Il avait fallu un moment à Vlad pour se rendre compte qu’il y avait du monde ici. Décidément, ce n’était pas sa soirée.

Merde, comme on disait.

Il retenait un soupire en se disant qu’il devait gêner. Et puisqu’il ne les avait guère salué en arrivant, Vlad n’adressait pas un mot en s’éclipsant. Le plus discrètement possible bien sûr.


S’en va dans les jardins.

Rozhan reste attentif à chacun de ses mots. Ferme les yeux et se laisse aller à l’écoute de cette voix tranquille venue de contrées qu’il n’aura jamais l’occasion d’explorer. Ses doigts contre les siens sont comme à leur place. Comme s’ils étaient deux pièces trop éloignées d’un même puzzle. Deux pièces qui ne sont vouées à se retrouver que trop peu de fois pour pouvoir apprécier leur droit à l’harmonie.

Il ne retient pas un léger rire à l’entente de ses propos, expirant tendrement.

« As-tu seulement conscience de tes propres pensées ? »

L’évidence serait presque aveuglante tant l’appréciation du lycan se voulait emplie de sincérité. L'absence de reproche est pourtant si simple à l'intonation si lointaine de sa voix. Eux deux sont ces tout-sachant d'un autre temps. Peut-être même d'un autre monde.

« Tu ne sais pas combien tes paroles réchauffent mon cœur. Lorsque le moment te semblera juste, dis-lui ces choses que son cœur d’enfant n’a pas encore entendues. »

Le prince mérite de savoir, pense-t-il sobrement. Et tu mérites de ne plus être seul.