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Béatrice Botherel
HUMAIN - PEUPLE

inventaire

Inventaire : — Un pendentif doré en forme de soleil et une chaine de la même teinte
— Une broche offerte par une vieille amie il y a longtemps
— Une épée d'élite
— Une dague classique
— Coupon de mission x1
Espèce : Humaine.
Emploi : Au service du Grand Cardinal.
Pièces : 5266

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Béatrice Botherel
Inventaire : — Un pendentif doré en forme de soleil et une chaine de la même teinte
— Une broche offerte par une vieille amie il y a longtemps
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Emploi : Au service du Grand Cardinal.
Pièces : 5266
Jeu 14 Jan - 0:41
Le voyage s’était avéré épuisant mais vous, mon père, le seriez plus encore.

On l’avait déposé à une allée de chez vous : les rues de la capitale n’était pas sûre de jour pour les jeunes filles comme elle — alors qu’en serait-il de nuit ? Ses pas claquent sur le pavé humide. Tout lui semblait trop bruyant loin des sabots des chevaux et des roues en branle.

« Monsieur. » Elle se tourne une dernière fois vers le cocher qui s’apprête à partir. Le sourire est maigre mais sincère, le sien tout aussi épuisé : la nuit ne faisait que commencer pour les deux voyageurs. « Une bonne soirée à vous. Et je vous souhaite bien du courage avec cette histoire de prénom. » Le vieil homme rit un peu. « À vous aussi, mademoiselle. Vous en aurez bien besoin, va. » Il la salua d’un dernier signe de main avant de reprendre sa route.

Du courage... se dit-elle. C’est plutôt de la patience qu’il me faudrait, oui. Et un bon bain chaud. Valise à la main, elle se mit en route jusqu’au devant de votre porte. Elle continua à énumérer jusqu’à l’atteindre : Un matelas confortable, un oreiller de plumes, des rideaux opaques, et du silence, par Dieu, du silence. Tout aimable qu’était le cocher, il était aussi bavard : couplée à l’effervescence d’un Paris oiseau de nuit, elle sentait un mal de tête poindre contre son crâne.

Elle toqua deux fois contre le bois et attendit, réajustant ses gants, chassant les poussières de sa robe, lissant ses cheveux. Elle ne tenait pas particulièrement à vous plaire, mais comme disait sa mère, apparaître désordonnée c’était la porte ouverte au n’importe quoi. Dès qu’elle entendit qu’on se pressa à l’entrée, elle arrêta ses corrections pour se tenir droite et feindre le stoïque.

Vous ne ressembliez pas du tout à quoi elle s’attendait. Vous étiez vieux ! Et cette moustache, vous la pensiez vraiment à la mode ? Elle haussa un sourcil sans ménagement, et la même expression lui fut renvoyée. De concert, l’un dit « C’pour quoi ? » et l’autre répondit « Monsieur Constantin ? ». Un ange passa, ce qui était fort commode dans la maison d’un Cardinal, avant que vous n’ajoutiez : « C’est pour qui ? ».

Béatrice s’impatientait. « Pour... Monsieur Constantin. Je viens de vous le dire.
Non, non, c’est pour qui que je dois le demander.
Oh. »

La question lui parut étrange.

« Béatrice Botherel. » Elle comprit qu’il n’était pas vous, et qu’il ne comptait pas s'activer sans plus de précisions. Elle ajouta, s’efforçant d’être cordiale :

« Une lettre vous est parvenue au sujet de mon arrivée.
Une lettre ?
Oui, une lettre. Rectangulaire, en papier, le blanc qui tire parfois sur le jaunie, une lettre.
Je sais ce qu’est une lettre, mademoiselle.
On ne dirait pas. »

Tout se passait très bien. Au moins n’était-il pas vous. Le vieil homme la considéra un instant avec l’envie de claquer la porte et retourner dormir, puis finit par lâcher : « Je vais voir ce que je peux faire. » Elle se mordit la lèvre avec un sourire nerveux, se retenant de déclarer que ce n’était pas gagné, alors.
Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

inventaire

Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3813
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine

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Constantin de St Hilaire
Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3813
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine
Ven 15 Jan - 0:22
spa bonjour c'est pour quoi ?


Après avoir été remercié pour ses quarante-six ans de bons et loyaux services, Alfred Jean-Page aspirait à une retraite modeste dans cette petite maison désuète dont l'Église lui avait confié la garde en échange de son silence et de la promesse de veiller sur son occupant. Quelle ne fut sa surprise de découvrir que le locataire de cette baraque perdue dans une des ruelles de Paris n'était en réalité autre que le nouveau Grand Cardinal de France ! À croire que le Tout-Puissant n'avait finalement pas décidé de lui accorder la paix nonobstant ses genoux qui ne pliaient plus que difficilement et sa vue qui s'amenuisait d'années en années. Et que dire de ses humeurs qui malgré son attachement dévot au travail bien fait variaient au fil des saisons ? Alfred Jean-Page était vieux maintenant, disons-le. Il était vieux et fatigué et n'aimait pas être dérangé dans son sommeil par une gamine mal décrottée.

▬ Je vais voir ce que je peux faire. Marmonna-t-il en refermant la porte au nez de la blonde avec une satisfaction à peine voilée.

Le valet s'apprêtait à se trainer dans les escaliers pour toquer à la chambre de son Éminence mais fut surpris de le retrouver debout, appuyé sur la rambarde dans sa longue chemise de nuit et son bonnet en train de le dévisager avec des yeux bouffis :

▬ Qui est-ce Alfred ?
▬ Une certaine Béatrice Borelelle ou quelque chose comme ça. Il y eut un silence. Alfred vit bien à l'air absent sur le visage de son Excellence que le nom ne lui était pas familier et ajouta : Jeune, blonde, petite ? Et malpolie aussi. Aucune réaction sur le visage de son maître. Elle dit vous avoir envoyé une lettre.
▬ Euuuuh...  Le cardinal blêmit en songeant à la pile de courriers en retard qui trônait sur son bureau puis eut enfin un éclair de génie en se souvenant d'une requête un peu spéciale qu'il avait mis sur le côté en pensant à une mauvaise blague. Il fit mine alors de remonter en urgence dans son office avant de songer au fait que ladite Béatrice avait été laissée dehors comme une malpropre. Et où est-elle cette Béatrice ?
▬ Elle patiente à l'extérieur.
▬ Non, non on ne peut pas laisser une jeune fille seule dehors en pleine nuit ! Faîtes-la entrer je vous prie Alfred, j'arrive tout de suite !

Et il disparut à l'étage alors que le domestique revint ouvrir à la demoiselle en grognant quelque chose comme quoi son Éminence la recevrait bientôt. Il la poussa presque à l'intérieur pour refermer la porte derrière et se débarrasser du courant d'air frais qui s'infiltrait dans l'entrée avant de se diriger de sa démarche clopinante dans le foyer principal mal éclairé par un feu de cheminée à moitié éteint. La pièce avait peu fière allure, sans doute qu'une quinzaine d'années auparavant la maison devait être somptueuse, peut-être la demeure d'un riche commerçant ou d'une maîtresse d'un duc fortuné. En attendant l'endroit n'avait été que très médiocrement entretenu : les meubles étaient couverts de poussière mal balayée, la charpente de toiles d'araignées qu'Alfred n'atteindrait jamais avec son dos en charpie et le parquet avait bien besoin d'un coup de cire (en plus d'un coup de balai). Vraiment ce n'était pas le genre de demeure dans laquelle on pouvait s'attendre à ce que vive un haut membre du clergé français.
Heureusement, Béatrice n'eut pas à patienter longtemps sous le regard mi-curieux, mi-courroucé d'Alfred (et des araignées) : Constantin redescendit en trombe - toujours dans ses habits de nuit, avec ladite lettre dans les mains qu'il se mit à relire à tout vitesse, ses yeux faisant des va-et-vient entre le papier et l'inconnue plantée devant lui au milieu de son salon.

▬ Je ne comprends pas. Ça doit être un malentendu ! Finit-il par couiner en cherchant à nouveau désespérément une explication dans les quelques lignes griffonnées entre ses mains.

La lettre ne précisait ni pourquoi il devait héberger cette personne, ni qu'elle s'inviterait après le coucher du soleil et surtout pourquoi elle était si jeune ! À la première lecture, Constantin avait pensé à une bonne soeur peut-être un tantinet plus jeune qu'Alfred mais certainement pas une adolescente dont la seule présence dans ses appartements en plein milieu de la nuit risquait de faire scandale !





Béatrice Botherel
HUMAIN - PEUPLE

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Pièces : 5266

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Béatrice Botherel
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Ven 15 Jan - 9:55
Et puis il ferma la porte.

Désormais seule, Béatrice laissa tomber sa valise avec un claquement de langue agacé. Ce n’était pas l’accueil qu’elle espérait. Et puis c’était quoi ces questions penaudes ? Une lettre ? Béatrice Botherel ? À croire qu’ils n’étaient pas du tout au courant de son arrivée ! Qu’elle se sentait bête de s’être inquiétée de quelqu’un qui ne l’attendait même pas.

Mais voilà qu’on lui ouvrait.

Encore.

Béatrice redressa la tête, lâcha son pendentif qu’elle s’était mise à triturer malgré elle, et reprit son air entre l’impassible et l'hautain, prête à apprécier la bonne nouvelle : un malentendu, un valet incompétent, ce genre de choses arrivaient.

« Son Éminence va vous recevoir. » Joie. Ce qu’elle aimait les problèmes qui se résolvaient tout seuls. Sans gêne particulière, elle se dressa sur la pointe des pieds de sorte à voir par dessus l’épaule du vieil homme. Pas d’éminence à l’horizon. Où est-ce que vous vous cachiez ?

Comme si c’était lui l’empathique, le valet ajouta : « D’un instant à l’autre.
Ah. »

Peut-être que le problème n’était pas si résolu que ça, finalement.

Aussi agacée qu’elle par la situation, quoique pour des raisons différentes, Alfred l'encouragea fortement à entrer, lui laissant à peine le temps de ramasser sa valise : cela n’améliora l’humeur de personne. Et toute tentée qu’elle était de commenter ses manières déplorables, il lui suffit d’un pas pour constater que la politesse n’était pas la seule chose en ruine chez vous.

Béatrice resta sans voix. Elle chercha à déceler une sorte de honte chez votre valet, pour se rassurer quant à la nature exceptionnelle de ce désordre : Que c’est embarrassant, je n’ai pas eu le temps de ranger ! Mais rien. Elle déglutit, notant la poussière, le parquet usé, les araignées locataires avant de regarder droit devant elle pour s’empêcher de découvrir d’autres horreurs.

Ou est-ce qu’elle avait atterri ?

Si la perspective de devenir une chasseuse à part entière, et donc de se condamner à une mort certaine, ne l’enchantait pas, au moins s’imaginait-elle panser ses blessures dans un endroit un peu plus confortable qu’un monastère perdu dans les montagnes. Un semblant d’amélioration à sa condition : enfin !

Que nenni.

« Vous êtes — »

Mais voilà que vous arriviez, et par quel vacarme.

Elle vous entendit avant de vous voir, ce qui tempéra un peu ses attentes — et pourtant elle ne sut contenir sa surprise lorsqu’elle posa enfin les yeux sur vous. Déjà, la robe de chambre était inattendue, mais c’est votre âge, une fois encore, qui l’étonna, oui : vous étiez vieux ! Pas autant que votre valet, mais puisque c’était à elle qu’on avait confié la mission incompréhensible de garder un œil sur vous, elle s’imaginait un prodige à peine plus âgée qu’elle.

Ou alors, l’extrême inverse, un vieillard voûté aux sourcils broussailleux et la vue déclinante. Mais ce n’était pas vous non plus.

Il fallait croire qu'on ne vous estimait juste pas beaucoup. Voyez-comme elle vous trouviez déjà des points communs ! À ce rythme, vous seriez les meilleurs des amis au lever du soleil.

Elle cligna plusieurs fois des yeux avant de se rappeler que vous lui parliez. « Un malentendu ? » Et son ton n’était pas sec, mais aussi défait que le vôtre. Elle se raccrocha aux quelques mots prononcés par ses supérieurs au sujet de toute cette histoire, faute de pouvoir vous offrir mieux : « Non, Monsieur Constantin. » Et elle poussa un souffle brûlant d'ironie, comme l'on s'amuse d'une mauvaise blague de Dieu : « C’est un honneur. »

Puis elle s’approcha de vous. Pourquoi est-ce qu’elle sentait la perspective d’une nuit tranquille s'éloigner à chaque pas sur le parquet grinçant ? « Comme stipulé dans la lettre, dit-elle en jetant un coup d’œil sévère à celle-ci comme si elle était la coupable de tout vos maux, je m’appelle Béatrice Botherel et je suis, jusqu’à nouvel ordre, à vos bons soins autant qu’à votre service. » L’un de ces deux concepts la révoltait clairement. « Je vais prétendre que vous n'avez pas ouvert cette missive, écrite de la main d'un émiment membre de l'église, et reçue, je n'en doute pas, il y a quelque jours, juste à l'instant. Ainsi nous pouvons tout les deux garder la face. N'est-ce pas merveilleux ? »

Elle ferma les yeux.

Un bain chaud.
Un oreiller de plumes.
Un lit confortable, au moins ! Il devait forcément en avoir un ici.

« Maintenant que cette question est réglée, auriez-vous l’amabilité de me montrer ma chambre ? »

Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

inventaire

Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3813
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine

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Constantin de St Hilaire
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Sam 16 Jan - 3:12
vous avez essayé d'appeler le numéro vert ?


Qu'escomptait-il dans sa longue tunique de nuit avec ses chaussettes en grosse laine dépareillées ? Que la demoiselle allait lui répondre « Bien entendu votre Éminence, pardon du dérangement, je m'adressais à un autre Cardinal » et faire demi-tour pour repartir seule dans la nuit ? Non bien sûr que non ! Bien sûr qu'elle allait s'agacer, hausser le ton (mais pas trop) avec le petit pincement de nez typique des demoiselles un peu trop gâtées. Constantin la voyait venir à dix lieues à la ronde cette jeune femme-là. Le genre difficile, bien éduquée mais terriblement insolente. Vraiment il aurait préféré que cette Béatrice soit une vieille nonne acariâtre qui lui aurait rossé le derrière et se serait prise en charge toute seule comme une grande... Non à la place, il lui fallait batailler avec un ennemi bien plus coriace qu'une grand-mère hargneuse : un cynisme grinçant d'arrogance. Depuis son arrivée à la capitale, non depuis qu'il avait reçu le sacerdoce ministériel même, rares étaient les gens qui osaient s'addresser à lui sur un ton aussi effronté. Constantin n'en était que plus décontenancé par la situation, son petit cerveau limité n'ayant pas la capacité à une heure aussi tardive d'appréhender l'incongruité de ce qui était en train de se produire sous son toit.  

▬ Monsieur Constantin ? C'est son Éminence ou son Excellence ma p'tite dame ! Heureusement que ce cher Alfred volait à sa rescousse en s'indignant à sa place. Et d'abord ce sont les contrats qui stipulent pas les lettres mademoiselle ! Vous avez été élevée avec les animaux ou bien ? Et puisqu'il fallait bien au moins quelqu'un dans cette maison pour prendre les rênes, le vieillard vint lui tirer la manche, espérant sans doute le tirer de son déni hébété. Z'avez entendu votre Grâce ? Elle veut une couchette maintenant ! Laissez-moi vous débarrasser de cette malapprise !

Bien décidé à prouver sa bravoure contre l'envahisseur adolescent qui venait chercher querelle sous sa maisonnée, Alfred fit un pas vers la blonde avant d'être retenu par une main posée sur une épaule.

▬ Non. Cette jeune fille a l'air éreintée par le voyage et c'est notre devoir de chrétien d'offrir un abri aux nécessiteux. Aussi désagréables puissent-ils être. Il y a des chambres vides à l'étage. Pouvez-vous en préparer une ?
Alfred lui jeta un regard à mi-chemin entre la surprise et la consternation puis lui bougonna quelque chose :
▬ Y'a pas de literie de rechange votre Excellence. L'Excellence en question battit des paupières, pas certain de comprendre. Et puis les chambres ne sont pas en état.

En vérité Constantin n'avait jamais fréquenté aucune autre pièce de la demeure que sa propre chambre, son office, le jardin et le salon. Ah si il y avait bien les cuisines où il faisait parfois sa tambouille quand il lui restait un peu de force à la fin de la journée, mais c'était un peu près tout. Même la salle d'eau lui était quasi-inconnue, le prêtre faisant sa toilette le matin dans le confort du palais de l'archevêché. Alfred lui adressa un sourire presque triomphal qui se changea aussitôt en une grimace quand son maître lui répondit :

▬ Hé bien elle prendra la mienne alors. J'en profiterai pour reprendre mon travail et nous tâcherons d'éclaircir cette histoire demain matin.
▬ Mais mon Père, une demoiselle dans vos draps... Le domestique n'acheva pas sa phrase. Constantin savait très bien, il se frottait le front d'une façon qui lui creusait des rides avant l'âge.
▬ Écoutez tant que je n'y suis pas dedans en même temps, nos vertus respectives devraient être préservées non ?

Alfred voyant que son supérieur semblait être au bout du rouleau n'insista pas plus et se retira en maugréant qu'il allait allumer le four dans les cuisines cas où leur « invitée » viendrait leur réclamer le couvert en plus du gîte.

▬ Bien est-ce que cela vous va comme arrangement ma fille ? Redemanda Constantin en fixant ladite invitée maintenant qu'ils étaient seuls devant le feu mourant du foyer.

Ce n'était de toutes façons pas comme si elle avait vraiment le choix...





Béatrice Botherel
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Béatrice Botherel
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Mer 20 Jan - 2:06
De toute façon, tout irait mieux au matin.

C’était la fatigue qui serrait sa gorge et ses poings. La fatigue, et ce mal de tête qui ne la quittait pas, qui fronçait ses sourcils, qui rosaient ses joues d’un écarlate discret — pas de la timidité, non, de l’embarras et de la contrariété. Tout l’agaçait tout le temps, mais elle n’avait ni le droit ni le temps d’être en colère : lorsqu’on l’avait jeté en geôle, c’était cents cris qu’elle avait tué en elle, parce qu’elle ne devait pas s’attirer les foudres des gardes, et rester forte, forte, forte, pour ses frères et sœurs. Cents cris, et aucuns d’eux d’échappés. Cents cris prisonniers, et elle les expirait à chaque qu’elle ouvrait la bouche.

Ma p’tite dame ? C’est Béatrice Botherel, répondit-elle en imitant le ton du vieillard. Commencez par mieux entretenir la maison de son Éminence avant de me faire des leçons sur le décorum. Elle est dans un état indigne d’un grand cardinal et je ne serais pas surprise si vous déclariez tous les deux la phtisie.

À nouveau, elle effleura son pendentif avec une douceur qui contrastait avec son air farouche. Est-ce qu’elle y allait trop fort ?

« De toute façon, cette histoire ne vous concerne pas. On vous a accouché dans un bordel pour que vous vous mêliez comme ça des affaires des autres ? »

Deux pouvaient jouer à ce jeu et elle ne supportait pas qu’il remette en question son éducation. Mais dès qu’elle ouvrit la bouche, elle réalisa l’ironie de défendre celle-ci avec un tel franc parler. Elle dépassait les bornes et devait se calmer : la contrariété du valet déteignait sur elle dans une boucle qui se nourrissait elle-même, et ça ne l’avancerait à rien de surenchérir.

Par chance, les affaires se poursuivirent sans elle, lui laissant le temps de respirer. Elle pourrait commenter l’absence de literie, et ce n’est pas l’envie qui manque — elle le pourrait, oui, mais ne le fait pas, la main désormais immobile sur l’or de son soleil à la pâle lueur. Elle se contente de secouer la tête — pour ce soir, elle en avait bien assez fait.

Mais pour vous, la nuit ne faisait que commencer. Elle s’en rend compte quand vous proposez votre chambre, ce qui est étonnamment pragmatique, et en même temps tellement convenu pour l’homme de Foi que vous êtes. L’expression qu’elle a alors est indéchiffrable, mais elle se tourne vers votre valet qui se tourne vers elle, et pour la première, et sans doute seule fois, ils trouvent un terrain d’entente dans ce regard : non seulement vous étiez en roue libre, mais en plus vous dévaliez la montagne.

Cependant, l’un a l’habitude de vos cachotteries, et l'autre non. Alfred finit par hausser les épaules — cette histoire ne le concernait pas après tout — et filer dans ce que Béatrice supposait être la cuisine. Vous voilà tous les deux, et son embarras grimpe en flèche. Elle devait absolument faire comme si de rien était : c’était comme les cents cris, pour peu qu’elle en pousse un, tous les autres suivraient avec.

« Bien, est-ce que cela vous va comme arrangement ma fille ? »

Elle relève un regard qu’elle ne s’est même pas sentie baisser. L’espace d’un instant, elle reprend presque l’allure de la jeune fille qu’elle était alors, qu’elle avait été — vulnérable, sans venin et sans rancune. Elle vous considère vous, autant que votre question, pendant que ses mains s’activent autour de son pendentif comme si le frotter en produirait un génie détenteur de la réponse. Finalement, ses épaules s’affaissent, comme écrasées par le poids de ses mots qu’elle regrettait déjà.

Et puis voilà qu’elle maugrée :

« Non. »

Vous apprendrez qu’on a toujours le choix, Monsieur Constantin, et elle est bien décidée à vous le prouver.

« Je ne peux pas — »

Elle se massa la nuque, de toute évidence dans un grand débat avec elle-même. D’un côté, la perspective d’un lit confortable ne se refusait pas, surtout avec ce mal de tête qui empirait. De l’autre...

« Je ne peux pas. » Ce n’était vraiment pas agréable, de faire la chose juste. Elle se rendrait compte au réveil que ça donnait aussi mal au dos. « Je dormirais par terre s’il le faut, monsieur — » Un souffle embêté. Elle repensa au valet. « — Votre excellence. Mais je ne peux pas vous chasser de votre lit. »

Elle se calmait enfin. Vous aviez l’âme maladroite, mais apaisante, et elle s’y accrochait avec ce qu’il lui restait de force. Elle desserra les poings, les dents, les muscles.

« J’apprécie tout de même votre proposition. Je la trouve bête, aussi, mais je l’apprécie. » Et pour une fois, ce n’est pas une tentative de vous tourner en ridicule, mais bien de vous amuser. Elle tourna la tête en direction de la cuisine, et c’est ce moment là que choisit son ventre pour gargouiller.

Quelle situation déplaisante.

Mais une chose à la fois.

« Pour ce soir, une méridienne suffira. » Elle haussa un sourcil. « Si vous en avez une. Autrement, le sol. Je pensais ce que j'ai dit. » Et puis ce ne serait pas une première fois pour elle.

Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

inventaire

Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3813
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Constantin de St Hilaire
Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
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Dim 24 Jan - 17:13
et vous avez rempli le formulaire A46 ?


Hop problème réglé, quel génie cet Émile ! Il n'y avait plus qu'à mettre tout le monde au lit et... « Non ». Ah. Non décidément, rien, absolument rien n'allait être simple ce soir. Mademoiselle campait sur sa position : elle ne pouvait pas décemment voler le lit d'un cardinal ! Mais s'il fallait s'en tenir aux règles de la décence, elle n'aurait certainement pas débarqué chez lui au milieu de la nuit sous couvert d'une stupide et obscure lettre qui ne lui expliquait rien du tout.

▬ Vous ne me chassez pas de mon lit puisque je vous y invite... À peine les mots furent-ils sortis de sa bouche qu'il réalisa qu'il avait très, mais alors très mal formulé sa phrase. Se tournant vivement pour cacher ses joues rosies par la gêne, le Père attrapa la valise de son interlocutrice et fit un effort pour ne pas bégayer la suite de ses pensées : C'est toujours moins bête que de vous laisser dormir sur le plancher comme un animal et c'est surtout la seule idée qui me vienne à l'esprit alors allons-y.

Déjà il grimpait les escaliers avec les affaires de la jeune dame et se dirigeait dans sa chambre. Un frisson le parcourut alors qu'il actionnait la poignée. Et si... et si c'était une espionne envoyée par l'Église ? Et si c'était un test pour s'assurer de sa foi et de sa loyauté au Vatican ? Admettons que le fait de lui prêter sa couche partait d'une assez bonne attention pour ne pas être considéré comme un geste profane, ne risquait-elle pas de fouiner dans ses affaires à la recherche d'une hypothétique preuve de son apostasie ? Il eut un doute. Sa fidélité au Pape et surtout à Dieu n'avait jamais failli et si c'était le cas, il n'était pas assez stupide pour l'écrire sur papier. Toutefois, il était au fait de quelques rumeurs sordides de complot et de sabotage dans les hautes sphères de l'Église, là où le pouvoir était si grand que personne n'était à l'abri de sa corruption et surtout pas d'un coup de couteau dans son dos. Ainsi il jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule au minois tout blond et tout innocent de cette fille qui avait le parfait gabarit de la tentatrice mutine comme le serpent dans le jardin d'Eden.

▬ Une minute je vous prie. Chuchota-t-il avant de disparaitre à l'intérieur.

De derrière la porte, Béatrice put entendre son hôte tourner en rond dans la chambre, le pas pressé, attrapant quelques vêtements (il n'allait pas travailler en tenue de nuit tout de même) et ses papiers ici et là (dont les lettres d'Aimable), enfermant quelques parchemins dans un tiroir, cachant la clef tout en haut d'une armoire (elle était minuscule la demoiselle, le plan était parfait), dissimulant son journal intime entre le sommier et le matelas (comme si ce n'était pas le premier endroit où tout bon espion irait fouiller) et prenant soin bien entendu de ranger ses habits dans leurs tiroirs respectifs et de refaire son lit (histoire que Béatrice ne tombât pas malencontreusement sur un froc perdu, loin de ses autres semblables sous-vêtements).

▬ Parfait, parfait. Installez-vous je vous prie. Je vais voir si Alfred n'est pas en train d'incendier la maison en maltraitant le four. Qu'il souffla, le visage rouge, les boucles sauvages échappées de sous son bonnet, les bras encombrés et la respiration haletante avant de disparaitre en bas non sans lâcher : Venez nous voir en bas si vous avez besoin de quelque chose. Il doit nous rester du pot-au-feu de la veille.

Dans la cuisine, Alfred était assis près de la marmite dont il avait rallumé le feu, bras croisés, gueule renfrognée. Il n'était clairement pas ravi de devoir partager le gîte avec une fillette aussi discourtoise et comptait bien faire valoir son point de vue auprès de son maître. S'ensuivit une longue discussion chuchotée à voix basse entrecoupée des grognements du vieillard et des haussements d'épaules résignés du prêtre. Leur débat s'arrêta ceci dit brutalement lorsque les marches de l'escalier se mirent à grincer : leur invitée surprise venait certainement les rejoindre.

▬ Faîtes un effort Alfred. Ce n'est sûrement que temporaire.
▬ Mouais. Moi j'vous dis qu'elle est avec un mouflet qu'on essaye cacher et que d'ici six mois cette maison sera une nur...

Il n'acheva pas sa phrase : Constantin lui avait écrasé le pied pour le faire taire. Franchement, à trop parler de malheur, il allait finir par l'invoquer ce bougre !





Béatrice Botherel
HUMAIN - PEUPLE

inventaire

Inventaire : — Un pendentif doré en forme de soleil et une chaine de la même teinte
— Une broche offerte par une vieille amie il y a longtemps
— Une épée d'élite
— Une dague classique
— Coupon de mission x1
Espèce : Humaine.
Emploi : Au service du Grand Cardinal.
Pièces : 5266

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Béatrice Botherel
Inventaire : — Un pendentif doré en forme de soleil et une chaine de la même teinte
— Une broche offerte par une vieille amie il y a longtemps
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Mer 27 Jan - 21:35
En temps normal, votre formulation maladroite l’aurait fait rire et surenchérir dans une certaine bienveillance — mais son mal de tête couplé à son épuisement suffisaient d’achever ses tendances taquines pour ne garder que l’amer. Et puisque jusqu’ici, ça ne lui avait pas réussi, elle préféra encore se taire, notant simplement le rouge qui vous montait aux joues d’un air intrigué.

Et voilà que vous vous enfuyiez avec sa valise.

Cette fois-ci, elle ne protesta pas, se contentant de vous suivre le long des escaliers jusqu’à la porte menant à votre chambre. Vous cachiez bien votre jeu, mais il sembla à Béatrice que vous étiez presque aussi têtue qu’elle : et pour cette nuit, elle avait perdu l’envie de s’évertuer, surtout devant la question à débattre.

Quelle fiasco que cette rencontre, tout de même.

Elle note le vent de méfiance qui lui fouette le visage alors qu’elle se tient derrière vous, et pourtant s’efforce de ne pas s’y accrocher : si on l’avait envoyé elle plutôt qu’un autre à votre service, c’est soi qu’on ne vous estimait pas, soit que vous aviez des pensées intrigantes — étant donné votre statut, elle penchait pour la deuxième option.

Elle vous aimait bien.
Elle s’appliquerait donc à les ignorer aussi longtemps que possible.

Et préféra ainsi tourner la tête, regardant le mur à sa droite comme si c’eut été la chose la plus intéressante qui soit ici. Pourtant, on en distinguait à peine la couleur. Béatrice pensa que c’était sans doute mieux ainsi.

« Je vous en prie. » se contenta-t-elle de répondre alors que vous vous dérobiez de sa vue, s’efforçant de prendre le ton le plus désinvolte possible. Se donnant tout le mal du monde pour ignorer les pensées qui flottaient partout autour d’elle, elle conjectura que ses remarques sur la propreté misérable du rez-de-chaussée vous aviez mis mal à l’aise. Vous teniez à faire meilleure impression avec votre chambre.

Voilà.
Ça devait être ça.
Vous n’aviez rien à cacher.

Elle l’espérait sincèrement, parce que vous lui sembliez si perdu — comment un secret pouvait-il le rester dans les mains d’une personne aussi dissipée ?

Oh non, voilà qu’elle se posait des questions, se mettait à *réfléchir* ! Elle devait arrêter ça tout de suite.

Devant elle, elle entendit des pas, le son d’un tiroir qui s’ouvre et qui se ferme, des thuds, des bams, et alors, le niiiiiiieh... d’une porte mal cirée. Vous revoilà.

« Parfait, parfait. » Elle plissa les yeux. Rien n’était parfait — où est-ce que vous aviez été chercher cette idée ? C’était catastrophique. Vous aviez une jeune femme dans les bras dont tout vous étiez inconnu, jusqu’à son arrivée, vous alliez rester éveillé jusqu’au matin parce qu’elle dormirait dans votre lit, votre valet était d’humeur massacrante — la bêtise et l’optimisme se mélangeait l’un dans l’autre.

Béatrice ramassa sa valise en silence, sans vous quitter des yeux, acquiesçant lentement, prudemment même. Elle ne savait pas quoi faire de vous, et il était trop tard pour chercher de toute façon. Alors elle se contenta d’un « Merci. », entrant dans la pièce en même temps que vous en sortiez.

Votre chambre n’était pas aussi triste que l’entrée.

Bien.
Peut-être.
Sans doute.

Elle lâcha sa valise sans cérémonie, tourna la tête en direction de la porte pour vérifier que vous étiez effectivement parti, puis s’assit sur votre lit. Elle attendit. Les rues de paris, par delà votre fenêtre, restaient silencieuses. Elle se concentra. Ça allait lui venir, éventuellement. Elle renifla, fermant les yeux dans une profonde recherche de quelque chose.

Des larmes.
Allez, tout de même, la situation était triste, non ? Elle fronça les sourcils.
Sa nouvelle maison. Sa nouvelle, pitoyable, pitoyable, maison. Pleures, Béatrice. Pleures, parce qu’au delà de la ruine, de la poussière, des araignées, c’était une grande maison vide et sans chaleur : ce n’était pas un chez soi et elle n’en aurait plus jamais.

Elle ne réussit pas à verser une larme. Ça devenait frustrant, à la longue, de savoir pleurer pour les chagrins des autres mais pas les siens. Depuis qu’elle avait quitté la geôle et investi le monastère, elle ne savait plus pleurer — broyer du noir, oui, tout comme se sentir mélancolique — mais pas un sanglot.

Comme si elle était condamnée à ne plus jamais baisser sa garde. Mais ça pleurait, les filles, non ? Ça braillait et ça braillait, ce n’était bon à faire que ça.

Elle se releva. Ce n’était pas pour ce soir, de toute évidence. Peut-être le lendemain, quand le soleil révélerait dans toute sa clarté l’état des meubles, les centimètres de poussière, les trous dans le plafond. Peut-être qu’elle avait trop faim, et que cela supplantait sa tristesse. Elle descendit.

Une fois dans la cuisine, elle dévisagea le valet, puis le cardinal, et dit avec un petit sourire qui n’atteignait pas ses yeux : « Que se passe-t-il, Alfred ? Vous n’aimez pas les enfants ? » Et enfin, alors, le regarda-t-elle à nouveau, s’asseyant autour de la table. Elle trouvait sa suspicion tellement absurde qu’elle ne chercha même pas à la nier.
Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

inventaire

Espèce : Humain
Emploi : Archevêque de France
Situation maritale : Uni à Dieu
Pièces : 3813
DC : potichien ✺ Hélène ✺ Hildegard ✺ Titi ✺ Adam ✺ Mélusine

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Constantin de St Hilaire
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Sam 6 Fév - 16:50
et apporté une pièce d'identité ?


Tout deux se turent en voyant l'indésirable tête blonde réapparaitre. Mais pas pour longtemps. Touché par la provocation, Alfred se sentit dans l'obligation d'y répliquer :

▬  Non, pour peu qu'ils savent tenir leurs langues. Constantin leva les yeux au plafond. Si j'avais voulu vivre dans une maison remplie de mioches insolents, je serais allé chez ma fille et son crétin de mari.  Et c'était reparti pour un tour. Au moins a-t-elle eu la décence de l'épouser avant de lui pondre des mômes au lieu d'aller fuir se cacher chez d'honnêtes travailleurs. Le sous-entendu était clair, si clair que Constantin lui-même se sentit blessé et décida de couper court à la conversation :
▬ Merci pour votre aide Alfred. Vous pouvez nous laisser maintenant, je ne voudrais pas que vous soyez souffrant demain à cause d'un manque de sommeil. Le prêtre avait posé une main sur l'épaule de son valet et lui adressait un sourire si insistant qu'il signifiait bien que le cardinal n'accepterait aucune forme de protestation. Dans son regard brillait une étincelle d'agacement qui ne lui ressemblait pas. Constantin avait la réputation d'avoir une patience à toute épreuve, toutefois il était hors de question de tolérer que l'on insulte la vertu d'une femme sous son toit.
▬ Bien votre Excellence. Sonnez si vous avez besoin de quoi que ce soit. Capitula le domestique avant de se retirer dans sa chambre - non sans lancer un dernier regard plein d'accusations à Béatrice. Constantin suivit un instant le son de sa démarche clopinante dans le couloir, puis haussa les épaules et s'assit à la table en face de son invitée, la fixant quelques instants avec cet air toujours aussi pensif et soucieux.

S'ensuivit un long moment de silence - qui en vérité ne dura pas plus de trois secondes, mais le temps paraissait long sous les soupirs de plus en plus pressant de la méfiance. Et il avait beau fixer la mystérieuse Béatrice, la réponse à toutes ses questions n'était malheureusement pas gravée sur son minois.
Alors que le souper dans la marmite commençait à doucement bouillonner et que son odeur se diffusait dans la cuisine, le cardinal reprit enfin la parole :

▬ Avez-vous trouvé vos aises ? La chambre vous convient-elle ? MA chambre vous convient-elle ? plutôt. Question de politesse, il était évident qu'elle n'allait pas lui réclamer quelque chose d'autre après avoir pris possession de ses appartements. Aussi, l'évêque ne lui laissa pas le loisir de répondre et enchaina : La lettre vous annonçant ne donne pas les raisons de votre venue ici...

Et malgré toute la bonne foi du monde ainsi que son expression affable, il demeurait quelque chose d'accusateur à l'arrière de sa voix. La fatigue et le stress devaient le rendre un tantinet aigri. L'idée qu'il s'agissait effectivement d'une envoyée de l'Église qui avait pour objectif de le faire tomber lui faisait mal au coeur. Sa loyauté envers sa Papauté avait-elle failli ses dernières années ? Devait-il être puni pour un péché dont il ignorait la couleur ?

▬ Vous êtes bien entendu la bienvenue dans ma demeure, mais si c'est la nécessité qui vous pousse à trouver sanctuaire ici, j'ai bien peur de ne pas pouvoir vous aider avant de connaitre le vrai motif de votre visite.

Vraiment, parfois entre les confessions prononcées à demi-mots, les sermons à moitié écoutés et les injonctions répétées encore et encore à ses fidèles, Constantin était fatigué, réellement fatigué de devoir courir après la vérité.





Béatrice Botherel
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Béatrice Botherel
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Sam 6 Fév - 22:19



Outside the world
seems a violent place
Pour peu qu’il ait vu juste, les mots du valet auraient pu blesser Béatrice, même si elle n’en aurait rien montré. Mais il était tellement, tellement loin de la vérité, qu’elle dut se retenir d’éclater de rire, se contentant d’arborer une expression perplexe qui ne servit qu’à l’agacer davantage. Son sourire se figea à l'écoute de votre réaction, qui n'était pas celle à laquelle elle s'attendait.

Elle tourna la tête vers vous, la bouche ouverte, les yeux surpris, étonnée de l’empressement avec lequel vous l’aviez défendu et congédié Alfred. Puis son regard se perdit sur ses traits tombants de fatigue et d’âge, et l’espace d’un instant, elle en prit pitié. Lorsqu’il lui lança une œillade gorgée de reproches et de sang, les yeux rougies d’éveil, son attention s’était déjà reposée sur vous.

Vous voilà seuls.

Béatrice baissa légèrement la tête, cherchant à se cacher derrière une de ses longues mèches blondes. Elle se doutait de ce qu’il suivrait désormais, et elle n’était pas sûre de détenir toutes les réponses. Même si c’eut été le cas, elle n’était pas plus certaine de pouvoir vous les communiquer. Elle attendit sagement, avec la vaine chimère que vous espériez d’elle qu’elle fasse le premier pas. Elle ne le ferait pas, vous vous raviserez, et vous oublierez même ce que vous vouliez savoir dès le lendemain, tout comme votre mémoire avait négligé sa venue.

Il n’en fut rien.

Elle serra les dents, ses doigts se crispant sur l’extrémité de la table, avant de se relever. Elle ne se montrerait pas impolie au point de partir, bien sûr — et de toute façon elle doutait que vous abandonneriez si facilement. Mieux valait régler ce problème avant qu’il n’enfle et ne pourrisse.

La chambre... est une chambre. J’ai connu pire. De toute évidence, elle avait aussi connu mieux.

Sans détailler son opinion sur la question, elle se saisit d’une bol, d’une louche, et se servit dans la marmite. Si elle en croyait son odorat, Alfred s’avérait être meilleur cuisinier que ménager. Ne vous inquiétez pas. Vous n’avez pas à m’aider. Seulement à l’héberger. Même elle, trouva cela un peu facile. Si elle ne pouvait pas exactement jouer cartes sur table, elle pouvait au moins balayer vos inquiétudes les plus immédiates. Et je ne suis pas enceinte non plus. Encore dos à vous, elle tourna la tête pour vous dévoiler son profil.

Mes parents — Elle se tut, les lèvres et les mots suspendus dans le temps. Elle n’était pas capable de poursuivre. Pas capable d’employer ce mot pour parler d’eux. Elle déglutit, reportant son attention sur la soupe. Je suis orpheline. L’église m’a recueilli, avant de m’envoyer vous servir de quelque façon que ce soit. Et maintenant, me voilà. Elle haussa les épaules, revenant à table. La vérité était bien sûr beaucoup plus compliquée, mais Béatrice tirait une certaine fierté de n’avoir professé aucun mensonge véritable. Je ne comprends pas non plus pourquoi vous, et pourquoi moi... Elle chercha à rajouter quelque chose, mais ne trouva pas les mots. Et conclut par un soupir. C'est simplement ainsi que les choses sont faites. Ce qu'elle était amère, d'abdiquer à l'inévitable.
Constantin de St Hilaire
DEUS LUX NOSTRA

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Constantin de St Hilaire
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Sam 13 Fév - 17:43
bon on va voir si on peut faire quelque chose...


Espionne ou noble exilée, il était malheureusement peu probable que son invitée se livrerait aussi facilement à lui. Après tout ils venaient tout juste de faire connaissance. Mais dans la mesure où ils résidaient maintenant sous le même toit, Constantin avait tout de même espéré qu'elle pourrait faire preuve de transparence, ne serait-ce que pour qu'ils puissent tous partir sur de bonnes bases. Au fond, il se fichait qu'elle soit enceinte ou non : si elle avait besoin d'un toit, il était heureux de lui fournir, peu importe son histoire. Dans cette maison vétuste et douillette, à l'abri du tumulte de Paris, Constantin n'était plus tenu par son devoir d'évêque, du moins pas totalement. Il n'était simplement pas là pour juger ou faire la morale. Même un cardinal avait le droit de souffler.
Toutefois, sa nature anxieuse l'obligeait à insister. Car le doute sur le fait qu'elle puisse lui attirer des ennuis ou pire encore le surveiller le rendait inconfortable. Une paire d'yeux de plus dans son dos. Deux mains prêtes à le poignarder.

Il la suivit du regard de la marmite jusqu'à la table sans rien dire, attendant de voir si elle allait d'elle-même se dévoiler ou s'il lui faudrait simplement battre en retraite pour mieux revenir à l'assaut une prochaine fois.
Mais visiblement, leurs situations respectives étaient de celles qu'on ne pouvait pas bien expliquer avec les mots. De celles qui heurtent. À l'évocation de ses parents, le prêtre reconnut un voile de tristesse dans le regard de la jeune fille. Touché, il ouvrit la bouche pour écourter de lui-même la conversation mais son interlocutrice le fit d'elle-même.
Ainsi donc, ni l'un, ni l'autre ne savait pas bien comment ni pourquoi ils avaient été réunis. Un mensonge ? Il n'en était pas certain. Quel genre de créature perfide utiliserait la mort de ses propres géniteurs pour cacher la vérité ? Et en même temps... pour quels genre de services est-ce que l'Église lui enverrait une orpheline à peine adulte ? Non ça ne faisait pas sens. Mais devant la peine immense qu'elle devait ressentir face à la perte de sa famille, il préférait rendre les armes pour ce soir.

▬ Je suis navré pour vos parents. Puissent-ils veiller sur vous aux côtés du Tout Puissant désormais. Souffla-t-il en se levant pour ouvrir un placard et en sortir un torchon dans lequel il avait enveloppé le quignon de pain du soir. Il en découpa en silence deux larges tranches qu'il posa près du bol de la demoiselle avant de refaire le tour de la table pour la regarder en face. La perplexité se lisait toujours sur son visage mais c'était surtout la fatigue qui y transparaissait. Il est tard, je ne vous indisposerai pas plus longtemps avec mes questionnements. Nous pourrons discuter de la nature de cet arrangement plus tard quand vous serez convenablement installée. Et quand il aurait notamment couché sur le papier toute son indignation à l'égard du confrère qui lui avait envoyé cette Béatrice sans rien lui expliquer. En attendant, je vous conjure de vous faire discrète. Personne n'est déjà censé savoir que je réside en dehors du palais, encore moins en compagnie d'une jeune fille. Enceinte ou pas.

Un dernier hochement de tête pour lui indiquer qu'il lui faisait confiance - même si c'était plus par contrainte qu'autre chose et le prêtre fit mine de s'éclipser, non sans lui souhaiter la bonne nuit, debout devant la porte :

▬ Reposez-vous bien Mademoiselle Botherel. Je serais dans la salle de vie si vous avez besoin de moi.

Et il disparut dans le grincement du parquet jusqu'au salon où l'attendait tout le travail en retard qu'il avait accumulé de la semaine. Au moins n'avait-il plus aucune excuse pour se mettre à jour dans son courrier.
Ô joie, ô félicité...

Alors que son dos craquait, penché sur ses papiers, et que ses yeux se fatiguaient à déchiffrer ses papiers à lueur des bougies, Constantin espérait tout de même qu'Alfred et lui trouveraient rapidement un autre endroit que sa chambre où faire dormir leur nouvelle colocataire.

Lorsque Béatrice redescendra de sa chambre au petit matin, elle ne retrouvera dans la pièce principale que la trace de son corps sur le coussin du fauteuil ainsi que des piles de feuilles plus ou moins bien triées. Constantin aura déjà filé direction l'île de la Cité depuis bien longtemps et le vieil Alfred se contentera de lui jeter un regard indifférent tout en finissant de plier la chemise de nuit du prêtre.





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