune homme blond qui vient de scander ça un peu plus loin. La rousse rebondit aussitôt :
« Bien dit Percy ! Ça devait être horrible chez toi avant ! »
Iphigénie reprend la conversation, plus calme que ses comparses, elle lève son verre et en secoue le contenu. Il y a comme des... morceaux au fond ? Des herbes ?
« C'est du nectar d'une fleur qu'on ne trouve que dans la région dilué à de l'eau et du miel. Ne t'inquiète pas, ce n'est pas empoisonné. » Et pour cause, elle finit d'une traite son verre. Puis elle pose une main sur l'épaule de son interlocuteur. « Ce n'est pas grave, si ton coeur est pur tu comprendras bientôt Emilien. »
« Oh est-ce que cela veut dire qu'il va rester aussi ? » Demande la rousse, enthousiaste.
« Ce n'est pas comme s'il pouvait partir de toutes façons vu que le passage est bloqué par la neige. » Rétorque Percy.
Encore une fois, tout le monde explose de rire. L'ambiance semble bon enfant de ce côté de la table.
Aimable
Pierrick n'a pas le temps d'ouvrir la bouche, c'est Maeva qui répond :
« Cette rune symbolise la famille et l'héritage car Pierrick est l'homme le plus âgé de notre communauté et donc un membre pivotal de celle-ci. N'est-ce pas Pierrick ? »
« Oui, oui c'est ça. » Approuve-t-il doucement en donnant un morceau de fruit au bambin sur ses genoux sans même les regarder. « Un sacrifice oui. Un en honneur à l'équinoxe, puis un au crépuscule et enfin un à l'aube pour que le cycle soit complet. »
Maeva hoche la tête comme satisfaite et ajoute :
« C'est une tradition ancestrale. Pour préserver le cycle qui est éternel tout comme notre Créateur. »
Émilien
Les jeunes gens éclatent de rire au commentaire de l'infant et s'exclament :
« Oui mais regarde, nous avons tous deux mains, deux yeux, deux jambes ! »
« À l'image du Dieu ! »
« Ici nous n'avons pas de classes, pas d'esclaves, pas de maîtres, pas de femmes, pas de maris ! Nous sommes tous libres et égaux ! » C'est un jeune homme blond qui vient de scander ça un peu plus loin. La rousse rebondit aussitôt :
« Bien dit Percy ! Ça devait être horrible chez toi avant ! »
Iphigénie reprend la conversation, plus calme que ses comparses, elle lève son verre et en secoue le contenu. Il y a comme des... morceaux au fond ? Des herbes ?
« C'est du nectar d'une fleur qu'on ne trouve que dans la région dilué à de l'eau et du miel. Ne t'inquiète pas, ce n'est pas empoisonné. » Et pour cause, elle finit d'une traite son verre. Puis elle pose une main sur l'épaule de son interlocuteur. « Ce n'est pas grave, si ton coeur est pur tu comprendras bientôt Emilien. »
« Oh est-ce que cela veut dire qu'il va rester aussi ? » Demande la rousse, enthousiaste.
« Ce n'est pas comme s'il pouvait partir de toutes façons vu que le passage est bloqué par la neige. » Rétorque Percy.
Encore une fois, tout le monde explose de rire. L'ambiance semble bon enfant de ce côté de la table.
Ven 2 Juil - 9:16
Aimable, du coin de l’œil, surveille Emilien.
Son regard parcourt les visages de l’assemblée. L’innocence de leurs rires apaise ses craintes. Jusqu’à ce que l’Ouroboros susurre à son oreille.
SourrRires – RirRES ! – RIRES et DENTS qui se MontrEnt, Chiens et LOUPS montrent les CROCS avant de MORDRE
Doit-il intervenir, lorsqu’il voit Emilien s’abandonner en toute confiance ?
Est-il anormal d’être si méfiant alors qu’on les a sauvés, qu’on les a aidés, que tous autour d’eux boivent ce qu’ils boivent et se nourrissent des mêmes plats ?
Parfois, la réalité est si différente au travers de son regard. Il se rappelle de Baptiste, qui lui murmurait qu’aucune ombre n’avait bougé ce soir là. De Marie, qui tend l’oreille sans entendre la VOIX qu’il perçoit. Est-il fou ? Est-il atteint d’une peur si viscérale qu’il en devient paranoïaque ? A voir le danger dans les regards, les dents qui se dévoilent, les rires qui tranchent sa chair comme des éclats de lame. Etrange chaleur, au sein de ses viscères, celle d’une humanité qu’il n’arrive pas pour autant à accepter, il y a quelque chose qui l’invite à les repousser.
Le loup dans la cage. Le regard d’Iphigénie et ses mains sur son corps. Corruption, sacrifice, rituel.
Eleanor lui dit toujours qu’il ne voit que le mal. Que ses yeux ne décèlent que le danger, sans plus voir la beauté ou la sérénité d’un paysage. La situation n’est pas si différente aujourd’hui et le Chevalier se sent hésitant, déchiré entre l’envie, naïve, de s’adonner à la joie. Et celle, viscérale, de s’en tenir à l’écart.
Qu’aurait fait Baptiste ? Il aurait discuté tout en mangeant, il aurait été prudent. Ulric ? Il se serait contenté de croiser les bras sur son torse et d’imposer son silence, aussi imposant que lui. Hildegard ? Il doute qu’elle aurait avalé quoi que ce soit. Côme et Marie, eux, auraient festoyé – l’un en espérant en apprendre davantage, l’autre, par absence totale de méfiance. Mais qu’est-ce qu’Aimable aurait fait ?
Finalement, il se sert des plats et remplit même copieusement son assiette. La boisson… Si elle a un quelconque poison, peut-être qu’avoir mangé avant en ralentira les effets – n’y a-t-il pas d’eau sur la table ? Il cherche instinctivement du regard tout en portant à ses lèvres les pommes de terre et la poire sucrée. L’Ouroboros gronde de satisfaction, bien qu’après quelques secondes, il lâche d’une voix grinçante – Pas De VIANDE ? – En réponse, Aimable récupère un bout d’omelette qu’il enfourne, espérant apaiser la faim de l’autre en lui.
_ Et que sacrifiez-vous ?
Ses prunelles désignent l’épieu, sur lequel se trouve toujours la créature empaquetée.
_ Il s’agissait du premier sacrifice ou d’une simple offrande ?
Demande-t-il en haussant légèrement les épaules.
_ Quelles sont les prières que vous réalisez pour les accompagner ? D’ailleurs, savez-vous où sont nos affaires ?
Demande enfin Aimable, observant songeusement Pierrick et l’enfant. Ses yeux reviennent se poser sur la rune de Maeva et s’élèvent pour effleurer ses lèvres.
_ J’ai ma bible, qui me sera utile pour accompagner vos prières. Ainsi que ma croix. Elle compte… beaucoup pour moi. Pourrais-je la récupérer ?
La question n’en est pas tellement une. Sa voix est plus affirmée, sans être autoritaire.
@Emilien Blanchard @L'OeilSon regard parcourt les visages de l’assemblée. L’innocence de leurs rires apaise ses craintes. Jusqu’à ce que l’Ouroboros susurre à son oreille.
SourrRires – RirRES ! – RIRES et DENTS qui se MontrEnt, Chiens et LOUPS montrent les CROCS avant de MORDRE
Doit-il intervenir, lorsqu’il voit Emilien s’abandonner en toute confiance ?
Est-il anormal d’être si méfiant alors qu’on les a sauvés, qu’on les a aidés, que tous autour d’eux boivent ce qu’ils boivent et se nourrissent des mêmes plats ?
Parfois, la réalité est si différente au travers de son regard. Il se rappelle de Baptiste, qui lui murmurait qu’aucune ombre n’avait bougé ce soir là. De Marie, qui tend l’oreille sans entendre la VOIX qu’il perçoit. Est-il fou ? Est-il atteint d’une peur si viscérale qu’il en devient paranoïaque ? A voir le danger dans les regards, les dents qui se dévoilent, les rires qui tranchent sa chair comme des éclats de lame. Etrange chaleur, au sein de ses viscères, celle d’une humanité qu’il n’arrive pas pour autant à accepter, il y a quelque chose qui l’invite à les repousser.
Le loup dans la cage. Le regard d’Iphigénie et ses mains sur son corps. Corruption, sacrifice, rituel.
Eleanor lui dit toujours qu’il ne voit que le mal. Que ses yeux ne décèlent que le danger, sans plus voir la beauté ou la sérénité d’un paysage. La situation n’est pas si différente aujourd’hui et le Chevalier se sent hésitant, déchiré entre l’envie, naïve, de s’adonner à la joie. Et celle, viscérale, de s’en tenir à l’écart.
Qu’aurait fait Baptiste ? Il aurait discuté tout en mangeant, il aurait été prudent. Ulric ? Il se serait contenté de croiser les bras sur son torse et d’imposer son silence, aussi imposant que lui. Hildegard ? Il doute qu’elle aurait avalé quoi que ce soit. Côme et Marie, eux, auraient festoyé – l’un en espérant en apprendre davantage, l’autre, par absence totale de méfiance. Mais qu’est-ce qu’Aimable aurait fait ?
Finalement, il se sert des plats et remplit même copieusement son assiette. La boisson… Si elle a un quelconque poison, peut-être qu’avoir mangé avant en ralentira les effets – n’y a-t-il pas d’eau sur la table ? Il cherche instinctivement du regard tout en portant à ses lèvres les pommes de terre et la poire sucrée. L’Ouroboros gronde de satisfaction, bien qu’après quelques secondes, il lâche d’une voix grinçante – Pas De VIANDE ? – En réponse, Aimable récupère un bout d’omelette qu’il enfourne, espérant apaiser la faim de l’autre en lui.
_ Et que sacrifiez-vous ?
Ses prunelles désignent l’épieu, sur lequel se trouve toujours la créature empaquetée.
_ Il s’agissait du premier sacrifice ou d’une simple offrande ?
Demande-t-il en haussant légèrement les épaules.
_ Quelles sont les prières que vous réalisez pour les accompagner ? D’ailleurs, savez-vous où sont nos affaires ?
Demande enfin Aimable, observant songeusement Pierrick et l’enfant. Ses yeux reviennent se poser sur la rune de Maeva et s’élèvent pour effleurer ses lèvres.
_ J’ai ma bible, qui me sera utile pour accompagner vos prières. Ainsi que ma croix. Elle compte… beaucoup pour moi. Pourrais-je la récupérer ?
La question n’en est pas tellement une. Sa voix est plus affirmée, sans être autoritaire.
Sam 3 Juil - 23:48
@L'Oeil @Aimable E. De Bayard
A voir les habitants du village s’animer pour le repas, Emilien perd peu à peu sa méfiance. L’ambiance, même si elle lui parait un peu étrange, lui semble bon enfant. Pourtant, les réponses qui lui sont offertes le laissent davantage perplexe qu’elles ne répondent réellement à ses questions.
– Tous égaux ? Pour de vrai ?
L’Infant lève les yeux vers le jeune homme qui vient de prendre la parole, les sourcils légèrement froncés en même temps que la curiosité se lit sur son visage.
– Pourtant, tout le monde dépend toujours de quelqu’un d’autre, non ? La tête penchée, il laisse un instant de silence passer alors qu’il goute la nourriture qui se trouve désormais dans son assiette, et puis, il reprend : Vous n’êtes pas nés ici ?
Il fixa le jeune homme durant quelques secondes, avant de regarder la rousse qui avait pris la parole. Puis Iphigénie ou plutôt le verre de celle-ci et ce qui semble s’y trouver, en plus du liquide, avant de regarder son propre verre pour voir s’il y a la même chose au fond.
– C’est pas mauvais.
Non, pas mauvais et puis, en mangeant Emilien prenait réellement conscience qu’il avait faim, alors ses interrogations pourraient peut-être attendre un peu plus. Ou pas.
– Cœur pur ? Comment ça ? Un coup d’œil en direction de la rousse et il fronça les sourcils. « Rester ici ? Je ne suis pas sûr que ce soit dans les projets de… d’Aimable.
En même temps, il jeta un coup d’œil en direction de l’homme assis plus loin.
– La neige va finir par fondre, elle fond toujours.
– Tous égaux ? Pour de vrai ?
L’Infant lève les yeux vers le jeune homme qui vient de prendre la parole, les sourcils légèrement froncés en même temps que la curiosité se lit sur son visage.
– Pourtant, tout le monde dépend toujours de quelqu’un d’autre, non ? La tête penchée, il laisse un instant de silence passer alors qu’il goute la nourriture qui se trouve désormais dans son assiette, et puis, il reprend : Vous n’êtes pas nés ici ?
Il fixa le jeune homme durant quelques secondes, avant de regarder la rousse qui avait pris la parole. Puis Iphigénie ou plutôt le verre de celle-ci et ce qui semble s’y trouver, en plus du liquide, avant de regarder son propre verre pour voir s’il y a la même chose au fond.
– C’est pas mauvais.
Non, pas mauvais et puis, en mangeant Emilien prenait réellement conscience qu’il avait faim, alors ses interrogations pourraient peut-être attendre un peu plus. Ou pas.
– Cœur pur ? Comment ça ? Un coup d’œil en direction de la rousse et il fronça les sourcils. « Rester ici ? Je ne suis pas sûr que ce soit dans les projets de… d’Aimable.
En même temps, il jeta un coup d’œil en direction de l’homme assis plus loin.
– La neige va finir par fondre, elle fond toujours.
Dim 4 Juil - 2:27
Pierrick suit le regard d'Aimable et baisse les yeux sur son assiette dont il a à peine touché le contenu.
« Cela dépend des années. Mais nous nous efforçons de trouver un équilibre entre impurs et méritants. »
Maeva s'éclaircit la gorge et reprend à nouveau la discussion.
« Oh ça ? Oui c'est effectivement notre premier sacrifice. Nous l'avons exécuté le soir de votre arrivée. » Elle s'apprête à remplir le verre d'Aimable et s'interrompt quand elle remarque qu'il est encore plein. Ses sourcils se froncent. « Nos prières nous les tenons de nos ainés qui eux-mêmes les tiennent des leurs, du temps où le Créateur foulait encore la Vallée dans son enveloppe mortelle. Quant à vos affaires... » Elle rit, d'un rire clair, léger et détourne sa question. « Pardon mais je ne crois pas que votre Bible et votre croix vous seront d'une quelconque utilité ici. Mais vous êtes bien curieux Aimable, est-ce parce que Guy a encore raconté des bêtises sur nous ? »
« Pour de vrai Émilien. » Réplique Iphigénie, la tête dans une de ses mains, l'air attendri.
« Hé bien c'est vrai que nous obéissons à Maeva et Pierrick mais c'est parce que nous sommes leurs enfants et c'est eux qui savent ce qui est bon pour nous. » Précise la rousse alors que Percy prend la parole, la bouche pleine de fromage :
« Non j'ai fui mon bourreau de père, c'est ce fou furieux de Vicomte ! »
Mais tout le monde s'interrompt quand il est mention d'Aimable et de la fonte des neiges. Perceval repose son morceau de pain, Iphigénie se redresse, la rousse fixe l'infant avec un air suppliant avant de s'exclamer :
« C'est triste, moi je pense que tu serais bien ici. » Elle est pincée par Iphigénie qui ajoute :
« Oui c'est triste... »
Mais toute la table s'interrompt quand on amène l'épieu et la forme qui y est accrochée. Alors que tout le monde s'empresse de faire de la place au centre, Maeva se lève lentement et monte sur la table. Plus personne ne parle. On lui tend un énorme couteau qu'elle utilise pour lentement couper le cocon de paille tressée du sacrifice. L'odeur de viande grillée est encore plus présente, à celle-ci s'ajoute des effluves d'herbes grillées alors que brindilles et jus de graisse s'échappent de l'enveloppe. Iphigénie, la rousse et d'autres jeunes gens se sont levés pour aider à retirer les plats vides, l'épieu et les couches de paille tressée.
« De tes cotes nait la lumière, c'est de ta poitrine que jaillit le Soleil Ô mon Père. Nous t'implorons de continuer de nous éclairer, illumine-nous de ta grandeur et ne nous laisse pas dans les ténèbres et dans la famine comme les autres. Ils sont aveugles, ils ne savent pas que dans leur coeur c'est ton sang qui bat, c'est ton feu que tu donnes. »
Maintenant que le plat principal est dévoilé au grand jour, apparaissent d'ailleurs comme des... côtes ? La plus grande pièce ressemble vaguement au reste d'un torse aux os saillants pointant vers le soleil entre plusieurs autres morceaux de chair savamment découpés mais aux formes difficilement identifiables. Est-ce humain ou animal ? Il n'y a pas de tête, pas de fourrure, que des morceaux de viande, ce qui semble être quelques organes et des os, le tout dans un mélange d'herbes et d'épices.
D'un geste brutal, Maeva plante son couteau dans la poitrine, trace un trait à la verticale et arrache de l'entaille un coeur de la taille de sa main.
« Et nous, nous te rendons aujourd'hui ton amour et ton éclat dans l'enveloppe de laquelle tu as vu le jour pour que ton enfant revienne à toi dans son prochain cycle. Puisses-tu nous offrir encore une année d'abondance à tes côtés. »
Puis elle croque à pleine dent dans l'organe, déversant du sang sur sa tunique avant de le tendre à Pierrick. Ce dernier, sans se lever de son siège, l'imite, puis fait passer le coeur au voisin d'Aimable. Tout le monde, chacun à son tour en fait de même mais ni Aimable, ni Emilien et ni Percy ne sont invités à prendre part à cet étrange rituel. Quand le coeur - enfin ce qu'il en reste, a fait le tour de la table et revient à Pierrick, celui en découpe un morceau et le fait avaler au bambin sur ses genoux tandis que Maeva regagne tranquillement sa place et que le village découpe et se partage les autres morceaux de viande.
Iphigénie dépose un filet sanglant dans l'assiette d'@Emilien Blanchard qui se sent soudainement étrangement paisible et joyeux malgré la scène incongrue qui vient de se dérouler.
De l'autre côté Pierrick et Maeva laissent @Aimable E. de Bayard se servir comme un grand s'il le désire. D'ailleurs, si Aimable passe une main dans une de ses poches de son pantalon, il pourra sentir un papier qui n'était pas là auparavant. Ça alors... Probablement que la personne qui l'a placé là tient à rester discrète mais avec toute cette agitation difficile de savoir de qui ça peut bien venir.
Le Dieu de paille
Aimable
Pierrick suit le regard d'Aimable et baisse les yeux sur son assiette dont il a à peine touché le contenu.
« Cela dépend des années. Mais nous nous efforçons de trouver un équilibre entre impurs et méritants. »
Maeva s'éclaircit la gorge et reprend à nouveau la discussion.
« Oh ça ? Oui c'est effectivement notre premier sacrifice. Nous l'avons exécuté le soir de votre arrivée. » Elle s'apprête à remplir le verre d'Aimable et s'interrompt quand elle remarque qu'il est encore plein. Ses sourcils se froncent. « Nos prières nous les tenons de nos ainés qui eux-mêmes les tiennent des leurs, du temps où le Créateur foulait encore la Vallée dans son enveloppe mortelle. Quant à vos affaires... » Elle rit, d'un rire clair, léger et détourne sa question. « Pardon mais je ne crois pas que votre Bible et votre croix vous seront d'une quelconque utilité ici. Mais vous êtes bien curieux Aimable, est-ce parce que Guy a encore raconté des bêtises sur nous ? »
Émilien
« Pour de vrai Émilien. » Réplique Iphigénie, la tête dans une de ses mains, l'air attendri.
« Hé bien c'est vrai que nous obéissons à Maeva et Pierrick mais c'est parce que nous sommes leurs enfants et c'est eux qui savent ce qui est bon pour nous. » Précise la rousse alors que Percy prend la parole, la bouche pleine de fromage :
« Non j'ai fui mon bourreau de père, c'est ce fou furieux de Vicomte ! »
Mais tout le monde s'interrompt quand il est mention d'Aimable et de la fonte des neiges. Perceval repose son morceau de pain, Iphigénie se redresse, la rousse fixe l'infant avec un air suppliant avant de s'exclamer :
« C'est triste, moi je pense que tu serais bien ici. » Elle est pincée par Iphigénie qui ajoute :
« Oui c'est triste... »
Mais toute la table s'interrompt quand on amène l'épieu et la forme qui y est accrochée. Alors que tout le monde s'empresse de faire de la place au centre, Maeva se lève lentement et monte sur la table. Plus personne ne parle. On lui tend un énorme couteau qu'elle utilise pour lentement couper le cocon de paille tressée du sacrifice. L'odeur de viande grillée est encore plus présente, à celle-ci s'ajoute des effluves d'herbes grillées alors que brindilles et jus de graisse s'échappent de l'enveloppe. Iphigénie, la rousse et d'autres jeunes gens se sont levés pour aider à retirer les plats vides, l'épieu et les couches de paille tressée.
« De tes cotes nait la lumière, c'est de ta poitrine que jaillit le Soleil Ô mon Père. Nous t'implorons de continuer de nous éclairer, illumine-nous de ta grandeur et ne nous laisse pas dans les ténèbres et dans la famine comme les autres. Ils sont aveugles, ils ne savent pas que dans leur coeur c'est ton sang qui bat, c'est ton feu que tu donnes. »
Maintenant que le plat principal est dévoilé au grand jour, apparaissent d'ailleurs comme des... côtes ? La plus grande pièce ressemble vaguement au reste d'un torse aux os saillants pointant vers le soleil entre plusieurs autres morceaux de chair savamment découpés mais aux formes difficilement identifiables. Est-ce humain ou animal ? Il n'y a pas de tête, pas de fourrure, que des morceaux de viande, ce qui semble être quelques organes et des os, le tout dans un mélange d'herbes et d'épices.
D'un geste brutal, Maeva plante son couteau dans la poitrine, trace un trait à la verticale et arrache de l'entaille un coeur de la taille de sa main.
« Et nous, nous te rendons aujourd'hui ton amour et ton éclat dans l'enveloppe de laquelle tu as vu le jour pour que ton enfant revienne à toi dans son prochain cycle. Puisses-tu nous offrir encore une année d'abondance à tes côtés. »
Puis elle croque à pleine dent dans l'organe, déversant du sang sur sa tunique avant de le tendre à Pierrick. Ce dernier, sans se lever de son siège, l'imite, puis fait passer le coeur au voisin d'Aimable. Tout le monde, chacun à son tour en fait de même mais ni Aimable, ni Emilien et ni Percy ne sont invités à prendre part à cet étrange rituel. Quand le coeur - enfin ce qu'il en reste, a fait le tour de la table et revient à Pierrick, celui en découpe un morceau et le fait avaler au bambin sur ses genoux tandis que Maeva regagne tranquillement sa place et que le village découpe et se partage les autres morceaux de viande.
Iphigénie dépose un filet sanglant dans l'assiette d'@Emilien Blanchard qui se sent soudainement étrangement paisible et joyeux malgré la scène incongrue qui vient de se dérouler.
De l'autre côté Pierrick et Maeva laissent @Aimable E. de Bayard se servir comme un grand s'il le désire. D'ailleurs, si Aimable passe une main dans une de ses poches de son pantalon, il pourra sentir un papier qui n'était pas là auparavant. Ça alors... Probablement que la personne qui l'a placé là tient à rester discrète mais avec toute cette agitation difficile de savoir de qui ça peut bien venir.
Lun 5 Juil - 11:50
@Emilien Blanchard @L'Oeil
Aimable est surpris quand le vieil homme à ses côtés prend la parole.
L’espace d’un instant, il a crû qu’il était retourné à l’enfance… Mais l’homme semble avoir conservé sa raison. Il l’écoute, tournant ses yeux clairs vers lui pour chercher son regard. Le voir baisser les yeux. C’est un signe qu’il ne connaît que trop bien. Une stratégie qu’il a déjà, maintes fois, employée.
La réaction de Maeva attise sa méfiance. Pourquoi refuse-t-elle de répondre ? Qu’a-t-elle fait de ses affaires – de Sa CROIX Lorsqu’elle en remet question l’utilité, les traits d’Aimable se creusent. Les vallées creusent son front, ses prunelles se tapissent sous ses paupières, comme si ses orbites s’enfonçaient dans son crâne. La tension étire ses lèvres, assez pour qu’il en esquisse un sourire.
_ Guy n’a dit que du bien de vous. De votre bienveillance, vos capacités d’accueil, les échanges qu’il apprécie faire avec vous et le fait que vous dormiez tous sous le même toit.
L’échange entre les jeunes attire le regard d’Aimable. En réponse, il les observe simplement, de ses yeux à présent clairs. Son regard les parcourt, sans franchement croiser leurs yeux, jusqu’à se planter dans ceux d’Emilien. Il aimerait le mettre en garde. Mais ne peut pas.
L’épieu est apporté. Et Maeva monte sur la table. Aimable profite de la distraction ; récupérant son verre, il en vide discrètement un peu sous la table en surveillant que personne ne le voit faire. Si un regard s’oriente vers lui, il se contente de garder le verre à hauteur de poitrail. Il n’a vidé qu’un quart du verre, avant de le reposer sur la table.
Le grand couteau qu’elle récupère lui donne… la chair de poule. Une part en lui gronde d’impatience – Viande, viande, viande -, assez pour qu’il en ait l’eau à la bouche. La psalmodie de la femme lui arrache un frisson et il repose ses deux mains contre ses cuisses. Les côtes du sacrifice se dévoilent. Un torse ?
Son cœur bat, lentement, un peu plus fort dans sa cage thoracique.
Tu te RrrAppELLES. Notre TETE enfoncée dans les VISCERES
La lame tranche. La main s’enfonce, arrache dans un bruit écoeurant un cœur qui ne bat plus. L’organe dans sa main gît, sous les yeux écarquillés d’horreur d’Aimable. Il la voit mordre à pleines dents dans l’organe, le sang qui souille sa tunique.
Il baisse la tête, fixant ses mains, préférant regarder les cicatrices et les cors qui parcourent ses doigts. Que cet organe qui passe de bouche en bouche, le sang qui souille les tenues immaculées, les lèvres pleines de mort.
NOUS AUSSI ON VEUT MORDRE
La Voix hurle dans ses tympans, une voix qui se déforme dans un crissement insupportable, la migraine brouille sa vue. Sa salive lui semble acide, acide de bile et d’une bave qui n’est pas la sienne, il les ravale, ignorant tant bien que mal leur morsure incandescente.
Il est écoeuré. Son teint est pâle et sa vue est trouble. Qu’est-ce que c’est ? De l’humain ? Autre chose ? Pitié que ce soit autre chose.
L’Ouroboros rit. On en A DEJA manGE. HUMAIN
Des visions atroces montent à ses yeux, cris d’agonie, gargouillis étranglés, le contact chaud de chairs palpitantes contre ses dents. Il ne se sent pas bien, pris d’une faim terrible, d’une envie de se jeter sur la carcasse et y planter ses mains… Déni, rejet, rejet, Aimable serre les poings, il doit respirer, il doit s’éloigner, il doit !
Sa main s’est refermée sur son couteau et, terrorisé, Aimable se voit couper un morceau qu’il dépose dans son assiette. FAIM. Sa main resserre l’emprise sur la lame, elle coupe un morceau de viande qu’il porte à ses lèvres, qu’il mâche entre ses crocs avides. Ses papilles baignent dans le sang mêlé de jus, il a envie de vomir, il ne veut pas manger ça, mais l’Ouroboros veut ! NOUS AVONS BESOIN.
L’Ouroboros avale, Aimable REFUSE, le morceau passe de travers, il est pris d’une violente quinte de toux. S’excusant d’un geste de la main, Aimable se redresse et s’éloigne de quelques pas. Instinctivement, sa main se porte à sa poche pour récupérer son mouchoir… c’est sur un papier que ses doigts se referment.
Son attention captée par ce papier, il avale tant bien que mal le morceau de viande, bien qu’il porte les mains à ses lèvres pour tousser encore une fois… Et en profiter pour lire le message, le cœur battant avec force dans sa cage thoracique.
C’était BON. VIANDE !
L’Ouroboros est ravi de sa victoire. Aimable préfère, déjà, l’oublier. Comme tant de choses.
L’espace d’un instant, il a crû qu’il était retourné à l’enfance… Mais l’homme semble avoir conservé sa raison. Il l’écoute, tournant ses yeux clairs vers lui pour chercher son regard. Le voir baisser les yeux. C’est un signe qu’il ne connaît que trop bien. Une stratégie qu’il a déjà, maintes fois, employée.
La réaction de Maeva attise sa méfiance. Pourquoi refuse-t-elle de répondre ? Qu’a-t-elle fait de ses affaires – de Sa CROIX Lorsqu’elle en remet question l’utilité, les traits d’Aimable se creusent. Les vallées creusent son front, ses prunelles se tapissent sous ses paupières, comme si ses orbites s’enfonçaient dans son crâne. La tension étire ses lèvres, assez pour qu’il en esquisse un sourire.
_ Guy n’a dit que du bien de vous. De votre bienveillance, vos capacités d’accueil, les échanges qu’il apprécie faire avec vous et le fait que vous dormiez tous sous le même toit.
L’échange entre les jeunes attire le regard d’Aimable. En réponse, il les observe simplement, de ses yeux à présent clairs. Son regard les parcourt, sans franchement croiser leurs yeux, jusqu’à se planter dans ceux d’Emilien. Il aimerait le mettre en garde. Mais ne peut pas.
L’épieu est apporté. Et Maeva monte sur la table. Aimable profite de la distraction ; récupérant son verre, il en vide discrètement un peu sous la table en surveillant que personne ne le voit faire. Si un regard s’oriente vers lui, il se contente de garder le verre à hauteur de poitrail. Il n’a vidé qu’un quart du verre, avant de le reposer sur la table.
Le grand couteau qu’elle récupère lui donne… la chair de poule. Une part en lui gronde d’impatience – Viande, viande, viande -, assez pour qu’il en ait l’eau à la bouche. La psalmodie de la femme lui arrache un frisson et il repose ses deux mains contre ses cuisses. Les côtes du sacrifice se dévoilent. Un torse ?
Son cœur bat, lentement, un peu plus fort dans sa cage thoracique.
Tu te RrrAppELLES. Notre TETE enfoncée dans les VISCERES
La lame tranche. La main s’enfonce, arrache dans un bruit écoeurant un cœur qui ne bat plus. L’organe dans sa main gît, sous les yeux écarquillés d’horreur d’Aimable. Il la voit mordre à pleines dents dans l’organe, le sang qui souille sa tunique.
Il baisse la tête, fixant ses mains, préférant regarder les cicatrices et les cors qui parcourent ses doigts. Que cet organe qui passe de bouche en bouche, le sang qui souille les tenues immaculées, les lèvres pleines de mort.
NOUS AUSSI ON VEUT MORDRE
La Voix hurle dans ses tympans, une voix qui se déforme dans un crissement insupportable, la migraine brouille sa vue. Sa salive lui semble acide, acide de bile et d’une bave qui n’est pas la sienne, il les ravale, ignorant tant bien que mal leur morsure incandescente.
Il est écoeuré. Son teint est pâle et sa vue est trouble. Qu’est-ce que c’est ? De l’humain ? Autre chose ? Pitié que ce soit autre chose.
L’Ouroboros rit. On en A DEJA manGE. HUMAIN
Des visions atroces montent à ses yeux, cris d’agonie, gargouillis étranglés, le contact chaud de chairs palpitantes contre ses dents. Il ne se sent pas bien, pris d’une faim terrible, d’une envie de se jeter sur la carcasse et y planter ses mains… Déni, rejet, rejet, Aimable serre les poings, il doit respirer, il doit s’éloigner, il doit !
Sa main s’est refermée sur son couteau et, terrorisé, Aimable se voit couper un morceau qu’il dépose dans son assiette. FAIM. Sa main resserre l’emprise sur la lame, elle coupe un morceau de viande qu’il porte à ses lèvres, qu’il mâche entre ses crocs avides. Ses papilles baignent dans le sang mêlé de jus, il a envie de vomir, il ne veut pas manger ça, mais l’Ouroboros veut ! NOUS AVONS BESOIN.
L’Ouroboros avale, Aimable REFUSE, le morceau passe de travers, il est pris d’une violente quinte de toux. S’excusant d’un geste de la main, Aimable se redresse et s’éloigne de quelques pas. Instinctivement, sa main se porte à sa poche pour récupérer son mouchoir… c’est sur un papier que ses doigts se referment.
Son attention captée par ce papier, il avale tant bien que mal le morceau de viande, bien qu’il porte les mains à ses lèvres pour tousser encore une fois… Et en profiter pour lire le message, le cœur battant avec force dans sa cage thoracique.
C’était BON. VIANDE !
L’Ouroboros est ravi de sa victoire. Aimable préfère, déjà, l’oublier. Comme tant de choses.
- Spoiler:
Aimable a envie de vomir face à la scène
L'ouroboros veut manger iande, Aimable veut pas, donc Aimable avale de travers et va cracher ses microbes plus loin
Aimable en profite pour zieuter le message
@Emilien Blanchard @L'Oeil
Ven 9 Juil - 19:26
@Aimable E. De Bayard @L'Oeil
Si Emilien tente d’imaginer un lieu où tout le monde est sur un pied d’égalité, il faut bien avouer que c’est une notion qui le dépasse un peu. Qui ne semble pas désagréable mais bien loin de ce qu’il connait. Et, en réalité, il n’est pas vraiment sûr d’être attiré par un monde de ce genre. La suite, par contre, est pour lui beaucoup plus intéressante.
– Vous êtes leurs enfants, ça veut dire que vous êtes tous de la même famille, en quelque sorte, non ?
L’intervention de Percy, en revanche, lui fait froncer les sourcils un instant, comme s’il venait de dire quelque chose de totalement extraordinaire. Il va pour ouvrir la bouche et faire remarquer que le vicomte n’a pas mentionné l’existence d’un fils qui serait ici, lorsqu’il a comme une réminiscence. Quelque chose qu’il n’avait pas compris lors de leur discussion de la veille avec le noble, mais qui, à présent, prend tout son sens pour l’infant. Quelque chose qui, peut-être, explique aussi pourquoi le vicomte était aussi remonté contre le village. Mais Emilien n’a pas le temps de chercher à en savoir plus pour le moment et il garde l’idée dans un coin de son esprit, prêt à revenir dessus lorsque le moment se présentera. En attendant, c’est avec intérêt, et un ventre gargouillant, qu’Emilien suit du regard l’épieu et surtout ce qu’il transperce.
S’il écoute d’une oreille distraite les paroles prononcées par Maëva, en partie parce qu’il ne comprend pas réellement ce qu’elle est en train de raconter, ses yeux ne quittent pas un seul instant la scène qui se déroule. L’odeur est agréable, oui, pourtant le loup en lui gronde sourdement, comme une nouvelle mise en garde sur laquelle il se penche un instant, cette fois, sans pour autant savoir quoi en faire. Puis, il écarquille les yeux en voyant le cœur passer de mains en mains, en voyant les membres de l’assemblée mordre dedans comme s’il s’agissait de la meilleure pièce de viande qu’ils aient eu l’occasion de gouter. Son estomac se tord, comme pour protester face à ça et, même s’il ne laisse rien paraitre, il se sent soulagé de ne pas avoir été invité à participer à « ça ». Il prend tout de même la peine de regarder en direction d’Aimable, d’abord, puis de Percy, ensuite, puisque comme lui ni l’un ni l’autre n’ont été conviés à participer à la cérémonie.
C’est étrange alors que, quelques minutes plus tôt, Emilien songeait à fuir l’endroit, il se sent curieusement tranquille à présent et un sourire apparait sur son visage sans qu’aucune raison valable ne puisse l’expliquer.
– Merci.
Il incline légèrement la tête en direction d’Iphigénie, avant de laisser glisser un regard paisible sur l’assemblée, passant sur Aimable au moment où celui-ci se lève de la table pour tousser, puis, il reprend son verre pour boire une nouvelle gorgée.
– Vous êtes leurs enfants, ça veut dire que vous êtes tous de la même famille, en quelque sorte, non ?
L’intervention de Percy, en revanche, lui fait froncer les sourcils un instant, comme s’il venait de dire quelque chose de totalement extraordinaire. Il va pour ouvrir la bouche et faire remarquer que le vicomte n’a pas mentionné l’existence d’un fils qui serait ici, lorsqu’il a comme une réminiscence. Quelque chose qu’il n’avait pas compris lors de leur discussion de la veille avec le noble, mais qui, à présent, prend tout son sens pour l’infant. Quelque chose qui, peut-être, explique aussi pourquoi le vicomte était aussi remonté contre le village. Mais Emilien n’a pas le temps de chercher à en savoir plus pour le moment et il garde l’idée dans un coin de son esprit, prêt à revenir dessus lorsque le moment se présentera. En attendant, c’est avec intérêt, et un ventre gargouillant, qu’Emilien suit du regard l’épieu et surtout ce qu’il transperce.
S’il écoute d’une oreille distraite les paroles prononcées par Maëva, en partie parce qu’il ne comprend pas réellement ce qu’elle est en train de raconter, ses yeux ne quittent pas un seul instant la scène qui se déroule. L’odeur est agréable, oui, pourtant le loup en lui gronde sourdement, comme une nouvelle mise en garde sur laquelle il se penche un instant, cette fois, sans pour autant savoir quoi en faire. Puis, il écarquille les yeux en voyant le cœur passer de mains en mains, en voyant les membres de l’assemblée mordre dedans comme s’il s’agissait de la meilleure pièce de viande qu’ils aient eu l’occasion de gouter. Son estomac se tord, comme pour protester face à ça et, même s’il ne laisse rien paraitre, il se sent soulagé de ne pas avoir été invité à participer à « ça ». Il prend tout de même la peine de regarder en direction d’Aimable, d’abord, puis de Percy, ensuite, puisque comme lui ni l’un ni l’autre n’ont été conviés à participer à la cérémonie.
C’est étrange alors que, quelques minutes plus tôt, Emilien songeait à fuir l’endroit, il se sent curieusement tranquille à présent et un sourire apparait sur son visage sans qu’aucune raison valable ne puisse l’expliquer.
– Merci.
Il incline légèrement la tête en direction d’Iphigénie, avant de laisser glisser un regard paisible sur l’assemblée, passant sur Aimable au moment où celui-ci se lève de la table pour tousser, puis, il reprend son verre pour boire une nouvelle gorgée.
- Spoiler:
- Potit résumé : Mimi a capté (enfin) ce que le vicomte a pas dit au début de la mission, mieux vaut tard que jamais.
Il plane.
Il mange pas la viande, par contre il boit un coup.
Sam 10 Juil - 2:05
Toute la tablée était concentrée sur le plat principal, le chevalier peut s'éloigner sans être retenu. À l'écart, il peut lire le papier glissé dans sa poche sur lequel est inscrit dans une écriture tremblante et hâtive.
Cependant, Maeva s'est levée pour le rejoindre et s'approche en penchant la tête.
« Vous allez bien Aimable ? Vous n'avez pas faim ? Ah peut-être qu'on devrait vous examiner de nouveau au cas où. Iphigénie m'a après tout dit que vous aviez d'étranges cicatrices... » Cela sonne comme une menace malgré son sourire. D'autant plus qu'elle lui tend son gobelet à nouveau rempli du liquide rouge.
« Oui une grande famille heureuse ! » A chantonné la rousse.
« Notre Dieu est notre père à tous. » Ajoute Iphigénie.
Pendant ce temps, Émilien vit sa meilleure vie. Ses pensées sont légères, il n'a peut-être pas besoin de comprendre comment fonctionnent ce village et ses habitants qui lui paraissent vraiment de plus en plus sympathiques au fur et à mesure qu'il boit.
Le reste des villageois à l'exception des plus âgés semble partager la même euphorie. Les blagues vont de bon train et Percy, en particulier, a l'air tout aussi guilleret.
Le sacrifice descend à vue d'oeil et déjà certains entament le dessert : du fromage frais et des fruits et surtout un gros gateau doré comme un soleil sentant bon le miel. Mais le jeune infant n'a pas l'occasion d'y goûter que la rousse lui attrape le bras et l'emmène vers un feu de joie qu'on est en train d'allumer.
« Danse avec moi Émilien ! » Rit-elle en montrant du doigt d'autres couples en train de sautiller gaiment autour des flammes.
Iphigénie ne s'est pas levée. Elle regarde le duo, lâche un soupir et raille sa camarade :
« Cassis, laisse-le tranquille. »
Cassis prend mal la remarque. Elle fronce les sourcils et hausse la voix :
« Et sinon quoi ? Tu vas le dire à Maeva ? C'est pas juste ! Y'en a que pour toi ! Toi tu as déjà Percy et puis c'est pas parce que tu es la favorite cette année que nous on peut pas en profiter ! »
La blonde hausse les épaules et décide de lui tourner le dos alors que Percy, hagard, éclate de rire et enfourne une énorme bouchée de gâteau.
Le Dieu de paille
Aimable
Toute la tablée était concentrée sur le plat principal, le chevalier peut s'éloigner sans être retenu. À l'écart, il peut lire le papier glissé dans sa poche sur lequel est inscrit dans une écriture tremblante et hâtive.
PAS BOIRE.
VENEZ DERRIÈRE RÉSERVE À BOIS PENDANT NUIT.
VENEZ DERRIÈRE RÉSERVE À BOIS PENDANT NUIT.
Cependant, Maeva s'est levée pour le rejoindre et s'approche en penchant la tête.
« Vous allez bien Aimable ? Vous n'avez pas faim ? Ah peut-être qu'on devrait vous examiner de nouveau au cas où. Iphigénie m'a après tout dit que vous aviez d'étranges cicatrices... » Cela sonne comme une menace malgré son sourire. D'autant plus qu'elle lui tend son gobelet à nouveau rempli du liquide rouge.
Émilien
« Oui une grande famille heureuse ! » A chantonné la rousse.
« Notre Dieu est notre père à tous. » Ajoute Iphigénie.
Pendant ce temps, Émilien vit sa meilleure vie. Ses pensées sont légères, il n'a peut-être pas besoin de comprendre comment fonctionnent ce village et ses habitants qui lui paraissent vraiment de plus en plus sympathiques au fur et à mesure qu'il boit.
Le reste des villageois à l'exception des plus âgés semble partager la même euphorie. Les blagues vont de bon train et Percy, en particulier, a l'air tout aussi guilleret.
Le sacrifice descend à vue d'oeil et déjà certains entament le dessert : du fromage frais et des fruits et surtout un gros gateau doré comme un soleil sentant bon le miel. Mais le jeune infant n'a pas l'occasion d'y goûter que la rousse lui attrape le bras et l'emmène vers un feu de joie qu'on est en train d'allumer.
« Danse avec moi Émilien ! » Rit-elle en montrant du doigt d'autres couples en train de sautiller gaiment autour des flammes.
Iphigénie ne s'est pas levée. Elle regarde le duo, lâche un soupir et raille sa camarade :
« Cassis, laisse-le tranquille. »
Cassis prend mal la remarque. Elle fronce les sourcils et hausse la voix :
« Et sinon quoi ? Tu vas le dire à Maeva ? C'est pas juste ! Y'en a que pour toi ! Toi tu as déjà Percy et puis c'est pas parce que tu es la favorite cette année que nous on peut pas en profiter ! »
La blonde hausse les épaules et décide de lui tourner le dos alors que Percy, hagard, éclate de rire et enfourne une énorme bouchée de gâteau.